organisation mondiale de la santé · 2008-2013 ») et la « déclaation politi ue de la réunion...

27
1 Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT (2013-2020) Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé (Version datée du 26 juillet 2012) Élaboration d’un Plan d’action actualisé pour la Stratégie mondiale de lutte contre les maladies non transmissibles couvrant la période 2013 – 2020 1. Objet et champ du document de réflexion de l’OMS Le document de réflexion daté du 26 juillet 2012 fait suite au document de réflexion préliminaire daté du 30 mars 2012 et examiné lors de consultations régionales qui ont eu lieu au cours du premier semestre 2012 sur l’élaboration d’un Plan d’action mondial actualisé de lutte contre les maladies non transmissibles couvrant la période 2013-2020 (le « Plan d’action 2013-2020 »). Ce document de réflexion de l’OMS prend comme point de départ les recommandations résultant des consultations régionales. Le but du document de réflexion de l’OMS est de favoriser un débat plus approfondi et d’obtenir des éléments et des recommandations des États Membres à la première consultation mondiale informelle avec les États Membres et les organismes du système des Nations Unies sur l’élaboration d’un Plan d’action mondial actualisé de l’OMS pour la Stratégie mondiale de lutte contre les maladies non transmissibles (Genève, 16-17 août 2012). Le document de réflexion de l’OMS comprend trois sections. La première décrit le Plan d’action 2008-2013 pour la Stratégie mondiale de lutte contre les maladies non transmissibles (« Plan d’action 2008-2013 ») et la « Déclaration politique de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles ». 1 Les progrès et les carences constatés dans la mise en œuvre du Plan d’action 2008-2013 sont résumés à l’annexe 1. La deuxième section résume les éléments et les recommandations issus des consultations régionales et propose les points essentiels sur lesquels il faudra mettre l’accent et qui constitueront les objectifs du Plan d’action 2013-2020. La troisième et dernière section définit le champ, l’objet et les résultats escomptés de la consultation informelle et énumère les questions qui devront faire l’objet d’un examen plus approfondi. Le Plan d’action 2013-2020 est censé fournir des lignes directrices pour la mise en œuvre des engagements pris dans la Déclaration politique de l’Assemblée générale des Nations Unies sur les maladies non transmissibles. Le but du Plan d’action 2013-2020 est d’atteindre d’ici 2025 la cible prioritaire mondiale d’une réduction de 25 % de la mortalité prématurée due aux maladies non transmissibles. Ce document de réflexion de l’OMS ne représente pas la position officielle de l’Organisation (se référer à la note concernant la responsabilité qui figure à la dernière page du document). 1 Résolution A/RES/66/2.

Upload: others

Post on 11-Aug-2020

3 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

1

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT (2013-2020)

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé (Version datée du 26 juillet 2012)

Élaboration d’un Plan d’action actualisé pour la Stratégie mondiale de lutte contre les maladies

non transmissibles couvrant la période 2013 – 2020

1. Objet et champ du document de réflexion de l’OMS

Le document de réflexion daté du 26 juillet 2012 fait suite au document de réflexion préliminaire daté du 30 mars 2012 et examiné lors de consultations régionales qui ont eu lieu au cours du premier semestre 2012 sur l’élaboration d’un Plan d’action mondial actualisé de lutte contre les maladies non transmissibles couvrant la période 2013-2020 (le « Plan d’action 2013-2020 »). Ce document de réflexion de l’OMS prend comme point de départ les recommandations résultant des consultations régionales.

Le but du document de réflexion de l’OMS est de favoriser un débat plus approfondi et d’obtenir des éléments et des recommandations des États Membres à la première consultation mondiale informelle avec les États Membres et les organismes du système des Nations Unies sur l’élaboration d’un Plan d’action mondial actualisé de l’OMS pour la Stratégie mondiale de lutte contre les maladies non transmissibles (Genève, 16-17 août 2012).

Le document de réflexion de l’OMS comprend trois sections. La première décrit le Plan d’action 2008-2013 pour la Stratégie mondiale de lutte contre les maladies non transmissibles (« Plan d’action 2008-2013 ») et la « Déclaration politique de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles ».1 Les progrès et les carences constatés dans la mise en œuvre du Plan d’action 2008-2013 sont résumés à l’annexe 1. La deuxième section résume les éléments et les recommandations issus des consultations régionales et propose les points essentiels sur lesquels il faudra mettre l’accent et qui constitueront les objectifs du Plan d’action 2013-2020. La troisième et dernière section définit le champ, l’objet et les résultats escomptés de la consultation informelle et énumère les questions qui devront faire l’objet d’un examen plus approfondi.

Le Plan d’action 2013-2020 est censé fournir des lignes directrices pour la mise en œuvre des engagements pris dans la Déclaration politique de l’Assemblée générale des Nations Unies sur les maladies non transmissibles. Le but du Plan d’action 2013-2020 est d’atteindre d’ici 2025 la cible prioritaire mondiale d’une réduction de 25 % de la mortalité prématurée due aux maladies non transmissibles.

Ce document de réflexion de l’OMS ne représente pas la position officielle de l’Organisation (se référer à la note concernant la responsabilité qui figure à la dernière page du document).

1 Résolution A/RES/66/2.

Page 2: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

2

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT (2013-2020)

2. Le Plan d’action 2008-2013 et la Déclaration politique de l’Assemblée générale sur les maladies non transmissibles Le Plan d’action 2008-2013 Sur les 57 millions de décès enregistrés dans le monde en 2008, on estime que 36 millions (63 %) étaient dus aux maladies non transmissibles, dont 14,2 millions de décès prématurés entre 30 et 69 ans (ce qui représente 25 % du nombre total de décès par maladies non transmissibles). En particulier, le Plan d’action 2008-2013 mettait l’accent sur quatre maladies (maladies cardio-vasculaires, diabète, cancer et affections respiratoires chroniques) et quatre facteurs de risque communs (tabagisme, sédentarité, mauvaise alimentation et usage nocif de l’alcool)2 en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire où survenaient 86 % des décès prématurés par maladies non transmissibles entre 30 et 69 ans.

Le Plan d’action 2008-2013 a été élaboré pour donner une impulsion à l’application de la Stratégie mondiale de lutte contre les maladies non transmissibles approuvée par l’Assemblée mondiale de la Santé en 2000.3 Il s’inspire de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac4 et de la Stratégie mondiale de l’OMS pour l’alimentation, l’exercice physique et la santé.5 Le Plan d’action 2008-2013 était conçu pour fournir aux États Membres, à l’OMS et à la communauté internationale une orientation pour la surveillance, la prévention et la prise en charge des maladies non transmissibles – les trois piliers de la Stratégie mondiale de lutte contre les maladies non transmissibles adoptée en 2000.

Le Plan d’action 2008-2013 fixe six objectifs, chacun contenant des mesures à prendre par le Secrétariat de l’OMS, et des propositions à prendre par les États Membres et par les partenaires internationaux. En tout le Plan contenait plus de 70 séries de mesures, certaines de caractère général et d’autres plus précises.

Les six objectifs du Plan d’action 2008-2013 sont les suivants :

Objectif 1 : accorder un rang de priorité plus élevé aux maladies non transmissibles dans les activités liées au développement aux niveaux mondial et national, et intégrer les activités de prévention et de lutte aux politiques de l’ensemble des ministères concernés.

Objectif 2 : élaborer des politiques et des plans nationaux de lutte contre les maladies non transmissibles.

Objectif 3 : promouvoir des interventions destinées à réduire les principaux facteurs de risque communs modifiables de maladies non transmissibles : tabagisme, mauvaise alimentation, sédentarité et usage nocif de l’alcool.

2 http://whqlibdoc.who.int/publications/2010/9789242597417_fre.pdf

3 http://app.who.int/gb/archive/pdf_files/WHA53/fa14.pdf

4http://www.who.int/fctc/fr/

5 http://www.who.int/dietphysicalactivity/fr/

Page 3: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

3

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT (2013-2020)

Objectif 4 : promouvoir la recherche pour prévenir et combattre les maladies non transmissibles.

Objectif 5 : promouvoir des partenariats pour prévenir et combattre les maladies non transmissibles.

Objectif 6 : suivre les maladies non transmissibles et leurs déterminants et évaluer les progrès accomplis aux niveaux national, régional et mondial.

Le Plan d’action 2008-2013 souligne l’impérieuse nécessité d’investir dans la prévention des maladies non transmissibles, en tant que partie intégrante d’un développement socio-économique durable. Il précise que la prévention de ces maladies relève de la responsabilité commune de tous les ministères et que l’on obtiendra davantage de résultats en influant non seulement sur les politiques de santé mais aussi sur les politiques intéressant d’autres secteurs. Le renforcement des systèmes de santé et les partenariats étaient considérés comme indispensables pour intensifier et unir les efforts visant à réduire la morbidité, l’incapacité et la mortalité prématurée liées aux maladies non transmissibles. Les progrès accomplis et les carences constatées dans l’application du Plan d’action 2008-2013 font l’objet de l’annexe 2.

Déclaration politique de l’Assemblée générale sur les maladies non transmissibles La Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies et l’adoption de la Déclaration politique sur les maladies non transmissibles représentent une percée dans la lutte mondiale contre ces maladies. Elles ont offert une occasion historique de fixer un nouveau programme mondial de lutte contre les principales causes de la charge de morbidité et la mortalité et de protection des populations les plus vulnérables. Il a notamment été question de l’incidence croissante des maladies ; de leurs effets sociaux et économiques, des facteurs de risque et des problèmes de développement et autres difficultés ; du renforcement des capacités nationales face aux maladies non transmissibles ainsi que des politiques appropriées de prévention et de lutte ; et de l’encouragement de la coopération et de la coordination internationales des efforts de prévention et de lutte. Pour la première fois, l’ensemble des États Membres des Nations Unies ont convenu que les maladies non transmissibles constituaient un défi majeur pour le développement socio-économique ; contribuant à la pauvreté et menaçant la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement liés à la santé ; ils ont clairement préconisé que ces maladies figurent parmi les priorités des programmes de développement aux niveaux national et international. Dans la Déclaration politique sur les maladies non transmissibles, les États se sont également engagés à prendre une série de mesures.

