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Ministère de l’Enseignement Supérieur Et de la Recherche Scientifique Université de Tunis Institut Supérieur de Gestion Analyse des déterminants du refinancement du secteur bancaire auprès de la Banque Centrale Société Tunisienne de Banque Feriel BEN ALI Ingénierie économique et financière

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Ministère de l’Enseignement Supérieur

Et de la Recherche Scientifique

Université de Tunis

Institut Supérieur de Gestion

Analyse des déterminants du refinancement du secteur bancaire auprès de la Banque

Centrale

Société Tunisienne de Banque

Feriel BEN ALI

Ingénierie économique et financière

Encadrée par : M. Mohamed KRIAA

M. Oussama MELLOULI

Année universitaire : 2014-2015

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Dédicace

Je dédie ce travail à la mémoire de mon cher père

A la plus merveilleuse perle du monde…Ma douce mère

A mon cher petit frère à qui je souhaite tout le bonheur du monde

Feriel

Remerciements

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Au terme de ce travail, je tiens à exprimer ma gratitude et mes remerciements à toutes les personnes qui ont contribué à sa

réalisation.

Je tiens à remercier tout d’abord Monsieur Mohamed Kriaa, mon encadrant pour son aide, son soutien, ses conseils et sa

disponibilité tout au long du projet.

Je remercie également mon maître de stage Monsieur Oussama Mellouli directeur de la trésorerie dinars et devises à la STB

pour son aide, ses conseils et tout le temps qu’il m’a consacré.

J’adresse mes profonds remerciements à tout le personnel de la salle des marchés pour leur bon accueil et leur encouragement.

Mes sincères remerciements aux membres du jury qui ont accepté d’évaluer ce travail.

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Liste des abréviations

BCT : Banque Centrale de Tunisie

BTA : Bons du Trésor Assimilables

BTCT : Bons du Trésor à Court Terme

CD : Certificat de Dépôt

CE : Crédits à l’Economie

CSE : Comptes Spéciaux d’Epargne

DAT : Dépôt à Terme

DAV : Dépôt à Vue

EL : Epargne Logement

MCO : Moindres Carrés Ordinaires

MCG : Moindres Carrés Généralisés

REF : Refinancement

RO : Réserve Obligatoire

SED : Système d’Echange de Données

STB : Société Tunisienne de Banque

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Sommaire

Introduction générale.............................................................................................................................6

Partie 1 : Présentation de l’organisme d’accueil....................................................................................7

Chapitre 1 : Présentation de la Société Tunisienne de Banque (STB).................................................8

Chapitre 2 : Présentation de la direction d’accueil : La direction centrale de la gestion de la trésorerie..........................................................................................................................................21

Partie 2 : Refinancement des banques auprès de la Banque Centrale de Tunisie................................25

Chapitre 1 : La régulation de la liquidité...........................................................................................25

Section I : La notion de liquidité....................................................................................................25

Section II : La création monétaire : Enjeux et limites....................................................................30

Section III : La régulation de la liquidité bancaire.........................................................................32

Chapitre 2 : Refinancement des banques auprès de la Banque Centrale de Tunisie........................34

Section I : Banques et problèmes de liquidité bancaire.................................................................34

Section II : Refinancement des banques auprès de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) : Etat des lieux..............................................................................................................................................38

Partie 3 : Procédure de l’appel d’offre au niveau de la Société Tunisienne de Banque et analyse empirique des déterminants du refinancement...................................................................................45

Chapitre 1 : Procédure de l’appel d’offre au sein de la Société Tunisienne de Banque(STB)...........45

Chapitre 2 : Analyse empirique des déterminants du refinancement..............................................47

Conclusion générale.............................................................................................................................63

Bibliographie........................................................................................................................................65

Annexes................................................................................................................................................67

Liste des tableaux et des figures...........................................................................................................78

Page 6: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Introduction générale

L’histoire de l’économie nous apprend que la naissance des premières banques était au

cours du XVème siècle. A l’époque, les Etats organisés, comme la France par exemple,

avaient effectué des nationalisations dans le but d’avoir de l’emprise sur leurs économies.

Cet univers de la banque régi par l’Etat a connu ces dernières années une moult de mutations

avec l’apparition de la loi bancaire de 1984 qui a mis un terme à la spécialisation des banques,

la rénovation des moyens de communication, etc.

Les banques prises dans leur ensemble contrôlées par la Banque Centrale constituent le

système bancaire. Ce dernier, a été créé en 1958 en Tunisie. La Banque Centrale de Tunisie

représente ainsi l’Institut d’émission et le dinar tunisien est l’unité monétaire du pays.

L’organisation du système bancaire tunisien ressemble à une pyramide. En haut du sommet,

nous retrouvons la Banque Centrale de Tunisie qui a pour mission de défendre la valeur de la

monnaie et de préserver sa stabilité. Par la suite, nous retrouvons les établissements de crédit

formés par les banques et les établissements financiers1.

Pour fonctionner, d’ailleurs comme l’ensemble des entreprises, les établissements de crédit

nécessitent constamment des ressources monétaires.

Il y’a lieu de différencier entre une finance directe qui s’opère dans les limites d’une

économie de marché financier et une finance indirecte où les agents non-financiers recourent

aux établissements de crédit qui jouent ainsi le rôle d’intermédiaires. Ces derniers, en réponse

à leur activité principale qui est la distribution de crédit, se heurtent à des problèmes de

liquidité. Nous pouvons à présent nous demander comment ces derniers, face à de telles

difficultés, parviennent ils à combler leurs « gaps » de trésorerie.

La Banque Centrale, en tant que banque des banques, leur procure une multitude

d’alternatives pour se refinancer comme le recours au marché monétaire, les facilités de prêt

et de dépôt à 24h, l’appel d’offre, etc.

Notre problématique s’articule autour de l’enjeu de la trésorerie des banques. Le système

bancaire tunisien est administré conformément à des lois et à des règles émanant de la Banque

Centrale de Tunisie. Malgré la présence de règles, il existe des problèmes importants. Ces

derniers se rattachent à la difficulté de neutraliser convenablement le risque de change, au

coût de financement bancaire, aux problèmes de liquidité sans oublier les difficultés

1 Loi N°2001-65 du 10 juillet 2001

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rencontrées lorsqu’il s’agit de conserver l’équilibre financier. En d’autres termes, ce sont des

difficultés associées à la gestion de trésorerie.

S’il est possible pour les banques de se refinancer soit en recourant en premier lieu au marché

monétaire soit en recourant à la Banque Centrale en dernier ressort, ces dernières se doivent

de respecter les règles prudentielles édictées par la Banque Centrale pour qu’elles puissent

permettre l’aboutissement à une sorte d’équilibre entre les ressources et les emplois. En effet,

certaines banques peuvent être tentées d’abuser des possibilités d’emprunts qui s’offrent à elle

et causeraient ainsi un certain déséquilibre financier.

Finalement, la liquidité peut être assimilée à un bien sur un marché. En effet, sa valeur peut

changer d’un jour à l’autre selon l’offre et la demande. Les difficultés que nous avons cité

affectent le fonctionnement des banques c’est pour cela qu’il faut y remédier afin qu’elles

puissent assurer le financement de l’économie.

Etant donné que les fluctuations que connaissent les trésoreries des banques constituent la

cause fondamentale du refinancement, les gestionnaires de la trésorerie des banques doivent

faire continuellement un arbitrage entre les couples suivants : (solvabilité, risque), (sécurité,

efficacité), (liquidité, rentabilité).

Puisque la Banque Centrale permet aux banques de se refinancer en cas de besoin de liquidité,

notre travail consiste donc à comprendre tout d’abord comment fonctionnent les banques et

par la suite d’identifier les facteurs qui déterminent leur refinancement.

L’objet de ce travail est d’étudier les déterminants du refinancement et de mesurer leurs

impacts sur le volume de ce dernier.

Afin de traiter notre sujet, nous avons choisi un plan en trois parties :

- Une première partie qui sera consacrée à la présentation de la banque qui nous a

accueillis pour faire un stage.

- Une deuxième partie dans laquelle nous définirons les déterminants du refinancement

des banques et nous décrirons son processus.

- Une troisième partie au niveau de laquelle nous décrirons la procédure d’appel d’offre

au sein de la Société Tunisienne de Banque (STB) et nous analyserons empiriquement

l’impact des déterminants du refinancement des banques.

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Partie 1   : Présentation de l’organisme d’accueil

Au niveau de cette partie, nous allons présenter la banque qui nous a accueillis « La

Société Tunisienne de Banque ». Dans le chapitre 1, nous allons présenter la banque de

manière globale et analyser ces principaux chiffres et indicateurs d’activité ainsi que son

positionnement sur le marché. Quant au chapitre 2, nous allons le consacrer à la description

du service auquel on nous a affectés.

Chapitre 1 : Présentation de la Société Tunisienne de Banque (STB)

Introduction

La Société Tunisienne de Banque, créée le 18 janvier 1957, est une banque de dépôt.

Son capital social actuel s’élève à 124.300 millions de dinars tunisiens. En exerçant ses

activités bancaires et notamment en mobilisant l’épargne sous toutes ses formes, elle participe

au développement économique et social de la Tunisie ainsi qu’à la promotion des entreprises.

I. Présentation générale 

Dénomination et siège sociale :

Dénomination sociale Société Tunisienne de Banque

Siège social Rue Hédi Nouira 1001 Tunis-Tunisie

Téléphone (216)71340477

Fax (216)71348400

Site Web www.stb.com.tn

Source : Site web de la STB

Forme juridique, législation particulière applicable et secteur d’activité :

Forme juridique Société anonyme

Législation particulière applicable La banque est régie conformément à la loi

N°2001-65 du 10 juillet 2001 relative aux

établissements de crédit, telle que modifiée et

complétée par la loi N°2006-19 du 02 mai 2006

Secteur d’activité Banque commerciale, d’investissement et d’affaires

Source : Site web de la STB

Date de constitution et durée :

8

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Date de constitution 18 janvier 1957

Durée 58 ans

Registre de commerce et exercice social : Source : Site web de la STB

Registre de commerce N° B 18233 1996

Exercice social Du 01/01/N au 31/12/N

Renseignements sur le capital social de la banque : Source : Site web de la STB

Capital social 124 300 000 DT

Nombre d’actions 24 860 000

Valeur nominale 5 DT

Forme des actions Nominative

Catégorie Ordinaire

Libération Intégrale

Participation Publique et para publique : 52,47%

Privée : 37,59%

Etrangère : 9, 94%

Source : Site web de la STB

o Structure du capital :

Nom ou raison sociale Nombre d’actions Pourcentage dans le capital

Etat Tunisien 6 272 488 25,23 %

CNSS 3 442 315 13,85 %

Actionnaires détenant moins

que 5%

13 730 959 55, 23 %

Source : www.tustex.com

II. Historique 

La Société Tunisienne de Banque ou encore STB est née le lendemain de l’indépendance. Elle

était la première banque à avoir ouvert ses guichets le 26 mars 1958. Durant des décennies,

elle a représenté un instrument privilégié de la politique financière de la Tunisie du fait de son

statut de banque de dépôt et d’investissement.

Avec l’avènement des années quatre-vingt, le groupe STB était déjà perçu comme une force

économique dérisoire, composé d’une dizaine de filiales qui appartiennent à tous les secteurs

de l’économie et considéré comme l’un des plus importants employeurs du pays.

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La Société Tunisienne de Banque a également joué un rôle décisif dans la recherche des

sources de financement les plus adéquates aux besoins des investisseurs et la gestion

draconienne des fonds spéciaux publiques et étrangers.

Au cours de la période allant de 1987 à 1996, une réforme de la politique monétaire et de

crédit a été mise en place suite au changement de l’environnement économique et financier

ayant particulièrement pour but de renforcer les assises financières des banques par

l’introduction des normes prudentielles et la libéralisation des taux d’intérêt, la dynamisation

du marché financier et le développement de la concurrence interbancaire. C’est ainsi que la

STB a eu la possibilité d’améliorer et de fortifier ses capacités financières, commerciales et

techniques tout en accentuant son appui à la croissance et à la relance de l’investissement. Les

actions entreprises dans cette perspective lui ont permis de consolider sa position aussi bien à

l’échelle nationale qu’à l’échelle internationale et d’améliorer ses principaux indicateurs de

croissance.

Grâce à son adhésion au programme de modernisation du secteur bancaire préconisé dès

janvier 1997 et à la réalisation de plusieurs de ses étapes dont la plus importante a concerné la

restructuration du secteur, la STB est devenue la première banque en Tunisie à vocation

universelle munie d’une force compétitive plus conséquente grâce au raffermissement de sa

position aussi bien en matière d’octroi de concours à l’économie que de collecte de

ressources. En tant que banque jouissant d’un statut universel, elle a pu proposer à sa clientèle

composée d’entreprises et de particuliers une gamme étendue de services à travers son large

réseau d’exploitation.

La STB a également conforté, par l’alliance de synergies générées par les complémentarités

des compétences et des activités, son action de soutien à la promotion de nouveaux projets et

au financement de l’investissement productif.

La STB a énormément progressé dans la réalisation des quatre principaux axes de ce

programme à savoir la modernisation des moyens de paiement et la présentation de nouveaux

instruments de financement, la corroboration de la sécurité des opérations bancaires,

l’amélioration de la qualité de la créance et de son recouvrement ainsi que l’adéquation du

système de formation et de gestion des ressources humaines.

En 2000, une nouvelle version de la Société Tunisienne de Banque a émergé suite à sa fusion

avec deux banques d’investissement à savoir la Banque de Développement Economique de

Tunisie (BDET) et la Banque Nationale de Développement Touristique (BNDT). Cette

nouvelle version est pourvue d’une plus grande puissance concurrentielle grâce à une

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meilleure efficience ainsi qu’une plus grande association des moyens et des compétences. Elle

est alors classée parmi les premières banques du Maghreb et du continent Africain.

Aujourd’hui la Société Tunisienne de Banque emploie d’une manière directe plus de 2350

salariés et des milliers d’autres d’une manière indirecte au niveau de ses filiales.

Tout au long de son histoire, la banque a choisi une optique qui harmonise les dimensions

économiques et sociales, ce qui constitue un facteur essentiel de développement. C’est pour

cela qu’une attention exclusive est attribuée aux efforts qui ciblent la consolidation du

consensus social et l’implantation d’une culture de solidarité.

De plus, la Société Tunisienne de Banque essaie régulièrement d’impliquer ses employés dans

la concrétisation de ses objectifs. Elle accorde donc une très grande importance à la formation

et à la spécialisation du personnel. En effet, son centre de formation intégré organise et réalise

chaque année des formations qui ont pour objet le développement des connaissances

techniques et professionnelles des employés.

III. Organigramme 

La Société Tunisienne de Banque est présidé par un Président Directeur Général (PDG)

assisté par deux directeurs généraux l’un chargé de l’exploitation et l’autre chargé des

structures d’Appui.

Le schéma qui suit représente l’organigramme de la STB :

11

Conseil d’Administration Président Directeur Général

Comités

-Comité Permanent d’Audit interne

-Comité Exécutif de Crédit

Organe Permanent du Contrôle de Conformité

Direction Centrale des Etudes et du Contrôle de Gestion

Direction Centrale du Contrôle Général

Comités

-Comité de Direction

-Comité de Direction élargi

-Comité du Budget

-Comité de Stratégie et de Prospective

-Comité de Formation

-Comité des Systèmes d’Information

-Comité d’organisation et Méthodes

-Comité de Recouvrement

-Comité de Crédit pour le Financement des Groupes et des Grandes Entreprises

-Comité de Crédit pour le Directeur Général Adjoint chargé de l’Exploitation Directeur Général Adjoint chargé des Structures

d’Appui

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IV. Objet social de la STB 

La STB a pour objet de participer au développement économique et social de la Tunisie et à la

promotion des firmes dans les secteurs de l’industrie, du tourisme, de l’agriculture, du

commerce et des services par le biais de ses activités bancaires notamment par la mobilisation

de l’épargne sous toutes ses formes, l’octroi de crédit et la prise de participation au capital

d’entreprises existantes ou en création.

