peu de lumière éclaire beaucoup d’obscurité - copie
TRANSCRIPT
Peu de lumière repousse
beaucoup d’obscurité
Un dossier de
בה״
Dossier spécial H’anouka
Avant Propos
Les instructions du Rabbi Chlita de Loubavitch, la présente époque, la
situation spirituelle de notre génération et la possibilité de diffusion auprès
des élèves de l’école Yabne Paris 13ème, sont, il me semble, les facteurs qui
sont à l’origine de la compilation, de la rédaction et de la réalisation de ce
dossier, à l’occasion de la fête de H’anouka 5774.
Le Rabbi a de nombreuses fois insisté sur l’imminence de la venue de
Mashiah’ et sur le caractère urgent de la diffusion du Judaïsme, de la Torah, et
de son luminaire qui est la H’assidout auprès de l’ensemble des membres du
peuple Juif.
La conjoncture décrite dans les saints mots du Rabbi est celle du « Talon du
Mashiah’ ». La délivrance véritable et complète tant attendue par notre
peuple, depuis des millénaires, a prit depuis quelque années un caractère
urgent. C’est cet état pressant qui doit nous forcer à faire un maximum de
bien avant qu’il ne soit ‘‘trop tard’’ et que la délivrance ne soit déjà là.
La fête de H’anouka est celle de la lumière. La lumière dispose de cette
propriété physique de se répandre, de se propager, et de modifier de manière
radicale l’aspect d’une chose, que ce soit un endroit ou une personne, ces
caractéristiques sont très proches de celle de la Torah et des Mitsvot, qui
modifie le Juif qui les respecte et les étudie, mais qui modifient également
l’endroit dans lequel elles sont respectées et étudiées et le regard porté sur ce
lieu. Comme le titre l’indique, peu de lumière peut permettre d’éclairer
beaucoup d’obscurité, peu de Torah, une petite Mitva, allumer une petite
bougie chaque semaine, par exemple pour les jeunes filles, le vendredi avant
Chabbat, ou lire un petit mot de Torah, peut radicalement changer le cour
d’une vie et apporter tout le bien dont on a besoin.
Ce dossier s’inscrit donc dans le projet du Oufaratsta Magazine,
l’hebdomadaire de diffusion de la Torah à l’école Yabne Paris 13ème et vous
propose de retrouver chaque soir de H’anouka, afin de rester près des bougies
allumées, une réflexion, un recit, et quelques lois, à étudier seul ou en famille.
David Lévy (Dubreuil)
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Précisions sur l'allumage de la H’anoukia
[Il convient, avant l'allumage, de faire d'abord la prière de Min'ha.]
Tous les membres de la famille doivent être présents lors de l'allumage des bougies
de 'Hanouka. On allume les lumières de 'Hanouka avec la flamme du Chamache
plutôt qu'avec une allumette. Le premier soir de 'Hanouka, on prononce les
bénédictions et on allume une flamme à l'extrémité droite de la Ménorah. Chacune
des nuits suivantes, on rajoute une bougie à gauche de celles allumées
précédemment. On allume d'abord la nouvelle bougie, suivie de celle immédiatement
à sa droite et ainsi de suite. On reproduit ce schéma chaque jour jusqu'à ce que, le
huitième soir, les huit bougies brûlent ensemble. On allume les lumières au coucher
du soleil ou à la tombée de la nuit, suivant sa coutume. Dans tous les cas, les bougies
devront continuer à brûler pendant une pleine demi-heure après la tombée de la nuit.
A cet effet, on prendra donc soin de mettre assez d'huile dans les godets (ou de
prévoir des bougies suffisamment grandes). Après l'allumage, on récite «Hanérot
Halalou». Le vendredi après-midi, on allume les lumières de 'Hanouka avant les
bougies de Chabbat. Depuis l'allumage de ces dernières jusqu'à la sortie de Chabbat
(et la récitation de la Havdala), la Ménorah ne doit pas être rallumée, ni déplacée ni
préparée. Après la Havdala, on allume les lumières correspondant à samedi soir. Le
vendredi soir, après l'allumage des bougies de 'Hanouka et avoir mis quelques pièces
dans la boîte de Tsédaka (charité), les femmes et les jeunes filles allument les
bougies de Chabbat (les jeunes filles et les petites filles à partir de trois ans allument
une bougie, les femmes mariées allument au moins deux bougies).
[Remarque : un homme seul doit allumer les bougies de Chabbat.]
Elles diront alors la bénédiction habituelle :
« Barou'h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè'h Haolam Achère Kidéchanou Bemitsvotav
Vetsivanou Lehadlik Ner Chel Chabbat Kodèche »
(Béni sois-Tu, Éternel notre D.ieu, Roi de l’Univers, qui nous a sanctifiés par Ses
commandements et nous a ordonné d’allumer la lumière du saint Chabbat.)
Une jeune fille (ou une femme) qui habite seule devra elle aussi procéder d'abord à
l'allumage des lumières de 'Hanouka (puis, le vendredi, celui des bougies de
Chabbat), avec les bénédictions appropriées.
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Allumage de la H’anoukia
Avant l'allumage, le maître de maison, et éventuellement tous les garçons de la maison lorsque
ceux-ci allument leur propre Ménorah, prononcent les deux bénédictions :
1. « Barou'h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè'h Haolam Achère Kidéchanou Bemitsvotav
Vetsivanou Lehadlik Ner 'Hanouka »
.אשר קדשנו במצוותיו וציונו להדליק נר חנוכה, להינו מלך העולם-דני א-ברוך אתה א
Béni sois-Tu, Éternel notre D.ieu, Roi de l’Univers, qui nous a sanctifiés par Ses
commandements et nous a ordonné d’allumer les lumières de 'Hanouka.
puis
2. « Barou'h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè'h Haolam Chéassa Nissim Laavoténou Bayamime
Hahème, Bizmane Hazé »
.בימים ההם בזמן הזה, שעשה נסים לאבותינו, להינו מלך העולם-דני א-ברוך אתה א
Béni sois-Tu, Éternel notre D.ieu, Roi de l’Univers, qui a fait des miracles pour nos pères en ces
jours-là, en ce temps-ci.
Le premier soir de la fête, on ajoute la bénédiction :
3. « Barou'h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè'h Haolam Chéhé’heyanou Vekiyemanou Vehigianou
Lizmane Hazé »
Béni sois-Tu, Éternel notre D.ieu, Roi de l’Univers, qui nous a fait vivre, exister et parvenir
jusqu’à ce moment.
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.שהחיינו וקיימנו והגיענו לזמן הזה, להינו מלך העולם-דני א-ברוך אתה א
Il est bien également de réciter devant les lumières le Hanerot Halalou :
שעשית לאבותינו בימים , ועל הנפלאות, ועל הניסים, הנרות הללו אנו מדליקין על התשועותואין , וכל שמונת ימי חנוכה הנרות הללו קודש הם. ידי כהניך הקדושים-על, ההם בזמן הזה
על ניסיך ועל , כדי להודות ולהלל לשמך הגדול, אלא לראותן בלבד, לנו רשות להשתמש בהן .ועל ישועותיךנפלאותיך
Hanerot Halalou anou madlikine al hatechouot, véal hanissim, véal haniflaot, chéassita
laavotenou bayamim hahem bizman hazé, al yédé koaéh’a hakdochim. Véhol chémonat yémé
h’anouka hanerot halalou kodech hem, véyn lanou rechout léichtamech baene, ela lirotane
bilvad, kédé léodot ouléalel léchimh’a hagadol, al nisséh’a véal niflotéh’a véal yéchouotéh’a.
Premier Soir de H’anouka
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La Réflexion de la Soirée
Pourquoi les bougies ? Un objet spirituel
Question :
J’ai remarqué qu’allumer des bougies est quelque chose de central dans le Judaïsme. Nous allumons des
bougies chaque vendredi soir pour Chabbat, nous allumons des bougies à chaque fête et ‘Hanouccah ne
tourne qu’autour des bougies. Quelle est la relation entre les bougies et la spiritualité ?
Réponse :
Il y a quelque chose de spécial dans la bougie qui la rend plus spirituelle que matérielle. Une substance
matérielle, lorsqu’elle est étalée, s’amincit. La spiritualité, lorsqu’elle est répandue, s’élargit et s’accroît.
Plus nous répandons de bien, plus nous avons du bienQuand vous faites usage de quelque chose de
physique, cette chose s’amenuise. Plus vous dépensez d’argent, moins vous en avez. Plus vous utilisez
d’essence, et plus votre réservoir se vide. Plus vous mangez de nourriture, plus vous devez vous
réapprovisionner. Mais les choses spirituelles augmentent à l’usage. Si j’emploie ma sagesse à enseigner,
l’élève apprend, et cela me rend encore plus sage. Si je partage mon amour avec quelqu’un, je deviens plus
aimant encore, pas moins. Lorsque vous faites un cadeau spirituel, celui qui le reçoit gagne quelque chose,
mais vous ne perdez rien.
Telle est la propriété spirituelle des bougies. Quand vous utilisez une bougie pour en allumer une autre, la
première demeure allumée.
Sa lumière n’est pas diminuée du fait qu’elle a été partagée ; au contraire, chacune des deux bougies
rehausse la lumière de l’autre et leur lumière conjuguée est d’autant plus brillante.
Nous appréhendons parfois de nous amoindrir à force de nous « étirer ». Il faut savoir que
spirituellement, ce n’est jamais le cas. Plus nous répandons de bien, plus nous avons du bien. En vous
faisant un nouvel ami, vous devenez un meilleur ami pour vos vieux amis. En ayant un nouvel enfant,
vous ouvrez dans votre cœur un nouveau canal d’amour dont vos autres enfants bénéficieront également.
En enseignant à un nombre accru d’élèves, vous deviendrez plus sage.
Continuez à allumer vos bougies. Il y a une réserve de lumière inépuisable dans votre âme. Vous ne serez
jamais à court de bonté.
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Le Récit de la soirée
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La carte postale
Ce n’était qu’une simple carte postale avec quelques mots mais pour moi, c’était le plus
beau cadeau de ‘Hanouccah.
Afin d’achever mon cycle d’études pour l’enseignement de l’anglais en tant que seconde
langue, j’avais choisi de suivre des cours de littérature espagnole. De plus, cette option
m’avait semblé vraiment passionnante.
Mais le premier soir, cela s’était mal passé. Le professeur Mendez semblait compétent et
convaincant dans son cours d’introduction. Cependant, j’étais surprise qu’il s’adresse à
nous en anglais alors que c’était un cours pour étudiants avancés. Je levai le doigt et posai
la question à voix haute. Tous les étudiants se turent, curieux de la réponse du professeur.
