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PLAN DU DOSSIER I. Culture 1. Le mythe 2. Le théâtre 3. L’opéra II. L’adaptation « Où je vais la nuit » III. Références IV. Fiches élèves et documents Fiche 1 : Découvrir le mythe d’Orphée. Questionnaire détaillé à partir de la vidéo Orphée, l’amour impossible, François Busnuel. Fiche 2 : Texte à trous simple sur le mythe d’Orphée. Fiche 3 : Découvrir le théâtre antique. Fiche 4 : Comparaison des texte de Virgile et Ovide Fiche 5 : Analyse d’un tableau de Seon. Fiche 6 : Les regards dans le tableau de Poussin. Fiche 7 : comparaison de l’opéra de Gluck, du ballet de P.Bausch et de la mise en scène de J. Desoubeaux. Fiche 8 : Vocabulaire du théâtre. Fiche 9 : Vocabulaire du jugement. Fiche 10 : Orphée à l’opéra. Fiche 11 : Guide d’analyse du spectacle. Document 1 : Texte d’Ovide et analyse simplifiée du mythe. Document 2 : proposition d’activité : introduction au lyrisme à partir du texte de Virgile. Document 3 : Les rites funéraires de la Grèce antique et quelques ressources sur le thème de la mort.

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PLANDUDOSSIER

I. Culture1. Lemythe2. Lethéâtre3. L’opéraII. L’adaptation«Oùjevaislanuit»III. RéférencesIV. Fichesélèvesetdocuments

Fiche1:Découvrirlemythed’Orphée.QuestionnairedétailléàpartirdelavidéoOrphée,l’amourimpossible,FrançoisBusnuel.

Fiche2:Texteàtroussimplesurlemythed’Orphée.

Fiche3:Découvrirlethéâtreantique.

Fiche4:ComparaisondestextedeVirgileetOvide

Fiche5:Analysed’untableaudeSeon.

Fiche6:LesregardsdansletableaudePoussin.

Fiche7:comparaisondel’opéradeGluck,duballetdeP.BauschetdelamiseenscènedeJ.Desoubeaux.

Fiche8:Vocabulaireduthéâtre.

Fiche9:Vocabulairedujugement.

Fiche10:Orphéeàl’opéra.

Fiche11:Guided’analyseduspectacle.

Document1:Texted’Ovideetanalysesimplifiéedumythe.

Document2:propositiond’activité:introductionaulyrismeàpartirdutextedeVirgile.

Document3:LesritesfunérairesdelaGrèceantiqueetquelquesressourcessurlethèmedelamort.

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I.Culture

1. Lemythe

Cycle3:

Orphéeétaitunmusicienetunpoètede lamythologiegrecque, filsde laMuseCalliopeetd'Œagre,roideThrace.

Orphéeareçud'Apollonunelyreàseptcordes.Ilenajoutadeuxpourporterleurnombreàneuf(enhommageauxneufMuses).Grâceàcettelyre,ilpouvaitcharmerleshumainsetmêmelesanimauxsauvages.Orphéeestunhérosvoyageurquiparticipaà l'expéditiondesArgonautesoù iltriomphadessirènes.

DèssarencontreavecEurydice,ilss'aimèrenttoutdesuiteetdécidèrentdesemarier.Maislejourdesonmariage,Eurydicefutmordueaumolletparunserpentvenimeux.Leveninluimontaaucœuretenuninstant,celui-cicessadebattre.Eurydicemorte,Orphéenesavaitpluscommentvivre. Il était tellement triste qu'il décida de descendre au royaume desmorts et de demanderàHadèsdeluirendresafemme.

Jouant de la lyre, il put endormirCerbère, le chien à trois têtes qui gardait l'entrée desEnfers,etapprocherlemaîtredeslieux.Hadèsluidonnalapermissionderamenersafemmeàuneseulecondition: ilnedevaitpasseretournerni laregarder,niparleràsafemmeavantd'êtrederetour dans le monde des vivants. Mais arrivé au bout du chemin, Orphée se retourna car iln'entendaitplusEurydiceetqu'ilpensaitêtresortidesEnfers.Mais,Orphéen'avaitpasvuqu'undesespiedsétaientrestésdanslesEnfersetilperditEurydiceàjamaisquis'évanouitdanslesEnfers.

