orchestre de l’opÉra de limoges mozartium · 2017-09-19 · 4 5 entretien avec...

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ORCHESTRE DE L’OPÉRA DE LIMOGES MOZARTIUM MOZART | BEETHOVEN FRANÇOIS-FRÉDÉRIC GUY, DIRECTION ET PIANO VENDREDI 6 OCTOBRE 2017 - 20H | LIMOGES SAMEDI 7 OCTOBRE 2017 - 20H30 | SAINT-JUNIEN DIMANCHE 8 OCTOBRE 2017 - 16H | VILLENEUVE-SUR-LOT

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ORCHESTRE DE L’OPÉRA DE LIMOGES

MOZARTIUMMOZART | BEETHOVEN

FRANÇOIS-FRÉDÉRIC GUY, DIRECTION ET PIANO

VENDREDI 6 OCTOBRE 2017 - 20H | LIMOGES SAMEDI 7 OCTOBRE 2017 - 20H30 | SAINT-JUNIEN

DIMANCHE 8 OCTOBRE 2017 - 16H | VILLENEUVE-SUR-LOT

ORCHESTRE DE L’OPÉRA DE LIMOGES

IDYLLEWagner | Schumann

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Wolfgang Amadeus Mozart (1756 -1791)Rondo pour piano et orchestre en ré majeur KV. 382 (1782) - 9 min.

Concerto n°21 pour piano et orchestre en do majeur K467 (1785) avec cadences de Marc Monnet - 29 min. - Allegro maestoso- Andante- Allegro vivace assai

Entracte

Ludwig van Beethoven (1770 -1827)Symphonie n°4 en si bémol majeur op.60 (1806) - 34 min.

- Adagio- Allegro molto e vivace- Trio - Un poco meno allegro- Allegro ma non troppo

François-Frédéric Guy, direction et piano

Environ 1 h 30 avec entracte

Le bar de l’Opéra de Limoges est ouvert pendant l’entracte et vous propose boissons fraîches, café, bières, vins blanc et rouge ainsi que du champagne.

Paiement par CB accepté sans montant minimum.

ORCHESTRE DE L’OPÉRA DE LIMOGES

MOZARTIUMMOZART | BEETHOVEN

CD disponibles à la BFM de Limoges :

• « Jeune homme » contient aussi : Rondo pour piano et orchestre en la majeur K 386, Alexandre Tharaud, Bernard Labady, Les Violons du Roy. Warner Music, 2014.

• Concerto pour piano n° 21 ; Rondo K 386 , Murray Perahia, English Chamber Orchestra. Sony, 2010.

• Concertos pour piano 9, 20, 21, 23 & 27. English Chamber Orchestra, Daniel Barenboim. Parlophone, 2002.

• Symphonies n° 4 & n°5 de Beethoven, Orchestre Philharmonique du Gürzenich de Cologne, Günter Wand.

• Concerto pour piano n°2 & n°3 de Beethoven, François-Frédéric Guy. Orchestre Philharmonique de Radio France, Philippe Jordan.

Concert dans le cadre d’Octobre rose, mois de sensibilisation au Cancer du Sein. En collaboration avec la Banque Populaire et le CHU de Limoges.

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ENTRETIEN AVEC FRANÇOIS-FRÉDÉRIC GUY

Depuis une dizaine d’années, vous êtes lancé dans ce que vous appelez le Beethoven project, avec l’enregistrement des 32 sonates pour piano seul, les 5 concertos et la musique de chambre avec violon, violoncelle et piano. Vous dites que Beethoven est probablement le seul compositeur dont vous rêvez de jouer toutes les œuvres ! Auriez-vous le désir d’enregistrer les symphonies ?

Les enregistrements sont venus en contrepoint naturel des concerts tout au long de ces dix ans ! Diriger les symphonies de Beethoven pour un pianiste, c’est un peu s’élever au-dessus de sa condition d’instrumentiste. Mais c’est aussi et surtout une extension du Beethoven project qui m’était indispensable même si je mesurais aussi le défi que cela représente. Je ne pense pas enregistrer les symphonies dans l’immédiat. Il faudra de nombreux concerts avant de l’envisager éventuellement... !

Votre attachement à Beethoven remonte à l’enfance, alors que vous étiez élève au Conservatoire d’Evreux et que vous aviez décidé seul de jouer à l’oreille le 1er mouvement du Concerto n°1. Comment qualifiez-vous votre rapport à ce compositeur, maintenant qu’il s’agit d’un « compagnonnage » sur lequel vous avez un certain recul ?

