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MEDIA, DEVELOPPEMENT DURABLE, MEDIA, DEVELOPPEMENT DURABLE, PROSPECTIVES PROSPECTIVES SOMMAIRE EDITO: P 1 DOSSIER P 2 et 3 : santé OUTREMER P 4 : biodiversité P 5 : transition énergétique en marche EUROPE p 6 et 7 : « paquet » climat INTERNATIONAL p 8 et 9 : quid des objectifs du développement durable ? PORTRAIT P 10 Aviram Rozin, l’homme qui plantait des arbres EN DEBAT P 11 et 12 Rifkin, l’intelligence d’un surfeur A LIRE P 13 : climat à la une A SAVOIR P 14 AGENDA p 15 EDITORIAL EDITORIAL Temps bouleversés, mal être. Certes le monde ne va pas très bien même si des armées de gourous nous incitent à la pensée positive, mais peut-on aller jusqu’à l’entrée en guerre de civilisations, comme le pense Edgar Morin ? Plutôt que de jouer les naïfs, préférons prendre une part de fardeau à condition qu’elle soit équitable et surtout responsable Responsable ? Une qualité qui semble se faire rare au sommet de l’état. Les uns ne cessent d’aligner les fausses promesses pour les lendemains qui chanteront, engendrant des déceptions; d’autres au lieu de créer du lien social, cherchent des responsables, des boucs émissaires, et usent des dénonciations de tout poil . D’autres enfin détricotent des solutions qui ont été longues à s’imposer . Au moment où nous bouclons ce numéro, la synthèse des scientifiques du GIEC nous a un peu sapé le moral; Obama a perdu les élections; et voilà que les lycéens, face à une violence d’Etat, sont à leur tour tentés par le chemin de la violence. Un risque majeur quand le corps est malade . Il n’empêche, poursuivons ! Quoi ? La transition. Une période d’incertitude où le consensus est à construire. La technocratie scientiste a infantilisé les acteurs du corps social, mais plus nous culpabiliserons plus nous nous de responsabiliserons, c’est le géographe Jacques Lévy qui le dit. Changer de comportement ? Facile ! Mais changer pour quoi ? Quelle société construire sans projet et avec une telle multiplicité d’acteurs ? Alors je mets des lunettes roses, et regarde encore, avec un peu de pugnacité, le monde qui nous attend. Partager de l’information, aider à comprendre, c’est déjà un peu agir, c’est en tout cas rassembler les ingrédients de l’œuvre à construire. Les solutions seront lentes à se dévoiler et pourtant l’urgence est là. Ce qui ne m’empêche pas de ne pas tout comprendre : pourquoi protéger des zones marines si demain l’océan s’acidifie? Pourquoi se soucier du bien précieux qu’est l’eau , si 30 agriculteurs la dilapident? Comment seront financées la lutte climatique et la lutte contre le sida si les démagos suppriment les taxes ? Dominique Martin Ferrari OPTIONS FUTURS OPTIONS FUTURS Mensuelle N°25 OCT / NOV 2014

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Page 1: OPTIONS FUTURS - Media pepsSanté et de la biodiversité « La biologie de la conservation peut se révéler un outil de santé publique » Ce que confirme un colloque qui s’est

MEDIA, DEVELOPPEMENT DURABLE, MEDIA, DEVELOPPEMENT DURABLE,

PROSPECTIVESPROSPECTIVES SOMMAIRE EDITO: P 1 DOSSIER P 2 et 3 : santé OUTREMER P 4 : biodiversité P 5 : transition énergétique en marche EUROPE p 6 et 7 : « paquet » climat INTERNATIONAL p 8 et 9 : quid des objectifs du développement durable ? PORTRAIT P 10 Aviram Rozin, l’homme qui plantait des arbres EN DEBAT P 11 et 12 Rifkin, l’intelligence d’un surfeur A LIRE P 13 : climat à la une A SAVOIR P 14 AGENDA p 15

EDITORIALEDITORIAL Temps bouleversés, mal être. Certes le monde ne va pas très bien même si des armées de gourous nous incitent à la pensée positive, mais peut-on aller jusqu’à l’entrée en guerre de civilisations, comme le pense Edgar Morin ? Plutôt que de jouer les naïfs, préférons prendre une part de fardeau à condition qu’elle soit équitable et surtout responsable Responsable ? Une qualité qui semble se faire rare au sommet de l’état. Les uns ne cessent d’aligner les fausses promesses pour les lendemains qui chanteront, engendrant des déceptions; d’autres au lieu de créer du lien social, cherchent des responsables, des boucs émissaires, et usent des dénonciations de tout poil . D’autres enfin détricotent des solutions qui ont été longues à s’imposer . Au moment où nous bouclons ce numéro, la synthèse des scientifiques du GIEC nous a un peu sapé le moral; Obama a perdu les élections; et voilà que les lycéens, face à une violence d’Etat, sont à leur tour tentés par le chemin de la violence. Un risque majeur quand le corps est malade . Il n’empêche, poursuivons ! Quoi ? La transition. Une période d’incertitude où le consensus est à construire. La technocratie scientiste a infantilisé les acteurs du corps social, mais plus nous culpabiliserons plus nous nous de responsabiliserons, c’est le géographe Jacques Lévy qui le dit. Changer de comportement ? Facile ! Mais changer pour quoi ? Quelle société construire sans projet et avec une telle multiplicité d’acteurs ? Alors je mets des lunettes roses, et regarde encore, avec un peu de pugnacité, le monde qui nous attend. Partager de l’information, aider à comprendre, c’est déjà un peu agir, c’est en tout cas rassembler les ingrédients de l’œuvre à construire. Les solutions seront lentes à se dévoiler et pourtant l’urgence est là. Ce qui ne m’empêche pas de ne pas tout comprendre : pourquoi protéger des zones marines si demain l’océan s’acidifie? Pourquoi se soucier du bien précieux qu’est l’eau , si 30 agriculteurs la dilapident? Comment seront financées la lutte climatique et la lutte contre le sida si les démagos suppriment les taxes ? Dominique Martin Ferrari

OPTIONS FUTURS OPTIONS FUTURS Mensuelle N°25 OCT / NOV 2014

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SANTESANTE Conférence Nationale environne Conférence Nationale environne mentalementale

« Nous sommes satisfaits de constater que la ministre renonce à fragmenter la conférence environnementale en trois sessions thématiques comme elle l'avait envisagé, mais après la décision calamiteuse prise sur l'écotaxe, nous confirmons que nous ne participerons pas à la table ronde sur les transports, a indiqué, mardi, Benoît Hartmann, porte-parole de FNE (France Nature Environnement). Ainsi contrairement à ce qu’avait annoncé Ségolène Royal, il y aura une seule conférence, et non trois, sur deux jours, les 29 et 30 nov. à l’Elysée, avec trois priorités : climat, transports durables, santé environnementale . Dans l’edito de la lettre des JNE , Fabrice Nicolino, auteur de «Un empoisonnement universel » (ed. LLL) souligne l’enjeu fonda-mental du dossier santé « dossier explosif « : http://jne-asso.org/blogjne/ Le gouvernement a t il peur ? Les partenai-res estiment que le programme n’est pas à la hauteur de l’enjeu et certains manqueront à l’appel par volonté. D’autres comme le WECF (Women in Europe for a Common Future) seront absents, parce qu’ils n’exis-taient pas au moment du Grenelle. http://www.wecf.eu/francais/ Pourtant à leur initiative, une très intéressante rencontre a eu lieu à Lyon en Octobre dans le cadre de la journée de sensibilisation sur le cancer , avec la participation du docteur Maria Curado (international Prevention Research Institute, Lyon) de Michèle Rivasi, de Janet Ackerman, du Silent Spring Institute, institut de recher-che de service public spécialisé sur le cancer, et ainsi nommé en mémoire de Rachel Carl-son et de son livre Silent Spring. http://www.silentspring.org/about-us Des échanges riches , un vibrant appel des chercheurs américains demandant de l’aide à l’Europe pour modifier leur législation sur les polluants chimiques (en référence au travail mené en Europe pour la Directive REACH). Janet Ackerman a également pointé les dépis-tages coûteux du cancer du sein et encouragé à l’usage des nouveaux tests . Elle a confirmé qu’il n’y avait pas forcément de liens géné-tiques entre malades du cancer , mais à coup sûr une responsabilités des produits chimi- ques, des radiations ionisantes, et du tabac. Maria Curado a souligné que cette maladie « de pays riches » se répand dans les pays en développement du fait de la malbouffe, de l’obésité…

