p maritime des Îles du frioul bilan d ... - iles de marseille

- Bilan d’activités 2005 - - 1 -

PARC M ARITIME DES Î LES DU FRIOUL B ILAN D ’ ACTIVITES - ANNEE 2005 -

PRESENTATION SYNTHETIQUE DU PARC MARITIME DES ILES DU FRIOUL .................................... - 2 -

I - SURVEILLANCE , INFORMATION ET VALORISATION ..................................................................... - 5 -

I.1- Surveillance du site et information des visiteurs...................................................................... - 5 -

I.2- La première course des îles du Frioul ...................................................................................... - 8 -

I.3- Formation de formateurs et visites guidées de l’espace naturel ............................................... - 9 -

I.4- Sentier de découverte et exposition sur l’île d’If ................................................................... - 10 -

I.5- Interventions auprès des médias ............................................................................................. - 10 -

I.6- Organisation et participation à des colloques et groupes de travail ....................................... - 11 -

II - PROTECTION DU PATRIMOINE NATUREL .................................................................................. - 13 -

II.1- Nettoyage du liseré côtier ..................................................................................................... - 13 -

II.2- Organisation de la fréquentation ........................................................................................... - 13 -

II.3- Protection des colonies de Puffins cendré des îles du Frioul ................................................ - 17 -

II.4- Impact des mouillages dans la calanque de la Crine ............................................................. - 19 -

II.5- Organisation des mouillages au Tiboulen de Ratonneau ...................................................... - 22 -

III - ETUDES ET SUIVIS ECOLOGIQUES............................................................................................ - 25 -

III.1- Suivi des espèces végétales protégées et des communautés végétales ................................ - 25 -

III.2- Recensement de la population de Goéland leucophée ......................................................... - 26 -

III.3- Suivi de la reproduction du Faucon pèlerin ......................................................................... - 30 -

III.4- Suivi des colonies de Puffin cendré ..................................................................................... - 31 -

III.5- Recherche de la nidification de l’Océanite tempête ............................................................ - 34 -

IV - SUIVIS DE LA FREQUENTATION ................................................................................................ - 35 -

IV.1- Suivi de la fréquentation marine et côtière.......................................................................... - 35 -

IV.2- Suivi du nombre de personnes débarquées par navette ....................................................... - 36 -

V - PROGRAMME LIFE « OISEAUX MARINS DES ILES DE MARSEILLE » ..................................... - 38 -

VI - L’O BSERVATOIRE DES ILES DE MARSEILLE ........................................................................... - 39 -

VI.1- Réhabilitation du bâtiment .................................................................................................. - 39 -

VI.2- Fonctionnement de l’Observatoire des îles de Marseille .................................................... - 39 -

VII - NATURA 2000 : ETAT D ’AVANCEMENT .................................................................................. - 42 -

VII.1- Partie inventaire du « Document d’Objectifs » .................................................................. - 42 -

VII.2- Concertation et groupes de travail ..................................................................................... - 42 -

VII.3- Document d’Objectifs Opérationnel .................................................................................. - 44 -


Présentation synthétique du Parc Maritime des Iles du Frioul

- Dates de convention : 2003-2005, Ville de Marseille - Surface : 152 ha terrestres et 807 ha marins - Plan de gestion : février 2002 - Personnel en 2005 : Patrick VIDAL (CDI), Julie DELAUGE (CDI),

Lorraine ANSELME (CDI), Olivier Musard (CDD) - Contacts : Ville de Marseille : Direction de la Qualité de Vie Partagée Division Mer et Littoral - Financements : Ville de Marseille, LIFE Nature, Conseil Régional

Contexte Situé dans la rade de Marseille, l’archipel du Frioul est constitué de deux îles principales, Pomègues et Ratonneau, et de deux îlots satellites, l’île d’If et le Tiboulen de Ratonneau. Le CEEP est chargé par la Ville de Marseille de la gestion de l’espace naturel et de la réalisation du Document d’Objectifs Natura 2000 sur le milieu terrestre et marin. Le périmètre du site Natura 2000 a été classé « Parc Maritime des Îles du Frioul » par délibération du Conseil Municipal de la Ville de Marseille en 2002. L’objectif du Parc Maritime des Îles du Frioul est de concilier les activités humaines avec la conservation du patrimoine naturel. En 2003, a été mis en place le programme LIFE Nature « Conservation des populations d’oiseaux marins des îles de Marseille » dont l’objectif est de pérenniser la nidification des oiseaux marins pélagiques présents sur les archipels du Frioul et de Riou. Valeur patrimoniale Au niveau terrestre, cinq habitats d’Intérêt Communautaire et un habitat d’Intérêt Prioritaire sont présents sur l’archipel et couvrent 60% de l’espace naturel. La flore du Frioul compte 14 espèces végétales protégées dont cinq au niveau national. Parmi les 15 espèces de l’avifaune nicheuses, quatre d’entre elles sont inscrites sur l’Annexe I de la Directive Oiseaux. L’archipel du Frioul fait partie de la Zone de Protection Spéciale des îles de Marseille. Malgré la proximité de la ville, plus de 70 couples de Puffins cendrés nichent sur le Frioul. La nidification d’un couple de Faucon pèlerin, la présence d’une population insulaire de Chouette chevêche et de Monticole bleu et plusieurs colonies de Martinet pâle sont également à signaler. Sur le plan faunistique, le Frioul abrite aussi les populations les plus septentrionales du Phyllodactyle d’Europe, petit gecko nocturne dont l’espèce est considérée comme vulnérable au niveau mondial puisque son aire de répartition se limite à l’Est du bassin occidental de la Méditerranée. D’autre part, les fonds sous-marins de l’archipel du Frioul sont réputés avec une activité de plongée assez développée. Des fonds coralligènes d’une grande valeur esthétique et des Herbiers à Posidonie sont encore bien préservés. Cinq habitats marins d’Intérêt Communautaire et un habitat d’Intérêt Prioritaire sont présents sur la zone marine du site Natura 2000.


Impacts de la fréquentation Le Frioul abrite un village d’une centaine d’habitants et un port de plaisance de 600 places. Il est désservi par des navettes quotidiennes depuis le centre ville. La fréquentation nautique est également très importante (entre 400 et 850 bateaux au mouillage les jours de beau temps au printemps et en été). La fréquentation globale du Frioul est estimée à 500 000 visiteurs par an (Urbanis, 2000). Cette importante fréquentation a de multiples impacts sur le milieu naturel : implantation des sites de nidification de l’avifaune sur les zones les moins accessibles, multiplication des sentes d’érosion, piétinement de la végétation littorale, dégradation des fonds sous-marins par les mouillages des bateaux et la pollution marine. Cette proximité de la ville de Marseille se traduit également par la fréquence du camping et du bivouac et la divagation de chiens non tenus en laisse. Le schéma d’organisation de la fréquentation a pour objectif d’assurer la tranquillité des sites de nidification de l’avifaune, de limiter le piétinement de la végétation littorale et de créer des points d’ancrage de la fréquentation sur les zones non sensibles : zone du village, bâtiments historiques et points de vue remarquables. L’organisation de la fréquentation permet également la prise en compte de la valeur patrimoniale du site par les usagers au travers d’opérations de sensibilisation et de surveillance. Impacts des goélands La deuxième problématique de conservation est l’augmentation régulière de la population de Goéland leucophée. Cette prolifération engendre un processus de perturbations écologiques déstructurant la végétation aux dépens d’une flore à haute valeur patrimoniale, protégée et au bénéfice d’espèces nitrophiles envahissantes. Ces végétaux, de biomasse importante, favorisent le maintien et l’augmentation des populations de phytophages introduits et affectent la dynamique des colonies de Puffin cendré (prédation par les Rats noirs et destruction des nids installés en zone sableuse par les lapins). Objectifs de gestion La gestion de cet espace insulaire périurbain doit permettre d’assurer la conservation du patrimoine naturel et paysager, et de concilier la protection de la diversité et de la spécificité floristique et faunistique des îles avec les activités humaines. Ces objectifs répondent à une démarche globale privilégiant la sauvegarde des éléments du patrimoine écologique dans une perspective de développement durable. Evénements majeurs en 2005

- Renforcement de l’équipe du CEEP afin de développer les activités sur le milieu marin par le recrutement d’un chargé de mission milieu marin.

- Recensement des populations nicheuses de Goéland leucophée sur les archipels marseillais. - Poursuite des opérations du programme LIFE Nature « Conservation des populations d’oiseaux marins

des îles de Marseille ». - Poursuite de la concertation Natura 2000 et définition des objectifs. - Réalisation du Plan de Gestion 2006-2008. - Organisation d’une journée technique du Réseau des Gestionnaires d’Espaces Naturels Protégés de

Provence-Alpes-Côte d’Azur sur les problématiques environnementales des îles de la région. Actions réalisées en 2005 Surveillance du site, information et sensibilisation :

- Surveillance du site et information des visiteurs. - Implication dans le dispositif « Patrouilles bleues » de la Ville de Marseille. - Participation à la campagne « Ecogestes ». - Renforcement de la surveillance des colonies de Puffin cendré. - Formation de la Police municipale intervenant sur l’archipel du Frioul. - Formation de formateurs : animateurs du Naturoscpoe et de l’Institut Méditerranéen du Littoral,

personnel de l’Hôpital Caroline. - Visites guidées.

Natura 2000 : - Rendu de la partie Inventaires du Document d’Objectifs. - Poursuite des réunions d’information et de présentation Natura 2000. - Mise en place de 3 groupes de travail. - Définition des objectifs et préparation de la partie Opérationnelle du Document d’Objectifs.


Communication :

- Mise à jour de la plaquette du Parc Maritime des Îles du Frioul. - Diffusion du 2ème numéro de lettre d’information annuelle « Aucelun dè Mar » du Programme LIFE

« Conservation des populations d’oiseaux marins des îles de Marseille ».

Aménagement et protection du patrimoine naturel : - Journées de nettoyage des criques : habitants du Frioul et association Frioul Nouveau Regard, bénévoles

du CEEP. - Organisation et encadrement des chantiers d’aménagements de sentiers en pierres sèches avec

l’association Alpes de Lumière. - Mise en place des panneaux d’entrée de site sur Pomègues et Ratonneau. - Achèvement des travaux de sécurisation du Fort de Ratonneau et création d’une esplanade pour la mise

en place d’un point de vue remarquable. - Mise en sécurité et nettoyage des sites des batteries de Croix et de Cavaux. - Régulation des densités de Rats noirs sur les colonies de Puffin cendré.

Etudes et suivis écologiques du milieu naturel :

- Recensement de la population nicheuse de Goéland leucophée. - Suivi des populations de Plantain à feuille en Alène, Astragale de Marseille et Petite Saladelle de

Provence et mise en place d’un suivi de l’évolution des communautés végétales en collaboration avec l’Institut Méditerranéen d’Ecologie et de Paléoécologie (IMEP).

- Suivi de la reproduction du Faucon pèlerin. - Suivi de la reproduction et baguage du Puffin cendré. - Prospections Océanites tempêtes. - Installation d’un matériel d’enregistrement vidéo sur l’une des colonies de Puffin cendré. - Rédaction du schéma d’organisation de la fréquentation du Parc Maritime (signalétique didactique sur

les fortifications, mise en place de points de vue remarquables). - Suivi des ancrages dans les Herbiers à Posidonie sur les calanques de la Crine et de l’Eoube. - Enquête auprès des structures de plongée pour la mise en place de mouillages organisés sur le Tiboulen

du Frioul et l’instauration d’une charte de la plongée. Perspectives

- Renforcer la surveillance et l’entretien du site. - Poursuivre le programme d’aménagement de sentiers avec Alpes de Lumière. - Mise en place de la signalétique didactique sur l’histoire des fortifications et de tables d’orientation. - Régulation des densités de Rats noirs sur les colonies de Puffin cendré. - Développement des outils de communication et de sensibilisation. - Développement des actions et suivis sur le milieu marin. - Rétrocession au Conservatoire du Littoral d’une partie de l’île de Pomègues - Renouvellement de la convention pluriannuelle de gestion et rendu du Plan de Gestion 2006-2008.

