R E P O N S E S P H I L I P S

29 janvier 2007

1 – L’extinction de l’analogique, mode d’emploi

1.1 Les bénéfices de l’arrêt de la diffusion analog ique

L’extinction de la diffusion terrestre analogique visant à un dividende numérique est prévue par la loi sur la TV du futur de mars 2007. Nous ne voyons donc aucune nécessité à rajouter des commentaires sur le sujet.

1.2 Le lien entre l’extinction de l’analogique et l ’extension de la TNT

Philips est fortement favorable à ce que le dividende numérique dégagé par l’extinction de l’analogique profite à l’audiovisuel dans son ensemble : radio numérique, TMP, et bien entendu TNT via la TVHD, les chaînes locales, mais aussi le son 5.1 et la qualité d’image grâce aux gains de bande passante. L’extension de la TNT permet de préparer les foyers par l’initialisation d’un parc de récepteurs de TV numériques. Mais cela devrait également être l’occasion de prendre en compte le fait que de nombreux foyers n’ont pas le choix de ce mode de réception, du fait de l’absence de cette ressource dans certains immeubles, y compris dans les zones déjà couvertes.

1.3 L’arrêt des diffusions hertziennes analogiques en Europe

Si la migration analogique-numérique de certaines régions d'Allemagne peut être prise comme référence, sa valeur d'exemple sera limitée par la faible audience sur le réseau terrestre comparée à celle d'un pays comme la France. L'Angleterre est certainement le pays qui pourrait être pris en référence compte tenu du lancement de la télévision numérique depuis plus de 9 années et d'une audience très importante sur le réseau de télévision terrestre. Le régulateur, les éditeurs, les fabricants, les distributeurs, les installateurs et d'une façon générale tous les acteurs des industries concernées sont actifs à travers des organismes tels que l'Ofcom, le DTG et les organisations professionnelles pour organiser et faciliter le développement de la télévision numérique qui arrive dans la phase très active d'extinction de la télévision analogique. Les phases de déploiement ont été documentées par les différents organismes puis analysés dans de nombreux rapports, ce qui constitue une expérience précieuse et qui reste facilement accessible.

2 – Les schémas possibles pour l’extinction

2.1 Les réseaux numérique et analogique de la télév ision

Le problème de l’information de la partie non « numériquement éduquée» de la population devrait guider toutes les actions. De nombreux foyers demeurent encore à l’écart de la révolution numérique et l’analogique hertzien constitue la seule ressource dont ils disposent depuis plusieurs générations.

Dans les dernières zones couvertes par la TNT, nous pensons qu’il faut effectivement une très courte période de double diffusion, mais cela nécessitera une ambitieuse phase d’information et de préparation préalable du public. Sinon, les utilisateurs mis devant le fait accompli devront remplacer ou adapter très rapidement leurs équipements. Les téléviseurs sont concernés mais également les très nombreux enregistreurs analogiques.

Les plates-formes ‘câble’ et ADSL sont des modèles payants qui nécessitent la souscription d’abonnements. La TNT par voie satellite via le bouquet TNTSat nécessite l’installation d’une parabole et l’achat d’un pack certifié avec carte d’accès dont les droits sont limités dans le temps. Dans un souci d’égalité et afin de garantir le libre accès à la télévision numérique pour tous, Philips est plutôt favorable à la TNT hertzienne en remplacement de la télévision analogique qui est la seule aujourd’hui librement accessible au plus grand nombre.

La création d’un multiplex de continuité de service au niveau local - sur une période limitée - en préalable à l’arrêt des fréquences analogiques permettrait au public de s’équiper progressivement, ce qui permettrait de minimiser la pression provoquée par une extinction brutale.

Nous sommes en faveur d’une extinction par plaques car cela permettrait de limiter les difficultés dans le cas de plaques régionales à problèmes, c’est à dire celles concernées par des réceptions difficiles aux frontières ou celles situées sur des zones géographiques vallonnées. Cela nécessite la concentration des ressources techniques et humaines sur une plaque plutôt que sur l'intégralité du territoire.

