octobre 2011 la lettre de jojo le jardinier bio...

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octobre 2011 4 La lettre de JOJO le jardinier bio La Jojo attitude Le jardi-conseil de saison Accueillir les animaux utiles dans son jardin Au jardin, chaque espèce végétale est utile à plusieurs espèces animales, notamment les insectes. Diversifiez donc vos plantes, et acceptez la végéta- tion spontanée, vous augmenterez ainsi la biodiversité animale. La flore ne fait cependant pas tout, certains animaux assistants du jardinier élisent domicile dans votre jardin s’ils y trouvent un gîte, un site de nidification ou un abri. C’est le cas des oiseaux, chauves-souris, batraciens, reptiles, perce-oreilles, héris- sons… tous de redoutables prédateurs très utiles. Un tas de feuilles mortes, de branches, un tas de bois, un muret, un point d’eau… constituent des abris appréciés. Avant l’hiver, installez des nichoirs pour les oiseaux, dimensionnés en fonction de l’espèce. Par exemple, la mésange charbonnière a besoin d’un nichoir « boîte aux lettres », avec des parois d’au moins 1 cm voire 2 cm d’épaisseur et d’un trou d’un diamètre de 32 mm. Il en existe en jardinerie mais attention à l’épaisseur des parois car on retrouve souvent des nichoirs « déco », les meilleurs, testés et éprouvés, étant ceux en béton de bois, lourds et inaltérables, à défaut en bois brut (non poncé à l’intérieur). Positionnez-le entre 2 et 4 m de haut, jamais en plein soleil ni en pleine ombre, avec une orientation Sud-Est. Fabriquez vos abris et nichoirs avec les fiches de l’URCPIE. Les feuilles mortes, un trésor au jardin Il n’y a pas de sol plus riche que le sol forestier. Son secret ? Une lente décomposition des feuilles mortes au contact du sol sous le couvert des feuilles plus récentes. Le jardinier doit s’en inspirer, naturellement ! Le jardin est un coin de nature ordonné par l’Homme : > Ramassage des feuilles mortes indésirables des allées et de la pelouse > Etalement des feuilles en paillis au pied des arbres, arbustes, rosiers et fleurs… Les feuilles larges et vernissées (laurier, platane, etc.) peuvent être broyées à la tondeuse ; réserver les petites feuilles (charme, hêtre, bouleau, saule, etc.) pour les bulbes et les petites plantes vivaces > Compostage d’une partie des petites feuilles non vernissées en mélange avec les dernières tontes de pelouse et les déchets de cuisine > Les feuilles disposées en tas au contact du sol se transforme- ront en terreau fin et léger au bout de plusieurs mois ; et après un ou deux ans, il sera idéal, seul ou mélangé avec du compost (1/3), pour rempoter semis et jardinières. Le saviez-vous ? A la mode de chez nous... Il existe de nombreuses méthodes de conservation des légumes et la plupart nécessitent beaucoup d’énergie : congé- lation, stérilisation, pasteurisation, etc. La lacto-fermentation, quant à elle, est une méthode exemplaire sans apport d’énergie extérieure et sans aucun agent de conservation. Elle permet de garder intacte la fraîcheur et les vitamines, voire d’améliorer la qualité nutritive des légumes. EXEMPLE DE LA FABRICATION DE LA CHOUCROUTE : Matériel : 1 pot spécial « à joint d’eau » (fermentation et anti-oxydation), 1 mandoline Ingrédients : • 10 kg de choux finement coupés (Fil - derkraut ou Quintal d’Alsace) • 100 g de sel • 3 cuillerées à soupe de baies de gené- vrier • 2 cuillerées à soupe de graines de cumin • 1 saladier de pommes fermes qui ne noircissent pas (Belle fille de Salins) • 1/4 de verre de raifort haché fin • 3 feuilles de laurier • 1 radis d’hiver haché fin (facultatif) Installer le chou coupé dans le pot, par couches de 10/15 cm d’épaisseur. Tasser très fort chaque couche avec le poing et répartir tous les ingrédients entre chaque couche, sur l’ensemble de la hauteur du pot. Une fois fini, le chou doit bai- gner dans son jus. Laisser un espace en haut du pot et recouvrir de feuilles de choux Beaucoup de jardiniers amateurs ont recours à des produits qui peuvent être dangereux pour le jardin. Pourtant des solutions naturelles, efficaces et faciles à mettre en place, existent, sans conséquences néfastes pour l’eau, la biodiversité ou votre santé. Alors n’attendez plus, jardinez naturellement !

