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1 Projet d’Etudes Entrants 2013 Projet d’études N° 95 Noms des élèves : SABALETTE Albane DULAC Florent FLEURY Valentin DARAGON Quentin GUILLARD Fabien Commanditaire : Chaire Eco-Emballages Tuteur(s) scientifique(s) : GIRAUD-MAINAND Catherine SALVIA Michelle DESSOMBZ Olivier Conseiller en communication : RUGGERI Delphine Conseiller en gestion de projet : ARDABILIAN Mohsen Date du rapport : 06/06/2014 PE 95 - « Un sommet 100% propre »

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Projet d’Etudes Entrants 2013

Projet d’études N° 95

Noms des élèves : SABALETTE Albane DULAC Florent FLEURY Valentin DARAGON Quentin GUILLARD Fabien

Commanditaire : Chaire Eco-Emballages Tuteur(s) scientifique(s) : GIRAUD-MAINAND Catherine SALVIA Michelle DESSOMBZ Olivier

Conseiller en communication : RUGGERI Delphine

Conseiller en gestion de projet : ARDABILIAN Mohsen

Date du rapport : 06/06/2014

PE 95 -

« Un sommet 100% propre »

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Résumé

Ce rapport présente notre travail de recherche, de réflexion et d’innovation sur les solutions actuellement proposées pour améliorer la gestion des déchets en montagne mais également à propos de nouvelles solutions pouvant palier à d’actuels défauts. Deux axes y sont développés afin de répondre à une seule et même problématique : celle de diminuer la quantité de déchets retrouvés en montagne. La sensibilisation est actuellement utilisée mais ne suffit pas en elle-même à diminuer drastiquement le nombre de déchets retrouvés c’est pourquoi un format innovant basé sur une « randonnée sensibilisation » a été mis en place. Afin de compléter cette sensibilisation, améliorer la gestion des déchets est indispensable pour diminuer d’une part le nombre de déchets retrouvés en montagne et d’autre part pour protéger l’environnement. Les solutions actuellement proposées ne suivent pas cette seconde ligne en utilisant par exemple l’incinération. Deux solutions innovantes seront donc également proposées : un compacteur manuel pour les refuges et une poubelle des montagnes hors refuge.

Remerciements

L’ensemble des étudiants ayant participé à ce projet remercie toute l’équipe pédagogique, que ce soit nos tuteurs scientifiques pour leur aide précieuse en moment de doute mais aussi nos chargés de TD d’expression et de gestion de projet pour l’apprentissage que nous tirons de cette expérience. Nous remercions également tous les acteurs de la montagne qui ont en masse répondus à nos questions, que ce soit les étudiants montagnards, les gérants de refuges ou encore l’ensemble des associations en lien avec le milieu montagnard (SNGM, Mountain-Wilderness, CAF, etc.).

Enfin nous remercions la Chaire Eco-Emballage pour avoir monté ce projet qui nous a suivi durant 10 mois et que l’on suivra encore dans les années futures.

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Sommaire

Résumé ……………………………………………………………….…………………………………………………………..2 Remerciements ………………………………………………………….………………………………..………………2 Sommaire ……………………………………………………………….…………………………………..………………….3 Table des figures ………………………………………………………………….………………………………….….4 Introduction ……………………………………………………………………………….…………………………….……5

I. Gestion des déchets en altitude ………………………………..………………….....6 a. Etat de l’art …………………………………………………………………………………………………..6 b. Solution hors refuge – Un compacteur manuel ………………….……..12 c. Solution en refuge – Une poubelle des montagnes …………….…..16

II. Sensibilisation aux déchets en altitude …………………………………...….19

a. Etat de l’art ………………………………………………………………………………………………...19 b. Randonnée sensibilisation …………………………………………………………………..25

Conclusion …………………………………………………………………………………….……………………………..27 Bibliographie ……………………………………………………………………………………………………………….28 Appendice ……………………………………………………………………………………….……….…………………..29 Annexes ……………………………………………………………………………………………………………………..….31

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Table des figures :

1- Recyclabilité des déchets retrouvés en montagne …………………………………………….…………………6 2- Origine des déchets retrouvés en montagne ……………………………………………………………..………….7 3- Types de déchets retrouvés en refuge ……………………………………………………………..……………………..8 4- Classification des refuges alpins (accès, capacité) ………………………………..…………………………….10

5- Intérêt d’un compacteur pour 50 refuges alpins …………………………………………………………………11 6- Press-Tainer Mini (compacteur) ………………………………………………………………..…………………………….13

7- Courbe de compression, bouteille 1,5L ………………………………………………….……………………………..14 8- Compression de différents objets …………………………………………….…………….……………………………….15 9- Taux de compression pour différents objets ……………………………………………..…………………………15 10- Poubelle des montagnes …………………………………………………………………………………..……………………….18

11- Panneaux de sensibilisation………………………………………………………………………………………….…………...20 12- La montagne est elle sujette à des problèmes environnementaux ? …………….………….…..21 13- Propreté de l’environnement montagneux ………………………………………………………………...…….. 22 14- Dépose de déchets en refuge …………………………………………………………………………………..………………22

15- Principaux problèmes d’un refuge de haute montagne …………………………….……………………..23 16- Gestion des déchets par un refuge………………………………………………………………………………………….24 17- Diagramme Gantt .............................................................................................................................29 18- Diagramme Pert ……………………………………………………………………………………………………………………..……30 19- Press-Tainer description….………………………………………………………………………………………………………….33 20- Machine de traction/compression ………………………………………………………………………………………….34 21- Efforts de compression ……………………………………………………………………………………………………………..35

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Introduction :

La montagne est un milieu plus que sensible qu’il convient de protéger. Les conditions météorologiques et les infrastructures présentes en altitude ne permettent pas une gestion des déchets identique à celle effectuée en ville. Chaque année plus de 65 tonnes de déchets sont ramassées en montagne par des bénévoles, que ce soit sur les pistes de ski ou sur les chemins de randonnée ce qui laisse penser que la gestion des déchets actuellement effectuée n’est pas efficace, bien que ce chiffre soit en baisse. C’est la raison pour laquelle la chaire Eco-Emballages propose le Projet d’Etude n°95 intitulé « Un sommet 100% propre ». En effet ce projet consiste à adapter les solutions urbaines actuellement proposées au milieu montagnard et à trouver de nouvelles solutions qui soient les plus efficaces possibles. 5 étudiants de l’école Centrale de Lyon ont donc travaillé de façon hebdomadaire et ce pendant 10 mois afin de fournir des solutions pouvant véritablement améliorer la gestion des déchets, solutions approuvées par certains acteurs de la montagne tels que les gérants de refuge.

L’objectif principal de ce projet d’étude est de mettre en place une gestion des déchets simple et efficace en altitude afin de diminuer le nombre de déchets retrouvés dans nos montagnes. Certes un sommet 100% propre semble utopique, cependant il semble raisonnable d’imaginer qu’il soit possible d’améliorer la gestion actuelle des déchets en montagne que ce soit en refuge ou hors-refuge.

Notre démarche s’est basée dans un premier temps sur un état de l’art de l’existant. Ensuite il nous a fallu situer les problèmes relatifs à la gestion des déchets avant de chercher à améliorer les solutions existantes et/ou à en proposer de nouvelles. Deux grands axes de travail seront donc présentés dans ce but. Le premier concerne des solutions de gestion de déchets innovantes à mettre en place en altitude, que ce soit dans les refuges ou à l’extérieur afin d’améliorer le système déjà existant. Le second concerne la sensibilisation à la gestion des déchets en milieu montagnard, sensibilisation sans laquelle les résultats sur la quantité de déchets retrouvés ne peuvent être grandement améliorés.

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1/ Gestion des déchets en altitude :

a) Etat de l’art : La haute montagne n’est pas un endroit propice à une gestion des déchets efficace

du fait des conditions climatiques, du manque d’infrastructure et du manque d’énergie électrique. En effet, le compostage des déchets fermentescibles n’est par exemple pas favorisé à cause des faibles températures, de la neige et du gel qui empêchent leur fermentation. Il en est de même pour l’enfouissement. D’autre part, l’incinération de n’importe quel type de déchet est strictement interdite en altitude selon la loi. Tout cela ne laisse que peu de solutions concernant la gestion des déchets malgré la bonne volonté des acteurs de la montagne. Afin de traiter au mieux le problème de gestion des déchets, il convient tout d’abord de s’informer sur le type et l’origine exacte des déchets retrouvés en montagne. Le bilan annuel des journées de ramassage organisées par l’association Mountain-Riders permet de se faire une idée du type de déchet retrouvé en montagne et de leurs proportions. (Figures 1 et 2)

Figure 1 : Répartition des déchets recyclables ou non récupérés en montagne (en France

et dans les Alpes) par Mountain-Riders en 2010 (sur 65 tonnes de déchets)

44%

56%

Répartition des déchets recyclables ou non retrouvés en montagne en 2010

Recyclables Non recyclables

7

Figure 2 : Origine (touristique ou professionnelle) des déchets ramassés en montagne (en

France et dans les Alpes) par Mountain-Riders en 2010 (sur 65 tonnes de déchets). Source [1].

