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n°154

Spécial 20 ans

MIGUEL TORRESWINE LIVING LEGEND

Spécial 20 ans

MIGUEL TORRESWINE LIVING LEGEND

Dossier IVV

PRIMEURS PART 2

Dossier IVV

PRIMEURS PART 2• LE CORBEAU ET LE PINARD

• CHÂTEAUNEUF-DU-PAPE

• 20 ANS D'ŒNOLOGIE

• PHILIPPE CAMBIE

• CHÂTEAU FIGEAC

• LE CORBEAU ET LE PINARD

• CHÂTEAUNEUF-DU-PAPE

• 20 ANS D'ŒNOLOGIE

• PHILIPPE CAMBIE

• CHÂTEAU FIGEAC

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Juin/Juillet 2012 n°154

EDITO SOMMAIREMiguel Torres, portrait d’une légende vivante

La page déchirée : Demain Latour arrête

Bordeaux Primeurs : le millésime 2011, vue d’ensemble

Oeunotourisme : Escapade dans le vignoble Castelpapal

20 ans de «progrès œnologiques» (3)

Portrait : Philippe Cambie

Icônes IVV : Château Figeac

20 ans déjà… Rétrospective d’avenir (3)

Le Corbeau et le Pinard : Rosés de Provence

La rubrique du naturiste : La vigne du Perron

Ces pages oubliées : L’Oseleta

Carnet de vacances : le Lac de Garde

Vignerons de l’extrême : Villette en Lavaux

� RÉDACTION - ADMINISTRATION - ABONNEMENT :A.P.I.C. - Dieweg 294 - 1180 Bruxelles - Belgique - Tél : +32(0)2.375.44.44 - Fax : +32(0)2.375.52.51

� BANQUE : 210.0461297-17 - in.vino.veritas@skynet.be� RÉDACTEUR EN CHEF : Philippe STUYCK

� RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT : Hervé LALAU

� PUBLICITÉ : A.P.I.C. - Dieweg 294 - 1180 Bruxelles - Belgique - Tél : +32(0)2.375.44.44 - Fax : +32(0)2.375.52.51� BANQUE : 210.0461297-17 - in.vino.veritas@skynet.be� EDITEUR RESPONSABLE : Philippe Stuyck, Dieweg 294, B-1180 Bruxelles� RÉDACTION : Bernard ARNOULD, Fabian BARNES, Johan DE GROEF, Gérard DEVOS,

Jean-Yves HINDLET, Guido JANSEGERS, Hervé LALAU, Fiona MORRISON, Youri SOKOLOW, Philippe STUYCK, Marc VANHELLEMONT, Ann VAN STEENBERGEN

IVV paraît 6 fois par an. Les textes et les annonces n’engagent que les auteurs et les annonceurs. ISSN 0779-2565

www.invinoveritas.apic.be • http://ivv.skynetblogs.be/

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Bientôt autant d'AOC que de jours dans l'année !

Grâce au renfort des anciens VDQS (presque tous promus dans la catégoriesupérieure), la France compte à présent 357 Appellations d'OrigineContrôlée (et bientôt Protégées).

Comme certaines sont réunies dans un même cahier des charges (à l'imagede Pouilly-Fumé et Pouilly-sur-Loire, il n'y a que le cépage qui change), celanous donne 303 cahiers des charges à faire homologuer dans le nouveaucadre de la réforme européenne de 2007. Mais comme rien ne se perd au pays de Xerox, ces cahiers des chargess'inspirent en tout ou partie des décrets antérieurs; c'est le cas, parexemple, du Décret n° 2009-1253 du 16 octobre 2009 relatif aux appel-lations d'origine contrôlées "Touraine", "Coteaux du Vendômois","Montlouis-sur-Loire", "Orléans-Cléry", "Touraine Noble Joué", "Orléans" et"Jasnières".Il ne semble pas que l'on ait profité de la révision de ce texte pourdescendre sensiblement les plafonds de rendement.

Ainsi, pour l'AOC Touraine, on y lit que le rendement maximum deproduction est de"85 hectolitres par hectare, pour les vins blancs ;80 hectolitres par hectare, pour les vins rouges et rosés ;92 hectolitres par hectare, pour les vins mousseux et pétillants (vins blancset rosés)".Les pratiques oenologiques ne semblent pas non plus avoir été vraimentfortement restreintes:On y lit ainsi que:"Pour les vins rouges, les techniques soustractives d'enrichissement sontautorisées et le taux maximum de concentration partielle par rapport auxvolumes mis en œuvre est fixé à 10%".

Pour les néophytes qui ne connaîtraient pas toutes les possibilités del'oenologie moderne ni son vocabulaire, les "techniques soustractivesd'enrichissement" font essentiellement référence à l'osmose inverse, unoutil qui permet de pallier, indûment à mon sens, les carences d'une natureingrate. Car cette nature ne se plie pas à la règle non écrite qui veut qu'unterroir d'AOC valablement homologué doit produire bon tous les ans.Quant à l'irrigation, elle ne fait pas l'objet "de disposition particulière"(elle est donc autorisée).

Par contre, et ceci rassurera les consommateurs épris de qualité, le cahierdes charges précise bien que "Le nom de l'appellation d'origine contrôléeest inscrit sur les étiquettes en caractères dont les dimensions, aussi bienen hauteur qu'en largeur, ne doivent pas être inférieures à la moitiéde celles des caractères de toute autre mention y figurant." Ouf.

Hervé Lalau

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2JUIN/JUILLET 2012

SPÉCIAL 20 ANS

Pour ses 20 ans, la rédaction d’IVV s’est posée une drôle de question :

quelle personnalité a le plus marqué la planètevin au cours des deux décennies écoulées?

Dans une optique qualitative, bien sûr.

Une première liste a été établie. Une fois écartés les «people» duwine-bling, d’une part, et les célébrités confidentielles, de l’autre,

le choix s’est considérablement restreint. Donnez moi le nom d’une personnalité connue, à la réussite incontestée,mais dont les vins ne sont pas vulgaires. Quelqu’un qui a le sens ducommerce, mais aussi et d’abord l’amour des produits. Nous l’avonstrouvé, c’est Miguel Torres.Restait à lui faire dire le comment du pourquoi. Il nous a reçu dansson fief du Penedès.Au travers de ses réponses, et malgré une modestie naturelle, sedessine un homme de convictions, de passion... et d’action.

Il était une fois un jeune œnologue…Non, toutes les fées du commerce international du vin ne se sontpas penchées sur le berceau du petit Miguel. A sa naissance, en1943, la bodega familiale se relève à peine des destructions de laguerre civile, les vignes sont ravagées, la cave de Vilafranca aussi. A quelque chose, malheur est bon, cependant: la maison, jusqu’iciproductrice de vrac, décide de se tourner vers le vin en bouteilles.

MIGUEL TORRES, PORTRAIT D’UNE LÉGENDE VIVANTE

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Au début des années 60, le jeune Miguelentame des études d’œnologue en France.Une fois diplômé, il revient en Espagne. C’estl’époque où la famille se décide à racheter desvignes et à replanter autour de Vilafranca. A Mas La Plana, en altitude, tout d’abord. «On expérimentait, on n’avait pas vraimentde recul. On se disait juste que le tempsétait venu pour nous de refaire notre proprevin. Nous avons essayé un peu de tout, çan’a pas très bien fonctionné avec le riesling nile pinot, mais ça a très bien marché avec leCabernet Sauvignon. Jean Léon avait un beausuccès avec ce cépage dans notre région.».Les Torres choisissent d’installer le nouveaudomaine en altitude, moins pour le terroirque pour des raisons pratiques: à l ‘époque(en 1966), la réfrigération n’existe pas, et avecla fraicheur de l’altitude, les degrés restentacceptables.

La consécrationLe premier millésime produit est 1970. C’estce vin qui remporte les Olympiades du Vin en1979. Une surprise totale : «Ce sont nos clientsqui nous en ont parlé. Nous ne réalisions pasvraiment, sur le moment». Battre les grands Bordeaux sur leur terrain, avecun Cabernet de jeunes vignes, planté dans unendroit quasi inconnu, c’est vrai qu’il fallait sepincer pour y croire. Surtout pour le prix.A ceux qui s’étonnent que Torres ait choisides cépages étrangers, lui qui fait tant d’ef-forts aujourd’hui pour réhabiliter les variétéslocales, Miguel Torres fait une réponse clai-re : «A l’époque, nos variétés locales étaientmal conduites, pas forcément plantées là oùil le fallait, et leur rendement était beau-coup trop élevé. Il fallait faire table rase, enquelque sorte. Nous avons réussi à nousfaire un nom mais nous n’avons pas oubliénos racines pour autant».

A la redécouverte de la vigneSurtout, Miguel Torres a évolué, et avec lui,son entreprise. Ce n’est pas qu’il cherche abso-lument à suivre la tendance, à être à la mode.C’est plutôt qu’il anticipe. Et quand il prendune décision, il ne fait pas les choses à moitié.En 1982, il a pris une année sabbatique; il arefait une année d’œnologie à Montpelier,mais cette fois avec un axe viticulture. Ce futpour lui l’occasion d’approfondir une ques-tion qui le passionnait : le fameux effet ter-roir. Et de mieux connaître la vigne, demieux maîtriser les traitements. Cela paraîtévident aujourd’hui. Mais en 1982, MiguelTorres fait partie des précurseurs. Ce ne serapas la dernière fois…Cette expérience ne tarde pas à se traduiredans la stratégie de l’entreprise ; de retour enCatalogne, Torres passe en revue son vignoble;

il cherche à mieux comprendre le lien entreles cépages, les sols et le climat. Il revoit à labaisse les traitements pesticides et fongicides.Les rendements baissent, mais la qualité étaità ce prix. Torres est un perfectionniste, il veutaller plus loin, plus haut.Il se passionne aussi pour les cépages locauxde Catalogne, dont il contribue à sauver unebonne partie. C’est le cas du Samso et duGarro, qui avaient presque disparu. Torres faitappel aux vieux vignerons pour qu’ils lui fas-sent connaître des plants oubliés. Il les isole,il les multiplie, il les vinifie en micro-cuvées.S’ils lui donnent satisfaction, il les intègreprogressivement dans ses vins, même les plusfameux. Ainsi le Grans Muralles contient deplus en plus de Querol. Un cépage nomméd’après le village où il a été découvert, quiprésente un assez fort taux de millerandage,d’où de beaux tannins.

Torres, la signatureMiguel Torres sait aussi écouter. Il peutchanger d’avis.L’expansion hors du berceau catalan, vers laRibera del Duero et la Rioja ? Il n’en voulaitpas. Pendant plus de 10 ans, il a dit non.C’est d’abord son frère et puis son filsMiguel Junior qui l’ont convaincu que lenom de Torres avait tout ce qu’il faut pourdevenir une signature au niveau espagnol.La famille Torres est aussi présente au Chili eten Californie. Miguel Senior se voit-il partir àla conquête d’autres pays? En Argentine, parexemple ? Pas vraiment. «A l’époque de notreinstallation au Chili, nous avions déjà étudiéune implantation en Argentine. Nous avonspréféré le Chili. Plus globalement, Torres neparie pas tant sur la croissance, financièreou géographique ou la que sur la qualité. Ledéveloppement du chiffre d’affaires n’est pasnotre moteur principal.»Un autre aspect déterminant: tout miser surl’expansion, cela voudrait sans doute direabandonner la structure familiale pour lafinancer : «Dans notre optique, le grand vin,c’est d’abord une question de famille; seulela famille peut avoir l’esprit de sacrifice, lesens des valeurs, l’obsession de la qualité àce point. Et je ne parle pas que pour nous;au sein du groupement Primum FamiliaeVini, vous trouverez d’autres exemples». Autre «valeur» intégrée ces dernièresannées par Torres : le commerce équitable.Au Chili, le groupe travaille a présent avecdes viticulteurs du réseau « Fairtrade ». Làencore, c’est une idée de son fils; maisMiguel Senior y a été d’autant plus sensiblequ’en Espagne, les contrats mis en placeavec les apporteurs de raisin sont basés surune philosophie très comparable «Unerégion de production n’est en bonne santé

que si ses viticulteurs sont en bonne santé,nous ne nous voyons pas comme des exploi-teurs, des gens qui pourraient profiter de lamisère des autres. C’est une question demorale et une question d’économie à longterme. Nous faisons partie d’un ensemble,nous avons des responsabilités. Il nous fautfaire les bons choix pour l’avenir».

En 2007, Miguel Torres a pris conscience del’importance de la menace du réchauffe-ment climatique et de ses implications pourla vigne. Toujours son goût de l’action : ilappelle ses amis, ses connaissances dans lesecteur du vin, et lance avec eux «Wineriesfor Climate Protection». Rapidement, cegroupement établit une liste de 10 pointsvisant à minimiser l’impact du réchauffe-ment climatique dans la viticulture; lors deson premier congrès en juin 2011, qui réunitquelques 300 entreprises adhérentes, estsignée la Déclaration de Barcelone, un codede bonnes pratiques par lesquelles lessignataires s’engagent à diminuer au maxi-mum leur consommation d’eau et d’énergie,à abaisser leurs émissions de CO2 et leursrejets dans l’environnement. Et comme Miguel Torres est un homme pra-tique, il s’associe avec des universités pourétudier l’impact de la hausse des tempéra-tures, de l’humidité et de l’augmentation duCO2 sur la croissance de la vigne, sur lespossibilités d’absorption du CO2 par certainstypes d’algues, etc. Un laboratoire est installéà proximité de la cave de Torres, où sontmenées ces recherches.Pour Miguel Senior, l’engagement pour l’en-vironnement, aujourd’hui, ce ne sont plusdes concepts, ce sont des actes.

Un choix cornélienEt quels sont les vins que Miguel Torresemporterait sur une île déserte ? «Un grandBordeaux, sans doute, mais je ne vous diraipas lequel, parce que je ne veux faire depeine à aucun de mes amis là-bas. Et puisquand même, un vin de chez nous, un MasLa Plana 1982. Parce que ce cru, c’est un peule début de notre aventure, et que cetteannée là, c’est sans doute la meilleure à cejour. Mais c’est vraiment difficile de choisirentre tous ses «enfants», et puis, devoir se limi-ter à ne boire qu’un seul vin, quelle pitié !».

Propos recueillis par Philippe Stuyck et Hervé Lalau

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VERLINDEN16/06/2012 - 20-02.00h Rock & Wine Party dans notre jardin avec animations17/06/2012 - 12-20.00h BBQ et dégustation : Esapgne. - (inscription obligatoire pour le bbq)01/09/2012 - 14-20.00h Dégustation dans notre cave : Afrique du Sud

DULST26/06/2012 -– 20-22.30h Bruichladdich Tasting Tour 2012 Natalie Haran – 35¤ - Salla ‘t ConVINium,Bierbeekstraat 21, 3052 Blanden. - Paiement: Montant à verser au compte n° 744-3252346-26 avec mentiondu nom + Whisky tasting Bruichladdich.Inscription valable après paiement. sofie@dulst.be

BIOTIEK28-29/07/2012 - 14-18h Portes Ouvertes - Dégustations d’une sélection de vins Bios et Biodynamie

Tous les samedisANGE VIN : 1er samedi du mois - 11-17hLeuvensebaan, 261 à 2580 PutteBASIN & MAROT : 14-19h ainsi que les mercredisCAVE DES OBLATS : 14-19hCHATEAUX WIJNIMPORT : 13-18hWIJNHUIS JEURIS: 10-16hWINE NOT

CALENDRIER DES DÉGUSTATIONS DES PROFESSIONNELS BELGES DU VIN

(par ordre chronologique)

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"Demain, j'arrête!" Non, ce n'est pas un accro au tabac ou à la cokequi parle, mais le directeur de Château Latour, Frédéric Engerer, quiannonce que les vins du domaine, à partir de 2012, ne seront plusproposés en Primeur, mais vendus "quand ils seront prêts".

Je ne vais pas bouder mon plaisir: c'est ce que je souhaite depuisdes lustres, ce que je préconise, et pas seulement pour Latour. Lesdégustations en Primeurs, auxquelles je mets un point d'honneur àne pas participer, sont un miroir aux alouettes. On essaie de dired'un enfant de quelques mois la carrure qu'il prendra, le parcoursqu'il aura. Et pas pour ses beaux yeux, non, juste pour la trésoreriede son producteur.Ce n'est pas notre problème. Ce n'est pas notre métier. C'est celuid'un analyste financier. A lui de dire, non si le vin est bon, mais s'ilpourra se revendre avec un profit.

Bon, maintenant, Latour va-t-il faire école? Rien n'est moins sûr.Seuls les très grands groupes qui ne vivent pas du vin ont lesmoyens de se priver de la manne des primeurs, du cash immédiatque cela génère. Car pour y renoncer, il faudrait avoir assez de tré-sorerie pour faire le pont jusqu'à la date où l'on vendra les vins faits.