Parmi ses activités et sans que l’énumération qui suit ne soit limitative :

Collecter des dépôts quelles qu’en soit la forme et la durée.

Octroyer toute forme de crédit avec ou sans garantie.

Procéder, en tant qu’intermédiaire, à des opérations de change.

Mettre à la disposition de la clientèle et gérer les moyens de paiement.

Conseiller et assister la clientèle en matière de gestion de patrimoine, de gestion

financière, d’ingénierie financière ainsi qu’assurer tous les services destinés à faciliter

la création, le développement et la restructuration des entreprises.

Et de manière plus générale, effectuer au sein du pays et à l’étranger, pour son propre

compte et pour le compte des tiers, toutes opérations bancaires, d’avances, de

commissions, de souscription, d’émission, de dépôts de fonds, d’escompte, de crédit,

d’engagement par signature tel que le l’aval et le cautionnement ou tout autre garantie

de leasing, d’affacturage ainsi que toutes les opérations financières, industrielles,

agricoles, commerciales, mobilières et immobilières ayant un lien direct ou indirect

avec l’activité de la banque.

V. Analyse des chiffres clés de la STB 

La présente analyse est faite sur la base de l’évolution des chiffres clés de la STB au terme

des deux années 2012 et 2013. Toutes les données exposées dans cette partie sont extraites du

rapport d’activité 2013 de la STB.

Nous allons d’abord commencé par l’analyse des ressources, ensuite nous procéderons à

l’analyse des emplois, de la qualité des actifs, des ratios prudentiels et nous terminerons enfin

avec l’analyse des résultats de la STB.

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1. Les ressources :

Tableau 1: Evolution des ressources (en MD)

  Variation

décembre-12 décembre-13 Montant en pourcentage (%)

Dépôt de la clientèle 5 517,30 5 175,40 -341,9 -6,20%

Intermédiation financière 420,4 350,3 -70,1 -16,70%

Ressources d'emprunts 562,8 519 -43,8 -7,80%

Total ressources élargies 6500,5 6044,7 -455,8 -7%

Tableau 2: Evolution des dépôts (en MD)

  Variation

décembre-12 Part décembre-13 Part Montant en %

Dépôt à vue 2 065,00 37,40% 1 875,40 36,20% -189,7 -9,20%

Dont dépôts à vue en devises 591,1 10,70% 573,8 11,10% -17,3 -2,90%

Dépôts à terme 1 267,60 23,00% 1 080,80 20,90% -186,8 -14,70%

Dépôts d'épargne 2 024 36,70% 2 075,40 40,10% 51,5 3%

Autres sommes dues à la clientèle 160,7 2,90% 143,8 2,80% -16,9 -10,50%

Total dépôts de la clientèle 5 517,30 100% 5 175,40 100% -341,9 -6,20%

Source : Rapport d’activité 2013 de la STB

D’après le tableau 1 nous constatons que la STB, à la clôture de son exercice de 2013, a

enregistré un total des ressources élargies en baisse de 455.8 MD. Cette baisse est le résultat

de la régression des différentes rubriques des ressources et plus spécifiquement les dépôts de

la clientèle. En effet, ces derniers ont profité des surenchères exercées par quelques banques

du secteur en matière de rémunération de leurs excédents de trésorerie. Il est important de

noter aussi que cette situation a été favorisée par une conjoncture très délicate caractérisé par

une contraction pointue de la liquidité du secteur bancaire.

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a. Dépôts de la clientèle 

Les dépôts de la clientèle ont diminué de 341,9 MD en passant de 5 517,3 MD à 5 175,4 MD.

Cette régression a caractérisé principalement les dépôts à vue qui ont baissé de 189,7 MD et

les dépôts à terme qui ont baissé de 186,8 MD. Ce fléchissement des dépôts à terme est dû au

fait que la banque a choisi de limiter son recours à cette catégorie de ressources assez

coûteuse pour des raisons de rentabilité.

Structure des dépôts de la clientèle par nature 

Nous remarquons que les dépôts de la clientèle restent caractérisés par une grande part des

dépôts d’épargne qui s’élève à 40,1% en 2013 et par une part moins grande des dépôts à vue

qui s’élève à 36,2%.

La part des dépôts à terme, qui présentent le taux de rémunération le plus élevé, a régressé de

2,1% passant de 23% à 20,9%.

Figure 1: Structure des dépôts de la clientèle par nature

Part déc-12 Part déc-13

37.40% 36.20%

10.70% 11.10%

23.00% 20.90%

36.70% 40.10%

2.90% 2.80%

Autres sommes dues à la clientèleDépôts d'épargneDépôts à terme Dont dépôts à vue en devisesDépôt à vue

Source : Travail personnel

Les dépôts à vue :

Le total des dépôts à vue a atteint une valeur de 1 875,4 MD en 2012 contre une valeur de

2 065 MD en 2012. La cause de cette baisse provient essentiellement de la baisse des dépôts

en dinars induite principalement par des retraits intenses effectués par les institutionnelles.

Les dépôts à terme :

Les dépôts à terme ont enregistré un fléchissement de 186,8 MD suite à la stratégie adoptée

par la STB visant à réduire le coût des ressources.

Les dépôts d’épargne :

Comparé à leur valeur en 2012, les dépôts d’épargne ont faiblement progressé de 51,5 MD

pour atteindre 2 075,4 MD.

14

Page 15: PFE-Feriel Ben Ali.docx

b. Ressources d’emprunts 

Figure 2: Evolution des ressources d'emprunts (en MD)

déc-12

déc-13

490 500 510 520 530 540 550 560 570

562.8

519

Ressources d'emprunts

Source : Travail personnel

L’encours des ressources d’emprunts s’est établi à 519 MD en baisse de 43,8 MD par rapport

à sa valeur en 2012 qui était de 562,8 MD. Cette régression a aussi bien touché les ressources

spéciales (-9,3 MD) que les emprunts obligataires et privés (-34,5 MD).

c. Intermédiation financière 

Figure 3: Evolution de l'activité d'intermédiation financière (en MD)

Billets de trésorerie

Bons du trésor à court terme

Bons du trésor assimilables

Placement clientèle

18.2

48.1 354.1

420.4

22.8

20307.5

350.3

déc-13déc-12

Source : Travail personnel

A la clôture de l’exercice de 2013, les placements de la clientèle ont atteint un niveau de

350,3 MD inscrivant une chute de 70,1 MD. Cette chute a distingué les placements des titres

du Trésor public auprès des clients et notamment les bons du trésor assimilables.

Il convient également de spécifier que les placements clientèle sont composés essentiellement

des bons du trésor assimilables avec une part égale à 88%.

15

Page 16: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Le volume des billets de trésorerie reste très faible à hauteur de 23 MD représentant une part

de marché uniquement de 2,4%.

2. Les emplois 

a. Concours nets à l’économie 

Figure 4: Evolution du volume des concours à l'économie (en MD)

déc-12

déc-13

6,160.90

5,982.00

Concours nets à l'économie

Source : Travail personnel

La STB a continué d’apporter son soutien à l’économie durant l’année 2013 enregistrant une

hausse des concours bruts à l’économie de 553,8 MD observée essentiellement au niveau des

créances sur la clientèle. Cette progression a concerné toutes les catégories de créances et

notamment les crédits de gestion bruts et les crédits aux particuliers qui ont progressé

respectivement de 15,1% et 11,4%.

Néanmoins, suite à l’application de la nouvelle circulaire de la banque centrale portant sur les

couvertures additionnelles, le montant des provisions a augmenté de 628,3 MD entrainant

une diminution des concours nets à l’économie de 178,8 MD.

Les créances nettes sur la clientèle et portefeuille-titres net :

Figure 5: Evolution du total des créances nettes sur la clientèle et le total du portefeuille-titres net (en MD)

Créance nettes sur la clientèle

Portefeuille-titres net

5653.4

489.3

5469.1

490.1

déc-13déc-12

Source : Travail personnel

Pour les créances nettes sur la clientèle leur montant a atteint 5 469 ,1 MD en 2013 contre

5 653,4 MD en 2012 soit une baisse de 184,3 MD.

16

Page 17: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Pour le portefeuille-titres net, ce dernier a atteint une valeur de 490,1 MD en 2013 contre une

valeur de 489,3 MD en 2012 soit une très légère hausse de 0,8 MD.

3. Les ratios prudentiels :

a. Ratio de solvabilité :

Figure 6: Evolution du ratio de solvabilité

déc-12 déc-13

8.57%

-6.21%

Ratio de solvabilité

Source : Travail personnel

A la clôture de l’exercice de 2013, la STB a enregistré un ratio de solvabilité négatif égal à -

6,21% contre un ratio de solvabilité positif en 2012 égal à 8,57%.

Cette énorme chute du ratio de solvabilité s’explique par les deux mesures prise par la banque

centrale de Tunisie à savoir :

-Le retranchement des participations détenues sur des banques ou des établissements

financiers pour calculer le total des fonds propres nets.

-Les provisions supplémentaires.

b. Ratio de liquidité :

17

Page 18: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Figure 7: Evolution du ratio de liquidité

déc-12 déc-13

93.80%79.40%

Ratio de liquidité

Source : Travail personnel

Au terme de l’exercice de 2013, la STB a affiché un ratio de liquidité égal à 79,4% contre un

ratio de liquidité égal à 93,8% en 2012 soit une baisse de 14,4%. Cette détérioration du ratio

est due essentiellement à un recours très important au refinancement auprès de la banque

centrale de Tunisie et aux emprunts interbancaires afin de rééquilibrer la trésorerie.

4. Les résultats 

a. Produit Net Bancaire (PNB) 

Figure 8: Evolution du PNB (en MD)

déc-12 déc-13

225659.00

247213.00 PNB

Source : Travail personnel

En 2013, le produit net bancaire a atteint 247 213 MD contre 225 659 MD en 2012

enregistrant ainsi une progression de 21 554 MD.

Le PNB de 2013 était composé de :

-62,8% de marge nette d’intérêts.

-22% de commissions nettes.

-15,3% des autres produits.

18

Page 19: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Figure 9: Les composantes du PNB de l'année 2013

63%

22%15%

Marge d'intérêtsCommissions nettesAutres produits

Source : Travail personnel

L’origine de ce progrès provient de l’augmentation des produits d’intérêts, l’accroissement

des produits générés sur les titres du trésor public ainsi que la hausse des produits provenant

du portefeuille titres d’investissement.

b. Résultat net

A la fin décembre 2013, la STB a enregistré un résultat net déficitaire égal à -115 453 MD

contre -4707 MD en 2012. Cette aggravation du résultat net est due à un coût de risque élevé.

Figure 10: Evolution du résultat net

déc-12 déc-13

-4707.0

0

-115453

.00

Résultat net

Source : Travail personnel

VI. Positionnement de la STB parmi les banques cotées du secteur au terme de

l’année 2013

Les données utilisées dans cette partie sont issues du rapport d’activité 2013 de la STB.

1. Positionnement de la STB en termes de dépôts 

19

Page 20: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Figure 11: Part de marché des banques cotées en termes de dépôts

16.70%

12.90%

12.20%

11.60%9.60%

9.50%

8.70%

6.90%6.30%

4.50% 1.20%

BIAT BNASTB AMEN BANKBH ATTIJARI BANKATB UIBBT UBCIBTE

Source : Travail personnel

A la fin de l’année 2013, la STB se positionne troisième en matière de collecte de dépôts avec

une part de marché égale à 12,20%, précédé par la BNA classée deuxième avec une part de

marché égale à 12,90% et la BIAT classée première avec une part de marché égale à 16,70%.

2. Positionnement de la STB en termes de crédits 

Figure 12: Part de marché en termes de crédits

13.80%

15.20%

13.80%

12.80%9.90%

7.80%

6.30%

7.20%7.10%4.90% 1.30%

BIAT BNASTB AMEN BANKBH ATTIJARI BANKATB UIBBT UBCIBTE

Source : Travail personnel

A la fin de l’année 2013 et en matière d’octroi de crédit, nous trouvons la BNA en tête de

classement avec une part de marché égale à 15,20% suivie par la STB et la BIAT toutes les

deux en deuxième position avec une part de marché égale à 13,80% pour chacune des deux

banques.

3. Positionnement de la STB en termes de coefficient d’exploitation 

20

Page 21: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Figure 13: Coefficient d'exploitation des banques cotées

BIAT BNA STB AMEN BANK

BH ATTIJARI BANK

ATB UIB BT UBCI BTE

46.74% 46.13% 49.37%

30.08%

47.63% 44.40%48.22% 46.14%

29.70%

64.70%

24.18%

Coefficient d'exploitation

Source : Travail personnel

Avant de passer au classement des banques il convient de définir le coefficient d’exploitation.

Le coefficient d’exploitation est un indicateur calculé par les banques afin d’évaluer

l’efficacité de leur exploitation. Un coefficient d’exploitation élevé se traduit par des charges

d’exploitation faible et vice versa.

A la fin de l’année 2013, l’UBCI a le coefficient d’exploitation le plus élevé égal à 64,70%

et donc les charges d’exploitation les plus faibles succédée par la STB qui a un coefficient

d’exploitation égal à 49,37%. En troisième position, nous trouvons l’ATB avec un coefficient

d’exploitation égal à 48,22%.

Conclusion 

Malgré son évolution dans un environnement de plus en plus concurrentiel, et malgré les

difficultés par lesquelles elle est passée, la Société Tunisienne de banque est toujours bien

positionner sur le marché en termes de dépôts, de crédits et de coefficient d’exploitation.

Chapitre 2 : Présentation de la direction d’accueil : La direction centrale de la gestion

de la trésorerie

Introduction 

A travers ce chapitre, nous allons décrire l’organigramme de la direction dans laquelle

nous avons effectué notre stage qui est la direction centrale de la gestion de trésorerie.

21

Page 22: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Ensuite, nous allons décrire l’endroit précis où nous étions tout allant du stage « La salle des

marché ».

I. Organigramme de la direction centrale de la gestion de trésorerie

Elle est divisée en 3 directions qui sont elles-mêmes divisées en sous-directions :

Etant donné que le stage s’est déroulé à la direction de la trésorerie dinars et devises et plus

précisément à la salle des marchés, nous allons donc nous intéresser de plus près à cette

dernière et par la suite nous décrirons les activités que nous avons faites durant notre stage.

II. La salle des marchés 

22

Direction Centrale de la Gestion de la Trésorerie

Direction de la Trésorerie Dinars et Devises

Direction de la Caisse Centrale et de la Compensation

Direction de la mobilisation des Ressources à LM Termes

Sous-direction du Marché Monétaire

Sous-direction Portefeuille des Titres de Commerce

Sous-direction de la Caisse Centrale

Sous-direction Compensation

Sous-direction des Ressources Financières et Budgétaires

Sous-direction des Ressources Extérieures

Page 23: PFE-Feriel Ben Ali.docx

La salle des marchés de la STB est une salle où sont réunis les opérateurs de marchés qui

interviennent sur le marché de change et sur le marché monétaire en dinars et en devises.

La salle des marchés est composée de deux volets à savoir le Front Office et le Back Office.

1. Le Front Office :

Le Front Office de la salle des marchés de la STB est constituée de trois desks :

Desk 1   : Marché de change

Ce desk a pour activité l’achat et la vente de devises ainsi que la détermination de la position

de change de la banque via un système appelé « BFI ».

En effet, si la position de change de la banque est courte (short), ce desk se charge de l’achat

de devises. Par contre, si sa position de change est longue (long), ce dernier procède à la vente

de devises. L’essentiel est qu’en fin de journée il faut que la position de change soit liquidée.

Les activités du desk marché de change sont divisées en deux parties :

Une partie interbancaire par le biais du système « Reuters dealing ».