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Page 1: octobre 2011 La lettre de JOJO le jardinier bio 4jardiner-naturellement.org/pdf/lettre-JOJO-le-jardinier...octobre 2011 La lettre de JOJO le jardinier bio 4 La Jojo attitude Le jardi-conseil

octobre 2011

4La lettre de JOJO le jardinier bio

La Jojo attitude

Le jardi-conseil de saison

Accueillir les animaux utiles dans son jardin

Au jardin, chaque espèce végétale est utile à plusieurs espèces animales, notamment les insectes. Diversifiez donc vos plantes, et acceptez la végéta-tion spontanée, vous augmenterez ainsi la biodiversité animale. La flore ne fait cependant pas tout, certains animaux assistants du jardinier élisent domicile dans votre jardin s’ils y trouvent un gîte, un site de nidification ou un abri. C’est le cas des oiseaux, chauves-souris, batraciens, reptiles, perce-oreilles, héris-sons… tous de redoutables prédateurs très utiles. Un tas de feuilles mortes, de branches, un tas de bois, un muret, un point d’eau… constituent des abris appréciés. Avant l’hiver, installez des nichoirs pour les oiseaux, dimensionnés en fonction de l’espèce. Par exemple, la mésange charbonnière a besoin d’un nichoir « boîte aux lettres », avec des parois d’au moins 1 cm voire 2 cm d’épaisseur et d’un trou d’un diamètre de 32 mm. Il en existe en jardinerie mais attention

à l’épaisseur des parois car on retrouve souvent des nichoirs « déco », les meilleurs, testés et éprouvés, étant ceux en béton de bois, lourds et inaltérables, à défaut en bois brut (non poncé à l’intérieur). Positionnez-le entre 2 et 4 m de haut, jamais en plein soleil ni en pleine ombre,

avec une orientation Sud-Est.Fabriquez vos abris et nichoirs avec les fiches de l’URCPIE.

Les feuilles mortes, un trésor au jardinIl n’y a pas de sol plus riche que le sol forestier. Son secret ? Une lente décomposition des feuilles mortes au contact du sol sous le couvert des feuilles plus récentes. Le jardinier doit s’en inspirer, naturellement !Le jardin est un coin de nature ordonné par l’Homme :> Ramassage des feuilles mortes indésirables des allées et de la pelouse> Etalement des feuilles en paillis au pied des arbres, arbustes, rosiers et fleurs… Les feuilles larges et vernissées (laurier, platane, etc.) peuvent être broyées à la tondeuse ; réserver les petites feuilles (charme, hêtre, bouleau, saule, etc.) pour les bulbes et les petites plantes vivaces > Compostage d’une partie des petites feuilles non vernissées en mélange avec les dernières tontes de pelouse et les déchets de cuisine> Les feuilles disposées en tas au contact du sol se transforme-ront en terreau fin et léger au bout de plusieurs mois ; et après un ou deux ans, il sera idéal, seul ou mélangé avec du compost (1/3), pour rempoter semis et jardinières.

Le saviez-vous ?A la mode de chez nous... Il existe de nombreuses méthodes de conservation des légumes et la plupart nécessitent beaucoup d’énergie : congé-lation, stérilisation, pasteurisation, etc.La lacto-fermentation, quant à elle, est une méthode exemplaire sans apport d’énergie extérieure et sans aucun agent de conservation. Elle permet de garder intacte la fraîcheur et les vitamines, voire d’améliorer la qualité nutritive des légumes.

EXEMPLE DE LA FABRICATION DE LA CHOUCROUTE :Matériel : 1 pot spécial « à joint d’eau » (fermentation et anti-oxydation), 1 mandolineIngrédients : • 10 kg de choux finement coupés (Fil-derkraut ou Quintal d’Alsace) • 100 g de sel • 3 cuillerées à soupe de baies de gené-vrier • 2 cuillerées à soupe de graines de cumin • 1 saladier de pommes fermes qui ne noircissent pas (Belle fille de Salins) • 1/4 de verre de raifort haché fin • 3 feuilles de laurier • 1 radis d’hiver haché fin (facultatif)

I n s t a l l e r l e c h o u c o u p é

dans le pot, par couches de 10/15 cm d’épaisseur. Tasser très fort chaque couche avec le poing et répartir tous les ingrédients entre chaque couche, sur l ’ensemble de la hauteur du pot. Une fois fini, le chou doit bai-gner dans son jus. Laisser un espace en haut du pot et recouvrir de feuilles de choux

Beaucoup de jardiniers amateurs ont recours à des produits qui peuvent être dangereux pour le jardin. Pourtant des solutions naturelles, efficaces et faciles à mettre en place, existent, sans conséquences néfastes pour l’eau, la biodiversité ou votre santé. Alors n’attendez plus, jardinez naturellement !