Les déchets d’origine professionnelle retrouvés en montagne sont de deux types : les déchets créés par les organismes qui proposent des treks en milieu montagnard et les déchets créés par les refuges.

En ce qui concerne les treks organisés et encadrés par des professionnels [2], ils ne sont pas (ou très peu) générateurs de déchets car ces treks sont de plus en plus touristiques et non sportifs. Ainsi, les trekkeurs ne bivouaquent pas mais dorment en auberge non loin des villages où leurs affaires pour la nuit sont acheminées par 4x4, 4x4 qui récupère les déchets générés par les trekkeurs tout au long de la journée. De cette façon les trekkeurs d’aujourd’hui ne transportent sur leur dos que le matériel nécessaire du jour (eau, crème solaire, k-way, nourriture) soit un sac d’environ 30 à 40L. L’encadrant veille alors à ce que son groupe récupère les déchets produits par le pique-nique du midi et les ramène jusqu’à l’auberge.

Dans le cas d’un trek organisé un peu plus sportif avec bivouac, il est assez rare de ne croiser aucune route et donc de n’avoir aucune possibilité de déposer ses poubelles sur la durée totale du trek (5 à 7 jours). Dans le cas où il n’y a effectivement aucune route, le trekkeur doit emporter des affaires pour 7 jours et 6 nuits et les porter du premier jusqu’au dernier jour de marche (nourriture, eau, vêtements, etc.). Il n’est alors pas rare que les organisateurs mettent en place des mules afin de transporter les affaires des participants (une mule étant capable de porter jusqu’à 60kg).

Au final, on peut remarquer que les organismes professionnels qui organisent des treks effectuent de nombreux efforts afin de ne laisser aucun déchet après leur passage. Seule exception, le cas des treks où les mules ne peuvent accéder (alpinisme par exemple) et au dessus d’une altitude de 8000m. Walter Bonatti, alpiniste italien abandonné par ses compagnons de cordée dans l’ascension du K2 en 1954 à laquelle il survécu, affirmait en effet qu’à cette altitude il n’y a plus aucune morale car votre vie est en jeu. Le choix de se

62%

38%

Origine des déchets retrouvés en montagne en 2010

Touristique Professionnelle

8

débarrasser de ses déchets est alors assez rapide. Cependant, cette catégorie de treks ne représente qu’un tout petit pourcentage des treks organisés et n’est donc pas la cause principale des déchets d’origine professionnelle retrouvés en montagne.

Par conséquent, la cause majeure des déchets d’origine professionnelle retrouvés en montagne est la production des déchets par les refuges d’altitude.

Une étude des différents types de déchets retrouvés en refuge (figure 3), et donc susceptibles d’être retrouvés en montagne, permet de se rendre compte que le principal problème des gérants de refuge est lié aux déchets non recyclables que sont les plastiques formés à base de polymères thermodurcissables.

Figure 3 : Types de déchets retrouvés dans les refuges des Hautes-Pyrénées en 2000. Source [3]

Afin de confirmer cette étude réalisée en 2000 dans les refuges pyrénéens [3], et afin de connaître plus en détails les problèmes liés à la gestion des déchets en refuge, une base de données détaillée des refuges alpins (France, Italie, Suisse) a été construite [4]. Cette base de données référence les 505 refuges alpins actuellement gardés. Elle prend en compte le massif dans lequel se situe le refuge, la durée et la difficulté d’accès au refuge, l’altitude du refuge et sa capacité d’accueil. Cette base de données permet de créer des catégories de refuges en fonction de ces différents critères. En effet, si l’on prend comme critère la durée

53%

15%

2%

7%

14%

9%

Répartion des types de déchets retrouvés en refuge

Fermentescibles Métaux Plastiques, composites

Papiers, cartons Partie non recyclable Verre

9

nécessaire pour accéder au refuge depuis la route la plus proche, il est assez intuitif d’imaginer que la gestion des déchets réalisée par un refuge ayant un accès routier à proximité n’est pas la même qu’un refuge complètement isolé ayant comme seule solution d’approvisionnement l’hélicoptère. Il en est de même pour la capacité d’un refuge qui est étroitement liée au nombre de nuitées par année qu’il effectue et qui a un impact évident sur la quantité de déchets produits par le refuge. Par définition, la limite entre un refuge de taille moyenne et un grand refuge est donnée à 2000 nuitées par an ce qui correspond à une capacité d’environ 80 lits. Chaque repas servi produit une quantité de déchets d’un poids total de 0,480kg auquel s’ajoute les déchets des eaux usées ainsi que les piles, ampoules et autres matériels utilisés quotidiennement en refuge. Au total c’est donc plus d’une tonne de déchets qui sont produits pour un refuge réalisant 2000 nuitées à l’année. Dans le cas d’un refuge à proximité d’une route, cette tonne de déchets n’est pas problématique puisque les déchets sont acheminés par voie routière au centre de tri le plus proche au fur et à mesure de leur production. En revanche, elle le devient dans le cas où il n’y a pas d’accès routier à proximité puisqu’il s’agit de redescendre ces déchets par dos d’homme, d’âne ou par hélicoptère. Tout gérant de refuge redescend une partie des déchets peu encombrants produits par le refuge si la route est assez proche. Cependant, cette pratique n’est pas possible pour les refuges un peu plus isolés où seul l’hélicoptère permet d’approvisionner le refuge et de récupérer les déchets. Une étude détaillée (annexe 1) d’un hélicoptère permet de se rendre compte des problèmes liés à ce moyen de transport des déchets [10]. En effet, un hélicoptère consomme en moyenne 150kg de carburant par heure soit une quantité affolante de 460kg de C02 ce qui, à titre de comparaison correspond à un aller retour Paris-Stuttgart en voiture. Si l’on ramène cette émission de CO2 au kilomètre parcouru on obtient pour un hélicoptère une émission de 2,24kg de CO2 par kilomètre soit 8,3 fois plus que l’émission d’un avion et 5 fois plus que l’émission d’une voiture. Il convient donc de minimiser les rotations d’hélicoptère au cours d’une saison afin de minimiser l’émission de dioxyde de carbone. D’autre part, le transport de marchandises par hélicoptère se fait grâce à un grand sac accroché sous l’hélicoptère. Ce sac permet de transporter entre 700 et 800kg de marchandises ce qui permet un acheminement et une récupération efficace des déchets malgré l’importante émission de C02. En revanche, pour des raisons de sécurité de vol, ce sac doit toujours être ou plein, ou vide afin d’éviter que le sac, balancé par le vent, perturbe la trajectoire de l’hélicoptère. C’est la raison pour laquelle la plupart des refuges réalisant moins de 2000 nuitées à l’année, et donc produisant au maximum une tonne de déchets par an, effectuent uniquement une à deux descentes de déchets par année. Il existe alors un problème lié au stockage des déchets afin de minimiser les rotations d’hélicoptère. Afin de vérifier la justesse de ces résultats, 50 gérants de refuges de différents types (durée d’accès, capacité) ont été contacté. Ces appels ont permis de confirmer que le problème de stockage des déchets est un problème récurant pour les refuges isolés d’une capacité inférieure à 80 lits. Or ces refuges représentent une quantité non négligeable des refuges alpins, comme le prouve la figure 4.

