politique socio- economique de la...

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19-11-17 1 POLITIQUE SOCIO- ECONOMIQUE DE LA SANTE Année 2017-2018 Laurent Cordier INTRODUCTION « UE 3.4 Identité professionnelle de l'infirmier(e) responsable en soins généraux »; Au terme du cours, l’étudiant sera capable : d’identifier des phénomènes sociologiques ayant un impact sur le système de santé et leurs manifestations ; d’illustrer les impacts de phénomènes prédominants issus d’analyses sociologiques, sur le système de santé ; d’intégrer le rôle et la place des institutions de santé, particulièrement l'hôpital, dans la société ; d’expliciter les orientations, les choix de la politique de santé ainsi que les mécanismes de financement qui y sont liés ; de comparer des éléments relevant de la politique socio-économique des systèmes de santé existant dans d'autres pays étrangers, européens ou non 2

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19-11-17

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POLITIQUE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA SANTE

Année 2017-2018

Laurent Cordier

INTRODUCTION

• « UE 3.4 Identité professionnelle de l'infirmier(e) responsable en soins généraux »;

• Au terme du cours, l’étudiant sera capable :• d’identifier des phénomènes sociologiques ayant un impact sur le système de

santé et leurs manifestations ;

• d’illustrer les impacts de phénomènes prédominants issus d’analyses sociologiques, sur le système de santé ;

• d’intégrer le rôle et la place des institutions de santé, particulièrement l'hôpital, dans la société ;

• d’expliciter les orientations, les choix de la politique de santé ainsi que les mécanismes de financement qui y sont liés ;

• de comparer des éléments relevant de la politique socio-économique des systèmes de santé existant dans d'autres pays étrangers, européens ou non

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INTRODUCTION (suite)

Le cours sera structuré comme suit:

Introduction à la sociologie ;

Déterminants sociologiques de la santé ;

Système de santé en vigueur en Belgique ;

Intégration des structures de soins dans le système belge de santé ;

Approche des systèmes de santé dans d’autres pays.

Evaluation : examen écrit

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Introduction à la sociologieDEFINITION

• La sociologie est devenue une science à part entière dès le début du XXème siècle

• Elle s’étudie seule ou s’intègre dans l’étude d’autres sciences (comme dans ce cours où elle est liée à l’économie d’un aspect particulier de la société)

• Elle fait partie du groupe des sciences humaines (économie, droit, histoire,…)

• 44 définitions différentes

• Dépend du point de vue de l’auteur:• L’homme dans la société

• La société = groupement d’hommes

• Science vivante qu’il faut continuellement mettre à jour en fonction de l’évolution de la société

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Introduction à la sociologieEn conclusions, la sociologie c’est:

• Une branche des sciences humaines;

• Qui cherche à comprendre, des hommes, la dimension sociale sur:• Les représentations (façons de penser)

• Les comportements (façons d’agir)

• Avec de multiples objectifs de recherches:• Travail

• Famille

• Médias

• Religions, …

• Relations entre individus ou groupes d’individus

• Selon des aspects précis (hommes/femmes, jeunes/vieux, riches/pauvres)

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Introduction à la sociologie : concepts fondateurs

Culture – civilisation

• Culture : 160 définitions différentes !!

• Trois états de la culture• Etat sauvage (chacun pour soi ou pour sa

descendance)

• Etat barbare : le groupe seul contre les autres

• Civilisation : développement des échanges et des technologies

• Civilisation et culture sont liées par • Aspect matériel

• Aspect technique

Rôles et statuts

• Société = somme d’individus

• Chaque individu y a sa place selon certains critères et joue plusieurs rôles dans la société (étudiant, employé, sportif,…)

• Un statut = combinaison de plusieurs rôles

• Le statut dépend:• Facteurs attribués : géographie, biologie, …

• Facteurs acquis: apprentissage

• Capacité à se conformer à ses rôles sinon exclusion et marginalisation

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Introduction : les grands noms de la sociologie

LES PRECURSEURS

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MONTESQUIEU (1689-1755)