Celui-ci prit un ton sarcastique et prétendit que nous n’étions pas assez avancés pour être
capables de discuter histoire et littérature en espagnol. Un débat enfiévré s’ensuivit,
chacun des participants se positionnant d’un côté ou de l’autre et, bien entendu, je fus
considérée comme l’élément perturbateur. Le sentiment d’antipathie qui se développa
crescendo contre moi au cours du trimestre eut sa racine dans cette polémique.
Quand nous rendîmes nos copies de mi-trimestre, le professeur en profita pour se venger de
moi. J’avais bien préparé mon rapport mais il ne me gratifia que d’une note passable,
prétextant que j’avais mal interprété le sujet : j’avais analysé le texte au lieu de le résumer.
J’étais vraiment furieuse et ma famille prit mon parti : ce professeur était sans doute un
antisémite et, de plus, la discussion que j’avais suscitée m’avait certainement desservie.
Juste à cette époque, parut un magazine dans lequel l’une de mes histoires avait été
publiée. Elle contenait des épisodes particulièrement touchants de mes souvenirs d’enfance
durant les fêtes et j’apportai le magazine pour le montrer à certains de mes camarades.
J’avais même prévu de le montrer au professeur. Mais ce soir-là, une nouvelle discussion
éclata dans la classe et la question fut une fois de plus réglée à mon désavantage : je fus
obligée de quitter la classe tant les propos étaient devenus désagréables à mon encontre.
Au milieu des escaliers – et je ne saurai jamais pourquoi – je me repris et retournai sur mes
pas. Les étudiants avaient quitté la classe et le Professeur Mendez rangeait ses affaires. Il
me regarda, surpris, et je lui montrai mon article. Il y jeta un coup d’œil rapide puis, à mon
grand étonnement – me demanda la permission de le lire plus attentivement à la maison. Il
me le rapporterait le lendemain. La semaine suivante, il me demanda de rester après le
cours. Et il m’expliqua combien il avait apprécié mon article : « Il l’a sans doute trouvé
intéressant, me dis-je. C’était peut-être son premier contact avec le judaïsme… » Mais mes
pensées furent soudain interrompues : « Cela me rappelait ma propre enfance, dit-il
rêveusement.
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Durant la seconde guerre mondiale, mes parents célébraient les fêtes clandestinement,
chaque année dans un autre endroit, tout en se demandant où ils se trouveraient l’année
suivante ».
Heureusement que j’étais assise parce que sa question suivante me stupéfia littéralement :
« Comment avez-vous su que j’étais Juif ? »
Comment ? Le professeur Mendez était donc Juif ? Je n’en croyais pas mes oreilles !
« Durant la guerre, mon père a changé de nom pour que nous puissions nous enfuir vers
l’Amérique du Sud. Nous nous sommes appliqués à apparaître comme des non-juifs. Nous
avons soigneusement étudié puis imité les colons espagnols… »
Ensemble nous avons encore discuté longuement de la vie juive et du judaïsme.
Le mardi suivant, juste avant que je ne quitte la maison, une de mes filles me retint : elle
avait reçu plusieurs kits de ‘Hanouccah (Menorah, bougies, toupie et guide) avec pour
mission de les distribuer à des personnes qui – autrement – n’allumeraient pas les lumières
de la fête.
« Donne-moi un kit, j’en ai justement besoin. Et emballe-le joliment dans un papier
cadeau ! » Après le cours de littérature espagnole, j’attendis que les étudiants quittent la
salle et offris le cadeau au Professeur Mendez : « Qu’est-ce donc ? demanda-t-il, curieux et
amusé. Un gâteau que vous avez préparé vous-même ? » Je secouai la tête et répondis, l’air
mystérieux : « Je vous en prie, ne l’ouvrez pas avant d’arriver chez vous ». Et j’ajoutai :
« Lisez attentivement ce qui est écrit à l’intérieur et, quoi qu’il arrive, gardez-le et
réfléchissez-y ! ». Et tout en le saluant respectueusement, je lui souhaitai : « Joyeux
‘Hanouccah ! »
La fois suivante, je lui demandai : « Avez-vous allumé la Menorah ? »
- « Non, répondit-il, je vous ai déjà expliqué que je n’étais pas pratiquant. Ma vie a
complètement changé depuis la guerre ». Il avait néanmoins placé la Menorah sur son
bureau à la maison mais n’avait pas jugé utile de s’en servir.
« Pourquoi ? demandai-je. N’est-il pas temps pour vous de retourner à vos racines ?
Allumez les bougies pour retrouver votre identité. Il n’est plus nécessaire de vous cacher ! »
« Peut-être une autre fois, répondit-il évasivement. Mais pas maintenant. Merci tout de
même ! »
Aujourd’hui, ‘Hanouccah, un an plus tard, il m’avait envoyé cette carte postale. Je lus le
message encore et encore car il me remplissait de joie. Ce n’était que quatre mots mais si
significatifs : « Les bougies sont allumées ! ». Il avait signé : Professeur Mendez et, en
dessous, en petits caractères : Yehouda Mendelovski.
Il existe de nombreux combats et toutes sortes de victoires. L’héroïsme dont vous avez fait
preuve, Professeur Mendez, est comparable aux batailles menées par les Maccabim
d’antan. Quand nous allumerons nos lumières, ce soir, avec ma famille réunie, je penserai à
vos nouvelles petites lumières, ces flammes si fragiles mais qui ont vaincu l’obscurité, ces
flammes victorieuses
Les Lois de la Soirée
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Les événements que commémore la fête de Hanouka
La fête de Hanouka commémore trois événements qui se sont déroulés durant cette
période:
1) La victoire militaire: le jour du 25 Kislev, les faibles et peu nombreux Makabim
ont battu les nombreux et puissants grecques. C'est en l'honneur de cette événement
que la fête a été nommée "Hanouka", un néologisme basé sur l'expression "h'anou ka",
qui veut dire ils (les Makabim) ont gagnés le 25 (du mois de Kislev). C'est pour ce
miracle que les Sages ont instauré de remercier Dieu pendant la fête, en récitant le
"véal a nissim".
2) Le miracle de la fiole d'huile: suite à la victoire militaire, lorsque les Makabim
sont entrés dans le Beit Hamikdash, et on constaté que les Grecques avait profané
(et donc rendu impur) toutes les huiles, de manière à ce qu'il ne restait plus d'huile
pure afin d'allumer la Menorah. Ashem fit un miracle, ils trouvèrent une petite fiole
d'huile, fermé du sceau du Cohen Gadol qui garantissait sa pureté. Cette petite file
était suffisante pour faire briller la Menora pendant une journée mais elle suffit
miraculeusement pour huit jours. C'est en souvenir de ce miracle que nos Sages
instaurèrent l'allumage des bougies durant huit jours et la récitation du Hallel tous
les jours.
3) L'inauguration du Mickan (temple portatif): le 25 Kislev s'est terminé la
construction du. Michkan. En souvenir de quoi les Sages ont fixé de lire dans la
Torah pendant les huit jours de Hanouka les offrandes que chaque chef de tribut a
apporté durant l'inauguration.
Les jours de Hanoukka
Les jours de Hanouka sont donc des jours fixés par nos Sages pour remercier Ashem
et lire le Hallel et le Al Hanissim pour la victoire militaire, pour le miracle de la fiole
d'huile, et d'après beaucoup de décisionnaires, les jours de Hanouka sont des jours de
joie, et il faut donc pendant ces jours s'appliquer à faire des repas de fête, en
particulier cas ces jours sont les jours d'inauguration du Michkan et de l'autel.
Dans la prière de Minha du 24 Kislev et jusqu'à la fin de la fête on ne dit pas les
Tahanounim, les supplications.
Deuxième Soir de H’anouka
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La Réflexion de la Soirée
Un mot du Rebbe: La lumière
La fête de ‘Hanouccah se distingue de toutes les autres par sa Mitsva particulière : l’allumage
des lumières. Celui-ci montre, aux yeux de tous, que, même lorsque le monde est obscur, les Juifs y
amènent de la lumière et l’éclairent. Cette idée est soulignée par le fait que l’allumage doit être
effectué « à partir du coucher du soleil » et que le chandelier de la fête doit être disposé « à l’entrée
de la maison, vers l’extérieur », afin que la lumière se diffuse partout.
Comment parvenir à faire monter cette lumière si nécessaire ? En prenant conscience que, bien que
nous soyons, comme nos ancêtres dans l’histoire de ‘Hanoucca, matériellement « faibles » et « peu
nombreux », nous ne craignons pas ceux qui sont, à l’inverse « puissants » et « nombreux » car
nous restons toujours liés au judaïsme, à la Torah et aux Mitsvot avec un total et absolu
dévouement. Ainsi la grossièreté du monde ne peut nous atteindre et encore moins nous vaincre.
En effet, même si un acte simple est nécessaire en premier lieu l’allumage de la flamme –
cependant, cela donne naissance à une lumière infinie qui est celle de D.ieu et peut, par
conséquent, chasser toute l’obscurité matérielle, aussi profonde soit-elle.
Cette leçon est essentielle et, pour cela, nous voyons que tous les Juifs ont choisi d’accomplir cette
Mitsva de la meilleure manière possible en augmentant le nombre de flammes – et par conséquent
la clarté – chaque jour. De cette manière, nous montrons que l’on ne se contente jamais des acquis
de la veille mais que l’on rend le monde toujours plus lumineux. Ainsi, très bientôt, viendra le
temps où nous « allumerons les lumières dans les cours de Ton sanctuaire » par la venue de
Machia’h.
(d’après une lettre du Rabbi du 20 Kislev 5738-1978)
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Le Récit de la soirée
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En route pour 'Hanouka
Les enfants ! annonça Chlomo après l’allumage des lumières de ‘Hanouccah. Ce soir, vous jouerez tous seuls à la
toupie, entre vous !- Oh non, papa !
- Je vais vous expliquer : j’ai quelque chose de très important à faire et je suis sûr que vous allez comprendre. Savez-
vous qu’il existe de nombreuses familles juives pour lesquelles il n’y aura pas de lumières de ‘Hanouccah ce soir ?
- Pas de lumières de ‘Hanouccah ? Comment est-ce possible ! Et des toupies ? s’écria Rivka, abasourdie.
- Et même pas des beignets ? osa envisager Jacob, consterné.