La Déclaration politique des Nations Unies sur les maladies non transmissibles énonce l’engagement des États à prendre une série de mesures, à savoir :

Reconnaître le rôle prioritaire et la responsabilité des gouvernements pour relever le défi des maladies non transmissibles dans le cadre d’un effort de tous les ministères et de l’ensemble de la société

Réduire les facteurs de risque et créer des environnements favorables à la santé

Renforcer les politiques et les systèmes de santé nationaux

Promouvoir la coopération internationale et les partenariats

Encourager la recherche et le développement

Accorder une priorité accrue à la surveillance et suivre les résultats

Page 4: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

4

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT (2013-2020)

3. Principaux éléments et recommandations issus des consultations régionales

Les consultations régionales organisées par l’OMS sur l’élaboration d’un Plan d’action 2013-2020 ont porté sur toute une série de questions relatives aux succès enregistrés et aux difficultés rencontrées dans la réalisation des objectifs contenus dans le Plan d’action 2008-2013. Les participants ont tenu compte i) des modifications intervenues dans la situation mondiale depuis la publication du Plan d’action 2008-2013, notamment de l’environnement politique, technique, financier et autre et ii) des progrès et obstacles enregistrés dans l’application du Plan d’action 2008-2013. Au cours des débats, on a mis l’accent sur les approches qui avaient porté leurs fruits, les liens avec les processus de planification de la santé et le programme de développement, l’action multisectorielle, la réduction des facteurs de risque, la réorientation des systèmes de santé, y compris le financement à long terme de la lutte contre les maladies non transmissibles, l’application des options les plus rentables contre les maladies non transmissibles, la recherche-développement, la surveillance et le suivi, les partenariats, le renforcement des capacités nationales et le rôle de l’OMS et des organismes du système des Nations Unies. Les principaux résultats des consultations régionales résumés ci-dessous visent à orienter le débat sur les objectifs du Plan d’action actualisé 2013-2020.

i) Sensibilisation et communication Un point fondamental qui a été examiné consiste à déterminer comment le Plan d’action 2013-2020 peut maintenir et renforcer l’élan politique de la Réunion de haut niveau sur les maladies non transmissibles et de sa Déclaration politique au niveau mondial, mais aussi, et surtout, au niveau national. Comment le Plan d’action 2013-2020 peut-il assurer que les gouvernements et les responsables politiques restent conscients des engagements pris en septembre 2011 à New York ? Dans la Déclaration politique, les chefs d’État et de gouvernement ont reconnu le rôle et la responsabilité prioritaires des gouvernements pour relever le défi des maladies non transmissibles. Il s’agit de veiller à ce que dans le Plan d’action 2013-2020 la réduction de la charge des maladies non transmissibles soit traitée au niveau le plus élevé de l’État. Le Plan d’action 2013-2020 doit inclure des approches novatrices pour renforcer durablement la sensibilisation au maintien de la mobilisation des chefs d’État et de gouvernement, y compris en associant tous les secteurs pertinents, la société civile et les communautés selon qu’il conviendra ; en créant un mouvement social avec la participation pleine et active des personnes vivant avec ces maladies ; et en mettant sur pied une base de données et diffusant l’information sur les liens existants entre les maladies non transmissibles, la pauvreté, le développement, les échanges commerciaux, les investissements et le développement socio-économique.

ii) Les maladies non transmissibles et le programme de développement Les consultations régionales ont proposé que le Plan d’action 2013-2020 transforme les maladies non transmissibles d’un problème de santé publique en un défi socio-économique majeur et plus large pour le développement. On estime par exemple le manque à gagner cumulé des pays en développement associé aux maladies non transmissibles à US $ 7000 milliards au cours de la période 2011-2025 du fait de l’augmentation en flèche des coûts des soins de santé et des pertes de productivité dans les seuls pays à revenu faible ou intermédiaire.

À l’heure où l’on commence à faire le bilan des effets des Objectifs du Millénaire pour le développement, une occasion unique est offerte pour que les maladies non transmissibles continuent à figurer parmi les préoccupations du programme de développement des Nations Unies de l'après 2015. La Déclaration Rio+20 « l’avenir que nous voulons » adoptée à la Conférence des

Page 5: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

5

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT (2013-2020)

Nations Unies sur le développement durable (Rio de Janeiro 20-22 juin 2012) reconnaît que le fardeau et la menace des maladies non transmissibles à l’échelle mondiale figurent parmi les principaux obstacles au développement durable au XXIe siècle (paragraphe 141). La Déclaration reconnaît aussi que les objectifs du développement durable ne peuvent être réalisés qu’en l’absence d’une forte prévalence des maladies transmissibles ou non transmissibles débilitantes (paragraphe 138). L’équipe spéciale des Nations Unies chargée du programme de développement pour l’après 2015 reconnaît dans son rapport « réaliser l’avenir que nous voulons pour tous » que les OMD ne répondent pas de manière adéquate à l’augmentation des maladies non transmissibles (paragraphe 19) et définissent ces maladies comme une priorité pour le développement social et les investissements en faveur des populations (paragraphe 67).

iii) Synergies entre la lutte contre les maladies non transmissibles et d’autres programmes Dans la Déclaration politique sur les maladies non transmissibles, les États s’engagent à intégrer la lutte contre les maladies non transmissibles aux programmes de santé sexuelle et génésique, de santé de la mère et de l’enfant et de lutte contre le VIH, notamment au niveau des soins primaires. Les participants aux consultations régionales ont estimé que le Plan d’action 2013-2020 doit envisager les possibilités de poursuivre sur cette voie, par exemple en élargissant les services de soins offerts aux personnes touchées par le VIH pour englober la prévention du cancer du col de l’utérus. Des possibilités peuvent aussi être offertes de mettre en place des liens avec d’autres programmes concernant par exemple la tuberculose. Il est important de reconnaître que la dépression, les parodontoses, les affections rénales et les pathologies musculosquelettiques constituent des comorbidités importantes. À cet égard, l’occasion est offerte d’explorer les avantages communs d’une action de collaboration entre les programmes de lutte contre les maladies non transmissibles et d’autres programmes spécifiques, dans le domaine par exemple de la santé mentale, de la santé bucco-dentaire, etc. Il est également possible d’intégrer des activités de promotion de la santé aux maladies non transmissibles – par exemple en ce qui concerne le tabac, l’usage nocif de l’alcool, l’alimentation saine, l’activité physique – dans des programmes de vaccination car la prévention des maladies non transmissibles est un élément de plus en plus important de ces programmes (le vaccin contre le papillomavirus humain utilisé pour prévenir le cancer du col et le vaccin anti-hépatite B dans la prévention du cancer du foie).

Le Plan d’action 2013-2020 devrait veiller à ce que la lutte contre les maladies non transmissibles soit envisagée comme devant être menée tout au long de l’existence. Il faut donc inclure la santé maternelle pour l’enfant à naître, éviter l’exposition au tabac et à l’alcool pendant la grossesse, assurer l’allaitement au sein du nourrisson, favoriser les comportements sains pendant l’enfance et l’adolescence et veiller à un vieillissement en bonne santé. La prévention et la lutte tout au long de l’existence supposent une action aux côtés des programmes de santé de la mère et de l’enfant et des soins aux personnes âgées, ainsi que dans toute une série de cadres (par exemple l’école, le lieu de travail).

La promotion de la santé tout au long de l’existence est également importante pour que l’on puisse aborder le troisième âge en bonne forme et rester en bonne santé jusqu’à un âge avancé. Le Plan d’action 2013-2020 devrait aussi contribuer à renforcer les bases de données nécessaires et mieux articuler les besoins d’établir des liens entre les programmes de lutte contre les maladies non transmissibles, l’atténuation de la pauvreté, le développement durable – y compris en milieu urbain – la sécurité alimentaire, le changement climatique, la préparation face aux catastrophes et l’égalité entre les sexes.

Page 6: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

6

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT (2013-2020)

iv) Options les plus rentables contre les maladies non transmissibles On comprend beaucoup mieux aujourd’hui le problème du coût du renforcement de la lutte contre les maladies non transmissibles. Avant 2008, le coût du renforcement d’interventions efficaces n’était pas chiffré. Depuis la publication par l’OMS en septembre 2011 du document Scaling up action against NCDs : How much will it cost ?, on sait que le coût annuel moyen de l’application d’une série essentielle d’interventions contre les maladies non transmissibles ayant un effet prononcé et une bonne rentabilité (« options les plus rentables », voir l’annexe 3) dans l’ensemble des pays à revenu faible ou intermédiaire est estimé à US $ 11,4 milliards (au total US $ 170 milliards pour la période 2011-2025). Ce montant représente un investissement annuel de moins de US $ 1 par personne dans les pays à faible revenu, de US $ 1,5 dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure et de US $ 3 dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. Exprimé en proportion des dépenses actuelles consacrées à la santé, l’application d’une telle série de mesures représente 4 % de ces dépenses dans les pays à faible revenu, 2 % dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure et moins de 1 % dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure.

Il a été reconnu que ces interventions très rentables ayant un effet prononcé peuvent être appliquées dans l’ensemble des pays (il s’agit de ce qu’on appelle les « options les plus rentables » contre les maladies non transmissibles) et offrent une solution convaincante fondée sur des données factuelles et un point d’entrée pour le renforcement de la lutte contre les maladies non transmissibles. Mais des lacunes subsistent dans l’expérience internationale pour l’application de ces interventions dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. L’expérience des mesures de lutte antitabac s’enrichit mais l’application des projets de réduction de l’apport en sel et les initiatives pour l’élimination des acides gras trans par exemple nécessitent un savoir-faire plus concret dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. De même, les interventions pour la prévention des attaques cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux (utilisant le diabète et l’hypertension comme point d’entrée, le traitement par l’aspirine contre les attaques cardiaques) et le dépistage et le traitement précoce du cancer du col de l’utérus ont été intégrés aux soins primaires dans un certain nombre de pays à revenu faible ou intermédiaire, même en cas de ressources limitées où il y a souvent pénurie de médecins. Toutefois il reste à faire le point de l’expérience internationale dans ces pays et à diffuser les enseignements qu’on pourra en tirer. L’OMS a également mis au point un outil pour évaluer le coût d’un renforcement de l’utilisation au plan national des options les plus rentables pour générer des ressources et faciliter la planification budgétaire de ces options.

En plus des options les plus rentables contre les maladies non transmissibles qui peuvent offrir un point de départ rationnel pour un renforcement au niveau national avec une action multisectorielle, les professionnels de la santé et les responsables politiques auront besoin aussi d’orientations fondées sur des bases factuelles concernant le coût/efficacité d’autres interventions préventives et cliniques. À cet égard, les pays et les Régions peuvent mettre au point des options rentables qui leur sont propres et élargir l’éventail des interventions prioritaires sur la base des caractéristiques du pays ou de la Région, ou de la nécessité d’agir sur la base de données factuelles et d’autres considérations.

