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Pigiste. Le mag’ des journalistes pigistes. N°2 - Novembre 2004 2 AGENDA Le carnet de rendez-vous des jounalistes pigistes 4 MON BUREAU ET MOI Travailler et vivre dans la même pièce... 5 DOSSIER Comment vendre un article 7 PROJET Mutuelle pour pigistes Maladie & Maternité 9 PRATIQUE Internet pour les journalistes 10 L’ASSO DU MOIS Une info scientifique efficace 11 3 Q° A UN REDAC’CHEF Jean Bourdelle en direct du Journal des Maires 12 EN BREF Nouvelles publications, nominations... 14 LA VIE DE L’ASSO Les news de Profession : pigiste pages adhérents 15 PORTRAIT DE PIGISTE Philippe Pataud-Célérier 16 FOCUS Le point sur... 4 nouvelles publications JURIS’ PIGES Le bulletin de salaire 13 L e premier numéro du magazine des pigistes que nous avons mis en ligne le 5 octobre dernier a reçu de votre part un ac- cueil enthousiaste et la barre des mille lecteurs semble avoir été allègrement franchie. Ce succès, inespéré, nous conforte dans notre volonté de parvenir à modifier peu à peu la représentation que nous avons de notre propre activité. Jusqu’ici majoritairement solitaire tendance bougon, présentant parfois tous les signes cliniques de la dépression nerveuse, le jour- naliste pigiste doit maintenant procéder enfin à son “coming out”. Cartés et non cartés, nous représentons un peu moins d’un quart des journalistes en activité en France. Il y a fort à parier que la con- joncture, la structure de la pyramide des âges de la profession de journaliste, les modifications de l’organisation même des entrepri- ses, augmenteront rapidement cette proportion dans les prochaines années, peut-être jusqu’à ce que nous soyons majoritaires ? La grande œuvre que nous avons tous à mettre en chantier aujourd’hui, c’est de préparer cet avenir ensemble, faute de quoi, le développement de la pige se fera au détriment du respect de nos droits. Cela implique de faire preuve d’une solidarité nouvelle à grande échelle. Ne nous contentons plus de nos petits réseaux per- sonnels, voyons plus grand et plus loin. Essayons, autant que faire se peut, d’aider nos jeunes confrères et consœurs à démarrer, en les informant sur leurs droits, en les affranchissant rapidement quant à la difficulté de la pige mais aussi quant aux bonheurs qu’elle peut procurer, en nous battant dans les entreprises pour remplacer des coutumes douteuses par la stricte application du droit… Afin d’éviter que ces pigistes désireux de perdurer deviennent de la chair à canon économique, une main-d’œuvre corvéable à merci pour des salaires de misère. Souvenons-nous tous les jours qu’en les protégeant, nous nous protégeons aussi. C’est aussi une des mis- sions que tentera de remplir Pigiste, ce magazine dont nous vous livrons aujourd’hui, avec passion, le second numéro. Préparer l’avenir... Yann Kerveno Président de Profession : pigiste | [email protected] pigistes encartés ! Sur les 35 539 cartes attribuées en 2003, 6374 journalistes sont rémunérés à la pige. 5224 comme titulaires et 1150 comme stagiaires. (Source : www.ccijp.net) Pour faire partie des encartés 2005, n’oubliez pas de renvoyer votre dossier avant fin mars 2005 et surtout de demander dès maintenant vos attestations employeurs. Les premiers dossiers déposés à la commission, début 2005, sont traités très rapidement, contrairement à ceux envoyés «just in time». 6374

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5 DOSSIER 4 MON BUREAU ET MOI 14 LA VIE DE L’ASSO PRATIQUE PROJET EN BREF PORTRAIT DE PIGISTE L’ASSO DU MOIS 3 Q° A UN REDAC’CHEF JURIS’ PIGES Les news de Profession : pigiste Comment vendre un article Une info scientifique efficace pages adhérents Nouvelles publications, nominations... Le point sur... 4 nouvelles publications Yann Kerveno Président de Profession : pigiste | [email protected] Internet pour les journalistes Jean Bourdelle en direct du Journal des Maires

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Page 1: pigiste_02

Pigiste.Le mag’ des journalistes pigistes. N°2 - Novembre 2004

2 AGENDALe carnet de rendez-vous des jounalistes pigistes

4 MON BUREAU ET MOITravailler et vivredans la même pièce...

5 DOSSIERComment vendreun article

7PROJETMutuelle pour pigistesMaladie & Maternité

9

PRATIQUEInternet pour lesjournalistes

10

L’ASSO DU MOISUne info scientifiqueefficace

11

3 Q° A UN REDAC’CHEFJean Bourdelle en directdu Journal des Maires

12

EN BREFNouvelles publications, nominations...

14 LA VIE DE L’ASSOLes news de Profession :pigiste

pages adhérents

15

PORTRAIT DE PIGISTEPhilippe Pataud-Célérier

16 FOCUSLe point sur...4 nouvelles publications

JURIS’ PIGESLe bulletin de salaire13

Le premier numéro du magazine des pigistes que nous avons mis en ligne le 5 octobre dernier a reçu de votre part un ac-cueil enthousiaste et la barre des mille lecteurs semble avoir

été allègrement franchie. Ce succès, inespéré, nous conforte dans notre volonté de parvenir à modifier peu à peu la représentation que nous avons de notre propre activité.

Jusqu’ici majoritairement solitaire tendance bougon, présentant parfois tous les signes cliniques de la dépression nerveuse, le jour-naliste pigiste doit maintenant procéder enfin à son “coming out”. Cartés et non cartés, nous représentons un peu moins d’un quart des journalistes en activité en France. Il y a fort à parier que la con-joncture, la structure de la pyramide des âges de la profession de journaliste, les modifications de l’organisation même des entrepri-ses, augmenteront rapidement cette proportion dans les prochaines années, peut-être jusqu’à ce que nous soyons majoritaires ?

La grande œuvre que nous avons tous à mettre en chantier aujourd’hui, c’est de préparer cet avenir ensemble, faute de quoi, le développement de la pige se fera au détriment du respect de nos droits. Cela implique de faire preuve d’une solidarité nouvelle à grande échelle. Ne nous contentons plus de nos petits réseaux per-sonnels, voyons plus grand et plus loin. Essayons, autant que faire se peut, d’aider nos jeunes confrères et consœurs à démarrer, en les informant sur leurs droits, en les affranchissant rapidement quant à la difficulté de la pige mais aussi quant aux bonheurs qu’elle peut procurer, en nous battant dans les entreprises pour remplacer des coutumes douteuses par la stricte application du droit…

Afin d’éviter que ces pigistes désireux de perdurer deviennent de la chair à canon économique, une main-d’œuvre corvéable à merci pour des salaires de misère. Souvenons-nous tous les jours qu’en les protégeant, nous nous protégeons aussi. C’est aussi une des mis-sions que tentera de remplir Pigiste, ce magazine dont nous vous livrons aujourd’hui, avec passion, le second numéro.

Préparer l’avenir...

Yann KervenoPrésident de Profession : pigiste

| [email protected]

pigistes encartés ! Sur les 35 539 cartes attribuées en 2003, 6374 journalistes sont rémunérés à la pige. 5224 comme titulaires et

1150 comme stagiaires. (Source : www.ccijp.net) Pour faire partie des encartés 2005, n’oubliez pas de renvoyer votre dossier avant fin mars 2005 et surtout de demander dès maintenant vos attestations employeurs. Les premiers dossiers déposés à la commission, début 2005, sont traités très rapidement, contrairement à ceux envoyés «just in time».

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Page 2: pigiste_02

Agenda3 novembre 2004, à Toulouse | Apéros, repas et réunions ! Les pigistes toulousains orga-nisent des apéros pigistes régu-liers. Le dernier s’est déroulé le 3 novembre au Kargo, une péniche ancrée au Port Saint-Sauveur. Pour le mois de décembre, c’est un repas qui est à l’étude tandis que pour janvier, les pigistes tou-lousains planchent sur l’organisa-tion d’une réunion sur les droits de pigistes, la carte de presse, les impôts… - Contact :[email protected]

8 novembre 2004, 9h-17h30 à Lille | Forum emploiLe Club de la presse de Lille or-ganise une journée de rencontre pour permettre aux journalistes de tenter de régler une partie des problèmes qui se posent à eux. L’Urssaf, les Assedic, les impôts, l’avocat du club de la presse du Nord Pas de Calais, Médiafor, le Centre national de reclasse-ment des journalistes, les syndi-cats (SNJ, SNJ-CGT et CFDT), Audiens, la Commission de la carte seront présents dans les locaux du Club. - Contact : www.clubdelapressenpdc.org

15 novembre 2004, 19h à Paris | Apéro pigistesProfession : pigiste organise un de ses habituels apéros pigistes au café Zango (1er étage, 15 rue du Cygne, Paris 1er, entre les métros Les-Halles et Etienne-Marcel) le 15 novembre. L’occasion de se rencontrer, d’échanger trucs et astuces, expériences heureuses ou malheureuses, bref, de croiser d’autres pigistes sur Paris ! Places limitées. Réservation obligatoire pour l’apéro comme pour le dîner.Contact : [email protected]