- Non ! Ni lumières, ni toupies, ni beignets ! Et savez-vous pourquoi ? Parce que de nombreux enfants juifs
ignorent qu’il existe une aussi belle fête que celle de ‘Hanouccah. Personne ne leur en a jamais parlé, personne ne l’a
rappelé à leurs parents. Ces enfants ont été oubliés…
- Quel dommage ! reconnut Jacob.
- C’est triste ! renchérit Rivka.
- Mais le Rabbi ne les a pas oubliés ! Il nous a demandé d’aller rendre visite à ces gens, de leur apporter chandeliers
et bougies et de leur expliquer comment célébrer ‘Hanouccah. Maintenant, je vous le demande : qu’est-ce qui est
plus important ? Que je reste à la maison pour jouer avec vous à la toupie ou que je sorte apporter la lumière de
‘Hanouccah dans ces maisons juives ?
Les enfants avaient compris. Papa avait raison, comme toujours. Ils l’accompagnèrent jusqu’à la porte en lui
souhaitant bonne chance.
Chlomo passa prendre son ami Berel ainsi qu’un chargement de boîtes de bougies, toupies, brochures et… de
beignets encore chauds. Sans perdre de temps, ils se dirigèrent vers la ville de banlieue qui leur avait été assignée.
Peut-être avaient-ils roulé trop vite. Toujours est-il qu’une patrouille de police les arrêta. - Ah ! Le Yetser Hara (le
mauvais penchant) veut nous empêcher de poursuivre notre action ! murmura Chlomo en se garant sur le côté.
Un officier de police s’approcha : « Vous n’avez pas remarqué les panneaux de limitation de vitesse ? Vos papiers
s’il vous plait ! »
Tandis que Chlomo cherchait dans son portefeuille, le policier l’observait d’un œil soupçonneux. Il inspecta le
contenu de la voiture et demanda ce que contenaient les boîtes à l’arrière : des explosifs peut-être…
Berel ouvrit la portière et prit un kit de ‘Hanouccah qu’il tendit à l’officier en expliquant : « Nous, les Juifs, nous
célébrons la fête de ‘Hanouccah : le premier soir, nous allumons une lumière, le second soir deux et ainsi de suite
jusqu’au huitième soir. Nous sommes en route pour distribuer des bougies et des chandeliers dans des familles
juives… »
- Moi aussi, je suis juif, remarqua l’officier.
Chlomo aurait souhaité qu’il le dise avec un peu plus d’enthousiasme et pas sur le même ton que : « Votre permis ! »
mais il était néanmoins agréablement surpris.
- Tu as entendu, Berel ? Il est Juif lui aussi !
Puis se tournant vers le policier : « Puis-je vous donner un kit de ‘Hanouccah en cadeau ? Mais à une condition :
que vous me promettiez d’allumer les bougies chaque soir selon les modalités inscrites sur ce guide. Avez-vous des
enfants ? »
- Un garçon et une fille, répondit le policier qui était sensiblement passé du côté des enquêteurs à celui de simple
citoyen…
-Alors je vais aussi vous donner des toupies et des beignets pour vos enfants.
Le visage de l’officier devenait plus avenant, s’éclairait même d’un sourire : « Je me souviens que mon grand-père,
de mémoire bénie, allumait les bougies de ‘Hanouccah, il y a si longtemps… Mon père ne le faisait pas. Et moi non
plus.
- Il n’est jamais trop tard pour commencer ! commenta Chlomo. Dites-moi, votre collègue dans le car de police…
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- Non, il n’est pas juif. C’est mon voisin, il est d’origine irlandaise. Chaque année, il décore sa maison, avec un
sapin, des boules colorées… Cela me rend un peu jaloux. Mes enfants surtout. Mes voisins non-juifs respectent leur
religion mais moi je ne connais rien de nos fêtes. C’est un peu frustrant, embarrassant même. Si j’apporte les bougies
à la maison, mes enfants seront très heureux d’avoir eux aussi leur fête. Au fait, êtes-vous rabbin ?
- Non, pas vraiment. J’enseigne à l’école juive.
- Pourriez-vous, enfin, si c’est possible, me rendre visite à la maison ? Vous pourriez expliquer la fête à mon épouse
et à mes enfants. Demain soir, je ne travaille pas ? D’accord ?
- Avec plaisir !
Le policier inscrivit son nom et son adresse sur un papier qu’il tendit à Chlomo : « Voyez ! Je vous donne mes
coordonnées au lieu de vous dresser un PV ! Mais ne recommencez pas, d’accord ? Vous n’aurez peut-être pas
autant de chance la prochaine fois ! »
- Merci ! Et n’oubliez pas les bougies ce soir ! Demain, je vous expliquerai tout cela ! Joyeux ‘Hanouccah !
Le lendemain soir, en arrivant dans le quartier du policier, Chlomo remarqua que certaines maisons étaient toutes
décorées et pas d’autres. De ci, de là, il remarqua de modestes Menorot placées sur le rebord d’une fenêtre. « C’est le
moment idéal dans l’année pour distinguer quelle maison est susceptible d’appartenir à une famille juive ! » se dit-il.
Tout à l’heure, il irait sonner à la porte des maisons « non-décorées » et leur indiquerait la vraie lumière, celle de
‘Hanouccah.
Le policier l’accueillit chaleureusement et lui présenta sa femme et ses enfants.
- Quels sont vos prénoms hébraïques ? demanda Chlomo à Bobby et Betty.
- Euh… peut-être Maman les connaît-elle ?
- Bien sûr ! répondit Gladys, la femme du policier. Bobby, tu t’appelles Baroukh, d’après mon père, que son âme
repose en paix. Et toi Betty, tu t’appelles ‘Haya et tu ressembles à ma mère, que son mérite nous protège.
- Et toi Maman, comment t’appelles-tu ?
- Mon prénom hébraïque est Golda.
-Et moi, dit le policier, c’est Ephraïm. Je m’en souviens parce que mon grand-père aimait répéter que je portais le
nom de son père.
Chlomo avait heureusement pensé à apporter des Kipot dont Ephraïm et Baroukh se parèrent fièrement. Le policier
entonna les bénédictions et alluma sa ‘Hanoukia.
Ensuite Chlomo tendit un kit supplémentaire à Baroukh qui, tout heureux, alluma lui aussi sa ‘Hanoukia comme il
convenait. Chlomo expliqua alors le sens de la fête, rappela le combat des Makabim contre le cruel oppresseur qui
voulait anéantir le judaïsme, le miracle de la fiole d’huile pure qui avait permis d’allumer le chandelier du Temple de
Jérusalem.
Cette histoire captivante et les leçons qu’elle contenait pour l’époque actuelle impressionna profondément toute la
famille. Puis ‘Haya demanda innocemment : « Et moi ? Puis-je aussi allumer les bougies de ‘Hanouccah ? »
- Pour toi et ta maman, répondit doucement Chlomo, il existe une autre Mitsva. Et pas seulement huit jours par
an ! Tous les vendredis après-midi, à l’heure du coucher du soleil, vous allumerez les bougies pour accueillir le
Chabbat ainsi que les veilles de jours de fête.
- Génial ! s’exclama ‘Haya en applaudissant.
C’est alors que sa maman réalisa tout ce qui lui avait manqué toutes ces années : sa propre mère allumait les bougies
chaque vendredi : elle aussi saurait transmettre dorénavant cette belle Mitsva à sa fille.
Avant de partir, Chlomo montra aux enfants comment jouer à la toupie : les quatre lettres qui figurent sur la toupie
signifient : « Un grand miracle eut lieu là-bas ».
Et en prenant congé de ses nouveaux amis, Chlomo ne pouvait que répéter : un grand miracle est arrivé... ici !
Les Lois de la Soirée
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La Hanoukia
Il est bien d'allumer les bougies avec une belle Hanoukia,
si possible en argent. Il est également une bonne chose
d'utiliser une Hanoukia dont les branches sont droite et
pas en demi cercle (à l'image de la Menorah du
Temple, cf les image ci contre)
Avec quoi allume-t-on?
C'est un Hidour Mitsva (embellissement de la Mitsva) d'allumer les bougies de Hanouka avec
de l'huile d'olive, si l'on en dispose pas, il est bien d'allumer avec toute autre huile qui produit
une belle flamme. Il est bien de prendre des mèches faites en coton hydrophile ou en fil de lin,
et pour le chamach une bougie en cire.
D'après la Alaha stricte, il est permit d'utiliser toute sorte d'huile ou de mèches pour allumer
les bougies de Hanouka (également des bougies en cire).
Le Nombre de bougies
Le premier jour de Hanouka nous allumons uniquement une bougie, le second jour deux
bougies, le troisième trois bougies... Jusqu'au huitième jour où l'on allume huit bougies. On
doit chaque soir allumer une bougie supplémentaire que l'on nomme le chamach, et que l'on
place dans un endroit spécial, à part ou au dessus des autres bougies. Le Chamach sert
essentiellement à ne pas "profiter des bougies de Hanouka", car comme il est interdit de s'en
servir (s'éclairer, ou lire à leur lueur, que ce soit pour une utilisation profane ou sacrée), si
l'on vient à le faire on dira à posteriori que l'on a profité de la lumière du Chamach et pas des
lumières de la Mitsva. On se sert également de cette bougie supplémentaire pour allumer les
autres.
Si quelqu'un à oublier d'allumer un soir, il ne se rattrapera pas le lendemain en allumant plus
de bougies, mais reprendra le compte normal. (Si quelqu'un n'allume pas le premier soir et s'en
rend compte le lendemain, il devra allumer le Chamach et deux bougies et non pas trois pour
rattraper celle de la veille).
Dessin de la Menorah du Temple
que fait le Rambam dans son livre
Michné Torah
Troisième Soir de H’anouka
15
La Réflexion de la Soirée
Les lumières du progrès
Toute une semaine pour voir la lumière grandir et se répandre ! C’est sans doute là une expérience merveilleuse,
c’est celle que nous sommes occupés à vivre ! En effet, il est inutile de souligner que ‘Hanouccah avance, jour
après jour, sous nos yeux. Nous avons commencé l’œuvre d’illumination par une seule petite flamme au premier
soir de la fête. Sans nous laisser impressionner par l’étendue et la densité de l’obscurité au dehors, nous avons
progressé avec ténacité. C’est ainsi que deux puis trois flammes ont embrasé le sommet du chandelier de la fête. Et,
alors que la semaine de ‘Hanouccah continue, nous voyons la lumière monter avec, chaque soir, plus de puissance
et d’assurance. Nous le savons déjà : au huitième jour de la fête, lorsque le chandelier brille de toutes ses flammes,
la lumière remporte définitivement le combat.