Une partie avec la clientèle qui s’effectue par téléphone.

Desk 2   : Marché monétaire en devises   :

Ce desk a pour mission principale la gestion des ressources et des emplois en devises.

D’une part, il collecte les ressources en devises composées essentiellement de :

o Dépôts à terme (Placement des clients résidents et non-résidents+Ressources

du marché à terme provenant des opérations de négociations de change à

terme).

o Dépôts à vue (Comptes professionnels+Comptes en devises des clients

résidents et non-résidents).

o Emprunts interbancaires (Emprunts sur le marché interbancaire tunisien et à

l’étranger).

D’autre part, il gère les emplois constitués principalement de :

o Placements interbancaires effectués soit au niveau des banques tunisiennes soit

au niveau des banques off-shore.

o Opérations avec la clientèle (Financement des importations, crédits à moyen et

à long terme, marché à terme, avances sur placement).

23

Page 24: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Pour équilibrer sa trésorerie, le desk marché monétaire en devises a recours soit au placement

sur le marché interbancaire ou à la Banque Centrale en cas d’excédent de trésorerie soit à

l’emprunt interbancaire en cas de déficit de trésorerie.

Un autre moyen est également utilisé par ce dernier pour équilibrer sa trésorerie qui est les

swaps de change.

Desk 3   : Marché monétaire dinars et Spécialiste en Valeurs de Trésorerie (SVT)

La mission principale de ce desk est de gérer la trésorerie en dinars de la banque.

-La première partie du desk qui est le marché monétaire dinars est chargée de :

Dresser hebdomadairement le tableau de flux de trésorerie prévisionnel.

Gérer quotidiennement les entrées et les sorties de flux de trésorerie.

Emprunter sur le marché interbancaire ou se refinancer auprès de la Banque Centrale

en cas de « gaps » de trésorerie.

Placer sur le marché interbancaire ou auprès de la Banque Centrale en cas d’excédent

de trésorerie.

Négocier les taux de prêts-emprunts interbancaire.

-La deuxième partie du desk qui s’intitule « spécialiste en valeurs de trésorerie » a pour rôle

de gérer le portefeuille de bons du Trésor de la banque ainsi que le portefeuille de crédits

qu’elle présente en tant que garantie à la Banque Centrale lors des opérations de

refinancement.

2. Le Back Office : 

L’existence du Back Office est indispensable car sans lui le Front Office aurait du mal à

exister.

Le Back Office, en tant que service administratif de la salle des marchés, a pour rôle de :

Valider et comptabiliser les transactions engagées par le Front Office.

Effectuer les paiements de type clientèle directement sur leurs comptes et de type

interbancaire via « SWIFT ».

S’assurer de la bonne réception des versements auprès de la clientèle.

Générer les tombées.

Gérer les billets de trésorerie et les certificats de dépôts.

Confectionner les bons de caisses après leurs traitements au niveau du service

comptabilité.

III. Les activités réalisées durant le stage :

24

Page 25: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Notre stage à la salle des marchés s’est déroulé au niveau du Front Office et plus précisément

au niveau du desk marché monétaire en dinars et spécialiste en valeurs de trésorerie. Pendant

ce stage, nous avons participé à l’élaboration de la situation quotidienne ainsi que la situation

mensuelle de la trésorerie de la banque. Nous avons aussi observé comment le responsable du

service du marché monétaire procède aux négociations avec les autres responsables du même

service des autres banques au moment des opérations de prêts-emprunts interbancaires. Nous

avons également contribué aux opérations de refinancement auprès de la Banque Centrale et à

l’arrêtée de la réserve obligatoire. Nous avons aussi observé comment le spécialiste en valeurs

de trésorerie choisit les garanties qu’il présente à la Banque Centrale lors des opérations de

refinancement. Puisque le Front Office aurait du mal à exister sans le Back Office, nous avons

également observé leur activité, par exemple, comment ces derniers traitent les transactions

engagées par le Front Office, comment ils gèrent les certificats de dépôts et les billets de

trésorerie et enfin comment se fait la confection des bons de caisse.

Conclusion 

La salle des marchés peut être décrite comme la salle des négociations. C’est là où opèrent les

intervenants sur le marché de change et sur le marché monétaire en dinars et en devises. Le

Front Office est celui qui est chargé de la négociation avec les autres intervenants sur le

marché de change et le marché monétaire. Quant au Back Office, il se charge de la

comptabilisation, règlement et confirmation des opérations passées par le front office.

Conclusion de la partie présentation de l’organisme d’accueil

Evoluant dans un environnement caractérisé par une concurrence de plus en plus accrue et

face à une clientèle de plus en plus exigeante, la STB continue à s’imposer sur le secteur

bancaire tunisien en se classant parmi les trois premières banques en matière de collecte de

dépôts et d’octroi de crédit.

Le refinancement à la STB se passe au niveau de la salle des marchés et plus précisément au

niveau du desk 3 « Marché monétaire en dinars et spécialiste en valeurs de trésorerie ». Tout

au long de notre stage, nous avons observé comment le responsable du marché monétaire en

dinars procédait pour recourir au refinancement auprès de la Banque Centrale de Tunisie.

Dans les parties qui vont suivre, nous allons définir les facteurs qui déterminent le

refinancement des banques commerciales et nous allons également décrire le processus de

refinancement.

25

Page 26: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Partie 2   : Refinancement des banques auprès de la Banque Centrale de

Tunisie

26

Page 27: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Nous vivons dans une économie basée sur des échanges entre agents économiques

(Consommateurs et producteurs). Ces échanges se réalisent via la monnaie et les crédits. Ce

sont les banques qui créent la monnaie (leur propre monnaie) en octroyant des crédits.

Toutefois, elles subissent des fuites de leurs circuits d’où naissent leurs besoins en monnaie

centrale. Pour les satisfaire, elles font recours soit au marché interbancaire soit à la Banque

Centrale en dernier ressort. A travers cette partie, nous allons découvrir comment la création

monétaire est à l’origine du besoin des banques en monnaie centrale, comment en régulant la

liquidité la Banque Centrale assure-t-elle le refinancement (chapitre 1), comment

fonctionnent les banques, quels sont les déterminants du refinancement et enfin quelles sont

les opérations de refinancement auxquelles les banques font recours (chapitre 2).

Chapitre 1 : La régulation de la liquidité

Introduction

La création monétaire engendre la régulation de la liquidité bancaire. En procédant à

cette régulation, la Banque Centrale, qui est l’organe chargée de cette mission, assure le

refinancement des banques. A travers ce chapitre, nous allons voir comment la création

monétaire entraine-t-elle la régulation de la liquidité bancaire et comment la Banque Centrale

assure-t-elle le refinancement des banques en accomplissant sa mission de régulation.

Section I   : La notion de liquidité

La notion de liquidité peut être attribuée à la notion d’actif, de banque et de l’économie.

I. La liquidité des actifs

Il est impossible de détacher la notion de liquidité de celle des actifs. Un actif est un élément

qui peut être matériel ou immatériel et qui possède aux yeux de celui qui le détient une valeur

monétaire dans le présent et/ou dans le futur. La liquidité est définie généralement comme

étant la capacité d’un actif à être transformé promptement et sans coût en moyens de

paiement. Ainsi, les actifs se distinguent par une liquidité plus ou moins grande. La monnaie

est, par conséquent, un actif liquide par excellence. Par extension, nous pouvons dire que la

liquidité représente la quantité d’actifs liquides détenue.

II. La liquidité bancaire

Nous allons aborder le terme de liquidité bancaire selon deux approches qui en réalité ne

constituent qu’une seule.

27

Page 28: PFE-Feriel Ben Ali.docx

1. La liquidité des banques en tant que masse de monnaie émise par l’Institut d’émission

et mise à la disponibilité des banques 

Selon BEZIADE.M(1986)2, la liquidité d’une banque englobe l’ensemble de ses

disponibilités en monnaie centrale.

FERRANDIER.R et KOEN.V(1997)3 différencient la liquidité bancaire immédiate et la

liquidité bancaire potentielle. Selon eux, la liquidité bancaire immédiate est représentée par

l’ensemble des comptes-courants des banques à la Banque Centrale alors que la liquidité

bancaire potentielle est constituée par la totalité des actifs qui sont mobilisables auprès de la

Banque Centrale.

Tableau 3: Bilan simplifié d'une Banque Centrale

Actif Passif

Or et devises

Concours nets au Trésor

Refinancement

Réserves

Billets en circulation

Source : Travail personnel

D’après le bilan simplifié de la Banque Centrale(Tableau3), la liquidité bancaire immédiate

correspond aux réserves qui figurent au passif du bilan. Les billets qui sont mis en circulation

par la Banque Centrale représentent quant à eux la liquidité bancaire potentielle. Ces deux

postes du passif de la Banque Centrale constituent ensemble la base monétaire appelée

également monnaie centrale.

2. La liquidité bancaire en tant que mesure de la capacité des banques à faire face à leurs

obligations

Une banque doit pouvoir faire face à la demande de liquidités de ses clients. Cette dernière

doit donc s’assurer qu’elle dispose d’assez de monnaie centrale pour pouvoir honorer ses

engagements et pas seulement auprès de sa clientèle mais aussi auprès des autres banques.

III. La liquidité de l’économie

La liquidité de l’économie est mesurée par le rapport entre la totalité des moyens de

paiements disponibles et le Produit Intérieur Brut. En d’autres termes, elle est déterminée par : 2 BEZIADE M., 1986, P.553 FERRANDIER R. et KOEN V., 1997, P.97

28

Page 29: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Masse monétaire / PIB. Cette dernière est subordonnée par un ensemble de facteurs

économiques, psychologiques et institutionnels à savoir la cadence de l’activité économique,

le niveau des prix et celui des salaires, le comportement des agents non financiers vis-à-vis de

la monnaie ainsi que les usages de paiements dans la société (règlement des salariés à l’heure,

à la semaine ou au mois).4

Généralement, la liquidité de l’économie est appréhendée via les agrégats monétaires mais

avant de passer à la définition de ces derniers, il convient de définir la monnaie.

1. Définition de la monnaie

Définir la monnaie n’est pas une tâche simple à réaliser. Nous allons donc la définir à travers

les fonctions qu’elle remplit.5

a. La fonction d’unité de compte

La monnaie représente un instrument de mesure qui permet d’exprimer la valeur des biens et

services en une seule unité. Il convient de signaler l’existence d’autres unités de compte qui

ne sont pas de la monnaie (le DTS par exemple).

b. La fonction de moyen de paiement

La monnaie joue le rôle d’intermédiaire dans les échanges. Cette dernière a un pouvoir

libératoire c'est-à-dire qu’aucun agent ne peut la refuser en tant que moyen de paiement. La

monnaie permet donc de contourner les contraintes du troc, à savoir la double coïncidence des

besoins et des désirs de ceux qui vont procéder à l’échange et les coûts de stockage.

c. La fonction de réserve de valeur

La monnaie représente un instrument d’échange donc il est possible de la garder. Cette

dernière représente une passerelle entre le présent et le futur, elle permet d’étendre les achats

dans le temps. Elle constitue par conséquent un instrument d’épargne. Il est important de

noter que la monnaie n’accomplit convenablement sa fonction de réserve de valeur que

lorsque le niveau général des prix reste invariable ou évolue faiblement.

d. La fonction d’instrument de politique économique

La monnaie influence énormément l’activité économique. Elle représente un instrument

influent et puissant que les autorités publiques emploient afin d’atteindre des objectifs de

stabilité des prix et de croissance économique.

4 MOKADEM M., 2002, P.36

5 Cours d’économie monétaire : SMAILI M., 2009

29

Page 30: PFE-Feriel Ben Ali.docx

2. Les formes de la monnaie

a. Les actifs monétaires

Les actifs monétaires représentent les formes et les supports monétaires qui, lors de leurs

usages au moment des échanges, ne nécessitent aucune conversion antérieure. Nous pouvons

les classer sous deux formes : La monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale.

La monnaie fiduciaire : C’est l’ensemble des pièces et billets émis par la Banque

Centrale. Elle a seul cours légal. Sa valeur dépend de la confiance que les agents

économiques accordent aux autorités monétaires.

La monnaie scripturale : C’est la monnaie qui existe sur les comptes bancaire. En

d’autres termes, elle correspond à l’ensemble des dépôts des agents non financiers

auprès des banques et du Centre des Chèques Postaux (CCP).

Il est important de préciser que les chèques et les cartes bancaires ne sont pas de la monnaie

scripturale mais des instruments de mobilisation de la monnaie scripturale.

b. Les actifs quasi-liquides et à court terme

Ils représentent les moyens de paiement dont l’usage exige une conversion antérieure. Nous

pouvons citer comme exemple les comptes bloqués, les comptes d’épargne, etc.…

3. La masse monétaire et ses contreparties

a. Mesure de la masse monétaire : Les agrégats monétaires

La masse monétaire se définit comme étant la quantité de monnaie disponible à un moment

donné dans une économie. Elle est calculée par des agrégats monétaires. Ces derniers

rassemblent des actifs monétaires et des actifs quasi-monétaires détenus par les agents non

financiers au niveau des institutions financières monétaires.

Pour mesurer le stock monétaire d’une économie, les agrégats monétaires emboîtés du plus au

moins liquide sont construit. Il en existe quatre en Tunisie à savoir :

L’agrégat M1 : Il regroupe la monnaie fiduciaire (MF) et la monnaie scripturale

(MS).

M1= MF+MS

L’agrégat M2 : Il rassemble la masse monétaire au sens de M1 et la quasi-

monnaie(QM) qui est composée de : - Dépôts à terme

- Comptes spéciaux d’épargne

- Certificats de dépôts

M2= M1+QM

30

Page 31: PFE-Feriel Ben Ali.docx

L’agrégat M3 : Il est constitué de la masse monétaire au sens de M2 et de l’épargne

affectée (EA). Cette dernière est formée de :

- L’épargne logement

- L’épargne projets et investissements

- Les emprunts obligataires

M3= M2+EA

L’agrégat M4 : Il réunit la masse monétaire au sens de M3 et les autres titres de

créances négociables(ATCN) qui regroupent les billets de trésorerie et les titres émis

par le Trésor auprès du public.

M4=M3+ATCN

Il convient de dire que, depuis 1999, l’Etat n’émet plus de bons du Trésor cessible sur le

marché monétaire. Le remboursement de ces derniers a été totalement effectué en 2003.

Dorénavant, l’agrégat M4-M3 ne regroupe plus que les billets de trésorerie.

La Banque Centrale de Tunisie(BCT) considère que l’agrégat qui représente le plus la masse

monétaire est l’agrégat M3 et c’est d’ailleurs lui qui est sélectionné en tant qu’objectif

intermédiaire de la politique monétaire de la BCT.

b. Les contreparties de la masse monétaire

Les contreparties de la masse monétaire constituent l’origine de la création monétaire au

bénéfice des agents non financiers. L’étude de ces contreparties est dérisoire parce qu’elle

permet aux autorités de fonder leur politique monétaire.

Il existe trois contreparties de la masse monétaire, à savoir les créances nettes sur l’extérieur,

les créances nettes sur l’Etat et les concours à l’économie.

La contrepartie « créances nettes sur l’extérieur » mesure l’impact des échanges

courants ainsi que les échanges en capital entre les agents résidents et non-résidents

sur la masse monétaire.

La contrepartie « créances nettes sur l’Etat » relate l’endettement net de l’Etat envers

les banques.

La contrepartie  « concours à l’économie » constitue l’ensemble des financements

alloués par les établissements de crédit pour les agents non financiers.

Il est important de préciser que parmi les trois contreparties exposées, les concours à

l’économie représentent la contrepartie la plus considérable.

31

Page 32: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Maintenant que nous avons clarifié la notion de liquidité, nous allons nous intéresser dans ce

qui suit à la façon avec laquelle elle est mise en circulation.

