oyono sa abegue, valentin, ‘l’évolution des structures productives et sociales de 1’économie...

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"Le Département des Sciences Economiques et de Gestion de 1 'Université de L!:jon II n'entend donner aucune approbation ni improbation aux idées émises dans les thèses; ces idées doivent être considérées comme propres à leurs auteurs ...

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Oyono Sa Abegue, Valentin, ‘L’évolution Des Structures Productives Et Sociales De 1’économie De La Guinée Equatoriale 18581968’, 1985

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"Le Dpartement des Sciences Economiques et de Gestion de 1 'Universit de L!:jon II n'entend donner aucune approbation ni improbation aux ides mises dans les thses; ces ides doivent tre considres comme propres leurs auteurs ...

"Les intellectuels doivent tudier le pass non pour S'!J complaire, mais pour y puiser des leons ou s'en carter en connaissance de cause si cela est ncessaire. Seule une vritable connaissance du pass peut entretenir, dans la conscience, le sentiment d'une continuit historique, indispensable la consolidation d'un tat multi-national".CHEIKH ANTA DIOP

"L'Unit Culturelle de 1 'Afrique Noire",

1959.

"Lorsqu 'on cherche comprendre 1 'histoire d'un pays dans une optique comparatiste, on est amen se poser des questions fructueuses et parfois nouvelles. Mais il y a d'autres avantages. Les comparaisons peuvent servir de repoussoir des explications historiques reues et la comparaison peut conduire de nouvelles gnralisations historiques. Dans la pratique, ces traits constituent une seule et mme dmarche intellectuelle ... ".BARRINGTON MOORE

"Les Origines sociales de la Dictature et de la Dmocratie", 1957,

Je didie ce travail. A notr-e chrem~re,

ABEGUE ONDO MBA, fenrne inergique

et d'une grande vol.onti, brutalement assaasinie

Yaound (Cameroun) Le S aot 1984. Nous lui devons tout ou presque tout. A notre pouse, NFUMU EDU NCHAMA, et notre enfant, SA OYONO NFUMU. A notre pre, SA OYONO MBOMIO, dont l'ardeur autravai~

m'a montr l

'e:remp~e.

Au terme de cette tude, notre premire pense de gratitude

va nos parents, nos frres et soeurs et toute la ligne de la"grande famille" d'OYONO MBOMIO BA qui, ds notre enfance, nous

ont entours de leur protection, de leurs conseils et nous ontdonn la premire ducation du "niveau du village".

\!

~

En particulier, notre profonde reconnaissance va notre pre, et surtout notre chre mre dont les dures ralits de

la vie ont fait que nous ne puissions pas la revoir. Leur amouret leur dvouement ont constitu le 9lus grand soutien, Ils nous

ont forg tels que nous sommes et ce travail leur est entirement

da.A notre "petite famille" et surtout notre chre pouse,

notre profonde reconnaissance. Elle a constitu le !=lillier de la famille tout au long de cette recherche, permettant notamment de faire face aux normes frais exigs par la prparation de cette thse. Ses conseils, son encouragement, son appui moral nous ont t d'une importance capitale. Puissent toutes les privations que nous lui avons imposes durant toute cette priode se transformer ds ce jour en joie ! La plus profonde expression de notre reconnaissance s'adresse Monsieur Ren SAND RETTO pour avoir accept de nous diriger. Il s'est acquitt de cette tche avec beaucoup de comptence. En particulier, sa disponibilit, sa patience, sa rigueur dans le jugement, son sens d'analyse mticuleux, ses nombreuses remarques nous ont conduits souvent distinguer clairement 1 'essentiel de l'accessoire. Toujours attentif l'avancement de notre recherche,i l en a t le guide indispensable non seulement sur de nombreux

points d'analyse thorique, mais en a aussi revu et corrig 1 'aspect smantique, la grammaire, la syntaxe et la stylistique francaises.

Les professeurs Jacques-Henri JACOT de l'Universit de Lyon II, Philippe HUGON de 1 'Universit de Paris X-Nanterre et Max LINIGER-GOUMAZ de 1 'ESCEA et de 1 'Ecole Polytechnique de Lausanne (Suisse) ont bien voulu accepter de faire partie de notre jury. Qu'ils trouvent ici l'expression de notre profonde reconnaissance. Au Professeur Max LINIGER-GOUMAZ, nos remerciements, outre, pour avoir mis notre disposition des ouvrages de sa bibliothque personnelle et qui nous ont t utiles pour .. le traitement de certains aspects historiques de ce travail. Que 1 'quipe des professeurs du D.E.A. Analyse,Epistmologie, Histoire des Systmes Productifs 1978/1979 de l'Universit de Lyon II trouve ici 1 'expression de notre reconnaissance pour nous avoir permis d'largir nos connaissances dans le domaine de l'analyse conomique en rapport avec celle des processus historiques. Nous remercions infinement Madame Jacqueline LANDENBERGUE qui nous devons la dactylographie soigne de toutes les

versions de ce travail, depuis sa premire bauche jusqu'au texte dfinitif. Nous voulons encore exprimer nos sincres remerciements A tous ceux qui, d'une manire ou d'une autre, nous ont assist de prs ou de loin pour 1 'aboutissement de cette recherche. En particulier nos mat tres de 1 'enseignement primaire, nos professeurs de 1 'enseignement secondaire et suprieur et tous ceux qui ont contribu notre formation. A tous les amis et amies, compatriotes et tous ceux que nous avons interrogs ou qui nous ont aids et dont, malheureusement, il aerait trop long de dresser la liste complte, nous disons marc! pour tout. Enfin, nous serions ingrats si nous oubliions d'adresser noa remerciements tous ceux qui ont facilit la collecte de informations, les bibliothques de l'Institut Universitaire d'J-:tudea rie Bu,.- .. au LyonqueIl11o1J11

Dilveloppe~ment

de Gentlve, des Nations Unies et du

lntOJrnat.ion~:~l

du Travail Cenve1 des Universits de

"t.

de Genvo, ainsi que toutes les autres institutions avona v!ait~~a au coura de cette recherche et qui nous

ont tournJ 1 documGnt n'cea11air

GLOSSAIRE DES PRINCIPAUX MOTS FANG. BUBI, ETC. UTILISES DANS CETTE EruDE.

D'une faon gnrale, tous les mots fang, bubi, etc. utiliss dans cette tude, ont leur traduction immdiate dans le texte, entre parenthses ( ) . Toutefois, dans le but de faciliter la lecture, nous consignons ici ceux qui reviennent le plus souvent: Aba (Abaa, AbenO) Ayomo-bot Le corps-de-garde du village fang traditionnel. Uni ~ ou cercle organique du systme gentilice fang, correspondan-;: un "lignage mineur".

1

Ayong Bebom-Mvet

Byeri (Byere, Byeti)

1

~!: u~n~~ ~r!:1e ~ c~{~~a~il: ~~r~!~e

Uni t organique du sys;;me gentilice fang, correspondant la gens romaine ou au cla:'l. Ordre initiatique na'tional :ar~, centralisant l' ac 'Vi "t iologiq;JE et de :nobilisation et reu::.issar.t e:: son sein des potes-o:"ficiers de guerre. L'Arc!1e des Cultes du syst=e re2..:.5

Biang Butuku

Mdica.:nent, reode, par::fc:s :-elique (cf. 3iang-Mela~.1. : chef d'un district v.:.llageois dar.s le systme poli tiqc:e 't~.;t:i. Non ini ti: te:-::::~e .!esig~a::t .ia::s le systme fa:1: to~.;te perscn!1E :'.e faisant partie j ' au:::un or.re :-:ational ini tiatiq._.e ll'autre 'ter::le utilis est celui de "m're-ll:.ie"' Interdit d: ordre social O..! !"e:.igieux.

