performance de design culinaire - cricao.orgcricao.org/wp-content/uploads/2014/05/dosspresse... ·...

11
Quand le design s’attaque à la cuisine Performance de design culinaire Vendredi 06 juin à 19h Atelier B 3-8 place Abbal, Toulouse Métro Reynerie Performance & dégustation gratuites INFOS ET RÉSERVATIONS CRICAO 05 61 54 30 47 [email protected]

Upload: vohuong

Post on 15-Sep-2018

216 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Quand le design

s’attaque à la cuisine

Performance de design culinaireVendredi 06 juin à 19h Atelier B3-8 place Abbal, ToulouseMétro Reynerie

Performance & dégustation gratuites

Infos et réservatIonsCrICao05 61 54 30 [email protected]

2

3

Communiqué de presse

Le projet Katchakatcha (1), porté par l’association CRICAO et labellisé Toulous’up, réunit cuisine populaire et création contemporaine. Depuis février 2014, Oriane Deshoulière, designer culinaire, et Delphine Talbot, plasticienne et maître de conférences en Arts, collaborent avec le centre social de Reynerie et des femmes du quartier dans le cadre d’ateliers de cuisine. Le vendredi 6 juin à 19h, au terme de leur résidence de créa-tion, une performance de design culinaire sera offerte au public pour découvrir une nouvelle manière de déguster un plat traditionnel revisité et décliné en différentes versions.

Une performance de design culinaire

Faire converger savoir-faire culinaires et création artistique pour revisiter un plat traditionnel, c’est l’objectif que s’est donné KatchaKatcha, un projet de design culinaire porté par l’association CRICAO.

Mais comme toujours avec la cuisine, tout part d’une ren-contre humaine qui résume à elle seule le potentiel du quartier du Mirail : la richesse culturelle de ses habitants, le potentiel de création de ses designers et la qualité des recherches menées à l’université. Ce projet de création col-laboré se concrétisera le vendredi 06 juin par une perfor-mance de design culinaire à l’Atelier B, 3-8 place Abbal à Toulouse.

Quand le design s’attaque à la cuisine, c’est un nouveau ter-rain de jeu qui s’ouvre à la création : disposition et forme du plat, textures, couleurs et odeurs des aliments, mises en bouche, gestes et rituels… tous ces paramètres sont explo-rés pour donner lieu à une œuvre d’art qui réinvente la pra-tique alimentaire.

Pour KatchaKatcha, la chercheur en arts et plasticienne Delphine Talbot et la designeuse Oriane Deshoulières se sont nourries – littéralement – des savoirs populaires par-tagés chaque semaine par les femmes participant aux ate-liers de cuisine du Centre Social de Reynerie. Un univers habité d’une ambiance olfactive, sonore et chromatique, qui constitue pour elles un moyen d’expression autant que de valorisation de soi.

Après cette phase exploratoire, le projet est entré dans une phase de conception, inspirée des gestes et saveurs transmis mais aussi de la pratique en commun, les femmes apportant leur appui technique et leur enthousiasme (ainsi que les bonnes adresses où s’approvisionner dans le quar-tier) à la designeuse jusqu’à la performance finale. De son côté, la plasticienne, attachée à la partie scénographique, a pensé une chorégraphie et mise en espace de la perfor-mance culinaire à partir de notations des gestes, matériaux chromatiques et ambiances relevées lors d’immersions en ateliers de cuisine. Le résultat sera à découvrir le 6 juin à 19h (2) pour une immersion et une participation active du public au sein d’une performance culinaire inspirée des cultures métis-sées des femmes rencontrées. Une façon de monter que savoirs et traditions peuvent aussi être un terreau fertile pour la création et l’innovation culturelles.

KATCHAKATCHA

(1) terme japonais qui évoque le son des couverts lors du repas(2) Présentation unique d’un travail effectué en résidence dans le quartier de Reynerie

4

Champ artistique Design culinaire

Porteur de projet : Association CRICAO

Intervenants : Delphine Talbotdirection artistique et scientifique Oriane Deshoulièresdesigner plasticienne

Public : Tout public

KatchaKatcha a reçu en 2013 la bourse et le label «Toulous’Up» pour les initiatives artistiques inno-vantes

KatchaKatchaExpression utilisée au Japon pour définir le bruit fait par l’entrecho-quement des couverts lors d’un repas.