16 novembre 2004, 10h30 à Lyon | Conf Club de la presse

Dans le cadre des journées em-plois, le Club de la presse de Lyon organise une rencontre avec des représentant de l’ANPE et des Assedic. Possibilité de prolonger les échanges à la fin de la réunion au buffet (Participation aux frais, 5 euros). - Inscriptions :04 78 37 75 45 ou par e-mail : [email protected]

23 novembre 2004, 18h30 à Bordeaux | Apéro’ pigistesLa commission pigiste du Club de la presse de Bordeaux organise un apéro’ pigistes au Coucou de Minuit, place du Palais de l’Om-brière (porte Cailhau). Le thème retenu ? “Construire une carrière de pigiste” ! Avec pour invité Georges Châtain, pigiste durant quatre décennies.Contact : www.aquipresse.com

1er décembre2004, 20h à Paris | SNJ-CGTRéunion de la section “pigistes et isolés de la région parisienne” du SNJ-CGT. Réunion tous les premiers mercredi du mois, rue Léopold-Bellan dans le 2e arron-dissement (m° Sentier). Accueil des journalistes pigistes et des journalistes en poste dans des entreprises sans section syndi-cale. Ouvertes aux syndiqués et non syndiqués, ces réunions permettent de faire le point sur l’actualité de la profession, sert de permanence juridique.Contact : [email protected] : 33 (0)1 42 36 93 46

3 décembre 2004, 18h à Marseille | Apéro pigistesSuite à l’organisation le 25 octo-bre dernier d’un premier apéro, les pigistes marsellais remettent le couvert en décembre, avec l’in-tention de pérenniser ces rendez-vous. Articulés autour d’une thé-matique précise, en l’occurence

en décembre une rencontre avec José Lenzini, pigiste chevronné, qui fut correspondant du Monde à Toulon, ces apéros se dérouleront au Club de la presse de Marseille, 53 rue Grignan, dans le sixième arrondissement. D’autres projets sont à l’étude dans la cité pho-céenne dont nous vous tiendront au courant ! - Contact :[email protected]

1er vendredi de chaque mois, 18h, La Rochelle | Apéro pi-gistesLes pigistes rochelais ont décidé de mettre en place un apéro pi-gistes récurrent, tous les premiers vendredis du mois. Comme pour l’apéro organisé le 5 novembre dernier, le rendez-vous sera don-né chaque mois à 18 heures, au Café Populaire à La Pallice.

.../...

Pigiste.Rédaction : [email protected]

Président de Profession : pigiste,directeur de publication :Yann KERVENO(06 08 49 89 54 - [email protected])

Rédacteur en chef :Christophe BELLEUVRE(06 72 70 19 01 - [email protected])

Rédaction :F. B. - Nicolas BALLOTMarie-Laure BARADEZDelphine BARRAIS - Albane CANTOJean CHABOD-SERIEISFrançoise FOUCHER - Dominique LERAYLaure LETER - Anne LEROYMarie-Jeanne MARTI - Bénédicte RALLUXavier TOUTAIN

Ont collaboré à ce numéro :Pierre Lorimy - Martine Rossard

Graphisme / maquette : Dominique Leray ([email protected])

Communication - Relations presse :Marie-Jeanne MARTI([email protected])

Editeur : Profession : pigiste (loi 1901), l’association des journalistes pigistes de la presse écrite.66, rue Labrouste, 75015 Paris.E-mail : [email protected] : http://profession.pigiste.free.fr

Toute reproduction intégrale ou partielle sans le consentement de l’auteur est strictement inter-dite - Article L 122-4 du Code de la propriété intellectuelle

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1er lundi du mois, à Nantes | Apéro pigistesLes pigistes nantais organisent chaque mois depuis la rentrée un repas destiné aux journalistes pigistes. Pour être tenu au courant de l’heure et du lieu, il suffit de rejoindre le groupe de 25 pigistes déjà existant.Contact Fabienne Proux. mél : [email protected]

Vous organisez une réunionà destination

des journalistes pigistes ?Vous organisez un apéro,

un repas ? Signalez-le nous pour qu’il

figure dans cet agenda [email protected]

Il est pourtant petit. Il ne bouge pas, reste là bien tranquillement, confortablement installé dans son combiné… Son aspect n’est pas rebutant, il est même plutôt joli ! Malgré tout, j’ai du mal à m’en approcher. Parfois, je le saisis, me faisant violence, et je commence à le re-garder longuement. J’y vais, j’y vais pas ? Et puis zut ! Ce n’est rien qu’un téléphone. Pas de quoi paniquer. Pourtant, ce maudit appareil, qui en d’autres cir-constances ne m’inspire aucun sentiment particulier, devient soudain beaucoup plus angoissant quand il s’agit d’appeler les rédactions ! Allez savoir pourquoi, cet empêcheur de tourner en rond semble me regar-der du coin de l’œil en permanence et me lance d’un ton ironique « eh ben quoi, t’as peur ? Allez, un sim-ple coup de fil et c’est fini ! ». D’un pas hésitant, une feuille et un stylo à la main, je m’avance vers lui et le saisis volontairement. Mon ventre gargouille légère-ment tandis que je passe en revue toutes les phrases d’une discussion dont je ne sais pourtant pas la tour-nure qu’elle va prendre. Alors tranquillement, sans me presser surtout, je pianote le numéro, véritable sésame d’une éventuelle collaboration. La sonnerie se fait lointaine dans ma tête, déjà toute concentrée

que je suis sur la première phrase d’accro-che. Isolée, prostrée dans un coin de l’appar-

tement, j’attends anxieusement le « bonjour » qui m’obligera à me lancer. Occupé ? Dommage me dis-je tout en poussant un cri énorme de soulagement ! Mais dire qu’il faudra recommencer dans quelques instants… Ma raison en prend un sacré coup avec ce téléphone dont je ne peux pourtant pas me passer pour travailler. Elle a beau tenter son possible pour me faire comprendre que plus j’appellerai et plus la tâche sera facile, malgré tout, la peur me tenaille déjà l’estomac à l’idée qu’en ayant fini ces quelques lignes, il va falloir saisir de nouveau ce combiné à dix-neuf touches ! Mais quand le contact a été positif, quand l’interlocuteur n’a pas coupé court en dix secondes, alors soudain, mon téléphone devient un complice inséparable… jusqu’au prochain coup de fil profes-sionnel !

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Allô... euh, je suis pigiste !

Installée depuis cinq ans en Aveyron, j’ai cessé récemment ma collaboration avec la presse locale. Participant depuis deux ans à la rédaction d’almanachs sur l’Auvergne (dont je suis originaire) et l’Aveyron, et ayant réalisé la mise à jour de l’édition aveyronnaise 2003 / 2004 du Petit Futé ainsi qu’un livre sur les recettes et les traditions auvergnates, je m’oriente naturellement aujourd’hui vers la presse tourisme, terroir et patrimoine.

Agenda

Marie-Laure Baradez | [email protected]

Convaincue que la connaissance est l’une des premières armes pour lutter contre le cancer, la Fondation Aventis, en partenariat avec l’Association des Journalistes Européens

(AEJ), a lancé le « European Cancer Media Prize 2004 ». Ce prix est ouvert à tous les journalistes européens et récompensera 3 d’entre eux pour leur article écrit sur le thème du cancer et ses traitements.

La Fondation Aventis souhaite ainsi contribuer à une meilleure information auprès du public sur les mécanismes, la prévention et la prise en charge de la maladie afin de susciter une plus grande solidarité envers les malades et leurs familles et faire évoluer le regard de la société. Les prix alloués sont de 5000 Euros, 3000 et 1000 Euros.

Plus d’informations ?

Caty Forget - Fondation Aventis46, quai de la Rapée - 75601 PARIS CEDEX 12 - FRANCE

Tél. : 33 1 55 71 09 91 - Fax : 33 1 55 71 09 90Email : [email protected]

Sanofi-AventisCancer Media Prize 2004

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bureau et moiMonCarnet de

bordDans un usuel de poche, je

retrouvai récemment une distinction éclairante : « le vo-lontariste ne part pas de la réalité pour définir les objectifs, c’est la réalité qui doit se plier à ceux-ci. Le volontaire poursuit inflexiblement des buts choisis et refuse de les abandonner. Mais ces buts ne sont pas pour autant irréalistes ». Ayant rapidement compris que sans une organisation rigoureuse de mon temps de pigiste, je n’allais jamais m’en sortir, j’ai dû choisir entre ces deux politiques.