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Figure 4 : Répartition de l’ensemble des refuges alpins gardés selon l’accès et la capacité

Les refuges sélectionnés pour les appels ne sont pas représentatifs de l’ensemble des refuges puisque nous avons privilégié les refuges les plus susceptibles d’avoir des problèmes de stockage, par exemple aucun des refuges ayant un accès routier n’a été contacté. Une série de questions concernant les principaux problèmes de gestion des déchets en refuge a été posée aux gérants à propos de l’utilisation d’un incinérateur, de l’utilité d’un compacteur, du tri des déchets, de la descente des déchets, etc. Les résultats concernant l’utilité du compacteur sont disponibles en figure 5. Ces résultats relativement inattendus permettent d’envisager une solution au problème de stockage des déchets. Ce sont donc les refuges d’une capacité inférieure à 80 lits et à plus de 2h de marche de la première route qui sont les plus susceptibles d’être intéressés par un compacteur (ce qui représente 34% des refuges contactés). D’autres refuges sont susceptibles d’être intéressés mais l’étude n’a pas été réalisée sur un nombre suffisant de refuges afin de conclure sur l’utilité d’un compacteur pour les refuges d’une capacité supérieure à 80 lits et à moins de 2h de marche de la première route. On peut néanmoins conclure que les refuges de trop grande taille tel que le refuge du Goûter (120 places), n’ont pas l’utilité d’un compacteur étant donné que l’ensemble des déchets hebdomadaires produits est redescendu par hélicoptère deux fois par semaine, hélicoptère qui effectue 4 à 5 approvisionnement par semaine et 2 descentes. Il n’y a donc pas de problème de stockage des déchets dans ce type de refuges. Dans les refuges de plus petite taille et à moins de 2h de marche de la première route, 93,3% des gérants de refuges redescendent chaque jour leurs déchets à pied, à dos d’homme ou à l’aide de mules. Et même si la solution de descendre les déchets à pied n’enchante pas les gardiens de refuges, ils préfèrent cela au fait de payer un compacteur (prix de l’ordre de 1500€).

39,2%

18,8%

7,1%

34,9%

acces routier

durée de marche >2h / capacité <80

durée de marche >2h / capacité >80

durée de marche <2h

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Figure 5 : Principales réponses des refuges alpins contactés à propos de l’utilité d’un

compacteur (statistiques sur 50 refuges)

Finalement, une solution de compacteur s’adaptant aux besoins des refuges d’une capacité inférieure à 80 places et à plus de 2h de marche de la première route, c’est-à-dire les plus susceptibles d’être intéressés, a été développée et est présentée en partie 1.b. Autre résultat pour le moins étonnant : 90% des refuges contactés admettent utiliser l’incinération malgré l’interdiction de ce type de gestion des déchets. Il s’agit principalement de l’incinération de cartons effectuée dans de gros bidons métalliques ce qui génère de grandes quantité de C02.

En ce qui concerne les déchets d’origine touristiques retrouvés en montagne, ils sont

principalement dus aux skieurs et randonneurs du dimanche. Par la suite, les solutions proposées n’affecteront que les randonneurs, bien qu’elles puissent être transposées aux skieurs.

Peu de solutions sont actuellement proposées mise à part la sensibilisation afin de minimiser les déchets d’origine touristique que l’on retrouve en montagne. Une idée basée sur une solution de poubelle hors refuge sera néanmoins proposée dans la partie 1.c.

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b) Solution en refuge - un compacteur manuel :

Pourquoi ?

Suite aux retours des gérants de refuges sur la gestion des déchets en haute montagne, le problème récurrent est le manque de place pour stocker les déchets accumulés. Comment trouver un remède à cela ?

Il y a alors deux possibilités : soit les gérants de refuge se voient obligés d’agrandir leur structure afin de stocker davantage de déchets, soit ils réduisent la place occupés par les déchets. La première solution n’est pas envisageable pour plusieurs raisons :

- auraient-ils le droit de construire ? - auraient-ils les moyens financiers de construire ? - auraient-ils la place de construire ?

Cependant, la seconde solution semble tout à fait envisageable, en effet le volume occupé par les déchets peut être grandement réduit afin de libérer de la place dans le refuge et ceci à l’aide d’un compacteur.

Cahier des charges :

Intégration a un environnement : Le compacteur doit s'intégrer dans un environnement montagneux et plus

particulièrement dans celui d'un refuge de haute montagne. Il ne doit consommer aucune énergie électrique et par conséquent être totalement manuel. De plus, à proximité de la cuisine du refuge, il doit respecter certaines normes d’hygiène comme :

- récupération des déchets compactés en dehors de la cuisine - fermeture du contenant - étanchéité - entretien facile

Dimensions :

Le premier souci des refuges de haute-montagne est la place. Il faut donc que le compacteur puisse s'intégrer à une pièce qui a déjà une logique d'aménagement spatial.

En outre, la taille des ballots de déchets compactés doit pouvoir être déplaçable par un homme, au moins sur une courte distance. Un ballot de 60cm x 20cm x 20cm conviendrait puisqu’il équivaut à :

- un poids en aluminium de 13kg - un poids en papier de 3kg

Respect du tri sélectif :

Un des objectifs de ce PE est la gestion des déchets, ce qui inclut bien évidemment le tri sélectif. Un compacteur idéal permettrait de compacter différents types de déchets séparément, comme notamment l’acier et le carton qui sont recyclables et ne devraient donc pas être mélangés dans un même ballot. Le mécanisme du compacteur doit donc permettre de développer une gamme d’efforts de compression correspondant à tous les déchets rencontrés en refuge (acier, carton/papier et plastique).

Coût :

Peu onéreux : Prix €

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Force à développer : Afin de compacter chacun des types de déchets le compacteur doit développer une

force d’environ 10000N.

Le Press Tainer :

Il existe déjà un modèle de compacteur [7] qui pourrait convenir bien que les balles soient un peu trop volumineuses, le « Press Tainer Mini ». Il fait 54 x 67 x 114 cm et permet de faire des balles de 50 x 50 x 70 cm. Il s’agit d’un compacteur destiné aux plastiques et il est entièrement manuel puisqu’il ne nécessite aucune énergie électrique.

Figure 6 : Photo du Press Tainer Mini. Source [7]

Les détails de fonctionnement d’un compacteur équivalent ayant des dimensions un

peu plus grandes sont donnés en annexe 2. Efforts et taux de compression :

Afin d’élaborer un compacteur capable de compresser des matériaux de nature différente, il est nécessaire d’évaluer les efforts à fournir pour y arriver. Dans ce but des essais de compression ont été réalisés grâce à un instrument de mesure de compression de l’école (machine Instron) dont la description est disponible en annexe 3.

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Pour évaluer l’effort de compression à fournir pour compacter différents déchets, les essais ont été réalisés pour différents objets de formes et matériaux divers susceptibles de faire partie des déchets d’un refuge :

- une bouteille en plastique de 0,5L - une bouteille en plastique rigide de 0,5L (Perrier) - une bouteille en plastique de 1,5L - une canette de 33cl - une grosse boîte de conserve de 3L

Les courbes de traction pour chacun de ces objets sont disponibles en figure 7 et en annexe 4. Les résultats sont disponibles en figure 8 et 9.

Figure 7: Effort de compression en fonction de la déformation d’une bouteille de

1,5L

Pour tous les essais une montée brutale de l’effort est observable en début de compression, ce qui correspond à un effort minimum à fournir pour débuter la compression. Pour les 4 premiers essais, l’effort reste plus ou moins constant dans un second temps puis il augmente brutalement en fin de compression. Cependant, pour la boîte de conserve, il y a une forte augmentation de l’effort au début de la compression puis une augmentation plus ou moins linéaire jusqu’à la fin. Une gamme d’effort à exercer pour compacter ces différents objets est alors réalisable. Celle-ci est présentée en figure 8.

Essai Matériau Volume (L) Effort min

(N) Effort

moyen (N) Effort max

(N)

Bouteille de

Cristaline (0.5L)

PET 0,5 20 24 150

0

50

100

150

200

250

300

350

400

450

0 50 100 150 200 250 300

Effo

rt (N

)

Déformation (mm)

Bouteille de 1,5L

15

Bouteille de Perrier

(0.5L) PET 0,5 120 85 500

Bouteille de

Cristaline (1.5L)

PET 1,5 20 29 350

Canette Aluminium 0,33 330 151 1200

Conserve Acier 3 2600 4075 6000

Figure 8 : Tableau récapitulatif des efforts à fournir pour compresser les différents objets

L’effort minimum représente l’effort seuil à fournir pour que la compression puisse réellement débuter. L’effort moyen représente l’effort fourni sur la partie stable pour les 4 premiers essais, tandis que pour le dernier c’est l’effort moyen après la montée brutale. L’effort maximal est l’effort fourni en toute fin de compression afin de compacter l’objet un maximum. De plus, la mesure des volumes avant et après compression donne une estimation du taux de compression des déchets et donc du gain de place lié à la compression. Ceux-ci sont calculés de la manière suivante :

é

é

é é

é

Essai Matériau Volume initial (L)

Volume final (L)

Taux de compression

Gain de place (%)