La maladie touche des jeunes filles et faute de moyens médicaux, elles meurent du can-cer du sein. Elle s’est inquiétée du fait qu’aucune étude n’est en cours sur les zones d’extraction de l’uranium. Michèle Rivasi, députée européenne, a rap-pelé ses combats au Parlement. Ceux qui ont été gagnés et ceux qui restent en cours, com-me l’obtention des critères de définition des perturbateurs endocriniens. Ils devaient parvenir aux députés fin 2013. Toujours rien ! La Suède attaque via un recours en carence et la France va suivre. Elle a évoqué un débat ubuesque lors de la naissance de la nouvelle commission : le « médicament » avait été confié à la commission industrie et il a fallu le réintégrer sous la houlette de la santé ! Confirmation également de sa grande crainte face à la négociation du TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership) qui permettrait le recours des industries chimiques contre les Etats, en cas d’interdiction de mise sur le marché de certains produits. Enfin, pour retrouver l’im-portant travail mené par WECF nous ren-voyons au blog de sa responsable scientifique Elisabeth Ruffinengo : http://www.huffingtonpost.fr/elisabeth-ruffinengo/mois-du-cancer-du-sein-prevention-primaire_b_5935346.html Le 13 octobre EELV organisait sa propre conférence étape vers la journée nationale http://eelv.fr/2014/10/10/eelv-organise-sa-convention-nationale-environnement-sante/ Ebola dernière minute: l’hypothèse d’une pro pagation d’Ebola en Chine inquiète les épi-démiologistes. La Chine dispose d’un labo P4 géré par l’INSERM, inspiré de celui Lyonhttp://gaia.mediapeps.org/production_nv/film.php?formatique=documentaires26&thematique=societe&numero=51

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SANTE SANTE Maladies émergentes et environnementMaladies émergentes et environnement

Les « maladies émergentes » sont en recrudescences. Ce volet « santé » est très direc-tement lié au réchauffement climatique, à la modification de nos modes de vie, notam-ment à nos migrations vers la ville, aux pollutions de l’air , à la mauvaise alimentation et aux produits chimiques. Le 7 Octobre Jean Louis Roumegas, député EELV de l’Hérault et co président du groupe d’études santé environnement , organisait un colloque sur les maladies émergentes. http://roumegas.fr/colloque-maladies-environnementales-emergentes-3858 Un phénomène dont les autorités mesurent mal la gravité Voici la définition que donne Wikipedia d’une maladie émergente : » L'Office international des épizooties (OIE) définit (en 2006) les maladies émergentes comme « des infections nouvelles, causées par l'évolution ou la modification d'un agent pathogène ou d’un virus existant. » Le caractère « nou-veau » de la maladie se traduit par exemple par un changement d'hôtes, de vecteur, de pathogénicité ou de souche. On parle parfois de « maladies infectieuses émergentes » MIE dont le Plan national d'adaptation au change-ment climatique (Pnacc) français reconnaît qu'elles devraient être plus nombreuses dans le contexte du réchauffement climatique. Selon un rapport de 1997 de l'OMS, les maladies émergentes sont responsables de 33 % des décès dans le monde. L’aire occupée par certains parasites et/ou leurs vecteurs potentiels (tiques, mousti-ques....) est également en forte augmentation, ce qui préoccupe L'OMS, la FAO et l'OIE en particulier concernant le risque de pandémie grippale lié au H5N1. Le CHIKUNGUYA A MONTPELLIER Le littoral languedocien connaît de longue date le fléau des moustiques. Mais depuis trois ans , un nouvel ennemi est apparu : le moustique tigre particulièrement envahissant et vecteur du « chik », virus appartenant à la famille des arbovirus. Cette année sept cas dits autochtones (transmis de personne à per-sonne n’ayant pas voyagé) se sont déclarés à Montpellier. Rien en comparaison des 500 cas confirmés en Polynésie française ou des épidémies qui ont touché la Réunion et les Antilles. Mais les prévisions restent alarmantes puis-que l’on prévoit l’expansion du moustique tigre à l’ensemble du territoire dans dix ans

EBOLA En Septembre , les réactions les plus invrai-semblables couraient au sujet d’Ebola : « le marronnier de l’été », « du magnésium à la place des fusils » « la pollution de l’air ou le paludisme tuent plus qu’Ebola ». Nombreux ont été ceux qui n’ont pas compris la gravité de l’expansion de ce virus mortel. Cette épi-démie de fièvre hémorragique est pourtant significative des nouveaux dangers sanitaires qui guettent le monde du fait des pauvretés urbaines, de la destruction des écosystèmes et du réchauffement climatique (voir p « la dilution de la biodiversité »). Aujourd’hui , l’épidémie poursuit sa pro-pagation et les morts se comptent en milliers sur un laps de temps de quelques mois. D’après RFI, le Liberia et la Guinée connais-sent une petite rémission, mais Médecins sans Frontières (MSF) maintient l’état d’a-lerte. Dès le 10 Octobre , avec l’aide de MSF le collectif Objectif Transition faisait un point sur les erreurs commises dans la gestion de ce dossier : le retard dans le déclenchement de l'alerte générale a permis l'explosion de l'épidémie à un point tel que l'ONU a été obligée de s'emparer du dossier. Epidémie Ebola : OMS, responsable mais pas coupable ? « Objectif Transition , Bertrand Rio www.objectiftransition.fr

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GUADELOUPEGUADELOUPE : biodiversité : biodiversité Pendant trois jours, les meilleurs experts internationaux ont planché en Guadelou-pe, sur les problématiques environnemen-tales spécifiques des régions ultrapériphé-riques (Rup), notamment d'Outre-mer.