Orphéedemeuraitinconsolabledecettedisparition.SonchanttristeexaspéralesMénadesquiledécapitèrentetilrejoignitainsisonEurydicedansleséjourdesmorts.Selonuneautreversionde la légende, Apollon, ému par le chant d'Orphée, descendit de l'Olympe pour l'emmener auFirmamentdesMusiciens.Onnelereverraplusjamais.

Lycée:

1.LePoèteamoureux:

Eurydice, lafemmed’Orphée,mordueparunserpent, luiestenlevée le jourmêmedesesnoces. Orphée est donc d’emblée un amoureuxmalheureux et un héros tragique : veuf à peinemarié.Orphée,foud’amouretdedésespoir,décided’accomplirunacteincroyablepourrécupérersabien-aimée,etd’allerauxlimitesdelaconditionhumaine,c’estpourquoicepersonnageincarnepournous l’amourplus fort que lamort, Erosplus fort queThanatos.Orphéeaccomplit donc sacatabase, sa descente aux enfers, une épreuve initiatique qu’on retrouve dans d’autresmythes:Héraclès,Thésée,Enéedescendenteuxaussiauxenfers.Nousdisons“lesenfers”,etnon l’Enfer,carilnes’agitpasdel’Enferchrétien.PourlesAnciens,lesEnferssontleroyaumedePluton/HadèsetdesafemmeProserpine/Perséphone:c’estlelieusouterrainoùvonttouslesmorts.Baignésparplusieursfleuves,lesEnferssontconstituésdeplusieursrégions,chacuneaccueillantcertainsmortsenparticulier.Ilscommuniquentaveclemonded’en-hautparcertainslieux,commelelacAverne,ausuddel’Italie.Orphéedoitsuivrelechemindesâmesdesmorts:traverserleStyxdanslabarquedunocherdesEnfers,CharonpuispasserdevantCerbère,lechienàtroistêtesetgagnerlepalaisd’Hadès/Pluton.

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Orphéechantealorspourpersuader les souverainsdesEnfersde laisser repartirEurydice.D’après lesdeuxprincipalessourcesdumythe(Virgiledans lesGéorgiques, livreIV,etOvidedanslesMétamorphoses,livreXetXI),lesâmesdesEnferssontcommotaecantu,émuesparsonchant.Commotaevientduverbemoueo,bouger: lesâmessontdoncémuesmaisaussi,ausenspropre,misesenmouvementparlechantd’Orphée.Orphéeparvientdoncàfléchirlesdieuxinfernauxparson chant, et Eurydice lui est rendue,mais à une condition, de nepas la regarder, de ne pas seretourner.Maisfinalement,ilseretourne,laregardeetlaperdànouveau.Commentl’expliquer?Les textesdivergent :pourVirgile, c’est ledestin,pourOvide lapeurdeperdre l’êtreaimé,et ledésirirrépressibledevoirEurydice.

2.Lespouvoirsdelapoésie

Quoiqu’ilensoit,Orphéeincarneégalementlespouvoirsdelapoésie,commelemontreunépisodemoinsconnudesonhistoire:saparticipationàl’expéditiondesArgonautes,racontéeparApollonios de Rhodes, au IIIème siècle avant JC, dans une épopée en grec intitulée LesArgonautiques. On y apprend qu’Orphée est le fils de lamuse Calliope,muse de l’épopée et del’éloquence,etduroideThraceEagre,laThraceétantréputéepourlasauvageriedeseshabitants.Cettedoubleoriginecontradictoiresemblepréfigurersondestin.SonascendancedivinepermetàOrphée d’avoir accès à la mémoire (Mnémosyne, en grec) de l’humanité et des dieux, savoirinaccessible au commundesmortels. Apollonios décrit également le pouvoir du chant d’Orphée,pouvoirquasi-magiquecapabled’envoûterlesélémentslesplusinsensibles,voirelesplusinertesdelacréation:lesanimaux,lesvégétauxetlesminéraux.

3.Mortetimmortalité

Enfin,lemythed’Orphéemetenévidenceleslimitesdelaconditionhumaine:lamortalité,tout en suggérant l’espoir de pouvoir dépasser ces limites par l’art. La mort d’Orphée estextrêmementviolente.Orphée,désespéréd’avoirperdupourtoujourssabien-aimée,necessedepleurer.Sonchantémeutetséduitlesfemmesthraces,maisillesméprise.Follesderage,dévoréespar lapassionet la jalousie,ellessevengentendéchiquetantsoncorps,eten ledémembrant.Ànouveau,l’amourconduitàlamort,ÉrosàThanatos.Cemotifdudémembrement(σπαραγμός)seretrouvedansplusieursmythesgrecs(Médéedémembrantsonfrère,démembrementdePenthéepar lesMénades). Il s’agirait d’un rite du culte de Dionysos : on démembre un animal dont onmangeensuitelachaircrue,peut-êtreunesorted’étapedansuncheminementinitiatiquemenantàl’immortalité.