Contact Patrick VIDAL Conservatoire-Etudes des Ecosystèmes de Provence Parc Maritime des Îles du Frioul Sémaphore de Pomègues Le Frioul 13001 Marseille Tél. : 04.91.59.09.12 Fax : 04.91.59.09.11 e-mail : [email protected]


I - Surveillance, information et valorisation

I.1- Surveillance du site et information des visiteurs

L’organisation de la fréquentation et des usages terrestres s’accompagne d’un effort d’information et de sensibilisation à destination du public et des habitants du Frioul. Les actions de surveillance et d’information auprès du grand public permettent de faire respecter la réglementation en vigueur et surtout, de faire évoluer la perception des îles vers une plus grande reconnaissance de la valeur exceptionnelle du patrimoine naturel. ● Organisation des journées de surveillance et d’information La surveillance du site et l’information des visiteurs sur le Frioul s’effectuent tout au long de l’année. Au printemps et en été (avril à septembre), des tournées de surveillance sont organisées en bateau ou en voiture. Trois salariés permanents en ont la responsabilité, aidés de juin à septembre par des assistants stagiaires. Cette année, 41 journées de surveillance et d’information ont eu lieu, aussi bien en semaine qu’en week-end avec, pour certains jours, deux à trois tournées réalisées. Les mauvaises conditions météorologiques et une fréquentation plus faible expliquent la baisse du nombre de journées exclusivement consacrées à la surveillance et à l’information (61 journées en 2004). Trois tranches horaires sont privilégiées : - à la mi-journée à partir de 12h, période correspondant au maximum de fréquentation sur le site, l’équipe a assuré :

- une mission d’information et de sensibilisation sur le milieu marin, - une mission de surveillance afin de faire respecter la réglementation du Parc Maritime ;

- le soir à partir de 20h, pour veiller à l’absence de camping, bivouac et feux de camps sur le site ; - le matin dès 6h30, afin de s’assurer du départ des personnes abordées la veille au soir. A ces journées de surveillance spécifiques s’ajoutent des interventions ponctuelles effectuées à l’occasion des autres opérations de gestion du site. A chaque intervention, sont distribuées :

- sur le milieu terrestre : une plaquette du Parc Maritime des Îles du Frioul, - sur le milieu marin : une plaquette du Parc Maritime des Îles du Frioul et une plaquette de la

campagne Ecogestes pour la Méditerranée. ● Opérations d’information sur le milieu marin L’ancrage dans les Herbiers à Posidonie est un problème sensible autour du Frioul, en particulier sur la côte nord-ouest de Pomègues et sur la calanque de l’Eoube sur Ratonneau. De mai à septembre, 137 interventions d’information et de sensibilisation sur cette problématique ont été effectuées sur les calanques de la Crine et de l’Eoube (tableau 1). Le beachage des bateaux (petits rigides et semi-rigides) sur la plage est régulier sur les secteurs de la Crine et de l’Eoube. Cette pratique engendre régulièrement des conflits d’usage entre baigneurs et plaisanciers lorsque la fréquentation est importante, au même titre que les bateaux mouillés à


proximité immédiate de la côte qui empêchent les baigneurs venus à pied d’accéder à la mer. Les interventions sur cette thématique sont régulières dans le cadre des tournées de surveillance. Les chasseurs sous-marins sans bouée sont récurrents d’année en année. Pour suivre une éventuelle évolution de cette habitude, sera notée dans les années à venir la proportion de chasseurs avec et sans bouée. Les jets skis sont tolérés dans la bande des 300 m lorsque celle-ci n’est pas matérialisée, par contre, ils doivent respecter la limitation de vitesse pour des raisons de sécurité et pour limiter les nuisances sonores. Un travail régulier d’interpellation a été réalisé par les autorités maritimes autour du Frioul.

Tableau 1 : Nombre d’interventions sur la problématique des ancrages dans les Herbiers à Posidonie

Information Posidonie

(en nb de bateaux informés)

Mai 1 Juin 25

Juillet 56 Août 45

Septembre 10 Total 137

Photo 1 : Bateaux au mouillage dans des Herbiers à Posidonie de la calanque de l’Eoube

Les adolescents de la CCAS EDF-GDF, en séjour au Centre Léo Lagrange pour deux semaines de plongée sous-marine, ont collecté les déchets sur les plages du Frioul le 14 juillet. En accompagnement de cette action volontaire à laquelle le CEEP a apporté son concours logistique et une information sur le milieu terrestre, une présentation sur la vie sous-marine leur a été projetée. Cette animation a rassemblé une vingtaine de jeunes et préfigure d’une coopération entre le CEEP, des opérateurs de plongée locaux (Frioul et Vieux-Port) et le Centre Léo Lagrange. Contribuant à ce travail d’information et de sensibilisation sur le milieu marin, une étude a été menée auprès des opérateurs de plongée dans le cadre d’une réflexion sur la mise en place de bouées d’amarrage sur le site expérimental du Tiboulen de Ratonneau (cf. chapitre II.5).


● Opérations d’information et de surveillance sur le milieu terrestre En 2005, 167 infractions à la règlementation du Parc Maritime ont nécessité une intervention du personnel du CEEP (tableau 2). Par ailleurs, 67 interventions d’information auprès de 227 pêcheurs à pied de nuit ont également été effectuées afin de les sensibiliser aux richesses naturelles du site et leur rappeler la réglementation en vigueur. Dans la plupart des cas, les personnes rencontrées avaient été sensibilisées les années précédentes traduisant ainsi la forte proportion d’habitués qui pratiquent cette activité. Au total, 200 interventions directes ont permis d’informer près de 600 personnes (tableau 3).

Tableau 2 : Nombre d’infractions à la réglementation du Parc Maritime des Îles du Frioul en 2005

Chiens non

tenus en laisse

Chiens errants

Feux Campin

g Bivouac VTT

Cueillettes de plantes

Personnes hors

sentiers sur zones sensibles

Total

Février 2 2 4 Mars 3 3 Avril 2 2 1 5 Mai 7 2 1 1 1 3 1 16 Juin 8 2 2 4 4 1 1 22

Juillet 10 12 3 7 9 3 1 45 Août 27 10 4 2 8 3 1 5 60

Septembre 7 2 1 1 1 12 Total 63 35 11 15 23 11 4 5 167

Tableau 3 : Nombre de personnes informées dans la cadre des interventions de surveillance

Chiens

non tenus en laisse

Feux Camping Bivouac VTT Cueillette de plantes

Personnes hors

sentiers sur zones

sensibles

Pêcheurs à pied de

nuit Total

Avril 4 6 10 Mai 11 1 8 26 1 14 61 Juin 12 23 14 23 2 1 88 163

Juillet 28 4 29 41 4 2 70 178 Août 35 12 4 44 4 4 16 32 151

Septembre 13 3 2 17 35 Total 103 40 58 136 10 8 16 227 598

Depuis trois ans, le nombre d’infractions à la réglementation terrestre est en nette diminution (tableaux 4 et 5). Cette tendance devra être confirmée dans les années à venir pour savoir si elle correspond à une réelle évolution des comportements ou à des conditions météorologiques particulières (importance des journées de Mistral induisant une faible température de l’eau) peu favorables à une forte fréquentation durant la période estivale.

Tableau 4 : Évolution du nombre de cas constatés de camping et de bivouac entre 2003 et 2005

2003 2004 2005 Camping 40 27 15 Bivouac 66 57 23 Total 106 84 38


Tableau 5 : Comparaison des principales infractions constatées entre 2004 et 2005

Années Chiens

non tenus en laisse

Feux Bivouac Camping VTT Cueillette de plantes

Total

2004 181 32 57 27 39 30 366

2005 63 11 23 15 11 4 127

D’autres types d’infractions à caractère exceptionnel ont pu être constatés tels que :

- des personnes tirant à la carabine sur des goélands depuis un bateau, - des jets de pierres sur des goélands, - un incendie au vallon Saint Jean le 22 juillet probablement dû à un mégot de cigarette jeté par

trois campeurs, - une intervention auprès de 80 personnes à la plage de Saint Estève venus assister à la nuit des

Contes organisée par l’Hôpital Caroline (fort risque de camping et bivouac).

I.2- La première course des îles du Frioul

En janvier 2005, la lettre d’information de l’Association Frioul, Un Nouveau Regard informait les habitants de l’organisation sur le Frioul d’une grande manifestation : « La course des îles » (15 km) programmée pour le 29 mai. Le CEEP a alerté la Ville de Marseille concernant les incidences d’une manifestation sportive de masse sur le milieu naturel en période de forte fréquentation. Plusieurs réunions entre AFNR, le CEEP et la Ville de Marseille ont permis de maintenir cette manifestation en 2005. L’itinéraire initial a été limité à l’île de Ratonneau et à l’ascension du Fort de Pomègues, le nombre de participants limité à 150 et l’information des participants renforcée. Le 29 mai, « la course des îles » a rassemblé 167 participants. Un encadré sur le Parc Maritime des îles du Frioul et la préservation de l’espace naturel a été inséré au dépliant de la course distribué à chaque participant (annexe I). Les quatre salariés du CEEP Frioul étaient présents pour s’assurer du bon déroulement de cette manifestation au niveau des contraintes environnementales. Le 9 août, une réunion ayant pour objectif de préparer la demande d’autorisation d’organisation de « la course des îles 2006 » s’est déroulée à la Maison des Associations du Frioul en présence du CEEP, de la DQVP et de l’AFNR. Trois options ont été envisagées (annexe II). Après réflexion, l’AFNR a opté pour l’organisation, le 12 novembre 2006, d’une course sur les pistes de Pomègues et Ratonneau avec un maximum de 350 participants. Cette course crée un précédent pouvant stimuler l’organisation d’autres manifestations sportives et culturelles de masse sur l’espace naturel. Elle met en évidence la nécessité d’intensifier l’information sur la fragilité du patrimoine naturel auprès de l’ensemble des acteurs intervenant sur le Frioul afin que la préservation du patrimoine naturel et la réglementation sur les espaces naturels soient intégrées, en amont, dans la préparation des projets envisagés sur l’île.


