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1 CATÉCHÈSE Des bénévoles jouent du théâtre religieux burlesque avec deux catéchistes professionnelles. PAGE 7 AG FEDEC-VD Le budget 2014, année des 50 ans de la Fédération, a été approuvé par l’assemblée générale. PAGES 8 - 9 MÉTIERS DANS L’ÉGLISE À la veille de sa retraite, Mario Poloni retrace l’évolution des parcours de formation. PAGE 11 Dossier : le sens de fêter Noël La messe de Minuit rassemble au-delà des fidèles et du peuple chrétien, comme l’explique le sociologue des religions Christophe Monnot. Noël, c’est aussi la crèche, chanter et manifester de la solidarité avec les déshérités. PAGES 2 - 5 ET 12 Décembre 2013 N O 03 www.cath-vd.ch JAB 1300 Eclépens CC Dépôt Photo Jean-Bernard Sieber / ARC

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Page 1: PAGE 7 PAGES 8 9 PAGE 11 - Cath-VD J ésus a vite montré la voie. Il s’est fait connaître à Cana en transformant de l’eau en vin ; de la fête et du plaisir plutôt qu’un

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CATÉCHÈSEDes bénévoles jouent du théâtre religieux burlesque avec deux catéchistes professionnelles. PAGE 7

AG FEDEC-VDLe budget 2014, année des 50 ans de la Fédération, a été approuvé par l’assemblée générale. PAGES 8 - 9

MÉTIERS DANS L’ÉGLISEÀ la veille de sa retraite, Mario Poloni retrace l’évolution des parcours de formation. PAGE 11

Dossier : le sens de fêter Noël La messe de Minuit rassemble au-delà des fi dèles et du peuple chrétien, comme l’explique le sociologue des religions Christophe Monnot. Noël, c’est aussi la crèche, chanter et manifester de la solidarité avec les déshérités.

PAGES 2 - 5 ET 12

Décembre 2013 NO 03 www.cath-vd.ch

JAB1300 Eclépens CC Dépôt

Photo Jean-Bernard Sieber / ARC

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Jésus a vite montré la voie. Il s’est fait connaître à Cana en transformant de l’eau en

vin ; de la fête et du plaisir plutôt qu’un message austère d’inter-dit. Pourquoi bouderait-on alors la messe de minuit ? Ce serait dommage pour Christophe Monnot, professeur de sociolo-gie des religions à l’Université de Lausanne, qui vient de pu-blier un livre sur les religions en Suisse*.

Chanter le divin enfant n’est donc pas si ringard ?La tradition de Noël est forte; le chant traditionnel et la célé-bration ont une place particu-lière lors de cette fête. Pour cet événement, plus du tiers des Suisses participent à une célébration chrétienne. L’Eglise catholique a donc encore une carte à jouer à la messe de minuit. Mais c’est sûrement compliqué à organiser, car les communautés de fi dèles sont appelées à donner le meilleur d’elles-mêmes, à accueillir des familles et des isolés, des pauvres et des riches, des per-sonnes déboussolées par l’hy-perconsommation de cette pé-

Noël est la plus grande fête DOSSIER Le Père Noël énerve de nombreux fi dèles. Fête de la lumière sanctifi ée depuis deux mille ans par les chrétiens, Noël a été accaparé par les marchands. Et alors ? La célébration de la Nativité n’a-t-elle pas engendré la plus grande fête populaire dans le monde ? Réjouissons-nous donc. Le sociologue des religions Christophe Monnot nous explique pourquoi nos Eglises sont appelées à accueillir plus soigneusement qu’un autre jour jeunes et vieux, isolés et familles ainsi que tous les assoiffés de moments de générosité, d’amour et de paix.

Bonne nouvelle : l’enfant de la promesse est né. Mais il n’a pas tout fait comme pré-vu. Il est né dans un humble village et non pas dans la capitale. Il est né sur la paille, alors que l’on rêvait pour lui d’un palais.La promesse, c’est l’annonce d’un monde nouveau, un monde fait de lumière et d’amour, un monde où la proportion de lumière et d’amour est plus grande que la part de ténèbres et de méchanceté.Sur la paille, l’enfant Jésus nous tend les bras, avec un sourire désarmé, avec « l’éter-nelle enfance et l’innocence déchirante de Dieu », comme disait Claudel. Il ne fait peur à personne, puisqu’il n’a que la puissance de sa présence (il fait quand même peur à Hérode, qui, dans sa logique de potentat, imagine déjà des confl its de pouvoir).Bonne nouvelle : le monde nouveau commence sur la paille. D’en bas. De tout en bas. Il est profondément « démocratique », car il peut comprendre tous les hommes, même les plus humbles, même et surtout les plus petits.Et, souvent, ce sont les plus petits qui le comprennent le mieux ou qui l’accueillent le plus fort, car ils ont soif et faim de changement. Comme me disait, avec un grand sourire triste, un ami handica-pé mental : Jésus aimer moi. Moi aimer Jésus.Les esprits forts diront que c’est une nouvelle éculée. Qu’a-t-elle de nouveau ? C’est vrai, l’événement est le même. Mais son retentisse-ment dans le cœur et dans le monde change. À celui qui s’assied sur la paille, l’œil fi xé dans les étoiles, un rayon de lumière advient qui change la vie. Mais pour cela, il faut être disponible.

riode de fêtes; des participants en quête de sens et d’autres qui ne cherchent qu’une commé-moration d’une tradition.

Jésus resterait-il une référence pour beaucoup de Suisses…D’après un sondage représen-tatif commandé par l’Alliance évangélique suisse en 2011, que le professeur Monnot a analysé, huit Suisses sur dix croient à l’existence historique

d’un Jésus né dans des circons-tances proches de celles racon-tées dans la Bible. Bien sûr, ils sont critiques et ne croient pas forcément en sa divinité. N’em-pêche, ils sont favorables à l’enseignement de cette histoire dans les écoles; bien entendu dans une perspective critique et non confessionnelle. Ce large

consensus dans la population ne peut être ignoré. Noël fait partie d’un héritage culturel. Les Eglises ont donc un rôle à jouer ce jour-là.

La messe de minuit attire en-core du monde. Savons-nous la proportion de Suisses se déplaçant dans une église ce soir-là ?Les chiffres ne sont pas spé-cifi ques à la messe de minuit, mais à une célébration reli-gieuse de Noël. 36% des son-dés disent participer à un culte ou une messe de Noël. Ce taux monte à 50% lorsqu’il s’agit de famille avec enfants.

Que viennent-ils rechercher ?Plusieurs choses selon les indi-vidus et les contextes. Du sens à leur vie, la magie de leur en-fance, le renouement de racines familiales et culturelles. Ils se rappellent de rassemblements familiaux sur les bancs d’église pour chanter, pour écouter cette histoire, la voir peut-être jouée ou interprétée. Des parents veulent transmettre à leurs en-fants cet héritage de valeurs qui

Edito

Marc Donzé,vicaire épiscopal

Sur la paille

Le professeur Christophe Monnot sur la place St-François à Lausanne. Photo ARC

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Paradoxalement, la sécula-risation postmoderne pro-voque à la créativité, dans la manière dont les catholiques vivent aujourd’hui Noël. Outre les calendriers œcuméniques de l’Avent, mis en ligne (www.cath-vd.ch/calendrier-de-l-avent-2013), des Unités pastorales mettent sur pied un «chemin des crèches» dans la cité, en lien avec les instances civiles.Les messes des familles, le 24 décembre au soir, vers 17-18 heures, se multiplient et constituent la plus grande nouveauté de ces dernières années. Elles connaissent un succès grandissant, au point même de faire presque concurrence aux autres eu-charisties, celles de Minuit ou du jour du 25 décembre !Leurs caractéristiques : occu-per un créneau horaire qui libère la soirée en famille et permet d’associer les petits – et donc les jeunes parents ou grands-parents ; jouer sur un registre symbolique et chaleureux qui touche les sens et le cœur : contes, démarches gestuelles, dé-corations, chants, poèmes et prières pour tous; offrir ainsi une catéchèse sur le Dieu de la foi chrétienne qui se fait enfant, pour que nous hommes devenions Dieu.Il est réjouissant de con-stater qu’à l’époque de l’hy-perconsommation et de la sophistication, ce sont les réalités les plus simples qui répondent à la soif spirituelle toujours vivace de nos con-temporains.