Par ailleurs, autre débat: qu'est-ce qu'un «vin fait», pour Latour? Aquel âge M. Engerer proposera-t-il ses prochains millésimes? Quandon parle de vins censés défier les décennies, voila qui ne sera pasaisé.Notez que ça se fait déjà ailleurs. Bon nombre de grands vins dansle monde échappent encore (ou déjà?) à la spéculation desPrimeurs, parce que leurs auteurs, curieusement, tiennent à ce qu'onles juge comme des produits qui se boivent, qui apportent un plaisirgustatif et de partage, plutôt qu'un retour sur investissement.

Hervé Lalau

PS. Mon aversion pour les primeurs n’est qu’un avis personnel. Jen’empêche en rien mes excellents confrères de s’y rendre. Et s’ilss’en trouvent bien, s’ils y trouvent matière à de beaux commen-taires, tant mieux.

DEMAIN,

LATOUR ARRÊTE

LA PAGE DÉCHIRÉE

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6JUIN/JUILLET 2012

DOSSIER IVV

Tout le monde s'accorde à dire que 2011 est inférieur à 2009 et 2010, mais certains,

Bordelais en l’occurrence, voudraient le comparer à 2001 ou 2008. J'avoue avoir déjà un

peu de mal à mettre 2001 et 2008 dans lemême panier. Mais voyons plutôt les résultats

par grande zone et par type de vins.

Quelques grands liquoreux et beaucoup de passablesLes petites et moyennes appellations ont produit des vins assez moyensdans l'ensemble, courts, pas très bien cousus et parfois arrogants,quelques crus se distinguent avec des vins charmants et gourmands.A Barsac et Sauternes, quelques crus peuvent se retrouver dans leportrait précédent, en revanche, parmi les crus classés la qualité globaleest très bonne. Pas de quoi tomber amoureux toutefois, des beautésun peu plastiques, de la fraîcheur, de la pureté, de la concentrationde la puissance, c'est évident, mais moi j'aime mes Sauternes un peusalis par le botrytis! N'en déplaise à Denis Dubourdieu qui, en tantque chercheur, est en quête de perfection…

Quelques grands blancs secsLes blancs secs, avec le recul, ne sont pas aussi grands qu'on le prétendà Bordeaux. Il y a de grands blancs, certes - surtout à Pessac-Léognan,mais je ne ferais pas de saucissonnage par appellation, parce que mêmeà Pessac-Léognan, il y a des vins médiocres.Les blancs ont tout autant souffert des conditions climatiques queles rouges au printemps, même si leurs conditions de maturité sont

LE MILLÉSIME 2011, VUE D’ENSEMBLE

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différentes et qu'effectivement le temps dejuillet-août, plus frais, est plus à leur conve-nance. Oui, il y a de la fraîcheur; oui, il y a del'acidité, mais globalement, «ce n'est pas ça».Quelques crus ont produit de belles bou-teilles avec de la densité, de la complexité,alliées à la fraîcheur, avec des expressionsaromatiques généreuses et gourmandes, maisce n'est pas forcément du fait de la seule loides grands terroirs.

Le grand chapitre des rougesPessac-Léognan, assez homogène, s'en sortpas mal du tout, le Médoc est très moyen etle Saint-Emilionnais, très hétérogène, afficheles plus belles réussites. Partout en Gironde,les vins souffrent d'astringences puissantes, etde milieux de bouches creuses. Ici s'arrêtentles ressemblances avec 2008. Même les meilleurs crus ne sont pas parfaits,ils souffrent tous d'un petit quelque chose,en plus, en moins, bref, ils sont moins bonsqu'en 2008. 2011 présente aussi beaucoup devins aux tannins un peu végétaux, un peunoix fraîche, lorsqu'il ne s'agit pas de pureamertume et pourtant, je n'ai relevé qu'unéchantillon ou deux sur plus d'un millier pré-sentant des arômes de pyrazine (poivron,tomate verte). Le contexte de maturité estdonc très particulier.Notons enfin que 2011 est un millésimemodéré en alcool, les vins notés «chauds»sont rares et les «alcooleux» encore davantage.Ce qui fait également une nette différenceavec 2008.

Pessac-Léognan s'imposeC'est sans doute l'appellation qui a le plusfort taux de bons et grands 2011 de tout leBordelais. Les vins sont plaisants, ils ont dufruit frais, des chairs juteuses, de bonnes lon-

UNE ANNÉE ABERRANTE: LA PREUVE PAR LES CHIFFRES

L'introduction à la présentation du millésime 2011 à Bordeaux présentée par lafaculté d'Oenologie est sans appel: «La série 2008-2009-2010 forme une admi-rable trilogie dont les qualités comparées raviront pendant longtemps les ama-teurs de Bordeaux du monde entier». Commencer son élocution en rappelant lesqualités du passé… en dit long sur la suite.«Rompant avec notre habitude de rappeler au début de cette note les conditionsdu climat et du cycle de la vigne qui font les grandes années à Bordeaux, nous pro-posons au lecteur de découvrir...». La boucle est bouclée: 2011, année naze!

Janvier-février, le cumul des pluies n’atteint pas la moitié de la normale: la séche-resse s'installe. Mars est plus sec et plus chaud que la normal. «Dans ces condi-tions le débourrement fût précoce (…) 2 semaines d'avance».Avril est chaud et sec. La moyenne des températures est de 6° supérieur à lamoyenne et l'ensoleillement est supérieur à un juillet normal. Le déficit de pluiesaffiche 86%. (moins de 10mm contre 80mm en moyenne). Un record.Le 25 avril, la grêle frappe le Sauternais (500 ha). Les 1er et 2 mai, elle frappe àPodensac (Graves), en Entre Deux Mers et dans le Blayais.Mai est chaud et sec. La moyenne des températures est de 4,5°c supérieur à la nor-male. Pluies déficitaires, moins de 10mm en Médoc, moins de 5 mm à Saint-Emilion. Presque le record de 1945. La mi-floraison a 15 jours d'avance.Juin est chaud et sec. La contrainte hydrique s'installe. «Sur les sols de graves àfaible réserve hydrique, la sécheresse était préoccupante ». Les 26 et 27 juin lethermomètre affiche 40°C. «Des grappes ou portions de grappes (…) furent litté-ralement brûlées».« Le cabernet-sauvignon sur les sols les plus secs subit les plus fortes pertes (...) ».A partir du 6 juillet, le temps devient frais, il y a un déficit thermique et un fortdéficit de durée d'ensoleillement (200 heures contre 281 et 271 en 2010 et 2009).jusqu'au 26 Juillet, les perturbations plus ou moins importantes et violentes sesuccédèrent, (…) la pluviométrie devint excédentaire ». La contrainte hydrique«fût sûrement excessive pour les merlots établis sur les sols les plus secs (graves,sables) et les jeunes vignes qui subirent défoliation et blocage de maturité».La demi-véraison a été estimée ayant 15 jours d'avance mais elle s'est étalée jus-qu'au 10 août. La véraison des grappes brûlées «se passe mal».En août, le 2, des orages localisés déversent des pluies torrentielles. A partir du 10les températures sont inférieures aux normales saisonnières, des pluies plus oumoins importantes se succèdent. Au total 80mm de pluie pour un mois d'août quin'en recueille respectivement que 17mm ; 24mm, 14 mm, en 2010, 2009 et 2005.Qui plus est, « les pluies orageuses de début août arrivèrent trop tard pour déblo-quer la maturation de certaines jeunes vignes. (…) Sur les sols profonds, sableux oulimoneux, les pluies d'août firent gonfler les baies et diluèrent les saveurs ».Septembre retrouve une certaine normalité. Néanmoins les vignerons vontessuyer des orages de grêles, notamment à Saint-Estèphe (80mm d'eau le 1er), untemps humide et pluvieux favorisant la pourriture du 17 au 21. Enfin le temps semet au beau jusqu'à la fin des vendanges.«Les vendanges de blanc sec débutèrent le 17 août; elles s'achevèrent dès les pre-miers jours de septembre». Un tri important de la vendange pourri fût entrepris.«Les vendanges des merlots débutèrent le 5 septembre, celles des cabernets versle 12 avec les mêmes inquiétudes sur l'état sanitaire». Les dernières vendanges eurent lieu fin septembre début octobre.

�CHÂTEAU LA LOUVIÈRE

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gueurs, de la profondeur, souvent de l’élégance, les structures tan-niques sont en place, parfois à la limite de l'astringence gênante mais«à la limite» veut bien dire «en dessous».Sans doute la seule appellation que je redégusterai les yeux ferméstant mon impression est positive. J'y associerai également un certainnombre de crus des Graves.

Médoc, la déceptionMoulis, Listrac, Margaux: des vins aqueux, courts et à l’astringencesagressive. Certains ont été goûtés à plusieurs reprises, des joursdifférents et m'ont laissé la même impression négative.Cela s'arrange un peu en remontant l'estuaire. L'escale à Saint-Julienrassure un peu. Le fruit s'avance, il est généralement frais, les structurestanniques plus contenues. Même s’ils manquent d’élégance, on abordeau moins ici des vins auxquels on a envie de s’intéresser.A Pauillac, si le fruit frais est de mise, les structures sont arrogantes etil est difficile d'imaginer que ces puissances tanniques puissent fondreà temps.Les quelques Saint-Estèphe dégustés semblent en meilleure forme.Les milieux de bouches sont plus joufflus, les chairs plus croquantes,juteuses. Les tannins ont une certaine brutalité, mais c'est un stylepropre aux Saint-Estèphe.Pour le reste du Médoc, il y a quelques vins pas trop mal ici et là,mais après avoir goûté une centaine de vins, parmi les plus fameux, etqui ne m'ont pas fait bonne impression, j'ai jeté l'éponge. Sans doute m’objectera-t-on la difficulté des dégustations en primeurs,la technicité, le contexte, l’humeur du jour…

Dans le Libournais, comme aux puces, il y a de belleschoses mais il faut fouiner.Avec Pessac-Léognan, le Libournais rassemble sans doute les meilleurscrus de 2011. Néanmoins, il est difficile de cerner des zones plus oumoins appropriées à la qualité dans ce millésime. Comme le plateauOuest réunit quelques uns des meilleurs, on serait tenté d'invoquer lecalcaire, seulement ce n'est pas toujours vrai, et d'autres crus sur d'autresterroirs, aux sols plus argileux, en particulier, sont au rendez-vous.Pomerol présente deux styles de vins: des vins ronds, souples, parfois unpeu chauds et doucereux et manquant de fruit et de longueur ; et puisdes vins frais, juteux, souvent astringents, parfois sèchants. Quelques

uns sont entre deux, ils ne sont donc pas parfaits mais méritent ledétour.Dans les autres appellations, Fronsadais, satellites, Côtes ou simplesBordeaux, tout est très hétérogène, la grande majorité est de qualitétrès médiocre. Bien évidemment s'illustrent ici ou là les propriétésque nous connaissons bien, en l’occurrence à Blaye mais surtout àCastillon. Cependant, on n’a pas besoin de 4 mains pour les compter.

Fabian Barnes

�DOSSIER IVV

CHATEAU CADET-BON

1 LE CADET

33 330 SAINT-EMILION

T : + 33 05 57 74 43 20

F : + 33 05 57 24 66 41

chateau.cadet.bon@orange.fr

�CHÂTEAU BOUSCAUT

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En primeur 2ème journée

Cercle Rive DroiteDe retour à Bordeaux, c'est dans le Libournaisque nous attendent les prochains échan-tillons. Après un long dédale de cheminsgoudronnées du Saint-Emilionnais, le chai deverre et d'acier rouillé du Château Barde-Haut ouvre ses portes à la dégustation duCercle Rive Droite.Après la dégustation précédente qui a laissémon palais dubitatif quant à la qualité dumillésime, la dégustation des vins du Cerclenous éclaire un peu plus: c'est franchementpas bandant !Il y a de tout, mais rien de grand. La grandemajorité des vins sont assez transparents enfin de compte et je ne parle pas que de cou-leur : les vins sont assez facile à décrypter, ilsmanquent de chair et de densité en milieude bouche si bien que l'ossature est assezdéshabillée, ce qui facilite la lecture. Lesfinales sont souvent décousues, courtes, saufl'astringence qui cumule les caudalies et mul-tiplie ses variations d'un vin à l'autre: noixfraiche, végétale ou amer.Après ce beau portrait, quelques vigneronsont su trouver un ton juste en exploitant aumieux ce que la nature leur a apporté. A présent, je ne partage pas l’opinion deMichel Rolland qui parle de 2011 comme «dumillésime du bon vigneron» ( rapport 2011Cercle Rive Droite), ce qui suggère que ceuxqui ont fait moins bien que les autres ne sontpas de bons vignerons.D'une part parce que ce millésime a effecti-vement sollicité l'interventionnisme, ce quiimplique, comme toujours, les moyens finan-ciers. D'autre part parce qu'un des paramètresprincipaux de ce millésime est l'alimentationen eau de la vigne et globalement les vigne-rons ne peuvent pas grand chose quant à lanature de leurs sols.Il est probable que ce millésime bouscule,une fois n'est pas coutume, les notions deterroir dont la hiérarchie s'applique évide-ment à des conditions climatique standarddu vignoble. 2011 n'a pas été standard.

Mes préférésCHÂTEAU VEYRY CastillonComplexité : 14/20 Plaisir : 17/20ume, très souple et tendre, présente déjàune très bonne buvabilité. Un soupçon dou-cereux tout de même.

CHÂTEAU FLEUR CARDINALE Saint-Emilion GCCComplexité : 14/20 Plaisir : 17/20Un vin vineux, juteux, fruité, de la gourman-dise et une certaine élégance. Une belle lon-gueur, un peu doucereux et astringent enfinale. Une bonne surprise tout de même.

CHÂTEAU BARDE HAUT Saint-Emilion GCComplexité : 14/20 Plaisir : 16/20Vineux et juteux, le fruit est là, la longueur estbonne. Les tannins sont un peu astringents etl'ensemble manque un peu de séduction.«Wait & see».

Clos Puy Arnaud Castillon Complexité : 14(-)/20 Plaisir : 16/20Très vineux, juteux et fruité. Structure tan-nique assez classieuse, une bonne longueuret de la fraîcheur tout du long.

CHÂTEAU HAUT CARLES FronsacComplexité : 14-/20 Plaisir : 15/20Vineux, juteux, une bonne longueur, de la classe.

CHÂTEAU BARRABAQUE cuvée prestige FronsacComplexité : 13/20 Plaisir : 15/20Vineux, juteux, fruité, une structure tanniquetrès classique, à l'ancienne, de celles quiencadrent. Un peu astringent tout de même,à surveiller.

CHÂTEAU LA FLEUR DE BOUARD

Lalande de PomerolComplexité : 13/20 Plaisir : 15-/20Bonne chaire, onctueux, juteux et bien fruité.Un soupçon astringent, un peu chaud et courtmais bonne facture.

CHÂTEAU BELAIR LA ROYÈRE BlayeComplexité: 13/20 Plaisir 15/20Vineux, juteux, fruité, un bon équilibre, un tonjuste et de la longueur, un soupçon astringentet manque un peu de fraîcheur et de fruit entoute fin.

CHÂTEAU JOANIN BÉCOT Castillon Complexité : 13-/20 Plaisir : 15Bien juteux, frais et fruité, on est habitué à plusde corps mais jolie composition, un soupçond'astringence à peaufiner.

CHÂTEAU THIEULEY cuvée Francis CourcellesBordeaux SupComplexité : 12+/20 Plaisir : 15/20Un ton juste, de la chair, beaucoup de fruitfrais et l'ensemble bien équilibré.

CHÂTEAU CAP DE FAUGÈRES CastillonComplexité : 12+/20 Plaisir : 15/20Pas d'une grande densité mais juteux et fruitéle tout dans un bon équilibre.

CHÂTEAU MIRAMBEAU Cuvée Passion Bordeaux SupComplexité : 12+/20 Plaisir : 15/20Un vin droit, juteux, mûr et bien en chair.

Union des Grands Crus Sauternes-BarsacEn route pour le château Coutet, où la presseest attendue en début d’après-midi.Un millésime particulier pour les liquoristes;les vendanges ont démarré très tôt, fin aoûtdébut septembre, et très peu de passagesont été effectués; on parle de 2 passages engénéral et les experts bordelais qualifient cepetit dernier de grand millésime.Il y a de la puissance, c'est certain. Il y a duvolume, il y a de l'alcool, il y a beaucoup desucre... Je n'ai pas trouvé la finesse, je n'ai pas trouvéla complexité. Une certaine pureté, sans doute ;un côté massif, c'est certain.Des vins aromatiquement très variétaux, trèsfrais et fruités, comme des secs, et desbouches opulentes onctueuses et sur-sucréescomme des vins de glace.Je sais que la quête de la pureté est légiondans le Sauternais depuis quelques années,mais ce que j'aime dans les grands Sauternesc’est ce petit-quelque-chose de sale, suffi-samment discret pour ne pas ternir maissuffisamment présent pour rendre les vinscomplexes.En conséquence je n'ai noté rien d'exception-nel; en revanche les vins sont globalementbons.