Bouteille de

Cristaline PET 0,5 0,12 0,24 76

Bouteille de Perrier

PET 0,5 0,16 0,32 68

Bouteille de

Cristaline PET 1,5 0,32 0,21 79

Canette Aluminium 0,33 0,077 0,23 77

Conserve Acier 3 0,76 0,25 75

Figure 9: Tableau récapitulatif des taux de compression et du gain de place

Il est notable que quelque soit l’objet compacté, le taux de compression est de l’ordre de 0,25 et donc qu’il y a un gain de place d’environ 75 %. Bien évidemment les essais sont ici réalisés dans le cas optimal, c’est-à-dire que les déchets possèdent une orientation

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favorable à la compression. En réalité, un compacteur fournissant une force de pression supérieure à 6000N ne pourra compacter les déchets avec un facteur de compression de 0.25 mais plutôt de 1/3. Il est à noter que pour les bouteilles et la canette, l’effort moyen à fournir pour les compacter n’est pas très élevé et la compression pourrait se faire uniquement en les écrasant à l’aide du pied. Cependant, pour les compacter de façon optimale et obtenir un taux de compression de l’ordre de 0.33 ou moins (et donc un gain de place d’au moins 65% de la taille de l’objet initial), cela ne pourrait pas suffire. Pour ce qui est des conserves en acier, très utilisées par les gérants de refuge pour les repas, il n’est pas envisageable de les compacter avec la seule force de l’homme. Afin de compacter tout type de déchet, et ceci au maximum, un compacteur se révèle nécessaire, d’autant plus qu’un gain de place de 65% n’est pas négligeable pour un refuge ou l’espace de stockage dédié aux déchets est limité. Ce type de compacteur a été proposé à de nombreux gérants de refuge, solution prise avec entrain par un grand nombre d’entre eux, ce qui laisse un avenir prometteur à ce type de solution pour améliorer la gestion des déchets en refuge.

c) Solution hors refuge – une poubelle des montagnes

La totalité des déchets d’origine touristique retrouvés en montagne proviennent du randonneur ou du skieur qui se débarrasse délibérément de ces déchets en pleine nature (40,3 tonnes de déchets d’origine touristique retrouvés en 2010 en France). La sensibilisation n’étant pas assez efficace pour diminuer drastiquement la quantité de déchets retrouvés en montagne, il convient de mettre en place une solution afin de gérer l’ensemble de ces déchets d’origine touristique. La solution que nous développons dans cette sous-partie a été pensée pour les randonneurs en saison estivale mais pourrait tout à fait s’adapter aux skieurs en saison hivernale.

L’idée directrice est à la fois de soulager les trekkeurs autonomes (qui partent donc sans agence organisatrice) et la planète en installant des poubelles dans des endroits stratégiques. Par stratégique on entend des endroits où il n'y ait à la fois pas de refuges accessible par voie routière à moins de 2h de marche (car dans ce cas il est possible de laisser ses déchets) et à la fois qui soient suffisamment fréquentés (au carrefour des chemins de grande randonnée en France par exemple). La subtilité de ce système (qui jusqu'ici ne fait intervenir qu'une poubelle) est de faire contribuer les trekkeurs et les simples randonneurs. Les trekkeurs, lors de bivouac successifs, accumulent des déchets. La présence de ces poubelles leur permettrait de s'alléger en déposant leurs déchets dedans. Les simples randonneurs (i.e. ceux dont la durée de marche n’excède pas la journée) ramasseraient les déchets puis les redescendraient dans la vallée. Ainsi, cette solution permettrait de limiter au maximum la quantité de déchets déposée volontairement dans la nature par le trekkeur. En ce qui concerne le simple randonneur, il a été considéré que la sensibilisation suffit afin qu’il redescende par lui-même l’ensemble des déchets qu’il avait au départ. En effet, un effort journalier n’est pas le même qu’un effort répété sur toute la durée du trek (5 à 7 jours) et ne nécessite donc pas de diminuer le poids de son sac à dos au cours de la randonnée. Lors d’un

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trek en autonomie complète, bien que le poids du sac à dos diminue de jours en jours, la fatigue et l’altitude se fait ressentir. Alléger son sac de quelques kilos est alors un véritable soulagement pour le trekkeur. De plus, même si cette poubelle n’est pas pensée pour que le simple randonneur y dépose ses déchets, sa simple présence incite ce dernier, dans le cas où il n’a pas été suffisamment sensibilisé, à y déposer ses déchets.

Le point de vue adopté par la suite met en jeu une vision pessimiste de l'homme, à savoir que l'on considère un manque d'éthique assez marqué et une certaine cupidité. Au lieu de responsabiliser les gens et de les inciter à ramasser les déchets de manière bénévole, nous avons utilisé un moyen qui fonctionne malheureusement avec une efficacité terrible : l'argent. Grâce au système décrit ci-dessous le randonneur sera rémunéré au poids de déchets collectés et ramenés en mairie, mairie qui possède des balances et containers afin d’effectuer un tri sur les déchets redescendus.

Le trekkeur, lors de son arrivée sur le site du trek, loue une carte poinçonnée disponible en mairie qui lui permettra d'ouvrir l’ensemble des poubelles présentes dans la montagne ainsi que les poubelles présentes dans les refuges ayant un accès routier à proximité. Le prix sera fonction du nombre de personnes effectuant le trek et de la durée du trek. Une caution lui sera demandée et encaissée, caution qui lui sera restituée à la fin du trek lorsqu’il redonnera sa carte en mairie (qui peut être différente de la mairie de départ). L’ensemble des mairies alpines auraient donc à leur disposition des cartes poinçonnées à louer aux trekkeurs. Le randonneur quant à lui possède une carte poinçonnée différemment et également cautionnée qui lui permettra d'ouvrir les poubelles et uniquement de prendre les déchets sans en déposer. Pour cela la géométrie de la figure 10 a été développée. Il y a plusieurs avantages à créer une poubelle d’une telle géométrie. Tout d’abord, le système s’intègre parfaitement à l’environnement montagnard grâce aux pentes naturelles. Il n’y a donc pas de gêne visuelle à ce type d’installation. De plus, ce système à deux entrées permet au simple randonneur de n’avoir accès qu’à la partie inférieure à la poubelle et donc de ne pas pouvoir y déposer une grosse quantité de déchets devant les autres déchets qui lui font face. Ceci limite donc également l’emprunt d’une carte « simple randonneur » par un trekkeur qui ne veut pas payer pour déposer ses déchets. La carte « trekkeur » quant à elle ne permet l’accès qu’à la partie supérieure de la poubelle et ce en illimité. Enfin cette géométrie permet au déchet le plus ancien d’être récupéré le premier et ainsi évite les problèmes de fermentation des déchets, problèmes qui peuvent également être évités par un choix judicieux des matériaux pour cette poubelle. C’est le système FIFO (First In First Out). Cette solution pourrait être parfaitement adaptée aux treks organisés sans transport des sacs à dos pour lesquels le guide posséderait ce type de carte.

18

Figure 10 : Solution de poubelle en montagne à double entrée

Des questions se posent cependant sur la faisabilité de ce système. Tout d’abord, en

gardant cette vision noire de l’homme, le simple randonneur serait tenté de ramener ses propres déchets afin d’être récompensé pour des déchets qui lui appartenait originellement et non pour les déchets d’un trekkeur. Il est possible de résoudre ce problème en insérant des puces électroniques qui inscrivent directement la quantité de déchet effectivement déposée et effectivement ramassée par le trekkeur et le randonneur. On peut alors songer à un paiement en fonction du poids des déchets déposés. Malheureusement, les installations électroniques ne sont adaptées aux conditions hivernales en montagne (jusqu’à -20°C à 2000m d’altitude). Une autre possibilité serait des fournir un sac spécifique opaque anti-odeur à chaque fois que le trekkeur ouvre la poubelle. Les déchets sont alors déposés dans ce sac qui possèdent une fermeture à usage unique (qui ne peut donc être rouvert qu’en le déchirant). Ainsi les randonneurs ne présentant pas ce type de sac à la mairie, ou présentant un sac déchiré verraient leurs déchets refusés.