Penseur politique français

Ecrivain du siècle des lumières

ROUSSEAU (1712-1778)

Philosophe Suisse (Genève) et musicien francophone

MONTESQUIEU• Premières notions de sociologie

• Ouvrage : « de l’esprit des lois »

• Etablit les relations entre institutions juridiques et politiques

• Mise en relation des principales formes de pouvoir

• Pour éviter la détérioration de l’idéal social et éviter la corruption, il prône la séparation des trois pouvoirs:• Législatif• Exécutif• Judiciaire

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ROUSSEAU• Croit en la bonté originelle de l’homme

• Rappel que l’Etat civil est souhaitable justice plutôt qu’instinct et raison plutôt qu’impulsion

• Nouvelle théorie légitimant le pouvoir politique:• Liberté

• Egalité

• Fraternité

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Introduction : les grands noms de la sociologie

LES FONDATEURS FRANCAIS

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AUGUSTE COMTE (1798-

1857)

Philosophe français

(Montpellier)

EMILE DURKHEIM (1858 – 1917)

Professeur à la Sorbonne

Considéré comme un des fondateurs de la

sociologie

MARCEL MAUSS (1872-1950)

Neveu de DURKHEIM

Considéré comme le père de l’anthropologie française

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AUGUSTE COMTE• Invente un néologisme : « Sociologie »

• Le sociologie commence à devenir une science

• « Etude positive de l’ensemble des lois fondamentales propres au phénomènes sociaux »

• Distingue deux Etats:• Statique sociale : conditions d’existence de la société

• Dynamique sociale : bases du progrès, étude des lois et de son mouvement continu processus d’évolution de la société

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EMILE DURKHEIM• Promeut une sociologie autonome en compétition

avec les autres disciplines scientifiques déjà établies

• Fonde une école autour de « l’année sociologique ». Il en découle ce que l’on appellera « l’école française de sociologie »

• Ce concept nécessite deux éléments:• Cette science doit être spécifique en non l’objet

d’autres sciences

• L’objet doit être étudié et expliqué de manière semblable à celle utilisée par les autres sciences

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MARCEL MAUSS• Neveu et proche collaborateur de DURKHEIM

• Dirige l’année sociologique 2ème série après la mort de ce dernier

• Se spécialise en ethnologie et histoire des religions

• Crée l’institut français de Sociologie en 1924

• Forme la plupart des grands ethnologues français

• Apport principal : « fait social total » qui met en jeu la totalité de la société et de ses institutions où on ne peut distinguer un phénomène social de l’ensemble des caractéristiques de la société

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Introduction : les grands noms de la sociologie

LES AUTRES FONDATEURS

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KARL MARX (1818-1883)

Historien, journaliste, philosophe, économiste, sociologue, essayiste allemand.

MAX WEBER (1864-1920)

Economiste et sociologue allemand

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KARL MARX• Sa démarche sociologique est indissociable de

son engagement politique

• Toute réalité est traversée de forces contradictoires dont les luttes provoquent le changement:• Bourgeoisie versus aristocratie

• Prolétariat versus bourgeoisie

• L’individu est déterminé par les structures de la société

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MAX WEBER• Sociologie = science de l’action sociale

• Analyse des actions individuelles ou les formes de relations interindividuelles au niveau microsociologique

• Place importante à l’individu

• Démarche à 3 niveaux:• Compréhensive : chercheur se place en acteur pour

comprendre le sens qu’il donne à son action

• Historique : nécessité de faire le récit de ce que l’on ne verra jamais deux fois

• Culturelle : on ne peut comprendre les actions humaines hors de leur système de valeurs

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Introduction à la sociologie : conclusions• La sociologie tient une place d’honneur dans les sciences humaines aujourd’hui

• Elle étudie l’individu et la place qu’il s’est construite au sein de la société

• Deux pôles:• Holistique : le tout explique la partie : l’homme est façonné par la société

• Individualiste : la somme des parties constitue le tout. La société n’est que le fruit de l’ensemble des individus qui la composent

• La sociologie est plurielle (comme les autres sciences). Cette pluralité prend un sens particulier en sociologie:• Réfutabilité pratiquement impossible : aucun test ne fournit de résultat

totalement indiscutable mais en sociologie, aucun test n’est possible en laboratoire une grand partie de la sociologie est basée sur l’observation

• Neutralité de l’observateur n’est jamais garantie puisque lui-même est membre de la société.

