octobre 2017 the nufarmer · 2019. 2. 14. · the nufarmernumÉro 1 / octobre 2017 le bulletin...

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Gestion des résistances aux herbicides Pourquoi une augmentation de ce phénomène ? Ce phénomène est naturel, il y a dans toutes les populations de mauvaises herbes des individus plus ou moins sensibles à un herbicide. Si les individus très peu sensibles sont extrêmement rares initialement, l’utilisation répétée d’un même herbicide tend à les sélectionner et à augmenter leur fréquence. De plus, lors de fortes infestations, la probabilité de voir apparaître ces individus résistants dans les parcelles augmente. Si la majorité des cas concernent les herbicides à mode d’action ALS, c’est dans un premier temps parce qu’il s’agit de la famille la plus utilisée (en France 90% des céréales et 50% des maïs reçoivent un herbicide ALS). Une perte de diversité dans les solutions chimiques de désher- bages Depuis plusieurs années les possibi- lités de désherbage chimique des cultures se sont considérablement réduites. • En effet pour le désherbage de la vigne par exemple, les triazines, les urées subsituées, les triazoles, les organo-halogénés, les dérivés pyridziniques ou encore le para- quat ont successivement été retirés. Demain le flumioxazine pourrait lui aussi être menacé. Le risque est alors une augmenta- tion de l’utilisation de flazasulfu- ron (groupe HRAC B) et de glypho- sate (groupe HRAC G) alors que ce sont deux modes d’actions princi- palement concernés par les résis- tances dans les cultures pérennes (cf. état des lieux page suivante). • Pour le désherbage en grandes cultures certaines molécules majeures ont également disparu : atrazine, trifluraline, alachlore, acétochlore, isoproturon, ioxynil… Et d’autres molécules encore utilisées actuellement pourraient elles aussi disparaître dans les années à venir… Encore une fois, le risque est de voir augmenter les utilisations des sulfonylurées et autres inhibiteurs des ALS, du fait de leur large spectre et de leur faibles coûts. Cette augmentation est en effet une tendance forte depuis maintenant plusieurs années et ce mode d’action est celui qui concentre le plus de cas de résistances en grandes cultures. Résistance Non Liée à la Cible (RNLC) Tout autre mécanisme : métabolisation, ou stockage, ou combinaison de molécules rendant l’herbicide inactif Des résistances croisées entre herbicides à modes d’action différents, concernent principalement les graminées. Résistance Liée à la Cible (RLC) Modification de la cible de l’herbicide Concerne un seul mode d’action, existe chez les graminées et les dicotylédones Les mécanismes impliqués : On distingue 2 types de mécanismes THE NUFARMER NUMÉRO 1 / OCTOBRE 2017 LE BULLETIN D’INFORMATION TECHNIQUE DE NUFARM

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  • Gestion des résistances aux herbicidesPourquoi une augmentation de ce phénomène ?

    Ce phénomène est naturel, il y a dans toutes les populations de mauvaises herbes des individus plus ou moins sensibles à un herbicide. Si les individus très peu sensibles sont extrêmement rares initialement, l’utilisation répétée d’un même herbicide tend à les sélectionner et à augmenter leur fréquence. De plus, lors de fortes infestations, la probabilité de voir apparaître ces individus résistants dans les parcelles augmente.

    Si la majorité des cas concernent les herbicides à mode d’action ALS, c’est dans un premier temps parce qu’il s’agit de la famille la plus utilisée (en France 90% des céréales et 50% des maïs reçoivent un herbicide ALS).

    Une perte de diversité dans les solutions chimiques de désher-bages

    Depuis plusieurs années les possibi-lités de désherbage chimique des cultures se sont considérablement réduites.

    • En effet pour le désherbage de la vigne par exemple, les triazines, les urées subsituées, les triazoles, les organo-halogénés, les dérivés pyridziniques ou encore le para-quat ont successivement été retirés. Demain le flumioxazine pourrait lui aussi être menacé.

    Le risque est alors une augmenta-tion de l’utilisation de flazasulfu-ron (groupe HRAC B) et de glypho-sate (groupe HRAC G) alors que ce sont deux modes d’actions princi-palement concernés par les résis-tances dans les cultures pérennes (cf. état des lieux page suivante).

