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et si nous fêtions la musique Plantes bien-être le meilleur de l information sur les plantes au service de votre santé ~ issn 2296-9799 ~ n°13 ~ juin ~ 2015 Sommaire Flore intestinale : votre fermentation est-elle normale ? (et ce qu’il faut faire si la réponse est « non ») 1 Le vieux grimoire de Jérusalem qui stupéfait les scientifiques 5 Acné : choses stupides à ne pas faire pour éviter son retour (même à l’âge adulte) 6 Cellulite : une tisane délicieuse pour la chasser 11 Ces plantes dans votre valise seront la meilleure assurance voyage ! 12 Préparation maison : la crème qui va vous faire adorer caresser vos pieds 16 Champignons : ce sont les médicaments de demain (à une condition) 19 L’indigo sauvage pour apaiser les délires de fièvre 23 Plantes : saviez-vous que les ananas détestaient Céline Dion (et qu’il y a une bonne raison à ça) ? 24 Ma cosméto végétale : a priori, vous n’allez pas aimer Mais essayez quand même ce masque pour préparer la peau au soleil 27 Manger des feuilles d’arbre : une excellente idée 28 Et aussi : Troquez la graine ! (p10) - Buvez du brocoli pour vous protéger de la pollution ! (p18) - Les trois jardins de l’abbaye en fête (p18) - Les livres (p30), l’agenda du mois (p31), le courrier des lecteurs (p32) Rencontre avec le Dr Bruno Donatini Gastro-entérologue, le docteur Bruno Donatini s’intéresse à l’alimentation et aux perturbations de la flore digestive Il nous explique comment identifier et traiter les problèmes de malabsorp- tion et de fermentation intestinale à l’aide de champignons et d’huiles essentielles Vos recherches vous ont conduit à vous intéresser tout particulièrement à l’état de la flore intestinale. C’est un organe à part entière ? Chacun de nous héberge dans son système di- gestif une communauté formée de milliards de bactéries issues de plusieurs centaines d’espèces différentes (on compte jusqu’à 900 espèces habi- tant le tube digestif) C’est 10 fois plus que toutes les cellules de l’organisme ! Selon les individus, cette flore digestive représente un poids de 3 à 8 kg, elle est chargée de transformer les aliments et de pro- duire une énorme quantité de composés essentiels au fonctionnement de l’organisme : acides gras, en- zymes, etc C’est donc un véritable écosystème dont l’équilibre est fragile Quand l’intestin va, tout va ! Douleurs articulaires, fatigue qui perdure, surpoids ? Interrogez-vous sur l’état de votre… intestin ! Tant que les fermentations perdureront et que votre flore digestive ne sera pas assainie, n’espérez pas d’amélioration.

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et si nous fêtions la musique

Plantesbien-être

le meilleur de l’information sur les plantes au service de votre santé ~ issn 2296-9799 ~ n°13 ~ juin ~ 2015

Sommaire• Flore intestinale : votre fermentation est-elle normale ?

(et ce qu’il faut faire si la réponse est « non ») . . . . . . . . . . . . 1

• Le vieux grimoire de Jérusalem qui stupéfait les scientifiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

• Acné : choses stupides à ne pas faire pour éviter son retour (même à l’âge adulte) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

• Cellulite : une tisane délicieuse pour la chasser . . . . . . . . . . . 11

• Ces plantes dans votre valise seront la meilleure assurance voyage ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

• Préparation maison : la crème qui va vous faire adorer caresser vos pieds . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

• Champignons : ce sont les médicaments de demain (à une condition) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

• L’indigo sauvage pour apaiser les délires de fièvre . . . . . . . . . 23

• Plantes : saviez-vous que les ananas détestaient Céline Dion (et qu’il y a une bonne raison à ça) ? . . . . . . . . . 24

• Ma cosméto végétale : a priori, vous n’allez pas aimer . Mais essayez quand même ce masque pour préparer la peau au soleil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

• Manger des feuilles d’arbre : une excellente idée . . . . . . . . . 28

• Et aussi : Troquez la graine ! (p .10) - Buvez du brocoli pour vous protéger de la pollution ! (p .18) - Les trois jardins de l’abbaye en fête (p .18) - Les livres (p .30), l’agenda du mois (p .31), le courrier des lecteurs (p .32)

Rencontre avec le Dr Bruno Donatini

Gastro-entérologue, le docteur Bruno Donatini s’intéresse à l’alimentation et aux perturbations de la flore digestive . Il nous explique comment identifier et traiter les problèmes de malabsorp-tion et de fermentation intestinale à l’aide de champignons et d’huiles essentielles .

Vos recherches vous ont conduit à vous intéresser tout particulièrement à l’état de la flore intestinale. C’est un organe à part entière ?

Chacun de nous héberge dans son système di-gestif une communauté formée de milliards de bactéries issues de plusieurs centaines d’espèces différentes (on compte jusqu’à 900 espèces habi-tant le tube digestif) . C’est 10 fois plus que toutes les cellules de l’organisme ! Selon les individus, cette flore digestive représente un poids de 3 à 8 kg, elle est chargée de transformer les aliments et de pro-duire une énorme quantité de composés essentiels au fonctionnement de l’organisme : acides gras, en-zymes, etc . C’est donc un véritable écosystème dont l’équilibre est fragile .

Quand l’intestin va, tout va ! Douleurs articulaires, fatigue qui perdure, surpoids ? Interrogez-vous sur l’état de votre… intestin ! Tant que les  fermentations perdureront et que votre flore digestive ne sera pas assainie, n’espérez pas d’amélioration.

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Mais alors, à quoi sont dues ces fermentations digestives qui sont au cœur des dysfonctionnements ?

Tous les sucres que nous absorbons servent de nourriture aux bactéries digestives qui les font fermenter et les transformenten gaz . Quand l’état de la flore est bon, il est tout à fait physiolo-gique d’avoir un tout petit peu de fermentation en fin de repas, éventuellement quelques gaz . Mais tout le monde est loin de digé-rer aussi facilement ; il est très courant de subir des fermentations excessives dues à une prolifération anormale de bactéries en pro-venance du côlon .On distingue trois grands types de fermentation selon l’endroit du système digestif où les bactéries pullulent, chacun ayant pour ré-sultat la production de gaz différents : dans la partie haute du tube digestif, de l’estomac à l’entrée de l’intestin grêle, on a une fermen-tation très acide avec du méthyl-acétate, autrement dit quasiment du vinaigre . Plus bas, le long de l’intestin grêle, on peut trouver une fermentation causée par la dégradation des sucres rapides, ce qui donne lieu à la formation d’hydrogène . Encore plus bas, au niveau du côlon, la fermentation concerne les sucres lents, les cé-réales et les fibres, et se caractérise par la production de méthane, à l’image des ruminants qui éructent du méthane quand ils di-gèrent les fibres de l’herbe .

Les dégâts causés par les fermentations digestives vont bien au delà des troubles digestifs : rhumatismes, surpoids, certains

cancers...

Comment savoir si notre fermentation est normale ou pas ?Il faut regarder les signes qui peuvent laisser soupçonner une

dysbiose . D’abord l’haleine, qui peut être chargée ou désagréable . La mauvaise haleine peut avoir pour origine une digestion incomplète et une fermentation bactérienne excessive . De même, se plaindre de douleurs abdominales ou se sentir ballonné après un repas au point de devoir défaire sa ceinture, ou encore avoir facilement des renvois et souffrir d’un reflux acide . Le transit donne aussi de bons indices : si l’on souffre de constipation, cela laisse supposer qu’il y a une forte fermentation dans le côlon . En revanche, un transit trop rapide évoque plutôt un excès de fermentation dû à la dégradation des sucres rapides au niveau de l’intestin grêle .

Mais le diagnostic précis repose sur un test respiratoire simple, que l’on peut faire chez tous les professionnels de santé équipés d’un appareil qui décèle les gaz expirés . Les gaz digestifs se diffusent jusqu’aux poumons et les mesurer dans le souffle est un examen facile, courant et totalement indolore . Il permet de déterminer la qualité de la flore et s’il y a fermentation excessive . L’examen se déroule en deux temps : d’abord, à jeun, on souffle dans l’appareil

Rencontre avec le Dr Bruno Donatini

Ça fourmilleL’avez-vous remarqué ? Le monde de la santé par les plantes est devenu une vraie fourmilière  ! Dans tous les recoins de France et de Navarre, passionnés et pro-fessionnels de tous bords œuvrent à ce grand projet : remettre les plantes à leur juste place dans notre système de santé.

Eh oui ! Le bon sens et la tradition, long-temps moqués, sont désormais épaulés par les découvertes scientifiques les plus en pointe. Le monde des plantes et de la santé naturelle est en train de se PRO-FE-SSIO-NNA-LI-SER  ! Les herboristes se sont réunis pour la troisième fois en congrès. Les phyto-aromathérapeutes se rassemblent chaque année à Grasse avec la participation des plus grands experts en la matière… Ce sont là les exemples de prémices prometteuses de change-ments à venir pour notre façon de nous soigner. Vous, chers lecteurs, comme notre équipe de rédaction, nous sommes tous les fourmis de ce changement qui doit renforcer ce rapport intime entre les hommes et les plantes. Un lien millénaire qui ne semble pas près de se défaire.

La rédaction

Pourquoi cette fragilité ? Si certaines bactéries indésirables

viennent à pulluler alors qu’elles devraient être en petit nombre, cela crée un dérègle-ment local aux conséquences majeures . C’est ce que l’on appelle en langage mé-dical une dysbiose, l’équilibre normal de la flore est altéré et les bactéries en sur-nombre font fermenter excessivement le bol alimentaire .

Or, il est établi que certaines dysbioses favorisent l’apparition de polypes, par exemple, ou qu’elles induisent des ca-rences en nutriments ou encore qu’elles affaiblissent l’immunité . Les dégâts causés par les fermentations digestives vont bien au delà des troubles digestifs ! Ils sont re-connus aujourd’hui comme la principale source de nombreuses pathologies  : les rhumatismes, le surpoids, le syndrome métabolique, la sclérose en plaques, et même l’autisme ou certains cancers .

Édito

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Mais il faut rester prudent, d’autant que pour agir sur la flore, il est nécessaire de les prendre par voie orale . Or les huiles essentielles peuvent être agressives et toxiques, en particulier pour le foie . C’est pourquoi je vous recommande vivement d’être suivi par un professionnel de santé 1 . Les doses d’huiles essentielles préconi-sées sont vraiment faibles, de l’ordre de 1/8 à 1/12 de goutte par jour, et elles sont posées sur un support de fibres, et non pas comme on le fait habituellement en les incorporant dans du miel ou de l’huile . Cette formule est doublement intéressante  : d’une part, elle permet de désinfecter la bouche, or la flore buccale joue un rôle fondamental dans l’ense-mencement progressif de l’estomac puis de l’intestin grêle . D’autre part, le sup-port de fibres leur permet d’être actives le long du tube digestif jusqu’au côlon .Il existe des compléments alimentaires tout prêts, avec la juste dose d’huiles es-sentielles, associées à des fibres de my-célium de champignon . Mais ceux qui maîtrisent bien les huiles essentielles peuvent réaliser eux-mêmes leur prépa-ration en utilisant des graines moulues comme support (voir encadré) .

Vous avez également découvert les bien-faits du mycélium de champignon. De quoi s’agit-il exactement ?

Je me passionne depuis longtemps pour les champignons médicinaux . Ils ont de multiples propriétés sur l’immu-nité, l’équilibre hormonal, la motricité digestive, etc . Pour le système digestif, je choisis l’espèce en fonction de l’orienta-tion thérapeutique recherchée . Mais ce que je privilégie, c’est d’utiliser la partie souterraine du champignon, le mycé-lium . Pour bien vous faire comprendre : un champignon est le fruit d’une plante, et le mycélium est cette plante . Il forme des filaments qui se trouvent sous terre et composent un véritable réseau d’échanges, une sorte d’Internet de la forêt . 1 . Liste des professionnels formés par le Dr Donatini : shop .mycoceutix .com/fr/content/48-22-

dec-2012-35-therapeutes-equipes-pour-realiser-les-tests-respiratoires

pour faire une première mesure . Puis vous absorbez un mélange de sucres rapides, lactose et fructose, et on effectue une 2e mesure au bout de 2 heures . La présence de certains gaz à jeun ou après la prise de sucre caractérise de façon exacte le type de dysbiose .

Une fois que l’on a identifié le type exact de fermentation, comment le corriger ?

Une fois que la flore inadaptée est précisément identifiée, l’in-flammation digestive se maîtrise grâce à un traitement qui inclut une révision de l’alimentation, la pratique de l’exercice physique, de l’ostéopathie digestive, et enfin des huiles essentielles .

Bien des problèmes nous viennent du ventre

La première solution est donc alimentaire : pour éviter toute pro-lifération bactérienne, il ne faut plus apporter aux bactéries leur nourriture usuelle . • Si le test a déterminé une fermentation acide, tout doit être

fait pour favoriser une vidange correcte de l’estomac : consom-mer des protéines facilement assimilables comme la viande blanche, les œufs ou le poisson, et préférer les céréales sans gluten . L’autre solution est sportive, en privilégiant les torsions du buste comme dans la marche nordique par exemple .

• Plus le test décèle d’hydrogène, plus cela signifie une mauvaise assimilation des sucres rapides, lactose (le sucre du lait) ou fruc-tose (le sucre des fruits, des légumes et des légumineuses) . Donc, limiter ou même supprimer les produits laitiers, et pour le fruc-tose, éviter les fruits crus et préférer blanchir les légumes en les passant 2 minutes à l’eau bouillante ou en les cuisant à la vapeur douce . On peut aussi adopter un régime pauvre en ce qu’on ap-pelle les FODMAP, les végétaux hautement fermentescibles .

• Le 3e type de gaz expiré, le méthane, signe un transit ralenti et il sera intéressant de privilégier les aliments riches en fibres, légumes, céréales complètes, associés éventuellement à des la-vements ou des suppositoires, ainsi qu’à une rééducation du transit .

Enfin, il sera nécessaire d’assainir la flore avec des huiles essen-tielles associées à du mycélium de champignon .

Les huiles essentielles sont donc, selon vous, de précieuses alliées pour assainir la flore intestinale ?

Oui, car les huiles essentielles sont de très bons désinfectants digestifs . En complément au régime alimentaire, elles nettoient la flore des virus et des bactéries trop encombrantes . On les choisit évidemment en fonction de la cible à atteindre, estomac, intestin grêle ou côlon .

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Le mycélium présente l’avantage de ne pas être pol-lué. Au contraire des champignons qui concentrent les pesticides, les métaux lourds, et ne sont pas tou-jours très sains, le mycélium, lui, ne capte pas les agents toxiques indésirables. De plus, les champi-gnons contiennent des sucres qui fermentent facile-ment alors que le mycélium n’est pas fermentescible, ce qui est toujours mieux pour les dysbioses. Il y a encore d’autres bonnes raisons de préférer le mycé-lium : il se conserve longtemps sans se dégrader et il se cultive facilement sur des écorces d’arbre, cela à un prix modeste.

En cas de troubles digestifs ou après une antibiothé-rapie, que pensez-vous des probiotiques pour rééquili-brer la flore intestinale ?

Dans la mesure où la fermentation est imman-quablement le résultat d’un trop plein de bactéries, apporter encore des bactéries supplémentaires sous forme de protiobiques risque d’empirer le déséqui-libre et d’aggraver la fermentation, ce qui est d’ailleurs bien démontré par les études scientifiques. Pire en-core, les probiotiques risquent de stagner dans l’esto-mac, en particulier pour les 30 à 40 % de patients qui présentent une mauvaise vidange de l’estomac, ce qui provoquera une fermentation acide, la pire de toutes, va accroître le reflux, les problèmes bucco-dentaires,

la prise de poids, etc. En réalité, prendre des probio-tiques de façon systématique sans avoir fait aupara-vant un diagnostic précis peut être contre-productif.