Section II   : La création monétaire   : Enjeux et limites

La création monétaire est étayée par la fameuse maxime « Les prêts font les dépôts ». Elle

crée une certaine autonomie des banques envers la monnaie banque-centrale et elle entraine

l’inflation.

I. Le dispositif de la création monétaire : « Les prêts font les dépôts »

Selon BERGER.P et ICARD.A(1995)6, la création monétaire mets à la disposition d’un

agent non financier une quantité de moyens de paiement qu’il peut utiliser pour l’acquisition

des biens et services sur le marché.

L’initiative de créer de la monnaie revient aux banques commerciales qui en créent

l’essentiel. En fait, les banques créent à partir de rien de la monnaie, leur propre monnaie qui

est la monnaie scripturale. Nous retrouvons ainsi la règle « Les prêts font les dépôts » qu’il

convient de préciser que la théorie monétaire la doit aux post-keynésiens.

Mais à part les banques commerciales existent-ils d’autres acteurs qui participent à la création

de la monnaie ? La réponse est oui, le tableau suivant (Tableau 4) nous renseigne sur qui sont

ces acteurs et comment créent ils de la monnaie.

Tableau 4: Acteurs de l'offre de monnaie et opérations de création monétaire

Acteurs de l’offre de monnaie Opérations de création de la monnaie

La Banque Centrale -Création et émission de billets

-Opérations sur Or et devises

6 BERGER P. et ICARD A, 1995, P.18

32

Page 33: PFE-Feriel Ben Ali.docx

-Concours accordés aux banques de

second rang

-Concours octroyés au Trésor public

Le Trésor public -Vente à la Banque Centrale des

nouvelles pièces qu’il fabrique

-Création de la monnaie scripturale par

la gestion des comptes au Centre des

Chèques Postaux (CCP)

-Emission de bons du Trésor

Les banques commerciales -Octroi de crédits aux clients

-Acquisition de bons du Trésor

-Achat de devises

-Achat d’un actif réel (immeuble par

exemple) ou d’un actif financier (traites,

actions, obligations …).

Source : Travail personnel

II. La création monétaire : Cause de la dépendance des banques envers la monnaie

centrale

Les fuites ainsi que les facteurs de la liquidité bancaire constituent la source de l’autonomie

des banques envers la monnaie banque-centrale.

1. Les fuites

La création de monnaie par les banques est limitée par la contrainte de demande d’octroi de

crédits à la clientèle. En effet, la banque ne crée de la monnaie qu’en réponse à une demande

de crédits émanant des agents non-financiers. De même, elle est limitée par les demandes de

transformation en billets émanant de ses clients à n’importe quel moment d’où ces fuites qui

se présentent sous l’aspect de demande de billets ou de paiements effectués sur le compte

d’autres banques réduisent la quantité de monnaie centrale dont dispose les banques.

33

Page 34: PFE-Feriel Ben Ali.docx

La banque doit donc se garantir qu’elle dispose d’assez de réserve en monnaie centrale afin

de remédier à ce problème de fuites. C’est aussi cette forme suprême de liquidité que les

banques utilisent lors des opérations de compensation.

Il existe également d’autres fuites qui impactent les établissements de crédits dans leur

ensemble : Les facteurs de la liquidité bancaire.

2. Les facteurs de la liquidité bancaire et le besoin des banques en monnaie centrale

Les facteurs de la liquidité bancaire sont définit comme étant un ensemble de phénomènes ou

d’évènements qui impactent la liquidité des banques et qui font osciller leurs besoins de

refinancement. Nous distinguons les facteurs de la liquidité bancaire autonomes et des

facteurs dépendant de l’intervention de l’Institut d’émission.

Il est important de noter qu’il existe une autre limite à la création de la monnaie qui est

l’inflation.

Nous expliquerons dans le chapitre 2 comment ces facteurs affectent-ils la liquidité des

banques et entraînent ainsi leur refinancement.

Section III   : La régulation de la liquidité bancaire

I. Définition

Selon BREMOND.J et GELEDAN.A(1984)7, pour tout économiste le problème de

régulation se présente sous la forme d’une question : comment s’opère l’équilibre dans un

système économique ?

D’après LABARONNE(1999)8, généralement l’équilibre sur le marché monétaire est le fruit

de la rencontre de l’offre et de la demande, ce qui donne lieu à la détermination du niveau

général des prix.

La régulation de la liquidité bancaire peut être définit comme la réalisation de l’équilibre sur

le marché de la monnaie. Cette dernière repose sur un mécanisme ayant pour but l’atteinte

d’un objectif fixé en termes d’inflation moyennant des instruments spécifiques appelés

instruments de politique monétaire.

II. Instruments de régulation de la liquidité bancaire

Dans le but de réguler la liquidité bancaire et de piloter les taux d’intérêt à court terme selon

la finalité de la stabilité des prix, la Banque Centrale de Tunisie emploie, lors de son

7 BREMOND J et GELEDAN A., 1984, p.3638 LABARONNE, 1999, p.80

34

Page 35: PFE-Feriel Ben Ali.docx

intervention sur le marché monétaire, les instruments de politique monétaire suivant (figure

14) :

Figure 14: Instruments de politique monétaire

Source : Site web de la BCT

Nous pouvons donc constater à partir de la figure 14 que la Banque Centrale de Tunisie, en

régulant la liquidité, assure le refinancement des banques à travers les opérations à l’initiative

de la BCT et celles à l’initiative des banques.

Nous détaillerons dans le chapitre 2 chacune de ces opérations de refinancement qu’elle soit

initiée par la Banque Centrale ou par les banques.

Conclusion :

La création monétaire est la source de dépendance des banques envers la monnaie centrale. En

effet, ce sont les fuites et les facteurs de la liquidité bancaire qui sont à l’origine des besoins

des banques en monnaie centrale.

Afin de réaliser son objectif de stabilité des prix, la Banque Centrale de Tunisie(BCT)

procède à la régulation de la liquidité à travers des instruments de politique monétaire. Parmi

ces instruments, nous trouvons la réserve obligatoire mais également les opérations de

refinancement qui sont divisées en des opérations à l’initiative de la BCT et des opérations à

l’initiative des banques. Nous pouvons donc conclure qu’en régulant la liquidité bancaire la

Banque Centrale de Tunisie assure le refinancement des banques commerciales.

Chapitre 2 : Refinancement des banques auprès de la Banque Centrale de Tunisie

35

Page 36: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Introduction 

Les banques sont des entreprises qui ont pour mission principale le financement de

l’économie par la distribution de crédits. Pour accomplir leur mission, ces dernières collectent

des ressources. Toutefois, ces ressources peuvent s’avérer insuffisantes d’où elles ont recours

au marché monétaire en premier lieu et à la Banque Centrale en dernier ressort afin de

combler leurs insuffisances. Par le biais de ce chapitre, nous allons découvrir comment

fonctionnent les banques, d’où proviennent leurs problèmes de liquidité et enfin quelles sont

les opérations de refinancement auxquelles elles font appel.

Section I   : Banques et problèmes de liquidité bancaire

I. La banque : Définition, fonctionnement et principe de gestion

1. Définition

La banque est un établissement spécialisé dans le commerce d’argent. Les principales

activités de la banque conformément aux dispositions de la loi bancaire tunisienne, peuvent

être décomposées en une activité bancaire au sens propre et en une activité financière.

L’activité d’une banque peut être résumée en trois aspects fondamentaux, à savoir la

prestation de services de paiement, l’octroi de crédit et la mobilisation de l’épargne.

L’activité financière d’une banque réside dans le rôle d’intermédiation que joue cette dernière

entre l’entreprise et le marché de capitaux mais aussi dans sa participation aux décisions des

agents économiques et dans le fait qu’elle assume le risque des firmes.

Ces activités de la banque sont gérées par des principes de gestion qui représentent le

soubassement de la profession et qui existent dans toutes les banques quelque soit sa nature,

son secteur d’activité et sa spécialisation.9

2. Le fonctionnement d’une banque de dépôt

Les activités d’une banque de dépôt peuvent être exposées de la façon suivante : La banque

collecte des ressources qui sont constituées par :

- Les dépôts : Dépôts à vue, dépôts à terme et épargne

- Les concours des opérations de politique monétaire apportés par la Banque Centrale

de Tunisie ou les sommes empruntées sur le marché monétaire.

- Les concours du Trésor désignés aussi par les ressources spéciales.

- Les fonds propres de la banque.

9 HACHEMI A., 1991, P.81 et www.meilleurbanque.blogspot.com

36

Page 37: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Les ressources ainsi collectées sont employées sous forme de distribution de crédit sous toute

ses formes, de prêts sur le marché monétaire, de placements par l’achat de titres de créance et

la participation dans le capital des entreprises et enfin sous forme d’avoirs en compte courant

à la Banque Centrale, au centre des chèques postaux et dans les différentes banques de la

place.

Nous avons donc présenté schématiquement le fonctionnement d’une banque mais il est

important de dire que dans la pratique c’est plus complexe que ça sans pour autant s’écarter

du fonctionnement que nous avons exposé étant donné que cette complication est d’ordre

technique et qui n’est pas dépourvue de procédures administratives souvent archaïques.

A partir de la description du fonctionnement de la banque, nous pouvons dégager quelles sont

les principales préoccupations de tout banquier et comment ce dernier gère-t-il ses ressources

et ses emplois.

3. Principes de gestion d’une banque

Etre banquier est tout un art et cet art réside dans le fait que ce dernier soit certain que ses

ressources couvrent bien les concours accordés en termes de durée et de coût, que ces

concours soient mesurés et destinés à de bonnes fins tout en permettant à sa banque de

dégager un Produit Net Bancaire(PNB) lui garantissant sa pérennité.

Selon Hachemi.A(1991)10, le banquier flâne à l’intérieur d’un triangle qui a pour sommets : la

sécurité, la liquidité et la rentabilité.

a. La sécurité

Avant d’accorder un crédit, le banquier doit s’assurer qu’il s’est prémuni contre le risque

d’insolvabilité du bénéficiaire. De même, ce dernier tend à octroyer des types de crédits qui

vont lui servir de garantie pour se refinancer auprès de la Banque Centrale. Ainsi, le crédit est

devenu une sorte de sûreté pour le banquier pour autant qu’il lui permette de se refinancer.

b. La liquidité

Il est impossible de séparer le risque de la liquidité de l’activité bancaire. De manière

générale, la banque prête ce qui ne lui appartient pas. En effet, les prêts qu’elle accorde

proviennent des dépôts de la clientèle ou des emprunts qu’elle opère sur le marché monétaire.

Toutefois, les clients peuvent procéder à tout moment à des retraits de leurs avoirs à la banque

d’où cette dernière doit être en mesure de pouvoir faire face à ses retraits ainsi qu’à ses

obligations.

10 HACHEMI.A, 1991, P.84

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Page 38: PFE-Feriel Ben Ali.docx

c. La rentabilité

N’oublions pas que la banque est une entreprise et que comme tout entreprise, cette dernière

doit être en mesure de dégager une rentabilité convenable et satisfaisante afin qu’elle puisse

couvrir ses frais de fonctionnement, les pertes potentielles sur les créances douteuses et

surtout qu’elle puisse rémunérer ses actionnaires.

Pour les banques tunisiennes, le motif de couverture des frais de fonctionnement peut être

atteint aisément. Par contre, pour le second motif, ce n’est pas gagné d’avance car depuis que

la fonction publique a été introduite au niveau de la gestion des banques tunisiennes et depuis

l’installation d’un jeu de pouvoir, les banques n’accordent plus de crédits en se basant que sur

les critères de bonne gestion. Par conséquent, les créances douteuses se sont accumulées et

certaines banques publiques se trouvent en difficultés.

II. Problèmes de liquidité et refinancement des banques

Nous avons vu dans le chapitre précédent que les facteurs de la liquidité bancaire étaient la

cause de la dépendance des banques commerciales vis-à-vis de la Banque Centrale.

Dans ce qui suit nous allons étudier l’impact des facteurs de la liquidité bancaire pris un à un

sur le solde du compte courant des banques à la Banque Centrale.

1. Les facteurs de la liquidité bancaire

La création monétaire des banques commerciales est circonscrite par des contraintes qui

peuvent être d’origine interne comme par exemple les règles de stratégie ainsi que le refus

total de s’aventurer en prenant des risques sur des clients qui sont douteux en termes de

solvabilité, ou d’origine externe comme les contraintes réglementaires et prudentielles (les

ratios) ainsi que le besoin de liquidité.

La base monétaire ou encore la monnaie centrale est constituée de monnaie centrale et de

billets en circulation. Cette dernière correspond aux avoirs des établissements de crédit sur

leurs comptes courants à la Banque Centrale. Chaque jour, les banques effectuent des

opérations soit pour leur propre compte soit pour celui des clients dont les règlements passent

par leur compte courant à la Banque Centrale. Il existe, parmi ces opérations, celles qui

n’engagent qu’une transmission de la monnaie banque-centrale d’une banque à une autre

comme par exemple la vente de bons du Trésor d’un établissement à un autre, et celles qui

impliquent un impact sur la liquidité des banques comme les retraits de billets effectués par

les clients. Nous pouvons définir la liquidité bancaire comme étant l’ensemble des avoirs des

établissements de crédit sur leurs comptes courants à la Banque Centrale.

38

Page 39: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Les facteurs de la liquidité bancaire sont donc les sources des fuites de monnaie en dehors du

circuit bancaire. Il existe des facteurs qu’on qualifie d’autonomes car ils sont indépendants

des interventions spécifiques de la Banque Centrale et des facteurs qui découlent des

décisions de cette dernière.

a. Les facteurs autonomes

L’ensemble des opérations de règlement réalisées et de versements encaissés pour le compte

des clients impactent la liquidité dont dispose une banque sur son compte courant à la Banque

Centrale.

En prenant l’ensemble du secteur bancaire, nous pouvons distinguer quatre facteurs qui

affectent les avoirs des banques en monnaie centrale.

Billets et monnaie en circulation : La liquidité bancaire fluctue dans le sens contraire

de l’encours des billets et monnaie en circulation. Les retraits de billets réalisés par les

clients diminuent la liquidité des banques tandis que les versements l’accroissent. La

demande de billets par la clientèle varie en fonction des saisons (les fêtes religieuses,

les vacances …).

Solde du compte courant du Trésor : Généralement, une fluctuation dans le sens

positif du montant du solde du compte courant du Trésor a un impact négatif sur les

avoirs des banques en monnaie centrale tandis qu’une fluctuation négative a un impact

inverse.

Avoirs nets en devises : De manière générale, lorsque les avoirs nets en devises

augmentent, la liquidité bancaire augmente également et inversement. En d’autres

termes, toute vente de devises réalisée par les banques à la Banque Centrale accroît

leurs avoirs en monnaie centrale et vice versa.

b. Facteur institutionnel : La réserve obligatoire

i. Définition   :

La réserve obligatoire est un dépôt en monnaie centrale que les banques doivent déposer dans

leurs comptes courants à la Banque Centrale. Contrairement à d’autres pays (comme ceux de

l’union européenne par exemple), la réserve obligatoire n’est pas rémunérée en Tunisie. Elle

représente donc un manque à gagner pour les banques.11

La Banque Centrale oblige les banques à constituer mensuellement12 auprès d’elle des

réserves obligatoires pour pouvoir exercer leur activité de distribution de crédit et pour faire 11 www.trader-finance.fr

12 Circulaire aux banques N°2012-17

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Page 40: PFE-Feriel Ben Ali.docx

face aux fuites qu’elles subissent hors de leurs circuits (comme le retrait de billets par la

clientèle).

ii. La réserve obligatoire   : Un moyen de pression sur la liquidité bancaire

La réserve obligatoire représente un facteur institutionnel employé par la Banque Centrale

pour exercer des pressions sur la liquidité bancaire. Ainsi, une hausse du taux de la réserve

obligatoire implique la baisse de la liquidité des banques et inversement.