Mais ce que racontent Virgile et Ovide, c’est que la tête d’Orphée,même après lamort,continueàappelerEurydiceetàchanter.Cemotifdelatêted’Orphéea inspirébiendesartistes,séduitsparlerapprochementdel’amouretdelamortetl’atmosphèresurnaturelledel’histoire.

Finalement, ce poète dont la tête, c’est-à-dire la bouche, continue à parler, à chanter, àproférermêmeaprèslamort,c’estlesymbolemêmedelapoésiedanssonpouvoird’immortalité:Orphée, c’est lepoètequipermetà tous lespoètesdepenserque leur chant continueraà vivreaprèsleurmort.C’estsansdoutepourcetteraisonquel’ontrouvedetrèsnombreusesréférences,plus oumoins directes, à Orphée en poésie, parfois à travers lamention de son nom, parfois àtraversl’évocationdelalyre.

Orphéeestdoncunesourced’inspirationinépuisablepourlespoètesetlesartistes,etsonmythe sert de fondation à la poésie que l’on dit “lyrique” dans les deux sens du terme :Dansl’Antiquité,uncertaintypedepoésieaccompagnéeàlalyreestdite“lyrique”,enréférenceàlalyreaveclaquelleOrphées’accompagne.Onparledepoésielyrique,deregistrelyriquelorsqu’il

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s’agitd’exprimersessentiments,notammentamoureux,commelefaisaitOrphéelorsqu’ilchantaitsonamourpourEurydice.

2. Lethéâtre Leterme«théâtre»vientdugrectheatronetsignifie«lelieuoùl'onregarde».Lethéâtreest ainsi avant tout un espace de spectacle.Né dans l'Antiquité grecque, il est devenu un genrelittérairequis'estépanouidemanièrediversifiéeenfonctiondesépoques.

1.LethéâtreantiqueLethéâtregrec Lestragédiesetcomédiesgrecques,dontlareprésentationremonteauxVIeetVesièclesavantJ.-C.,ontuneoriginereligieuse,liéeaucultedeDionysos.Lethéâtreestdoncdanssonorigineliéausacré. Cesreprésentationsontlieulorsdefêtesorganiséesparl'État.Deuxfoisparan,ellesréunissentlescitoyensautourd'unconcoursentretroisauteurssélectionnésàl'avance.Pendantlestroisjoursdecérémonies,ceux-cifontreprésenterplusieurspièceschacun.Ainsilepublicassiste-t-ilàunequinzainedereprésentations,depuislematinjusqu'aucrépuscule.Cettemanièredevoirduthéâtreestassezéloignéedecellequiestlanôtreaujourd'hui,àpartàl'occasiondecertainsfestivals. Lelieudecesreprésentationsestunédificeàcielouvert,pouvantaccueillirunpublictrèsnombreux,occupantlesgradins.Faceàluisetrouvelascène,au-dessusdelaquelleunbalconpeutvoirapparaîtrelesdieux.Ilyaégalementunefossed'orchestre,unespacecirculairedanslequelsetrouveunauteldédiéàDionysosetréservéauchœur(parconséquentsituéàlafois«avec»lesacteurs,etséparéd'eux). Lechœurestcomposéd'uncertainnombredechoreutes,quiprennentenchargelapartielyriqueduspectacle(lechant).Ilétaitaccompagnéaudépartd'unacteur(leprotagoniste)puisonenajoutadeuxautres:ledeutéragonisteetletritagoniste.Avecl'évolutionduthéâtre,lapartlyriqueadiminué,auprofitdudialogue. Àl'époque,touslesrôlessonttenuspardeshommes,portantdesmasques:levisagedel'acteurn'exprimedoncpasunepsychologienuancéeetlesnuancesdel'émotionpassentparletonetlesgestes.Lesacteursportentdestuniquescolorées,lacouleurpermettantd'aiderlesspectateursàdistinguerlesdifférentsrôles.Lespiècesgrecquessecomposentd'uncertainnombrede«moments»définis:unprologue,puisl'entréeduchœur(«parodos»),puisdesépisodescoupéspardeschantsduchœur,enfinlasortieduchœur(«exodos»). Eschyle,Sophocle,Euripidesontlesauteurstragiqueslespluscélèbres.Leursœuvressontnonseulementreprisesencoreaujourd'hui,maissontaussidessourcesd'inspirationpourcertainsdramaturgescontemporains.