Il y a là une leçon qu’il importe de saisir car, s’appliquant à chacun, elle est une véritable clé pour notre vie
quotidienne. On l’a souligné, le chandelier de ‘Hanouccah a eu à défier une nuit profonde. Il a commencé par se
dresser sur fond d’obscurité avant de commencer d’éclairer. Pourtant, pas un moment il n’a abandonné sa lutte.
Témoin et acteur d’une éternelle fidélité, il a entrepris d’éclairer la nuit avec courage. Et son entreprise, parce
qu’elle a été sans relâche, consciente des enjeux, confiante également, est parvenu à ses fins. Au huitième jour, le
monde brille. N’est-ce pas là une étonnante métaphore de la vie et du rôle du peuple juif, de manière générale, et,
plus précisément, de chacun ?
De fait, parfois les ombres semblent monter. Parfois, une sorte d’inquiétude se lève. Quel peut être l’avenir des
hommes tant les menaces, spirituelles et parfois matérielles, s’amoncellent ? C’est à cette question que ‘Hanouccah
donne une réponse importante. L’homme a, entre ses mains, le pouvoir de changer les choses. Il détient la plus
précieuse des armes : la lumière. Elle existe dans sa vie et il ne lui appartient que de la mettre en œuvre. Viendrait-
il à perdre courage ? Voici que les flammes de la fête lui enseignent le secret de l’espoir et du progrès. Si tout n’est
pas accompli à l’instant où on le désire, nous savons que, peu à peu, nous y parvenons. Nous savons que cet effort
est, par nature, couronné de succès.
Finalement, l’avancée de ‘Hanouccah est une grande aventure. Elle peut être la nôtre. Elle nous entraîne jusqu’au
Temple de Jérusalem reconstruit où le Chandelier à sept branches illuminera l’univers pour toujours.
16
Le Récit de la soirée
17
Le 'Hanouka de Natan Sharansky
Jeté en prison en 1977 pour avoir osé demandé à émigrer en Israël, Natan (Anatoly) Sharansky
passa huit ans au Goulag en Sibérie. Ce génie en mathématiques fut finalement libéré lors d’un
échange de prisonniers entre l’Union Soviétique et les Etats-Unis en 1986. Après avoir longtemps
joué un rôle important en Israël, il vient d’abandonner toute activité politique.
‘Hanouccah approchait. J’étais le seul Juif dans ma prison, mais quand j’expliquai à mes
codétenus que ‘Hanouccah symbolisait la liberté d’une nation, la renaissance d’une culture face à
des envahisseurs puissants et cruels, mes camarades décidèrent de célébrer la fête avec moi. Ils
confectionnèrent même une Menorah en bois, la décorèrent et trouvèrent quelques bougies.
Le soir, je pus allumer la première bougie et récitai une courte prière que j’avais inventée pour
l’occasion. On servit du thé et je décrivis le combat héroïque des Maccabim pour sauver leur peuple.
Chaque Zek (prisonnier du Goulag) qui m’écoutait avec attention ressentait personnellement
l’importance de cet épisode. A un moment, l’officier de garde apparut, procéda à l’appel de tous les
détenus présents mais ne fit aucun commentaire.
Chaque soir, je pus ainsi allumer une bougie supplémentaire avec ma prière si personnelle. Puis
j’éteignais les bougies pour les réserver pour le soir suivant car je n’en disposais pas d’autres.
Gavriliuk, le gardien dont la paillasse se trouvait face à la mienne, regardait et grommelait :
«N’importe quoi ! Il se croit à la synagogue ! Et si jamais un incendie se déclarait ?»
La sixième nuit de ‘Hanouccah, les autorités confisquèrent mon matériel sous prétexte que le
chandelier avait été confectionné avec du bois volé à l’état. De plus, les autres prisonniers
prétendaient que les risques d’incendie étaient énormes.
J’insistai : il n’y en avait plus que pour deux jours et je promettais de «rendre à la glorieuse Mère
Russie» ce morceau de bois qui menaçait sans doute de l’acculer à la ruine… L’officier de garde
hésita, téléphona à son supérieur – bref mit en branle toute la bureaucratie soviétique – et reçut la
réponse suivante : «Un camp n’est pas une synagogue et nous n’autorisons aucun Zek à prier ici !»
Outré par la sécheresse de cette remarque, je déclarai une grève de la faim. J’ignorai qu’une
commission devait venir de Moscou pour inspecter le camp, ce qui explique sans doute pourquoi je
fus convoqué, le dernier jour de ‘Hanouccah, dans le bureau d’Osin, le commandant.
Cet Osin était un homme énorme, gonflé, avec des yeux minuscules perdus dans une masse de
graisse. Tout ce qui l’intéressait semblait être la nourriture mais aussi les intrigues et le pouvoir. Il
aimait voir souffrir les Zeks mais ne perdait pas de vue que ceux-ci étaient la clé de l’avancement
de sa carrière.
Osin me toisa d’un regard qui se voulait bienveillant pour me persuader de cesser ma grève de la
faim, sans doute pour ne pas avoir de problème avec sa hiérarchie. Il me promit de veiller
dorénavant à ce que personne ne m’empêche de prier.
- Alors quel est le problème ? rétorquai-je. Rendez-moi ma Menorah et laissez-moi allumer les
dernières bougies de la fête !
18
- Qu’est-ce qu’une Menorah ?
- Mon chandelier.
Le problème était que les documents concernant ce terrible vol de la propriété publique avaient
déjà été signés et Osin ne pouvait se ridiculiser devant tout le camp. Tandis que je regardais ce
prédateur, assis de l’autre côté d’une élégante table vernie, j’eus une idée amusante : «Pour moi,
cette dernière nuit de ‘Hanouccah est très importante. Je pourrais allumer les bougies ici,
maintenant, je réciterai les prières et je cesserai ma grève de la faim !»
Osin réfléchit un instant puis… la Menorah confisquée apparut comme par hasard sur la
table. Il ordonna à Graviliuk d’apporter une grande bougie.
«J’ai besoin de huit bougies !» affirmais-je sans sourciller (de fait il m’en fallait neuf avec le
Chamach – mais j’ignorai à l’époque tous les détails du rituel). Gavriliuk prit un couteau et
tenta de couper la bougie en huit. Mais son couteau n’était pas très efficace ; alors Osin sortit
de sa poche un magnifique canif et coupa prestement huit morceaux de bougie.
«Partez !» ordonna-t-il à Gavriliuk. Celui-ci ne pouvait qu’obéir, mais il me jeta un regard
furieux.
Je disposai les bougies, pris mon chapeau sur la patère à manteau tout en expliquant à Osin
que : «Durant la prière, vous devez avoir la tête couverte et, à la fin, vous répondrez Amen !»
Docilement, il mit sa casquette d’officier et se leva. J’allumai les bougies en récitant une prière
que j’avais moi-même rédigée en hébreu : «Béni sois-Tu, Eternel notre D.ieu pour m’avoir
permis de fêter notre libération, la fête où nous retrouvons les traditions de nos pères. Béni
sois-Tu D.ieu qui me permet d’allumer ces bougies. Puisses-Tu me laisser allumer ces bougies de
‘Hanouccah dans ta ville sainte Jérusalem, avec mon épouse Avital !»
Inspiré par le spectacle réjouissant d’un Osin au garde à vous devant mes bougies, je rajoutai
en hébreu : «Que vienne le jour où tous nos ennemis – tous ceux qui aspirent à notre
destruction – se tiendront respectueusement devant nous, écouteront nos prières et
répondront : Amen !»
- Amen ! répondit Osin en écho. Soulagé, il reprit son souffle, s’assit et ôta son couvre-chef.
Ensemble nous avons longuement contemplé en silence les bougies qui brûlaient. Puis leurs
bouts fondirent et la cire se répandit joyeusement sur la surface vernie de la table. Osin se
reprit comme s’il se réveillait brusquement et appela Graviliuk pour qu’il nettoie.
Je retournai à la baraque dans un état d’extase impossible à décrire. Mes camarades me
servirent du thé et ensemble nous avons célébré la «presque» conversion d’Osin : à ce moment-
là, je sus avec certitude qu’un jour je serais libéré !
Les Lois de la Soirée
19
La manière de placer les bougies
D'après la Alaha stricte, nous ne somme pas obligés de placer les bougies sur une
Hanoukia, mais il faut faire attention à les allumer sur une surface plane pour qu'elles
soient toutes a la même hauteur, et à les placer en ligne droite côte à côte, afin que le
nombre de bougies soit apparentes, et pour ne pas que cela ressemble a un "feu de
camps". C'est pourquoi également il faut laisser un espace entre chaque flamme. Si
plusieurs personne allument, sans Hanoukiot, il faut faire attention de ne pas placer à
côté les bougies de chacun pour qu'on puisse voir combien chacun allume et quel soir
somme nous. Chaque soir, lorsque que l'on rajoute une bougie, on veillera à la placer à
gauche des bougies que l'on a allumé la veille.
L'emplacement de la Hanoukia
De manière générale, nous distinguons des avis quant à l'emplacement de la.
Hanoukia. La placer à la fenêtre afin de diffuser le miracle, mais aujourd'hui cela ne
s'applique plus pour différentes raisons, comme la hauteur des fenêtres. Et la deuxième
coutume, la plus répandue aujourd'hui, la placer à la gauche de notre porte c'est-à-dire
l'autre extrémité de la Mezouza, de manière à ce que lorsque nous rentrons dans la
porte nous sommes entourés de Mitsvot: éventuellement le Talith Katan que nous
portons (pour les garçons), la Mezouza à notre droite et la Hanoukia à notre gauche.
Dans une pièce qui ne dispose pas encore de Mezouza il faudra allumer la Hanoukia à
la droite de la porte. L'idéal est de la placer sur une chaise ou sur une table basse qui
mesure plus que 24 cm (3 Tefahim) de hauteur et moins que 80 cm (10 Tefahim). Si
quelqu'un place la Hanoukia à une hauteur supérieure à 85 cm il est quitte de son
obligation, à condition qu'il ne l’ait pas placé à une hauteur supérieure à 9,60 m (20
Amot). De la même manière il sera quitte s'il place la
Hanoukia à une hauteur inférieure à 24 cm. L'essentiel est que les flammes des bougies
soit entre 24 cm et 80 cm. Avant d'allumer on doit poser les bougies (la Hanoukia) à
l'endroit où elles vont rester tout le temps de l'allumage, et il faut faire attention de ne
pas les déplacer après avoir après les avoir allumé tout le temps où nous accomplissons
l'obligation de l'allumage, c'est-à-dire une demi-heure après la sortie des étoiles.