Ebis

EkiEsa, Esa-bot Etunga-bot

: Pre,

Pre-des-Ge!~S

iPatriarc~e'

L'ni t ou cercle or~3::iq~..:= j~ sys-::::.? gentilice fan.g, corr-esro:-:.:ia::-: 3. "lignage :::aje~,;,r". ;:iuerrier (le pl..;.r:s:. -ies:~::..: 1 'Arme Guerriilre l. \Fays Farl:;.

Enzima (pl.' Bin:ima)

; Fays lgt.ndaire o se droulent tous les ,Pisodes et vicissitudes e l'pope n.ationa.Je :fang du Mvet,

: '"dlogeur"z te:nne d~signant le guerrier dans 1 r pope natio:lale fang du. Mve t. Le pluriel (3efono) dsigne l'Anne d 'Engong. Conseil royal dans le systme pol i tique bu bi.

: L'arme/police royale dans le systme poli tique bu bi.1 Magic.!.en feng spcialis dans la mdecine. z Magicien fang spcialis dans la evination.

: Uni t ou cercle organique du sys:'\d,:'oe-!:o"!: (~j-bot)

tme gentilice fang, gnralement traduit par "petite famille". : Commandeur-des-Gens; chef' de guerre dans le systme fang. Dsigne aussi chef suprme. : Ordre. initiatique. nati~nal fang spcialis dans la "police des moeurs" et le "pardon social". Il runit des officiers de guerre. Magicien, plus spcialement spcialis dans la magie et le maniement des "choses profondes" dans le systme poli tico-religieux des fang. Ordre initia tique national fang charg de la justice, de la police et de la guerre. Il runit des officiers de guerre.1

Ndor.g-Mba

Nger.gang

Ngil {Ngyi, Ngui)

!'lgwelN'nel!l (pl.: Beyem)

Loge nationaJe des sorciers en Pays Fang. Membre de la loge nationale des sorciers du Ngwel en Pays Fang.

Nkukum Nkukuma Nkpwangos

1

Rlch.e nomme (fang).

1

cn.er clanlq_ue ou d 1 un dlstrlctvillageois (teng), Corpe d 1 lnl tlte de rang moyen dana un ordre lnl tiatlq_ue nati.onal tang.

1

Nvogo-bot1

~~! g~~t~i~;e t~~~~1~,r~~e:~~tradul t par "grande famille". nal fang, Mre, Mre-dea-Gene (Matrone). L'atn. Daigne aussi le "primus inter pares" dans une aaaemble des chets de familles. Conseil d'Anciens (des Be-Esa) !alsant le contrepoids aux fonctions du chef. Seigneur, notable. Esclave.Homme de peu

Nvn (pl.l Bevn) Nya, Nya-bot Ntol-mot

1

1

Nt (Et)

1

Nti (pL

1

Be ti)

1 11

Olo (pL: Belo) zeze-mot

A.V,..NT-PROPOS

Comment ca~tactriser, du point de vue tho~tique, le type ::le transition au capitalisrne que fut la tltansition coloniale ? Comment, en d' aut~tes telt1l'les, apprhendait, du point de vue mthodologique, les altticulations de cette priode entite le mode de production capitaliste naissant et de plus en 9lus "dvelopp", et les modes du "monde traditionnel" ? Comment interprter les phnomnes les plus marC!.uants de ce type de transition ? Et, en oarticulier, quelle est la signification donner 1 'existence (la persistance) des lments des modes de production "traditionnels" que nous retrouvons reproduits tout au long de 1 'histoire de la F. E. S. coloniale{ capitaliste au cours de cette priode ? Plus gnralement quoi correspondent et comment interprter les blocages qui caractrisent ce type de transition au cours de cette priode ? Sont-ils seulement relatifs ou absolus ? Par consquent, quelles sont les perspectives ouvertes par ce type de transition au capitalisme pour les transformations af!ectives des types conomiques concerns, tant donn le modle d'accumulation/reproduction sous-jacente ? Telles sont les questions auxquelles notre recherche conue comme une tude de cas, s'est attache rpondre tout en s' imposant un certain nombre de limites et choix : i) Premirement, une limite qoqraohiaue, par 1 'option que nous avons faite d'aborder ce sujet sur l'exemple d'un cas historique dtermin, notre choix s'tant I?Ort ici sur la Guine Equatoriale. Le choix de ce pa:!S (dont nous sommes nous-mmes originaires) nous fut suggr en 1979 par notre Directeur de Recherche lorsque, aprs notre D.E.A. dont le thme portait sur la_ problmatique des rapports, la production des biens de subsistance alimentaires et les pratiques hgmoniques dans le systme r.tondial capitaliste ( 1 ) nous manifestmes notre intention de prolonger la recherche pour notre thse de Doctorat sur le rnli'.e

thme,rg~or:

~ais

cette fois en prenant pour champ d'tude un oays ou une

dtermine, tout en formulant le problme dans une perspec-

t.ixe l"-.ist.orique de lor:gue priode. La suggestion de orendre pour

cas d 't.ude la Guine Equatoriale finit par emporter notre conviction, essentiellement pour cieux raisons : -Premirement, l'absence, notre connaissance, d'une vritable tude socio-conomique systmatique sur ce pays, et notamment une analyse des types de transformations socio-conomiques C!Ui nousproccu~aient.

pr~ode

coloniale. En effet, la thse d'A.E. KOBELproccu~ation

Ceci est vrai aussi bien pendant qu'aprs la ( 2 ), bien qu'elle que nous. Quant celle de

aussi centre pour l'essentielle sur l'agriculture, est loin d'avoir les mmes types de I.K. SUNDIATA (3), elle rpond elle aussi en partie aux mmes ty~es e proccupations, mais son objet tait d'une porte beaucoup J?lus limite, son champ d'tude ne couvrant que l'ile de Fernando Poo et l'intrieur de celle-ci, seulement l'histoire de la colonisation crole de cette ile de 1827 1930. Cette absence d'une tude .es procs socio-conomiques du pays fut la premire raison qui cautionna notre choix. - La seconde raison qui justifie 1 'intrt de notre tude tient aux conditions de la transition au capitalisme agraire dans ce pays. Celles-ci nous paraissent comporter, en effet, suffisamment d'lments originels (ou spcifiques) pour que l'tude de ce cas puisse peut-tre contribuer 1 'claircissement d'un certain nombre d'aspects thoriques qui, depuis un certain temps - et notamment au cours des trois dernires dcennies - font l'objet de dbats entre conomistes et chercheurs en sciences sociales, :Jropos de la question du "passage au monde moderne" des anciennes rgions coloniales.

