Poème de Robert Serge Poème de Robert Serge

HannaHanna

Comment pourrais-tu Comment pourrais-tu la prendre par la main ?la prendre par la main ?

Tu n'as plus de main.Tu n'as plus de main.Comment pourrais-tu Comment pourrais-tu

la prendre dans tes bras ?la prendre dans tes bras ?Tu n'as plus de bras.Tu n'as plus de bras.

Comment pourrais-tuComment pourrais-tului dire ton amour ?lui dire ton amour ?Elle ne t'entend pas.Elle ne t'entend pas.Comment pourrais-tuComment pourrais-tu

lui murmurer je t'aime ?lui murmurer je t'aime ?Tu ne connais pas son cœur.Tu ne connais pas son cœur.

Comment pourrais-tu Comment pourrais-tu la chercher des yeux ?la chercher des yeux ?Elle ne te regarde pas.Elle ne te regarde pas.Comment pourrais-tu Comment pourrais-tu l'attendre, dimanche ? l'attendre, dimanche ? Elle ne viendra pas. Elle ne viendra pas.

JeJe ne connais rien de pire ne connais rien de pire

que de ne pas être aimé.que de ne pas être aimé.

Quand bien même aurais-tu Quand bien même aurais-tu

des mains, des bras, un cœur,des mains, des bras, un cœur,

tu regretteras pourtant tu regretteras pourtant

parfois, d'avoir des yeuxparfois, d'avoir des yeux

quand tu la verras partir.quand tu la verras partir.

TTu regretteras de vivre.u regretteras de vivre.

TTu u seras seul, tout seul,seras seul, tout seul,

et prêt à donner et prêt à donner

le très peu que tu asle très peu que tu as

pour une larme d'amour,pour une larme d'amour,

un simple regard,un simple regard,

un signe de sa main.un signe de sa main.

Avec le soir qui tombe,Avec le soir qui tombe,

et le cœur déchiré,et le cœur déchiré,

à quoi pouvais-tu penser à quoi pouvais-tu penser

petit garçon abandonné ?petit garçon abandonné ?

Cette nuit encoreCette nuit encore

tu t'endormirastu t'endormiras

sur un traversinsur un traversin

mouillé de larmes. mouillé de larmes.

Celle que tu aimesCelle que tu aimes

ne reviendra plus.ne reviendra plus.

Après tant d'années,Après tant d'années,

d'y songer te crève le cœur.d'y songer te crève le cœur.

  

Comment pourrais-tuComment pourrais-tu

oublier cette journée oublier cette journée

de décembre 1947 ? de décembre 1947 ?

C'était un dimanche.C'était un dimanche.

Comment pourrais-tuComment pourrais-tu

oublier ta peine,oublier ta peine,

ton immense chagrin ? ton immense chagrin ?

Tu allais avoir 10 ans.Tu allais avoir 10 ans.Elle avait dit : je viendrai. Elle avait dit : je viendrai.

Elle n'en a rien fait.Elle n'en a rien fait.L'avenue qui mène à la gare L'avenue qui mène à la gare

de Fontainebleau-Avonde Fontainebleau-Avonest restée déserte ce matin.est restée déserte ce matin.

C'était il y a longtemps,C'était il y a longtemps,

c'était un dimanche.c'était un dimanche.

Il pleuvait dans ma vie.Il pleuvait dans ma vie.

C'est ma mère que j’attendais.C'est ma mère que j’attendais.

Poème de :Poème de :

Robert SerRobert Sergege HannaHanna

TTrame musirame musicalcale :e :

PPéché Méché Mortortelel

de Mde Michel Cuichel Cussonsson

Images photos :Images photos :

Pierrette Pierrette BeauliBeaulieueu

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