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Déterminants sociaux de la santéINTRODUCTION

• Malgré le bien être croissant observé dans les pays développés, il y subsiste des différences de niveau de santé dont l’origine semble provenir de déterminants typiquement sociaux

• Ces différences peuvent être considérées comme injustes

• Du point de vue éthique, il est nécessaire de les diminuer voire les supprimer

• Cela nécessite une intervention sur les facteurs qui les font naître

• Ces facteurs comprennent entre autres l’offre de services médicaux, certaines circonstances personnelles et les comportements de la population

• Agir sur ces facteurs est la meilleure façon de procéder mais encore faut-il pouvoir les connaître…

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Déterminants sociaux de la santéPRINCIPAUX DETERMINANTS SOCIAUX DE LA SANTE

• Le niveau de rémunération

• Le niveau d’instruction

• L’emploi

• Le logement

• L’alimentation et la sécurité alimentaire

• L’inclusion (sentiment d’appartenance)

Seront analysés:

• La manière dont ces facteurs déterminent la santé

• L’impact sur l’apparition de maladie chronique

• Les leviers sur lesquels une action peut être menée19

Le niveau de rémunérationINTRODUCTION

• Nous avons tous besoin d’argent (logement, nourriture, vêtements, mobilité, activités culturelles et récréatives)

• Il nous permet de mener une vie saine au sein de la société

• Il nous autorise de réaliser de bons choix notamment au niveau de la santé

• Des politiques équitables en matière de fiscalité et de transfert sont essentielles afin de réduire l’écart entre les « riches » et les « pauvres »

• Il devient important d’encourager l’existence d’une dynamique luttant pour assurer un accès à un revenu suffisant

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Le niveau de rémunérationPauvreté moins bonne santé

•Plusieurs études ont montré un lien étroit entre revenu et santé

•Les riches sont en meilleure santé

•Leur espérance de vie est également plus longue

•Dans les sociétés ou l’écart est importante, tout le monde souffre et non pas seulement les moins nantis

•Un écart important entre riches et pauvres est propre à une société malsaine

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Le niveau de rémunérationLes gens pauvres se passent des nécessité de la vie

Le Daily Food Band (anglais) de Toronto a dressé une liste de 10 nécessités de la vie pas toujours accessibles aux pauvres:

• Economiser un peu d’argent tous les mois

• Manger de fruits et légumes tous les jours

• Manger de la viande, du poisson ou des substituts végétariens tous les jours

• Dépenser un peu d’argent toutes les semaines pour soi-même

• Remplacer les meubles défraîchis

• Acheter des vêtements appropriés aux circonstances

• Pouvoir se déplacer dans la collectivité

• Se payer au moins deux paires de chaussures

• Acheter de petits cadeaux à la famille au moins une fois par an

Le problème est identique si ce n’est plus grave en milieu rural22

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Le niveau de rémunérationInfluence sur maladies chroniques (Canada – données 2000-2001)

• Tabagisme: population de moins de 15 ans qui fume:

• Revenu faible : 26 %

• Revenu élevé : 18 %

• Sédentarité : population de 12 ans et plus sédentaire:

• Revenu faible : 60,4 %

• Revenu élevé : 45,8 %

• Excès de poids : adultes de 20 à 59 ans:

• Revenu faible : 44,7 %

• Revenu élevé : 49,4 %

• Mauvaise alimentation : proportion de la population de 12 ans et plus ne consommant pas la portion recommandée de légumes par jour:

• Revenu faible : 66 %

• Revenu élevé : 59,8 %

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Le niveau de rémunérationComment le revenu inluence-t-il les comportements de santé ?

