poids carcasse moyen kg 115,43 109,16 $/100 kg 184,90

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MARCHÉ DU PORC LE MARCHÉ AU QUÉBEC Le prix moyen est reparti en baisse, la semaine dernière, essuyant un recul de 4,91 $ (-2,9 %) par rapport à la semaine antérieure. En fin de compte, il sest fixé à 165,90 $/100 kg. Aux États-Unis, le ratio entre le prix des porcs et la valeur reconstituée de la carcasse (cutout) étant demeuré sous la barre des 90 %, la borne minimum de la Convention de mise en marché des porcs sest appliquée au Québec. En conséquence, le prix québécois a suivi l évolution à la baisse enregistrée du côté de la valeur du cutout américain. Ce déclin a été accentué par une chute du billet vert comparativement aux principales devises, dont le huard (-1,2 %). Par rapport à ce dernier, le dollar américain s est situé est à son niveau le plus faible depuis avril 2018. L'optimisme en lien avec larrivée des vaccins contre la COVID- 19, les espoirs renouvelés pour un plan de relance aux États- Unis et le raffermissement des prix du pétrole ont fait reculer le dollar américain ces derniers jours, entre autres facteurs. La semaine dernière, les ventes ont totalisé 151 300 porcs, un niveau semblable à 2019, à la même période. Les abattoirs ont tourné presque à plein rendement et aucun bris majeur na eu Volume 21, numéro 36, 14 décembre 2020 - PAGE 1 Sources : Les Éleveurs de porcs du Québec, Ontario Pork et USDA, compilation CDPQ 1 comprenant l’ajustement selon la valeur de la carcasse reconstituée 2 de la semaine précédente 3 incluant porcs « Qualité Québec », sans ractopamine et spécifiques Avertissement: L'information publiée diffère d'une région à l'autre et certaines composantes ne sont pas incluses dans tous les prix. Ces derniers ne peuvent donc pas être comparés directement. Par exemple, pour l'Ontario, les prix sont à l'indice et incluent les primes versées par les abattoirs. semaine cumulé n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. kg n.d. n.d. Total porcs vendus Têtes n.d. n.d. Poids carcasse moyen Semaine 49 (du 30/11/20 au 06/12/20) Ontario Revenus de vente $/100 kg à l'indice Moyen (milieu 70 %) 15 % les plus bas 15 % les plus élevés 120 130 140 150 160 170 180 190 200 210 220 230 240 250 1 4 7 10 13 16 19 22 25 28 31 34 37 40 43 46 49 52 Prix moyen hebdomadaire Qc, $/100 kg, indice 100 Moyenne 2014-2018 2019 2020* *Les prix des semaines 18 à 23 ont été révisés à la suite de la décision de la RMAAQ, rendue le 10 juin 2020. semaine cumulé Porcs vendus têtes 49 019 3 500 765 Prix moyen 1 $/100 kg 165,90 $ 171,86 $ Prix de pool 1 $/100 kg 165,62 $ 171,83 $ Indice moyen 2 111,64 111,08 Poids carcasse moyen 2 kg 115,43 109,16 $/100 kg 184,90 $ 190,87 $ $/porc 213,43 $ 208,34 $ têtes 151 329 6 804 639 semaine cumulé $ US/100 lb 65,85 $ 60,08 $ têtes 2 776 000 124 336 000 lb 217,79 213,61 $ US/100 lb 77,65 $ 77,26 $ $ CA/$ US 1,2819 $ 1,3445 $ États-Unis Revenus de vente es ti més Taux de change Total porcs vendus 3 Prix de référence Porcs abattus Poids carcasse moyen Valeur marché de gros Porcs Qualité Québec Semaine 50 (du 07/12/20 au 13/12/20) Québec

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Page 1: Poids carcasse moyen kg 115,43 109,16 $/100 kg 184,90

MARCHÉ DU PORC

LE MARCHÉ AU QUÉBEC Le prix moyen est reparti en baisse, la semaine dernière, essuyant un recul de 4,91 $ (-2,9 %) par rapport à la semaine antérieure. En fin de compte, il s’est fixé à 165,90 $/100 kg. Aux États-Unis, le ratio entre le prix des porcs et la valeur reconstituée de la carcasse (cutout) étant demeuré sous la barre des 90 %, la borne minimum de la Convention de mise en marché des porcs s’est appliquée au Québec. En conséquence, le prix québécois a suivi l’évolution à la baisse enregistrée du côté de la valeur du cutout américain.