Section II   : Refinancement des banques auprès de la Banque Centrale de Tunisie (BCT)   :

Etat des lieux

Etant donné que le refinancement des banques auprès de la Banque Centrale de Tunisie

s’opère sur le marché monétaire, il convient de présenter ce dernier et de décrire le rôle de la

BCT avant de passer à la description de l’état des lieux du refinancement en Tunisie.

I. Présentation du marché monétaire tunisien

1. Définition du marché monétaire

Le marché monétaire est le lieu où s’établit l’échange entre offreurs et demandeurs de

capitaux à court et à moyen terme.

Le marché monétaire tunisien est accessible aux banques, aux entreprises, aux sociétés

d’assurances, aux organismes de protection sociales (CNRPS, CNSS) etc.…

2. Les intervenants sur le marché monétaire

Les organismes qui ont des excédents de liquidité et qui souhaitent les placer (Les

sociétés d’assurance par exemple).

Les organismes qui sont en manque de liquidité. Ceci peut s’expliquer par le fait

que les crédits qu’ils octroient excèdent les dépôts qu’ils mobilisent. C’est le cas

des banques de dépôt prises dans leur ensemble.

Ceux qui interviennent sur le marché en fonction de la situation de leur trésorerie.

Ces derniers vont sur le marché soit pour emprunter soit pour prêter. C’est le cas

de chaque banque prise individuellement, des entreprises et de tout autre

organisme.

3. Les instruments d’échange sur le marché monétaire

La liquidité s’échange sur le marché monétaire contre des titres publics et des créances

courantes privées qui prennent la forme de13 :

13 Les définitions des instruments d’échange sur le marché monétaire sont issues de la circulaire aux établissements de crédit N°2005-09

40

Page 41: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Certificats de dépôt : Ce sont des titres de créance nominatifs négociables émis par

les banques dans le but de s’approvisionner en liquidité auprès des personnes morales

de droit public ou privé et dont la durée doit être égale à au moins 10 jours et au plus 5

ans. Le montant doit être minimum multiple de 500 000 dinars et le taux est librement

défini au moment de l’émission. Ces certificats ont une échéance fixe. En d’autres

termes, ils ne peuvent être ni remboursés par anticipation ni admettre de prime de

remboursement.

Billets de trésorerie : Il s’agit de titres de créance négociables qui sont émis par des

personnes physiques ou par des entreprises qui veulent s’endetter auprès d’autres

agents et ce, par l’intermédiaire d’une banque. La durée de ces billets de trésorerie est

égale à au moins 10 jours et au plus 5 ans et leur montant est minimum multiple de

50 000 dinars. Leur taux est librement déterminé lors de l’émission et ne peuvent

inclure de prime de remboursement.

Bons du Trésor : Ces derniers sont émis par l’Etat par voie d’adjudication

communiquée à toutes les banques qui interviennent sur le marché monétaire et aux

intermédiaires en bourse. La valeur nominale d’un bon du Trésor s’établit à 1000

dinars. Après dépouillements des offres, le Trésor public emprunte le montant dont il a

besoin en débutant par le taux le plus faible. Il y’a lieu de distinguer les Bons du

Trésor à Court Terme (BTCT) et les bons du Trésor à moyen long terme appelés bons

du Trésor Assimilables(BTA).

II. Rôle de la Banque Centrale de Tunisie (BCT)

La Banque Centrale de Tunisie ou BCT est une personne morale publique dotée de l’autonomie financière.Elle représente l’Institut d’émission. En effet, elle exerce le privilège d’émission de billets et de pièces de monnaie qui sont les seules à avoir un cours légal sur le territoire tunisien.Dans le cadre de sa mission globale, qui est de défendre la valeur de la monnaie et de veiller à sa stabilité, la BCT contrôle la circulation de la monnaie et la distribution de crédit mais aussi elle veille sur le bon fonctionnement du système bancaire et financier. Elle est aussi responsable du pilotage de la politique monétaire. En plus d’être tenue d’appliquer la législation et la réglementation de change, la Banque

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Page 42: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Centrale de Tunisie est chargée de la gestion des avoirs en devises du pays et de la réalisation des opérations sur Or et devises.La BCT qu’on qualifie aussi de la banque des banques assure le refinancement des banques commerciales et édicte des règles de gestion comptable et des normes prudentielles qui lui permettent de superviser et de contrôler leur activité.Cette banque des banques est aussi la banque de L’Etat. En effet, cette dernière gère le compte du Trésor public et peut lui accorder des crédits sous forme de découverts en compte courant.III. Besoin des banques en monnaie centrale et refinancement

En cas de déséquilibre de la trésorerie, quelle soit déficitaire ou excédentaire, les banques ont recours en premier lieu au marché interbancaire et en dernier ressort à la Banque Centrale de Tunisie afin d’ajuster la situation de leur trésorerie.Nous allons donc commencer par définir le terme « refinancement ».Ensuite nous allons parler des opérations de prêts-emprunts sur le marché interbancaire et enfin nous allons décrire les opérations de refinancement des banques auprès de la Banque Centrale.Mais avant tout, il y’a lieu de préciser que généralement les banquiers utilisent les termes «prêt- emprunt » lorsqu’ils vont sur le marché interbancaire et le terme « refinancement » lorsqu’ils ont recours à la Banque Centrale.

1. Le refinancement : Définition et objectifs

Le refinancement est une opération effectuée par un établissement financier en vue d’acquérir de nouvelles ressources financières provenant soit du marché monétaire soit de la Banque Centrale afin de remplacer les ressources déjà utilisées.Les banques se refinancent pour deux objectifs précis, à savoir l’octroi de nouveaux crédits et le remboursement de ses dettes.14

2. Le marché interbancaire

14 www.banque-info.com

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Page 43: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Le marché interbancaire est un marché uniquement réservé aux banques. Ces dernières s’échangent entre elles de la liquidité à vue ou à terme. Il s’agit d’un marché de gré à gré, c'est-à-dire que les banques opèrent et négocient librement entre elles. Ces dernières se font entièrement confiance.En fonction de la situation de sa trésorerie, la banque peut être soit prêteuse soit emprunteuse.Comment se passe le prêt-emprunt interbancaire en Tunisie ?

En cas de déficit de la trésorerie, la banque contacte par téléphone les autres banques du secteur. Elle leur communique le montant qu’elle désire emprunter. Par la suite, un taux d’emprunt est déterminé suite à une négociation entre les deux banquiers qui sont au téléphone.De même, en cas d’excédent de trésorerie, la banque appelle les autres banques et leur fait savoir qu’elle a un excédent à placer. Le taux de placement est ensuite fixé après négociation entre les deux parties.Il convient de préciser que ces opérations de prêts-emprunts et de négociation se déroulent au niveau de la salle des marchés de chaque banque.

3. Le refinancement des banques auprès de la Banque Centrale de Tunisie (BCT)

Chaque banque possède à la BCT un compte courant par lequel transitent ses opérations de règlement avec les autres banques ou avec le Trésor public ou avec la Banque Centrale elle-même.La banque pourrait donc se retrouver dans une situation de manque de liquidité suite à ses opérations de règlement. Afin de se procurer de la liquidité, elle ira en premier lieu sur le marché interbancaire. Si cette dernière ne trouve pas toute la liquidité qu’il lui faut pour combler le « gap » de sa trésorerie, elle fera recours à la BCT puisque cette dernière est le prêteur en dernier ressort.Le recours au refinancement auprès de la BCT ne se fait pas gratuitement mais moyennant des garanties appelées dans le jargon bancaire collatéraux. Ces derniers sont constitués d’effets publics (Bons du Trésor

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Page 44: PFE-Feriel Ben Ali.docx

à court terme et bons du Trésor assimilables) et d’effets privés (Crédits admissibles au titre des opérations de refinancement par la Banque Centrale). Le refinancement auprès de la Banque Centrale se fait contre la remise de billets globaux de mobilisation comportant au moins un montant égal à celui demandé. Ce dernier doit être adressé à l’ordre de la banque centrale de Tunisie et contenir la signature d’une autre banque (Dans le jargon bancaire, nous appelons ça l’aval d’une banque).15

Il convient de préciser que les banques quand elles se refinancent auprès de la Banque Centrale, elles n’obtiennent pas tout le montant qu’elles désirent. Actuellement, elles ne reçoivent que 75% du montant souhaité. 16

Avant de passer à l’énumération des décisions prises par la BCT concernant les collatéraux durant l’année 2013 et le premier trimestre de 2014, nous allons décrire les opérations de refinancement.

a. Les opérations de refinancement

Il y’a lieu de distinguer les opérations initiées par la BCT et celles initiées par les banques.

i. Les opérations initiées par la BCT L’appel d’offre : Chaque mardi, la BCT offre de la monnaie centrale

aux banques par voie d’appel d’offre. Le montant qu’elle est prête à fournir aux banques est défini en fonction des besoins prévisionnels de ces dernières en monnaie centrale. Il y’a lieu de préciser que le taux de l’appel d’offre représente le taux plancher du marché monétaire et il est égal à 4,75%.

Les opérations de réglage fin (Injection et ponction de liquidité) : La BCT effectue des opérations de réglage fin en injectant ou en ponctionnant de la liquidité uniquement pour 24h. La BCT procède à ses opérations dans le but de manier la liquidité sur le marché et orienter les taux d’intérêt.

15 Circulaire aux établissements de crédit N°2005-0916 Circulaire aux établissements de crédit N°2014-02

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Les opérations de ponction par voie d’adjudication : Cette opération vise à éponger le surplus de liquidité sur le marché monétaire. Pour cela, la BCT communique aux banques qu’elle compte emprunter des liquidités en indiquant avec précision la durée de l’emprunt. Par la suite, ultérieurement à l’examen des soumissions à l’adjudication, l’Institut d’émission souscrit aux emprunts à hauteur du montant qu’elle désire étancher tout en commençant par les taux d’intérêt les plus bas.

Les opérations d’open market : Ces opérations impliquent que la BCT achète ou vend de façon ferme c'est-à-dire définitive des bons du Trésor. La BCT, à travers ses opérations, étend ou réduit la liquidité bancaire selon qu’elle achète ou vend des bons du Trésor mais également elle agit sur le prix de marché de ces bons et par conséquent sur leur taux d’intérêt.

Les opérations de pension livrée17 : La BCT procure de la liquidité aux banques contre la remise de titres et ce, pour une durée déterminée. Ces opérations constituent un support d’échange de la monnaie centrale très notable étant donné que le prêteur reçoit des garanties en contrepartie de son prêt et que l’emprunteur se refinance avec de bonnes conditions de taux d’intérêt.

ii. Les opérations initiées par les banques

Les banques, depuis l’avènement de la circulaire 2009-07 du 19 février 2009, peuvent par leur propre initiative combler leur besoin ou placer leur surplus de liquidité auprès de la BCT.

La facilité permanente de prêt à 24h : En cas de déficit de la trésorerie des banques en fin de journée, la BCT leur permet de couvrir leurs besoins en liquidité contre la présentation de garanties sous forme d’effets publics et privés. Le taux de facilité de prêt à 24h correspond au taux directeur de la BCT majoré d’une marge que la banque centrale communique au préalable aux banques. Actuellement, ce taux est égal à 5% avec un taux directeur de la BCT égal à 4,75% et une marge de 0,25%.

17 Loi N°2012-24

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La facilité permanente de dépôt à 24h : Si une banque se trouve en fin de journée avec une trésorerie excédentaire, la BCT lui offre la possibilité de placer ses excédents de liquidité qu’elle n’a pas pu écouler sur le marché interbancaire à un taux égal au taux directeur de la BCT qui est égal à 4,75% minoré de la marge de 0,25%, soit à un taux de 4,25%.

b. Chronologie des décisions se rapportant aux collatéraux et leurs motifs

Décision N° circulaire Motif de la décision

Etablissement d’une quotité minimale d’effets publics (bons du Trésor) de 10%18 comme contrepartie des opérations de refinancement et une décote de 10% sur les effets privés.

Circulaire aux banques N°2013-10 Mieux contrôler les risques alourdissant le bilan de la BCT qui se rattachent au risque de contrepartie.

Augmentation de la quotité minimale de bons du Trésor au taux de 40% comme contrepartie des opérations de refinancement et de la décote sur les effets privés pour s’élever à 25%

Circulaire aux banques N° 2014-02 Neutraliser d’avantage le risque de crédit accablant le bilan de la BCT joint au risque de contrepartie.

Conclusion 

L’activité fondamentale des banques est le financement de l’économie par le biais de la

distribution de crédits. Pour assurer leur activité, ces dernières collectent des ressources sous

forme de dépôts. Mais la plupart du temps, les emplois des banques (comme l’octroi de

crédits par exemple) dépassent les ressources mobilisées d’où naissent leurs besoins en

monnaie centrale et donc le refinancement.

18 A la fin de décembre 2013, cette quotité minimale de 10% a été élevée à 20%

46

Tableau 5: Chronologie des décisions concernant les collatéraux et leurs motifs

Page 47: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Nous avons vu que la réserve obligatoire est un instrument de politique monétaire que la

Banque Centrale emploie pour exercer des pressions sur la liquidité bancaire. Elle a donc un

impact sur le volume de refinancement.

Nous avons également vu que les banques, en contrepartie de leurs opérations de

refinancement auprès de la Banque Centrale, présentaient en plus des effets privés des bons

du Trésor en tant que garanties.

Nous pouvons donc conclure que la réserve obligatoire, les dépôts, les crédits et les bons du

Trésor représentent les déterminants du refinancement.

Conclusion de la partie théorique

Les banques créent de la monnaie par le biais de la distribution de crédits. Elles assurent ainsi

le financement de l’économie. Pour cela, ces dernières mobilisent des ressources.

La Banque Centrale oblige les banques à constituer auprès d’elle des réserves obligatoires

pour faire face aux fuites qu’elles subissent. A travers ces réserves, elle exerce des pressions

sur la liquidité bancaire. Ainsi, toute hausse du taux de la réserve obligatoire induira une baisse de la liquidité bancaire et entrainera donc une hausse du volume de refinancement et inversement.Lorsque les banques se retrouvent en manque de ressources ou qu’elles n’arrivent pas à

constituer leurs réserves obligatoires quotidiennes, elles vont emprunter auprès des autres

banques. Si elles n’arrivent pas à combler leur manque sur le marché interbancaire, elles font

appel à la Banque Centrale pour se refinancer. Le refinancement auprès de la Banque Centrale ne se fait pas gratuitement mais moyennant des garanties appelées collatéraux. Ces derniers se présentent sous la forme d’effets publics (Bons du Trésor) et d’effets privés (Crédits accordés à la clientèle). Ainsi, la réserve obligatoire, les dépôts, les crédits et les bons du Trésor constituent les déterminants du refinancement des banques.

Partie 3   : Procédure de l’appel d’offre au niveau de la Société Tunisienne

de Banque et analyse empirique des déterminants du refinancement

Les banques se refinancent auprès de la Banque Centrale lorsqu’elles ont besoin de

liquidité et qu’elles n’ont pas pu couvrir ce besoin sur le marché interbancaire. Dans le

47

Page 48: PFE-Feriel Ben Ali.docx

chapitre 2 de la deuxième partie nous avons conclu que la réserve obligatoire, les dépôts, les

crédits, et les bons du Trésor sont les déterminants du refinancement. Dans cette partie, nous

allons d’abord décrire la procédure de l’appel d’offre au sein de la STB. Ensuite, nous allons

analyser l’impact des déterminants du refinancement sur le volume de ce dernier.

Chapitre 1 : Procédure de l’appel d’offre au sein de la Société Tunisienne de

Banque(STB)

Introduction 

La Société Tunisienne de Banque(STB) fait recours aux opérations de refinancement

comme toute autre banque de la place. A travers ce chapitre 1, nous allons décrire la

procédure de l’appel d’offre au sein de la STB.