Dans les premiers temps, j’ai donc opté pour la méthode stalino-maoïste en m’astreignant à un pro-gramme fixe et immuable. Le matin était consacré à l’intendance : écriture des mails, prises de rendez-vous, épluchage d’annonces, lecture de la presse et prospection télépho-nique. L’après-midi, je m’adonnais entièrement à l’écriture et au travail sur les dossiers. Ma plume était plus chaude après la mise en jambe du matin. A l’époque, bien habile celui qui m’aurait fait lâcher ce programme encadrant mais totale-ment inadapté aux réalités : j’y étais fermement accroché.

Peu à peu, je me suis rendu compte qu’être exigeant avec soi-même et s’imposer un cadre ne voulait pas forcément dire travailler aux forceps et perdre de l’argent par manque de rentabilité. De vo-lontariste, je suis devenu volontai-re, constatant avec amertume qu’à l’inverse des programmes quin-quennaux, la réalité des rédactions ne se pliait pas aussi facilement à ma volonté.

J’ai arrêté d’écrire le soir pour me consacrer à la prospection. Les rédactions ne sont accueillan-tes qu’en fin de journée, quand les assistantes-filtreuses ont vidé les lieux et que, seul derrière son bureau, le rédac’ chef corrige les derniers papiers de la journée. C’est désormais à ce moment que j’appelle ou que je frappe à la porte. Oubliés les « enveloppes de piges à sec » et autres « budgets bouclés » : le monsieur m’écoute. L’adaptation a du bon…

Un studio bien placé dans Paris, c’est génial ! Je

l’aime tellement cet ap-partement que j’y passe la plupart de mon temps professionnel… et privé. Et oui, comme pas mal de pigistes, je travaille à la maison et n’ai qu’une pièce. J’organise donc mon logement selon les différents moments de ma vie : version bureau ou version chaumière.

Côté rangement, c’est plutôt limité. Pourtant j’aime bien garder plein de documentation. Par manque de place, je suis obligée de trier et de jeter régulièrement mes archives, à mon grand désespoir. Je ne con-serve que le strict nécessaire et stocke un peu partout dans l’apparte-ment (ou dans ma famille, mais ce n’est pas pratique). En revanche, j’emmagasine un maximum sur le disque dur de mon ordinateur ou sur cd-roms.

La plupart du temps, je laisse mon bureau en l’état. Je ne le trans-forme que lorsque je reçois du monde. Cela permet de gagner du temps et de retrouver tout de suite mes papiers. Mais j’ai aussi un peu l’impression d’habiter « à l’usine ». Reste à cloisonner mes activités dans ma tête...

Bénédicte Rallu | [email protected]

Entre la table pour manger et le bureau, je jongle, j’alterne. Souvent je mélange les deux. Les archives, chères au journaliste, sont rares et rangées régulièrement. Pas de place pour les empile-ments intempestifs !

Où travaille le pigiste ?Comment est organisé son bureau ?Mon bureau et moi part à la découverte de son antre professionnelle…

Travailler ou vivre dans la même pièce, il faut choisir !

4 5Jean Chabod-Seiries | [email protected]

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DOSSIER VENDRE UN PAPIER

« Comment fait-on pour vendre un article ? »,

dit-il sortant de sa besace carnet et stylo, prêt à noter la recette mi-raculeuse que des pigistes vieillis-sants vont lui asséner. Serpent de mer des apéros pigistes, la ques-tion revient inlassablement. Pour la plupart de ceux qu’on appelle les indépendants, c’est là que ré-side la difficulté du métier. Pour-tant, tout comme l’on s’exerce à maîtriser les techniques de l’écri-ture journalistique, on peut ap-prendre à vendre un article à un rédacteur en chef.

Et pourquoi un journaliste ne serait-il pas un bon commercial ? Si l’on n’ose vendre alors il faut convaincre. Il n’y pas à tergiver-ser, un bon pigiste est aussi un bon vendeur, un bon communi-quant ! Comment pourrait-il en être autrement ? Sans bureau fixe, le journaliste itinérant qui parvient à vendre son papier à un rédacteur en chef qu’il ne connaît pas et qui n’a jamais attendu l’en-fant prodigue est un excellent ven-

deur ! Cassons cette chape d’hypocrisie qui consiste à

avoir peur des mots et à nous fai-re croire qu’un journaliste digne de ce nom ne s’occupe pas de cho-ses si bassement matérielles.

Avant de vendre un premier article, il va falloir ‘‘se vendre’’. A bas les rhétoriques classiques qui nous enseignent qu’il faut perdre son temps à vérifier que l’article n’a pas déjà été traité. Bien sûr il l’a déjà été ! Mais vous n’en avez que faire vu que vous êtes la per-sonne la mieux placée pour traiter le sujet. Vous êtes un spécialiste de la question, vous avez les con-tacts. Quoi, ce n’est pas tout à fait vrai ? Vous êtes journaliste. Les contacts, vous allez les avoir sous peu, dès que le rédacteur en chef sera convaincu que vous êtes un boulon vertueux dans sa mécani-que éditoriale. Il sera sans doute plus attentif à votre maîtrise de la concision qu’à l’idée soi-di-sant révolutionnaire que vous lui soumettez. Partez sur des petits papiers, sur toutes ces rubriques qui habillent un journal. Parez-vous de vos meilleurs attributs, partez à l’assaut des rédactions et essuyez vos premiers refus. On ne

risque pas sa vie.Pour travailler sur un sujet, il

n’y a pas de règle. Soit vous pré-parez un papier parce que le su-jet vous intéresse et vous démar-chez ensuite plusieurs canards soit vous collez à quelques jour-naux pour lesquels vous souhai-tez écrire. Repérez des rubriques existantes pour lesquelles la ré-daction est ouverte. L’exercice est difficile, cela s’appelle travailler. Les sujets ne tombent pas du ciel, ni des autres. Vous avez au moins un avantage sur vos confrères in-tégrés dans une rédaction : la mo-bilité. Cela consiste à aller là où ils n’ont pas le temps d’aller dans le réel, comme dans le virtuel. Ce sont autant de niches à sujets. Faites vos propres marronniers pour être sur le coup avant que l’actualité ne tombe. Non, il ne s’agit pas de partir en quête du coup ou du scoop qui fera de vous un journaliste adulé et riche mais de l’angle qui convient à tel ou tel sujet. C’est une des clés de la réussite.

(Suite au prochain numéro…)

Episode 1 : Pigiste ?un bon commercial !Tout à la fois producteur et vendeur, le pigiste est un artisan de l’information. Il doit tout à la fois avoir des idées, savoir écrire, placer ou vendre, gérer. Premier épisode d’un voyage au cœur d’une pratique ‘‘free-lance’’ du métier de journaliste.

4 5 Christophe Belleuvre | [email protected]

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Référence au petit train qui parcourait, en 1912, ses 35 km entre Pays bigouden et cap Sizun en 114 minutes, soit 18 km/h.

Je vis en Bretagne, à l’ouest du Finistère, tout au bord de la mer. Loin loin loin. Je pige essentiellement pour la presse spécialisée en

agriculture. Mes employeurs sont principalement basés à Rennes et Paris. Au minimum à deux heures et demi d’auto, voire cinq heures de train.

Aller leur rendre visite est coûteux en temps et en argent. Pour moi, la proposition de sujets se passe donc par téléphone. Ce qui suppose une préparation aussi minutieuse que pour un rendez-vous de visu. Pour démarcher un nouveau titre, je rassemble plusieurs propositions de sujets, avec un angle précis en fonction des rubriques qui pourraient les

accueillir. Entre cinq et huit sujets en fonction de l’importance de la rubrique : deux dossiers lourds et quatre à cinq sujets plus légers, plus simples à traiter. Ce sont plutôt ceux-là qui partent en premier, probablement pour me tester.

Si on me le demande, j’envoie un synopsis… que je m’empresse de rédiger car je l’ai rarement écrit à l’avance, mais comme c’était très clair dans ma tête, ça l’est forcément sur le papier. Maximum 1500 à 2000 signes. Il peut arriver qu’on me demande un CV. Dans ce cas, je double mon envoi initial par mail ou fax d’un petit courrier avec un CV bien propre, belle mise en page et en couleur.

Ensuite seulement, après la parution et si je sens que la collaboration a des chances de se poursuivre j’investi dans une rencontre : je “monte” à Paris… avec un nouveau stock de sujets dans ma besace !

Loin de Paris ?Misez sur le téléphone

Quand on vit à 600 km de Paris, avec un TGV qui joue au “train-carottes”* en fin de parcours, impossible de faire l’aller-retour à la capitale en une journée. Sauf à donner rendez-vous à son interlocuteur au café de la gare. Et de toute manière à se ruiner. Vendre un papier depuis sa région lointaine nécessite de zapper l’étape “rendez-vous”, et de miser à fond sur le téléphone.

Je n’ai qu’une courte expérience dans la pige. Un an tout juste. Je passe le plus clair de mon temps à démarcher les journaux pour de

nouvelles collaborations. Et toujours cette même appréhension en décrochant le téléphone.