Noël est la plus grande fête du peuple catholiquetranchent avec ce que la société peut offrir : des valeurs de géné-rosité, de l’amour, de la simplici-té. Des personnes qui pratiquent très peu viennent à la messe de Noël pour ces raisons, sans

oublier, qu’inconsciemment, la transmission d’un héritage, plus culturel que religieux d’ailleurs, est un des grands paramètres explicatifs du succès de cette fête.

Il s’agit donc de rejoindre à la fois les attentes de ces éloi-gnés de l’Eglise et des fidèles.

Tout à fait. Noël rassemble des publics aux attentes très diverses. En une célébration, il faut toutes les contenter toutes ces attentes. Les pratiquants ré-guliers sont appelés à exprimer joyeusement leur foi. Pour eux, une célébration sera réussie si l’on rappelle l’essentiel du mes-sage chrétien. Les personnes qui pratiquent peu recherchent plutôt la perpétuation d’une tradition avec des éléments classiques et des éléments pour leurs enfants. Pour les célébrants, la mission n’est pas simple pour contenter ces pu-blics. Cela passe par l’accueil, le rituel, le dialogue avec les enfants, l’animation liturgique et la chorale. De plus, une belle messe de minuit fait partie de la magie de Noël.

La magie. C’est justement ce

dont se distancient beaucoup

de fidèles à Noël…

Oui, ce sont les contradictions de cette fête. D’ailleurs les études montrent que les pra-tiquants réguliers ne sont pas particulièrement enchantés par la messe de minuit. Pourtant, on peut dire que même si ce n’est pas la préoccupation principale

comme Joseph et Marie, bien seuls pour trouver un toit le jour de la naissance du divin Enfant. Toutes les études sociologiques en Suisse le confi rment : les Eglises ont un grand coeffi cient de sympathie de la part de la population quand elles font en-tendre une voix sociale et alter-native, celles des exclus, celles des laissés-pour-compte.

Une critique de la société

de consommation

en quelque sorte.

C’est ce qui est confusément attendu des Eglises et qui se trouve au croisement de plu-sieurs attentes à Noël : être

solidaire avec d’autres, tout en cherchant un faste et une magie de la célébration. Noël est déci-dément une fête qui englobe tous les paradoxes de notre so-ciété : Mais relevez que l’Eglise n’en est pas exclue !

Propos recueillis

par Jean-Brice Willemin

des non-pratiquants, du sens est néanmoins attendu lors de cette fête. On apprécie de venir à l’église, car elle a une voix dif-férente et alternative à la magie de Noël telle que nous le pré-sente la société de consomma-tion. Chacun aime à se rappeler un Noël au-delà du marché, du toc et du clinquant ou (ré)en-tendre un message du don de Noël, au-delà des échanges de cadeaux.

Bref, un témoignage

d’espérance.

Le témoignage est effective-ment attendu de la part des Eglises. A la messe de minuit, les assemblées attendent qu’on leur propose une alternative à une vie cernée par la société de consommation. Cela passe par

le rappel enchanteur de l’his-toire de la crèche, de Marie et Joseph et du nouveau-né. Pour des croyants peu pratiquants, ce n’est pas forcément l’histoire du Ressuscité qui attire, car elle demande d’entrée une bonne dose de foi : Par contre, l’enfant à Noël est facile d’accès. Elle se rapporte aux histoires de famille que beaucoup vivent.

Et au-delà de la forme,

du rituel et des chants,

quelles paroles transmettre ?

La société attend des Eglises qu’elles proposent des chemins de solidarité auprès des isolés, des déshérités, des familles exclues de la prospérité et,

Le livrede Christophe MonnotL’auteur montre comment les différents changements de la société affectent les paroisses et groupes religieux qu’ils soient chrétiens ou non. Cette vaste étude permet une com-paraison inédite des groupes de toutes les traditions. Ainsi en Suisse, une célébration est constituée de quatre élé-ments : du chant, de la prière et rituel, un message et des échanges informels entre les fi dèles, dont l’agencement et l’importance changent selon les différentes traditions. * Christophe Monnot, Croire ensemble. Analyse institution-nelle du paysage religieux en Suisse, (ed.Seismo), Zurich, 2013, www.editions-seismo.ch

Commentvivre Noël ?

François-XavierAmherdt, professeur

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Pas une famille démunie, par une personne dému-nie ne sera oubliée, se pro-

met l’association Objectif Cœur depuis une vingtaine d’années. Elles peuvent ainsi rejoindre des centres d’accueil à Renens et Lausanne, qui leur serviront les « repas du bonheur » du 24 au 30 décembre dès 19 heures à Lausanne, jusqu’au 28 dé-cembre à Renens.La première fête aura lieu le soir du 24 décembre à Re-nens, avec le Noël en Chœur organisé par l’Association des familles du Quart-Monde ainsi que les Eglises catholique et protestante. Une chantée ainsi qu’une descente aux fl ambeaux

seront organisées dès 17h30

au Temple de Renens. Et puis

un thé suivi d’un repas seront

servis au centre paroissial (ave-

nue de l’Eglise-Catholique 2B).

La paroisse collabore bien à

l’organisation des repas, en prê-

tant notamment gratuitement sa

salle de paroisse.

Les plats sont préparés par

un cuisinier professionnel à

Lausanne, puis acheminés à

Renens dans des boxes iso-

thermes. Les bénévoles servent

ensuite les gens à table et

veillent à leur bien-être. Il y a

des animations chaque soir, mu-

sique ou danse, par exemple,

ainsi qu’un loto gratuit.

Initiative de jeunes mineursL’association, sans apparte-

nance religieuse et créée par

des jeunes de 16 à 18 ans,

cherche à rejoindre les per-

sonnes pauvres et isolées par

des moments de bonheur, à

commencer par un repas com-

plet et chaud, des boissons

sans alcool et un café, tout cela

dans une ambiance festive.

D’année en année, depuis

1993 à Lausanne, à la grande

salle d’Entrebois à Bellevaux

(ch. d’Entrebois 13bis), et 2006

à Renens, la fréquentation n’a

cessé d’augmenter. En effet,

la première année, 550 repas

avaient été servis à Lausanne.

Les jeunes qui avaient créé

l’association se souciaient de

la pauvreté très cachée en

Suisse. Depuis, l’association

s’est agrandie. En 2012, près de

2500 repas ont été servis sur les

deux sites, dont 500 à Renens.

Et cette année, Objectif Cœur

cherche à se faire davantage

connaître dans l’ouest lausan-

nois.

Un comité d’une dizaine de per-

sonnes prépare bénévolement

toute l’année cette manifesta-

tion de solidarité. Et entre Noël

et Nouvel-An, une cinquantaine

de bénévoles donnent un coup

de main chaque soir sur les

deux sites.

Recherche de donsAfin de récolter des fonds, l’As-

sociation Objectif Cœur est pré-

sente depuis quelques années

au Lausanne Marathon. Des

sportifs courent l’une des dis-

tances en se faisant parrainer

par kilomètre parcouru. L’argent

récolté permet ainsi de faire les

achats nécessaires à l’organisa-

tion de ces « repas du bonheur »

De nombreux invendus sont

offerts par des boulangeries,

la Migros ainsi que Caritas. Le

travail depuis ces nombreuses

années ne serait envisageable

sans la générosité des dona-

teurs qui permettent à l’associa-

tion d’œuvrer dans la continuité.

Nathalie Senn,

présidente de l’association Objectif Coeur

Site internet : www.objectifcoeur.ch,

numéro téléphone gratuit 0800 800 242

(dès le 1er décembre 2013).

DOSSIER Des repas gratuits sont proposés les soirs de Noël et les trois jours suivants au centre paroissial de l’Eglise catholique de Renens et au Centre Entrebois, dans le quartier de Bellevaux à Lausanne. Des centaines de familles démunies viennent chaque année à ces « repas du bonheur » de l’association Objectif Cœur.