Cependant, si ces eux raisons nous motivaient fortement, ell~s n'taient pas sans nous poser en mme temps quelques difficults, la plus importante tant, bien sOr, l'absence m~me d'une premire tentative similaire laquelle s'ajoutait une documentation trs fragmentaire, souvent dfectueuse, sur de nombreux points historiques trs importants. En oufre, 80 \de la documentation disponible tait en espagnol, en anglais ou en portugais. Ces facteurs ont rendu particulirement difficile et longue cette recherche. En effet, tout en menant de front notre problmatiaue centrale, nous devions reconstituer, au fur et mesure, le cadre historique l'intrieur duquel se droulaient les~recs{

qui nous intres-

saient. Nous n'avons pas moins juger important de le faire, dans la mesure o1l nous tions convaincus que, men bien, ce travail serait susceptible de rpondre aux deux proccupations majeures que nous venons d'exprimer. ii) Pour ce faire, nous nous sommes imooss encore une deuxime

" 1

limite, en prenant le secteur agraire cour fil conducteur dans notre analyse historique des transformations socio-conomiques de la transition, et ceci bien que la "question agraire" ne soit pas ici,

proprement parler, le centre de notre problmatique, comme lesouligne la simple numration des questions au centre de ces proccupations. Cependant, notons que dans le cas prsent, cette limite ne nous impose aucune perte de gnralit du point de vue des constatations raliser au niveau des procs historiques concernant la F. E. S. tudie. Ici en effet, cornJ:Ie ce fut le cas de la plupart des coloniaux (ou coloniss) , le caPitalisme merge d'abord comme un capitalisme agraire, comme le notait, l'!'oque, un fonctionnaire espagnol : "(Ce sont) - disait-il - la situation et les possibilits de l'agriculture ... (qui dfinissent et dterminent) les caractristiques conomiques de Fernando Poo et de la Guine Continentale et, qu'on le veuille ou non, l'agriculture est, avec le secteur forestier, la seule activit co:1omique qui donne prosprit la Colonie, puisque c'est par rapport ce secteur que tous les autres secteurs se dfinissent. Ceci est vrai (dans la Colonie) qu'il s'agisse du commerce, des transports, des industries auxiliaires, de la. politique laborale et mme es finances publiques e la Colonie. Tous ces secteurs tournent (dans

a;.:

le:;: actil'it:) autour de 1 'agriculture, servent cette dernire ou contraire s'e:: serve.":t: ;pour se velop.oer. D'o, prcisment, que les efforts of'ficiels se soient surtout orients sa protectioni

~=~ ~i a!;~;.!~: ~~::~ ~;:;s

Ai.-:si, le Dcret du 19 f.:ivrier 1942 qui, en crant la Direction Gr.r.ale d'It1speceion des Industries Coloniales prcisaie, en toute logique, dans son prambule : '( .. ) il ne serait d'ailleurs peue-t:re pas prudent: d'industrialiser la colonie, au risque de ompromet:cre des intrts (industriels) lgitimes dj crs en Espagne, et: au risque de mgliger l'agriculture et 1 'exploitation des forts, les d'eux seules activits conomiques qui, vu leur J.mpcrtance dans les Territoires de Guine, doivent surtout mriter couee notre attention". De ce fait, on oeut dire que le developpement lliseorique de 1 'agriculture coloniale dfinit pratiquement toute 1 'histoire de la colonie. En effet, cette histoire est complte si ( celle du dveloppement del 'agriculture) nous ajoutons encore seulement: deux asoects complmentaires : celui concernant la politiaue indiane, laquelle se confond en grande partie avec celui des Hissions et de 1 'Administration, ainsi que celui concernant les avatars de notre installation en tant que puissance coloniale" (4).

a::P7: ~:~: =~~!1; :i ~:; ~~~ ~ i=~n c~~ :~~~f:~ment.

Cette observation fondamentale, qui n'a cess d'tre vraie, explique pourquoi, trs souvent pour simplifier, nous !)arlons de "capitalisme agraire", ou nous utilisons des expressions d' "conomie coloniale", "conomie agricole", etc., comme pratiquement synonymes.

Telles sont les premires observations que l'on peut faire concernant le but et l'objet mme de cette tude dont les dveloooements historiques couvrent toute la priode coloniale de l'histoire du champ d'tude (1858-1968). C'est qu'en effet, nous intressons d'abord ici surtout aux transformations de longue priode. 2. Du point de vue mthodologique, tout travail de recherche peut

tre caractris en le situant par rapport au choix fondamental - Faire le choix d'investir .irectement, et ds le dpart, dans un courant d'analyse dont on adopte l'optique et qu'on s'attache alors approfondir, affiner ou prolonger la :c?roblmatique.

-ou bien saisi.r l'occasion de l'tude d'un cas historique dtermin pour questionner les thories, rexaminer, sous un jour nouveau, les rapports respectifs des diffrents courants d'analyse avec les ralits socio-hietoriques qu' i.ls ont pour objet d'expliquer et chercher ainsi donc . orienter l'analyse en consquence. Dans la mesure oll notre dmarche, dans cette tude, s'inscrit plutOt dans le cadre de cette deuxime o-otion, il nous a sembl bon, avant d'entrer dans 1 'tude des processus historiques dits, de questionner (poser des questions) aux deux principales

~roprement

',

1 .'

~.

:~:;:::~::::~:::::':::::::::::::~~::~:~:::::::: ~:~::n::::ll;:~~:tique - la reproduction thorique d'un processus historiquement dtermin - que notre prfrence pourra porter sur tel ou tel ty!=Je de dmarche. D 'o le plan de cette tude qui commence par une introduction mthodologique. Quant la recherChe historique proprement dite, nous la prsenterons en six cha51itres organiss en trois parties I. La Premire partie tudie les structures productives et sociales des F. E. S. prcoloniales/prcapitalistes. II. Dans la Deuxime partie, nous tudionS les procs de naissance des structures coloniales/capitalistes et leur volution ds leur mergence jusqu'en 1938/1940. III. Dans la Troisime partie, nous analysons les transformations et 1 'volution des mmes structures jusqu 'en 1968 (indpendance de la Colonie) et dterminons la nature du mode de reproduction de la F. E. S. et les problmes structurels, la veille de 1' indpendance.

.

NOTES DE L'AVANT-PROPOS

(1)

v. OYONO, La Production des Biens de Subsistance et le svstme Capitaliste. Essai sur la Question Alimentaire Mondiale. M~moire de DiplOme du o.E.A./A.E.H .. Universit de Lyon Il (France), 1979.A.E. KOBEL, La R~PUblique de Guine Equatoriale, ses Ressources Potentielles et Virtuelles. Possibilits de Dveloopement. Thse. Universit de NeuchAtel (Suisse),

(2)

1976.

(3)

I.K. SUNDIATA, The Fernandinos : Labor and Community ln safolta !~abel de Fernando Poo, 1827-1931. Thse. Northewestsrn Un~vers~ty, Evanston, Illinois (U.S.A.), 1972.

(4)

J. NOSTI, Mricultura de Guinea. Promesa para Esoafla. !.D.E.A., Madrid, t9 48 , pp. 7 _ 8 _

INTRODUCTION

PROBLI1ATIQUE ET MTHODOLOGIE

Deux champs thoriques fondamentaux s'opposent aujourd'hui relativement l'analyse et l'interprtation des mutations socio-conomiques qui ont cours dans le "Tiers-Monde~ depuis maintenant environ deux sicles : le champ courant de l'conomie politique (et ici 11 s'agit surtout de l'conomie no-classique) et celui qui s'inspire du matrialisme historique de MARX : S'agissant de l'analyse et de l'interprtation des volutions

'

~

et des sens des transformations des conomies et des socits du type . de celles concernes par notre tude, ces deux champs mthodologiques s'opposent pratiquement sur toutes les questions fondamentales, 1 'exception de deux points sur lesquels leurs analyses s'accordent, au moins au point de dpart. il Premirement, i l s'agit du constat du pluralisme structurel da ces conomies qui, contrairement ce que 1 'on observe dana les rqions du monde capitaliste dvelopp, prsentent une forte htrognit. A 1 'intrieur du systme productif coexistent dift4irentea aphraa lou li4iaa entre allas.secteurs~

de production, apparamment assez peu

Dans le cas de la Guine Equatoriale par

axampla, nous pou von a diatinquer, ds le milieu de la priode coloniale, au IDOina quatre sphres (ou secteurs) de production diatinctaa : - una aphra de production d'auto-subsistance; - una sphr (ou aectaurl de production petit marchand (dite 94in4iralant da "traite"); - una aphlllra (ou secuurl da production dite des "cooP'rativaa" luis an faitorqanis~.

on le verra,

aoua la r6qille des "&nco111.ianda"l; at anf in la aphtra (ou Sltctaurl de la production propr-..nt capital tata, alle-.a.e issue de l' !nt~ ration da di fUran ta aaqmenta da aactauu (ou aphtrasl, aqricola lqrande plantation), 1nduatr1al at de aarvica 111

iil cc-:'!.::rr-:..es~e

r>eu.x:..~:ne!':lf':'!t, s..:-~t

:..: s'a.;it du constat selon lequel cesprc~smer~t

.ies cor:or.:ies capitalistes en transition, la nature.:-onst~tuant

cette transit:..:-:-:

1

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jeu du dbat

t...":..::r;..q-...:e.