2.2.3 Troisième étape : la migration vers le plan n umérique final

Il y a un intérêt dans la mesure où la partie de la population qui migrera en dernier (au moment de l'extinction de l'analogique et quelle que soit la zone concernée) sera probablement la plus résistante à l'accès aux nouvelles technologies. Ce qui veut dire qu’il serait contre productif de leur imposer un scanning général quelque temps après l’arrêt de l’analogique.

2.3 La mise en œuvre opérationnelle

2.3.1 Le principe d’une chaîne « relais »

Tout dispositif permettant une communication plus étendue nous semble de nature à favoriser la migration de la partie de la population qui reste à l’écart de la révolution numérique.

Les contributeurs peuvent désigner les chaînes qui leur semblent les plus à même de jouer l’un de ces deux rôles. Ce scénario ne peut être envisagé qu’à la condition que la double diffusion soit effective, ou qu’un multiplex de continuité de service soit en place. Dans le cas contraire, la gêne ainsi créée pourrait donner une image négative de la migration vers la TNT, ce qui ne ferait qu’accroître les résistances.

2.3.2 Les problèmes liés au pilotage

Cette question concerne les opérateurs techniques

2.3.3 La définition des phases d’extinction

Les contributeurs peuvent se prononcer sur la propo sition de définir des phases d’extinction en fonction des décrochages régionaux de la chaîne Fra nce 3. Il nous semble que les critères principaux devraient être : - état du parc d'antennes (attention toutefois à la problématique des réseaux câblés qui ne pratiquent pas correctement les services antenne). - facilité d'extinction dans les zones à forte concentration urbaine (ressources techniques plus étoffées, zones géographiques moins problématiques…). - état du taux d'équipement des ménages en dispositif de réception TNT (idTV, set top box ,enregistreur TNT intégré). - le critère régional est effectivement pertinent si support des équipes techniques du mux R1 (France Télévision).

Cette question concerne les opérateurs techniques. Cela étant nous considérons plus logique d’éteindre les plaques selon un schéma Ouest vers Est en fonction du taux d'équipement des ménages en équipement de réception.

Cette question concerne les opérateurs techniques.

2.4 Le calendrier de l’arrêt de l’analogique

Les contributeurs sont invités à préciser les dates des grands événements audiovisuels attendus qu’il faudrait éviter. Les périodes les plus creuses en terme de consommation télévisuelle (vacances d'été…) semblent les plus favorables. Les périodes précédant les grands évènements sportifs sont à éviter, tout comme les périodes de rentrée et de fêtes (Noël…).

2.5 Le choix de la première phase

Les contributeurs peuvent indiquer la démarche qui les a conduits à ce choix. • un dispositif d’accompagnement à l’égard de certaines catégories de

personnes, impliquant, le cas échéant, une aide financière. Cette question concerne les opérateurs techniques.

3- L’accompagnement

3.1 Les modalités d’information du public

La réussite du processus d’extinction de l’analogique ne pourra pas se réaliser dans de bonnes conditions sans obtenir l’adhésion du public. Et le seul moyen d’y parvenir est effectivement d’engager des actions pédagogiques pour informer mais aussi expliquer et justifier ce processus.

3.1.1 La campagne de communication à l’échelon nati onal

Bien entendu, il est indispensable que les pouvoirs publics s’engagent. Ils peuvent le faire via les chaînes de TV et de radio nationales, en mettant bien en avant les bénéfices consommateurs et les modifications des équipements des particuliers. Le groupement TNTous pourrait également s’associer à cette démarche. Au sein de la vie locale, les mairies pourraient également servir de relais d’information

vers certaines catégories de la population.

Il sera nécessaire de démarrer une campagne nationale didactique au moins trois mois avant le début de la première extinction (TV, radio, presse…) et la prolonger ensuite au niveau régional au fur et à mesure des extinctions. En fonction de l’actualité des extinctions, la campagne nationale devra être bien entendu répétée.