L’application d’une série fondamentale d’interventions contre les maladies non transmissibles suppose l’existence de moyens financiers adéquats, prévisibles et durables, ce qui, en général, découlera de dispositifs intérieurs. Les options de politique financière sont notamment l’imposition de produits comme le tabac et l’alcool et éventuellement d’autres produits ainsi que la possibilité d’envisager des subventions et des incitations. Les impôts peuvent permettre de mobiliser des fonds supplémentaires considérables tout en réduisant la consommation de produits nocifs pour la santé.

Page 7: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

7

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT (2013-2020)

Certains pays, en particulier les moins avancés et certains pays à revenu faible ou intermédiaire, ne disposant pas des capacités nationales nécessaires pour appliquer la série fondamentale d’interventions contre les maladies non transmissibles ont demandé un appui technique par l’intermédiaire de mécanismes bilatéraux et multilatéraux pour combler des lacunes de caractère technique et gestionnaire et de gouvernance. Si un financement prévisible et durable à long terme proviendra très probablement de sources intérieures, les pays les moins avancés et certains pays à revenu intermédiaire pourront avoir besoin d’une aide extérieure pour la mise en place d’une capacité et l’élaboration de programmes au moins dans un premier temps. Certains des pays dont les ressources sont les plus limitées auront peut-être besoin d’un appui extérieur à plus long terme.

v) Réduire l’exposition aux facteurs de risqué Les consultations régionales ont dégagé un consensus concernant la priorité à donner au renforcement de l’application des interventions essentielles contre les quatre principaux facteurs de risque. La Stratégie mondiale de l’OMS visant à réduire l’usage nocif de l’alcool a été approuvée et son application a commencé pendant la période du Plan d’action 2008-2013. On a observé une extension des activités de réduction du tabagisme par l’application de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, 176 Parties s’étant désormais engagées à en appliquer les articles et honorer leurs obligations en vertu de la Convention. L’OMS a introduit le concept « MPOWER » - un moyen pratique et efficace de renforcer la mise en œuvre des dispositions de réduction de la demande prévues par la Convention-cadre sur le terrain par les « mesures les plus rentables » et les « mesures rentables » de réduction du tabagisme dont il a déjà été question. L’application de ces mesures continue à donner de bons résultats. Les avantages d’une activité physique accrue et des interventions qui vont dans ce sens apparaissent plus clairement. Il conviendrait d’explorer davantage le recours à l’impôt sur l’alcool, le tabac et certains produits alimentaires à l’appui de la prévention des maladies non transmissibles. Le Plan d’action 2013-2020 devrait aussi être un moyen de renforcer l’élaboration et l’application des lois de santé publique visant à créer et à favoriser des environnements favorables à la santé et à un comportement sain.

vi) Systèmes de santé Les participants aux consultations régionales ont dégagé un consensus selon lequel l’accès sans entrave des malades aux niveaux essentiels de soins de santé, y compris la détection précoce, le traitement rapide et le suivi est indispensable à la lutte contre les maladies non transmissibles. L’intégration de la prise en charge des quatre principales maladies non transmissibles aux soins de santé primaires est désormais une stratégie acceptée mais il faut encore d’urgence tirer les enseignements des succès et des échecs enregistrés dans son application.

Les discussions ont également mis en lumière de nombreuses difficultés qui peuvent surgir dans tous les secteurs des systèmes de santé et notamment en ce qui concerne :

la gouvernance : secteur privé non réglementé, déséquilibre entre soins préventifs et curatifs.

le financement : absence d’un financement prévisible et équitable et inefficacité

le personnel : capacités et programmes de formation inadéquats et dispositions contractuelles/gestionnaires laissant à désirer

les médicaments et les technologies : accès inadéquat et usage irrationnel

l’information : fragmentation et manque de suivi

la fourniture de services : accès limité et systèmes d’orientation/recours insuffisants.

Page 8: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

8

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT (2013-2020)

Les participants ont convenu que le Plan d’action 2013-2020 doit définir des stratégies permettant de surmonter l’ensemble de ces difficultés. L’absence d’un accès adéquat et le coût élevé des médicaments et des technologies essentiels contribuent à l’accroissement de la charge des maladies non transmissibles aux niveaux mondial et national et contraignent les patients à régler leurs factures de leur propre poche. Les États Membres ont reconnu le rôle central des gouvernements pour assurer un accès équitable à des médicaments et à des technologies médicales essentiels efficaces, sûrs et de qualité. Quelque soit le niveau du revenu national, on observe un éventail de stratégies et d’approches efficaces pour promouvoir l’accès aux médicaments essentiels et réduire la charge des maladies non transmissibles. L’accès équitable aux médicaments et aux technologies peut être assuré par une sélection rationnelle, des prix abordables, un financement durable et des systèmes fiables. Les mesures à prendre sont notamment une orientation fondée sur des bases factuelles concernant l’usage rationnel des médicaments, élaborée en tenant dûment compte des conflits d’intérêts possibles. Il est reconnu de plus en plus qu’il est important pour les pays d’appliquer des politiques qui donnent la priorité aux médicaments génériques, encouragent les achats publics, dissocient la prescription de la distribution, limitent les marges bénéficiaires sur les ventes en gros et au détail par des systèmes de marges régressives et exemptent les médicaments essentiels des droits d’importation et des taxes locales.

Une des préoccupations fondamentales du Plan d’action devrait être d’offrir des systèmes de santé abordables, ce qui suppose avant tout un financement adéquat et une répartition équitable. Il faut d’urgence œuvrer en faveur d’une couverture universelle abordable fondée sur l’équité et la solidarité, de façon à fournir un ensemble de soins et de services préventifs adéquats et des niveaux de coûts couverts par des ressources financières équitables et durables. Parmi les questions essentielles auxquelles il faudra répondre à cet égard figurent les suivantes : comment améliorer l’adjonction des interventions contre les maladies non transmissibles dans les modules de protection sociale ? Comment repérer et réduire l’inefficacité des systèmes de santé ?

Le Plan d’action 2013-2020 devrait aussi définir des approches novatrices fondées sur la technologie de l’information et de la communication, comme les téléphones portables pour la promotion de la santé, la prise en charge à long terme et les soins auto-administrés pour appuyer la prévention et la prise en charge des maladies non transmissibles. Parmi les autres exemples, on peut mentionner les biens et services de santé sur Internet, la télémédecine et le suivi des malades à distance, les SMS ou les services de messagerie par texte pour la santé, la santé mobile, les logiciels pour améliorer l’observance des traitements, les nouveaux outils diagnostiques, par exemple les tests de diabète sur téléphone portable, la biotechnologie et les technologies avancées comme la robotique chirurgicale, la génétique, les cellules souches, la technologie des transplantations, l’amplification génique, l’imagerie. À ces technologies nouvelles correspond un éventail de partenaires qui mettent au point et offrent les innovations. Il sera important pour les ministères de la santé et les dispensateurs de services de mettre l’accent sur le renforcement des technologies de base rentables tout en ayant recours au maximum à des technologies novatrices.

vii) Recherche-développement Les participants ont souligné le grave déséquilibre entre d’une part, la charge croissante des maladies non transmissibles et de l’autre la capacité de recherche et les résultats de la recherche dans les pays à revenu faible ou intermédiaire qui sont confrontés en priorité à la charge de ces maladies. Le manque de fonds pour la recherche, la formation inadéquate des chercheurs, les infrastructures laissant à désirer, l’appui insuffisant des collègues chercheurs et l’absence d’une tradition de la recherche sont parmi les obstacles essentiels qu’il faudra surmonter au plus vite grâce

Page 9: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

9

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT (2013-2020)

à des activités concrètes qui devront figurer dans le Plan d’action 2013-2020. À cet égard, les participants s’inquiétaient du manque d’indicateurs dans le cadre mondial de suivi permettant de suivre les progrès de la recherche-développement.

Les ressources pour la santé étant limitées, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, il est indispensable que les politiques et programmes contre les maladies non transmissibles soient fondés sur des bases scientifiques solides issues de la recherche opérationnelle. Le programme de recherche de l’OMS sur les maladies non transmissibles6 établissant des priorités fournit des orientations aux États Membres en les aidant à comprendre et définir les besoins essentiels de la recherche de santé publique dans ce domaine. Les priorités de la recherche qui ont été définies doivent faire partie intégrante des objectifs du Plan d’action 2013-2020. Celui-ci doit aussi contribuer à renforcer et aligner les activités des milieux universitaires, des associations professionnelles, des réseaux de recherche, des centres collaborateurs OMS, des partenaires et des donateurs pour renforcer la capacité de recherche nationale sur les maladies non transmissibles, les partenariats de la recherche et les réseaux aux niveaux mondial, régional et national.

viii) Surveillance et suivi Les participants ont estimé que les efforts actuels pour mettre en place un cadre mondial de suivi, comprenant des indicateurs et une série de cibles mondiales volontaires, offrent aux pays une orientation pour examiner l’établissement de cibles et d’indicateurs nationaux fondés sur la situation de chacun. De plus, le cadre national de surveillance que comprend le Rapport OMS sur la situation mondiale des maladies non transmissibles 20107 précise clairement les composantes essentielles de la surveillance au niveau des pays. La décision WHA 65 (8) par laquelle l’Assemblée mondiale de la Santé adopte la cible mondiale d’une réduction de 25 % de la mortalité prématurée par maladies non transmissibles d’ici 2025 constitue une cible importante susceptible de refléter l’impact des efforts de prévention ainsi que les améliorations en matière d’accès à la prise en charge et au traitement des maladies. En raison de la forte diversité entre les Régions, il ne sera pas toujours possible d’avoir une cible unique pour tous les pays. En outre, pour atteindre les cibles correspondant à des résultats sanitaires contenues dans le cadre de suivi mondial, il faut pouvoir se fonder sur une politique applicable aux cibles et indicateurs qui sont le moteur des progrès. Le Plan d’action 2013-2020 est un instrument approprié pour situer ces éléments.

L’intégration de la surveillance et du suivi des maladies non transmissibles au niveau des pays dans les systèmes existants d’information pour la santé au niveau national soulève des difficultés majeures. Fournir des orientations sur les moyens de les surmonter constitue un défi fondamental pour le Plan d’action 2013-2020. Certains exemples de mesures prioritaires proposées pour renforcer la surveillance au niveau des pays sont les suivants :

Améliorer les données de l’état civil/la certification des causes de décès/le codage de la Classification internationale des Maladies (CIM)

Mettre en place/renforcer des systèmes de surveillance nationaux des facteurs de risque de maladies non transmissibles et procéder à une enquête nationale sur la prévalence de ces facteurs tous les 5 ans au moins.