Les repas du bonheur à Renens

Je pourrais ici énumérer les

noëls solidaires qui vont se

vivre, cette année encore. Il

me faudrait les recenser tant

je ne suis pas au courant de

tous ces actes de solidarité

menés avec ou sans l’Eglise

catholique. Qu’est-ce qui

nous motive à les organiser ?

Au départ un don qui nous a

été fait : dans les contrées de

Bethléem, cette nuit-là, des

hommes et des femmes – au

moins une ! – mesurent l’im-

portance et la dignité qu’ils

ont puisque le ciel et Celui qui

y siège viennent leur deman-

der asile. Processus qui avait

débuté à l’heure où l’ange vi-

sitait la jeune Marie de Naza-

reth, neuf mois plus tôt.

Cette expérience forte, le

réformateur Luther l’a ainsi

décrite : « En éprouvant per-sonnellement que Dieu fait de si grandes choses en elle, la Sainte Vierge – si humble, si peu considérée, si pauvre et si méprisée – apprend du Saint-Esprit (…) que Dieu est un Seigneur qui a pour unique occupation d’élever ce qui est bas, d’abaisser ce qui est élevé, bref, de briser ce qui est fait et de refaire ce qui est brisé ».Nos noëls solidaires, de

bonnes actions en cette fi n

d’année ? Ou l’œuvre de cet

Esprit qui cherche encore

et toujours, à travers les

hommes et les femmes que

nous sommes, à rendre sa

dignité au «cassé» de notre

monde ?

Là où je suis à l’aise, c’est

que les noëls solidaires dans

nos Eglises – parmi beau-

coup d’autres rencontres

dans l’année – nourrissent

l’estime de chacun dans le

miroir du face-à-face.

La parole à :

LaurentZumstein,coordinateur

des Solidarités EERV

La fête de Noël à Renens avec des démunis.

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Histoire

Les premiers chants de Noël sont apparus en Occident au XVe siècle. Ils sont la

modification, au niveau des paroles, de chansons popu-laires profanes plus anciennes. Celles-ci racontaient des situa-tions amoureuses, des nou-velles locales et même des sa-tires. Peu à peu, les paroles ont été associées à Noël, sous l’im-pulsion de l’Église, qui, au XVIe

siècle, a décidé de promouvoir l’évangélisation par le biais de la musique en langue vernaculaire (langue propre à un pays ou une population) durant les messes. Peu à peu, les chants de Noël ont commencé à être chantés dans les temples et les églises. Et les principaux lieux de cultes avaient leurs propres compo-siteurs et musiciens, qui inter-prétaient les chansons lors des célébrations ou dans les rues pendant la période des Fêtes.

Sont-ils universels ? Si les chants de Noël existent un peu partout en Europe, ils prennent des colorations dif-férentes selon les endroits, « Christmas Carols » dans les pays anglo-saxons, les « Weih-nachtslieder » spécifiques dans les pays germaniques et les chants que l’on connaît chez nous. « La liste des chants de Noëls incontournables changent selon les régions, selon les lan-gues, détaille encore Jean-Da-niel Loye. Ils sont ancrés dans une tradition locale, qui fait réfé-rence. Un exemple : le « Tochter Zion », de Händel, est un des chants de l’Avent par excel-lence en Allemagne, alors qu’en Suisse romande, il est devenu un chant de Pâques bien connu : « A toi la gloire ô Ressuscité.»

Jean-Daniel Loye.

Signification

« Les chants de Noël ont valeur d’indices, explique Jean-Daniel Loye. Ils nous replacent automa-tiquement dans le temps de Noël et nous font renouer avec notre passé ancestral, nos racines. Si nous nous focalisons exclusi-vement sur les textes (comme par exemple dans « Minuit chré-tien »), nous risquons de nous offusquer, alors qu’il faut repla-cer ces chants dans un contexte plus large. Ce qui importe avant tout, ce ne sont pas les paroles, mais la Parole qui travaille au

plus profond de nous.»Ces chansons font vibrer quel-que chose de l’enfant enfoui en nous, elles réveillent la magie de Noël, s’inscrivent comme un élément-clé, indissociable du rythme des Fêtes. C’est la raison pour laquelle, même si elles peuvent paraître rin-gardes, nous les apprécions tant : elles parlent à notre cœur, pas à notre cerveau.« Les chants de Noël, poursuit Jean-Daniel Loye traduisent assez bien la démarche de foi qui s’exprime par le clair-obs-cur, par une espérance qui doit s’affirmer malgré la nuit. Nous sommes donc à l’opposé d’une joie facile et évidente de plein jour. Le chant « Ô nuit brillante » traduit bien cette symbolique de la nuit traversée par la lumière. La couleur des voix, leur rete-nue, et la douceur rythmique de l’interprétation d’un chant de Noël disent en creux parfois bien plus que les textes eux-mêmes.»

Olivier Schöpfer

DOSSIER Les chants de Noël sont indissociables de la Fête et de ses célébrations. Mais pourquoi sommes-nous tellement attachés à ce répertoire ? Explications avec Jean-Daniel Loye, formateur au Service de formation des adultes (SEFA) et musicien.

Pourquoi aimer ces chantsde Noël un brin ringards ?

Extraits choisis

« Minuit, chrétiens, c’est l’heure solennelle où l’Homme Dieu des-cendit jusqu’à nous, pour effacer la tache originelle et de son Père arrêter le courroux. »« Venez, divin Messie, sauver nos jours infortunés (…) Ah ! des-cendez, hâtez vos pas, sauvez les hommes du trépas : secourez-nous, ne tardez pas. »« Douce nuit, sainte nuit ; tout au loin dort sans bruit ; seuls les anges dans les airs chantent leurs plus doux concerts, A l’Emma-nuel, à l’Emmanuel. »« Il est né le divin Enfant ! Jouez, hautbois, résonnez, musettes ; il est né le divin Enfant, chantons tous son avènement. »« Les anges dans nos campagnes ont entonné le chant des cieux ; et l’écho de nos montagnes redit ce chant mélodieux : Gloria in excelsis Deo. »« Ô nuit brillante, nuit de vive splendeur, ta lumière éclatante fait le jour dans mon cœur. Etoiles, étoiles, resplendissez sur Lui ; un Dieu sous d’humbles voiles vient à nous cette nuit. »

1985-2005. Vingt années au service de notre Église. D’abord en tant que responsable de la pastorale spécialisée, puis aumônier de prison. Ensuite, départ pour la Bretagne, à la recherche de mes racines. 2013, retour en Suisse, à la demande de mes enfants et petits-enfants. Joie de retrouver cette Eglise que j’avais quittée.Ce que je pense d’Elle au-jourd’hui ? Il est vrai que j’ai peu de recul. Cependant, j’ai pu constater des améliorations, notamment au niveau structu-rel. J’ai la chance d’avoir été nommé à un ministère qui me comble : la pastorale sociale et de la rue. J’ai toujours œuvré pour les laissés-pour-compte, ceux qui restent au bas des marches de nos églises. « Chrétiens, nous n’avons à avoir le monopole d’aucune lutte. Mais, tout en gardant notre identité, nous avons à rejoindre tout combat qui œuvre pour que tout homme soit aimé, respecté, libre, debout », disait Guy Gilbert. En ce sens, notre Église en ce Canton répond à cet appel, pour faire face à l’augmentation de la paupéri-sation, due, entre autre, à un fossé de plus en plus grand entre les « favorisés », les plus « démunis » et une immigration toujours plus importante. Si j’avais un vœu à formuler, ce serait que le regard que nombre de personnes jettent sur ces « marginaux » ne soit plus un regard de peur, de méfi ance, voire de rejet, mais le regard que le Christ lui-même leur adressait : celui de l’Amour.