Une rencontre qui s’est tenue dans des hôtels trop luxueux pour pouvoir accueillir la presse (160 euros/nuit !). Heureusement les localiers étaient là , merci à eux. (sources Guyane et Guadeloupe infos)

A l’initiative de l’UICN , de la Commis-sion européenne, de la France ; en pré-sence de Ségolène Royal et de Nicolas Hulot, les experts se sont penchés sur les problématiques spécifiques des RUP (ré-gions ultra périphériques ).Ces 34 ter-ritoires, aussi divers que le Groënland ou la Nouvelle-Calédonie, ont une valeur patrimoniale, au niveau local, européen, international". Enjeux : Là où se concentre 90% de la biodi-versité européenne, il convient de protéger des richesses naturelles reconnues interna-tionalement en première ligne des menaces liées au réchauffement climatique et notam-ment à la montée des eaux. Un dossier très chaud, celui des espèces envahissantes. En Guadeloupe l’introduction de la man-gouste indienne en 1888 qui devait contrôler les rats, puis de la tourterelle turque relâchée en 1976 suite à l’éruption de la Soufrière, colonisent les milieux au détriment des es-pèces endémiques. (Voir poisson lion et sarregasses : http://www.mediapeps.org/option-future/le-poisson-lion-envahit-la-caraibes/ et http://www.mediapeps.org/option-future/en-martinique-pas-dalgues-vertes-mais-des-sargasses-par-tonnes/ Santé et de la biodiversité « La biologie de la conservation peut se révéler un outil de santé publique » Ce que confirme un colloque qui s’est tenu à Lyon le 27 Octobre dernier. Si la faune sauvage est un réservoir naturel de pathogènes, dans les territoires riches en biodiversité, les équili-bres entre hôtes et pathogènes sembleraient défavoriser la propagation de maladies infec-tieuses. http://www.actu-environnement.com/ae/news/protection-biodiversite-outil-sante-publique-23107.php4

La disparition d’une « espèce tampon » au pathogène, accentuerait le risque de trans-mission à l’espèce qu’elle « protégeait ». Ce que l’on nomme effet dilution de la biodi-versité , que l’on connaît encore bien mal et dont on peut retrouver des éléments dans la revue Nature de Décembre 2010 . Ainsi le virus Ebola inoffensif pour la chauve souris, est devenu virulent pour l’homme dans le cadre d’une dégradation de l’écosystème forestier ( Le processus est loin d’être expliqué scientifiquement) DMF Lors de son passage en Guadeloupe, Ségolène Royal, a évoqué la création d'un deuxième parc national en Guyane sur les marais de Kaw. Le projet évoqué il y a deux ans était tombé aux oubliettes. La déclaration de la ministre a donc créée la surprise. Avec Kaw, la Guyane pourrait offrir à la France le plus grand parc national « zone humide » français, les ma-rais couvrant 101 000 hectares. Mais le périmètre du futur parc pourrait être plus étendu s’il couvrait en mer une partie de la Zone économique exclusive (ZEE) créant ainsi un sanctuaire marin. Le périmètre sera certainement sujet à de longs débats comme cela a été le cas pour le Parc amazonien donc la création a nécessité près de quinze ans de travaux. Mais les ma-rais de Kaw bénéficient déjà d'un statut de réserve. Par contre l’or sera au cœur du débat: « Un parc ne peut pas être adossé à une exploitation minière » , clament les protecteurs qui voudraient faire une croix définitive sur le projet de Camp Caïman. David Riché, maire de Roura, n’est pas opposé à l'exploitation aurifère à condition d'obtenir « des garanties environnementales et financières » « Est-ce qu'on peut laisser sous terre 30 tonnes d'or ? (sources : France Antilles Guyane)

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OUTREMERS OUTREMERS : La Transition en marche: La Transition en marche Les réunions se multiplient dans le cadre du débat sur la transition énergétique. Occa-sions d’ évoquer les spécificités ultramarines. Les Mardis de l’Avenir , nouvel espace de débat à l’Assemblée nationale consacrait la réunion du 4 Novembre à « Quelle place pour nos territoires d’Outre-mer ? » Enfin il devient possible de parler de différences, et d’évoquer l’adaptation de la loi, sans porter atteinte au sacro saint principe de la République Universelle. Mardis de l’Avenir . Ils ont dit : - Claude Bartolone (Président de l’A N) accueille les participants en annonçant l’adoption du projet de finances Outremer et le rôle joué par le débat sur la transition énergie (TE) « sujet qui intéresse dorénavant » et qui sera une arme puissante con-tre le chômage. La nécessité de miser sur l’océan, rappelant que l’on peut faire le tour de la planète sans quitter les eaux territoriales françaises. - Jean Jouzel (GIEC) : les cyclones seront plus intenses, les coraux sont très menacés, l’acidi-fication des océans la principale menace même si certaines côtes verront le niveau de la mer s’élever. Selon lui la carte économique à jouer est celle de l’énergie dé carbonée et de l’adaptation. - Ericka Bareights (Députée de la Réunion , rapporteure TE): les territoires d’Outremer n’ont pas tous une bonne compréhension de ce sujet nouveau qu’est la transition énergie. Faire le lien entre la TE et la vie quotidienne reste à faire, on change de perspective, il faut un projet de société de construction des territoires qui intègre l’idée de parvenir à 50% de renouvelables. - Serge Letchimy (Député Martinique, rapporteur TE) voit encore la TE comme un outil et non comme un projet, comme un moyen de lutter contre la vie chère, de réduire l’empreinte écologique, de construire des circuits courts , de s’éloigner de Paris en créant des interconnexions avec les voisins. - Chantal Berthelot (députée Guyane): Donnez moi la réponse ? (à la question : engagez vous à ne pas construire un prochain barrage) Je manque d’électricité, je dois faire face à l’explosion démographique, construire des milliers de logements. Personne ne peut me dire quel est le débit de mes fleuves, comment faire fonctionner correctement ma forêt ? Je ne peux parler de transition puisque j’ai besoin de production ! Je veux de la connaissance pour faire mes choix. - Jacques Moineville (AFD) : Nous devons travailler sur les populations, sur les mentalités. Changer les comportements, passer de la voiture individuelle aux transports en commun. Des nouvelles questions qui seront à l’origine de nouvelles filières.

Le SWAC (sea water air conditioning) voit le jour à la Réunion. L’affaire n’est pas nou-velle. Utiliser l’eau de mer –froide- et la faire circuler dans les bâtiments pour les rafraîchir comme le ferait l’air conditionné est un système utilisé depuis plusieurs années dans un hôtel de luxe de Bora Bora et pour l’hôpital de Papetee. (Voir notre documentaire : http://www.dailymotion.com/video/xzca6b_la-france-et-l-energie-thermique-des-mers_news Mais c’est le chantier d’un réseau urbain d’une ampleur unique au monde qui s’ouvre sur l’île de l’océan Indien avec la climatisa-tion d’ une soixantaine de bâtiments publics et privés (aéroport, université, centres commerciaux…) des zones urbaines de Saint-Denis et Sainte-Marie. 50 à 75% d’électricité seront ainsi économisés. La baisse des prix pour les clients du réseau n’interviendra qu’en 2022. Le coût est important, 152 millions, dont 90 d’origine publique, le reste intelligemment géré par le Syndicat Intercommunal d’Exploitation des Eaux Océaniques (Sideo) va permettre au maximum de petites et moyennes entreprises locales d’avoir leur part du gâteau. Ainsi, la Région passe d’un stade de démonstration, à la création d’une filière industrielle et ancre localement ce grand projet dans le savoir faire réunionnais qui pourra s’exporter. 400 emplois pourraient être générés sans compter ceux qui seraient induits par des activités dérivées comme la thalassothérapie. Au total, huit projets fondés sur l'exploitation de l'énergie marine (houle, énergie thermique, climati-sation, osmose) ont été mis à l'étude dans le cadre de la stratégie initiée par la Région et le Grenelle de l'environnement, visant à atteindre l'autonomie énergétique de l'île en 2030!!Deux tiers de la production électrique de la Réunion sont aujourd'hui d'origine fossile (charbon et fuel). Environ 20% proviennent des centrales hydrauliques et 10% à 15% de la bagasse (résidus ligneux de la canne), de l'éolien et du solaire. (sources AFP)

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Climat, L’EUROPE aurait pu faire mieuxClimat, L’EUROPE aurait pu faire mieux

Un compromis faible pour le climat a été adopté dans la nuit du 23 au 24 Octobre à Bruxelles. Nous sommes très loin encore des efforts nécessaires au respect d’une augmentation de température in-férieure à 2°. Il serait temps, malheureusement, dans l’année qui vient, de se préoccuper des financements et des mesures d’atténuation et d’adaptation.