« Allô ! Bonjour…» présentation, explication et persuasion. Pas facile et rien n’y fait ! Au téléphone je bredouille. Je sais qu’à l’autre bout du fil, mon correspondant sait que je ne suis pas à l’aise. La voix ne triche pas. Pourtant les sujets que je vends, je les connais sur le bout des doigts. Je les ai bossés et fouillés. J’ai déjà les contacts pour les interviews. Les synops sont dans un coin, prêts à partir par mail ou par courrier si mon interlocuteur – le rédac chef

souvent, un chef de rubrique parfois – est intéressé. Un synops c’est une vingtaine de ligne, à peine, qui définissent le sujet : l’actu, l’angle, la taille, un ou deux exemples concrets, les encadrés envisagés et, si possible, les illustrations. Le tout : dévoiler l’idée un peu mais pas trop… Cela ressemble à un jeu qui consisterait à attirer son adversaire à bonne distance puis à le convaincre d’adopter notre projet. Malheureusement pour moi ce n’est toujours pas un jeu.

Ceci dit, quand je prends du recul, je sens que la situation a évolué de manière positive. J’ai gagné en assurance et en confiance en moi. Ma voix est plus posée, mes phrases plus concises et plus claires. Je me surprends même à réussir des échanges percutants ! Reste des hésitations mais cela finit par se soigner. Non ?

Françoise Foucher | [email protected]

Vendre un papier ? Ma hantise. Ce qui pourrait être un jeu est encore une épreuve. Un défi quotidien, ou presque, que je relève non sans peine. Mais cela me permet de m’affirmer lentement et sûrement.

Delphine Barrais| [email protected]

Vendre un papier ?Un défi quotidien...

DOSSIER | VENDRE UN PAPIER

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Mercredi 20 octobre, Préfecture de police de Paris, vers 16 heures. C’est la naissance officielle de PEPS, dont le nom complet

est Association des journalistes Pigistes Ensem-ble pour la Santé . L’aventure aura pris six mois autour d’une idée simple : pourquoi ne pas créer un contrat collectif pour l’ensemble des pigistes ? Auparavant, il aura fallu jeter les bases d’une as-sociation, seul moyen pour pouvoir négocier avec un assureur un contrat « groupe » bien plus avan-tageux qu’un contrat individuel. Savez-vous com-bien de pigistes disposent vraiment d’une complé-mentaire santé ? A peine 3% (1) !

Si la plupart des groupes de presse proposent une complémentaire santé - souvent obligatoire -

à leurs salariés permanents, très peu acceptent de l’ouvrir à leurs pigistes réguliers. (Mais rien n’in-terdit aux pigistes ou/et aux délégués d’une en-treprise d’intervenir auprès de leur direction pour que celle-ci y intègre ses pigistes ou négocie son propre contrat groupe pour ses pigistes et prenne à sa charge une partie de la cotisation).

Remplacement de lunettes ou de lentilles, frais de maternité, soins dentaires, bilan de santé… ce ne sont pas les besoins qui manquent pour les pi-gistes dont plus des deux tiers voudraient pouvoir bénéficier d’une couverture santé complémentaire digne de ce nom(2).

Le choix du partenaire santé s’est porté sur Bel-lini Prevoyance, une branche d’Audiens. Parce que cet organisme paritaire gère déjà notre retraite complémentaire (ARRCO via sa branche ANEP/Bellini) et notre prévoyance obligatoires. Et qu’il s’est engagé à construire une réelle solidarité mu-tualiste de santé pour les pigistes. Le fonctionne-ment de cette complémentaire santé négociée avec Audiens reste identique aux autres mutuelles si ce n’est, pour le bénéficiaire, la nécessité d’adhérer à l’association moyennant une cotisation modique de l’ordre de 2,50 euros par an. Pourra adhérer à PEPS tout journaliste professionnel rémunéré à la pige et les journalistes permanents dont l’entrepri-se ne propose pas de contrat groupe. Audiens assu-rera la gestion de la complémentaire au quotidien. D’ici la fin de l’année, une lettre d’information ain-si qu’un numéro d’appel gratuit renseigneront tous les pigistes intéressés.

Le contrat propose pour l’instant deux options tarifaires. L’une couvre les frais de santé non (ou mal) pris en charge par la Sécurité sociale, pour un tarif très accessible de 29 euros par mois et par per-sonne. L’autre, plus généreuse, donne accès à des soins « de confort », pour un tarif plus élevé mais compétitif de 49 euros par mois et par personne. Attention : le maintien de ces tarifs modérés dé-pendra aussi de notre propre comportement. Cha-que adhérent doit se responsabiliser pour refuser les dépassements d’honoraires non justifiés, rester vigilants sur les soins et les factures.

Le club des sept. Dernier point qui intrigue certains d’entre vous : mais qui se cache derrière l’association PEPS ? Une équipe de sept pigistes, tous bénévoles. Ils s’appellent Catherine, Martine, Isabelle, Véronique, France, Patrick et Pierre, et viennent d’horizons variés, rédacteurs, rédactrices ou SR, dans la presse magazine et spécialisée. Une majorité d’entre eux connaissent bien les ques-tions sociales et les problèmes liés à notre métier, en tant que syndiqués (SNJ, SNJ-CGT, USJ-CFDT, CFTC) ou à travers d’associations comme Profes-sion: Pigiste. Pas de doute, les futurs bénéficiaires du contrat PEPS seront bien défendus !

Une Mutuellepour les pigistes ?Grâce à une équipe de sept pigistes, un contrat collectif vient d’être signé avec Bellini Pré-voyance (Audiens) pour que les journalistes pi-gistes puissent adhérer à une vraie complémen-taire santé. L’association PEPS pour « Pigistes Ensemble pour la Santé » est le souscripteur. Détails en avant première en attendant le dé-marrage en janvier.

PROJET

(1) Baromètre Credoc-CTIP (Centre des institutions de prévoyance) de juin 2004 (2) Sondage réalisé par le SNJ en 2003 auprès de 110 pigistes

Pierre Lorimy | [email protected]

Le contrat propose pour l’instant deux options tarifaires. L’une couvre les frais de santé non (ou mal) pris en charge par

la Sécurité sociale, pour 29 euros par mois. L’autre donne accès à des soins « de con-fort », pour 49 euros par mois.

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La Convention collective na-tionale des journalistes s’ap-plique à tous les journalistes

professionnels. Pigistes compris. Notamment ses clauses sur la ma-ladie et la maternité. L’article 36 prévoit « le paiement des salai-res » pendant les absences pour cause de maladie ou d’accident du travail dûment constatés par cer-tificat médical et couverts par la Sécurité sociale. La durée du main-tien du salaire varie avec l’ancien-neté dans l’entreprise. Les employeurs pourraient maintenir le salaire (calculé sur la moyenne des salaires) et se faire rembourser les indemnités journalières (IJ) de la Sécurité sociale > Voir encadré. Peu le font spontanément pour leurs pigistes. Certains complètent les IJ en versant la différence entre celles-ci et la moyenne des salai-res. Et beaucoup ne font rien. Mais combien de pigistes réclament-ils leur dû ? Le mieux est de demander aux délégués - quand ils existent - de régler la question pour l’ensemble des pigistes.En cas d’arrêt pour raison médicale, envoyez dans les 48 heures l’arrêt de travail à la Sécu et la copie à chacun de vos employeurs. Envoyez aussi à la Sécu la copie de tous vos bulletins de salaire des douze derniers mois pour qu’elle calcule votre IJ. Calculez ou demandez à la Sécu la part de votre IJ relevant de chacun de vos employeurs et réclamez à chacun le complément, éventuellement en joignant une copie du relevé de Sécu indiquant le nom-bre de jours indemnisés. Idem pour la maternité sachant que l’article 42 ne prévoit pas un minimum d’ancienneté pour le maintien du salaire mais que

la Sécu prévoit 10 mois d’affiliation minimum. La Sécurité sociale et votre employeur n’ont pas à préjuger de ce que vous auriez ou non gagné si vous n’aviez pas eu l’arrêt de travail pour raison médicale mais à vous indemniser sur la base de ce que vous avez gagné antérieurement.

Maladie, maternité...Les pigistes aussi !

Qu’ils soient intégrés ou pigis-tes, au sens de la convention collective, tous les journalistes professionnels ont droit au maintien de leur salaire en cas de maladie ou de maternité.

Sources : Convention collective Nationale de travail des journalistes. (www.legifrance.gouv.fr) et Sécurité sociale (www.ameli.fr)

Martine Rossard

Les indemnités journalières correspondent à 50 % du gain journalier pour les arrêts maladie après un délai de carence de trois jours, sous réserve d’avoir cotisé dans les six mois précédents sur un montant

au moins égal à 1015 fois le smic horaire. En cas d’accident du travail, les IJ correspondent à 60 % du salaire pour les 28 premiers jours d’arrêt et à 80 % ensuite. En cas de maternité, les IJ correspondent à l’intégralité plafonnée moins CSG et CRDS. Attention si votre (vos) employeur(s) et vous-même avez opté sur l’abattement de 30 % pour vos cotisations maladie, le gain journalier retenu ne sera que de 70 % de votre salaire réel. Donc l’employeur devra compenser la différence entre les IJ abattues et la moyenne de votre salaire. M.R.

