plaquette de présentation - académie de montpellier
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Bilan académique TraAm Histoire-Géographie 2015-2016
1 – Rappel de la thématique TraAm
L’équipe des professeurs de l’académie de Montpellier a centré ses travaux sur l'utilisation des
des outils numériques pour former les élèves de collège, de lycée professionnel et de lycée général à
préparer et organiser leur travail de manière autonome. Il s’agit notamment de bâtir des scénarios
pédagogiques sur des moments numériques courts favorisant la construction des capacités suivantes :
- prendre des notes, faire des fiches de révision, mémoriser les cours (plans, notions et idées
clés, faits essentiels, repères chronologiques et spatiaux, documents patrimoniaux). De façon plus générale
l’objectif est de mener avec les élèves des travaux de métacognition à l’aide des outils numériques
pour les aider à sélectionner, hiérarchiser et organiser les informations.
- mener à bien une recherche individuelle ou au sein d’un groupe ; prendre part à une
production collective. Il s’agit spécialement d’analyser quelles stratégies individuelles ou collectives utilisant
les outils numériques (tablettes, smartphones, ordinateurs) sont choisies et pourquoi.
- utiliser de manière critique et en autonomie les moteurs de recherche et les ressources en
ligne (notamment les ressources fournies par l’Eduthèque) comme outil de lecture complémentaire du cours,
pour préparer le cours ou en approfondir des aspects peu étudiés en classe. Nous avons insisté sur la
capacité des élèves à porter un regard réflexif sur leurs recherches (analyse critique des choix,
argumentation) .
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2 – Les membres de l'équipe TraAm de l'Académie de Montpellier
Prénom et Nom FonctionRôle dans le projet
TraAmNuméro et intitulé des
travaux
Béatrice Cheutin IEN Lettres Histoire Géographie Responsabilité pédagogique
Thierry Duclerc IA-IPR Histoire-Géographie Responsabilité pédagogique
Nicolas BertosCollège Georges Ville Pont
Saint Esprit (30) Conception 1 - Guerres mondiales et
espoirs de paix
Djamilla BoisCollège Jean-Baptiste Bieules
Couiza (11) Conception2 - Réaliser un croquis ducentre-ville de Toulouse
après une sortie
Céline FeriaudLycée professionnel Voltaire
Nîmes (30) Conception3 - Les transformations de
l’espace productif etdécisionnel français
Nathalie GiniesChristophe Renous
Lycée JF Champollion Lattes(34) Conception
4 - Réaliser une interviewsonore
Vincent Lahondère Lycée Joffre Montpellier (34) Référent académique TraAmet Conception
5 - New York, une mégapoledurable ?
Arnaud LemaitreCollège Gustave Violet Prades
(66) Conception6 - Se réapproprier les
repères en histoire
Mamady SidibeLycée des métiers Charles Cros
Carcassonne (11) Conception7 - Métissage culinaire et
goûts alimentaires dans lemonde
3 – Les outils nomades utilisés par l'équipe
Notre réflexion collective est particulièrement centrée sur les usages du matériel et des
ressources numériques fournis par les collectivités territoriales à tous les élèves : l’Ordi pour les élèves
des lycées, des tablettes numériques pour les élèves de collège.
L'utilisation des outils nomades transforme dans une certaine mesure les usages et les
comportements des élèves. D'abord ils se distinguent des ordinateurs de bureau par leur légèreté, leur faible
encombrement, leur autonomie de batterie (qui pose souvent un réel problème logistique), leur connectivité
(à condition d'avoir des connexions satisfaisantes) et leur
convivialité (écran tactile). De plus, lors des séances, nous avons
noté que la posture de l’élève avec la tablette ou le smartphone
n’est pas du tout la même que celle face à l’écran d’ordinateur : le
lycéen est toujours en interaction avec son professeur et sollicité
par celui-ci, sa tête ou ses yeux se fixant directement sur
l’enseignant. A l’inverse, l’écran d’ordinateur est souvent un obstacle entre l’élève et le professeur, il prend
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« C'est plus facile decomprendre des choses surl'ordinateur parce que l'onest habitué à ça tous les jours ! »
davantage de place et nécessite une installation préalable que ne requiert pas la tablette numérique ou le
smartphone. Mamady Sidibe qui utilise le téléphone portable avec ses élèves souligne que celui-ci " favorise
(…) un travail individuel (prise de notes et mémorisation des idées essentielles), mais aussi collaboratif
(préparation d'un court exposé). Le binôme travaille à distance avec le smartphone pour échanger des
notes, réfléchir au plan ; il peut solliciter le professeur par sms. A la lumière de leurs connaissances et
des informations relevées dans le corpus, ils construisent sur leur smartphone, un court exposé pour
répondre à la problématique".
