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BSR Solar Technologies, une entreprise philanthropique Rapport d'observation stratégique

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BSR Solar Technologies, une entreprise philanthropique

Rapport d'observation stratégique

Juillet 2004

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COULIE Julien IFI 2006

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Sommaire :

Sommaire :..................................................................................................................2Introduction :................................................................................................................3I) La recherche de stage..............................................................................................4II) Format familial.........................................................................................................5

1- Portrait de famille.................................................................................................52- le fonctionnement.................................................................................................73- Les mœurs locales...............................................................................................8

III) Pour le Tiers-monde...............................................................................................91- Un peu d’histoire…..............................................................................................92- La stratégie de BSR Solar Technologies pour le Tiers-monde............................9

Conclusion :...............................................................................................................11

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Introduction :

J’ai eu la chance d’effectuer mon stage chez BSR Solar Technologies, une entreprise allemande qui effectue des recherches dans le domaine de l’énergie solaire. Cette entreprise de petite taille, une douzaine de personnes y travaille, a un fonctionnement assez souple mais poursuit depuis plus de quarante ans le même objectif : éradiquer la pauvreté et la faim dans le monde. Pour cela, ses fondateurs ont adopté une ligne de conduite qui n’a pas changé depuis sa création. Je vais ainsi vous présenter dans ce rapport cette entreprise et ses activités à travers les expériences que j’ai vécues.

Pour cela, j’expliquerai dans un premier temps les étapes de ma recherche de stage qui m’ont permis d’arriver chez BSR Solar Technologies. Puis je présenterais cette société atypique en commençant par ce qui fait son âme : les personnes qui y travaillent, avant de décrire son fonctionnement et son organisation, qui s’inscrit dans une région s’étendant sur trois pays. Pour finir, j’exposerais les faits qui ont été déterminants pour la naissance de BSR Solar Technologies puis l’objectif de cette entreprise et la méthode qu’elle a adoptée pour l’atteindre.

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I) La recherche de stage

Je peux diviser ma recherche de stage en quatre parties. En premier lieu, lors de la rentrée scolaire, n'ayant pas un projet professionnel bien défini et devant bien commencer quelque part ma recherche, je me suis tout d'abord dirigé vers un domaine qui m'intéresse et m'intrigue (je n’irais pas jusqu’à dire que ça me passionne) : la physique quantique. Un IFI 2004 ayant fait un stage au CERN et le grand collisionneur à hadrons (LHC) près de Genève étant en construction, j'ai consulté les offres de stages sur le site Internet du CERN pour me faire une idée des possibilités. Malheureusement pour moi, mon niveau d'études était (et est toujours, il faut bien l'avouer) insuffisant pour la plupart des sujets proposés, je ne pourrais donc pas jouer avec les protons et autres hadrons cet été, dommage...

La physique quantique n'étant pas de mon ressort, je me suis dirigé, toujours à l'aide de la liste des stages effectués les années précédentes, vers un autre domaine qui me tient à coeur, l'énergétique et l'environnement. N'ayant pas de rancoeur envers la Suisse malgré mon premier échec, je me suis tourné vers le Centre de Recherches Energétiques et Municipales (CREM), de Martigny, où 12 élèves de l'école avaient déjà fait un stage, en éco-industries ou énergétique. Après avoir consulté les offres de stages de cette association sur Internet, j'ai pris contact avec son responsable, monsieur Christophe Mattas pour récolter plus d'informations sur un des sujets proposés. Après un échange de courriels, il m'informa que le stage n'était pas rémunéré, je suis donc passé au service des stages pour m'informer des possibilités de bourses, ce qui a été vite fait : il n'y en a pas. Ainsi, j'avais un stage en Suisse mais qui n’était pas payé : n'ayant pas les moyens financiers pour pouvoir vivre dans ce magnifique pays renommé pour son chocolat et ses banques, autant dire que j'étais au point mort.