A une heure, le 24 Octobre, les chefs d’Etat européens sont tombés d’accord sur un texte. Aucun Etat-membre de l'UE n'a proposé de revoir à la hausse l'objectif de 20 % de réduc-tion d'émissions d'ici 2020. Il contient trois engagements, et beaucoup d’échappatoires: pas de mention de caractère domestique, des baisses d'émissions et des objectifs EE et ENR non contraignants, la possibilité de fi-nancer des centrales charbon en Pologne et ailleurs en Europe via des soutiens publics européens, la reproduction du fonds CSC (300 millions de quotas d’émissions issus du plan de " réserve destinée aux nouveaux en-trants" pour financer des projets dans les renouvelables et la CSC (capture et stockage de carbone) Les trois Objectifs pour 2030 1) une réduction « d’au moins 40% « des gaz à effets de serre par rapport à 1990. François Hollande y voit un verre à moitié plein et juge l’accord « très ambitieux pour la planète » « Beaucoup pensait qu’on s’arrêterait à 40% » Cet objectif de 40 % est pourtant largement insuffisant. Avec un tel objectif, l'UE repousse à l'après 2030 l'es-sentiel des efforts à réaliser d'ici à 2050. En effet, pour obtenir une réduction de 80 % des émissions, objectif minimal que s'est fixé l'Union européenne d'ici à 2050, cela revien-drait à planifier une diminution de 5 % par an de 2030 à 2050, contre à peine 1,3 % par an jusqu'en 2030.L’objectif pourra être révisé après la COP 21. Il s’agit d’une réduction globale. Le niveau d'effort de chacun sera déterminé par le critère du PIB par habitant. La question du partage du fardeau est centrale entre les pays les plus pauvres, principalement de l'est de l'Europe, qui dépendent encore largement des énergies fossiles comme le charbon, et les plus riches

qui s’appuient sur le nucléaire ou sont déjà bien engagés dans la transition énergétique. 2) Porter la part des énergies renouvelables à 27% de la consommation. Ce maigre objectif de 27 % d'énergies renouvelables d'ici 2030 ne permettra pas d'accélérer le déploiement des énergies renouvelables en Europe, et ne s’accompagne d’aucune clef de répartition contraignante, par pays. La France s’est opposée à la demande de 15% d’interconnexions de l’Espagne voulant le bloquer à 10%. Les détails pour y parvenir seront précisés plus tard, mais cette décision est cruciale : l'amélioration des intercon-nexions fait partie des outils pour accroître l'indépendance énergétique de l'UE, un enjeu rendu encore plus crucial par la crise en Ukraine et les menaces sur l'approvision-nement en gaz russe. 3) Les 30% d'écono-mies d'énergie n’ont pas été retenus (pres-sion du Royaume Uni), elles devront être « d’au moins 27% » Modalités retenues : - Le marché du carbone (ETS) a été aménagé pour les pays de l’Est. Des mécanismes de soutien vont être créés à partir du système des quotas européens d'émission de CO2 (mécanisme qui aurait dû expirer en 2020) Les chefs d’État ont décidé d’attribuer 10 % du volume global des certificats d’émission de la période 2020-2030 aux pays dont le PIB est inférieur à 90 % de la moyenne eu- ropéenne.Pour les pays dont le PIB est inférieur à 60%, « un fonds de solidarité » sera alimenté par une petite partie (2%) des ventes de ces certificats d’émission géré par les Etats bénéficiaires et non par la BEI (Banque européenne d’investissement) « en toute transparence » pour les aider à moder-niser leur production d’électricité. - La proposition de réforme de la Commis-sion européenne pour renforcer le marché du

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carbone est aussi mentionnée dans les conclusions du Conseil européen, comme l’avait souhaité, entre autres, la France - Le fonds européen (New entrant réserve NER 300) est prolongé avec une augmentation des quotas. Des mécanismes de soutien vont donc être créés à partir du système des quotas européens d'émission de CO2, notamment par le fonds alimenté par une petite partie (2%) des ventes de ces certificats. Le Conseil des chefs d’Etat se réserve la suite de l’élaboration de la politique climat / énergie ce qui pose question au Parlement dans l’exercice de co-décision. DMF « Si l’on tient compte des difficultés rencon-trées par l’UE sur le plan géopolitique et si l’on intègre les paramètres suivants, le con-sensus n’est pas si nul: - éviter veto polonais , maintenir des relations avec Moscou en évitant une coupure de gaz tout en montrant un peu de fermeté, rester en pointe des relations internationales avant Lima et la COP21, sans oublier les égoïsmes nationaux « (Valery Laramée de Tannenberg) ------------------------------------------------------ Les Amis de la Terre et le réseau internatio-nal BankTrack publient des données inédites sur les financements des banques françaises et internationales au secteur du charbon . Le diagnostic est sévère pour les banques fran-çaises : leurs soutiens à l'énergie fossile la plus émettrice de CO2 ont augmenté de 218 % entre 2005 et 2013, contredisant l'impéra-tif de réduction des investissements dans les énergies fossiles conventionnelles. 30 mil-liards d'euros, c'est le montant des finance-ments accordés par les banques françaises au secteur du charbon entre 2005 et avril 2014, sur un total de 373 milliards au niveau international, toutes banques confondues. Les seules BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale représentent 94 % des soutiens français au charbon et placent ainsi la France au triste rang de 4ème financeur mondial des changements climatiques. Projets : Apha Coal (Australie) Tata Mundra (Inde) Mountain Top Removal (USA)

Nouvelle équipe Européenne : Le Parlement européen a apporté un large soutien à la nouvelle Commission euro-péenne, avec 423 votes en sa faveur, 209 contre et 67 abstentions. La Commission Juncker a ainsi pu débuter son mandat Son président Jean-Claude Juncker, a déclaré «Après un long cheminement démocratique, mon équipe a franchi aujourd'hui la ligne d'arrivée. Je m'honore de voir que ma Commission a reçu l'appui démocratique du Parlement européen. Il est temps à présent de nous retrousser les manches et de nous mettre au travail afin de donner un coup de fouet à nos économies, de créer des emplois meilleurs et plus nombreux, d'améliorer le sort de la jeunesse européenne, de protéger les plus vulnérables dans notre société et de faire face à une situation géopolitique qui se détériore rapidement. Ensemble, nous allons réussir.» Sur les réserves quant au fonctionnement démocratique de l’Europe, lire : https://www.contexte.com/article/commission-europeenne-2014-2019/malgre-des-progres-l-ue-est-loin-d-etre-une-democratie-parlementaire_26474.html Pour de plus amples informations: Page du président élu Jean-Claude Juncker: http://ec.europa.eu/about/juncker-commission Orientations politiques pour la prochaine Commission européenne: «Un nouvel élan pour l'Europe: mon programme pour l'emploi, la croissance, l'équité et le changement démocratique»: http://ec.europa.eu/news/eu_explained/140715_fr.htm « Au nom de la neutralité technologique » : c’est ainsi que le lobby nucléaire argumente à Bruxelles pour tenter d’introduire le nucléaire dans les négocia-tion à venir de 2015. La neutralité technologique consiste à ne prendre en compte que le décarboné, à l’exclusion de toute autres considérations (risques, coûts, impacts sanitaires, principe de précaution...) La France s’est associée la bienveillance du Royaume Uni Selon la SFEN, société française d’énergie nucléaire : Grâce à un mix électrique décarboné à 90 %, dont 75 % de nucléaire, la France se place en tête des pays de l'UE . La réduction de la part d’énergie nucléaire à 50% en 2025 ne permettrait pas à la France d’at-teindre ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. «

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ODD et COP climatODD et COP climat : même combat: même combat ? ? Pour l’instant pas question de mêler les deux négociations ODD/ Climat. Mais à partir de janvier 2015, les conditions du finance-ment des objectifs du développement durable (ODD) se préciseront pour être proposées en juillet 2015 à la conférence d’Addis Abeba . Les premières décisions de la COP 20 (climat) de Lima seront alors connues et commenceront à irriguer les négociations. Dès janvier 2015, les liens se tisseront entre les deux stratégies.

