petite hydraulique agricole à madagascar

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Page 1: Petite hydraulique agricole à Madagascar
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AVANT-PROPOS

•áNe rien imposer, mais laisser s'exprimer les besoins*, teile est la devise que s'est donnee l'operation de micro-hydraulique mise en oeuvre voici plus de dix ans 3 Madagascar. Ce projet vise a ameliorer la productivite des petits perimetres rizicoles malgaches en leur assu- rant une meilleure maitrise de l'eau. L'operation n'intervient qu'a la demande des paysans. Partant du principe que la production de riz est l'affaire de tous, elle veille a impliquer chacun tant dans les travaux d'amenagement que dans la gestion et la maintenance des ouvrages.

Ce programme d'intensification de la riziculture fonde avant tout sur la participation des cultivateurs s'est revele un succes par la mobi- lisation qu'il a suscitee dans la population. C'est un bel exemple de projet modeste, en termes de couts, de moyens et de volume des reali- sations, mais porteur, du fait meme de son Cchelle plus humaine, des germes d'un succes reproductible. L'important est des lors de s'inter- roger sur les facteurs qui ont preside 3 ces beaux resultats - = pour autant occulter les faiblesses auxquelles il reste a remedier. C'est pourquoi le C i A , en accord avec ses objectifs en matiere de diffusion de l'information sur le developpement agricole et rural, a juge interes- sant de le faire connaitre en publiant le present livre, le deuxieme de ce type*.

Ce faisant, le CiA espere contribuer a la valorisation des efforts dCployes par tous les Etats concernes pour assurer leur developpement agricole.

D. Assournou Mba Directeur du CTA

s-i de presse en 1990. * Un premier ouvrage, consacre aux perimetres imgues villageois en Aitique sahelienne. est

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INTRODUCTION

Ceux qui n'en ont plus en revent, ceux qui n'en ont pas en meurent : le riz est, a Madagascar, l'element fondamental de l'alimen- tation. C'est le pain quotidien ; c'est aussi un don de Dieu : nom- breuses sont les ltgendes qui l'attestent. Au plus profond des terroirs, sa culture est, aujourd'hui encore, plus rituelle que paysanne. Son ori- gine semble remonter au-dela de l'histoire du peuple. Quoi qu'il en soit, la population malgache est, au monde, la plus grosse consomma- trice de riz par habitant a raison de 150 kg par an, soit l'equivalent de 230 kg de paddy.

Tout ceci explique l'importance de cette cereale dans l'economie malgache et dans la politique de developpement du pays.

i i y a quelques decades, la production nationale suffisait encore a couvrir la consommation. Mais a present, avec un taux d'accroisse- ment demographique de 2'75 % par an qui correspond a une augmen- tation du nombre d'habitants de plus de 40 % au cours des vingt der- nieres annees, l'equilibre est rompu.

De 1960 a 1970, sous l'impulsion du gouvernement et avec l'aide etrangere, la production annuelle a presque atteint les deux miiiions de tonnes. Depuis lors, force est de constater une certaine stagnation, voire parfois une regression, l'une et l'autre telles que l'accroissement

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6 PEiiTE HYDRAULIQUE AGRICOLE A MADAGASCAR

final de la production n'est que de l'ordre de 1 %, ce qui est loin de suffire aux besoins de la population.

A partir de 1974 d'ailleurs, Madagascar arreta ses exportations de riz et entra dans l'ere des importations.

ii fallait envisager d'urgence des mesures radicales pour que la pro- duction de riz suive le rythme de l'accroissement demographique. De ces mesures est ne ce qu'on appelle maintenant couramment 1'OMHL. l'operation de micro-hydraulique.

La production de riz est l'affaire de tous les paysans malgaches. La riziculture occupe en effet pres de 50 % des superficies cultivees sur l'ensemble de l'ile : les rizieres couvrent aujourd'hui plus d'un million d'hectares.

La regression du rendement national date du debut des annees 70. Ses causes resident non seulement dans les difficultes d'entretien et de gestion des grands perimetres modernes aux infrastnictures impor- tantes, et dans l'accroissement du cout des intrants, mais aussi, sans doute, dans une politique des prix inadwuate et des carences evidentes dans l'organisation de la commercialisation.

A &te des grands perimetres de creation recente, il existe a Mada- gascar une multitude de perimetres plus petits, traditionnels et ances- traux qui ont egalement, mais dans une moindre mesure, pris leur part des inconvenients prxkites. L'OMHL s'adresse a eux. Elle a pour objectif d'ameliorer la productivitk des rizieres traditionnelles en leur assurant tout d'abord une meilleure maitnse de l'eau. Son r61e est de les Cquiper en petits ouvrages simples ou d'amenager ceux, parfois vetustes ou rudimentaires, qui existent deja.

La zone d'action de I'OMHL s'etend sur une grande partie des pla- teaux, region a forte densite de population ou les productions farni- liales sont inferieures aux besoins.

L'OMHL s'est toujours efforcee de proportionner ses moyens et ses couts au volume de ses realisations, ce qui, pour le paysan, ne doit pas entraber de depenses injustifiees. Un des grands principes d'inter-

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vention de I'OMHL est la participation des exploitants d'un perimetre aux travaux de construction ou d'amenagement. Dans l'ensemble, le taux de participation approche les 20 % des couts totaux.

i i est indeniable que la formule presente de grands avantages ; la participation engendre en effet souvent une bonne gestion et la nature meme des ouvrages, adaptes a la fois a la taille du perimhe et aux capacites mattrielies de ses occupants, leur en laisse la ma?trise.

Bien qu'elle ne concerne que des petits producteurs exploitant leurs terres traditionnelles, et peut-etre a cause de cela, l'operation de micro-hydraulique de Madagascar est un programme original de veri- table intensification de la riziculture : elle n'augmente pas systemati- quement les superficies, mais elle bonifie le fonds et tend il lui faire exprimer au mieux son potentiel. En repondant aux demandes des cul- tivateurs, en restant strictement a la portee des utilisateurs, elle les rend conscients de leurs possibilitCs et fait naitre la confiance.

A cote des petites infrastructures hydrauliques qu'elle realise, l'operation s'est Cgalement engagee dans un programme d'actions annexes d'intkret genkral touchant les constructions sociales, les com- munications et l'environnement.

Aujourd'hui, plus de 1 500 ouvrages ont ete realises et la demande paysanne ne fait que croitre. Les raisons de cet engouement pour l'operation et les conditions de sa reussite, de meme que ses fai- blesses et ses carences feront l'objet des pages qui suivent.

Depuis sa creation en 1977, l'operation a beneficie de l'aide per- manente du Fonds Europeen de Developpement, qui l'a inscrite sur plusieurs de ses fonds quinquennaux.

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LE CADRE DE L~OPERATION DE MICRO-HYDRAULIQUE

L'Operation de micro-hydraulique couvre une grande partie des hauts plateaux qui constituent la partie centrale de l'ile. Elle touche aujourd'hui 85 000 km2, soit 15 % du territoire national, entre les regions de Tananarive et de Fianarantsoa Cfig 1).

LE MILIEU NATUREL

Geomorphologie

Du nord au sud de l'ile s'etend un socle ancien constitue essentiel- lement de roches eruptives et metamorphiques formant une zone cen- trale, d'une altitude variant de 600 a 2 600 m, communement appelCe region des Plateaux.

A l'ouest de cette zone se sont formees de grandes plaines sedi- mentaires descendant doucement en cuestas vers la cote, tandis qu'a l'est les plateaux sont bordes d'une falaise longitudinale de plus de 1000 km.

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10 P E m HYDRAULIQUE AGRICOLE A MADAGASCAR

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LE CADRE DE L'OPERATION DE MICRO-HYDRAULIQUE 11

Hautes 1 terres 1 centrales

ouest 1 nord 1 ..... .... ...... ........ ......... ......... ......... .........

.:.::.:. ..... ......... .........

Moyen ouest sud .... :... ...... ......... .........

kiiz l'est

1 Mangoro

Caracteristiques

Sok cristallins, avec kcalem&t massifs volcaniques anciens et bassins iluviatoc d'effondrement collines decwpees par un remu hydrographi- lue dense ; les bassins et v d k alluviaux qxtsentent moins de 10 %de ensemble ; les cdlines a pente inferieure a 10 % reprhsentent 15 a 20 % le l'ensemble. Temperatures moyennes annuelles de 19 a 15' C en fondion altitude Fwiarankoa : 18,5 - Antananarivo : 17,5 -Antsirabe : 16) ; gelees de Ason seche au-dessus de 1 400 m. Pluviomhbies moyennes annuelles de 1 NO a 1 400 mm sur la plus

irande Darbie de la r b i . en 5.5 mois : dus faibles au sud d'Ambohimaha- ba (1 h0 a 90a mm; 9&l a hbal&o) ; plus fortes en 6 mois de saison les plu.= (+forts aachins de saison skhe). Veghtabon naIlrelle : sols pauvres ; steppe a a r i s i i

Altitudedel 300a1 m m . b Sols cristallins, cuirasses (tampoketsa) ; potentialites agricdes reduites ! relk &mites.