Quatrième Soir de H’anouka
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21
La Réflexion de la Soirée
Miracles et lumières
H'anouka arrive silencieuse et modeste ; aucune bousculade, aucune fanfare de l'accompagnent.
Le seul symbole visible de la fête et la Lampe de H'anouka. Allumer les lampion de H'anouka en
est pratiquement l'unique cérémonie. Néanmoins la fête ne manque ni de signification spirituelle
ni d'atmosphère. En effet, la profondeur de sa portée fait de H'anouka l'une de nos fêtes les plus
importantes ; elle en est la plus importante par l'à propos, la constance actualité de son message.
Ce furent, en ces fatales journées, deux miracles majeurs qui nous donnèrent la fête de H'anouka :
la victoire d'une poignée de H'ashmonaim sur les force écrasantes du royaume de Syrie, et le
flacon d'huile pure trouvée dans le Saint Temple, dont les H'ashmonaim se servirent pour allumer
la Menora sacrée, et qui brûla huit jours durant, jusqu'à ce qu'une nouvelle quantité d'huile pure
et fût prête. Ces miracle ne sont pas pour nous, juifs, seulement d'anciens événements dont nous
perpétuons le beau souvenir chaque année pendant les huits jours de H'anouka ; ils sont aussi des
événements quotidiens, ils se produisent chaque jour, en tout cas chaque génération. Toute notre
vie de juif est une H'anouka continue. Nous sommes une minorité qui affronte un monde hostile ;
ceux qui le composent sont plus nombreux que nous, et leurs forces, supérieur aux nôtres, nous
accablent. Nous sommes les faibles et le petit nombre. Plus d'une puissante nation a entreprit de
nous anéantir ; certaine y ont presque réussi, mais toujours, sur le point de disparaître
complètement, nous va nous avons été sauvée par un miracle. À notre époque même, nous avons
échappé, il n'y a pas longtemps, à un péril, le plus grave entre tous. Une nation plus puissante, et
en même temps plus impure, plus perverse et plus arrogante que les anciens Syriens sous le règne
d'Antioh'ous, ce mobilisa tout entière pour nous détruire.
Cependant, avec l'aide du Tout-Puissant, nous avons surmonté la terrible catastrophe. Nous avons
survécu aux Nazis comme nous avons survécu et survivons toujours à tous nos ennemis.
A une condition, toutefois : nous devons demeurer purs, droits et dans les voies de la Torah. Alors
nous pouvons être toujours assurés de la victoire finale.
Un lampion a ceci de remarquable que l'huile (ou le suif) et la mèche ne suffisent pas à l'allumer. Il
faut approcher de celle-ci une petite flamme ; alors le lampion s'allume. Et la puissance de la
lumière est telle que quelque soit la sa petitesse, elle chasse beaucoup de ténèbres. "L'âme de
l'homme est le lampion de Dieu". Chaque Juif, chaque Juive, qui observe les Mitsvot sont comme
un lampion qui a été allumé ; sa lumière est pure et, pourvu qu'il n'y ait pas de mauvais vent pour
l'éteindre, il irradiera toujours la même lumière pure et claire. Tandis qu'un Juif, ou une Juive qui
ne pratique pas les Mitsvot, sont comparables un lampion qui n'a pas été allumé. L'huile et la
mèche sont là, mais la flamme manque parce que personne ne l'a allumée ! Les 'H'ashmonaim du
passé "allumaient des lumières". Nous aussi, tous, jeunes et vieux, efforçons-nous d'allumer autant
de lampions que possible et de répandre la lumière de la Torah à la maison et au dehors.
Le Récit de la soirée
22
Des miracles de 'Hanouka aujourd’hui
Rav Shlomo Wilhelm est un émissaire du Rabbi de Loubavitch et Grand-Rabbin de Zhitomir en Ukraine. Il y a
neuf ans, durant la fête de ‘Hanouccah, par un glacial soir d’hiver, Rav Wilhelm quitta son domicile douillet pour
se rendre dans les villes et villages avoisinants. Il recherchait des Juifs auxquels il pourrait adresser un sourire
chaleureux et auxquels il pourrait proposer un chandelier de ‘Hanouccah ou un manteau d’hiver ou même des repas
cachères tout prêts fournis gratuitement par son centre communautaire.
Partout où il se rendait, que ce soit une grande ville ou un hameau, il demandait aux rares passants ou aux
aubergistes s’ils connaissaient des Juifs. Dans un village en particulier, il interrogea une, deux, trois personnes.
Non, on ne connaissait pas de Juif. Loin de se décourager, Rav Wilhelm continua son enquête : « Oui, affirma
finalement un paysan, il y a une vieille dame juive au bout du village! »
Il lui montra la petite maison et Rav Wilhelm frappa à la porte : « La jeune femme qui ouvrit pâlit en me voyant et
me fit entrer sans même me demander le but de ma visite. Elle me présenta sa grand-mère qui était alitée et
visiblement très malade. J’avoue que j’étais assez étonné de l’attitude de la jeune femme qui semblait toute heureuse
de ma visite.
Elle s’appelait Alya et me présenta aussi son frère et sa fille qui l’avaient accompagnée depuis la lointaine Sibérie
pour être au chevet de la vieille dame qui vivait visiblement ses derniers jours. Je leur parlai de la fête de
‘Hanouccah et de son importance : ils buvaient mes paroles mais n’en avaient jamais entendu parler. Je
m’approchai alors de la grand-mère qui – bien qu’incapable de parler – manifesta une émotion particulière quand je
lui parlai en yiddish, sans doute sa langue maternelle : j’expliquai au frère comment allumer les bougies de
‘Hanouccah et les petites flammes attirèrent comme un aimant le regard fatigué de la veille dame. Je leur demandai
s’ils avaient suffisamment de couvertures, de bois pour se chauffer et de nourriture. Je leur demandai leur numéro
de téléphone afin que je puisse m’informer de l’état de santé de la malade.
Effectivement, quand j’appelai le lendemain matin, Alya m’informa que, quelques minutes après que j’ai quitté sa
maison, la grand-mère avait paisiblement rendu son âme à son Créateur. Je retournai au village et aidai la famille à
procéder à l’inhumation selon la ‘Hala’ha, la loi juive. Avant de quitter Alya et sa famille, je leur laissai les
coordonnées de mes collègues Loubavitch en poste en Sibérie. »
L’histoire ne s’arrête pas là. L’an dernier, à l’occasion d’un rassemblement féminin à Zhitomir, à l’occasion de
‘Hanouccah, Madame Esther Wilhelm demanda aux dames présentes de raconter quelque chose de spécial qui leur
serait arrivé en rapport avec la fête des lumières. Une femme se leva et raconta : « Il y a quelques années, mon frère,
ma fille et moi-même avons rendu visite à ma grand-mère, âgée, qui vivait dans un village perdu près de Zhitomir.
Ma grand-mère sentait que ses derniers moments arrivaient et elle nous appela. D’une voix faible mais déterminée,
elle déclara : « Je vais vous révéler un secret que je garde depuis soixante-dix ans. Je suis juive ! Toutes ces années,
je n’ai pas vécu comme telle, mais je désire être enterrée comme une Juive ! ». Mon frère et moi-même étions sous le
choc de cette révélation. Bien entendu, nous avons pris l’engagement d’accomplir sa dernière volonté bien que nous
n’ayons aucune idée de ce que cela impliquait. Si elle était juive, étions-nous juifs nous aussi ? Et comment
organiser une cérémonie juive alors que nous ignorions tout de ce que cela signifiait ? Avant même que nous n’ayons
réfléchi à ces questions, on frappa à la porte : c’était Rav Shlomo Wilhelm ! Il pensait apporter la joie de la fête de
‘Hanouccah à une vieille dame juive, isolée dans un hameau perdu, il allait lui proposer des services concrets, une
assistance financière éventuellement. Mais, de fait, c’est certainement la Providence Divine (concept dont j’ai pris
conscience en suivant des cours de judaïsme) qui l’a amené au bon moment, afin que ma grand-mère puisse passer ses
derniers instants sur terre dans une atmosphère juive, en assistant à l’allumage des lumières de ‘Hanouccah. Pour
nous, cela a marqué le début de notre périple vers le judaïsme, vers la foi de nos ancêtres.
A partir de ce jour, nous avons trouvé des réponses à nombre de nos questions. J’ai énormément appris de ma fille
Irina : depuis que nous avons déménagé à Zhitomir, elle est grâce à D.ieu inscrite à l’école Ohr Avner Chabad… »
conclut Alya
Les Lois de la Soirée
23
Le moment de l'allumage
Nous avons l'habitude d'allumer immédiatement au coucher du soleil, et placer
suffisamment d'huile pour que les bougies restent allumés 50 minutes au minimum, ainsi la
Hanoukia brûlera une demi-heure après la sortie des étoiles. Nous restons près des bougies
allumées une demi-heure au minimum. Si nous n'avons pas pu allumer à l'heure, nous
pouvons allumer à posteriori toute la nuit, cependant il est préférable de réciter les
bénédictions lorsque les membres de la famille sont réveillés et présents. C'est pourquoi si
l'on rentre chez soi lorsque les membres de la famille sont endormis il est bien de les réveiller
pour faire les bénédictions en leur présence. Cependant celui qui ne souhaite pas réveiller les
membres de sa famille et dire les bénédictions seul, il a des décisionnaires sur qui s'appuyer.
Ainsi, si quelqu'un vit seul, il pourra allumer les bougies de Hanouka toute la nuit. Une
fois que les bougies ont brûlé une demi-heure après la sortie des étoiles nous pouvons les
éteindre, et, logiquement, nous pouvons les déplacer de leur place initiale.
Le lien spécial entre la fête de Hanouka et les femmes
La fête de Hanouka a un lien particulier avec les femmes. La raison en est, qu'elles ont
directement été touchées par les décrets qui ont été proférés contre les juifs durant la période
de Hanouka, parmi lesquels figure celui, obligeant une jeune fille juive, qui se marie, à
avoir des relations avec le gouverneur, ce que l'on nomme le droit de cuissage. Les femmes
ont également participé aux miracles, comme Yeoudite Bat Yohanan, qui a été ravie par le
dirigeant de l'armée grecque, qui voulait abuser d'elle, elle lui fit boire du vin et manger des
produits lactés, jusqu'à qu'il ne soit plus maître de lui-même, et lui trancha la tête, qu'elle
brandit aux Makabim, afin qu'il partent en guerre contre l'ennemi, et lorsque les Grecs
virent que leur le chef de leur l'armée avait péri, ils furent pris de panique. Logiquement,
puisque le miracle de la victoire militaire a été provoqué par les femmes, elles sont également
astreintes à l'allumage de la Hanoukia. Durant les 30 minutes qui suivent l'allumage, les
femmes ont l'habitude de ne faire aucun travail, aucune tache ménagère. C'est à dire touts
les travaux qu'il est interdit de faire pendant le Yom Tov, ne doivent pas être réalisé
pendant ce moment-là, cependant toute cuisson, ou préparation de met pour la Seouda de
Hanouka est permise, cependant il est évidemment préférable qu'elles ne fassent rien, et
restent assises près des bougies, afin d'étudier, ou d'écouter des histoires sur la fête.
