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Ministère de la Santé Publique Direction Régionale de la Santé de Bizerte Service Régional d’Hygiène du Milieu HYGIENE HOSPITALIERE ET LUTTE CONTRE LES INFECTIONS ASSOCIEES AUX SOINS Ouvrage collectif à l’usage des personnels soignants et des hygiénistes Volume 5 Techniques de soins et hygiène Année 2011

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  • 1

    EQUIPE DE COORDINATION

    Ministre de la Sant Publique Direction Rgionale de la Sant de Bizerte

    Service Rgional dHygine du Milieu

    HYGIENE HOSPITALIERE ET LUTTE CONTRE LES

    INFECTIONS ASSOCIEES AUX SOINS

    Ouvrage collectif lusage des personnels soignants et des hyginistes

    Volume 5

    Techniques de soins et hygine

    Anne 2011

  • 2

    EQUIPE DE COORDINATION

    COMITE DE LECTURE

    ATIF MOHAMED LAMINE

    (CHU de Blida - Algrie)

    KHAMMASSI SELMA

    (OMS - Genve)

    DHIDAH LAMINE

    (CHU Sahloul de Sousse)

    Nouira Amel

    (CHU Sahloul de Sousse)

    HAMZA RIDHA

    (SRHMPE de Bizerte)

    SAID LATIRI HOUYEM

    (CHU Sahloul de Sousse)

    SELLAMI LOTFI

    (Inspection pharmaceutique - MSP)

    AUTEURS

    AISSA KHEFACHA SALWA (CHU Sahloul de Sousse)

    ATIF MOHAMED LAMINE (CHU de Bilda Algrie)

    BOUNGUICHA NOURA (Hpital Rgional de Bizerte)

    BEJAOUI RABIAA (SRHMPE de Bizerte)

    BEN HAMIDA ABDELFATTEH

    BEN REJEB MOHAMED

    DHAOUADI MOHAMED HDI

    (Hpital de Ras-Djebel)

    (CHU Sahloul de Sousse)

    (Hpital dEl Alia) GADHOUM DHAOUADI LEILA (Hpital Rgional de Bizerte)

    GZARA ZARGOUNI AHLEM (GSB de Tunis)

    HAMZA RIDHA (SRHMPE de Bizerte)

    HELALI RADHIA (CHU Farhat Hached de Sousse)

    JAIDANE NADIA (CHU Sahloul de Sousse)

    KAMMOUN HAYET (SRHMPE de Bizerte)

    KHAMASSI ICHRAK (Hpital Rgional de Bizerte)

    MAATOUK AHMED (Hpital Rgional de Menzel Bourguiba)

    MANSOUR INES (Hpital Rgional de Menzel Bourguiba)

    MIHOUB EZZEDDINE (Hpital Rgional de Menzel Bourguiba)

    MNIF NEDRA (Hpital de Ras Djebel)

    NJAH MANSOUR (CHU Farhat Hached de Sousse)

    ZAMMALI NAIMA (Hpital Rgional de Bizerte)

    Hamza Ridha (Service Rgional dHygine de Bizerte)

    Kammoun Hayet (Service Rgional dHygine de Bizerte)

    Dhaouadi Mahmoud (Service Rgional dHygine de Bizerte)

  • 3

    SOMMAIRE

    PREFACE 4

    PLACE DE LORGANISATION DES SOINS DANS LA LUTTE CONTRE LINFECTION ASSSOCIEE AUX SOINS :

    ADOPTER LE TROIS FOIS CINQ !

    5

    SECURITE DES INJECTIONS 12

    POSE DUNE SONDE URINAIRE 19

    CATHETER VEINEUX PERIPHERIQUE : POSE, ENTRETIEN ET SURVEILLANCE 25

    HYGIENE DES PLAIES ET PANSEMENTS 31

    HYGIENE LORS DES PRELEVEMENTS SANGINS ET URINAIRES 38

    RECOMMANDATIONS DHYGIENE POUR LA PREPARATION ET LA CONSERVATION DES BIBERONS DANS

    LES ETABLISSEMENTS DE SANTE

    45

    SECURITE DUTILISATION DES TEHRMOMETRES MEDICAUX 51

    TRAITEMENT DES GENERATEURS EN HYMODIALYSE 58

    ENTRETIEN ET DESINFECTION DES INCUBATEURS 61

    TRAITEMENT DU MATERIEL DE VENTILATION 65

    DESINFECTION DES ENDOSCOPES 71

    ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE LA PHARMACIE HOSPITALIERE 89

  • 4

    PREFACE

    Depuis 2008, anne de parution du premier numro de notre ouvrage collectif portant sur

    lhygine hospitalire et la lutte et prvention des infections associes aux soins, trois autres

    volumes ont vu le jour entre 2009 et 2010.

    Ce cinquime volume portant sur lhygine des soins vient clturer la srie. Il est destin

    tre remis aux participants du Xme Cours du Nord dHygine et de Scurit des Soins qui se

    droulera du 28 Novembre au 9 Dcembre Bizerte et diffus galement auprs des

    participants de la XIIIme Journe Rgionale dHygine et de Scurit des soins de Bizerte

    qui aura lieu le 3 Dcembre 2010.

    A linstar des quatre autres volumes mis prcdemment en circulation, une diffusion plus

    large auprs des professionnels de sant concerns est prvue ultrieurement.

    Dsormais lensemble des volumes sont galement tlchargeables partir du site

    www.hygienebizerte.org .

    Cette entreprise qui sest chelonne sur quatre ans (2008-2011) a certes permis

    lenrichissement de la bibliothque nationale souffrant jusque-l de pauvret en matire de

    documentation relative lhygine.

    Que tous ceux qui y ont adhr (auteurs darticles, relecteurs, coordinateurs) soient vivement

    remercis pour leur gnrosit.

    Nos remerciements sadressent galement aux institutions et organismes ayant contribu

    matriellement la ralisation de ces documents.

    Bien entendu, de nouvelles ditions de notre ouvrage sont envisages tenant compte des

    remarques des utilisateurs et lecteurs et de lvolution des connaissances en la matire.

    Lquipe de coordination

  • 5

    PLACE DE LORGANISATION DES SOINS DANS LA LUTTE CONTRE LINFECTION ASSOCIEE AUX SOINS : ADOPTER LE TROIS FOIS CINQ !

    MANSOUR NJAH & RADHIA HLALI

    INTRODUCTION

    Parler de lorganisation peut parfois prter confusion. Il peut sagir dune entit ou structure caractrise par une

    mission (un hpital) ou dune des fonctions essentielles du processus de

    gestion, lorganisation consistant alors identifier les taches et les liens dautorit permettant au personnel de travailler

    ensemble afin datteindre des objectifs organisationnels.

    Lorganisation des soins se dfinit comme un ensemble de trois critres

    (L Demers) :

    - Lintgration : se produit lorsquune gamme complte de services est

    coordonne de faon ce que chaque

    usager reoive le bon service, au bon

    moment, au bon endroit et par la bonne

    personne sans quil soit laiss lui-mme pour obtenir le service ;

    - La coordination : renvoie aux mcanismes quil faut crer et aux actions quil faut dployer pour que lintgration se ralise ;

    - La continuit : cest la faon dont les soins sont vcus par un patient comme

    cohrents et relis dans le temps .

    Lobjectif prioritaire de lorganisation reste nanmoins de combiner lefficacit (ralisation des objectifs) avec

    lefficience (qualit au moindre cot). La performance ou lexcellence rsulte de la combinaison de ces deux notions :

    lefficacit et lefficience et rejoint le concept de qualit. La recherche de la

    qualit est ainsi une dmarche

    damlioration permanente tous les niveaux dorganisation et dans tous les domaines. En matire de gestion du

    risque infectieux, on doit souligner que le

    soin au patient doit tre le seul critre

    final de toute dcision, non seulement

    mdicale et soignante mais galement

    dans ladministration des soins. Cest une ralit quon oublie trop souvent. Ainsi, ce nest pas dans les hpitaux les plus riches quon dnombre le moins dinfections associes aux soins mais plutt dans les hpitaux les mieux tenus.

    IMPORTANCE ET CONTENU DE

    LORGANISATION DES SOINS

    De manire gnrale, lorganisation voque la rpartition fonctionnelle et

    quitable des tches individuelles et le

    regroupement des activits. Il sagit donc dorganiser des ressources matrielles et humaines en vue datteindre des objectifs de soins, c'est--dire

    dorganiser les interventions en utilisant adquatement les ressources

    disponibles (matrielles, humaines,

    temps, information). Ainsi, plusieurs

    tudes ont, par exemple, montr une

    relation entre le nombre de personnel

    prsent dans un service de soins et le

    risque dinfection associe aux soins. Ceci est dautant plus vrai lorsque lorganisation des soins est mauvaise. Une meilleure organisation des soins se

    justifie en fait aujourdhui pour plusieurs raisons dont :

    - Laugmentation constante de la clientle et de la complexit des soins;

    - Les rformes dans les systmes de soins;

  • 6

    - Les problmes chez le personnel (absentisme, autres problmes de

    sant mentale) ;

    - Linsuffisance du cadre lgislatif infirmier (absence dune direction et dun service des soins infirmiers); - Le manque duniformit entre les

    tablissements;

    - Limportance de lamlioration de la qualit des soins;

    - Limportance de la mobilisation et de la motivation du personnel;

    - Lvolution de la morbidit : De la pathologie aigu vers les

    maladies chroniques, intriques et

    invalidantes (ex: insuffisance

    cardiaque) ;

    De la morbidit pasteurienne vers la fragilit et la morbidit en gradient.

    - Lessoufflement des antibiotiques et lmergence de la rsistance bactrienne.

    Une bonne organisation doit en effet,

    permettre la dispensation de soins de

    qualit, c'est--dire conformes aux

    besoins exprims par les clients internes

    (le personnel) ou externes (les patients)

    et sur lesquels les fournisseurs de soins

    se sont engags. Il est donc important de

    dfinir des normes et des critres de

    qualit. Ainsi, en matire dorganisation, les normes doivent dfinir les moyens

    matriels, les ressources humaines et

    les structures de coordination des

    activits de soins ncessaires. Par

    exemple, Kovner et Gergen, en 1998 ont

    montr que les units avec une

    proportion leve dinfirmires ont un taux moins lev de pneumonies,

    dinfections urinaires et de thromboses chez les patients aprs chirurgie.

    Pour viter ces problmes, quelques

    rgles doivent tre rappeles dans

    lorganisation : Le travail inquitablement rparti (sous

    emploi, surcharge) est source de

    mcontentement ;

    Le travail doit tre organis de telle faon que chaque membre de lquipe puisse utiliser ses comptences ;

    La dfinition demploi (profil du poste ou fiche demploi) aide rpartir les tches entre les membres du personnel

    et donc orienter lorganisation du travail. Le but du profil de poste est

    ainsi de prciser ce quun personnel est cens faire, quelles normes il est

    cens observer, de qui dpend-t-il et

    qui est plac sous sa responsabilit.