Oui, c’est une anecdote savoureuse... j’étais arrivé au cours de mon professeur Dominique Ponty sans avoir touché aux exercices que je devais préparer mais en jouant de larges extraits du 1er concerto que j’avais en disque par Wilhelm

Kempff chez mes parents et que j’adorais ! Acte fondateur et transgressif ! Depuis, Beethoven occupe une place essentielle dans ma vie d’artiste et ma vie tout court... Un Livre de chevet, un modèle de don de soi, L’Alpha et L’Omega. Avec le recul, j’ai l’impression d’être un pèlerin sur une route, celle de ma vie musicale et qui mène à... Beethoven...

Comment s’articule le programme du concert entre l’ouverture rondo et le Concerto n°21 de Mozart puis la 4ème Symphonie de Beethoven ?

C’est un programme joyeux, enthousiaste et très enlevé qui débute avec le délicieux Rondo en ré majeur, un mini concerto avec un thème-refrain et des variations très élaborées, composé à la maturité de Mozart comme final alternatif du petit 5eme concerto de jeunesse. Puis, le splendide 21ème concerto vif et resplendissant comme les Noces de Figaro. À noter que les cadences du premier mouvement et du final ont été composées en 2007 par Marc Monnet à ma demande.Enfin, la 4ème Symphonie qui rapproche par certains côtés Beethoven de Mozart. Elle hérite surtout d’une certaine clarté classique viennoise dans l’allegro initial et le final. Par contre, son introduction mystérieuse, son scherzo fuyant dont l’instrumentation annonce Brahms, et son mouvement lent profondément original dans son expression sont totalement beethovénien tout comme l’incroyable énergie des mouvements rapides.

Réalisé par Apolline Parent

Parlez-nous de la 4ème Symphonie de Beethoven, comment la définiriez-vous par rapport à la célèbre 5ème ?

Elle est absolument magnifique. Moins emblématique et visionnaire peut-être que l’Héroïque (3ème) et que la 5ème qui, à elles deux, lui volent un peu la notoriété qu’elle mériterait. Elle n’en demeure pas moins un modèle d’achèvement de la symphonie classique avec une instrumentation plus légère et une virtuosité instrumentale assumée dans les mouvements extrêmes. La 5ème, elle, redéfinit les critères symphoniques avec des effets de masse et une instrumentation révolutionnaire qui préfigure tout le développement symphonique du XIXe siècle. J’ajoute que l’introduction lente du 1er mouvement de la 4ème ainsi que son mouvement lent compte parmi les pages les plus poétiques de Beethoven...

Il y a une spécificité tout à fait notable sur les modalités du concert : vous êtes à la fois pianiste interprète et chef ! Cela requiert une concentration absolue, et rend l’aventure d’autant plus ardue. D’où vient ce désir ?

Mon désir de diriger remonte à mes années estudiantines alors que la plupart des compositeurs que j’écoutais n’avaient pas écrit pour piano... Mahler, Wagner, Bruckner, Strauss… j’ai toujours eu besoin de la richesse sonore de l’orchestre, ce qui a probablement influencé mon jeu pianistique. Lorsqu’on m’a proposé de diriger les concertos de Beethoven du piano il y a quelques années, j’ai immédiatement accepté ! Il faut se souvenir que ces concertos ainsi que ceux de Mozart étaient dirigés du piano par leurs auteurs. C’est une expérience grisante, passionnante même s’il faut effectivement une énorme concentration et réunir deux gestes assez antinomiques, celui de jouer –vers le bas– sur le clavier Et diriger –vers le haut– l’orchestre ! Mais si on m’avait

dit que des orchestres comme celui de l’Opéra de Limoges me feraient confiance pour diriger SANS piano !

La direction d’orchestre depuis l’instrument était une pratique usuelle tout au long du XVIIIe siècle et jusqu’au milieu du XIXe. Le 1er violon ou le claveciniste endossait la plupart du temps cette fonction. La singularisation du rôle de chef va de pair avec l’élargissement de la taille des orchestres et la complexification de l’écriture musicale. Les écritures mozartiennes et beethoviennes ont-elles des caractéristiques qui permettent d’envisager ce mode de direction ?

