photographies soudanaises · « photoquai », musée du quai branly, du 22 septembre au 22...

13
La galerie Clémentine de la Féronnière, partenaire du musée quai Branly dans le cadre de Photoquai, présente l’exposition « Photographies soudanaises », du 8 au 22 novembre 2011. L’exposition présente presque un siècle de production des photographes du collectif Elnour, fondé par Claude Iverné en 2003. Au total dix photographes soudanais, des portraitistes aux opérateurs du régime en passant par de rares indépendants et bien sûr les travaux que Claude Iverné mènent depuis 1998 sur ce territoire. Parmi eux, Rashid Mahdi (Nord-Soudan, 1923-2008) nous conte une société inattendue des années 1940 à 1970, immortalisée à travers l’élaboration de son protocole technique unique et très sophistiqué de réalisation de portraits en studio dont témoignent les vintages exposés. Les portraits récents en extérieur de Richard Lokiden Wani (Sud-Soudan, 1974-) offrent, quant à eux, une vision humaniste contemporaine du Sud, désormais indépendant. Actualités simultanées : « Photoquai », musée du quai Branly, du 22 septembre au 22 novembre, 222, rue de l’Université, Paris 7. Exposition « Rashid Mahdi, the Gifted Man », Centre culturel d’Égypte, du 2 au 11 novembre, 111, boulevard Saint-Michel, Paris 6. Rétrospective de Rashid Mahdi et conférence de Claude Iverné le 2 novembre, 18h. « Elnour, lumières soudanaises », Galerie Flatterville, du 10 au 25 novembre 2011, 24, passage des Petites-Écuries, Paris 10. Exposition multimédia et conférence de Claude Iverné le 17 novembre, 19h. Contact : Clémentine de la Féronnière [email protected] Tél. : 06 50 06 98 68 www.galerieclementinedelaferonniere.fr Toutes les photographies sont créditées : nom du photographe/Elnour Visuels pour la presse disponibles sur demande Photographies soudanaises DOSSIER DE PRESSE 8 NOVEMBRE 2011 AU 22 NOVEMBRE 2011 EXPOSITION DU LUNDI AU SAMEDI, DE 11 HEURES À 19 HEURES Vernissage public : mardi 8 novembre de 18h00 à 22h00 Vernissage presse : mardi 8 novembre de 16h00 à 18h00 Conférences : mercredi 9 novembre à 14h30 : « Rashid Mahdi », par Claude Iverné vendredi 11 novembre à 16h : « Histoire de la photographie au Soudan », par Claude Iverné 12, rue Guénégaud - 75006 Paris www.galerieclementinedelaferonniere.fr

Upload: others

Post on 30-Jun-2020

2 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

La galerie Clémentine de la Féronnière, partenaire du musée quai Branly dans le cadre de Photoquai, présente l’exposition « Photographies soudanaises », du 8 au 22 novembre 2011.

L’exposition présente presque un siècle de production des photographes du collectif Elnour, fondé par Claude Iverné en 2003.

Au total dix photographes soudanais, des portraitistes aux opérateurs du régime en passant par de rares indépendants et bien sûr les travaux que Claude Iverné mènent depuis 1998 sur ce territoire.

Parmi eux, Rashid Mahdi (Nord-Soudan, 1923-2008) nous conte une société inattendue des années 1940 à 1970, immortalisée à travers l’élaboration de son protocole technique unique et très sophistiqué de réalisation de portraits en studio dont témoignent les vintages exposés.

Les portraits récents en extérieur de Richard Lokiden Wani (Sud-Soudan, 1974-) offrent, quant à eux, une vision humaniste contemporaine du Sud, désormais indépendant.

Actualités simultanées : « Photoquai », musée du quai Branly, du 22 septembre au 22 novembre, 222, rue de l’Université, Paris 7. Exposition « Rashid Mahdi, the Gifted Man », Centre culturel d’Égypte, du 2 au 11 novembre, 111, boulevard Saint-Michel, Paris 6. Rétrospective de Rashid Mahdi et conférence de Claude Iverné le 2 novembre, 18h.« Elnour, lumières soudanaises », Galerie Flatterville, du 10 au 25 novembre 2011, 24, passage des Petites-Écuries, Paris 10. Exposition multimédia et conférence de Claude Iverné le 17 novembre, 19h.