« Nous avons réussi à établir une liste qui tient bien la route avec 17objectifs valides et 166 cibles, approuvés par consensus » Le Ministère des Affaires Etrangères (MAE) goûte son plai-sir ! Rien ne laissait prévoir il y a un an que la fin des huit objectifs du millénaire (OMD) ré-servés au sud, conduirait à ce consensus. Certes « les 8 OMD étaient « plus communicants », mais les 17 objectifs touchent 192 pays, ont été établis par consensus, sont une approche globa-le, universelle. Toute fusion supplémentaire risquait de faire éclater le consensus. Les ODD sont ils définitivement adoptés ? Il peut encore y avoir des surprises dans le rapport de synthèse qui sera publié par Ban ki Moon en novembre 2015, mais a priori rien ne devrait bouger et déjà se mettent en place les stratégies de financements de ces objectifs. Il convient d’en rappeler le statut : Ils constituent un agenda politique, sans normes, pour l’avenir du monde. Au départ, certains états étaient très opposés à ces débats com-plexes dans une enceinte qui « ne relevait pas a priori du développement durable » (hors CNUCED) ; tandis qu’au contraire, des ONG regrettaient qu’il ne soit pas faite une référence explicite au seuil limite de 2° dans le cadre du réchauffement climatique. Malgré toutes les insuffisances, de gros progrès ont été faits par rapport aux OMD : la cons-cience mondiale a considérablement changé en quelques années et le caractère fini de la planète s’impose même aux plus avides de croissance. Il reviendra désormais aux états qui s’engage-ront, de faire plus et de donner le ton. Il ne s’agit pas d’un traité contraignant. L’adoption du texte de base vaut pour engagement politi-que sur un certain nombre de principes : intro-duction de la durabilité au cœur du développe-ment, reconnaissance de l’aspect limité des ressources, prise en compte des questions d’é-

quité sociale et de justice (objectif 16). Durant un an encore, des indicateurs vont être construits, des financements proposés. Sur ces bases, les Etats préciseront leurs engagements politiques en 2015. La Grande-Bretagne regrette tant d’objectifs ; Comment les financer tous ? La richesse du « menu » inquiète. « chacun va aller faire son marché et ce ne sera pas forcément au profit des plus pauvres, ni de tous les objectifs » Cette remarque venue d’Outre-manche n’étonne pas les diplomates français : « La grande Bretagne a construit toute sa politique d’aide au développement à partir des huit OMD. Très pragmatique, elle calcule le respect de son engagement à 0,7% par objectif. Les modifications vont introduire un grand bouleversement législatif dans l’octroi de ses financements, dans leur évaluation ». Mais se-lon le MAE, l’argument du moindre finance-ment de certains objectifs n’est pas recevable « Un énorme travail de statistiques (sans doute encore imparfait) se poursuit pour évaluer l’existant. Financements internationaux, natio-naux, privés, sont inventoriés pour établir un panorama des moyens de fonctionnement» Les besoins se comptent en termes de trillions. On est loin des 138 milliards de dollars évoqués en 2013. La prise en compte de l’adaptation au changement climatique, du financement des infrastructures, du développement des énergies renouvelables fait tout exploser. Là où le climat pourrait rejoindre les ODD « La mise en œuvre de chacun des objectifs sera évidemment conditionnée par les moyens mis en œuvre, mais ils ne sont plus conçus comme préalables Il ne s’agit plus de transférer des fonds d’Aide au Développement, mais de construire des partenariats, de mobiliser des moyens Pour les pays les moins avancés (les PMA, les plus pauvres)

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l’aide publique au développement reste in-contournable, essentielle. Les flux privés n’y arrivent pas et les transferts de migrants augmentent. Pour les Pays en Développe-ment (PED), on envisage une diminution de l’APD. Leur trajectoire de croissance devrait leur permettre l’accès aux financements pri-vés. Une cartographie des flux est en cours. Une chose est certaine de nouvelles sources de financement sont indispensables. On envisage de faire contribuer l’épargne, de construire des mécanismes d’incitation qui permettent de corriger les externalités néga-tives, et malgré les oppositions parvenir à la suppression des subventions aux fossiles, et à donner des prix carbone. C’est pourquoi très nettement les réflexions qui vont être menées dans le cadre de la COP climat apporteront des réponses aux finance-ments des ODD. D’ailleurs le rapport Stern sur le prix du carbone est intégré . Mais pour l’instant la jonction entre les deux enceintes ne se fait pas, des pays refusent de voir le climat s’inviter à la table du développement et d’autres craignent de « polluer » la négo-ciation climat en mêlant les enjeux. - Quelle marge de négociations reste t il ? Certains collectifs d’ONG comme le CRID* soulignent le rôle prépondérant donné aux multinationales sans contrepartie, sans normes contraignantes sociales, fiscales et regrettent l’absence de références aux redis-tributions, aux mécanismes et financements innovants. Alors peut on encore agir ? Dès novembre le rapport de Ban ki Moon va être transmis à l’AG. La France espère que ce rapport va servir de base et craint qu’une négociation supplémentaire ne fasse reculer et disparaître l’objectif 16 et les références climat. C’est également la position de l’UE ( moins le Royaume Uni) et du G77, puis ce rapport sera discuté par les parties prenantes (dans l’Open Working Group ), on y prépa-rera la conférence financière d’Addis Abeba (juillet 2015) qui adoptera les propositions de financements. En septembre 2015, les Etats s’engageront. A partir de là, indicateurs et financements seront en permanence redéfinis Dominique Martin Ferrari

Les 17 objectifs de développement durable proposés le 2 juin 2014 1. Mettre fin à la pauvreté sous toutes ses formes et partout � 2. Assurer la sécurité alimentaire et une nutrition adéquate à tous et promouvoir l’agriculture durable �3. Atteindre une vie saine pour tous à tous les âges � 4. Fournir un enseignement de qualité équi-table et inclusif et des opportunités de for-mation tout au long de la vie � 5. Parvenir à l’égalité des sexes, autonomiser les femmes et les filles partout �6. Assurer l’eau et l’assainissement pour tous pour un monde durable �7. Assurer l’accès à des services énergétiques pour tous, modernes, abordables, durables et fiables � 8. Promouvoir une croissance économique inclusive et soutenable et le travail décent pour tous �9. Promouvoir une industrialisation soutenable � 10. Réduire les inégalités entre et à l’intérieur des pays � 11. Construire des villes et établissements humains inclusifs, sûrs et soutenables � 12. Promouvoir des modes de consommation et de production soutenables �13. Promouvoir des actions à tous les niveaux pour lutter contre le changement climatique � 14 Parvenir à une conservation et un usage soutenable des ressources marines, des océans et des mers � 15. Protéger et restaurer les écosystèmes terrestres et mettre fin à toute perte de biodiversité � 16. Parvenir à des sociétés, des systèmes juridiques, des institutions efficaces, en paix et inclusives � 17. Renforcer et améliorer les moyens de mise en œuvre et le partenariat mondial pour le développement soutenable En rouge : les points arrachés de longue lutte *CRID : Centre de Recherche et d’information pour le Développement