En conclusion, tous nos problèmes viennent-ils du ventre ?

En tout cas beaucoup ! Si vous souffrez de dou-leurs articulaires ou de tendinites, si vous êtes sujet à des infections à répétition ou à une fatigue qui per-dure, avec des ballonnements ou du surpoids, dites-vous que c’est peut être d’abord un problème digestif qu’il convient de régler, et interrogez-vous sur l’état de votre intestin. Un ostéopathe ou des compléments alimentaires pourront peut être vous soulager, mais tant que les fermentations perdureront et que votre flore digestive ne sera pas assainie, les améliorations ne seront pas durables.

Propos recueillis par Alessandra Moro Buronzo et Annie Casamayou

Traitement digestif aux huiles essentielles

Moudre finement 10 gr de graines de lin. Incorporer intimement les gouttes d’huiles essentielles (maximum 6 gouttes) selon la cible souhaitée :Fermentation acide dans l’estomac

• HE citron (Citrus limonum) 2 gouttes• HE arbre à thé (Melaleuca quinquenervia) 2 gouttes• HE gingembre (Ginger off) 2 gouttes

Fermentation à hydrogène dans l’intestin grêle • HE thym à linalol (Thymus off. CT linalol) 2 gouttes• HE menthe poivrée (Mentha piperita) 2 gouttes

Fermentation au méthane dans le côlon • HE origan (Origanum compactum) 2 gouttes• HE sarriette (Satureja montana) 2 gouttes• HE éventuellement cannelle

(Cinnamomum zeylanicum écorce) 2 gouttesPosologie Mettre dans un récipient hermétique et conserver au réfri-gérateur. Prélever ¼ de cuillère à café chaque jour à déposer sur la langue en fin de repas le matin ou le soir. La préparation correspond à 2 semaines de traitement, elle sera renouvelée pour s’assurer d’un traitement quotidien de 2 mois. En entretien, poursuivre pendant les 4 mois suivants avec 2 prises par semaine seulement.

» À LIRELes champignons comestibles, aliments d’avenirJean-Marie Samori, préface de Bruno DonatiniÉditions Dauphin

» MYCÉLIUM : OÙ EN TROUVER ?Quelques rares laboratoires dans le monde pro-duisent des compléments alimentaires à base de mycélium, prêts à l’emploi, avec la juste dose d’huiles essentielles.En France, ces produits sont encore très difficiles à trouver. Les laboratoires Mycoceutix (www.myco-ceutix.com) produisent notamment le NormaFlore TM H2 sous forme de gélules.C’est une association de mycélium de Laetiporus sulphureus cultivé sur écorces, et d’huiles essen-tielles de menthe de thym et de clou de girofle. Ce mycélium est cultivé en France, non transformé, sans gluten, sans lactose et sans alcool.Hélas, l’approvisionnement du site Internet est aléa-toire. Vous pouvez également contacter le docteur Bruno Donatini à l’adresse mail suivante : [email protected] être sûr d’acheter des produits de qualité, adaptés à votre organisme et à vos pathologies, adressez-vous à un professionnel de santé.

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Dr Bernard Saal

Un baume (presque) sacréEn 1719, au sein de la pharmacie du monastère de Saint-Sauveur, dans la vieille ville de Jérusalem, le moine Antonio de Cuna mettait au point un baume qui ferait parler de lui pendant des siècles…

Histoire insolite

C’est en 2005 que des chercheurs israéliens de l’université de Jéru-salem, travaillant sur la chimie des plantes médicinales, décident de regarder de près ce qui se cache dans les archives de la phar-macie de Saint-Sauveur, l’une des plus belles du monde chrétien et parmi les plus anciennes de la ville . En fouillant, ils retrouvent dans les grimoires un certain nombre de formules, dont une à base de 4 ingrédients – la myrrhe, l’encens (boswellia), l’aloès (aloe vera), la lentisque (pistachier) – retient toute leur attention . Il s’agit d’un remède appelé Baume de Jérusalem, qui fut largement connu et utilisé pendant plus de deux siècles  ! Employé comme une panacée dans tous les maux de la peau, sa renommée ne s’ef-faça qu’à la fin du XIXe siècle .

Stupeur chez les scientifiques ! » Intrigués, les scientifiques décident de reproduire la formule et

de l’étudier selon les méthodes modernes d’investigation scienti-fique . Ils soumettent ce baume à diverses expérimentations pour vérifier chacune de ses propriétés présumées : anti-inflammatoire, antimicrobienne (comparé à un antiseptique de référence  : la chloréxidine) et antioxydante .Verdict : le moine Antonio de Cuna avait sacrément bien conçu sa formule ! Toutes les études montrent un effet positif du « baume de Jérusalem » et les résultats des scientifiques paraissent dans la revue « Journal of ethnopharmacology » (101(2005) 16-26) .Le baume de Jérusalem peut être utile et efficace dans de multiples petits bobos de la peau lorsqu’une action émolliente, antiseptique, adoucissante, réhydratante est recherchée . Par exemple pour cal-mer une brûlure superficielle, une piqure d’insecte, un petit « bou-ton » naissant, une mycose interdigitale ou au coin des lèvres, une inflammation de la gencive, des lèvres sèches ou des douleurs musculaires et articulaires comme appoint .

» LA MYRRHE ET L’ENCENS : DEUX SUBSTANCES QUI TOUCHENT LE SACRÉUtilisés par les Grecs et les Arabes, la myrrhe et l’encens sont également em-ployés par les Hébreux pour parfumer l’arche sainte, offerts comme cadeaux par les rois mages à la naissance de l’enfant Jésus, utilisés pour l’onction du corps de Jésus à sa descente de croix ou pour l’embaument des corps chez les Egyptiens… On retrouve encore la myrrhe dans le Cantique des cantiques chanté par le roi Salomon .L’encens est une résine produite par un arbre originaire du sud de la pénin-sule arabique, où il est encore culti-vé aujourd’hui . De tous les parfums, l’encens est certainement celui qui a le passé le plus prestigieux . La myrrhe est une gomme-résine d’un arbre de la péninsule arabique . On les considérait dans l’Antiquité comme plus précieux que l’or, et la route de l’encens a fait la fortune de plusieurs royaumes arabes . Ils firent l’objet d’un commerce floris-sant de caravaniers transportant ces précieux produits jusqu’à la Méditerra-née . Les traces d’une riche cité perdue, l’Atlantide des sables (aussi appelée Ubar), furent retrouvées par la NASA en 1980, sur la « route de l’encens » .

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• Et par voie orale : des antibiotiques, té-tracyclines le plus souvent qui peuvent entraîner une photosensiblisation (se protéger du soleil avec un écran total), des troubles digestifs et parfois des ul-cérations de l’œsophage (c’est pourquoi il faut les prendre avec beaucoup d’eau ou une tisane et bien avant le coucher), du zinc à forte dose, et dans certains cas un traitement à l’isotrétinoïne qui nécessite de nombreuses précautions d’emploi et un suivi médical très ré-gulier (contraception obligatoire chez la femme, risque allergique, métabo-lique, neurologique…) .

Types de boutons d’acné

Acné : s’en débarrasser au plus vite… et pour longtemps

L’acné juvénile est associée à l’adolescence  ! Mais prenez bien note de ce qui suit, car le problème peut resurgir quand on ne l’attend plus…

Votre dossier

L’acné, un problème de jeunes ? » N’importe quel adolescent sera d’accord . Peu importe sa dé-

finition scientifique (une maladie chronique qui associe une sé-crétion abondante de sébum à des anomalies de kératinisation), l’acné, c’est surtout disgracieux ! Et cette maladie peut occasionner un manque de confiance en soi particulièrement mal vécu à cet âge où l’on se construit… Le plus souvent, c’est entre 11 et 13 ans qu’elle se manifeste pour la première fois . Mais nous ne sommes pas tous égaux face à ces sata-nés boutons . Il semble que l’acné soit plus présente dans certaines familles (terrain génétique) mais l’utilisation de cosmétiques trop gras, la pollution et les produits chimiques qui peuvent boucher les follicules… peuvent favoriser son apparition . De plus, il existe aussi une acné causée par des médicaments (ou acné induite) comme certains œstroprogestatifs, par exemple la pilule, les corti-coïdes, les anti-épileptiques, les androgènes (hormones mâles), le lithium prescrit à fortes doses dans les troubles bipolaires .

» ÇA PEUT COMMENCER TRÈS TÔTL’acné du nourrisson survient en général entre la naissance et 2 mois, et guérit en principe spontanément en quelques semaines. Si elle persiste, il vaut mieux consulter un dermatologue. L’appli-cation d’hydrolats d’arbre à thé ou de bois de rose donnent de bons résultats sans aucun danger. Attention à la péremption rapide de ces produits : l’hydrolat contient très peu d’huile essentielle et ne se conserve pas plus d’un an . Vérifiez également la bonne qualité du produit, car il doit être strictement naturel .

Quels sont les traitements traditionnels ?Le dermatologue va proposer :• Des traitements locaux : nettoyage de peau, micro-incisions et

extraction des comédons (les « points noirs ») ; puis application de gels ou crèmes riches en trétinoïne ou isotrétinoïne, pro-duits irritants à utiliser avec précaution et à faire suivre d’une crème hydratante ou apaisante ; il utilise aussi l’acide azélaïque, les acides de fruits, le peroxyde de benzoyle…

Glande sébacée

BactériesInflammation

Sain Point blanc Point noir Papule Pustule

Pore scelléavec la peau

Comédonouvert

Cellules mortesde la peau

Les globulesblancs attaquent

une infection

Pus(globules blancs et

déchets produits par la reproductionbactérienne)

Quand l’acné arrive ! » Autant le dire net  : l’acné surgit sans

préavis . Mais si vous voulez éviter qu’elle s’installe trop longtemps, place à une sé-rieuse hygiène de vie . Voici nos conseils : • D’abord, éviter la tentation de tripoter

les boutons qui vont vite s’enflammer .• Se laver les mains avant de se laver le

visage, se sécher ensuite avec une ser-viette très propre, éviter de lavage au sa-von de Marseille car il est trop alcalin) .

• Eviter les produits de soins trop assé-chants ou agressifs, par exemple les produits très alcoolisés .

• Se laver après un effort physique car la transpiration favorise l’apparition des boutons .

• Après le retour de vacances au soleil, la peau semble plus saine . Mais attention, il faut la traiter en utilisant des draineurs pour prévenir la réapparition des boutons qui vont refleurir avec le « débronzage » .

• Certains fonds de teint trop gras vont aggraver la production de sébum . Choisissez des produits non comédogènes et, sur-tout, démaquillez-vous tous les soirs .

• En matière d’alimentation, évitez les sucres, surtout rapides, qui font grimper le taux d’insuline qui stimule à son tour la production d’androgènes, hormones sexuelles en partie res-ponsables de l’acné .

• Privilégier les aliments riches en provitamine A : carottes, to-mates, abricots . En zinc  : céréales complètes, noix, champi-gnons… Et surtout en vitamines du groupe B : levure de bière à saupoudrer sur les salades ou sur un potage .

Une autre plante drainante, le pissenlit, Taraxacum dens leonis, dont on utilise la feuille et la racine, stimule le foie et les reins . De plus, sa richesse en insuline per-met un effet probiotique indispensable à la multiplication de la flore intestinale . La feuille de pissenlit est délicieuse en salade et son effet peut être renforcé si l’on ajoute de fines tranches de radis noir préalablement macérées dans un jus de citron : voilà une entrée recommandée à nos ados acnéiques !Le radis noir permet de faciliter l’écou-lement de la bile dans le duodénum, ce qui va améliorer la digestion de repas co-pieux ; à éviter cependant en cas de lithiase biliaire (calculs dans la vésicule biliaire) .

Des esthéticiennes en pleine nature

» Parallèlement au drainage du foie, deux draineurs sont plus spécifiques pour la peau : la bardane et la pensée sauvage .Commune au bord des chemins et dans les décombres, la bardane, Arctium ma-jus, est une plante robuste à grandes feuilles et dont les capitules s’accrochent tel un velcro aux vêtements ou pelages des animaux, ce qui permet de dissémi-ner les graines mais aussi d’amuser les enfants qui les lancent sur les cheveux de leurs… copains ! (c’est cela aussi, l’âge des boutons…) .Cependant, ici, nous utiliserons surtout la racine dont la saveur rappelle un peu l’artichaut ou le salsifis . Elle est d’ailleurs très couramment consommée au Japon et en Corée sous les noms de Gobô et Uang .La plante est dépurative, cholérétique (augmente l’élimination de la bile), su-dorifique (facilite la transpiration), mais surtout antimicrobienne et anti-inflammatoire . Ses actifs sont éliminés par la peau et c’est pourquoi elle est utilisée tout

» DANS QUELS CAS FAUT-IL CONSULTER UN DERMATOLOGUE ?• si l’acné vous affecte psychologiquement,• si votre acné est plus sérieuse, kystique et que les traitements

appliqués jusque-là n’ont pas fonctionné,• si les boutons laissent des cicatrices disgracieuses (traitement

possible au laser par exemple),• si vous êtes sous isotrétinoïne et qu’un aspect craquelé de la

peau persiste,• si votre bilan sanguin est mauvais avec une élévation des

transaminases, du cholestérol et des triglycérides en cas de prise d’isotrétinoïne,

• en cas d’acné du nourrisson persistant plus de trois mois .

Deux amis inséparables de la peau Vous allez trouver ça curieux, mais pour avoir une belle peau, il faut avant tout s’occuper… de son intestin et de son foie ! Eh oui, la bonne santé de la flore intestinale – faites des cures de probio-tiques – et la capacité de détoxication hépatique – drainez votre foie – sont deux aspects principaux de la thérapeutique générale des affections cutanées, et en particulier de l’acné juvénile . Pour drainer le foie, les plantes sont un allié incomparable . Voici le trio gagnant :L’artichaut, Cynara scolymus (feuilles), protège la cellule hépa-tique tout en facilitant le drainage . La feuille qui contient l’actif principal appelé cynarine est très amère et difficile à utiliser en ti-sane ; il est donc préférable de prendre la plante en gélules d’extrait sec, à la posologie de 2 gélules le matin à jeun, pendant 20 jours .

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particulièrement dans le traitement de l’acné mais aussi des furon-culoses, eczémas suintants, psoriasis, hyperséborrhée du cuir che-velu (cheveux gras)… C’est donc la plante des éruptions cutanées à tendance suintante et productive .Attention : elle peut, au début, exacerber les symptômes . Evitez de démarrer le traitement la veille d’un rendez-vous important ! Posologie : bardane (EPS, extrait phytostandardisé ou SIPF, sus-pension intégrale de plantes fraîches) 2 cuillères mesure dans un grand verre d’eau avant le petit-déjeuner .Ou 2 gélules de bardane (formes sèches) à prendre avant le petit-dé-jeuner avec une tisane de sommités fleuries de romarin (10 g de ro-marin dans 250 ml d’eau au point d’ébullition, infuser, filtrer et boire avec les gélules) qui améliore l’efficacité . Notons que ce sont des formes fraîches qui semblent plus efficaces que les formes sèches .La pensée sauvage, Viola tricolor, dont on utilise les parties aériennes, est une jolie plante dont les fleurs sont panachées de couleur violette, jaune et blanc . Elle est dépurative, mais la présence de mucilages dans sa composition en fait une plante adoucissante aux propriétés cicatri-santes .Posologie  : 2 gélules le matin avec un grand verre d’eau ou une tisane de romarin .