Deux cas de figure ont été envisagés selon le niveau économique du pays : Dans les pays riches, les gens étant moins sensibles à l'argument financier, notre

système pourrait entraîner la création d'emplois, une sorte « d'éboueurs des montagnes ». En effet les simples randonneurs ne sont pas prêts à redescendre les déchets d’autrui contre un avantage financier. Un sondage a été effectué sur 87 étudiants sportifs (montagnards, trekkeurs, skieurs) et il s’est avéré qu’uniquement 40% d’entre eux sont prêts à payer pour utiliser une telle poubelle. De plus, 98% des personnes ayant répondu positivement ne sont prêtes à payer qu’un maximum de 15€ pour déposer leurs déchets pendant 5 jours de trek. Ainsi, le gain d’argent n’est pas suffisant pour rémunérer des « éboueurs des montagnes ». Cette solution nécessite donc des subventions de la part des collectivités locales, subventions servant d’une part à mettre en place tout le dispositif et d’autre part à rémunérer les éboueurs. Il pourrait être envisageable que les « éboueurs des montagnes » soient exactement les mêmes personnes qui approvisionnent les refuges par hélicoptère et qui

19

redescendent la plupart du temps vide. Le conducteur de l’hélicoptère pourrait alors passer par l’ensemble des poubelles environnantes avant de redescendre. Cependant le problème est le même que pour les refuges : il ne faut pas que l’hélicoptère circule avec un big bag à moitié plein pour des conditions de vol plus sécuritaires.

Dans les pays pauvres, la collecte pourrait offrir une source de revenus non négligeable à des populations pauvres et isolées. Dans ce cas, les habitants seraient prêts à redescendre les déchets des trekkeurs, la plupart du temps venus de pays plus développés, en échange d’une rémunération. Il n’y aurait dans ce cas aucun problème lié aux « éboueurs des montagnes » comme dans les pays riches. L’inconvénient majeur de cette solution est que le trekkeur risque de déposer ses déchets juste à côté de la poubelle et non dans la poubelle afin de ne pas payer pour y déposer des déchets. Certes, les déchets sont collectés en un même point, ce qui est plus avantageux pour la montagne, mais personne ne voudra ramasser des déchets qui ne seront pas récompensés financièrement, déchets qui risquent de plus de s’envoler à cause du vent. Ce même problème s’aggrave quand on se situe dans les pays pauvres. Le risque, quand on a introduit de l’argent comme but dans notre système, est de faire perdre de vu aux gens que le but premier est bien de préserver l’environnement. Et dans les pays pauvres, les déchets laissés à côté de la poubelle ne seront pas ramassés puisqu’ils ne seront pas source de revenus pour les habitants locaux.

D’un point de vue plus philosophique, notre solution ne va pas dans le sens d’une élévation de la conscience de tout-un-chacun envers l’environnement puisqu’on fait le choix non pas de responsabiliser les personnes et de faire appel à leur sens moral mais bien de faire appel à leur attrait pour l’argent.

En conclusion, cette solution ne paraît pas réalisable car trop peu de gens seraient prêts à payer un prix fort pour déposer leurs déchets effectivement dans la poubelle. Une alternative serait de proposer une poubelle en libre accès mais il faudrait pour cela de nombreuses subventions qui ne sont pas à l’ordre du jour des collectivités locales.

2/ Sensibilisation aux déchets en altitude

a) Etat de l’art : Les solutions évoquées dans la partie précédente visent principalement à résoudre

des problèmes liés à la gestion des déchets une fois que ceux-ci sont produits. Cette partie présente un point de vue se basant sur la source même du problème c’est-à-dire la quantité de déchets produits. C’est ici que l’intérêt de la notion de sensibilisation prend tout son sens puisque en sensibilisant la population aux problèmes de gestion des déchets en montagne il semble possible d’intervenir sur cette quantité.

20

Etat de l’art auprès des organisations :

Il existe dans le milieu de la montagne de nombreuses associations œuvrant pour la protection environnemental du milieu montagnard, et c’est auprès d’interlocuteurs privilégiés appartenant à ces associations tels que le directeur de la commission Ethique et Environnement du Syndicat National des Guides de Montagne (SNGM) que les informations ont été renseignées. Ainsi, les organismes tels que le SNGM, le Club Alpin Français (CAF) ou encore l’Ecole

Nationale de Ski et d’Alpinisme de Chamonix (ENSA) ont rédigé des chartes

environnementales censées « développer durablement les pratiques de l’alpinisme dans le

respect du milieu montagnard » (annexe 5). Néanmoins ces chartes sont généralement peu

répandues et diffusées, en effet mis à part les guides de montagne peu de gens en

connaissent l’existence.

Par ailleurs, des associations telles que Mountain Widerness mènent de nombreuses

actions (régulièrement basées sur le volontariat) pour effectuer des missions de démontage

d’installations obsolètes ou de ramassage de déchets en haute et moyenne montagne, dont

les plus impressionnantes restent celles au sommet de grands 4000 comme le Mont Blanc.

Cependant, même si l’utilité de ces gestes se mesure très bien à la vue des quantités de

déchets descendus, ils ne peuvent être considérés comme des solutions sur le long terme.

Enfin, les municipalités participent également à cet effort. En effet ce sont les

premières à avoir mis en place des actions de sensibilisation telles que l’implantation de

panneaux de sensibilisation visant à responsabiliser les randonneurs comme peut le montrer

la figure 11.

Figure 11 : Exemples de panneaux de sensibilisation proposés par les municipalités

21

Etat de l’art auprès de personnes non sensibilisées au milieu montagnard :

Pour saisir au mieux l'état d'esprit de la population vis à vis de la problématique, un sondage sous forme d'interviews individuelles a été réalisé auprès de 88 personnes n’étant pas des spécialistes de la montagne mais étant déjà allées au moins une fois en montagne (la constitution exacte du public sondé est donnée en annexe 6). Le sondage se veut représentatif du randonneur occasionnel ou, au plus, du randonneur qui fréquente exceptionnellement les refuges. Le but a été de sonder le public sur :

Sa conscience des enjeux environnementaux en milieu montagneux

Sa vision des déchets en montagne

Sa connaissance des problématiques liées aux refuges Les points importants du sondage sont résumés par la suite à l’aide de différentes figures :

Figure 12 : Répartition des réponses à la question « La montagne est-elle sujette à des problèmes environnementaux ? » sur un échantillon de 88 personnes

Les résultats de la figure 11 montrent que les gens ont globalement conscience du

fait qu’il y a des problèmes liés aux déchets en montagne. Par ailleurs, une remarque intéressante est que dans certains cas, les personnes ayant répondu OUI ne savent pas citer quels seraient les problèmes environnementaux auxquels elles font allusion, ce qui peut venir discréditer quelque peu le chiffre de 81%.

1%

18%

81%

La montagne est-elle sujette à des problèmes environnementaux ?

Non Ne sais pas Oui

22

Figure 13 : Répartition des réponses à la question « Quelle note sur 5 donneriez-vous à la

propreté de l'environnement montagneux ? » sur un échantillon de 88 personnes

Il est remarquable que personne n’ait attribué la note de 1/5 ou de 2/5. De nombreuses personnes pensent aux mégots de cigarettes retrouvés sous les remontées mécaniques ou sur les chemins de randonnée. L'impression générale est celle d'une montagne propre avec parfois quelques exceptions dues à un mégot, un emballage plastique ou métallique.

Figure 14: Répartition des réponses à la question « Envisageriez-vous de demander à laisser

vos déchets en refuge après un pique-nique ? » sur un échantillon de 88 personnes

0% 0%

8%

73%

19%

Quelle note sur 5 donneriez-vous à la propreté de l'environnement montagneux ?

1 sur 5 2 sur 5 3 sur 5 4 sur 5 5 sur 5

56%

44%

Envisageriez-vous de demander à laisser vos déchets en refuge après un pique-nique ?

Non Oui

23

Cette question est très importante puisque le fait que près de la moitié des

personnes sondées soient prêtes à déposer leurs déchets dans un refuge montre que les problèmes posés par les déchets aux refuges restent méconnus.

Figure 15 : Répartition des réponses à la question « Quel est le principal problème d’un

refuge de haute montagne ? » sur un échantillon de 88 personnes

Même si la plupart des personnes interrogées n'a jamais fréquenté un refuge de haute montagne, le public est plutôt au fait des principales problématiques de gestion d'un refuge ; d'un moins il se les imagine bien. La question était ouverte, sans suggestion. Toutes les réponses -"Ne sais pas" exclue- sont cohérentes avec la réalité. Les personnes s'imaginent surtout un approvisionnement en denrées difficile et un rationnement de l'énergie (électricité et gaz) consommable.