Regard neuf sur l’Eglise dans le Canton

Pierre Baconnier, Solidarités

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Dominique Lehnherr, res-ponsable de Bethraïm, s’est confi é le temps

d’une visite. Il n’a pas hésité à accompagner des hommes et des femmes - ses pairs dans leurs chutes jusqu’aux profon-deurs-, afi n de les aider à retrou-ver un sens à leur vie.Fort d’une formation d’assistant social et d’études de philosophie, Domi-nique œuvre depuis plus de 25 ans aux côtés des plus démunis : des marches de Saint-Laurent à l’Etoile du Matin à la place du Tunnel, puis au chemin des Lilas dans le quartier du Valen-tin à Lausanne et enfi n à Cugy.Le responsable du Foyer constate que toutes les dimen-sions – physique, émotionnelle et spirituelle – des personnes prises en charge sont à reconstruire. Au début, beaucoup de monde défi lait. Très vite, il y a eu l’évi-dence d’aller au-delà, de créer des liens. En 2007, la FEDEC a mis la villa de Cugy à disposition.

Aide personnalisée Dominique est épaulé depuis neuf mois par un autre Vaudois, Jean-Marie Cattin, travailleur social muni d’une longue expérience professionnelle, notamment as-surée dans l’Eglise catholique. Jean-Marie s’occupe à Cugy des démarches administratives et des liens entre les résidents et la société. Il accomplit cette tâche avec joie, car il est conscient de son caractère indispensable pour leur rendre leurs droits de citoyenneté et de personnes. Pour les aider également à bé-néfi cier des prestations sociales. Les éducateurs veillent à l’équi-libre de la mixité. Une journée type va englober des activités de la vie courante, du sport, des

25 ans d’accompagnementau Foyer de BethraïmSOLIDARITÉS L’attention aux déshérités des quartiers de la paroisse Notre-Dame de Lausanne remonte déjà à 25 ans. Pour marquer l’anniversaire de cet engagement assuré par l’association Bethraïm, relais a rendu visite au foyer de Cugy ouvert il y a six ans dans une grande maison d’un quartier résidentiel.

excursions. Des entretiens régu-liers ont lieu avec des psycholo-gues pour un suivi personnalisé avec une équipe multidiscipli-naire de veilleurs, étudiants, re-traités, un prêtre et des anciens résidents d’une première volée. Mais une moitié des personnes qui sort du Foyer va replonger…

Pour Dominique, les drogues sont un fl éau qui imprègne le corps. Pour Jean-Marie, les drogues défi gurent la liberté de l’homme.

Deux jeunes se confient

Deux résidents ont volontiers témoigné de leur séjour au Foyer de Bethraïm. Joan est ici depuis trois mois, après un parcours douloureux et une hospitalisation. Elle a réussi à réduire sa consom-mation et à mener une vie moins chaotique. Elle vise l’insertion so-ciale. Au Foyer elle se sent plus calme. Son objectif est clair : arrê-ter la drogue pour réussir un par-cours professionnel auprès des enfants en diffi culté. Joan veut s’en sortir. L’équipe et les autres résidents lui apportent du sou-tien. Les drogues ? «Ce sont des produits addictifs et dangereux.» Elle conseille aux jeunes de ne

pas y toucher. Elle a 19 ans.Ancelaume est arrivé à Cugy sur conseil de son médecin. Suite à des problèmes d’addiction et un passage à l’hôpital de Cery, une infi rmière l’a encouragé à inté-grer le foyer. Et il a retrouvé sa forme physique. Il marche, fait de l’escalade. Il se sent ici en sécu-rité. Sans l’appui des personnes du Foyer, il ne serait plus là, a-t-il confi é. Son objectif est de pouvoir aider un jour les ados dans leur problème de dépendance. Il se verrait dans un apprentissage de cuisinier ou de menuisier. Et en-suite comme assistant-éducatif.

La drogue pour lui ? Rien. Un cau-chemar caché dans un nuage de rêve. Ancelaume sent qu’il est capable de s’en sortir, il manque juste d’un peu de confi ance en lui , mais ça devrait jouer. Il a vingt ans.

Joan retrouvera sa famille à Noël.

Ancelaume souhaite de tout son cœur revoir ses parents. Il n’ose pas retourner encore dans sa maison.

Maria Zufferey,

aumônier UNIL-EPFL

Jean-Marie Cattin et Dominique Lehnherr avec Joan et Ancelaume.

Né catholique romain, c’est ma grand-mère maternelle qui nous emmenait, mon frère et moi, chaque dimanche, à la messe des enfants. Et durant la première partie de mes études, au collège de Flori-mont à Genève, je fus bien sûr servant de messe ! Au-jourd’hui encore, simplement, je récite chaque matin le Notre Père et le Je vous salue Ma-rie… dans le bus, sur la route de mon bureau.Avec le temps, je ne sais plus à qui je m’adresse… Dans le doute, je m’adresse « à qui de droit »... Il se reconnaîtra ! Je suis toujours étonné que tout cela repose sur la Bible, écrite il y a plus de 2000 ans ! Un dis-cours qui nous inspire. J’ai en-vie d’y croire, au paradis. Car si c’est aussi sympa qu’on me le dit depuis mon enfance, j’ai envie d’y aller ! En réalité, la vie n’est pas aussi simple que ce qu’en disent les préceptes de l’Eglise. Avec les années et comme beaucoup, je me suis construit ma croyance, basée sur le bon sens et la bonté envers les gens que je croise.Un Malien m’a parlé de séche-resse dans son pays… de son rêve d’une pompe… 2000 francs. Je les lui ai donnés avec un immense plaisir et au-jourd’hui, ce sont 40 familles qui vivent de leurs cultures… Par des actes comme celui-là, ma vie ressemble à une boîte de chocolat pleine de surprises, comme le raconte le héros d’un fi lm qui m’a fait du bien… « Forrest Gump ». A bien des égards, je ressemble à cet homme tout simple au destin extraordinaire.

Pour vous,qui est Jésus ?

La réponse d’

AlainMorisod, musicien, Genève

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La complicité de « Miette et Berlu » est évidente quand elles évoquent la nais-

sance de leur duo. Elles cher-chaient une nouvelle façon de porter l’Évangile après le Forum des catéchistes à Echallens en 2009. « Après deux ans de réflexion, nous avons choisi le théâtre religieux burlesque et nous nous sommes formées en Belgique chez Luc Aerens », explique Crea Calame. Sa complice Marie-Claude Favre rit sous cape. « Nous nous sommes bien amusées en créant nos deux personnages de « Miette et Berlu », et surtout, nous avons découvert une nou-velle manière de témoigner. »Les deux clowns pastoraux sont très vite « entrés en action » en présentant le service de catéchèse du canton de Vaud à l’assemblée générale de la FEDEC-VD en décembre 2012. « Depuis, d’autres animations sont en cours, comme intervenir dans des réunions de parents pour la préparation à la 1re com-munion. On amorce les questions en apportant un souffle différent qui permet ensuite de lancer les discussions », expliquent-t-elles.

Du religieux burlesque pardes catéchistes bénévolesUn duo vaudois de formatrices en catéchèse propose une nouvelle manière pour dire sa foi, quel que soit son âge ! Formées en Belgique avec le professeur Luc Aerens, elles témoignent de l’essentiel du message du Christ dans le registre burlesque. Elles nous expliquent cette expérience novatrice.

La troupe en répétition avant la Première.

«Miette et Berlu»

Deux comédiennes à quart tempsDepuis un peu plus d’un an, Marie-Claude Favre et Crea Calame sont officiellement man-datées par le Vicariat vaudois. Chacune a été nommée à quart temps pour développer une caté-chèse théâtrale religieuse bur-lesque. Leur première création, « Qui a vu Bartimée ? », pré-sentée cet automne à l’église St Jean de Vevey, a été un succès. Les treize comédiens amateurs de la troupe « A Fleur de ciel » ont magnifiquement interprété cette pièce, « une leçon de vie avec des effets burlesques sans jouer dans le répertoire de la moquerie, de la vulgarité ou de la morale ! ». Et le public a suivi, mettant au passage une belle somme dans

le chapeau destiné à l’opéra-tion Partage de la FEDEC-VD.

