p2-078 - À propos d’une hyperandrogénie majeure de diagnostic difficile : tumeur, hyperthécose...

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Vol. 67, n° 5, 2006 Congrès de la SFE – Montpellier 2006 499 chez les patientes (n = 14) dont la FSH est > 6 UI/l (r = – 0,7, p < 0,01). Conclusion : Les taux sériques d’AMH diminuent modéré- ment (25-30 %) pendant l’administration de faibles doses de FSH chez nos patientes SOPK anovulantes, avant qu’un folli- cule ne devienne dominant. Cependant, cette baisse n’est pas liée à une élévation des taux sériques de FSH chez toutes les patientes, suggérant qu’un seuil doit être atteint pour permet- tre à la FSH d’agir négativement sur la sécrétion d’AMH. P2-077 ÉTUDE CYTOGÉNÉTIQUE MOLÉCULAIRE DE LA RÉGION TÉLOMÉRIQUE DU BRAS LONG DU CHROMOSOME X CHEZ LES PATIENTES AVEC INSUFFISANCE OVARIENNE PRÉMATURÉE E. Pauper (1,2) , M.-F. Portnoï (2) , M. Pasquier (1) , A.- C. Reyss (3) , L. Finkel (2) , S. Christin-Maitre (1) (1) UPRES 1533 Université Paris VI, Service d’Endocrinologie de la Reproduction, Hôpital Saint-Antoine. (2) Laboratoire de cytogénétique, Hôpital Saint-Antoine. (3) Service de gynécologie endocrinienne et de médecine de la reproduction, Hôpital Jeanne de Flandre, Centre Hospitalier de Lille, France. L’insuffisance ovarienne prématurée (IOP) se définit par une aménorrhée avec des gonadotrophines élevées. Son étiologie reste inconnue dans plus de 90 % des cas. Cependant, de nombreux cas de délétions du bras long du chromosome X (Xq) ont été identifiées et ces remaniements chromosomiques ont permis de définir une région critique, située de Xq13 à Xq28. Cette région est impliquée dans le développement ova- rien normal. Dans les cas de délétion, l’IOP est secondaire au phénomène d’haploinsuffisance de gènes situés dans cette ré- gion critique. Il n’existe apparemment aucune corrélation en- tre la taille de la délétion et les différents phénotypes d’IOP. Les délétions Xq rapportées dans la littérature ont été détec- tées par un examen cytogénétique classique. Cependant, une étude récente a montré que la région délétée minimale, asso- ciée à l’IOP, est située dans la région terminale du chromo- some X en Xq26-qter. De plus, il est connu que certaines régions du génome, en particulier les télomères, régions très riches en gènes, sont souvent le siège de remaniements. D’autre part, le caryotype standard est une technique limitée dans la résolution chromosomique. En effet, elle ne permet pas de détecter des remaniements de taille < 5 Mb. Le but de notre étude est d’évaluer de manière systématique sur une population de 50 patientes avec IOP et un caryotype standard normal, la prévalence de délétions cryptiques de la région télomérique Xq. La technique utilisée est une technique d’hybridation in situ fluorescente (FISH), sur les préparations chromosomiques des patientes, avec une sonde ADN spécifi- que télomérique Xq (Cytocell). La population contrôle est une population de femmes ayant des cycles réguliers et au moins un enfant. Nos résultats actuels n’ont pas mis en évidence d’anomalie chez les 25 premières patientes testées. L’étude des autres pa- tientes de la série est en cours. En conclusion, notre étude va permettre d’évaluer la fréquence des microdélétions de la région télomérique du bras long du chromosome X dans les insuffisances ovariennes prématurées. La mise en évidence d’une microdélétion serait d’un grande impor- tance car elle permettrait d’avancer dans la recherche de gènes candidats impliqués dans la survenue d’une IOP. Ce travail a pu être réalisé grâce au soutien du PHRC AOR01066 P2-078 À PROPOS D’UNE HYPERANDROGÉNIE MAJEURE DE DIAGNOSTIC DIFFICILE : TUMEUR, HYPERTHÉCOSE OU SOPK ? S. Lopez, A. Drutel, L. Pivois, S. Galinat, M.-P. Teissier Service d’endocrinologie, diabétologie et Maladies métaboliques, Centre Hospitalier, Limoges. Une patiente de 24 ans consulte devant une aménorrhée se- condaire de 12 mois depuis l’arrêt de sa contraception orale. Elle a un désir de grossesse. L’examen retrouve une obésité androïde (IMC à 34), un hirsutisme scoré à 20 qui n’est pas progressif. Elle n’est pas enceinte. Le bilan hormonal révèle des taux plasmatiques de testostérone (Te) totale élevés à plu- sieurs reprises (2,15 à 2,77 ng/ml) alors que 17 b estradiol, DHEA-sulfate, delta4-androstendione, sex binding globuline et prolactine sont normaux. Le test de stimulation par ACTH éli- mine un bloc en 21- hydroxylase. D’autres investigations sug- gèrent un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) : ovaires augmentées de volume et microfolliculaires à l’IRM, hyperpul- satilité LH, syndrome métabolique avec intolérance au glucose et hypertriglycéridémie. Par contre, une tomodensitométrie montre une hypertrophie surrénalienne unilatérale. Un test de freination de l’hypertestostéronémie par analogue du GnRH (3 mg) entraîne une diminution du taux plasmatique à J21 (0,77 ng/ml). Une exploration par cathétérisme veineux ova- rien et surrénalien est effectuée mais ne retrouve pas de gradient de Te en faveur d’une origine ovarienne ou surré- nalienne. Dans le contexte clinique, le diagnostic d’hyperan- drogénie par OPK est évoqué. Un traitement par glitazone est débuté associé aux règles hygiéno-diététiques et reprise de l’exercice physique. Te décroît à 1,6 puis 1,15 ng/ml. La mor- phologie surrénalienne reste stable à 6 mois. La patiente res- taure des cycles avec menstruations spontanées mais longs. Un traitement par dexaméthasone est associé pour freiner la participation surrénalienne : Te s’abaisse à 0,88 ng/ml. Un taux deTe > à 2 ng/ml conduit à la recherché systématique d’une tumeur. L’étiologie fonctionnelle est ici évoquée en rai- son du caractère freinable mais n’élimine pas une tumeur de petite taille. L’hyperplasie surrénale gauche reste discutée. Une coelioscopie est programmée. P2-079 UNE HYPERANDROGÉNIE MAJEURE EST-ELLE TOUJOURS TUMORALE ? M.-P. Teissier, S. Lopez, A. Drutel, F. Thuillier, F. Archambeaud Service d’endocrinologie, Diabétologie et maladies métaboliques, Centre Hospitalier, Limoges. Une patiente de 17 ans consulte pour une hypertrichose et une acné Elle a eu ses premières règles à 12 ans. Ses cycles menstruels sont longs depuis le début > à 35 j, en moyenne 45 j. L’examen retrouve un poids de 51 kg pour 1 m 62, le