LE MILLÉSIME 2011 VU D'EN BAS

�CHÂTEAU FLEUR CARDINAL

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Mes préférésCHÂTEAU DOISY VÉDRINES SauternesComplexité 15/20 Plaisir : 17/20Discret de prime à bord, c'est un vin de belledensité et restant très élégant. Le fruit, lafraîcheur, l'équilibre,... une belle conjugaison.De la classe.

CHÂTEAU LA TOUR BLANCHE SauternesComplexité 15/20 Plaisir 16/20Un vin qui allie à la fois une remarquablefraîcheur (le nez et les arômes de boucheslaisseraient croire qu'il s'agit d'un blanc sec)et une remarquable puissance, en l’occurrencemoelleuse, relativement bien balancée par unebonne acidité.La sucrosité est massive, on ne se situe pasvraiment dans l'élégance toutefois ce vin estremarquable.

CLOS HAUT PEYRAGUEY SauternesComplexité : 15/20 Plaisir : 15/20Variétal et muscaté, un fruit presque d'EntreDeux Mers. Un vin de bonne facture, onc-tueux et de jolie longueur. Un vin que j'aitoujours noté très élégant mais qui ici semontre ici un peu arrogant, en raison dusucre.

CHÂTEAU SUDUIRAUT SauternesComplexité : 15/20 Plaisir : 15/20Aromatiquement riche et complexe il sedéveloppe en deux temps. Il offre beaucoupd'élégance jusqu'à mi-bouche, puis la sucrosi-té et l'alcool jaillissent et mènent jusqu'enfinale. « wait & see ».

CHÂTEAU DE MALLE SauternesComplexité : 14+/20 Plaisir : 17/20Très aromatiques avec des accents variétaux.Un vin plutôt élégant bien tenu de l'attaque

en finale. Bonne longueur et plein de fruitjusqu'au bout, le tout très en finesse.

CHÂTEAU NAIRAC SauternesComplexité : 14/20 Plaisir : 16/20Un nez plutôt discret mais la bouche se révèlepleine de fruit et tendre. L'ensemble est bienéquilibré et est d'une certaine élégance.

Sweet BordeauxAvant de rentrer et clôturer la journée, unpetit tour au château Cantegril où s'étaientdonné rendez-vous le groupe des « SweetBordeaux ».Quelques vins à noter parmi un ensemblepas très séducteur.

Mes préférésCHÂTEAU CLOSIOT BarsacComplexité : 14- Plaisir : 16De l'équilibre, de la finesse et de la longueur.A cela, on ajoute le fruit et la fraîcheur et onobtient un très bon Barsac 2011 assis et plai-sant.

CHÂTEAU LAVILLE SauternesComplexité 13+ Plaisir 15De la fraîcheur du fruit – un vin qui préfèrela liqueur à la vinosité mais bonne facturedans ce style.

CHÂTEAU LA RAME Ste Croix du MontComplexité : 13 Plaisir : 15Un vin délicat remplie de fruit frais et de beléquilibre. Une belle composition.

CHÂTEAU MAJOUREAUX cuvée La Petite DoréeSaint-MacaireComplexité : 12 Plaisir : 15Un nez fin et fruité où pointent des notesd'armagnacs et de toffee anglais.

Une bouche gourmande et fruitée. Courtbien sûr mais si bien orchestré.Je suis ravi de ce vin, d'abord parce qu’il vientd’une AOC moins favorisée que d'autres,ensuite parce que dans la simplicité, le vigne-ron sait faire très bon.

En primeur, 3ème journéeUnion des Grands Crus Médoc part IAprès un long périple à travers les insuppor-tables et récurrents bouchons du matin borde-lais afin de rejoindre le médoc, c'est auChâteau Maucaillou que nous attendent lesMargaux, Moulis, Listrac et Haut-Médoc del'Union des Grands Crus.A l’arrivée, une impression très décevante de laproduction coté rive gauche, coté médocain.Des vins tristes, des vins courts, des vinsaqueux, des astringences épuisantes.Pas de coup de cœur ici.On attendra d'autres dégustations avant detirer une conclusion générale mais vu la noto-riété des crus présents, on craint le pire.

En primeur, 4ème journéeUnion des Grands Crus Médoc part IIDe nouveau dans le Médoc, au plus près del'océan des appellations communales, avecune vue imprenable sur l'estuaire de laGironde, le Château Phélan Ségur nous reçoità Saint-Estèphe.Au programme, Médoc, Saint-Julien, Pauillacet Saint-Estèphe de l'Union des Grands Crus.La bonne nouvelle, c'est que dans l'ensembleles vins sont bien mieux que la veille. Lamauvaise est que dans l'ensemble, ce n'estquand même pas terrible.

Mes préférésCHÂTEAU GRAND PUY LACOSTE

Complexité : 14/20 Plaisir 15/20Un vin, juteux et fruité conduit par unestructure rectiligne mais contenue, et debonne longueur. Un soupçon d'amertume enfinale. Ce vin pourrait s'avérer assez élégant àla sortie de l’élevage.

CHÂTEAU BRANAIRE DUCRU Saint-JulienComplexité : 14/20 Plaisir : 15-/20Un vin vineux et fruité doté d'une bonnechair et une bonne structure. De la longueur.Une pointe acide et manque de profondeur.

CHÂTEAU LÉOVILLE POYFÉRRÉ Saint-JulienComplexité : 14/20 Plaisir 14/20Vineux et juteux avec un bon fruit frais, unestructure ferme et droite. Manque d'éléganceen particulier en finale.

CHÂTEAU LYNCH BAGES PauillacComplexité : 14/20 Plaisir : 14/20Un vin riche, plein, rempli de fruit et de

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�CHÂTEAU HAUT-PEYRAGUEY

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bonne longueur. Un vin particulièrement massif où les tannins sontparticulièrement arrogants en finale.

CHÂTEAU LANGOA BARTON Saint-JulienComplexité : 14-/20 Plaisir : 15-/20Un vin vineux, juteux et fruité. De la longueur mais la finale est toutde même rude.

PHÉLAN SÉGUR Saint-EstèpheComplexité : 14-/20 Plaisir : 15-/20Juteux et fruité mais de l'astringence d'un bout à l'autre et une pointed'amertume en finale. Néanmoins le fruit et la fraîcheur se maintien-nent tout du long sans faiblir. Bonne longueur. «Wait & see».

CHÂTEAU LAFONT ROCHET Saint-EstèpheComplexité : 14-/20 Plaisir : 14/20Beaucoup de fruit frais, une chair juteuse mais les tannins foncenttête baissée à mi-bouche et figent sévèrement toutes les muqueuses.

CHÂTEAU LYNCH MOUSSAS

Complexité : 13/20 Plaisir : 14/20Juteux et fruité, marqué cabernet. La finale est un peu écrasée par lestannins et l'alcool.

CHÂTEAU LA TOUR CARNET MédocComplexité : 13/20 Plaisir : 14/20Un vin plein de fruit frais et relativement juteux mais d’une astringen-ce aigüe d'un bout à l'autre.

CHÂTEAU BELGRAVE MédocComplexité : 13-/20 Plaisir : 14/20Vineux, une chair fraiche et fruité. Un peu court tout de même etmanque de densité mais plaisant.

CVBG Dourthe-KressmannPoursuite des dégustations chez CVBG Dourthe-Kressmann qui nousouvrent les portes d'une très belle dégustation survolant tout leBordelais. De quoi confirmer ou infirmer les pressentiments établisdepuis quelques jours.En l’occurrence c'est l'occasion de regoûter pas mal de crus déjàdégustés tant rive droite que rive gauche et ainsi vérifier notre acuité !Les Médoc semblent toujours très moyens, la rive droite hétérogèneavec quelques jolies réussites, en revanche les quelques Graves etPessac-Léognan présents mis en parallèle avec ceux goutés à «LaGrappe», esquissent un profil plutôt encourageant des vins de cetterégion.

Mes meilleurs crusCHÂTEAU L'EGLISE CLINET PomerolComplexité : 15/20 Plaisir : 17/20Beau vin, aérien, vineux fruité et de belle élégance. Un soupçonastringent en finale qui devrait fondre.

LA CONSEILLANTE PomerolComplexité 14+/20 Plaisir : 17/20Beau volume, racé, de l'élégance, manque un peu de longueur maisbeau pomerol.

CLOS RENÉ PomerolComplexité : 14/20 Plaisir : 16/20Un vin très fin et élégant, rien ne dépasse. Le fruit est là jusqu'enfinale.

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CHÂTEAU HAUT-MARBUZET Saint-EstèpheComplexité : 14/20 Plaisir : 16+/20Du volume et de l’élégance. Une astringenceparticulièrement discrète, une bonne longueuret beaucoup de fruit frais tout du long. Unsoupçon chaud, alcooleux.

CHÂTEAU GAZIN ROQUENCOURT Pessac-LéognanComplexité : 14/20 Plaisir : 16/20Du fruit, une bonne chair croquante, juteuse,de la vinosité, une bonne longueur, un équi-libre très plaisant , une certaine élégance.

CHÂTEAU HAURA GravesComplexité : 14/20 Plaisir : 16/20Un vin vineux, juteux et fruité, une chair cro-quante et séveuse, la structure est droite etfine. La finale est très plaisante et longue.

CHÂTEAU COUHINS Pessac-LéognanComplexité : 14/20 Plaisir : 15/20Un bon fruit frais, une bonne chair, un tonassez juste tout du long. Un soupçon d'arro-gance se pointe en finale.

CHÂTEAU LA GARDE Pessac-LéognanComplexité : 13/20 Plaisir : 16/20Un bel équilibre, plein de fruit et d'épicesjusqu'au bout, bonne longueur, une certaineélégance.

CLOS FLORIDÈNE GravesComplexité : 13/20 Plaisir : 15/20Beaucoup de fruit frais, une chair juteuse,une longueur convenable.

CHÂTEAU PETIT BOCQ Saint-EstèpheComplexité : 13/20 Plaisir : 14+/20Bonne composition, longueur très conve-nable et du fruit frais tout du long.

CHÂTEAU CLÉMENT PICHON Haut-MédocComplexité : 13/20 Plaisir : 14+/20Bonne chair, remplie de fruit et étonnam-ment très souple.

CHÂTEAU LE BOSCQ Saint-EstèpheComplexité 13/20 Plaisir : 14/20Un vin très frais et fruité, une chair croquan-te, une finale un peu rude mais riche de fruit.

Jonathan Maltus, un extra terrestre?Cet ingénieur-consultant britannique a jetéson attaché-case pour se donner à corpsperdu dans la viticulture. Il est nstallé àSaint-Emilion depuis 1994. Aurait-il des clefsque les autres n'ont pas ? Dans ses chais duchâteau Teyssier, il vinifie plusieurs cuvéescorrespondant à des parcelles différentes ;des «climats» bourguignon en quelque sorte.Il maîtrise et respecte l'expression particulièrede chaque terroir, certains vins sont plus ma

tasse de thé que d'autres, mais tout est superbon. Notre collègue Herwig Van Hove dirad’eux: «des vins surprenants qui n'ont aucundéfaut du millésime».

PEZAT Bordeaux SupComplexité : 13/20 Plaisir : 19/20Juteux et gourmand, plein de fruit et de l'élé-gance jusqu'au bout. Probablement monmeilleur Bordeaux 2011.

TEYSSIER Saint-EmilionComplexité : 13+/20 Plaisir : 18/20Un vin si souple, rond, aérien et élégant, rem-pli de fruit jusqu'au bout.

LAFORGE Saint-EmilionComplexité : 14+/20 Plaisir : 17/20Beau vin, riche de fruit et délicat. Un soup-çon chaud en finale.

VIEUX CHÂTEAU MAZERAT Saint-EmilionComplexité : 13+/20 Plaisir : 16/20Belle facture, dans un répertoire un peuchaud et doucereux, un soupçon d’astringen-ce, mais rien des traits récurrents des 2011.

LE CARRÉ Saint-EmilionComplexité : 14/20 Plaisir : 16+/20Comme son nom l'indique, sa structure poseun cadre, mais n'impose pas. Un vin assezdroit avec du volume, le fruit ne manque pas.

LES ASTÉRIES Saint-EmilionComplexité : 15/20 Plaisir : 18/20Superbe vin, la grande classe. La richesse, ladensité, la complexité, la longueur et le fruit.What else ?

LE DÔME Saint-EmilionComplexité : 15/20 Plaisir : 19/20Superbe vin de merlot, de la rondeur, unebelle profondeur, rien ne dépasse tout dulong excepté une légère pointe d'alcool entoute fin. Un très très grand vin.

En primeur jour 5,Union des Grands Crus Pessac-Léognan etGravesLes Cathiards nous reçoivent à Smith HautLafitte pour la dégustation des Graves etPessac-Léognan de l'Union des Grands Crus.

Les rougesLes quelques crus de Graves et P.L. goutés lesjours précédents nous ont mis en joie detrouver ici peut-être la région la moins abîméepar les aléas climatiques.La dégustation le confirme, nous avons àfaire à un ensemble de vins plutôt nourris etplaisant.Pourquoi une telle différence avec d'autresAOC de la rive gauche? Est-ce en raison d'unréseau hydrographique souterrain plusdéveloppé qu'ailleurs ? Est ce en raison d'unsous-sol calcaire proche sur une frangeimportante de l'AOC ? La mixité de l'encépa-gement ? Difficile de comprendre précisé-ment, alors on dira que c'est « le terroir » !

Mes préférésCHÂTEAU PAPE CLÉMENT Pessac-Léognan GCCComplexité : 15-/20 Plaisir : 16/20Un vin vineux avec beaucoup de volume etde densité. Les tannins sont bons malgré unepointe de sécheresse en toute fin. Le fruitest présent tout du long et la longueur etbonne.

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�DOSSIER IVV

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�CHÂTEAU PETIT BOCQ

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CHÂTEAU LATOUR Martillac Pessac-Léognan GCCComplexité : 14+/20 Plaisir : 16/20Un vin vineux et juteux plein de fruit et debelle fraîcheur. Une structure présente maisnon marquée avec des tannins à grains fins.Bonne longueur.

CHÂTEAU DE FIEUZAL Pessac-Léognan GCCComplexité : 14+/20 Plaisir : 16/20Un vin plutôt dans l'ampleur, la rondeur et lasouplesse. Le fruit est là, la longueur aussi.Un soupçon doucereux tout de même enfinale.

CHÂTEAU MALARTIC LAGRAVIERE

Pessac-Léognan GCCComplexité : 14+/20 Plaisir : 15/20Un vin avec du volume, de l'épaisseur, debons tannins et une bonne longueur. Bonfruité tout du long mais qu'on souhaiteraitplus généreux.

CHÂTEAU BOUSCAUT Pessac-Léognan GCCComplexité : 14/20 Plaisir : 16/20Un vin très frais présentant un beau fruit. Lestannins sont bons et fins. La finale manquede ce beau fruit frais, dommage.

CHÂTEAU HAUT-BERGEY Pessac-LéognanComplexité : 14/20 Plaisir : 15/20Une belle chair, une bonne structure avec debons tannins, de la longueur et du fruit toutdu long.

Les blancsUne dégustation qui me laisse plus dubitatifsur la qualité générale des blancs. Certes il ya quelques bons et beaux flacons, mais

d'autres sont plus étriqués, simple, parfoisaqueux, courts, et pas très bien équilibrés.

Mes préférésCHÂTEAU LARRIVET HAUT BRION

Complexité : 16/20 Plaisir : 17/20La complexité, la tenue, la longueur.Beaucoup de fraîcheur et fruité généreux depêche mûre et juteuse, des accents minéraux.

CHÂTEAU PAPE CLÉMENT

Complexité : 16/20 Plaisir : 16/20Un vin qui cherche l'expression de puissance.Un vin gras, épais, de très bonne tenue et debelle longueur. Un vin qui reste docile parson caractère assez charmant, avec un fruitéplutôt mûr et son enveloppe suave. La finaleest un peu chaude tout de même.

CHÂTEAU LATOUR MARTILLAC

Complexité 16/20 Plaisir : 16/20Un vin qui allie à la fois la densité, la riches-se, se présentant huileux et ferme, et la fraî-cheur, la nervosité, avec des accents varié-taux. Bonne longueur.

CHÂTEAU SMITH HAUT LAFITTE

Complexité : 15+/20 Plaisir : 15/20Un vin gras, huileux, de bonne tenue. Un frui-té complexe mêlant fruit frais et fruits com-potés. De la longueur. Manque un peu defruit généreux en finale.

CHÂTEAU DE FIEUZAL

Complexité : 15/20 Plaisir : 15/20Du volume et de la finesse dans l'équilibre.Du fruit et des forts accents saponique.Manque peut-être un peu de profondeur.

CHÂTEAU LA LOUVIÈRE

Complexité 14+/20 Plaisir : 15/20Un vin qui mise sans complexe sur la fraî-cheur, le caractère variétal, et le croquant. Ilmanque certes de complexité mais l'équilibreest bon : du la Louvière !