I. Procédure de l’appel d’offre 

La Société Tunisienne de Banque (STB), comme tout autre banque du secteur d’ailleurs,

participe à l’appel d’offre qu’effectue la Banque Centrale de Tunisie(BCT) chaque mardi.

Comme nous l’avons vu au niveau du chapitre 2 de la deuxième partie, le montant que la

BCT offre aux banques est déterminé à partir des besoins prévisionnels de ces dernières en

liquidité.

Le lundi, la STB envoie via le Système d’Echange de Données(SED) ses prévisions des

principaux flux de trésorerie de la semaine.

La BCT demande ce tableau, comme nous l’avons déjà dis, pour fixer le montant de l’appel

d’offre mais aussi pour s’assurer que les banques ne vont pas juste emprunter pour surenchérir

sur le marché après.

Pour élaborer le tableau de prévisions des principaux flux de trésorerie, le responsable du

marché monétaire collecte les informations de tous les services de la banque mais aussi des

agences.

Le mardi matin avant 10h, ce même responsable communique à la BCT par le biais

d’ORACLE :

La date

Le montant de sa soumission

La durée (7 jours, 1 mois, 3 mois)

Le taux

48

Page 49: PFE-Feriel Ben Ali.docx

L’échéance

La date de règlement ainsi que les garanties qu’il va présenter

Ensuite la BCT procède au dépouillement des soumissions de toutes les banques à l’appel

d’offre et communique l’après midi à chaque banque le montant qu’elle a obtenue. En

général, ce montant est inférieur à celui soumis par les banques.

Par la suite, le responsable du marché monétaire communique au spécialiste en valeurs de

trésorerie le montant que la STB a pu obtenir. Ce dernier, à partir de son portefeuille de bons

du Trésor et de crédits susceptibles d’être accepter comme garanties par la BCT, choisit les

bons du Trésor à court terme et assimilables ainsi que les crédits qu’il va donner en

contrepartie de la liquidité offerte par la BCT et les lui envoie.

Conclusion 

La Société Tunisienne de Banque souscrit chaque mardi à l’appel d’offre de la banque

centrale de Tunisie. Cette dernière suit la procédure que nous avons décrite tout au long de ce

chapitre.

Chapitre 2 : Analyse empirique des déterminants du refinancement

Introduction 

Le refinancement des banques auprès de la Banque Centrale est défini, comme nous

l’avons conclu dans la deuxième partie de notre travail, par plusieurs déterminants. A travers

ce chapitre, nous allons étudier l’impact de chacun des déterminants sur le volume du

49

Page 50: PFE-Feriel Ben Ali.docx

refinancement. Nous tenons à préciser que nous avons effectué un stage au sein de la Société

Tunisienne de Banque mais nous n’avons pas pu accéder aux données de la banque car elles

sont strictement confidentielles. C’est pour cela que nous avons choisi de travailler sur tout le

secteur bancaire d’où il convient de le présenter :

Le système bancaire tunisien a été créé en 1958. Ce dernier est composé de la Banque

Centrale de Tunisie, de 21 établissements de crédit jouissant du statut de banque, de 2

banques d’affaires, de 8 banques off-shore, de 8 bureaux représentatifs de banques off-shore,

de 10 sociétés de leasing et de 3 sociétés de factoring sans oublier l’office national des postes.

A travers les années, le système bancaire tunisien a réussi à implanter un réseau considérable

d’agences. En effet, nous recensons aujourd’hui 1430 agences bancaires sur le territoire

national. 19

I. Impact des changements réglementaires de la réserve obligatoire sur le volume

global du refinancement

Etant donné que la variable réserve obligatoire est une variable capitale pour expliquer le

refinancement et qu’il nous manque beaucoup de données concernant cette variable, nous

avons opté d’étudier son impact sur le volume du refinancement par le biais des changements

réglementaires qu’a subi cette dernière.

Rappelons que la réserve obligatoire est une partie des dépôts en monnaie centrale non-

rémunérée que les banques déposent sur leurs comptes courants chez la Banque Centrale de

Tunisie. Elle représente également un instrument de politique monétaire dont la Banque

Centrale de Tunisie fait usage afin d’exercer des pressions sur la liquidité bancaire. Ainsi, une

hausse du taux de la réserve obligatoire engendre une baisse de la liquidité bancaire, ce qui

entraine un besoin en monnaie centrale à couvrir par le refinancement d’où l’augmentation du

volume de ce dernier et inversement.

Ces dernières années, la réserve obligatoire a connu plusieurs changements en matière de taux

et d’assiette. Pour notre étude de l’impact des changements réglementaires de la réserve

obligatoire sur le volume global du refinancement, nous allons considérer le dernier trimestre

de chaque année (du mois d’octobre au mois de décembre), à savoir les années 2011, 2012,

2013, et 2014.

Durant le dernier trimestre 2011, la réserve obligatoire était constituée de 20  :

- 2% des dépôts à vue

19 Ministère des finances20 Circulaire aux banques N°2011-07

50

Page 51: PFE-Feriel Ben Ali.docx

- 2% des autres sommes dues à la clientèle

- 2% des certificats de dépôts qui ont une durée ne dépassant pas 3 mois

- 2 % de l’insuffisance constatée pour le respect du ratio de liquidité du mois

considéré

Au cours de la période allant d’octobre 2012 à décembre 2012, la réserve obligatoire était

composée de 21 :

- 2% des dépôts à vue

- 2% des autres sommes dues à la clientèle

- 2% des certificats de dépôts dont la durée ne dépasse pas 3 mois

- 2% de l’insuffisance constatée pour le respect du ratio de liquidité du mois considéré

- Et de  50% de l’augmentation du montant des crédits à la consommation

Pendant la période d’octobre 2013 à décembre 2013, la réserve obligatoire était

formée22 de :

- 2% des Dépôts à vue

- 2% des autres sommes dues à la clientèle

- 2% des certificats de dépôts qui ont une durée ne dépassant pas 3 mois

- 2% de l’insuffisance constatée pour le respect du ratio de liquidité du mois considéré

- Et de 30% de l’accroissement du volume des crédits à la consommation

Et enfin, au cours du dernier trimestre 2014, l’assiette de la réserve obligatoire était

composée23 de :

- 1% des dépôts à vue et des autres sommes dues à la clientèle

- 30% de la hausse du volume des crédits à la consommation

Tout d’abord, nous constatons que la pénalisation de 50% sur les crédits à la consommation

entrant dans l’assiette de la réserve obligatoire n’est apparue qu’après la révolution, en 2012.

Ce nouvel élément venant s’ajouter à l’assiette de la réserve obligatoire engendrerait

normalement la hausse du volume du refinancement par rapport à la période considérée en

2011.

Nous remarquons ensuite qu’en 2013, cette pénalisation a été ramenée à 30% d’où ça devrait

entrainer une baisse du volume du refinancement par rapport à la période considérée pour

l’année 2012.

21 Circulaire aux banques N°2012-1722 Circulaire aux banques N°2013-0323 Circulaire aux banques N°2013-20

51

Page 52: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Enfin, au cours du dernier trimestre 2014, nous observons des changements au niveau de

l’assiette de la réserve obligatoire et du taux. En effet, l’assiette de la réserve obligatoire n’est

plus constituée que des dépôts à vue, des autres sommes dues à la clientèle et de la hausse du

volume des crédits à la consommation et le taux appliqué aux dépôts à vue et aux autres

sommes due à la clientèle est passé de 2% à 1% ce qui aurait normalement pour effet la

diminution du volume du refinancement.

Nous allons à présent confirmer nos remarques et nos observations par un graphique que nous

allons interpréter (figure 15) :

Figure 15: Evolution du volume global du refinancement suite aux changements réglementaires de la réserve obligatoire

1 2 3 4

322305.24

471327.832

419569.203

349583.792

Series1

Source : Travail personnel

D’après la figure 15, nous constatons que notre raisonnement exposé ci-dessus est juste. En

effet, pour la première période qui s’étend d’octobre 2011 à décembre 2011, le volume du

refinancement a atteint 322305,24 MD. Ensuite, il est passé à 471327,832 MD en 2012, soit

une hausse de 149022,592 MD. Cette augmentation est due à la pénalisation de 50% sur

l’augmentation de l’encours des crédits à la consommation qui est venue s’ajouter à l’assiette

de la réserve obligatoire.

Au cours de la troisième période s’étalant d’octobre 2013 à décembre 2013, le volume global

du refinancement a diminué pour s’établir à 419569,203 MD. Cette baisse trouve son origine

de la baisse de la pénalisation sur l’accroissement du volume des crédits à la consommation

passant de 50% à 30%.

Durant la dernière période allant du mois d’octobre 2014 à décembre 2014, le volume global

du refinancement a encore diminué pour atteindre 349583,792 MD. Ce fléchissement est due

à la baisse du taux de la réserve obligatoire passant de 2% à 1% et aux modifications

apportées à l’assiette qui est devenue constituée uniquement des dépôts à vue, des autres

sommes dues à la clientèle et de 30% de l’accroissement du montant des crédits à la

consommation.

52

Page 53: PFE-Feriel Ben Ali.docx

A titre de conclusion, nous pouvons affirmer à travers l’évolution du volume global du

refinancement que nous montre la figure 15 que les changements réglementaires de la réserve

obligatoire ont bel et bien un impact sur le volume du refinancement.

Le tableau (Tableau 6) nous renseigne sur les mesures prises par la banque centrale de

Tunisie concernant la réserve obligatoire durant les deux années 2012 et 2013 ainsi que les

motifs de ces mesures tout en indiquant la référence (le Numéro de la circulaire) :

Décision N° de la circulaire Motif de la décision

Mise en place d’une réserve obligatoire

assujettie aux crédits à la consommation

au taux de 50%.

Circulaire aux banques N° 2012-17 Exercer des pressions sur la liquidité et

diminuer la distribution de crédits à la

consommation car ils sont inflationnistes et ont

un effet négatif sur la balance commerciale.

Diminution du taux de la réserve

obligatoire assujettie aux crédits à la

consommation passant de 50% à 30%.

Circulaire aux banques N°2013-03 Atténuer les pressions sur la liquidité bancaire.

Diminution du taux de la réserve

obligatoire passant de 2% à 1% et

suppression de la déficience constatée

pour le respect du ratio de liquidité.

Circulaire aux banques N°2013-20 Réduire les pressions exercées sur la liquidité

des banques provenant de la hausse du montant

de la réserve obligatoire suite à l’imposition de

réserve obligatoire sur les crédits à la

consommation.

Séparer un instrument de règles prudentielles

d’un instrument de politique monétaire.

Source : Travail personnel

II. Impact des autres déterminants du refinancement sur le volume global de ce

dernier

1. Définition de l’échantillon et collecte de données 

Afin d’apprécier l’impact des déterminants du refinancement sur le volume de ce dernier,

nous avons eu recours à des données mensuelles qui s’étendent du 31/01/2008 jusqu’au

30/09/2014, soit un nombre d’observation égal à 81. Les données qui ont servi à cette étude

ont été collecté à partir de la situation mensuelle des banques, l’encours des opérations de

53

Tableau 6: Chronologie des décisions prises concernant la réserve obligatoire et leurs motifs

Page 54: PFE-Feriel Ben Ali.docx

politique monétaire ainsi que l’encours des bons du Trésor qui se trouvent sur le site de la

Banque Centrale de Tunisie.

2. Présentation du modèle général de l’étude 

Dans le but d’affirmer que les crédits à l’économie, les dépôts, les certificats de dépôts,

l’épargne, la réserve obligatoire et les bons du Trésor expliquent bel et bien le refinancement,

nous avons spécifié un modèle de régression linéaire multiple où la variable endogène est le

refinancement et les variables exogènes sont les facteurs qui déterminent ce dernier.

Nous allons maintenant définir chacune des variables de notre modèle. Ensuite nous allons

déterminer l’impact des variables explicatives sur le volume du refinancement.

a. Définition des variables du modèle général de l’étude 

La variable à expliquer de notre modèle est le refinancement. Ce dernier, comme nous l’avons

défini au niveau du chapitre 2 de la deuxième partie, est une opération effectuée par un établissement financier en vue d’acquérir de nouvelles ressources financières provenant soit du marché monétaire soit de la banque centrale afin de remplacer les ressources déjà utilisées.Passons maintenant aux variables explicatives :Les dépôts à vue (DAV)   : Ce sont des sommes d’argent qui sont déposées par des clients et

qui peuvent être retirées à n’importe quel moment. La Banque Centrale de Tunisie (et même

les autres Banques Centrales) comptabilisent ces derniers au niveau de l’agrégat M1.

Les dépôts à terme (DAT)   : Ces derniers sont des dépôts à une durée déterminée à l’avance et

ramènent des intérêts et ce, uniquement si les clients ne procèdent pas au retrait de leur argent

avant la date d’échéance. La Banque Centrale de Tunisie les comptabilise au niveau de

l’agrégat M2.

Les certificats de dépôts (CD)   : Ce sont des titres de créance négociables qui sont uniquement

émis par les banques et qui rapportent des intérêts en fonction de la période du placement et

de la qualité de signature de l’émetteur.

L’épargne (CSE et EL)   :   Ce sont des sommes d’argent déposées par les clients rapportant des

intérêts et qui peuvent être retirées à n’importe quel moment mais uniquement en espèces.

Elle est également comptabilisée au niveau de l’agrégat M2 par la Banque Centrale de

Tunisie.

Il convient de préciser que dans le cadre de notre analyse empirique qui va suivre, l’épargne

est constituée des Comptes Spéciaux d’Epargne (CSE) et de l’Epargne Logement (EL).

54

Page 55: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Les bons du Trésor (BTCT et BTA)   : Ce sont des titres de créance émis par l’Etat. Ces derniers

sont composés de Bons du Trésor à Court Terme(BTCT) et de bons du Trésor à moyen long

terme appelés Bons du Trésor Assimilables(BTA).

Les crédits à l’économie (CE)   : Ce sont des prêts d’argent que les banques mettent à la

disposition de leur clientèle et ce, dans le but de financer l’économie du pays.

La réserve obligatoire (RO)   : La réserve obligatoire est un dépôt non rémunéré en monnaie

centrale que les banques doivent déposer dans leurs comptes courants à la Banque Centrale.

b. Impact des variables explicatives sur le volume global du refinancement 

Nous allons prendre chaque déterminant à part et étudier son incidence sur le volume du

refinancement.

Dans la pratique des banques, lorsque les dépôts composés de dépôts à vue, dépôts à terme,

certificats de dépôts et d’épargne augmentent (donc les ressources augmentent), ces dernières

ont moins besoin de liquidité d’où le volume du refinancement aura tendance à baisser.

En ce qui concerne les bons du Trésor qu’il soit à court terme ou assimilables, rappelons que

ces derniers sont présentés en tant que garanties au titre des opérations de refinancement

auxquelles recourent les banques auprès de la Banque Centrale de Tunisie. Ainsi, les banques

auront tendance à acheter beaucoup plus de bons du Trésor afin de pouvoir se refinancer

auprès de l’Institut d’émission. De ce fait, lorsque l’encours de bons du Trésor augmente, le

refinancement que nous qualifierons de « potentiel » augmente également.

Maintenant en ce qui concerne les crédits à l’économie, lorsqu’ils augmentent et que les

ressources mobilisées par les banques sont inférieures à l’encours des crédits distribués, ces

dernières seraient obligées d’aller chercher sur le marché interbancaire ou auprès de la

Banque Centrale des ressources autre que les dépôts. Par conséquent, le volume global du

refinancement aura une tendance à la hausse.

Pour la réserve obligatoire, rappelons que c’est un instrument de politique monétaire que la

Banque Centrale utilise pour exercer des pressions sur la liquidité. Ainsi, si le taux de la

réserve obligatoire augmente, la liquidité des banques diminue d’où le volume global du

refinancement aura tendance à augmenter et inversement.