A la même période, monsieur Lecomte nous faisait cours de transfert, j'en ai donc profité pour lui demander à la fin d'un cours en amphi quels enseignants chercheurs pourraient avoir des contacts dans le domaine de l'énergie renouvelable ou l'environnement. Et c'est ainsi que je pris contact par courriel avec Sylvain Salvador, qui ne me répondit pas, Michel Falempe, qui lui n'a plus de contact, Marcel Lacroix, qui me donna un contact au Canada (un peu trop éloigné de France pour moi) et Jean-Jacques Bézian. Ce dernier me fournit d'abord un contact à la Plateforme Solaire d'Alméria, mais ils ne prenaient pas de stagiaires pour cet été. Monsieur Bézian me proposa alors trois contacts dans différentes entreprises. L'une d'elle, BSR Solar Technologies me répondit positivement, c'est bon : j'avais mon stage, le plus dur était fait, du moins c’est ce que je croyais...

En effet, même si j'avais un accord de principe, j'ai du envoyer plusieurs courriels puis téléphoner plusieurs fois pour activer les échanges de fiches qui tardaient à revenir. Dans toute cette recherche, ce qui m'a le plus frappé, c'est le fait de souvent devoir envoyer deux courriels pour que les entreprises daignent répondre. En fait, le truc, c'est de dire dans le second message que l'on ignore si le premier est arrivé à destination, pour l'instant, cette astuce a toujours marché, sauf

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quand l'adresse était effectivement fausse. Quand l'envoi de courriel ne fonctionne plus pour activer la procédure, le téléphone est le moyen de communication idéal si le lieu de stage est éloigné, il permet de prendre vraiment contact avec la personne de l'entreprise, on peut ainsi poser une voix sur un nom et cela permet de se faire connaître. Pour conclure, je pense que j'ai eu beaucoup de chance dans cette recherche, notamment dans l'aide que monsieur Bézian m'a apporté, qui a été décisive. Ainsi, je pense pouvoir tirer deux enseignements de cette recherche : tout d'abord, je téléphonerai à l'avenir plus tôt à mes contacts entreprises, ce qui permettra sans doute d'accélérer la procédure. Et deuxièmement, j'exploiterai toutes les pistes de stage dès qu'elles se présenteront à moi, je n'attendrai plus d'avoir une réponse d'une précédente demande.

II) Format familial...

1- Portrait de familleBSR Solar Technologies : derrière ce nom pouvant faire penser à une grande

multinationale se cache en fait une petite entreprise d'une douzaine de personnes. A sa tête, Jürgen Kleinwächter, qui succède à son père, est secondé par monsieur Freyberger, ancien cadre dans le milieu banquier, maintenant à la retraite. Ce sont les actionnaires majoritaires de l'entreprise, cependant, le contraste est saisissant entre ces deux personnes, le premier faisant un peu idéaliste ou doux rêveur avec une attitude quelque peu protectrice envers ses employés, alors que le second est plus posé et a une discipline et une hiérarchie plus strictes, ce qui, à mes yeux, fait de lui un repère pour le reste de l'équipe, histoire de ne pas oublier que l'on est dans une entreprise ; même s’il offre des pâtisseries chaque vendredi après-midi... (d'un autre côté, cela permet de motiver les troupes, en tout cas moi ça m'a motivé). Au final, ces deux personnes sont complémentaires à la tête de cette maisonnée, Jürgen Kleinwächter supervisant les recherches et monsieur Freyberger s'occupant des aspects administratifs et financiers. En outre, pour souligner leur rôle de chef, ces deux personnes bénéficient d’un privilège : tout d’abord ce sont les seuls à avoir un bureau personnel mais de plus, eux seuls ont l’immense honneur de pouvoir utiliser des mugs rouges pour boire leur café.

Il y a ensuite monsieur Seifried, qui peut être considéré comme le directeur technique, il gère l'avancement des différents projets. Mais c'est également un ingénieur en génie mécanique. Dans ce domaine, il est assisté de Bernd, lui aussi ingénieur issu d'une école de mécanique, qui conçoit les prototypes à l'aide de la CAO.

Olivier et Amandine, eux, sont français, le premier, issu d'une école d'électronique, réalise des circuits non seulement électroniques mais également hydrauliques. Amandine, quant à elle, vient d'un cursus universitaire en thermique, mais ses activités tournent plutôt autour de la chimie et de la biotechnologie, ainsi pendant mon stage, elle testait un système de purification d'eau utilisant les rayons ultraviolets.

Il y a également un physicien dans l'équipe, Michael, il a pour domaines de prédilection l'électronique et l'électrostatique.