:-u ?Oi::t de ...-...:e mthodologique, ladont la:r.a~ure

d~arche

l'l~o-classique

repose, pc1,;.= :. 'esse:r.t.iel, sur Ul'l traiternel'lt dynamique (une dynamique reste prciser) des fonctions de oroduction en rapport avec ce:.le des fonctions dmographiques et des lois conomiques !:cn.ame:1.tales d'un systme conor:lique capitaliste (lois duprof.:.~.

.;.: :narch, etc. J. Rappelons gu 'une fonction de production est ici entendue

da:1s so:r. sens habituel en analyse conomique no-classique, c'est-direcot:~me

l'expression fonctionnelle qui lie les quantits de des produits qui

facteurs de pro.uction utiliss et la quantit

peuvent tre obtenus 1 'aide de ces facteurs. Si Q est 1 'output (produit) qui ?eUt tre obtenu et K et L, respectivement les facteurs de production constitus par le capital (quipement) et la force de travail, alors Q "' F IK,L) est une reprsentation simplifie de cette fonction de production 121 . D'autre part, 1 'approche du matrialisme historique de MARX assoit sa dmarche fondamentale sur le concept de mode de croduction et sur les concepts drivs de cette notion, plus larges et plus globalisants que celui de fonction de production - tel, notamment, le concept de formation socio-conomiaue (F. E. S.) entendu comme un systme de mode de productions articules autour d'un mode dominant et constituant la base conomique d'une superstructure de rapports juridiques, politiques et idologiques {3). Une rponse adquate la question de la pertinence mthodologique de 1 'une ou 1 'autre approche par rapport notre problmatique - reproduire thoriquement un processus historiquement dtermin - et par consquent notre option en faveur d'une ou l'autre ne pourrait se faire qu'aprs un expos schmatique de leur faon d'abxder la qUestion fondamentale qui va nous occuper :lans 1 'tude historique.

C'est l cela que nous nous occupron dans l procha Ln section

I. - LA THEORIE NEC-CLASSIQUE DE LA TI\ANSITION AU CAPITALIS!U: DANS LES REGIONS ~ SOU&-DEVEI.OPP'B" {LE MODELE DU "DEVELOPPEMENT DUALISTE"}

\~1

Nous commencerons d'abord par 1' approcha n4:o-claaalqua dont

la problmatique se trouva rbumh dans la thorie et le modUe du "dveloppement dualiste". Comme C. BENETTI le rappelait,l'intfr~t

de cette thorie rside mo ina dans ea structure formelle {"plue soph1stiqu4e que celle des autres ao1t-d1aant 'thories' 'c:onomiquea du sous-dveloppement") que dans le fait qu'ella constitue l' "application aux pays sous-dvelopps des contributions parmi lee plus rcentes la thorie conomique" 141 .

L'objet du modle est de reproduire,au niveau thorique, les conditions de 1 'mergence et du dveloppement d'un systme capitaliste dans un pays "en voie de dveloppement" quelconque, partirde la dsintgration du "monde traditionne" . Pour ce faire, la thorie suppose au dpart une socit traclitionnelle ou prcapitaliste quelconque ne comportant donc, logiquement, que les activits conomiques types de ces socits (agriculture, chasse, pche, artisanat, etc.) et 1 'aide des fonctions de productions courantes de 1 'analyse conomique combine avec une fonction dmographique approprie, 1 'on dduit mathmatiquement une dynamique de dveloppement. Puis on introduit un secteur capitaliste dans cette conomie traditionnelle. On montre alors que, Bi un certain nombre de conditions relatives au secteur traditionnel se trouvent remplies au m~ment de 1' introduction du secteur capitaliste, l'expansion de celui-ci est alors continu et, ncessairement, comulatif. C 1 est prcisment l'effet d 'entraineP.tent provoqu par l'expansion de ce secteur qui finit par transformer et moderniser, progressivement, secteur traditionnel - pour 1 'essentiel l'agriculture - liminant ainsi et la cause et la manifestation du sous-dveloppement.

En effet, du point de vue de l'approche no-classique,

c'est

i.e ftsect.eur traditionnel" qui, la fois, dfinit et constitue lesige dt:. sous-dveloppement.:J.K. JORGENSON, dans une contribution publie eno~n

1965,

a

.e cette thorie une version particulirement claire et

dtaille, et les dveloppements qui suivent sont pour l'essentiel bass sur cette contribution fondamentale du point de vue de cette thorie (S)

1. 1. ~.:~Qt:!Q~!)L!W2!!!Q~~~~-~!_~-Q~M!Q~~

~-~.:~~QQ2~-~~~~!!N!!~!~1.

Considrons donc au dpart une conomie prcapi taliste. Par

hypothse, celle-ci ne comprend que des activits "traditionnelles", c'est--dire pour l'essentiel : agriculture, artisanat, pche et ::hasse. D'aprs D. w. JORGENSON, ce systme productif particulier peut tre reprsent par une fonction Cobb-Douglas dans laquelle on ne retient, pour simplifier, que deux seuls facteurs de production : le facteur "terre" {L = land) et le facteur "travail"(A),

ce qui

- 1 'auteur prcisait - ne signifie pas que cette conomie n'utilise

pas de "capital". En effet, "mme dans les socits relativementplusl'ag~icultu~e. p~imitives, il !1 a utilisation impo~t:ante de capital dans ( ... ).(En out~e),dans ces socits, on trouve du capital accumul sous fo~me de te~~es (p~oprit) et d'quipements pou~ 1 'ag~~cultu~e, la pche et la chasse. De mme que ni 1 'pargne et 1 'investissement, ni les p~op~itai~es et la proprit, ni mme le c~dit ne peuvent t~e igno~s dans 1 'tude du droit primitif. Hals :ians les limites des dveloppements qui suivent, nous pouvons 1gliger le cOle du facteur 'capital' " (6) .

D"' n'}ligeant,:;aur simplifier, ce facteur et en ne retenant ;ue la terre (L) et la force de travail (A), la fonction de )roduction de cette conomie traditionnelle s'crit

{no. 1)

Nous avons' pour les autres SYillboles : Y " output !produit) social simplifie souvent en global !mais l'auteur agricole). ne parlant que de produit eat " facteur de dplacement li au progrs technique. a " taux de changement du progrs technique.b " lasticit de la production par rapport

1 'accroissement de l'offre des terres.(1-b) "'

'

la mme spcification pour la force de travail.

t :: temps. Si, en outre, on suppose que l'offre des terres (agricoles) est inlastique, la spcification de la fonction peut tre encore simplifie davantage en prenant l'origine cOIIUll.e le point de dpartde la mesure du temps. La fonction de production devient :

(no. 2) La dynamique de 1 'volution de l'conomie prcapitaliste est analyse 1 'aide de cette expression 121 en rapport avec une dynamique dmographique approprie. JORGENSON nous rsume les deux versions de cette analyse.

La premire,

propose par A.W.

LEWIS et par J.C.H.

FEI

et G.

RANIS,

se fondait sur les hypothses suivantes :

1 o.

Le taux de progrs technique dans l'agriculture,

(al, est positif.2.La quantit

maximale de force de travail qui peut tre

utilise au sein de cette conomie avec une productivit marginale positive demeure constante dans le temps.

3 o.