    Dautres outils reposant sur des protocoles de collaboration ou de

    transfert de comptence peuvent servir

    mieux organiser les soins comme les

    rfrentiels d'activits, les guides de

    pratiques professionnelles (y compris

    procdures et protocoles), les

    organigrammes et les comits (de

    travail, de suivi, etc.) (Tableau n1).

    Tableau n1 : Exemples doutils dorganisation

    spcifiques lhygine hospitalire

    Axe Contenu Intervenants Outils

    Prvention Rdaction et

    diffusion des

    protocoles +

    rfrentiels

    CLIN

    CADRE

    HYGIENISTE

    REFERENT

    HYGIENE

    Classeur

    dhygine

    Surveillance

    Epidmiologique

    Mesure du

    risque

    (enqutes)

    Plan de

    surveillance

    Formation Thmes,

    public cible,

    mthodes

    Plan de

    formation

    valuation Audit des

    pratiques

    Tableau de

    bord +

    indicateurs

    Afin de rendre son intervention efficace,

    lhyginiste doit tenir compte de lensemble des facteurs qui peuvent influencer la qualit de lorganisation des soins dans une structure (figure 1).

  • 7

    Figure 1 : Facteurs lis la qualit des soins et lorganisation des services

    Nous prendrons titre dexemple ici deux facteurs importants :

    LAUTONOMIE DU PROFESSIONNEL DANS LORGANISATION DU TRAVAIL

    Dans une quipe, il faut comprendre que

    chaque professionnel et chaque

    profession cherche non seulement

    renforcer son identit mais surtout la

    faire accepter par les autres. Or,

    lorganisation du travail implique souvent la multidisciplinarit, on doit donc

    apprendre se faire connatre, se

    respecter et se faire confiance do limportance de la communication. LA CULTURE ORGANISATIONNELLE

    La culture comprend un ensemble de

    normes, de valeurs, de coutumes,

    d'habitudes et de comportements

    sociaux qui caractrisent une structure

    (un centre de sant, une unit de soins,

    un hpital etc). La culture est importante parce qu'elle peut influencer

    fortement le comportement humain et

    parce qu'elle est peut tre difficile

    changer.

    FACTEURS A PRENDRE EN COMPTE DANS

    LORGANISATION DES SOINS

    Il est ncessaire de souligner que

    lorganisation des soins vise la personne qui est considre comme un tre bio-

    psycho-socio-culturo-spirituel ayant

    plusieurs besoins. Le soin a ainsi pour

    objectif de maintenir la sant de la

    personne dans toutes ses dimensions.

    En matire de soins infirmiers, si

    plusieurs modles organisationnels

    existent (soins individualiss, globaux,

    etc.), on insiste plutt aujourdhui sur la dmarche de soins (diagnostics

    infirmiers et plans de soins). La qualit

    de la rponse apporte par le soignant

    ncessite en effet de dvelopper une

    dmarche rigoureuse de collecte,

    analyse et interprtation des donnes,

    planification des interventions, excution

    et valuation. Cette dmarche

    sapparente mieux celle prconise en matire de gestion des risques.

    Cependant, il faut rappeler que tous les

    modles dorganisation des soins insistent sur la dcentralisation du

    pouvoir de dcision concernant les soins,

    la participation autant que possible au

    traitement du patient, lexistence dune

  • 8

    relation de collaboration entre les

    infirmiers et entre les infirmiers et

    lquipe multidisciplinaire. Lorganisation des soins ncessite ainsi de dvelopper des mthodes et des

    outils de travail : chef de service des

    soins (si lon se situe lchelle dun hpital), surveillant, chef dunit, dossier infirmier, cahier de consignes, classeur

    de soins, protocoles de soins, runions

    de planification et de suivi, etc..

    Lhygine occupe une place importante dans cette organisation avec des

    modles variables selon le contexte et

    les pays : agent ou infirmire dhygine, surveillante dhygine (blocs), correspondant ou rfrent dhygine, classeur dhygine, etc. Ainsi, dans sa relation avec lquipe de soins, lhyginiste devra ncessairement tenir compte des aspects suivants dans

    sa qute du changement :

    - Ralit du terrain (sortir de sa tour divoire) ; - Ralit des personnes ; - Ralit des actions : la logique

    organisationnelle ne peut saborder en pratique que par la chane dactions qui lie un intervenant un autre. La

    matrise de la qualit dans une

    structure de soins suppose que sur

    chaque action lmentaire, on soit en

    mesure de demander lagent sil distingue entre le bon travail et le

    mauvais travail ;

    - Ralit des budgets : pas combien cela cote-t-il mais plutt quest ce que cela vaut ?

    - Ralit des faits : respecter les faits et les chiffres. Une mauvaise mesure vaut

    mieux que pas de mesure du tout

    (exiger des faits mais pas des

    opinions).

    Cest ce que lon pourrait appeler lapproche des 5 R, laquelle dicte lhyginiste dadopter un comportement rationnel face aux soignants mais aussi

    aux gestionnaires. Ainsi, par exemple,

    un service de soins aura toujours besoin

    de plus de matriel et lconomat est l pour contrler les dpenses. Toutefois,

    lhpital a besoin de critres clairs pour pouvoir rduire ces tensions et ces

    critres doivent dcouler de la mission

    premire : soigner mieux au moindre

    cot (un compromis raisonnable est

    toujours possible).

    Les services de soins infirmiers et

    dhygine, malheureusement pas toujours prsents, peuvent jouer un rle

    important ce niveau, en particulier

    concernant :

    - Limportance dinformer le personnel et de communiquer entre les units de

    soins, entre les units de soins et les

    units techniques, entre les units de

    soins et ladministration, etc.. - La ncessit de responsabiliser le

    personnel : un malade se confie au

    service pour tre soign et il mrite

    dtre sous la responsabilit de tous (mnage, toilette, lavage des mains,

    soins, etc..). Le passage de main doit

    idalement tre dfini, codifi et

    rigoureux, de faon ce que la

    responsabilit demeure ininterrompue

    malgr le changement dintervenant. Ainsi, la rception de tout travail

    commence par une valuation rapide

    de sa qualit : en acceptant un travail

    mal fait, on en prend la responsabilit.

    Un chirurgien qui accepte de travailler

    avec des instruments mal striliss ou

    avec un endoscope partiellement

    dsinfect court certainement des

    risques. De mme, des attitudes du

    type : si je ne critique pas ce que font

    les autres, personne ne viendra

    mennuyer, doivent tre bannies en essayant de clarifier et de formaliser ce

    que lon fait. Les cahiers de consigne, un registre de passation, une check-

    liste (vrifier quun patient t bien prpar pour entrer au bloc) servent,

    entre autre, cela. Si plusieurs dfauts

    sont enregistrs (la variabilit des

    gestes est la source des problmes

    de qualit), il faut normaliser, c'est--

    dire tendre le plus possible la pratique

    vers un standard. A ce titre, les

    protocoles sont importants pour reflter

    la faon normale de faire quelque

  • 9

    chose un endroit donn et non pour

    imposer arbitrairement une faon de

    faire. Le protocole doit donc tre

    considr comme un outil

    dorganisation et de gestion des soins. Il sagit dun support de travail, cest aussi un outil dautoformation. Il faut cependant faire attention de ne pas

    tout protocoliser . Une faon de faire

    est de demander chaque responsable

    de soins didentifier la dizaine de points critiques (les pratiques qui doivent tre

    absolument matrises), dans sa zone

    de responsabilits. Il appartient alors

    lhyginiste de : - sassurer que le personnel est

    conscient de ces points critiques ;

    - sassurer que le personnel sait faire la diffrence entre bon et mauvais travail.

    Enfin, il ne faut pas oublier :

    - quun protocole doit tre intgr linstrument de travail (viter de le ranger uniquement dans le classeur

    dhygine) ; - quen rgle gnrale, le protocole le

    plus utile se formule sous la forme

    dune check liste devant tre paraphe par le personnel, servant ainsi daide mmoire et permettant galement une

    responsabilisation tout en laissant une

    trace physique du travail en cas de

    problme.

    EN PRATIQUE, COMMENT SY PRENDRE ?

    Etant donn sa position dans la

    structure, lhyginiste peut solliciter la constitution dun groupe de travail qui pourra sinscrire dans une dmarche damlioration continue de la qualit des soins et permettre ainsi de mobiliser

    lensemble des acteurs de soins. Il sagit rellement dun processus qui vise responsabiliser les soignants autour de

    la matrise du soin. Le processus

    dapprentissage de la responsabilit est ainsi un travail de fond, mener sur

    plusieurs mois et qui, schmatiquement,

    suit cinq phases successives :

    - Phase dobservation : redcouvrir le terrain pour mettre en valeur les

    dysfonctionnements quotidiens

    auxquels plus personne ne prte

    attention (par routine), observer les

    points damlioration possibles dans lunit de soins ;

    - Phase dorganisation : reprise en main des aspects matriels du service (trier

    linutile et lliminer, ranger et nettoyer) ;

    - Phase de coordination : crer des plates formes de communication

    rgulires et mettre en place des

    systmes de suivi des actions

    engages ;

    - Phase de standardisation : dbute la dmarche damlioration de la qualit. Il sagit ;

    didentifier sur le terrain les obstacles la qualit ;

    de sassurer que le personnel distingue entre bon et mauvais travail ;

    de rdiger des protocoles, instaurer un systme de contrle des points

    critiques (audits, etc.) ;

    de crer un manuel qualit ;

    de promouvoir lauto formation. - Phase damlioration : enfin, instaurer

    des cercles de qualit ! ou tout autre

    structure damlioration de la qualit (rfrents - hygine, etc)

    Ainsi, les cinq stades de lorganisation peuvent se rsumer ainsi :

    - Trier et liminer linutile ; - Ranger et nettoyer ; - Coordonner et procdurer ; - Mesurer et standardiser ; - Amliorer et innover.

    CADRE DANALYSE DE LA QUALITE DE LORGANISATION DES SOINS

    Le plus connu est celui dAventis DONABEDIAN qui considre les lments

    suivants :

    (in puts) (technologie) (out puts)

    LES

    RESSOURCES

    S

    LE

    PROCESSUS LES

    RESULTATS

  • 10

    - Les ressources (Inputs) : ce sont les moyens mis en uvre pour obtenir un produit (produire un soin), comme par

    exemple :

    la dotation en personnel ;

    les qualifications et les comptences du personnel ;

    la rpartition du temps de travail ;

    laccessibilit des ressources ;

    les rseaux de communication ;

    le nombre et la lourdeur des patients prendre en charge .