3.1.2 La campagne de communication à l’échelon loca l

Voir réponses aux questions 20 er 22. L’habitat collectif Une part importante de la population vit dans un ha bitat collectif. Pour ces foyers, la réception de la télévision est gérée collectivement, soit par câ ble, soit par une antenne râteau collective.

Les pouvoirs publics devront veiller à imposer strictement un respect des conditions d'application du service antenne. En particulier, les populations habitant les logements collectifs devront avoir la possibilité d'accéder à l'ensemble des multiplex de la TNT sur leur prise antenne, sans avoir pour cela à souscrire d’abonnement. Les offres payantes devraient rester optionnelles. Ceci devrait faire partie intégrante du plan d’extension de la TNT, et c’est dans ce sens que la communication vers les gestionnaires d’immeubles collectifs devrait être orientée.

Oui, et c’est où là les mairies pourraient jouer un rôle essentiel au niveau local.

Voir notre position exprimée dans les réponses aux questions 6 et 25. La TV analogique ne peut pas être remplacée par des offres payantes, et donc le lien évoqué ci-dessus n’est pas, de notre point de vue, envisageable.

La diffusion des MUX TNT sur AB3 ayant été abandonnée au profit de la solution TNTSat - qui nécessite l’achat d’un équipement de réception dédié - nous considérons que le sujet est clos, même s’il s'agit d'une mise en concurrence de 2 moyens de réception qui ne nous paraît pas pertinent (voir réponse à la question 6).

Ces questions concernent les opérateurs câble.

La prise en compte des évolutions successives du pl an de fréquences

Oui, à partir du moment ou le Conseil préconisera une extinction de l'analogique en même temps que le changement de plan de fréquence, ce que nous souhaiterions. Une seule campagne sera nécessaire pour à la fois prévenir de l’extinction, pour les personnes non équipées, et de la nécessité de réinstaller les équipements déjà en place. Il conviendra surtout de mettre l'accent sur les conséquences de l'opération (écrans noirs…) ainsi que sur ses modalités, plus que sur les explications justificatives.

Oui, en s’appuyant sur l’assistance aux téléspectateurs suite aux réaménagements analogiques qui existe aujourd’hui. Une base de données régulièrement mise à jour et facilement accessible sur le net à tous les professionnels semble également indispensable.

Voir réponse du syndicat Simavelec qui représente les antennistes.

Les dispositifs définis dans les spécifications des récepteurs concernent la mise à jour des plans de service en mode veille. Pour introduire une mise à jour dynamique il faudrait que le profil de signalisation soit géré en France par un organisme centralisateur opérationnel (problème de la NIT non gérée correctement). Ce n’est pas le cas, ce qui rend les équipements de réception potentiellement sensibles aux erreurs de diffusion. D’un autre côté, l’extension des capacités en bande passante allouées à ATH pour couvrir des besoins éventuels devrait être envisagée.

3.2 Le dispositif d’accompagnement

� 3.2.1 Le fonds de soutien

Voir réponse à la question 6. De notre point de vue, le focus devrait être porté sur la TNT dans la mesure où c’est là que l’impact est le plus important et le plus contraignant pour les utilisateurs et la profession. Il s’agit de remplacer la TV analogique, librement accessible à tous aujourd’hui, par la Télévision Numérique Terrestre. Il convient donc de faire la séparation entre les réseaux payants privés et les réseaux « free to air ». Voir également la réponse à la question 25 sur les antennes collectives.

3.2.2 Un éventuel dispositif d’aide

Comme nous l’avons évoqué en réponse à la question 4, le dispositif d’accompagnement devrait être concentré sur la partie non « numériquement éduquée» de la population. De nombreux foyers demeurent encore à l’écart de la révolution numérique et l’analogique hertzien constitue la seule ressource dont ils disposent depuis plusieurs générations.

Cette question concerne les autorités.