Assurer le suivi des politiques

6 http ://whalibdoc.who.int/publications/2011/9789241564205 eng.pdf

7 http://www.who.int/nmh/pubications/ncd report2010/en/index.html. Résumé d’orientation en français.

Page 10: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

10

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT

(2013-2020)

Établir des registres des maladies si cela est durablement possible.

ix) Crise financière mondiale et augmentation des recettes Les participants ont exprimé leur inquiétude devant le fait que l’aide publique au développement consacrée à la lutte contre les maladies non transmissibles n’a pas suivi le rythme des engagements politiques et la reconnaissance croissante de l’ampleur et des conséquences de l’épidémie. La sensibilisation des organismes de développement aux liens existants entre ces maladies et la pauvreté et le développement devrait être renforcée. L’aide technique bilatérale et multilatérale à l’appui des efforts nationaux contre les maladies non transmissibles reste donc insuffisante malgré une demande énorme d’assistance technique dans ce domaine. À cet égard, la Déclaration politique des Nations Unies sur les maladies non transmissibles a demandé que tous les engagements liés à l’aide publique au développement soient tenus, notamment dans le domaine des maladies non transmissibles.

Dans la situation financière actuelle, il faut aussi veiller à ce que les pays et leurs partenaires procèdent aux investissements voulus en faveur des options les plus rentables mentionnées plus haut. Il s’agit essentiellement de déterminer la meilleure façon pour les ministères des finances, de la planification et de la santé et leurs partenaires du développement d’intégrer ces maladies aux processus de planification de la santé et aux programmes de développement national, d’accroître les allocations budgétaires pour lutter contre ces maladies en établissant un ordre de priorité et de mobiliser des ressources financières adéquates prévisibles et durables par des canaux intérieurs bilatéraux et multilatéraux, notamment des dispositifs de financement traditionnels et des dispositifs volontaires innovants.

Ces dernières années, il a de plus en plus été question de mobiliser des ressources supplémentaires pour la santé par un financement innovant. À la suite des recommandations du groupe spécial de haut niveau sur le financement novateur des systèmes de santé en 2009, les principes d’une contribution mondiale de solidarité sur les produits du tabac ont été élaborés et examinés au sommet du G20 à Cannes en novembre 2011 après la présentation d’un rapport sur le financement du développement au XXIe siècle intitulé : « Innovation with impact : financing 21st Century Development »8 établi par Bill Gates. Le Rapport sur la santé dans le monde de l’OMS, 2010 a présenté le financement innovant comme un moyen essentiel de renforcer les budgets nationaux de la santé, que ce soit directement dans les pays ou indirectement par des dispositifs mondiaux de mise en commun des fonds. Comme indiqué dans le Rapport, la possibilité d’accroître les impôts sur le tabac et l’alcool existe dans de nombreux pays. Même si une partie des fonds prélevés peut être allouée à la santé, l’accès aux services serait sensiblement amélioré. De tels impôts peuvent contribuer à une augmentation sensible des fonds disponibles tout en améliorant directement la santé de la population. Les pays ont échangé lors des consultations régionales plusieurs exemples concernant le prélèvement d’impôts sur l’alcool, le tabac et d’autres produits néfastes pour la santé afin de dégager des fonds au niveau national à l’appui des efforts de prévention des maladies non transmissibles.

Il a été souligné que les ressources consacrées aux maladies non transmissibles aux niveaux national, régional et mondial ne correspondent pas du tout à l’ampleur du problème. Les gouvernements s’étaient engagés à envisager la fourniture de ressources adéquates prévisibles et il fallait définir les ressources durables par des voies internes et par la coopération internationale au développement ; le Plan d’action 2013-2020 devrait recommander des mesures sur la façon de tenir ces

8 http://www.thegatesnotes.com/Topics/development/G20-Report-innovation-with-Impact/

Page 11: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

11

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT

(2013-2020)

engagements. Comment le Plan d’action 2013-2020 peut-il convaincre les chefs d’État et de gouvernement, les ministères des finances et de la planification et les hauts responsables politiques que l’application des options les plus rentables contre les maladies non transmissibles constitue un excellent investissement du point de vue économique ? Le Plan d’action 2013-2020 devrait aussi souligner que les organismes internationaux de développement, les organisations intergouvernementales et les institutions financières internationales doivent commencer à répondre aux demandes d’assistance technique concernant les maladies non transmissibles qui émanent des pays à revenu faible ou intermédiaire sous forme d’aide et d’expertise, étant entendu que les demandes actuelles d’assistance technique dans ce domaine sont déjà importantes et qu’elles le seront toujours plus.

x) Action multisectorielle Il a été largement accepté, lors des consultations régionales que le secteur de la santé à lui seul ne peut faire face aux maladies non transmissibles. Des politiques et des plans nationaux multisectoriels doivent être adoptés, non seulement par le ministère de la santé, mais par le gouvernement dans son ensemble. L’action multisectorielle contre les maladies non transmissibles suppose que tous les ministères s’engagent pour améliorer les résultats sanitaires et réduire l’exposition aux facteurs de risque communs qui sont modifiables.

L’action multisectorielle contre les maladies non transmissibles suit en gros deux voies :

L’intégration d’une prise en compte systématique des préoccupations sanitaires plus larges dans l’élaboration des politiques des secteurs autres que la santé.

L’attention particulière vouée à la prévention et à la lutte dans le cadre des politiques, des programmes et des activités des secteurs pertinents.

La Déclaration politique des Nations Unies sur les maladies non transmissibles reconnaît qu’une prévention et une lutte efficaces supposent des démarches multisectorielles au niveau gouvernemental, notamment de la part de tous les ministères chargés des différents secteurs, en associant la société civile et le secteur privé, selon les besoins, tout en protégeant la santé publique de tout conflit d’intérêt potentiel. L’action multisectorielle et la collaboration entre les partenaires multiples ne sont pas des notions nouvelles dans la plupart des pays. Beaucoup appliquent déjà avec succès des approches multisectorielles dans la lutte contre le VIH et l’amélioration de la santé maternelle. Ils sont moins nombreux à suivre des approches multisectorielles contre les maladies non transmissibles. Certaines approches qui ont fait leurs preuves ont été échangées pendant les consultations régionales. Les participants ont souligné que la difficulté ne consiste pas à comprendre le concept, mais à passer à l’action concrète. Pour certains pays, il s’agit avant tout d’élargir l’action multisectorielle en se fondant sur les structures, les relations et les priorités existant dans le cadre qui est le leur. Il n’existe pas d’approche qui convienne à tout le monde, mais il faut arriver à une application correspondant aux différents contextes.

Les principaux obstacles à l’action multisectorielle définis par les participants étaient les suivants :

Ressources financières et humaines inadéquates

Reconnaissance insuffisante des maladies non transmissibles comme problème de santé publique

Capacité limitée du ministère de la santé à diriger une action associant des partenaires multiples

Page 12: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

12

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT

(2013-2020)

Méconnaissance des problèmes sanitaires dans la communauté ainsi que de la part des autres parties prenantes

Cloisonnement des efforts des ministères

Compréhension limitée par les autres secteurs des incidences sanitaires qu’auront les politiques suivies

Manque de données locales sur l’efficacité

Difficultés à sensibiliser et convaincre les partenaires

Absence de règles et de lignes directrices concernant le secteur privé

Absence d’un cadre de réglementation pour mandater/promouvoir une action multisectorielle.

Le Plan d’action 2013-2020 doit incorporer l’action multisectorielle comme objectif essentiel et fournir un cadre d’action. Les mandats connexes concernant les déterminants sociaux de la santé doivent aussi être reflétés dans le Plan d’action 2013-2020 pour renforcer encore les arguments en faveur d’un développement de l’action multisectorielle. Les activités multisectorielles doivent être fondées sur l’idée d’un but commun aux différents secteurs. Elles ont plus de chance d’être couronnées de succès si elles répondent à des objectifs sociétaux majeurs plutôt qu’à l’objectif exclusif de lutte contre les maladies non transmissibles. Il est utile de définir les points d’entrée de l’action multisectorielle les plus appropriés aux niveaux des autorités nationales, provinciales ou municipales. Ainsi par exemple, les gouvernements pourront utiliser la fixation de cibles nationales de lutte contre les maladies non transmissibles et leur engagement à appliquer les options les plus rentables comme points d’entrée pour promouvoir les activités multisectorielles. L’action multisectorielle peut aussi se fonder sur des activités existant déjà comme les mécanismes multisectoriels mis en place pour la lutte antitabac ou en faveur d’un environnement durable. Les secteurs qui devront être associés à l’élaboration des activités multisectorielles devront être choisis en fonction de la probabilité d’obtenir des résultats positifs contre les maladies non transmissibles. De même, un ordre de priorités peut être fixé pour les mesures multisectorielles selon les secteurs qui pourront contribuer à obtenir les avantages les plus importants pour la prévention et la lutte.

Les cadres multisectoriels nationaux pourront comprendre les options politiques suivantes pour lancer et mener à bien une action multisectorielle de lutte contre les maladies non transmissibles :

Assurer une action de l’ensemble du gouvernement

Ce sont les pauvres qui sont le plus gravement touchés par l’épidémie de maladies non transmissibles. La Déclaration de Rio de 2011 sur les déterminants sociaux de la santé9 préconise une approche tendant à ce que l’ensemble des politiques reflètent les préoccupations sanitaires comme moyen de promouvoir l’équité en santé et de créer des occasions plus justes pour la promotion de la santé, la prévention, le traitement et les soins pour les groupes vulnérables. L’importance des efforts de réduction des inégalités en matière de programmes de lutte contre les maladies non transmissibles est également soulignée dans la Déclaration politique des Nations Unies, comme la nécessité d’associer de manière efficace la société civile et le secteur privé.