Michel Rolland TeamUne traversée de plus du Bordelais pour serendre dans le Saint-Emilionnais : escale à LaCouspaude pour déguster les vins de l'équipede Michel Rolland.Beaucoup de vins ont été déjà dégusté maisc'est l'occasion de les regoûter et confirmermes notes.

CHÂTEAU CADET PIOLAT Saint-Emilion GCCComplexité : 14+/20 Plaisir : 15/20Une très belle entrée, un vin aérien et rond,subtil, riche de fruit frais. Des tannins trèsfins, de la longueur. On lui souhaiterait lafinale plus nourrie.

CHÂTEAU AD FRANCOS FRANCS

Complexité : 14/20 Plaisir : 16/20Aromatiquement intense, mêlant un fruit trèsmûrs aux fruits frais et le boisé toasté, vanilléd'une bonne prise de bois. Un vin très trèsplaisant, juteux, de bonne densité et debonne longueur. La finale est un peu astrin-gente. « Wait & see ».

CHÂTEAU ROUDIER

Complexité : 14-/20 Plaisir : 16/20Un vin constant, très finement élaboré. Lefruit est là, le ton est bon. De l'élégance.

CHÂTEAU LA GOMERIE Saint-Emilion GCComplexité : 14/20 Plaisir : 15/20Un vin juteux très frais et fruité. On a l'habi-tude d'un vin volumineux et chaud, ici le tonest donné à une expression plus droite, plusfraiche et moins exubérante. Un peu astrin-gent en finale mais devrait fondre à l’élevage.

Stéphane Derenoncourt, la suite, horsBordeauxDe la Couspaude à La Gaffelière il n'y a qu'àse laisser glisser le long de la côte sud. LeSud : dévions de notre objectif « Bordeauxprimeurs 2011 » et allons chercher un peu desoleil et de tiédeur à « La Grappe » afin degoûter les vins hors Bordeaux sous la baguet-te de Stéphane Derenoncourt.

CHÂTEAU MONESTIER LA TOUR cuvée prestigeBergeracComplexité : 12+/20 Plaisir : 17/20Un délicieux jus de fruits dans un bel équi-libre où rien ne dépasse. Facile, bien buvantet gourmand.

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�CHÂTEAU FIEUZAL

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CHÂTEAU BELMONT cuvée « la syrah » Vdp LotComplexité : 12/20 Plaisir : 14+/20Typiquement Syrah, un vin tendre, juteux,bien buvant. Un peu court mais l'équilibre estbien vu. Rien ne dépasse.

MAS AMIEL Cabirou Maury SecComplexité : 13+/20 Plaisir : 16/20Un vin 100% grenache, une jolie chair, juteuseet fruitée et plein de fraîcheur. De la lon-gueur. Beaucoup de plaisir.

DOMAINE DE LA SOUMADE RasteauComplexité : 13+/20 Plaisir : 16/20Un vin tendre, juteux et frais, conduit tout enfinesse et plein de croquant.

DOMAINE DE LA SOUMADE cuvée confianceRasteauComplexité : 14+/20 Plaisir : 17/20Un superbe vin. Un fruit généreux, une sèvejuteuse, une structure impeccable avec destannins classieux et la longueur est belle.Que demande le peuple !

TENUTA NOVELLA Chianti ClassicoComplexité 14+/20 Plaisir : 16/20Belle expression de fruit très mûr et d'épices,la bouche est pleine, la structure épaisse etbien assise, sans astringence, la finale estjuste pleine de fruit.

TENUTA NOVELLA Rosso Toscano IGTComplexité : 13/20 Plaisir : 15-/20un vin aérien, dans la rondeur, juteux et fruitéet un peu doucereux. De la longueur.

PENDORE cuvée Syrah SyrieComplexité : 13/20 Plaisir : 15/20Un vin relativement élégant, dans la souples-se et la rondeur, juteux et fruité.

ALONSO DEL YERRO Ribera Del DueroComplexité : 14+/20 Plaisir : 17/20Superbe bouche, pleine et aérienne, débor-dant de fruit. La structure est précise et lestannins sont très fins. La longueur est bonne.De l'élégance.

ALONSO DEL YERRO -Paydos ToroComplexité : 13+/20 Plaisir : 16/20Belle bouche remplie de fruit frais. A mi-bouche la puissance tannique monte au frontet mène le tempo jusqu'en finale, mais labouche ne sèche pas et le fruit est là bienprésent jusqu'en toute fin.

RUBICON Nappa ValleyComplexité : 14/20 Plaisir : 16/20Très belle bouche, riche de fruit et tout endélicatesse. La longueur est bonne, le fruitgénéreux jusqu'en finale, rien ne bronche etrien ne s’aiguise. Élégant.

CHÂTEAU DE CHAMBERT ET CHÂTEAU CANTELAUZE

CahorsComplexité : 12+/20 Plaisir : 14une explosion de fruit frais, de la rondeur, sisouples et juteux. Un style bien buvant pources deux Cahors dont on ne peut, en tempsnormal, ignorer la fermeté du Malbec.Ce petit millésime pour cause de pluie dilu-vienne, produit deux vins léger mais la com-position est très bonne.

En primeur jour 6,Union des Grands Crus Saint-Emilion -PomerolLa famille Bécot à ouvert les portes de lasalle de bal du château Beauséjour-Bécotpour cette dernière dégustation de l'Uniondes Grands Crus consacrée aux Saint-Emilionet Pomerol.

Evidemment beaucoup de vins ont déjà étégoutés par ailleurs. Une belle brochette deSaint-Emilion très très convenables, enrevanche les Pomerol soulignent les impres-sions précédentes : ils manquent sérieuse-ment d’amabilité.

Mes préférésCHÂTEAU TROPLONG MONDOT Saint-Emilion 1GCCComplexité : 15/20 Plaisir : 16/20Un vin droit d'un bout à l'autre, un bon frui-té, une chair juteuse, une bonne longueur. Lastructure est retenue et le vin charmant toutdu long. Un peu doucereux.

CHÂTEAU BEAUSÉJOUR-BÉCOT Saint-Emilion 1GCCComplexité : 15/20 Plaisir 15/20Un vin vineux, bien juteux, plein de fruit,charpenté et la longueur est bien confor-table. Peut-être un soupçon trop puissant enparticulier en finale. Wait & see.

CHÂTEAU FRANC MAYNE Saint-Emilion GCCComplexité : 14+/20 Plaisir : 15/20Juteux et fruité, la structure ferme se maintientbien tout du long, un peu puissante mais sansarrogance, et la finale se pose sur le fruit.

LA DOMINIQUE Saint-Emilion GCCComplexité : 14+/20 Plaisir : 15/20Un vin qui se prépare à l'élégance, le fruit etla fraîcheur sont bien présent. Un soupçonastringent en toute fin mais devrait fondre.

CHÂTEAU CLINET PomerolComplexité : 14+/20 Plaisir : 14/20Du volume, de la rondeur, de la matière maismanque un peu de fruit et de gourmandise.

CHÂTEAU LA POINTE PomerolComplexité : 14+/20 Plaisir : 14/20Rondeur, volume, une chair lisse, du fruit et dela fraîcheur. Très doucereux tout de même.

En primeur, 7, 8 et 9ème journéeLa fin de ces dégustations est ponctuée parun panorama très réaliste de la productionde vins de Bordeaux en 2011. En effet, si l'en-semble des dégustations précédentes est lefait de groupements de propriétés dont lepoint commun est l'exigence qualitative oude notoriété, ou bien un «guide spirituel»,les dégustations suivantes sont présentéespar les syndicats viticoles et offrent de factoun polaroid de ce qui a vraiment été produitlors de cette dernière campagne. Les AOCdégustées sont les suivantes :Castillon Côtes de Bordeaux, Francs Côtes deBordeaux, Cadillac Côtes de Bordeaux, BlayeCôtes de Bordeaux, Côtes de Bordeaux, Blaye,Première Côtes de Blaye, Côtes de Bourg,Vayres.

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�CHÂTEAU AD FRANCOS

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En tant que «photographe» c'est la dégusta-tion que je préfère pour me faire une vraieidée du millésime. Elle offre le reflet de ceque les conditions climatiques ont permisde produire dans une considération pure-ment agricole de la viticulture, elle offreégalement le reflet de la proportion dedomaines qui ont l'opportunité de faveurspédologiques ou économiques dans la ges-tion d'un tel millésime par rapport à l'en-semble du groupe.Ma photographie sera donc celle d'un mil-lésime très difficile, qui a offert très peu defenêtres heureuses pour les vignerons. Levocabulaire répétitif qualifiant la plus partdes vins est: maigre, astringent, végétal,aqueux, amer, acide, court, simple, basique, …Il faut bien considérer que nous avons àfaire, globalement, sauf cas particulier, àdes vins qui n'ont en général pas pour atoutla densité, la complexité. Si bien qu'ils sonttrès sensibles à de légères fluctuation deconcentration. En l’occurrence, un légermanque de corps et ils paraissent viteaqueux sinon maigre ; doublé d'un légertrop de tannins et ils sont vite astringents,séchant.La grande difficulté pour les vignerons estde trouver, avant tout, un ton juste enfocalisant sur l'équilibre. Certains y arrivent,sans doute au prix de quelques sacrifices.D'autres font même mieux que cela, sansaucun doute au prix d'un interventionnismedans les vignes conséquent et couteux.

Mes préférés(La majorité des coups de cœur de cesappellations paraissent dans les dégustationsprécédentes et ne sont pas reportés ici):

CHÂTEAU VALMY DUBOURDIEU LANGE CastillonComplexité : 13+/20 Plaisir : 15/20Du fruit, une chair juteuse, de la vinosité, dela longueur, et une certaine classe. Un soup-çon boisé et des tannins légèrement séchanten toute fin cependant ces tannins ont del'allure, serrés et francs, et devraient fondre.Wait & see.

CHÂTEAU ARGILIUS CastillonComplexité : 13+/20 Plaisir : 15-/20Un vin vineux, juteux et fruité. De la tenue etbonne longueur. Des tannins un soupçonsévères mais bonne composition.

CHÂTEAU MAGDELAINE BOUHOU BlayeComplexité : 13/20 Plaisir : 16/20Une chair fraiche et fruité, légèrement boisé,l'équilibre est bon, les tannins sont fins, lalongueur est là et pleine de fruit. L'ensembleà une certaine élégance. Bien vu.

CHÂTEAU D'AIGUILHE QUERRE CastillonComplexité : 13/20 Plaisir : 14/20Du volume et de la vinosité ; de la rondeur etde la fraîcheur. Un soupçon d'arrogance toutdu long mais bonne résolution dans son style.

ROC CastillonComplexité : 13-/20 Plaisir : 15/20Un vin vraiment juteux ou la chair est cro-quante et riche de fruit frais. Un soupçonarrogant en toute fin mais devrait s'estomper.

CLOS MANSIO Blaye Complexité : 13-/20 Plaisir : 15-/20Vineux, juteux et fruité. Un équilibre unsoupçon incisif et une astringence à polir,mais bonne facture.

CHÂTEAU GRAND MAISON BourgComplexité : 13-/20 Plaisir : 14/20Un vin vineux, de bon équilibre et de bonnelongueur. Une expression assez élégante.Manque un peu de fruit frais et de croquanttout de même.

CHÂTEAU ROQUE LE MAYNE Castillon Complexité : 13-/20 Plaisir : 14/20Une chair juteuse et fruité, une charpente àl'ancienne avec poutres apparentes, une finalede tannins « noix fraiches », mais c'est bienfait et mérite d'attendre pour voir.

CHÂTEAU MONTFOLLET Blaye Complexité : 12+/20 Plaisir : 15/20Un vin bien buvant, juteux et fruité, bonnefraîcheur, de la longueur pleine de fruit.

CHÂTEAU MARTINOT BourgComplexité : 12+/20 Plaisir : 15-/20Un vin bien buvant, bien fruité qui s'exprimetout du long. Un soupçon chaud.

CHÂTEAU PUYBARBE cuvée prestige Bourgcomplexité : 12+/20 Plaisir : 15-/20Un vin vineux, juteux et fruité, légèrementboisé, de bonne longueur et de bon équi-libre.

CHÂTEAU LATHIBAUDE Graves de VayresComplexité : 12+/20 Plaisir : 15-/20Du jus, de la fraîcheur, de la vinosité, de lalongueur, un bon équilibre. Un soupçontannique mais le fruit est là tout du long.

CHÂTEAU COURRÈGES cuvée Cap de FerCadillacComplexité : 12+/20 Plaisir : 15-/20Un vin droit doté d'une structure assise unsoupçon sévère mais la longueur est jolieet le fruit est bon tout du long.

CHÂTEAU CANTELAUDE Graves de VayresComplexité : 12/20 Plaisir : 15/20un vin très plaisant, fruité et juteux, très bienéquilibré et finalement charmant.

CHÂTEAU MONS LA GRAVEYRE Côtes de BordeauxComplexité : 12/20 Plaisir : 15-/20un vin très frais et fruité à souhait, juteuxet bien équilibré. Des tannins un peu sévèreen toute fin mais ils devraient fondre.

CHÂTEAU LA ROUSSELLE Bourgcomplexité : 12/20 Plaisir 14+/20Un vin bien fruité et juteux. Une pointed'astringence qui devra fondre pour en faireun vin bien buvant.

CHÂTEAU PEYROU CastillonComplexité : 12/20 Plaisir : 14/20un vin simple, bien buvant, juteux et plein defruit.

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�CHÂTEAU LANGOA-BARTON

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CRU GODARD FrancsComplexité : 12-/20 Plaisir : 15-/20un vin très frais, juteux et riche de fruit. L'équilibre est bon. Un vinbien buvant.

DE LIONNE GravesComplexité : 13+/20 Plaisir : 15/20De la finesse et une certaine élégance, un fruité sur-mûri, de la vinositéet une bonne longueur.

Quelques Blancs SecsBlancs de Bordeaux, blancs de Graves de Vayres, blancs de Côtesde Blaye et blancs d'Entre Deux Mers et quelques Graves.Des dégustations un peu tristes et malheureuses. Les vins dans l'en-semble manquent de chair et d'éclat, ils sont éteints. Il se dit quec'est une grande année à blancs secs, j'ai effectivement goutéquelques grands vins mais beaucoup d'autres sont sans intérêt. Lesvins ne sont pas alcooleux, les vins ont de l'acidité, mais... on diraitdes solutions hydro-alcoolique synthétiques. A en perdre son latin !

Mes préférésCHÂTEAU COUHINS LURTON Pessac-LéognanComplexité : 16/20 Plaisir : 17/20Un fruit croquant, gourmand, de la fraîcheur, une belle longueur, dela profondeur, et surtout de l’élégance d'un bout à l'autre.

CHÂTEAU MIRAMBEAU cuvée passion Entre Deux MersComplexité : 14+/20 Plaisir : 18/20Un petit bijoux, un nez qui explose, une salade de fruits, une bouchegrasse, épaisse, toue en restant onctueuse, un bel équilibre et le fruitdistille en permanence.

CHÂTEAU THIEULEY cuvée Francis Courcelles Bordeaux BlancComplexité : 14+/20 Plaisir : 17/20Frais, fruité, variétal, un drapé huileux, et de la tendresse. Bonnelongueur.

CHÂTEAU HAUT BERTINERIE BlayeComplexité : 14+/20 Plaisir : 16/20Un vin gras, ample, un peu chaud mais le fruité et la fraîcheur luidonne ce qu'il faut d'éclat.

CHÂTEAU HAUT NOUCHET Pessac-LéognanComplexité : 14+/20 Plaisir : 16-/20Un vin très frais et très très variétal, un peu caricatural, mais la boucheest belle, très en chair. Un peu acidulée.

CHÂTEAU LES CHARMES GODARD FrancsComplexité : 14/20 Plaisir : 17/20Beaucoup de finesse dans cet équilibre gourmand où le fruit estgénéreux et la chair gourmande.

CHÂTEAU REYNON Bordeaux Complexité : 14/20 Plaisir : 16/20Un blanc très classique, un vin école, fruité, florale, frais et fin.

CHÂTEAU PÉNIN cuvée les cailloux BordeauxComplexité : 14/20 Plaisir : 16/20Très frais et fruité, une chair croquante dans un drapé huileux.

CHÂTEAU LE THIL COMPTE CLARY Pessac-LéognanComplexité : 14/20 Plaisir : 15/20Un vin fin. Discret, retenue, du charme, une bonne amplitude et dufruité. Une pointe aigüe citronnée dans l'équilibre.

CHÂTEAU BONNET Entre Deux MersComplexité : 13+/20 Plaisir : 16/20Étonnamment discret, retenue pour ce vin au nez habituellementtendre et floral. Mais l'équilibre est bien choisi, la chair a juste cequ'il faut de juteux, un léger manque d'expression mais le ton estjuste d'un bout à l'autre.

CHÂTEAU DE FONTENILLE Entre Deux MersComplexité : 13+/20 Plaisir : 16/20Floral et muscaté, très aromatique, une bouche lisse, légèrementhuileuse réveillée par juste ce qu'il faut de nervosité. Bien joué.