    A lhpital, on peut par exemple distinguer en matire dhygine six niveaux requis de comptence

    (tableau 2)

    Tableau n2 : Niveaux de comptences en hygine

    - La technologie : il sagit de toute la mthodologie employe pour convertir

    les ressources en rsultats, activits

    didentification des besoins, de planification, de ralisation et

    dvaluation des soins. Cest lexemple du dossier infirmiers, des outils

    dvaluation de la qualit des soins infirmiers et des audits de pratiques.

    - Les rsultats : concernent en gnral les modifications apportes par les

    soins ltat de sant du patient :

    pas dinfections associes aux soins (morbidit, mortalit) ;

    satisfaction par rapport aux conditions dhygine de la chambre, etc.

    Ainsi, plusieurs supports de recueil de

    donnes (enqute de prvalence,

    enqute dincidence, enqute de satisfaction, tableau de bord du service)

    peuvent tre utiliss pour mesurer ces

    indicateurs et envisager des actions

    correctrices.

    Le tableau suivant donne quelques

    exemples dactions que lon peut proposer afin de mieux organiser les

    soins dans lobjectif de matriser le risque infectieux (tableau n 3).

    Niveau 1 : savoir dfinir une infection associe aux soins, savoir quil existe des protocoles dhygine

    Niveau 2 : capacit adapter son travail en fonction des situations risque infectieux, capacit distinguer les circuits propres et sales

    Niveau 3 : capacit mettre en place une technique de soins en respectant les rgles dhygine, capacit vrifier le bon droulement des pratiques (lavage des mains, etc..)

    Niveau 4 : capacit valuer le risque infectieux par rapport au patient, capacit effectuer des audits de pratiques

    Niveau 5 : capacit btir un projet de lutte contre les infections associes aux soins, capacit avoir une stratgie globale en hygine hospitalire au niveau de linstitution

    Niveau 6 : capacit expertiser et mettre en uvre tout moyen relatif lhygine dans le cadre dune politique dtablissement

  • 11

    Tableau n3 : Exemples dactions mettre en place en faveur de la matrise du risque infectieux

    CONCLUSION

    Une organisation est de qualit si elle

    rpond aux besoins du client externe (le

    patient), aux exigences de lunit de soins et de son environnement

    (contraintes imposes par lhpital, les autres units de soins, les services

    techniques, etc.) et aux besoins du client

    interne (le personnel).

    Pour lhyginiste, lorganisation des services correspond la mise en place

    dactions qui ont pour objectif gnral de dvelopper un cadre professionnel

    favorisant la prise en compte du risque

    nosocomial, une meilleure qualit de

    prise en charge et la matrise des cots.

    Ces actions se basent sur la formation,

    la sensibilisation, laccompagnement, le soutien la motivation, la coordination

    des soins, le suivi et lalerte.

    REFERENCES 1. Saint Jean O.; Quest-ce quune organisation

    des soins pertinente ?

    www.aphjpa.org/.../3Organisation_de

    s_soins_pertinente_O_Saint-jean.pdf 2. Murphy D, Carrico R, Warye K. Building the

    infection prvention system of tomorrow :

    proceedings of the 2007 APIC futures

    summit. Am J Infect control 2008; 36 : 232 40.

    3. Kovner C, Gergen PJ. Nurse staffing levels and adverse events following surgery in U.S.

    hospitals. J Nurs Sch. 1998; 30(4) : 315-21.

    4. Hubinon M. Gestion de la qualit des soins, ULB, 1995.

    5. Griffiths P, Renz A, Hughes J, Rafferty AM. Impact of organisation and management

    factors on infection control in hospitals : a

    scoping review. J Hosp Infect. 2009 Sep; 73

    (1) :1-14

    Objectifs spcifiques Actions

    Favoriser la prise en compte des problmes

    dhygine de manire prenne par lensemble du personnel

    - Mettre en place une commission dhygine (ou quivalent) avec des reprsentants de toutes les catgories de personnel

    - Budget attribu pour lamlioration de lhygine - Le responsable de lachat des produits propose les produits la

    commission qui vrifie leur adquation

    Intgrer le personnel dans un systme de

    management

    - Responsabiliser le personnel sur ses tches dhygine - Notation par un comit des amliorations faites dans chaque

    service, par rapport lhygine

    Favoriser la participation active du personnel aux

    projets damlioration de lhygine - Faire le point sur les fautes dhygine graves - Raliser des supports pdagogiques pour le personnel - Rdiger un bulletin pour la rtro information du personnel sur

    lhygine

    Rendre visible le problme de lhygine hospitalire au personnel

    - Prlvements diffrents endroits avec analyse bactriologique et prsentation des rsultats au personnel

    - Calculer le cot de mesures simples et efficaces comme le lavage des mains et le nettoyage des locaux

    Dfinir les responsabilits et tches du personnel

    concernant lhygine Fiche de poste avec description des tches du personnel :

    - strilisation, blanchisserie, gestion des dchets, nettoyage, maintenance

    - autres /correspondants hygine

    Standardiser la ralisation de certains actes avec

    une bonne qualit dhygine Rdaction des protocoles

  • 12

    SECURITE DES INJECTIONS AHLEM ZARGOUNI GZARA

    INTRODUCTION

    Linjection est lintroduction, sous pression, dans lorganisme, dune substance mdicamenteuse liquide

    laide dune seringue munie dune aiguille (1). Le mdicament peut tre

    inject dans lpaisseur dun tissu : voie sous-cutane (SC) ou intramusculaire

    (IM), ou dans la lumire dun vaisseau : voie intraveineuse (IV).

    On assiste aujourd'hui un usage abusif

    et exagr des injections dans le monde

    entier. En effet, les injections sont lacte mdical le plus courant dans le monde.

    Selon les estimations de lOMS, dans les pays en dveloppement et les pays en

    transition, quelque seize milliards

    dinjections sont administres chaque anne. Plus de 90% des injections sont

    pratiques des fins thrapeutiques

    contre 5 10% des fins prventives,

    vaccination et planification familiale

    comprises. La majorit des injections

    thrapeutiques dispenses dans les

    pays en dveloppement et les pays en

    transition ne sont pas ncessaires (2, 3,

    4). Dans certaines rgions du monde,

    neuf patients sur dix venant consulter un

    agent de soins de sant primaires

    reoivent une injection alors que, dans

    70 % des cas, elles ne sont pas

    ncessaires et le mdicament aurait pu

    tre prescrit par voie orale (4).

    Lamlioration de la communication entre les patients et le personnel

    soignant permettrait de diminuer le

    recours abusif aux injections.

    RISQUES LIES AUX INJECTIONS

    LOrganisation Mondiale de la Sant (OMS) dfinit une injection scurise

    comme tant celle qui ne nuit pas au

    patient qui la reoit, ni la personne qui

    ladministre ni la communaut (5, 6). Pratique dans de bonnes conditions,

    linjection nest pas nocive. Le non respect des rgles dhygine pour lutter contre les contaminations est pourtant

    frquent et provoque de graves

    infections qui mettent la vie des patients

    en danger (4, 7).

    Quatre types de risque sont possibles

    (8) :

    - Les risques pour le bnficiaire ; - Les risques pour le dispensateur ; - Les risques pour la communaut; - Les risques pour l'environnement.

    RISQUES POUR LE BENEFICIAIRE

    Certaines pratiques scurisantes pour le

    bnficiaire ne sont pas toujours

    respectes que ce soit pour des activits

    curatives ou lors de sances de

    vaccination, exposant ces derniers des

    effets indsirables et notamment des

    risques infectieux. Afin de prvenir ce

    risque infectieux, il faut respecter

    certaines rgles dont (7) :

    - la prparation de linjection sur une table ou plateau propre ;

    - le lavage des mains avant une injection et entre les injections ;

    - lutilisation dune seringue et dune aiguille strile pour chaque injection ;

    - le retrait daiguille du flacon multidose entre deux injections ;

    - la reconstitution du mdicament /vaccin avec le diluant correct et la

    quantit ncessaire ;

    - llimination des seringues utilises, sans aucune manipulation,

    immdiatement aprs linjection, dans une bote de scurit.

    RISQUES POUR LE DISPENSATEUR

  • 13

    Les risques pour lagent de sant sont type d'accidents d'exposition au sang (3,

    8, 9) : piqres ou coupures accidentelles.

    Les piqres peuvent survenir lors de

    recapuchonnage d'aiguilles avant ou

    aprs injection ou de contact avec des

    aiguilles dbordant ou trainant hors des

    rceptacles appropris. Les coupures

    sont occasionnes par des objets

    coupants lors de la prparation

    d'injections ou de contact avec de tels

    objets lors de leur limination. De tels

    accidents sont le plus souvent lis la

    mconnaissance par les soignants des

    directives et/ou recommandations sur la

    scurit des injections, llimination et la destruction des dchets sanitaires et des

    dchets piquants /coupants.

    LES RISQUES POUR LA COMMUNAUTE

    La communaut est expose un

    certain nombre de risques, en rapport

    notamment avec la prsence dans des

    endroits inappropris de rceptacles

    ouverts (boites, bouteilles,) contenant des objets piquants/tranchants ou de

    contenaires d'objets piquants/coupants

    ouverts, pleins et dbordants (10, 11).

    La rutilisation illicite des aiguilles et des

    seringues usages fait courir un risque

    dinfection des millions de personnes. LES RISQUES POUR L'ENVIRONNEMENT

    L'limination inadquate de dchets

    d'injections expose les nappes d'eau et

    les sols la contamination (par

    infiltration) et l'air la pollution

    notamment lors de la combustion ciel

    ouvert.

    CHARGE DE MORBIDITE DUE AUX

    INJECTIONS A RISQUE

    A cause de la frquence de ce geste

    mdical, les injections risque

    constituent un puissant facteur de

    transmission de certains agents

    pathognes vhiculs par le sang : virus

    de lhpatite B, de lhpatite C et de

    l'immunodficience humaine (VIH) (9).

    Comme la contamination par ces virus

    peut ne donner lorigine aucun symptme, ces affections passent

    souvent inaperues. Pourtant leurs

    consquences sont de plus en plus

    visibles.

    Ainsi, le virus de lhpatite B, trs contagieux est responsable du plus

    grand nombre de contaminations : les

    injections risque comptent pour 33%

    des nouvelles infections dans les pays

    en dveloppement et en transition sur

    un total de 21,7 millions de personnes

    contamines chaque anne (4).

    Concernant le virus de lhpatite C, les injections risque sont la cause la plus

    frquente dinfection par ce virus dans les pays en dveloppement et en

    transition, avec deux millions de

    nouveaux cas chaque anne, soit 42 %

    du total (4).

    Enfin, pour ce qui est du virus de

    limmunodficience humaine, au niveau mondial, 5 % des nouvelles infections

    par le VIH ont pour origine des injections

    risque, soit au total 260 000 cas

    chaque anne. En Asie du Sud, cette

    proportion pourrait slever 9 % et le phnomne ne peut pas tre ignor plus

    longtemps.

