odes aux aimés
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Odes aux aimé(e)s
D'après l'œuvre de Sappho, Fragment 31
Par les élèves de la classe de grec
Odes aux aimé(e)s
D'après l'œuvre de Sappho, Fragment 31
Avant-propos (par Bogaert Kellen, Patenere Valentin, Paulin Morgan)
Sappho, poétesse grecque connue de Lesbos, du VIIème siècle avant Jésus-Christ, a écrit divers poèmes fameux. Parmi ses œuvres, le fragment 31, très célèbre, présente une physiologie de l'amour. Dans ce poème, différentes parties du corps sont mises en lien avec l'expression des sentiments amoureux, ce qui donne une dimension très concrète et très esthétique à un fait pourtant inexpliqué et qui fait l'objet d'une multitude de débats, l'amour.
Dans ce recueil, les élèves de la classe de Grec de Monsieur Marseglia se sont appliqués à réécrire ce fragment de poème selon leur interprétation, comme l'on fait Pierre Ronsard, Marguerite Yourcenar ou encore Michel Casevitz. Cela dit, malgré une reformulation quasi complète, ces derniers ont toujours respecté le thème principal en y laissant leurs empreintes.
Sappho,fr.31Voigt φαίνεταί µοι κῆνος ἴσος θέοισιν ἔµµεν' ὤνηρ, ὄττις ἐνάντιός τοι ἰσδάνει καὶ πλάσιον ἆδυ φωνεί- σας ὐπακούει καὶ γελαίσας ἰµέροεν, τό µ' ἦ µὰν καρδίαν ἐν στήθεσιν ἐπτόαισεν, ὠς γὰρ ἔς σ' ἴδω βρόχε' ὤς µε φώναι- σ' οὐδ' ἒν ἔτ' εἴκει, ἀλλ' ἄκαν µὲν γλῶσσα ἔαγε λέπτον δ' αὔτικα χρῷ πῦρ ὐπαδεδρόµηκεν, ὀππάτεσσι δ' οὐδ' ἒν ὄρηµµ', ἐπιρρόµ- βεισι δ' ἄκουαι, έκαδε µ' ἴδρως ψῦχρος κακχέεται τρόµος δὲ παῖσαν ἄγρει, χλωροτέρα δὲ ποίας ἔµµι, τεθνάκην δ' ὀλίγω 'πιδεύης φαίνοµ' ἔµ' αὔτᾳ
Celui-làmesembleêtreégalauxdieux,L'hommequiestassisenfacedetoi,Ettoutprès,t'écoutechanteravecplaisirEtriredemanièrecharmante.Oui,envérité,Celaafaitfondremoncœurdansmapoitrine,Etquandjetevoisàl'instant,ilnem'estpluspossibledeparler.Maismalangues'estbrisée,EtuneflammelégèrecourtsousmapeauMesyeuxnevoientplusrien,etmesoreillesbourdonnentDelasueurfroideserépand,etlefrissonMeprendtouteentière,jesuispluspâlequel'herbe,Etils'enfautdepeupourquejesemblemorte.Traductionlittérale,Letot-FerryFanny&TonneauAlexine,classedeTS2
Je suis un Demidieu quand assis vis-à-vis
De toi, mon cher souci, j’écoute les devis, Devis entrerompus d’un gracieux sourire, Souris qui me détient le cœur emprisonné ; Car en voyant tes yeux je me pâme étonné, Et de mes pauvres flancs un seul mot je ne tire. Ma langue s’engourdit, un petit feu me court Honteux dessous la peau ; je suis muet et sourd, Et une obscure nuit de sur mes yeux demeure ; Mon sang devient glacé, l’esprit fuit de mon corps, Je tremble tout de crainte, et peu s’en faut alors Qu’à tes pieds étendu, sans âme je ne meure. Pierre de Ronsard, Le second livre des Amours, 1560 (orthographe modernisé) ... Il est pareil aux Dieux, l’homme qui te regarde, Sans craindre ton sourire, et tes yeux et ta voix, Moi je tremble et je sue, et ma force est hagarde Et mon cœur aux abois... La chaleur et le froid tour à tour m’envahissent ; Je ne résiste pas au délire trop fort ; Et ma gorge s’étrangle et mes genoux fléchissent, Et je connais la mort... Marguerite Yourcenar, La couronne et la lyre, 1979
Il est pareil aux dieux, lui qui assis près de toi te parle, te touche et te côtoie. J'ai mal ma peau glacée me brûle et le feu qui est en moi me consume. Je vis, je meurs et je ressuscite puisque tu es là. Mes sens se troublent et je ne suis plus qu'une âme qui erre voguant à l'horizon sans but, sans espoir car tu ne m'aimes pas.
Duchamp Cassandre 2nde8
Cet homme que tu dis, toi, égal aux dieux homme qui t'écoute rire et parler avec cette charmante voix qui est tienne dis-moi pourquoi n'écoute-t-il pas la mienne? Pour que j'aie l'impression d'être aimé. A cette vue je tremble de tout mon corps moi voix se brise je pâlis encore et encore mon souffle se coupe je meurs à petit feu. Virevoltant avec ce demi-dieu tu ne vois ma détresse enivré de cet amour en ce temps je meurs à tes pieds mon âme enfin libérée. Deschamps Jeanne, 2nde 8
L'homme assis auprès de toi, pareil aux dieux, t'écoute chanter. Il boit tes paroles. Sensible à ton sourire, je sens une légère flamme me parcourir. Mon cœur s'engourdit, mes yeux se noient dans tes yeux et je frémis. Je suis là, tout tremblant, c'est alors qu'il me semble mourir.