KatchaKatcha est un projet de design culinaire qui s’ap-puie sur les pratiques populaires des participants, quel que soit leur âge ou leur origine. Au terme d’un processuscréatif collaboratif conduit par une enseignante-chercheurde l’université de Toulouse-Le Mirail et une jeune designer,il aboutit à la création d’une œuvre contemporaine de design culinaire performée. Ce faisant, il fait dialoguer création artistique et savoirs populaires, tout en valorisant les pratiques culturelles et territoriales des participants. KatchaKatcha se déroule en quatre temps :- une phase de récolte d’informations sur les pratiques culinaires des participants (recettes, gestes, ustensiles, etc.) via des ateliers de cuisine.- une phase de conception de l’oeuvre culinaire designée et de la scénographie de la performance finale.- une phase de création collective de l’oeuvre avec les par-ticipants au projet.- une dégustation / performance ouvert à tous les publics.

Présentation synthétique du projet

Le PRojeT

KatchaKatcha est une création de design culinaire basée sur une collaboration entre une designer spécialisée dansce champ nouveau et un groupe restreint de participants.Il se situe au point de rencontre des savoir-faire des parti-cipants et des acteurs universitaires. L’objectif est de faireconverger ces savoirs dans une oeuvre résultant d’un pro-cessus de création collaboratif.Il s’appuie sur un partenariat resserré entre les interve-nants et une structure utilisant ou souhaitant utiliser la cuisine comme outil pour créer du lien à l’échelle d’un ter-ritoire, notamment dans un contexte interculturel.Ce travail sera valorisé, dans un premier temps, par l’orga-nisation de dégustations - performance ouverte au grand public. Une façon de conforter les liens établis en créant des moments de rencontre.

PRoLongeMenTs

Au delà de la performance artistique collaborative visée par le projet, KatchaKatcha peut être intégré au projet pédagogique de la structure dans une perspective d’inser-tion ou de formation professionnelle (Centre Social, lycéehôtelier, etc.). La sensibilisation au design culinaire et l’en-semble des savoirs et pratiques acquis par les participants tout au long du projet peuvent être valorisés dans le cadre de vente de prestations catering ou de buffets pour des manifestations culturelles.

PoUR en sAVoIR PLUs…

5

Le design culinaire en question

InTeRdIsCIPLInARITé PoUR Une PRATIQUe InnoVAnTe

Le design culinaire porte un regard original sur l’alimen-tation et sur la façon de se nourrir. Il explore, expérimente et donne forme à une compréhension de l’aliment dans sa polysensorialité. Le designer culinaire recherche de nou-velles sensations culinaires et invente à chaque nouvelle expérience une formulation qui viendra dire l’aliment dans sa complexité signifiante et/ou matérielle.Opérant traditionnellement en collaboration étroite avec un cuisinier qui accompagne la transformation de l’ali-ment dans sa relation au goût, le designer culinaire explore la disposition du plat, la forme du contenant, les odeurs, les couleurs, les textures des aliments, les rituels instau-rés, les gestes suscités voire provoqués, etc. L’extrait d’un entretien réalisé avec Marc Brétillot, designer culinaire et professeur à l’Ecole Supérieure d’Art et de Design de Reims (voir en annexe), témoigne des enjeux liés à la fois au consommateur - lui redonner sa part d’action dans son mode de consommation, créer des dispositifs qui éveillent sa curiosité et son envie de re-jouer voire de déjouer les règles de la pratique alimentaire - et à l’interdisciplinarité nécessaire aux métiers de la création.Il y a cependant autant de démarches de création en design culinaire qu’il y a de praticiens. L’exemple de deux desi-gners culinaires choisis pour leur démarche radicalement différente en témoignent : Stéphane Bureaux emprunte le regard du designer d’objet, avec une application toute par-ticulière à traduire l’éloquence du sens par le choix d’une forme qui s’en fera synthèse ; Delphine Huguet s’engage sur l’instauration artistique, comme une plasticienne, elle explore sans relâche (sans oublier la notion de jeu) et n’hé-site pas à faire de l’expérimentation même l’événement culinaire offert au public.Le design culinaire, c’est poser un regard de designer sur la nourriture, qui devient un matériau premier pour la conception, que l’on peut modeler, mettre en scène, auquel on donne du sens. L’aliment devient sensible, parfois affectif, régressif, voire transgressif. Le travail de designer engage régulièrement une collaboration avec les métiers de bouche : artisanat, industrie agro-alimentaire et évène-mentiel.Pour KatchaKatcha, on tendra davantage vers la posture de Delphine Huguet, la démarche artistique d’une plas-ticienne du culinaire ayant plus à voir avec l’invention des femmes en cuisine, que vers la pensée de Stéphane Bureaux, plus adaptée à l’industrie agro-alimentaire.