Bartimée revisité !L’écriture et la mise en scène du scénario fut un processus un peu laborieux, écrit à quatre mains. C’est l’histoire de Barti-mée, ce mendiant aveugle qui capte l’attention de Jésus en dehors de la ville de Jéricho. Ce texte d’Evangile est très souvent abordé en catéchèse avec les enfants. « Notre interprétation burlesque, nous l’avons conçue avec les éléments bibliques écrits par saint Marc, mais adap-tés au monde d’aujourd’hui. » « Nous avons exploré le texte et par notre touche personnelle, mis en lumière un message contemporain. Avec les acteurs, nous sommes restés fidèles au message du Christ. » Pour cette catéchèse théâtrale, la troupe veut se renforcer et est prête à accueillir du monde, notam-ment des hommes et pourquoi pas des familles complètes. 

A voir en janvier et en mars Peut-on encore aller le voir ce Bartimée raconté par « A Fleur de ciel »? « Bien sûr, mer-credi 22 janvier à 20 heures au Foyer franciscain de Saint-Maurice et dimanche 16 mars à 15h au festival des familles à Sion. Et nous sommes ou-vertes à toutes demandes », sourient « Miette et Berlu », co-directrices de la compagnie !Le duo compte bien ne pas en rester là. D’ores et déjà, elles préparent le deuxième spec-tacle de la troupe. Dès cet automne, le compte à rebours commencera pour la pre-mière de leur deuxième spec-tacle, prévu pour l’Avent 2015.

Jean-Brice Willemin

François d’Assiseau Théâtre de Vidy Le chapiteau du Théâtre de Vidy à Lausanne accueille la pièce François d’Assise interprétée par le comédien suisse Robert Bouvier du 4 au 23 février prochain. Inspiré par l’ouvrage de Joseph Del-teil, le metteur en scène Adel Hakim s’intéresse au Pove-rello d’Assise, à l’homme qui s’émerveillait des beautés de la nature et était l’ami des animaux. Ecologiste avant l’heure, sceptique à l’égard du progrès, François d’As-sise s’est voué à la protection des plus démunis, dans une étonnante modernité. Robert Bouvier montre un François naïf, joyeux, pieux. L’acteur rend bien cet homme aux pieds nus, qui inter-pelle les moissons, sanctifi e son corps et s’amuse de sa propre nudité. La langue pro-férée sur scène par l’acteur, à la diction parfaite, est à la fois poétique, sensuelle, lyrique et simple à la fois. Pendant une heure trente, il n’économise ni sa voix, ni son corps, met-tant en évidence la ferveur, l’enthousiasme, les doutes et la souffrance de François. (Réd.)

Au CHUV en mémoire des bébés décédésLe Centre hospitalier et uni-versitaire de Lausanne a organisé samedi 7 décembre une célébration en mémoire des enfants décédés en bas-âge, en collaboration avec l’aumônerie œcuménique. Ce rassemblement dénommé « Se souvenir ensemble… et après… ? » a donné lieu à des témoignages sobres dans une salle comble de personnes très émues. (Réd.)

Informationsvaudoises

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Approbation du budget 2014et regard sur le 50e

FEDEC-VD L’assemblée générale de la Fédération ecclésiastique catholique romaine du canton de Vaud, présidée par Marie-Denise Schaller, a approuvé le budget 2014 à l’unanimité dans sa séance du 4 décembre.

L’année 2014 sera particulière pour la FEDEC-VD. Cela fera cinquante ans en effet

que les paroisses catholiques du canton de Vaud se sont groupées en Fédération. La présidente de la FEDEC-VD, Marie-Denise Schaller, l’a souligné en ouverture de l’assemblée générale, en fai-sant un lien entre hier, aujourd’hui et demain : « Le passé, ce n’est pas ce qui nous retient en arrière, mais ce qui nous ancre dans le présent et nous projette vers l’avenir. Un passé signifiant, iden-

tifiant, utile, des racines, une soli-

dité, un ancrage. »

Budget 2014 approuvéLe trésorier, Adolf Klingler, a pré-senté le budget 2014, en rappe-lant les bases légales de la mis-sion de l’Église catholique dans le canton de Vaud. Un rappel utile pour les nouveaux membres de l’assemblée générale. Le budget prévoit des produits à hauteur de 25,6 millions de francs, dont 25,4 millions de subvention de l’État de Vaud, et des charges d’exploi-tation s’élevant à 25,9 millions de francs. Le budget a été adopté avec un excédent de charges prévisionnel de 357’000 francs par l’assemblée générale.Ces moyens permettant d’assu-rer les charges de personnel, qui totalisent 21,5 millions de francs, soit 82,8% des charges. L’effectif moyen prévu est de 184,7 « équi-valents temps plein » (ETP), ce qui représente 231 personnes. La répartition entre prêtres et laïcs se compose de 73,7 ETP prêtres (80 personnes) et 111 ETP laïcs (151 personnes).Par ailleurs, l’assemblée générale a validé la répartition matérielle et financière des ressources en

locaux, en mobilier et en infor-

matique entre la FEDEC-VD et

chaque association paroissiale.

La fête en quatre temps fortsLa secrétaire générale, Susana

Garcia, a fait le point sur les prin-

cipaux événements qui vont ja-

lonner l’année 2014 et qui entrent

dans le cadre du 50e anniversaire

de la Fédération : l’Action Par-tage (voir ci-contre) ; les rendez-vous en images (livre souvenir à paraître en mai, exposition itiné-rante de septembre à décembre, reportage sur cette année parti-culière prévu pour le printemps 2015) ; la Conférence-débat du mardi 20 mai 2014 sur le thème « Catholiques dans le canton de Vaud : éclairage clair-obscur sur les 50 dernières années. Et l’Ave-nir ? » ; et la Fête du samedi 13 septembre 2014, à la Longeraie, à Morges.

Le Département 15-25 ans se présenteLe Département des 15-25 ans s’est présenté à l’assemblée générale en mettant en avant quelques-uns de ses principaux axes de réflexion et de travail :

« Être chrétien entre 15 et 25 ans » ; le défi numérique et le défi pastoral ; les diverses activi-tés proposées à la vingtaine de groupes de jeunes du canton ; l’engagement diaconal. « Un défi qu’il est nécessaire de relever en-semble », a souligné Joëlle Car-ron, responsable du Département 15-25 ans.Les membres de l’Assemblée ont également pu prendre connais-sance des différents chantiers du projet communication.Au terme de l’Assemblée, l’abbé Marc Donzé, vicaire épiscopal pour le canton de Vaud, a souli-gné que la religion catholique était celle de l’incarnation, « la tête dans le ciel et les pieds sur terre. Nous avons des moyens, qui sont gérés de manière rigoureuse. Mais rigoureux rime avec géné-reux. » Et de poser la question : « Comment nos institutions, nos paroisses, sont-elles généreuses, notamment en ce qui concerne l’Action Partage ? »

Olivier Schöpfer

L’Assemblée vote.

Pourquoi vous engagez-vous pour soutenir l’Action Partage ?En tant que présidente de la FEDEC-VD, je suis par-tisane de cette Action qui est le fruit de la réflexion de tout un groupe. Cela fait 50 ans que les catholiques sont reconnus dans ce Canton. Il vaut la peine de faire un arrêt pour marquer notre re-connaissance pour ce qu’on nous a accordé. Marquer ce Jubilé par un geste de solida-rité avec ceux qui aujourd’hui n’ont pas accès aux besoins de base – eau, nourriture, soins – devrait être un appel très fort pour tout catholique. L’eau, essentielle à la vie, est un besoin à garantir. Aussi avons-nous choisi de soutenir « Point d’Eau », à Lausanne, et « Umthathi », partenaire de l’Action de Carême, en Afrique du Sud.Que vous a inspiré votre vi-site à « Point d’Eau » ?Il est impressionnant de con-stater que chez nous, il y a des personnes qui n’ont pas accès à des besoins simples et fon-damentaux d’hygiène. Le tra-vail fait à « Point d’Eau » est extraordinaire – 34’000 pres-tations en 2012 ! – et varié : de la buanderie à la douche, en passant par les soins médi-caux et dentaires, sans oublier une antenne sociale.Concrètement, comment se passe l’Action Partage ?Nous n’avons pas voulu que l’argent passe simplement d’une caisse à une autre. Cette Action Partage, c’est une prise de conscience et une mobilisation de tous les catholiques pour ceux qui n’ont pas la même chance qu’eux. « Faire ensemble », c’est aussi une manière de souder nos communautés dans l’esprit du Jubilé.