Ce déclin a été accentué par une chute du billet vert comparativement aux principales devises, dont le huard (-1,2 %). Par rapport à ce dernier, le dollar américain s’est situé est à son niveau le plus faible depuis avril 2018. L'optimisme en lien avec l’arrivée des vaccins contre la COVID-19, les espoirs renouvelés pour un plan de relance aux États-Unis et le raffermissement des prix du pétrole ont fait reculer le dollar américain ces derniers jours, entre autres facteurs. La semaine dernière, les ventes ont totalisé 151 300 porcs, un niveau semblable à 2019, à la même période. Les abattoirs ont tourné presque à plein rendement et aucun bris majeur n’a eu

Volume 21, numéro 36, 14 décembre 2020 - PAGE 1

Sources : Les Éleveurs de porcs du Québec, Ontario Pork et USDA, compilation CDPQ 1 comprenant l’ajustement selon la valeur de la carcasse reconstituée 2 de la semaine précédente 3 incluant porcs « Qualité Québec », sans ractopamine et spécifiques Avertissement: L'information publiée diffère d'une région à l'autre et certaines composantes ne sont pas incluses dans tous les prix. Ces derniers ne peuvent donc pas être comparés directement. Par exemple, pour l'Ontario, les prix sont à l'indice et incluent les primes versées par les abattoirs.

semaine cumulé

n.d. n.d.

n.d. n.d.

n.d. n.d.

kg n.d. n.d.

Total porcs vendus Têtes n.d. n.d.

Poids carcasse moyen

Semaine 49 (du 30/11/20 au 06/12/20)

Ontario

Revenus de vente

$/100 kg

à l 'indice

Moyen (milieu 70 %)

15 % les plus bas

15 % les plus élevés

120130140150160170180190200210220230240250

1 4 7 10 13 16 19 22 25 28 31 34 37 40 43 46 49 52

Prix moyen hebdomadaire Qc, $/100 kg, indice 100

Moyenne 2014-2018

2019

2020*

*Les prix des semaines 18 à 23 ont été révisés à la suite de la décision

de la RMAAQ, rendue le 10 juin 2020.

semaine cumulé

Porcs vendus têtes 49 019 3 500 765

Prix moyen1 $/100 kg 165,90 $ 171,86 $

Prix de pool1 $/100 kg 165,62 $ 171,83 $

Indice moyen2 111,64 111,08

Poids carcasse moyen2 kg 115,43 109,16

$/100 kg 184,90 $ 190,87 $

$/porc 213,43 $ 208,34 $

têtes 151 329 6 804 639

semaine cumulé

$ US/100 lb 65,85 $ 60,08 $

têtes 2 776 000 124 336 000

lb 217,79 213,61

$ US/100 lb 77,65 $ 77,26 $

$ CA/$ US 1,2819 $ 1,3445 $

États-Unis

Revenus de vente

estimés

Taux de change

Total porcs vendus3

Prix de référence

Porcs abattus

Poids carcasse moyen

Valeur marché de gros

Po

rcs

Qua

lité

Qué

bec

Semaine 50 (du 07/12/20 au 13/12/20)

Québec

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MARCHÉ DU PORC lieu. En ce qui a trait à l’écoulement des porcs, le nombre en attente a diminué et se serait chiffré à 91 000 têtes à la fin de la semaine, selon le Flash. LE MARCHÉ AUX ÉTATS-UNIS Au sud de la frontière, le prix au comptant des porcs a diminué de 0,92 $ US (-1,4 %) par rapport à la semaine précédente. En moyenne, il s’est chiffré à 65,85 $ US/100 lb. En dépit de la baisse, il s’agit du prix le plus élevé depuis 2014, pour une semaine 50. En ce qui a trait au marché de gros, la valeur estimée de la carcasse a clôturé à 77,7 $ US/100 lb, à la suite d’un repli de 1,4 $ US (-1,8 %). Par rapport à 2019 et à la moyenne 2014-2018, ce niveau est inférieur, de l’ordre de 6 % et 2 %, respectivement. Les coupes s’étant le plus dépréciées sont le soc (-7,5 $ US), le picnic (-4,9 $ US) et le flanc (-4,2 $ US). À 2,78 millions de têtes, les abattages n’ont que peu varié par rapport à la semaine dernière et ont atteint un niveau semblable à 2019, à la même période. Afin de suivre l’offre de porcs prêts à commercialiser en décembre, les abattoirs fonctionnent à des cadences extrêmement élevées compte tenu des entraves auxquelles ils font face en 2020. Selon Jim Wyckoff, le nombre élevé de porcs à cette époque de l’année limite l’intérêt des abattoirs à débourser pour s’en procurer. De plus, avec une valeur estimée de la carcasse qui s’est érodée la semaine dernière, le prix des porcs tend habituellement à en pâtir.