desIgn CULInAIRe eT AnTHRoPoLogIe

Le design culinaire est une pratique qui ne peut se faire sans la compréhension des usages liés à l’alimentation. Le terrain peut être du côté de l’industrie agro-alimentaire, de la cuisine étoilée ou de la tambouille qu’on fait chez soi, il reste un terrain à envisager sous toutes ses coutures.L’aliment, que l’on ingère en collectivité, en famille ou en solo, ne se raconte pas de la même manière selon le rituel qu’il convoque. Pour le designer, l’aliment est un matériau pour sa création, il est pensé, au-delà de ses caractéris-tiques sensorielles, dans son attribut social : quel est l’hu-main qui le dévore, le goûte, s’en délecte... ?L’exemple de Diane Bisson (voir en annexe), à la fois cher-cheur et designer du culinaire, nous apprend comment l’anthropologie est complémentaire d’une démarche créa-trice globale. Il n’est pas envisageable de concevoir un objet culinaire sans avoir auparavant intégré le contexte de sa monstration et la manière dont on souhaite qu’il soit consommé.Le terrain de KatchaKatcha, c’est un territoire où les habi-tants cuisinent ensemble pour le plaisir du partage. Au plus près de ce terrain, c’est l’ethnographie qui permet de compléter le travail de conception. Les matériaux de la création sont les aliments que les participants utilisent dans leur quotidien, le métissage de leurs plats, l’ambiance chromatique, olfactive et sonore qui habite leur cuisine collective, les gestes qui font leur repas, les noms com-muns qu’elles donnent à leurs mets, les surnoms singu-liers qu’elles se donnent entre elles...C’est le processus de création de leur cuisine qui sera observé dans un premier temps : systèmes de notations adaptés (croquis, couleurs, échantillons) et traces vidéo-graphiques viendront servir de base à la conception.

9    Ateliers de Gastro-Nutrition Moléculaire & Lycée Jean-Baptiste Decrétot (Louviers) : Planches expérimentales (huiles et épices)

6

L’instauration de l’oeuvre performative basée sur la cuisine collaborative entre le designer culinaire et les participants aux ateliers fera écho aux sons et couleurs répertoriés.Le processus de conception pour le designer culinaire se fera en amont de la performance, en atelier/cuisine, pour dessiner et commencer à envisager des propositions.Le jour de la performance culinaire (suivie d’une dégusta-tion), le designer travaillera avec quelques uns des partici-pants pour créer l’objet culinaire à déguster avec le public.On peut imaginer une formule vivante et hybride entre l’atelier et la salle de restauration. L’exemple de The Farm Project est intéressant pour témoigner de cette idée.Dans The Farm Project, l’objectif est la cuisine privée comme scène de la vie. The Farm Project met en scène la cuisine comme puzzle d’objets très hétérogènes, une espèce d’ac-cumulation sauvage qui tolère aussi le chaos etle hasard.

9    Mike Meiré, The Farm Project, Milan, 2006-09

LA CUIsIne, LAngAge de MédIATIon

Ce projet de design culinaire peut accompagner une dyna-mique urbaine plus vaste, lorsque KatchaKatcha est porté par un centre d’art contemporain ou précède son émer-gence sur le territoire, en artenariat avec une structure sociale ou socio-culturelle pour l’organisation des échanges avec les participants (association de femmes du quartier, centre social, etc.) L’implication d’habitants du quartier dans la réalisation d’une oeuvre performative permet d’en-gager un travail de médiation de proximité sur le design et l’art contemporain. Plus largement, le projet valorise la diversité du territoire et renforce son attractivité.Cette diversité s’incarne dans les savoir-faire portés par les habitants, ainsi que dans les boutiques et marchés où ceux-ci s’approvisionnent en produits spécifiques.Le projet KatchaKatcha est basé sur la complémentarité des langages qui imprègnent les territoires et les cultures.Or la culture culinaire est très prégnante dans les quar-tiers populaires, s’y enracinant profondément. Elle répond d’abord à une préoccupation quotidienne, habituelle, et