    Ces trois virus provoquent des infections

    chroniques aboutissant un tat

    pathologique, des incapacits puis la

    mort un certain nombre dannes aprs linjection.

    ASPECTS TECHNIQUES

    L'injection est une forme

    d'administration parentrale des

    mdicaments parce qu'elle n'utilise pas

    le tractus digestif (1).

    Il existe 4 voies d'injection :

    - l'injection intradermique ; - l'injection sous-cutane pour une

    absorption lente ;

    - l'injection intramusculaire pour une absorption rapide ;

    - l'injection intraveineuse pour une action trs rapide.

  • 14

    Le matriel

    - Les seringues en emballage usage unique ;

    - Les aiguilles ; - Les prparations injectables : elles sont

    contenues dans

    des ampoules en verre ou en plastique ;

    des fiolines (poudre + solvant) ; des flacons en verre bouchon de

    caoutchouc (flacons multidoses) ;

    des seringues pr-remplies avec le vaccin ou le mdicament.

    Principes de base de la prparation des

    mdicaments

    La dispensation des mdicaments est un

    processus complexe et risques.

    Trois tapes sont ncessaires (12) : la

    prescription, la prparation et

    ladministration selon la rgle des 6 B : - Bon mdicament; - Bon patient; - Bonne dose; - Bonne voie dadministration; - Bonne modalit dadministration; - Bon moment.

    Il est indispensable de prparer une

    injection au moyen d'une ampoule ou

    d'une fioline selon les critres de

    scurit, defficacit, de confort et dconomie. Il faut galement connatre le but de l'injection, le matriel adquat,

    le lieu d'lection et les spcificits du

    mdicament.

    Rgles d'utilisation des diffrentes

    prparations

    Il y a lieu de respecter les rgles

    suivantes (1, 7, 12, 13) :

    - Contrler avant toute utilisation la date de premption, l'aspect du liquide,

    l'intgrit de l'ampoule ou du flacon et

    le dosage ;

    - Agiter les soluts en suspension, tidir les soluts huileux;

    - Prlever le contenu d'une ampoule ou une partie de celui-ci, conformment

    la prescription mdicale, en respectant

    le rapport ml / dosage;

    - Jeter toute ampoule entame ; cependant, certaines solutions et

    dissolutions peuvent se conserver

    quelques heures ou jours dans le

    rfrigrateur (se rfrer aux indications

    du fabriquant).

    A noter que le mlange de plusieurs

    mdicaments dans la mme seringue ou

    l'endroit de l'injection est contre-

    indiqu sauf sur avis du mdecin. En

    particulier, les dissolutions, les

    suspensions et les produits huileux ne se

    mlangent pas. Par ailleurs, tout

    mlange devenu floconneux ou

    opaque doit tre jet.

    Afin de prvenir les erreurs

    mdicamenteuses, il est recommand

    de lire attentivement l'tiquette de

    l'ampoule ou du flacon et le mode

    d'emploi du mdicament (nom, forme,

    dosage, validit).

    La prvention des erreurs de technique

    et/ou d'asepsie afin d'viter des

    complications telles que abcs, ncrose

    de tissu, lsion du nerf, kyste, douleur

    persistante, tissu cicatriciel, injection

    intra-vasculaire accidentelle, passe par :

    - La localisation parfaite du site d'injection ;

    - La dsinfection correcte de la peau ; - La pratique d'une aspiration avant

    d'injecter (sauf pour l'injection

    d'anticoagulant) ;

    - L'alternance des sites d'injection. Faut-il rappeler enfin, qu'une injection ne

    se fait que sur prescription mdicale

    crite.

    PREVENTION DES INFECTIONS ET

    SECURITE DES INJECTIONS (7)

    La scurit des injections fait partie

    intgrante de la prvention et du

    contrle des infections et des

    prcautions universelles reposant sur

    lhygine des mains; le nettoyage et lentretien; le port dquipement de protection et la gestion adquate des

    dchets d'activits de soins.

  • 15

    Dix gestes

    sont

    prconiss pour une injection sure :

    AVANT LINJECTION

    - Se laver les mains et avoir les ongles coups ras ;

    - Nettoyer la surface de prparation et prparer le matriel ncessaire ;

    - Lire la prescription ainsi que les instructions du fabriquant et s'informer

    sur les allergies du patient ;

    - Signaler les effets secondaires et la conduite tenir au patient.

    PENDANT LINJECTION

    - Utiliser une aiguille et une seringue striles pour chaque injection ;

    - Ne pas toucher la partie strile de laiguille ;

    - Choisir la zone o linjection doit tre faite et nettoyer le site dinjection ;

    - Injecter la dose prescrite par la voie indique.

    APRES LINJECTION

    - Ne pas enlever laiguille souille de la seringue et ne pas recapuchonner;

    - Mettre la seringue souille dans la boite de scurit immdiatement aprs

    linjection.

    POLITIQUE GENERALE DE SECURITE DES

    INJECTIONS RECOMMANDATIONS GENERALES SUR LA

    POLITIQUE DE SECURITE DES INJECTIONS ET DE

    GESTION DES DECHETS PIQUANTS AU NIVEAU

    CENTRAL (5)

    Il s'agit notamment de :

    - Elaborer et appliquer une politique nationale sur la scurit des injections

    et la gestion des dchets piquants ;

    - Dvelopper une approche multisectorielle pour une gestion

    efficiente des dchets avec :

    - Tous les Services et Directions du Ministre de la Sant;

    - Le Ministre de lEnvironnement et de Dveloppement Durable;

    - Le Ministre de lEducation Nationale; - Les autres partenaires (ONG, UNICEF,

    OMS etc.);

    Le secteur priv. - Assurer la continuit de

    lapprovisionnement en matriel dinjection et en collecteurs aiguilles pour les vaccinations et pour les

    injections curatives.

    RECOMMANDATIONS SPECIFIQUES POUR

    LAMELIORATION DE LA SECURITE DES INJECTIONS A L'ECHELLE DES ETABLISSEMENTS

    DE SOINS (5, 9) (voir en annexe : Aide-

    mmoire Health care worker safety)

    Il y a lieu de :

    - Renforcer la supervision et la formation des agents de sant sur la scurit des

    injections vaccinales et curatives;

    - Mettre en place des botes de scurit dans les salles dinjections curatives autant que dans les salles de

    vaccination;

    - Approvisionner en collecteurs aiguilles toutes les structures

    sanitaires;

    - Diffuser et appliquer une procdure relative aux Accidents dExposition au Sang tous les niveaux.

    RECOMMANDATIONS SPECIFIQUES POUR LA

    GESTION DES DECHETS D'ACTIVITES DE SOINS A

    L'ECHELLE DES ETABLISSEMENTS DE SOINS

    (5, 10, 11)

    Il est recommand notamment de :

    - Elaborer et excuter les plans de gestion des dchets d'activits de

    soins;

    - Mettre en place une procdure pour la gestion des stocks de collecteurs

    aiguilles remplis en attente dans les

    structures sanitaires;

  • 16

    - Assurer le ramassage effectif et rgulier des collecteurs aiguilles stocks au

    niveau des tablissements de soins;

    - Assurer la supervision formative pour une utilisation optimale des

    incinrateurs et des collecteurs

    aiguille.

    CONCLUSION

    La scurit des injections risque de

    prendre de plus en plus dimportance compte tenu de lutilisation de produits injectables et de lintroduction des nouveaux vaccins.

    Ces dernires annes, des progrs

    importants ont t raliss dans ce

    domaine et les risques par rapport au

    patient et lagent de sant se sont considrablement rduits.

    Cependant les risques pour la

    communaut demeurent non matriss

    avec la prsence de collecteurs

    aiguilles remplis stocks dans certaines

    structures sanitaires dune part, et dautre part les difficults lies llimination des dchets piquants.

    REFERENCES 1. James A., Schmid M. Le Bon secours,

    Systme de formation Module 1C5 1er cycle. Les injections : avril 1993 Infographie

    PhM/revu C. Barbey C. Guillod, mars 2001.

    2. World Health Organization (WHO). Principes directeurs applicables la scurit du

    matriel dinjection. WHO/BTC/03.12 01/18/05.

    3. Dagman S., Tiemba I., Benie J., et al. Scurit de linjection dans le programme largi de vaccination Abidjan. Mdecine

    dAfrique Noire : 1997, 44 (11). 4. World Health Organization (WHO). Scurit

    des injections. Aide-mmoire n231, rvis

    en octobre 2006.

    5. World Health Organization (WHO). Scurit des injections. Aide-mmoire pour une stratgie nationale visant lutilisation sre et rationnelle des injections, Novembre 2000.

    6. JSI Research & Training Institute, Inc. Les pratiques dinjection Module III.

    7. World Health Organization (WHO), WHO/EHT/10.02. Best practices for

    injections and related procedures toolkit.

    Mars 2010.

    8. Direction de la sant de la prvention mdicale Enqute sur la scurit des

    injections et la gestion des dchets au

    Sngal. Chef du bureau logistique, 2005.

    9. World Health Organization (WHO), WHO/EHT/03.11. Health care worker

    safety. Aide-mmoire for a strategy to protect health care workers from infection

    with bloodborne viruses 10. World Health Organization (WHO). Gestion

    sans risque des dchets produits par les

    soins de sant. Aide-mmoire Pour une stratgie nationale de gestion de dchets

    produits par les soins de sant 11. World Health Organization (WHO).

    Management of waste from injection

    activities at district level, 2006

    12. Hpitaux Universitaires de Genve, Direction des soins. Principes de base de

    prparation dinjections, injections intradermiques et sous-cutanes chez

    ladulte et lenfant, 2008/2009. 13. Socit Franaise des Infirmiers de Soins

    Intensifs. Protocoles prparation des

    injections.

  • 17

    ANNEXE

  • 18

  • 19

    POSE DUNE SONDE URINAIRE LEILA GADHOUM DHAOUADI

    INTRODUCTION

    Linfection urinaire associe aux soins (IUAS) reste parmi les plus frquentes

    des infections associes aux soins (IAS)

    en dpit des efforts de prvention qui

    sont actuellement bien valids. Elle est

    associe au sondage dans 80 % des cas.

    Le risque dIUAS par jour de sondage vsical demeure varie de 3 10% (1).

    Le respect des recommandations et des

    bonnes pratiques permet de rduire la

    frquence de ces infections, do lintrt de limiter au strict minimum les indications et la dure du sondage

    vsical (2).

    DEFINITION DU SONDAGE VESICAL

    Le sondage vsical est dfini par

    lintroduction aseptique par le mat urinaire, dune sonde strile dans la vessie en suivant lurtre (3).