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PORTRAIT,PORTRAIT, AVIRAM ROZINAVIRAM ROZIN « « L’homme qui plantait des arbresL’homme qui plantait des arbres » (Giono)» (Giono) Aviram Rozin était de passage à Paris où il donnait une conférence dans le cadre des Up conférences du Groupe SOS. C’est à cet homme infatigable et charismatique, que l’on doit l’incroyable projet de Sadhana Forest.* IL a tout d’abord rappelé les différentes étapes de ce projet : retenir l’eau, créer de l’humus avec des plantations d’arbres à feuilles caduques, puis des plantes indigènes, construire des digues pour alimenter les nappes phréatiques... La biodiversité locale a ainsi retrouvé un milieu naturel. Un chantier gigantesque uniquement avec des bénévoles. Bouleversé par le terrible tremblement de terre de Haïti, Aviram Rozin, fort de la réussite de Sadhana Forest, y est parti en 2010 avec seulement 2 000 € en poche, pour transmettre son savoir faire, toujours avec l’aide de bénévoles. Pas de recettes magiques mais des principes forts, basé sur l’empowerment de chacun : observer, comprendre l’écosystème local, le respecter. Le projet est construit avec les populations locales, pour faire leur apprentissage à des fins d’autonomie, de sécurité alimentaire, et ce dans une vision de long terme. La noix Maya, jadis abondante en Amérique centrale et qui avait disparu d’Haïti, a été réintroduite, car riche en aliments nutritifs. Un arbre adulte peut produire jusqu’à 200 kg de nourriture par an et reste productif plus de 100 ans ! Ses feuilles servent à l’alimentation du bétail et sa sève a des propriétés médicinales. Aujourd’hui les arbres nourriciers de la plantation permettent de nourrir déjà 70 000 Haïtiens. Afin d’assurer la pérennité du projet l’équipe d’Aviram Rozin s’attèle à la sensibilisation et à l’éducation des enfants. Et maintenant c’est au Kenya qu’il déploie son savoir et son empathie. 15.000 Kenyans reçoivent actuellement une formation d’agriculture durable.

Quand on lui demande ce qu’il faudrait faire pour que la Cop 21 aboutisse à un accord, Aviram Rozin répond : ce qu’il faut faire est clair mais cela ne dépend pas des politiques mais de nous...C’est à nous d’avoir le courage de changer nos modes de vie. C’est par ce changement que les politiques seront amenés à agir.` Muriel LABROUSSE * projet Sadhana Forest :à Auroville (INDE) La forêt de Sadhana s’étend sur plus de 28 ha, avec 21 000 végétaux issus des 150 espèces indigènes, plantés depuis le démarrage du projet en 2003. Le taux de reprise avoisine les 90%. Plus de 25 espèces d’oiseaux et quelques mammifères (lièvres, chacals…) ont élu domicile sur les lieux.

UP CONFERENCES :`

Dans le cadre de la semaine solidaire Prochaine rencontre UP conférences

INSPIRER L’INNOVATION SOCIALE

Le 21 Novembre : 34° RENCONTRE

NATIONALE DU CREDIT COOPERATIF Une journée dédiée à l’empathie : ateliers

participatifs, conférence plénière, clotûre par Najat Vallaud- Belkacem et remise d eprix

de la Fondation Crédit Coopératif à la Maison de la Mutualité à Paris

http://www.credit-cooperatif.coop/index.php?id=1606

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EN DEBATEN DEBAT Jeremy Rifkin, l’ intel ligence du surfeur Jeremy Rifkin, l’ intel ligence du surfeur Jeremy Rifkin vient d’écrire un nouveau livre « The Zero Marginal Cost Society » tentant de marquer comme il en a l’habitude l’ère qui s’ouvre. Mais Jeremy Rifkin commence à faire l’objet de critiques Dans un « Rebonds » du journal Libération le 22 Octobre 2014, des intellectuels expliquent pourquoi « la 3° révolution de Rifkin n’aura pas lieu »

« Tout le monde célèbre Rifkin. Grâce à son rêve tech-nologique, il n’est plus nécessaire de penser aux impasses de notre trajectoire, il suffit de s’en remettre aux grandes entreprises, aux experts ». C’est autour de cette idée que Dominique Bourg, Noël Mamère, Agnès Sinaï et de nombreuses autres personnalités ont com-menté les « prophéties » d’un auteur adulé par les gran-des entreprises, les entrepreneurs high tech, en Europe et en Inde, mais peu aux Etats Unis. http://www.liberation.fr/terre/2014/10/21/la-troisieme-revolution-de-rifkin-n-aura-pas-lieu_1126521 Rifkin, ou l’intelligence du surfeur Chaque révolution technologique permet à Jeremy Rifkin de surfer avec gloire sur la vague dominante. Sa première préoccupation fût « le siècle bio Tech » Voilà ce que nous en disons dans un article à paraître dans Vraiment Durable N°5 consacrée au vivant: « Cela commence dans les années 70 avec l’avènement des biotechnologies. (...) Un vif débat s’ouvre dans la société. De quel droit peut- on s’approprier ce qui appartient à la nature, au bien commun? Jeremy Rifkin est un des référents de la discussion. Il a publié « Who Should Play God ? » (Qui devrait jouer à Dieu ?) , puis Le Siècle Bio Tech , abordant les questions d’éthique, des questions commerciales, les risques environne-mentaux qui accompagnent la nouvelle ère du breve-tage du génome et du commerce des gènes. Mais rapidement sous sa plume, le débat de société se noie dans un monde de promesses : le capital naturel s’épui-sant , il est imaginé que le capital vivant reproduit artifi-ciellement, va aider à suppléer l’ épuisement ou la des-truction de la nature. Les plantes soignent, on les copiera. Les animaux survivent et s’adaptent, on percera leurs secrets et on améliorera leurs capacités. Utiliser et vendre le vivant signifie qu’on lui fasse quitter le domaine de la pure recherche pour celui de l’usage technologique. » Après s’être inscrit dans le débat comme un défenseur

de certaines valeurs écologiques, une fois encadrés les arguments du débat de la précaution, il promeut auprès de l’industrie le rêve des biotechnologies sans souci de leur devenir. Comme le soulignent les auteurs de Rebonds précité, il n’intervient plus sur la ques-tion sociale. Il promeut « une vision simpliste des technologies et de leurs effets » oubliant de penser « les rap-ports de pouvoir, les inégalités socia-les...sans parler de la finitude des res-sources et de l’ampleur des ravages écologiques réels de ce capitalisme soit disant immatériel ». Le recul avec les années 70 permet de mesurer à quel point les forces capita-listiques se sont appropriées le vivant soit-disant universel et gratuit. «Visage intellectuel de la technocra-tie écologique », après le vivant, Rifkin s’attaque à la révolution énergétique. Même schéma de pensée. D’abord on englue dans les filets, la réflexion écologique. Le constat de départ est juste : les lois de l’énergie gouvernent l’activité économique. Mais l’énergie fossile et les terres rares qui ont fait le succès économique de notre civilisation s’épuisent. « Désormais, dit Rifkin, il faudra mesurer notre conce-ption de la productivité en prenant en compte à la fois l’efficacité thermody-namique et les conséquences entropi-ques » ce qui lui permet d’enfourcher le dernier sujet à la mode, le numérique. Il couple la puissance des réseaux internet à celle des énergies renouvelables et