Contact :Clémentine de la Féronnière

[email protected]él. : 06 50 06 98 68

www.galerieclementinedelaferonniere.fr

Toutes les photographies sont créditées : nom du photographe/Elnour

Visuels pour la presse disponibles sur demande

Photographies soudanaisesDOSSIER DE PRESSE

8 N O V E M B R E 2 0 1 1 A U 2 2 N O V E M B R E 2 0 1 1

E X P O S I T I O N D U L U N D I A U S A M E D I , D E 1 1 H E U R E S À 1 9 H E U R E S

Vernissage public : mardi 8 novembre de 18h00 à 22h00Vernissage presse : mardi 8 novembre de 16h00 à 18h00

Conférences :mercredi 9 novembre à 14h30 : « Rashid Mahdi », par Claude Ivernévendredi 11 novembre à 16h : « Histoire de la photographie au Soudan », par Claude Iverné

12, rue Guénégaud - 75006 Paris

www.galerieclementinedelaferonniere.fr

CLAUDE IVERNÉNé en 1963, Claude Iverné vit et travaille à Paris et au Soudan. Formé à l’école de la pho-tographie de mode à Paris, Londres et New-York auprès des grands noms de l’image, il prend son indépendance par le portrait. Iverné travaille principalement à la chambre ou en moyen format, d’emblée en noir et blanc, sauf si la couleur au lieu de perturber, enrichit le propos. Indifférent aux effets et styles, et au tumulte, il applique intuitivement sa juste dis-tance, celle de la perspective de l’œil humain, la lenteur, et, à la longue s’il en est, pour seule valeur de signature, l’emprunte ténue de l’ob-servateur. Iverné cultive l’éloge de la banalité comme édification du réel. En 1998, il entre-prend un travail documentaire sur les traces d’une ancienne piste transsaharienne, dans le désert libyen du Kordofan et Darfour, qui relie l’Égypte et le Soudan, « Darb al Arab’in » (« la piste des quarante jours »). Il y découvre un peuple à l’histoire complexe et un pays bai-gné de diverses influences, loin des clichés occidentaux que nous connaissons. Il apprend l’arabe et entreprend un long et minutieux travail documentaire sur ce territoire, ses so-ciétés et annales. C’est dans cette démarche qu’il découvre les photographes présentées ici, qu’il réunit en 2003 en fondant Elnour (« la lu-mière »). Sa connaissance inédite du Soudan et particulièrement du Darfour, est appréciée de nombreuses institutions, qui font régulièrement appel à lui pour des expositions et conférences.

Halte du Rhada sur la piste des quarante jours, désert libyque, Soudan, janvier 2002.Épreuve argentique, 40 x 50 cm.

Famille Adjak, tribu nomade arabe Shenabla, Kordofan-Nord, août 2001. Épreuve argentique, 40 x 50 cm.

Village de Nitil, Monts Nouba, Kordofan-Sud, octobre 2004.Épreuve argentique, 40 x 50 cm.

Chien Talisman, village de Toshka, territoire sukkot, Nord-Soudan, février 2001.Épreuve argentique, 50 x 40 cm.

Amna Adjak, tribu nomade arabe Shenabla, Kordofan-Nord,août 2001. Épreuve argentique 50 x 40 cm.

E X P O S I T I O N S ( S É L E C T I O N ) Rencontres d’Arles projection Fnac, Arles, 2002Nations Unies, Khartoum 2002Maison des Métallos, Paris, 2003Galerie 123, Londres 2004Centre culturel français, Khartoum 2004Musée Royal de Mariemont, Belgique, 2007Visa pour l’image (projection), Perpignan, 2007Centre culturel d’Égypte, Paris, 2010Lauréat du prix 3P, 2004Commissaire de l’exposition « Soudan », Rencontres internationales de Bamako, 2005.