Dans cette conomie, le taux de salaire en biens agricoles (agricultura1 goods)

(sic}

rel, mesur

demeure constant.

4.

Avec ce salaire constant donn, mesur en biens agricoles,la population croit

(augmente) au mme taux que la

production agricole. La dynamique de 1 'volution du systme peut alors tre analyse facilement. En effet, sous les conditions nonces, la population croit selon le mme taux que l'output agricole. Les auteurs distinguent alors deux principales situations :i)

Premire situation :

On suppose qu'un chdmage dguis existe au sein de cette conomie. Dans ce cas, le taux de croissance de l'output de l'conomie (agricole pour l'essentiel) et celui de la population sont constants taus deux gaux celui du progrs technique {a). ii) Deuxime situation : Si, au contraire, on suppose qu'au sein de cette conomie la force de travail est employe, le taux de croissance de la population peut excder le taux de croissance du progrs technique. Alors en effet, on montre que le taux de croissance de la population est un constant positif, additionnant au taux de progrs techinique (a) un facteur positif, qui est une fonction de 1 'lasticit de 1.!1

production par rapport au travail, (l-b\, et du taux de croi.ssance de la populat.ion. Les auteurs aboutissent la conclusi.on selon laquell.e "'dan~une conomie (traditionnelle) dans laquelle il n'existe pas de chdm.!lge dguis ( une focce de travail en surnombre), la population va continuer o~~ugmentant .!1 un taux positif jusqu ' ce que le maximum de trav.!lilleurs qui peuvent tre emplo!lS une productivit marginale positive soit .stteint. Hais .!1 pdrtir de ce point, le t 0, et que cette condition e maintienne. En e!fet, nou avon vu que c'eet cette condition qui, d'j& . !''poque prcapitaliate, en permettant l'apparition cS.'un~it.agrioole

eu.r-

lIS. Dana ca cas, la population totale peut tre divise an troie partie : (no. 11b)

avec

1

p population totale A la part de cette population eaploy dana la aecteur traditionnel, M la part 81ftploy6e dan le sec~aur .,c~erna' R la part an ch&u9 df9uU' dan le aec:teur traditionnel.

i:'ans ces conditions et dans la mesure o, par hypothse, existe un surproduit, l'expansion du secteur capitaliste sera cu:nulative et auto-entretenue. Trois phases peuvent alors tre istir:gues au cours de la priode de transition : il Phase I :

Le dmarrage. Les auteurs analysent cette phase en introduisant deux suooositions supPlmentaires, reprsentatives des conditions structurelles de 1 'conomie :Le

taux de salaire dans le secteur moderne (mesur en biens niveau. est- catpt.e

agricoles), demeure fixe un niveau dtermin. Son

tenu de la situation de concurrence dans le secteur moderne gal celui de la productivit marginale de la force de travail (mesur en biens agricoles ou manufacturs). A ce niveau de salaire, la force de travail excdentaire dans le secteur traditionnel pourra se dplacer vers le secteur moderne, - Les termes d'change entre les deux secteurs (nojerne et traditionnel) demeurent constants tout au long de cette passe. Si ces conditions sont remplies, l'volution des principales variables du systme peut tre considre de la faon suivante : 1 o. L'accumulation du~-~p_iJ:...al

s'effectue une cadence qu'exprime

le taux de croissance du capital

~/K

= 5

~l~s

~

(1-s)/se(m/s)t

(no. 12)

(Cette relation est obtenue en galisant, au taux de salaire, soit

dans 1 'expression afin d'liminer le

de la fonction de production, la productivit marginale du travail

!d

facteur tra~il, 1?-l.i.s en utilis capital, (K

Ti' M t l'expression

Y2

= ( 1 -s) Y2 =w)

du taux de variation du~

=

sY' 2 J, et en supposant que l'intgralit des profits

est pargne puis investie et qu'il n'y a pas de dprciation).tt croissante.

point de vue mathmatique, cette expression est toujours positive

2". La production !ainsi que l'emploi) du secteur moderne s'accroit aussi un taux positif et croissant gal :'i/'l :

i

+

s(l:s 1 11-s)/selm/s)t

(no. 13)

(Cette expression s'obtient (1-s)

par une dmarche similaire +

la prcdente en observant, en outre, que Y.;y ::(.h + s!K/K)

(M/Ml]et en supposant constante la production par tte).~

prcdemment, cette expression est toujours positive et croissante. Cependant, la croissance du secteur est plus rapide que celle du capital, ce qui signifie que tal}t la production que 1 'emploi s'accroissent relativement plus vite au cours de cette phase. Ces deux relations caractrisent le mode d'exPansion du secteur capitaliste au cours de sa premire~hase,

et doivent norma-

lement rester valables tant que subsiste un chmage dguis dans le secteur traditionnel. L'output agricole du secteur traditionnel s 'accro.tt (selon le modle) un taux gal celui du progrs technique dans ce secteur (a); par consquent, la population s' accrott, elle aussi, ce mme taux. Or, la force de travail employe dans le secteur moderne s' accrott au taux indiqu, qui est de loin suprieur celui de la population. Il s'ensuit qu'au bout d'un certain temps, la population excdentaire (le chmage dguis~) finit par tre rsorbe. Le point !Jartir duquel le chmage dguis se trouve totaler:~ent rsorb et o s' ouisent les candi ti ons caractristiques de la oremire phase est aooel "Point de Retournement de Lewis" (Lewis Turnincr Point) par fEI et RANIS. Il caractrise 1 'entre

..J.;:s l'"- deuxime phase.

ii)~:

A partir du "Point de Retournement de Lewisn, une nouvelle caractristique structurelle fait son ap9arition dans 1 'conomie. Jusque-l, grce l'existence d'un chmage dguis dans le secteur traditionnel, la productivit marginale du travail dans ce secteur tait nulle. Dsormais elle devient positive bien que restant encore

::.:-:frieure au taux du salaire rel mesur en biens agricoles {ari.cultural goodsl. Ces nouvelles caractristiques affectent .irecte."Tie!lt les conditions de production dans 1 'agriculture traditionnelle (contrairement la situation prcdente). Les auteurs montrent toutefois que, sous certaines candi tians, la force de travail employe dans 1 'agriculture peut encore continuer .imi~uer

jusqu 'au point oa la productivit marginale du travail

devient hase de dveloppement.

iii)

Phase III : ATec l'galisation des productivits marginales relles dans

les deux secteurs (moderne et traditionnel} s'galisent galement les taux de salaires dans les deux secteurs.A

partir de ce moment,

1 'conomie - devenue pleinement dveloppe - est entre dans la phase

pleinement no-classique. LEWIS prcisait notamment : "Lorsque le capital (le secteur capitaliste) a fini par puiser enfin le surplus de travailleurs (qu'il y avait dans le secteur traditionnel), 1 'conomie va alors entrer dans la (troisime) phase de (son) dveloppement. Les hypothses classiques (celles d'une situation de chma9e dguis, VO) cessent de s'appliquer. Nous entrons finalement dans le monde no-classique, celui en effet o tous les facteurs de production sont rares en ce sens notamment que leur offre devient non lastique" ( lJ). La description que FEI et RANIS font de cette troisime phase est assez semblable, et tout comme chez LE~HS, la conclusion fondamentale est qu' partir de la troisime phase, les principes de 1 'conomie no-classique s'appliquent pleinement l'ensemble du systme conomique (T 4 ).4.Si maintenant, au lieu de supposer qu'au dmarrage du secteur

moderne il y a chmage dguis dans le secteur tradi tienne!, on considre une dmographie normale en rapport "quilibr" avec les conditions techniques donnes dans le secteur traditionnel, en particulier dans 1 'agriculture, nous sommes alors dans 1 'hypothsede JORGENSON. CCm auparavant, on suppose qu'il y a surplus concrnirte un certain nanbrede difficults, et qu'en particulier la tactique sui.vre devrait tre diffrente

selon que 1 'an se trcuverait face aux Bubi aux Fang :il En effet, "(le) concours (des Subi) -poursuit-il (devrait tre recherch a t:ran>rs l'exercice d'=e plus grande autorit sur les Butuku (les chefs), et oour celiJ. un des moyens les plus faciles de renforcer notre autorit auprs d; ces derniers est aue les indignes soient concentrs d.ans quelques grands villages. En effet:, de cette faon notre influence sur eux serait plus directe et P ;;e:::-:.e de -.:-:. ; . ;.