Mais tous ces cerveaux ne pourraient pas faire grand chose s’il n'y avait pas

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les maîtres mécaniciens : Freddy, Arnold, Hans Peter. A eux trois, ils fabriquent et assemblent les prototypes conçus par les ingénieurs, même si ces derniers les aident parfois pour les travaux manuels ne nécessitant pas de savoir-faire poussé.

Le dernier membre de l'équipe mais pas le moindre est Emmanuel, il est l'homme à tout faire, de l'assemblage des prototypes aux achats de fournitures en passant par l'envoi des courriers et colis.

Toutes ces personnes composent une petite communauté où le travail s’effectue dans la bonne humeur, même si quelques « Scheiße » viennent ponctuer de temps en temps la journée. Les collègues de travail sont des amis, et l’entraide est de rigueur, aussi bien au travail qu’en dehors. Ainsi, Jürgen a prêté à Amandine, qui débute dans la vie active, la voiture de sa mère. Autre exemple, lors de la présentation à un groupe d’industriels (avec un ancien vice-président de la Banque Mondiale à leur tête) du Solar Power Village, projet destiné aux communautés des pays pauvres, un repas a été organisé. Il fut cuisiné par la femme de Bernd, artiste – sculpteur dans la vie active. Un autre exemple de l’aide que l’on peut recevoir des collègues est celui de mon tuteur de stage, Olivier, qui est en train de construire lui-même sa maison. Etant un défenseur des énergies renouvelables, il met bien entendu ses idées en pratique pour construire sa maison, ainsi, il l’a équipée de capteurs solaires pour la production d’eau chaude. Malheureusement les lentilles de Fresnel qu’il avait commandé ne sont jamais arrivées, il a donc emprunté celles d’un ancien prototype. En outre, il a eu la bonne idée de réaliser la structure de son escalier en acier pour gagner de la place, et il a donc demandé à Freddy de la lui réaliser.

Figure 1: la maison d'Olivier1 (on peut voir la cuve destinée au stockage thermique)

1 Source : collection personnelle.

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C'est donc dans cette famille que j'ai fait mon stage. Ne parlant pas allemand, je pensais au début de mon séjour que mon intégration dans cette petite structure allait être difficile, mais à ma grande surprise, ce handicap ne m'a pas réellement posé problème, mes collègues ayant été très accueillants. En outre, Jürgen, Olivier et Amandine parlant français, je pouvais discuter de mes travaux sans problème. Enfin, la communication avec le reste des ingénieurs s'est faite facilement grâce à l'anglais et par gestes avec les techniciens. Ainsi, après trois mois passés dans cette entreprise, je pense que je me suis, en faisant abstraction de la langue, bien intégré dans cette famille, les collègues de travail sont devenus pour moi de bons amis que j’ai quittés avec regret.

Cette nouvelle expérience du monde du travail a été pour moi dépaysante, et pas seulement sur le plan géographique : ayant fait mon stage l'année dernière dans une grande entreprise, où les relations étaient purement professionnelles, travailler dans cette petite structure fut pour moi un changement instructif. Je me suis rendu compte que travailler avec des personnes qui ne sont pas simplement des collègues est pour moi une motivation supplémentaire pour, si besoin était, faire mon travail de mon mieux, et rend les journées de travail assez agréables. Ainsi , je pense que je préférerai travailler dans une entreprise de taille réduite ou dans une structure interne à une grande entreprise, où le travail n’est pas la seule chose que l’on partage entre collègues.

2- Le fonctionnementBien que BSR Solar Technologies soit une petite structure, ses méthodes de

fonctionnement restent les mêmes que pour de plus grosses sociétés devant mener à bien des projets. Au commencement, il faut une idée, celle-ci est en général le fruit d'une conférence à laquelle a assisté Jürgen, qui ramène également dans ses bagages des contacts pour d'autres projets. Une seconde source provient de fondations, telles que la Banque mondiale, qui demandent à BSR de développer une idée ou une solution à un problème.