donc partagée par le plus grand nombre. Elle est également un trait d’union interculturel et intergénérationnel.La création de l’artiste magnifie la diversité culturelle qui fait la richesse de ces quartiers, en s’inspirant de gestes, de techniques, de modes de préparation des ingrédients...Ceux-ci peuvent différer grandement selon les cultures, ou au contraire se ressembler. On pense au travail de la semoule en Afrique du Nord, ou au riz, présent en Asie comme en Afrique ; on pense aux façons de consommer, à la main, avec des baguettes, en trempant le doigt... Autant de pistes à explorer pour l’artiste, qui sont en même temps des occasions de partage et de dialogue entre les commu-nautés.Ces savoirs culinaires sont le plus souvent portés par des femmes. Le projet Katcha Katcha leur donne ainsi une occa-sion de les valoriser et d’en tirer une plus grande reconnais-sance sociale. En faisant partie intégrante d’une création de design culinaire, ces femmes contribueront à une forme de diffusion autonome de la culture du design au sein de leurs familles, de leur cercle d’amis, etc.

MIse en RéseAU eT PéRennIsATIon dU PRojeT

En ce sens, ce projet complète un travail déjà engagé sur leterrain par les structures partenaires autour de la cuisine.Il s’agit d’une pratique universelle qui permet de toucherun public féminin d’habitude en retrait de l’espace public.Par la convivialité qu’elle suppose, la cuisine est un outilqui permet de mobiliser de larges pans de la population àtravers des repas de quartier, des ateliers participatifs, desdégustations, etc. Elle constitue de ce fait un vrai outil dedéveloppement culturel.

7

KATCHAKATCHA, ReToUR d’eXPéRIenCe

De janvier à juin 2014, le projet KatchaKatcha se déroule dans le quartier de la Reynerie, à Toulouse, dans le cadre d’un partenariat avec le Centre d’Animation et le Centre Social. Dans ce quartier populaire, la cuisine est un vec-teur important du lien social, mais aussi un moyen de faire reconnaître la diversité culturelle locale.Les ateliers de cuisine organisés par le Centre Social, suivis et documentés dans un premier temps par Oriane Deshou-lières, ont permis de tisser des liens de humains forts. Un processus de médiation réciproque s’est mis en place : d’un côté, les participantes aux ateliers transmettent leurs savoirs, leurs pratiques et leur connaissance du territoire (commerces, marchés, …), de l’autre, la designeuse s’appuie sur le design culinaire pour amener ces femmes à porter un autre regard sur leurs traditions.Ces échanges ont permis aux participantes de s’approprier progressivement le projet et de s’impliquer sur la durée. Elles se sont ainsi rendues fin mars 2014 à une perfor-mance de design culinaire par Delphine Huguet program-mée par Delphine Talbot pour la seconde édition de la Bien-nale Passage(s) «Design, Arts & Transmission» à Toulouse. Cette démarche a permis aux femmes concernées d’être sensibilisées au design culinaire en terme de création.Cette démarche ouvre de nouvelles modalités de dialogue entre les habitants et les équipements culturels implantés dans le quartier, tels que la Maison de l’Image et l’Univer-sité de Toulouse 2. Depuis avril, le projet est entré dans une phase de conception, nourrie des gestes et saveurs transmis mais aussi de la pratique en commun, les femmes apportant leur appui technique et leur enthousiasme à la designeuse jusqu’à la performance prévue le 6 juin à l’Atelier B.Quant à la scénographie de l’événement, elle reprendra des éléments propres aux cultures métissées des femmes ren-contrées (gestuelles, modalités de présentation des plats, couleurs des supports, combinatoires d’éléments importés...).