+AHjtude800allWrn. Sok cristallins, avec influena, volcanique a l'est ; plateaux laterihque!

~ont20a30%de~enteinf~realO%. Temphtures moyennes annuelles de 1 7 a 22" C. PluviomBtries moyennes annuelles de 1 300 a 1 800 mm en 5,5 a 6,!

mois. Vegetation naturelle : sols moyennement fertiles ; savane a hyppereni; da

Altitude de 600 a 1 800 m. Sols cristallins ; brtes pentes : proporiion faibli de piateaux de pente inferieure a 10 % Temphtures moyennes annuelles de 19 a 23" C. Pluviom6uies moyennes annuelles de 1 400 mm (nord) a 800 (sud). Vegetabon nalurelie : sols degrades ; savane pauvre.

Altitude de 600 a 1 600 m. Sok cristallins ; relief tres accidente decoupe par reseau hydrdogque dense, vallees etroites. Tembtures moyennes annuelles de 19 a 23' C selon altitude. Pluvh6bies mo)kanes annuelles de 1 500 a 2 400 mm en 8 a 10 mois. V e g 6 l i i naturelle : for& et savoka (foret degradee par les cultures itine-

rantes a rotations courtes).

Altitude de 700 a 1 000 m. Bassin neogbne lacustre. Plateaux a sols de tendance sableuse, vallees larges souvent sableuses. Temphtures moyennes annuelles de 19 a 20" C. Plwiomhtries moyennes annuelles de 1 000 a 1 6Ou mm (1 000 au

centre). Vegetation naturelle : sols pauvres ; steppe a aristida

Tableau 1: caractBristiques des regions Bcologiques de la zone d'action OMHL sur les plateaux.

(Source : Organisation et Environnement, 1986)

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12 PE'iTiE HYDRAULIQUE AGRICOLE A MADAGASCAR

Ecologie

Si l'ouest de l'ile, par sa configuration orographique, convient par- ticulierement bien aux grands amenagements, et l'est, grace & sa plu- viometrie, aux cultures industrielles Cquatoriales, les Hauts Plateaux sont le siege naturel d'une agriculture d'un autre type. La zone d'ac- tion que 1'OMHL y a developpee comporte neanmoins six regions d'Ccologie quelque peu differente. Le tableau 1 decrit ces differentes ecologies qu'il est necessaire de connaitre pour comprendre les divers modeles de petits amenagements qui seront presentes Cfis. 2).

Figure 2 : regions ecologiques de la zone d'action OMHL sur les plateaux. (Source : Organisation et Environnement, 7986)

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LE CADRE DE L ' O P ~ T I O N DE MICRO-HYDRAULIQUE

Climat

Avec une altitude presque toujours superieure a 1 000 m. la region des Hauts Plateaux jouit d'un climat tropical tempere, voire subtropi- cal, compte tenu de la latitude. Ce climat est caracterise par une saison seche plutot fraiche et bien marquee, ainsi que par une amplitude ther- mique importante pendant l'hiver austral, de juillet a septembre.

La pluviometrie moyenne annuelle varie de 1 200 mm a 1 500 mm. En saison s2che de petites precipitations sous forme de crachins evi- tent une trop grande aridite. Les pluies importantes commencent en novembre, avec les vents de mousson soufflant du nord-ouest.

La temperature annuelle, de l'ordre de 17" C, diminue avec l'alti- tude, mais les ecarts journaliers peuvent etre assez importants. En sai- son seche, il n'est pas rare de relever, a partir de 1 500 m. des temperatures nocturnes negatives.

Morphopedologie et hydrologie

L'expression •áHautes Terres* est sans doute plus indiquee que l'appellation •áHauts Plateaux* habituellement employee pour quali- fier la region du pays ou se situe le projet. Cette region se caracterise en effet par une succession de collines et de massifs volcaniques anciens, entrecoupes de multiples vallees et bassins alluviaux.

Les conditions geomorphologiques et climatiques des Hautes Terres ont mis en place une veritable mosaique pedologique que le micro-relief rend encore plus complexe de sorte que, finalement, les conditions hydrologiques et les pratiques anthropiques definissent des caracteristiques pedologiques presque propres a chaque parcelle, mais en tous cas bien individualisCes au niveau de chaque amenagement.

Dans l'ensemble cependant, et hormis quelques terres d'origine volcanique, les sols sont generalement assez pauvres. Sur les pentes des collines, ils sont ferrallitiques et tres pauvres, alors que dans les bas-fonds et les vallks ils sont tourbeux ou alluviaux et plus riches.

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14 PE?ITE HYDRAULIQUE AGRICOLE A MADAGASCAR

Photos 1 & 2 : paysage traditionnel avec rizieres en terrasses.

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Ces conditions pedologiques et la relative rarete de bonnes terres permettent deja de comprendre la necessite non seulement de develop- per l'agriculture ailleurs que sur les terres des collines, mais aussi de l'intensifier selon des methodes susceptibles d'en preserver le poten- tiel.

La vegetation naturelle des Hautes Terres se resume bien souvent a une steppe a aristida rayonnee de traces d'erosion. Cette erosion pro- vient des pratiques anthropiques, a savoir la deforestation et les defri- chements abusifs, suivis d'une agriculture mai adaptee aux pentes trop raides, qui amplifie les phenomenes de destruction du patrimoine naturel.

Enfin, il faut signaler qu'un reseau hydrographique dense comme celui de la region des Hauts Plateaux, soumis aux pluies de mousson et tributaire des consequences d'une exploitation agricole mal organi- see, traduit ses activites par une alternance d'etiages prononces et de crues parfois catastrophiques qui mettent en peril une agriculture non amenagee.

LE CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE

Population

Sur 10 millions d'habitants que compte l'ile de Madagascar, pres de 2,5 millions, soit 25 % vivent dans la zone d'action de I'OMHL. Sans tenir compte de la capitale, Tananarive, la densite moyenne de la population dans la zone du projet depasse le double de la moyenne nationale. Dans certaines parties centrales des Hautes Terres, la den- site rurale atteint plus de 100 habitants par km2.

Il faut aussi considerer qu'en dehors des agglomerations, la popula- tion est rurale dans sa presque totalite. On releve dans la zone concer- nee pres de 350 000 exploitations familiales, avec une moyenne de 7 personnes par exploitation, rassemblees en petites communautes dans les multiples collines et vallees rizicoles.

Dcux ethnies principales se rencontrent dans les terres des Plateaux : les Merina (47 %) et les Betsileo (40 %). Ces deux groupes ethniques dominants sont essentiellement des cultivateurs et de remar- quables riziculteurs. A ces deux ethnies se melent d'une maniere assez

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16 PETITE HYDRAULIQUE AGRICOLE A MADAGASCAR

Photo 3 : barrage traditionnel en terre et pierres avec depart du canal d'irrigation.

Photo 4 : barrage traditionnel en terre.

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LE CADRE DE L'OPERATION DE MICRO-HYDRAULIQUE 17

irreguliere differents groupes eleveurs ou forestiers comme les Bara et les Betsimisaraka.

La dynamique de la population varie selon les regions : on peut en effet constater un accroissement rapide dans les zones relativement moins peuplees de l'ouest et plus lent dans celles deja suroccupees du centre de l'ile.

La pression dernographique dans les Hautes Terres centrales engendre inevitablement une menace de pauperisation ; les popula- tions tentent d'y echapper par la recherche d'activites extra-agricoles et surtout par une migration temporaire puis definitive vers les villes ou vers des regions moins peuplees.

Activites traditionnelles

Mis a part quelques activites d'elevage semi-extensif dans les par- ties occidentales de la zone, c'est a l'agriculture, quasi exclusivement, que s'adonnent les habitants de la dgion, agriculture dans laquelle la riziculture occupe une place prepond6rante.

Le systeme agricole est caracterise par la nature familiale des exploitations et par leurs dimensions modestes : environ 1,2 ha de cul- tures dont plus de la moitie en rizieres repiquees.

Le riz est cultivC dans les bas-fonds ou sur des terrasses collinaires (photos 1 & 2). En dehors du riz, les cultures principales sont le mais, le manioc et les legumineuses graines. Toutes ces plantes sont culti- vees en collines selon les principes coutumiers de l'agriculture plu- viale (cultures de tanety) et n'ont qu'un faible rendement en raison de la pauvrete fonciere des sols, de leur Ctat plus ou moins avance de degradation et du manque de fumure. La rarete du fumier s'explique par la faible densite de bovins recensee dans la region : en moyenne, 1 bovin et 0,l porc par exploitation ! Si bien que moins d'une exploita- tion sur cinq possede des de trait.