I.3- Formation de formateurs et visites guidées de l’espace naturel

Formation d’animateurs nature De nombreuses sorties de découverte du patrimoine naturel sont organisées chaque année sur le Frioul par différentes structures d’initiation à l’environnement. Rapidement, il est apparu important d’organiser et coordonner des opérations de découverte du patrimoine naturel des îles en partenariat avec des structures compétentes afin de démultiplier l’effort d’information et de sensibilisation sur la richesse du patrimoine naturel des îles de Marseille et la gestion mise en place au sein du Parc Maritime des Îles du Frioul. Cette année, le CEEP a donc participé à l’organisation, à titre expérimental, de balades de découverte de la faune de la flore par l’Institut Méditerranéen du Littoral (IML) et le Naturoscope sur les périodes de forte et moyenne fréquentation et s’est chargé de la formation des animateurs nature intervenant au Frioul. Après une première réunion le 1ier février à la Division Mer et Littoral sur les sorties nature (CEEP, DML, IML, Naturoscope, Office du tourisme), le repérage des itinéraire a été effectué le 18 mars avec le Naturoscope et l’IML : - sur Pomègues : village, ancien sentier du Fort de Pomègues, point de vue sur le port de Pomègues, sentier des Lys des sables, retour par la piste. - sur Ratonneau : Fort de Ratonneau par les crêtes de Morgeret, retour par Saint Estève. Le 6 avril, une formation des animateurs du Naturoscope, de l’IML et du Centre Pédagogique de la Mer a été réalisée sur Pomègues pour la flore, la faune et l’histoire du fort de Ratonneau. Formation du personnel de l’Association Caroline Le 24 mai, neuf personnes de l’Association Caroline ont participé à une journée de formation sur les enjeux de conservation du secteur de l’Hôpital Caroline et, de manière plus globale, de l’espace naturel du Frioul. Formation de la Police municipale Pour la première année, quatre journées de formation organisées entre le 25 mai et le 9 juin, ont été consacrées à la Police municipale auprès de 50 policiers dont 21 VTTistes et 29 responsables de secteurs. Ces sorties sur le terrain ont permis de présenter les enjeux de conservation du Frioul et d’expliciter les différents volets de la réglementation du Parc Maritime des Îles du Frioul. Autres sorties de découverte du milieu naturel Des sorties de découverte du patrimoine naturel de l’archipel du Frioul ont également été organisées par l’équipe du CEEP pour faire connaître le patrimoine du Frioul, les problématiques de conservation et les opérations de gestion :

- le 4 avril, organisation d’une journée de découverte du milieu naturel avec des lycéens italiens (36 personnes), - le 1er juin, visite guidée avec une classe de CE2 de Gap hébergée au Centre Léo Lagrange, - le 4 juin, présentation des enjeux de conservation dans le cadre des groupes de travail Natura 2000, - le 20 octobre, visite du secteur du Fort de Ratonneau dans le cadre de la Formation à l’Éducation à l’Environnement Littoral , - le 18 novembre, visite de terrain dans le cadre du Second Colloque de l’International Association for Landscape Ecology-France organisé par l’IMEP (30 personnes).

Les journées de nettoyage et les chantiers d’aménagement sont également des occasions de présenter les richesses naturelles du Frioul et les actions de conservation auprès des associations impliquées : Frioul un Nouveau Regard, Unis Cité, Alpes de Lumière.


I.4- Sentier de découverte et exposition sur l’île d’If

Le partenariat mis en place depuis trois ans avec le Centre des Monuments Nationaux a été reconduit sur l’île d’If. L’équipe du CEEP de l’archipel de Riou a remis en service le « sentier des Lézards ». L’exposition sur « les îles de Marseille » a été de nouveau installée dans l’enceinte du Château. Trois étudiants stagiaires ont été chargés d’accueillir le public.

I.5- Interventions auprès des médias

Les actions directes d’information doivent être relayées par des outils de communication tels que les médias afin de porter à connaissance auprès d’un large public la valeur patrimoniale de l’archipel du Frioul et de promouvoir des comportements respectueux de l’environnement. Une large communication sur le dispositif « Patrouilles Bleues » a été organisée par la Ville de Marseille. Une journée formation et point presse au Centre Municipal de Voile avec les différentes équipes de patrouilleurs s’est déroulée le 30 juin. Dans ce cadre, France 3 a réalisé un reportage sur le Frioul avec l’équipe du CEEP le 12 juillet et l’a diffusé les 12 et 13 juillet, en local et en régional. A noter également la parution, durant l’année, de divers articles, interviews et reportages sur le Parc Maritime (annexe III). Presse écrite : - Marseille Plus : « Marseille voit la vie en vert » (18 avril 2005) - Les Echos de la Mer : « Natura 2000 : concilier activités humaines et préservation de la

nature » (avril 2005) - Mer & Littoral : « Le Parc Maritime des Îles du Frioul » (2ème trimestre 2005) - A.D.I.7.A (Association de Défense des Intérêts du 7ème arrondissement) : « Le Goéland

leucophée des archipels marseillais » (n°9, juin 2005) - La Marseillaise : « Les patrouilles bleues veillent » (1er juillet 2005) - La Provence : « Des anges gardiens veillent sur nos calanques » (1er juillet 2005) - La Marseillaise : « Les ados montrent l’exemple » (20 juillet) : présentation du patrimoine

naturel axée essentiellement sur les oiseaux marins - Parlez Quartiers : « Le Frioul : des îles à aimer avec délicatesse » (juillet-août 2005) - La Provence concernant la problématique des Goélands sur les îles de Marseille (août 2005) - L’Hebdo : « Un gabian sur deux est marseillais » (semaine du 14 au 29 septembre 2005) A signaler également une présentation du Parc Maritime des îles du Frioul dans l’ouvrage de Scorsonelli F. et al., « 100 belles plongées à Marseille et dans sa région » (éd. GAP). Télévision et radio : - Le 7 mars : reportage de l’émission La Belle Bleue (France 3) sur le thème : concilier préservation du patrimoine naturel et activités humaines. - Le 17 mai : reportage radio sur la problématique du Goéland leucophée : Radio Eldorado San Paolo, Brésil (émission diffusée sur le Web) Radio Grenouille : émission « Etincelles » Cette interview a été diffusée sur une borne audio de l’Agora des Sciences (Canebière) et sur un réseau de 12 stations locales en France.


- Le 10 septembre : interview radio sur France Bleu Provence. Présentation de la journée technique de l’ARPE sur les problématiques environnementales des îles PACA .

I.6- Organisation et participation à des colloques et groupes de travail

● Organisation d’une journée technique de l’ARPE sur les problématiques environnementales des îles de Provence Côte d’Azur. Dans le cadre du Réseau Régional des Gestionnaires d’Espaces Naturels Protégés de Provence-Alpes-Côte d’Azur le CEEP et l’Agence Régionale Pour l’Environnement ont organisé le 15 septembre, sur le Frioul, une journée technique sur les problématiques environnementales des îles de la région PACA. Les objectifs de cette journée étaient de : - dresser un panorama de l’ensemble des problématiques environnementales auxquelles sont confrontées les îles de la région PACA : érosion de la biodiversité, fréquentations terrestre et marine, traitement des déchets ménagers, épuration des eaux usées, énergie, circulation automobile, etc… - déterminer rapidement les problématiques spécifiques et communes à chaque espace insulaire et les réponses ou l’absence de réponses apportées, - identifier les personnes ressources par problématique et par espace insulaire afin de développer ce groupe de travail initial par l’organisation de rencontres spécifiques à chaque thématique et de partager les expériences de chacun en matière de développement durable sur les espaces insulaires.

Pour préparer cette journée de travail, des tableaux de synthèse présentant pour chacun des espaces insulaires une carte d’identité du site, le patrimoine naturel et les problématiques rencontrées, ont été renseignés par les principales structures impliquées dans la gestion des îles provençales (annexe IV).

Cette journée a rassemblé 50 personnes impliquées dans la gestion des îles provençales : îles de Lérins, îles d’Hyères, îles des Embiez, île Verte, archipel de Riou et du Frioul. Cinq thématiques introduites par un animateur furent abordées de manière globale pour l’ensemble des îles et permettre ainsi d’engager une discussion entre tous les participants : - Les statuts fonciers des îles de Provence-Côte d’Azur et leur diversité de mode de gestion : Roger ESTEVE, Conservatoire du Littoral, - L’île habitée : les infrastructures du cadre de vie permanent : Jean-Charles LARDIC, Ville de Marseille, - La fréquentation marine : Philipe ROBERT, Parc National de Port-Cros, - La fréquentation terrestre : Elisée VALLES, Office National des Forêts, - Les espèces introduites et envahissantes : François BOILLOT, Conservatoire Botanique National de Porquerolles. Les actes de cette rencontre seront diffusés en 2006. ● Participation à des colloques et groupes de travail Le patrimoine des îles de Marseille et les problématiques de conservation ont été présentés lors de plusieurs colloques et séminaires. - Le 11 mars : participation à une table ronde sur l’Écotourisme en Méditerranée au Salon Nautique de La Ciotat.


- Les 23 et 24 avril : Visite de Jean-Jacques Blanchon de la Fondation Nicolas Hulot pour préparer un réseau « Petites îles de Méditerranée » en collaboration avec le Conservatoire du Littoral dans le cadre d’échanges entre les rives nord et sud de la Méditerranée. - Le 28 avril : participation aux 20 ans du réseau des gestionnaires d’espaces naturels en PACA à Porquerolles. - Le 26 mai : participation à une journée de rencontre des représentants des propriétaires des Calanques : visite des archipels de Riou et du Frioul. Personnes présentes : CEEP Frioul, CEEP Riou, E. Medioni (DML), P. Bayle (DPJ), A. Vincent (ONF) et un responsable environnement de la Ville de Cassis. - Le 29 juin : participation sur l’île de Port-Cros à une présentation du Parc National de Port-Cros et de sa gestion destinée aux acteurs de l’environnement littoral et marin. - Du 28 au 30 septembre : participation au 4ème Forum des Aires Marines Protégées sur l’archipel de Chausey. - Présentation d’un poster sur l’Astragale de Marseille en partenariat avec l’IMEP au Colloque International « Conservation de la flore méditerranéenne dans un environnement changeant » à Hyères du 29 septembre au 2 octobre. - Le 20 octobre : intervention lors d’un groupe de travail du FEEL (Formation à l’Éducation à l’Environnement Littoral) : sortie terrain et animation d’un atelier de formation « méthodologie de la concertation » au Centre Léo Lagrange. - Du 26 octobre au 2 novembre : présence du CEEP avec un stand au forum naturaliste « Festival international du film ornithologique de Ménigoute ».

Photo 2 : Stand du CEEP au forum naturaliste du « Festival international du film ornithologique de Ménigoute »


II - Protection du patrimoine naturel

II.1- Nettoyage du liseré côtier Le nettoyage régulier des criques du Frioul a été initié dès 2001 par le lancement de l’opération « Îles Propres » organisée par le CEEP et reconduite chaque année. Depuis, ces journées de nettoyage ont été relayées par d’autres associations, en particulier par l’Association Frioul un Nouveau Regard, auxquelles le CEEP apporte le soutien logistique : acheminement des personnes et ramassage des sacs poubelles en véhicule et bateau. En 2005, l’Association Frioul un Nouveau Regard a organisé trois opérations de nettoyage les samedis 26 mars, 18 juin et 1er octobre sur différents secteurs de l’archipel (côte nord-ouest de Pomègues, Port de Pomègues, secteurs du village, du pavillon Hoche, de Saint Estève et de l’Eoube). En tout, elles ont permis de récolter près de 200 sacs de 100 litres de déchets et mobilisé plus de 130 personnes. L’ Opération « Îles Propres » a été organisée le week-end du 21 et 22 mai, sur les archipels de Riou et du Frioul. Dans le cadre de l’opération Clean-up-The-Word, l’UDVN 13 a organisé une journée de nettoyage de la côte nord-ouest de Pomègues le 17 septembre avec 17 personnes (15 sacs de 100 litres). Le Parc Maritime a également apporté son assistance à trois autres journées de nettoyage : - les 14 juillet et 20 juillet avec 10 adolescents du CCAS EDF en séjour au Centre Léo-Lagrange : plage de l’Eoube et plage de Morgeret (8 sacs de 100 litres récoltés), - Le 30 septembre : 30 étudiants du DESS de Gérontologie de Marseille ont nettoyé la côte nord-ouest de Pomègues du Cap Frioul à la calanque de l’Huile où 18 sacs de 100 litres ont été ramassés dans le cadre d’une journée d’intégration. Au total, en 2005, huit journées de nettoyage ont mobilisé plus de 200 personnes pour évacuer 50 m3 de macro-déchets flottants, essentiellement plastiques et polystyrène, ramenés par les coups de vent sur les côtes du Frioul.