Rashid Mahdi (Nord-Soudan, 1923-2008) débute la photographie au sortir de la Se-conde guerre mondiale alors qu’il occupait un emploi de menuisier pour la compagnie des chemins de fer, réalisant ses premiers portraits à l’extérieur, en lumière du jour, devant un drap, avec une chambre photographique en bois, directement sur papier. Il s’équipe vite de ma-tériel plus moderne et répond aux demandes de portraits de groupes. Féru d’apprentissage, il commande ses produits mais aussi des manuels directement à Londres. En 1952, il répond à l’invitation du manager de Kodak au Caire, démissionne peu après de la compagnie des chemins de fer et ouvre son premier studio en 1957. Il appliquera dès lors le fruit de ses recherches esthétiques et techniques per-sonnelles tout au long de sa vie : maquillage, décors, lumières, retouches du négatif, étalon-nage, coloriage du tirage… Ses images pré-cises et raffinées révèlent une société notam-ment bourgeoise du Nord. Dès 1960, Rashid défend ses idées avec le cinéma, plus prompt à décrire la condition sociale de son peuple. Il signera 5 films documentaires-fictions, qu’il projettera à ses frais en créant un cinéma ambulant, en annexe d’une imprimerie et d’un laboratoire. Rares sont les photographes afri-cains à avoir joui d’une notoriété locale, au point d’être interviewé à la radio, la télévision et la presse écrite. Mis à mal par les derniers ré-gimes, Rashid Mahdi cesse définitivement de travailler en 1998, se réfugie chez lui et dans le silence jusqu’à sa mort en 2008.

E X P O S I T I O N SRencontres internationales de Bamako, 2005 Africultures, Paris 2005 Centrale Électrique, Bruxelles 2007 Confluences, Paris 2007 Fez 2009 Centre culturel Égyptien, Paris 2010

RASHID MAHDI

Portrait peint, 3 juillet 1972.Vintage, épreuve argentique réalisée et coloriée par Rashid Mahdi, exemplaire unique, 21,3 x 15,3 cm.

Militaires soudanais en tenue de parade, 6 septembre 1969.Vintage, épreuve argentique par Rashid Mahdi, un seul exemplaire connu, 18 x 24 cm.

Trois vainqueurs d’une course à pied, circa 1960.Vintage, épreuve argentique par Rashid Mahdi, un seul exemplaire connu, 24,7 x 18 cm.

RICHARD LOKIDEN WANI« Le photographe devrait avoir une liberté totale… avec la paix… peut-être… »

Né en 1974, Richard Lokiden est de la tribu Koukou, du village de Kejikeji, sur la fron-tière de l’Ouganda et du Soudan. Formé par des évangélistes de Juba, capitale du Sud-Soudan désormais indépendant, Richard se promène dans la rue appareil en bandoulière. Ses clients lui demandent un portrait dans la rue, devant leur maison, en solo, en couple, en famille, puis ils achètent le tirage. Ses portraits sont pris systématiquement en pied, dans le décor de la rencontre, souvent au flash en plein jour. On devine qu’il s’y passe autre chose qu’une simple pose, le sujet photographié semble presque se confier à un ami. L’observation des images de Richard révèle à la fois la complexité du pays et en même temps, une douceur intemporelle semble y traduire la paix et l’insouciance dont les habitants du Sud rêvent depuis trois générations.

E X P O S I T I O N SRencontres internationales de Bamako, 2005 Africultures, Paris 2005 A.F.D, Paris 2006 Gaborone, Ghana 2006 Centrale Électrique, Bruxelles 2007 Confluences, Paris 2007 Accra, Ghana, 2009

Double à vélo, Juba, circa 2000. Épreuve numérique, 24 x 18 cm.

Footballeur, Juba, circa 2000Épreuve numérique, 18 x 13 cm

Fille à vélo, Juba, circa 2000.Épreuve numérique, 18 x 13 cm.

Couple, Juba, circa 2000.Épreuve numérique, 18 x 13 cm.