    • Pour le désherbage en grandes cultures certaines molécules majeures ont également disparu : atrazine, trifluraline, alachlore, acétochlore, isoproturon, ioxynil… Et d’autres molécules encore utilisées actuellement pourraient elles aussi disparaître dans les années à venir…

    Encore une fois, le risque est de voir augmenter les utilisations des sulfonylurées et autres inhibiteurs des ALS, du fait de leur large spectre et de leur faibles coûts. Cette augmentation est en effet une tendance forte depuis maintenant plusieurs années et ce mode d’action est celui qui concentre le plus de cas de résistances en grandes cultures.

    Résistance Non Liée à la Cible (RNLC)

    Tout autre mécanisme : métabolisation, ou stockage, ou combinaison de molécules rendant l’herbicide inactif

    Des résistances croisées entre herbicides à modes d’action différents, concernent principalement les graminées.

    Résistance Liée à la Cible (RLC)

    Modification de la cible de l’herbicide

    Concerne un seul mode d’action, existe chez les graminées et les dicotylédones

    Les mécanismes impliqués : On distingue 2 types de mécanismes

    THE NUFARMERNUMÉRO 1 / OCTOBRE 2017

    L E B U L L E T I N D ’ I N F O R M A T I O N T E C H N I Q U E D E N U F A R M

  • Etat des lieux en France :L’INRA considère que la résistance est installée sur 3 adventices : • Le vulpin : résistances aux ALS (groupe HRAC B) et ACCases (groupe HRAC A)• Le ray grass : résistances aux ALS (groupe HRAC B) et ACCases (groupe HRAC A), mais aussi quelques cas de

    résistance au glyphosate (Groupe G)• Le coquelicot : résistances aux ALS (groupe HRAC B)

    Outre celles-ci, il existe des adventices avec des résistances dites modérées à certains modes d’action, et d’autres où des premiers cas de résistance ont été détectés. Ces cas sont résumés dans le tableau suivant :

    Nufarm s’engage à proposer aux agriculteurs des solutions de désherbages durables et efficaces

    Mode d'action Adventices Cultures rotationelles Culture pérennesGroupe A Vulpin ++++ +Groupe B Vulpin +++++ +Groupe A Ray Grass ++++ +Groupe B Ray Grass +++++ +Groupe G Ray Grass ++Groupe B Coquelicot +++Groupe 0 Coquelicot +Groupe B Laiteron rude ++ +Groupe B Matricaire ++Groupe B Sénéçons ++ +++Groupe A Agrostis ++Groupe B Agrostis ++Groupe A Bromes ++Groupe B Bromes ++Groupe A Folle Avoine ++Groupe B Folle Avoine ++Groupe B Sétaires + +Groupe B Panic pied de coq + +Groupe B Stellaires + +Groupe B Ambroisie + +Groupe A Digitaire sanguine + +Groupe B Digitaire sanguine + +Groupe B Digitaire sanguine + +Groupe G Erigeron +

    Groupe C1 (triazine) 22 espèces (chénopode blanc, morelle, renouée feuille de patience, panic pdc, digitaires...) Peu d’informations Peu d’informations

    Présence d’adventices résistantes par type de culture(de + : premiers cas détectés à +++++ : résistance très fréquente)

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    PRODUITS POUR LES PROFESSIONNELS : UTILISEZ LES PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES AVEC PRÉCAUTION.AVANT TOUTE UTILISATION, LISEZ L’ÉTIQUETTE ET LES INFORMATIONS CONCERNANT LE PRODUIT.

    Afin de limiter les risques d’apparition et de multiplication de ces phénomènes, il convient de : Diversifier les rotations pour casser les cycles des adventicesDiversifier les pratiques culturales (faux semis, labour, …) pour limiter le stock de semencesDiversifier les pratiques de désherbage chimique en alternant et mélangeant les modes d’actionViser des efficacités optimales avec le désherbage chimiques pour limiter les infestations

    En pratique que peut-on faire ?

    Nufarm s.a.s - 28 bd Camélinat 92230 Gennevilliers tel: 01 40 85 50 50 - fax: 01 47 92 25 45. www.nufarm.com