Les outils numériques permettent de pratiquer une pédagogie différenciée parfaitement adaptée
aux nouvelles générations qui franchissent depuis quelques années les portes de l'école.
4 – Les plus-values pédagogiques
- Le moment numérique suscite l'intérêt, développe la
curiosité et aide à structurer les connaissances de l'élève, les notions à
acquérir et finalement sa pensée. L'intégration des TICE rend le cours
moins monotone, permet aux élèves de se concentrer plus facilement et
plus longtemps, voire de se reconcentrer.
L'élève n'est plus spectateur mais acteur de ses propres apprentissages ; il s'approprie le projet
plus facilement, devient autonome et l'apprentissage prend du sens à ses yeux.
- L'introduction du numérique rompt les barrières. Il facilite les échanges dans la classe
entre le professeur et ses élèves, et entre élèves. Il facilite le travail de groupe et permet de donner une
place à chacun en valorisant par exemple les plus faibles et/ou les plus timides, notamment lors des
remédiations et au-delà de la médiatisation des travaux. Non seulement l'image de l'enseignant change : il
n'est plus seulement diffuseur du savoir et du savoir-faire, il est un accompagnateur, un guide ; il y une
confiance qui s'installe : les élèves peuvent envoyer des messages sans abuser de cette possibilité pour
poser des questions au professeur. La disposition frontale change.
De plus le numérique rompt la coupure traditionnelle “travail en classe” - “travail à l'extérieur” : il
met en évidence le lien entre les deux. L'élève poursuit son travail commencé en classe notamment en
communiquant avec les membres de son groupe et/ou avec le professeur. A l'inverse après un travail
effectué sur le terrain, il poursuit son travail en classe.
Djamila Bois note ainsi qu'après la visite de Toulouse “à
l'aide de photos satellitaires de géoportail et des photos des
élèves, on retrouve l'itinéraire emprunté et les paysages
traversés. On appréhende les grandes unités paysagères et
on apprend à les nommer tout en retrouvant ce qu'ils
connaissent déjà...”
Enfin l'élève prend conscience que les outils
numériques ne sont pas seulement ludiques mais aussi des
outils de travail... Le numérique ouvre des horizons, l'usage du téléphone portable e lycée professionnel en
est un bon exemple.
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« C'est plus ludique ! Cela nous donne plus envie de travailler ! »
« Je peux travailler tous les jours dessus comme par exemple écrire des synthèses »
« On peut réviserpartout ! Dans le busà la plage, à la maison !! »
Le moment numérique peut révèler les compétences et donner une place différente à
l'évaluation : tous les travaux que nous avons effectués ont montré que le moment numérique peut être un
moyen pour le professeur d'évaluer des compétences, de révèler à des élèves des compétences qu'ils
ignoraient souvent, de donner une liberté pédagogique comme par exemple changer le type d'évaluation en
fonction de l'avancée des élèves. Ainsi dans la séquence 5, il était prévu au départ d'évaluer les élèves sous
la forme d'un cours sur “New York, ville durable” sans leur donner de plan. Après plusieurs séances, il a été
nécessaire de leur proposer un plan-repère.
5 – Leviers, difficultés ou obstacles rencontrées... Pour quelles solutions ?
Les expérimentations innovantes ne doivent pas occulter certaines difficultés matérielles et
organisationnelles, certaines étant liées à l'inexpérience de l'équipe voire à l'éloignement géographique de
certains d'entre nous, d'autres venant parfois d'un matériel vétuste ou inadapté.