II.2- Organisation de la fréquentation

Le schéma d’organisation de la fréquentation a pour objectif de proposer un réseau de chemins balisés permettant au public de visiter l’île, d’accéder aux zones de baignade, aux bâtiments historiques et aux points de vue remarquables tout en limitant le piétinement de la végétation et permettre d’assurer la tranquillité de l’avifaune nicheuse. Il comprend plusieurs volets complémentaires : - l’aménagement de sentiers, - la mise en sécurité des fortifications et la valorisation du patrimoine historique, - la création de points de vue remarquables, - la mise en place de signalétique directionnelle et d’information. ● Aménagement de sentiers


Dans la continuité des trois années précédentes, des opérations d’aménagement de sentiers ont été poursuivies par l’association Alpes de Lumière. Deux secteurs ont été aménagés : le port de Pomègues et la calanque de la Crine. Port de Pomègues - Au mois de mars, deux techniciens d’Alpes de Lumière ainsi qu’un groupe Pétrafolia ont terminé la restauration du mur de soutènement de la piste du port de Pomègues dont le chantier avait débuté en 2004. - En septembre et octobre, un chantier s’est déroulé sur les ruines de l’ancienne chapelle du port et le sentier d’accès à ce site. Durant plus de trois semaines, six personnes en moyenne ont travaillé sur la restauration des ruines de l’ancienne chapelle en vue de la mise en place d’un point de vue remarquable sur le Port de Pomègues (photos 3 et 4). Le sentier des Lys des Sables qui permet d’accéder à ce point de vue depuis la piste de Pomègues a également été aménagé.

Photo 3 : Point de vue sur le Port de Pomègues

avant aménagements

Photo 4 : Point de vue sur le Port de Pomègues

après aménagements

Calanque de la Crine Durant le mois de mars, parallèlement à la restauration du mur de soutènement de la piste du Port de Pomègues, Alpes de Lumière s’est chargée de la réfection du passage sur roche entre les plagettes de la calanque. ● Mise en sécurité des fortifications et création de points de vue remarquables Dans la continuité des deux années précédentes, l’entreprise délégataire de la Ville de Marseille (Direction des Parcs et Jardins) a effectué des travaux de mise en sécurité des fortifications du Frioul. Fort de Ratonneau Achèvement des travaux de nettoyage du site par l’enlèvement des ferrailles et la construction de l’esplanade où sera installée prochainement une table d’orientation (photo 5).

Photo 5 : Aménagement pour la future table d’orientation


Les prochains travaux prévus pour finaliser l’aménagement de ce secteur consisteront à la mise en place d’une table d’orientation, de panneaux didactiques sur l’histoire du bâtiment et l’ouverture de l’ancien sentier d’accès depuis la calanque de Fond de Banc. Batterie de Croix La dernière tranche de la mise en sécurité de la Batterie de Croix a été réalisée : - pose de lisses en bois aux deux entrées de la batterie pour en fermer le passage, - durant l’année, les barreaux en fer forgé posés en 2004 pour fermer l’accès au souterrain ont fait l’objet d’un acte de vandalisme. Il a donc été nécessaire de consolider cette fermeture par la pose de parpaings tout en laissant une ouverture au sommet de l’entrée pour le passage éventuel de chauve-souris. Les prochains aménagements sur ce secteur concerneront la matérialisation d’un sentier de ronde, la mise en place d’une table d’orientation et d’un panneau d’entrée sur site. Batterie de Cavaux Cette année, les travaux de mise en sécurité et de nettoyage de ce site ont débuté : - nettoyage du site par l’enlèvement des gravats qui jonchaient le sol à différents endroits, - mise en sécurité du poste de commandement de tir par la pose de lisses en bois pour en fermer l’accès. ● Signalétique En complément de la signalétique directionnelle mise en place en 2003 et 2004, deux panneaux d’entrée sur les espaces naturels de Pomègues et Ratonneau ont été installés à l’automne 2005. Pour finaliser cette signalétique sur le Parc Maritime des Îles du Frioul, il est encore nécessaire de prévoir l’installation d’une information appropriée dès l’embarquement sur le Vieux-Port et sur le débarcadère du Frioul.

Photo 6 : Panneau d’entrée sur site de l’île de Pomègues

● Valorisation du patrimoine historique En 2005, un important travail fut réalisé sur la localisation de panneaux d’information sur l’histoire des fortifications, la rédaction des textes et la sélection des iconographies. Ce travail a été réalisé par le CEEP et M. François-Noël RICHARD en collaboration avec l’Office du Tourisme lequel a contribué à apporter un regard extérieur. Au total, 36 panneaux ont été proposés sur huit sites différents qui permettraient de créer plusieurs itinéraires de découverte du patrimoine historique du Frioul.


Ce projet s’inscrit dans une démarche de création de points d’ancrage de la fréquentation de manière à préserver les secteurs sensibles de l’espace naturel.


II.3- Protection des colonies de Puffins cendré des îles du Frioul

● Surveillance des colonies d’oiseaux marins D’avril à septembre 2005, l’équipe de surveillance et d’information des visiteurs a été renforcée par l’implication de deux techniciens recrutés dans le cadre du programme LIFE. Ce renforcement a permis d’accentuer la fréquence des tournées de surveillance concernant le camping et le bivouac, en particulier, celles effectuées tôt le matin, ou en soirée, afin de garantir la tranquillité nocturne de l’espace naturel du Frioul. Afin d’identifier les sources de perturbations nocturnes, les quatre caméras infrarouges de surveillance installées en 2004 sur l’une des colonies du Frioul ont été remises en service de la mi-mars à fin octobre. Les images enregistrées sur un magnétoscope numérique ont été visionnées régulièrement sur un poste informatique et les observations notées grâce à un système de codes sur un fichier Excel. Ces données sont en cours d’analyse par le CNRS du Centre d’Etudes Biologiques de Chizé (partenaire scientifique du CEEP dans le cadre du programme LIFE « Conservation des populations d’oiseaux marins des îles de Marseille »). Ces analyses permettront d’obtenir la fréquence des perturbations engendrées par les rats, les goélands et les lapins et de connaître les rythmes des visites des puffins sur les colonies. Les images obtenues de nuit grâce à ce dispositif sont les premières pour cette espèce. ● Pose de nichoirs à Puffin cendré sur l’île de Pomègues L’objectif de la pose de nichoirs sur l’île de Pomègues est de proposer des nids de substitution sur les colonies de Puffin cendré installées en terrain meuble notamment lorsque les sites de nids ont été détruits par les lapins. Dans la continuité de l’année précédente, deux nichoirs ont été installés au mois de mars, le premier sur la colonie des Cambrettes et le second, sur la colonie de la Presqu’île. Cette année, quatre nichoirs ont été occupés par des couples reproducteurs qui ont donné chacun un jeune à l’envol. Deux nouveaux nichoirs ont été occupés par des puffins reproducteurs, ces derniers s’ajoutant au deux nichoirs déjà occupés en 2004. ● Régulation des densités de rats sur les colonies de Puffin cendré Dès le mois de mars, avant la période de reproduction des puffins, 100 pièges (70 pièges trappes et 30 pièges nasses) ont été installés sur les différentes colonies afin de faire chuter les densités de rats et limiter les risques de prédation sur les jeunes poussins après l’éclosion. Au total, 54 rats ont été capturés durant la période de piégeage contre 107 en 2004 (tableau 6). Comparés aux taux de capture des premières nuits de piégeage obtenus en 2004, les indices d’abondance de 2005 sont nettement inférieurs (tableau 7). Cette diminution de la population de Rat noir s’est traduite par une très nette augmentation du succès de reproduction des Puffins cendrés qui est passé de 0,25 jeunes par couple en 2003 à 0,65 jeunes par couple en 2004 et 0,75 jeunes par couple en 2005 (graphique 1).

2004 et 2005 sont les deux meilleures années de reproduction depuis ces dix dernières années.


Tableau 6 : Bilan des captures de Rats noirs sur les différentes colonies de Puffin cendré

Colonies mars-avril-mai juin-juillet-août TOTAL CB 0 0 0 LV 0 1 1 SD 0 0 0 GB 1 2 3 EB 2 1 3 RC 0 1 1 GB 0 2 2 CC 1 1 2 PQ 0 3 3 CB 0 2 2 PG 6 5 11 GC 3 5 8 FP 9 0 9 BG 2 1 3 BT 0 3 3 EY 3 0 3

TOTAL 27 27 54

Tableau 7 : Taux de capture des Rats noirs sur les colonies du Frioul de 2003 à 2005

Colonies Été 2003 Printemps 2004 Été 2004 Printemps 2005 Été 2005

CB & LV 0.37

(N=30) 0.04

(N=51) 0.06

(N=17) 0

(N=40) 0

(N=25) GR, EB, RC &

GB 0.63

(N= 30) 0.04

(N=76) 0.07

(N=43) 0.05

(N=76) 0.05

(N=37)

CC 0.56

(N=30) 0.1

(N=19) 0.33

(N=12) 0

(N=18) 0

(N=16)

PQ 0.63

(N=30) 0

(N=11) 0.29

(N=7) 0

(N=12) 0.125 (N=8)

PG et GC 0.67

(N=30) 0.125

(N=24) 0.19

(N=27) 0.08

(N=24) 0.12

(N=25)

FP 0.43

(N=30) 0.19

(N=37) 0.16

(N=25) 0.15

(N=33) 0

(N=18)

BG 0.26

(N=30) /

0.17 (N=6)

0 (N=6)

0 (N=6)

Ensembles des colonies

0.51 N = 210

0.08 N = 218

0.15 N = 137

0.05 N = 209

0.04 N=135

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

1979

1981

1983

1985

1987

1989

1991

1993

1995

1997

1999

2001

2003

2005

Graphique 1 : Évolution du succès de reproduction des Puffins cendrés des îles du Frioul


II.4- Impact des mouillages dans la calanque de la Crine

Située sur la côte nord-ouest de l’île de Pomègues, la calanque de la Crine apparaît comme un des secteurs les plus fréquentés et appréciés des plaisanciers. Cette petite calanque présente, en outre, d’importants Herbiers à Posidonie, habitat d’Intérêt Prioritaire de l’Annexe I de la Directive 92/43/CEE Faune-Flore-Habitat. L’Herbier à Posidonie de l’archipel du Frioul au même titre que celui de la rade de Marseille connaît depuis plusieurs décennies une régression importante due à plusieurs phénomènes et facteurs d’origines anthropiques : détérioration générale de la qualité des eaux littorales, aménagements littoraux, impacts des rejets urbains. Depuis quelques années, l’augmentation des activités de plaisance et la fréquence des mouillages forains autour du Frioul accroissent ce phénomène de dégradation. Durant l’été 2005, un premier suivi en palmes-masque-tuba des ancrages au sein de l’herbier a été réalisé dans la calanque de la Crine. La calanque a été découpée en trois zones : zone intérieure, zone médiane et zone extérieure (carte 1) où l’observateur relevait : - le nombre d’ancres au sein de l’herbier (H), - le nombre d’ancres positionnées sur un autre substrat que dans l’herbier (S), - et dans ce dernier cas, le nombre d’ancre dont la chaîne était néanmoins en contact avec

l’herbier (CH). Entre le 14 juillet et le 4 septembre 2005, 16 comptages ont permis de vérifier les ancres de 311 bateaux (tableau 8).