Oui, comme je le disais les concertos de Mozart et Beethoven ont été conçus pour être dirigés du piano par leurs auteurs  ! Il est également vrai que plus l’orchestre s’agrandit, plus il devient difficile de jouer et diriger en même temps, les orchestres ont fait d’énormes progrès techniques et ont gagné en autonomie. Les concertos de Grieg, de Schumann et Ravel sont couramment dirigés du clavier et je suis certain que les Brahms peuvent l’être également... pour résumer, je dirais que les concertos pour «pianistes» comme Tchaikovsky, Rachmaninoff, Prokofiev ou même Liszt sollicitent tellement l’interprète qu’ils ne gagnent certainement pas à être dirigés du clavier. Tout dépend de l’orchestre et des capacités du pianiste-chef…

Très concrètement, les indications aux musiciens d’orchestre sont-elles aussi nuancées quand le chef est lui-même interprète ? Y a t’il une gestuelle spécifique à adopter ?

Bien sûr ! Et quelquefois plus car il s’instaure une cohésion et une complicité de tous les instants entre le soliste-chef et les musiciens. Les regards comptent énormément. Quant aux musiciens, ils retrouvent l’esprit de musique de chambre, l’écoute de leurs collègues et la concentration nécessaire à une certaine prise de risque.

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ÉLÉMENTS BIOGRAPHIQUES

FRANÇOIS FRÉDÉRIC GUY | DIRECTION ET PIANO

Artiste passionné, François‐Frédéric Guy a travaillé aux côtés de chefs tels que Paavo Berglund, Bernard Haitink, Daniel Harding, Philippe Jordan, Esa‐Pekka Salonen, Wolfgang Sawallisch ou Michaël Tilson Thomas. Curieux de la musique de son temps, il se produit dans les plus importants festivals de création et se fait l’interprète de Hugues Dufourt, Bruno Mantovani, Marc Monnet ou Tristan Murail.

Il joue régulièrement Bartók, Brahms, Liszt, Prokofiev ou Saint‐Saëns et depuis 2008, il se consacre à un Beethoven Project sur scène comme au disque avec les 5 concertos, les 32 Sonates et la musique de chambre avec Tedi Papavrami et Xavier Phillips.

Il vient de diriger du clavier plusieurs intégrales des concertos de Beethoven ; il s’est produit à Paris avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France, à Montréal avec Kent Nagno, au Concertgebouw d’Amsterdam avec Marc Albrecht, à Moscou avec Dmitri Jurowski ou en récital au Wigmore de Londres, au Théâtre des Champs-Élysées et à la Salle Gaveau à Paris, au Festival de la Roque d’Anthéron et à Rio de Janeiro pour l’Intégrale des 32 sonates.

François-Frédéric Guy a été pianiste associé à l’Opéra de Limoges pour la saison 2014/2015.

En 2017-2018 on pourra l’entendre en récital ou en musique de chambre au Japon, en Corée où il poursuit son intégrale des 32 Sonates de Beethoven, en Suisse et en France. Il se produira avec orchestre au Danemark, en tournée en Allemagne, en Asie, à Hong-Kong, et en France (Lyon, Paris, Aix-en-Provence).

• Plus d’informations sur le site officiel de François-Frédéric Guy : www.ffguy.net

LES ÉQUIPES

SERVICE DES FORMATIONS MUSICALES

Directeur musical associé : Robert Tuohy

Intendant général : Frantz Doré

Chargée de développement et de diffusion : Nadine Fortin

Bibliothécaire musicale : Géraldine Colladant

Régisseur principal : David de Cuenca

Régisseurs d’orchestre : Antoine Marquillie & Julien Michelet

ORCHESTRE DE L'OPÉRA DE LIMOGES

Violon solo supersoliste : Elina Kuperman

Premiers violons : Albi Binjaku, violon solo co-soliste / Eve-Laure Benoît / Valérie Brusselle / Alexander Cardenas / Hélèna Lyda-Mondésir / Junko Senzaki / Christiane Soussi

Seconds violons : Louis Da Silva Rosa, chef d’attaque, soliste / Jelena Eskin, co-soliste / Sylvie Mériot  / Marijana Sipka / Yves Tison, Nn

Altos : Jean-François Salies, alto solo / Brigitte Bordedebat / Francis Chapeau / Fathia Zelmat

Violoncelles : Julien Lazignac, violoncelle solo / Philippe Deville / Éric Lyda / Antoine Payen