En aromathérapie 1 » De nombreuses huiles essentielles

trouvent leur place dans le traitement de l’acné car elles sont efficaces sur le Pro-pionibacterium acnes, la bactérie qui pro-lifère dans le sébum . Mais trois attirent tout particulièrement notre attention :• HE d’arbre à thé ou Tea tree, Mela-

leuca alternifolia (myrtacées), dont la réputation n’est plus à faire . On la retrouve dans de nombreux produits d’hygiène corporelle  ; c’est une huile essentielle antibactérienne puissante

à large spectre, mais aussi active sur les virus et les champignons tout en étant cicatrisante . Elle va

donc agir sur le germe de l’acné sans agresser la peau .

On peut conseiller un masque à l’argile à appliquer une fois

par semaine, le soir . En pratique : dans une huile de ma-

cadamia (2 ml), mélanger 2 gouttes d’huile essentielle d’arbre à thé avec 2 gouttes d’essence de citron (zeste), inté-

grer l’ensemble dans de l’argile que vous trouvez toute prête dans le commerce ou que vous fabriquez avec de la poudre d’argile ou argile concassé .Le masque doit être assez épais, au moins ½ cm et il faut laisser reposer jusqu’à ce qu’il soit bien sec . Puis retirer le masque, laver à l’eau pure, et appliquer un hydro-lat ou eau aromatique de romarin à ver-bénone avec une compresse stérile .• HE de camomille romaine, ou ca-

momille noble, Chamamaelum nobile, obtenue par distillation de la feuille de cette plante vivace qui pousse sur des sols légers sablonneux .

L’huile essentielle est anti-inflamma-toire, antiprurigineuse (lutte contre les

FICHE PRATIQUE • • •

Une bonne solution reste la prise de tisane par cures de 15 jours, dont voici un exemple :• bardane (racine) 100 g• pensée sauvage (parties aériennes) 50 g• ortie (feuilles) 50 gFaire bouillir 250 ml d’eau, mettre 10 g du mélange, cou-vrir et boire le matin au réveil .On peut y associer un sauna facial à faire le soir avant le coucher avec la formule suivante :Préparer le mélange de plantes (à parts égales) :• Thym, romarin, boutons de roses, prèle : 50 g de chaqueMettre 2 cuillères à soupe du mélange dans 500 ml d’eau, porter à ébullition, filtrer . Penchez-vous sur l’eau chaude (attention à ne pas se brûler), recouvrez-vous la tête d’une serviette et restez le plus longtemps possible afin d’ouvrir les pores et drainer les follicules pour per-mettre d’éliminer facilement les points noirs .Puis appliquer localement sur la peau :• 5 ml de TM (teinture-mère) Calendula officinalis et• 5 ml de TM Viola tricolor à diluer dans l’eau au 1/10 (c’est-à-dire dans 90 ml d’eau)

1 . Toujours diluées, les huiles essentielles s’emploient se-lon les conseils d’un spécialiste formé . En automédi-cation elles sont déconseillées aux femmes enceintes, allaitantes et aux enfants de moins de 3 ans ; les huiles essentielles « chauffantes », agressives ou allergisantes sont à bannir  ; quant à la voie orale, elle est toujours déconseillée en automédication !

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démangeaisons), antalgique (calme la douleur des pustules acnéiques enflammées) et surtout calmante du système nerveux central ; en effet, l’acné peut être déclenchée par un stress qui augmente la sécrétion de cortisol des surrénales et en même temps la sécré-tion d’androgènes surrénaliens . L’huile essentielle se prend par voie inhalée et/ou appliquée directement sur les pustules avec un coton tige bien propre ou mé-langée avec un gel d’Aloe vera à parts égales . Elle est efficace en cas de gros stress ou choc émo-tionnel  : masser le plexus solaire avec 2 gouttes de camomille noble diluée dans 5 ml d’huile de noisette .• HE de lavande aspic, Lavandula spica, dont on

distille les sommités fleuries, est une plante aé-rienne de la garrigue du sud de l’Europe qui pré-sente des fleurs violet pâle en épis . Son huile es-sentielle antalgique va soulager quand les boutons sont douloureux .

En pratique  : 1 goutte d’HE d’arbre à thé et une goutte d’HE de lavande aspic dans une noisette de gel à l’Aloe vera va soigner et soulager l’acné douloureuse sans laisser de gras sur la peau !

» QUELS SONT LES FACTEURS FAVORISANTS ?• les alcools,• les boissons très chaudes, les aliments épicés…• une exposition au froid ou à la chaleur, les vents

forts, les bains trop chauds, les bouffées de cha-leur à la ménopause,

• l’effort physique, • le stress, la fatigue, la colère, l’augmentation de la

pression artérielle,• les soins cosmétiques agressifs : attention à l’uti-

lisation de certaines huiles essentielles !• certains médicaments qui dilatent les vaisseaux,

les pommades à base de stéroïdes (hormones) .

En oligothérapie » Un oligoélément est incontournable dans la prise

en charge de l’acné, toujours à des doses faibles  : le zinc . Il s’utilise essentiellement dans la phase de dé-clenchement de l’acné, en empêchant la bactérie de déverser ses enzymes qui vont favoriser la libération des acides gras irritants . De plus, le zinc bloque la ré-action inflammatoire et l’efficacité des autres traite-ments .Les doses recommandées sont fixées à 30 mg par jour (ou 2 ampoules) pendant une semaine puis 15 mg par jour (soit 1 ampoule) pendant 2 mois . Voilà pour l’acné juvénile . Mais le problème de cette maladie est qu’elle peut refaire surface à un moment de la vie où on ne l’attend plus du tout . Et si elle s’ap-pelle alors « l’acné rosacée », elle peut être tout aussi gênante…

Quand l’acné revient vous voir…

» L’acné rosacée est en fait une rosacée qui se com-plique par l’apparition de papules (points rouges) et pustules . Connue sous le nom de couperose, ses symptômes sont variables d’une personne à l’autre :• brûlures ou picotements au niveau du visage et des

yeux, • rougeurs pour des causes différentes : stress, soleil,

prise d’alcool, vent, alimentation épicée, change-ments de température…

Plus fréquente dans les populations du nord de l’Eu-rope : Irlandais, Ecossais, Anglais, etc ., la rosacée ap-paraît le plus souvent sur les personnes de 20 à 60 ans ayant une peau claire fine et sensible . Le problème est loin d’être négligeable car on estime que 45 millions de personnes seraient touchées dans le monde, avec 3 fois plus de femmes que d’hommes . Mais la rosacée n’a rien à voir avec l’acné juvénile : la peau n’est pas grasse et il n’y a pas de points noirs ; il ne faut donc pas utiliser les mêmes produits !

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De plus, la rosacée évolue… on peut en différencier 3 stades :• Stade 1 : la peau est sèche et sensible, sur laquelle apparaissent

des lignes rouges (vaisseaux sanguins dilatés) accompagnées d’érythème (gonflement), de rougeurs .

• Stade 2  : les symptômes peuvent s’étendre au cou, poitrine et même cuir chevelu  ; apparaissent aussi des nodules, pustules qui peuvent durer des jours voire des semaines .

• Stade 3 : si elle n’est pas traitée, le nez peut gonfler et s’accompa-gner de nodules plus importants ; parfois la rosacée provoque

au niveau du nez un rhinophyma (nez en forme de bulbe !) .Cependant, les problèmes esthétiques font que la

plupart du temps les personnes atteintes sont prises en charge assez vite !

Quels sont les traitements traditionnels ? » Ce sont généralement des traitements locaux,

essentiellement des antibiotiques, en particulier le métronidazole ou l’érythromycine, ou encore l’acide

azélaïque pendant 3 mois avec une légère amélioration mais des précautions d’emploi non négligeables .

Attention, les produits à base de corticoïdes sont formelle-ment déconseillés car ils vont aggraver les symptômes !

Sont aussi proposés le traitement au laser ou l’électrochirurgie au niveau des petits vaisseaux, avec des résultats variables .

Que peut faire la phyto-aromathérapie ? » On pourra utiliser l’huile essentielle de carotte (Daucus caro-

ta) peu agressive et cicatrisante, l’huile essentielle d’immortelle (Helichrysum italicum), fluidifiante qui va diminuer les rougeurs, l’huile essentielle de pistachier (Pistacia lentiscus) qui va améliorer

la circulation périphérique, l’huile essen-tielle de ciste (Cistus ladaniferus) qui va resserrer les tissus (action constrictrice) .Voici une formule équilibrée à utiliser après un test de tolérance :• HE Daucus carota 0,5 ml• HE Helichrysum italicum 0,2 ml• HE Pistacia lentiscus 0,2 ml• HE Cistus ladaniferus CT

pinène 0,3 ml• HV Calendula officinalis 3 ml• Gel Aloe vera QSP 15 mlPosologie  : 1 application matin et soir jusqu’à amélioration après nettoyage du visage par des produits adaptés, à base le plus souvent d’hamamélis et mélilot .Il est conseillé d’adjoindre la prise par voie orale de gélules d’Hamamélis 2 (Ha-mamelis virginiana, feuilles), 4 gélules par jour, 20 jours par mois par cure de 3 mois . La plante contient de nombreux tanins astringents qui améliorent la résistance des capillaires (très petits vaisseaux) san-guins en diminuant la perméabilité, ce qui va améliorer peu à peu la couperose et les rougeurs ; cette plante bien tolérée agit lentement mais elle va améliorer l’en-semble des symptômes veineux .

Danielle Roux Docteur en pharmacie

2 . Du fait de sa ressemblance avec le noisetier et des pouvoirs magiques que lui prêtaient les sorciers indiens, cet arbrisseau aux jolies feuilles vert mat porte aussi le nom de « noisetier de la sorcière » .

Troquez la graine ! News À Toulouse comme à New York . Depuis le mois de mars, à l’exemple de la grande pomme américaine, les as-sociations Partageons les jardins et Graines de Troc sont à l’origine d’une nouvelle initiative . Elles investissent les lieux des bibliothèques municipales de Toulouse pour créer une « grainothèque » . Le principe est simple : tout jardinier peut venir déposer ses graines en précisant leur nom, variété, date et provenance, et repartir avec la même quantité laissée par d’autres . Les graines se troquent ainsi en libre service !

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plus souvent sous forme d’huile essentielle en mas-sage pour la cellulite, ce qui est un bon complément à la tisane . Vous pouvez aussi vous la procurer sous forme de gélules .Le chiendent (Elytrigia repens) est un diurétique effi-cace . Il contribue à éliminer les surcharges acides qui génèrent et entretiennent l’inflammation . Sa réputa-tion pour éliminer la cellulite n’est plus à faire .L’orthosiphon (Orthosiphon stamineus) est égale-ment un excellent diurétique utile pour lutter contre la rétention d’eau, qui se renforce de propriétés an-ti-inflammatoires . La reine des prés (Filipendula ulmaria) intervient encore sur la fonction rénale avec un effet diurétique et anti-inflammatoire . Elle peut contribuer à calmer la douleur parfois ressentie dans les zones touchées par la cellulite .La vigne rouge (Vitis vinifera) favorise la tonicité veineuse et la circulation de retour . Ainsi, elle aide à mieux faire circuler les liquides où les stases sont présentes . Le pissenlit (Taraxacum officinale) contient du po-tassium, ce qui favorise l’élimination rénale . C’est aus-si un draineur doux du foie, ce qui est favorable à une dépuration générale .

Les alternatives à la tisane » La tisane reste un excellent moyen de drainer les

tissus en profondeurs mais si vous souhaitez une pré-paration plus pratique, optez pour des plantes sous forme d’extrait aqueux en ampoule, ou d’extrait hy-droalcoolique . Dans ce cas, vous pourrez mélanger au moins trois plantes parmi celles indiquées pour la tisane . Si vous optez pour ces plantes en gélules, il vous faudra boire de l’eau abondamment pour facili-ter le drainage .

Jean-François Astier

Drainez… souriez » L’aspect peau d’orange de la cellulite est lié à une

répartition des graisses différente de celle d’autres tis-sus adipeux . Avez-vous remarqué comme les zones où la cellulite est présente sont froides  ? La raison est la suivante  : on se trouve face à un phénomène de stase, c’est-à dire une mauvaise circulation qui engendre une piètre évacuation des toxines, notam-ment acides, ce qui crée un état inflammatoire . C’est cela qui modifie la structure du collagène, et donc des tissus, et qui donne cet aspect capitonné (au grand dam des dames) . Pour effacer ces aspérités, la priorité est donc de faire circuler et de désengorger les tissus . Les massages, par exemple par le palper-rouler, avec l’aide d’une huile essentielle circulatoire et désincrus-tante comme le cyprès ou l’eucalyptus citronné, sont d’une grande aide . Par voie interne, on s’attèlera à stimuler l’élimination rénale, fonction déterminante pour éliminer l’inflammation .

Buvez… éliminez !Voici une tisane drainante qui vise à combattre la stagnation et les surcharges :Mélangez à part égale les plantes suivantes  : criste marine (plante), chiendent (racine), orthosiphon (feuille), reine des prés (plante), vigne rouge (feuille), pissenlit (racine).Mettez une cuillère à soupe de plante par bol d’eau froide . Chauffez jusqu’au frémissement, coupez le feu et infusez 10 minutes . Boire 2 bols par jour durant 2 mois .

La tisane du mois

Et votre cellulite aura ce qu’elle mérite !La peau d’orange, c’est beau pour un fruit, mais c’est un ennemi redouté par les femmes et même parfois les hommes  ! Les crèmes et les massages sont utiles pour assouplir les capitons mais ils ne suffisent pas. La cellulite s’élimine aussi de l’intérieur !

Pourquoi ces plantes ? » Le criste marine (Crithmum maritimum) est aussi

appelé fenouil marin car il pousse près de la mer . C’est une plante trop peu usitée pour la cellulite et même dans le cadre de cures minceur . C’est pourtant un ex-cellent tonique général par sa richesse en minéraux, avec un bon effet désincrustant . On l’utilise d’ailleurs

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Des plantes dans ma valise !Feuilles de noyer pour les diarrhées les plus sévères, gel d’aloe vera pour les mauvais coups de soleil, pavot de Californie pour le décalage horaire... Voici les plantes qui veilleront sur vos vacances.

Le kit « transit » » En voyage, le problème de transit le plus courant

est en général la constipation . Rien de mieux alors qu’une boîte de citrate de magnésium, compacte et facile à prendre . Prenez 200 mg le matin et 200 mg le soir . Si vous avez tendance à être vite constipé, n’at-tendez pas que la crise arrive et prenez le magnésium en prévention . Si au contraire il vous donne des selles liquides, diminuez les doses journalières . Prenez aus-si la gentiane en début de repas : elle stimulera le foie à produire une quantité nécessaire de bile pour bien digérer et humidifier les selles .À l’autre extrême, vous pouvez avoir un transit très ra-

pide avec tendance à la diarrhée à chaque petit stress, ou lorsque l’alimentation sort un peu de vos habitu-des (plus riche, plus grasse, etc .) . Si l’alimentation est la cause de vos diarrhées, essayez la gentiane ainsi que les enzymes digestives . Si c’est plutôt le stress qui est à l’origine du problème, voir le kit anti-stress (page 14) .En cas de survenue de la redoutée « tourista », une infection de type gastro-entérite, mieux vaut aller consulter un docteur si vous en avez la possibilité . Si vous êtes en camping, munissez-vous avant de partir de sachets de soluté de réhydratation que vous trou-verez en pharmacie . Ces sachets peuvent être dissous dans l’eau et assurent un bon apport d’électrolytes en cas de pertes significatives . Fiez-vous aux instruc-tions sur la boîte . De plus, la prise d’une plante très astringente peut vous aider à ralentir la fréquence des diarrhées . Pour cela, prévoyez une bouteille d’EPS de feuilles de noyer (Juglans regia), une cuillère à café dans un peu d’eau après chaque diarrhée .