Les conditions climatiques des Hauts Plateaux ne permettent gene- ralement pas la double culture annuelle du riz. En saison hivernale, les recrus des rizieres peuvent fournir aux baeufs des paturages de com- plement. Mais depuis quelques annees, on observe une evolution de l'agriculture hivernale vers des cultures d'entre-saison telles que le ble, les tomates et certaines legumineuses legumieres pour autant que

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1 Nom 1 janvier fevrier mars avril mai juin juillet aout septembre octobre novembre decembre /

Symboles : s semis r 5: repiquage R = recolte ?+

Vakiambiaty

Siha

Aloha

Tableau 2 : les saisons rizicoles pratiquees dans les hautes terres malgaches. (Source : Arraudeau)

rrrr RRRRRRRRRRRR sssssss rrr

RRRRRR sssssss rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr

RRRRRRR sssss~ssssss rrrrrrrrrrr RR

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LE CADRE DE L'OPERATION DE MICRO-HYDRAULIQUE 19

les terres gardent une humidite suffisante. Ces pratiques se develop- pent particulierement la ou il existe des possibilites d'irrigation.

LA RIZICULTURE

Types de riziculture

On distingue plusieurs systemes de riziculture pratiques dans l'ensemble du pays et qui se retrouvent dans des proportions variables sur les Hauts Plateaux.

La riziculture sans amenagement hydraulique ni foncier n'a pas fait l'objet, ou tres peu, d'interventions de I'OMHL. La riziculture plu- viale, qui s'est dCveloppee sur les collines (tanety) au cours des der- nieres annees et qui rCsulte de la penurie des terres, est, helas, aux antipodes d'une agriculture rationnelle et conservatrice des sols ; 1'OMHL s'est gardCe de la promouvoir.

Les •áperimetres classCs•â representent des ensembles relativement importants, g6neralement exploitCs sous tutelle de l'administration ou gerCs par des sociCtes para-Ctatiques ; ils sont equipes de reseaux d'irrigation modernes, mais ne sont pas a l'abri d'une certaine degra- dation faute de maintenance ou de bonne gestion. La zone OMHL comprend 20 000 ha de cette nature ; l'operation n'y intervient pas.

Ce sont les perimetres paysannaux amenages h la maniere tradi- tionnelle qui font specifiquement l'objet de l'intervention de 1'OMHL. Plus de 200 000 ha de ces perimetres ont Cte recensCs dans la zone d'action de l'operation et representent l'essentiel des surfaces rizicul- tivCes des Hautes Terres.

Perimetres paysannaux

- Description et organisation

Ces perimetres ont une superficie de quelques dizaines d'ha (20 a 50 en moyenne) et jamais plus de 200 a 300 ha. ils sont d'origine tra- ditionnelle, la pression dernographique ayant depuis plus de 150 ans contraint les populations a entreprendre des travaux d'arnenagements

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ICOLE A MADAGASCAR

Photo 5 : btiche en bols permettant le passage d'un canal d'irriga- tion au-dessus d'un ruisseau.

Photo 6 : canal d'irrigation en terre dominant les rizieres.

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LE CADRE DE L'OPERATION DE MICRO-HYDRAULIQUE 2 1

collectifs. Les paysans les entretiennent et les etendent au fil des sai- sons selon les possibilites physiques.

Un perimetre paysannal comprend une prise en riviere, consistant en un barrage en pierres seches, en terre ou en bois, et un ou deux canaux principaux en terre. S'y ajoutent parfois des baches en pierres ou en troncs Cvides et des partiteurs en pierre (photos 3 a 6).

Prises et ouvrages sont de conception fragile et vite degrades ; les barrages traditionnels sont regulierement emportes ou fortement endommages lors des fortes crues. La maintenance exige des repara- tions frequentes et substantielles en prestations physiques : jusqu'a 50 h/j (homme-jour) par hectare de riziere et par an.

Dans le pays Betsileo, on peut tres souvent voir des rizieres tradi- tionnelles disposees en terrasses (photos 1 & 2), alimentees par un ,

canal qui serpente a flanc de colline. Les prises se font directement a travers le cavalier du canal et l'eau s'ecoule de terrasse en terrasse.

Par contre, dans les regions moins escarpees, des vallees planes sont totalement inondees ; dans ce cas, un barrage permet un certain controle du niveau d'eau, particulierement utile en periode de repi- quage.

La taille des parcelles individuelles varie de quelques ares a quel- ques dizaines d'ares. En agriculture traditionnelle, un perimetre rizi- cole paysannal contient rarement la totalite des rizieres que cultivent tous les agriculteurs dependant de son emprise. En general, un agricui- teur exploite simultanement des rizieres dans plusieurs perimetres. La dispersion des rizieres decoule du jeu des heritages ; elle est attenuee par le metayage.

La superficie des perimetres traditionnels est souvent reduite, meme la ou les ressources en eau et cn terres permettraient technique- ment de substituer un seul amenagement a plusieurs petits perimetres mitoyens, car le dimensionnement trouve ses origines dans la sociolo- gie du groupe rural : il permet de limiter l'interdependance hydrauli- que (maintenance, entretien et gestion) a un groupe social peu nom- breux et coherent.

Aucune rationalite ne preside reellement a l'utilisation de l'eau sur un perimetre paysannal traditionnel, ce qui entraine souvent de mui- tiples inconvenients d'ordre hydraulique.

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22 PETITE HYDRAULIQUE AGRICOLE A MADAGASCAR

Photo 7 : labour des rizieres a la main (avec I'angady).

Photo 8 : pietinage des rizieres.

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LE CADRE DE L'OPERATION DE MICRO-HYDRAULIQUE 23

- Pratiques culturales

Les rizieres traditionnelles sont preparees surtout par labour et her- sage. Le pietinage exclusif, c'est-a-dire sans labour, est encore prati- que aujourd'hui, mais seulement sur de petites superficies ; il est rem- place plus couramment par le pietinage sur labour, les labours a bras et a la charme (photos 7.8 & 9).

La fumure organique des rizieres (photo 10) reste insuffisante. Le repiquage est la technique la plus courante sur les Hautes Terres. La recolte et les travaux post-recolte sont manuels. Le transport est effec- tue par chars a bceufs (photos 11 a 14).

- Varietes

Le choix des varietes est fonction de l'altitude. Le cycle cultural s'allonge avec l'altitude : entre 1 100 et 1 400 m, il est de 30 a 60 jours en pepiniere et de 130 a 160 jours en rizihre, soit au total de 160 a 220 jours.

Les varietes locales ont montre que dans de bonnes conditions hydriques et moyennant une fumure suffisante, leur rendement pouvait atteindre les 5 tha, mais dans la realite courante ce rendement est tres inferieur.

Bien qu'au-dessus de 1 000 m, la monoculture annuelle soit la seule de regle, il faut distinguer plusieurs •ásaisons•â de mise en terre du riz, qui permettent aux agriculteurs de s'assurer contre les risques en echelonnant leurs cultures et surtout leurs recoltes sur plusieurs mois (tableau 2). La saison principale correspond a la saison des pluies (variete vakiambaty). La variete vary-siha commence pendant la saison seche et se prolonge pendant la saison des pluies ; enfin la vary-aloha passe la moitie de son cycle (4 mois sur 8) en pepiniere au cours de la saison seche.

Apres avoir exporte du riz, Madagascar s'est mis a en importer. On doit rechercher les causes de cette evolution dans differentes cir- constances deja evoquees, parmi lesquelles figure une politique des

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24 PETITE HYDRAULIQUE AGRICOLE A MADAGASCAR

Photo 9 : labour des rizieres par traction animale.

Photo 10 : fumure organique par fumier de parc.

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LE CADRE DE L'OPERATION DE MICRO-HYDRAUUQUE 25

prix n'incitant pas les agriculteurs a produire au-del& de leurs propres besoins alimentaires. Depuis quelques annees toutefois, le commerce du riz s'est liberalise ; un stock tampon doit maintenant jouer un r61e de regulateur. La difficulte reside toujours dans l'etablissement et le respect des prix plancher donnant a la fois une remuneration suffi- sante au producteur et convenant au pouvoir d'achat du consomma- teur.

Comme dans l'ensemble du pays depuis plus de 10 ans, la zone du projet, bien qu'on y releve des rendements superieurs a la moyenne nationale et qu'elle fournisse 20 % de la production nationale, apparait globalement deficitaire en riz face a sa forte densite de population.

Le riz est donc principalement autoconsomme. Seulement 10 % des exploitations sont excedentaires, 60 % ne vendent jamais de riz et 70 % sont deficitaires, le complement provenant alors des cultures de tanety (pluviales sur collines). La petite taille et l'infini morcellement des exploitations dus 3 la pression demographique en sont les causes, mais aussi des contraintes a l'intensification. Les possibilites de credit agricole sont presque nulles pour les petits paysans. D'une facon gene- rale, les ventes de riz n'interviennent que pour moins de 20 % dans le revenu monetaire agricole qui, lui meme, n'atteint pas 50 % du revenu monetaire total du paysan.