NOTE DE LA SEMAINE Aux États-Unis, dans la seconde moitié de 2020, la valeur des sous-produits a évolué en hausse soutenue, tout à fait à contrecourant des tendances historiques. Cette valeur atteint normalement un sommet durant l’été pour ensuite décliner jusqu’à la fin de l’année. Or, la semaine dernière, elle s'est chiffrée à 12,5 $ US/tête, se situant au-dessus du niveau enregistré à la deuxième semaine de juillet, par un écart de 24 %. Toutes semaines confondues, il faut remonter à la toute fin de l’exceptionnelle année 2014 pour trouver une valeur plus élevée,

Selon Steiner, cette embellie est attribuable principalement à la demande des marchés étrangers pour certains produits. En cette fin d’année, les groins, les estomacs, la farine de viande et d’os ainsi que la farine de sang se sont appréciés de l’ordre de 20 % par rapport aux valeurs observées à pareille date en décembre 2019 pour la plupart. Le niveau record des exportations de porc américain à destination de la Chine/Hong Kong n’est pas étranger à cela, ce qui a bénéficié à l’industrie porcine cette année. Les parures et les sous-produits représentent 7 % de la valeur estimée de la carcasse de porc américain. Les sous-produits comprennent, entre autres, les abats, le sang, le cuir, les joues ou les oreilles. Rédaction : Caroline Lacroix, B. Sc. A. (agroéconomie)

Volume 21, numéro 36, 14 décembre 2020 - PAGE 2

Variation

$/100 kg

11-déc 4-déc 11-déc 4-déc sem.préc.

DÉC 20 64,67 65,87 155,63 158,51 -2,89 $

FÉV 21 63,22 66,57 152,14 160,20 -8,06 $

AVR 21 67,50 70,50 162,44 169,66 -7,22 $

MAI 21 72,97 75,12 175,60 180,77 -5,17 $

JUIN 21 78,90 80,87 189,87 194,61 -4,74 $

JUILLET 21 79,80 81,45 192,04 196,01 -3,97 $

AOÛT 21 79,82 81,27 192,08 195,57 -3,49 $

OCT 21 68,50 69,95 164,84 168,33 -3,49 $

DÉC 21 63,90 64,85 153,77 156,06 -2,29 $

FÉV 22 67,32 68,37 162,00 164,53 -2,53 $

1,3140 111,352

$/100 kg indice 100

FermetureFermeture

Marchés à terme - porc

$ US/100 lb

Taux de change :

Source : CME Group Note : Le prix du contrat n'inclut pas la base.

Indice moyen :

8

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1 4 7 10 13 16 19 22 25 28 31 34 37 40 43 46 49 52

$ U

S/p

orc

Semaine

Valeur des sous-produits du porc aux États-Unis

2020 2019 Moy. 2014-2018

Source : USDA. Compilation CDPQ.

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MARCHÉ DES GRAINS Volume 21, numéro 36, 14 décembre 2020 - PAGE 3

USA : HAUSSE DE 12 % DU COÛT DE L’ALIMENTATION ANIMALE EN 2021?

Selon un récent rapport de CoBank, le secteur de l’élevage aux États-Unis pourrait faire face à une augmentation de 12 % du coût de l’alimentation animale, soit la plus forte hausse depuis 2011. Cela viendrait s’ajouter au contexte de faibles marges de profits enregistrées par les éleveurs en 2020 en raison des bas prix des animaux engendrés par les effets de la COVID-19, après que celle-ci ait affecté la demande des services alimentaires et entrainé des ralentissements, voire des fermetures, chez les abattoirs.