Zone extérieure

Zone médiane

Zone intérieure

15 m


Carte 1 : Découpage en trois secteurs de la calanque de la Crine et localisation des Herbiers à Posidonie


Tableau 8 : Résultats des observations relatives à la position des ancres des bateaux au mouillage à la Crine (Eté 2005)

Zone intérieure Zone médiane Zone extérieure Total Crine

N = 16 H S CH Tot. H S CH Tot. H S CH Tot. H S CH Tot. TOTAL 9 70 5 84 81 9 27 117 34 51 25 110 124 130 57 311 Moy./j

de comptage 0,6 4,4 0,3 5,3 5,1 0,6 1,7 7,3 2,1 3,2 1,6 6,9 7,8 8,1 3,6 19,4

Ecart-type j. comptage

0,7 2,6 0,7 3,5 3,4 0,7 1,2 4,0 2,8 2,3 1,6 6,1 6,1 4,4 2,8 12,1

% moyen ancre 10,7 83,3 6,0 100 69,2 7,7 23,1 100 30,9 46,4 22,7 100 39,9 41,8 18,3 100 Ce suivi a mis en exergue la pression des ancrages au sein des Herbiers à Posidonie, notamment dans la zone médiane où : - près de 70% des ancres se trouvaient dans l’herbier, - 23% des chaînes des ancrages sur d’autres substrats (sable, roche) étaient tout de même au contact

de l’herbier. Sur l’ensemble de la Crine, 40% des ancres ont été comptées dans les herbiers, 42 % en dehors de l’herbier et plus de 18 % en dehors de l’herbier mais avec la chaîne en contact avec l’herbier. Afin de préserver les Herbiers à Posidonie présents dans les petits fonds de la Crine, une zone où se concentrent de très nombreuses embarcations pendant la période estivale et pendant les week-ends de mai à octobre, il est nécessaire d’intensifier les opérations d’information et de sensibilisation des plaisanciers sur cette problématique. L’organisation des mouillages dans cette calanque est l’une des propositions du groupe de travail Natura 2000. Au-delà de la préservation des Herbiers à Posidonie, cette organisation des usages, réalisée à titre expérimental, permettrait de limiter les conflits d’usage entre baigneurs et plaisanciers et de développer la découverte des petits fonds en masque et tuba.

Photo 7 : Calanque de la Crine le 17 juillet 2005


II.5- Organisation des mouillages au Tiboulen de Ratonneau

Une étude a été menée auprès des opérateurs de plongée dans le cadre d’une réflexion sur la mise en place de bouées d’amarrage sur le site expérimental du Tiboulen de Ratonneau. Ce travail d’enquête, réalisé auprès des structures de plongée qui travaillent régulièrement autour du Frioul, a également permis de consolider les connaissances concernant les activités subaquatiques de la rade de Marseille. Un questionnaire et une carte de localisation ont été renseignés par 15 structures de plongée sur 20 contactées (annexe V). Cette enquête a été menée directement auprès des opérateurs sur l’eau (photo 8) ou à terre, la remettant en main propre après avoir explicité la démarche. Lorsque le contact direct n’était pas possible, l’enquête a été envoyée par mail. Les personnes contactées représentent près de 30% des 46 structures de plongée référencées dans le document de l’Office de la Mer « Plongez en Marseille Provence Métropole ». Les structures ayant répondu représentent 23 bateaux (dont 13 unités semi-rigides) pour un potentiel d’accueil total de 540 plongeurs. Liste des clubs enquêtés : Au de la plongée ; Abyss Explorer ; Aqua13 ; CSAM La Cigale ; CSL-LMA ; GRASM ; Le Chant des Sirènes ; Marseille Coté Mer (2) ; Méditerranée Services Plongée (2) ; Phocéenne Dive ; Sensations bleues ; UCPA ; USPEG ; Victoria-Croisières ; YCPR.

Photo 8 : Enquête auprès des structures de plongée

Les résultats de cette enquête ont été présentés aux structures de plongée à l’occasion d’une réunion technique le 22 septembre 2005. Les discussions ont permis de définir le nombre, la position et le calibrage des mouillages fixes (carte 2) ainsi que les modalités d’utilisation.


Carte 2 : Schéma des options validées par le Groupe de travail « Natura 2000 et les activités maritimes »

concernant les mouillages pour la plongée au Tiboulen de Ratonneau

Option 2

10 m

Option 1

Zone d’évitement

Bouée avec amarre coulissante pour grosse unité

Bouée simple pour petite unité

Option 3

10 m

NB : Les bateaux représentés le long de la paroi du Tiboulen s’apparentent à des semi-rigides de 9 m de long et 3 m de large (taille supérieure à la réalité) et les grosses unités suggèrent des bateaux de 19 m de long et 5 m de large.

10 m


Sur la base de ce projet initial, les opérateurs de plongée présents souhaitent la définition d’un schéma d’aménagement des sites de plongée pour le Frioul mais également pour les sites de haute valeur patrimoniale de l’archipel de Riou, des Calanques et du Planier. Par ailleurs, une charte doit être envisagée sur l’ensemble du littoral de Marseille pour accroître l’information et la sensibilisation avec, entre autre, les modalités d’usages sur certains sites sensibles : niveau minimum requis, interdiction de mouillage, nombre maximum de palanquées,… Les résultats ont été intégrés à la 3ème réunion du groupe de travail « Natura 2000 et les activités maritimes » du 26 octobre 2005. Ils ont permis au CEEP de s’entretenir avec M. KAHOUL, Président du Comité Local des Pêches et M. BATY, 1er Prud’homme (déjà rencontré le 13 octobre), le lendemain de cette réunion mais aussi, le 7 décembre 2005, avec Mme PALLUIS, MM. SEGATTO et SANTAMARIA du service des Phares et Balises du Service Maritime des Bouches-du-Rhône, afin d’amorcer une discussion concertée auprès de ces acteurs concernés par le projet. Cette rencontre avec les responsables de la Subdivision « Phares et Balises » a permis de définir, de façon grossière, l’espace dont a besoin le capitaine du baliseur « Provence » pour manœuvrer ce navire (carte 3). Ce schéma exclut, de manière certaine, trois bouées.

Carte 3 : Zone de manœuvre du baliseur des phares et balises par rapport à la localisation des mouillages fixes proposée par le groupe de travail plongée

Sur la base de ces informations, un bureau d’étude sera mandaté en 2006 par la Ville de Marseille pour préparer le dossier technique finalisé avant instruction du dossier auprès du Service Maritime des Bouches-du-Rhône et des Affaires Maritimes.

10 m

Positionnement des bouées toutes options confondues

Aire de manœuvre nécessaire au baliseur « Provence »


III - Etudes et suivis écologiques

III.1- Suivi des espèces végétales protégées et des communautés végétales

Plus de 60% de l’espace naturel du Frioul est recouvert d’habitats d’Intérêt Communautaire. Ces habitats sont soumis à différentes perturbations : piétinement, embruns pollués et surpopulation de Goéland leucophée. Afin de connaître l’évolution de l’état de conservation de ces habitats, il convient d’étudier : - l’évolution des communautés végétales face aux différentes perturbations, - la démographie des espèces végétales caractéristiques des ces habitats. Ces suivis permettent également d’évaluer la pertinence des opérations de gestion mises en place. Une première visite de T. TATONI, L. AFFRE, A. BAUMEL et P. ROCHE, accompagnés de huit étudiants de Master I, le 9 février 2005, a permis de préciser les objectifs d’une collaboration scientifique avec l’Institut Méditerranéen d’Ecologie et de Paléoécologie (IMEP). En mars, une convention de partenariat a été signée entre le CEEP et l’IMEP pour mettre en place un suivi à long terme des Phryganes littorales à Astragalus tragacantha et de l’habitat à Rochers littoraux à Limonium ssp., complété par l’étude de la démographie des espèces végétales caractéristiques des ces habitats : Astragale de Marseille Astragalus tragacantha (Protection Nationale), Plantain à feuilles en Alène Plantago subulata (Protection Régionale), Petite Saladelle de Provence Limonium pseudominutum (Protection Nationale). Trois secteurs subissant des perturbations différentes ont été sélectionnés et 13 transects permanents ont été installés. Les relevés de terrain ont été effectués par des étudiants. Le CEEP assure l’encadrement sur le terrain et les chercheurs de l’IMEP, le suivi scientifique de l’étude. Le 24 juin 2005, le CEEP et l’IMEP se sont rencontrés au sémaphore de Pomègues dans le but de faire un bilan de cette première année de partenariat. Il a été convenu que l’analyse statistique des résultats sera effectuée après les campagnes de terrain des années 2005 et 2007.

Photo 9 : Transect sur l’île de Pomègues


Dès à présent, la comparaison des premiers résultats de l‘étude démographique de l’Astragale de Marseille, avec les résultats d’une étude réalisée par le CEEP en 2002, a fait l’objet d’un poster « The mystery of the spiny Astragalus populations on Marseilles coastline and Frioul archipelago : dead or alive ? » présenté au Colloque International « Conservation de la flore méditerranéenne dans un environnement changeant » à Hyères du 29 septembre au 2 octobre. Parmi les résultats importants présentés dans ce poster (annexe VI), il est intéressant de noter un « déficit conséquent de juvéniles (jeunes plants) associé à une forte proportion d’adultes affectés par une nécrose considérable des branches et des feuilles probablement due aux embruns pollués ». En second lieu, il a été observé « un effort reproducteur (production de fleurs) de la part de l’ Astragalus tragacantha très important mais pondéré par un succès de reproduction modéré (production de fruits), par l’impact du parasitisme des fruits et en particulier, par une production très faible de graines. Bien qu’en valeur absolue, la production de graines estimée indique qu’il existe un potentiel de germination élevé ; en 2005, il n’a pas été observé de germination, ni sur les îles, ni sur le continent ». Pour compléter cette approche, une récolte de graines d’Astragale de Marseille a été effectuée sur 30 individus. Des tests de germination sont actuellement réalisés en laboratoire avec des sols prélevés sur plusieurs secteurs de l’archipel qui présentent des taux de nitratation différents.

III.2- Recensement de la population de Goéland leucophée

Les îles de Marseille abritent plus de 50 % de la population nicheuse de Goéland leucophée Larus michahellis. Afin de suivre l’évolution de la population des îles de Marseille, le CEEP organise tous les cinq ans, et ce depuis 1995, le recensement exhaustif des colonies sur l’ensemble des îles et îlots des archipels de Riou et du Frioul. ● Méthodologie Préalablement aux opérations de comptage qui se sont déroulées du 1er avril au 11 mai 2005, un important travail de préparation a été nécessaire afin de : - réaliser les fonds cartographiques et une sectorisation des îles, - prendre contact et planifier l’intervention des bénévoles, - préparer le matériel de terrain, - assurer la formation et le suivi des personnes sur le terrain. De par la superficie et l’escarpement des sites à prospecter, cette opération a nécessité un important travail de terrain avec la mobilisation de l’ensemble de l’équipe du CEEP-Marseille et la participation de nombreux bénévoles. Cette campagne de recensement a nécessité 326 journées/homme de travail, réparties en 30 journées effectives de comptage dont :

- 174 journées/homme sur l’archipel du Frioul pour 14 jours de comptage, - 152 journées/homme sur l’archipel de Riou pour 16 journées de comptage.

Suivant la localisation et la topographie, trois méthodes de comptage ont été utilisées :

- le comptage à pied, nid par nid, lorsque la totalité de la colonie était accessible, - le comptage aux jumelles d’un point haut ou depuis une embarcation pour les quelques

colonies difficilement accessibles.


La totalité des nids dénombrés (effectifs comptés) sont marqués, ce qui permet d’effectuer des transects-échantillons afin de calculer un taux d’oubli par secteur et d’obtenir des estimations plus proches des effectifs réels (effectifs estimés)*. Toutes les données recueillies sont intégrées à une base de données géoréférencées.