LES COMMUNICATIONS

La route nationale 7 permet la traversee nord-sud de la zone du projet. Mis a part cet axe principal, la plus grande partie du reseau rou- tier, et particulikrement le vicinal, est en tres mauvais etat et les pistes sont parfois difficilement carrossables.

Le reseau de desserte, mal entretenu et parfois inexistant, entraine l'isolement de nombreux villages et freine evidemment les echanges commerciaux locaux autant que toute action d'accompagnement ou de vulgarisation.

Page 23: Petite hydraulique agricole à Madagascar

26 PEiiTE HYDRAULIQUE AGRlCOLE A MADAGASCAR

Photo 7 1 : recolte manuelle du riz.

Photo 12 : aire de battage.

Page 24: Petite hydraulique agricole à Madagascar

LE CADRE DE L'OPERATION DE MICRO-HYDRAULTQUE 27

Photo 13 : transport des recoltes avec char a

Photo 74 : chargement des recoltes.

Page 25: Petite hydraulique agricole à Madagascar

L'OMHL compte aujourd'hui dix annees d'activite. Ce projet n'est pas le premier dont la conception vise a ameliorer la production rizi- cole paysanne.

Une operation •áras du sol•â, organisee en 1960 sous l'egide du Ministere de l'Interieur, a realise plusieurs centaines d'interventions en milieu paysan au cours de la decennie. Ces interventions, de cout unitaire tres modeste, mais tres dispersees et souvent eloignees des voies de communication, consistaient en divers amenagements confor- tatifs de perimetres traditionnels.

Confronte a un ecart de plus en plus alarmant entre la consomma- tion du riz et les quantites produites dans le pays, le gouvernement lanca, en 1966, l'operation de Productivite Rizicole (OPR) en creant quatre Unites Regionales d'Expansion Rurale (URER) dans les regions les plus peuplees des Hauts Plateaux. L'URER d7Antanana- rivo fut financee sur credits FAC (cooperation francaise) et trois autres, regroupees sous l'appellation •áGOPR•â (Groupement pour l'operation Productivite Rizicole), recurent des subventions de la Communaute europeenne de 1966 a 1975.

Page 26: Petite hydraulique agricole à Madagascar

LES REALISATIONS

L'OMHL compte aujourd'hui dix annees d'activite. Ce projet n'est pas le premier dont la conception vise a ameliorer la production nzi- cole paysanne.

Une operation •áras du sol•â, organisee en 1960 sous l'egide du Ministere de l'Interieur, a realise plusieurs centaines d'interventions en milieu paysan au cours de la decennie. Ces interventions, de cout unitaire tres modeste, mais tres dispersees et souvent eloignees des voies de communication, consistaient en divers amenagements confor- tatifs de perimetres traditionnels.

Confronte a un Ccart de plus en plus alarmant entre la consomma- tion du riz et les quantites produites dans le pays, le gouvernement lanca, en 1966, l'Operation de Productivite Rizicole (OPR) en creant quatre Unites Regionales d'Expansion Rurale (URER) dans les regions les plus peuplees des Hauts Plateaux. L'URER d'Antanana- rivo fut finande sur credits FAC (cooperation francaise) et trois autres, regroupees sous l'appellation •áGOPR•â (Groupement pour l'operation Productivitc? Rizicole), recurent des subventions de la Communaute europeenne de 1966 a 1975.

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30 P E m E HYDRAULIQUE AGRICOLE A MADAGASCAR

La micro-hydraulique forma l'une des quatre principales lignes d'action de ce grand programme de developpement agricole qui com- prenait en outre le vulgarisation de themes techniques, l'intendance de la production et la recherche d'accompagnement. Le terme •ámicro- hydraulique•â fut prefer6 a celui de •ápetite hydraulique•â parce que, sans exclure des travaux relatifs a l'ensemble de l'infrastructure d'un perimetre, l'action visait a aider les riziculteurs dans de petits travaux de confortation tres ponctuels et peu couteux.

L'operation GOPR devint rapidement trop vaste, difficile a maitn- ser, trop compliquee a gerer et d'un cout de fonctionnement annuel prohibitif. Elle fut arretee en tant que telle en 1975, mais les rCsultats dela tangibles du volet micro-hydraulique etaient a ce moment tels que 1'Etat malgache crea 1'OMHL qui rcprit ces activites en 1978. Le Fonds europeen a financee cette nouvelle operation de 1978 jusqu'a ce jour.

En 1978, l'ex-GOPR laissait trois sections d'intervention en matikre de petite hydraulique : Antsirabe, Ambositra et Fianarantsoa. Cinq sections s'y ajouterent a la creation de la nouvelle operation, sui- vies d'autres au fil des annees. C'est ainsi qu'en 1985 on pouvait cel6- brer le 1 uW- ouvrage realise par I'OMHL. En 1988, plus de 1 500 realisations avaient ete recensees.

De 1978 a 1984, l'operation de micro-hydraulique fut rattachee a la PrCsidence de la Republique. Depuis 1984, eile dCpend administrati- vement du Ministere de la Production et de la Reforme Agraire (MPARA), sous tutelle technique de la Direction de l'Infrastructure Rurale.

LES OBJECTIFS

Devant les penuries croissantes de la production rizicole a Mada- gascar, 1'OMHL s'est fixe comme objectif non seulement et simple- ment d'augmenter la production, mais, bien plus fondamentalement, de revoir le systeme traditionnel de cullure et d7am6nagement des rizieres, voire les modalites de fonctionnement du cycle complet de la production sur l'ensemble des Hauts Plateaux.

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LES REALISATIONS 3 1

En fait, il s'agissait de familiariser les agriculteurs avec les techni- ques modernes d'amenagement de rizieres pour leur permettre d'atteindre un certain degre d'intensification de la culture, moyen evi- dent d'epargner la terre.

Une des lacunes du systeme traditionnel reside dans la fragilite des ouvrages installes jusqu'a present par les cultivateurs, leurs faibles performances et leur efficacite aleatoire qui, forcement, limitent les superficies accessibles a la riziculture.

Une bonne maitrise de l'eau conditionne toute perspective d'inten- sification, c'est-a-dire d'accroissement de la productivite. Des petits ouvrages d'art plus efficaces doivent aussi permettre de rec.uperer des surfaces et creer ainsi des extensions, qui, dans ce cas, ne necessitent ni travail supplementaire ni investissements nouveaux.

Les interventions ne se font qu'a la demande des paysans afin de repondre au maximum de leurs besoins. Il importe toutefois d'obtenir leur adhesion totale a la conception du nouveau systeme qu'on leur propose et leur participation active aux travaux, afin de les impliquer non seulement dans sa reussite, mais aussi dans ses obligations et ses contingences ; ils doivent realiser, en fin de compte, qu'ils sur leur propre fonds et en vue de sa valorisation.

L'amelioration des voies de communication que realise aussi le projet par la construction de pistes de desserte, de ponts et autres ouvrages de cette nature, peut contribuer a faire progresser l'economie d'echange et la monetarisation du monde rural.

D'autres possibilites ont ete reconnues au projet, par exemple celles de limiter l'exode rural et de participer a la conservation des sols et a la lutte contre l'erosion. Dans cet ordre d'idees, il est evident que l'utilisation plus intensive des terres de bas-fonds et plus particu- lierement des rizi2res existantes permet de freiner l'exploitation anar- chique des versants deja fragilises et de limiter le deboisement de ceux qui ne sont pas encore touches.

Enfin, un des buts importants du projet est de sensibiliser le paysan aux problemes de la gestion de ses propres affaires et en tous cas de l'impliquer dans les taches d'entretien.

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32 P E m E HYDRAUUQUE AGRICOLE A MADAGASCAR

BARRAGE TYPE

COUPE A"-A'A

Page 30: Petite hydraulique agricole à Madagascar

LES REALISATIONS

La superficie des perimetres paysannaux pris en charge par 1'0pe- ration varie de 10 a 300 ha selon les configurations orographiques. Les interventions les plus courantes consistent en la construction d'un petit barrage en materiaux durables, la plupart du temps pour remplacer ou consolider un barrage traditionnel detruit, endommage ou peu effi- cace.

Les barrages peuvent etre construits en maconnerie de moellons, en beton cyclopeen ou en beton arme. Ils peuvent etre fondes sur sol meuble (ils sont alors poses sur pieux de bois battus a refus) ou bien s'ancrer sur un seuil rocheux.

Ces barrages constituent en general un seuil fixe dans le lit de la riviere et fonctionnent en derivation ; ce seuil est implant6 de maniere a assurer l'alimentation correcte d'une prise de tete pour un canal d'imgation.

L'implantation de ces ouvrages est habituellement telle qu'elle per- met la realimentation des canaux existants, sans empecher pour autant l'implantation de nouveaux imgateurs lorsqu'une extension du peri- metre se revele interessante. Un debit d'equipement de 2 l/s/ha est pris en compte.