Après avoir eu cette idée de projet, ce dernier débute réellement avec un ou plusieurs ingénieurs qui commencent à étudier le problème et à concevoir une solution. Cette phase est sous le contrôle de monsieur Freyberger qui surveille l'avancement du projet et veille à ce qu'il n'y ait pas trop de retard sur le calendrier prévu. En effet, après être passé par les étapes de calcul et de dessin technique, on arrive à la réalisation du prototype. Ce dernier est réalisé en interne, dans l’atelier de l’entreprise, qui est équipé de la plupart des machines outils nécessaires à la fabrication de pièces mécaniques. Une fois le prototype assemblé et les problèmes de conception et de réalisation résolus, ce sont les tests qui commencent, avant d’accueillir les commanditaires du projet qui viennent à une démonstration du prototype. C'est généralement dans les jours qui précèdent cette visite que les journées de travail se rallongent jusqu’à tard le soir et que les membres de l'équipe deviennent plus nerveux au fur et à mesure que l’on s’approche du jour J.

En ce qui concerne les horaires, chacun fait un peu comme il veut, du moment qu’il fait son nombre d’heures. Ainsi, certains travaillent de sept à dix-neuf heures, d’autres à partir de neuf heures. Dans le cas le plus extrême, celui de mon tuteur, on peut arriver un peu plus tard le matin, dormir sur place et repartir un peu plus tôt le lendemain. Cela peut se révéler pratique quand on habite à plus d’une heure de

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route, de l’autre côté de la frontière. En effet, Lörrach, ville où est implantée BSR Solar Technologies, se situe à côté des frontières suisse et française, ce qui donne lieu à quelques particularismes locaux…

3- Les mœurs localesLa région où j’ai fait mon stage se trouvant à la réunion des frontières entre

Suisse, Allemagne et France, ses habitants vivent avec quelques particularités liées à leur position géographique spécifique.

Figure 2: la région de Bâle2

La première que j’ai pu remarquer alors que j’allais travailler le matin est le phénomène de migration pendulaire entre L’Allemagne et la France : beaucoup de français travaillent de l’autre côté du Rhin, néanmoins nos voisins allemands, eux, semblent moins nombreux à venir travailler en France. A cela, il y a une raison : ils y sont déjà ! En effet, Amandine m’a confié que l’immobilier étant moins cher en France, de nombreux allemands sont venus s’installer dans notre pays, dans les villes frontalières. Cet engouement n’est malheureusement pas resté sans conséquences puisque les prix de l’immobilier ont augmenté, et certains français, tels que Amandine trouvent plus avantageux d’habiter outre-Rhin.

Une autre tradition pratiquée en Suisse et en Allemagne et donnant lieu à une toute autre migration est une sorte de vide grenier qui a lieu périodiquement. Les habitants mettent devant leur porte tout ce dont ils veulent se débarrasser, tout le

2 Source : Atlas Microsoft Encarta, édition 1997.

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monde pouvant ensuite venir récupérer ce dont il a envie, les objets toujours présents le lendemain sont ensuite ramassés par le service des ordures. Le niveau de vie étant plus élevé en Suisse qu’en France, nombre de nos concitoyens habitant près de Bâle vont donc y faire un tour pour participer à cette opération de récupération, Olivier a ainsi pu récupérer quelques objets, comme des vélos pour ses enfants.

III)Pour le Tiers-monde

1- Un peu d’histoire…L’entreprise BSR Solar Technologie est née en 1970 de la volonté du père de

Jürgen Kleinwächter, physicien de son état. Celui-ci travaillait auparavant dans le domaine des missiles balistiques, et avait participé à l’élaboration des fusées V2 pendant la seconde guerre mondiale puis avait travaillé notamment en France et en Egypte. Il participait également à des projets de recherche en robotique et en acupuncture artificielle. Jürgen, lui, étudiait l’astrophysique et désirait rentrer au CERN (Centre Européen de Recherche Nucléaire). Mais ils firent alors la connaissance des professeurs Péri, David et Touchais, qui allaient fonder la COMPLES (Coopération Méditerranéenne Pour l'Energie Solaire).

Ils s’aperçurent qu’ils partageaient la même manière de penser : le monde est de plus en plus dominé par la technologie, mais il faut combattre la faim dans le monde, néanmoins cela nécessite une structure. Pour la trouver, ils se servirent de l’Histoire : la révolution industrielle du dix-neuvième siècle, qui se produisit en Europe, grâce au charbon, fut possible grâce à une seule idée, la machine à vapeur.

Or, aujourd’hui, on sait que cette énergie est épuisable, ce qui n’est pas le cas de l’énergie solaire. De plus, celle-ci est disponible en abondance dans les pays chauds, qui sont également les pays les plus pauvres. Par ailleurs, s’il n’y avait qu’une seule idée pour le charbon, il existe de nombreuses idées faisant appel au solaire comme source d’énergie, ce qui fait du Soleil un bon candidat à une révolution industrielle dans les pays chauds.