.:e~:s

::&r~~::

E:: ct:::e .:.; sner:t diffrent de celui qu'on trouve dans les capitalismes desn~ropoles.

En effet, on sait que la classe des capitalistes

:::.'accepte ja::~ais \rolontiers la prise en charge directe des infrastnlctu:-es, et ceci quand bien mme ce secteur est indispensable au ployement de leurs activits directement productives, Cette tche est donc gnralement confie l'Etat. Mais alors que dar..s la ftrnre patrieh, 1 'Etat remplit ce rle grce une partie des i:::pts qu'il retire de prlvements de tous (ouvriers, capitalistes,

etc.), .ans le capitalisme colonial, la corve fut considre cor.ur.e le procd le plus simple et le plus efficace, et d'autant pl:.rs e!! icace que, comme on 1 'a vu, sa mise en place comme systme i.:::.pliquait aussi 1 'affirmation de la nouvelle souverainet. Par sa troisime finalit, la prestation devait constituer,

iii)

cow...'ae il est dit, un moyen de pression permettant de contraindre 1' indigne au travail salari. Souvent associe cette justification, nous trouvons celle selon laquelle imposer la corve 1 'indigneconst~tue

un !!loyen efficace "d'en finir avec sa vie de paresse et

d'oisivet", ainsi qu'un moyen "de vaincre cette rpugnance qu'ont les Noirs pour le travail rgulier". Une justification tout fait typique est, par exemple,"pacifi~es'

celle de cette Ordonnance du 21.4.1908 qui, imposant pour la premire fois la corve annuelle aux populations des zones Poo, dclarait : de Bata et d' Elobey pour le travail dans les plantations Fernandol'homme est n pour produire", raison pour laquelle "ayant obtenu que les indigenes de l ' i l e {les Bubi) passent f.tnalement d'une vie d'oisivet A une vie de travail { ), il est ~rgent qu'on en arrive aux mmes rsultats pour ceux du Territoi.rfl du continent". Les sous-gouverneurs taient donc in vi ts imposeru

la corve annuelle pour le programme mentionn

( 1 00).

- 456 -

Voil, pour 1 'essentiel, les principaux motifs avancs pour justifier cette forme de mobilisation de la force de travail coloniale, en plus des autres (secondaires) mentionns par l'auteur, Notons qu'officiellement, d'aprs les textes coloniaux fondamentaux (et notamment d'aprs le Statut Colonial de 1904 1 promulgu en mme temps que le Dcret du Systme Foncier), le "travail de prestation", qu.i tait un "service public", ne pouvait en principe tre ordonn que pour des travaux ayant le caractre d' "intrt public" (infrastructure, etc.) Or, ct de ces textes fondamentaux, nous trouvons des centaines d'ordonnances annuelles imposant cette forme de travail en faveur des planteurs individuels et des socits. Les auteurs coloniaux, qui taient conscients de la contradiction, ont toutefois toujours justifi ces "exceptions" par le fait que, logiquement, le Gouverneur de la Colonie ne pouvait rester insensible aux "tribulations" des concessionnaires {planteurs, forestiers, etc.) constamment en butte 1' insuff !sance, presque chronique,de main-d'oeuvre. Ou bien, comme le fit ce fonctionnaire, en confondant tout simplement "l'intrt public" et les intrts privs des planteurs. En effet, n,,. quoi d'autre pouvait faire notre politique da.ns une Colonie conomie essent~ellement a.11ricole ( ), o les premiers investissements furent raliss, stimuls et protgs directement pa.r l'etat, sous la 'l"'rdntie de laquelle les investisseurs prirent ainsi d'importants risques ? Tout naturellement donc, la situation eKigeait que 1 'Etat prte attention aux rcoltes en poussant l'indigne au travail(,,,}, c't,;~it l une vrit::-e:-.;e~~~~

~e

::.'

Rengag~

(du trava1.11eurl

:.!.

F'~"-"'":!.e la politique espagnole prfrent exp\.>.quer le wtraH.et".a" ral>.s enve::-s le.:;; "~ndi:;nes na":.:..fs" par 1.e ~"''""" de 1.eur ".neu1.t-.::e" et leur "prl.ml.tl.v\.s:t>e" (eo=e si. ')0\. enviro" des colons es-pa~"o"\..a prsents,lk l'poque, dans la Colonl.e savaier.t llre ou erl..re ~~

rrcisrnent,

-

dl.saient-ils volontiers- l.'exem91.e des1~

"l.nd~g,..es

espagnols" et "britanniques" est

;;.our r:.ontrer q\:.e, ds lors o;u'1..1..se~ercer.

auront ao;cs au mme niveau de "culture" et qu'ils -pourront, ar consquent, organiser leurs propres affaires, l.ls ;;oou"!;ront

eux aussi, librement leurs dro1.ts.Telle est la doctrine expose dans les t-extes eo"l.onl..a.l.x d'a:an"-

1926/1928. Or, partir de 192S {et dj ds l'HG par un t.exte"provisoire"), ("espagnols", tous les Noirs de la Colonie sont, sans el!.ceotion "britanniques" et bl.en s:: "nati=s")soun~s

a.:..

Rgime Social de l'!ndi9nat. "E.n e!fet, un Dc1:et ?::o~ulqu _e 17 juillet de cette anne, sparait la p,apula':.ien .e la C!::lonie el'". deux grands blocs, ~ et Indignes lee no.ot ta!'.t, ra??elons-l.o;e, entendu ici au sens des tex:tes coloniaux, c'est--.i.re "1.n.\.gne " Noir; par contre "Europen" inclue aussi .ar.s l.a Co~or.ie l.es Syro-Libanais et les Indiens). Tous les in.i.qr.es taient., le\lr tour, subdiviss en deux grandes catgories, d' a?rs les oroits civiques" qui leur taient accords :1.

D'une part, les indignes qui- soumis tutelle le.."!

ver'::~ :..:..

mme Dcret) - taient pris en charge yar un orqa:l.is>:~e ci=.i.ci.el. spcialement cr, 1' Institut du Patronage .es ln.iqr.es \.~". rencontr), cette institution assumant vis--vis de ces .etnie-rs rOle d' "Encomendero gnral" l'L de la RlVA), c'est-.-.:..re .e

patron/protecteur et maitre. En effet, ces ir..ignes, qui :.ot":":.e"\" prs de 95% de la population de la Colonie, ont le statut .e "::sociaux" et sont, par consquent, "'dpoun-us .e capacit )u:::i.

En particulier, ils ne peuvent disposer librement !'li. .e :..e..:.::sni de leurs personnes. i\ussi, en ce qui les concer!'..e, :. '~

Patronage en tant qu'organisme

de

tutelle .oit. tcJ.jours j.:-.t.e

leur gard, qu'il s'agisse d'une transaction .e ty"?e

immobilier ou de la !ormalisation d'un cont-rat de

travail. Tout acte juridique entrepris par un indigne soumis ce rgime tait nul du point de vue de la loi s'il ne portait pas cette validation du Patronato de Indigenas.2~.