9    Mike Meiré, The Farm Project, Milan, 2006-09

objectifs

Revendiquer le caractère collaboratif du processus de création ;

Intégrer des savoir-faire métissés, constitués de tradi-tions culinaires et de cuisine du quotidien, dans une créa-tion artistique pensée comme une performance ;

Croiser les disciplines en faisant travailler un designer culinaire, non pas avec un chef cuisinier, mais avec des per-sonnes qui cuisinent pour le plaisir, leur famille, leur quar-tier, et magnifier leurs pratiques et leurs aliments par une réflexion conceptuelle basée sur une compréhension du territoire (ici défini avant tout par les pratiques humaines qui s’y opèrent) ;

Mobiliser les concepts de l’ethno-poïétique, discipline qui associe la poïétique, philosophie et science de l’oeuvre en train de se faire, et l’ethnos ; considérant que l’objet spé-cifique de la poïétique n’est pas l’artiste, mais le rapport dynamique qui l’unit à son œuvre pendant qu’il est aux prises avec elle ;

Rechercher la mixité des publics grâce au caractère expérimental et novateur de la proposition, mais aussi grâce à son caractère convivial, voire familial du processus de création ;

Affirmer le rôle de la culture comme levier du développe-ment local, en faisant dialoguer les équipements culturels et les cultures populaires enracinées dans les territoires.

8

méthodologie et mise en œuvre du projet

MéTHodoLogIe

Pour KatchaKatcha, Delphine Talbot, propose, selon la méthode de l’ethno-poïétique, d’aller à la rencontre de per-sonnes participant à des ateliers de cuisine pour conver-ser, cuisiner et partager avec elles des temps dédiés au «faire ensemble». Conduire une conception impliquant des savoir-faire métissés et des pratiques locales. Etablir une méthode empruntant à l’ethnographie et à l’art des sys-tèmes de notations adaptés (croquis, relevés de couleurs, entretiens, enregistrement sonore et/ou vidéo discret...), pour mieux saisir l’atmosphère des cuisines partagées et associatives.

L’idée d’une création à partir des données collectées per-met d’amorcer une proposition attachée au lieu, sans pour autant évacuer l’aspect novateur du design culinaire. Ceci est notamment garanti par un temps de conception soli-taire. La mise en scène de la performance orchestrera les éléments relevés lors des rencontres sur site pour offrir aux publics une proposition qui dira le territoire sans chercher nécessairement à s’y adapter. La démarche scénographique emprunte aux méthodes de création inspirées de l’eth-no-poïétique, en considérant que les particularités locales relevées deviennent des matériaux pour la création. Oriane Deshoulières, s’attachera plus particulièrement aux techniques de cuisines évoquées, au travail de l’aliment, à leur classification, leur origine, à la spécificité de la prise de repas.

Le projet peut s’appuyer, dans la première phase, sur des ateliers de cuisine proposés par une structure partenaire (association, centre social, ...), ou à défaut, être organisés en amont, selon le principe des ateliers participatifs qu’or-ganise CRICAO (une recette familiale proposée par un cui-sinier non-professionnel, réalisée et dégustée en commun)

Le format du projet peut être adapté en fonction des contraintes et des besoins des structures souhaitant mettre en oeuvre le projet.

PHAses de CRéATIon / CALendRIeR

4 mois avant la performance : rencontre avec les partici-pants sur le lieux accueillant les ateliers- échanges autour de la cuisine - participation à un atelier de cuisine- choix d’un groupe de personnes partenaires principales du projet

2 mois avant la performance : travail en atelier à la concep-tion du projet - en fonction des rencontres et des matériaux collectés, Oriane Deshoulières engage le travail de création sous la forme d’une résidence de 2 semaines ; Delphine Talbot tra-vaille à la conception de la scénographie- des temps d’échanges et/ou d’expérimentation peuvent avoir lieu avec des participants sur les questions d’ordre culinaire (techniques, recettes, ingrédients...)

15 jours précédant la performance : Oriane Deshoulières et Delphine Talbot retrouvent les participants pour préparer concrètement la performance- une journée pour la transmission du projet et son orchestration - une journée pour préparer les fiches de suivi, organiser la logistique avec les partenaires référents- une journée pour acheter et collecter les ingrédients, les supports de cuisine et de dégustation, de préférence sur le territoire - une journée pour mettre en place la performance

Pour la performance, Oriane Deshoulières et Delphine Tal-bot s’entourent des personnes motivées et investies dans le projet et/ou de membres des associations partenaires.