Femme scarifiée de la tribu Mundari,Juba, circa 2000.Épreuve numérique, 18 x 13 cm.

Avec Leni Riefenstahl lors du tournage dans les monts Nouba, circa 1962. Épreuve argentique moderne, 30 x 40 cm

Arrivée d’une femme britanique à l’aéroport de Kharthoum, circa 1955. Épreuve argentique moderne, 30 x 30 cm.

Jeune femme de la tribu Shilluk, État du Nil Bleu, circa 1950.Épreuve argentique moderne, 30 x 30 cm.

GADALLA GUBARA« L’image est une arme subtile »

Gadalla Gubara est né en 1920. Alors qu’il travaille dans les offices de propagande britannique au Soudan de 1946 à 1950, il comprend très vite le pouvoir de l’image. Il part étudier le cinéma à Chypre et en Califor-nie. Il se met à son compte dès son retour et connaît un certain succès dans le documen-taire tout en vivant de photographies publici-taires. Les clichés personnels de « Gad’s » ne sont jamais gratuits : cruels pour ses détrac-teurs, efficaces pour les riches entreprises, affectueux pour ses amis et proches. Il sait profiter, sans s’attacher, et va même jusqu’à caricaturer ses hôtes et mécènes. Il garde sa liberté et se réserve le droit de changer d’avis. Beaucoup de ses images tournent le dos à l’évènement, le raconte par les cou-lisses, ou de biais. Surtout connu pour ses films souvent interdits par le régime, aimé de la bourgeoisie, il continue jusqu’à sa mort en 2008, âgé et aveugle d’avoir trop ouvert les yeux, à voyager seul en bus dans la ville, pour garder le contact avec « son petit peuple » qui ne le connaît plus.

E X P O S I T I O N SRencontres internationales de Bamako, 2005 Centrale Électrique, Bruxelles 2007

Parade du premier anniversaire de l’accession au pouvoir du Général Nimeiri, Nyala, Darfour, 25 octobre 1970.Épreuve argentique moderne (2005), 30 x 30 cm.

Parade du premier anniversaire de l’accession au pouvoir du Général Nimeiri, Nyala, Darfour, 25 octobre 1970.Épreuve argentique moderne (2005), 30 x 30 cm.

MOHAMED ABDARASSUL YOUNIS KHALIL« J’ai gagné un concours en Europe…à la photokina… vers 1975… avec l’image des deux chevaux cabrés face à face… »

Né en 1927 au Darfour, Mohamed Abda-rassul fut le premier photographe du gou-vernement soudanais en formation, un an avant l’indépendance. Il opéra d’abord pour le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères avec lesquels il parcourut la pla-nète. Plus tard dans l’antenne de sa propre région au Darfour, il intègre la puissante en-treprise de production photographique d’état créée par Gaffar Nimeri. Ses clichés retra-cent les politiques de tous les régimes suc-cessifs jusqu’à sa retraite en 1995. Il occupe toujours un bureau aux Archives. Mohamed défend deux fiertés : avoir photographié le départ du dernier soldat anglais du Darfour en 1956 et l’éternelle beauté de ses filles.

E X P O S I T I O N SRencontres internationales de Bamako, 2005 Centrale Électrique, Bruxelles 2007

Multiautoportrait 2, 1993.Épreuve argentique moderne (2000), 60 x 90 cm.

MADANI GAHORY« Ce qui m’intéresse… c’est de tout faire à la prise de vue… tout sur le négatif… direct ! les possibilités sont immenses… j’aime travailler les surimpressions… sépa-rer les couleurs… juste pour voir… »

Né en 1949, Madani Gahory est autodidacte. Directeur artistique du journal El Yom, il a ensuite passé deux ans en Arabie Saoudite. À son retour, il monte un collectif de photo-graphes, organise des expositions et travaille comme salarié dans la presse.Autodidacte, il investit le peu de répit que lui laissent ses commandes de presse dans la recherche de prouesses techniques. Ses pairs vantent sa folie créative et généreuse. Beaucoup d’entre eux accrochent ses images chez eux et dans leur propre studio. Tous ont goûté à la douce hospitalité de sa demeure au bord du Nil.