C’est par cette réflexion que Jürgen Kleinwächter et son père ont décidé de fonder l’entreprise qui deviendrait BSR Solar Technologies. Ils investirent l’argent qu’ils avaient gagné avec les brevets déposés en électrostatique et sur les ionisateurs, afin d’œuvrer pour le bien de l’humanité alors qu’ils auraient pu en profiter et couler des jours paisibles. Et aujourd’hui encore, le but, que l’on peut qualifier d’utopique, de l’entreprise est toujours de réduire la pauvreté et la faim dans le monde.

2- La stratégie de BSR Solar Technologies pour le Tiers-mondeLa stratégie de l’entreprise est assez simple : gagner plein de sous et

développer des produits à l’usage des pays pauvres et de leurs habitants. Voici pour la théorie, en pratique, cela ne se passe pas exactement comme ça.

La première étape du plan et la seconde sont en fait imbriquées, les projets « rentables » et ceux qui ne rapportent pas d’argent se succèdent et sont réalisés en parallèle. Les premiers ont un développement des plus classiques : une idée de

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départ sur laquelle on travaille, puis des brevets sont déposés, une étude de marché est réalisée pour jauger le potentiel de l’invention et, si ses conclusions sont bonnes, le produit est lancé, en partenariat avec des industriels, ce qui donne lieu à la création d’une entreprise, dont le capital est divisé entre les différents associés. Pour les projets destinés aux pays pauvres, un prototype fonctionnel est tout d’abord réalisé sur place avant qu’un site modèle, quelque part dans le monde (Mali, Laos, Vietnam, Danemark,…) continue des tests grandeur nature avant que le produit ne soit construit à une plus grande échelle. Pour ces projets, les partenaires de BSR Solar Technologies sont parfois inattendus, ainsi pour tester le Solar Power Village, le site de Tamera, au Portugal, a été retenu. Celui-ci abrite une communauté de personnes qui suivent une philosophie de non-violence et qui partagent tout, bref, on peut dire pour résumer que se sont des hippies.

Le futur idéal pour BSR serait de gagner suffisamment d’argent (ce qui risque d’arriver avec leur dernier projet) pour être autonome financièrement et devenir un « freelab » ou en français, un laboratoire fou. C’est à dire un centre de recherche où chaque inventeur ayant une idée de projet pouvant bénéficier au Tiers-monde peut venir réaliser ses recherches librement. Pour l’instant, seuls des français et des suisses travaillent avec BSR Solar Technologies. Lörrach étant proche de la France et de la Confédération Helvétique, cela n’a rien d’étonnant.

En attendant, j’ai pu, entre deux réparations d’ordinateurs, faire découvrir à mon tuteur les logiciels libres, dont la philosophie se rapproche de cette démarche de freelab. De plus, vu que certains des logiciels sont installés sur plusieurs postes informatiques, donc de manière illégale, ils envisagent de mettre leurs ordinateurs sous Linux s’ils recrutent une nouvelle personne qui possède des connaissances en informatique.

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Conclusion :

La rencontre de Jean-Jacques Bézian a été déterminante pour ce stage. C’est en effet grâce à lui que j’ai pu contacter BSR Solar Technologies. Ainsi, un des premiers enseignements que je dois à ce stage est de ne pas négliger l’aide que peuvent nous apporter les enseignants de l’école. L’ambiance de travail, que je n’aurai pu soupçonner dans une entreprise effectuant des travaux de recherche me fut très profitable, mon intégration dans l’entreprise a ainsi été très facilitée, et j’espère que je retrouverai cette ambiance dans le futur. De plus, le but admirable que poursuit cette entreprise, avec à sa tête Jürgen Kleinwächter, mérite d’être salué, je me réjouis qu’il existe de telles personnes de par le monde, oeuvrant pour le bien de tous et j’espère que moi aussi je pourrais, plus tard, apporter ma contribution. Bref, ce stage restera pour moi un épisode déterminant dans ma scolarité (je n’hésite plus quant à mon orientation, il était temps !) durant lequel j'ai eu la chance de rencontrer des personnes formidables.

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