•Accès moins aisé aux techniques coûteuses

•Consommation de soins préventifs moindre

•Consommation de soins curatifs quand ceux-ci deviennent indispensables

•Report de soins nécessaires

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Le niveau de rémunérationStatistiques belges

• Coût moyen des soins de santé par mois par ménage : 108 €

• Part de ces dépenses dans le budget familial : 5 %

• Dépenses de santé non proportionnelles au revenus du ménage charge plus lourde pour les ménages à revenu limité

• 26 % des ménages estiment les dépenses en soins de santé lourdes à gérer

• Le pourcentage de ménages éprouvant des difficultés à faire face à ces dépenses a toutefois diminué entre 1997 et 2013 (de 33% à 26%)

• 8% des ménages ont du reporter des soins en raison de leur coût25

Le niveau de rémunérationQuels sont les moyens mis en œuvre pour diminuer les inégalités en Belgique ?

•Revenu de remplacement pour les plus démunis :• Allocations de chômage• Revenu minimum d’intégration (CPAS)• Pension de survie

•Avantages sociaux pour les familles:• Allocations familiales

•Accès aux soins protégé pour les revenus les plus bas:• Statut de Bénéficiaire de l’Intervention majorée de l’assurance• M.A.F.

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Déterminants sociaux de la santéPRINCIPAUX DETERMINANTS SOCIAUX DE LA SANTE

• Le niveau de rémunération

• Le niveau d’instruction

• L’emploi

• Le logement

• L’alimentation et la sécurité alimentaire

• L’inclusion (sentiment d’appartenance)

Seront analysés:

• La manière dont ces facteurs déterminent la santé

• L’impact sur l’apparition de maladie chronique

• Les leviers sur lesquels une action peut être menée27

Le niveau d’instructionIntroduction

• Education essentielle pour la réussite personnelle et sociale

• Sans éducation, difficile de réaliser son plein potentiel

• Le nombre d’années d’études nécessaire augmente avec le développement social

• Niveau social hautement lié à la capacité de gagner sa vie dignement

• Classe sociale, sexe et origine ethnique influence l’accès à l’éducation

• Niveau d’éducation des parents : prédicteur de celui des enfants

• Autrefois : éducation réservée aux enfants jusqu’à ce qu’il soit en âge de produire. Seuls les privilégiés avaient accès à l’enseignement

• Education obligatoire dans la plupart des pays occidentaux depuis environ 1 siècle

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Le niveau d’instructionInégalité face à la mortalité

Espérance de vie à 25 ans (données belges 1991-1996 IC 95 %)

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Niveau d’éducation Hommes Femmes

Pas de diplôme 48.1 (48.0-48.2) 55.0 (54.9-55.1)

Primaire 48.2 (48.0-48.3) 55.6 (55.5-55.8)

Secondaire inférieur 50.0 (49.8-50.3) 57.3 (57.1-57.5)

Technique secondaire inférieur 50.4 (50.2-50.6) 57.8 (57.4-58.2)

Professionnel secondaire inférieur 50.0 (49.7-50.2) 57.0 (56.8-57.2)

Général Secondaire supérieur 50.6 (50.3-51.0) 57.5 (57.2-57.8)

Technique secondaire supérieur 51.2 (51.0-51.4) 58.1 (57.7-58.4)

Professionnel secondaire supérieur 50.9 (50.8-51.1) 57.6 (57.4-57.8)

Supérieur de type court 53.4 (53.1-53.6) 58.1 (58.0-58.3)

Supérieur de type long y compris

universitaire53.6 (53.4-53.8) 58.5 (58.0-59.0)

Total 49.59 (49.55-49.64) 55.87 (55.83-55.92)

Le niveau d’instructionInégalité face à la morbidité

Espérance de vie en bonne santé à 25 ans (données belges 1991-1996 IC 95 %)

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Niveau d’éducation Hommes Femmes

Pas de diplôme 28.1 (23.6-32.6) 24.4 (19.8-29.0)

Primaire 30.8 (28.7-32.8) 29.8 (27.4-32.3)