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Page 1: P2-078 - À Propos d’une hyperandrogénie majeure de diagnostic difficile : tumeur, hyperthécose ou sopk ?

Vol. 67, n° 5, 2006 Congrès de la SFE – Montpellier 2006

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chez les patientes (n = 14) dont la FSH est > 6 UI/l (r = – 0,7,p < 0,01).

Conclusion :

Les taux sériques d’AMH diminuent modéré-ment (25-30 %) pendant l’administration de faibles doses deFSH chez nos patientes SOPK anovulantes, avant qu’un folli-cule ne devienne dominant. Cependant, cette baisse n’est pasliée à une élévation des taux sériques de FSH chez toutes lespatientes, suggérant qu’un seuil doit être atteint pour permet-tre à la FSH d’agir négativement sur la sécrétion d’AMH.

P2-077

ÉTUDE CYTOGÉNÉTIQUE MOLÉCULAIRE DE LA RÉGION TÉLOMÉRIQUE DU BRAS LONG DU CHROMOSOME X CHEZ LES PATIENTES

AVEC INSUFFISANCE OVARIENNE PRÉMATURÉE

E. Pauper

(1,2)

, M.-F. Portnoï

(2)

, M. Pasquier

(1)

, A.-C. Reyss

(3)

, L. Finkel

(2)

, S. Christin-Maitre

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(1) UPRES 1533 Université Paris VI, Service d’Endocrinologie de la Reproduction, Hôpital Saint-Antoine.(2) Laboratoire de cytogénétique, Hôpital Saint-Antoine.(3) Service de gynécologie endocrinienne et de médecine de la reproduction, Hôpital Jeanne de Flandre, Centre Hospitalier de Lille, France.