Cinquième Soir de H’anouka
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25
La Réflexion de la Soirée
Le miracle de la première nuit
Certains faits sont considérés pour acquis. Pourtant, pour peu que l’on réfléchisse sur des concepts communément
acceptés, on voit apparaître de sérieuses questions sur la logique qui les sous-tend. Par exemple : ‘Hanoucca dure
huit jours parce que l’huile qui aurait normalement suffi à alimenter la menorah pour une seule journée en dura
miraculeusement huit. Tous les Juifs savent cela depuis leurs premières années à l’école juive ou au Talmud Torah.
Mais cela est-il logique ? S’il y avait suffisamment d’huile pour un jour, le miracle n’a alors duré que sept jours.
Pourquoi, dans ce cas, célébrer le premier jour, si rien de miraculeux ne s’est produit alors ?
Cette question a longtemps préoccupé les savants juifs, et de très nombreuses réponses ont été proposées. La
plupart de celles-ci démontrent qu’il y eut effectivement une sorte de miracle le premier jour de ‘Hanoucca
également. Mais peut-être, cependant, n’est-il pas nécessaire d’établir l’existence d’un miracle le premier jour de
‘Hanoucca pour justifier son inclusion dans la fête. Peut-être célébrons-nous l’huile en elle-même, qui, très
naturellement, a alimenté la menorah ce jour-là.
Un épisode intéressant raconté dans le Talmud1 « éclaire » cette question : Le sage de la Michna Rabbi ‘Hanina
ben Dossa était un célèbre faiseur de miracles. Peu après le coucher du soleil, un vendredi soir, il remarqua que sa
fille sanglotait. Lorsqu’il lui demanda la raison de sa détresse, elle expliqua qu’elle avait par erreur allumé les
bougies de Chabbat avec du vinaigre à la place de l’huile. Rabbi ‘Hanina consola sa fille : « Ne sois pas troublée,
ma chérie. Celui qui a commandé à l’huile de brûler commandera au vinaigre de brûler... » Inutile de dire que les
bougies ne s’éteignirent pas. En fait, elles brûlèrent jusqu’à la nuit suivante, jusqu’à ce que la bougie
de havdalah (qui accompagne la cérémonie du samedi soir marquant la fin du Chabbat) fut allumée à partir de
leurs flammes !
Cette histoire a ceci de saisissant et d’unique que Rabbi ‘Hanina n’a pas répondu en disant : « Tu veux voir
quelque chose d’extraordinaire ? Regarde donc ce miracle ! » Au contraire, aux yeux de ce saint sage, la combustion
du vinaigre n’était pas plus spectaculaire que celle de l’huile. La seule différence entre les deux était leur
fréquence. Si la définition d’un « miracle » est d’être une intervention divine dans les affaires de l’individu ou de
la collectivité, alors tout phénomène est miraculeux, car tout ce qui se produit est le résultat direct d’un ordre
divin. « Le Gardien d’Israël ne sommeille ni ne dort jamais », mais Son œil vigilant peut s’exprimer – et s’exprime
généralement – par des moyens naturels. La nature est simplement le rideau qui cache la grande Marionnettiste à
notre vue.
Néanmoins, nous aimons les miracles, et les fêtes sont instituées pour commémorer les plus importants d’entre eux.
Nous chérissons ces précieux moments dans l’histoire où D.ieu a choisi d’employer des moyens surnaturels pour
venir à notre secours, quand le rideau s’est déchiré, laissant apercevoir le marionnettiste. Rabbi ‘Hanina avait la
capacité de voir à travers le rideau tous les jours, mais pas nous. Pour nous, du vinaigre qui brûle est un spectacle
remarquable.
Lorsque le rideau a été temporairement levé, la conscience qu’il y a un marionnettiste ne s’évanouit pas, même
après que le rideau soit retombé. Après avoir vu le vinaigre brûler, nous nous rendons compte que la capacité de
l’huile à brûler est également le fait de la volonté divine.
Les sept jours miraculeux lors desquels la menorah demeura allumée nous permettent de comprendre que le premier
jour n’était pas moins « miraculeux ».
NOTES
1.Taanit 25a.
Le Récit de la soirée
26
Le chant de ‘Hanouka
Notre famille était typiquement russe. Mes grands-parents avaient quitté la Pologne
pour la Russie du Sud en 1953. C’était de fervents communistes et ils élevèrent ma
mère dans cette perspective. Ce fut ma grand-mère, Larissa Michaelovna qui m’éduqua
de fait puisque ma mère, Olga, décéda quand je n’avais qu’un an.
Ma grand-mère ne permettait pas qu’on parle une autre langue que le russe à la
maison. Elle était d’ailleurs le meilleur professeur de russe dans notre ville. Jamais elle
n’avait évoqué le passé. Nous savions juste qu’elle était originaire de Pologne. La
seule fois que je l’entendais parler polonais, c’était quand elle saisissait son violon
pour chanter de vieilles mélodies de son pays natal. Alors elle pleurait et riait en même
temps. Elle regardait dans le vague comme si elle se trouvait transportée très loin de là
et les larmes coulaient sur ses joues.
– Babouchka, Babouchka ! répétais-je alors, pourquoi pleures-tu ?
Elle souriait et m’embrassait comme seule une Babouchka peut le faire.
Mon anniversaire tombait à la mi-décembre et ma grand-mère marquait toujours
l’occasion en chantant une mélodie polonaise qui, disait-elle, lui rappelait ma
naissance : « Oh ‘Hanoukeh, oh ‘Hanoukeh, a yontef, a sheineh... » Je ne comprenais
pas ces mots «polonais», mais grand-mère me regardait intensément en s’accompagnant
de son violon : je comprenais que les paroles devaient être très émouvantes.
Aux alentours de mon anniversaire, en décembre 2001, il arriva quelque chose qui
changea nos vies pour toujours.
Elle revint un soir à la maison, avec un visage rajeuni. Bien qu’elle ait déjà eu
soixante-dix-huit ans, elle en faisait vingt de moins. Je me souviendrai toujours de la
satisfaction, l’extase même qu’on voyait dans ses yeux quand elle me montra son
panier de courses rempli à ras bord : quelque chose comme douze kilos de farine, de
l’huile, des conserves de légumes et de fruits ainsi que des friandises comme je n’en
avais jamais aperçues dans les magasins.
J’étais stupéfaite. Je savais qu’avec sa maigre pension, elle n’avait pas pu acheter tout
cela en une fois. Elle m’expliqua : « Svetochka, ma petite, nous sommes juifs ! Ton
véritable prénom est Sheina. J’avais demandé à ta mère de te donner ce prénom en
mémoire de ma mère, Sheina qui a été massacrée avec toute ma famille à Auschwitz en
1944. Moi je ne m’appelle pas Larissa, mais Léa. Je ne suis pas polonaise, je suis juive.
Tu vois ce numéro tatoué sur mon bras ? Ce n’est pas un numéro de téléphone, c’est
mon identité, celle que les nazis m’ont imposée dans le camp.
27
Après la guerre, je m’étais promis d’oublier le passé et de commencer une vie nouvelle,
sans rappel de l’oppression. Je ne voulais pas que ta mère et les générations suivantes
souffrent à nouveau. J’étais en colère contre D.ieu et je ne voulais plus qu’Il fasse
partie de ma vie. Ma « religion » devint le communisme. Mais tout cela a changé la
semaine dernière, quand je me suis promenée dans le parc. J’ai entendu de la musique :
c’était la mélodie que j’ai l’habitude de jouer sur mon violon pour ton anniversaire !
Mes pieds se sont dirigés d’eux-mêmes vers la musique ; juste ici, dans le parc de
Krasnodar, je les ai aperçus : des jeunes gens comme je n’en avais pas vus depuis
soixante ans ! Ils m’ont rappelé mes frères et mes cousins. Ils dansaient au son de la
musique qui sortait de leur voiture et ils arrêtaient les gens qui les regardaient, ils leur
posaient des questions et distribuaient quelque chose.
L’un d’entre eux s’est dirigé vers moi et m’a demandé : « Izvinti vi evreika ? »
(« Excusez-moi, êtes-vous juive ? ») Je ne pouvais pas répondre, je ne pouvais plus
parler ! Les larmes coulaient le long de mes joues et je ne pouvais que hocher la tête
pour dire oui. Il m’a donné une boîte de bougies avec un petit chandelier en métal.
Regarde, cela s’appelle une Menorah. Il m’a même donné une toupie et un prospectus
avec les instructions pour allumer les bougies et comment les contacter. Cela m’a pris
quelques jours de réflexion avant que je leur téléphone : j’ai été invitée par Rav
Chneour Segal, le directeur du centre juif communautaire de Krasnodar ; il m’a parlé
en yiddish : cela fait soixante ans que je n’avais plus parlé dans cette langue ! Il m’a
offert ce sac plein de victuailles : j’ai refusé, j’ai pensé que d’autres gens plus
nécessiteux pouvaient en faire bon usage, mais il a insisté. Je veux que tu le rencontres,
Sheina, il nous invite pour une fête de ‘Hanouka dans son centre communautaire ! Je
veux que tu m’y accompagnes, ma Sheina ! »
Comme on dit, la suite était prévisible : après la fête de ‘Hanouka, nous sommes
retournées le Chabbat, puis les soirs de semaine pour des cours de Torah. Le plus
difficile pour Babouchka fut quand je partis étudier la Torah au Makhone ‘Hamech de
Moscou, le séminaire de jeunes filles fondé par le mouvement Loubavitch. Mais elle
m’a encouragé : « Tu dois être le témoignage vivant de notre famille. Va et apprends
vraiment ce qu’est la vie juive. »
Durant toutes les années que j’ai passées à Moscou, j’ai tenu à retourner chez ma
Babouchka pour mon anniversaire. À chaque fois, elle prenait son violon et chantait
notre chant si spécial. Mais depuis ce fameux ‘Hanouka, je sais que ce ne sont pas des
mots polonais, je sais ce que ces mots signifient : « Oh ‘Hanoukeh, oh ‘Hanoukeh, a
yontef, a sheineh... – Oh ‘Hanouka, une fête, une si belle fête ! »
Les Lois de la Soirée
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L'obligation des femmes et des enfants d'allumer
Les femmes et les enfants sont astreints d'allumer les bougies de Hanouka, cependant
ils s'acquittent de leur obligation d'allumer, par l'allumage du papa ou de l'homme
présent, il est bien, que les femmes et les enfants disent également les bénédictions
lors de l'allumage. Cependant, nous avons l'habitude que les garçons qui sont arrivées
à l'âge de l'éducation, allumez également leurs propres bougies. D'après le Alaha
stricte, en cas de besoin, il est possible qu'une femme allume et récite les bénédictions,
et rende quitte les hommes qui se trouve près d'elle.