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AJSPI ? Association des Journalistes Scientifi-ques de la Presse d’In-

formation. Née en mars 1955, elle vise à favoriser une colla-boration active chercheurs/journalistes, à faire respecter le principe du libre accès aux sources de l’information scien-tifique, ainsi qu’à faire recon-naître sa place à l’information scientifique dans tous les mé-dias généralistes. Cette asso-ciation fait partie de l’Union européenne des associations de journalistes dont elle est l’un des membres fondateurs.

Concrètement, quelles actions ? L’Ajspi propose ré-gulièrement à ses membres des visites de laboratoires, d’instituts ou de musées. Elle organise des courts séjours en France ou à l’étranger, des pe-tits-déjeuners sur des thèmes d’actualité (climat, maladies négligées…). Pour la deuxième année consécutive, elle orga-nise aussi un échange journa-liste-chercheur. Le premier suit le second sur le terrain ou dans un laboratoire avant que le second ne séjourne quelques temps dans une ré-daction. Objectif : s’immerger dans un environnement qui n’est pas familier pour com-prendre les us et coutumes de ceux que l’on côtoie si souvent. Et ces échanges font mouche ! (www.ajspi.com/echanges.html). Par ailleurs, un annuai-re qui brosse un rapide histori-que de l’association et réperto-rie les coordonnées de chaque membre est édité tous les ans.

Comment fonctionne l’asso ? Le bureau compte 9 membres qui se réunissent tous les mois. Le président est élu tous les ans lors de l’assemblée générale. Un club de l’Ajspi a été créé parallè-lement à l’association. Il re-groupe des entreprises et des organismes de recherche, qui, régulièrement en contact avec des journalistes scientifiques, souhaitent se faire connaître et mieux connaître de ses in-terlocuteurs.

Qui adhère ? Au dernier recensement : 270 journalis-tes (dont 170 pigistes) appar-tenant à tous types de médias : presse écrite, radio, télévision ou Internet.

Devenir membre de l’Ajspi : comment et com-bien ? Pour s’inscrire il faut dans un premier temps trouver deux « parrains », c’est-à-dire des journalistes déjà membres de l’association. Puis il faut envoyer au secrétariat de l’as-sociation un CV, une lettre de motivation ainsi que quelques coupures de presse. Les can-didatures sont examinées une fois par an, en janvier, lors de l ’ a s -s e m -blée générale. AG à laquelle les deux parrains doivent obliga-toirement participer pour va-lider et confirmer la demande d’inscription. Les nouveaux venus ont un statut de sta-giaire pendant un an. Le tarif annuel de l’adhésion est de : 35 euros.

Tandis qu’elle s’apprête à fêter ses 50 ans, l’AJSPI poursuit ses objectifs : améliorer les échanges chercheurs/journalistes et faire reconnaître l’information scientifique dans les médias généralistes.

Une informationscientifique efficace

Delphine Barrais | [email protected]

Qu’il semble loin le temps glorieux du Watergate, époque bénie – ou mythi-fiée – du journalisme d’investigation où deux reporters pou-

vaient faire tomber le président des Etats-Unis à la seule force de leurs investigations. Trente ans plus tard, l’Amérique paranoïaque de George W. Bush ne cesse de mettre à mal la liberté de presse, pourtant reconnue par le fameux 1er amendement de sa Constitution. Telle est la thèse, qui fait froid dans le dos de tout journaliste, défendue dans Black List.Les quinze auteurs de cet ouvrage col-lectif sont de grands journalistes amé-ricains qui ont à un moment de leur carrière été victime d’intimidations puis de censure pour avoir enquêté sur des dossiers sensibles. Chacun raconte à sa manière comment il s’est retrouvé seul, lâché par sa rédaction ou son éditeur, pour avoir osé mettre en cause l’Etat, l’armée ou, pire, un groupe in-dustriel – pas de doute, Monsanto a de beaux jours devant lui… La photogra-phie du paysage médiatique américain de ce début de 21e siècle, qui en ressort est des plus inquiétante : la liberté de la presse ne serait plus que théorique et inféodée aux pressions du pouvoir ou bien, pire encore, à celles des an-nonceurs.En dépit du talent des auteurs et des preuves accablan-tes qu’ils apportent, force est de constater que cette charge « à la Michael Moore », laisse parfois un sentiment de malaise. Il est difficile de passer outre le parti pris un peu revanchard de journalistes – injustement, cela va sans dire – censurés. L’absence de nuances dans les jugements proférés à l’encontre de l’Etat américain en ferait presque oublier qu’il s’agit de la plus grande démocratie du monde.

Lu pour vous

Black List - Kristina BORJESSON (sous la direction de) - 10/18 (Collection fait et cause) 443 pages

www.ajspi.com

8 9Nicolas Ballot

| [email protected]

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Jean Bourdelle, en dehors de vous-même, de votre rédacteur en chef ad-joint et du recours à des experts non journalistes, le Journal des Maires s’appuie uniquement sur des pigistes pour la rédaction de ses reportages. Pour quelles raisons ?

Nous sommes un magazine professionnel destiné aux élus locaux et acteurs territoriaux qui, comme nombre de ses homologues, n’a pas les moyens de financer des pos-tes de journalistes à temps complet. Le recours aux pigistes présente l’avantage de pouvoir bénéficier de compétences spécialisées mais ce n’est pas sans inconvénients. Un pigiste n’est pas toujours en phase avec la charte rédactionnelle du journal et, faute de moyens, nom-bre d’entre eux ne disposent pas des sources – réseaux relationnels, base documentaires - permettant un bon suivi de l’actualité.Quels autres types de difficul-tés rencontrez vous avec les pi-gistes ?

Pour s’assurer un revenu correct, les pigistes sont parfois obligés de travailler pour des journaux d’en-treprises, et dans ce cas il peut y avoir des conflits d’intérêt avec notre charte rédactionnelle. Pour les réduire, je conseille l’utilisation d’un pseudo. Une rédaction per-manente maîtrise mieux l’information et ses sources que les pigistes et évite de tomber dans les pièges déontologiques. Autre pro-blème, la distance entre pigistes et rédaction peut amener les pigistes à ne pas savoir ré-pondre aux attentes du rédacteur en chef.Dans l’idéal, que souhaiteriez vous ?

Mon rêve de rédacteur en chef ? Disposer d’une rédaction permanente à plein temps, correctement payée, mais l’idéal n’est pas de

ce monde ! Et je comprends l’attachement de certains pigistes à la liberté que leur procure cette manière d’exercer le métier de journa-liste. Certains en vivent même très bien. Dans les circonstances actuelles, je m’efforce de respecter la convention collective des jour-nalistes qui indique clairement que les droits des journalistes pigistes sont les mêmes que ceux des journalistes en poste, même si les difficultés d’application sont réelles. Trop de

pigistes acceptent des formes de rémunéra-tion type droits d’auteur parfois a priori at-tractives par leur montant. Outre leur carac-tère illégal, ces pratiques sont préjudiciables aux droits sociaux des pigistes, qui dans ce cas font plutôt preuve d’imprévoyance, mais aussi aux entreprises de presse respectueuses d’une convention collective avantageuse dont tous les pigistes devraient se féliciter.

Propos recueillis parXavier Toutain | [email protected]

3 questions à un rédac-chef ’ Organiser la rédaction autour d’un réseau de pigistes n’est pas sans poser des difficultés éditoriales...

Journal des MairesFondé en 1857Mensuel + lettre internet et autres publicationsPresse professionnelle, indépendant12000 abonnésTarif piges : 60 euros brut + 13ème mois et congés payésContact : Jean Bourdelle,rédacteur en chef01 42 65 58 [email protected]

« Le recours aux pigistes présente

l’avantage de pouvoir bénéfi-

cier de compéten-ces spécialisées »

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Les rédac’chef parlent aux pigistes : passage en revue de ces truculentes expressions qui vous gâchent la vie. Absurdités, questions piège : tout est permis pour que vous ne rappeliez pas. Mais vous rappellerez.