Photo 10 : Équipe de bénévoles participants au comptage lors du recensement goéland

● Résultats et analyses Le recensement 2005 des effectifs de Goélands leucophées évalue la population nicheuse à 23 229 couples sur l’ensemble des îles de Marseille (tableau 9) dont : - 15 163 couples sur l’archipel de Riou, - 8 065 couples sur l’archipel du Frioul. L’archipel de Riou reste le plus densément peuplé avec une densité moyenne de 94,2 couples/ha contre 47 couples/ha sur l’archipel du Frioul avec de nombreux secteurs qui dépassent les 100 couples par hectare, y compris sur l’archipel du Frioul (carte 4).

Tableau 9 : Résultat du recensement des Goélands leucophées réalisé en 2005

Îles et îlots Effectifs comptés (nbr de couples)

Effectifs estimés (nbr de couples)

Superficie Densité

(couples/ha) Riou 6010 8213 92,4 88,9 Jarre-Jarron 1694 2387 21,0 113,9 Plane 1857 2161 14,8 146,3 Maïre 1444 1964 27,8 70,7 Petit Congloué 38 51 0,5 101,7 Grand Congloué 198 281 2,1 134,2 Tiboulen de. Maïre 80 107 2,3 47,6

Total archipel de Riou 11321 15163 160,9 94,2 Ratonneau 3089 3882 79,5 48,9 Pomègues 3133 3945 88,0 44,8 Tiboulen de. Ratonneau 115 161 1,0 160,9 If 64 77 3,1 25,1

Total archipel du Frioul 6401 8065 171,5 47 Total archipels marseillais 17722 23229 332,4 69,9

* : Nombre de nids estimés = Nombre de nids comptés + (Taux d’oubli x Nombre de nids comptés)


L’archipel de Riou présente une stabilisation des effectifs depuis 10 ans, alors que la population de l’archipel du Frioul a pratiquement doublé ses effectifs en cinq ans passant de 4 380 couples à 8 065 couples en 2005 (graphique 2). Ces résultats suggèrent que l’archipel de Riou, après l’explosion démographique spectaculaire des dernières décennies, a atteint un seuil de saturation en terme de capacité d’accueil des populations de goélands nicheurs alors que le Frioul est en pleine phase de colonisation de son territoire.

02000

400060008000

1000012000

1400016000

1920

1925

1930

1935

1940

1945

1950

1955

1960

1965

1970

1975

1980

1985

1990

1995

2000

2005

archipel de Riou archipel du Frioul

Graphique 2 : Évolution du nombre de couples nicheurs de Goéland leucophée sur les archipels marseillais

● Perturbations engendrées par la sur-abondance des Goélands leucophées

100 % de la surface de l’archipel de Riou et 75 % de l’espace naturel du Frioul sont soumis aux perturbations induites par les goélands (carte 4). Cette augmentation croissante des densités de population est à l’origine d’une perturbation de l’ensemble de l’écosystème insulaire. La nidification des Goélands leucophées entraîne une déstructuration de la végétation, à la fois par le piétinement et l’arrachage lors de la confection des nids et par le biais de déjections qui provoquent un enrichissement du sol en phosphates et nitrates. Ces changements chimiques des sols entraînent la prolifération de plantes nitrophiles opportunistes telle que la Lavatère arborescente Lavatera arborea aux dépens de la végétation originelle. Ces plantes de biomasse beaucoup plus importante, ainsi que la nourriture apportée par les goélands, permettent aux populations introduites de Rat noir et de lapin de se maintenir et de proliférer sur les archipels conduisant ainsi à l’augmentation des risques de dérangement et de prédation sur les oiseaux marins pélagiques : Puffin cendré Calonectris diomedea diomedea, Puffin de Méditerranée Puffinus yelkouan et Océanite tempête Hydrobates pelagicus melitensis. Les décharges à ciel ouvert de la région marseillaise procurent une source de nourriture intarissable pour les goélands : elles sont la principale cause de l’augmentation des populations.


Carte 4 : Répartition des densités de Goélands leucophées nicheurs

sur les îles de Marseille

0 500

Mètres

Densité de couples nicheurs par hectare

100 - 25050 - 10025 - 501 - 250

ARCHIPEL DE RIOU

Maïre

Plane

Jarron

Jarre

Riou

ARCHIPEL DU FRIOUL

Ratonneau

Pomègues

If

Tiboulen de Ratonneau

Tiboulen de Maïre

Petit Congloué

Grand Congloué


III.3- Suivi de la reproduction du Faucon pèlerin

Le suivi de la reproduction du couple de Faucon pèlerin est effectué chaque année depuis 2001 (tableau 10). En 2005, trois jeunes étaient présents dans l’aire au début du mois de mai avec un envol probable à la fin mai. Néanmoins, plusieurs cas de dérangements humains ont été constatés lors des périodes d’élevage des jeunes. Une surveillance du site a été mise en place et différentes interventions ont eu lieu sur des personnes s’aventurant trop près de l’aire de nidification que ce soit à pied ou en bateau. Pour assurer la réussite de la reproduction du Faucon pèlerin du Frioul, il apparaît nécessaire de poursuivre et intensifier la surveillance du site, en particulier durant les vacances et les week-ends d’avril et de mai, période de l’élevage des jeunes où tout dérangement prolongé peut entraîner l’arrêt du nourrissage et l’échec de la reproduction.

Tableau 10 : Succès reproductif du couple de Faucon pèlerin de l’archipel du Frioul depuis 2001

Année Succès reproductif

(en nombre de jeunes à l’envol) 2001 1 2002 3 2003 0 2004 2 2005 3 Total 9

Le régime alimentaire du couple de Faucon pèlerin des îles de Marseille est étudié depuis 1994. Chaque année, des plumés et des pelotes de réjection de faucons sont récoltées pour identification et analyse par P. BAYLE et Y. KAYSER, spécialistes dans l’identification des restes de proies. 108 espèces d’oiseaux différentes ont été identifiées parmi les 628 proies analysées sur le Frioul. La grande majorité des proies consommées par les Faucons pèlerins sont des oiseaux migrateurs mais des espèces nicheuses ont été identifiées : Monticole bleu Monticola solitarius, Martinet pâle Apus pallidus ou Faucon crécerelle Falco tinnunculus.

Photo 11 : Faucon pèlerin dans son aire


III.4- Suivi des colonies de Puffin cendré

Un total de 314 terriers de Puffin cendré est actuellement recensé sur les îles de Marseille dont 221 sur l’archipel de Riou et 93 sur les îles du Frioul. Au cours de la saison de reproduction 2005, 208 terriers ont été contrôlés sur Riou et 87 sur le Frioul.

Grâce à ces contrôles, il a été établi qu’un minimum de 246 terriers a été utilisé par des Puffins cendrés en 2005 sur les îles de Marseille avec 190 terriers où la reproduction est avérée (tableau 11). A noter que plusieurs nouveaux sites de reproduction ont été recensés au cours de la saison de 2005 sur les archipels marseillais : - 25 sur l’archipel de Riou dont un couple dans un terrier artificiel installé en 2004 dans le cadre du programme LIFE. - trois sur l’archipel du Frioul dont deux couples dans des terriers artificiels installés en 2004 et 2005. En fonction du taux de contrôle des terriers recensés et du taux d’occupation des terriers, la population reproductrice de l’archipel du Frioul est probablement comprise entre 70 et 80 couples en 2005.

Tableau 11 : Suivi des sites de reproduction et des effectifs reproducteurs de Puffin cendré sur les archipels marseillais en 2005

Îles Terriers recensés

Terriers contrôlés

Terriers occupés

Terriers avec reproduction

avérée Petit Congloué 6 6 6 6

Grand Congloué 17 17 12 12

Tiboulen de Maïre 2 0 inconnu inconnu

Jarre 27 26 20 19

Plane 5 2 2 2

Riou 164 154 137 101

Total archipel de Riou 221 208 177 140

Pomègues 78 73 59 42

Ratonneau 8 6 5 3

Tiboulen de Ratonneau 6 6 5 5

Total archipel du Frioul 93 87 69 50

Total archipels marseillais 314 295 246 190

Terriers recensés = nombre de terriers ayant été occupés par des couples reproducteurs au moins une fois Terriers contrôlés = nombre de terriers ayant fait l’objet de contrôles durant la période de reproduction Terriers occupés = nombre de terriers avec présence certaine d’individus (fiente, plumes, duvet, odeurs)

Terriers avec reproduction avérée = nombre de terriers avec observation d’un couveur, d’un oeuf, de coquilles après éclosion, d’un poussin ou de duvet


● Suivi du succès de reproduction

Avec un succès de reproduction de 0,8 poussins envolés par couple ayant pondu sur l’ensemble des îles de Marseille (0,84 sur l’archipel de Riou et 0,76 sur le Frioul), la reproduction a été l’une des meilleures enregistrées depuis ces dix dernières années.

L’augmentation du succès de reproduction des Puffins cendrés constatée depuis deux ans a probablement pour origine la chute des densités de Rats noirs suite à la canicule de l’été 2003, phénomène accentué par les piégeages effectués sur les colonies de Riou et du Frioul dans le cadre du programme LIFE (graphique 3).

Depuis, de faibles variations sont observées entre les îles, qu’elles soient dépourvues de rats (Congloué, Jarre et Tiboulen de Ratonneau) ou avec rats (Riou, Pomègues et Ratonneau) (tableau 12).

Tableau 12 : Succès de reproduction du Puffin cendré enregistré sur les îles de Marseille en 2005

Îles Nombre de

couveurs contrôlés Nombre d’œufs

éclos Nombre de jeunes

à l’envol Succès de

reproduction

Petit Congloué 6 6 6 1,00 Grand Congloué 10 9 9 0,90

Jarre 18 16 16 0,89 Plane 2 2 2 1,00 Riou 71 59 57 0,80

Total archipel de Riou 107 92 90 0,84 Pomègues 34 27 24 0,70 Ratonneau 3 3 3 1,00

Tiboulen de Ratonneau 4 4 4 1,00 Total archipel du Frioul 41 34 31 0,76

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005Années

Suc

cès

de

rep

rod

uct

ion

Congloués

Jarre

Riou

Frioul

Graphique 3 : Évolution du succès de reproduction des Puffins cendrés

des îles de Marseille de 1999 à 20005


● Bilan des opérations de baguage

Au cours de la saison de reproduction 2005, 12 nuits de baguage ont été réalisées sur les colonies de l’archipel de Riou, permettant le baguage de 84 individus (42 adultes et 42 poussins) et le contrôle de 21 adultes. Sur l’archipel du Frioul, sur 12 nuits de baguage, 29 oiseaux ont été bagués et 47 contrôlés (tableau 13). Cette différence s’explique par le fait que les puffins des îles du Frioul ont été bagués depuis les années 1970 dans le cadre d’un programme de baguage coordonné par M. Oscar FERNANDEZ.

Parmi les individus contrôlés cette année sur le Frioul, deux cas particulièrement intéressants sont à noter : - un individu bagué poussin (bague EA-584013) en 1996 dans un terrier détruit par les lapins en 2003 et contrôlé nicheur en 2005 dans un nichoir artificiel de substitution installé en 2004 sur l’emplacement du terrier d’origine, - un individu bagué poussin (DA-167681) en 1981 et contrôlé nicheur en 2005 à 15 m de son terrier de naissance qu’il occupe en tant que reproducteur depuis 1991. Ces données permettent, non seulement de mettre en évidence, une nouvelle fois, la fidélité au site de reproduction de cette espèce, mais également, de donner une idée de la longévité de ces oiseaux puisque l’individu en question à un âge avoisinant les 30 ans.