Secondaire inférieur 33.1 (30.3-36.0) 34.7 (31.9-37.4)

Technique secondaire inférieur 36.5 (33.9-39.1) 30.8 (27.2-34.4)

Professionnel secondaire inférieur 38.0 (35.4-40.5) 40.3 (37.7-42.8)

Général Secondaire supérieur 37.6 (34.2-41.0) 40.5 (36.8-44.1)

Technique secondaire supérieur 40.8 (38.9-42.8) 44.9 (41.8-48.0)

Professionnel secondaire supérieur 42.6 (40.7-44.5) 46.5 (44.3-48.8)

Supérieur de type court 46.0 (43.9-48.1) 41.6 (39.0-44.2)

Supérieur de type long y compris universitaire 45.9 (44.3-47.5) 49.1 (46.6-51.6)

Total 37.5 (36.8-38.2) 37.6 (36.8-38.5)

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Le niveau d’instructionDes écoles et des collectivités saines

• Santé du système scolaire influence la santé de la collectivité

• Santé mentale des enfants en danger si fréquentation d’une école qu’ils détestent

• Santé des parents menacées s’ils s’inquiètent de celle de leur enfant

• Situation aggravée si les parents se sentent exclus ou incapables d’avoir une influence sur l’école

• De nombreuses familles éprouvent des difficultés à se faire aider dans l’éducation de leurs enfants

• Les enfants qui ont le plus besoin d’aide vivent dans une famille moins bien outillée pour les aider (lien entre instruction et revenu)

• Personnes dont la langue maternelle n’est pas celle du pays mal à l’aise lorsqu’ils doivent interagir avec le personnel scolaire

• Un milieu scolaire sain favorise le sentiment d’appartenance à sa communauté scolaire

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Le niveau d’instructionImportance de la petite enfance

• Education influence la réussite personnelle

• Difficile pour certains parents d’offrir cette éducation car :• Plus nombreux à travailler

• Doivent faire garder leur enfant pour gagner leur vie

• Pression de plus en plus importante sur les parents pour qu’ils fassent « le nécessaire »

• Pression sur les autorités pour « ouvrir » suffisamment de places pour garder les enfants

• Or, demande plus grande que l’offre tous les enfants ne bénéficient pas d’un encadrement idéal durant la petite enfance

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Déterminants sociaux de la santéPRINCIPAUX DETERMINANTS SOCIAUX DE LA SANTE

• Le niveau de rémunération

• Le niveau d’instruction

• L’emploi

• Le logement

• L’alimentation et la sécurité alimentaire

• L’inclusion (sentiment d’appartenance)

Seront analysés:

• La manière dont ces facteurs déterminent la santé

• L’impact sur l’apparition de maladie chronique

• Les leviers sur lesquels une action peut être menée33

Le travail et la santéIntroduction

• Travail = source de revenu mais pas uniquement

• Sentiment d’accomplissement, d’appartenance et de satisfaction

• Besoin de se sentir en sécurité au travail et de percevoir une rémunération appropriée

• Besoin d’être reconnu pour le travail non rémunéré dans la société (famille, collectivités,…)

• Travail et bénévolat pas toujours reconnus à leur juste valeur alors qu’ils sont précieux et indispensable à notre survie et à notre qualité de vie

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Le travail et la santéLe travail, un droit fondamental

• Déclaration universelle des droits de l’homme : « Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage »

• Le travail contribue à notre bien être matériel (revenu)

• Important connecteur social qui élimine les obstacles à l’inclusion et génère la cohésion sociale nécessaire à bâtir une société équitable

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Le travail et la santéTravailler... c’est bon pour la santé

• Influence sur la santé physique, mentale et sociale

• Fournit un revenu, un sentiment d’identité et de devoir

• Contacts sociaux et occasions d’épanouissement personnel

• Si perte de ces avantages : risque pour le travailleur et sa famille

• Personnes sans emploi : beaucoup plus de problèmes de santé

• Emploi lié à l’éducation. Le niveau de scolarité influence les chances d’emploi et de revenu

• Revenus : répercussion sur le logement, le transport participation communautaire et autres déterminants de la santé

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Le travail et la santéTravailler... c’est bon pour la santé

• Chômage, situation précaire et insécurité d’emploi difficultésfinancières, risque accru pour la santé et isolement social

• Revenu adapté essentiel pour assurer une situation économiquestable.