- La réticence de certains enseignants... et de certains élèves : la réserve de quelques
professeurs est souvent liée à la peur d'utiliser l'outil (ordinateur, logiciel...) qu'ils souhaitent maîtriser
parfaitement face à des élèves souvent exigeants. Cette inquiétude a posé quelques problèmes notamment
lorsqu'il s'agissait de trouver des testeurs. Aussi il nous semble indispensable de redonner confiance à
certains collègues en leur montrant notamment qu'un incident technique ou une mauvaise manipulation
informatique peut nécessiter l'aide d'un élève ; ce qui offre un double avantage : valoriser l'élève qui a
l'occasion de montrer ce qu'il sait faire et établir et/ou renforcer une relation de confiance entre le professeur
et ses élèves. Quant à la retenue de certains élèves, elle est liée à la culture « du bon élève » pour qui le
cours magistral est plus rassurant que l'utilisation d'un jeu sérieux pour expliquer telle ou telle notion... La
remarque « les écrans c'est pour s'amuser » est courante. Montrer à l'élève l'intérêt de la démarche et
recourir éventuellement à une critique constructive du logiciel ou du jeu utilisé est aussi un moyen de
combattre certains aprioris.
- Des difficultés pédagogiques liées aux outils et aux logiciels : l'utilisation des logiciels en
classe nécessite en amont une préformation élève ; dans la plupart des cas un tutoriel-papier ou vidéo suffit.
Dans quelques cas notamment pour les logiciels les plus délicats à maîtriser, on peut prévoir en début
d'année une séance d'une heure ou deux au cours de laquelle le projet Tice et les logiciels à utiliser seront
présentés aux élèves et où ils pourront les manipuler. Cela permettra de gagner du temps ultérieurement. En
tous les cas les séances numériques nécessitent au-minima une aide de l'enseignant.
Au-delà, la création d'un réseau national de logiciels “made in France” voire “made in Education
Nationale” permettrait de donner des outils accessibles à tous et de développer des formations uniformes
dans l'ensemble des académies. A chacun ensuite de choisir les logiciels proposés ou dans expérimenter
d'autres.
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6 – Les transformations dans le temps, l'espace et le relationnel des acteurs
En dehors de la question des logiciels évoquée plus-haut, le numérique nous fait
incontestablement gagner du temps : on peut d'abord communiquer avec les élèves en amont et en aval des
séances comme par exemple leur envoyer des documents, des cours, des exercices à réaliser, des tutoriels
à consulter. Les élèves peuvent eux-mêmes communiquer entre eux en dehors du temps de la classe, les
outils nomades comme la tablette ou le téléphone portable facilitent cette communication permettant
notamment de rompre la frontière parfois hermétique entre temps scolaire et temps privé.
En classe le moment numérique et notamment la réalisation de cartes mentales (les travaux de
Céline Feriaud et de Vincent Lahondère avec le logiciel Framindmap ; la séquence de Nicolas Bertos avec
We Map, une appli disponible sur Google Play) permet un gain de temps non seulement dans
l'apprentissage individuel (les élèves mémorisent et hiérarchisent plus vite des informations) mais aussi dans
le travail collectif en classe (prélever des élèments pour répondre à une problématique, organiser un plan
détaillé...).
Avec les moments numériques, le fonctionnement classique de la classe change : il n'y a plus
de disposition frontale élèves-enseignant mais plutôt des dispositions en ilôt ; de plus l'enseignant est amené
à circuler entre les élèves et les ilôts pour discuter avec eux, les recadrer si nécessaire et améliorer ainsi les
relations entre eux et avec le professeur. D'autre part l'utilisation des TICE fluidifie les espaces (classe,
extérieur de la classe...) en faisant tomber les barrières et en permettant aux élèves de comprendre le sens
du mot flux qui pour beaucoup reste une expression floue car virtuelle.
Ces changements spatio-temporels contribuent à améliorer les relations entre les différents
acteurs : les élèves entre eux et les élèves et leur professeur.