3.3 Les relais du plan d’arrêt de l’analogique aupr ès des téléspectateurs

3.3.1 Les collectivités locales et le tissu associa tif

Cette question concerne les pouvoirs publics et les collectivités locales

3.3.2 Les chaînes

Il paraît évident que les éditeurs doivent constituer le principal relais de transmission des informations vers le public, au vu de leur position privilégiée dans ce processus. Autant que le volume, les moments de diffusion de l’information (prime time…) sont

essentiels pour toucher le plus grand nombre et augmenter l’impact.

Les chaînes locales et les décrochages régionaux de France 3 devraient permettre d’atteindre le public au cœur des territoires concernés en diffusant des informations beaucoup plus précises et spécifiques que ne pourraient le faire les chaînes nationales.

Le traitement de la télévision payante analogique

L’arrêt de la chaîne privée payante Canal+ et son remplacement par la version TNT chez ses abonnés constitue un processus autant commercial que technique que Philips n’a pas vocation à commenter.

Le cas des télévisions locales

Les chaînes locales analogiques devraient migrer vers le numérique en même temps que les chaînes nationales sur les plaques concernées. Et bien entendu, elles devraient constituer une courroie de transmission privilégiée vers le public, car elles sont en prise directe avec l’actualité et la vie des régions.

3.3.3 Les professionnels

Pour ces 2 questions, voir les réponses du syndicat Simavelec qui représente les antennistes.

Le groupement Télévision Numérique pour Tous pourrait jouer un rôle. De même que les constructeurs qui, dans le cadre de la formation aux vendeurs, pourraient déployer bon nombre d’informations sur l’arrêt de l’analogique. La presse spécialisée et professionnelle peuvent également y contribuer.

Cette question concerne les pouvoirs publics.

3.4 La préparation et le suivi de l’opération

Une plaque pilote devra être sélectionnée, mais cette opération n'aura de sens que si l'arrêt de l'analogique sur cette plaque est effectif. Cette opération doit impliquer tous les acteurs de la TV numérique, et également impliquer les exécutifs régionaux et locaux.

- Prise en compte du critère de complexité technique (zones aux frontières), ainsi que topographique

- Densité de population et configuration de l'habitat - Le fait de prendre en compte le taux d'équipement est aussi un critère

déterminant. - Taux limité (prise en compte des risques max) ou taux acceptable (moins de

tension).

Trois propositions de scénario :

- Facile : plaque de Rennes / Brest (allumage de la TNT précoce, pas de frontières, densité de population limitée mais représentative, support technique sur place (TDF , France Télécom, CCETT , Thomson …CSA), accès facile pour support technique et organisation de banc de test…

- Difficulté moyenne : plaque IDF (obstacle de l'hétérogénéité de l'habitat, forte densité de population, présence de nombreuses exploitations de câblo-opérateurs ayant un impact sur la connexion antenne, difficulté de réception de R1 due au mauvais dimensionnement du SFN …).

- Difficile : plaque alsacienne : allumage de la TNT récent, d'où taux d'équipement des ménages faible, présence de signaux extra-nationaux (Luxembourg, Suisse, Allemagne…), configuration topologique (vallonnement), densité de population moyenne, égalité territoriale (désavantage par rapport aux zones de l'Ouest)

La connaissance du parc

La prise en compte du parc ADSL et câble payant n’est pas souhaitable pour éviter des problèmes éventuels liés aux spécificités du parc propriétaire déjà déployé (non respect d'un certain nombre de spécifications, non garantie de l'accès de la TNT en mode « free to air »).

- Mise en place sur l’Internet de questionnaires en ligne liés à une base de donnée librement accessible, de façon à permettre la compilation de données sur un nombre critique d'utilisateurs.

- Données commerciales sur les ventes d'équipement. - Mise en place de mesures sur les taux de satisfaction via des questionnaires

livrés avec les équipements. - Taux de fréquentation des Hot-lines. - Si ce n’est pas trop tard, profiter de l'opération de recensement pour introduire

des questions liées à ce domaine.

Il faut que le projet soit porté par un leader au niveau ministériel afin d’en expliquer les bénéfices tant culturels, sociaux que qualitatifs, et de la manière la plus simple. Ceci afin obtenir l’adhésion du plus grand nombre.