Le kit « digestion » » En vacances, en voyage, notre digestion peut être

un peu malmenée par une nourriture inhabituelle, plus grasse, ou simplement différente . Si vous avez du mal à digérer les repas, que vous vous sentez engor-gé dès que l’alimentation sort de votre routine ou dès qu’elle est un peu grasse, prenez de la teinture-mère de gentiane (Gentiana lutea) 10 minutes avant le re-pas . L’alternative est de prendre un apéritif à base de gentiane . Ce breuvage n’aura certes pas l’amertume brute et donc l’efficacité de la teinture-mère car il contient beaucoup de sucre, mais il constituera un bon substitut . Prise avant les repas, la gentiane prépare le système digestif à une meilleure assimilation des aliments . Dès la bouche, elle crée une salivation abondante . Elle encourage l’estomac, le foie ainsi que le pancréas à produire plus de sucs et d’enzymes digestives, et fa-cilite la contraction des muscles lisses qui font le tra-vail mécanique . Bref, c’est un vrai « tonique digestif » au sens propre du terme .

Plantes et Naturopathie

Avant tout, soyez pratique » Voici les formes qui permettent de transporter les

plantes sans occuper trop d’espace dans votre valise . Si vous souhaitez prendre la plante par voie interne, choisissez les teintures-mères (macérâts alcooliques), les suspensions intégrales de plantes fraîches (SIPF), ou les formes glycérinées vendues sous l’appellation EPS (Extrait de plantes standardisés) . Ces formes li-quides vous permettent de prendre une petite bou-teille avec vous et d’éviter de transporter un sac de plantes à infusions ou à décoctions . Les formes li-quides assurent en général une meilleure qualité et efficacité comparées aux gélules . Assurez-vous que le flacon soit bien fermé, et placez-le dans un sac her-métique afin de protéger les vêtements en cas de fuite .La taille des flacons est variable . Pour les tein-tures-mères, les flacons de 30 ml sont en général les plus pratiques et les plus petits . Si vous avez une plus grande capacité de transport, vous pouvez considé-rer les bouteilles de 60 ml qui vous fourniront une utilisation plus longue .En revanche, lorsque vous voulez utiliser la plante en application sur la peau, les onguents et crèmes sont les formes les plus pratiques à l’usage et au transport .

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Quelques gouttes dans un peu d’eau suffisent, car ce n’est pas la quantité qui déclenche l’effet recherché mais l’amertume . Placez une vingtaine de gouttes dans un doigt d’eau, prenez par petites gorgées et faites tourner en bouche avant d’avaler afin de bien im-prégner vos papilles gustatives .Pensez aussi à mettre dans la même trousse des enzymes diges-tives naturelles que vous trouverez en pharmacie ou dans les ma-gasins de produits naturels . Ces produits contiennent en général de la bromélaïne, provenant de la tige et des racines de l’ananas, et de la papaïne, provenant du latex de la papaye, deux enzymes vous permettant de mieux digérer les protéines . À prendre pendant un repas un peu lourd .Durant la digestion, si vous souffrez de crampes, prenez une tren-taine de gouttes de teinture-mère de matricaire (Matricaria recu-tita) dans un doigt d’eau .Si vous êtes sujet aux ballonnements, prenez une trentaine de gouttes de teinture-mère de graines de fenouil (Foeniculum vul-gare) ou de graines d’angélique (Angelica archangelica) . Vous pouvez combiner matricaire et fenouil ou angélique si vous souf-frez de crampes avec ballonnements .

Nausées des transports » En voiture ou en avion, la nausée des

transports peut transformer un paisible voyage en un vrai cauchemar . La plante la plus efficace pour ce genre de nausées est le gingembre (Zingiber officinale) . Et une manière simple de le rajouter dans votre sac est sous forme de racines confites . Certes un peu sucré, une tranche de racine confite prise une heure avant le départ puis à intervalles réguliers toutes les heures peut apporter un soulagement . Si la racine confite vous semble compliquée à prendre (trop sucrée, goût trop épicé), consi-dérez les gélules de racines pulvérisées . Prenez entre 500 mg et 1 g une heure avant le départ, puis prenez 500 mg toutes les heures .

Le kit « coupures, égratignures et piqûres »

» C’est l’un des kits les plus importants de la trousse, en parti-culier si vous partez en camping, mais pas seulement . Les bords de mer sont riches en oursins, morceaux de verre et autres objets coupants qui peuvent faire des dégâts au travers des tongs . Les égratignures, éraflures, érythèmes (en d’autres termes, les pro-blèmes de peau superficiels) peuvent être calmés avec un onguent ou une crème à base de souci (Calendula officinalis) . Le souci est anti-inflammatoire pour la peau et les muqueuses, et stimule la ré-générescence cellulaire . L’onguent, fabriqué à partir d’un macérât huileux et de cire d’abeille, est 100 % gras et ne pénètre pas en pro-

fondeur . La crème, qui contient à la fois une base aqueuse et huileuse, pénètre plus en profondeur . Vous trouverez ces pro-duits dans les magasins naturels . Si vous avez le choix entre les deux, choisissez la crème . Assurez-vous qu’elle ne contienne que des ingrédients naturels, ce qui est le cas dans la gamme Weleda par exemple .Pour les brûlures (coups de soleil inclus), nous avons la chance d’avoir une huile essentielle d’une efficacité redoutable, fa-briquée localement, je parle bien sûr de l’huile essentielle de lavande (Lavandu-la angustifolia) . Vous avez 3 possibilités pour l’application :• La diluer dans du gel d’aloe vera .

Vous trouverez du gel en tube facile à transporter . Le gel d’aloe vera est très apaisant, rafraîchissant et hydratant pour toute brûlure . Placez une cuil-lère à soupe de gel dans un bol, rajou-tez 20 gouttes d’huile essentielle de lavande, mélangez bien et appliquez .

• La diluer dans la crème de souci, ce qui créera une synergie intéressante pour la réparation de la peau . Pla-cez une noisette de crème dans votre main, rajoutez 5 gouttes d’huile es-sentielle de lavande, mélangez bien et appliquez .

Pour les piqûres d’insectes, rien de mieux que le plantain lancéolé (Planta-go lanceolata), et son effet antihistami-nique : il fournit une action rapide chez la personne qui a tendance a vite réagir à une piqûre . Achetez une teinture-mère et appliquez-la diluée dans un peu d’eau sur la piqûre . Répétez l’application régu-lièrement jusqu’à obtenir une réduction des symptômes . Mais attention, si vous êtes allergique, allez demander de l’aide immédiatement en pharmacie ou appe-lez les urgences . Et si vous ne voulez pas vous encombrer d’une bouteille de plus, vous pouvez utiliser l’huile essentielle de lavande, que vous appliquerez non di-luée sur la piqûre, cela fonctionne aussi très bien .

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tonine peut aider . Prendre 1 mg de méla-tonine à libération lente, de 1 à 2 heures avant le coucher .

Le kit anti-stressLe complément alimentaire à avoir ab-solument dans vos valises est le magné-sium . Il existe sous différentes formes, appelées « sels de magnésium », chaque forme ayant une efficacité qui lui est propre . Certaines formes ont des effets laxatifs . Les formes les mieux assimilées et tolérées par l’organisme sont le glycé-rophosphate et le citrate de magnésium . Vous trouverez en référence 1 une liste de produits contenant ces deux formes . Prenez au moins 200 mg de magnésium élémentaire par jour (une quantité qui est en général mentionnée sur la boîte) . Le magnésium élémentaire représente la quantité de magnésium qui sera libérée par les sels de magnésium du complément . C’est une quantité qui est donc beaucoup plus parlante que la quantité totale de sels . Pour vous donner un exemple, un com-plément du commerce contient 1660 mg de glycérophosphate de magnésium pour 6 gélules, ce qui équivaut à 180 mg de ma-gnésium élémentaire . Pour ce produit-là, il faudrait donc prendre 7 gélules répar-ties en 3 prises dans la journée pour at-teindre les 200 mg .Certaines plantes ont des effets apaisants et anxiolytiques . En voici deux dont les effets ont été confirmés par des études cliniques : la mélisse (Melissa officinalis) et la passiflore (Passiflora incarnata) 2 . Pour la mélisse, oubliez les comprimés et les formes pulvérisées, la plante a des composants très fragiles qui tolèrent mal

Le kit « nuits paisibles » » Emportez tout d’abord avec vous une plante à effet sédatif,

que vous prendrez le soir avant d’aller au lit . En voici une, effi-cace et facile à utiliser et à trouver en pharmacie  : le pavot de Californie (Eschscholtzia californica) . Prenez 1 cuillère à café de teinture-mère ou d’EPS dans un peu d’eau une demi-heure avant d’aller au lit .Pour le décalage horaire, la mélatonine, aussi appelée hormone du sommeil, est un outil efficace . Le soir, le taux de mélatonine monte petit à petit et nous fait sombrer dans les bras de Morphée . Afin d’assurer une bonne sécrétion, sortez pendant la journée et exposez-vous à la lumière naturelle afin de recaler rapidement vos cycles diurnes-nocturnes . Si cela ne suffit pas, une prise de méla-

Vous aurez besoin d’un kit pour nettoyer et désinfecter une plaie au cas où vous vous blesseriez . Ceci est critique si vous partez camper . Tout d’abord, pensez à prendre le matériel listé dans l’en-cadré . La forme teinture-mère (c’est-à-dire macérât alcoolique) est la plus intéressante car non seulement c’est un moyen pratique d’appliquer la plante, mais aussi parce que l’alcool est désinfectant .Munissez-vous tout d’abord d’une teinture-mère d’achillée mille-feuille (Achillea millefolium) . Achetez-en une petite bouteille de 30 ml, facile à emporter et largement suffisante pour les applica-tions externes . Elle est non seulement désinfectante mais aussi hémostatique – elle stoppe les saignements . Lorsque vous vous êtes coupé ou ouvert, placez dans la bouteille compte-goutte vide (voir encadré) 20 gouttes de teinture d’achillée et 20 gouttes d’eau . Secouez et appliquez directement sur la coupure ou la plaie, puis couvrez d’une gaze ou d’un pansement . Renouvelez l’application régulièrement si nécessaire .

1 . Voir article de lanutrition .fr sur « comment bien choisir son magnésium » : http://www .lanutrition .fr/bien-comprendre/les-complements-alimentaires/les-princi-paux-complements-alimentaires/les-complements-correcteurs-de-l-alimentation/le-magnesium/quel-magnesium-choisir .html

2 . Sarris J, McIntyre E, Camfield DA . Plant-based medicines for anxiety disorders, part 2: a review of clinical studies with supporting preclinical evidence . CNS Drugs . 2013 Apr;27(4):301-19 .

» LE MATÉRIEL POUR CAMPING• Des cotons tiges pour appliquer

les teintures-mères avec précision• Des cotons démaquillants• Une pince à épiler pour enlever les échardes• Des pansements• De la gaze stérile• Une petite paire de ciseaux• Une petite bouteille compte-gouttes

pour diluer les teintures-mères

le séchage et la pulvérisation . Préférez plutôt une teinture-mère, une SIPF ou un EPS fabriqués à partir de la plante fraîche, une version relativement facile à trouver . Le flacon doit mentionner « extrait de plante fraîche » . Prenez 50 gouttes dans un peu d’eau au besoin . Pour la passiflore, vous n’avez pas spécialement besoin d’un extrait de plante fraîche, les extraits faits à partir de plante

sèche sont satisfaisants . Suivez le même dosage que pour la mélisse . Ces deux plantes se prennent au besoin, lorsque vous vous sentez stressé, et si nécessaire plusieurs fois par jour .

Récap : TM = teinture-mère, EPS = extrait de plante standardisé, SIPF = suspension intégrale de plantes fraîches

Kit digestif

Lenteur digestive• TM, EPS ou SIPF de gentiane

• Enzymes digestives

Crampes d’estomac • TM, EPS ou SIPF matricaire

Ballonnements • TM, EPS ou SIPF graines de fenouil ou d’angélique

Kit transit

Constipation

• Citrate de magnésium

• TM, EPS ou SIPF de gentiane

• Enzymes digestives

Diarrhées (causes alimentaires)

• TM, EPS ou SIPF de gentiane

• Enzymes digestives

Diarrhées (infections entériques)

• Soluté de réhydratation

• EPS de feuilles de noyer

Kit nausée des transports • Gingembre confit ou en gélules

Kit coupures, égratignures et

piqûres

Irritations, problèmes superficiels de peau • Crème au calendula

Brûlures, coups de soleil

• Huile essentielle de lavande vraie

• Gel d’aloe vera en tube

Piqûres d’insectes• TM ou SIPF de plantain lancéolé

• Huile essentielle de lavande vraie

Plaies, coupures • TM ou SIPF d’achillée millefeuille

Kit nuits paisibles • TM, EPS ou SIPF de pavot de Californie• Si décalage horaire Mélatonine à libération lente

Kit anti-stress• Glycérophosphate ou citrate de magnésium

• TM, EPS ou SIPF de mélisse (plante fraîche) ou de passiflore

Christophe Bernard Herbaliste et Naturopathe

http://www.altheaprovence.com

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Vos pieds vont adorer cette crème Vous n’avez accordé aucune attention à vos pieds depuis des lustres  ? Résultat  : ils sont en piteux état, secs, avec de la corne ou les talons fendillés. Voici comment leur offrir une métamorphose complète. C’est simple et efficace.

Souvent, elles se font oublier… loin des yeux et en-fermées dans des chaussettes tout l’hiver, on néglige souvent nos extrémités inférieures . La plante des pieds étant dépourvue de glandes sébacées (secrétant le sébum qui limite le dessèchement de la peau), elle a tendance à se dessécher naturellement . Le poids du corps ou les frottements dans les chaussures font pression sur certaines zones et en guise de protec-tion apparaissent des plaques de corne plus ou moins épaisses . Et quand la corne est trop sèche, elle peut se fendiller et former des crevasses . Vous l’avez compris, la sécheresse est la première responsable de tous ces désagréments . Un seul mot d’ordre  : hydrater correctement les pieds . Ce soin quotidien peut même devenir un réel moment de plaisir .

Du beurre ? Oui, mais de karité

» Parmi les corps gras végétaux, le beurre de karité est le meilleur atout pour nourrir et assouplir la peau épaisse des pieds . Ses propriétés spécifiques intéres-santes sont liées à la présence d’éléments protecteurs et réparateurs de la peau :• Des insaponifiables (à hauteur de 15 %) . Ce sont

les éléments les plus recherchés pour améliorer la qualité de la peau et le karité possède une teneur des plus élevées dans le monde végétal, ce qui lui permet de pénétrer aisément la barrière cutanée, d’apaiser les irritations et d’améliorer la souplesse de la peau .

• De la vitamine A hydratante et qui apporte de l’élasticité .

• Des acides gras essentiels, facteurs d’hydratation indispensables pour la peau, dont 60 à 70 % d’acide oléique qui améliore l’état des peaux sèches et très sèches .

• Du latex qui redonne élasticité et souplesse à la peau .

Attention  ! Méfiez vous des beurres de karité ino-dores et blancs  ; seul le beurre de karité brut (non blanchi, non raffiné et extrait sans solvant) conserve l’intégralité de ses actifs . Il a une couleur jaune et une légère odeur caractéristique . Le beurre de karité peut être assez dur à température ambiante . Pour l’utiliser, faites fondre une noisette de beurre dans la paume de la main et massez les pieds jusqu’à pénétration complète . Insistez sur les zones cornées . Au fil des jours, la peau s’assouplit et les vi-laines callosités disparaissent . Vous pouvez l’utiliser seul ou opter pour la fabrication d’un baume spéci-fique formulé avec un ensemble d’actifs hydratants .

Baume ultranourrissant pour les pieds

» Ce baume fondant et nourrissant à souhait est facile à réaliser . Les ingrédients ont été sélectionnés pour leur action assouplissante ou protectrice afin de maintenir un taux d’hydratation optimal au niveau de la peau : • L’huile de jojoba protège de la déshydratation et

nourrit facilement sans laisser de sensation de gras .

• Le gel d’aloe vera, excellent hydratant, est très riche en éléments nutritifs .