• Naissance d’initiatives visant à exercer des pressions au nom detravailleurs « pauvres »

• l’Organisation internationale du travail : « l’emploi, un salairedécent, des conditions de travail convenables et l’établissementd’un système social de base contribuent à réduire la pauvreté,l’insécurité et l’inégalité des travailleurs et des personnes à leurcharge »

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Le travail et la santéLes conditions de travail influencent notre niveau de stress… et notre santé

• Le stress au travail peut nuire à la santé

• Paramètres à étudier pour déterminer si un emploi est sain:• Sécurité d’emploi

• Environnement physique

• Rythme de travail, contrôle du stress

• Durée du travail

• Possibilité de s’exprimer et perfectionnement personnel

• Relations au travail et participation active à la gestion de l’entreprise

• Conciliation travail-famille

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Le travail et la santéLes conséquences du chômage sur la santé

• Dépression, angoisse, sentiment de panique et toxicomanie

• Effets ressentis parfois longtemps après la reprise du travail

• Chômeurs : plus de problèmes de santé que les personnes occupées

• Chômage de longue durée : vulnérabilité aux problèmes de santé

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Le travail et la santéL’emploi et les maladies chroniques

• Sécurité d’emploi : bonne santé générale

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Croissance faible des années 1970 (choc pétrolier)

Récession des années 1980-1990 et 2000

• Restructuration de la main d’œuvre• Plus grand nombre d’emplois temporaires (au lieu de

permanents)• Incertitude quant à l’avenir• Augmentation des emplois précaires• Réseaux sociaux minés

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Déterminants sociaux de la santéPRINCIPAUX DETERMINANTS SOCIAUX DE LA SANTE

• Le niveau de rémunération

• Le niveau d’instruction

• L’emploi

• Le logement

• L’alimentation et la sécurité alimentaire

• L’inclusion (sentiment d’appartenance)

Seront analysés:

• La manière dont ces facteurs déterminent la santé

• L’impact sur l’apparition de maladie chronique

• Les leviers sur lesquels une action peut être menée41

Le logementIntroduction

•Habitation = abri et lieu de vie

•Doit être saine, sécurisée, accessible et abordable

•Cela coûte plus cher à la société de ne pas fournir un logement à chaque famille que d’en fournir un

•Logement = essentiel pour une vie saine

•Logement = élément social prioritaire pour lequel on n’hésite pas à dépenser beaucoup des ressources du ménage parfois au détriments d’autres besoins essentiels (nourriture , vêtements)

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Le logementHabitat et santé

• Logement = havre de paix

• Doit répondre à des critères sanitaires minima

• Mode de vie sédentaire, meilleure isolation des habitations et développement de produits chimiques exposition à la pollution intérieure

• Certaines maladies peuvent se développer plus rapidement:• Respiratoire (asthme)

• Cutanées

• Digestives

• Vue, ouïe ou odorat43

Le logementHabitat et santé

•Maladies chroniques parfois très invalidantes

•Parfois maladies plus graves :troubles neurologiques, tumeurs ou cancers

•Une habitation doit répondre à une série d’exigences en terme de sécurité et de santé : code wallon du logement

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Le logementL’insécurité à l’égard du logement et la santé

•Pas sûr de conserver son logement ?