Pour que l’application de la série fondamentale d’interventions contre ces maladies soit couronnée de succès, il faudra mettre au point des cadres multisectoriels et des forums nationaux prévoyant des mécanismes de planification, d’orientation, de surveillance et d’évaluation pour l’exécution de politiques multisectorielles et leur effet sur les maladies ainsi que des mécanismes permettant d’analyser l’impact des maladies sur les différents secteurs gouvernementaux. Ces efforts pourront

9http://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/WHA65/A65_16-fr.pdf

Page 13: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

13

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT

(2013-2020)

se doubler de la mise en place de dispositifs périodiques visant à analyser comment les politiques d’autres secteurs affectent la santé afin de définir les politiques sectorielles qui ont un impact majeur sur les priorités de la santé publique, de favoriser une compréhension commune des différents secteurs et de prévoir la responsabilité de tous les secteurs concernés quant aux effets de leurs politiques sur la santé. Le succès de l’application de la série fondamentale d’interventions suppose aussi l’établissement et la diffusion d’informations sur la façon dont la lutte contre les maladies non transmissibles améliorera les résultats des autres secteurs.

Engagement politique de haut niveau Les politiques et plans nationaux multisectoriels de lutte contre les maladies non transmissibles ont des incidences politiques et budgétaires majeures qui dépassent de loin leur incidence directe pour le secteur public. Un engagement politique de haut niveau est donc indispensable en matière de sensibilisation, d’orientation et de mobilisation des ressources.

Administration responsable et conflit d’intérêts Différents obstacles peuvent surgir par exemple la concurrence entre différentes aspirations gouvernementales, institutionnelles et communautaires, l’absence d’une unité de vues sur les buts à atteindre, des objectifs sanitaires ne tenant pas compte des buts, objectifs et programmes d’autres secteurs, les conflits concernant les valeurs et les intérêts divergents (économiques ou autres), et les programmes qui sont en concurrence. Ces problèmes peuvent tout aussi bien se présenter entre différents pays au niveau mondial, entre différents ministères au niveau national et entre acteurs du secteur public et de l’extérieur à tous les niveaux. En se préoccupant des avantages d’un engagement avec des partenaires, on s’attachera en priorité à éviter les effets indésirables découlant de conflits d’intérêt réels ou supposés. De tels conflits peuvent surgir quand des intérêts personnels, professionnels, financiers ou institutionnels ne sont pas alignés sur les buts acceptés de la santé publique. Il est admis qu’il existe un conflit fondamental d’intérêt entre la promotion de la santé publique et les objectifs commerciaux de l’industrie du tabac.

Personnel durable pour une action contre les maladies non transmissibles Un investissement essentiel pour la lutte contre les maladies non transmissibles concerne la mise en place d’un personnel de santé approprié. Au-delà des services dans les établissements de soins, un éventail sans précédent de disciplines peut contribuer à une bonne intégration de la lutte contre ces maladies dans l’ensemble de la politique et de la programmation de l’État.

Promotion de la mise en place et de l’utilisation de méthodes d’évaluation des effets pour suivre et évaluer l’action multisectorielle Afin d’appuyer l’action multisectorielle, des évaluations de l’impact sur la santé peuvent offrir une méthode systématique pour déterminer les effets sanitaires de l’application de politiques extérieures au secteur de la santé. En situation de ressources limitées et d’efficacité incertaine de certaines interventions multisectorielles, une surveillance et une évaluation rigoureuses s’imposent ; elles pourront aussi assurer une répartition équitable des ressources et une meilleure justification de l’action menée.

Page 14: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

14

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT

(2013-2020)

xi) Partenariats La mise en place et la coordination d’efforts et d’alliances collectifs axés sur les résultats sont des composantes essentielles du Plan d’action 2008-2013. Les participants reconnaissent qu’ils continueront d’être nécessaires aux niveaux national, régional et mondial. Dans les pays, ces partenariats prévoient notamment la collaboration entre les équipes de soins de santé, les malades, les familles, les collectivités, les municipalités et les autres groupes intéressés. En 2009 et 2010, près de 90 % des États Membres ont fait part de partenariats ou de collaborations pour mener à bien des activités essentielles contre les maladies non transmissibles. La majorité concernait le tabagisme et le diabète (84 % et 81 % respectivement). Certains dispositifs utilisés pour la collaboration multisectorielle étaient des comités ministériels ou interministériels, des équipes spéciales, des établissements universitaires ou des organisations non gouvernementales.

Au niveau mondial, ces partenariats prévoient que l’OMS exerce un rôle d’orientation et de coordination dans la promotion et le suivi de l’action mondiale contre les maladies non transmissibles en relation avec les efforts des autres organismes du système des Nations Unies, les banques de développement et d’autres organisations régionales et internationales pour lutter contre ces maladies de manière coordonnée. À cet égard, l’OMS a organisé la première réunion des fonds, programmes et organismes du système des Nations Unies concernant l’application de la Déclaration politique de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles à New York le 8 décembre 2011.8 Une deuxième réunion a été organisée le 29 juin 2012.

Aux plans national ou mondial, il n’y a pas de solution unique qui convienne dans chaque cas, ce qui veut dire que les dispositions concernant les partenariats doivent être mises en place minutieusement en s’inspirant des meilleures pratiques et en tenant compte des contraintes existantes.

En raison de la complexité des maladies non transmissibles et des réponses qu’elles appellent, les partenariats et les collaborations doivent prendre en compte beaucoup des fonctions suivantes :

Promotion et sensibilisation : aider les campagnes visant à améliorer la sensibilisation aux maladies non transmissibles et l’information générale sur la prévention et la lutte.

Mécanismes de coordination : appuyer et associer les secteurs et acteurs pertinents pour planifier, concevoir, appliquer et suivre les programmes de lutte aux plans national et infranational. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, il faudra aussi veiller à la coordination entre donateurs. Sur le plan international, l’OMS peut appuyer la coordination entre acteurs des différents secteurs.

Financement et mobilisation des ressources : mobiliser et allouer des ressources, ce qui suppose un financement innovant, un financement multilatéral, des sources bilatérales, et des sources du secteur privé et/ou non gouvernementales ou du grand public.

Renforcement des capacités : fournir ou coordonner une assistance technique ou un renforcement des capacités notamment par des pôles de savoirs.

Mise au point de produits/innovation : jouer un rôle de catalyseur pour la mise au point de médicaments, vaccins et produits diagnostiques nouveaux.

Accès aux produits : appuyer l’achat de produits sanitaires ou faciliter des stratégies comme les communautés de brevets.

Forts de l’expérience croissante acquise au cours de plus d’une décennie de partenariats, d’initiatives et de collaboration pour la santé mondiale, de nombreux participants aux

Page 15: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

15

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT

(2013-2020)

consultations régionales ont mentionné des facteurs qui contribuent au succès des partenariats et notamment:

Se prévaloir de l’avantage comparatif du partenariat en articulant des objectifs, des rôles et des responsabilités distinctifs pour permettre la collaboration et la mobilisation des ressources.

Doter le secrétariat des partenariats de ressources suffisantes : la taille du secrétariat est un facteur déterminant de la réussite – en particulier la coordination des partenaires par des communications ouvertes et efficaces sur les positions et les mesures à prendre est indispensable mais cela suppose l’intervention de nombreuses personnes.

Pratiquer une bonne gestion avec des structures et pratiques de gestion permettant d’optimiser les résultats et le suivi et de mieux rendre des comptes.

Pratiquer une bonne gouvernance avec notamment une représentation équilibrée au conseil de direction, une bonne transparence et un bon système de justification de l’action menée.

Respecter les intérêts divergents des partenaires, les incitations et les pressions auxquelles ils doivent faire face pour faire en sorte que l’alliance continue à profiter à tous en atteignant ses buts de santé publique.

Avoir un impact positif pour les systèmes de santé nationaux et locaux en évitant la fragmentation et les surcharges.

Faire de l’amélioration constante une priorité, le partenariat devant se considérer plus comme un processus d’apprentissage que comme une structure institutionnelle.

Certains participants ont estimé que le Plan d’action 2013-2020 devrait souligner les perspectives offertes par le secteur privé et sa responsabilité sociale propre. Le Plan d’action 2008-2013 devrait donc encourager les partenariats public/privé et comporter des mécanismes permettant de renforcer ces programmes tout en préservant la santé publique des conflits d’intérêts potentiels. Le secteur privé n’étant toujours pas réglementé dans de nombreux domaines intéressant les maladies non transmissibles, le Plan d’action 2013-2020 devrait insister sur le rôle et l’utilité d’une réglementation de ce secteur important pour la lutte contre ces maladies.

xii) Le rôle du Secrétariat de l’OMS Il a été largement admis que l’OMS doit être dotée de ressources suffisantes pour mieux être en mesure d’aider les pays. Le Plan d’action 2013-2020 devrait souligner le rôle de l’OMS dans l’accomplissement des tâches suivantes :

Fournir une assistance et une orientation techniques et des recommandations d’experts pour la lutte contre les maladies non transmissibles adaptées aux capacités des pays et aux ressources dont ils disposent.

Utiliser son rôle d’organisation pour faciliter l’échange de données d’expérience et des enseignements sur tous les aspects de la lutte contre les maladies non transmissibles au sein des Régions et entre elles.

Utiliser son rôle de coordination pour faciliter la cohérence des activités de tous les partenaires concernant les maladies non transmissibles.

Aider les pays à renforcer leurs capacités de prévention et de lutte et notamment les besoins concernant les maladies non transmissibles en situation d’urgence ou en cas de catastrophe.

Assurer un suivi périodique pour évaluer les progrès de l’application du Plan d’action afin que les pays puissent remédier aux goulets d’étranglement entravant les progrès.

Des questions ont été soulevées sur la coordination de l’action contre les maladies non transmissibles face aux organismes du système des Nations Unies. Par exemple comment le Plan

Page 16: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

16

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT

(2013-2020)

d’action 2013-2020 peut-il rendre opérationnels les engagements figurant dans la Déclaration politique des Nations Unies sur les maladies non transmissibles et associer d’autres organisations du système au Plan ? L’OMS a été chargée d’élaborer le Plan d’action 2013-2020 et aussi de coordonner l’action des organisations du système concernant les maladies non transmissibles. Le Plan d’action 2013-2020 peut-il aussi porter la marque d’autres organismes de développement des Nations Unies pour accélérer les progrès de son application ? Cela impliquerait-il un examen par les organes directeurs de ces autres organisations ?

xiii) Réponse nationale accélérée Les demandes actuelles d’assistance technique dans le domaine des maladies non transmissibles sont importantes : une analyse de 144 stratégies de coopération avec les pays de l’OMS montre qu’une demande d’assistance technique à l’appui des efforts nationaux de lutte contre les maladies non transmissibles a été présentée dans le cas de 136 d’entre eux (contre 134 demandes pour le renforcement des systèmes de santé, 119 pour l’action contre les maladies transmissibles et 119 aussi pour la préparation et la riposte face aux situations d’urgence). Le renforcement des capacités nationales est indispensable pour tenir les engagements pris dans la Déclaration politique et doit représenter un objectif essentiel du Plan d’action 2013-2020.