• La glycérine végétale est hydratante et adoucis-sante . Elle donne un effet glissant très agréable à l’application .

• La cire d’abeille augmente le pouvoir protecteur du baume et permet d’obtenir une consistance stable .

• L’allantoïne est un actif de choix extrait de la ra-cine de la grande consoude  : hydratant intense,

Préparation maison

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exfoliant des cellules mortes de la corne et adoucissant .

• Les huiles essentielles sont cicatri-santes et anti-inflammatoires (ro-marin à verbénone, lavande aspic, patchouli), régénératrices cellulaires (romarin à verbénone, palmarosa, patchouli) et fongicide (palmarosa) .

Ingrédients (pour un pot de 100 g)• Beurre de karité 50 g • Huile de jojoba 30 g • Gel d’aloe vera 15 g • Cire d’abeille 6 g • Glycérine 5 g • Allantoïne 1 g Huiles essentielles : • 8 gouttes lavande aspic (Lavandula

spica)• 8 gouttes patchouli (Pogostemon cablin)• 5 gouttes romarin à verbenone

(Rosmarinus CT verbenone)• 5 gouttes palmarosa (Cymbopogon

martini)

Comment procéder• D’abord, opération propreté  : lavage

des mains, désinfection à l’alcool des ustensiles que vous allez utiliser, du pot et du plan de travail .

• Mettre au bain-marie le beurre de ka-rité, l’huile de jojoba et incorporer la cire d’abeille . Laisser fondre douce-ment, remuer et arrêter le feu quand le mélange est homogène .

• Dans un autre récipient, mesurer le gel d’aloe vera, la glycérine, l’allan-toïne et ajouter les huiles essentielles .

• Quand le mélange huileux est tiède, in-corporer petit à petit le mélange avec les huiles essentielles en remuant constam-ment . Battre longuement le mélange pour obtenir une texture légère .

• Transvaser dans le pot et laisser re-froidir .

Comment l’utiliserAu sortir de la douche, déposez tous les jours une noisette sur les pieds et massez pour faire pénétrer . Pour un soin en profondeur, appliquez le soir une couche géné-reuse du baume sur toute la plante du pied et enfilez une paire de chaussettes (larges pour être à l’aise) par dessus pour ne pas tacher vos draps et faciliter l’hydratation nocturne . Au matin, vos pieds ont absorbé la crème, ils sont nourris et doux . À faire 3 ou 4 jours d’affilée, puis une fois par semaine tant que c’est nécessaire .

Remettre à neuf des pieds vraiment abîmés

» Si vous avez beaucoup de corne, pour que le baume pénètre bien il faut commencer par ramollir et assouplir la peau . Prenez d’abord un bain de pieds, c’est un moment particulièrement délassant qui prépare votre peau à recevoir les actifs hydratants, vous passerez ensuite au gommage pour éliminer les peaux mortes et enfin vous appliquerez le baume .

Le bain de pieds aux herbes aromatiquesLa chaleur de l’eau attendrit déjà la peau, mais l’association d’un savant mélange de plantes apporte une action bénéfique pour dé-fatiguer et purifier les pieds . L’ajout de sel et de bicarbonate per-met d’assainir et d’apaiser les irritations . Effet relaxant immédiat !Préparez une infusion  : dans un litre d’eau chaude, versez une cuillère à soupe de bourgeons de pin, une cuillère à soupe de feuilles de sauge et une cuillère à soupe de feuilles de mélisse . Lais-sez infuser 15 mn puis filtrez . (Les plantes s’achètent en boutiques diététiques, en pharmacie ou en herboristerie) .Remplissez à moitié une bassine suffisamment grande pour rece-voir vos pieds avec de l’eau tiède, incorporez l’infusion de plantes . Ajoutez ensuite 3 cuillères à soupe de sel de mer, 3 cuillères à soupe de bicarbonate de soude et mettez vos pieds dans la bassine . Prévoyez de l’eau chaude à côté de vous pour l’ajouter petit à petit, l’eau doit être aussi chaude que vous pouvez le supporter pendant 10 à 15 mn au minimum .Séchez soigneusement vos pieds . La peau tendre est prête à être exfoliée, soit avec une pierre ponce, soit avec un gommage (voir ci-dessous) . Si vous utilisez la pierre ponce, faites de petits cercles en insistant sur les zones durcies . N’insistez pas trop, 3 ou 4 pas-sages sur le même endroit sont suffisants . Sinon vous risquez de causer une irritation à laquelle le corps répondrait en fabriquant plus de corne . Une fois l’opération terminée, rincez et séchez avant d’hydrater vos pieds .

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Le gommage marinUne fois par semaine, après le bain de pieds, préparez vous un gommage adoucissant et nourrissant . Versez dans un bol :• 1 cuillère à soupe de sel fin • 2 cuillères à soupe d’huile de noix de coco • 2 gouttes d’huile essentielle de tea tree (Melaleuca alternifolia)• 2 gouttes d’huile essentielle de lavande vraie (Lavandula offici-

nalis)• 1 goutte d’huile essentielle de menthe poivrée (Mentha piperita)Humidifiez vos pieds et massez-les énergiquement avec la prépa-ration en insistant sur les zones les plus épaisses . Laissez poser quelques minutes avant de rincer à l’eau .

Appliquez le baume ultranourrissant en-suite .Se débarrasser des rugosités sur les pieds peut nécessiter un peu de patience avant de remarquer des améliorations ma-jeures . Avec l’aide du baume et des traite-ments décrits, vous pourrez commencer à voir vos pieds plus lisses et doux après seulement quelques jours . Continuez à en prendre bien soin, et enfilez vos san-dales .

Annie Casamayou Naturopathe

www.mon-naturopathe.com

Boire du brocoli protège de la pollution ! Les jeunes pousses de brocoli sont un condensé d’in-grédients bienfaisants comme les glucosinolates et la glucoraphanine, précurseurs du sulforaphane, un principe actif végétal induisant la synthèse d’enzymes dédiées à la protection de nos cellules . Une boisson à base de pousses de brocoli qui fournit des doses quo-tidiennes de 600 micromoles de glucoraphanine et 40 micromoles de sulforaphane a été utilisée pendant une période de 12 semaines au cours d’un essai clinique randomisé . 281 participants ont été recrutés, provenant de zones rurales et urbaines de la région du delta du fleuve Yangtsé, en Chine, particulièrement exposée à des niveaux importants de polluants atmosphériques . On sait désormais que l’exposition à la pollution de l’air est associée aux maladies pulmonaires, notam-ment au cancer du poumon ainsi qu’aux maladies car-diaques-vasculaires . La mesure de l’excrétion urinaire des dérivés de divers polluants comme le ben-zène, l’acroléine, le crotonaldéhyde, a été effec-tuée avant et pendant l’intervention . Au terme de l’étude, les auteurs ont conclu que l’ingestion d’une boisson de pousses de brocoli améliore significativement la détoxication de certains pol-luants atmosphériques et peut fournir un moyen simple pour atténuer leurs risques sur la santé de personnes vivant en zones polluées .

Egner PA, Chen JG, Zarth AT et al . Rapid and sustainable detoxication of airborne pollutants by broccoli sprout beverage: results of a randomized clinical trial in China . Cancer Prev Res (Phila) . 2014 Aug;7(8):813-23 .

News Une abbaye, un parc et trois jardins : c’est le festival ! Un site exceptionnel se dresse entre étangs et fo-rêts au sein du parc naturel régional Oise-Pays, dans le Val d’Oise . Il s’agit de l’abbaye de Royau-mont, un monastère cistercien fondé en 1228 par saint Louis, lorsqu’il avait 14 ans, avec le soutien de sa mère Blanche de Castille . De nos jours, ce ne sont plus les moines qui investissent les lieux mais des musiciens qui viennent pour y trouver l’inspiration . De mai à octobre 2015, c’est le moment du grand festival à Royaumont ! Depuis 50 ans, pendant les beaux jours, la mu-sique et la danse se fondent avec la nature . C’est ainsi l’occasion de visiter le jardin du cloître où, au Moyen Âge, on plantait probablement des plantes médicinales, le « potager-jardin », un terrain d’innovations dans le domaine des cultures potagères et un laboratoire de biodi-versité, ainsi que « le jardin des 9 carrés » conçu pour accueillir des expositions sur les plantes . Depuis 2013, une nouvelle collection de plantes, « signes et emblèmes », amène ici le public à dé-couvrir comment la symbolique des plantes s’est intégrée à notre culture .Informations et réservations : www .royaumont .com

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Champignons : les médicaments de demain (à une condition)Les pharmacopées asiatiques les utilisent depuis des millénaires. De plus en plus d’études scientifiques confirment aujourd’hui leurs vertus. Découvrons ensemble le formidable potentiel thérapeutique que cache cette famille si particulière, ni végétale ni animale…

L’avenir de la phyto

Bienvenue chez les fungi ! » C’est depuis les années 70 que les champignons se sont vu attri-

buer un règne spécifique : les fungi . En effet, grâce au microscope électronique et à la biologie moléculaire, les naturalistes ont com-pris que les champignons possédaient des structures cellulaires propres . Et contrairement aux convictions partagées jusqu’au XIXe siècle, les champignons se rapprochent davantage des animaux que des végétaux en regard de l’évolution . Extrêmement varié et hétérogène, le règne des fungi embrasse aussi bien les repous-santes moisissures que le joli cèpe de Bordeaux . On estime d’ail-leurs le nombre d’espèces entre un million à un million et demi, mais seules cent mille d’entre elles ont été décrites .

Le champignon comestible… un fruit ?

» Les champignons que nous consommons, formés d’un cha-peau et d’un pied, ne désignent que la partie aérienne du spéci-men concerné . Pour être précis, le champignon représente avant tout un réseau souterrain de filaments cotonneux et tubulaires explorant le sol à la recherche de nutriments, appelé le mycélium . À l’automne, nous ramassons et mangeons la partie fructifiée et émergente de ce mycélium (appelé fruit ou sporophore, ancienne-ment carpophore), dont la fonction n’est autre que de jaillir de terre en quelques heures quand les conditions de température et d’hu-midité sont rassemblées afin de propager l’espèce sous forme de spores . Les spores expulsées dans l’air et dans l’eau peuvent initier le départ d’un autre mycélium à distance, une fois en contact avec la terre . Certains champignons invisibles à l’œil nu peuvent se réduire uniquement à un my-célium microscopique, comme les levures ou les moisissures . N’oublions pas non plus que la pourriture se développant sur les aliments et ressemblant à de la barbe à papa n’est rien d’autre que le feutrage mycélien en croissance d’un champignon .

Mélodie mutualiste en sous-sol

» Saviez-vous que 90 % des plantes ter-restres entretiennent avec les champi-gnons des relations discrètes, étroites et fructueuses depuis environ 370 millions d’années ? On pense même que sans ces organismes singuliers, la vie végétale puis animale n’aurait tout simplement pu se développer . Un « deal » s’est instauré très tôt entre les deux premiers règnes . À par-tir de l’eau, des sels minéraux et des gaz, les végétaux transforment l’énergie so-laire en carbone . Incapables de photosyn-thèse et immobiles comme les plantes, les champignons ont trouvé une association gagnant-gagnant  : en digérant le milieu environnant, le champignon cumule des bons nutriments . Puis, en se dévelop-pant tout autour du système racinaire des plantes par mycorhize (du grec mukhès, champignon, et rhiza, racine), le champi-gnon perçoit d’elles de la matière carbonée pour se nourrir (sucres, acides aminés) . En échange, il leur assure une protection des racines contre ses agresseurs (virus, bactéries, levures) et optimise leurs ap-ports en eau et micronutriments (azote, phosphore et oligoéléments) par son my-célium profondément développé dans la terre . C’est la symbiose ! Rajoutez à cela une interaction permanente entre les champignons et les bactéries grouillant dans la terre au niveau des racines des végétaux, et l’on comprend que le cham-pignon reste un acteur majeur et incon-tournable de la mélodie biologique qui se joue en sous-sol !

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Les nouvelles orientationsPourquoi donc les champignons seraient-ils parés de multiples vertus ? Eh bien, c’est très simple ! Étant in-capable de fuir ses prédateurs, le champignon a déve-loppé au cours de l’évolution des stratégies de défense en synthétisant et en concentrant de puissantes molé-cules souvent toxiques pour repousser leurs attaques .

» LE MYCÉLIUM… L’INTERNET DES SOUS-BOIS ?Le mycélium est la partie souterraine du champi-gnon consistant en un réseau de filaments (hyphes) déployés dans les profondeurs du sous-sol en contact étroit avec les racines des plantes . Des connexions multiples s’établissent entre des in-dividus végétaux différents, parfois sur plusieurs hectares . En plus de digérer toute la cellulose des végétaux morts et d’orchestrer la distribution d’eau et de micronutriments essentiels aux plantes ainsi que la résistance à leurs ennemis (germes patho-gènes), le mycélium est un véritable câblage élec-trique associant les membres végétaux d’une même forêt . Certains auteurs n’hésitent pas à considérer que ce vaste maillage naturel, parcouru par des mi-cros courants, est doué d’un pouvoir de détection, d’information et de signalisation entre les multiples congénères reliés entre eux .

» UN CHAMPIGNON « STUPÉFIANT » !La culture hippie des années 60, symbole de nou-velles expériences sur la libération de la conscience, s’est retrouvée associée à l’utilisation de substances devenues illicites dont certaines provenaient de champignons . À l’imitation de certains peuples premiers, le psilocybe, Psilocybes semilancata, était mangé pour potentialiser la spiritualité, la créativi-té artistique et pour lutter contre la dépression par la création d’états modifiés de conscience . L’OMS a cependant classifié depuis les années 70 toutes ces substances dites psychédéliques dans la catégorie des drogues interdites, cela en raison de rares cas de démences et d’expériences perturbantes . Malgré le tabou qui règne encore autour de ces substances, certains psychiatres travaillent en ce moment à la réhabilitation de certains champignons hallucino-gènes . C’est le cas du psilocybe dont le principe actif appelé psilocybine s’est montré efficace pour réduire les angoisses et paraît très prometteur pour les dépressions sévères . L’université d’Arizona a évalué en 2006 l’impact de la psilocybine sur les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) par une étude réalisée en double-aveugle et contre placebo . Ses conclusions indiquent une diminution, voire une disparition des TOC de 23 à 100 % selon les cas, sans effets néfastes enregistrés . Une équipe de Harvard a montré que la psilocybine permet aussi de bloquer les attaques douloureuses de l’algie vas-culaire de la face (douleur extrême sur la moitié du visage, appelée parfois « céphalée suicidaire »), et aussi d’en retarder la survenue .

Le champignon qui soigneLa mycothérapie

» Que ce soit sur le plan culinaire ou sanitaire, la médecine traditionnelle chinoise préconise depuis des millénaires diverses variétés de champignons cor-respondant à ses grands principes d’équilibre énergé-tique (yin/yang) . Sans s’intéresser particulièrement aux composés actifs contenus dans les champignons sélectionnés, ces derniers sont proposés pour agir sur le corps et l’esprit d’après une classification basée sur une typologie d’énergies et de saveurs différenciées .

Energie Feu Métal Terre Eau Bois

Saveur Amer Piquant Doux Salé Acide

Plus près de nous, au XIXe siècle, des médecins et chirurgiens européens utilisaient ponctuellement certains champignons pour traiter les tuberculeux et pour contenir des hémorragies . Mais c’est à par-tir d’Alexander Flemming, en 1928, que les champi-gnons acquirent leurs toutes premières lettres de no-blesse en Occident : grâce à l’extraction d’une toxine issue de moisissures du genre Penicillium, on pouvait enfin lutter contre les infections bactériennes… la pénicilline était née ! Plus tard, une substance dérivée d’un champignon appelé Tolypocladium inflatum, la ciclosporine, révolutionna le monde des greffes d’or-ganes comme premier immunosuppresseur .