•Jongler avec les priorité pour le conserver

• Impact sur la santé + difficulté à cerner les facteurs qui contribuent à la pauvreté

•Pénurie de logements abordables dégradation de leur qualité et lien entre piètre logement et santé

•Eclosion de logement illégaux non réglementaires car non déclarés

45

Le logementL’insécurité à l’égard du logement et la santé

•Un locataire ne peut déplaire à son propriétaire de peur d’être expulsé ou de perdre une référence positive dans la recherche d’un autre logement

•Logement = élément central dans l’amélioration des autres déterminants sociaux de la santé

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Le logementLe logement abordable et les maladies chroniques

•Logement = concept multi-dimensionnel:• Bâtiment : structure et caractéristiques de la conception• Intérieur : caractéristiques sociales et psychologiques• Quartier : liens autour de la maison, services locaux

•Danger de l’exposition aux éléments suivants:• Plomb• Radon• Amiante• Acariens• Blattes

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Le logementLe logement abordable et les maladies chroniques

•Sécurité du logement:• Escaliers

• Système de chauffage

• Détecteurs d’incendie ou de monoxyde de carbone

• Fumée de tabac

• Température

•Surpeuplement, structure du bâtiment, mode d’occupation peuvent influencer la santé du locataire

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Le logementLe logement abordable et les maladies chroniques

•Sécurité du logement:• Escaliers

• Système de chauffage

• Détecteurs d’incendie ou de monoxyde de carbone

• Fumée de tabac

• Température

• Surpeuplement, structure du bâtiment, mode d’occupation peuvent influencer la santé du locataire

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Le logementLe logement abordable et les maladies chroniques

•Les sans abri souffrent d’un plus grand nombre de problèmes de santé ou voient leur problèmes de santé s’aggraver

•Ils courent un plus grand risque de souffrir de maladies chroniques (respiratoire, arthrites, rhumatismes, hypertension, asthme, épilepsie et diabète)

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Déterminants sociaux de la santéPRINCIPAUX DETERMINANTS SOCIAUX DE LA SANTE

• Le niveau de rémunération

• Le niveau d’instruction

• L’emploi

• Le logement

• L’alimentation et la sécurité alimentaire

• L’inclusion (sentiment d’appartenance)

Seront analysés:

• La manière dont ces facteurs déterminent la santé

• L’impact sur l’apparition de maladie chronique

• Les leviers sur lesquels une action peut être menée51

L’alimentationL’insécurité alimentaire liée au faible revenu

•Manque d’argent = principale vecteur d’insécurité alimentaire

•Hausse du prix du logement en Belgique:• Appartement : +14,8 % de 2012 à 2013

• Maison : +3,5% de 2012 à 2013

• Flandre : loyers + 20% en 5 ans

• Croissance plus rapide que les salaires une partie des revenus devient indisponible pour assurer les autres besoins surtout chez les salaires les moins attractifs

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L’alimentationL’insécurité alimentaire liée au faible revenu

• En moyenne, après déduction du prix du logement:• Il reste 683 € par mois pour vivre à une personne isolée• Il reste 1.062 € par mois pour vivre à une famille

• Selon une étude britannique réalisée en 2013 :• 1.000 calories d’aliments sains coûtent en moyenne 9,4 €• 1.000 calories d’aliments moins bons coûtent trois fois moins

• Manger sain a donc un coût qu’il faut pouvoir assurer

• Toutes les dépenses qui influencent le pouvoir d’achat des ménages risquent d’avoir une influence sur ce déterminant de la santé

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L’alimentationL’insécurité alimentaire liée au faible revenu

Selon la même étude britannique:

•Le prix est un critère de choix important pour 91% de la population, 39% le considèrent comme essentiel

•Seul 9% de la population estiment que la qualité d’un aliment est le critère de choix le plus important

•49% placent toutefois ce critère de choix dans leur top 5.