Tableau 13 : Bilan du baguage des Puffins cendrés sur les îles de Marseille depuis 2002

Années Archipel de Riou Archipel du Frioul Total îles de Marseille

AB PB Total AC AB PB Total AC AB PB Total AC

2002 19 7 26 - - - - 1 19 7 26 1

2003 13 15 28 - 21 1 22 29 34 16 50 29

2004 78 22 100 10 28 8 36 52 106 30 136 62

2005 43 42 85 21 19 9 28 42 62 51 113 63

(AB : Nombre d’adultes bagués ; PB : Nombre de poussins bagués ; Total : Nombre total d’oiseaux bagués ;

AC : Nombre d’adultes contrôlés)

Le baguage des adultes nicheurs et des poussins de puffins permet d’identifier les individus, de connaître, à plus long terme, le taux de recrutement et les échanges entre les différentes colonies des îles de Marseille. Il permet aussi d’évaluer les mesures de gestion sur la dynamique des colonies. Dans le but d’optimiser l’analyse des données de baguage et du suivi de la dynamique des populations de puffins, une base de données commune aux deux archipels a été créée. Au cours de l’année 2004, elle a été enrichie par la saisie des observations et données recueillies depuis les années 1970 par O. FERNANDEZ. Ainsi, cette base de données rassemble une somme d’informations considérable sur une échelle de temps particulièrement remarquable. Ces données sont en cours d’analyse par le CNRS du Centre d’Etudes Biologiques de Chizé : un article est en préparation sur les effets du changement climatique sur le taux de survie des Puffins cendré avec la comparaison de six localités de Méditerranée et d’Atlantique.


III.5- Recherche de la nidification de l’Océanite tempête

L’Océanite tempête Hydrobates pelagicus melitensis est une espèce de grande valeur patrimoniale inscrite en Annexe I de la Directive Oiseaux. La sous-espèce melitensis se reproduit exclusivement en Méditerranée, des Baléares à la Mer Egée. En France, l’espèce ne se reproduit plus que sur les archipels marseillais et en Corse. Cette espèce très vulnérable connaît une nette diminution de ses effectifs depuis plusieurs années, rendant la situation particulièrement préoccupante quant à la conservation de cette espèce au sein des îles de Marseille. La prospection a pour objectif d’évaluer l’état de la population d’Océanite tempête sur chacune des îles des deux archipels, de cartographier les sites de reproduction occupés par l’espèce et d’analyser les facteurs influant sur leur répartition (identification des menaces spécifiques à chaque colonie). Dans le cadre du Programme LIFE, une embarcation pneumatique légère équipée d’un moteur électrique ainsi qu’une paire de jumelles à vision nocturne ont été achetées pour mener à bien l’inventaire. Ce dernier s’effectue les nuits de nouvelle lune à très faible vitesse et des distances comprises entre 1 et 5 mètres de la côte. La recherche des sites de nidification s’effectue depuis la mer et un puissant appareil audio, pourvu d’un haut-parleur séparé et orientable, permet la diffusion en boucle de chants préenregistrés d’Océanite tempête reproducteur. En 2004, la totalité du liseré côtier de l’archipel de Riou a été prospectée et en 2005, ce fut le tour du liseré côtier du Frioul à l’exception de la côte nord-ouest de Pomègues entre la pointe de la Luque et la baie du Grand Soufre. En 2002, des relevés de terrains avaient montré la présence de l’espèce sur la pointe sud-ouest de Pomègues. En 2005, deux contacts formels avec un individu ont été établis, l’un autour de l’îlot des Eyglaudes et l’autre au sud-ouest de Pomègues. Aucun site de nidification n’a pu être localisé avec précision.

Photo 12 : Océanite tempête


IV - Suivis de la fréquentation

IV.1- Suivi de la fréquentation marine et côtière

Globalement en 2005, la fréquentation marine et côtière a été inférieure aux années précédentes, plus particulièrement en été, à cause de la fréquence des jours de Mistral et de la faible température de l’eau. En été, elle a été très faible les jours de semaine, semblable à une fréquentation du début du printemps ou de la fin de l’automne. Seuls quelques dimanches de beaux temps montrent une fréquentation importante (plus de 500 bateaux au mouillage), voire exceptionnelle, avec près de 850 bateaux au mouillage recensés autour du Frioul le 4 septembre (tableau 14). Cette donnée dépasse très largement le dernier pic de fréquentation enregistré avec 680 bateaux le 13 juillet 2003. La fréquentation du liseré côtier a également été inférieure aux années précédentes, sans commune mesure avec les pics de fréquentation du mois d’août 2001 où 1200 personnes avaient été dénombrées

Tableau 14 : Récapitulatif des résultats des comptages de la fréquentation réalisés en 2005

Dates Jour Vent Total bateaux Nombre de personnes

sur le liseré côtier

01/05/2005 Dimanche SE 3 284 431 19/06/2005 Dimanche 654 03/07/2005 Dimanche 739 14/07/2005 Jeudi (Férié) Est 2-3 566 455 17/07/2005 Dimanche SW 2-3 628 587 04/09/2005 Dimanche Nul 848 655

Photo 13 : Forte fréquentation au Port de Pomègues


IV.2- Suivi du nombre de personnes débarquées par navette

Des comptages du nombre de personnes débarquées par navettes ont été réalisés sur 13 journées complètes dont 8 journées les week-ends de beau temps entre les mois de mai et août en utilisant la même méthodologie que celle de 2001. L’observateur était situé sur le point le plus haut de l’île de Ratonneau (Fort de Ratonneau) de manière à disposer d’une vue d’ensemble de la zone du village, du débarcadère et des principales portes d’entrées des espaces naturels de Pomègues et Ratonneau. Sur les trois comptages réalisés le dimanche, en mai et juin 2005, le nombre de personnes débarquées des navettes est passé de 1 350 à 2 200 personnes. Cette fréquentation printanière apparaît sensiblement supérieure aux données de 2001, de l’ordre de 10 à 20 %, même si toute comparaison reste délicate compte tenu du nombre limité de comptages. Lors des cinq comptages réalisés les dimanches de juillet et août 2005, le nombre de personnes débarquées a oscillé entre 1 300 et 2 500 personnes. Cette variation importante est directement liée aux conditions météorologiques, avec la fréquence des jours de Mistral, qui expliquent également une fréquentation estivale inférieure en 2005 comparée aux données enregistrées en 2001 (tableau 15). La majorité des personnes débarquées reste sur l’île de Ratonneau (entre 828 et 2 214 personnes par jour) soit en moyenne 86% des personnes débarquées. Parmi elles, 28% restent sur la zone du village. Pomègues n’accueille en moyenne que 14% des visiteurs, soit entre 132 et 408 personnes par jour. Cette répartition, induite par la localisation du débarcadère et l’absence de signalétique, reste globalement similaire à celle enregistrée en 2001. On note cependant une sensible diminution de la fréquentation de l’île de Pomègues (tableau 16) probablement liée à la fréquence des jours de Mistral.

Tableau 15 : Répartition des personnes débarquées par navette

les dimanches et jours fériés de mai à août 2001 et 2005

2001 2005 Pomègues 27% 14% Ratonneau 50% 59% Village 23% 27%

Photo 14 : File d’attente de fin de journée à

l’embarcadère des navettes


Tableau 16 : Comparaison des conditions météorologiques et du nombre de personnes débarquées par

navette les dimanches et jours fériés de mai à août 2001 et 2005

2001 2005

Conditions météorologiques

Nb de personnes débarquées par navette

Conditions météorologiques

Nb de personnes débarquées par navette

date 06-mai

vent W force 4

1095 ciel couvert

température 15°c

date 12-mai 15-mai

vent faible

1107

NW force 3

1346 ciel dégagé dégagé

température 25°C 25°C

date 02-juin 29-mai

vent NW force 3

1432

nul



date 23-juin 19-juin

vent E force 1

1827

nul



date

14-juil

vent S force 2

2005 ciel dégagé

température 30°C

date 21-juil 17-juil

vent faible

2221

S force 2



date

31-juil

vent NW force 5

1287 ciel nuageux

température 27°C

date 14-août 14-août

vent faible

2451

NW force 4



date

15-août

vent NW force 7

1410 ciel dégagé

température 28°C

date 25-août

vent faible

2393 ciel dégagé

température 29°C


V - Programme LIFE « Oiseaux Marins des îles de Marseille »

En octobre 2002, le CEEP a déposé auprès de la Commission Européenne une proposition de programme LIFE Nature « Conservation des populations d’oiseaux marins des îles de Marseille ». Le CEEP est porteur de ce programme en partenariat avec le Centre d’Etudes Biologiques de Chizé (CNRS), l’association Alpes de Lumière et la DIREN PACA. Ce projet, accepté par la Commission Européenne, a démarré en mars 2003 et se déroulera jusqu’en décembre 2007. Il est financé à hauteur de 50% par la Communauté Européenne et 25% par l’État français. En 2005, le programme LIFE a permis de financer sur le Frioul :

- le renforcement de la surveillance des colonies de Puffin cendré en période de forte fréquentation,

- la pose de nichoirs sur les colonies de Pomègues, - la régulation des densités de Rats noirs sur les colonies, - le baguage et le suivi de la reproduction des Puffins cendrés, - l’utilisation d’un matériel d’enregistrement vidéo pour des prises de vues nocturnes sur les

colonies, - des prospections d’Océanites tempêtes autour de l’archipel.

Du 6 au 8 mai, la visite de Vincent BRETAGNOLLE (CNRS), responsable de l’encadrement scientifique du LIFE Oiseaux Marins, avait pour objectif d’évaluer les opérations mises en place et les protocoles de suivi. Les 19 et 20 mai, Simon GOSS de la Commission Européenne accompagné d’Olivier PATRIMONIO (Ecosphère), est venu évaluer le bon déroulement du programme LIFE. - 19 mai : visite sur site des aménagements effectués sur Riou, - 20 mai : réunion au sémaphore. Lors de ces journées était également présent, Matthieu LASCEVE (LPO PACA) du programme LIFE des îles d’Hyères. La 2ème lettre d’information annuelle des programmes LIFE Nature Oiseaux marins des îles de Marseille et d’Hyères, « Aucelun dè Mar », a été distribuée aux habitants du Frioul et à l’ensemble des partenaires du CEEP. Le site Internet du programme LIFE Oiseaux marins des îles de Marseille a été mis en ligne : http://www.oiseaux-marins.org. Il présente les différentes espèces d’oiseaux marins des îles de Marseille, les problématiques de conservation et les opérations de gestion. Il sera complété en 2006 par un forum d’échanges avec les gestionnaires de sites dans l’objectif de préparer un cahier de gestion des oiseaux marins en Méditerranée.


VI - L’Observatoire des îles de Marseille

VI.1- Réhabilitation du bâtiment

Le 2 mars s’est tenue au Sémaphore une réunion de présentation de l’étude énergétique réalisée par le bureau d’étude EGE Delta. Le 13 avril, le bureau d’étude EGE Delta a rendu ses différentes propositions pour équiper le sémaphore de dispositifs d’énergies renouvelables. La dernière phase de décontamination des parcelles du sémaphore a été réalisée par la Marine Nationale le 13 juillet par l’enlèvement en hélicoptère des importants morceaux de ferrailles présents dans le vallon en contrebas (photo 15). Les travaux de réhabilitation se sont poursuivis en 2005 avec la révision des circuits électriques du rez-de-chaussée. Le 29 avril, France Telecom a procédé à une vérification générale des lignes téléphoniques. Le CEEP assure une présence régulière et l’entretien quotidien du bâtiment.

Photo 15 : Enlèvement des ferrailles du vallon du Sémaphore par la Marine Nationale

VI.2- Fonctionnement de l’Observatoire des îles de Marseille

Le sémaphore de Pomègues est utilisé comme centre logistique du Parc Maritime des Îles du Frioul avec les bureaux de l’équipe du CEEP et le stockage du matériel de terrain. L’utilisation de l’Observatoire des îles de Marseille a permis d’accueillir des intervenants et d’effectuer des ateliers de travail contribuant ainsi à la valorisation du Parc Maritime et au développement d’échanges de compétences.