    MECANISMES DACQUISITION DES INFECTIONS URINAIRES ASSOCIEES AUX

    SOINS EN PRESENCE DE SONDE

    Quatre mcanismes sont dcrits,

    pouvant sassocier chez le mme patient (1) :

    - Acquisition lors de la mise en place de la sonde : les bactries colonisant le

    prine et lurtre sur ses derniers centimtres peuvent tre introduites

    directement dans la vessie lors du

    sondage (voie extra-luminale prcoce)

    et ceci surtout en absence des

    mesures dasepsie ; - Acquisition par voie endoluminale :

    cette voie de contamination reste

    possible en cas de manipulation

    inadquate de la sonde ou en cas de

    violation du systme clos. Les germes

    sont alors inoculs au niveau de la

    jonction sonde sac ou au niveau de lopercule de vidange ;

    - Acquisition par voie extra-luminale ou pri-urtrale : les bactries dorigine digestive colonisent le prine puis

    migrent vers lurtre et la vessie par capillarit dans le fin film muqueux

    contigu la surface externe de la

    sonde (biofilm) ;

    - Acquisition par voie lymphatique ou hmatogne : ce mode dacquisition existe, mais son importance est mal

    prcise.

    CARACTERISTIQUES DUN SYSTEME DE SONDAGE VESICAL CLOS

    Le systme clos reprsente tant un

    matriel quun principe, il est obligatoire quelle que soit la dure prvisible du

    sondage (3).

    Le systme clos correspond

    l'assemblage de plusieurs lments qu'il

    ne faut jamais dsunir :

    - Sonde et collecteur striles sont assembls avant la pose et retirs

    ensemble ;

    - Ils ne doivent jamais tre dconnects pendant la dure du

    sondage ;

    - Les prlvements d'urines s'effectuent sur le site prvu cet

    effet ;

    - La vidange du collecteur s'effectue aseptiquement uniquement par le

    robinet infrieur.

  • 20

    LES RISQUES ET INCIDENTS DU SONDAGE VESICAL (4)

    - Risques infectieux lis le plus souvent un non respect des rgles dhygine et dasepsie lors de la pose, au non respect du principe du systme clos ou

    au non respect des prcautions

    dasepsie lors des manipulations ; - Lsions traumatiques de lurtre ou de

    la prostate lies un cathtrisme

    forc, un diamtre de la sonde

    inadapt (trop important) ou un

    ballonnet gonfl dans lurtre ; - Fausse route chez la femme lie

    un cathtrisme vaginal ;

    - Paraphimosis li un cathtrisme long ou une rtraction du prpuce ;

    - Obstruction de la sonde lie des dpts ou des caillots de sang ;

    - Fuites durines au niveau du mat lies une obstruction de la sonde, un

    ballonnet insuffisamment gonfl ou une

    sonde de diamtre trop petit.

    LA POSE DUNE SONDE VESICALE (3, 5, 6)

    LE CHOIX DE LA SONDE

    La taille de la sonde est choisie en

    fonction de lanatomie et de la corpulence du patient. Les charrires les

    plus utilises sont 14 - 16 18. Les sondes char 14-18 sont utilises chez

    les femmes et les 16 et 18 chez les

    hommes.

    La qualit du matriau est choisie en

    fonction de la dure prvue pour le

    sondage :

    - Les sondes de Foley en latex enduit de silicone sont indiques pour le

    sondage de court moyen terme ;

    - Les sondes de Foley en silicone pur sont utilises pour le sondage de

    longue dure ;

    - Les sondes en latex sont proscrites.

    LES MOYENS MATERIELS ET HUMAINS

    NECESSAIRES

    Le matriel

    Avant la pose : savon liquide neutre ou antiseptique, compresses pour le

    rinage et le schage, gants propres Pour la pose : le matriel peut s'intgrer

    dans un set de sondage prt l'emploi:

    champ strile (trou), antiseptique,

    compresses striles, cupule strile,

    sonde vsicale, collecteur strile,

    lubrifiant strile, protection ( mettre

    sous le patient), pince, seringue, eau

    strile.

    S'il s'agit d'un set dj prt, l'emballage

    servira de champ de table, sinon prvoir

    un champ supplmentaire (non trou)

    strile.

    Aprs la pose : ruban adhsif, crochet ou support pour fixer le sac collecteur,

    sac dchets.

    Les personnes

    - Un oprateur ;

    - Un aide qui sert l'oprateur.

    Mesures defficacit certaine

    Limiter les indications du sondage et favoriser les alternatives : sondage

    itratif, tuis pniens, protections

    absorbantes

    Poser et maintenir le sondage en systme clos

    Respecter lasepsie lors de la pose et

    lors des manipulations

    Il est fortement recommand de ne pas

    utiliser les sacs collecteurs non striles

    livrs en vrac, dont lintrieur est en thorie strile mais dont la fermeture

    peut avoir t dconnecte, et dont les

    conditions de stockage et de transport

    ne sont gnralement pas matrises.

  • 21

    Utiliser un savon liquide neutre ou un

    savon antiseptique compatible avec

    l'antiseptique utilis dans les phases

    ultrieures.

    LA PREPARATION DU MALADE

    La prparation du malade comporte trois

    tapes : la toilette gnitale, le rinage et

    le schage

    La toilette gnitale Cette toilette se fait juste avant le

    sondage. Elle concerne la rgion

    prinale (plis inguinaux, appareil

    gnital) et le mat urtral :

    - Chez la femme : procder de haut en bas

    - Chez l'homme : nettoyage de l'avant l'arrire du mat en allant vers la

    partie distale.

    Le rinage Le rinage se fait l'eau du robinet.

    Le schage

    Lantisepsie L'antisepsie ne ncessite pas de gants

    striles, elle sera large.

    On utilise comme antiseptique de la

    Povidine iode (PVP-I) dermique ou

    gyncologique (type Btadine gynco) ou

    bien du Dakin ou encore de la

    Chlorhexidine aqueuse 0,05% qui peut

    tre substitue la PVPI en cas d'allergie

    l'iode.

    Il ne faut jamais utiliser deux fois la

    mme compresse.

    Chez la femme, en cas d'coulement

    vaginal, on utilise un tampon au niveau

    de la rgion vaginale.

    Un sondage peut tre effectu par une

    seule personne mais il parat

    souhaitable de privilgier lorsque c'est

    possible, la pose avec l'assistance d'un

    aide qui simplifie l'acte et limite les

    risques de faute d'asepsie.

  • 22

    LA MISE EN PLACE DU SYSTEME DE SONDAGE

    OPERATEUR AIDE

    - Se laver les mains (lavage antiseptique) ou procder une friction hyginique des mains

    avec un PHA

    - Enfiler les gants striles - Installer le champ strile - Prendre des compresses striles - Maintenir l'extrmit de la sonde avec une

    compresse strile.

    - Lubrifier la sonde - Vrifier et fermer le systme de vidange du sac

    collecteur

    - Brancher le collecteur d'urines la sonde - Mettre la sonde en place - Vrifier l'coulement des urines - Gonfler le ballonnet avec de l'eau strile (la

    quantit est inscrite sur la sonde)

    - Exercer une lgre traction sur la sonde afin de vrifier l'efficacit du ballonnet

    - Retirer le champ en faisant passer le collecteur travers l'orifice du champ si ce dernier est

    trou

    - Oter les gants striles - Passer la sonde sur la cuisse et adapter le

    collecteur au support

    - Installation du systme de recueil

    tuyau de drainage sans repli

    sac urines en dclive

    Accrocher le support la barre infrieure du lit (le collecteur ne doit jamais toucher le

    sol...)

    - Fixation de la sonde Pour viter les tractions qui entranent des

    lsions des muqueuses et une augmentation du

    risque infectieux, fixer la sonde sur la cuisse

    chez la femme et au niveau de labdomen (ou sur la cuisse si le sujet est valide) chez lhomme - Se laver les mains - Noter la date de pose de la sonde sur le

    dossier du patient et sur le sac collecteur

    - Se laver les mains. (lavage antiseptique) ou procder une friction hyginique des

    mains avec un PHA

    - Ouvrir l'unit protge des gants striles - Ouvrir le set de sondage en champ

    strile.

    - L'installer sur le chariot ou l'adaptable pralablement dsinfect

    - Ouvrir l'unit protge de la sonde urinaire.

    - Verser le lubrifiant strile, adapt au type de sonde, sur une compresse strile

    - Eliminer les DASRI et ranger le matriel - Se laver les mains

  • 23

    IMPORTANT

    Sil est impossible de faire progresser la

    sonde, ne pas insister sous peine de

    provoquer des lsions. Prvenir le

    mdecin.

    Si lcoulement durines est suprieur

    500 cc, clamper la sonde et vider la

    vessie par tapes.

    Si la pose doit tre faite par une seule

    personne, elle devra prparer

    lensemble du matriel en pensant

    prvoir 10 cc deau strile dans une

    cupule ou dans une seringue strile pour

    gonfler le ballonnet.

    Si par erreur, cest lorifice vaginal qui

    est cathtris, changer imprativement

    la totalit du systme (sonde et sac

    collecteur) avant le 2me essai.

    LA GESTION DU SONDAGE VESICAL CLOS

    SOINS ET SURVEILLANCE DU MALADE SONDE

    (3, 6)

    Raliser une toilette gnito-urinaire quotidienne et aprs chaque selle,

    utiliser un savon doux liquide (lusage dantiseptique au niveau du mat na pas fait la preuve de son efficacit et

    peut mme entrainer des phnomnes

    dirritation) ;

    Il est important de dcalotter chez lhomme, chez la femme la rgion prinale se nettoie du haut vers le

    bas ;

    Sassurer de labsence de fuite autour du mat (sinon vrifier le ballonnet) ;

    Noter laspect et le volume des urines ainsi que la temprature du malade ;

    Vrifier labsence de coude sur la sonde vsicale et sur le tube collecteur.

    CHANGEMENT DU MATERIEL

    Il ny a pas dindication en routine de changement du matriel. Les indications

    de ces changements peuvent tre (3, 4):

    - La limite dutilisation dune sonde ;

    - La prsence dune obstruction lcoulement des urines ;

    - Lendommagement de la poche ou encore la prsence durines troubles ou malodorantes ;

    - La prsence dune infection En cas de changement, il est impratif

    de renouveler lensemble du systme de drainage (sonde + sac collecteur).

    TECHNIQUE DE PRELEVEMENT DURINES CHEZ LE MALADE SONDE

    - Clamper entre le site de prlvement (ou la sonde) et la poche 15 30 mn

    avant le prlvement ;

    - Dsinfecter le site de prlvement ; - Piquer dans le site de prlvement sil

    y en a un, si non piquer dans la sonde

    de Foley (juste avant la jonction avec le

    sac collecteur) laide dune aiguille sous-cutane strile.

    VIDANGE DU SAC COLLECTEUR

    - Utiliser une compresse avec un antiseptique pour la manipulation du

    systme ;

    - Porter des gants car risque de contact avec un liquide biologique ;

    - Vidange faire lorsque la poche est aux pleine ;

    - Penser vidanger la poche avant le transport dun malade.