9

Présentation des partenaires

oRIAne desHoULIeRes

Oriane Deshoulières est une designer plasticienne issue de la formation de l’IUP Image Couleur Design. Adepte du design global, elle intègre à son travail sur le design culi-naire des approches liées au design d’objet, à la scénogra-phie et au graphisme. En 2011, elle est lauréate du concours « La Mascotte de la Cuisine » pour le Vitacroq’, prix créé par le designer Curro Claret et organisé par le Centre d’art et de design La Cuisine. Elle a collaboré avec plusieurs agences à Toulouse et Paris, dont les designer Olivier Peyricot et la styliste culinaire Garlone Bardel. Depuis 2011, elle poursuit son exploration du design culinaire en proposant perfor-mances, cocktails, buffets et collaborations avec des arti-sans restaurateurs.9    www.oriane-deshoulieres.blogspot.com

deLPHIne TALBoT

Delphine Talbot est enseignant chercheur en arts plastiques, arts appliqués à l’Université de Toulouse 2. Ses domaines de recherche concernent principalement les pratiques tinc-toriales en relation à des territoires (travail de traduction, systèmes de notation et expérimentation) et les méthodo-logies de conception exploratoires en création recherche, avec comme objet d’étude principal la couleur. Sa démarche propose de construire une ethno-poïétique, questionnant notamment la complémentarité opératoire entre la poïé-tique et l’ethnographie. La première est considérée comme science et philosophie de l’instauration créatrice, attentive au caractère dynamique unissant l’homo faber à sa mise en œuvre. La seconde, complémentaire, s’attache autant à l’en-quêteur, lorsqu’il est aux prises avec le terrain, qu’aux sin-gularités de l’ethnos qu’il rencontre, motivé par le désir de comprendre une diversité en constante transformation et faite de divergences. En filigrane de ses études, une pensée de la relation s’instaure.Engagée dans une posture interculturelle, elle se rend au Japon, au Mali, en Inde, en Tunisie... où elle étudie et enseigne des techniques tinctoriales singulières. Ses inves-tigations témoignent de son engagement : promouvoir des techniques de coloration naturelles et écologiques, et favo-riser les singularités culturelles et individuelles, pour une survivance de la diversité.En tant qu’artiste Delphine Talbot expose régulièrement. Ses installations, composées le plus souvent de sculptures textiles, photographies, végétaux, minéraux, cheveux... ont été montrées dans différentes galeries d’art au Japon. Son travail, qui investit particulièrement la notion de patri-moine chromatique, procède régulièrement d’enquêtes de terrain pour nourrir son processus de conception. Sa créa-tion opère des mises en relation de champs symboliques, de croyances, de traditions orales singulières, de tech-

niques locales... Le matériau, souvent brut ou teint avec des matières vivantes, est au centre de ses explorations et est mis à l’honneur dans ses installations. 9    https://myspace.com/delphine_talbot

CRICAo

CRICAO est une association qui promeut le croisement des cultures et des esthétiques en produisant et diffusant des artistes dont les créations sont le fruit de rencontres fécondes et innovantes entre des cultures d’origines diffé-rentes, en développant une action culturelle basée sur la transmission des cultures du monde dans les milieux spé-cialisés et sur des territoires différents, et en organisant des événements où le territoire est le support de rencontre entre les lieux, les habitants et les esthétiques.A travers le projet KatchaKatcha, CRICAO souhaite conti-nuer son travail sur les territoires initié il y a plusieurs années et particulièrement concrétisée en 2013 avec l’ob-tention d’une aide européenne pour son projet de dévelop-pement culturel local dans le quartier toulousain de St-Cy-prien. KatchaKatcha fait donc converger ce travail de réseau tout en sollicitant les relations entretenues avec le monde uni-versitaire. Delphine Talbot, chercheur et co-responsable de la formation Couleur Image Design de l’Université de Tou-louse 2 le Mirail, intervient régulièrement dans des ateliers de CRICAO.Enfin, plus récemment, CRICAO est apparu comme moteur dans les réflexions sur les cultures du monde en co-organi-sant des ateliers rassemblant des acteurs régionaux et des élus locaux et en s’inscrivant dans une dynamique natio-nale via notamment le réseau Zone Franche. 9    www.cricao.org

9    Préparation culinaire dans les caissons basse fréquences, © Delphine Huguet, 2012

10

Association CRICAo

Stéphane [email protected]

05 61 54 30 4706 88 69 38 28www.cricao.org

17 pl. intérieure st-Cyprien

31300 toulouse