Les participants ont estimé que le Plan d’action 2013-2020 doit apporter des propositions pragmatiques en particulier pour les pays dotés de ressources limités et confrontés à la double charge de maladies transmissibles et non transmissibles, par exemple en indiquant les activités prioritaires pour le lancement et le suivi d’une riposte menée par les pays aux maladies non transmissibles. Une sensibilisation aiguë, une surveillance rigoureuse et l’application et le renforcement des meilleures options contre les maladies non transmissibles ont été mentionnés comme exemples de solutions essentielles et de priorités pour les mesures à prendre.

Le manque de ressources humaines qualifiées (médecins, infirmières, personnel paramédical et agents de soins) constitue une contrainte importante dans de nombreux pays. Le développement du personnel national dans l’optique de la lutte contre les maladies non transmissibles doit retenir l’attention dans tous les domaines – qu’il s’agisse de l’analyse et de la mise au point des politiques, des fonctions législatives et réglementaires, de la surveillance, de la prévention et de la promotion, de la prise en charge des maladies, de la recherche opérationnelle, de l’action multisectorielle ou de la coordination des programmes, y compris le renforcement des partenariats et des coalitions. Les capacités laissent beaucoup à désirer au niveau des soins primaires et leur renforcement s’impose d’urgence.

Enfin, les participants ont convenu que le Plan d’action 2013-2020 doit être un élément moteur de l’action nationale. Il doit être assez souple pour pouvoir être adapté et être adopté par les pays comme plan d’action national multisectoriel contre les maladies non transmissibles. En raison des différents niveaux de développement socio-économique et des différents stades de la transition épidémiologique caractérisant les pays ainsi que des différents points de la lutte contre les maladies non transmissibles auxquels ils sont parvenus, l’important décalage entre eux pourrait poser un problème avec un plan d’action unique.

Le Plan d’action 2013-2020 devrait aussi souligner la nécessité de renforcer les liens au sein du système des Nations Unies aux niveaux national, régional et mondial et le mécanisme du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement doit tout particulièrement être renforcé et suivi. Les mesures spécifiques proposées pour renforcer l’action concernant les maladies non transmissibles au niveau des pays et notamment la coordination sont les suivantes :

Page 17: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

17

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT

(2013-2020)

Mettre au point un mécanisme au sein de l’équipe des Nations Unies dans les pays, chargé des efforts intégrés sur les maladies non transmissibles entre les organisations du système des Nations Unies dans le cadre de l’initiative « unis dans l’action ».

Assurer la formation des coordonnateurs résidents des Nations Unies en mettant spécialement l’accent sur les effets et les implications sur le développement socio-économique.

Mettre au point des messages de sensibilisation liés aux maladies non transmissibles mettant l’accent sur des ministères particuliers dans des domaines autres que la santé dans le cadre de l’orientation visant à faciliter l’action multisectorielle.

Promouvoir l’idée d’inclure les maladies non transmissibles dans un des rapports phares comme le rapport sur le développement humain aux niveaux mondial, régional et national.

Mettre au point des recommandations sur l’incorporation des maladies non transmissibles au Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement pour que ces maladies figurent sur la liste des résultats du Plan-cadre aux fins de l’évaluation.

Intégrer les services essentiels liés aux maladies non transmissibles dans le cadre des soins primaires dans les stratégies de coopération avec les pays de l’OMS (CCS).

xiv) Structure du Plan d’action 2013-2020 La structure du Plan d’action 2013-2020 a également fait l’objet d’une discussion. Certains objectifs comme les objectifs 1 et 2 du Plan d’action 2008-2013 devront peut-être être révisés afin de mieux définir les activités liées à la sensibilisation, à l’action multisectorielle pour la lutte contre les maladies non transmissibles et aux politiques de santé pour tous. Il faut un objectif à part entière qui mette l’accent sur les questions des systèmes de santé liées aux maladies non transmissibles. Les partenariats peuvent être envisagés comme activité transversale plutôt que comme un objectif à part entière. Le Plan d’action 2013-2020 doit aussi définir comment associer le secteur privé (à l’exception de l’industrie du tabac) aux solutions apportées tout en sauvegardant la santé publique de tout conflit d’intérêts potentiel. Il faut également mettre l’accent sur le renforcement des capacités nationales dans les pays à revenu faible ou intermédiaire surtout dans les pays les moins avancés, pour fixer des cibles nationales et appliquer les interventions les plus rentables contre les maladies non transmissibles.

Les participants ont déclaré que « le Plan d’action 2013-2020 ne devrait pas s’écarter de manière substantielle du plan existant, mais ajouter des éléments nouveaux pour en constituer une suite logique et apporter des améliorations ». Le Plan d’action 2013-2020 devrait être ambitieux, mais rester réaliste et permettre aux pays de faire des progrès. La conception et le plan offerts par l’OMS et la Déclaration politique des Nations Unies sur les maladies non transmissibles devraient maintenant être transformés en des points d’action concrets dans le Plan d’action 2013-2020. Celui-ci devrait être aligné sur les cibles et indicateurs du cadre de suivi et apporter l’orientation nécessaire aux pays pour que tous puissent apporter une contribution significative à l’objectif d’une réduction de 25 % en 2025. Le Plan d’action 2013-2020 devrait aussi offrir un cadre souple pour des plans d’action régionaux et nationaux.

¨

Page 18: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

18

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT

(2013-2020)

xv) Objectifs proposés du Plan d’action 2013-2020 Sur la base des éléments apportés par les consultations régionales, les grands objectifs ci-après sont proposés pour le Plan d’action actualisé 2013-2020 à l’examen lors de la prochaine consultation informelle.

Assurer une sensibilisation politique et publique aux maladies non transmissibles en tant que problème de santé et de développement.

Faire figurer les maladies non transmissibles dans le programme de développement après les OMD

Mettre en place une action multisectorielle contre les maladies non transmissibles et en assurer le suivi.

Renforcer la coopération internationale et les partenariats axés sur les résultats pour accroître les recettes et renforcer la capacité nationale.

Réduire les facteurs de risque et créer des environnements favorables à la santé.

Réorienter les systèmes de santé en vue de la lutte contre les maladies non transmissibles et assurer une couverture universelle.

Appliquer le programme de recherche sur les maladies non transmissibles doté d’un ordre de priorités.

Mettre en place des systèmes de surveillance des maladies non transmissibles et suivre l’épidémie de ces maladies.

Accélérer les progrès de l’action au niveau des pays.

Créer des interconnexions avec toutes les questions pertinentes de santé et de développement afin d’atténuer les risques et les répercussions.

4. Portée, objet et résultats escomptés de la première consultation informelle des États Membres et des organismes du système des Nations Unies et questions à soumettre à un examen plus approfondi Portée et objet de la première consultation informelle :

Examiner la pertinence politique du Plan d’action 2008-2013, définir les principaux points forts et points faibles et les leçons stratégiques qui ont été tirées.

Définir les défis nouveaux, les occasions offertes et les actions recommandées aux États Membres, aux organismes du système des Nations Unies, aux partenaires internationaux et au Secrétariat de l’OMS.

Examiner le rôle des États Membres, des organisations du système des Nations Unies, des partenaires internationaux et du Secrétariat de l’OMS dans les préparatifs en vue de l’Assemblée mondiale de la Santé de mai 2013 à laquelle les États Membres examineront le projet final du Plan d’action 2013-2020.

Résultats escomptés de la première consultation informelle

Consensus sur les points forts et les points faibles du Plan d’action 2008-2013 pour la Stratégie mondiale de lutte contre les maladies non transmissibles.

Conception commune des changements intervenus dans l’environnement extérieur et conséquences pour le Plan d’action actualisé 2013-2020, en particulier : - Déclaration de Moscou sur les maladies non transmissibles - Déclaration politique des Nations Unies sur les maladies non transmissibles

Page 19: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

19

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT

(2013-2020)

- Résultat de la Conférence mondiale sur les déterminants sociaux de la santé - Document final « l’avenir que nous voulons » adopté à Rio+20.

Consensus sur le but et les objectifs du Plan d’action 2013-2020

Recommandations sur la structure du Plan d’action 2013-2020, y compris les liens avec des initiatives régionales et nationales.

Idées définies sur les façons d’articuler de manière efficace le rôle des États Membres, des organisations du système des Nations Unies, des partenaires internationaux et du Secrétariat de l’OMS.

Questions à approfondir :

Accélérer les réponses nationales

Quelles mesures recommandées aux États Membres permettraient de générer un engagement politique national sur la façon de contribuer à une cible mondiale d’une réduction de 25 % de la mortalité prématurée par maladies non transmissibles d’ici 2025 ?

Quelles mesures recommandées aux États Membres permettraient de faire figurer les maladies non transmissibles parmi les processus de planification de la santé au niveau national et dans le programme de développement de chaque État Membre ?

Quelles mesures recommandées aux États Membres permettraient de renforcer l’élaboration et l’application de plans multisectoriels nationaux de lutte contre les maladies non transmissibles (y compris des cibles et indicateurs nationaux, et des mesures visant à renforcer la surveillance et les systèmes de suivi) ?

Quelles mesures recommandées aux États Membres permettraient de promouvoir la mise en place de scénarios et d’orientations politiques dans l’optique de la couverture universelle ?

Quelles mesures recommandées aux États Membres permettraient de renforcer les systèmes de santé nationaux pour qu’ils dispensent des services de soins de santé primaires contre les maladies non transmissibles ?

Quelles mesures recommandées aux États Membres permettraient aux personnes vivant avec des maladies non transmissibles d’avoir accès aux médicaments et technologies essentiels contre ces maladies ?

Quelles mesures recommandées au Secrétariat de l’OMS pourraient être ajoutées au Plan d’action 2013-2020 pour renforcer la capacité des États Membres à mobiliser une riposte de l’ensemble des ministères aux maladies non transmissibles?

Accroître les allocations budgétaires contre les maladies non transmissibles et établir un ordre de priorités

Quelles mesures recommandées aux États Membres permettraient d’accroître les allocations budgétaires contre les maladies non transmissibles et d’établir un ordre de priorités ? (y compris par le biais d’une augmentation de la taxation sur le tabac et l’alcool)

Quelles mesures recommandées aux partenaires internationaux permettraient d’accroître la fourniture de ressources adéquates, prévisibles et durables par des moyen bilatéraux et multilatéraux à l’appui des efforts nationaux contre les maladies non transmissibles ?