Barbara Ruby, 2nde8
Lui qui me semble, pareil aux cieux Mais tout près de toi, assis t'écoute
Son plaisir reste ton chant Et ce rire si charmant
Pour toi Me fait froid
Car la vérité est que mon cœur Dans ma poitrine n'est que douleur
Il continu à fondre Et maintenant il m'est impossible de répondre
Car ma langue brisée Veut te chanter
Cette flamme brûle Et le voyant si crédule
Mes oreilles ne sont plus Alors que cette sueur en surplus
Créé un frisson Et mon corps lui à l'abandon
D'une blancheur Le rejoint doucement dans l'ailleurs
Guilleret Mathilde 2nde 8
Il me semble être un dieu, l'homme assis devant toiQui près de toi t'écoute chanter avec plaisirEt il rit avec charme, cela fait fondre mon cœurJe sais que maintenant, je ne peux plus parlerMais ma langue s'est brisée, ma peau s'est enflamméeMes yeux ne voient plus rien, et mes oreilles bourdonnentJe suis plus pâle que l'herbe, et j'ai la sueur froideUn cadavre a plus de couleurs dans ses joues. Cacchia Louis,Arana Carmen (2nde 8)
L'égal des dieux Installé face à toi Écoute attentivement ton chant mélodieux
Sa charmante hilarité Rend ton cœur faillible Mais un regard sur lui, Et tout espoir s'effondre
La gorge nouée Un feu puissant te saisit Ta vision se brouille, ton ouïe s'estompe
La sueur te caresse bientôt Accompagnée de ces étranges frissons amoureux Qui condamne l'adorateur à rester silencieux Tu perds peu à peu ton teint rosé Le chagrin fini par t'emporter Lemeilleur Manon et Dufaur Audrey, 1L
Et quand je t'aperçois Ô toi, mon aimée, au buste semblable à celui de notre chère Aphrodite
Ta peau de porcelaine, qui brille à la lueur des bougies et qui soudain reflète le visage de l'ennemi
Une lame tranche mon cœur, mon sang ne fait qu'un tour brûlant mes veines Au diable vermine! Ce traître , ce vautour
La haine éclot furieusement en moi je suis à l'aube de ma vie, je cours au trépas.
Kellen Bogaert 1 ère L.
Cet homme, ce Dieu, assis en face de toi T'écoute chanter avec joie
Ton rire charmant faisant fondre mon cœur sous mon décolleté Fait taire ma bouche quand tu viens me parler
Plus rien ne m'est possible
Ma langue fuit, un feu court dans mes veines Ma vue s'éteint, mon ouïe marche avec peine
Mon sang se glace
des tremblements prennent place Mon visage devient pâle
Il s'en faut de peu pour que mon âme s'en aille
Paulin Morgan, 1L1
Il me semble être égal aux dieux, L'homme qui te regarde dans les yeux Il est assis tout près de toi, En écoutant voler ta voix Et ton rire charmant retentit, Oui il embellit toute ma vie, Tu fais toujours fondre mon coeur, Te voir avec lui me fais peur En même temps ma langue s'est brisée, Et tout mon corps s'est embrasé Tout à coup mes yeux ne voient plus, Mes oreilles deviennent superflues De la sueur froide se répand Le frisson toute entière me prend Je deviens plus pâle que de l'herbe Et dépérir devient mon verbe. Letot-Ferry Fanny & Tonneau Alexine, classe de TS2
Odeàl'aimée,Sappho
EllesemblemecomparerauxdieuxSanscraindremonsouriremêmeenfaced'elle.
J'aimel'écouterchanteretsavoixmeportedansunbeaurêve.
Ellerestesilencieuse,commesiseslèvresnepouvaientplusbouger,paralysées.Jesenssoncœurs'emballer,battrecommes'ilvoulaitmeparler.
J'ail'impressionquesoncorpsfrissonnelachaleuretlefroids'entremêlent.
Soncorpsdevientpâle,commes'ilnepouvaitplusriensupporter.
ValentinPATENERE,TS2
CetHommemeparaîtêtrefortCemêmeHommeenfacedetoi
Ilt'écoute,enchantéparcettebellevoix,Etturisetrigolesdemanièrecharmante.
Caroui,jel’avoue,celametouche
Plusrienàfaire,riennevaavecmabouchePlusaucundemessensnefonctionne
Jenevoisplusrien,mesoreillesbourdonnent
QuelcœurstupidedansmapoitrineLesdeuxpartiesdemoncœursontunanime
SortonsdecettesituationentierToietmoi,l'hommedépenaillé
Cen'estpasunephraseélégante,
MaisjeressensunfroidCefroidquim’empêched'avoircettejoie
Regardonsnous,histoirequ'onseremémore
RiadetGuillaume,TS2
Fragment 31 version 2.0
Je ne sais plus que faire; Mon cœur, étant brûlant,
Ne me laisse comme unique choix de me taire, Et de contempler son regard envoûtant.
Elle est assise non loin de moi
Mais pourtant, se maquille pour toi. Toi, inconnu qui porte son amour.
Toi, que je jalouse un peu plus chaque jour.
Tu crées la douleur qui me ronge. A cause de l'idée à laquelle je songe,
Celle d'enfin t'adresser la parole
Je veux ses lèvres, je veux son corps, Son sourire et sa silhouette, de vrais trésors;
En la contemplant, vers les cieux je m'envole…
DEFIGUEIREDOYoann,DUCHAMPClair,TS2