Propos recueillis par Olivier Schöpfer

Troisquestions à :

Marie-DeniseSchaller,présidente de la FEDEC-VD

Compte pour un versement : Banque cantonale vaudoise Lausanne, IBAN CH19 0076 7000 U531 2772 4, au nom de la Fédération ecclé-siastique catholique romaine du canton de Vaud, Rubrique 50e.

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L’équipe du Secrétariat général (de g. à dr.) : Isabelle Reymond, service juridique, Daniel Fahrni et Nicolas Ripoll, service informatique, Christian Gauthier, intendant, Florence Hantson, service des relations institutionnelles et service des fi nances et de la comptabilité, Susana Garcia, secrétaire générale, Marie-Claire Volken, service informatique, Sophie Boudry, service des ressources humaines, Josette Montandon, service administratif, Corinne Henry et Alain Neuenschwander, service des fi nances et de la comptabilité.

La Fédération, ce sont ses membres, de nombreux bénévoles au Comité, dans

les associations paroissiales, les missions linguistiques, Caritas et l’aumônerie du CHUV. C’est aussi le Secrétariat général, des hommes et des femmes qui sont en relation avec le Vicariat, les Associations paroissiales et tous les membres de la Fédération, avec l’Etat de Vaud, avec les Evê-chés (LGF et Sion), avec l’EERV et la CILV, avec la Fédération romande et la RKZ (conférence centrale suisse), ainsi qu’avec les salariés et leur représentation du personnel et avec de nom-breux bénévoles membres des conseils de paroisse. Tour d’hori-zon.- Le service des ressources humaines. En complémentarité avec le Vicariat, Sophie Boudry est en charge de ce secteur, qui

Le Secrétariat général, une équipe « au service de… »

FEDEC-VD 2014 Le 50e anniversaire de la Fédération permet de jeter un regard sur le passé et de se projeter dans l’avenir. C’est aussi l’occasion de mettre en lumière le travail quotidien du Secrétariat général, une équipe souvent peu connue, qui travaille avec discrétion et engagement, au service de tous. Découverte.

contribue à la gestion des RH et au développement d’un bon climat social. De par sa qua-lité d’employeur, la Fédération assure que chacune et chacun, soit plus de 220 personnes, connaisse ses conditions d’enga-gement, reçoive son salaire à la fi n du mois, soit remboursé pour ses frais (environ 2000 notes de frais/an), bénéfi cie de conditions de formation de bon niveau, etc.- Le service des fi nances et de

la comptabilité. Alain Neuens-chwander, avec le soutien de Corinne Henry et de Florence Hantson, traite des données comptables, des frais de fonc-tionnement, etc. C’est une acti-vité qui représente plus de 8500 écritures par an pour la Fédéra-tion. Cette unité élabore le bud-get, participe aux négociations pour les subventions avec l’Etat, gère la partie fi nancière des mis-

sions exercées en commun, etc. L’analyse des demandes de prêts dans le cadre des constructions et rénovations (30 situations en cours) fait également partie de son activité, qui gère de surcroît l’entretien et le suivi des travaux des lieux cantonaux, avec le soutien de Christian Gauthier, l’intendant, et de Mmes Grisendi et Chevalley.- Le service des relations ins-

titutionnelles. Florence Hantson assure cette activité par l’orga-nisation et le suivi des séances du Comité (15 personnes) et des deux assemblées générales annuelles (183 délégués), ainsi que les relations avec les 61 membres. A l’externe, les rela-tions concernent les partenaires mentionnés plus haut.- Le service administratif. Jo-sette Montandon gère les ques-tions touchant aux paroisses et

missions linguistiques (frais de personnel liés à l’activité pas-torale territoriale, ministères de remplacement, demandes en relation avec les prêts de construction). Ce service est mis à contribution pour la préparation d’activités d’importance, comme les assemblées générales.- Le service juridique. Isa-belle Reymond met ses com-pétences au service de toutes les entités, des responsables et des membres de la Fédération confrontés à des questions juri-diques comme par exemple le droit du travail. Le service leur apporte son soutien, notamment dans l’élaboration des conven-tions avec les communes ou au sein d’UP. Il participe aussi aux réfl exions sur la structuration des liens entre entités ecclé-siastiques ou dans le cadre des négociations pour les futures conventions de subventionne-ment.- Le service informatique. Da-niel Fahrni, avec le soutien de Nicolas Ripoll et Marie-Claire Volken, développe des outils informatiques utiles à tous. Ce service est garant de leur bon fonctionnement et de la sécurité, notamment de la protection et de la confi dentialité des données. Parmi les outils qui facilitent le travail de chacun et développés par cette unité, il faut mentionner l’annuaire AVEC, l’horaire des messes et l’Intranet – Vademe-cum.La diversité des champs d’ac-tion et des interlocuteurs rend la notion d’« être au service de » polymorphe. Ce travail d’équipe, avec des compétences complé-mentaires, nous rend meilleurs, plus exigeants pour ré-pondre avec qualité à ceux et celles qui nous sollicitent. C’est au sein de cette équipe que la secrétaire générale peut conduire, gérer et préparer l’avenir avec confi ance et sérénité.

Susana Garcia

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Adresses utiles

Courrier des lecteurs

Mission de langue allemande, avenue Vinet 27, 1004 Lausanne, tél. 021 648 41 50Mission de langue portugaise, avenue de Morges 60, 1004 Lausanne, tél. 021 323 14 58

DÉPARTEMENTSDépartement 0-15 ans, chemin des Mouettes 4, CP 600, 1001 Lausanne, tél. 021 613 23 53Département 15-25 ans, boulevard de Grancy 29, 1006 Lausanne, tél. 021 612 61 30Département Adultes, chemin des Mouettes 4, CP 600, 1001 Lausanne, tél. 021 613 23 33Département Santé, chemin des Mouettes 4, CP 600, 1001 Lausanne, tél. 021 613 23 67Département Solidarités, chemin des Mouettes 4, CP 600, 1001 Lausanne, tél. 021 613 23 88

Support informatique, 021 613 23 20 et 079 126 72 47Support AVEC, 021 613 23 15Support www.cath-vd.ch, 021 613 23 26

UP Nyon - Terre Sainte, rue de la Colombière 18, 1260 Nyon, tél. 021 635 45 80 UP Prilly - Prélaz, avenue de Morges 66, 1004 Lausanne, tél. 021 624 45 55UP Renens - Bussigny, avenue de l’Eglise-catholique 2b, 1020 Renens,tél. 021 634 01 44UP Riviera, avenue des Planches 27, 1820 Montreux, tél. 021 963 37 08UP Notre-Dame de Tours, Chemin des Rites 2, 1566 St-Aubin (FR), tél. 026 677 11 42UP St-Barnabé, rue Guillermaux 17, 1530 Payerne, tél. 026 660 21 96UP St-Pierre les Roches, rue de l’Eglise 17, 1670 Ursy, tél. 021 909 50 37Décanat d’Aigle, rue du Rhône 4, 1860 Aigle, tél. 024 466 23 88

MISSIONS LINGUISTIQUESMission de langue espagnole, chemin des Mouettes 4, CP 600, 1001 Lausanne, tél. 021 613 23 73Mission de langue italienne, rue Orient-Ville 16, 1005 Lausanne, tél. 021 323 14 58Mission de langue anglaise, avenue de Béthusy 54, 1012 Lausanne

DIRECTIONVicariat épiscopal, chemin des Mouettes 4, CP 600, 1001 Lausanne, tél. 021 613 23 43FEDEC-VD, chemin des Mouettes 4, CP 600, 1001 Lausanne, tél. 021 613 23 13