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décrit un progrès qui à nouveau semble se li-bérer des contingences matérielles.Quel rêve ! Mais la thèse nous enferme dans une vision simpliste de la technologie salvatrice, gomme les impasses de nos choix, propose un projet « antidémocratique qui s’appuie sur les experts en laissant de côté les populations invitées à se soumettre (...) La 3° révolution censée promouvoir un pouvoir latéral, décentralisé et coopératif, fait appel à des forces hautement capitalistiques ». (Rebonds/ Libé) Dans son dernier ouvrage « la nouvelle société du coût marginal zéro » (éd. LLL, Les liens qui libèrent, 2014), Rifkin réitère sa boxe En couplant la technologie des réseaux à la naïveté ou à la bonne volonté du partage, la société telle qu’il la décrit s’approprie un des derniers biens gratuits chers aux écologistes, le bien commun. Rifkin fait pour cela appel aux réflexions de Gandhi. Il ne peut rien y avoir de mauvais derrière la réflexion d’un sage. (On remarquera que Jacques Attali s’appuie sur les mêmes illusions pour cons-truire son économie positive). A nouveau, un constat de première main : Grâce à l’émergence des communaux colla-boratifs « une nouvelle économie se dévelop-pe, où la valeur d’usage prime sur la pro-priété, où la coopération chasse la concur-rence » où les consommateurs deviennent des producteurs contributifs. Mais échanges et dons, non monétarisées, ouvrent sur une société nouvelle qui va s’em-presser de les valoriser avant de les évaluer. En trente ans, il en a été ainsi de la nature, du vivant, puis du vent et du soleil. Les quelques années passées depuis l’émer-gence de la société virtuelle, prouvent que le sous-titre de l’ouvrage « L’éclipse du capita-lisme » est un leurre. Déjà se construisent des fortunes géantes sur l’échange gratuit. Et même si une économie positive et solidaire peut se glisser dans les interstices combien de temps lui donnons nous pour redevenir marchande ? Qu’il soit le fait d’un généreux partage ou non, le premier partage, la première enclo- sure créent une atteinte au bien commun.

Derrière l’auto partage bienveillant, disparaît la notion de bien commun, mais aussi celle de service public. Car cherchant le salut en nous mêmes, nous détricotons la nécessité et donc la possibilité du recours. Rifkin nous propose une gestion communa-liste, « infrastructure intelligente de base composée de trois Internets emboîtés : un Internet des communications, un Internet de l’énergie, et un internet de la logistique., reliés en un seul et même système interactif – l’Internet des objets (p 294 op cité) Censée réduire les consommations d’énergie et de matière, cette révolution industrielle repose cependant sur d’énormes serveurs qui ont besoin d’énergie, de métaux rares et surtout qui centralisent les données entre les mains de quelques uns « Cette nouvelle uto-pie technicienne est hors sol et invente un nouveau mythe qui rejoint celui de la tran-sition énergétique, conciliant l’inconcilia-ble : croissance verte autoproclamée et pénurie de matière, entropie et expansion miraculeuse des énergies, liberté individuelle et société de contrôle « (Rebonds/Libération 22/10/14) Rifkin fait de très bonnes analyses, mais ses thèses reposant sur l’analyse technologique, manquent d’analyse sociolo-gique, et se préoccupent ni des rapports de force , ni des rapports de hasard. Au creux de l’impasse, le rêve de Rifkin rassure et ne manque pas de souffle : « quand presque tout devient quasi gratuit, le système capitaliste perd prise sur la pénu-rie... La valeur d’échange devient superflue puisque tout le monde peut satisfaire une grande partie de ses besoins. » Nous reviendrons sur les conclusions de Rifkin et sur le succès de son rêve. En attendant réfléchissons à ce que nous dit le physicien Emmanuel Klein, docteur en philosophie des sciences : » Le progrès ce n’est pas seulement une accumulation de connaissance. Pour qu’il y ait progrès , il faut que les engrenages connaissances techniques, avancées sociales, équité avancent ensemble Si les engrenages ne fonctionnent pas, la technologie induit des inégalités humaines » D Martin Ferrari

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A LIRE A LIRE LE CLIMAT A LA UNELE CLIMAT A LA UNE Synthèse finale du 5ème rapport du GIEC sur le Climat La synthèse finale du 5ème rapport d’évalua-tion sur le changement climatique du GIEC vient d’être adoptée. Après sept années de travaux conduits par plus d’un millier de scientifiques à travers le monde dans 160 pays, le rapport présente un consensus extrêmement large et solide sur l’état actuel de la science, les évolutions du climat à venir et les efforts à conduire pour éviter les catastrophes qui se profilent.

Des effets visibles, mesurables et une société encore bien mal préparée alors qu’avertie depuis dix ans ! - recul des glaciers, multiplication des incendies, hausse du niveau des mers, multiplications des accidents climatiques, floraison des arbres modifiée, migration des espèces animales vers le nord (poisson, insectes, oiseaux...), saisons intermédiaires moins visibles.... Nous paierons cher les doutes qu’on fait planer les climato sceptiques et le temps que nous avons perdu ! Voir les graphiques et illustrations de C Durable infos : http://cdurable.info/Synthese-finale-du-5eme-rapport-du-GIEC-sur-le-Climat.html

LE COMPLOT CLIMATIQUE Christian De Perthuis On le connaissait comme expert il nous revient comme auteur de polar. Dans ce polar climatique d'un genre nouveau, le lecteur n'est pas seulement captivé par une intrigue policière qui le fait voyager aux quatre coins du monde. Il découvre également les enjeux de la négociation internationale sur le climat et se trouve plongé dans les arcanes du monde universitaire. Deux univers sur lesquels l'auteur porte un regard à la fois critique et bienveillant.

. https://www.youtube.com/watch?v=nb4CZR7BKr8 LE CHANGEMENT CLIMATIQUE POUR LES NULS , ed First Auteur : Olivier NOUAILLAS Olivier Nouaillas est chef de service France-Monde de l’hebdomadaire La Vie depuis près de 30 ans. Il est Vice-Président des JNE Un changement profond de notre façon d’habiter le monde doit être envisagé. Or, pour agir, il est nécessaire de comprendre : pourquoi la biodi-versité des milieux et des espèces est-elle notre meilleure garantie de survie ? Quels sont les fantasmes et la réalité du changement climati-que ? Quels sont les enjeux énergétiques d’aujourd’hui ? Comment l’homme peut-il réinventer son mode de vie ? Avec humour et pédagogie, fini le brouillard climatique ! Sans catastrophisme ni militantis-me, voici un ouvrage de référence pour tous ! Avec le soutien du WWF

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A SAVOIR A SAVOIR HOMMAGES A REMI FRAISSE :

« pourquoi pendant deux jours, ce silence as-sourdissant, pourquoi cette absence de réaction du parquet, du gouvernement, pourquoi le refus de dire cette vérité que l’on connaît depuis le début ? Pourquoi le parquet a-t-il tenté de semer une confusion indécente sur les circonstances de sa mort en ne donnant que des bribes d’informations, en ne parlant lors de la première conférence de presse que d’une explosion, laissant croire à la possibilité d’un décès dû à un Cocktail Molotov, pourquoi avoir lancé de fausses pistes, comme celles du sac à dos disparu, volontairement récupéré par les manifestants, et qui aurait pu contenir des substances explosives ? Simplement pour discréditer un jeune homme pacifiste, militant de la fédération Nature Environnement, botaniste, qui n’a jamais fait usage de violence ou eu maille à partir avec les forces de l’ordre. Salir l’image d’un jeune homme mort qui militait pour l’environnement et pour les générations avenir? » Arié Alimi , avocat de Remi Fraisse Remi Fraisse, victime d'une guerre de civilisation - Le Monde « A l’image d’Astérix défendant un petit bout périphérique de Bretagne face à un immense empire, les opposants au barrage de Sivens semblent mener une résistance dérisoire à une énorme machine bulldozerisante qui ravage la planète animée par la soif effrénée du gain. Ils luttent pour garder un territoire vivant, empêcher la machine d’installer l’agriculture industrialisée du maïs, conserver leur terroir, leur zone boisée, sauver une oasis alors que se déchaîne la désertification monoculturelle avec ses engrais tueurs de sols, tueurs de vie, où plus un ver de terre ne se tortille ou plus un oiseau ne chante. Edgar Morin. Lire la suite : www.lemonde.fr/.../remi-fraisse-victime-d-une-guerre-de-civilisation_ 4517856_3232.html Une fois n’est pas coutume.... Coup de chapeau à Cécile Duflot qui ne s’est dépar-tie ni de son émotion , ni de son calme, face à la claque imposée par Claude Bartolone quand il lui a refusé la minute de silence demandée en mémoire du jeune militant et que déjà plusieurs députés s’étaient levés. Voir la vidéo : http://www.mediapeps.org/option-future/cecile-duflot-demande-une-minute-de-silence-pour-remi-fraisse/