On peut distinguer deux types de barrages :

- le barrage fixe, de grande masse, avec seuil evacuateur de crue et vanne de chasse (f~g. 3 & 4 et photos 15 & 19) ;

- le barrage mobile a aiguilles ou a batardeau (madriers en bois) qui releve le plan d'eau en periode d'irrigation seulement et qui laisse passer le debit du cours d'eau a d'autres periodes (photos 16 & 18).

Des protections ami-erosives, comme des murs lateraux ou des enrochements, sont prevues pour chaque ouvrage.

Des barrages regulateurs de plan d'eau sont parfois amenages. Ils sont du type mobile et n'ont pas un r61e de derivation mais permettent

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34 PETITE HYDRAULIQUE AGRICOLE A MADAGASCAR

plutot de cultiver des superficies en amont de l'ouvrage. Ce type de barrage se retrouve dans les vallees assez planes.

Les retenues collinaires ne font qu'exceptionnellement partie des realisations de 1'OMHL.

En aval du barrage et de la prise se situent les ouvrages connexes a tout reseau d'irrigation comme les passages en siphon, les dalots, les partiteurs, les baches, etc., realises pour la plupart en beton ou en maconnerie ordinaire.

Enfin, les actions annexes qu'entreprend l'operation sont destinees a ameliorer les communications et a assurer le dCsenclavement. Elles ne representent jamais plus de 10 % du volume total des interventions.

LE MECANISME DES INTERVENTIONS (fig. 5)

Les groupements de villageois, appeles •áfokonolona•â, interesses par une intervention adressent une demande a l'operation par le canal des collectivites de tutelle, qui sont en general traditionnelles et admi- nistratives, village, sous-prefecture. Les demandes sont presentees par ecnt et contiennent la liste des paysans concernes. Apres enquete et discussions avec les villageois, les techniciens de I'OMHL procedent a une etude technique et financiere du projet qui est soumise ensuite a l'approbation des autorites.

Une fois approuve, le projet peut-etre mis en chantier. Les travaux specialises sont confies a des tacherons locaux, aides par les paysans, le tout sous le controle technique de 1'OMHL.

L 'etude

L'equipe technique de 1'OMHL effectue une rapide enquete socio- economique et une inspection generale du terrain et des infrastructures existantes, opere un choix du site, fait une reconnaissance geologique sur les lieux du futur ouvrage principal et paracheve ses investigations

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BARRAGE DE DERIVATION VUE E N PLAN

.CWPEA- A COUPE B - B

COUPE C- C ..

Figure 4 : barrage de derivation.

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36 P E m E HYDRAULIQUE AGRICOLE A MADAGASCAR

par des mesures topographiques, hydrologiques et hydrauliques ; le tout doit aboutir a une note de presentation ainsi qu'aux plans de cons- truction et au devis estimatif. Une etude de ce type demande environ un mois.

Pour qu'un projet de barrage soit accepte, il faut que la superficie a desservir soit superieure a 10 ha et que le prix de revient des travaux soit inferieur a 200 000 FMG/ha. Pour les actions annexes, un prix plafond de 6 000 000 FMG (en 1987) limite les depenses superflues.

Les travaux

Les travaux, toujours realises manuellement, sont confies par contrat a des tacherons ou groupes d'artisans locaux. L'OMHL traite actuellement avec environ 400 de ces tacherons. Les paysans foumis- sent les materiaux locaux (sable, graviers, moellons, bois) et partici- pent aux travaux en aidant aux terrassements et a la preparation du beton ; ils executent egalement les travaux de protection des ouvrages tels que remblais, enrochement, enherbement ou meme canaux supple- mentaires.

Les travaux durent de 1 a 5 mois et ne peuvent avoir lieu que 8 mois par an pour Cviter les mois les plus pluvieux. La saison la moins humide permet en effet d'atteindre plus facilement le lit des rivieres et correspond a la morte-saison pour les agriculteurs.

En 10 annees d'activite, 1'OMHL a effectue plus de 1 500 interven- tions dont ont beneficie pres de 250 000 paysans riziculteurs.

La superficie brute totale dominee par l'ensemble des ouvrages realises par l'operation avoisine les 80 000 hectares, parmi lesquels 45 000 irrigues ; les autres sont des extensions en voie d'ouverture et d'amenagement.

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SCHEMA DU MECANISME DES INTERVENTIONS DANS L-OPERATION DE MICRO-HYDRAULIQUE

MATCRIAUX LOCAUX (VILLAGEOIS) 1 PARTICIPATION AU TRAVAIL 1

-1 + -1 I FOKONTANY VILLAGE

4 C C FIRAISANA CANTON rsm-l C

FIVONDRONANA C

SOUS-PREFECTURE

C C C FARITANY MININTER PROVINCE MINISTERE

SECTION CIMENT + FER + MATERIELS MICRO-HYDRAULIQUE CONTROLE TECHNIQUE

l

1-b ENQUETE PRELIMINAIRE-[ NOTE DE PR~SENTATION 1 g 3 1 - 1 CONTRAT 1

Figure 5 : schema du mecanisme des interventions dans l'operation de micro-hydraulique. (Source : OMHL)

ETUDE TECHNIQUE -+ ETUDE FINANCIERE +

PLAN AVANT - METRE

DEVIS 8% !-

+JAPPROBATION 1 1 R0NN"AeE 1

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PETITE HYDRAULIQUE AGRICOLE A MADAGASCAR

Nombre interventions

MHL Total

97 84 87

1 73 129 162 171 154 118 132 199

Paysans concernes 1 Superficies

Total

MHL : ouvrages de microhydraulique (barrages et ouvrages sur canaux). AA : actions annexes (hangars de stockage, radiers et ponts sur pistes rurales). SD : surface dominde brute.

Tableau 3 : nombre annuel des realisations, paysans concernes et superficies touchees par I'OMHL depuis sa creation. (Source OMHL)

Operation

Ciment 2 500 tonnes Fers a beton 70 tonnes Planches 300 M 3 Madriers 80 M 3 Gravillons 2 700 M 3

Paysans

Sable 3500 M 3 Moellons 400 O00 U Bois ronds 1 500 M 3 Pierres cassees 600 M 3 Blocages 2 800 M 3

Tableau 4 : consommation moyenne annuelle des materiau de construction. (Source OMHL)

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LES REALISATIONS 39

L'dure des interventions est reprise au tableau 3 d'ou il ressort que le nombre moyen d'ouvrages hydrauliques, construits par an depuis 1978, approche les 150 ; en moyenne, 25 000 nouveaux pay- sans ont beneficie chaque annee des travaux de l'operation ; des pointes de 50 000 ont ete enregistrees en 1982 et 1983. Quant aux superficies dominees brutes, (colonne SD du tableau), la moyenne annuelle amenagee est de l'ordre de 8 000 ha.

Le tableau 4 donne une idee des quantites de materiaux employees, tant ceux fournis par l'operation elle-meme, que ceux constituant l'apport et la participation des paysans.

Les couts ont fortement augmente au cours des dernieres annees par suite, principalement, de l'inflation et de l'accroissement des charges structurelles. Le cout moyen d'un ouvrage est en effet passe de moins de 100 000 FMG/ha en 1985, h plus de 150 000 en 1988. En y integrant les charges fixes, ce cout atteignait 250 000 FMGlha au debut de 1988.

La carte des Hauts Plateaux indique les localisations des interven- tions dont il sera question dans l'etude.

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P E m HYDRAULIQUE AGRICOLE A MADAGASCAR

, Pro j e t

ANJOZORO KIANJA Sud ANDRIAMBE AMBOARABOITRA ANTANIBE Nord ANDREMINARO IAMALO Est AMBOHIJANAKA TSIAFAKOSY ANDAVAKAMALONA ANDRIAMBATSY TATAMARINA ANDRANOVORY AMNODIBOAKA

FIANARANTSOA

Carte des Hauts Plateaux.

Page 38: Petite hydraulique agricole à Madagascar

L'approche detaillee de quelques projets representatifs doit per- mettre de comprendre le mecanisme des interventions, les problemes que l'operation tente de resoudre et les solutions techniques qu'elle apporte, en fonction des circonstances particulieres du lieu.

LE PETIT PERIMETRE D'ANJOZORO (photo 15)

On accede au village par une piste difficile de 6 km, greffee sur la nationale de Tananarive, 8 km a l'ouest de la localite d'Arivonimamo, ancien lieu d'attemssage des lignes aeriennes desservant la capitale. Le perimetre se situe sur une petite riviere, l'Ambodivoasary, nantie d'un bassin versant de 2'5 km2 qui lui procure des debits de crues annuelle et decennale, respectivement de l'ordre de 16 et 27 m3/s.

Parmi les 400 habitants du village, 52 paysans ont amenage de lon- gue date un perimktre traditionnel de 15 hectares sur la rive gauche de la riviere. Les rizieres, legerement dtagees, sont irriguees a partir d'un canal en terre d'une longucur de 2 km, dominant les casiers. Le canal part d'un barrage en terre reguliercmcnt emporte par les fortes crues.