7 – Les compétences et connaissances nécessaires à l'enseignant pour mener à
bien le projet
Si l'enseignant n'a pas besoin d'être un expert numérique, il doit être capable d'utiliser les
écrans et les logiciels avec un minimum de maîtrise technique au service de la pédagogie, sinon l'outil
numérique devient vite une contrainte. Pour cela un travail en amont de la séance est indispensable : que
peut nous apporter pédagogiquement ce logiciel ? Quels sont ses atouts ? Ses limites ? Est-il facile
d'accès ? Il ne faut pas hésiter non plus après une séquence, à demander aux élèves un avis sur le logiciel
utilisé. L'outil numérique doit permettre à l'enseignant d'atteindre ses objectifs pédagogiques : lui permettre
“d'éclairer” une séance, d'expliquer plus facilement une notion complexe, de rompre avec une
déconcentration des élèves, de faire gagner du temps à lui et/ou à ses élèves...
Lorsque l'enseignant ne peut utiliser le web notamment lorsque le réseau est inutilisable, il doit
prévoir un plan B hors connexion. Le professeur doit aussi réfléchir à la pertinence et à la variété des
documents qu'il compte utiliser et être très précis dans l'intitulé des consignes et des objectifs à donner aux
élèves en début de cours.
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En conclusion on peut affirmer que l'équipe académique a su utiliser des compétences mises
en évidence par le référentiel du Certificat informatique et internet de l'enseignement supérieur. Nos
travaux ont permis de construire un travail en réseau avec l'utilisation des outils de travail collaboratif (B.1)
d'identifier des situations d'apprentissage propices à l'utilisation des TICE (B.2.1), de concevoir des
situations d'apprentissage et d'évaluation mettant en oeuvre des logiciels généraux ou spécifiques à la
disciplines (B.2.2), de conduire des situations d'apprentissage diversifiées en tirant parti du potentiel des Tic
(Travail collectif, individualisé ou en petits groupes) (B.3.1), de gérer l'alternance entre les activités utilisant
les Tice et celles qui n'y ont pas recours (B.3.2)...
8 – Compétences et connaissances acquises par les élèves
En plus des compétences et des connaissances, les élèves immergés dans l'univers numérique
(salle informatique, outil nomade, ENT...), ont compris que l'école n'était pas en retard, qu'au contraire elle
prolongeait leur habitude et leur goût...et que les outils nomades pouvaient aussi des outils de travail. Ils ont
de plus travaillé des compétences définies notamment dans le cadre du référentiel B2I, collège et lycée.
Compétences collège
1 – S'approprier un environnement informatique de travail : utiliser les périphériques, les logiciels et services
à disposition. Djamila Bois a utilisé des SIG (Géoportail et Edugéo) et Arnaud Lemaitre un outil de création
de frise chronologique enrichie (Timeline.js) ainsi qu'une application Google, Google sheets.
3 – Créer, produire, traiter, exploiter des données : les élèves de Djamila Bois ont traité des images
(photographies) et ceux d'Arnaud Lemaitre, ont utilisé des traitements de texte comme les feuilles de calcul
Google.
4 – S'informer, se documenter : les élèves des deux enseignants ont recherché des informations sur le web
et dans les moteurs de recherche et dans les SIG, avant de les trier et de les utiliser. Ils oont enfin au cours
de leur travaux collaboratifs, communiquer et échanger (5)
Compétences lycée
Les cinq autres enseignants (Nicolas Bertos, Céline Feriaud, Nathalie Giniès, Vincent
Lahondère, Mamady Sidibe) ont permi aux élèves de développer leur compétences plus particulièrement
dans trois domaines :
3 – Produire, traiter, exploiter et diffuser des documents numériques :
4 – Organiser la recherche d'informations
5 – Communiquer, travailler en réseau et collaborer
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Au-delà des compétences centrées sur les TICE, d'autres compétences ont été travaillées :
– Mémoriser et restituer les principales connaissances et notions
– Relever les informations essentielles contenues dans des documents et les mettre en relation
avec ses connaissances
– Situer dans le temps et dans l'espace
– Analyser et réaliser un croquis
– Lire et employer différents langage en histoire et en géographie
– Présenter à l'oral un court exposé structuré
La synthèse des TraAM histoire-géographie pour l'Académie de Montpellier sera bientôt
hébergée par le site académique à l'adresse suivante : http://disciplines.ac-montpellier.fr/histoire-
geographie/usage-du-numerique/traam-academiques
Pour l'équipe académique, Vincent Lahondère, mai 2016
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