I comme Interne (Pigiste) : « Désolé Monsieur, nous ne fonctionnons qu’avec des pigistes internes. Au revoir ». Certai-nes rédactions, voire certaines agences, font travailler des pigistes exclusivement pour eux et les appellent abusivement des « internes ». Le terme n’a aucune valeur légale : il s’agit juste de vous faire comprendre que les piges dans ce canard sont « chasse gardée ». Certains journaux n’hésitent pas à rompre toute collabo-ration avec le pigiste dit « interne » si celui-ci tente d’aller piger ailleurs, ce qui est dans la nature même du pigiste. Mé-fiez-vous : si vous entendez « interne » et « prix du feuillet » dans la même phrase, c’est que le prix donné est largement infé-rieur au prix pratiqué.P comme Professionnel (Journalis-te) : si le pigiste est mal connu, c’est aussi par les rédactions. A propos d’un papier « politiquement chaud », l’un d’entre eux s’est un jour entendu dire : « Comment se fait-il que ce ne soit pas un journaliste professionnel qui ait fait ce papier ? » Beaucoup croient encore que la pige est un purgatoire pour journalistes ratés. Non ! c’est juste une des nombreuses fa-çons d’exercer le métier et il y autant de professionnels que dans les rédactions. Le code du travail (art. 761-2) précise bien que le pigiste est un « journaliste pro-fessionnel salarié ». La différence, c’est qu’aux qualités traditionnelles doivent s’ajouter des aptitudes « commerciales » pour vendre les articles. Doublement pro-fessionnels, alors ?

jargonnerie

@

Un manuel pour ne plus se prendre les pieds dans la toile ? Un exercice difficile, dont Serge Courier se tire plutôt bien. Il propose une méthode convaincante pour

augmenter l’efficacité de ses recherches sur Internet. Premier enseignement : élaborer la bonne stratégie et chercher au bon endroit. Besoin de témoignages, d’un document officiel, de chif-fres ? Faut-il se tourner vers un moteur de recherche, une base de donnée ou un annuaire spécialisé ? L’auteur nous offre son regard critique sur l’intérêt et les limites de chaque grande fa-mille d’outil. Il nous donne des pistes pour accéder au « web profond », non répertorié via les moteurs traditionnels, ou pour trouver une source de qualité sur un domaine qu’on ne maîtrise pas. Deuxième enseignement : bien utiliser les outils de recher-che. A l’aide d’exemples concrets on apprend à circonscrire in-telligemment une requête (à des documents PDF par exemple), à utiliser les bon mots clés (en fonction de la réponse qu’on at-tend et pas de la question qu’on se pose), à choisir un moteur selon ses critères de sélection des réponses (pages les plus citées

pour Google, nom-bre d’occurrence

du mot pour Altavisa, etc.) ou du nombre de pages qui y sont référencées. Troisième enseignement : vérifier ses sources. Qui a créé le site ? Suis-je bien sur le site officiel de l’organisation recherchée ? Comment faire l’inventaire des liens qui poin-tent vers le site pour situer son appartenance à un courant de pensée ? L’ouvrage est con-çu sur un mode progressif (on commence par l’histoire d’Internet, le choix d’un na-vigateur, l’organisation de son répertoire de pages web…), il est donc accessible aux surfeurs débutants. Même si on est déjà un peu aguerri, mieux vaut une lecture in ex-tenso et une pratique régulière pour assimiler parfaitement son contenu. A ranger à côté du Bescherelle.

Internet pour les journalistes

Avant de démarcher une parution on aimerait connaître ses tarifs et avoir quelques infos sur ses pratiques vis-à-vis des pigistes (délais de paiement, régularité du bulletin de salaire, respect des engagements, etc.). Grâce à la « bourse des expériences » mise en place sur le site de Solidarité Pigistes il est déjà possible d’obtenir ce type de renseignements sur une soixantaine de journaux de tous horizons. Comme son nom l’indique, le système repose sur les contributions de chacun : si les canards pour lesquels vous travaillez ne sont pas dans la liste, prenez donc 5 min pour enrichir cette précieuse base de donnée. Dans la même optique, le site met à notre

disposition des documents juridiques (convention collective, arrêtés, circulaires…), ainsi qu’un « guide d’auto défense » pour les pigistes, dont les premiers chapitres traitent de la saisine des prud’hommes, de l’inspecteur du travail, du chômage et de la carte de presse.

Web du mois :http://solidarite.pigistes.free.fr

un livre de Serge Courrier, PUF, 467 pages, 35€

Jean Chabod-Seiries | [email protected]

Laure Leter | [email protected]

Laure Leter | [email protected]

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Portraitde pigiste Il revient d’une enquête sur la

mort à Bénarès. Ces derniers temps, Philippe Pataud Célérier

a passé le strict minimum en France. Sa destination : l’Asie, comme en témoignent ses voyages à Bornéo et en Chine l’année passée. « C’est le terrain, l’observation qui m’attirent, explique t-il. A chaque fois, je pars le plus longtemps possible. J’y passe cinq mois, je traite le sujet à fond, je reviens et je le décline sur plusieurs supports. Pour moi, c’est ça la pige. »

Dix ans qu’il pratique le grand reportage comme pigiste. Initiale-ment juriste, il rentre en 1993 dans un groupe de presse spécialisé dans les technologies de l’information (Ajour). « Au début, lorsqu’on n’est pas encore journaliste, on ne peut pas ven-dre de l’info mais on peut vendre sa connaissance. Donc je vendais des piges juridiques puis, peu à peu, j’en suis venu à d’autres sujets. » Durant ces années, il pige et écrit des études sur les nouvelles techno dont la matière première se retrouve dans différentes publications : Courrier Cadres, La Recherche, Soft et micro, etc.

Puis la coupure. Un an en Nouvelle Guinée, l’écriture d’un récit de voyage multimédia, les allers-re-tours à l’Ecole des Hautes études en Sciences sociales et enfin les premiers articles dans une presse plus géné-raliste : Le Monde Diplomatique, Enjeux-Les Echos, Tribal Arts ou Air France Magazine. Mais la presse est frustrante. « Elle impose une grille de lecture idéologique qui va à re-bours de la réalité du terrain et de l’humilité qu’il nous enseigne. » En 1999, le pas est franchi avec la créa-tion du premier magazine documen-

taire multimédia, Globe-Mémoire, un trimestriel de grand reportage. Il en est le co-fondateur et le rédacteur en chef. Hélas, après quatre numéros et 32.000 exemplaires diffusés, Globe-Mémoire disparaît, « sapé par la dif-fusion ». Philippe n’a pas pour autant abandonné la pige qu’il poursuit aujourd’hui dans une logique plus di-versifiée : l’édition, le documentaire, la photo…

La plus-value du pigiste. Ce grand voyageur aux yeux rieurs a une idée très précise du métier de journaliste et plus encore de la pratique de la pige : « je crois qu’il y a deux types de pigistes : il y a ceux qui courent

après le flux in-formationnel, qui vendent de l’info au détail et qui sont en concurrence directe avec les journalistes intégrés. Et puis il y a ceux qui sont

toujours en décalage par rapport à l’actualité ; pour eux, le risque est plus grand d’être mal payés voire de ne pas arriver à vendre. Mais quelle satisfaction donne cette liberté ! » Le salaire de l’indépendance de Philippe, c’est un peu plus que le SMIC. Mais les destinations vers lesquelles il part sont peu coûteuses et le gain d’un voyage de plusieurs mois en Inde est autant professionnel… qu’humain. « L’atout de la pige, c’est d’offrir ce contenu très décalé. Sur le journa-liste intégré, on a l’avantage de pou-voir partir plus longtemps, de dire moins de bêtises ; sur le correspon-dant, celui de la liberté de parole. » La sacro-sainte règle du « tout actu » vient d’en prendre un coup…

Ses conseils. - Dès le départ, ne lais-ser aucune ambiguïté sur la rémunération

- Personne n’étant indispensable, ne pas se faire oublier. Et toujours rester dans la légèreté : la gravité en-nuie les interlocuteurs !

- Avoir les idées parfai-tement claires quant à son sujet : si le journal veut modifier quelque chose, vous serez tou-jours cohérent.

Jean Chabod-Seiries | [email protected]

Philippe Pataud Célérier, 40 ansPratique la pige depuis dix ansSon créneau : le grand reportageSes credos : temps et décalage

« ... le risque est plus grand d’être mal payés voire de ne pas arriver à vendre. Mais quelle satisfaction donne cette liberté ! »

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Le journaliste pigiste est un journaliste professionnel s’il a pour occupation « principale, régulière et rétribuée, l’exercice

de sa profession dans une ou plusieurs publications quotidiennes ou périodiques ou dans une ou plusieurs agences de presse ou dans une ou plusieurs entreprises de communication audiovisuelle » et qu’il en tire le principal de ses ressources (article L. 761-2 du Code du tra-vail). A ce titre, il doit bénéficier de toutes les dispositions et de tous les avantages prévus par la convention collective nationale de travail des journalistes (CCNTJ).

Les mentions qui doivent obligatoirement figurer sur le bulletin de paye sont les suivantes :- Les renseignements relatifs à l’employeur : nom de l’établissement, adresse, numéro d’Urssaf, numéro de Siret, code APE (si l’employeur est inscrit au répertoire national des entreprises et des établisse-ments).- Les renseignements relatifs au salarié : nom, adresse, emploi (jour-naliste), qualification (rédacteur, photographe...) avec éventuelle-ment l’ajout du terme «pigiste». - La mention de la convention collective des journalistes. - Les dates de la période de travail et de la paie.- Le montant de la pige brute. - Le prorata de congés payés et le treizième mois s’ils sont payés men-suellement (sinon, ils figureront sur la feuille de paie du mois de juin pour les congés payés, sur celle du mois de janvier suivant pour le treizième mois). - La prime d’ancienneté lorsqu’elle est due. La date d’entrée dans le journal, qui sert de fondement à son calcul, doit figurer sur le bulletin de paye.- Les cotisations obligatoires : Sécurité sociale, Assedic, Anep-pigistes (caisse de retraite complémentaire spécifique). - Les contributions CRDS, CSG.- La part patronale des cotisations sociales.