  • 24

    CONCLUSION

    Le sondage vsical doit faire lobjet dune fiche technique facilement accessible tout le personnel et

    rgulirement mise jour selon les

    recommandations des socits

    savantes.

    REFERENCES 1- Confrence de consensus co-organise par la

    socit de pathologie infectieuse de langue

    Franaise (SPILF) et l'association Franaise

    d'urologie (AFU). Infections urinaires

    nosocomiales. Novembre 2002

    2- Comit Technique National des Infections Nosocomiales. "100 recommandations pour

    la surveillance et la prvention des infections

    nosocomiales". Ministre de lEmploi et de la Solidarit Secrtariat dEtat la Sant et lAction Sociale. 1999 2me dition

    3- CCLIN Sud-Ouest. Prvention de l'infection urinaire nosocomiale. Recommandations pour

    la pose et la gestion d'une sonde vsicale.

    Version II valide par le conseil d'orientation

    du CCLIN Sud-Ouest octobre 2003 4- Rseau ONCORA, Pose et entretien dune

    sonde vsicale : version mise jour en

    Janvier 2005

    5- ANAES, Qualit de la pose et surveillance des sondes urinaires. 1999

    6- Pauchet-Traversat A.-F., Besnier E., Bonnery A.M.. Soins infirmiers fiches techniques.

    Maloine 3me dition 2001

  • 25

    CATHETER VEINEUX PERIPHERIQUE : POSE, ENTRETIEN ET

    SURVEILLANCE NOURA BOUNGUICHA

    INTRODUCTION

    Les cathters veineux priphriques

    (CVP), sont des dispositifs intraveineux

    (DIV) trs frquemment utiliss pour les

    patients hospitaliss. La pose dun CVP constitue un geste invasif pouvant tre

    associ des complications locales, des

    thrombophlbites, lobstruction et linfection du cathter pouvant voluer en bactrimie ou fongmie. Les

    bactrimies lies aux CVP sont rares

    (de frquence infrieure 0,1- 0,2 %)

    (1), mais responsables dune morbidit notable du fait de la frquence

    dutilisation de ces DIV. Les facteurs de risque des complications

    lies aux CVP sont lis (2 ,3) :

    au patient (ge, sexe, maladie associe, foyer infectieux proximit) ;

    au cathter (type de matriel, taille) ; la pose et aux soins (conditions de

    pose, site dinsertion, dure de cathtrisme, nombre dinterventions sur le CVP, exprience de loprateur, dfaut dasepsie ventuel, qualit de la maintenance du dispositif) ;

    et aux soluts perfuss (composition, pH, osmolarit, vitesse de perfusion).

    La source infectieuse est le plus souvent

    de type endogne, les germes de la peau

    migrant au niveau du site dinsertion du cathter, puis dans lespace intravasculaire. Linexprience de loprateur, la pose du cathter en urgence, le nombre de journes cathter

    constituent les facteurs de risques

    exognes les plus souvent incrimins.

    Par consquent, la formation du

    personnel, lapplication des recommandations lors de la pose du

    cathter et de son entretien, ainsi que le

    suivi des infections lies aux cathters

    sont les lments principaux de la

    prvention des phlbites et des

    bactrimies sur infections de CVP.

    Les complications lies aux CVP sont en

    grande partie vitables (4). Leur

    prvention repose sur le respect de

    lhygine des mains avant la pose et lors de la maintenance, le bon choix du lieu

    dinsertion, une technique aseptique lors de linsertion et des manipulations, la fixation du cathter et la limitation

    dadministration de soluts hypo- et hypertoniques (1, 5).

    MATERIEL NECESSAIRE

    Le geste doit tre effectu avec une

    asepsie rigoureuse. Il y a lieu de

    pratiquer un lavage simple des mains

    avant la prparation du matriel et

    de rassembler ce matriel sur un plateau

    pralablement nettoy et dsinfect. Ce

    matriel comporte :

    - Des gants non striles usage unique ;

    - Un antiseptique : chlorhexidine alcoolique ou polyvidone iode

    alcoolique ;

    - Des compresses striles et du ruban adhsif (pansement occlusif

    transparent strile) ;

    - Un cathter court ;

    - Un garrot propre (nettoy, dsinfect et sch) ;

    - Un flacon de solut;

    - Un conteneur aiguilles ;

    - Deux sacs dlimination des dchets (sac noir pour les papiers demballage et sac rouge pour les dchets

    septique) ;

    - Un savon antiseptique et des essuies mains usage unique ;

    - Des gants striles ;

  • 26

    - Un flacon de produit hydro alcoolique et sil sagit denfants, une attelle de fixation et de contention ;

    - Des tubulures, un prolongateur, une rampe de robinets en fonction des

    besoins ;

    TECHNIQUE DE POSE DE CATHETER CHOIX DU CATHETER

    Le choix du cathter est en fonction des

    caractristiques du malade, du calibre

    de la veine, du type de solution injecter

    et du dbit prvu de la perfusion. On

    utilisera des matriels scuriss

    (cathters veineux priphriques ou

    dispositifs picrniens), dans le cadre de

    la protection des professionnels vis--vis

    du risque infectieux. On prfrera les

    cathters en polyurthane,

    ventuellement en tflon, aux cathters

    en polyvinyle ou polythylne (6).

    CHOIX DU SITE DINSERTION

    - Prfrer les membres suprieurs aux membres infrieurs ;

    - Ne pas insrer un cathter en regard dune articulation. Chez lenfant, il est possible dutiliser galement la main, le dessus du pied ou le cuir chevelu ;

    - Eviter dinsrer un cathter sur : un membre sur lequel un curage

    ganglionnaire ou une radiothrapie

    ont t raliss, ou sur lequel une

    tumeur maligne a t diagnostique ;

    un membre avec une fistule artrio-veineuse ;

    un membre avec une prothse orthopdique ou sur un membre

    paralys ;

    - Eviter dinsrer un cathter proximit de lsions cutanes infectieuses

    suintantes. (6 ,8)

    POSE DU CATHETER

    D'une manire gnrale, il faut :

    - S'assurer de la dsinfection des surfaces de travail et du matriel

    utiliser ;

    - Procder un traitement hyginique des mains soit par lavage antiseptique

    des mains avec un savon antiseptique

    soit par friction dsinfectante laide dun gel ou dune solution hydro-alcoolique (SHA) (9) ;

    - Prparer de faon aseptique et tiqueter les soluts et mdicaments

    administrer (noter sur le flacon de

    solut la date et lheure de prparation, les additifs et leurs dosages) ;

    - Connecter les tubulures, rampes de robinets, prolongateur la perfusion et

    les purger,en gardant l'extrmit du

    prolongateur strile (le laisser dans son

    emballage lors de la purge) ;

    - Installer le patient confortablement ;

    - Poser la protection sous son bras ;

    - Serrer le garrot et reprer la veine ;

    - Desserrer le garrot ;

    - Tondre / couper les poils si besoin (afin d'assurer le maintien et l'tanchit du

    pansement). Ne pas raser, afin dviter la colonisation par la flore cutane et

    un risque de folliculite lors de la

    repousse des poils. Si ncessaire

    couper les poils au ciseau sur la zone

    de ponction (6) ;

    - Procder une antisepsie de la zone dinsertion en quatre temps : pour viter la colonisation du site de

    ponction provoque par des micro-

    organismes de la flore cutane du

    malade, il faut dtruire la flore cutane

    par un lavage de la zone dinsertion et utiliser un antiseptique efficace avant

    la pose du cathter veineux. Les quatre

    tapes de cette antisepsie sont (7) :

    Ne pas oublier de :

    - Vrifier les dates de premption et l'intgrit de tout le matriel utilis et soluts (mdicaments et emballages).

    - Prparer l'tiquetage du flacon : le dosage, le nom.

  • 27

    - Dtersion : nettoyage avec un savon antiseptique de la mme famille que

    lantiseptique utilis ultrieurement. A dfaut, utiliser un savon doux liquide ;

    - Rinage leau strile ;

    - Schage par tamponnement avec des compresses striles ;

    - Application de lantiseptique de prfrence en solution alcoolique

    base de chlorhexidine ou de

    polyvidone iode alcoolique en

    veillant au respect du temps de

    contact de lantiseptique avec la peau et en se rfrent aux prcautions

    demploi chez le nourrisson et lenfant de moins de 30 mois ;

    - Pratiquer nouveau un lavage antiseptique des mains

    immdiatement avant linsertion du cathter ;

    - Serrer le garrot et reprer la veine ;

    - Porter des gants pour la prvention des accidents dexposition au sang (prcautions standard) ;

    - Reprer la veine, introduire le cathter dans la veine (biseaux vers le

    haut) : ds que le sang arrive dans le

    mandrin, faire glisser, sans forcer, le

    cathter sur l'aiguille afin de le

    positionner dans la veine. (Attention :

    utiliser une nouvelle aiguille chaque

    tentative) ;

    - Porter des gants striles si le site dinsertion doit faire lobjet dune palpation aprs lantisepsie cutane ;

    - Retirer le mandrin et le mettre immdiatement dans le conteneur

    pour objets piquants et tranchants

    situ proximit ;

    - Brancher la perfusion et fixer la tubulure avec un ruban adhsif ;

    - Couvrir le site dinsertion du cathter et fixer le cathter en utilisant un

    pansement strile et du semi-

    permable transparent permettant la

    surveillance du point dinsertion ou des compresses striles + ruban

    adhsif pour couvrir le point

    dinsertion du cathter (6-7) ;

    - Vrifier le retour veineux et rgler le dbit ;

    - Assurer la traabilit (7 , 9) : enregistrer la date et lheure de la

    pose sur la feuille de surveillance ;

    raliser la traabilit sur le dossier patient :

    la date et lheure de pose ; le site de ponction ; la taille du cathter ; la date dablation ; les lments de la surveillance

    clinique quotidienne (prsence de

    signes locaux ou gnraux) du site

    dinsertion.

    - Procder un lavage des mains aprs le soin.

    UTILISATION

    - Avant toute manipulation du cathter et de lensemble des lments constituant le dispositif de perfusion,

    il faut raliser un traitement

    hyginique des mains soit par lavage

    hyginique des mains avec un savon

    antiseptique, soit par friction

    dsinfectante laide dun gel ou dune solution hydro-alcoolique (9) ;

    - Dsinfecter les embouts et les robinets avant leur manipulation

    laide dune compresse strile imprgne dune solution alcoolique ;

    - Mettre en place un nouveau bouchon strile chaque fois que laccs ou le robinet est ouvert ;

    - Tenir les rampes distance de toute source de contamination (literie, plaie,

    ) (6, 7,9).

    Remarque : En cas d'urgence, le

    protocole ne sera pas appliqu, mais

    une nouvelle voie veineuse

    priphrique sera repose ds que

    l'tat du patient le permettra.