Un facteur prépondérant associé à cette croissance serait l’augmentation de la demande chinoise, alors que le pays reconstruit son cheptel porcin après les ravages de la peste porcine africaine. Le USDA prévoit que les importations de maïs de la Chine vont plus que tripler pour l’année 2020-2021. Une bonne partie de ce maïs proviendrait des États-Unis.

Depuis l’apparition de la peste porcine africaine en Chine en 2018, le pays a fortement rehaussé ses importations de viandes, notamment en ce qui a trait à la viande de porc. Le repeuplement de leur cheptel pourrait signifier une baisse de ses importations en viandes d’un modeste 3 % en 2021. Selon CoBank, le recul devrait s’accélérer dans les années à venir.

Au cours de la dernière décennie, le coût de l’alimentation animale a affiché en général une tendance à la baisse pour les éleveurs. Toutefois, en 2021, le coût d’alimentation en production porcine aux États-Unis pourrait croître de l’ordre de 14 %, soit la plus forte hausse chez les producteurs d’animaux d’élevage. Quant aux éleveurs de bovins et de poulets, ils subiraient des augmentations respectives de 13 % et 11 %.

Sources : Meatingplace, 12 déc. et Feedstrategy, 11 déc. 2020

CHRONIQUE DES PRODUCTEURS DE GRAINS DU QUÉBEC

La semaine dernière, à Chicago, la valeur des contrats à terme de maïs de décembre 2020 et de mars 2021 a affiché une hausse d’environ 0,05 $ US le boisseau dans les deux cas. En ce qui concerne le tourteau de soja, les valeurs des contrats venant à échéance en décembre et en mars ont diminué de 4,7 $ US et 2,5 $ US la tonne courte, respectivement.

Le rapport mensuel du USDA sur l’offre et la demande de grains paru le 10 décembre comportait très peu de changements par rapport au mois antérieur.

La production hebdomadaire américaine d’éthanol s’est accrue de 17 000 barils/jour pour s’établir à 991 000 barils/jour, soit un niveau qui se rapproche de celui du seuil normal d’avant la pandémie. La hausse de la production est surprenante compte tenu des marges de profits médiocres de l’industrie des biocarburants aux États-Unis présentement et de la faible demande en essence. Les stocks d’éthanol se sont encore accrus : ils ont augmenté de 843 000 barils pour atteindre 22,08 millions de barils.

Au Québec, voici les prix du maïs no 2 observés à la suite d'une analyse des données du Système de recueil et de diffusion de l’information (SRDI) et de l'enquête menée le 11 décembre dernier.

Pour livraison immédiate, le prix local se situe à 2,08 $ + décembre 2020, soit 249 $/tonne f.a.b. ferme. La valeur de référence à l'importation est de 2,37 $ + décembre, soit 260 $/tonne.

Pour livraison en janvier, le prix local se chiffre à 1,97 $ + mars 2021, soit 244 $/tonne. La valeur de référence à l’importation est établie à 2,38 $ + décembre, soit 260 $/tonne.

Contrats 2020-12-11 2020-12-04 2020-12-11 2020-12-04

déc-20 4,24 ¼ 4,17 384,1 388,8

mars-21 4,23 ½ 4,20 ½ 381,4 383,9

mai-21 4,26 ½ 4,23 ¼ 381,4 381,2

juil-21 4,28 ¼ 4,24 381,5 379,4

sept-21 4,14 4,10 ½ 363,7 357,6

déc-21 4,12 ¼ 4,10 ¼ 351,4 343,4

mars-22 4,17 ¾ 4,15 ¾ 343,1 334,3

mai-22 4,18 ¾ 4,16 ½ 341,1 332,2

Marchés à terme - prix de fermetureMaïs Tourteau de soja

($ US/boisseau) ($ US/2 000 lb)

Source : CME Group

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NOUVELLES DU SECTEUR Volume 21, numéro 36, 14 décembre 2020 - PAGE 4