Il a également pour vocation d’accueillir, entre autres, des activités scientifiques permettant de renforcer et d’accroître la connaissance scientifique sur les îles de Marseille et le milieu marin. ● Réunions et ateliers de travail Dès le début de l’année, des réunions d’équipe regroupant les salariés du CEEP Marseille ont eu lieu une fois par mois afin de coordonner la gestion entre les deux archipels de Marseille. Le 8 juin 2005 : réunion de préparation de la journée thématique de l’ARPE sur « Les problématiques environnementales des îles de Provence et de Côte d’Azur » entre le CEEP, l’ARPE, la DIREN PACA et la DML . ● Échanges de compétences Du 23 au 24 avril, visite de Jean-Jacques BLANCHON de la Fondation Nicolas Hulot pour la préparation du programme « Petites îles de Méditerranée » en partenariat avec le Conservatoire du Littoral visant à favoriser les échanges de compétence entre le Nord et le Sud de la Méditerranée sur la gestion des espaces insulaires. Le 17 mai, rencontre avec Patricia PALUMBO, directrice de l’Institut de l’Albatros au Brésil qui travaille sur les interactions pêche et albatros (www.projetoalbatroz.com.br). Le 12 septembre, venue de Benjamin DURAND (Conseil Général 13) pour un échange sur la thématique des mouillages organisés pour la plongée sous-marine. Présentation du projet Île Verte. Personnes présentes : salariés du CEEP, Benjamin DURAND et DML. ● Chantiers d’aménagement En septembre et en octobre, des techniciens de l’association Alpes de Lumière ont utilisé le sémaphore durant les chantiers d’aménagement de sentiers. ● Rencontres diverses Dans le cadre du Programme LIFE, Alban LAROUSSE, illustrateur naturaliste , a été accueilli durant plusieurs jours pour réaliser des croquis de terrain qui seront utilisés pour la réalisation des outils de communication. ● Accueil de scientifiques - Du 6 au 8 mai, visite de Vincent BRETAGNOLLE : chercheur au CNRS, responsable de l’encadrement scientifique du LIFE Oiseaux Marins. Évaluation des opérations mises en place et affinement des contrôles de suivi. - Le 24 juin, élaboration d’un projet de partenariat entre l’Institut Méditerranéen d’Ecologie et de Paléoécologie (IMEP) et le CEEP pour le suivi de l’évolution de la végétation et l’état de conservation des habitats. Visite sur site et atelier de travail au Sémaphore. Personnes présentes : salariés du CEEP, Laurence AFFRE (IMEP), Alex BAUMEL (IMEP) Thierry TATONI (IMEP) et Robert GIRAUD (botaniste).


- Du 8 au 11 juillet, visite de Vincent BRETAGNOLLE (CNRS) venu effectuer des captures au filet d’Océanites tempêtes sur les îles de Jarre et Plane. - Le Laboratoire de Sondages Electromagnétiques de l’Environnement Terrestre de l’Université du Sud-Toulon-Var collabore à l’opération ECOLO, inscrite dans le Programme National Océan Atmosphère Multiéchelles (INSU/CNES/METEO France/IFREMER/IRD ) et qui a pour but l’étude de l’hydrodynamique et des échanges côte-large en rebord de la partie Est du plateau du golfe du Lion. La contribution de l’Université du Sud-Toulon-Var consiste à fournir des cartes de courants de surface (carte 5) sur une zone de 80 km x 80 km au large de Marseille. L’observation radar doit se faire à partir de deux sites littoraux. Le premier sélectionné est au niveau de Salin de Giraud, le second, au sémaphore de Pomègues. Depuis le mois de juin 2005, le système des deux radars fonctionne avec l’objectif de réaliser une carte de courants océaniques de surface toutes les demi-heures.

Carte 5 : Exemples de cartes des courants océaniques de surface (Université Sud-Toulon-Var) Le programme de l’Université Sud-Toulon-Var s’inscrit pleinement dans les activités développées au sein de l’Observatoire des Iles.


VII - Natura 2000 : état d’avancement

VII.1- Partie inventaire du « Document d’Objectifs »

En janvier 2005, le CEEP a rendu la partie inventaire du Document d’Objectifs Natura 2000. Le 6 juin 2005, le CEEP a participé à l’élaboration du Formulaire Standard des Données (FSD) pour le site Natura 2000 « Calanques, Iles marseillaises, Cap Canaille et Massif du Grand Caunet » à la DDAF en présence de M. Ph. BAYEN, de la DML , de l’ONF et du GIP des Calanques. Le FSD synthétise et codifie toutes les informations liées au site (Patrimoine naturel, activités, menaces…). Le FSD a pour objectif de fournir à la Commission Européenne les renseignements permettant de coordonner les mesures Natura 2000 et de cibler sa contribution pour la conservation des habitats et des espèces des Directives « Habitats-Faune-Flore » et « Oiseaux ».

VII.2- Concertation et groupes de travail

● Concertation Dans la continuité de l’année 2004, le début de l’année 2005 a été marqué par l’organisation de réunions d’information et de pré-concertation avec les acteurs concernés par la démarche Natura 2000 sur l’archipel du Frioul. En 2005, six réunions de pré-concertation ont eu lieu :

- le 22 mars avec la Prud’homie des pêches, - le 22 mars avec l’Institut Nationale de Plongée Professionnelle, - le 5 avril avec l’Association Caroline, - le 11 avril avec la Ferme Aquacole, - le 19 avril avec le Conservatoire du Littoral et la Ville de Marseille, - le 18 mai avec les services de l’État.

Les 17 réunions d’information et de pré-concertation réalisées en 2004-2005 ont rassemblé près de 145 personnes et ont permis de faire apparaître un certain nombre de questionnements, d’identifier des problématiques et d’éventuelles craintes ou appréhensions. Cette première approche a abouti à la création de groupes de travail selon trois thématiques principales :

- Natura 2000 et les usages terrestres, - Natura 2000 et les activités maritimes, - Natura 2000 et la zone villageoise et portuaire.

Ces groupes de travail se sont réunis à plusieurs reprises au cours de l’année 2005 pour :

- compléter la liste des problématiques à traiter, - identifier les objectifs opérationnels, - proposer des pistes de solutions et des opérations de gestion.


● Groupes de Travail La création de groupes de travail a nécessité un important travail de préparation, d’animation et de synthèse. Chaque groupe de travail s’est réuni à plusieurs reprises. - 20 mai : « Natura 2000 et les activités maritimes », Hôtel de Ville, Marseille, 12 personnes présentes. Présentation des problématiques identifiées lors des réunions de pré-concertations de 2004. Complément et validation des problématiques listées, des constats et des solutions envisagées. - 21 mai : « Natura 2000 et les usages terrestres », Centre Léo Lagrange, Îles du Frioul, 13 personnes présentes. Présentation des problématiques identifiées lors des réunions de pré-concertations de 2004. Validation par le groupe de travail des problématiques listées, des constats et des solutions envisagées. Ont également été abordés : la propreté de l’île, la gestion de la fréquentation et le besoin d’information sur la réglementation et le patrimoine naturel. - 24 mai : « Natura 2000 et la zone villageoise et portuaire », Centre Léo Lagrange, Îles du Frioul, 14 personnes présentes. Présentation des problématiques identifiées lors des réunions de pré-concertations de 2004. Validation par le groupe de travail des problématiques listées, des constats et des solutions envisagées. Ont également été abordés : la station d’épuration, le volet Port du Projet Frioul, la circulation des véhicules, les problèmes de sécurité. - 17 juin : « Natura 2000 et les activités maritimes », Hôtel de Ville, Marseille, 17 personnes présentes. Thématiques abordées : - la plongée sous-marine et les mouillages fixes (site expérimental du Tiboulen de Ratonneau),

- l’impact des mouillages fixes sur la pêche professionnelle, - la mise en place d’une collaboration entre plongeurs sous-marins et pêcheurs professionnels, - la création d’une charte de la plongée, - l’immersion d’épaves et récifs artificiels, - le braconnage « institutionnalisé » par les pêcheurs sous-marins, - l’absence d’implication des sociétés nautiques, - la restauration des Herbiers à Posidonie.

- 18 juin : « Natura 2000 et les usages terrestres », Centre Léo Lagrange, Îles du Frioul, sept personnes présentes. Thématiques abordées :

- la propreté du site, - l’importance de la fréquentation, - la surveillance, les pouvoirs de police et la réglementation sur les espaces naturels, - la conservation des espèces et des habitats, - l’information des usagers, des habitants et l’implication des différents acteurs dans la gestion des espaces naturels.

- 22 septembre : « Natura 2000 et les activités maritimes », Hôtel de Ville, Marseille Réunion technique intermédiaire : mouillages fixes et plongée sous-marine, 12 personnes présentes. Présentation des principaux résultats de l’enquête réalisée lors de l’été 2005 auprès des structures de plongée et du projet de mise en place de mouillages fixes à destination de la plongée sous-marine sur le Tiboulen de Ratonneau.


- 26 octobre : « Natura 2000 et les activités maritimes », Hôtel de Ville, Marseille, 21 personnes présentes. L’objet de cette troisième rencontre était de valider les mesures de gestion qui ont été envisagées au regard des problématiques débattues et des pistes de solutions pressenties lors des deux précédentes réunions de mai et juin 2005. Toutes les mesures de gestion présentées ont été validées par le groupe de travail :

- réaliser des outils de communication à destination des plongeurs sous-marins, - création d’un sentier sous-marin sur Ratonneau, - éliminer les filets de pêche enragués sur les fonds, - renforcer des campagnes de nettoyage des fonds marins, - organiser des recensements d’espèces patrimoniales, - renforcer l’information et la sensibilisation des plaisanciers : Herbier à Posidonie et pollution, - mise en place de mouillages fixes à destination de la plongée sur le Tiboulen du Frioul, - définition d’un schéma d’aménagement des sites de plongée sensibles du littoral de Marseille, - mise en œuvre d’une charte de la plongée et d’une notice des modalités d’usage des sites

sensibles du littoral marseillais, - installer des récifs artificiels multi-usages sur la côte Est de Pomègues, - organisation des usages dans les calanques de la Crine (Pomègues) et de l’Eoube (Ratonneau), - renforcement de la protection des zones de nidification de l’avifaune, - accompagner le dossier de la station d’épuration du Frioul, - accompagner le projet de doublement de la capacité du port du Frioul.

Les groupes de travail thématiques ont été créés pour une meilleure concertation sur l’établissement des objectifs et les préconisations de gestion. Les actions ont également été définies et élaborées à partir des réalités de terrain et des expériences de gestion du Parc Maritime des Îles du Frioul.

VII.3- Document d’Objectifs Opérationnel

Le but de la phase opérationnelle est d’élaborer les mesures de gestion auxquelles les futurs « contrats Natura 2000 » devront se référer après l’arrêté préfectoral qui suivra la validation par le comité de pilotage. Le CEEP proposera début 2006 le Document d’Objectifs opérationnel du secteur Natura 2000 de l’archipel du Frioul à la Ville de Marseille. Ce document de travail présente la partie opérationnelle de la démarche Natura 2000 sur le secteur de l’archipel du Frioul. Il liste et décrit les actions qui correspondent aux objectifs de conservation abordés dans la phase « Inventaires » du Document d’Objectifs et qui ont été proposées par les groupes de travail lors de la phase de concertation. Ce DOCOB du secteur Natura 2000 de l’archipel du Frioul, en cours de finalisation, est un document de travail soumis à la Ville de Marseille, opérateur Natura 2000. Il sera susceptible d’être modifié suite aux étapes de validation scientifique et après présentation au comité de pilotage dont la deuxième réunion devrait être convoquée par le préfet dans le courant de l’année 2006.

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