CHÂTEAU DES TOURTES BlayeComplexité : 13+/20 Plaisir : 15/20Un vin assez étonnant. Un nez muscaté, une bouche huileuse etcrémeuse avec une étonnante finale de liquoreux- abricot secentre autre – bonne longueur – pointe d'amertume.

CHÂTEAU LA GRANDE MÉTAIRIE Entre Deux MersComplexité : 13/20 Plaisir : 15/20Ce qu'on demande à un Entre 2 Mers, de la fraîcheur du fruit, un bonéquilibre et un peu de nervosité.

Fabian Barnes.

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�CHÂTEAU LA LOUVIÈRE

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IVV vous emmène en balade. Pas n'importe quelle balade. Le sentierdes vignes de Châteauneuf-du-Pape -

site du goût, s'il vous plaît

En 15 stations, ce parcours bien balisé vouspermet non seulement de vous aérer - par

journée de grand mistral, vous ne sentirez pasle moisi - mais aussi de mettre des images surcertains noms de lieux-dits parmi les plusfameux et de toucher du regard ou du doigtles différents sols du cru, des sables aux grèsen passants par les fameux galets roulés duVillafranchien. Et encore, les différentscépages et leurs modes de conduite, gobeletou palissage. La balade est adaptée à toutessortes de marcheurs, de 7 à 77 ans. Les pentessont douces - le vent vous aide parfois enmontée, parfois pas, il y a même des raccour-cis pour ceux qui ne veulent pas faire tout leparcours: on peut ainsi choisir entre quatreoptions (2,8km, 3,4km, 4,8km ou 7km). A titre informatif, le parcours de 4,8 km nousa pris environ 2h, à allure moyenne.On se munira cependant de bonne chaus-sures plates – certaines portions recouvertesde galets sont délicates à négocier. Mais assez parlé, marchons, marchons, qu'unvin très pur abreuve nos sillons...

Première partie: Repères 1 à 5Le parcours démarre au village, face à laMaison des Vignerons, avenue Pasteur. Arrivéau pied des vignes, un panneau général vouspermet de visualiser les parcours et de choi-sir le vôtre (des dépliants sont également àla disposition des randonneurs à l’Office deTourisme).

1 Premier arrêt: la Font du Pape, un monu-ment qui tient du caveau et de la fontaine, etqui a donné son nom à un lieu-dit, mais aussià un domaine. 2 Après avoir traversé une petite plaine oùpoussent quelques vieux grenaches en gobe-lets, autres sortes de monuments, le cheminmonte vers une butte encadrée de cyprès; c’estla Coste Froide, exposée au vent. De là, on jouitd’une belle vue sur la suite du parcours. 3 Le Montolivet (ou Montalivet), comme sonnom l’indique, est une croupe sur laquellepoussaient jadis des oliviers; la plupart n’ontpas résisté au gel de 1956, mais il en restequelques uns, à titre de témoignage.4 Pour atteindre le mont, on traverse uneparcelle de sable.

Deuxième partie : Repères 6 à 115 Les Blaquières. Ce lieu-dit tire son nom deschênes blancs qui flanquent certaines par-celles. Ici apparaissent les premiers galets dequartzite. 6 La Crau. En haut d’une belle montée, onarrive en lisière d’un grand plateau quis’étend vers le nord de l’aire d’appellation. Ici,les vignes (de la Syrah) sont palissées.7 la promenade est un régal pour les amou-reux de la flore méditerranéenne. Entre lesbosquets, on aperçoit deci-delà quelquesgrands domaines (la butte de Vaudieu, parexemple).

8 Les galets clairs de quartzite deVillafranchien qui recouvrent la Crau (les caïau frejaü) reflètent le soleil.

Troisième partie: Repères 12 à 159 Le chemin est jalonné de petites flèchesornées de la tiare papale, comme ici àl’orée du Bois Sénéchaux.10 Tout au long du parcours, les grandspanneaux fournissent des indications sur lagéologie, l’histoire et la topologie locale.11 Nous voici de retour à Châteauneuf-du-Pape. Prêts pour partir à l’assaut des caveaux…

En conclusionLa balade ne couvre évidemment pas toutle vignoble, mais en présente bon nombrede facettes. Si la partie calcaire (les « Graves »)manque à l’appel, le promeneur aura large-ment assez de sables et de galets pourétancher sa soif de terroirs…La plupart des Châteauneuf assemblent lesdifférents terroirs ; par ailleurs, notons que lesous-sol (des molasses) est plus homogène quela diversité en surface ne le laisse supposer.Pour rappel, Châteauneuf-du-Pape, ce sont3.150ha de vignes réparties sur 5 communes,une production moyenne de 13,5 millionsde bouteilles, exportées à 70%.

Hervé Lalau

ESCAPADE DANS LE VIGNOBLE

CASTELPAPAL

OENOTOURISME

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Fabian Barnes nous remet en mémoirequelques jalons de l’histoire œnologique

de ces 20 dernières années. Et pas seulement à Bordeaux

1997: Bordeaux Blanc BarriqueVoici une dizaine d'années que le Bordelaisest conquis par la vinification des vins blancsen barrique. Même les propriétés modestesont réservé un coin de leur chai pouraccueillir quelques barriques neuves etdécouvrent les joies du bâtonnage. Mais les vignerons découvrent égalementune complexité de la méthode : la gestiondes arômes désagréables, qualifiés de réduits,de sulfurés.Blanc sec, Bordeaux, Sauvignon, problème, iln'en faut pas plus pour que le sujet rentre dansles ateliers de Denis Dubourdieu à l'Institutd'Oenologie.C'est Valérie Lavigne qui planche sur le sujetdans le cadre de la thèse qu'elle présente en1997.Après avoir identifié les différentes moléculesen cause, elle décèle les conditions de leursynthèse et propose un protocole afin d'éviterces déviations olfactives nauséabondes,Methionol, H2S, Methanethiol et parfoisEthanethiol.«Pendant la vinification, les moûts doivent êtresuffisamment clarifiés, en présence d’une dosemodérée de SO2. La formation du méthionolest en effet largement accrue en présence debourbes, les acides gras insaturés à longuechaîne qu’elles contiennent favorisant l’assimi-lation par la levure de la méthionine du moût.

Il importe également, pour les vins vinifiés enbarriques, d’éviter tout apport de SO2 par lebois lors de l’entonnage des moûts. Enfin, lesulfitage des vins en fin de fermentationalcoolique doit être différé pour éviter uneformation excessive d’hydrogène sulfuré.Lorsque ces précautions sont prises, les vinsblancs élaborés en fûts peuvent facilementêtre maintenus sur biomasse totale sansréduire. En revanche, la prévention des pro-blèmes de réduction lors de l’élevage des vinsblancs secs sur lies totales en cuve de grandvolume nécessite la mise en œuvre d’un pro-cédé particulier, consistant notamment àséparer temporairement le vin de ses liesaprès le sulfitage. Elles seront réintroduitesultérieurement dans le vin, après qu’ellesaient perdu leur aptitude à générer de l’ H2S ».

1999: Poivron vert sous les projecteursLes pyrazines sont de différentes sortes, cellesexistantes à l’état naturel sont les metoxy-pyrazines, et celle que nous connaissons dansles vins, avec ce si caractéristique arôme depoivron vert, est la «2 methoxy 3 iso butylpyra-zine», IBMP pour les intimes. Elle a été identi-fiée dans les poivrons en 1969. Elle est présentedans d'autres légumes verts, tels les pois. Uneautre pyrazine, l’IPMP, bien connue, révèle lesasperges!

Dans les vins, l’IBMP est identifiée dès 1975.Le seuil de perception de cette pyrazine dansl'eau est de 2 nanogrammes par litre. Elle estprésente olfactivement essentiellement dansles Cabernet Sauvignon, Cabernet Franc,Sauvignon, et parfois, dans d'autres cépagestel le Merlot et le Carménère.Elle est associée à un manque de maturitédes raisins.Entourant le thésard Dominique Roujou deBoubée, l'équipe de l'Institut d'œnologie deBordeaux a travaillé, dans un premier temps,à mettre au point une méthode de dosagefacilement applicable et facilement repro-ductible afin de doter l'œnologie de terraind'un outil de mesure de critère de maturité.Ils ont identifié le seuil de perception dansles vins de la pyrazine à 15ng/L. Ils ont mis en lumière que la synthèse decette molécule est liée au métabolismevégétatif de la vigne, en particulier entre lanouaison et la mi-véraison où sa concentra-tion atteint son sommet, ce en relationdirecte avec l'alimentation en eau de lavigne. Aussi, montrent-ils qu’une reprise de laproduction en vert au cours de l'été, pourdes raisons climatiques, réenclenche sa syn-thèse. En conditions normales, après véraisonet jusqu'à la maturité des baies, la concentra-tion d'IBMP diminue, la molécule est détruitepar la lumière.

20 ANS DE «PROGRÈS ŒNOLOGIQUES» (3)

RUBRIQUE ŒNO

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L'équipe révèle que l'accumulation d'IBPMest maximale dans les feuilles, puis vadecrescendo dans la rafle, la pellicule et lespépins. Sans toutefois pouvoir expliquer lesfaits du métabolisme de l'IBMP, leurs travauxmontrent que l'effeuillage, l'ébourgeonnage,la suppression des entre-coeurs, l'éclaircis-sage sont des mesures réduisant significati-vement l'accumulation de la molécule dansles baies. Enfin, ils montrent que l'extractionde l'IBMP de la vendange aux moûts esttotale et immédiate, et que seule la tech-nique de débourbage pré-fermentaire appli-quée aux blancs a un réel impact sur ladiminution de la concentration en pyrazinedans les vins. Toutefois, pour les rouges,c'est dans les vins de presse que la concen-tration est maximale; en conséquence, l'ex-pression finale du vin est conditionnée parl'assemblage.

2000: nouveaux cépagesLa quête du meilleur matériel végétal n'a riende très nouveau, la sélection massale, parexemple, celle qui consiste à repérer lesmeilleurs pieds dans une parcelle puis de lessélectionner pour un futur croisement, estvieille comme le monde. Le marcotage, quiconsiste à reproduire un pied à l'identique enfaisant raciner une des branches, pliée préala-blement dans le sol, n'est pas plus récent. Depuis l'aube du 20ème siècle, bon nombrede chercheurs s'évertuent à trouver la vigneprodige par croisements de cépages et/oud'espèces. En sont nés différents hybrides,mais également une ribambelle de porte-greffes. La grande difficulté pour cette scienceest qu'elle ne peut pas répondre immédiate-ment aux besoins de l'agriculture en raison destemps assez longs de mise au point et de vali-dation scientifique et administrative des nou-veaux nés, 20 à 25 ans en moyenne. Ainsi, lamajeure partie du matériel végétal à disposi-tion aujourd'hui se focalise sur l'adaptationaux sols, sur le rendement et sur la qualité desraisins.

C'est une discipline qui doit anticiper lesbesoins. Justement, l'Allemagne est férue ence domaine. Dès les années 1920, elle en a faitson dada et depuis les années 60, elle travailleà la sélection de vignes résistantes auxgrandes maladies. Le Weinbau Institut Freiburga aujourd'hui une sacrée longueur d'avance surses collègues européens. Depuis les années2000, il est en mesure de commercialiser unequinzaine de cépages résistant aux maladiesfongiques tel l'Oïdium et le Mildiou, obtenus àpartir de matériel végétal français. Ce quitombe à pic dans le contexte actuel de prisede conscience environnementale, de prudencesanitaire et d'austérité économique.Parents du Pinot, du Cabernet, du Sauvignon,du Muscat, … ils portent les noms de Muscaris,Souvignier gris, Solaris, pour les cépagesblancs, Cabernet Cortis, Cabernet Cantor,Cabernet Carbon, Prior, Monarch,... pour lescépages rouges. Ils ont un avantage non négligeable: les traite-ments fongiques sont foncièrement réduits.De 8 à 10 traitements annuels en moyenne, lestraitements sont ramenés à 0, 1 ou 2 – lesvignes expérimentales du Weinbau Institutn'ont reçu aucun traitement en 10 ans ! Près de 3.500ha de ces variétés sont aujour-d’hui plantés dans 25 pays différents. 500hasont plantés chaque année dans l'hémisphèreNord mais également en Amérique du Sud etbientôt en Australie.L'Italie, qui a déjà inscrit un de ces hybrides, leBronner, à son catalogue des cépages autori-sés, en prépare la rentrée de sept autres. Dansle Languedoc, des essais devraient être mis enplace avec l'INRA et les chambres d'agriculturemais il faudra attendre que ces cépages soientinscrits au catalogue français pour que les vinssoient commercialisables – ce n'est pas pourtout de suite !

2001: plus aucun remède contre l'Esca

En novembre 2001, après différents rapports

accablants, le traitement à l’Arsénite de Soudedes vignobles infestés par l'Esca est interdit,avec effet immédiat. Pas de dérogation et lesstocks d’Arsénite doivent tous faire l'objet d'unrecyclage.C'en était fait du seul produit efficace contrela maladie de l'Esca. Avec toutes les meilleures volontés politiquesdu monde, la recherche n'a, aujourd'hui, tou-jours pas trouvé de solution pour contrer lefléau. En France, 10,5% du vignoble seraitcontaminé.

2001: Des marqueurs génétiquesde l'ADN des cépagesC'est le sujet de thèse de Doctorat de RenéSiret à l'Université de Montpellier.Après avoir démontré que l'ADN des vignesest présent dans les moûts mais surtout dansles vins malgré les processus physico-chi-miques et métaboliques de la fermentationqui aboutissent à une dégradation partielle decet ADN, René Siret est en mesure de détec-ter ces marqueurs de cépages même dans uneconfiguration d'assemblage de moûts ou devins.Ses travaux ouvrent de nouvelles perspectivespour les acteurs du marché ou pour desactions de contrôle. En effet, les acheteurs, enl’occurrence de vrac, en particulier les négo-ciants, pourraient, par ce biais, exiger desgaranties sur les livraisons qui leur sont desti-nées ou bien commander eux-mêmes unevérification de conformité. La DGCCRF(répression des fraudes), cliente, à l'origine, duprojet d'étude, pourrait bénéficier d'un beloutil de contrôle des millions d'hectolitres demoûts ou de vins qui changent de mains, enparticulier pour tous les lots destinés à un éti-quetage mentionnant le ou les cépages.

2003: les miracles du vin Au laboratoire de l'Institut Européen deChimie et Biologie de Bordeaux, l'équipe duprofesseur Stéphane Quideau met en éviden-

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ce la production d'Acutissimine A, molécule anti-cancer, lors del’élevage des vins.Cette molécule proviendrait d'une rencontre chimique entre unflavonoïde, la catéchine, contenu dans le raisin puis le vin, et l'ella-gitannin vescalagine extrait du bois des fûts par l'alcool.C'est dans le cadre de recherche du doctorant Michaël Jourdes surles ellagitannins C-glucosidiques du bois et leurs vertus à réagiravec d'autres polyphénols, en l’occurrence du vin, que nous profi-tons de cette mise en lumière de la synthèse d'Acutissimine A.Cette molécule avait été découverte il y a une vingtaine d'années,au Japon, dans un arbre de la famille des chênes, le QuercusAcutissima, d’où provient son nom. Cette molécule est un inhibiteur d'une enzyme, la Topoisomérase,vectrice du développement des cellules cancéreuses.L'Acutissimine A aurait un pouvoir inhibiteur de la Topoisomérase 4à 10 fois supérieur aux molécules jusque là utilisées dans la luttecontre le cancer.Nous connaissions les mérites des polyphénols des vins pour lasanté, qualités anti-oxydantes luttant contre le vieillissement, qua-lités «d'assouplisseur» de nos artères, qualités contre les maladiescoronariennes...

2012: agrandir les contre-étiquettesCertains adjuvants œnologiques peuvent produire des réactions aller-giques chez certains individus. L'EFSA, autorité européenne en matièrede sécurité alimentaire, a rendu obligatoire l'affichage des produitsallergènes. C’est ainsi que la mention «contient des sulfites» est appa-rue en 2005 sur les étiquettes ou contre-étiquettes de vins. D’autressuivront.Parmi les adjuvants œnologiques, des produits tels que la caséine etl'ovalbumine utilisées pour clarifier les vins, ou le lysozyme utilisépour la stabilité microbiologique, devront être mentionnés sur l'éti-quetage des bouteilles de vin dès ce mois de juin 2012.L'EFSA considère en effet que ces trois produits utilisés aux dosesrecommandées sont susceptibles de provoquer des allergies.Si caséine (du lait) et ovalbumine (blanc d'œuf) sont deux protéinesnaturelles connues de tous et utilisées de longue date en vinification,le lysozyme est beaucoup plus récent, il est autorisé dans le traite-ment des vins seulement depuis 2001.Cette enzyme contenue dans les larmes, la salive mais aussi dans leblanc d'œuf, a la faculté de s'attaquer aux bactéries. Elle est utilisée àdifférents stades des vinifications, sur moûts, sur moûts en fermenta-tion ou sur vins. Elle permet de bloquer la fermentation malolactiquedes vins blancs, elle peut être utilisée pour retarder la FML des vinsrouges ou pour stabiliser les vins rouges après FML et avant mise enbouteille, elle permet également de réduire les doses de SO2. Elle estpréconisée en traitement préventif de vendanges touchées par lapourriture grise, de macération pré-fermentaire à froid, de macérationpost-fermentaire sur marc en rouge, ou de fin de fermentation longueet difficile.