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42 PETiTE HYDRAULIQUE AGRICOLE A MADAGASCAR

Photo 15 : barrage d e derivation d'Anjozoro.

Page 40: Petite hydraulique agricole à Madagascar

ETUDES DE CAS 43

L'OMHL effectua une reconnaissance des lieux en juin a la demande de 54 paysans. Les travaux se deroulErent la meme annee en septembre.

Les ouvrages comportent un barrage en maconnerie de moellons, ancre sur un seuil rocheux, qui remplace l'ouvrage traditionnel et per- met d'elever le plan d'eau d'environ 1 m, un seuil d'evacuation des crues et une passe de degravcment a batardeau qui evite l'ensablement ; le seuil rocheux joue le r61e de dissipateur d'energie et pare a tout risque d'erosion.

Une prise calibree de 30 Vs assure, par l'intermediaire d'un avant- canal betonne de quelques metres, l'alimentation du canal en terre existant. Des murs lateraux ameliorent l'ancrage et protegent l'ouvrage contre les affouillements.

Le cout total des travaux s'est eleve a 2'1 millions de FMG, dont 11 % correspondent a la participation des paysans sous la forme de prestations physiques et d'apport de materiaux.

Ce projet, comportant la construction d'un barrage de derivation sur seuil rocheux en remplacement d'un barrage traditionnel en terre, represente le type le plus courant des interventions de 1'OMHL.

LE PETIT PERIMETRE DE KIANJA (photo 16 et fig. 6)

Un perimetre d'une trentaine d'hectares, situe en bordure de la RN 7 et un peu au nord de la localite d'Arnbatolampy, est cultive par les paysans de trois villages, regroupant 275 habitants. Un canal en terre permettait a l'origine d'alimenter une petite serie de rizieres a partir d'un barrage de derivation, egalement construit en terre, sur la riviere Mandrevo (bassin versant de 10,s km2, crue decennale de 72 m3/s). Une bache en bois, traversant la riviere, irriguait quelques parceiles sur la rive opposee au perimetre principal.

Le barrage fut emporte par les crues au debut des annees 80 et ne fut pas completement reconstruit.

Page 41: Petite hydraulique agricole à Madagascar

44 PETITE HYDRAULIQUE AGRICOLE A MADAGASCAR

Photo 16 : barrage de Kianja-Sud, prise calibree, depart de I'avant- canal maconne et protections en gabions.

Figure 6 : plan d'ensemble du perimetre de Kianja-Sud. (Source : OMM).

Page 42: Petite hydraulique agricole à Madagascar

ETUDES DE CAS 45

Trente-six .paysans firent une demande d'intervention aupres de I'OMHL en 1985. La reconnaissance eut lieu en janvier de l'annee suivante et les travaux commencerent en aout pour durer trois mois.

Ils comporterent un barrage de derivation de type mobile, a aiguilles et a batardeau, construit a l'emplacement de l'ancien barrage en terre. Le nouvel ouvrage possede des murs de protection lateraux prolonges par des gabions a l'aval. Il est fonde sur un sol meuble et pose sur des pieux battus a refus. Le barrage alimente le canal en terre preexistant par l'intermediaire d'une prise calibree de 120 l/s.

Une bache en bois fut remplacee par une bache metallique. de 3 m, capable de vehiculer un debit suffisant pour alimenter correctement une vingtaine d'hectares supplementaires.

Le montant total des depenses s'est eleve a 4,7 millions de FMG, incluant une participation des villageois de 18 %, dont 694 h/j de

il s'agit a nouveau ici d'une realisation classique de I'OMHL, mais, cette fois, avec un barrage de type mobile fonde sur un sol meuble, auquel s'est ajoutee une bache de traversee.

L'ensemble des realisations a permis la mise en valeur rationnelle de 50 ha de rizieres.

Situe a 18 km de piste du chef-lieu d'Ambohilary (region d'Antsi- rabe), le perimetre traditionnel d'Andriambe, d'une superficie de 30 ha, s'etend sur une grande longueur dans la vallee de 1'Ampitama- lana (bassin versant de 86 km2 et crue decennale de 87 m3/s). Il etait alimente par deux canaux en terre partant d'un barrage en pierres seches erige en amont d'une chute de 15 m. Le barrage, regulierement endommage par les crues, n'autorisait pas une irrigation fiable ni une production reguliere. A plusieurs endroits de leur varcours, les canaux presentaient des passages difficilcs a flanc de colfine. La traversee de

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46 P E m E HYDRAULIQUE AGRiCOLE A MADAGASCAR

Photo 17 : pont-barrage d'Andriambe, vue amont.

-..>

Photo 18: barrage regulateur du plan d'eau d'Amboaraboitra.

Page 44: Petite hydraulique agricole à Madagascar

ETUDES DE CAS 47

la riviere par les charrettes etait rendue perilleuse par le gue situe en haut de la chute.

Cinq villages etaient concernes par le perimetre et le passage de la riviere, soit au total plus de 3 000 personnes.

A la demande de plus de 200 paysans au debut de l'annee 1983, un nouveau barrage fut construit au cours du second semestre de la meme annee.

L'ouvrage consiste en un barrage fixe de 20 m, surmonte d'un pont en beton arme, le tout ancre sur un seuil rocheux en amont de la chute. Le barrage comporte trois passes de degravement a batardeau et deux prises calibrees de 300 Vs chacune. L'ouvrage domine actuellement 280 ha (photo 17).

Enfin, quelques troncons de canaux ont etk revetus aux endroits les plus exposes.

Compte tenu des moyens limites disponibles pour sa mise en l'ouvrage d'Andriambe, situe en amont d'une chute impor-

tante, constitue une realisation impressionnante de 1'OMHL.

11 est evident que l'impact du pont sur l'activite economique de la region fut egal, sinon superieur, a celui du barrage. Le pont constitue, a n'en pas douter, un bel exemple de desenclavement, facteur souvent primordial du dkveloppement rural.

La superficie dominee, qui atteint pres de 300 ha, et les prises de 300 Vs laissent de grandes possibilites d'extension des surfaces actuel- lement cultivkes. Les capacitks d'alimentation en eau permettent d'entrevoir des perspectives de developpement des cultures en ter- rasses, voire meme d'autres cultures que le riz, par exemple les pommes de terre et le mais.

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48 PEiiTE HYDRAULIQUE AGRICOLE A MADAGASCAR

LE PETIT PERIMETRE D~AMBOARABOITRA (photo 18 et fig. 7)

Ce perimetre est situe dans une petite plaine de 35 ha, parcourue par la riviere Anjozoro (bassin versant de 24 km2 et crue decennale de 94 m3/s), et distant de 20 km de Manjakandriana, localite proche du lac Mantasoa.

Le lit de la riviere, legerement endigue, surmonte quelque peu le niveau de la plaine et est, par consequent, en charge par rapport aux casiers rizicoles. L'irrigation peut donc se fairc par submersion.

Un barrage en maconnerie de moellons fut construit en 1968. Sa semelle formait un simple enrochement de pierres seches qui se dCgrada au fil du temps, empechant finalement tout controle du plan d'eau et rendant les paysans totalement dependants des aleas naturels.

Les travaux d'amenagements furent effectues en 1987, toujours apres demande prealable de la communaute paysanne.

Figure 7 : plan d'ensemble du perimetre d'Amboaraboitra. (Source : OMHL)

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Ils comportent un barrage mobile a batardeau, construit sur une semelle en beton arme et reposant sur des pieux. Les deux piliers cen- traux et les murs lateraux de protection sont en maconnerie. Le controle des eaux se fait par ajout ou retrait de madriers en bois.

Les villageois participerent pour 10 % au montant des depenses qui ~'Cleverent a 2,3 millions de FMG. ils realiserent ensuite des travaux de stabilisation des berges par enfoncement de pieux supplementaires.

Ce type d'ouvrage apparait moins frequemment dans les projets de I'OMHL ; un barrage regulateur de plan d'eau ne peut en effet etre construit qu'en rizieres suffisamment planes, conditions peu habi- tuelies dans les Hauts Plateaux. Neanmoins, sa necessite ne faisait aucun doute a Amboaraboitra pour assurer aux paysans une rCcolte regulihc, notamment en limitant les risques d'exces d'eau.

LE PROJET D'ANTANIBE-NORD

Le projet, Cgalement proche de la localite de Manjakandriana, se trouve a moins de 1 km de mauvaise piste de la route nationale no 2, Tananarive-Toamasina.

Avant l'intervention, un vieux pont de bois, dont les culees en maconnerie menacaient de s'ecrouler, ne garantissait plus le franchis- sement de la riv2re imaky par le charroi s'efforcant d'atteindre la route nationale. Plus de 600 personnes etaient ainsi menacees d'isole- ment economique.