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Immunité et cancer… des résultats probants qui s’accumulent !

» Certaines de ces substances s’avèrent prometteuses pour le traitement de nombreux cancers . Les méca-nismes identifiés pour l’instant sont la capacité de certains composés à bloquer la division des cellules cancéreuses ou à stimuler le système immunitaire du patient . Sur ce dernier point, les principes actifs de la famille des polysaccarides, comme le bêta D-glu-cane, retiennent particulièrement l’attention des chercheurs : ils ont observé une activité immunosti-mulante avérée fort utile en complément des chimio-thérapies en terme d’amélioration du pronostic . Une étude devenue célèbre et publiée dans la revue pres-tigieuse The Lancet a démontré le bénéfice de l’asso-ciation de la krestine, issue du karawataké Coriolus versicolor, à un traitement conventionnel standard de chimiothérapie sur des patients ayant subi une abla-tion de l’estomac après cancer . Selon cette étude, l’ajout de l’extrait de karawataké améliore significativement le taux de survie à 5 ans . Une augmentation de 15 % du taux de survie à 10 ans a aussi été constatée dans une méta-analyse (synthèse de plusieurs études) chez les sujets porteurs d’un cancer du sein, de la prostate, de la thyroïde ou du côlon ayant consommé des extraits de karawataké .

L’infectiologie… sauvée par champignons ?

» Les scientifiques savent maintenant que les myco-rhizes, les structures du champignon s’associant aux racines, peuvent émettre des substances pour proté-ger la plante des invasions bactériennes . Des études sont actuellement lancées pour évaluer l’impact de ces antibiotiques naturels sur les bactéries patho-gènes chez l’homme . Le mycélium concentre parti-culièrement les polyphénols des radicelles des arbres en relation avec lui . Certains de ces polyphénols pos-sèdent des propriétés antiseptiques et antiparasitaires de premier plan . À ce propos, le karawataké Coriolus versicolor a montré dans de nombreuses études être probablement le champignon le plus immunostimu-lant, ainsi qu’un puissant antiviral . Certains auteurs

préconisent le mycélium de karawataké en associa-tion avec des huiles essentielles comme alternative sérieuse aux antibiotiques de synthèse . Ces derniers ont fait l’objet d’un usage excessif ayant conduit à l’an-tibiorésistance, qui se traduit en pratique par l’ineffi-cacité totale et définitive des antibiotiques chimiques contre des bactéries dangereuses pour l’homme .

L’inflammation… des promesses non fumeuses !

» Aspergillus fumigatus est un champignon mi-croscopique présent dans certaines situations dans l’atmosphère et provoquant chez l’homme de graves infections respiratoires . En 2014, des chercheurs de l’Institut Pasteur, au Pays-Bas, et de l’université de Perugia en Italie, ont identifié le mécanisme à l’ori-gine de l’effet anti-inflammatoire d’un composant de la paroi de ce champignon pathogène, appelé GAG (galactosaminogalactan) . Ce polymère de sucres (polysaccharide) contenu dans la paroi du cham-pignon apparaît comme un traitement prometteur pour plusieurs maladies inflammatoires chroniques et auto-immunes telles que la goutte et la polyarthrite rhumatoïde . Un champignon comestible, le meshima Phellinus linteus, possède une action reconnue de tolérance immunitaire . En cela, il peut réduire l’inflammation colique et articulaire comme le montrent certaines études sur des souris .

Les avantages du mycélium par rapport au champignon-fruit classique

» On sait que les champignons concentrent les mo-lécules des supports nutritifs sur lesquels ils croissent . Certains laboratoires proposent ainsi des extraits de mycélium ayant poussé sur des écorces d’arbre, des céréales ou des milieux biofermenteurs . L’idéal est de choisir plutôt le mycélium cultivé sur écorce, car il s’imprègne en plus des substances polyphénoliques du bois comme l’apigénine, la quercétine, la rutine ou la bétuline, molécules naturelles exerçant de puis-santes activités antioxydantes, antitumorales, anti-in-flammatoires et anti-infectieuses . Pourquoi privilé-gier le mycélium plutôt que le fruit du champignon

que l’on mange ? Parce que le chapeau et le pied du champignon consommés contiennent de la chitine, un composé ayant tendance à « pomper » les sucres et les métaux . Cela fait d’ailleurs du cham-pignon-fruit un excellent détecteur de radioactivité, de métaux lourds et même de pesticides . C’est pour cette raison qu’il ne faut jamais manger de champignons comestibles dont on ignore la provenance ! Le mycélium, lui, concentre très faiblement ces produits à risque tout en contenant les principes actifs habituels du champignon-fruit comestible . De surcroît, les sucres contenus dans le champignon-fruit (de haut poids moléculaire) sont très peu absorbables… contrairement aux sucres du mycélium favori-sant la pénétration des substances actives dans l’organisme .

Il faut faire davantage d’essais cliniques » Les promesses attendues pour la santé par les champignons

semblent illimitées et se valident par des essais cliniques encou-rageants mais encore trop peu nombreux . Beaucoup d’études et d’expérimentations attestent des bienfaits d’une complémenta-tion à des traitements conventionnels, notamment pour le cancer avec la chimiothérapie . Ces effets sont, sans aucun doute, liés aux

propriétés positives qu’exercent les champignons sur l’immunité . On remar-quera également une propension des champignons à protéger assez systéma-tiquement le foie . D’une façon générale, la consommation régulière de champignons dits comestibles est réputée renforcer les défenses immuni-taires de par leur concentration singulière en polysaccharides . Comme nous l’avons précisé, il importe absolument de vérifier toujours l’origine du champignon sous peine d’ingérer des doses non négligeables de polluants environnementaux divers . Voilà pourquoi l’avenir doit probablement nous orienter plutôt vers l’exploitation de culture de mycélium sur bois, ou par des extraits de champignons-fruits purifiés biodisponibles, c’est-à-dire bien assimi-lables par nos tubes digestifs et exempts de matières polluantes .

Docteur Franck Gigon

Nom Nom latin cancer infectieux,

immunitéinfla-

mmationprotection

foie diabète Divers

Karawaké Coriolus versicolor

++++++ candidose, herpès, grippe, VIH, SEP, Crohn

+++ Allergies

Meshima Phellinus linteus

+++ +++ +++ +++ ++ Alzheimer

Reishi Ganoderma lucidum +++

+++ candidose,

herpès, grippe, VIH

+++ +++ ++ Cholestérol HTA

Maïtakè Grifola frondosa +++ +++ ++ +

Inflam. tube digestifCholestérolSurpoidsHTA modérée

Shiitaké Lentinus edodes +++ +++

Richesse en vitamines B2 et B12 Cholestérol HTA

Cordyceps Cordyceps sinensis

+++ +++CI : cancers hormonodépendants et femmes

Pleurote en forme d’huitre Pleurotus osteatrus

+++ ++ +++Cholestérol Allergies Bedaine

Cep de Bordeaux Boletus edulis

++ ++ Richesse en sélénium

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Homéopathie

Utilisée autrefois en teinture comme alternative à l’indigo, Baptisia tinctoria est une plante de la famille des légumineuses originaire des États-Unis . Ses fleurs jaunes donnent de petites fèves noires très toxiques . Les peuples indigènes d’Amérique du Nord l’appe-laient « herbe aux taons » (Horseflyweed) ou « indigo sauvage » . Ils s’en servaient pour ses propriétés laxa-tives, vomitives, antiseptiques et l’utilisaient aussi en traitement des infections respiratoires comme la bronchite . Mais la toxicité de l’indigo sauvage rend son utilisation risquée en phytothérapie . Voilà pour-quoi on lui préfère sa forme homéopathique, la dilu-tion/dynamisation permettant de se mettre à l’abri de son poison . À noter que seule la partie souterraine de la plante (et non ses feuilles) est utilisée en homéo- pathie .

Quand la fièvre nous fait perdre la tête

» Préconisée en cas d’états infectieux graves, Baptisia tinctoria est aujourd’hui largement délaissée au profit d’antibiotiques et autres moyens modernes de réani-mation . Pourtant l’indigo sauvage a fait ses preuves ! Au XIXe siècle, avant l’avènement des antibiotiques et de la cortisone, Baptisia tinctoria était utilisée pour traiter les angines diphtériques, les grippes graves, les fièvres typhoïdes et les états de septicémie .Comme c’est la règle en homéopathie, Baptisia tincto-ria soigne les mêmes symptômes que ceux qu’elle est capable de provoquer à des doses toxiques . En tubes granules (dilutions 5, 7 et 9 CH) ou en doses globules (dilution 9 et 15 CH), Baptisia traite un tableau de toxi-infections sévères avec fièvres délirantes  : sep-ticémie, diarrhées importantes (comme dans une fièvre typhoïde), ecchymoses et taches livides sur le corps, inflammation du pharynx jusqu’à la nécrose (comme c’est le cas avec certaines diphtéries), etc .Dans un usage plus courant, Baptisia est prescrite pour soigner les grippes, les infections de la gorge

(angines, pharyngites) et de la bouche (stomatites), de même que les gastro-entérites . Des groupes de tra-vail ont réfléchi à des protocoles possibles pour trai-ter un tableau de fièvres hémorragiques comme celles liées au virus Ebola . Il est fort dommage que les autorités sanitaires, bien que n’ayant pas de traitement véritablement fiable en la matière, refusent de faire la moindre tentative avec ce médicament qui a connu de beaux succès !

En cas de grippe ou de gastro-entérite

» Voici un tableau de signes caractéristiques de grippe et de gastro entérite, où la prise de Baptisia tinctoria est indiquée :

Une fièvre élevée et stable.

Une fatigue intense avec courbatures et tendance au délire, accompagnée d’une sensation de corps brisé, où la tête et les membres sont comme séparés du tronc.

Une diarrhée fétide avec un ventre très tendu.

Une gorge très rouge, avec des gencives gonflées et tuméfiées, générant une haleine particulièrement fétide et une augmentation de la production de salive.

Une langue qui apparaît comme brûlée (marron au centre et rouge sur les bords).

Des difficultés respiratoires lors des angoisses nocturnes. Un désir d’air frais et d’eau froide sur le visage.

En présence de ces symptômes, il est recommandé de prendre Baptisia tinctoria en granules (5 ou 7 CH) en prises fréquentes et répétées (5 granules toutes les heures) car l’action est de courte durée . Si les symp-tômes persistent, consultez votre médecin .

Dr Daniel Scimeca

L’indigo sauvage pour apaiser les délires de fièvreQui dit que l’homéopathie est réservée aux petits bobos ? Voici un médicament homéopathique capable de lutter contre les infections les plus graves.

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24 Plantes & mystères

À cette question, il y a bien longtemps que, personnellement, j’ai répondu OUI  ! Tout d’abord par intuition, à l’époque où, tout enfant, j’eus l’occa-sion de vivre quelque temps à la cam-pagne et que je fis ce constat : passant le matin à bicyclette devant un champ couvert de grandes fleurs jaunes res-semblant à de grosses marguerites, et dont j’ignorais le nom, puis repassant devant le même champ l’après-midi, je vis avec surprise que ces fleurs avaient changé de position et qu’elles étaient toutes orientées vers le soleil dont elles avaient suivi la course . Rentré à la mai-son, j’interrogeai ma mère qui m’apprit que ces fleurs s’appelaient des tourne-sols, précisément parce qu’elles avaient la faculté de se tourner toujours vers le soleil . Ce qui plongea dans un abîme de réflexions le gamin d’une dizaine d’années que j’étais alors . Comment ces fleurs peuvent-elles deviner où se trouve le soleil dans le ciel, me deman-dai-je, alors que ses rayons chauffent le pré tout autour d’elles uniformément quelle que soit sa position, et sur-tout, par quel moyen peuvent-elles se tourner vers lui sur leur tige, comme je peux le faire moi-même grâce aux muscles de mon cou ? Aucune des per-sonnes que je questionnai par la suite à ce sujet ne put me répondre, et je com-pris qu’en fait elles ne s’étaient jamais elles-mêmes posé la question .Quelques années plus tard, je pus lire l’ouvrage passionnant de Maurice Maeterlinck L’intelligence des fleurs, publié en 1910, dont la lecture me convainquit définitivement que les plantes sont des êtres sensibles, émotifs, intelligents, astucieux et capables d’élaborer des stratégies sophistiquées

pour survivre, se reproduire, se défendre des agressions et concurrencer d’autres plantes ou d’autres espèces . Albert Einstein avait lui-même écrit : « Il n’y a qu’une “vie”, qui, végétale, animale ou humaine naît, rit, pleure, jouit, souffre et meurt… Une seule  ! » (Un siècle après Maeterlinck, la revue Science et Vie faisait sa couverture de mars 2013 avec ce titre  : L’intelligence des plantes enfin révélée . Il était temps…) . Voici un extrait des toutes premières pages du livre de Maeterlinck, dans lequel il décrit l’extraordinaire ingéniosité des plantes : « Toute semence qui tombe au pied de l’arbre est perdue ou germera dans la misère. De là l’immense effort pour secouer le joug et conquérir l’espace. De là les merveilleux systèmes de dissémination, de propulsion, d’aviation, que nous trouvons de toutes parts dans la forêt et dans la plaine  ; entre autres, pour ne citer en passant que quelques-uns des plus curieux  : l’hélice aérienne ou samare de l’érable, la bractée du tilleul, la machine à planer du chardon, du pissenlit, du salsifis  ; en effet, si l’on a quelque peu pratiqué la botanique, ce qu’il se dépense d’imagination et de génie dans toute cette verdure qui réjouit nos yeux. »

Les plantes sauraient-elles compter ?

» Maeterlinck raconte cette décou-verte : un agriculteur qui défrichait une parcelle ayant arraché une plante assez volumineuse, il découvrit avec stupé-faction que sa racine enserrait complè-tement un godillot . De toute évidence, la graine était tombée sur le sol juste au-dessus de la chaussure enfoncée

dans l’humus, puis avait germé et s’était développée normalement jusqu’à ce que sa racine se heurte à l’obstacle in-franchissable de l’épaisse semelle . Que s’était-il passé alors ? On présume que la racine s’était tout d’abord déviée de son chemin vertical pour chercher une issue de côté, ce qui arrive habituelle-ment aux végétaux contraints de s’adap-ter à un environnement obstruant leur cheminement naturel . Mais il n’y avait aucun trou dans la chaussure, sauf les orifices des clous qui avaient été depuis longtemps dissous par la rouille . Mais ces trous étaient bien trop petits pour que la racine puisse emprunter l’un d’eux . Alors elle s’était divisée en fines radicelles dont chacune s’était glissée par l’un des petits orifices (les plantes sauraient-elles compter  ?), puis, une fois la semelle franchie, elles s’étaient rejointes et réunies, reformant la ra-cine telle qu’elle était avant d’aborder l’obstacle et emprisonnant le godillot pour toujours . Devant une telle perfor-mance, on est bien obligé d’en conclure que les végétaux n’ont rien à envier aux animaux et aux humains en fait d’intel-ligence conceptuelle et créatrice .

Des fruits… heureux ! » Au milieu des années 60, en Califor-

nie, dans la vallée de Sacramento, des botanistes sont aux prises avec des dif-ficultés dans la culture des ananas . Une grande compagnie spécialisée dans la culture et la commercialisation des fruits exotiques exploite d’immenses plantations d’ananas aux îles Hawaï . Mais cette compagnie est concurrencée par une rivale de Floride qui exploite des centaines de milliers d’hectares en Amérique centrale, en Amérique

Les plantes sont-elles sensibles ?Des ananas qui aiment la musique, des fruits heureux… Pour le journaliste Pierre Lance, c’est sûr : les plantes sont bien sensibles !