  • 28

    ENTRETIEN

    Retirer le cathter veineux ds quil nest plus utile ;

    Examiner le site dinsertion du cathter au moins une fois par jour la

    recherche de signes locaux ;

    Enlever le cathter en cas de complication locale ou suspicion

    dinfection systmique lie au cathter ;

    En cas de suspicion dinfection, procder lablation de manire aseptique de lextrmit distale du cathter et ladresser au laboratoire pour un examen microbiologique ;

    Changer le cathter pos dans des conditions dasepsie incorrectes ds que possible ;

    Limiter au strict minimum le nombre de robinets et autres raccords ;

    Changement de cathter (7)

    Le cathter est chang toutes les 96

    heures sauf pour le patient au capital

    veineux limit. Sous rserve dune surveillance attentive du site dinsertion et en labsence de complications, il est possible de le laisser en place pour une

    dure plus longue. Chez lenfant, il est recommand, de ne pas changer

    systmatiquement un cathter sauf en

    cas de signes de complications.

    Rfection du pansement (7, 9)

    Avant la manipulation du pansement, pratiquer un traitement hyginique des

    mains soit par lavage hyginique des

    mains soit par friction dsinfectante

    l'aide d'un gel ou dune solution hydro-alcoolique ;

    Procder la rfection du pansement uniquement sil est dcoll ou souill ou si une inspection du site est

    ncessaire, et ce dans les mmes

    conditions que celles de la pose.

    Changement du dispositif de perfusion

    (7)

    Changer le dispositif de perfusion (tubulures et annexes) chaque

    changement de cathter ;

    Remplacer les tubulures utilises aprs chaque administration de produits

    sanguins labiles et dans les 24 heures

    suivant ladministration dmulsions lipidiques ;

    changer le dispositif de perfusion (tubulures et annexes) toutes les 96

    heures si le cathter est laiss en place

    au-del de ce dlai.

    SURVEILLANCE

    La surveillance est celle du risque

    infectieux essentiellement car il y a

    effraction de la peau, qui ne peut donc

    plus remplir son rle de barrire contre

    les germes. En outre, plus le cathter

    reste longtemps en place, plus le risque

    infectieux est lev (souillures lors des

    injections intra- tubulaires rptes,

    prolifration des germes).

    C'est pourquoi la surveillance doit tre

    pluriquotidienne (6, 7, 9) :

    - Vrifier ltanchit du pansement ( changer en cas de dcollement, de

    fuites ou de souillure) ;

    - Observer le point de ponction la recherche de rougeur, douleur, chaleur,

    dme, coulement purulent, cordon rouge ou indur. La prsence d'un seul

    de ces signes impose le retrait du

    cathter

    - Dpister les signes suivants : fivre, frissons, sueurs ;

    - Dtecter toute extravasation du produit (diffusion du produit en sous-cutan et

    non plus en intra-veineux). Elle se

    manifeste gnralement par une

    rougeur et un dme en amont du point de ponction.

    - Dtecter dventuelles ncroses induites par certains mdicaments

    (exemples : drogues vaso-actives,

    produits de chimiothrapie). C'est

  • 29

    d'ailleurs pour cette raison que leur

    indication en voie veineuse

    priphrique est limite. RETRAIT DU CATHETER

    - Effectuer un lavage simple des mains ;

    - Porter des gants non striles afin dviter un contact ventuel avec du sang ;

    - Retirer le pansement transparent et le cathter ;

    - Comprimer le point de ponction l'aide d'une compresse strile imbibe dun des antiseptiques recommands

    (chlorhexidine alcoolique ou polyvidone

    iode alcoolique) ;

    - S'assurer que le point de ponction ne saigne plus avant de laisser un

    pansement strile sec ;

    - Noter le retrait du cathter dans le dossier de soins (6, 7).

    FORMATION EVALUATION

    - Elaborer un protocole crit concernant la pose, l'entretien, la surveillance et

    l'ablation des cathters veineux

    priphriques (voir fiche technique ci-

    dessous);

    - Informer le patient du risque infectieux li aux cathters veineux

    priphriques ;

    - Associer le patient ou ses proches la prvention et la dtection dinfection lie aux cathters veineux

    priphriques par une dmarche

    ducative adapte ;

    - Raliser un programme de prvention du risque infectieux li aux cathters

    veineux priphriques, en valuant

    rgulirement les pratiques de la pose

    et de lentretien des cathters veineux priphriques (7).

    CONCLUSION

    Lacte de pose dun cathter et les manipulations successives sont des

    sources de contamination potentielles.

    Standardiser la pratique de pose et

    dentretien de ces cathters, respecter les prcautions standards, les bonnes

    pratiques dantisepsie lors de la pose et des manipulations devraient contribuer

    rduire le risque infectieux.

    Des valuations rgulires du respect de

    la pratique et de la traabilit

    contribueront amliorer la qualit de

    ce soin et de limiter les signalements lis

    ce type dinfection.

    REFERENCES

    1. Widmer AF. Intravenous-related infections. In: Wenzel RP, Ed. Prevention and control of

    nosocomial infections, third ed. Baltimore :

    Williams & Wilkins 1996 : 771-805.

    2. MakI DG. Infections due to infusion therapy. In: Bennett JV, Brachmann PS, Eds. Hospital

    infections, third ed. Boston : Little Brown & Co

    Inc 1992; 849-898.

    3. Mermel LA, MccormIck RD, SprIingman SR, makI DG. The pathogenesis and epidemiology

    of catheter-related infection with pulmonary

    artery Swan-Ganz catheters: a prospective

    study utilizing molecular subtyping. Am J Med

    1991; 91: 197S-205S.

    4. Harbarth S, Sax H, Gastmeier P. The preventable proportion of nosocomial

    infections: an overview of published reports. J

    Hosp Infect 2003; 54: 258-266.

    5. Hirschmann H, Fux l, Podusei J, Schindler K, KundI M, Rotter M, Wewalka G. The influence of

    hand hygiene prior to insertion of peripheral

    venous catheters on the frequency of

    complications. J Hosp Infect 2001; 49: 199-

    203

    6. SFHH - HAS Service des recommandations professionnelles. Prvention des infections

    lies aux cathters veineux priphriques.

    Novembre 2005

    7. SFHH. Pose et entretien des cathters veineux priphriques, critres de qualit pour

    lvaluation et lamlioration des pratiques professionnelles. Avril 2007, 18 pages.

    (NosoBase n18913)

    8. CCLIN Paris Nord. Le cathtrisme veineux, Guide de bonnes pratiques. 2001

    9. Fiches recommandations : hygine prvention et contrle de linfection HPCI_W_REC_00040 / Cathter veineux priphriques : pose,

    pansement, soins et surveillance. 2010.

  • 30

    ANNEXE : Fiche technique relative la pose, entretien et surveillance du cathter veineux perifhrique

    labore par le service de mdecine gnrale de lhpital de Bizerte

    LE CATHETER VEINEUX COURT

    Hpital Rgional de Bizerte

    Service de Mdecine Gnrale

    PREPARATION DU MATERIEL DU SITE DE PONCTION

    - Lavage simple des mains pratiqu avant la prparation du solut et du matriel

    - prsence et utilisation dun conteneur aiguilles - matriel de pose prpar aseptiquement : ouverture

    des sachets en laissant le matriel dans ltui strile - prparation du site de ponction :

    lavage de la peau : dtersion (savonnage suivi

    dun rinage), schage avant lapplication de

    lantiseptique

    application dun antiseptique (respecter le

    temps de schage de lantiseptique)

    ENTRETIENT ET SURVEILLANCE

    - le pansement est chang :

    systmatiquement si celui ci est souill

    lors du changement du cathter

    - le cathter est remplac :

    en cas de complication locale

    systmatiquement toutes les 96 heures

    - ladmission des mdicaments est pratique travers

    une valve dinjection dsinfecte immdiatement avant

    usage ( laide de compresses striles imprgnes dun

    antiseptique alcoolique)

    - surveillance du point de ponction :

    recherche de signes locaux / douleur/induration

    /cordon veineux/rythme

    recherche de signes dintolrance de la voie

    veineuse rvls par le malade.

    POSE DU CATHETER

    - lavage antiseptique des mains des mains immdiatement avant la pose du cathter (savon

    antiseptique ou friction par produit hydro

    alcoolique)

    - port de gants striles

    - fixer le cathter laide dun ruban adhsif strile

    - le point de ponction et le pas de vie de la tubulure ne doivent pas tre couverts par ce ruban.

    - un pansement strile (compresse strile et sparadrap large) est mis en place centr sur le

    point de ponction.

    - enregistrer la date de la pose sur la feuille de surveillance

    - noter sur le flacon du solut :

    la date et lheure de la prparation

    les additifs et leur dosages

    - lavage des mains aprs le soins

    ABLATION DU CATHETER

    - lavage simple des mains

    - port de gants propres afin dviter un ventuel

    contact avec le sang

    - une compresse strile imbibe dun antiseptique

    est place sur le point de ponction puis retirer le

    cathter

    - un pansement strile sec est applique au niveau

    du point de ponction

    Service de Mdecine Gnrale

  • 31

    HYGIENE DES PLAIES ET PANSEMENTS RIDHA HAMZA

    INTRODUCTION

    La peau contribue la dfense contre

    les infections. Elle a un rle de barrire

    mcanique, chimique et bactrienne. La

    cohsion des cellules de la couche

    corne et le renouvellement rapide des

    kratinocytes limitent la colonisation

    bactrienne (1).

    La plaie est une effraction cutane qui

    prsente des risques de contamination

    d'origine endogne (propre flore du

    patient dite ''commensale'') et dorigine exogne (flore dite ''transitoire'') venant

    de lextrieur. On distingue deux types de plaies :

    - Les plaies aigues : plaies traumatologiques, plaies opratoires et

    brlures;

    - Les plaies chroniques : escarres et ulcres.

    Les plaies chroniques et aigues diffrent

    entre elles notamment dans le temps

    ncessaire lachvement de lpithlialisation. Les risques de contamination de la plaie

    peuvent tre lis (1) :

    - A la plaie elle mme;

    - lenvironnement;

    - Aux matriels utiliss;

    - Aux comportements du soignant, du patient et de son entourage.

    LA FLORE DE LA PEAU SAINE

    Lensemble des agents pathognes ports par la peau constitue la flore

    cutane. Cette flore est influence

    (densit, qualit) par lge, le climat, la profession, lhospitalisation, un traitement anti-infectieux,

    limmunodpression. On distingue classiquement deux types de flore sur la

    peau : la flore rsidente et la flore

    transitoire.