En réalité tous ces problèmes sont liés, et plus ou moins hérités du manque de place mais les gens n'en sont pas forcément conscients. En effet, l'approvisionnement est compliqué car dépendant de trajets multiples entre le refuge et la vallée qui sont couteux (en temps et en argent). Leur multiplicité au cours de l'année est pesante sur la rentabilité du refuge mais nécessaire car le manque de place ne permet pas un unique approvisionnement en début de saison (il faut également des produits frais). De plus, les refuges de haute montagne ne sont bien entendu pas reliés au réseau EDF. L'énergie qu'ils consomment provient essentiellement du gaz et de panneaux solaires. Une fois encore le manque de place limite le nombre de ces panneaux solaires et le stockage d'une grande quantité de bombonnes de gaz.

0 5

10 15 20 25 30 35

Quel est le principal problème d'un refuge de haute montagne ?

24

Figure 16 : Répartition des réponses à la question « Que font les refuges de leurs déchets ? »

sur un échantillon de 88 personnes

Pour cette question, trois réponses étaient proposées :

ils les redescendent dans la vallée vers les déchèteries et les centres de tri

ils les brûlent au refuge

ils les recyclent au refuge Tout d’abord, très peu de personnes savent que beaucoup de déchets sont brûlés

dans des incinérateurs ou même à l’air libre à proximité des refuges (90% des refuges interrogés lors d’une autre étude utilisent l’incinération). Parmi celles informées du brulage des déchets dans les refuges, beaucoup pensaient que la chaleur dégagée par la combustion était utilisée pour produire de l'énergie (pour chauffer les douches par exemple). Ce n’est pas le cas.

Ce résultat vient renforcer l’idée que les personnes ont une vision largement erronée des problèmes liés à la gestion des déchets en refuge.

Les impressions globales concernant les résultats de cette étude sont que la population est consciente des problèmes liés aux déchets en montagnes, cependant cette population ne connaît pas les problèmes provoqués par les déchets en refuge. Cela prouve que la sensibilisation évoquée ci-dessus a un impact limité et que le message véhiculé ne concerne pas ou peu les refuges.

Depuis peu, les gardiens de refuge (au moins en France) suivent une formation avant

de se voir remettre la gestion d'un refuge. Cette formation, créée en 2004, est donnée par l'ISTHIA (Institut Supérieur du Tourisme, de l'Hôtellerie et de l'Alimentation) [8] à Toulouse et débouche sur un diplôme universitaire. Depuis 2004, 180 gardiens ont reçu cette formation. Elle est composée de 4 UE (Unité d'Enseignement) dont la suivante :

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Ils les descendent Ils les brulent Ils les recyclent

Que font les refuges de leurs déchets ?

25

UE1 / Connaissance du milieu montagnard - Relation avec les professionnels de la montagne et des services météo - Utilisation des cartes topographiques, surveillance de la zone du refuge, connaissance du terrain (histoire locale, géologie, analyse des risques….) - Analyser les risques inhérents au milieu - Gestion environnementale du refuge : développement durable

Sur la brochure détaillant la formation, il est écrit qu'un des objectifs de la formation est de donner aux gardiens de refuges les compétences pour "Gérer et maintenir la qualité environnementale du refuge et de son site". Les gérants de refuge ont donc une formation évoluant dans le sens de l’amélioration de la gérance des refuges. Cette gérance commence dès le choix des produits alimentaires qui seront consommés au refuge. Devant son carnet de commande, le gardien de refuge doit d’ores et déjà penser emballage, stockage et recyclage.

b) Randonnée sensibilisation :

Avec l’intention de mener une action de sensibilisation propre au projet, l’idée d’une conférence à l’école Centrale a été proposée, celle-ci se déroulerait sous la forme d’une table ronde réunissant des représentants des organismes mentionnés plus haut. Compte tenu des difficultés administratives pour mettre en place cette conférence l’idée n’a pu aboutir. Cependant, une autre idée fut alors avancée proposant l’organisation d’une randonnée de sensibilisation.

Le but de cette randonnée était communicatif, intérêt étant d’informer le public à propos des formes de pollution en montagne, de la gestion d'un refuge, et de ce qu’il est autorisé (ou non) de faire. En outre, beaucoup d'importance était attachée à la présence de futurs ingénieurs lors de cette randonnée puisque par cette porte ouverte sur toutes les problématiques d'aménagement du territoire de haute montagne, certaines personnes pourraient avoir envie de s’investir professionnellement dans ce domaine et apporter des innovations bénéfiques. Cette randonnée avait plusieurs objectifs :

réunir des personnes de tous horizons

leur donner des réflexes de ramassage des déchets sur le bord des chemins

les informer sur la gestion d'un refuge

les informer plus précisément sur la problématique des déchets en refuge à l'aide d'exemples parlant

Cette randonnée de sensibilisation s'est fortement appuyée sur le soutien du Club Montagne de l'Ecole Centrale de Lyon (CMECL) et de son événement organisé le week-end

26

des 24 et 25 mai 2014 à Ailefroide : la Cordée DIEM. En collaboration avec le CMECL, la randonnée de sensibilisation a donc été mise en place le dimanche 25 mai à Ailefroide avec tous les participants de la Cordée DIEM. La randonnée a donc réunit 26 personnes dont 23 étaient élèves-ingénieurs. Malgré le fait que le public n’ait pu être mixte, le nombre de participants et de futurs ingénieurs était relativement satisfaisant. L'itinéraire suivi, partant du pré de Madame Carle, a abouti au Refuge des Ecrins géré par Jocelyne et Jef Fouchard. Au départ de la randonnée l'objectif a clairement été expliqué aux participants : rejoindre un refuge pour s’entretenir avec son gérant de son métier. Par ailleurs, une action de ramassage de déchets a été menée sur le chemin accédant au refuge. A vrai dire peu de déchets ont été ramassés lors de la montée, ce qui tend à confirmer la relative propreté des chemins de randonnée en France et la note de 4/5 attribuée à la propreté de la montagne (voir figure 13). Seulement un bout de plastique et un paquet de mouchoirs vide ont été trouvés. Une fois dans le refuge, le gérant (prévenu de la visite une semaine auparavant) a fait visiter son établissement au groupe puis a engagé une discussion orientée sur le thème des déchets et de leur gestion dans le refuge. Ainsi, chaque repas génère environ 500g de déchets qu'il faut stocker pendant une semaine au moins voire plus. Pendant la saison, avec la hausse de la fréquentation, les déchets s'accumulent et les redescentes, coûteuses, se multiplient. Le gérant s’est également beaucoup étendu sur les différents types de déchets générés par un refuge et sur la façon dont ils sont gérés. Le résumé de cette discussion se trouve en annexe 7. Bilan de la randonnée :

Cette randonnée a permis de clarifier beaucoup de choses chez les marcheurs participants. En effet, une prise de conscience générale a pu être remarquée. Les problématiques environnementales d'un refuge de haute montagne ont bien été comprises et les impressions à propos de l’événement étaient positives.

Le succès de cette randonnée montre qu’il est possible de sensibiliser et de responsabiliser les personnes aux problèmes de gestion des déchets s’ils sont guidés et informés de la réalité. En outre, cela permet également de comprendre que l’impact d’affiches de sensibilisation soit faible puisque la plupart des gens n’accorde que peu d’attention à ces affiches. Pour conclure, la sensibilisation est déjà présente en montagne mais elle est à remettre à jour puisqu’il reste peu de déchets en pleine nature et que les messages de sensibilisation à ce sujet sont quasiment les seuls messages existants. Il conviendrait donc de modifier quelque peu la sensibilisation existante afin qu’elle se focalise plus sur les problèmes liés aux refuges dans le but de diminuer la quantité de déchets présente dans les refuges. Par ailleurs, des actions telles que des randonnées de sensibilisation ou autres événements du même type devrait être plus répandues afin d’avoir un impact plus important sur la population.

27

Conclusion

La montagne n’est pas de premier abord un endroit propice à une gestion efficace des déchets. En effet, les conditions climatiques et le manque d’électricité limite considérablement le champ des possibles afin de diminuer la quantité de déchets retrouvés en montagne. Néanmoins, la bonne connaissance de ce milieu et de ses problématiques, permet d’améliorer la gestion des déchets actuellement effectuée. En particulier, des solutions hors-refuge à l’aide de simples poubelles et « d’éboueurs des montagnes » peuvent être développées afin d’inciter les randonneurs à ne pas jeter leurs déchets n’importe où. Bien que cette solution soit quelque peu utopiste, il en existe d’autres, plus réalistes cette fois, telles qu’un compacteur manuel placé dans les refuges afin de limiter les problèmes récurrents de stockage des déchets. Cette seconde solution, proposée à de nombreux gérants de refuge a été plus qu’appréciée par ceux-ci ce qui laisse une belle perspective d’avenir au compacteur manuel afin d’améliorer la gestion des déchets en refuge. D’autre part, l’objectif principal de diminuer la quantité de déchets retrouvés en montagne ne peut être atteint sans sensibilisation. Celle-ci a déjà fait ses preuves comme en témoigne la baisse de la quantité de déchets retrouvés d’année en année. Cependant, une étude montre que les gens ne sont pas sensibilisés à tous les aspects de la gestion des déchets en montagne. Une diversification des méthodes de sensibilisation, telle qu’une « randonnée sensibilisation » permet alors d’aborder de nouveaux domaines tels que les problèmes rencontrés par un gérant de refuge. Reste à savoir si ce type de sensibilisation fera ses preuves dans les années futures.