UNITÉS PASTORALESUP Chasseron-Lac, rue Maison-Rouge 14, 1400 Yverdon-les-Bains, tél. 021 424 20 50UP Dent-de-Vaulion, chemin de la Dame 1, 1350 Orbe, tél. 021 441 32 90UP Grand-Vevey, rue des Chenevières 4, 1800 Vevey, tél. 021 944 14 14UP Gros-de-Vaud, rue St-Jean 7, 1040 Echallens, tél. 021 882 22 52UP La Venoge - L’Aubonne, rue du Rond-Point 2, 1110 Morges, tél. 021 811 40 10UP Lausanne Lac, chemin de Beau-Rivage 3, 1006 Lausanne, tél. 021 616 51 43UP Lausanne Nord, avenue de Chailly 38, 1012 Lausanne, tél. 021 652 37 32UP L’Orient, avenue des Collèges 29, 1009 Pully, tél. 021 728 15 57UP Notre-Dame Lausanne, rue du Valentin 3, 1004 Lausanne, tél. 021 318 82 00

ImpressumEditeur : FEDEC-VD.Adresse : chemin des Mouettes 4, CP 600, 1001 Lausanne.Directeur de la publication : abbé Marc Donzé.Comité éditorial : abbés Marc Donzé, et Thierry Schelling, François Rouiller, Olivier Schöpfer et Jean-Brice Willemin.Rédacteur responsable : Jean-Brice Willemin.Mise en page: Eva Mikulski.Ont aussi collaboré à ce numéro : Susana Garcia, François Rouiller, Nathalie Senn, Maria Zufferey.Tél. : 021 613 23 23 Fax : 021 613 23 24E-mail : [email protected] Internet : www.cath-vd.ch« relais », journal de réfl exions et d’informations de l’Eglise catholique dans le canton de Vaud, est un trimestriel gratuit, tiré à 4 000 ex. Prochaine parution : 24 février 2014.

La variété des thèmesMes vives félicitations à vous

et votre team rédactionnel pour

votre «relais» d’octobre 2013 ! La variété des thèmes et le soin méticuleux à leur traitement sont des qualités admirables et très agréables. Il y a de la vie, là-dedans... C’est très bien, en particulier les articles d’Olivier Schöpfer et de Maria Zufferey. Les citations de notre pape François m’ont donné l’idée de développer l’interaction avec les lecteurs, fi dèles catholiques et non-catholiques, pour des avis ou des propositions et des attentes. (…) Il s’agit de renfor-cer la solidarité et l’engagement pour les gens défavorisées et en danger (au Syrie, au Liban).

Ne cessez pas de rester un pouls... Un grand merci.Dr Marco Scherer, médecin-chirurgien, Fribourg

Un dossier sur la mort ouvertJ’ai aimé le dossier sur la mort. Ouvert, divers et non moralisa-teur. Peut-être aurait-il encore gagné à avoir en ouverture un petit panorama social, sociolo-gique, anthropologique sur la mort dans la société actuelle. Bien des éléments y sont, dispersés dans les articles ; mais peut-être, l’avez-vous fait exprès. Les autres articles m’ont paru avoir les mêmes qualités. L’ensemble donne une tonalité très «la vie de mon Église»... Cependant il me manque un peu une tonalité. Pourquoi ne pas montrer une Église qui écoute son époque, est en dialogue avec elle, et en reçoit parfois quelque chose…Père Jacques Tessier, Nîmes

Un vrai journalMerci de la livraison du dernier « relais ». Le résultat est appré-ciable et correspond davantage à un journal d’intérêt général. Avec mes encouragements pour la suite.Bernard Litzler, directeur du CCRT

Une très bonne surpriseJe trouve que le journal « relais » est une très bonne surprise, on y trouve plein de choses intéressantes. Dans le dernier numéro, j’ai beaucoup aimé le dossier et le portrait. J’ai aussi apprécié les citations du pape François (c’est un peu mon héros). Une petite remarque, tout de même : dommage qu’il n’y ait pas plus de pages.S. G., Lausanne

Une ouverture lumineuseBravo pour le « relais » d’oc-tobre ! Avec un thème – la mort – qui se traite habituellement avec pesanteur, ici il y a de l’élan, une ouverture lumi-neuse, de la beauté et même un caractère sportif ! C’est super ! Merci à vous pour ce beau travail !L. S., Lausanne

Votre avis nous intéresse. Faites-le nous connaître à l’adresse suivante : Jean-Brice Willemin, Service de l’information, chemin des Mouettes 4, CP 600, 1001 Lausanne ou par mail : [email protected].

Que sont-ils devenus ?L’interview de deux familles de réfugiés syriens est parue dans le Relais du mois d’oc-tobre. Voici un bref aperçu de leur situation actuelle. Au-delà du bilan, c’est surtout la solida-rité de l’Eglise locale qui est espérée. Naïma et Isaac cherchent de toute urgence un petit chez eux. Ils logent actuelle-ment à sept dans un studio, accueillis par leurs proches. Ils espèrent qu’à travers ce journal, une offre leur sera proposée. Leur budget maxi-mal pour un loyer est de 1100 francs. Ne parlant pas le fran-çais, ils bénéfi cient de cours privés assurés par une béné-vole, qui les reçoit une fois par semaine à son domicile.Quant à Amira et son époux souffrant d’une cécité, ils ont essuyé encore un refus pour l’obtention d’un permis de travail régulier. Ils essaient de survivre en répondant ra-rement à des demandes de cuisine syrienne et animation avec le oüd (cithare arabe). Leurs trois enfants fré-quentent l’école publique et ne s’en sortent pas indemnes face aux diffi cultés du quoti-dien de leurs parents. (mz)

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Formateur d’adultes

Mario Poloni est un des tout premiers formateurs d’adultes. Photo : Jean-Claude Gadmer.

A la fin de l’année pasto-rale, Mario Poloni goû-tera à une retraite bien

méritée. La nouvelle en soi n’est pas bouleversante, et le principal intéressé, avec un petit sourire et cette clarté vive de curiosité dans le regard, le reconnaîtrait aisément. Et pourtant ! Derrière ce départ, il y a une histoire, celle de Mario Poloni, et une autre histoire, celle de l’évolution de l’Eglise et de la société en près de quatre décennies.L’histoire de Mario, d’abord, fils de l’immigration, né en France de parents italiens, ayant grandi et étudié en Italie, venu à Fri-bourg pour obtenir une licence de théologie. Mario, un des pre-miers agents pastoraux laïcs du canton. « J’ai été engagé le 1er janvier 1976, pour la catéchèse auprès des migrants italiens et pour la formation de base fran-cophone. Nous n’étions que trois laïcs. A l’époque, c’était une aventure : une machine à écrire et une photocopieuse comme seuls outils. J’ai travaillé à l’éla-boration d’un parcours cantonal, qui deviendra Siloé. Le premier est né en 1977, le dernier a com-mencé l’an passé. »

Période riche en ouvertureEn 1981, Mario devient respon-sable de la catéchèse. Poste qu’il occupe jusqu’en 1995. Il change alors radicalement de voie et devient animateur pastoral à la Longeraie, poste qu’il occupe jusqu’en 2002. Il y découvre une ouverture à la culture et un accompagnement spirituel dif-férent, dans un environnement profane. « Une étape intéres-sante, commente-t-il. Du jour au lendemain, je suis passé d’une équipe de 30 à 40 personnes à un bureau vide, où j’étais seul. Pas d’ordinateur, pas même un stylo. Mais pour moi, ça a été l’occasion de me désintoxiquer des réunions, et j’en avais énor-mément. Même si je n’avais pas abandonné Siloé, je ressentais un dessèchement. A travers les personnes que j’ai eu la chance de rencontrer à la Longeraie, j’ai pu refaire ma nourriture théolo-gique et spirituelle. »

Formation d’adultesInterpelé par la « zone grise qu’il y a entre la pastorale et le monde qui court », il consacre depuis 2002 son temps à la formation d’adultes. Toujours ce souci in-

cessant de transmettre son sa-voir, quel que soit l’interlocuteur.