Le délai légal pour faire rectifier les erreurs ou omissions sur un bulletin de salaire est de 5 ans. Si certaines mentions obligatoires n’apparaissent pas, le pigiste est en droit de saisir l’inspection du tra-vail, laquelle n’a pas à dévoiler l’identité du demandeur.

Juris’PigesLe bulletin de salaire«Toute convention par laquelle une entreprise de presse s’as-sure, moyennant rémunération, le concours d’un journaliste pro-fessionnel, est présumée être un contrat de travail ». En applica-tion de ce principe, le journaliste pigiste doit recevoir une fiche de paie comprenant les mentions obligatoires et les cotisations habituelles pour tout journaliste salarié. Petit rappel.

A consulter sur www.legifrance.gouv.fr :- La CCNTJ, rubrique « conventions collectives » n°3136. - Les articles L 761-1 à L 761-16 du Code du Travail, rubrique Codes.

- L’arrêt de la Cour de Cassation du 18 juillet 2001, rubriques « la juris-prudence nationale » et « des juridictions judiciaires », n° de décision 99-44594.

Laure Leter | [email protected]

Le 13ème mois - article 25 CCNTJ

Il est dû à compter de trois col-laborations dans l’année ou dès que le salaire atteint au moins trois fois le montant minimum fixé par les barèmes de la forme de presse considérée. Le 13ème mois est égal à 1/12ème des salai-res perçus au cours de l’année civile, congés payés inclus (mais hors 13ème mois). Il est versé dans le courant du mois de jan-vier de l’année suivante.

Les congés payés - article 31 CCNTJ

Ils sont dus dès la première collaboration. Leur montant est calculé sur la base du 1/10ème de la rémunération perçue du 1er juin de l’année précédente au 31 mai de l’année en cours, congés payés inclus (hors 13ème mois). Ils sont généralement versés dans le courant du mois de juin. A noter : Il arrive souvent que les congés payés et le 13ème mois soient calculés et versés men-suellement sur chaque bulletin de pige. Dans ce cas le pigiste perd la part correspondant à 1/12ème et 1/10ème des congés payés de l’année précédente. Il ne faut pas hésiter à réclamer ce complément.

La prime d’ancienneté - article 23 et 24 CCNTJ

Rarement versée en pratique, elle fait pourtant partie des avantages reconnus aux journa-listes par la convention collecti-ve. Elle est calculée en fonction deux critères qui peuvent se cumuler: 1/ L’ancienneté dans la profes-sion en qualité de journaliste professionnel, soit 3 % du sa-laire pour 5 ans d’exercice, 6 % pour 10 ans, 9 % pour 15 ans, 11 % pour 20 ans.L’ancienneté dans la profession est le temps pendant lequel le journaliste a exercé effective-ment son métier. Dans un arrêt du 18 juillet 2001 la Cour de Cassation a jugé qu’elle ne pou-vait résulter du seul fait de la détention de la carte profession-nelle (Editions Charles Massin c/ Jean-François Baron). 2/ L’ancienneté dans l’entre-prise en qualité de journaliste professionnel, soit 2 % pour 5 ans de présence, 4 % pour 10 ans, 6 % pour 15 ans, 9 % pour 20 ans. 12 13

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Prix minimum (I) : accord chez Liaisons. 50 euros le feuillet (plus treizième mois et congés payés et les primes d’an-cienneté), c’est le barème mini-mum arraché de haute lutte par les syndicats au sein du groupe Liaisons après des négociations ouvertes… En 2001. Cet accord, promis puis dénoncé par la di-rection, a finalement été signé en juillet après une grève ras-le-bol d’une journée sur différents motifs largement suivie par le personnel permanent et par des pigistes. Les deux titres les plus mauvais payeurs du groupe, le Journal de la marine marchande et Carrosserie, disposent toutefois d’un échéancier pour atteindre ce niveau de rémunération au 1er janvier 2006. (Source SNJ)

Prix minimum (II). Les négo-ciations pour des barèmes mini-mums de pige avec les syndicats patronaux de presse périodique progressent… Doucement. LE SP-PMO (presse magazine et d’opi-nion) a clarifié son tarif en faisant passer son barème à la ligne (d’un nombre de signes non précisé) à un tarif au feuillet à 47,50 euros (hors congés payés et 13e mois) et les négociations se poursuivent. Les négociations sont rompues à la FNPS (presse spécialisée) après une proposition patronale à 35 euros le feuillet, refusée par tous les syndicats. (Source SNJ)

Prix minimum (III). Barèmes et ancienneté. Les négociations se poursuivent au Syndicat de la presse magazine et d’information (Emap, Hachette, Prisma etc). Aujourd’hui le SPMI nous propo-se d’instaurer deux barèmes mi-nima, de 50 euros le feuillet pour des magazines à plus de 100 000 exemplaires et de 30 euros le

feuillet pour des magazines à moins de 100 000 ex.Le SPMI refuse toute reconnais-sance de l’ancienneté dans l’en-treprise pour les journalistes pigistes. Et pour contourner le paiement de la prime d’ancienne-té dans l’entreprise prévue par la convention collective, il propose l’instauration d’une prime d’an-cienneté unique cumulée pour les pigistes, de 5 %, 10 %, 15 % et 20 % pour 5, 10, 15 et 20 années d’ancienneté dans la profession (carte de presse).Enfin le SPMI préconise le paie-ment en pige uniquement pour les métiers où le temps de travail ne peut pas être comptabilisé. Les syndicats refusent toute concession sur les primes d’an-cienneté. Quant à la proposition du barème minima à 30 euros le feuillet, à ce tarif le journa-liste pigiste devra faire plus de 40 feuillets par mois pour toucher un sa-laire équivalent du salaire minimum d’un journaliste en poste dans la rédaction. Mais le stakhanovisme est rarement compati-ble avec la qualité du travail. Alors on réfléchit à une con-tre-proposition.(source SNJ-CGT)

Formation à la pige. En collabo-ration avec Pro-fession : pigiste, ESJ-Médias lance cette année deux

sessions de formations réservées aux journalistes pigistes. Ces deux modules prévus à Montpellier, (Être un pigiste efficace -1, 2 et 3 décembre 2004, puis Pigiste force de proposition 21, 22 et 23 mars 2005) s’adressent aux journalis-tes pigistes débutants (premier module) ou désirant compléter leur expérience (second module). La formation s’attarde notam-ment sur l’organisation du travail du journaliste pigiste, ses droits et devoirs… Prix : 450 euros.Renseignements et inscriptions : [email protected] http://www.esj-lille.fr Tél. : 04 67 65 67 97

Vie de l’association

Pied à pied.Il est parfois utile de piquer une bonne colère face à nos employeurs comme en

témoigne cette aventure récente de deux journalistes pigistes d’un quotidien dépar-temental du Massif Central. Découvrant que ni les congés payés, ni le 13e mois, ni la men-tion à la convention collective de journalistes ne figuraient sur leur bulletin de salaire, sans même parler des remboursements de frais ki-lométriques au barème” correspondant” elles ont organisé une réunion avec les autres pigis-tes du journal. Une fois d’accord, rendez-vous fut pris avec la direction, moment fort houleux et désagréable soldé par un échec et un conflit. Sans lâcher le morceau pour autant, nos deux consœurs se sont ensuite tournées vers les mé-canismes démocratiques de l’entreprise en con-tactant les délégués du personnel. À la réunion suivante, les frais kilométriques ont été revalo-risés, tandis qu’un peu plus tard, c’est une dis-cussion avec le rédacteur en chef du journal en question qui a débloqué la situation pour le 13e mois et les congés payés. Il aura fallu quelques mois pour obtenir ces résultats, mais de l’aveu de nos deux consœurs, suite à cette alerte, les délégués syndicaux et délégués du personnel se penchent aujourd’hui avec plus d’attention sur le traitement des pigistes au sein de l’en-treprise. (Source Profession : pigiste) 14

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En brefSupplément junior. Quand le Nouvel’Obs s’adresse au plus petit, il le fait en pensant aux parents, Paris Obs Junior accom-pagne désormais l’hebdomadai-re, les 1er jeudi du mois, via un supplément de 36 pages. Nouvel Obs Junior – édactio Hos Sé – Tel. 01 44 76 92 30

Nominations. Muriel Picard est la nouvelle rédactrice en chef de Femme Actuelle, le seul fémi-nin rivalisant avec le tirage de la presse télé. Elle remplace Maryse Bonnet promue directrice édito-riale.