E X P O S I T I O N SRencontres internationales de Bamako, 2005 Africultures, Paris 2005 A.F.D, Paris 2006 Centrale Électrique, Bruxelles 2007 Confluences, Paris 2007

Multiautoportrait 1, 1993.Épreuve argentique moderne (2000), 60 x 90 cm.

Multiportrait de la fille de Gahory, 1994.Vintage, épreuve argentique par Gahory, 20,4 x 39 cm.

FOUAD HAMZA TIBIN« Un poète sait prendre une bonne photo »

Né en 1952, Fouad Hamza Tibin débute la vie professionnelle en 1963, et monte seul son propre studio, le second de la ville d’El Obeid, le « Studio Mwahib » Il développe un style particulier en concurrence avec celui de son ami Mohamed Yahia Issa, également au moyen format, avec élégance épurée, fonds unis, poses glamoureuses et lumières tra-vaillées. Poète et membre de l’association des écrivains d’El Obeid depuis 1975, Fouad manie toujours la rime à la plume alors qu’il ne photographie plus depuis dix ans. Le coût d’une pratique de qualité, noir et blanc au grand format, l’a découragé, et les codes de l’image contemporaine, selon lui dénués de savoir-faire, ont eu raison de sa passion. Il nourrit aujourd’hui sa famille avec un com-merce de pièces détachées automobiles.

E X P O S I T I O N SRencontres internationales de Bamako, 2005 Centrale Électrique, Bruxelles 2007

Femme Soleil, circa 1970.Épreuve argentique moderne (2005), 40 x 40 cm.

Portrait.Épreuve argentique moderne (2005), 40 x 40 cm.

Portrait de femme aux fleurs sur fond peint.Épreuve argentique moderne, 24 x 24 cm.

Portrait de femme aux fleurs sur fond peint.Épreuve argentique moderne 24 x 24 cm.

OSMAN HAMID KHALIFAOsman Hamid Khalifa est l’un des rares opé-rateurs nomades et indépendants. Il passait de studio en studio proposer ses services d’opérateur et de laborantin aux studios de tout le pays. On retrouve exactement les mêmes motifs de fonds peints dans les ar-chives de plusieurs d’entre eux. Sa trace se perd à El Obeid, où il travailla par intermit-tence dans les années 1970-1980.

E X P O S I T I O N SRencontres internationales de Bamako, 2005 Centrale Électrique, Bruxelles 2007

ABBAS HABIBALLA ADBULATIF« Je n’écris pas… la photo pour moi c’est plus fort… les mots… les mots… on ne les voit pas les mots ! »

Né le 1er janvier 1950/52, Abbas Habiballa suit la formation de photographe du minis-tère de la culture et de l’information à Khar-toum pendant deux ou trois ans.Employé d’État, il photographie les événe-ments officiels selon les critères officiels, mais y ajoute presque toujours une critique en filigrane, juste légèrement décalé. Ses cadrages offrent une lecture du contexte, un détail en donne le ton, parfois même le son et l’odeur.Passionné, il prolonge son métier chez lui, audacieusement, utilisant le flash en plein soleil comme de nuit. Il offre un rare point de vue sur la vie quotidienne soudanaise, resti-tue l’image de sa société et la place qu’il y occupe : celle d’un marginal privilégié, doué pour vivre. Ses portraits de famille, de société, restituent à travers son objectif la poétique prose de sa vie.

E X P O S I T I O N SRencontres internationales de Bamako, 2005 Centrale Électrique, Bruxelles 2007

Danseurs.Épreuve argentique moderne (2005), 40 x 40 cm.

Visite du gouverneur à un rassemblement nomade.Épreuve argentique moderne (2005), 40 x 40 cm.

Autoportrait sur fond peint par Abbas.Épreuve argentique moderne (2005), 40 x 40 cm.