Multiples changements Cet interlocuteur, justement, qui a changé, au rythme des muta-tions de l’Eglise et surtout de la société. C’est l’autre histoire que raconte la carrière de Mario. « Dans les années 70, le public était engagé dans une paroisse, avait fait son catéchisme. Il y avait une culture religieuse de base. Notre effort était de forma-ter cette culture, pour pouvoir tou-cher du doigt les nouveautés du Concile Vatican II. Petit à petit, le fond de culture directe a disparu. Ca a changé notre optique : à ce moment-là, il a fallu reconstruire, bâtir. Maintenant, nous sommes dans une troisième phase : les moyens de communication ac-tuels, et surtout internet, offrent un flot d’informations énorme. Mais il n’y a aucune hiérarchie. Difficile dès lors de savoir ce qui est important et ce qui est secon-daire. L’objectif de la formation est donc de ramener à l’essen-tiel. C’est un nouveau défi, qui a des répercussions sur les forma-teurs. Il faut être des passeurs, aider à construire une colonne vertébrale, avoir de l’ouverture, de la curiosité intellectuelle. » Le portrait tout craché de Mario Poloni.

Olivier Schöpfer

MÉTIERS DANS L’ÉGLISE Agent pastoral depuis 1976, Mario Poloni est un des tout premiers laïcs à avoir occupé cette fonction. A l’aube de sa retraite, son parcours refl ète l’évolution de l’Église et de la société en près de 40 ans.

Basilique de Lausanneilluminée pour NoëlLe clocher de la basilique Notre-Dame de Lausanne est illuminé tous ces soirs de Noël. Des reproductions de vitraux sont projetés tous les soirs jusqu’au 25 décembre sur des thèmes comme Saint Nicolas, les anges musiciens, l’Annonciation, la Nativité, la Vierge à l’Enfant, les ber-gers et les Rois mages. Cette manifestation a lieu dans le cadre du Festival Lausanne Lumières au centre de la ville. (Réd.)

Préparons Noël

Tu es Celui Seigneur Jésusqui est venu et qui vientTu es Celui qui viendraJe veux aller à ta rencontre,je veux t’accueillir chaque jourJ’essaie d’être ton messagerAfi n qu’autour de moi

mes amis te reconnaissent.

Tu es la Lumière de Dieu

venu en notre monde

et c’est chez nous que tu

viens

pour apporter le pardon

la paix et l’espérance.

Tu veux attirer à toi

ceux qui ont le coeur blessé,

ceux qui cherchent à com-

prendre,

à aimer et à lutter contre le

mal

voilà la seule bonne nouvelle

Jésus nous t’en prions

petit à petit que chaque jour

j’ouvre dans mon coeur une

route

pour que Tu puisses encore

venir comme à Bethléem

partager notre vie

et faire de nous des frères.

Anonyme, décembre 2013

Prière

Photo www.horizon-provence.com.

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NOËL Pour clore notre dossier sur Noël, nous avons choisi de vous proposer un focus sur l’étable de Bethléem, où Marie a mis au monde Jésus le Sauveur. La parole est donnée à Joseph, à l’âne et à la mangeoire.

Coup de projecteur sur la crèche

En cette nuit où la Beauté est murmurée, le mystère tant re-douté est enfi n élucidé. Je l’ai vue naître et se laisser dévoiler. Son visage refl ète le miroir de l’éternité. Moi qui, dans le si-lence de mon atelier, cherchais à connaître Dieu, le voici dans mon foyer. Et Il jouera bientôt avec les enfants du quartier.L’homme de l’ombre que je suis se voit inondé de Lumière. Le charpentier modeste qui façonne le bois en fl ûte entend résonner la plus complète des sonates jamais composée. Le travailleur discret devient le père de l’Amour incarné. La Source de toute vie s’abandonne déme-surément à notre humanité.Ma jeune femme adorée a fait naître Celui qui nous lie à nous-mêmes, aux autres et au Tout. Celui dont tous les royaumes guettent l’arrivée, le voici balbu-tiant et tremblotant, dans cette mangeoire que je n’ai pas pu fabriquer. Lui qui connaît les secrets de la vie devient mon fi ls dans le plus grand secret. Il vient à moi par la plus douce des mères, pour ensuite re-joindre tous ceux que la tombe effraie. De ces petites narines, il souffl era l’éternité à tous les corps ensevelis. De son tom-beau, ainsi, tout renaîtra dans l’Amour infi ni. Seigneur mon Dieu, en cette douce nuit de communion absolue, écoute mon cœur heureux et dépassé : « Que mes mains ne frôlent pas le morceau de bois qui portera un jour son corps en croix. Que la Beauté qui émane de cette mangeoire soit préservée à ja-mais. »

Maria Zufferey,

aumônier UNIL-EPFL

« Enfi n à l’abri, se dit l’âne de la crèche. J’ai senti la chaleur à distance dans ces cailloux sous le village. C’est ce bœuf qui avait chaud sous son toit de planches et de toiles. Heureusement que Joseph m’a suivi. Car il fallait se hâter. Je sentais sur mon dos Marie qui s’agitait doucement. Les premières contractions de son ventre tout rond. Et Joseph qui voulait se faire héberger au village. Mais les hôtels sont faits pour les riches et pour les che-vaux. Pas pour les ânes et de pauvres pèlerins.Tout s’est passé en un instant. C’était si beau. Marie s’est al-longée sur la paille. Elle a pous-sé avec force. Et l’enfant était là. Le petit cri du souffl e et déjà – ô miracle – un sourire. J’ai fermé les yeux et j’ai vu des milliers d’étoiles qui dansaient dans tous les sens. Et même le bœuf si lourd s’est mis à vibrer. Il a respiré fort pour que le petit soit enveloppé d’un air très doux.J’ai eu envie de taper avec mes petits sabots sur le sol, pour faire de la musique comme ces

Le prélude de Joseph

L’âne de la crèche

La mangeoire

danseurs que je vois dans les fêtes. J’ai tourné mes oreilles dans tous les sens. Et j’ai enten-du des sons incroyables. Entre les étoiles cela chantait comme un violon, comme un tambourin, comme une harpe, comme une fl ûte. J’en frissonnais de paix. J’avais tellement envie que mes oreilles s’allongent pour entendre mieux.Au bout d’un temps, je me suis couché sur la paille. Le long chemin m’avait fatigué. Et j’ai entendu Joseph qui chantait des mercis à toute la création. Et même à moi, petit âne. Mon cœur faisait d’étranges sauts dans ma poitrine.

Les gens de mon pays m’ap-pellent Hamor. Les Romains croient que c’est « amour » ; ils n’ont pas complètement tort. Et sur mon dos s’est passé quelque chose d’étrange. Des touffes de poils sont devenues plus noires. Elles ont formé une croix. »

Marc Donzé,

vicaire épiscopal

Etrange lueur, ce soir, dans cette étable…Des années que j’y suis. J’y suis née clouée de bouts de branches qui traînaient. Ils m’ont zébrée de bois et d’espaces. Ils ont dit que ça irait bien, cette mangeoire. Et ils m’ont collée au mur. Depuis, on me remplit et on me

vide. En fait, on me donne pour me voler. Beaucoup d’humains s’en plaignent aussi. Ils parlent de leur porte-monnaie. Sauf les pauvres. Qui parlent d’eux.

Peut-être que je ressemble aux pauvres, au fond. On me donne et on me prend. Le pay-san pense à ses vaches, et les vaches pensent au foin. Et moi ?...Mais ce soir, cela n’a aucune importance. C’est étrange, cette sensation. N’être rien. N’avoir rien. Et être en joie. Comme une mère qui tient dans son ventre la vie de son enfant, mais qui découvre, éblouie, qu’il est, qu’il est tout, et que de penser à elle n’ajoute rien à l’affaire, car cela lui suffi t, et cela se passe de mots. Je ne m’y attendais pas, pen-sez ! Cette nuit, dans mes en-trailles, un nourrisson crie ses premiers sons, et le poids de cet enfant sur la paille, sur mon bois, sur mes vides, cela suffi t à savoir que rien ne pourra voler cet Infi ni que je porte. Parce qu’il n’est à personne, et c’est pour-quoi il est à tous, il est à moi, à vous. Il est libre. Et sa liberté a choisi de me rencontrer, je suis libre de n’être que moi, l’Infi ni m’a choisie pour ça !Étrange lueur ce soir. Un feu, rougeoyant dans mes entrailles. Celui que portent les mères, et tous ceux qui enfantent. Quelque chose d’ailleurs, qui fait d’un enfant un engendreur. Dans la paille qui passe. Et chez les pauvres, qui portent Dieu.

François Rouiller,

aumônier au CHUV