3. Présentation des résultats du modèle général de l’étude 

a. Problème de colinéarité 

Nous remarquons à partir de la matrice de corrélation (voir annexe 1) que certaines de nos

variables explicatives sont fortement corrélées entre elles. L’estimation du modèle (voir

55

Page 56: PFE-Feriel Ben Ali.docx

annexe 1) par la méthode MCO24 permet de générer la variance inflation factor(VIF).Ce test

confirme la présence de colinéarité sévère dans le modèle précédent. Pour remédier à ce

problème et pour respecter l’hypothèse du modèle de régression linéaire multiple qui stipule

que les variables explicatives ne doivent pas être dépendantes, plusieurs solutions sont

possibles25.Nous avons opté dans ce qui suit pour la présentation de plusieurs spécifications.

Cette méthode consiste à retirer de la spécification la ou les variables source de colinéarité.

L’interprétation de plusieurs spécifications présente comme objectif la possibilité d’interpréter

l’impact des principales variables sur le refinancement tout en évitant le problème de

colinéarité.

Il convient de préciser également que la variable réserve obligatoire (ro) sera

automatiquement retirée de notre modèle en raison d’un nombre d’observation manquante

assez élevé (nous avons 50 données manquantes sur 81).

Plusieurs spécifications ont été testées afin de résoudre le problème de la colinéarité et

d'obtenir les meilleurs rapports statistiques. Nous vous présentons dans ce qui suit les deux

meilleures spécifications qui sont statistiquement et économiquement significatives et qui

mettent en relation les quatre variables explicatives suivantes : les crédits à l’économie (ce),

les dépôts à terme (dat), les bons du Trésor à court terme (btct), les bons du Trésor

assimilables (bta).

4. Présentation des résultats des deux spécifications

a. Présentation des résultats d’estimation de la première spécification

L’équation de la première spécification se présente comme suit :

REF(t)=β1+β2 CE(t)+β3 DAT(t)+β4 BTCT(t)+ε(t)

Dans un premier temps nous allons procéder à une régression par la méthode des moindres

carrés ordinaires, nous obtenons ainsi les résultats disponibles en annexe 2.

Nous allons maintenant procéder à un test d’autocorrélation des erreurs :

Test d’autocorrélation des erreurs   d’ordre 1   : Test de Durbin-Watson (DW)

Les hypothèses du test sont :

24 Méthode des Moindres carrés ordinaires25 Nous présentons dans l’annexe 6  l’estimation du modèle basée sur la régression du refinancement sur les axes principaux de l’ACP des 9 variables explicatives

56

Page 57: PFE-Feriel Ben Ali.docx

H0 : ρ=0 Les erreurs ne sont pas autocorrélées

H1 : ε(t)= ρ ε(t-1) +ν(t) Les erreurs sont autocorrélées d’ordre 1

Les conditions d’utilisation du test de Durbin-Watson sont vérifiées, étant donné que notre

modèle est spécifié en série temporelle et contient un terme constant, le nombre d’observation

dépasse 15 et la variable à expliquer n’apparaît pas parmi les variables explicatives comme

variable retardée.

Il est à noter que la statistique de DW varie entre 0 et 4. D’après les valeurs que peut prendre

cette dernière, nous avons les cas suivants :

Nous allons donc déterminer les valeurs de dL et dU à partir de la table de Durbin-Watson par

rapport aux nombre d’observation que nous allons noter (n) et le nombre de variables

explicatives que nous noterons (k).

Si nous allons nous trouver dans la zone où figure un point d’interrogation nous choisirons

l’hypothèse H1.

Détermination des valeurs de dL et dU   :

Nous avons une taille d’échantillon n=81 observations et un nombre de variables explicatives

k=3.

En regardant la table de DW, nous remarquons qu’il n’y a pas de valeurs de dL et dU pour

n=81 c’est pour cela que nous allons procéder à une interpolation linéaire pour les déterminer.

80 81 85

1,56 dL 1,57

En faisant une interpolation linéaire nous obtenons :

85−8085681

=1,57−1,561,57−dL

54= 0,01

1,57−dL 5(1,57-dL)=0,04 7,58-5dL=0,04 dL=−7,81−5

=1,562

57

Page 58: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Déterminons maintenant la valeur de dU :

80 81 85

1,72 dU 1,72

Vu que la valeur de dU est la même pour n=80 et n=85 donc elle sera automatiquement la

même pour n=81 d’où dU=1,72

Maintenant que nous avons fixé les valeurs de dL et dU, nous allons déterminer dans quelle

zone nous nous situons.

A partir de la valeur de la statistique de DW du premier modèle (voir annexe 2) qui est égale

à 0,352, nous pouvons constater que nous nous situons entre 0 et dL=1,562 donc nous

acceptons l’hypothèse H1 d’où il existe une autocorrélation d’ordre 1 entre les erreurs.

Pour corriger l’autocorrélation nous allons estimer le modèle par la méthode des moindres

carrés généralisés. Nous obtenons ainsi les résultats d’estimation suivants (voir annexe 3) :

Tableau 7: Résultats d'estimation de la première spécification

Variables Coefficients Std.Err

ce 7,379*** 0,208

dat -7,442*** 2,069

btct 2,832*** 0,550

constante -192277*** 23997,99

*** : Significatif au seuil de 1% Source : Travail personnel

b. Présentation des résultats d’estimation de la deuxième spécification

L’équation de la deuxième spécification s’écrit comme suit :

REF(t)=β1+β2 DAT(t)+β3 BTA(t)+β4 BTCT(t)+ε(t)

En effectuant la régression par la méthode des moindres carrés ordinaires nous obtenons les

résultats disponibles en annexe 4.

Nous procédons maintenant au test d’autocorrélation des erreurs comme pour le premier

modèle :

Test d’autocorrélation des erreurs d’ordre 1   : Test de Durbin-Watson (DW)

58

Page 59: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Puisque nous avons la même taille d’échantillon n=81 et le même nombre de variables

explicatives k=3, nous avons donc les même dL et dU que nous avons déjà calculé au niveau

du premier modèle.

Rappelons que dL=1,562 et dU= 1,72, le DW pour ce modèle est égal à 0,327. Nous pouvons

donc conclure que nous avons un problème d’autocorrélation des erreurs d’ordre 1 que nous

corrigerons par une estimation avec la méthode des moindres carrés généralisés. Nous

obtenons les résultats d’estimation suivants (voir annexe 5) :

Tableau 8: Résultats d'estimation de la deuxième spécification

Variables Coefficients Std.Err

dat -0,692 3,612

bta 2,046*** 0,151

btct 3,077** 1,253

constante -359689,8*** 55383,94

** : Significatif au seuil de 5% *** : Significatif au seuil de 1% Source : Travail personnel

5. Interprétation des résultats d’estimation des deux spécifications

Dans le but d’étudier l’impact des déterminants du refinancement sur le volume de ce dernier,

nous allons procéder dans ce qui suit à l’interprétation des résultats d’estimation obtenus pour

les deux spécifications pour juger l’analogie des résultats par rapport à la réalité et à la

pratique au niveau des banques.

a. Interprétation des résultats d’estimation de la première spécification 

i. Analyse économétrique des résultats d’estimation de la première spécification

Il est utile de rappeler que la première spécification met en relation trois variables explicatives

à savoir les crédits à l’économie (ce), les dépôts à terme (dat), les bons du Trésor à court

terme (btct) avec la variable à expliquer qui est le refinancement (ref).

L’équation de la première spécification après l’estimation devient :

REF(t)= -192277+ 7,379 CE(t)+ -7,442 Dat(t)+ 2,832 BTCT(t)

(-23997,99) (0,208) (2,069) (0,55)

59

Page 60: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Analyse de la significativité des coefficients du modèle

Qualité d’ajustement du modèle :

Pour apprécier la qualité d’ajustement du modèle, nous allons nous référer au R2 qui est le

coefficient de détermination du modèle. Ce dernier nous éclairci d’une part sur la part de la

variabilité de la variable dépendante expliquée par la variabilité des variables indépendantes

et d’autre part il nous renseigne sur la qualité d’ajustement du modèle.

D’après les résultats d’estimation, le coefficient de détermination (R2 ) est égal à 0,9433 donc

nous pouvons conclure que notre modèle a une bonne qualité d’ajustement et que 94,33% de

la variation du volume du refinancement est expliquée par la variation des crédits à

l’économie, des dépôts à terme et des bons du Trésor à court terme.

Test de significativité globale du modèle :

Soit le test d’hypothèse suivant :

H0 : Tous les coefficients du modèle sont nuls

H1 : Il existe au moins un coefficient non nul

Pour décider quelle hypothèse acceptée, nous allons comparer la statistique de Fisher(F)

estimée avec celle tabulée26.

Dans notre modèle, nous avons une statistique F-calculée égale à 507.55 et une probabilité

associée à cette dernière égale à 0,0000 et donc inférieure à 5%.Or, la valeur de la statistique

de Fisher à 3 et 77 degrés de liberté lu à partir de la table de Fisher est égale à 2,72. Nous

pouvons donc rejeter H0 et conclure que le modèle est globalement significatif.

Tests de significativité individuelles   :

Pour juger la significativité individuelle des variables, nous utilisons la statistique de Student.

Si au seuil retenu la valeur de la statistique de Student calculée dépasse la valeur tabulée, nous

allons accepter l’hypothèse qui stipule la significativité de la variable.

D’après les résultats obtenus, nous remarquons que nos trois variables sont statistiquement

significatives au seuil de 1%.

ii. Analyse économique des résultats d’estimation de la première spécification :

26 Le logiciel STATA 12 nous facilite amplement l’analyse en fournissant la probabilité jointe à la statistique de Fischer(F) estimée. Il suffira donc de la comparer au seuil de 5%. Si cette probabilité est inférieure à 5%, nous rejetterons H0 au profit de H1 selon laquelle le modèle est globalement significatif.

60

Page 61: PFE-Feriel Ben Ali.docx

A présent, nous allons vérifier si nos variables explicatives ont les signes attendus ou non et

par la suite nous allons les interpréter.

La variable « crédits à l’économie » a un signe positif. Ce signe est conforme à celui que nous

attendions. Ainsi, si les crédits à l’économie augmentent le refinancement augmente aussi. En

effet, les banques accordent des crédits pour financer l’économie mais la plupart du temps

leurs ressources qu’elles mobilisent sont insuffisantes pour assurer leur activité d’où elles

recourent au refinancement.

La variable « dépôts à terme » a un signe négatif, ce qui est conforme au signe escompté.

Ainsi, quand les dépôts à terme augmentent le refinancement diminue. En effet, les dépôts à

terme font partie des ressources des banques d’où lorsque ces derniers augmentent, les

banques ont plus de ressources et par conséquent elles ont moins besoin de se refinancer.

La variable « bons du Trésor à court terme » a un coefficient dont le signe est positif, ce qui

correspond au signe attendu. En effet, lorsque les bons du Trésor à court terme augmentent le

refinancement potentiel augmente également. Nous développerons ceci d’avantage lors de

l’interprétation de la deuxième spécification.

b. Interprétation des résultats d’estimation de la deuxième spécification 

i. Analyse économétrique des résultats d’estimation de la deuxième spécification

Rappelons que la deuxième spécification est une fonction linéaire des variables explicatives

suivantes : les dépôts à terme (dat), les bons du Trésor assimilables (bta), les bons du Trésor à

court terme (btct).

L’équation de la seconde spécification après estimation se présente comme suit :

REF(t)= -35689,8+ -0,692 DAT(t)+2,046 BTA(t)+ 3,077 BTCT(t)

(55383,94) (3,612) (0,151) (1,253)

Analyse de la significativité des coefficients du modèle

Qualité d’ajustement du modèle :

Pour juger la qualité d’ajustement du modèle, nous allons nous référer au R2 comme nous

l’avons fait pour la première spécification.

Le R2 de notre seconde spécification est égale à 0,7404 selon les résultats obtenus. Nous

pouvons donc déduire que notre modèle a une bonne qualité d’ajustement et que 74,04% de

61

Page 62: PFE-Feriel Ben Ali.docx

la variation du volume du refinancement est expliquée par la variation des dépôts à terme, des

bons du Trésor à court terme et des bons du Trésor assimilables.

Test de significativité globale du modèle :

Soit le test d’hypothèse suivant :

H0 : Tous les coefficients du modèle sont nuls

H1 : Il existe au moins un coefficient non nul

Pour évaluer la significativité globale du modèle nous allons comparer la statistique de

Fisher(F) calculée avec celle tabulée.

Dans notre modèle, la valeur de la statistique F-calculée est égale à 102,42 et la probabilité

associée à cette statistique est égale à 0,0000 et donc inférieure à 5%.Or, la valeur de la

statistique de Fisher à 3 et 77 degrés de liberté lu à partir de la table de Fisher est égale à 2,72.

Nous allons donc accepter H1 d’où le modèle est globalement significatif.

Tests de significativité individuelles   :

Afin d’apprécier la significativité individuelle des variables, nous utilisons la statistique de

Student calculée. Si au seuil retenu la valeur de la statistique de Student estimée dépasse la

valeur lue à partir de la table de Student, nous allons accepter l’hypothèse qui énonce la

significativité de la variable.

Dans notre cas, nous allons utiliser la probabilité de rejet (la p-value) pour évaluer la

significativité de nos variables explicatives.

Selon les résultats d’estimation, nous constatons que :

-La variable « dépôts à terme » est non significative (sa p-value=0,849 > 0,1).

-La variable « bons du Trésor assimilables » est significative au seuil de 1% (sa p-

value=0,000 < 0,01).

-La variable « bons du Trésor à court terme » est significative au seuil de 5% (sa p-

value=0,016<0,05).

ii. Analyse économique des résultats d’estimation de la seconde spécification   :

Après avoir fait une analyse économétrique du modèle, nous allons maintenant l’analyser

économiquement. Nous allons nous assurer que les signes des coefficients de nos variables

explicatives sont intuitifs puis nous allons les interpréter.

62

Page 63: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Il convient de préciser que nous n’interpréterons que les variables qui sont statistiquement

significatifs à savoir les variables « bons du Trésor assimilables » et « bons du Trésor à court

terme ».

Le coefficient de la variable « bons du Trésor assimilables » est de signe positif, ce qui

correspond au signe attendu. Ce coefficient indique que lorsque les bons du Trésor

augmentent, le refinancement potentiel augmente. En effet, lorsque les banques se refinancent

auprès de la BCT, elles doivent présenter une quotité minimale égale à 40%27 de bons du

Trésor(à court terme ou assimilables).Elles ont alors tendance à acquérir plus de bons du

Trésor pour s’assurer qu’elles puissent se refinancer auprès de la BCT au cas où elles

n’arriveraient pas à combler leurs besoins sur le marché interbancaire.

De  même, le coefficient de la variable « bons du Trésor à court terme » est de signe attendu.

Ce dernier est positif. Ce coefficient montre que lorsque les bons du Trésor à court terme

augmentent, le refinancement potentiel augmente aussi.

Conclusion 

La réserve obligatoire, les dépôts à terme, les crédits à l’économie, les bons du Trésor à court

terme et les bons du Trésor assimilables ont bel et bien un impact sur le volume global du

refinancement. Nous avons également démontré que les changements réglementaires que

subit la réserve obligatoire impactent le volume du refinancement. Nous avons aussi démontré

que les dépôts à terme et le volume du refinancement varient dans le sens inverse tandis que

les crédits à l’économie, les bons du Trésor (à court terme et assimilables) et le refinancement

varient dans le même sens.

Conclusion de la partie empirique

A travers cette partie, nous avons tout d’abord décrit la procédure de l’appel d’offre au sein de

la STB. Par la suite, nous avons analysé l’impact des déterminants du refinancement sur son

volume. Ainsi nous avons prouvé que les changements réglementaires de la réserve

obligatoire affectent le volume de refinancement. En effet, si le taux de la réserve obligatoire

baisse, le volume de refinancement baisse également et inversement.