Page 20: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

20

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT

(2013-2020)

Rôle et responsabilités de la société civile et du secteur privé

Quelles mesures recommandées aux organisations non gouvernementales et à la société civile pourraient contribuer à atteindre l’objectif d’une réduction mondiale de 25 % de la mortalité prématurée par maladies non transmissibles d’ici 2025 ?

Quelles mesures recommandées au secteur privé pourraient contribuer à atteindre l’objectif d’une réduction mondiale de 25 % de la mortalité prématurée par maladies non transmissibles d’ici 2025, en particulier en ce qui concerne i) la commercialisation des produits alimentaires et boissons non alcoolisées destinés aux enfants ; ii) la réduction de la teneur en sel des produits alimentaires transformés ; iii) l’élimination des acides gras trans industriels dans l’alimentation ; iv) l’amélioration de l’accès aux médicaments et technologies essentiels ?

Partenariats

Quelles fonctions les partenariats mondiaux et nationaux de lutte contre les maladies non transmissibles devraient-ils ajouter aux cinq qui ont été définies au paragraphe 18 du document A65/7 de l’Assemblée mondiale de la Santé ?

Comment le Secrétariat de l’OMS assure-t-il les synergies entre les mesures recommandées pour promouvoir les partenariats à inclure dans le Plan d’action 2013-2020 et les résultats des discussions à l’Assemblée générale des Nations Unies avant la fin de 2012 en ce qui concerne les éléments fournis par l’OMS pour le rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur les options en vue du renforcement de l’action multisectorielle contre les maladies non transmissibles par le biais d’un partenariat efficace ?

Surveillance

À quelles mesures recommandées au Secrétariat de l’OMS faudrait-il donner la priorité dans le Plan d’action 2013-2020 pour le suivi de l’application du Plan d’action 2013-2020 et l’évaluation des résultats ?

Programme de développement des Nations Unies pour l’après 2015

Quelles mesures recommandées aux États Membres, aux partenaires internationaux et au Secrétariat de l’OMS devraient être ajoutées au Plan d’action 2013-2020 pour que les maladies non transmissibles continuent à figurer dans le programme de développement des Nations Unies pour l’après 2015 ?

ooo000ooo

Page 21: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

21

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT

(2013-2020)

Annexe 1 – consultations regionals

Réunion régionale organisée par le Bureau régional OMS de l’Asie du Sud-Est sur les maladies non transmissibles, y compris la santé mentale et les troubles neurologiques (Yangon, Myanmar, 24-26 avril 2012)

Réunion régionale organisée par le Bureau régional OMS des Amériques : de la Déclaration à l’action de partenaires multiples (Brasilia, Brésil, 8-9 mai 2012)

Réunion régionale organisée par le Bureau régional OMS du Pacifique occidental sur les plans multisectoriels nationaux de lutte contre les maladies non transmissibles (Kuala Lumpur, Malaisie, 11-14 juin 2012)

Quatrième forum du Pacifique sur les maladies non transmissibles : atténuer la crise des maladies non transmissibles (Auckland, Nouvelle-Zélande, 19-21 juin 2012)

Réunion sous-régionale organisée par le Bureau européen de l’OMS : dialogue politique sur le renforcement des services de santé publique pour une amélioration de la lutte contre les maladies non transmissibles (Astana, Kazakhstan, 27-29 juin 2012)

Réunion régionale organisée par le Bureau régional OMS de la Méditerranée orientale : élaboration d’un Plan d’action mondial actualisé de lutte contre les maladies non transmissibles (le Caire, Égypte, 30 juin- 2 juillet 2012).

Page 22: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

22

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT

(2013-2020)

Annexe 2 – Application du Plan d’action 2008-2013 : progrès accomplis et obstacles rencontrés Succès obtenus dans la réalisation des objectifs du Plan d’action 2008-2013 La lutte contre les maladies non transmissibles est une vaste entreprise. En mettant l’accent sur quatre maladies et quatre facteurs de risque, le Plan d’action 2008-2013 a apporté une contribution importante et permis de cibler les efforts sur les effets des maladies non transmissibles et les progrès accomplis en matière de prévention et de lutte. Des succès ont certainement été obtenus concernant la sensibilisation aux maladies (Objectif 1) au niveau mondial, notamment avec la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles (New York, 19-20 septembre 2011). Un autre point fort du Plan d’action 2008-2013 a été la reconnaissance explicite de l’engagement multisectoriel en faveur de la lutte contre ces maladies. Tout au long de la période de ce Plan d’action, on a vu augmenter le nombre des plans nationaux de lutte contre les maladies non transmissibles (Objectif 2). Un nombre croissant de ces plans ont mis l’accent sur les soins primaires, le renforcement de systèmes de santé élargis ainsi que la fourniture des services de santé. Une série d’interventions essentielles contre ces maladies au niveau des soins primaires en situation de ressources limitées permet actuellement d’aider les pays à revenu faible ou intermédiaire à appliquer des solutions rentables en soins primaires lorsque les ressources font défaut. Une autre réalisation a été l’augmentation du nombre des gouvernements mettant en place des unités au ministère de la santé dotées de personnel spécialement chargé des maladies non transmissibles. Au total, 165 pays disposent actuellement d’unités de ce type. Au cours de la période du Plan d’action 2008-2013, la base factuelle pour la prévention et la lutte s’est affermie (Objectif 4). Entre 2008 et 2010 un Programme de recherche de l’OMS sur les maladies non transmissibles avec un ordre de priorités établi visant à orienter les investissements futurs dans ce domaine a été élaboré grâce à une série de consultations, de documents de travail, et d’examens ainsi qu’à une enquête pour établir les priorités de la recherche. Il y a eu d’excellents exemples de partenariats au cours du Plan d’action 2008-2013 (Objectif 5) et près de 90 % des pays font état de l’existence de partenariats ou de collaborations pour l’application d’activités essentielles de lutte contre les maladies non transmissibles au niveau national. La réduction du tabagisme et du diabète sont les domaines les plus souvent ciblés par ces partenariats. Le Plan d’action 2008-2013 a également su jouer un rôle de catalyseur pour les partenariats entre les organisations du système des Nations Unies, la société civile, le secteur privé et les gouvernements aux niveaux mondial et régional. Selon le Rapport sur la situation mondiale des maladies non transmissibles 2010, près de 90 % des pays font actuellement état de l’existence de partenariats ou de collaborations pour l’application d’activités essentielles concernant les maladies non transmissibles au niveau national. La réduction du tabagisme et du diabète sont les domaines les plus souvent ciblés (dans 84 % et 81 % des cas respectivement). Il existe relativement peu de partenariats mondiaux établis jusqu’ici qui sont spécifiquement consacrés aux maladies non transmissibles. Au niveau national, les types de collaboration varient. Parfois, c’est le gouvernement qui est engagé et, dans d’autres cas, l’action intersectorielle est composée de différentes initiatives de secteurs spécifiques agissant seuls.

Page 23: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

23

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT

(2013-2020)

Les coalitions ou réseaux mondiaux consacrés aux maladies non transmissibles se multiplient. L’initiative philanthropique Bloomberg a joué le rôle de chef de file pour apporter un soutien financier aux initiatives mondiales contre les maladies non transmissibles. La Fondation Bill et Melinda Gates appuie la réduction du tabagisme principalement en Afrique par le biais d’un partenariat entre l’OMS, les États Membres et les ONG. L’Alliance mondiale pour une meilleure nutrition (GAIN) a collaboré avec plus de 600 entreprises dans plus de 30 pays. Le Forum panaméricain d’action sur les maladies non transmissibles associe les gouvernements, la société civile et le secteur privé pour aider les États Membres à tenir les engagements pris dans la Déclaration politique sur les maladies non transmissibles. L’Alliance sur les maladies non transmissibles, fondée par quatre ONG internationales représentant les quatre principales maladies, regroupe les organisations de la société civile de 170 pays. Le suivi des maladies et de leurs déterminants est une composante essentielle du Plan d’action 2008-2013. L’OMS a mis au point des lignes directrices concrètes sur les composantes essentielles de la surveillance de ces maladies, une série d’indicateurs de base pour chaque élément et des recommandations sur l’intégration de la surveillance des maladies comme partie intégrante de systèmes nationaux d’information sanitaire. À partir de janvier 2011, on a recherché un consensus sur une série de cibles mondiales fondées sur des bases factuelles et ce processus sera mené à bien dans le cadre d’une consultation officielle avec les États Membres en octobre/novembre 2012 (Objectif 6). Enfin, le Rapport OMS sur la situation mondiale des maladies non transmissibles 2010 a été établi en 2009 et 2010 et rendu public en avril 2011 à l'occasion de la Première Conférence ministérielle mondiale sur les modes de vie sains et la lutte contre les maladies non transmissibles (Moscou, 27-28 avril 2012). Le rapport avait un double but : i) fournir, pour la première fois, des estimations de la mortalité spécifique par maladies non transmissibles et du niveau de facteurs de risque pour les États Membres de l’OMS et servir ainsi de base pour le suivi futur de ces maladies au niveau mondial (Objectif 6) ; ii) donner une orientation et des prises de position claires de l’OMS sur les trois principales composantes de la prévention, à savoir la surveillance, la prévention et les soins de santé. L’Assemblée mondiale de la Santé a été saisie en 2010 et 2012 de rapports donnant une vue d’ensemble des progrès accomplis dans l’application du Plan d’action 2008-2013.