Les travaux de I'OMHL furent effectues en 1983. Un pont en beton arme remplaca l'ancien. D'une longueur de 10 m pour 3 m de largeur, le pont repose sur deux poutres en beton s'appuyant elles-memes sur deux culees en maconnerie de moellons.

Les travaux couterent 2,9 millions de FMG ; les paysans participe- rent aux frais pour un equivalent de 14 % sous forme de materiaux et 169 h/j de travail physique.

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P E m E HYDRAULIQUE AGRICOLE A MADAGASCAR

Figure 8 : plan d'ensemble du perimetre dSAndremirano. (Source : OMHL)

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ETUDES DE CAS 51

Le projet d'Antanibe-Nord est une •áaction annexe•â typique de I'OMHL. Ponts et radiers representent aujourd'hui la quasi-totalite de ces actions annexes qui ont essentiellement le dksenclavement pour but.

LE PETIT PERIMETRE D'ANDREMIRANO (photos 19 a 21 et fig. 8)

Situe a proximitk de la localitk de Soarinandriana et desservant un village de 430 habitants, le projet comporte ici encore un barrage fixe de type classique en maconnerie de moellons construit en remplace- ment d'un barrage traditionnel en pierres seches, emporte par les crues de la rivikre Andremirano (bassin versant de 3 km2 et crue dkcennde de 30 m3/s).

Une prise calibree a 80 Us alimente un canal qui domine mainte- nant 42 ha. Divers petits ouvrages types completent le systkme : une bache en beton arme sur un passage infkrieur d'eaux sauvages et un parti teur.

La participation paysanne s'est klevee ici a 14 %, comprenant 664 h/j de prestations physiques, pour un cout total des travaux de 7 millions de FMG.

Proche de la ville d'Arnbalavo et de la nationale 7, le projet com- porte essentiellement un nouveau barrage qui domine 200 ha et ali- mente deux canaux de 200 Vs.

La participation paysanne a atteint pres de 20 % du cout total des travaux de 5,6 millions de FMG. Les villageois ont consacre 700 jours de travail 1i aider les tacherons et il transporter les materiaux, car le site n'est pas accessible aux vkhicules.

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52 PETITE HYDRAULIQUE AGRICOLE A MADAGASCAR

Photo 79 : barrage d'Andremirano, vue aval.

Photo 20 : Andremirano, partiteur fixe en beton.

Page 50: Petite hydraulique agricole à Madagascar

ETUDES DE CAS 1

La superficie dominee par cet ouvrage, d'un coQt relativement bas, a permis une extension considerable des superficies cultivees en rizieres qui, au depart, ne couvraient pas plus de 30 ha.

Ce projet merite une mention particuliere car il fait partie de ceux qui ont integre un volet reboisement. La region est fortement denudee dans son ensemble et, face a un groupement de paysans tres dynami-

J que, I'OMHL a fourni gratuitement 3 000 plants d'eucalmtus.

lisations

Photo 21 : Andremirano, bache en beton arme avec passage infe- rieur pour les eaux de ruissellement.

Page 51: Petite hydraulique agricole à Madagascar

54 PETME HYDRAULIQUE AGRICOLE A MADAGASCAR

Photo 22 : amont du barage d'lamalo avec vestiges de l'ancien bar- rage et vue sur les deux prises calibrees laterales.

Photo 23 : vue aval du barrage d'lamalo.

Page 52: Petite hydraulique agricole à Madagascar

ETUDES DE CAS 55

Photo 24 : troncon du canal revetu du perimetre d'Andavakamalona.

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58 P E m E HYDRAULIQUE AGRICOLE A MADAGASCAR I

Photo 29 : Andranovory, barrage mobile avec passerelle pour les usagers et enrochement anti-erosif a l'aval.

Photo 30: plaine de Vininintelo irriguee a partir du barrage d'Andranovory.

Page 56: Petite hydraulique agricole à Madagascar

LE BILAN

ii faut preciser qu'il ne rentrait pas dans les termes de reference de 1'OMHL de participer a la vulgarisation agricole ; ses objectifs etaient essentiellement d'intervenir en perimetres traditionnels pour mettre a la disposition de leurs exploitants des ouvrages fiables en remplace- ment des existants vetustes ou mal concus.

L'action de 1'OMHL a pris deux directions fondamentales qui se sont traduites dans les resultats : d'une part, la recherche d'une pro- duction rizicole reguliere par la securisation des amenagements et, d'autre part, l'extension des superficies des perimetres traditionnels a partir des memes ouvrages. Il faut dire que le terrain meme de l'inter- vention etait des l'abord favorable puisque l'Operation s'adressait a unc culture, le riz, et a une technique, l'imgation, deja bien connues et pratiquees par les paysans locaux, des lors particulierement receptifs.

Jusqu'a present, 1'OMHL a touche au moins 50 000 ha de terres ir- riguees. Grace a la regularisation de l'hydrologie des perimetres, donc par la seule amelioration de la maitrise de l'eau, les augmentations du rendement moyen, calculCes a partir d'estimations fiables, sont com- prises entre 0,3 et 0,7 t/ha et peuvent conduire a un rendement moyen de 2,4 t/ha, la ou des rendements de cet ordre n'etaient pas atteints avant le passage de I'OMHL.

Page 57: Petite hydraulique agricole à Madagascar

60 PETITE HYDRAULIQUE AGRICOLE A MADAGASCAR

Photo 3 7 : Ambohljanaka, creusement d'un nouveau canal pour l'extension du perimetre.

Page 58: Petite hydraulique agricole à Madagascar

LE BILAN 61

Parmi les superficies recuperables par suite de l'amelioration de l'efficacite des ouvrages, et qui representent plus de 50 % des superfi- cies irriguees, plusieurs milliers d'hectares nouveaux sont mis en valeur chaque annee. Mais l'ouverture de nouvelles rizieres est un tra- vail de longue haleine il l'echelle du paysan qui ne dispose d'aucune motorisation.

La qualite et l'efficacite des ouvrages reduisent sensiblement la dependance du paysan vis-a-vis des aleas du climat et de l'hydrologie pour sa production alimentaire de base. Les nouveaux ouvrages, par la certitude de leur permanence, permettent au paysan de consacrer le temps qu'exigeaient auparavant les reparations continuelles, il d'autres travaux importants, ne serait-ce qu'aux nouvelles pratiques requises par l'intensification culturale.

La derniere mission d'evaluation de l'operation (Organisation de Developpement, 1986) retenait un taux interne de rentabilite finan- ciere (TIRF) moyen de 8 %, en considerant une duree de vie de 20 ans pour les nouveaux ouvrages. Ce TIRF moyen assez modeste passe a plus de 15 % si l'on exclut certaines realisations peu justifiees sur le plan purement technique et si l'on ne conserve que les interventions repondant aux problemes de maitrise de l'eau.

Ces taux de rentabilite, qui ne sont evidemment que des vues de l'esprit, ne tiennent pas compte de toute une serie d'autres impacts que peut avoir une operation comme I'OMHL sur les Hauts Plateaux de Madagascar. A cet Cgard, il faut citer parmi d'autres les ouvrages de desenclavement deja decrits et le recours a des tacherons locaux pour executer les travaux. Ce systeme, tres positif pour l'economie regio- nale, permet a la fois d'abaisser les couts bien en deca de ceux d'une entreprise et d'injecter pres d'un quart du montant des travaux dans les zones rurales.

LA PARTICIPATION PAYSANNE

La participation paysanne et l'implication etroite des vi dans les projets d'amelioration de leurs propres conditions

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- Photo 32 : Ambohljanaka, apport de materiaux locaux p a r les

Photo 33 : Ambohijanaka. tacheron aide de quelques paysans.

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sont sans nul doute des facteurs importants de la reussite de l'Opera- tion.

Les cultivateurs sont concernes des l'initiation de toute r6alisation ; les demandes d'intervention n'emanent que d'eux-memes. Les listes precises des paysans demandeurs sont toujours jointes au dossier d'agrement du projet ; c'est leur premier engagement qui fait foi de leur motivation.

La participation physique a des travaux non specialises peut etre tres correctement estimee a une moyenne de 17 % des couts directs des realisations (photos 31 a 33).

Le projet d'Ambohijanaka-est constitue un bel exemple de partici- pation paysanne.

Le perimetre d'Ambohijanaka, situe dans la region d'Antsirabe et couvrant a l'origine une superficie de riziere de 63 ha imgues a partir d'un barrage construit sur la riviere Isandra en 1970 par la commune rurale, concerne 500 habitants des villages environnants.

Le barrage fut fortement endommage en 1980 par une crue excep- tionnelle et toute la production rizicole compromise.