Et d'autre part, les indignes que, sur proposition du mme"manci.~s",

organisme, le Pouvoir colonial affranchissait de ce statut (et qui), de ce fait, taient appels "affranchis" ou appels "affranchis" ou "mancips". Leur statut se rapprochait de celui des Europens sans toutefois 1 'galer compltement. Par la suite, une nouvellerforme~ralise

en 19)8, subdivisait nouveau

ce groupe en trois catgories : - Indignes pleinement mancips (dits "de pleins droits") et donc totalement soumis au rgime des institutions mtropolitaines comme les colons europens. - Indignes partiellement mancips (dits " droits limits") et soumis au rgime des institutions mtropolJtaines, comme les Europens. - Indignes partiellement mancips (dits eux aussi " droits limits"), mais soumis au rgime des institutions coloniales. A l'exception des chefs indignes (pour qui l'acquisition de ce statut tait automatique) les critres retenus pour 1 'tablissement de ces diffrentes catgoriesd'~

(d'affranchis)

tait le deqr d'hiapanisation de 1' individu concern. En contrepartie, l'acquisition d'un de ces statuts~it

1 'intress plus

ou moins de "capacit" d'accs la proprit foncire et de pouvoir raliser certaines transactions de type immobilires" 1125 1.

4.

Nous voyons B.insi qu'en mme temps qu'mergeait le travail~tftit

u.larU, le ME'C et le systme conomique capitaliste, prs de 95\de la population de la Colonie non eulement de tout droit d9ouille (officiellement) (droit d'association, rdunion,civi~ue

---. .tt wn:afiti-492-

etc.) nais encore cle~

toute "capacit

jurid1q.le" propre,

~

lie en des

"quasi-fodaux" avec l'Instit:llto de Patrcllato de los!!CIC~itiq.le

Irdi.c!ena.s

dent,

en 1947, un fonctJ.onnain! pN::i.sa.1t le t'Ole

dans la Colcnie dans

e4t - dis.Jlt-il - dan8 notrel'EIICOIIIiend.l dans notre

Effectiverrent, 1 'Institution

~lit

ici, pendant toute la priode

du rgime colonial, vis--vis des indignes non mancips, des fonctions trs similaires de ce que nous savons fut le Systme des~

en Amrique. Ce systme, on le sait, consistait en ce que

certains territoires fort peuplement 1ndine tait distribus ("rpartis"} pour leur administration aux conquistadores(=

"conqurants", mais la traduction en franais fait perdre au mot

tout son contexte socio-culturel), appels de ce fait encomenderos.Du point de vue socio-politique et juridique, l' encomendero~

maintenait avec la population de son fief des rapports de type fodal. C'est ainsi que, "non seule11ent l'Enco11ienda (l'Encomende.!'O} sous la forme d'une rente fiscale en produits de l'conomie rurale indiqne, mais elle prlve qale11ent une rente en travail tout A fait considrable ( ... }.te mcanisme de cette rente-travail implique que 1 'Encomendero vive non seule111enc en rentier sur la production de l~n qui lui est rprtie 111ais que, jusqu' u certain point, lui aussi se convertissl!' en entrepreneur.pr4l~ve

"1". Entrepreneur-manufacturJ.er tout d'bord, qui e.Diploie A son service potiers et charpentiers.

"2".

Entrepreneur a..-ricole ensuite, qui orqanise la production

de bl, coton, coca sur des c.~.u11ps dont le rqi:~~e de proprit n'es pas pr8ci.s, (et} qui fa.it lever des porcs accl.i111ta!J... . ._. .,, dernJ.ere, '/U4ten~-1ft retournlrent en t:epaqne le JI, }'JLlle~ 1861 llptee u-, 1 , r~lJ ;ur troie en tl ltvlce, tee P"'''~'" t~~~~ et bl41, tJtlJIIrnt cenr-hult eoldc, 'eet-bdJra- t-l~~ tle .Jeu:c tJ.e.r1 ,,, 1 le toul du ,;ontJnvent, et 1ur ce totel (de trente-cJ.nq-;-"" ifteque tout 111 coure del premJ.ere di.Jt-hvl.t mn.L L"'11 o~~vtree flet t.leuiJ ont toue 4ttl renvoytle n m4tropole ~ l'tpolltalna,

des affranchis et des dports cubains. Ceci ex!)llque que, d11 la fin de la dcE:nnie l'Espagne se pose srieuaement le pr':lbll"'e d'!' l'utilit de cette c':llonie. Ds 1868 en effet, un Dcret une Commission Consultative cet effet ldcesnbre 1f.8J dissimuler le dsarroip..-~ydil'!!

-:r'll~

r..o"!!

clairement la que3tion en des termes qui ne cherchent ;r.@moe pla

of~lciel. Ainsi, on '/ lit en pr~.Jmbul'!' : "Depul6 J8S8, 1 et.ae 11 rfpftnll 11u tot11l 50 111tllton 1 rl .,e melgr tout ce st rp~t 1 .. et 'J.l e11t vrai que 'f'1.11!Jl71.1e1 progr Je re/JUH'1une hn 1 '"7CJ-

t

cultur et que de fme quelque mouvement colllrc:J,tur ?nt e.O nttgl1tr

(entre la .etftropole et Ill coloni.e!,

11

n

,,.t

P ,..,.~,. vr;

que CIIJI quelques r1ultat11 ont t obtenul 1en que 1 ,..,;.,nJ.et.to:..: ait donn4 le o1ndre 119"1le rfe 11'enrecJner ( . J.L.t que11tton po donc et 11 leut v rtfp'ln1r ttiJI rpJdnt, de savoir 111 ca Plll/1 runJt daa condttJon tevorebl pour qu'une provinca espegnol v 110it !onde, qui JIQJt aventequ pQut l'J'tt ( }, ou l au corrtretra 11 taudr y renoncer, prlJ d'une pert de cout l d4plltllllll correncJ Il c jour (19}.

u

Il fallait que la Commission consultative solution. En attendant, le Gouvernement -.:'olonie dans des conditions de strictes prsence espagnole :d~cida ~conomies

propu::;~

une

d'administrer la et dans ce contexte,

diffrentes mesures furent prises, limitant drastiquement la

- Tout d'abord, le service maritime rgulier qui, depuis l'installation de 1 'Administration coloniale, avait desservi et li la mtropole avec la Colonie fut supprim, au point que, jusqu'en1888, pour tre relie A son Administration coloniale, l'Espagne ne

pouvait compter que sur l'Allemagne et la Grande-Bretagne, seuls pays A avoir un service maritime rgulier entre 1 'Europe et le Golfe de Guine. - PUis en 1872, un Dcret Royal ordonna une diminution drastique de postes dans le budget colonial ainsi que la vente de tous les immeubles publics de la cit de Santa Isabel, la seule exception de ceux occups par les Missions Catholiques. - En 1878 enfin, un nouveau Dcret Royal vint encore renforcer ces mesures en comprimant encore davantage les postes budgtaires et en rduisant le personnel de 1 'Administration. Ce Dcret alla jusqu'A proposer la suppression du poste de Gouverneur gnral " ..1: gouvarnar8

ds lors- disait-il (]O).

-qu'il

n'y

(avait)

pas d'aftairas

A partir de lill Rvolution Espagnole de 1868, nous assistons A un "repli" de la prsence coloniale espagnole. L'Espagne ne reprendra nouveau l'initiative qu' pa:Ctir de 1883 avec l'envoi dans la Colonie U. Fernando Poo plus particulirement) de sa deuxime~quipe

missionnaire, et cette initiative ne se concrtisera

que trs progressivement pour prendre corps au cours des dernires ann.tes du XIXe sicle et les premires du xxe. Ce "repli colonial" espagnol ~partir de 1868 constitua la deuxime grande chance historique qu'eut la colonie crole de Clarence (Santa Isabel), la premi~ra ayant 4it obtenue lorsqu'A la suita de l'chac dea tentatives de "misa an valeur" succeseives de l' tle, le a Britanniques avaient eux aussi dO renoncer aux m&mes projeta.