Fabian Barnes.

�RUBRIQUE ŒNO

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Mon amour du vin et de ma région est unhéritage familial. Mon père, sans être

grand connaisseur, était un amateur quiaimait particulièrement les vins de la

Vallée du Rhône. Je pense que j’ai héritéde lui ma passion du grenache. Le côté

hédonique de ma personne, c’est au travers des repas familiaux accompagnés

de Gigondas et Châteauneuf du Pape que je l’ai acquis.

C’est ce milieu familial qui a guidé monchoix d’études et de carrière. J’ai donc

fait mes études en 1986 à la faculté d’œnolo-gie de Montpellier, après un cursus dédié àl’agro-alimentaire (ENSIAA).Je pense que ce métier a beaucoup évoluéces vingt dernières années. La Faculté était àl’époque beaucoup plus axée sur le côté ana-lytique des vins, et plutôt sur des basesindustrielles. Je pense que comme toutesformations, les acquis de l’enseignement sontune véritable base, une assise pour l’environ-nement futur.Comme tout métier, le nôtre évolue et j’aitoujours l’impression d’apprendre de nou-velles choses, pas nécessairement des évolu-tions de la science, mais aussi à propos denotre histoire et de toute la culture que nousapporte le vin.

A l’écoute des gens et de la natureJe suis passé d’une vision de l’œnologie trèsdogmatique et scientifique, pleine de certi-tudes à un mode de fonctionnement plusconsensuel, beaucoup plus à l’écoute desgens et de la nature.J’essaie d’associer les évolutions de larecherche, les nouveaux savoirs au passé cul-

turel des terroirs, à l’expérience qu’avaient lesanciens en vinification.Nous avons assisté ces dernières années à denettes améliorations, comme la compréhen-sion de la maîtrise thermique, des élevages,des fermentations, des altérations et mêmede la composition des vins.Et il reste de vastes champs d’évolution et deprospection !Ces éléments me servent tous les jours à éla-borer les vins, ils me servent à optimiser laqualité de chaque vin produit. Il est important de s’appuyer sur des basessolides de connaissance, je suis plus axé surla médecine préventive que sur la curative.Ma philosophie et mon mode de fonction-nement vont ensemble. Tout passe par énor-mément d’échanges entre les vignerons etmoi : quels sont leur envies, leurs espoirs,leurs buts, leurs moyens…Nous étudions ensemble le potentiel de leurterroir (dans le cas où les gens ne le maîtrise-raient pas à 100%) et les moyens mis à leurdisposition.Mon mode de fonctionnement change dutout au tout en fonction des vignerons biensûr.Je pense que mon métier est un métier

PORTRAIT

PHILIPPE CAMBIE: « MON APPROCHE »

d’écoute et d’échange pour accompagner lesvignerons dans leur démarche de révélationde leur terroir. Tout démarre à la vigne. Sansgrands raisins, les plus sains possibles, rienn’est possible ! C’est pour cela que j’ai ungros faible pour l’agriculture biologique etqu’une grosse majorité des domaines aveclesquels je travaille vont dans cette direction.

Sans de beaux raisins …Je pense aussi que les œnologues et l’œno-logie se sont rapprochés de la viticulture cesdernières années.C’est un fait marquant, et très important, laplus belle évolution en œnologie est lameilleure maîtrise sanitaire du produit debase, c’est à dire le raisin. Rien ne peut abou-tir sans de beaux raisins, sans fruits sains.Là où l’on a vu le plus d’évolution, c’est dansla maîtrise viti-vinicole, la connaissance dessols, ainsi que dans les nouveaux matérielsde travail du sol qui respectent de plus enplus ses horizons.L’évolution du matériel destiné à la viticultu-re ces dernières années est phénoménale etapporte beaucoup de possibilités nouvelles,et surtout facilite l’évolution vers la culturebiologique.

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24JUIN/JUILLET 2012

On peut considérer aussi qu’on maîtrise de mieux en mieux les matu-rités des raisins, en couplant le côté technicien (analytique) au côtésensitif, comme la dégustation des baies.Je veux que tous les vins soient l’expression de leur terroir. Et surtoutne se ressemblent en aucun point, leur seule ressemblance serait leurbelle qualité.Je suis un homme de la Méditerranée, je crois fermement à l’identitéde nos vins, aux vins du bassin méditerranéen, à leurs terroirs et sur-tout à leur diversité. Il se peut toutefois que le côté «soutien psycho-logique» soit important. Dans toute entreprise, pour initialiser desréussites, il faut se sentir soutenu.Je ne suis pas David Copperfield, on ne peut pas faire de grands vinssans terroir, sans vigneron, sans climat, et surtout sans passion. Leproblème est que les œnologues en général pensent tout savoir, toutdétenir, mais la culture s’acquiert tout au long non seulement de sapropre vie mais aussi de la vie des générations futures. Le vin n’estpas un aliment, mais une page culturelle de notre civilisation et notrehistoire.Mon travail est simplement de guider et d’accompagner les vigneronssur leur propre chemin.Je me considère un peu comme un entraîneur de rugby. Ce postepeut être interprété de plusieurs manières. Pour moi, la meilleuresolution consiste à faire confiance au potentiel des différents joueurs,de leur permettre de valoriser leurs qualités et de les exprimer aumaximum. Un entraîneur ne joue jamais les matchs, seuls les joueurssont sur le terrain, trop d’œnologues ne semblent pas comprendrecela.En conclusion, je pense que l’évolution de notre métier est de biencomprendre, ou de bien assimiler les risques à prendre.De décider en connaissance de cause !La science est notre meilleure alliée, il faut savoir utiliser les armesqui nous sont nécessaires, sans en abuser.

Philippe Cambie

S.C.E.A. Vignobles LANDEAU Domaine Grange Brûlée Mondion 33440 St VINCENT DE PAUL

Tél : 33 (0)5 56 77 03 64 Fax : 33 (0)5 56 77 11 17 email : landeau.xavier@orange.fr

�PORTRAIT

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Rassemblez au fil des années une ou deuxbouteilles de ce célèbre Premier Grand

Cru Classé de Saint-Emilion, rassemblez ensuite une dizaine

d’œnophiles autour de votre table,annoncez une dégustation de prestige…

et ouvrez les bouteilles ! Voilà ce qu’IVV a fait afin de vous

offrir le compte-rendu d’un momentd’exception.

Tous les amateurs de vin français connais-sent Saint-Emilion, ils savent donc que le

merlot domine largement l’encépagement del’appellation. Or, Figeac, précisément, n’estpas un Saint-Emilion typique de ce point devue. Les cabernets, sauvignon et franc, sontlargement majoritaires dans le vignoble, à rai-son de 35% chacun. Ceci tient au socle degraves profondes bien drainés, sol compa-rable à celui des meilleurs crus du Médoc. Par ailleurs, 30% de merlot complètent l’en-cépagement d’un vignoble de 40 ha situédans la pointe nord-est de l’aire d’appella-tion. Avec cet assemblage dominé par lescabernets, les dégustations comparatives devins de Saint-Emilion dans leur prime jeunes-se donnent parfois à Figeac un air d’austéritétannique. Mais après quelques années, élé-gance et race en imposent. Comme le précisent MM. Duijker etBroadbent dans leur Atlas des Bordeaux : «cevin n’affole pas les sens mais il les caresse».Un bémol toutefois, mis en exergue parnotre verticale : dans les millésimes moinsfavorisés par le climat, le vin peut garder unetannicité plus sévère.

La verticale1990 : robe tuilée à reflets bruns ; agréablenez aux arômes de chocolat, de mine de

crayon, de fruits noirs, cassis, pruneau, avecune touche fumée. En bouche l’évolution estévidente mais l’ensemble garde du fruit et dela fraîcheur, les tannins sont élégants, lemilieu de bouche manque un peu de profon-deur et la finale offre une persistancemoyenne. A 22 ans, ce vin d’année très chau-de a gardé de beaux restes grâce aux caber-nets.1998 : robe grenat ; au premier nez, desnotes de ventre de lièvre qui se dissipentassez vite pour laisser place au poivronrouge, liqueur de cassis, cerises noires ettouche balsamique. Une matière serrée auxtannins légèrement asséchants marque l’at-taque en bouche puis cela se fond dans le juset un fruit poivré. Une race certaine dans unmillésime moyen pour un vin qui porte bienses 14 ans.2000 : robe pourpre ; premier nez de poi-vron mûr et mine de crayon, à l’aérationfruits noirs élégants, une expression racée.Bouche sphérique qui occupe la totalité dupalais, tannins juteux. Un velouté magnifiquedonné par une matière fondue qui gardecependant de la fraîcheur. Longue persistan-ce sur la violette, le fruit et un délicat amertannique. 2001 : robe grenat, reflets rosés à la marge ;les notes sanguines, jus de viande avant agi-

tation s’enrichissent ensuite de fruits rougesbien mûrs, d’épices et de bois de cèdre. Lacharge tannique et l’acidité se renforcentmutuellement pour donner une bouche plusverticale que le précédent, élégance et fraî-cheur, sirop de cassis. Si le 2000 offre unebouche de confort, ce 2001 se définitcomme une bouche d’élan. Persistancemoyenne plus.2002 : robe grenat ; discret au premier abord,le nez s’ouvre à l’agitation sur des notes defruits noirs épicés et de bois de cèdre touten ayant moins de présence que les précé-dents. La difficulté de ce millésime délicat,sauvé par son arrière-saison, se remarquedans un manque de fond et une moindre élé-gance de tannins relativement amers. Lesarômes sont moins précis et la matière plusuniforme qu’à l’ordinaire.2003 : un faux bon millésime, qui débouchesur un profil de bouche lâche, étalé même,sans profondeur aucune, les notes de fruitsnoirs sont moyennement intenses et la finalees t marquée par la chaleur de l’alcool. Sarelative rondeur séduit néanmoins une mino-rité de dégustateurs.2004 : robe pourpre ; premier nez aux notesde tendresse avec ses touches de mûre ausucre vanillé, cassis en sirop et bois discret ;deuxième nez de fruits noirs et de réglisse.

CHÂTEAU FIGEAC: 10 MILLÉSIMES EN DÉGUSTATION

ICÔNES IVV

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On goûte au palais un vin d’équilibre certes mais sans la tension du2001 ni le confort de 2000 car les tannins restent moins charnus mal-gré le jus. La finale s’éteint assez vite sur la chaleur de l’alcool.2005 : robe pourpre foncé ; belle complexité dans un nez aux arômesde sirop de cassis, violette, vanille, accompagnés de la discrètetouche fumée d’un boisé élégant. En bouche, un vin jeune, élégant,racé et complexe : finesse des tannins, bonne acidité, rondeur, jus,présence aromatique. Bref une grande matière anoblie par un trèsbeau travail d’élevage. La finale légèrement anisée se montre très per-sistante.2006 : robe pourpre foncé ; le nez reste un peu en retrait d’abord,puis délivre des notes de fruits noirs et de discret boisé. La boucheest très fraîche, avec une certaine fermeté tannique qui rend ce millé-sime moins séduisant que le précédent. A l’attaque la matière estpourtant élégante mais chemin faisant aspérité et amertume s’instal-lent. La finale se montre austère.2007 : un millésime extrêmement difficile, pourtant le nez se montreassez fin avec ses notes de poivron mûr, de petits fruits rouges et debois de cèdre. Mais la bouche révèle un manque de fond très 2007avec une trame plutôt lâche et une finale citrique.

Une affaire de cultureFigeac affirme une grande race liée à son terroir et son encépagementdans les meilleurs millésimes climatiques. Son élégance, sa droiture etsa fraîcheur le différencient alors de la richesse et de la rondeurexcessive de trop de vins de la rive droite. Mais en même temps, sadominante de cabernets, qui en fait le plus médocain des Saint-Emilions, le rend plus exigeant dans les années froides et /ou plu-vieuses. Cela à une époque où le palais des consommateurs s’esthabitué à des matières charnues et suaves. Alors, à chacun de choisirses millésimes favoris en fonction de sa propre culture vineuse et deses préférences.

Bernard Arnould

� ICÔNE IVV

�CHÂTEAU FIGEAC

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Au fil de nos 153 derniers numéros, voici à nouveau quelques morceaux choisis. Le but n’est pas tant de se

rappeler le bon vieux temps que dedémontrer que plus ça change, moins çachange. Ou plutôt, que nos auteurs ont

souvent été de vrais prophètes !La preuve par l’exemple, avec ces

quelques extraits de l’ année 2000. Un millénaire s’achève,

IVV résolument va de l’avant…

Février 2000 : « La coopération,premier vigneron français ».Sous ce titre un tantinet provocateur seprofile un dossier très complet. Historique,état des lieux, pistes d’avenir, tout y est. 12ans plus tard, les mots du Président desCaves Coopératives d’Aquitaine, GillesGrenier, à l’adresse de ses collègues, gardenttout leur sens «Oubliez que vous êtes desélus et pensez que vous êtes des chefs d’en-treprises »

Février 2000 : La fermentation malolactique«Sans famille», d’Hector Malo. Non, aucunrapport, IVV vous dit tout sur ce granddrame qui se joue dans l’infiniment petit, dece phénomène longtemps ignoré, même desproducteurs, et qui mériterait d’être mieuxconnu.

Mars 200 : Marsala, Pantelleriamerveilleuse et pauvre SicileTrois pages fouillées sur un des grands vinsde la planète mutage, le Marsala, sicilien

par sa géographie mais quelque peu anglaispar son histoire… Où, si ce n’est dans IVV,s’intéresse-t-on à ce monument oublié ? Et pour faire bonne mesure, une belledégustation de Passito de Pantelleria.

Avril 2000 : Le Classement de Saint EmilionDes années avant que la polémique ne sur-gisse au niveau officiel et que l’on aitrecours aux tribunaux pour redire le vrai (ouessayer, du moins) IVV ouvrait déjà le débat.Comme nous l’écrivions à l’époque : « Quelques propriétés auraient méritéd’être déclassées pour une raison de qualiténon convaincante depuis déjà deux révi-sions ». Mais aussi : « La dégustation (par lacommission d’homologation) reste une don-née approximative »…

Mai 2000 : du Beaune sur le cœurSur titre, déjà, vaut une mention ici. Maisl’article en lui-même est incontournable.Une raison de plus de s’intéresser à nouveauà la Bourgogne.

Mai 2000 : Saint Emilion , les terroirs, la dégustationLe dossier du mois précédent n’était qu’unhors d’œuvre ? IVV vous livre à présent uneanalyse des sols (d’où il ressort, en filigrane,que cette appellation, Grand Cru ou pas, esttrès loin d’être homogène) et une dégusta-tion des 97. A propos, si vous en avez encaves, sortez-les et n’hésitez pas à nous diresi vous confirmez ou non nos commentairesde l’époque... Tiens à l’époque, on attendait3 ans avant de commencer à émettre un avis ?

Juin 2000 : Bordeaux 99,millésime de finaudsCorrection, je n’ai rien dit: déjà, en 2000, ons’intéressait aux Primeurs. Avec un invité,cette fois, Jacques Dupont, du Point. 9pages bien serrées, à ingérer avec délecta-tion – enfin pour les aficionados

Octobre 2000 : 1788-1998,les rendements à BordeauxIntéressante analyse statistiques der la pro-duction bordelaise sur plus de 200 ans. D’où

20 ANS DÉJÀ… RÉTROSPECTIVE D’AVENIR(3)

BEST OF

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il ressort une course au rendement à laquelle « our man inBordeaux», l’oenologue Fabian Barnes s’oppose. Si son cri « Tous auxsécateurs » avait été écouté, peut-être les cours ne se seraient paseffondrés, qui sait ?

Octobre 2000 :Gigondas, l’éléganceJoli dossier de Marc Vanhellemont sur une des perles de la couron-ne du Rhône Sud, dégustation à l’appui. Un dossier qu’il nous plai-rait particulièrement de réactualiser, car d’évidence, l’élégance esttoujours là.

Décembre 2000 : Quelques bouteilles lusitaniennes… pour vos agapes de fin d’année. Beau programme, en 8 tableaux,de l’apéro au fromages en passant par « les vrais desserts ».Quand est-ce qu’on remet ça, dis, Philippe ?

Hervé Lalau(et merci à tous les auteurs de l’époque !)

28JUIN/JUILLET 2012

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Une déclinaison provençale inattendue…voire sacrilège…

Rosés et fromages, la gageure.

« Le rosé, vin des beaux jours, se boit durantla saison estivale »… affirme un vieux traitéde sommellerie. Ce même grimoire n’accorderait aux fro-mages que les rouges corsés, comme il sieden fin de repas.Au diable les vieux dictats et place, non pasà une originalité exagérée, mais aux approcheslibérées !