USA : EXPORTATIONS RECORDS EN OCTOBRE De janvier à octobre, les envois de viande et de produits de porc des États-Unis ont totalisé environ 2,46 millions de tonnes, lesquels ont généré des revenus de plus de 6,33 milliards $ US. Cela correspond à des augmentations de l’ordre de 15 % et de 16 %, en volume et en valeur comparativement à la même période en 2019. En octobre seulement, les exportations ont atteint un niveau record à cette période, autant en volume qu’en valeur, s’établissant à un peu plus de 242 500 tonnes et 641,14 millions $ US. Il s’agit d’un gain de 8 % en volume et en valeur par rapport au même mois en 2019. Le principal moteur de cette croissance est la Chine/Hong Kong. Pendant les dix premiers mois de 2020, les ventes vers ce marché ont connu des essors respectifs de 86 % et 104 % en volume et en valeur comparativement aux mêmes mois en 2019. En octobre, la progression des envois vers cette destination est cependant moindre puisqu’elle atteint 16 % en volume et 12 % en valeur par rapport à octobre dernier. En ce qui a trait aux exportations en Amérique du Nord, celles vers le Mexique et le Canada ont affiché des tendances inverses. Les achats mexicains de porc américain ont chuté de 6 % et 12 % en volume et en valeur. Quant à celle du Canada, elles ont affiché un accroissement du tonnage et des revenus de 7 %. Enfin, les achats japonais ont augmenté de 4 % en volume et de 6 % en valeur. En contraste, les tonnages expédiés en Corée du Sud ont décliné de 24 %, tandis que les recettes découlant de ces ventes ont dégringolé de près de 23 %.

Source : USMEF, 7 déc. 2020 LE VIETNAM ET LES PHILIPPINES, DES MARCHÉS D’AVENIR Selon une récente étude réalisée par la firme Gira et mandatée par le National Pork Board (NPB), l’industrie porcine américaine devrait considérer les Philippines et le Vietnam comme des destinations d’avenir pour ses produits. D’une part, la propagation de la peste porcine africaine sur ces territoires

affecte significativement la production de porc sur ces marchés. De l’autre, malgré des prix élevés, la demande ne s’est que très peu affaiblie. Pendant que le secteur porcin des deux pays se remettra des effets de la peste porcine africaine et de la COVID-19, la consommation de porc ainsi que la demande à l’importation devraient y augmenter. Pour ce qui est de la consommation, cette tendance à la hausse est d’autant importante, considérant la tendance inverse anticipée jusqu’en 2030 sur d’autres principaux marchés. La croissance projetée de la consommation de porc au Vietnam et aux Philippines serait essentiellement attribuable à l’agrandissement de la classe moyenne. La préparation de mets à base de porc gagnerait aussi en popularité. Toutefois, l’industrie américaine doit garder en tête que ces marchés seront prisés par d’autres pays exportateurs et qu’il y aura une reprise éventuelle de leurs productions domestiques. Au Vietnam, les conclusions de l’étude sont appuyées par plusieurs explications. Premièrement, le porc est la protéine la plus utilisée en cuisine. Depuis 2000, sa consommation a plus que doublé, passant de 31 lb (14 kg) à 72 lb (33 kg) par personne. Ensuite, la population du pays surpassera bientôt la marque du 100 millions d’habitants. Le développement urbain s’accélère et les salaires sont en croissance. Toute chose égale par ailleurs, cela devrait tirer davantage vers le haut la demande

(tonnes) Var. p/r 2019 Millions $ US Var. p/r 2019

Chine/Hong Kong 871 612 86 % 1 987,1 104 %

Mexique 551 691 -6 % 895,5 -12 %

Japon 318 962 4 % 1 339 6 %

Canada 189 776 7 % 709,0 7 %

Corée du Sud 131 757 -24 % 377,7 -23 %

Autres destinations 394 311 -6 % 1 021,6 -5 %

Total 2 458 109 15 % 6 330,1 16 %

Source : USMEF, 7 déc. 2020

Principales destinations, janvier à octobre 2020

PaysVolume Valeur

Exportations de viande et de produits de porc, États-Unis

Page 5: Poids carcasse moyen kg 115,43 109,16 $/100 kg 184,90

NOUVELLES DU SECTEUR

LA COPIE COMPLÈTE DES ARTICLES CITÉS EST DISPONIBLE

PENDANT UN AN SUR DEMANDE

LA REPRODUCTION D’ÉCHO-PORC EST INTERDITE SANS LA PERMISSION ÉCRITE DE L’ÉDITEUR

Téléphone : 418 650-2440, poste 0 Courriel : [email protected] Site Web : www.cdpq.ca