28

Bibliographie

[1] Bilan 2010 [en ligne]. Mountain-Riders, [consulté en octobre 2013]. Disponible sur : http://www.mountain-riders.org/_ramassage/bilan2010.php [2] Trekking Mont-Blanc [en ligne]. Trekking Mont-Blanc, [consulté en septembre 2013]. Disponible sur : http://www.trekking-mont-blanc.com/ [3] Déchets refuge [en ligne]. Arpe, [consulté en novembre 2013]. Disponible sur http://www.arpe-mip.com/files/pdf_refuge/refuge_dechets.pdf [4] Refuges [en ligne]. Refuges, [consulté en décembre 2013]. Disponible sur http://www.refuges.info/ [5] Etude sur les refuges du CAF d’Albertville – Déchets et Certification, [en ligne]. Tri-Vallées, été 2008, [consulté en janvier 2014] p. 36-43, p.47-70. Disponible sur : http://caf.albertville.online.fr/php/IMG/pdf/EtudeRefuges.pdf

[6] Guide pour la gestion des déchets en montagne, [en ligne]. Commission Européenne – Direction Générale de l’environnement, 2000. [7] Press-Tainer, [en ligne]. Press-Tainer, [consulté en mars 2014]. Disponible sur : http://www.press-tainer.com/ [8] Gardien de refuge de montagne, [en ligne]. ISTHIA, [consulté en décembre 2014]. Disponible sur : http://www.isthia.fr/du-gardien-de-refuge-de-montagne-487.html [9] Arrêté relatif au brevet d’alpinisme, [en ligne]. Legifrance, 2010 [consulté en mai 2014]. Disponible sur : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000021751780&dateTexte=&categorieLien=id.Ca

[10] Emission C02, [en ligne]. Ecologiedemarche, [consulté en mai 2014]. Disponible sur : http://ecologiedemarche.com/exemples-emission-co2/

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Appendice

Bien que le sujet de ce projet ne soit pas scientifique, la démarche que nous avons

menée l’a été. En effet, avant de proposer des innovations dans le monde industriel afin de répondre à un problème technique spécifique, il convient tout d’abord d’étudier les solutions actuellement développées pour répondre à ce problème par un état de l’art. Dans un second temps, il s’agit de trouver leurs défauts afin d’améliorer les solutions déjà existantes ou d’en proposer d’en proposer des innovantes.

L’organisation de notre projet a suivi cette démarche scientifique en effectuant dans un premier temps un état de l’art de la gestion des déchets en altitude et de la sensibilisation aux déchets. Cet état de l’art a permis de se rendre compte des principaux problèmes en montagne. Des solutions innovantes ont alors été proposées n’ayant pas toutes abouties mais partant d’un réel problème. En industrie, peu d’innovations voient le jour. Il en est de même pour les nôtres, développées en l’espace de 10 mois et qui sont bien évidemment à perfectionner.

Qu’il s’agisse d’un projet réellement scientifique ou du notre, la gestion de projet et la démarche entreprise est globalement la même. De nombreux outils de gestion de projet sont communs à n’importe quels projets tels que les diagrammes Gantt et Pert, diagrammes qui permettent de suivre la démarche de notre projet.

Figure 17 : Diagramme Gantt sensibilisation et gestion des déchets

30

Figure 18 : Diagramme Pertt sensibilisation et gestion des déchets Le travail en équipe est également une facette que l’on retrouve dans n’importe quel

projet. C’est ainsi que cette expérience, à première vue assez éloignée du travail d’ingénieur de part son sujet, est en réalité une véritable première expérience d’ingénieur : proposer des solutions innovantes afin de répondre à une problématique, expérience appréciée par tous les membres de ce projet d’étude qui sera poursuivie en 2015 lors du projet d’application.

31

Annexes

Annexe 1 : Etude de la combustion complète d’un hydrocarbure

Formule générique de combustion complète des alcanes dans l'air :

En considérant les gaz d'échappement en conditions ambiantes de température et de pression :

L'équation précédente nous donne donc à l'échappement :

Soit un total de :

Pour un alcane donné nous avons donc respectivement :

Ceci est valable dans le cas d'une combustion complète (pas de création de CO ni de particules) et idéale (pas de création d'oxyde d'azote) Etude les rejets massiques de l'équation complète :

= 12+2*16=44 g.

= 2*1 + 16 = 18 g.

= 2*14=28 g.

Le calcul sur le est inutile dans le cas d'une combustion idéale (pas de création de Nox) puisque cet élément n'intervient pas, c'est un gaz inerte. Les masses respectives seraient donc de :

pour le CO2 : 44n

pour l'H2O : 18(n+1)

32

Application au carburant des hélicoptères : le 100LL, un carburant proche de l'essence automobile (octane pur : n=8) :

= 8*12 + 18*1 = 114 g. .

La masse de rejetée par mole d'octane consommée est de : 44*8 = 352 g.

La masse de rejetée par mole d'octane consommée est de : 18(8+1) = 162 g.

On a donc le résultat suivant : pour 1 mole (soit 114g) de 100LL brûlée, on rejette 352g de

. On peut aussi dire que pour 1g de 100LL brûlé on rejette

g de .

Comme l'unité des volumes est plus usuelle lorsque l'on parle de carburant, il est préférable de passer ce rapport en gramme de par litre de carburant (100LL) consommé. Sachant que la masse volumique du 100LL est de 0.72 kg. et que 1 gramme de 100LL brulé rejette 3.09 grammes de , il vient :

0.72 * 3.09 = 2.22 kg de par litre de 100LL brulé. De même pour l' : le rapport consommation de 100LL sur rejets de est de 162/114 = 1.42 d'où : 0.72 * 1.42 = 1.02 kg de par litre de 100LL brulé. En conclusion, un hélicoptère consommant 150kg (soit 208,3L) de 100LL en 1 heure va donc rejeter environ 212 L d'eau et 462 kg de CO2.

L'eau s'évapore sous forme de nuage puis retombera sous forme liquide assez rapidement (car il ne faut pas oublier que la vapeur d'eau est un très bon gaz à effet de serre, bien plus "puissant" que le CO2), il n'en est rien du CO2 qui a une durée de vie de l'ordre de 100 années.

33

Annexe 2 : Déscriptif de la presse manuelle Press-Tainer

Figure 19 : Description du compresseur manuel Press-Tainer

34

Annexe 3 : Description de la machine de compression utilisée Une machine de traction/compression est équipée de mors dans lesquels une éprouvette est fixée et ensuite étirée ou compressée grâce à une barre mobile. Reliée à un logiciel, la machine permet de mesurer cet effort ainsi que la déformation. Dans les essais effectués la machine n’est plus dotée de mors mais de plaques et l’éprouvette est alors compressée entre ces deux plaques.

Figure 20 : Machine de traction/compression

35

Annexe 4 : Courbes de compression pour différents objets

Figure 21.1 : Effort de compression en fonction de la déformation d’une bouteille

de 0,5L

Figure 21.2 : Effort de compression en fonction de la déformation d’une bouteille

de Perrier de 0,5L

0

20

40

60

80

100

120

140

160

180

0 20 40 60 80 100 120 140 160 180

Effo

rt (N

)

Déformation (mm)

Bouteille de 0,5L

0

100

200

300

400

500

600

0 20 40 60 80 100 120 140 160

Effo

rt (N

)

Déformation (mm)

Bouteille de Perrier de 0,5L

36

Figure 21.3 : Effort de compression en fonction de la déformation d’une canette

Figure 21.4 : Effort de compression en fonction de la déformation d’une boîte de

conserve

Figure 21.5 : compression d’une boîte de conserve 3L

-200

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

0 20 40 60 80 100 120

Effo

rt (N

)

Déformation (mm)

Canette

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

7000

0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200

Effo

rt (N

)

Déformation (mm)

Boîte de conserve

37

Annexe 5 : Charte environnementale et éthique

C

Charte environnementale et éthique

La présente charte rassemble des réflexions et des recommandations dont le but est de

favoriser une pratique durable, responsable et respectueuse du métier de guide de haute

montagne. Elle s’inscrit dans la continuité de notre code de recommandations

déontologiques dont elle précise les termes de l’article 8. Elle illustre la compétence

principale 4 du brevet d’Etat d’alpinisme : « Développer durablement les pratiques de

l’alpinisme dans le respect du milieu montagnard »

Le SNGM se positionne sur les questions environnementales et éthiques :

Afin de préserver au mieux les espaces naturels qui nous font vivre,

Afin de valoriser davantage l’image des guides face à une prise de conscience

croissante de la société sur ces questions,

Afin de peser utilement sur le débat et les décisions des pouvoirs publics,

Afin de préserver l’exercice de notre profession.