Lethéâtreromain CommeàAthènes,lethéâtreromainaunedimensionreligieuse:lesreprésentationssontliéesaucultedeBacchus.CommeàAthèneségalement,ladimensionpolitiqueestprésente,puisquelethéâtresejouelorsdesJeux,oulorsdecérémoniesimportantesréunissantlepeuple.Lechant,ladanse,lamusiqueaccompagnentencoreletexte–lethéâtreestun«spectacletotal».Lesaccessoiressontplusnombreuxquedanslethéâtregrec:lerideaudescèneapparaît,lescostumessontparfoissomptueux,lamachineriesedéveloppe.Lesmasquessonttoujoursprésents. Surlascène,pasde«décor»ausensmoderne:quelquesportes,signifiantunedemeureouunpalais,etparfoisunemachineriepermettantdefaireapparaîtreundieurécitantunetirade–

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d'oùl'expression«deusexmachina».PlauteetTérenceontécritdenombreusescomédies,dontMolièreaparfoispus'inspirer.

2.LeMoyenÂgeetlaRenaissanceenFrance AuXIIIesiècle,lethéâtresejouesurlaplaceduvillageoudelaville.Lesspectateurssontdes«bourgeois»(habitantsdubourg),tandisquelescoursdesseigneurspréfèrentlesspectaclesdetournois,deballets,etc.Onpeutalorsrépartirlespiècesdethéâtreendeux«genres»:lesmystères,quireprennentdesépisodesbibliquesoudesviesdesaints,etlesfarces.AucoursdesXIVeetXVesiècles,lesspectaclesdeviennentpayants.Decefait,lethéâtresejouedeplusenplussouventdansdeslieuxclosetnonplussurlagrand-place. PeudedécorssontutilisésauMoyenÂge:onsecontenteparfoisd'écriteauxsignalantleslieux.Maislesmachineriessedéveloppent,afindecréerdes«effetsspéciaux».AumilieuduXVIesiècle,lesmystères(c'est-à-direlegenrethéâtralleplusprestigieux)sontinterdits.Eneffet,l'Égliseestimedésormaisquelafoidoitêtrel'affairedesdoctes,etnondesacteurs.Ainsi,malgréquelquesrésistances,lethéâtresombredansledéclin.

3.LeXVIIesiècle:siècleduthéâtre LeXVIIesièclevoits'amorcerplusieursnouveautés.Lemétierdecomédien,mêmes'ilestmépriséparl'Égliseetunepartdel'opinion,fascinedeplusenplus.Lesfemmespeuventquantàellesenfinmontersurscène.Enfin,en1630,lethéâtreestreconnucommeunartofficielparRichelieu.Plustard,dansladernièrepartiedusiècle,LouisXIVagiraenmécène:denombreusespiècesserontcrééesàlaCourduRoi.Cependant,leclergéestdanssamajoritéhostileauthéâtre,etconsidèrequelescomédiensdoiventêtreexcommuniés.Danscesiècledominéparleclassicisme,ladistinctionentrelesgenresthéâtrauxestnette:latragédieetlacomédieontdescaractéristiquespropres,qu'unauteursedoitderespecter(ilexistecependantquelquesformes«mêlées»:LeCid,deCorneille,estainsiunetragicomédie).Mêmesilatragédieestlegenre«noble»parexcellence,Molièredéfendraavecbeaucoupd'ardeurlacomédie,etenexploiteratouteslesressources:delafarceàla«grandecomédie»,c'est-à-diredescomédiesenvers,offrantdespersonnagesnuancés,autourdesujetsimportants Larègleditedes«troisunités»imposequelesujettraitéparunepièceaitlieuen24heures,sepassedansunseullieu,etsoituniparunecohérenceforte(onneracontepasplusieurs«histoires»àlafois).Ondoitégalementobserverlarègledebienséance:pasdesangnidescènechoquantesurscène.LesauteurslespluscélèbresdecesièclesontMolièrepourlacomédie,CorneilleetRacinepourlatragédie.