Volume 21, numéro 36, 14 décembre 2020 - PAGE 5

de viande de porc. En outre, la production ne devrait se rétablir totalement des effets de la peste porcine africaine qu’après 2025, ce qui laisse de la place au porc importé pour quelques années. Enfin, une politique commerciale moins restrictive anticipée ainsi que le développement d’abattoirs modernes et du marché des coupes réfrigérées ou congelées pourraient également ouvrir la porte aux exportations américaines.

De façon similaire, le porc est très populaire sur le marché philippin. En effet, sa consommation atteint environ 40 lb (18 kg) par habitant. D’ici 2028, l’urbanisation du pays et l’augmentation des revenus disponibles devraient stimuler la consommation de porc, mais également modifier la façon dont il est consommé, laissant davantage de place aux coupes réfrigérées ou congelées. L’étude prévoit aussi que le secteur porcin des Philippines ne se remettra pas complètement des effets de la peste porcine africaine avant 2030.

En 2020, selon le USDA, la production de porc du Vietnam et des Philippines pourrait atteindre respectivement 2,24 millions de tonnes et 1,28 million de tonnes. Cela représente des chutes de 20 % par rapport à 2018, dernière année où les pays étaient indemnes de peste porcine africaine. Ils occupent respectivement les 6e et 9e rangs aux palmarès des producteurs et des consommateurs les plus importants à l’échelle mondiale.

Sources : Meatingplace, 8,9 et 10 déc., The Pig Site, 9 déc., National Hog Farmer, 9 déc. 2020

et USDA

CHINE : LE PLUS GRAND ÉLEVAGE PORCIN DU MONDE

En Chine, Muyuan Foods souhaite réunir un nombre record de porcs en un seul élevage porcin. La construction de ce site, lequel a engendré des coûts de plus de 3 milliards de yuans (585 millions $), a débuté en mars dernier. Les activités de l’un de ses 21 bâtiments ont commencé depuis septembre. Au maximum de sa capacité, l’élevage pourra loger environ 84 000 truies et produire près de 2,1 millions de porcs par année, ce qui représente près de dix fois la capacité d’un élevage type aux États-Unis. Il pourrait s’agir d’un pari risqué, considérant la persistance de la peste porcine africaine sur le territoire chinois. Toutefois, si le projet fonctionne, d’autres producteurs pourraient emboiter le pas. Advenant la réussite de ce modèle, cela pourrait

éventuellement réduire le besoin du pays d’importer de la viande et des produits de porc.

Par ailleurs, selon Reuters, Muyuan Foods pourrait dépenser approximativement 40 milliards yuans (7,8 milliards $) en 2020 afin de construire de nouveaux sites de production de porcs. Il s’agirait d’un montant environ huit fois supérieur à celui de 2018.

Selon Reuters, il s’agit d’un autre indicateur de la transition de la production porcine chinoise des petits élevages traditionnels vers une production plus industrialisée. Cette dernière a débuté il y a quelques années, mais la présence de la peste porcine africaine dans le pays a accéléré la tendance. En effet, rappelons que le virus en fait chuter de plus du tiers la taille du cheptel du pays de la fin 2017 à la fin 2019, ce qui s’est répercuté à la hausse sur les prix qui ont atteint des niveaux records. Par ailleurs, l’instauration de mesures de biosécurité adéquates et les ajustements nécessaires en matière de prévention des maladies s’avèrent relativement coûteux pour les petits élevages traditionnels. En conséquence, les profits grandissants et la capacité de garder la maladie hors des sites de production incitent les entreprises chinoises les plus importantes à investir davantage, tandis que les élevages à petite échelle sont poussés hors du marché.

Sources : Reuters et The Pig Site 7 déc., Swineweb, 8 déc. 2020 et USDA

Rédaction : Louis-Carl Bordeleau, M. A. (économie)

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Importations de porc des Philippines et du Vietnam

Philippines VietnamSource : USDA, déc. 2020