Contribuables en colère. Comment éviter de payer sa taxe d’habitation, Éducation natio-nale : le grand gaspillage, Sarko : Quel Culot… L’Association « Les contribuables associés » au cri de Trop d’impôt diffuse un trimes-triel de 64 pages tiré à 100.000 exemplaires ayant pour sujet l’actualité du citoyen et du fisc. Le Cri du contribuable | Rédacteur en chef : Eric Emry. Tél : 01 42 21 16 24 - [email protected]

Nouvelle formule. Nouveau format et nouvelle mise en page pour le magazine Midi Olympi-que diffusé le 1er lundi de chaque mois en supplément de l’hebdo-madaire du même nom.

Nouveaux titre Santé-So-cial. La Gazette Santé-Social est une nouvelle revue éditée dans le sillon de la Gazette des communes et dont l’objectif est de s’adresser à la fois aux professionnels de la santé et du social afin de leur fournir les informations et les outils pour les aider à mieux se connaître et à mieux travailler ensemble. Le titre fonctionne avec des pigistes et les propositions sont étudiées par le rédacteur en chef adjoint Philippe Polliée-Sperry. La Gazette Santé Social | rédac-teur en chef : Frédéric ValetouxGroupe Moniteur - Tél. : 01.40.13.30.30 - Fax :

01.40.26.04.01

PiloteTtime. Inutile de cher-cher à savoir quelle est le rythme de diffusion du mythique ma-gazine Pilote, il n’y en a pas. Pour Noël, il réapparaît dans les kiosques. Les 164 pages d’un pa-pier luxueux lui faisant presque atteindre le demi-kilo modifient l’aspect d’un support périodique en lui offrant les habits d’un ca-deau de Noël. Pilote, 164 pages, 7 €

A pied ou à vélo. 70 000 exemplaires du Sport Vélo et 60.000 de Footing Magazine viennent compléter l’offre Sport du catalogue expansif du groupe Entreprendre-Robert Laffont. Les rédacteurs en chef de ces deux nouveaux bimestriels sont respectivement, Guy Caput et Claude Corse.

L’empire suisse. Après la Suis-se, le titre l’Empire débarque en France et propose sur 64 pages de comprendre à partir d’en-quêtes, reportages, analyses nos cousins américains. Pour donner le ton, la une du n°1 titre une citation du nouveau président des États-Unis : « Si nous étions en dictature, les choses seraient plus simples, du moment que ce serait moi le dictateur ». L’Empire, 4 numéros par ans, Tél: +33.1.42.74.28.00www.empire-americain.com

Lifestyle mag. Les filles qui font du surf ont leur magazine Girl Power, il est aussi accessible à celles qui désirent en adopter le lifestyle. Matos, accessoires, wear, événements font les prin-cipaux sujets d’une rédaction exclusivement féminine. Ce nou-veau mensuel est édité par Nivéa-les (Snowsurf, Wind Surf Neige, Skieur Magazine, Freestyler, Big Bike,- Montagnes Magazine…). Vendu au format poche, il con-tient 124 pages articulées en 2 grandes parties : - un dossier pédago, trips et portraits et pour le deuxième numéro, un dossier maillots de bain et beachwear.Rédactrice en chef, Sandra Stavo-Debauge - 6, rue Irvoy - 38000

Grenoble - FranceTél : 33 (0)4 76 70 54 11www. niveales.com

Minotaure, nouvelle formu-le. Le tout jeune bimestriel de « L’autre regard sur l’actualité » a fait sa révolution en douceur, son numéro d’automne s’articule autour de trois rubriques univers Pouvoirs, réflexion et recherche ainsi qu’un dossier consacré à la présidentielle aux États-Unis. Rédacteur en chef – Michel Eltchaninoff – 01 70 75 37 60 - www.leminautore.org

1er news magazine informa-tique. Actualités, enquêtes et dossier et « perso » sont devenus les trois grands axes de la nou-velle formule remaniée de l’heb-domadaire 01 informatique. Fini la rigueur des rubriques, place à ces trois balises définissant la logique éditoriale du « premier news magazine professionnel » selon son directeur de publica-tion. Le 01 informatique relooké au format news joue la complé-mentarité avec le portail 01net.com qui a lui aussi subi un lifting. 01 Informatique | Rédacteur en chef : Frédéric Simottel. Groupe Test ( Micro Achat, 01 réseaux, L’Ordinateur individuel, Univers Mac…) Tél. 01 44 25 32 78

Net Live, nouveau titre.Pa-trick Scherer est le rédacteur en chef de Net Live, nouveau titre du Groupe Test dont la sortie est prévue pour le 18 novembre. Ce magazine a pour ambition de dresser l’inventaire des nou-veautés liées à Internet. Outre l’actualité des produits, le mag s’intéressera aux usages du web et pousse la singularité en inau-gurant une rubrique people dans un mag informatique ! Net Live

Nominations. Reynald Fléchaux est le nouveau rédac-teur en chef de l’hebdomadaire « Le Monde informatique ». Le Monde Informatique | Tél : 01 41 97 61 94

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Un fé-minin pour les mamans. Après Infobébés et Infocrè-che, Osiris Press sort le dernier volet de sa trilogie : Fille ou Garçon ? Un maga-zine qui « répond à toutes les questions des futures mamans ». Ce féminin version maman à la mise en page zen proposant des infos conso, psycho, bien être, beauté, mode, s’adresse à un lec-torat potentiel de 760 000 futu-res mamans. L’idée est de sortir du format « guide grossesse » pour offrir aux lectrices un ma-gazine plus « joyeux » et intuitif. La rédaction, essentiellement féminine, est ouverte aux propo-sitions de piges. L’expérience de l’accouchement pour les pigistes est un plus, mais pas une obli-gation. Les jeunes papas jour-nalistes peuvent eux aussi faire part de leur expérience. Pour le moment, le titre n’a pas de rédacteur en chef. Le directeur d’édition, Georges Bartoli assure l’intérim en synergie avec Olivier Blottiere, rédacteur en chef des titres Infobébés et Infoscréches. Le trimestriel tiré à 300 000 exemplaires a l’ambition de devenir bimestriel et parie déjà sur des numéros hors série. Le premier d’entre eux sortira en janvier avec le prochain numéro. A noter que la distribution en kiosque et complétée par une présence dans les structures spécialisées (Crèches, maternité, pédiatre…)Fille ou Garçon - Osiris Presse - 33-35 rue de Chazelles 75017 ParisTél. 01 47 66 92 00 Fax : 01 47 66 11 34

Le Bi-mag en deux ti-tres. Après avoir ra-cheté DBM Médias, éditrice des 672 000 exemplaires de consu-mer mag pour les chaînes de vidéos club Actua Vi-déo, Vidéo Futur, et Cinébank, regroupé les titres Sonovision et Vidéo Broadcast sous une même entité, régionalisé à Lyon et Lille le city magazine gratuit A nous Paris, Roularta Media France vient de lancer via Studio Press une nou-velle formule du magazine Stu-dio. Accompagné d’un DVD de 90 minutes contenant des inter-views exclusives de réalisateurs et d’acteurs, des documents, rencontres, bandes-annonces et même un court métrage, le men-suel s’est refait une beauté en reformatant sa maquette. Sous le giron du groupe depuis mars 2004, la rédaction de Studio est installée à St Ouen où sont re-groupés les activités « Musiques et sons » : Guitar Part, Guitar Collector, Guitare Classique, Re-cording, Radikal, Pianiste, HiFi Vidéo Home Cinéma, Prestige Audio Vidéo, Sonovision et le tout nouveau Rock Wanted. Ce nouveau titre consacré au rock et ses dérivés folk et pop est un

bi-mag accompagné d’un DVD. Réalisé par Studio Presse (filiale de Roularta France) . Studio | Jean-Pierre Lavoignat, directeur de la rédactionRoularta France : 01 41 66 62 00

Musique eclectiq. « Tout lec-teur de mu-sique est un collaborateur en puissance », Frédéric Goaty s’est appropriée la maxime de son rédac-teur en chef à Jazz Maga-zine, Philippe Carles pour faire son magazine. Muziq est son bébé, 50 pages de liberté éditoriale inspirées du supplé-ment Tangentiel vendu avec Jazz Magazine. Trimestriel, ce sup-port cherche à rendre curieux les lecteurs mélomanes en décloi-sonnant les styles. Tout y traité : rock, soul, pop, funk, électro, hip hop, reggae… Le magazine anglais Mojo a servi de source d’inspiration au rédacteur en chef qui avoue sans complexe le côté garage du dans la construc-tion du numéro 1. . Les colla-borateurs doivent être inspirés, passionnés, curieux. L’objectif est de trouver un lectorat per-mettant de passer au rythme bimestriel, voir mensuel. Muziq | Rédacteur en chef : Frédéric Goaty - Tel. 01 49 53 08 30

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