    LA FLORE RESIDENTE

    La flore rsidente dite encore

    commensale ou de colonisation est

    constitue de micro-organismes adapts

    l'cosystme cutan et implants de

    faon prolonge, voire permanente sur la

    peau et dont le nombre et le type

    d'espce varie selon les rgions du

    corps. C'est ainsi que les zones humides

    (paumes des mains, plis) s'avrent plus

    propices la multiplication des bactries

    que les zones sches. Par ailleurs,

    l'cosystme microbien de la peau est

    largement influenc par la composition

    physico-chimique du revtement cutan

    (temprature, pH, hydratation, lipides).

    Les micro-organismes de la flore

    rsidente de la peau trouvent sur la peau

    les nutriments ncessaires leur

    dveloppement (apports par la sueur, le

    sbum et les dbris cellulaires).

    Parmi les micro-organismes les mieux

    implants, on peut citer :

    - Le genre Staphylococcus, reprsent surtout par les staphylocoques

    coagule ngative (19 espces : S.

    epidermidis, S. hominis, S. capitis, S.

    hoemolyticus);

    - Le genre Corynebacterium, correspondant aux bactries Gram

    positif aro-anarobie facultatives,

    abondantes au niveau des narines

    antrieures, du prine et des espaces

    interdigitaux des orteils et zones

    humides et qui jouent un rle important

    dans lquilibre de la flore cutane;

    - Le genre propionibacterium qui correspond aux bactries Gram positif

    anarobies dont P. acnes, P.

    granulosum et P. avidum qui colonisent

    les glandes sbaces et les follicules

    pileux.

  • 32

    D'autres micro-organismes peuvent tre

    retrouvs sur la peau, mais leur portage

    plus rare et peu abondant, dont :

    - Le genre micrococcus, reprsent essentiellement par M. luteus et M.

    varians;

    - Le genre Brevibacterium, retrouv parfois dans les espaces interdigitaux

    des orteils;

    - Les champignons, reprsents surtout par Malassezia furfur qui colonise

    surtout les zones sborrhiques. LA FLORE TRANSITOIRE

    La flore transitoire, dite encore acquise

    ou de contamination est riche et varie.

    En effet, nimporte quel micro-organisme prsent dans lenvironnement ou provenant des flores digestive, vaginale

    ou buccale peut tre retrouv un

    moment donn sur la peau.

    Parmi les germes les plus rencontrs, on

    peut citer :

    - Le genre streptococcus, reprsent sur la peau par les streptocoques des

    groupes A, C, G et B;

    - Les bactries gram ngatif, dont le dveloppement exige beaucoup

    dhumidit (Acinetobacter, Escherichia coli, Proteus sp, Pseudomonas sp.);

    - Staphyloccus aureus qui s'implante surtout dans les zones humides

    (aisselles, prine, nez).

    MICROBIOLOGIE DE LA PEAU LESEE

    L'isolement de germes au niveau d'une

    plaie ne traduit pas forcment la

    prsence d'une infection. Il peut s'agir

    d'une simple colonisation.

    LA COLONISATION BACTERIENNE DES PLAIES

    La colonisation bactrienne d'une plaie

    correspond la prsence de bactries

    la surface de la plaie sans invasion des

    tissus et sans rponse immunitaire

    locale ou gnrale cette prsence. Elle

    traduit lquilibre entre les ractions de lorganisme et le pouvoir pathogne des bactries (2). La colonisation

    bactrienne est indispensable la

    cicatrisation et, lutter contre elle par

    lutilisation dantiseptiques, retarde voire empche la cicatrisation d'o la phrase

    incantatoire souvent entendue Paix

    aux germes de bonne volont ! .

    L'INFECTION DES PLAIES

    Linfection correspond linvasion des tissus cutans et sous cutans par des

    bactries et la raction immunitaire qui

    en rsulte. Elle se traduit par des signes

    cliniques dinflammation locale (rougeur, oedme, douleur) et de multiplication

    bactrienne avec recrutement de

    polynuclaires (coulement de pus).

    Dans certains cas, linfection stend aux tissus musculaires et osseux adjacents.

    Une bactrimie peut en rsulter avec

    passage du micro-organisme dans le

    sang. Lapparition, dune infection empche la cicatrisation do limportance de suspecter et diagnostiquer rapidement une infection

    pour prvenir tout retard la

    cicatrisation (3).

    LE BACTERIOCYCLE

    Le bactriocycle est le droulement

    habituel du dveloppement des flores

    bactriennes sur une plaie. Les

    diffrentes tapes de la cicatrisation

    correspondent la succession de flores

    bactriennes physiologiques de

    colonisation (1). A la phase initiale de dtersion, on

    observe un grand nombre de germes,

    despces diffrentes avec une large prdominance de Cocci Gram positif (S.

    aureus, entrocoques) qui jouent un rle

    dterminant dans cette dtersion par

    digestion des dbris.

    Au stade de ncrose, on dcompte

    autant de germes arobies

    quanarobies. Les germes Gram ngatif apparaissant ce stade (E. coli, Proteus

    sp.).

  • 33

    0 20 40 60 80 100 120

    Epidermisation

    Bourgeonnement

    Ulcration

    Ncrose

    Dtertion

    % germes

    Stade de cicatrisation

    + Cocci Gram

    - Bacilles Gram

    Flore totale

    Au stade dulcration, on trouve surtout des germes arobies (Pseudomonas sp.,

    S. aureus). Lors de ltape de bourgeonnement, on trouve une flore polymorphe avec

    prdominance de germes Gram positif et

    en nombre nettement infrieur. Au stade de r-pidermisation, les plaies

    sont pauvres en germes.

    Figure 1 : Prsentation schmatique du

    bactriocycle dune plaie

    LA CICATRISATION DUNE PLAIE

    La cicatrisation dune plaie est un phnomne biologique naturel. La

    rapidit et la qualit de la cicatrisation

    dune plaie dpendent :

    - De ltat gnral de lorganisme atteint qui conditionne sa force de rsistance

    plus ou moins prononce;

    - De ltiologie de la lsion;

    - De ltat et de la localisation de la plaie;

    - De la survenue ou de labsence dune infection.

    LES DIFFERENTES PHASES DE CICATRISATION

    La cicatrisation d'une plaie se droule en

    plusieurs phases. Chacune de ces

    phases est caractrise par des activits

    cellulaires spcifiques qui font

    progresser le processus de rparation

    selon des squences chronologiques

    prcises, mais imbriques les unes dans

    les autres (2, 4, 5).

    - Phase exsudative pour la dtersion de la plaie : pour chaque plaie, la

    cicatrisation commence par l'apparition

    des phnomnes inflammatoires

    prcoces. L'exsudation ainsi amorce

    va assurer la dfense contre linfection et la dtersion de la plaie.

    - Phase prolifrative avec dveloppement du tissu de granulation

    (bourgeonnement) : Le bourgeonne-

    ment correspond au comblement de la

    perte de substance par un nouveau

    tissu. Environ 4 jours aprs la blessure,

    les fibroblastes produisent en premier

    lieu des mucopolysaccarides qui

    serviront de matrice l'laboration des

    fibres collagnes du tissu conjonctif.

    - Phase de diffrenciation avec maturation cellulaire, dveloppement

    de la cicatrice et pithlialisation :

    Entre le 6me et le 10me jour en

    moyenne, commence la maturation des

    fibres collagnes. La plaie se rtracte

    sous l'influence des myofibroblastes.

    En s'appauvrissant progressivement en

    eau et vaisseaux, le tissu de

    granulation devient plus ferme. Il se

    transforme en tissu cicatriciel qui,

    son tour, favorisera la rtraction

    cicatricielle.

    LES OBSTACLES A LA CICATRISATION

    Plusieurs facteurs peuvent entraver ou

    retarder la cicatrisation, dont (1, 4, 5) :

    - Le diabte, lhyperglycmie provocant un dysfonctionnement leucocytaire

    lorigine dun risque dischmie rgionale;

    ___Puissance (Cocci Gram+)

  • 34

    - La malnutrition, lorigine de perturbations de la phase

    inflammatoire et de la synthse de

    collagne;

    - Lobsit, entranant une diminution de la vascularisation du tissu adipeux et

    une augmentation de la tension dans la

    plaie;

    - Le tabagisme, provoquant une diminution de loxygnation de la plaie et des anomalies de la coagulation

    dans les petits vaisseaux sanguins;

    - Lge avanc, responsable de laffaiblissement des dfenses immunitaires et de la diminution de la

    rsistance aux germes pathognes.

    - Le stress important, provocant une augmentation du cortisol qui diminue le

    nombre de lymphocytes circulants et

    attnue la raction inflammatoire;

    RISQUE INFECTIEUX ET TRANSMISSION

    CROISEE LORS DU PANSEMENT FACTEURS DE RISQUE

    Le risque de transmission croise

    dpend de quatre facteurs intriqus (1) :

    - Le patient dont l'tat physiologique, la pathologie (diabte, terrain

    artritique,), les dfenses immunitaires parfois amoindries, le

    statut de portage de germes

    potentiellement pathognes et le

    niveau de coopration, dhygine corporelle et dinformation peuvent le rendre plus vulnrable l'infection;

    - Le type de plaie dont le caractre aigu ou chronique, la profondeur, le sige,

    peuvent favoriser ou non la survenue

    d'une infection;

    - Lenvironnement constitu essentiellement par les surfaces et l'air

    et dont le niveau de contamination

    peut conditionner la survenue d'une

    infection;

    - Les soins qui peuvent tre facteurs de transmission par non respect des

    protocoles, mconnaissance de la

    technique, dfaut dorganisation, insuffisance ou inadaptation du

    matriel, etc

    NIVEAUX DE RISQUE INFECTIEUX

    Trois niveaux de risque sont considrs

    pour adapter les rgles d'hygine

    chaque patient (tableau 1) (1).

  • 35

    Tableau 1: Risques infectieux selon la plaie

    * : Liste non exhaustive donne titre indicatif : il appartient chaque quipe de dterminer le niveau

    correspondant aux caractristiques des patients et aux types de plaies traites

    PREVENTION DU RISQUE DE TRANSMISSION

    CROISEE

    Une technique de soin et de pansement

    qui tient compte la fois du stade de la

    plaie et ses caractristiques, de l'tat du

    patient et de l'environnement; doit tre

    utilise pour prvenir le risque de

    transmission croise. Dans tous les cas,

    la technique de soins doit tre

    rigoureusement aseptique. De manire

    schmatique, les ressources utilises

    (gants, champs) sont propres en cas de

    risque infectieux faible, et striles en cas

    de risque infectieux lev. En cas de

    risque intermdiaire, la qualit des

    ressources dpend du type de plaie. Les

    dispositifs mdicaux (pinces, ciseaux,

    canules) en contact directement avec la

    plaie sont toujours striles.

    LES SOINS DE PLAIES DEFINITION

    Le mot ''Pansement'' vient du latin

    (pensare = compenser) et dsigne

    lensemble du matriel utilis pour couvrir, protger et favoriser la gurison

    dune plaie (6). Actuellement, les pansements

    commercialiss sont considrs comme

    des dispositifs