4.LeXVIIIesiècle:théâtreetLumières Les «unités», reconnues comme essentielles auXVIIesiècle car elles permettaient (selonBoileau, entre autres) de donner plus de vraisemblance aux pièces, apparaissent peu à peucommedescarcansdontlesauteurscherchentàsedéfaire.Deplus,lesphilosophesdesLumièresprennent violemment particontre le clergéet son attitude autoritaire envers le théâtre. Les«esprits libres» estiment que le théâtre est non seulementun divertissement innocent, maisaussiun moyen pédagogique:Voltaire et Diderotsoutiennent l'idée selon laquelle lareprésentation des vices et des vertus peut «éclairer» les hommes. Deux noms, en dehors des «philosophes», s'imposent dans ceXVIIIesiècle:Marivaux,etBeaumarchais. ChezMarivaux, lespersonnagesne sontplusdes types comiquesoudeshérostragiques,maisdes individusauxprisesavecunquestionnement sur leur identité.Beaumarchais,avecLeBarbierdeSévilleouLeMariagedeFigaro,donneaupersonnageduvaletuneimportancecruciale.Levaletétaitdéjàunpersonnageimportantauparavant(chezMolièreparexemple,avec

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Scapin, Sganarelle, etc.), mais il est chez Beaumarchais porteur de revendications de justice etd'égalitésociale:noussommesdansunthéâtre«pré-révolutionnaire».

5.XIXesiècle:lerefusdes«cages»AuXIXesiècle,lesrèglesduXVIIesiècle(lesunités,labienséance)sontdéfinitivementabandonnées.Lesauteursduromantismeveulentunautrethéâtre.Ilssouhaitentuntypedepiècescapabledemettreenscènel'Histoireetlepouvoir,dansunedramaturgieampleetunstylequinesoitplussoumisauxbienséances.VictorHugoparledesunitéscommed'une«cage»etdéclare,defaçonprovocatrice:«J'aidisloquécegrandniaisd'alexandrin».Danscettemouvance,onpeutégalementciterAlfreddeVignyouAlexandreDumas.Cenouveautypedepièces,nommées«dramesromantiques»,engendredevéritablescombatsentreleurspartisansetleursdétracteurs–etl'undecescombatsestrestécélèbresouslenomde«batailled'Hernani».Le25février1830,HugofaitreprésenterledramenomméHernani.Lepremiersoir,deviolentesaltercationssecouentlareprésentation.Pourtant,mêmesilapiècechoque,elles'imposeparsaforce.

6.LeXXesiècle:destendancesdiversesAuXXesiècle, le théâtre emprunte diverses voies – que les auteurs d'aujourd'hui creusent etdiversifientencore.

•Certainespiècespoursuiventdanslaveinedelacomédiedemœurs,déjàprésenteauXVIIesiècle,et qui avait connu un regain de succès à la fin duxixesiècle, avec Georges Feydeau et EugèneLabiche(auteursdevaudevilles).

•Apparaîtsimultanémentunthéâtredela«subversion»:AlfredJarry,avecUburoi,présenteunepiècefaitepourchoquer.DansunecertaineproximitéaveclemouvementDadaoulesurréalisme,ce théâtre rejette toute psychologie des personnages pour préférer unereprésentation brute,presqueabstraite,del'homme.

•AprèsAlfredJarryouAntoninArtaud,desauteurscommeEugèneIonescoouSamuelBeckett(etplusrécemmentMargueriteDuras)mettentenquestiondansleursœuvreslepersonnagethéâtral,legenredespièces,etlelangagemême.Descris,desrépliquesapparemmentdénuéesdesenssesuccèdentpourdonneruneimageàlafoisdrôleeteffrayantedel'humanité.

•Enfin(etmêmesicesdirectionsnesontpasexhaustives),lapremièremoitiéduXXesièclevoitunretourdutragique:JeanCocteau,JeanAnouilh,JeanGiraudouxreprennentdesmythesantiquescommeceluid'Œdipe,d'Antigoneoud'Orphée, touten lesmodernisant. Ilsmontrentainsid'unepartlapermanencedesinterrogationshumaines,d'autrepartlesensnouveauquel'onpeutdonnerà cesmythes, dans le contexte bouleversé de la PremièreGuerremondiale et de lamontéedesfascismes.

