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Paraisópolis Située dans le quartier de Morumbi, la joliment nommée Paraisópolis (« Ville Paradis ») compte près de 80 000 résidents. Le gouvernement estime à 15 000, le nombre de personnes qui y vivent en toute illégalité. Les revenus moyens se situent entre 367 R$ et 614 R$ (137 € à 224 €), ce qui représente entre le quart et la moitié du revenu moyen d'un Pauliste. Le taux de chômage est de 20 à 25 %. Les trafics en tout genre font prospérer les caïds de la cité. Le 4 février 2009, une vaste opération de police – appelée « Operação Saturação » (« Opération Saturation ») – a bloqué tous les accès de la favela. Son but ? Contrôler les identités, effectuer des perquisitions et arrêter des trafiquants. Une favela comme les autres Actions sociales dans la “Ville Paradis”

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Paraisópolis

Située dans le quartier de Morumbi, la joliment nommée Paraisópolis (« Ville Paradis ») compte près de 80 000 résidents. Legouvernement estime à 15 000, le nombre de personnes qui y vivent en toute illégalité. Les revenus moyens se situent entre 367 R$et 614 R$ (137 € à 224 €), ce qui représente entre le quart et la moitié du revenu moyen d'un Pauliste. Le taux de chômage est de 20 à 25%. Les trafics en tout genre font prospérer les caïds de la cité. Le 4 février 2009, une vaste opération de police – appelée « OperaçãoSaturação » (« Opération Saturation ») – a bloqué tous les accès de la favela. Son but ? Contrôler les identités, effectuer desperquisitions et arrêter des trafiquants.

Une favela comme lesautres

Actions sociales dans la“Ville Paradis”

Une favela comme les autres

Paraisópolis est la deuxième favela de São Paulo en termes de population. Elle a la particularité de jouxter l'un des quartiers les plusriches de la ville Morumbi où les tours abritant des piscines privées surplombent littéralement la misère la plus criante. Ici, lecontraste entre les riches et les pauvres est le plus fort. Paradoxe d'un pays multiculturel, qui a érigé le brassage des races en vertucardinale, ou fatalité du capitalisme, on remarquera qu'à la périphérie de la ville blanche, celle du centre des affaires, vit unepopulation beaucoup plus métissée.

La rue s'organise avec des artères principales et des rues secondaires munies de trottoirs.L'électricité équipe la grande majorité des foyers. Le gouvernement essaie de limiter lesbranchements illégaux à moins de 5 %. Devenir un client de bonne réputation qui paie sesfactures peut être un passeport vers une nouvelle vie. La facture d'électricité est une preuvede domicile fixe et peut mener à la délivrance d'un certificat de résidence. Une telle attestationest indispensable pour obtenir un travail, acheter à crédit ou obtenir un prêt. Un effort conséquent a consisté à remplacer des frigos anciens par des modèles récents plusperformants. Derrière les maisons relativement finies en bordure des rues, commence le règned'un chaos inextricable où il est aventureux de s'introduire.

Une mère est fière de présenter son fils.

Partie de billard sur à la terrasse d'un bar.

Au carrefour principal, des cabines téléphoniques sont installées dans la favela.

Pendant que la partie de cartes s'éternise, la camionnette des pompiers file à toute allure dansun bruit de sirène.

Après l'école, des collégiens ont tombé leur tee-shirt blanc réglementaire, siglé des couleursde la ville de São Paulo..

Mur peint de l'école maternelle Pedacinho do Ceu (« Un petit bout de ciel »). On estime à 5 000,le nombre d'enfants ne pouvant pas bénéficier de place à l'école.

Actions sociales dans la “Ville Paradis”

Créé en 2007, l'Instituto EntreAtos de Promoção Humana est une organisation sociale, sans but lucratif, qui s'est donné pour objectifd'améliorer les conditions de vie des habitants de Paraisópolis. Dirigée par Denise Paixão, EntreAtos a reçu le prix Ludicidade et s'estvu décerner le label Pontinho Cultura (« Point Culture ») par le ministère la Culture brésilien. Les enfants et les adolescents ont à leurdisposition diverses activités : lecture, initiation à l'usage d'un ordinateur, ateliers de dessin, natation, football, Ju Jitsu, échecs oucapoeira. Les adultes ont accès à des séances de yoga et de reiki, à des activités de soin et de beauté, à des réunions pour développerl'entreprise artisanale ou encore à des cours sur les métiers du bâtiment.

Située sur les hauteurs de la colline, la villa mise à la disposition de l'institut EntreAtos offre unpoint de vue sur Paraisópolis.

Denise Paixão, la responsable d'EntreAtos, est fière de présenter sa photo au bras duprésident Lula.

Alexandro Jose Ferreira est professeur de capoeira à EntreAtos.

Mouvement d'équilibre qui finira par une roue.

Pour la beauté du geste, Alexandro répète un saut périlleux avant.

Matilde Silva Correa est une habituée des lieux. Elle fabrique elle-même des colliers – qu'ellevend 10 R$/pièce (environ 3,50 €) – avec trois bouts de ficelle et des morceaux de tissusrécupérés. Pour conjurer le sort, elle raconte la fin tragique de son fils venu sauver son cousinen haut d'un poteau électrifié. Deux morts pour un cerf-volant.