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du Sud ainsi qu’aux Antilles et qui conquiert des marchés dans le monde entier . Les dirigeants de la Compagnie menacée s’inquiètent et veulent savoir pourquoi les fruits de leur concurrente ont plus de succès que les leurs . Ils se procurent des fruits de leur rivale à Panama et les font étudier par leurs botanistes . Or, il n’existe parmi les broméliacées à feuilles persistantes qu’une seule espèce comestible  : Ananas comosus . La souche originelle de cet arbuste à fruits est au Brésil et en Colombie, et les plants cultivés à Hawaï sont eux aussi originaires du conti-nent américain . Les spécialistes étudient avec soin toutes les différences qui peuvent exister entre les cultures (composition des sols, magnétisme, microclimats, etc .) mais ne trouvent rien qui puisse ex-pliquer une telle différence de qualité entre les ananas des deux compagnies . Ces études très poussées dureront cinq années, sans résultat concluant . Et c’est finalement un psychiatre, le Dr John Meiss Jr qui résoudra l’énigme, en étudiant le « facteur humain » . En effet, les Hawaïens, les Polynésiens et les Chinois qui cultivent les ananas de la Grande Hawaï jusque sur les flancs des volcans sont plus minutieux que les Noirs, ouvriers agricoles des plan-tations d’Amérique centrale et du Sud . Rationnellement, leurs résultats de-vraient donc être meilleurs, alors que c’est le contraire . Pourquoi  ? Eh bien tout simplement parce que les Noirs chantent en travaillant  ! Ils chantent leurs mélopées nostalgiques proches des negro spirituals et… les ananas aiment ça  ! Cela semble incroyable, mais John Meiss s’obstine et conseille une expérience : on transporte aux îles Hawaï des ouvriers agricoles noirs pa-naméens . Et à la stupéfaction générale, on constate lors de la récolte suivante

que les ananas ont les mêmes qualités gustatives que ceux du continent amé-ricain . Le terrain et le climat n’y sont pour rien . Les ouvriers chantent, et cela suffit au bonheur des ananas, qui du coup ont davantage de saveur .

Ananas : ne leur jouez pas du Céline Dion. Sinon…

» Eh bien, malgré les preuves qu’il apporte, la compagnie n’écoute pas John

Meiss Jr, qui, tenace, continue ses recherches pour son propre compte . Et il va les poursuivre pendant 6  ans  ! Il s’est procuré des plants d’Ananas comosus, sa-

chant que les plantes apprécient d’être ensemble à plusieurs de la même es-pèce . Il constitue aussi toute une col-lection de disques de negro spirituals, de chants folkloriques des Noirs tra-vaillant sur les plantations d’Amérique centrale et des Antilles, ainsi que des chansons indiennes de Colombie et du Brésil . Dans une serre où il soigne ses ananas, il leur fait écouter toutes ces chansons et il note leurs réactions, constatant que certaines musiques sont plus appréciées que d’autres, et que certaines dépriment les plants . Statis-tiquement, tous les résultats obtenus sont significatifs et incontestables . En 70 mois, il a accumulé plus de 35 000 observations, dont la moitié confirmées par des expériences de contrôle . Il n’y a aucun doute, les ananas sont meilleurs au goût lorsqu’ils entendent certaines musiques bien choisies . Meiss adresse des rapports complets aux universités de Caroline du Nord et de Berkeley ainsi qu’à des instituts de « botanique évolu-tive » en Californie, en Floride, dans les

États du Maine, de New-York, du Mas-sachusetts . Personne ne lui répond !

Malgré les découvertes dans ce do-maine d’éminents scientifiques, l’hu-manité n’est pas encore capable de collaborer intelligemment avec les vé-gétaux, dont elle tire pourtant l’essen-tiel de sa nourriture .

Une production de tomates multipliée par vingt !

» C’est ainsi que j’ai relaté dans le tome  3 de ma série Savants maudits, chercheurs exclus, les remarquables tra-vaux du physicien (et musicien) fran-çais Joël Sternheimer . Par exemple, en faisant régulièrement « écouter » à un plant de tomate la musique qui lui convient, on parvient à stimuler la production de la plante . En juillet 1996, un jardin planté de pieds de to-mates fut séparé en deux parties . Dans la première partie, les tomates étaient arrosées deux fois par jour, tandis que dans la seconde elles ne l’étaient qu’une fois mais recevaient durant trois mi-nutes quotidiennes la diffusion d’une musique spécifique au moyen d’un ra-diocassette disposé au pied des plants . Et dans le « jardin musical », la pro-duction des tomates fut multipliée par vingt ! Néanmoins, notre ministère de

l’Agriculture ne s’est jamais intéressé aux travaux de Sternheimer .

Pourtant, il est avéré que certains peuples prati-

quaient la « musique agronomique » depuis

des temps immémoriaux . Ainsi, l’ethnologue Malinowski

nous apprenait en 1930 que, dans les îles du Pacifique, les agriculteurs imi-taient le chant des oiseaux pour aug-menter le rendement des cultures .

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Les fleurs aussi ont leurs « tronches »

» Savez-vous que si vous prenez une tige de rosier entre vos doigts, la plante « devine » aussitôt si vous faites ce geste simplement pour respirer son parfum, ou si c’est dans l’intention « agressive » de couper sa tige ? C’est la stupéfiante constatation faite au début des années soixante par le chercheur japonais Isiki Nahuro, du laboratoire d’horticulture de Kyoto, qui n’est alors âgé que de 26 ans, mais qui, passionné par le monde végétal, a déci-dé de se consacrer à la recherche pure . Dans le jardin familial, il aime parti-culièrement les lilas, et il lui a semblé que leur parfum s’accentuait lorsqu’il s’approchait d’eux . Voulant en avoir le cœur net, il va se lancer dans toute une série de mesures . Et il obtient confirma-tion de changements dans le « compor-tement » des fleurs selon la personne qui s’approche d’elles . C’est ainsi qu’il constate une augmentation très nette du flux d’énergie lorsque sa mère vient au jardin pour lui demander de couper quelques fleurs . Puis, dès que sa mère s’éloigne, l’intensité du flux d’énergie di-minue pour devenir plate sur le cadran de son détecteur . Isiki Nahuro va pas-ser la majeure partie de sa vie à étudier ces réactions végétales et accumuler sur elles une masse d’informations . Il va inviter de nombreuses personnes diffé-rentes à visiter son jardin et finira par se rendre compte que, selon la person-nalité des visiteurs, les plantes ont des réactions de « sympathie » ou d’« anti-pathie » vis-à-vis d’elles . Nahuro hésite à faire connaître ses travaux, craignant de se heurter à l’incompréhension et au scepticisme général, sinon à un vé-ritable tabou . Mais au cours d’un sym-posium international de botanique se déroulant à Tokyo, il ose parler de ses découvertes à des professeurs améri-

cains, allemands, russes, français, bri-tanniques . Et à sa grande et heureuse surprise, aucun d’eux n’est étonné de ce qu’il leur dit et ils lui content même toutes sortes d’anecdotes confirmant la justesse de ses observations . Toute-fois, il doit bientôt déchanter, car s’il est largement approuvé à titre individuel, aucun groupement ou organisme ne le soutiendra .

L’arbre sert de téléphone

» Je terminerai cet article par quelques anecdotes vécues pour le moins surpre-nantes . En voici une que je vous cite de mémoire, et dont j’avais lu le récit il y a bien longtemps dans la revue Planète . Un touriste européen s’arrête un mo-ment dans un petit village en Amérique du Sud . Un arbre immense se dresse au milieu de la grand-place . Le tou-riste voit une villageoise s’approcher de l’arbre et lui parler pendant quelques instants, puis s’en retourner vers sa maison . Intrigué, il rejoint la personne et lui demande pourquoi elle parlait à l’arbre . Et elle lui répond  : « Mon mari est parti à la ville faire des courses et j’ai oublié quelque chose dont j’ai besoin, alors j’ai demandé à l’arbre de l’y faire penser. » Sidéré, le touriste lui demande alors  : « Mais pourquoi vous adresser à l’arbre  ? » Et la paysanne lui répond, le plus naturellement du monde  : « Parce que je n’ai pas le téléphone. » Autrement dit, elle utilisait l’arbre comme intermé-diaire télépathique, et cela devait être une pratique courante dans cette région depuis des siècles .

En voici une autre, contée par Robert Frédérick dans son livre L’intelligence des plantes (Editions Dargaud, 1982 –Arista, 1990)  : un sourd-muet de nais-sance, Gorgio Muratori, vit avec ses pa-rents à Avelladena, dans la banlieue de Buenos-Aires . Nous sommes en 1955 et Gorgio construit dans sa chambre des modèles réduits d’avions ou de bateaux que des commerçants lui achètent de temps en temps . Ses parents travaillent beaucoup et rentrent le soir à des heures irrégulières . C’est leur fils qui prépare le dîner et qui s’arrange pour qu’il soit fin prêt et chaud lorsqu’ils arrivent . On de-mande à Gorgio comment il peut prévoir à quelle heure ils seront là, puisque celle-ci est changeante . Et il répond : « Je suis prévenu par le philodendron qui est dans ma chambre. Ses feuilles, qui sont norma-lement un peu ondulées, se font plus plates quand mes parents prennent le chemin du retour. Sachant d’où ils partent, je sais que j’ai environ trente minutes pour préparer le dîner. » On vérifie et l’on constate que les feuilles du philodendron sont planes quand les parents de Gorgio sont là ou qu’ils reviennent, mais qu’elles ondulent légèrement lorsqu’ils partent le matin… En réalité, les plantes, et notamment les arbres, sentent, ressentent, com-prennent, émettent, communiquent, combattent, et peuvent même avertir leurs congénères lorsqu’un danger se présente . Ainsi, certains arbres afri-cains, lorsqu’ils sont agressés par des mammifères qui mangent leurs feuilles, envoient un message à leurs semblables alentour et ceux-ci sécrètent aussitôt une substance toxique qui rend leur feuillage incomestible ! Il est temps que les humains du XXIe siècle comprennent que tout ce qui vit est intelligent et sen-sible . Les lois de la nature obligent tout être vivant à utiliser d’autres vivants ou à s’en nourrir . Mais il doit le faire avec respect et en évitant toute destruction ou souffrance inutile .

Pierre Lance

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Ma cosméto végétale

Masque éclat et tonicitéLes premiers rayons de soleil ont fait leur apparition. La peau doit être nettoyée, débarrassée des vieilles cellules, tonifiée pour profiter sans risque des belles couleurs d’un hâle doré.

ActifsMacérât huileux de carottes (Helianthus Annus seed oil – Daucus carota extract) : préparer ce macérât 2 à 3 semaines avant l’utili-sation . Il faut une carotte bio, qu’on laisse sécher (sans moisir) au frigo, de façon à lui faire perdre son eau . Dans 100 ml d’huile de tournesol bio, ajouter 3 cuillères à soupe de la carotte râpée, et ajouter 15 gouttes d’huile essentielle de carotte . Conserver dans un flacon de verre brun à l’abri de la lumière . Choix de l’argile : pour une peau à tendance grasse, acnéique, il est préférable d’utiliser l’argile verte (Illite) très absorbante et riche en oligo-éléments . L’argile rouge (Kaolin), riche en fer, est l’amie des peaux sèches, couperosées, ternes . L’argile rose (Kaolin), remi-néralisante, convient aux peaux fragiles, délicates, déshydratées . Il ne faut jamais prélever de l’argile avec du métal car on lui enlève tous ses minéraux .

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Masque beautéFabricationPrélever 2 cuillères à café d’argile (couleur selon le choix), verser dans le récipient de préparation . Prélever 2 cuillères à café de poudre de spiruline, et verser dans (A), mélanger avec une cuillère en bois ou téflon . Prélever 3 cuillères à café du macérât de carotte, mé-langer avec l’argile et la poudre de spiruline . Prélever environ ¼ de cuillère à café d’hydrolat de rose et rajouter à la préparation, puis bien mélanger . Rajouter à la préparation 15 gouttes d’HE de ver-veine exotique, bien mélanger .

Ingrédients (issus de l’agriculture biologique) • 1 carotte• 100 ml d’huile de tournesol• Huile essentielle de carotte (Daucus carota fruit oil)• 1 flacon de verre brun• De l’argile au choix (voir explication si contre) :

– L’argile verte (Illite) très absorbante et riche en oligo-éléments– L’argile rouge (Kaolin), riche en fer – L’argile rose (Kaolin), reminéralisante

• Spiruline (Spirulina maxima powder)• Eau florale de rose (Rosa Damascena flower water)• Huile essentielle de verveine exotique (Litsea cubeba fruit oil)

Le bêta-carotène est un antioxydant, protecteur contre les effets néfastes des rayons du soleil sur la peau . Cet apport est réalisé grâce à l’huile de macération de carotte et surtout à la spiruline . Ces deux actifs apportent prévention des brûlures de la peau et protection de l’épiderme . L’huile essentielle de carotte, riche en carotol, permet de tonifier l’élasticité des tissus et d’éviter les vilaines pigmentations cutanées . L’eau de rose amène sa touche envoûtante de délicatesse .

UtilisationAppliquer le masque sur un visage propre, parfaitement démaquillé, en évitant les yeux et les lèvres . Laisser agir environ 15 minutes, puis rincer . Appliquer ensuite un coton imbibé d’eau florale de rose sur tout le visage .Ce masque peut être effectué une fois par semaine .

La spiruline (Spirulina maxima powder) est un extrait obtenu à partir d’algues bleues . La spiruline, outre sa richesse en bêta-carotène, apporte également une grande proportion de protéines restruc-turantes pour le collagène, et des com-posés antioxydants dont la vitamine E .L’eau florale de rose (Rosa Damascena flower water) : cette eau florale astringente tonifie les tissus, adoucit les sensations de brûlure, aide à retarder les signes de l’âge et à régulariser les sécrétions cutanées .L’huile essentielle de verveine exotique (Litsea cubeba fruit oil) : diffusera son lé-ger parfum frais et relaxant .

Catherine BonnafousDocteur en pharmacie

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Des plantes et des hommesEt si nous partions à travers le monde à la découverte des plantes et des personnes qui les utilisent  ? Nous parlerons d’alimentation, la base de la vie et de la santé, de médecine par les végétaux, des rapports entre l’homme et les plantes, telle la fabrication d’objets, l’art ou les rituels… Commençons ce voyage ethnobotanique par un pays d’Afrique : le Togo.

Sur un territoire à peine plus grand que la Suisse vivent cinq millions d’habitants appartenant à plus de quarante ethnies dif-férentes . Lomé, la capitale, est située tout au sud, au bord de l’océan . Je m’y rends régulièrement depuis plusieurs années . La chaleur (35°C avec près de 100 % d’humidité), les odeurs puis-santes, les rapports directs entre les gens, le bruit incessant et les horaires élastiques demandent un peu d’accoutumance . Mais pour moi, replonger dans la nourriture africaine se fait sans transition : j’aime ça ! Partout où je suis allé dans l’Afrique subsaharienne (on disait jadis l’« Afrique noire »), je constate le même type d’alimentation qui consiste en un plat de féculents accompagné d’une sauce . Les plats sont disposés à terre ou sur une table, au milieu des convives, et chacun prend une poignée du féculent qu’il trempe dans la sauce . Les variations sont nettes . Le nord est le pays des céréales  : mil

(Pennisetum typhoides), sorgho ou « gros mil » (Sorghum vulgare) et fonio (Digitaria exilis) . Le sud-est celui des tubercules  : ma-nioc (Manihot esculentum) et ignames (Dioscorea spp.), ou des bananes plantain (Musa sapientum) .