D’après https://www.assistancescolaire.com/eleve/1L/francais/reviser-le-cours/histoire-des-formes-theatrales-de-l-antiquite-a-nos-jours-1_fra_04

Présentation plus succincte et en images sur: http://culturehumaniste66.ac-montpellier.fr/05_ARTS_DU_SPECTACLE_VIVANT/RESSOURCES_ACCOMPAGNEMENT/textes/pdf/petite_histoire_theatre.pdf

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3. L’opéra

Le terme italien opera signifie "oeuvre". On l’appelle aussi l’art lyrique.L’opéra est une œuvre théâtralemise en musique. Ce genre musical est considéré comme unspectacle total car il réunit tous les arts (musique, texte, poésie, mise en scène, danse,chorégraphie,décors,costumes...).

L’opéraestapparuenItalie, ilyaquatresiècles.Lepremieropéraaboutiest«Orfeo»(1607)deClaudioMonteverdi.

Structuremusicale

Commeunepiècede théâtre, l’opéra sediviseenactes (3ou4engénéral) puis en scènes (plusnombreuses)quicorrespondentauxmomentsclésdel’actiondramatique.Ledécoupagedel’opéradépenddoncdutextenonpasdelamusique.

L’opéra commence toujours avec une ouverture: C’est une pièce instrumentale servantd’introductionetprésentantlesdifférentsthèmesmusicauxquiserontdéveloppésparlasuite.

LESCHANTEURS

L’Opérasanschanteurs,çaneseraitpasdel’opéra!Eneffet,cesdernierssontessentiels!Leschanteurs,toutcommelesinstruments,appartiennentchacunàun«typedevoix»quel’onclasseparpupitrequisontaunombredequatre:deuxpourlesfemmes,sopranoetaltoetdeuxpourleshommes:ténoretbasse.

Soprano

Ce pupitre est réservé aux femmes. Ce sont celles qui peuvent montrer le plus haut et doncproduireunsontrèsaigue.

Alto

Lesaltossontégalementdesfemmes.Contrairementauxsopranos,lesaltospeuventchantertrèsgravemaisnepeuventpasmonteraussihautquedessopranos.

Ténor

Nouspassonsensuite auxpupitresdeshommes.Celui de ténor est la voix laplus aiguëpour leshommes.C’estdoncceuxquipeuventchanterleplusaiguëpourdesvoixd’homme.

Basse

Lesbassessontlesvoixd’hommeslesplusgraves.Ellessonttrèsprofondesetimpressionnantes.

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Vocabulaire:UnAirestunpassagechantéparunsolistedans lequel lepersonnageseprésenteouexprimesessentiments,Tandisqu'unRécitatifestunepartieprochedesintonationsdulangageparlé,souventdialoguée,aucoursdelaquellel'actionavance.Lelivretestletextedel'opéra,écritparunlibrettiste.Unopéraestunehistoirechantée par dessolisteset deschoeursaccompagnés d’unorchestre,jouéesurscèneavecdesdécorsetdescostumes:c’estl’alliancedelamusiqueetduthéâtre.Latessitureestl'ensembledesnotes,de laplusgraveà laplusaiguë,quipeuventêtre jouéesouchantéesavecaisanceparuninstrumentouunevoix.Dans l'opéra, lechoeurjoue souvent un rôle important : il représente un groupe qui participe àl’histoireoulacommente.

Pourapprofondir:

«C’estpassorcier:danslescoulissesdel’opéra»:www.youtube.com/watch?v=kf9j4iWnixc

Ficheélèvetrèscomplète:

http://ekladata.com/w6ww_VbtvoqH4C_sVG1RYdxlqQs.pdf

Capsulepédagogique:https://www.youtube.com/watch?v=qsfJISMPwJo

Voix Tessiture Registre

FemmeSoprano AiguMezzo-sopranoMédiumAlto Grave

Homme

Ténor AiguBaryton MédiumBasse Grave

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II.L’adaptationOùjevaislanuit,JeanneDesoubeauxQuelquesthèmesprincipauxdel’adaptation:

-lemythe:touslesélémentssontprésents:lespersonnagesOrphée,Eurydice,Cerbère…;les lieux: lemondedesvivants, lesEnfers; latragédiegrecque: lesdieux, lechœur, ledestin, lesmasques…

-lamortetl’amour:indissociables:dèsleprologueOdette(Orphée)leslie«vivreundeuiletundébutd'histoired'amourenmêmetemps,c'étaitépuisant». Lamortd’Eugénie(Eurydice)survient très vite après ledébutet transforme/transporte leur coupledans lemythe.Par ailleurs,duranttoutl’acteI,ledécorestceluid’unmariage(portiquefleuri,voilesdetulle)quidevientceluid’uneprothésis(expositionducorps),etlebouquetdemariéeseradéposésurlecorpsd’Eugénie(Eurydice).