B) Les conditions de 1' mergence d'une bourgeoisie commerante, puis des planteurs. croles (1827-1880)1.

Nous avons vu qu'en 1827 les Britanniques, sous la bannire

de la lutte anti-esclavagiste, avaient occup le nord de Fernando Poo, ail ils taient rests effectivement jusqu'en 1843 (mais officiellement jusqu'en 1834) 1 qu'au cours de cette priode, aprs avoir fond la cit de Clarence (l'actuelle ville de Malabo, appele Isabel 1 'poque espagnole), ils y dbarqurent une importante population d'esclaves librs de bateaux ngriers entre 1827 et18 34. Pendant toute 1 'poque que dura la prsence off ic telle~

britannique, la population de Clarence (dont prs des deux tiers constitue de ces affranchis, le reste 1 'tant de soldats et d'ouvrier amens de Sierra Lone par l'occupant) a oscill entre 1.000 et 2.000 habitants. Lorsqu'ils dbarqurent cette population d'esclaves qu ils affranchirent immdiatement dans 1' tle, le but des Britanniques tait simple et un de leur Superintendant (Gouverneur) qui administra la cit de Clarence de 1829 jusqu'en 1834, l'avait exprim clairement : il s'agissait, d'aprs lui, de raliser Fernando Poo"une exprience de rsrnration du c.Jpit.Jlisme" (ZJJ

Cette exprience qui, disait 1 'auteur, serait par la suite gnralise aux pays des c6tes du Continent voisin et mme aux pays de l'intrieur de l'Afrique (d'ail venaient les esclaves) devait consister, pour 1 'essentiel, er: ce que l'ile de Fernando Poo soit "mise en valeur" en utilisant cette population d'affranchis non elus comme des travailleurs esclaves, mais en tant gue force de travail~-

De ce point de vue et par son caractre pionnier, Fernando

Poo, estimait le fonctionnaire britannique, deviendrait " ... une cole de travail, et pour commencer cette r.~asse de travailleurs sa:1s qualific.Jtion deviendrait qualifi~e, 1 '!le serait mise en valeur moyennant une mise en place de qrand.s domaines. Ceux-ci seraient proprits elu Gouvernement britannique. Cependant, comme dans les tropiques les Noirs donnent un meilleur rendemen: que les Blancs, ces derniers ne seraient p,_s nceSS.iires, A part les qwelques officiels charg;js de 1 'instruction (d~s 3.ffranchis} .aux diffrents mtiers et pour la direction des tr.n.1ux, ,_insi que quelques specialistes de 1 'agriculture et de l'6levage qui encadrmpaqn1e, celle-cl paya1t en retour directement cea chefa et~

ro1s,

la seule exception dea ration liment.airea et quelque Ce furent finalement ces mthodea, peu contormea &. aon

blens d'habillement qui talent paya aux travallleura. programme, qu1 devaient en dterminer l'chec. Ainai, loraqu'en 184l ta WEST A.FHlCAN Co fut contrainte d'abandonner l' adminiatr;r,t ion de la Cit de Clarence et ses activlta "priv,aab dana l'He, .t. la suite d'un rlfltlv d r:Jrno:: .. 11'>).Tra~in'l

t

11""'"'"'

1 '"'"'"'"''""' ,...,,.,_

r. .... ~"''h"'que ce~"plt,l,

..

con1tltu~ d0n~

une bonne 1llu11trat1-=.n'Ill

du mod .. , do 1 'ch.anqe. 08nl le C81 qul nous occupe lcl, 18 halne d'fchantt'JIII

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Jl.uc. lXII

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ROCA , ' "

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v. l.OPt::t

fad~1niat rateur )

prha de Stnu

ces exploitations, le cacaoyer tait la principale culture mais on le trouve associ parfois avec d'autres cultures, en particulier avec le cafier. - En ce qui concerne la cOte orientale, J. VALERO enregistra au total quatorze petites et moyennes exploitations situes dans les localits de Bilepipa, Baho, Bososo, Basuala, Kupapa, Basariche et Basupu. Parmi ces exploitations, trois appartenaient

w.

VIVOUR,

les autres appartenaient des propritaires croles : Sierra Lonais (2), Cubains (1), Fernandinos (2) ou Sao Tom (1). Cette dernire tait, avec ses vingt hectares, la plus grande des holdinqs de cette rgion. - D'aprs cet auteur ainsi que d'aprs une enqute de E. BONELLI en 1895, les plantations du nord les plus importantes taient celles de : BARLEYCORN, BRUSACA, V. LOPEZ, ROGOZONSKI, LOLIN et de la Mission Catholique. Au total, notait encore E. BONNELLI, en 1899 1'1le comptait509 planteurs qui se partageaient 8.696 hectares; les exploitt:-:t ;.~~~~- VO) ., /E't /'"Ur,.,., Jern1rs! ls t::s1:s oHaJent surt,ut :.r. So!':::e rchnJJs J'e,han.,J v"hntir a,..::rt,.., ..::.:>.1tre :u,~:-e . . . ~ ;~;

- ,,.

-

~.s ti.oignages de l'poque revieJV'.ent souvent sur son~ract:-e

hautent spcu.bti!', ses bnfices pro!'i tant aussi bien dU.is ing11.laaent; a!J.]: c~e~ants qu' awc intermdiaires. Ainsi.

B. y ROZPIDE nous le dcrit au dbut du sicle comme 1 un comll"trce ~u.i, v.:ee-::t, .:o:a;-or::e des :-isques, co.'ln&.issanc le c.tractre de ces ;oo;:.:.:.1.tio::s , ~ ,u:tellr se rEre aux Fng, producteurs de l'int:rieur, VCJ; -~s ::'est un risque que l'on compense largement en or.n11::: olllJr . . rclu.r.d.lss (europenne.s} une valeur plus leve que ce q::.: s)) -

Entre 1926 et 1940, d'importantes conceeslonl!l de terrains ont ainsi t ralises en faveur d'un qrand nombre de socits ainl!li que de quelques colons individuels. Ds 1926, les socits suivante& ont notamment bnfici d'importantes concessions, presque toutes situes dans la rgion cetire du territoire (55b) 1 Socit Coloniale de Guine (SOCOGUI) IZAGUIRE S.A. PERREZ ANOUJAR CARLOS FERRE&

20.000 hectares 20.000 hectares

PEREZ LOPEZ

9. 500 hectares 9. 500 hectares

Par la suite (entre 1926 et 19401, plusieurs autres socits reurent des concessions ou furent cres pour en bnficier. Mentionnons notamment les Socits ALENA (Compai'lia Africana de Colonizacion), CAMASA (Cafs y Maderas de Guinea), CASAJUANA & CIE, etc. Parmi les colons individuels (grands planteurs ou exploitants forestiers), mentionnons notamment : v. CALATAYUD ROIG, J. RODRIGUEZ BARRERA, B, ROIG SERRA. Au total, les quelques statistiques disponibles sur cette priode montrent qu'en 1941, environ 131.318 hectares se trouvent officiellement en concession dans la Guine Continentale. Prcisons, cependant, que ces concessions n'allrent pas toutes l'agriculture, laquelle, en fait, ne reut que 19.589 hectares. En effet, l'essentiel des concessions alla aux exploitants forestiers ainsi qu'aux concessions mixtes (agriculture forestire) dont le tableau IV .4 ci-contre rEis ume l'historiq,ue et

la fin de notre priode. Quant celles exclusi-vela si tua ti on ment agriooles,le tableau IV.5 ci-dessous donne sa situation latin de cette mme priode (en 1941)1

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556

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TABLEAU IV. 4

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