En 1986, 98 paysans adresshrent une demande d'intewention a 1'OMHL. Les travaux prirent quatre mois et demi et se terminerent en decembre 1987. Un barrage de type fixe et de forme coudee, d'une longueur de 20 m et comprenant trois passes de degravement, rem- placa l'ancien. Ce nouveau barrage, d'une hauteur de seuil superieure de 1,25 m a l'ancien, domine 91 ha au lieu des 63 que desservait le premier ouvrage. Le choix du site resulta d'une concertation tenue avec tous les paysans qui souhaitaient etendre la superficie de leurs rizieres.

La participation aux travaux fut de 680 h/j. En outre, trois mois apres la reception provisoire, plus de la moitic5 du canal de prolonge- ment necessaire a l'imgation des nouvelles superficies disponibles etait deja creusee, sur la base d'un trace topographique realise par l'operation.

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Ce projet illustre la volonte de certains groupements de paysans de prendre en mains, sinon leur propre developpement, tout au moins la garantie de leurs besoins alimentaires, en exploitant au maximum les occasions qui leur sont offertes.

IMPLIQUER DAVANTAGE LES PAYSANS

Voila maintenant dix ans que I'OMHL essaye, par ses interven- tions, d'assurer la perennite des ouvrages necessaires a la riziculture paysanne a Madagascar. Il ne suffit pas cependant qu'ils soient bien construits, encore faut-il que des carences d'entretien n'en alterent pas, a court terme, l'efficacite.

La participation des paysans a l'amelioration de leurs rizieres ne s'arrete pas a la construction des ouvrages de base ; il leur incombe aussi de les entretenir et d'en gerer l'utilisation. D'ap&s l'experience, il n'est pas sur que le monde rural concerne saisisse parfaitement cet aspect du probleme.

L'OMHL a pris conscience de cette situation ; elle n'entend donc pas rester inactive une fois les travaux de construction termines. Elle a cree, en 1987, le •ábureau d'assistance aux usagers•â dont les taches sont de deux ordres : technique d'abord, par la verification de l'etat des ouvrages et par des conseils reguliers en matiere d'entretien et de fonctionnement, socio-economique ensuite, par une meilleure sensibi- lisation des usagers aux problemes de la gestion de l'eau.

L'entretien des ouvrages est estime a 1 % de l'investissement ini- tiai. Une quote-part est demandee a cet effet aux associations d'usa- gers. Une procedure codifiee rend possible le recours a I'OMHL pour les reparations importantes. Dans tous les cas, si 1'OMHL continue a jouer le r61e de conseiller technique aup&s des paysans beneficiaires de ses interventions, ces derniers doivent non seulement participer au cout des reparations mais aussi en prendre l'initiative.

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LE BILAN 65

Beaucoup d'associations d'usagers sont aujourd'hui fonctionnelles ou en voie de creation. Les riziculteurs malgaches des Hauts Plateaux s'engagent ainsi dans la voie d'une prise en mains effective non seule- ment de leurs besoins vitaux mais surtout de leur avenir.

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CONCLUSIONS

A en juger par les resultats sur le terrain et par l'efficacite, la cons- tance et le succes qu'elle continue a connaitre, l'operation de micro- hydraulique des Hauts Plateaux de Madagascar a contribue au deve- loppement d'un monde rural aux aspects particuliers.

Le monde rural malgache des Hauts Plateaux est-il cependant si particulier ? N'y a-t-il pas des analogies physiques et ecologiques cer- taines entre les Hauts Plateaux de Madagascar et plusieurs regions d'Afrique continentale de haute altitude ? Seule peut-etre change la nature des plantes vivritres cultivees. Bien entendu, le riz est la cul- ture traditionnelle malgache et toute intervention en sa faveur ne pou- vait que connaitre l'adhesion rapide des paysans. Mais n'a-t-on pas connu, au cours des dernitres decennies, un developpement conside- rable de la riziculture irriguee au Sahel, la ou parfois plantes et techni- que etaient nouvelles a la fois ? On pourrait imaginer une mise en valeur generalisee des bas-fonds du Kivu, du Rwanda, du Burundi, du Cameroun, et de bien d'autres regions d'altitude, a l'instar des methodes mises au point sur les hautes terres de Madagascar.

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L'efficacite de l'Operation malgache

Le nombre d'ouvrages realises est, en 1988, proche des pdvisions et les couts sont restes conformes aux estimations. Pour un perimetre moyen de 30 ha irrigues, on peut tabler sur 2 ha d'extension et sur une production additionnelle approchant les 15 tonnes. Quelles sont des lors les conditions de cette reussite ?

L'operation s'appuie sur une situation traditionnelle pour la faire progresser sans la bouleverser. Cette condition ne semble toutefois pas imperative car l'on a pu voir, en de nombreuses circonstances, des societes rurales africaines assimiler en peu de temps des techni- ques a priori •ábouleversantes•â. L'essentiel, a Madagascar, est que l'initiative des travaux et des modifications du terroir ait ete laissee aux paysans eux-memes. C'est d'ailleurs pourquoi l'operation a toujours attache la plus grande importance a la demande exprimee par les paysans.

2. L'Operation implique une participation effective et physique des paysanS. Cette participation permet de reduire les couts directs, de responsabiliser les acteurs et de parfaire leur experience. Cette for- mule vaut pour toutes les operations de developpement dans le monde. •áNe rien imposer mais laisser s'exprimer les besoins•â. Les paysans malgaches des Plateaux qui utilisent les services de l'Ope- ration ne donnent nullement l'impression d'avoir une mentalite d'assistes, mais au contraire d'avoir reellement pris en mains leur propre developpement.

3. L'OMHL est une organisation bien geree, financierement auto- nome, efficace sur le tas et qui, par consequent, a su gagner la confiance des autorites et des paysans, ce qui elimine d'office les contraintes institutionnelles et sociales. La decentralisation du sys- teme, qui permet aux differentes sections de 1'OMHL d'etre proches des interesses, combinee au souci permanent d'eviter la dispersion et le gigantisme malgre le succes, fait de 1'OMHL le prototype de l'intervention ponctuelle, le contraire du tout partout ; elle ne s'adresse en effet qu'a un terroir physiquement et geogra- phiquement bien defini et a une seule categorie de beneficiaires, ne

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CONCLUSIONS 69

pratiquant, de plus, qu'une seule et meme culture. Par cette caracte- ristique, une telle operation porte en elle les germes de la reussite.

4. L'Operation a mis en place un personnel competent et conscient des realites du terrain. C'est un facteur non negligeable. Les chefs de section de I'OMHL n'ont pas necessairement le grade d'inge- nieur mais possedent une grande experience des hommes et une bonne connaissance du terrain. Depuis 1985, l'Operation tourne presque exclusivement avec du personnel national.

5. L'Operation a pu disposer de l'appui d'un bailleur de fonds perse- verant qui lui a toujours garde sa confiance, estimant que le finan- cement d'une operation agricole n'est pas un episode et que la constance en la matiere est aussi une condition de reussite.

6. L'Operation a eu l'intelligence de realiser des ouvrages simples, correctement executes pour durer, et de faible cout a l'execution aussi bien qu'a la maintenance. Ainsi, tout dans ce projet est reste a la portee de ses operateurs, executants et paysans. La procedure de contrats de tacheronnage avec des artisans locaux permet de recy- cler directement l'argent paye dans la societe rurale locale, de for- mer de nombreux artisans locaux et de travailler a des couts modestes.

7. En effectuant des actions annexes, 1'OMHL contribue de facon significative a l'amelioration de l'infrastructure routiere et par consequent du commerce local.

Si, dans une operation de ce type, les resultats actuels sont promet- teurs, ils laissent cependant entrevoir plus. Le potentiel de la micro- hydraulique des Hauts Plateaux est loin d'avoir pu s'exprimer pleine- ment. Les paysans ont maintenant la securite alimentaire ; c'est un premier pas important, un acquis fondamental, mais ce ne peut etre un but final. Leur veritable developpement, ils ne pourront l'acquerir qu'en poursuivant leurs efforts pour reduire les contraintes qui pesent toujours sur leur developpement et qui s'appellent politique des prix, credit, disponibilite en intrants, vulgarisation bien comprise et recherche d'accompagnement.

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Avant-propos 3

Introduction 5

O- Le cadre de l'operation d e micro-hydraulique Le milieu naturel 9 Le contexte socio-economique 15 La riziculture 19 L'economie rizicole 23 Les communications 25

m- Les realisations L'historique de l'operation de micro-hydraulique - 29 Les objectifs 30 La conception des r6alisations 33 Le mecanisme des interventions - 34 Les resultats 36

- Etudes de cas Le petit perimetre d'hjozoro 41 Le petit perimetre de Kianja 43 Le petit perimetre d'Andriambe 45 Le petit perimetre d'Amboaraboitra 4 8 Le projet d'Antanibe-Nord 49

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P E m E HYDRAULIQUE AGRICOLE A MADAGASCAR

Le petit perimetre d'Andremirano 5 1 Le petit perimetre d'Iarnalo 5 1

O- Le bilan La participation paysanne 6 1 Impliquer davantage les paysans 64

Conclusions 67

Bibliographie 7 1

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