L’insuffisance ovarienne prématurée (IOP) se définit par uneaménorrhée avec des gonadotrophines élevées. Son étiologiereste inconnue dans plus de 90 % des cas. Cependant, denombreux cas de délétions du bras long du chromosome X(Xq) ont été identifiées et ces remaniements chromosomiquesont permis de définir une région critique, située de Xq13 àXq28. Cette région est impliquée dans le développement ova-rien normal. Dans les cas de délétion, l’IOP est secondaire auphénomène d’haploinsuffisance de gènes situés dans cette ré-gion critique. Il n’existe apparemment aucune corrélation en-tre la taille de la délétion et les différents phénotypes d’IOP.Les délétions Xq rapportées dans la littérature ont été détec-tées par un examen cytogénétique classique. Cependant, uneétude récente a montré que la région délétée minimale, asso-ciée à l’IOP, est située dans la région terminale du chromo-some X en Xq26-qter. De plus, il est connu que certainesrégions du génome, en particulier les télomères, régions trèsriches en gènes, sont souvent le siège de remaniements.D’autre part, le caryotype standard est une technique limitéedans la résolution chromosomique. En effet, elle ne permetpas de détecter des remaniements de taille < 5 Mb.Le but de notre étude est d’évaluer de manière systématiquesur une population de 50 patientes avec IOP et un caryotypestandard normal, la prévalence de délétions cryptiques de larégion télomérique Xq. La technique utilisée est une techniqued’hybridation in situ fluorescente (FISH), sur les préparationschromosomiques des patientes, avec une sonde ADN spécifi-que télomérique Xq (Cytocell). La population contrôle est unepopulation de femmes ayant des cycles réguliers et au moinsun enfant.Nos résultats actuels n’ont pas mis en évidence d’anomaliechez les 25 premières patientes testées. L’étude des autres pa-tientes de la série est en cours.En conclusion, notre étude va permettre d’évaluer la fréquencedes microdélétions de la région télomérique du bras long duchromosome X dans les insuffisances ovariennes prématurées. Lamise en évidence d’une microdélétion serait d’un grande impor-

tance car elle permettrait d’avancer dans la recherche de gènescandidats impliqués dans la survenue d’une IOP.Ce travail a pu être réalisé grâce au soutien du PHRCAOR01066

P2-078

À PROPOS D’UNE HYPERANDROGÉNIE MAJEURE DE DIAGNOSTIC DIFFICILE :

TUMEUR, HYPERTHÉCOSE OU SOPK ?

S. Lopez, A. Drutel, L. Pivois, S. Galinat, M.-P. Teissier

Service d’endocrinologie, diabétologie et Maladies métaboliques, Centre Hospitalier, Limoges.

Une patiente de 24 ans consulte devant une aménorrhée se-condaire de 12 mois depuis l’arrêt de sa contraception orale.Elle a un désir de grossesse. L’examen retrouve une obésitéandroïde (IMC à 34), un hirsutisme scoré à 20 qui n’est pasprogressif. Elle n’est pas enceinte. Le bilan hormonal révèledes taux plasmatiques de testostérone (Te) totale élevés à plu-sieurs reprises (2,15 à 2,77 ng/ml) alors que 17 b estradiol,DHEA-sulfate, delta4-androstendione, sex binding globuline etprolactine sont normaux. Le test de stimulation par ACTH éli-mine un bloc en 21- hydroxylase. D’autres investigations sug-gèrent un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) : ovairesaugmentées de volume et microfolliculaires à l’IRM, hyperpul-satilité LH, syndrome métabolique avec intolérance au glucoseet hypertriglycéridémie. Par contre, une tomodensitométriemontre une hypertrophie surrénalienne unilatérale. Un test defreination de l’hypertestostéronémie par analogue du GnRH(3 mg) entraîne une diminution du taux plasmatique à J21(0,77 ng/ml). Une exploration par cathétérisme veineux ova-rien et surrénalien est effectuée mais ne retrouve pas degradient de Te en faveur d’une origine ovarienne ou surré-nalienne. Dans le contexte clinique, le diagnostic d’hyperan-drogénie par OPK est évoqué. Un traitement par glitazone estdébuté associé aux règles hygiéno-diététiques et reprise del’exercice physique. Te décroît à 1,6 puis 1,15 ng/ml. La mor-phologie surrénalienne reste stable à 6 mois. La patiente res-taure des cycles avec menstruations spontanées mais longs.Un traitement par dexaméthasone est associé pour freiner laparticipation surrénalienne : Te s’abaisse à 0,88 ng/ml. Untaux deTe > à 2 ng/ml conduit à la recherché systématiqued’une tumeur. L’étiologie fonctionnelle est ici évoquée en rai-son du caractère freinable mais n’élimine pas une tumeur depetite taille. L’hyperplasie surrénale gauche reste discutée. Unecoelioscopie est programmée.

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UNE HYPERANDROGÉNIE MAJEURE

EST-ELLE TOUJOURS TUMORALE ?

M.-P. Teissier, S. Lopez, A. Drutel, F. Thuillier, F. Archambeaud

Service d’endocrinologie, Diabétologie et maladies métaboliques, Centre Hospitalier, Limoges.

Une patiente de 17 ans consulte pour une hypertrichose etune acné Elle a eu ses premières règles à 12 ans. Ses cyclesmenstruels sont longs depuis le début > à 35 j, en moyenne45 j. L’examen retrouve un poids de 51 kg pour 1 m 62, le