Les vins, Côtes de ProvenceActeurs choisis au sein du millésime 2011 qui,pour la tendre couleur, est synonyme de trèsbelle réussite. Après les pluies de printemps,l’été a été sec, avec un mois de juillet frais.Dès le mois d’août, la chaleur est apparue ets’est renforcée jusqu’à la fin de l’été. Les rai-sins se sont ramassés dans un état sanitaireexcellent.Les rosés allient structure, densité, fraîcheuret très agréable développement fruité oufloral, soutenus par une assise minérale. Sélection de cinq hauts de gamme tout azi-mut.

CUVÉE CLARENDON 2011 DOMAINE GAVOTY

Saumon pâle et lumineux, quelques notesgraciles et colorées de fruits rouges fusenttel un murmure, source fruitée intarissablequi va en s’amplifiant, accrochant aux fils desportées leurs tons floraux et épicés. Enbouche, ce concert s’écoute bien assis, dansune atmosphère cosy; ample et velouté, le

fruit adopte la suavité de la pêche. L’acidité,douce mais persévérante, n’est là que pourmettre en évidence les fragrances florales etfruitées, épicées aussi, comme le curcumaqui en fin de bouche vient teinter le thym etla sauge, parfum d’une garrigue fraîche derosée. 80% de Grenache et 20% de Cinsault en sai-gnée après une macération de 3 à 6 h. Sol :éboulis calcaire à matrice argileuse. Lesmoûts débourbés au froid fermentent encuve métallique à 17°C de 15 jours à 1 mois.

TERRE PROMISE 2011 CÔTES DE PROVENCE SAINTE

VICTOIRE CHÂTEAU HENRI BONNAUD

Rose pâle, le nez minéral légèrement fuméfait penser au silex frotté. L’étincelle produitefait jaillir les senteurs florales et fruitées qui

LE CORBEAU ET LE PINARD

associent groseille et jasmin, framboise etmimosa. La bouche s’offre avec douceur. Elledonne le temps d’un instant une impressionsucrée. Fugace effet bien vite remplacé parun pavage minéral dans lequel se plantentfleurs et fruits sentis. S’y ajoutent quelquesépices, la fraîcheur de quelques agrumes.Grenache et Cinsault égrappés macèrententre 6 et 8 h, puis sont pressés et fermentésen cuve inox. Sol : éboulis calcaires.

ET CAE-TERRA 2011 CHÂTEAU BARBANAU

Robe saumonée à l’éclat lumineux. Le nezsemble en constante intensification de fruitsjaunes, abricot, pêche, mangue, sublimés parle parfum particulier de la lavande qui semélange à celui des fleurs d’oranger. La boucheest ferme, presque stricte, s’imposant auxpapilles sans rien dire. Elles attendent un instant,le temps de prendre conscience de son carac-tère affirmé. Viennent alors fruits, épices etfleurs, en grosses brassées; il faut d’embléetout accepter, sans rechigner.90% de Grenache et 20% de Syrah.Macération pelliculaire pour le Grenache.Culture biologique. Sol : éboulis calcaires.

ETERNELLE FAVORITE 2011 CHÂTEAU SAINT MARTIN

Saumon très pâle aux reflets dorés. Un pre-mier nez très poivré, puis bien vite vient l’anis,la réglisse, parfums particuliers qui amplifient

ROSÉ, ROSA, ROSAE, CASEUS, CASEI

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les senteurs florales et fruitées. Sa bouche estcristalline, aérienne, fraîche comme un citronjaune, parfumée comme une mandarine. D’unbaiser, elle s’installe coquine dans l’espacepalatin, comme si elle y avait toujours étéchez elle. Généreuse, elle y prodigue épices,fleurs, fruits et croquant cristallin.Tibouren, Carignan et Grenache en macérationpelliculaire durant 6 h. Sol : calcaire et grès.

Château de Pampelonne 2011Saumon plus affirmé aux nuances abricot. Lenez délicat à peine marqué respire un petitair de garrigue mêlé d’embruns. C’est enbouche qu’il s’exprime sans équivoque, affir-mant sa fraîcheur où l’iode ponctue les saveursd’abricot, d’écorce d’orange et de mirabelle.Puis, le développement aromatique se prolongesur des impressions fraîches de fruits blancsteintées de basilic.Tibouren, Cinsault, Grenache, Syrah, par saignéeet pressurage direct. Sol : granito-gneissique.

Le plateauSix fromages, trois de chèvres et trois devache. Chèvre frais cendré, Selle-sur-Cher,Pélardon, Langres, Saint-nectaire, GaperonChaque fromage se décline avec chaque rosé.Le plus sympa, c’est que tout fonctionne, dumariage coquin aux tendres épousailles enévitant la raison…

Sans imprévuPremier chèvre, le chèvre frais très légère-ment saupoudré d’herbes plaît d’emblée auxrosés.Avec Clarendon se développe une fraîcheurcitronnée impressionnante, puis revient à deplus douces saveurs où la garrigue l’emporteun instant avant de laisser les arômes lactésdu fromage l’emporter.Terre Promise préfère le fromage à l’habillageherbeux et parle avec beaucoup de raffinement

de la crème au goût subtil d’écorce d’orange.Et Cae-Terra dicte sa loi et s’impose au fro-mage. Il fait passer ses fruits et ses épicesavant ceux du chèvre. Mais le fromage, finstratège n’a pas dit son dernier mot. En final,il renverse la situation et d’un rire minéral semoque du vin et de son air des confits… Voilà une belle dentelle, Eternelle Favorite, letrouve bien à son goût. Elle transforme lepetit fromage paysan en un galant à l’espritsubtil et élégant.Presque un dessert à Pampelonne, où le fro-mage se fait encore plus crémeux, se teintede moka et de caramel.

Plus affiné, mais tout aussi gris de cendre, leSelle sur CherFromage au lait cru, il est produit en Sologneoccidentale comprenant une partie des dépar-tements du Cher, de l'Indre et du Loir-et-Cher.La ville de Selles-sur-Cher, principal centre decollecte et de revente, lui donne son nom. Sonaffinage dure de dix jours (au minimum) à troissemaines.Il comble la cuvée Clarendon séduite par sonaccent minéral, la persistance de ses fragrancesde noisette et de pierre calcaire, le petit goûtsubtil de poil de chèvre qui ajoute son sel auxfruits du vin.Terre Promise nous fait piquer la langue, petitefarce, amusement, juste le temps de d’exprimerle sel du fromage pour après installer dans sacrème une foule de fruits confits qui réflexionfaite nous font penser à une agréable cassate. Et Cae-Terra ne dit rien, on s’en étonne, ilattend son heure… Puis, dans la seconde, ilréagit par un soubresaut de thym et de cade,ce dernier distillant sa note fumée autour d’unpoil de chèvre, l’entoure pour s’en tresser un fil,lien qui mène aux fruits qui éclatent en jus enfin de bouche.Eternelle Favorite fait du sel quelques colliersaux perles savoureuses, ainsi parée, elle s’en va

dans la garrigue où la rosée la rafraîchit demille effluves de plantes aromatiques.Pampelonne apporte un supplément de dou-ceur au fromage. Il en perd son affinage, lerevoilà jeune, au goût de crème, de noisettefraîche, au poivre suave et doux.

Pélardon, petit chèvre affinéFromage du Languedoc au lait cru entier à pâtemolle de forme cylindrique d'environ 2,5 cm dehauteur pour 6 cm de diamètre. Il pèse un peuplus de 60 g onze jours après l'emprésurage.C’est fort ! Clarendon en est perturbé, mais ilfaut passer le cap du piquant du fromage quiveut par-là imposer sa force. C’est alors abon-dance de subtilités ! Les amertumes froma-gères disparaissent et font place à ce goût pro-noncé, animal, que dompte avec aisance leRosé.La Terre Promise agit comme un tampon danslequel le chèvre fonce tête baissée. Bien amor-ti, le fromage converse alors avec le vin depoivre, d’herbe sèche, de noix sèche, encorede baies rouges et de jus frais.Et Cae-Terra rend presque les armes face à l’at-taque du chèvre transformé en bouc. Mais cerosé a du répondant, et ce n’est pas un animalqui lui dictera sa loi. À coup d’agrumes, de gro-seilles et de grains de grenade, il récupère petità petit son droit à la parole. Le chèvre vaincului abandonne le terrain jusqu’à la prochainebouchée…Eternelle Favorite, voilà une cuvée délicate, quisemble fragile et qui devrait être facilementsurpassée par ce fromage piquant. Mais éton-nement, elle le laisse à peine s’exprimer, lecouvrant de baisers délicats et fruités.Charmée, la bête lui offre la crème qui luireste, la pépite minérale en son sein cachée.Pampelonne gère avec beaucoup de maîtrise lepiquant et comme à son habitude le rendproche du dessert, en rajeunissant sa crème, enlui ajoutant fruits rouges et blancs.

�LE CORBEAU ET LE PINARD

�DOMAINE BARBANAU

�CHÂTEAU PAMPELONNE

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À la vache

LangresSon aire de production s'étend sur une partiedes départements de la Haute-Marne etquelques cantons des Vosges et de la Côted'Or. Fromage au lait entier, à pâte molle et àcroûte lavée de couleur jaune orangé, il seprésente sous forme d’un petit cylindriquecreusé d’une cavité dans sa partie supérieure. Clarendon emporte le morceau ! C’estextravagant, fort, comme si le doux fromageprenait en un instant de l’âge, plus de fer-meté, au crémeux moins affirmé, mais auminéral plus intense. Le rosé dépose sesfruits, multitude de baies rondes et rouges,croquantes et juteuses, dans le creux quisemble à cet effet prédestiné. Terre Promise suit le chemin des épices etdébouche rapidement sur l’anis et la réglisse,rafraîchissant la crème d’une manière inat-tendue.Que du fruit avec Et Cae-Terra, tout en lon-gueurs suaves, amples, un vrai bonheur,sans oublier toutefois le caractère des deuxpartenaires, qui se sont jaugés, appréciés etfusionnés d’emblée.Eternelle Favorite semble pétillée, au contactdu fromage la voilà dans tous ses états,aérienne, évanescente, tout en parfums déli-cats qui expriment sa sensualité. Vous pou-vez nous remettre un peu de fromage svp. Pampelonne aime décidemment la bonnechair et transforme le Langres en recette cré-mée aux morilles, suivie d’une tartelette auxfruits. Éternel gourmand…

Saint-NectaireAssez fort à la saveur de caramel, de chicoréetorréfiéeQui n’effraie guère les rosés…Le Saint-Nectaire présente une pâte demi-ferme pressée non cuite, recouverte d'une

croûte naturelle fleurie ornée des tachesblanches, jaunes ou rouges selon le staded'affinage. Il se fabrique dans la région desMonts Dore, en Auvergne. Il est affiné et lavéà l’eau salée pendant 21 jours au minimum encaves humides. D’où son caractère…Malgré tout, rien n’est jamais constant etpour un rosé on peut se faire crème de lait.Clarendon insiste toutefois sur le poivre, ilaime en ombrer ses fruits.À la Terre Promise, le Langres lui trouve ungoût de fruits secs sur lit de crème au mar-ron des plus fabuleuses. C’est à la fois gour-mand et vite dit. Le fromage se transforme en pure délicatesseavec Et Cae-Terra, déclinaison subtiled’épices où la cardamome et le cumin jouentle premier rôle.Il ôte sa bure aux relents de salpêtre pour semontrer pur et frais à l’Eternelle Favorite,trouvant dans son parfum de citron confit etd’écorce de pamplemousse un souffle inouï.Il offre à Pampelonne un bloc de crème depistache, de noisette et de nèfle où le lait àla chicorée s’étend comme une crème anglaise.

Le GaperonOn ne parle guère du Gaperon, fromage devache parfumé d’ail et de poivre, un challengepour les rosés ! Il est Auvergnat, plus précisé-ment de la Limagne, où on l’élabore encorede manière artisanale. Cette demi-sphère àpâte molle, également surnommée «nichonde belle-mère», se fabrique au lait de vachecru, entier ou partiellement écrémé.Clarendon le regarde, le tâte, y goûte et d’uncoup, l’ail se fait discret, et le fromage agitcomme un catalyseur de jus frais, coule lagroseille, la grenade, la cerise… Très agréable,tout ça.Terre Promise aime le petit côté frotté d’ail,s’en fait un allié pour le poivre qu’il sublime ;puis elle fait intervenir ses fruits, ses épices àelle.Et-Caeterra compte les épices, poivre, cumin,Cayenne, piment, tout vient en notes suivies,de plus en plus vite, crescendo doux piquantqui nous emporte. Eternelle Favorite reste pareille à elle-mêmeet rend le poivre suave, l’ail délicat, en répandsur ses fruits charnus pour ainsi montrerqu’épices et condiments, même puissants,peuvent renforcer ses charmes. Floral, comme un gros bouquet, Pampelonneficelle fleurs et herbes des champs pour enune gerbe nous offrir fragrances subtiles etarômes délicats.

D’autres rosés et d’autres fromages peuventtenter l’harmonie… à vous de les expérimenter.

Marc Vanhellemont

Liste des importateurs• Barbanau - Cru Wine, Privinliège

www.chateau-barbanau.com • Bonnaud - Sobelvin - La Vie et le Vin/Eurowines

Wijnhaven(Nl) - I.V.E.(Ch) www.chateau-henri-bonnaud.fr

• Gavoty - Route du Vin/Werco - K et KPromotion/Caveau de Bacchus(Ch) www.gavoty.com

• Pampelonne - Tricot/Palais du Vin - Thiebaud & Cie(Ch)Walraven Sax/Rouge Rose Blanc(Nl)www.vignerons-saint-tropez.com

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�CHÂTEAU SAINT MARTIN

�DOMAINE BONNAUD

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32JUIN/JUILLET 2012

Durant l’été 2003, lors d’une visite àClaude Courtois, en Sologne, celui-ci m’a

fait un peu attendre parce qu’il était au télé-phone avec un vigneron à l’autre bout de laFrance, avec lequel il disait échanger moultesidées sur la meilleure façon de faire le vin leplus naturellement possible. Après en avoirparlé récemment avec François Grinand,puisque c’est lui qui était à l’autre bout du fil,François m’avouait prosaïquement qu’ildemandait conseil à l’Ancien.

Parce que voilà, la profession principale deFrançois Grinand, c’est professeur de piano !Et s’il fait du vin, c’est par passion mais sansse prendre trop au sérieux. Tout le contrairemême, avec le doute et le questionnementpermanent comme moteur. Humble etdéterminé (mais quand même doté d’unsolide sens de l’humour, ingrédient indis-pensable pour survivre aux différentespéripéties vécues par le domaine jusqu’àun passé récent et heureusement révolu).

Plantons le décor. Installé à Lyon et un peulassé par le ron-ron des cours de musique,François Grinand reprend les quelques rangsde vigne de son père en 1993, pour changerd’air. Nous sommes à Villebois dans larégion viticole du Bugey, en gros entre Lyonet Genève, dans le département de l’Ain.Villebois est situé à 300 mètres d’altitude,juste en surplomb du Rhône, et les vignesdu Perron s’étalent au pied de majestueusesfalaises de calcaire. Les cuvées de François,vite catalogué comme naturiste extrême(en matière de vinification s’entend), sontsouvent magnifiques et parfois … heu,moins magnifiques! Mais le fan-club est là,les réussites l’emportant sur les échecs, surle plan affectif. Malheureusement, au milieude la première décennie du millénaire, àcause de vins trop irréguliers et d’une ges-

tion administrative imparfaite, le domaineest contraint de déposer les armes.

Et c’est là qu’en 2008, attristés d’un tel sortet pressentant le potentiel, quelques ama-teurs belges et enthousiastes prêtent main-forte à François, relancent la production etmettent de l’ordre dans la cave et l’adminis-tration. Le domaine s’étend progressivementde 0,7 à 2 hectares et quelques arpents, y-inclus une petite quantité de chardonnay ennégoce, et la production passe de 4.000bouteilles en 2009 à 11.000 en 2011. Lesefforts portent autant sur la production quesur le commercial. Si la vinification suit tou-jours strictement la règle de zéro intrant, parcontre le débat sur l’opportunité d’une toutepetite dose de sulfite à la mise n’est plustabou. En 2009, quelques cuvées ont reçu aumaximum 30 mg/l de SO2, pour apporter unsommeil serein au vigneron et aux importa-teurs. Par contre, cela n’a pas été nécessaireen 2010 et 2011. Fini le dogmatisme sur cesujet, au profit d’une plus calme évaluationau cas-par-cas. La vigne est cultivée 100% enbio, sans toutefois de certification pour éviterles tracasseries administratives. Bien évidem-ment les vendanges sont manuelles, les ren-dements dépassent rarement 30 hectolitres àl’hectare, les levures indigènes assurent lafermentation et les vins sont élevés de 12 à

LA RUBRIQUE DU NATURISTE

Jérome Vanderputt nous détaille son actualité des vins

«les plus naturels possibles».Cette fois-ci il nous emmène en Bugey…

et chez les éditeurs.