MOHAMED YAHIA ISSA« La valeur de l’image c’est le moment où tu la fais… »

Né en 1952, à El Obeid (État du Kordofan), il commence la photographie à onze ans, fas-ciné par l’image et le laboratoire. En 1964, il devient apprenti au Studio du Kordofan, auprès de son oncle, et lui succédera aux commandes. Il ouvrira plus tard son propre studio, le Studio Arouss el Rimal (qui signi-fie « épouse des sables »), dans cette même ville d’El Obeid où Fouad Hamza Tibin ouvrira également un second studio. Comme lui, ses images racontent l’époque où l’on venait de loin pour vivre les soirées de Karthoum, et où El Obeid était une ville animée de clients grecs, libanais, syriens ou égyptiens…Après l’Inghaz, Mohamed Yahia, comme ses pairs, a dû adapter sa production à l’idéolo-gie en vigueur. Du moyen format, il passe au 24 x 36, bon marché et adapté à sa nouvelle clientèle, essentiellement issue désormais de la classe populaire. Les poses deviennent sérieuses, les femmes moins nombreuses s’y présentent désormais voilées pour des pho-tographies d’identités.

E X P O S I T I O N SMaison des Métallos, Paris 2003 Loudun 2004 Rencontres internationales de Bamako, 2005 Centrale Électrique, Bruxelles 2007 Rio 2007

Femme au chapeau, circa 1975.Épreuve argentique moderne (2005), 40 x 40 cm.

Deux jeunes femmes en jupe, circa 1970.Épreuve argentique moderne (2005), 40 x 40 cm.

Visite de la reine Elisabeth, 8 février 1965.Épreuve argentique moderne (2005), 40 x 40 cm.

DJOUA« Rien n’existe en dehors des studios et du régime… »

Né en 1957 au Sud-Darfour, diplômé de gestion, Djoua commence la photographie en 1968. Dans les années 1980, frappé par l’état de son pays, il photographie en militant, sensible à la condition des enfants… Lors des premiers jours de l’Inghaz (« le sauve-tage », nom donné au coup d’état du colonel Omar el-Bechir), il photographie pour le gou-vernement, mais de biais, les jeunes recrues « volontaires » des forces de défenses po-pulaires. Puis il abandonne la photographie pour la télévision et la radio, se convertissant au document, sur un registre ethnologique et linguistique. La photographie telle qu’il la pratiquait était pour lui devenue impossible.

E X P O S I T I O N SRencontres internationales de Bamako, 2005 Centrale Électrique, Bruxelles 2007

Jeune volontaire des forces de défenses populaires lors du coup d’état « le sauvetage » par le colonel Omar el-Bechir, Nyala, Darfour, juillet 1989. Épreuve argentique moderne, 60 x 90 cm.

AHMED OMAR ADDOWNé en 1953 à Port-Soudan, dans l’Est du Soudan, il poursuit en 1971 la gestion du stu-dio paternel. Pendant la famine de 1986, il opère un recensement pour le gouverneur de l’État de la Mer rouge. Comme la plupart des photographes locaux, il travaille pour l’État, enregistrant les faits et gestes côté pouvoir, avec un regard cependant indépendant. À l’arrivée au pouvoir d’Omar el-Bechir en 1989, il est sollicité par le gouverneur pour prendre des clichés du défilé des forces de défense populaires. Sur les murs de son stu-dio, seules deux photographies de cette série trônent dans leurs cadres dorés rococo, ca-ractéristiques des codes de présentation de photographies au Soudan. L’arrivée de la té-lévision raréfie son activité de rapporteur, qui cantonne désormais son activité aux portraits.

E X P O S I T I O N SRencontres internationales de Bamako, 2005 Centrale Électrique, Bruxelles 2007

Défilé des forces de défenses populaires section hommes, lors du coup d’état « le sauvetage » par le colonel Omar el-Bechir, Port-Soudan, juillet 1989.Vintage, épreuve argentique, 24 x 30 cm, encadrée par l’auteur.

Défilé des forces de défenses populaires section femmes, lors du coup d’état « le sauvetage » par le colonel Omar el-Bechir, Port-Soudan, juillet 1989.Vintage, épreuve argentique, 24 x 30 cm. Encadrée par l’auteur.