Par l’image forte que nous avons dans la société et nos compétences spécifiques, nous

pouvons avoir une influence importante dans ce domaine.

* * * * * * * * * * * *

Soyons des passeurs de nos consciences environnementales et éthiques

auprès de nos clients et du grand public

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Article 1 : La montagne est un espace dans lequel chacun et chacune d’entre nous

doit trouver sa place et sa manière de travailler dans le respect des autres usagers et du

milieu naturel.

Article 2 : Le milieu dans lequel nous évoluons est fragile et nous avons conscience

que nos activités ont des effets sur celui-ci. Nous savons en particulier que certaines

pratiques individuelles peu respectueuses de l'environnement ou des personnes ont des

répercussions négatives sur l'ensemble de la communauté des guides.

Article 3 : Nous nous engageons à respecter les réglementations qui entourent nos

activités. Nous participons à leur évolution, à l’élaboration des nouvelles réglementations et

prenons position pour faire évoluer celles qui nous paraissent inadaptées.

Article 4 : Nous souhaitons un libre accès aux espaces naturels. Toutefois, lorsque la

sur fréquentation de certains sites justifie des mesures adaptées de conservation, voire de

régulation, nous participons activement à leur élaboration et à leur mise en œuvre.

Article 5 : En concertation avec les autres professionnels et les acteurs locaux, nous

organisons la fréquentation lorsque c’est nécessaire et adaptons la taille de nos groupes.

Nous diversifions notre offre et proposons à nos clients des sites moins fréquentés.

Article 6 : Nous évitons les pratiques qui portent atteinte au milieu naturel et aux

autres pratiquants. Nous utilisons des engins motorisés dans le strict respect de la loi et en

prenant conscience de leur impact particulier sur l’environnement.

Article 7 : Nous prenons position sur les projets d’aménagement qui impactent nos

activités, notamment lorsqu'ils concernent des espaces vierges ou peu aménagés. Nous nous

impliquons dès que possible dans le débat public et les concertations locales.

Article 8 : Les aménagements ou équipements que nous souhaitons réaliser font

l’objet d’une concertation préalable avec l’ensemble des pratiquants et partenaires

concernés.

Article 9 : Comme la plupart des alpinistes nous sommes de grands consommateurs

de transports dans nos activités : avion, voiture, hélicoptère, ou autres. Nous mesurons

l’impact de nos pratiques personnelles pour mieux le limiter: par exemple par le covoiturage,

la compensation carbone ou d'autres mesures pertinentes.

Article 10 : Nous jouons un rôle de formateur et nous sensibilisons nos clients au

milieu naturel. Nous nous informons sur les espèces protégées et les zones sensibles et

adaptons nos comportements. Nous choisissons en particulier nos traces hivernales en

respectant les zones de tranquillité, afin d'éviter les dérangements hivernaux inutiles de la

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faune sauvage et en particulier des espèces sensibles comme le tétras lyre et le lagopède

alpin.

Article 11 : Nous nous engageons à respecter les femmes et les hommes qui

contribuent au bon déroulement de nos projets et plus généralement toute personne

rencontrée au cours de nos activités et de nos voyages.

Annexe 6 : Répartition de la population interrogée

37 étudiants de l'Ecole Centrale de Lyon (dont les membres du Club Montagne de l'école)

13 étudiants de l'Université de Lyon dont : 5 étudiants en licence de mathématiques 7 étudiants en licence d'économie 1 étudiant en licence de droit

6 étudiantes en STAPS à Chambéry 1 étudiant des Beaux-arts de Lyon 1 étudiante en pharmacie 1 étudiante en double diplôme pharmacie-EMLyon 2 enseignants 1 coiffeur 3 barmen 1 médecin 4 vendeurs en magasin de sport 1 agent immobilier 1 boulanger 9 chefs d'entreprises (ingénieurs ou commerciaux de

formation) 7 ingénieurs

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Annexe 7 : Bilan de la randonnée sensibilisation

Les déchets organiques : C’est la plus grande catégorie de déchets. Actuellement, l'évacuation des déchets organiques se fait principalement dans la nature. Les gardiens de refuges jettent leurs déchets de cuisine à l'extérieur en nourriture à la faune environnante. Aucun refuge ne redescend ses déchets putrescibles dans la vallée, quel que soit le moyen de transport (hélicoptère, 4x4, ânes, ...). Il est à noter qu'en France, l'incinération de déchets biodégradables est interdite. Il faut étudier la solution classique du compostage. Il est souvent avancé que le compostage n'est pas réalisable à haute altitude. En réalité une étude basée sur le témoignage de gardiens de refuge ayant mis en place du compostage montre que l'altitude n'a pas d'effet négatif sur le développement du compost. En effet, les micro et macro organismes intervenant dans sa formation survivent bien jusqu'à haute altitude. En revanche le froid rencontré à haute altitude est dangereux voire mortel pour ces organismes. Néanmoins cette solution n’est pas idéale puisque les refuges doivent ensuite se débarrasser de ce compost. En comparaison au fait de jeter les déchets organiques directement en pâture aux animaux sauvages, jeter le compost (parce qu'il n'est pas quelque chose de comestible) n'a pas de répercussion néfaste sur la faune : aucune habitude alimentaire n'est modifiée, aucune domestication n'est engendrée. Cependant les gardiens de refuge ne sont pas prêts à consacrer du temps à l'entretien d'un compost qui ne permet de ne tirer aucun bénéfice pour son activité. Une solution pratique et déjà appliquée par certains refuges de basse altitude est la possession de cochons destinés à manger les déchets organiques du refuge. Il est à noter que ces cochons vivent mal à haute altitude et qu'ils ne peuvent être exclusivement nourris de déchets organiques. En outre, posséder des cochons exige un espace réservé qui leur soit destiné ce qui est problématique comme nous l’avons vu précédemment. Les métaux : Les métaux sont très bien représentés parmi les déchets des refuges. En effet, la nourriture servie par les refuges provient très souvent de boites de conserve contenant plusieurs kilogrammes de nourriture. Les raisons pour lesquelles les refuges utilisent ces emballages sont les suivantes :

robustesse de l'emballage (résiste au transport et au stockage)

possibilité de contenants de grande capacité pour contenus relativement lourds

diversité des produits alimentaires emballés sous cette forme

Il semble compliqué de vouloir remplacer les emballages métalliques par d'autres types d'emballage, principalement pour les trois raisons suscitées. Dans certains refuges il existe des compacteurs manuels de canettes. Les déchets non recyclables : Ces déchets sont à bannir ; dans la mesure du possible. Le verre : Le cas du verre est étonnant. Dans les refuges, la présence du verre parmi les déchets est a priori exclusivement due aux bouteilles. En effet, les bocaux en verre sont inexistant

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puisqu’ils sont généralement remplacés par des récipients de type conserve métallique dans les approvisionnements des refuges. Les bouteilles en verre sont souvent préférées aux bouteilles en plastique pour des raisons écologiques même si le verre entraine un poids supplémentaire par rapport au plastique. Par ailleurs certains gardiens de refuges gèrent leurs déchets de verre en les pillant en petits morceaux.

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Check-list de rapport de Projet d’Etudes

A remplir par les rédacteurs (élèves)

et à insérer en dernière page du rapport

A développer Renseigner la case par le nom du responsable, ou la date ou une simple croix lorsque la

vérification a été faite.

Vérification présence Vérification qualité

Contenu

Table des matières Ok Ok

Introduction Ok Ok

Conclusion générale Ok Ok

Bibliographie Ok Ok

Résumé Ok Ok

Table des figures Ok Ok

Forme

Vérification orthographe Ok

Pagination Ok

Homogénéité de la mise en

page

Ok