D'après le Alaha stricte, si une femme ne se trouve pas présente lors de l'allumage de
son mari, mais qu'elle sait qu'il est effectué chez elle, elle est quitte de son obligation.
Les bougies qui s'éteignent
Si les bougies de Hanouka s'éteignent de manière accidentelle naturelle ou humaine
(coup de vent, quelqu'un qui essaie d'arranger les mèches), d'après la Alaha stricte,
nous nous sommes déjà acquittés de notre obligation au moment de l'allumage, et il
n'y a donc pas d'obligation de rallumer, quel que soit le temps qu'on eu les bougies
pour brûler. Cependant il est mieux de rallumer les bougies pour qu'elles brûlent une
demi-heure, afin d'être sûre d'avoir accompli la Mitsva.
Si on a placé les bougies dans un courant d'air et qu’elles s’éteignent on n'est pas
quittes et obligés de rallumer (sans bénédictions).
Si on place peu d'huile dans les récipients (une quantité qui ne peut pas
se consumer plus d'une demi heure), que l'on allume, et que l'on rajoute après avoir
allumé, on n'est pas quittes de cette allumage, et on doit rallumer.
On fera attention dans tous ces cas de rallumer les bougies à partir du Chamach et
surtout pas des bougies de Hanouka qui seraient resté allumées. De la même manière
si le Chamach s'est éteint il faudra le rallumer avec des allumettes et pas avec les
bougies.
Sixième Soir de H’anouka
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La Réflexion de la Soirée
Explication de l’argent a H’anouka: H’anouka Guelt
Le mot hébreu « ‘Hanouka » possède la même racine que ‘hinoukh,
l’éducation. Les forces d’occupation grecques étaient déterminées à forcer la
population juive à adopter l’hellénisme, au détriment des idéaux et des
commandements de la sainte Torah. Malheureusement, ils y réussirent dans
une importante mesure. Lorsque les Grecs furent vaincus, il fut nécessaire de
rééduquer les Juifs, de refaire découvrir à une grande partie de la population
les valeurs de la Torah. D’où le lien étroit entre la fête de ‘Hanouka et
l’éducation.
Dans cet esprit d’éducation, il est de coutume, à ‘Hanouka, de donner
du Guelt (de l’argent) aux enfants pour leur apprendre à ajouter dans la
charité et les bonnes actions, et pour intensifier l’esprit de la fête.
Cette forme subtile de « corruption » est une composante essentielle dans le
processus éducatif. Maïmonide explique l’importance d’utiliser des cadeaux
incitatifs et des récompenses jusqu’à ce qu’un enfant soit suffisamment
grand pour comprendre de lui-même l’importance et la beauté de la Torah et
des Mitsvot.
Il y a aussi une raison plus profonde à cette ancienne coutume :
Dans son récit des événements de ‘Hanouka, Maïmonide écrit : « Les Grecs
mirent la main sur les possessions d’Israël. »
Les Grecs envahirent les possessions d’Israël dans le même esprit qu’ils
avaient souillé l’huile dans le Saint Temple. Ils ne détruisirent pas l’huile, ils
la souillèrent. Ils ne spolièrent pas les Juifs, ils entreprirent d’imprégner leurs
possessions d’idéaux grecs, de sorte qu’elles soient utilisées à des fins égoïstes
et impures, plutôt que pour des activités saintes.
Le ‘Hanouka Guelt célèbre la liberté et la mission de canaliser la richesse
matérielle vers des fins spirituelles.
Le Récit de la soirée
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La lumière à la fenêtre
Durant la seconde guerre mondiale, un groupe de partisans polonais parvint à s'échapper des camps de concentration. Parmi
eux, il y avait quelques Juifs et d'anciens officiers polonais. Bien organisés et solidaires, ils réussirent à causer des pertes parmi
les nazis.
Durant l'une de leurs expéditions, ils trouvèrent un vieux rabbin, affamé, qui avait été laissé pour mort par les soldats
allemands qui avaient tué toute sa famille. Un des partisans catholiques eut pitié de lui, lui donna à boire et à manger et l'aida
à se rétablir quelque peu. Ce rabbin n'était d'aucune utilité réelle, on le chargea donc de faire la cuisine et de prier pour la
sécurité des combattants.
Effectivement, ce groupe de partisans n'essuya aucune perte durant tout le reste de la guerre.
Une fois la guerre finie, le groupe se dispersa : certains retournèrent en Pologne, d'autres en Lituanie ; d'autres devinrent des
« personnes déplacées », errant d'un camp à l'autre, d'un pays à l'autre. Ceux qui s'étaient retrouvés en U.R.S.S., constatant
que le gouvernement communiste ne leur était pas du tout favorable et les priverait de toute liberté, décidèrent coûte que coûte
de franchir la frontière.
Il fallait quitter le territoire soviétique de nuit. On leur avait dit : « Vous devez traverser la rivière en hiver quand elle est
glacée. De l'autre côté, c'est un no man's land, vous y trouverez une cabane, celle d'un soldat soviétique chargé d'empêcher les
gens de passer la frontière : il tire sur tout ce qui bouge. Cependant, à une heure du matin, il quitte sa cabane, marche quelques
kilomètres jusqu'à la cabane suivante où il retrouve un autre soldat. Les deux amis échangent des provisions et des
renseignements, puis le soldat retourne à sa cabane. Tout cela lui prend environ deux heures. Pendant ce temps, vous pouvez
vous réchauffer dans sa cabane, mais il faut absolument en sortir avant qu'il revienne. »
Parmi les partisans, il n'y avait que des jeunes. Les anciens avaient depuis longtemps renoncé à ce genre d'aventure et s'étaient
résignés à rester en Union Soviétique. Le seul qui voulut se joindre aux jeunes gens était le vieux rabbin. Une discussion agitée
s'ensuivit : « Laissons-le là, il pourra toujours se débrouiller ici, il va nous retarder, il ne pourra pas marcher aussi vite que
nous. Nous l'avons déjà sauvé et avons fait pour lui plus que nécessaire. »
Mais un partisan chrétien s'exclama : « Si nous le laissons derrière, nous sommes condamnés. Je ne partirai pas sans lui ! » A
contrecœur, il fut donc décidé de l'emmener.
C'était une nuit terriblement glaciale. Une tempête de neige s'était levée. Le chef partisan avait vu juste : le vieil homme ne
pouvait garder le rythme, monter et descendre les collines enneigées ; plus d'une fois, ils furent obligés de ralentir pour attendre
le rabbin, ils durent même le porter. Bien qu'il fût très frêle, il représentait néanmoins un fardeau pour ces hommes vigoureux
qui regrettaient en silence de l'avoir emmené.
Enfin, à une heure du matin, ils arrivèrent près de la cabane qui était maintenant à moitié enterrée sous la neige. Dès que le
soldat sortit, les partisans pratiquement gelés, se précipitèrent dans la cabane, chacun s'efforçant d'être plus près du feu pour
réchauffer ses membres engourdis par le froid.
Mais le vieux rabbin ne resta pas longtemps près de la cheminée. Il ouvrit un petit sac et en sortit une vieille 'Hanoukia toute
rouillée. Puis il prit un morceau de ficelle comme mèche, et quelques gouttes d'une petite bouteille d'huile qu'il avait
miraculeusement emportée.
Stupéfaits, les partisans observèrent le rabbin sans rien dire. D'une voix à peine audible, après avoir placé la 'Hanoukia devant
la fenêtre, il récita les trois bénédictions et commença à chanter « Maoz Tsour », ce chant qui rappelle les miracles que D.ieu fit
pour le peuple juif tout au long de son histoire.
C'en était trop. Le chef du groupe sortit de ses gonds et hurla : « Éteignez cette lumière. Vous allez ramener le soldat russe en
catastrophe, et il va tous nous tuer ! » Le rabbin expliqua que c'était le premier soir de 'Hanouccah, qu'il n'éteindrait pas la
flamme qui ne devait durer, après tout, qu'une demi-heure.
A ce moment, la porte de la cabane s'ouvrit violemment. Un immense soldat soviétique entra, leur intimant l'ordre de mettre
les mains en l'air. Il s'approcha du rabbin et lui dit : « Moi aussi, je suis Juif. Cela fait six ans que je n'ai pas vu de Menorah. »
Il embrassa le rabbin et se mit à pleurer : « Après avoir quitté la cabane, je me suis rappelé que j'avais oublié des rapports dans
un tiroir. Je suis retourné et j'ai vu cette petite lumière. Je n'en croyais pas mes yeux : une 'Hanoukia, dans ce no-man's land,
en pleine tempête, dans ma cabane ! »
Il rassura ses « hôtes », offrit à chacun un grand verre de vodka et ajouta : « Vous avez de la chance que c'était moi qui était
de garde. Un autre soldat vous aurait tous tués. Je vais vous montrer comment traverser la frontière. Souvenez-vous de moi,
rabbin, priez pour que j'ai moi aussi un miracle de Hanouccah et que je puisse rejoindre ma famille sain et sauf. »
Stupéfaits et rassurés, les partisans suivirent le soldat, passèrent sans difficulté la frontière et une fois de l'autre côté, chacun
prit un autre chemin. Le vieux rabbin se rendit en Israël et raconta son histoire à d'autres survivants qui, à leur tour, me la
racontèrent quand j'étais petit..
Les Lois de la Soirée
32
L'allumage des bougies lorsque le père de famille rentre tard
Tous les soirs, si le papa rentre tard, mais avant que la famille dorme, il faudra
attendre son retour pour allumer la Hanoukia. S'il est prévu que son retour soit après
le couché de la famille, il veillera à demander à sa femme ou l'un de ses enfants
d'allumer sans lui pour la famille, et lui pourra allumer seul en rentrant s'il a
l'intention de ne pas s'acquitter se leur allumage.