Contrebasses : Mathieu Martin, contrebasse solo / Thierry Barone

Flûtes : Chloé Noblecourt, flûte solo Hautbois : Jacques Zannettacci, hautbois solo / Vincent Arnoult

Clarinettes : Flilippo Biuso, clarinette solo / Gérard Tricone

Bassons : Frank Vassallucci, basson solo / Maxime Da Costa

Cors : Pierre-Antoine Delbecque, cor solo / Eric Hulin

Trompettes : Javier Rossetto, Trompette solo / Grégoire Currit

Percussions : Pascal Brouillaud, timbalier solo

Un des pré-requis indispensable n’est-il pas le niveau des musiciens de l’orchestre ? Ainsi que la connivence et la confiance que l’on a en eux ?

C’est exactement ça. Plus le niveau est élevé –surtout celui de la concentration– plus le résultat sera optimal. Et lorsque c’est le cas, on peut atteindre des sommets de cohésion musicale en joué-dirigé.

Quelle est la place de la direction d’orchestre en tant que soliste au sein des salles de concert aujourd’hui ? Est-ce marginal, est-ce une tendance qui se dessine ? Sur quels types d’oeuvres ?

C’est incontestablement une tendance qui se dessine. D’un côté les chefs qui veulent de plus en plus diriger des concerts entièrement

symphoniques et de l’autre des solistes qui sentent tout ce que peut apporter le joué-dirigé à la forme concertante.

Qu’en est-il pour vous de la direction depuis le pupitre ?

Je le fais déjà et notamment à Limoges où je dirige la 4ème Symphonie de Beethoven. L’an passé, j’ai également dirigé plusieurs fois l’Orchestre de Chambre de Paris avec lequel je suis en résidence, dans la 5ème Symphonie de Beethoven. C’est également cette symphonie et cet orchestre que je dirigerai en mars prochain à Paris au Théâtre des Champs-Elysées pour ma première apparition parisienne en tant que chef.

À PROPOS DES CADENCES, ASSURANT LA PONCTUATION DE LA PHRASE MUSICALE

(CONCERTO N°21 DE MOZART)

Quand François-Frédéric Guy m’a demandé si j’étais intéressé d’écrire ces cadences, je n’ai dit ni oui ni non. J’ai réfléchi…Comment ai-je procédé ?J’ai d’abord eu une appréhension. Comment oser s’insérer dans des textes si connus et si beaux ! Jouer avec Mozart ne semble pas si facile.Première question, écrire dans le style, faire un pastiche ?J’ai immédiatement écarté cette solution, car de toute façon, il est impossible d’être Mozart. Cela ressemblerait à un exercice d’école.Alors s’il ne s’agit pas d’un pastiche, puis-je écrire une cadence parfaitement contemporaine, dans mon propre style ? Cela est peut-être possible, mais l’écart entre le style mozartien et celui de notre temps, me semble inapproprié, ce serait comme coller Notre Dame de Paris avec une tour de la Défense !J’ai donc cherché un moyen terme, pas un compromis, mais une écriture qui soit en trompe-l’œil, se servant des ingrédients mozartiens, afin de surprendre l’auditeur à croire que c’est du Mozart, mais très vite le mélomane discernera qu’il s’agit d’autre chose, une sorte de glissement perpétuel, travaillant à la fois sur la répétition, ou des techniques non usitées à l’époque comme les glissandi.Je suis parfaitement conscient qu’écrire des cadences pour un concerto de Mozart aussi sublime, est un vrai risque, risque de se tromper de style, risque de donner une interprétation très éloignée de l’auteur, risque enfin d’un décousu qui nuirait à l’unité de l’œuvre.Mais voilà mon cheminement, une sorte de pari sur moi-même avec Mozart!

Marc Monnet

@operalimoges | www.operalimoges.frS’INFORMER, S’ABONNER, ACHETER EN LIGNE SUR OPERALIMOGES.FR

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QUATUOR AKILONE Quatuor a cordes sur un programme Mozart et Beethoven

Deuxième Scène - Sam. 14/10/2017 - 17 h

•CONFÉRENCE

« De La Flûte enchantée à La femme sans ombre, petite histoire de l’opéra initiatique. » par Alain Voirpy.Mer. 18/10/2017 - 18 h 30 à la BFM de Limoges

CHRISTOPHE ROUSSET Récital de musique française au clavecin

Mar. 24/10/2017 - 20 h