Difficultés rencontrées dans la réalisation des objectifs du Plan d’action 2008-2013 Dans pratiquement tous les domaines, les progrès ont été plus lents que prévus. Le Plan d’action 2008-2013 a mobilisé des fonds et des engagements financiers insuffisants dans plusieurs pays à revenu faible ou intermédiaire. Peu de gouvernements de ces pays ont été en mesure d’augmenter les allocations budgétaires affectées à la lutte contre les maladies non transmissibles et à établir un ordre de priorités. Bien qu’une majorité d’entre eux disposent de plans de lutte, rares sont ceux qui ont été en mesure d’obtenir des ressources adéquates, prévisibles et durables par des canaux intérieurs à l’appui de ces plans. Les politiques et les plans visant à réduire les facteurs de risque ne sont pas toujours suffisamment liés au niveau national et la capacité des gouvernements à collaborer avec le secteur privé pour réduire les facteurs de risque reste à un stade très primaire. La volonté politique pour agir, par exemple sur la réduction du tabagisme ou l’usage nocif de l’alcool, reste problématique dans certains pays. La collaboration multisectorielle reste un défi significatif et on dispose d’exemples et d’une diffusion insuffisants d’une bonne pratique. Les approches à l’échelle de l’ensemble du

Page 24: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

24

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT

(2013-2020)

gouvernement encourageant une alimentation saine et l’activité physique restent faibles dans certains cas. Les facteurs qui contribuent à la prévalence accrue des maladies non transmissibles, comme la mondialisation des échanges commerciaux et la commercialisation, le vieillissement de la population et l’urbanisation rapide continuent à s’aggraver. L’importance accrue donnée aux véhicules à moteur continue de réduire les occasions d’activités physiques quotidiennes. L’épidémie croissante d’obésité, notamment l’obésité de l’enfant, reste un défi majeur. Aucun pays n’a encore réussi à surmonter l’épidémie d’obésité au niveau national. L’obésité de l’enfant peut être un point d’entrée particulièrement important pour engager l’opinion publique et politique en faveur d’une action plus énergique afin de stimuler un changement de comportement dans la société. Il faudra encore renforcer nettement les systèmes de santé pour pouvoir prévenir et combattre les maladies non transmissibles de manière efficace et durable : le Plan d’action 2008-2013 a été reconnu comme un moyen de promouvoir des approches positives dans ce domaine. Toutefois les lacunes qui subsistent en matière de ressources humaines pour la santé doivent être comblées et il faudra renforcer les options de financement viables et promouvoir l’utilisation de médicaments à des prix abordables, notamment des produits génériques, et aussi améliorer l’accès aux services de soins préventifs, curatifs, palliatifs et de réadaptation, surtout au niveau communautaire. Les dépenses catastrophiques dues aux maladies non transmissibles restent bien souvent une réalité pour beaucoup dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Les corrélations avec d’autres programmes nationaux consacrés au VIH restent à explorer. Malgré la réalisation d'un nombre croissant d'enquêtes sur les facteurs de risque dans bien des pays, la surveillance (c’est-à-dire la collecte systématique et durable de données) laisse encore à désirer. Il faut d’urgence améliorer les données de l’état civil dans de nombreux pays à faible revenu. Les données de l’état civil basées dans la population sur la morbidité, par exemple les registres des cancers, n’existent pas dans la plupart de pays. Une intégration plus forte des systèmes de surveillance au niveau des pays pour les maladies non transmissibles est également nécessaire avec des systèmes d’information sanitaires nationaux. Malgré une meilleure prise de conscience de la nécessité de faire face d’urgence à l’ampleur croissante des maladies non transmissibles, à leurs facteurs de risque et à l’impact négatif sur le développement socio-économique, l’aide publique au développement spécialement destinée aux pays à revenu faible ou intermédiaire à l’appui d’une capacité institutionnelle durable contre les maladies non transmissibles reste insignifiante.

Discussions lors des réunions régionales sur les points forts et les carences du Plan d’action 2008-2013 Résultats essentiels Les principaux résultats de l’application du Plan d’action 2008-2013 sont les suivants :

Amélioration de la sensibilisation, de l’engagement et de l’établissement de priorités pour la lutte contre les maladies non transmissibles chez les responsables politiques.

Reconnaissance croissante chez les responsables politiques de la nécessité d’influencer les politiques des secteurs en dehors de la santé pour améliorer les issues sanitaires dans le domaine des maladies non transmissibles.

Accroissement du nombre de politiques et de plans nationaux de lutte contre les maladies non transmissibles.

Page 25: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

25

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT

(2013-2020)

Amélioration de l’application de la surveillance et du suivi standardisés

Accroissement du nombre de pays ayant mis au point des politiques et des programmes de prévention et de lutte, compte tenu de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, de la Stratégie mondiale pour l’alimentation, l’exercice physique et la santé et de la Stratégie mondiale visant à réduire les effets nocifs de l’alcool.

Définition et estimation du coût des interventions très rentables et à fort impact visant à réduire les facteurs de risque dans la population et à lutter contre les principales maladies non transmissibles au niveau des soins primaires (« options les plus rentables »).

Élaboration d’un ensemble intégré d’interventions contre les maladies non transmissibles dans les soins primaires en situation de ressources limitées.

Mise au point d’un programme de recherche avec un ordre de priorités établi pour prévenir et combattre les maladies non transmissibles.

Renforcement des partenariats.

Contraintes concernant l’application du Plan d’action 2008-2013 au niveau des pays

Les participants ont examiné les problèmes essentiels rencontrés par les États Membres dans l’application du Plan d’action 2008-2013, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Ces problèmes sont notamment les suivants : engagement politique et financier insuffisant, politiques et plans nationaux peu adaptés à la situation, systèmes de surveillance faibles et non intégrés, capacité inadéquate des systèmes de santé, carences au niveau du financement équitable des soins de santé, problème croissant de l’urbanisation non réglementée, faible capacité de générer des données, collaboration multisectorielle et interinstitutions laissant à désirer et capacité limitée de l’OMS à répondre aux demandes d’assistance technique. En outre, la nécessité de tenir les engagements à respecter les programmes non encore menés à bien contre les maladies transmissibles et concernant la santé de la mère et de l’enfant dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le Développement liés à la santé, en plus de la réalisation des engagements pris dans le domaine des maladies non transmissibles, continue de représenter un défi majeur, particulièrement dans les pays à faible revenu.

En outre, une approche prescriptive de haut en bas pour l’éducation pour la santé n’a pas abouti aux modifications de comportements nécessaires dans la population. Des efforts concertés s’imposent pour promouvoir l’apprentissage (la prise de conscience au niveau du public) et créer un mouvement social pour un mode de vie sain reposant sur une action des autorités locales et des mesures législatives propres à créer un environnement favorable à la promotion de la santé. Il existe également un défi à relever en matière de communication. Si la Réunion de haut niveau a amélioré la sensibilisation aux maladies non transmissibles chez la plupart des responsables politiques, cette sensibilisation reste bien souvent insuffisante chez les personnes vivant avec ces maladies ou dans les populations dans leur ensemble pour ce qui est des aspects de la vie courante comme la priorité à donner à des cours d’éducation physique réguliers et intenses dans les écoles, la planification urbaine et le réaménagement des transports , les incitations aux programmes de modes de vie sains au lieu de travail et la disponibilité accrue d’environnements sûrs dans les parcs publics et les lieux de loisirs afin d’encourager l’activité physique.

Page 26: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

26

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT

(2013-2020)

Annexe 3 – Options les plus rentables concernant les maladies non transmissibles

Des options rentables ont été définies pour les quatre facteurs de risque. Il s’agit notamment des suivantes :

Tabagisme : protéger les gens contre la fumée du tabac, mettre en garde contre les dangers du tabac, faire respecter les interdictions de la publicité en faveur du tabac et augmenter les taxes sur le tabac

Utilisation nocive de l’alcool : restreindre l’accès aux débits de boisson, appliquer les restrictions et les interdictions de la publicité en faveur de l’alcool, augmenter les taxes sur l’alcool

Alimentation malsaine : réduire l’apport en sel, remplacer les acides gras trans par des graisses polyinsaturées, sensibiliser les gens à l’importance du régime alimentaire

Sédentarité : promouvoir l’activité physique dans les médias

Les options les plus rentables ont été définies pour des interventions de soins de santé pour les quatre principales maladies non transmissibles. Il s’agit notamment des suivantes :

Maladies cardio-vasculaires et diabète : i) conseils et traitement (y compris contrôle de la glycémie pour le diabète sucré) pour les personnes (≥ 30 ans) ayant un risque à 10 ans d’événements cardio-vasculaires fatals ou non ≥ 30 % et ii) administration d' aspirine pour la prévention de l’infarctus du myocarde aigu

Cancer : dépistage du cancer du col de l’utérus et traitement des lésions précancéreuses pour éviter le cancer du col.

Page 27: Organisation mondiale de la Santé · 2008-2013 ») et la « Déclaation politi ue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée généale des Nations Unies sur la prévention et

27

Document de réflexion de l’Organisation mondiale de la Santé sur un nouveau Plan d’Action pour les MNT

(2013-2020)

Note sur la responsabilité Tous droits réservés Ce document de réflexion ne constitue pas une prise de position officielle de l’Organisation mondiale de la Santé, il s’agit d’un outil visant à explorer les vues des parties intéressées sur la question. Les références à des partenaires internationaux ne sont que des suggestions et ne constituent et n’impliquent en aucune façon une approbation du contenu du document. L’OMS ne garantit pas l’exhaustivité ni l’exactitude des informations contenues dans ce document de réflexion et ne saurait être tenue pour responsable de préjudices éventuellement encourus à la suite de leur utilisation. Les informations contenues dans ce document de réflexion peuvent être librement utilisées et copiées à des fins de formation ou à d'autres fins non commerciales et non promotionnelles, à condition que toute reproduction soit accompagnée d'une attestation indiquant que l'OMS en est la source. Toute autre utilisation est sujette à l'autorisation préalable de l'OMS, les demandes à cet effet devant être adressées à l'Organisation mondiale de la Santé, Département des Maladies chroniques et de la promotion de la santé, 20 avenue Appia, 1211 Genève 27, Suisse. Les désignations utilisées dans ce document et la présentation des données qui y figurent n’impliquent, de la part de l’Organisation mondiale de la Santé, aucune prise de position quant au statut juridique de tel ou tel pays, territoire, ville ou zone, ou de ses autorités, ni quant au tracé de ses frontières ou limites. La mention de firmes et de produits commerciaux ne signifie pas que ces firmes et ces produits commerciaux sont agréés ou recommandés par l’Organisation mondiale de la Santé, de préférence à d’autres de nature analogue qui ne sont pas cités. Sauf erreur ou omission, une majuscule initiale indique qu’il s’agit d’un nom déposé. L’Organisation mondiale de la Santé a pris toutes les dispositions raisonnables pour vérifier les informations contenues dans le présent document de réflexion. Celui-ci est toutefois diffusé sans aucune garantie, expresse ou implicite. La responsabilité de l’interprétation et de l’utilisation du texte incombe au lecteur. En aucun cas, l’Organisation mondiale de la Santé ne peut être tenue pour responsable de préjudices subis du fait de son utilisation. © Organisation mondiale de la Santé, 2012. Tous droits réservés.

La note ci-après sur les droits d’auteur est applicable : www.who.int/about/copyright