Si les enfants savent avec CERTITUDE que le papa ne sera pas fâché, peiné, s'ils
allument à l'heure exacte de l'allumage sans lui, ils devront le faire.
L'endroit d'allumage pour celui qui ne se trouve pas chez lui
Quelqu'un qui ne se trouve pas chez lui pour un long moment, et l'heure d'allumage
des bougies de Hanouka arrive: s'il pense rentrer chez lui avant la fin de la nuit, il
attendra pour allumer en rentrant chez lui. Mais s'il couche dehors, l'habitude est
d'allumer chez qui l'on est invité, même si sa femme allume chez lui. Cependant, si sa
femme n'allume pas chez lui, il a alors l'obligation d'allumage et doit allumer avec
Bénédictions là où il se trouve, ou participer financièrement à l'allumage du maître de
maison.
Si cet invité dispos pour lui d'une salle à manger et d'une chambre à coucher, il
allumera dans la salle à manger, mais si la salle à manger est commune et qu'on lui
prête uniquement une chambre à coucher, il devra allumer dans la chambre, et manger
quelque chose là bas.
Celui qui n'est pas intéressé par l'allumage des bougies de Hanouka
Nous avons l'habitude que tout le monde allume pour lui même les bougies de
H'anouka, et accomplisse ainsi la Mitsva. Cependant, quelqu'un qui n'est pas
intéressé par l'allumage, car il n'est pas pratiquent Torah et Mitsvot, il est bien qu'il
participe financièrement à l'allumage de quelqu'un, en lui donnant un petit peu
d'argent ou d'huile qu'il utilisera. Ainsi, il est bien qu'il fasse les bénédictions "chéassa
nissim" et "cheehianou" (la première fois), lorsqu'il voit les bougies allumées.
Septième Soir de H’anouka
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La Réflexion de la Soirée
Le grand débat
L’histoire rapporte qu’Hérode, l’homme qui avait usurpé le trône de Judée à l’époque romaine,
craignit que les Sages, dépositaires de l’âme éternelle du peuple juif et ses guides, complotent
contre lui et finissent par le perdre. Pour garantir ce qu’il espérait être sa victoire définitive sur
tout ce qui pouvait constituer opposition à son arbitraire, il usa d’une méthode radicale : il fit
tuer tous les Sages sauf un d’entre eux à qui il se « contenta » de faire crever les yeux pour le
rendre inoffensif. Le temps passa et Hérode finit par ressentir les tourments de ce qui lui restait
de conscience. Il s’en ouvrit au Sage survivant, le suppliant de l’aider à trouver le chemin du
pardon. Le Sage en question eut cette réponse restée fameuse : « En tuant les Sages, tu as éteint
la lumière du monde, tu dois maintenant la rallumer. Pour cela, renforce, agrandis et embellis le
Temple de Jérusalem ». C’est ainsi que celui-ci devint le merveilleux édifice que les textes
décrivent.
Voilà une histoire qui n’est guère de saison pourrait-on croire. Nous sommes occupés cette
semaine à célébrer ‘Hanouccah et l’allégresse emplit nos cœurs tandis que les traditions festives de
la période chantent dans toutes les maisons juives et voici qu’un ancien récit des temps cruels, un
récit de terreur et d’héroïsme, de forfait et de remord, apparaît brutalement. En est-ce bien le
moment ? Regardons donc de nouveau l’anecdote. Une lumière éteinte, celle des Sages, une
lumière qui monte, celle du Temple et des hommes pour être les acteurs de l’obscurité et ceux de sa
chute. N’y a-t-il pas ici comme un murmure de ‘Hanouccah ? Il a été abondamment dit que cette
fête ne célèbre pas la victoire militaire d’une petite troupe de Juifs décidés mais bien faibles sur
l’innombrable et surarmée soldatesque grecque, malgré son caractère si évidemment miraculeux. .
Ce qui est rappelé pendant toute cette semaine de ‘Hanouccah, c’est quelque chose de bien plus
simple mais de si infiniment prodigieux : une lumière qui monte et qui ne s’éteint pas.
Au fil des temps, le nom des tyrans peut changer, les lieux où nous vivons aussi. Tout le contexte
peut ainsi être différent. Mais le débat est toujours là, toujours identique, entre la lumière et
l’obscurité, entre la conscience des hommes et les hommes sans conscience. Dans ce débat, aussi
ancien que le monde, nous sommes les premiers acteurs. Car, plus que bien d’autres sans doute,
nous connaissons la valeur de la lumière et savons comme en être éternellement les porteurs est
une fonction à risques dans un monde qui veut refuser de la voir. Et ‘Hanouccah dans tout cela ?
Une cérémonie de lumière soir après soir pour qu’enfin le monde s’éclaire. A partager d’urgence
Les Lois de la Soirée
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L'huile restante
De l'huile que l'on a utilisé pour allumer les bougies de hanouk et qui
reste après la fête est de l'huile que l'on a utilisé pour une Mitsva et
dont on a plus le droit de se servir, on devra en faire une veilleuse qui se
consume entièrement.
La récitation du « Al Ha Nissim »
Les huit jours de Hanouka, nous récitons le Al Ha Nissim, dans la
prière, dans la bénédiction de Modim avant Véal Koulam et dans le
Birkat Hamazone après Nodé Léha et avant Véal Ha Kol. Ce rajout est
un remerciement du miracle de la victoire militaire.
Si l'on oublie de le dire, on reprendra si l’on n’a pas encore dit le nom de
Dieu, qui suit les endroits où l'on doit le réciter. Si l'on a déjà prononcé
le nom de Dieu on ne reprendra pas, mais selon les coutumes dans le
Birkat Hamazone on pourra rattraper par un "Harahaman" spécifique.
Huitième Soir de H’anouka
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La Réflexion de la Soirée
Illuminons le monde!
‘Hanouccah, et la lumière apparaît… De fait, on dit, et on écrit, souvent que nous vivons des
temps obscurs, que des valeurs anciennes sont remises en cause, que les modes de vie de la
civilisation tremblent sur leur base, que, finalement, nous observons, peut-être impuissants, la
montée de l’ombre. Du reste, la grisaille de saison ne peut que renforcer un tel sentiment.
Pourtant, voici venu ‘Hanouccah et tout change. La fête des lumières est là et sa clarté comme sa
puissance changent tout ce qu’elles touchent.
Quelle grande histoire que celle de ‘Hanouccah ! C’est une histoire de bruit et de fureur,
d’oppression et de combat, d’héroïsme et d’espoir. Mais surtout, c’est une histoire où apparaît la
force irrésistible de la lumière. En effet, que s’y passe-t-il ? Les héritiers de l’empire d’Alexandre
le Grand occupent Israël. Pétris de la culture grecque qu’ils incarnent, persuadés qu’ils sont les
détenteurs d’une civilisation indépassable, ils veulent réduire les hommes sous leur domination, en
particulier les Juifs, à l’image qu’ils se font de ce que doit être l’humanité. Pour eux, l’avenir du
monde est grec ; ils n’imaginent pas d’autres voies. Pour parvenir à leurs fins, tous les moyens
sont bons : les pressions morales et sociales jouent leur plein rôle. Mais, quand, tout échoue
devant un peuple juif fidèle, qui refuse d’oublier, l’occupant grec choisit de recourir à la force. Sur
sa propre terre, le judaïsme devient hors-la-loi.
Tout aurait pu s’arrêter là. Du reste, de nombreux peuples, soumis aux mêmes défis, ont préféré
s’abandonner aux désirs de l’envahisseur. Le peuple juif possède, décidément, une longue
mémoire. Il sait que, s’il plie, il n’y survivra pas. Il refuse de n’être qu’un lointain souvenir. Il
veut être, toujours, une réalité vivante. Et il sait le pouvoir de la lumière. Alors, contre la
nuit de l’oppression, il choisit la liberté. La souhaiter si ardemment est un véritable
danger ? Elle ne pourra se conquérir qu’au terme de durs combats ? Chacun en est
conscient mais rien ne pourra en détourner.
L’histoire est connue. Les Juifs chasseront les Grecs d’Israël, ils libèreront Jérusalem
et le Temple et rallumeront la Ménora, le Chandelier à sept branches, dont la lumière
ne peut cesser d’éclairer le monde. Tout ceci n’est pas qu’un récit d’une époque passée.
Ces événements résonnent encore en notre temps : rien ne peut restreindre le pouvoir
de la lumière. La liberté en est l’expression. Quant à ceux qui aspirent à la voir
s’éteindre, persuadés de leur force, ils auront le sort de toutes les nuits : disparaître
alors que le jour se lève.
Les Lois de la Soirée
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Les changements dans la prière
Durant Hanouka on ne dit pas le Tahanoun, les supplications et on rajoute
le Al Ha Nissim.
Durant la prière de Chaharite, nous récitions le Hallel complet, après la
Amida. Après le Hallel on lit dans la Torah le passage des princes des
tributs en souvenirs de l'inauguration du Michkan le 25 Kislev.
Le Roch Hodech Tevet (qui tombe pendant Hanouka) on sort deux Sefer
Torah, dans le premier on lit le morceau de la Paracha de la semaine et dans
le second le Maftir du passage des princes. Si Roch Hodech Tevet tombe un
Chabbat on sort trois Sefer Torah, dans le premier on lit la Paracha de la
semaine et l'on fait monter 6 personnes, dans le deuxième, 1 personne monte
et lit la lecture de Roch Hodech, et dans le troisième, 1 personne monte et lit
le Maftir du passage des princes.
Les coutumes de Hanouka
Il faut s'efforcer d'organiser des allumages publics et dans des synagogues
pour "Pirsoumé Nissa", diffuser le miracle. Mais il faut faire attention de
faire la bénédiction uniquement si l'on allume après le Plag Haminha (entre
16h04 et 16h26 cette année).
Il est une coutume Juive de manger des mets confectionnés à base d'huile.
Il est une coutume Juive de jouer avec des toupies avec les lettres ש.ה.ג.נ
écrites dessus. (En Israël פ.ה.ג.נ ). Il est une coutume importante de donner ce que l'on appel le "Hanouka
Guelt" (pièces de monnaie) aux enfants chaque jours de Hanouka.
Il est bien d'augmenter la Tsedaka pendant Hanouka.
Il est bien d'organiser des fêtes joyeuses et en particulier pour les enfants.
Certain on l'habitude de manger des produits lactés en souvenir du miracle
de Yeoudite.
Remerciements au Rav Emmanuel Mergui et à la rédaction
du site fr.chabad.org pour leur soutien et l’écriture de
certains articles 39