EXPO : INSIDE A ne pas rater (mais du temps : jusqu’au 11 Janvier), Inside, ou plongée dans le monde intérieur, au Palais de TOKYO, av. du Président Wilson, Paris. On peut y entrer en se « coulvinant » par la voie des airs au travers d’une immense toile d’arai-gnée et des tubes conçus par le collectif Numen/For Use, ou en simple piéton. C’est l’oeuvre d’Eva Jospin qui s’offre alors à nous. Elle fera parler d’elle non pas parce qu’elle a été conçue par la fille de l’ancien premier ministre mais parce que l’effet de cette forêt de carton est fascinante et découvre un petit côté conte d’Andersen ...Plus loin, plus dur, d’extraordi-naires films d’animation des allemands Nathalie Djurberg et Hans Berg, des cascades d’eau dans une baraque, l’évocation des guerres par les ruines ou de la violence par des lapidations de femmes. Une fête intense au cœur des tourments et des songes, où la nature tient sa place. COMPAGNIE THEATRALE NAJE, « un réseau entre compagnies de théâtre de l'op-primé » « Nous n’abandonnerons jamais l’espoir » L’actu : 10 spectacles de théâtre-forum, 2 interventions de formation et 3 ateliers Les spectacles de novembre traitent de : Accès au logement et précarité, les conditions de la confiance entre habitants et institutions, l’égalité entre hommes et femmes, la maltrai-tance, le métissage, les MST et les relations amoureuses www.compagnie-naje.fr Deyrolle pour l'avenir, comprendre la Terre - Louis Albert de Broglie, Laurent Samuel (JNE), Dominique Bourg, Jean-Marc Jancovici - Éditions Hoëbeke. Un très beau livre pour vos cadeaux de Noël. On connaît tous les planches de dessin éditées par Deyrolle, qui ornaient les murs de classe autre-fois. Rachetée par Louis Albert de Broglie, la maison d’édition connaît aujourd’hui une nouvelle destinée. Voici donc une nouvelle série de planches illustrant la complexité de la nature et les menaces qui pèsent sur elle, assorties de textes écrits par Laurent Samuel qui nous éclairent sur les enjeux d’aujourd’hui et de citations qu’il a réunies, signées Hubert Reeves, Jean-Marie Pelt, Théodore Monod ou encore Yves Paccalet (JNE), Philippe Dubois et Elise Rousseau (JNE)… http://jne-asso.org/blogjne/?p=23470

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AGENDAAGENDA 5 Nov : semaine de la méditerranée à Marseille : eau et tourisme, UICN : contribution de la France au Congrés mondial des parcs (12 au 19 nov) , rencontre Fabius/Royal/ Rajendra Pachauri (GIEC) 5 au 7 nov : forum international « accroître la confiance dans le bois tropical ATIBT, à Amsterdam 6 Nov : première conférence nationale environnementale sur l’énergie 7 nov : petit dej presse avec Pierre Radanne 4D, Lamine camara grdr : COP et ODD 10 nov : ouverture du salon Marjolaine 12 au 19 Nov : 6° congrès mondial des parcs de l’UICN à Sidney (Australie) 13 au 15 : G 20, AFD : Chine une transition énergétique sobre en carbone ? 14nov : réunion du groupe genre en prévision des ODD 18/19 journées de l’air méditerranéennes ----------------------------------------------------- PRIX COAL ART ET ENVIRONNEMENT APPEL À PROJETS 2015, ouvert jusqu'au 30 janvier 2015 Chaque année, il met à l'honneur dix projets en lien avec les enjeux environnementaux, sélectionnés dans le cadre d'un appel à projet international. L'un d'entre eux se voit décerner le Prix COAL Art et Environnement par un jury de personnalités de l'art et de l'écologie. Cette édition spéciale saisit l'op-portunité de la COP21 pour porter auprès du grand public et des acteurs politiques d'autres manières d'appréhender la complexité du défi climatique à travers une multiplicité de re-gards et de propositions créatives et innovan-tes. Cette sixième édition du Prix COAL Art et Environnement s'inscrit dans la program-mation de ArtCOP21, une manifestation cul-turelle exceptionnelle, initiée par COAL et Cape Farewell, qui se déroulera pendant la COP21, pour mobiliser l'opinion publique autour d'une nouvelle vision du monde, posi-tive et durable. pour toutes informations complémentaires www.projetcoal.fr, [email protected],

Mobilisation au plus haut niveau sur la nutrition (FAO et OMS) Deuxième Conférence internationale sur la nutrition du 19-21 novembre 2014, au siège de la FAO, à Rome La malnutrition figure parmi les problè mes de santé et de développement les plus graves au monde Alors que 805 mil lions de personnes ne mangent pas à leur faim sur cette planète, deux autres milliards d’individus souffrent de carences en mi-cronutriments ou d’autres effets négatifs d’une mauvaise alimentation. Le monde a largement échoué à trouver des solutions à la sous-nutrition bien que des approches éprouvées existent à cet effet. Dans le même temps, l’épidémie d’obésité et de maladies liées à l’alimentation s’est répandue dans les pays en développement. MENIGOUTE C’EST FINI , et comme d’habitude ce fût un succès. Pour son 30e anniversaire, le FIFO avait choisi de rendre hommage à Robert Hainard, cet ar-tiste genevois qui a passé sa vie à l’affût de la faune sauvage, souvent de nuit, afin d’en faire le croquis pris sur le vif, puis de graver sur bois la scène aperçue d’un coup d’œil. Les gravures de Robert Hainard, tout en nuances grâce à sa technique du dégradé et au nombre de planches passées sous la presse à main (une par couleur), constituent une œuvre unique. (....) Le festival a projeté un long métrage consacré à l’artiste et au naturaliste genevois. Tous les contemporains qui l’ont connu témoignent dans ce documentaire, réalisé par Viviane Mermod-Gasser, cinéaste suisse. Côté palmarès, le grand prix (« Lirou d’or » ou loriot) a été attribué au film de Tanguy Stoeklé, du Groupe chiroptères de Provence, Une vie de grand rhinolophe. Tourné en Camargue, on n’y voit ni hérons ni flamants roses, mais des images nocturnes presque toutes en noir et blanc et consacrées à une chauve-souris : le grand rhinolophe. On y découvre une mère gestante qui va donner naissance à son bébé, accroché à ses tétines, comme chez nous autres les mammifères. Une vie de grand rhinolophe, moyen métrage émouvant, a séduit le jury, sans doute rassasié d’oiseaux.(Roger Cans) http://jne-asso.org/blogjne/?p=23502