A travers un modèle économétrique, nous avons essayé d’expliquer le refinancement par le

maximum de variables à savoir les dépôts à terme, les crédits à l’économie, les bons du Trésor

à court terme et les bons du Trésor assimilables. L’estimation des deux spécifications nous a

permis de conclure que :

- Lorsque les dépôts à terme augmentent, le volume de refinancement diminue27 Circulaire aux banques N°2014-02

63

Page 64: PFE-Feriel Ben Ali.docx

- Lorsque les bons du Trésor (à court terme et assimilables) augmentent, le

refinancement potentiel augmente à son tour

- Lorsque les crédits à l’économie s’accroissent, le volume de refinancement s’accroit

également

A partir des résultats obtenus, nous pouvons formuler les recommandations suivantes :

Pour que les banques puissent diminuer leur volume de refinancement, nous leur

recommandons de :

- Mobiliser plus de dépôts à terme car comme nous l’avons vu lorsque les dépôts à

terme augmentent, le volume du refinancement diminue

- Diminuer leur encours de crédits à l’économie. En effet, les crédits à l’économie et le

refinancement varient dans le même sens. Par conséquent, lorsque les crédits à

l’économie diminuent, le volume du refinancement diminue également

Conclusion générale

Le début de l’année 2011 s’est caractérisé par un accroissement des besoins des banques

tunisiennes en liquidité, particulièrement suite aux retraits massifs de billets effectués par les

64

Page 65: PFE-Feriel Ben Ali.docx

citoyens tunisiens aussi bien une semaine avant la révolution que les semaines qui l’ont suivie

révélant ainsi une préférence pour la détention de liquidité dans un environnement caractérisé

par l’incertitude. Le resserrement des trésoreries des banques s’est poursuivi en 2012 pour

commencer à s’atténuer en 2013. 28

Face à ce resserrement, la Banque Centrale a dû intervenir d’avantage sur le marché

monétaire afin de refinancer les banques pour qu’elles puissent continuer à assurer leur

activité principale qui est le financement de l’économie et permettre ainsi une relance de cette

dernière. En effet, le volume global du refinancement des banques auprès de la Banque

Centrale est passé de 222 MD à 2,674 MD puis à 4,542 MD pour s’établir à 4,299 MD

respectivement en 2010, 2011, 2012 et 201329.

L’objet principal de notre travail est d’étudier les déterminants du refinancement des banques

auprès de la Banque Centrale. Les résultats d’estimation du modèle économétrique montrent

que les dépôts à terme, les crédits à l’économie et les bons du Trésor expliquent le

refinancement des banques. Ainsi, toute augmentation des dépôts à terme entraine une baisse

du volume du refinancement et inversement. De même, toute augmentation des crédits à

l’économie et des bons du Trésor engendre l’augmentation du volume du refinancement des

banques et vice versa.

Nous avons également étudié l’impact de la réserve obligatoire sur le volume du

refinancement par le biais des changements réglementaires qu’elle a subi. Ainsi, toute hausse

du taux de la réserve obligatoire entraine la hausse du volume du refinancement et

inversement.

Enfin, dans le cadre de ce travail, il aurait été intéressant de construire le modèle

économétrique sur la base des données propres à la Société Tunisienne de Banque(STB).

Nous aurions ainsi analysé les déterminants du refinancement de la STB auprès de la Banque

Centrale. Cependant, ces données sont strictement confidentielles et ce, à cause de la

concurrence de plus en plus accrue sur le secteur bancaire tunisien. C’est une limite de notre

travail mais qui constitue au même temps une perspective vers des travaux futurs au sein de

la STB ou au sein de toute autre banque commerciale du secteur en vue de diminuer leur

volume de refinancement.

28 Rapports annuel de la BCT 2011, 2012, 201329 Rapports annuel de la BCT 2011, 2012, 2013Les données sont exprimées en termes de moyennes mensuelles

65

Page 66: PFE-Feriel Ben Ali.docx

66

Page 67: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Bibliographie

Ouvrages   :

BERGER P., ICARD A., (1995) La monnaie et ses mécanismes, 12e édition, Collection Que

sais-je ?, PUF, Paris, pg18

BEZIADE M., (1986) La monnaie, Mason, Paris, pg55

BREMOND J., GELEDAN A., (1984) Dictionnaire des théories et mécanismes

économiques, Hatier, Paris, pg363

FERRANDIER R., KOEN V., (1997) Marchés de capitaux et techniques financières,

4e édition, Economica, Paris, pg97

HACHEMI A., (1991) Monnaie et financement en Tunisie, Tunis : Cérès : Centre de

recherche et de publications de l’université de droit, d’économie, et de gestion (Tunis III),

pg81-84

LABARONE D., (1999) Macroéconomie, Seuil, Paris, pg80

MOKADEM M., (2002) Economie monétaire : Mécanismes, politiques et théories, Tunis :

Imprimerie officielle de la république Tunisienne, pg36

Cours et rapports   :

Cours d’économie monétaire (SMAILI M., 2009)

Rapport d’activité de la STB 2013

Rapport annuel de la BCT 2011

Rapport annuel de la BCT 2012

Rapport annuel de la BCT 2013

Sites internet   :

www.bct.gov.tn

www.economie.trader-finance.fr

www.bts-banque.nursit.com

www .agol.eco.univ-rennes1.fr

www.insee.fr

www.meilleurbanque.blogspot.com

www.trader-finance.fr

Page 68: PFE-Feriel Ben Ali.docx

www.boursereflex.com

www.banque-info.com

www.lafinancepourtous.com

www.finances.gov.tn

www.tustex.com

www.stb.com.tn

Page 69: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Annexes

Annexe 1 : Résultats d’estimation du modèle général de l’étude obtenus par STATA

Page 70: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Annexe 2 : Résultats d’estimation de la première spécification par la méthode MCO

obtenus par SPSS

Récapitulatif des modèlesb

Modèle R R-deux R-deux ajusté Erreur standard

de l'estimation

Durbin-Watson

1 ,971a ,943 ,941 17810,10972 ,352

a. Valeurs prédites : (constantes), BTCT, CE, DAT

b. Variable dépendante : REF

ANOVAa

Modèle Somme des

carrés

ddl Moyenne des

carrés

F Sig.

1

Régression406114112557,

8953

135371370852,

632426,770 ,000b

Résidu24424400639,3

0177 317200008,303

Total430538513197,

19680

a. Variable dépendante : REF

b. Valeurs prédites : (constantes), BTCT, CE, DAT

Coefficientsa

Modèle Coefficients non standardisés Coefficients

standardisés

t Sig.

A Erreur standard Bêta

1

(Constante) -192277,048 24161,262 -7,958 ,000

CE 7,379 ,251 ,908 29,407 ,000

DAT -7,442 1,871 -,126 -3,977 ,000

BTCT 2,832 ,616 ,132 4,598 ,000

a. Variable dépendante : REF

Page 71: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Annexe 3 : Résultats d’estimation de la première spécification par la méthode MCG

obtenus par STATA

Page 72: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Annexe 4 : Résultats d’estimation de la deuxième spécification par la méthode MCO

obtenus par SPSS

Récapitulatif des modèlesb

Modèle R R-deux R-deux ajusté Erreur standard

de l'estimation

Durbin-Watson

1 ,860a ,740 ,730 38100,28855 ,327

a. Valeurs prédites : (constantes), BTA, BTCT, DAT

b. Variable dépendante : REF

ANOVAa

Modèle Somme des

carrés

ddl Moyenne des

carrés

F Sig.

1

Régression318762850180,

9943

106254283393,

66573,196 ,000b

Résidu111775663016,

20277

1451631987,22

3

Total430538513197,

19680

a. Variable dépendante : REF

b. Valeurs prédites : (constantes), BTA, BTCT, DAT

Coefficientsa

Modèle Coefficients non standardisés Coefficients

standardisés

t Sig.

A Erreur standard Bêta

1

(Constante) -359689,828 70895,188 -5,074 ,000

DAT -,692 4,555 -,012 -,152 ,880

BTCT 3,077 1,338 ,143 2,300 ,024

BTA 2,046 ,180 ,852 11,348 ,000

a. Variable dépendante : REF

Page 73: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Annexe 5 : Résultats d’estimation de la deuxième spécification par la méthode MCG

obtenus par STATA

Page 74: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Annexe 6 : Résultats d’estimation du modèle prévisionnel obtenus par SPSS

Indice KMO et test de Bartlett

Mesure de précision de l'échantillonnage de Kaiser-Meyer-Olkin. ,760

Test de sphéricité de Bartlett

Khi-deux approximé 468,827

Ddl 36

Signification de Bartlett ,000

Variance totale expliquée

Composante Valeurs propres initiales Extraction Sommes des carrés des facteurs

retenus

Total % de la

variance

% cumulés Total % de la

variance

% cumulés

1 5,920 65,778 65,778 5,920 65,778 65,778

2 1,337 14,859 80,637 1,337 14,859 80,637

3 ,870 9,667 90,304 ,870 9,667 90,304

4 ,597 6,631 96,934 ,597 6,631 96,934

5 ,197 2,186 99,120 ,197 2,186 99,120

6 ,046 ,514 99,634 ,046 ,514 99,634

7 ,022 ,247 99,881 ,022 ,247 99,881

8 ,008 ,092 99,973 ,008 ,092 99,973

9 ,002 ,027 100,000 ,002 ,027 100,000

Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.

Page 75: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Matrice des composantesa

Composante

1 2 3 4 5 6 7 8 9

CE ,974 ,143 ,090 ,106 ,009 ,081 -,025 -,067 ,014

DAV ,970 ,149 ,110 ,080 -,039 ,096 -,063 ,058 ,004

DAT -,595 ,610 ,045 ,492 ,168 ,018 ,043 ,010 ,005

CD ,976 -,035 -,037 -,171 -,034 ,019 ,115 ,017 ,019

CSE ,990 ,104 ,038 ,015 ,055 ,028 ,036 -,008 -,042

EL ,875 ,255 ,193 ,258 -,212 -,142 -,008 -,001 ,001

BTCT -,075 -,708 ,661 ,227 ,065 ,007 ,016 ,003 ,001

BTA ,925 -,073 -,090 -,098 ,335 -,093 -,031 ,006 ,007

RO -,342 ,582 ,602 -,424 ,034 -,008 -,003 -,002 ,000

Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.

a. 9 composantes extraites.

Page 76: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Récapitulatif des modèles

Modèle R R-deux R-deux ajusté Erreur standard

de l'estimation

1 ,994a ,987 ,986 8730,56916

a. Valeurs prédites : (constantes), REGR factor score 9 for analysis

1, REGR factor score 8 for analysis 1, REGR factor score 7 for

analysis 1, REGR factor score 6 for analysis 1, REGR factor score 5

for analysis 1, REGR factor score 4 for analysis 1, REGR factor

score 3 for analysis 1, REGR factor score 2 for analysis 1, REGR

factor score 1 for analysis 1

Interprétation du modèle prévisionnel :

ANOVAa

Modèle Somme des carrés ddl Moyenne des

carrés

F Sig.

1 Régression 425126691711,68

4

9 47236299079,076 619,713 ,000b

Résidu 5411821485,512 71 76222837,824

Total 430538513197,19

6

80

a. Variable dépendante : REF

b. Valeurs prédites : (constantes), REGR factor score 9 for analysis 1, REGR factor score 8 for analysis 1,

REGR factor score 7 for analysis 1, REGR factor score 6 for analysis 1, REGR factor score 5 for analysis

1, REGR factor score 4 for analysis 1, REGR factor score 3 for analysis 1, REGR factor score 2 for

analysis 1, REGR factor score 1 for analysis 1

Coefficientsa

Modèle Coefficients non standardisés Coefficients

standardisés

t Sig.

A Erreur

standard

Bêta

1 (Constante) 64426,118 970,063 66,414 ,000

REGR factor score 1

for analysis 1

68447,965 976,107 ,933 70,123 ,000

REGR factor score 2

for analysis 1

-3059,353 976,107 -,042 -3,134 ,003

REGR factor score 3

for analysis 1

12105,366 976,107 ,165 12,402 ,000

REGR factor score 4

for analysis 1

3440,074 976,107 ,047 3,524 ,001

REGR factor score 5

for analysis 1

2089,055 976,107 ,028 2,140 ,036

REGR factor score 6

for analysis 1

9935,193 976,107 ,135 10,178 ,000

REGR factor score 7

for analysis 1

-11954,792 976,107 -,163 -12,247 ,000

REGR factor score 8

for analysis 1

-12950,240 976,107 -,177 -13,267 ,000

REGR factor score 9

for analysis 1

6894,067 976,107 ,094 7,063 ,000

Page 77: PFE-Feriel Ben Ali.docx

Pour obtenir ce modèle, nous avons effectué la régression du refinancement sur les axes

principaux de l’ACP30 des 9 variables explicatives.

A partir de la matrice de corrélation, nous relevons que les nouvelles variables sont

complètement indépendantes, cela étant conforme à l’hypothèse de l’indépendance lors de

l’extraction des facteurs de l’ACP. Nous pouvons donc conclure que l’usage des composantes

principales de l’ACP en tant que variables explicatives permet de résoudre le problème de

colinéarité.

Les résultats de l’estimation économétrique présentés dans le tableau récapitulatif des

modèles ci-dessus suggère que notre modèle a une bonne qualité d’ajustement (R2=0,987¿ et

que le modèle est globalement significatif comme le confirme le test de Fisher du tableau

Anova. Nous constatons également que toutes nos variables explicatives sont significatives au

seuil de 5%.

En guise de conclusion, nous pouvons dire que ce modèle récupère toute l’information

disponible et permet de résoudre le problème de colinéarité. Ce modèle présente un pouvoir

prévisionnel supérieur à celui associé au modèle développé dans le corps du texte même si sa

spécification présente des limites au niveau de la phase explicative de notre analyse.

Annexe 7 : Base de données

30 Analyse en Composantes Principales : Méthode de factorisation appropriée pour le traitement statistique exploratoire des variables quantitatives. Nous l’avons mobilisé afin de restructurer l’espace des 9 variables exogènes en produisant 9 nouvelles variables composites, les composantes principales, parfaitement indépendantes et non corrélées entre elles. Cette procédure constitue une alternative empirique pour résoudre le problème de la colinéarité.

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Liste des tableaux et des figures

Tableau 1: Evolution des ressources (en MD)......................................................................................13Tableau 2: Evolution des dépôts (en MD)............................................................................................13Tableau 3: Bilan simplifié d'une Banque Centrale................................................................................27Tableau 4: Acteurs de l'offre de monnaie et opérations de création monétaire..................................32Tableau 5: Chronologie des décisions concernant les collatéraux et leurs motifs................................44Tableau 6: Chronologie des décisions prises concernant la réserve obligatoire et leurs motifs...........51Tableau 7: Résultats d'estimation de la première spécification...........................................................56Tableau 8: Résultats d'estimation de la deuxième spécification..........................................................57

Figure 1: Structure des dépôts de la clientèle par nature 14Figure 2: Evolution des ressources d'emprunts (en MD) 15Figure 3: Evolution de l'activité d'intermédiation financière (en MD) 15Figure 4: Evolution du volume des concours à l'économie (en MD) 16Figure 5: Evolution du total des créances nettes sur la clientèle et le total du portefeuille-titres net (en MD) 16Figure 6: Evolution du ratio de solvabilité 17Figure 7: Evolution du ratio de liquidité 17Figure 8: Evolution du PNB (en MD) 18Figure 9: Les composantes du PNB de l'année 2013 18Figure 10: Evolution du résultat net 19Figure 11: Part de marché des banques cotées en termes de dépôts 19Figure 12: Part de marché en termes de crédits 19Figure 13: Coefficient d'exploitation des banques cotées 20Figure 14: Instruments de politique monétaire 34Figure 15: Evolution du volume global du refinancement suite aux changements réglementaires de la réserve obligatoire 50