- La solituded’Orphée:sesamis laquittentetc’estseulequ’elleexprimesaplainte.«Eurydice, Eurydice ! Ombre chère, entends-moi. D'une tendre épouse entends la plainteamère.Elleinvoquelesdieux,danssoncruelémoi.Maisl'échosanspitiérépondàsaprière.»C’estseule qu’elle devra affronter la surprise, la confusion, le chagrin, la colère, et enfin la catabase(descenteauxEnfers).

- L’étrangeté: toujours entre réincarnation et cauchemar, la pièce joue sur lesconfusions:lesamisdudébutréapparaissentsouslaformedesmessagersdesdieuxdel’Acheron,de Cerbère… Leurs apparitions, parfois à la limite du burlesque, deviennent inquiétantes,menaçantes…; Eurydice, elle même, ce presque fantôme, cette presquemorte, par sa voix silointainedelanôtre,nouséchappe.

- Ledoute:celuid’Orphéeetd’Eurydice:desdieux«Dieux!Jelareverrai?»deleuramour«Ton coeur pour Eurydice est-il indifférent?», de la possibilité de se regarder/des’envisagerl’unel’autre,deleurconfiancemutuelle«Partessoupçons,cessedem'outrager.»;lequestionnementesttoujoursprésentpourchaquespectateur,spectatrice:«oùjevaislanuit?»

- Lamusique:omniprésente.Ellemarqueparelleseulelatemporalité(lemariage,lamort…),leslieux(lechantlyriquepourlesenfers,lamusiquepoppourlaréalité),lesémotions…

- Lamodernité:elleapparaîtdanslechoixdeschansons(Ex:EllealesyeuxrévolverMarc Lavoine, 1985) au début de la pièce, par les costumes (smoking et veste à paillettes…), lesaccessoires…

Lepublicestprisdanscetteconfusionentreréalitéetimaginaire,entrerêveetfiction,entrelemondedesvivantsetceluidesmorts,entreamouretdésamour,entre lapitiéet terreurde lacatharsis, entre les genres, dans tous les sensdu terme:Orphéeestune femme, lamusiqueestparfoispop,parfoislyrique,lapiècemêletragiqueetcomique,théâtreetopéra.

Précisionsdevocabulaireàapporterauxélèves:

-Apoptose:Processusphysiologiquedemortcellulaireprogrammée

-Mânes:Amesdesmorts

-Acheron:fleuvedesenfersgrecs

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III. Quelquesréférencessurlemythed’Orphée1.Sitesinternet

•https://www.weblettres.net/pedagogie/contributions/deroulementsequence2006.doc

•http://www.mediterranees.net/mythes/orphee/index.html

•http://www.maremurex.net/orphee.html

•https://www.cairn.info/revue-insistance-2006-1-page-153.htm

•https://www.greekmyths-interpretation.com/orphee-interpretation-mythologie-grecque/

• https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/67143-les-representations-du-mythe-d-orphee-du-xvie-au-xixe-siecle.pdf

•https://eduscol.education.fr/odysseum/orphee-poete-des-origines-et-fondateur-de-lorphisme

•UnsitecompletconsacréàOrphée:Orphée,unjeunehommevieuxcommel’humanité(Orphéedanslesartsplastiques:unrecensementpratiquementexhaustifdecequ’onpeuttrouverenligne.)

2.Lesoeuvres

Textesantiques:•OVIDE,lesMétamorphoses(LivreX,vers8à108)•PINDARE•VIRGILE,lesGeorgiques,livre4vers453-527notammentThéâtre:•ANOUILH,Eurydice•TENNESSEEWILLIAMS,LaDescented'Orphée(1957)Poésie:

•APOLLINAIREG.,«LaChansondumal-aimé»,Alcools,Bestiaire,lecortèged’Orphée:«LaTortue»et«Orphée»(1910)•ARAGONL.,"LeregarddeRancé",CantiqueàElsa•DUBELLAYJ.,«Quen’ai-jeencorelaharpethracienne...»,LesAntiquitésdeRome,1558•HUGOV.,«Orphée»,LaLégendedesSiècles,"GroupedesIdylles"•LABEL.,«Quandj’aperçoistonblondchef,couronnée...»,Sonnets