Costaudes, les Africaines ! » Lomé se trouve au pays des tubercules, qui sont rarement

consommés tels quels après cuisson : il est traditionnel de les pi-ler longuement dans un mortier jusqu’à obtenir de grosses boules élastiques et homogènes, le « foufou » . Les femmes pèlent l’igname, le mettent à cuire à l’eau pour le rendre tendre, puis elles le placent coupé en tranches dans le fond du mortier, et à l’aide d’un long et lourd pilon de bois le pilent . Le bruit rythmé emplit la cour,

tok-tok-tok-tok, bien régulier, et bientôt l’igname terne et farineux s’est transformé en une pâte élastique et luisante . Certes, il ne possède pas en lui-même beaucoup de saveur – c’est une pâte blanche et fade –, mais sa texture ne ressemble à rien de connu . Le moment du dîner venu, cha-cun détache délicatement un morceau et le trempe dans un récipient commun contenant l’une des diverses sauces ap-préciées localement .

La star, c’est la sauce » Ce sont sans conteste les sauces qui

font l’intérêt de la cuisine africaine . Pratiquement toutes comportent une base d’oignons, d’aubergines africaines (Solanum macrocarpon), plus petites et amères que les nôtres, et de piment, avec généralement de la tomate et du poisson fumé . On y ajoute selon les cas de l’huile de palme rouge, de la purée d’arachide ou divers légumes-feuilles . Parmi les légumes servant traditionnel-lement à préparer la sauce, j’observe sou-vent sur les étals les feuilles de gboma, un légume typiquement africain de sa-veur légèrement amère – en fait, ce sont les feuilles de l’aubergine citée plus haut . L’ademe (Corchorus olitorius) est par-ticulièrement apprécié pour sa texture gluante . Ou alors ce sera la « sauce gom-bo », qui fait des fils pire que la fondue ! On la prépare avec les fruits du gombo

Plantes du bout du monde

Ignames (Dioscorea spp.)

Pilant le foufou

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(Abelmoschus esculentus), des sortes de gros hari-cots très, très gluants – la plante est une cousine de la mauve, connue pour sa richesse en mucilage . On retrouve cette texture tant appréciée dans les feuilles du baobab (Adansonia digitata), que l’on récolte en quantité pour faire la sauce .

Une idée géniale ! » Personnellement, je trouve géniale l’idée d’utili-

ser des feuilles d’arbres pour se nourrir  : elles sont produites en quantité énorme sans qu’il y ait besoin de cultiver le végétal, donc sans devoir utiliser d’en-grais ou de pesticides . En Afrique, il est traditionnel de faire la sauce avec les feuilles d’un grand arbre de la famille de la menthe (Lamiacées), le Vitex doniana . Ces jolies feuilles palmées donnent une sauce verte très savoureuse et c’est l’une de celles que je demande que l’on me prépare lorsque j’arrive à Lomé . Sa cou-leur est vert pâle, très douce . Les feuilles vertes sont connues pour être source de protéines complètes, parfaitement équilibrées en acides aminés essentiels, de provitamine A, de vita-mines du groupe B, de vitamine C, de calcium, de fer, de magnésium, d’oligo-éléments, d’antioxydants en tous genres, etc . L’être humain est fait pour manger des feuilles : il le fait depuis qu’il est sur terre et elles lui ap-portent pratiquement tout ce dont il a besoin – ce sont de véritables « alicaments », savoureux et gratuits ! Malheureusement, les Africains en consomment de moins en moins, car ce n’est pas ce qu’aiment les Eu-ropéens . J’ai demandé à une jeune femme, à Lomé, ce qu’elle mangeait au quotidien  : du riz et de la sauce tomate en boîte (chinoise…), même si c’est plus cher que le foufou et la sauce . En effet, c’est à la mode : ça fait moderne… Alors je parle aux Africains des bien-faits des feuilles et je demande et redemande diverses « sauces feuilles » : on me connaît pour ça ! Je récolte parfois moi-même les « mauvaises herbes » qui en-vahissent les champs et dont les gens, naguère, pré-paraient la sauce, telles les amaranthes (Amaranthus spp .) et le « pissenlit » (Launaea taraxacifolia)  : c’est bon et ça fait du bien !

François Couplan

François Couplan est l’auteur de plusieurs dizaines d’ouvrages sur les plantes et la nature . Il organise des stages de découverte des plantes sauvages comestibles et médicinales, ainsi que des randonnées « survies douces » en pleine nature . Il a fondé le Col-

lège Pratique d’Ethnobotanique qui propose une formation complète sur trois ans . Pour tout renseignements : www .couplan .com

RECETTE

Sauce feuillesIngrédients• 400 g de feuilles d’un légume, à votre choix, • 3 c . à s . d’huile rouge, • 4 tomates, • 1 litre d’eau, • 3 piments cloches, • 4 aubergines africaines, • 1 boule de dawa-dawa, • 50 g de « sésame » (graines de courge) en poudre, • 1 oignon, • 200 g de poisson fumé, • mélange d’épices séchées (poivre de Guinée,

anis, etc .), • sel, • ail ,• gingembre, • piment rouge frais .

PréparationCueillez les feuilles lorsqu’elles sont bien tendres. Faites-les cuire à l’eau, puis égouttez-les bien. Met-tez l’huile rouge sur le feu et ajoutez 3 tomates coupées en morceaux. Remuez jusqu’à ce que ces dernières soient cuites. Ajoutez l’eau, les piments entiers, les aubergines en morceaux et le dawa-dawa. Salez. Ajoutez le « sésame » en poudre, puis un oignon coupé, le poisson et les épices et cou-vrez. Écrasez l’ail, la tomate restante, le gingembre et le piment rouge et versez dans la sauce. Ajoutez les feuilles et laissez cuire doucement. Servez avec une céréale ou un tubercule.Si vous n’avez pas tous ces ingrédients sous la main (qui se trouvent dans les magasins africains), vous pouvez  : remplacer l’huile rouge par de l’huile d’olive, omettre le piment, utiliser des aubergines classiques, remplacer le dawa-dawa par du miso, utiliser du sésame moulu et du poisson frais.

Akonto (Launea taraxacifolia)

Livres du mois

Pierrette Nardo 9,50 euros Éditions Rustica, 2015 64 p .

Collectif (Xavier Fernandez, Carole André, Alexandre Casale) - 17 € Éditions Vuibert, 2014 160 p .

Tisanes - Remèdes et recettesInfusions, décoctions et autres potions pour se faire de bien

Ce livre pratique est un allié bien-être pour réaliser plus de 100 re-cettes de tisanes . Apaiser le stress, aider à l’endormissement, sou-lager un rhume, soigner sa peau… sont autant d’indications pour un quotidien en pleine santé .Pierrette Nardo est passionnée par les plantes médicinales et les plantes sauvages depuis son adolescence . Elle nous livre ici une part de son expérience, dans la continuité de ses précédents ou-vrages, sur la cuisine des fleurs sauvages ou les remèdes de grand-mère .

Hydrolats et eaux floralesVertus et applications

Les hydrolats et les eaux florales peuvent être une alternative sûre et moins coûteuse que les huiles essentielles . À travers 56 fiches illustrées, ce guide offre des informations précises : leur utilisation pratique, les données techniques et économiques, les mots de la cosméticienne, du praticien et du cuisinier, les recommandations européennes indispensables . Quelques recettes de cuisine savoureuses sont également proposées .

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Le congrès annuel d’aromathérapie de Grasse est devenu une référence en la matière tant la qualité des intervenants est excellente. Une par-tie du congrès est payante et destinée aux professionnels. Le dimanche après-midi est ouvert au public où l’entrée est libre et gratuite. Des ateliers de découverte de l’aromathérapie sont proposés ainsi qu’un espace bien-être et santé.

Phyt’aromDu 5 au 7 juin 2015 au Palais des congrès de Grasse (06)www.ville-grasse.fr/phytarom

Agenda

Cette fête met à l’honneur les plantes sauvages comestibles et médicinales. Le thème de cette année sera « les simples au Moyen Âge ». Un marché des plantes sera en place avec des producteurs et des artisans qui vous présen-teront leurssavoir-faire. Une rencontre avec une productrice cueilleuse est prévue ainsi qu’une balade instructive avec des spécialistes, ou encore des animations et expositions.

Renseignements et inscriptions au 04 73 72 06 60

Fête des plantes sauvages en Haut-LivradoisLe 14 juin 2015 à Saint-Germain-l’Herm (63)http://www.simplespluriel.com

Tout au long de l’année, François Couplan anime de nombreux stages sur les plantes comestibles ou la survie douce en pleine nature. Une occasion de découvrir toute la richesse végétale comestible que nous offre la nature et profiter des vertus gustatives et nutritives des plantes. Keiko Imamura, spécialiste de la cuisine japonaise traditionnelle, enrichit ces stages de son savoir-faire et de la philosophie nippone.

Stages d’été de François CouplanDu 6 au 11 juillet 2015 en Valais (Suisse), et du 3 au 8 août 2015 en Haute-Provencewww.couplan.com

Avis aux lecteursPlantes & Bien-être a pour mission de vulgariser des informations dans le domaine de la santé et du bien-être. Les informations fournies dans ce magazine sont destinées à améliorer et non à remplacer la relation qui existe entre le lecteur du magazine et son médecin. • L’usage des plantes à visée thérapeutique ne peut en aucun cas se substituer ou s’ajouter à un

traitement médical en cours sans l’avis d’un médecin.• Sauf précision, nos conseils ne s’adressent ni aux enfants, ni aux personnes fragilisées par une

maladie en cours, ni aux femmes enceintes ou allaitantes.• Privilégiez les plantes et les marques de qualité, de préférence bio ou garanties sans produits

phytosanitaires avec une bonne traçabilité.• Vérifiez toujours la plante par sa dénomination botanique, genre et espèce en latin. Exemple :

camomille romaine désignée par Chamaemelum nobile.• Pour réduire le problème de la falsification des plantes médicinales, évitez de les acheter à des

sociétés n’ayant pas pignon sur rue.• Fuyez systématiquement des prix trop faibles pratiqués par rapport au marché.• Gardez toujours à l’esprit que des médicaments et les plantes peuvent interagir.

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Ce stage est animé par un photographe naturaliste passionné. Dans des sites remarquables proches du Pic Saint-Loup, il vous fera découvrir de nombreux insectes et la flore de la garrigue. Débutant ou passion-né, vous pourrez apprendre ou perfectionner vos prises de vue photo-graphiques et découvrir des espèces végétales ou animales telles que la rainette méridionale, le triton marbré, des espèces d’orchidées ou des espèces spécifiques associées au biotope de la garrigue.

Faune et flore de la garrigueLes 11, 18 ou 28 juillet 2015 à Saint-Martin-de-Londres (34)www.jonathanlhoir.com/services/stages-workshops

Cette manifestation propose de multiples conférences sur les théma-tiques de la santé et du bien-être. Lise Bourbeau, qui a écrit de nombreux livres sur le bien-être intérieur, ou le Dr Michel de Lorgeril, célèbre pour ses travaux sur le cholestérol, sont sur la liste des intervenants. Un sa-lon du bien-être et une exposition-vente accueilleront gratuitement le public.

XVIIe université de l’environnement et de la santéDu 27 juin au 3 juillet 2015 à l’Abbaye aux Dames, à Saintes (17)www.leschantiersdufutur.fr

Revue mensuelle - Numéro 13 - Juin 2015Directeur de la publication : Vincent LaarmanRédactrice en chef : Alessandra Moro BuronzoRédacteur : Nicolas WirthMise en page : Isabelle PilletSanté Nature Innovation - SNI Éditions SAAdresse : rue Faucigny 5, 1700 Fribourg – SuisseRegistre journalier N° 4835 du 16 octobre 2013CH-217-3553876-1Capital : 100.000 CHFAbonnement annuel : 47 euros en France métropolitaineAbonnements : pour toute question concernant votre abonnement, contacter le +33 1 58 83 50 73 ou écrire à [email protected] ou au 60 avenue du général de Gaulle, 92800 PuteauxISSN 2296-9799

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Courrier des lecteurs

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Les conseils donnés ici par les auteurs ne remplacent pas une consultation chez un médecin ou un autre praticien de santé. Ils sont donnés d’après les éléments fournis par les lecteurs dans leur question. En cas d’éléments manquant (problèmes de santé non signalés, grossesse etc.), ils peuvent ne plus être valables.

Poids dans l’estomacAprès avoir passé tous les examens possibles au niveau de l’estomac et du foie, je ne parviens ja-mais à digérer le moindre repas léger sans devoir prendre du bicarbonate de sodium. Après chaque repas je ressens un poids au niveau de l’estomac… La digestion semble ne pas se faire. Que puis-je faire ? Qui pourrais-je consulter (j’ai déjà consul-té 2 gastro-entérologues dont les traitements sont inefficaces) ?

Jacky B.

Jean-François Astier, expert en herboristerie et en naturopathie, et Nicolas Wirth, naturopathe et aromathérapeute, répondent chaque mois à toutes vos interrogations

Lorsqu’aucun trouble pathologique n’est détecté par les examens médicaux, il est probable qu’il s’agisse de troubles fonctionnels réversibles. Il est prioritaire de vérifier auprès d’un ostéopathe qu’il n’y pas d’altération de la structure verté-brale, ce qui peut être une cause de troubles digestifs chroniques. D’autre part, il faut proscrire l’usage de bicarbonate de soude, qui est alcalin, et qui va à l’encontre du bon fonctionnement de l’estomac. Cet organe sécrète justement des acides pour la digestion des protéines et la protection du système digestif contre les bactéries indésirables. Pour combattre la lenteur digestive, nous pro-posons au choix deux mélanges à visée fortifiante sur la digestion et l’estomac. Le premier est plutôt doux et agréable à boire : graine d’anis vert 50 g, de cumin 10 g, de carvi 10 g, d’aneth 10 g, de coriandre 10 g et racine d’angélique 10 gr. Le second est fort et amer mais plus efficace : gentiane (racine) 30 gr, gingembre (rhizome) 30 g, calament (sommité) 30 g, réglisse (racine) 10 g. La réglisse est contre-indiquée en cas d’hypertension. Une tasse d’infusion à prendre avant chaque repas durant 6 semaines. Pour renforcer l’effet de cette cure, on peut prendre ponctuellement en fin de repas des huiles essentielles à visée digestive. Dans un flacon de 10 ml, mettre 200 gouttes d’HE de basilic (Ocimum basi-licum) et 50 gouttes d’HE de menthe poivrée (Mentha piperita). Prendre 1 à 2 gouttes après les repas. Si cela ne suffit pas, il ne faut pas hésiter à consulter un naturopathe pour un bilan et un réglage alimentaire.

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QUIZZ JUINIl y a 300 millions d’années, je pouvais mesurer jusqu’à 20 mètres de haut . Aujourd’hui j’atteins 80 cm au maximum . Mon mode de reproduction est similaire aux mousses, aux fougères et aux champignons . Me plaisant dans les endroits sablonneux, je suis richement constitué de silice . Tellement, qu’on m’utilisait il n’y a pas si longtemps comme tampon à récurer .Qui suis-je ? La réponse dans le prochain numéro…

SOLUTION QUIZZ MAI… Je suis l’achillée millefeuille !

Je me nomme Achillea millefolium et ma réputation vient de mes vertus hémostatiques . En cataplasme, je suis capable d’arrêter un saignement, même en cas de grave blessure . En usage interne, mes sommités fleuries qui contiennent des principes amères stimulent le foie et sont utiles au cycle hormonal féminin . Je fais venir les règles, lutte contre l’excès d’œstrogènes et mes vertus anti-inflammatoires calment les douleurs menstruelles .

dans votre prochain numéro• Ostéoporose : pourquoi il est possible de garder une charpente solide• Découvrez comment l’aubépine apaise notre cœur• Radiothérapie : des huiles essentielles pour protéger votre peau• Aconit : vous garderez désormais toujours cette plante à portée de main !• Connaissez-vous le plus vieux traité de phytothérapie chinois ?• Crème après-soleil naturelle : la recette pour la faire vous-même• Les recettes naturelles pour stimuler la vie amoureuse

Pour vos questions, écrivez-nous à Santé Nature Innovation, Astier-Wirth, 60 avenue du général de Gaulle, 92800 Puteaux, ou à courrier .plantes@santenatureinnovation .com .