LA VIGNE DU PERRON: UN NOUVEAU DÉPART POUR FRANÇOISGRINAND

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18 mois dans des fûts de plusieurs vins. Les vins sortent généralementavec une appellation Vin de France (des fois qu’on confonde avec duvin australien). L’encépagement est composé par ordre décroissant depinot noir (cuvée Les Etapes), gamay (Les Ermitures), mondeuse(Persane), roussette (La Serène blanche) et chardonnay (Katapnha).Sans oublier le pétillant naturel Ars Antiqua, à base de roussette etde chardonnay, joyeux, sec en diable et bien rafraichissant.

Sur le plan commercial, des vins toujours très qualitatifs mais trèsnettement plus réguliers alliés à une meilleure communication etune politique de prix réajustée ont redonné de la vigueur auxventes. De fait, l’ensemble de cette production minimaliste partchaque année aux quatre coins du globe et le domaine peut regar-der le futur avec une sérénité retrouvée. En Belgique, c’est DIVINO1

qui les commercialise.

Dégustés sur place : une roussette 2009 (Serène Blanche) dorée etlégèrement oxydative mais parfaitement contrôlée, des arômesd’abricot et d’amande, de foin coupé et de chlorophylle. Beaucoupde fraîcheur, de la complexité et une belle longueur. Et aussi : lesuperbe et confidentiel pinot noir (Les Etapes 2009), très pur, unematière dense mais toute en finesse issue d’une courte macérationsemi-carbonique.

Dernières nouvelles du côté de l’édition Pour les rares étourdis qui seraient passés à côté, la bande dessinée"Les Ignorants" d’Etienne Davodeau aux éditions Futuropolis est unmust, particulièrement pour tout amateur de vins naturels prosélyte: àoffrir autour de soi, cet ouvrage est la meilleure illustration – danstous les sens du terme – de ce qui caractérise ces vignerons et leurquête. L’auteur a suivi Richard Leroy le temps d’un cycle complet desquatre saisons, un vigneron sans concessions en Anjou travaillantexclusivement le chenin. Tout y est, croqué avec acuité: la façon cul-turale en bio et biodynamie à la vigne, avec les nombreuses interroga-tions qui vont avec, l’esprit rebelle, curieux et expérimentateur maisaussi prudent, les questionnements sur le soufre à la cave, la mauvaisefoi, les remises en questions, les copains (la visite chez Ganevat!), unRichard Leroy gouailleur, l’humour et finalement un engagement et unenthousiasme sans bornes.

Autre ode à cette grande famille denaturistes : "Le vin nu" d’Alice Feiringaux éditions Jean-Paul Rocher. Aprèsavoir sauvé le monde de la parkéri-sation, cf. "La bataille du vin et del’amour", chez le même éditeur en2010, cette journaliste se lancecette fois dans la production devin naturel sur l’insistance deproducteurs californiens. C’estun ouvrage riche, plein de drô-lerie, d’autodérision, et aussid’un tas d’histoires touchanteset très instructives sur lemilieu du vin naturel autantaux Etats-Unis qu’en Europe.

On vit de l’intérieur l’œcuménisme sans faillede l’auteur ainsi que ses questionnements, grâce à une plume à la foisjoyeuse et bien acérée.

Jérôme Vandeputt

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La péninsule italienne est riche encépages anciens abandonnés au profit dessempiternels internationaux. Aujourd’hui

ressuscités, de-ci de-là, ils offrent leur ori-ginalité aromatique et font le pied-de-nez

aux stars galvaudées

L’Oseleta Sa trop faible productivité, à peine 40 quin-taux/ha, une misère, surtout au sortir de ladeuxième guerre, l’a fait presque totalementdélaisser. Dans les années 1980, Masi la redé-couvre, s’y intéresse et décide d’en replanterquelques arpents, histoire d’apporter dupunch à son Rosso del Veronese, le Toar. En15 ans, l’Oseleta arrive à s’imposer aux yeuxdu vinificateur et passe de second à premierrôle. Depuis, l’Oseleta côtoie ses pairs ausein de la gamme de la maison véronaise.Avec écrit en grand Osar Rosso del Veronesesur son étiquette, jeu de mot sur le verbeosare, c’est osé !

Osar 2001Rosso del Veronese Robe cramoisi profond. La petitenote animale, histoire de semontrer un rien rustique,s’évapore rapidement et faitplace au cacao vanillé rafraî-chi de menthe et de basilic.Le fruit, c’est en bouchequ’on le trouve. Un jus impo-sant l’emplit, mélange charnuet croquant, étonnammentjeune pour son âge. Mûre,cassis et framboise mouillentde leur coulis les plus sèches,figues et dattes. La masse

fruitée glisse sur le minéral recouvert destanins taillés dans une soie rustique. Rusticitéencouragée par la nervosité qui se traduit surla fin par de la cerise mâtiné de chocolatnoir.Le vin: cépage rustique et résistant, il gardeses grappes jusqu’à une maturité poussée,voire un léger passerillage sur souche pourune récolte de début novembre. La vendangeégrappée macère une trentaine de jours. Levin est élevé pendant 24 mois en barriquesneuves de chêne français et reste encore 6mois en bouteille avant la mise en marché.

L’ampélographe nous ditOseleta viendrait du terme italien ucelli –des petits oiseaux qui affectionnent parti-culièrement les baies du cépage. Il seraitautochtone et dériverait d’une variété sau-vage régionale. Plante vigoureuse et résis-tante aux maladies, elle porte des grappespetites et serrées aux baies menues etsphériques de couleur violet bleuté.Cépage tardif autant pour le débourrementque pour la maturité, il donne des vinsstructurés et très colorés aux arômes fruitéset sauvages.

MasiL’histoire de son acquisition remonte à la findu 18ème, quand la famille Boscaini, toujourspropriétaire, s’est installée dans le vignoble

autour de Vérone. Aujourd’hui, si elle vinifiejusqu’en Argentine, elle reste le chantre del’Amarone, ce Valpolicella suave et particulier.

Marc Vanhellemont

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Lors de nos dernières vacances en famille,quelle ne fut pas ma surprise, le soir de

notre arrivée à Peschiera del Garda, de découvrir que nous étions en pleindans le week-end de découverte de

l’appellation Lugana. Une trentaine devignerons faisaient goûter leur

production le long de la rive sud du Lacde Garde. Occasion rêvée de découvrir

une appellation.Chassez le chroniqueur, il revient au

galop, même en vacances…

LuganaL’appellation Lugana s’étend sur 430 ha, ausud du Lac de Garde et à l’Ouest de Vérone,sur un terroir argilo-calcaire. La DOC sedécline en Lugana, Lugana Superiore etLugana Frizzante ; elle est exclusivement éla-borée à partir du cépage Trebbiano diLugana, qu’il convient de distinguer duTrebbiano d’Abruzzo. Le Trebbiano di Lugana

est un cépage vigoureux, à débourrementtardif, et de maturité tardive (4ème époque,début octobre) qui donne des vins fruités,possédant une belle acidité, en général desti-nés à être bu sur l’équilibre de leur jeunesse.

DécouvertesLugana est une appellation assez homogènequi produit des vins souples et très digestes.Trois maisons sortent du lot: Ottella,Giacomo Montresor, et surtout Frezza.

L’Azienda Agricola Ottella produit 2 Luganaet un Lugana Superiore. Le Lugana 2010 esttypique de l’appellation avec un vin qui alliefruit jaunes, miel et une bouche gourmande.Le Lugana Superiore Molceo 2008, est pro-duit à base de Trebbiano di Lugana récoltéen vendanges tardives, qui bénéficie ensuitede la technique d’appassimento (les raisinsséjournent 25 jours dans des petites caissesde 4 kg) avant d’être vinifié en barriques etélevé en bouteilles. Le vin est puissant, avecun nez riche et complexe de fruits jaunestrès mûrs et de miel mais une bouche éton-

namment fraîche sans aucune trace de sucrerésiduel, qui possède une matière et unextrait sec impressionnants. Un vin qui pour-ra sans problèmes évoluer quelques années.

L’Azienda Agricola Giacomo Montrésor,réputée pour ses Amarone, produit un trèsbeau Lugana Gran Guardia. Le 2009 possèdeun nez puissant qui allie des notes de fruitsjaunes mûrs, des fruits exotiques et unepointe de miel et une bouche à l’attaqueample, du fruit, de la puissance, mais unensemble qui reste frais et équilibré. Un vinidéal pour accompagner les Pasta e fagioli ouune grillade de poisson du lac.

L’Azienda Agricola Frezza est un domainede 40 ha, situé à Peschiera del Garda, aucœur de l’appellation Lugana. Affaire defamille, le domaine est géré par GianfrancoFrezza et ses deux enfants, Francesca etMarco. Ils produisent du vin mais égalementde l’huile d’olive (sous la DOP Lago di Garda).La majorité des vignes est située sur la ColleSan Lorenzo, colline calcaire de 16 ha sur-

SUR LES BERGES

DU LAC DE GARDE

CARNET DE VACANCES

36JUIN/JUILLET 2012

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plombée par les 200 oliviers du domaine.Les vinifications sont traditionnelles et thermorégulées et sont super-visées par l’œnologue Pierre Giuesppe Crestani. Le domaine ne pro-duit pas de Lugana Superiore, mais un superbe Lugana dont le nezexplose de fruits blancs et jaunes (poire, pomme golden), sur un fondmiel et de tilleul. La bouche à l’attaque ample, possède une très belletrame acide et une belle finale fraîche et minérale. Un très beau vinqui accompagne à merveille la mozzarella.

Autre blanc intéressant : le DOC Custoza, assemblage Trebbiano diLugana, Garganega, Friulano et Cortese. Le 2010 possède un nez opu-lent, mêlant fruits exotiques, fleurs et agrumes, et à la bouche soupleet fruitée, avec un ensemble simple mais équilibré. Un vin de soif, àboire entre copains. Une version passito existe également, elle résultede vendanges tardives de Garganega et Trebbiano di Lugana. Les rai-sins séjournent 1 mois sur claies avant la vinification et le vin estensuite élevé un an en barriques. Le 2005 est superbe avec un nezpuissant mêlant abricot, miel, épices et une bouche ample et solide,avec un très bel équilibre sur la fraîcheur.

En rouge, deux vins ont retenu mon attention. Le DOCG BardolinoSuperiore 2008 (assemblage Corvina 60%, Molinara 30% etRondinella 10%) qui a bénéficié de 3 ans d’élevage (6 mois en bar-riques, un an en cuves et 18 mois en bouteilles). Un vin au nez ouvertoù l’on retrouve cerise, prune, fraise, menthol, amande. La bouche estample, alliant fruit et rondeur et une finale souple et équilibrée. Unvin qui accompagnera à merveille un assortiment de charcuteries ita-liennes. L’ IGT Verona Campo de Leo, lui, est issu de 3ha de Corvinasitués au sommet de la Colle San Lorenzo; vinifié traditionnellement,il est élevé un an en barriques d’un vin. Le vin est dense et profondavec une explosion de fruit (cassis, cerise noire, prune) sur un fondsanguin. La bouche est ample, puissante, les tannins sont civilisés etla finale fraîche et sanguine. Un vin à attendre qui n’aura pas peurd’affronter un osso bucco.

Découvertes CulinairesDeux restaurants valent le détour par leur typicité et leur simplicité.A Vérone, mais à l’écart des quartiers touristiques et de la foule, jevous conseille de passer une soirée à la trattoria Al Bersagliere, unrestaurant hors du temps, où vous pourrez goûter à une authentiquecuisine véronaise (dont la superbe pastissada à l’Amarone) et surtoutvous offrir une bouteille d’Amarone della Valpolicella parmi lessoixante références que contient la carte des vins (dont la majoriténe dépasse pas les 40 euros la bouteille). N’hésitez pas à demanderconseil au patron, vous aurez peut-être la chance d’aller choisir votrebouteille, en sa compagnie, directement dans la cave.Sur les hauteurs de San Giorgio de Valpolicella, ne manquez pas laTrattoria Dalla Rosa Alda, tant pour la vue superbe sur la vallée,que pour sa cuisine locale (ne manquez surtout pas le carpaccio decheval ou les tagliatelles aux cèpes), mais également pour unesuperbe carte de Valpolicella Classico, dont plusieurs millésimesdes illustres Dal Forno Romano et Quintarelli, à des prix inférieurs àceux affichés par les cavistes locaux.

Youri Sokolow

• MMoonnttrrééssoorr - www.vinimontresor.it • Ottella - www.ottella.it• Frezza - Delaye -www.vinofrezza.com - • Trattoria Al Bersagliere - www.trattoriaalbersagliere.it• Trattoria Dalla Rosa Alda - www.dallarosalda.it

LES 6 TREBBIANOCe nom est donné en Italie à six cépages blancs- Le Trebbiano di Toscana ou Trebbiano toscano, cultivé en

France sous le nom d’Ugni Blanc, que l’on retrouve danspresque toutes les régions d’Italie où il couvre 58.477ha

- Le Trebbiano di Soave ou Trebbiano di Lugana que l’onretrouve dans les régions de Brescia, Mantoue, Vérone etVicenze (2449ha)

- Le Trebbiano di Spolete que l’on retrouve dans la région dePérouse (322ha)

- Le Trebbiano Giallo que l’on retrouve dans la région deMantoue, Latina, Rieti et Rome (4774 ha)

- Le Trebbiano Modenese que l’on retrouve dans la région deModène (414ha)

- Le Trebbiano Romagnolo que l’on retrouve de la région deBologne, Cagliari, Ravenne, Nuoro, et Tarente (21.257ha)

Pour corser la difficulté, il faut savoir que le Trebbianod’Abruzzo est en fait le Bombino Bianco que l’on retrouvedans les Pouilles, les Abruzzes, les Marches et en Emilie-Romagne (11.951 ha)…

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38JUIN/JUILLET 2012

En venant de Genève, directionMontreux, le paysage s’ouvre, devient

majestueux. D’un côté, l’étendue du lacLéman, de l’autre le dessin des terrasses.Les vignes viennent jusqu’à l’autoroute,

descendent parfois jusqu’aux rails et tou-chent même l’eau à certains endroits.

Pour les sensations fortes, les paysagesinoubliables : monter au sommet du

vignoble, contempler la mer de vignesqui se jette dans le miroir du lac… aprèsun moment le vertige nous prend, plon-

geon dans notre propre reflet. …

Villette, l’une des six appellationsd’origine du Lavaux

La région du Lavaux s’étend de Lausanne (quipossède deux domaines, le Clos des Moineset le Clos des Abbayes) à Montreux. En sonmilieu se trouvent les parcelles les plusescarpées, celles du Dézaley qui penchent àplus de 70%. La superficie du Lavaux avoisineles 830 ha. Surface qui le range au deuxièmerang des vignobles vaudois, assez loin derriè-re les 2.050 ha de La Côte, l’appellation voisi-

ne. Les encaveurs, comprenez vignerons,disent qu’en Lavaux il y a trois soleils, celuidu ciel, celui réfracté par les murets et celuiréfléchi par le lac. Villette, avec ses 180 hectares, est la plus gran-de appellation du Lavaux. Elle s’étend de Lutryà Cully. Ses sols, d’origine morainique, installéspar le glacier rhodanien lors des dernières gla-ciations, s’étagent entre 375 et 600 mètres.Quelques pentes y atteignent 45%. Le cépageChasselas occupe 80% des surfaces cultivées,suivi du Pinot noir, du Gamay et duChardonnay. Le Garanoir, cépage rouge plusrécent, trouve grâce auprès de nombreuxvignerons qui le plantent de plus en plus.

Villette «St-Amour» 2011,Jean-Claude et Yves Porta,encaveur à GrandvauxLa robe transparente saupoudrée d’or, le nezdélicatement expressif évoque les pommesqui viennent d’être cueillies, le pied de fenouilrâpé, les pétales effeuillées d’une roseblanche. La bouche, précise, lui trouve un inté-rêt grandissant. Il y a d’abord ce petit grainminéral qui donne du relief. Ensuite la fraî-cheur, pas incisive certes, mais sapide et enve-loppante. Elle met en valeur le caractère floralet fruité du vin. Le gras emballe la structure

comme nos papilles qui adorent son contact,impression de soie fraîche et douce. Enfin,l’amertume légère apporte du tonus au carac-tère généreux du Chasselas.Les Chasselas qui composent le vin sont issusde vignes de 3 à 40 ans. Ils poussent dans unmélange d’argile, de sable et de limon, soit 1,6ha étagés en terrasses comme l’ensemble duterritoire du Lavaux. Après une vinificationclassique en cuve, le vin est élevé toujours encuve sur ses lies pendant 5 mois.

Le domaine PortaIl s’étend exclusivement sur l’appellationVillette sur une surface de 2,76 ha. Yves, en2002, a pris les commandes du domaine créépar son grand-père Samuel en 1930.

Marc Vanhellemont

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