•NERVALG.de,«ElDesdichado»,LesChimères

•UntextedeNORGE:"XVIIOrphéebâtituneville".C’estdansLevinprofond,sectionPourlaharpe,oudans,NORGE,oeuvrespoétiques1923-1973,•RIMBAUDA.,«MaBohème»,Poésies(1870)•VALERYP.,«Orphée»,Albumdeversanciens

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Musique:•GLUCKC.W.,OrphéeetEurydiceLachorégraphiedePinaBausch.•OFFENBACH,OrphéeauxEnfers•SEGALENV.,OrphéeroiDramelyriqueréalisépouretencollaborationavecDebussy,audébutduXXesiècle.JamaismontécarDebussyn’enécrivitfinalementpaslamusique.RééditédanslesŒuvrescomplètesen«Bouquins»(R.Laffont).•MONTEVERDIC.,Orfeo,(1607)Cinéma:•CAMUSM.,OrfeunegroFilmmusicalfranco-italo-brésiliensortien1959.Palmed’orauFestivaldeCannes.(Dossiersintéressants:https://modernisationmytheorphee.wordpress.com/modernisation-du-mythe-2/le-nouvel-orphee-de-marcel-camus-orfeo-negro/http://www.lesecransterribles.com/orfeu-negro-depuis-la-colline-on-peut-voir-lenfer/53997https://www.critikat.com/actualite-cine/critique/orfeu-negro/)•COCTEAUJ.,Orphée(1950),Letestamentd’Orphée(1959)(Dossierpédagogique:https://cdn.reseau-canope.fr/archivage/valid/180265/180265-26813-34290.pdfhttp://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-cocteau/ENS-cocteau.html#orphee)

•LUMETS.,L’HommeàlapeaudeserpentAvecMarlonBrando,uneréécrituredumythed’OrphéeparTenesseeWilliams.•JacquesDEMY,Parking,avecHusterdanslerôled’Orphée

Peinturesetillustrations•COROTJ.B.,OrphéeramenantEurydicedesEnfers,1861•AtelierdeToussaintDUBREUIL(1561-1602)Orphéecharmantlesanimaux•DUFYR.,«LaTortue»et«Orphée»(1910)IllustrationduBestiaired’Apollinairedebois.•MOREAUG.,Orphée:lemidi,lechant,1886•MOREAUG.,LajeunefilleThraceportantlatêted’Orphée•PERRIERF.,OrphéedevantPlutonetProserpine,1647-1650•POUSSIN,OrphéeetEurydice,1650-1653•REHBERGF.,OrphéeetEurydice,1810•RESTOUTJ.,OrphéedescenduauxEnferspourdemanderEurydiceoulaMusique,1763•RUBENS,OrphéeetEurydice,1635-1638•SCHEFFLERA.,LaMortd’Eurydice,1814

Romansjeunesse

•ALMOND,D.,Lachansond’Orphée,GallimardJeunesse,2018

•JIMENEZ,G,Orphéel’enchanteur,Nathan,2004

•GOUDOT,M,Lesmystèresd’Orphée,Ecoledesloisirs,2003

•MONTARDRE,H.,OrphéeauxEnfers,Nathan,2021

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Bandesdessinées

•FERRY,L.,OrphéeetEurydice,Lasagessedesmythes,Glénat,2019

•KURUMADA,M.,SaintSelya(LeschevaliersduZodiaque)Manga

Ressourcesdiverses

Manuels•BertrandLacoste,1ère,2002GT1="Légended’unpoète"=DuBellay,GustaveMoreau,Rimbaud,JeanMambrino(1986)/GTcplt=récitextraitdesGéorgiquesdeVirgile,PaulValery,Nerval,Apollinaire,Boye(fin19è),Clancier2001,SartreSituations,+unlongextraitdeL’EspaceLittérairedeBlanchot(1955)GT2="Ledeuild’Orphée"=PhilippeDesportes(16è),Ronsard,Eluard;GustaveMoreau,Landon(peinture18è),Séon(peinture19è)/GTcpltnonsurOrphéemaissurledeuil=Aragon,Chateaubriand,Eluard,Mallarmé,Birot(1938),Michaux.•Hatier,Terreslittéraires1èresPages80et81:"Lemythed’Orphéeàtraverslesarts"(HDA).

BARTHES,R.,Journaldedeuil,LeSeuil,1978