•Le critère prix étant manifestement le plus important, le fait de pouvoir consacrer moins de ressources du ménage à l’alimentation peut conduire à la « mal bouffe »

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L’alimentationL’insécurité alimentaire liée au faible revenu

•La hausse du prix des aliments sains a été plus forte entre 2002 et 2012 que celle des aliments moins bons pour la santé

•Ceci a pour conséquence que les consommateurs se tournent vers les aliments les moins bons pour la santé

•Un assiste donc à une croissance de l’insécurité alimentaire

• Il devient nécessaire d’adopter une politique agricole qui influence la disponibilité et le prix des aliments sains afin qu’ils soient le premier choix des ménages

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L’alimentationNutrition à l’école pour les enfants

•La rôle de la nutrition dans la réussite scolaire est plus important qu’habituellement estimé

• Il est important de développer un programme de nutrition adapté dans les écoles. Ce programme doit être:• Universel

• Non discriminatoire

• Éducatif

•Bien mis en place, ces programmes constituent un excellent vecteur sensibilisant les collectivités à la bonne nutrition

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L’alimentationUne meilleure sensibilisation à la nutrition, mais aussi beaucoup de confusion

•De nombreuses personnes savent reconnaître les aliments sains de ceux moins bons pour la santé

•Cependant leur information est moins précise en matière de qualité des aliments et de la quantité à consommer

•Elle lisent les étiquettes mais ne savent pas toujours les interpréter

• Il est nécessaire de développer des programmes d’information corrects et cohérents

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L’alimentationAlimentation et maladies chroniques

•Pays industrialisés : trop de gras saturé, de sel, de sucre et très peu de légumes et de fruits (OMS 2002)

•Facteurs d’hypertension à l’origine de maladies cardiovasculaires

•Dyslipidémie = facteur de maladies cardiaques et AVC

•Réduire la consommation de viandes, graisses et alcool et augmenter la consommation de fruits et légumes concourt à réduire le risque de cancer colorectal et du sein

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L’alimentationAlimentation et maladies chroniques

•Une consommation de fruits et légumes régulière diminuerait l’incidence du cancer de 20 % dont:• 33 à 55 % pour le cancer du sein

• 10 à 20% pour la prostate

• 66 à 75% pour le colon et rectum

•La prévention visant à cibler plusieurs facteurs (sédentarité, obésité, régime alimentaire malsain) réduirait la morbidité due au cancer de 29 % en 20 ans.

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L’alimentationAlimentation et maladies chroniques

•Au Canada, le pourcentage de la population qui ne mange pas les cinq portions recommandées de fruits et légumes est de :• 55,2 % pour la population de 12 ans et plus

• 55,8 % pour les 12 à 34 ans

• 57,7 % pour les 35 à 65 ans

• 44,9 % pour les 65 ans et plus

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Déterminants sociaux de la santéPRINCIPAUX DETERMINANTS SOCIAUX DE LA SANTE

• Le niveau de rémunération

• Le niveau d’instruction

• L’emploi

• Le logement

• L’alimentation et la sécurité alimentaire

• L’inclusion (sentiment d’appartenance)

Seront analysés:

• La manière dont ces facteurs déterminent la santé

• L’impact sur l’apparition de maladie chronique

• Les leviers sur lesquels une action peut être menée61

L’inclusion sociale• Sentiment d’appartenance sociale est important pour l’équilibre sanitaire et le bien être

• Appartenir à une famille, une société est un des plus importants déterminant sociaux de la santé

• Cette appartenance nous rend heureux et nous pousse à atteindre des objectifs

• En améliorant notre santé, elle améliore celle de la collectivité

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L’inclusion socialeUn élément essentiel à tous les déterminants de la santé

• Inclusion = concept fondé sur des valeurs représentatives de notre société

• Il s’agit d’une approche privilégiée par le secteur des personnes handicapées afin de prendre part aux activités et services ordinaires de la société (travail, sport,…)

• L’inclusion peut représenter une stratégie pour modifier une politique et inciter les gens à passer à l’action

• Elle permet de réaliser une analyse multidimensionnelle des inégalités

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L’inclusion socialeInclusion et maladies chroniques

• Exclusion = privation matérielle, obstacle à l’emploi et à l’instruction, stress psychologique avec comportement malsain compensateur

• Absence de revenu (emploi), difficultés scolaires, accès difficile aux biens indispensables (logement, vêtements, …) compliquent la vie et la santé des exclus de la société

• Il ne s’agit pas d’un choix mais le résultat de changements sociaux (chômage, monoparentalité, exode,…)

• Il s’agit d’un risque non permanent et modifiable

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