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Le temps des plantationsL’automne est la belle saison pour les plantations, car la terre, encore chaude et humide, est au maximum de son activité biologique. Avant novembre : planter les arbres et arbustes à feuilles persistantes (vendus en conteneur), ainsi, les racines pour-ront se développer avant l’hiver.En novembre : planter ceux à feuillage caduc, vendus en conteneur ou à racines nues.Dans tous les cas, préparer le trou de plantation dès maintenant.

Creusez un trou de plantation large et profondLe volume futur des racines sera au moins égal sinon supé-rieur à celui de la ramure.Donc, surtout si la terre est compactée, lourde ou caillou-teuse, travailler un grand volume de terre, de 0,5 m3 à 1 m3 selon la taille de l’arbuste et la décompacter jusqu’à 50 cm de profondeur. Lors de la plantation, remettre la terre émiettée dans l’ordre initial des couches.

Habillez les racinesUne plante en pot a des racines souvent serrées et enchevêtrées, les démêler quitte à en abîmer et couper les racines mortes au sécateur. Ensuite procéder au pralinage qui est particulièrement recommandé pour les plantes à racines nues. Fabriquer son pralin : faire un mélange en proportions égales de terre argileuse et de bouse de vache (ou à défaut de compost bien mûr), puis ajouter de l’eau de manière à obtenir une pâte assez épaisse, y tremper les racines qui doivent bien s’enrober de ce mélange nourricier.

Plantez dans une terre revitaliséeAjoutez à la terre un peu de compost ou d’engrais organique complet à action prolongée conte-nant des mycorhizes (en vente dans les jardineries), surtout pour la couche en contact avec les racines. Il est possible d’ajouter du fumier, sans l’enfouir.Placer les racines « habillées » dans une cuvette aménagée (légèrement supérieure à la hauteur de la motte) et couvrir de terre. Noyer la cuvette d’eau, le sol va se tasser naturellement, puis rajouter de la terre si besoin pour couvrir les racines, mais jamais le point de greffe qui doit rester à l’air libre.Planter un tuteur assez grand, côté vent dominant à 10 cm de la tige et le fixer.Poser du paillage au pied des arbustes pour éviter le dessèchement de la terre et la repousse des plantes concurrentes. Arroser uniquement par temps sec, ceci pendant 2-3 ans.Remarque : si le terrain est humide et compact, planter au-dessus du niveau du sol, sur un monticule.

Faut-il tailler votre arbuste à la plantation ? Oui, si les branches sont vraiment longues par rapport à la taille des racines sinon il aura du mal à démarrer.

Quels végétaux choisir ?Préférer les essences locales, gage de bonne adaptation au milieu (nature du sol, climat, lumière, résistance aux parasites et aux maladies, etc.).

ZOOM sur...

Le chiffre30% à 40%d e s c o l o n i e s d’abeille ont été décimées en moins d e 10 a ns e n Europe  ! Pourtant elle contribue à la reproduction de 80% des espèces de plantes à fleurs. Les pesticides ont une par t de responsabilité importante dans ces disparitions. Les dernières analyses e f fe c tué es p ar 60 mi l l ions de consommateurs sur 76 échantillons de miel confirment aussi cette intoxication avec la présence de 35 polluants différents, principalement des résidus de pesticides et des antibiotiques...

Actualité de la CharteQuel est donc ce légume ?Jojo était présent à la foire aux s a v e u r s d’automne samedi 1er octobre à Po u i l l e y -Fr a n ç a i s . S u r s o n stand orné de beaux « spécimens », comme une stemster de 1,2 kg ou un chou rave XXL, un jeu d’identification des légumes était proposé aux nombreux curieux... Ainsi des légumes oubliés sont réapparus sur un étal, comme le salsifis, le panais, les crosnes du Japon… D’autres plus difficiles comme l’asperge, la barbe de capucin ou encore les pois chiches et les cacahuètes. Chaque participant a pu « gagner » un jeu des 10 fiches-conseils et de nombreux échanges sur le jardinage naturel ont suivi.

Les jardi-médiasWeb biodiversité !Noé Conservation met en place des programmes de conservation d’es-pèces menacées et de leurs milieux naturels, et encourage le changement de nos comportements en faveur de l’environnement. Découvrez l’Observatoire des papillons et le site dédié aux jardins de Noé.

La lettre de JOJO le jardinier bio - n°4 • Editée dans le cadre de la Charte régionale portée par Franche-Comté Nature Environnement, coordonnée par le CPIE de la Vallée de l’Ognon, avec le soutien technique et financier de l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée & Corse.Rédaction : Rémi Berviller (FCNE), Emilie Leboucher (CPIE Vallée de l’Ognon), Bernard Dupont (CPIE de la Vallée de l’Ognon) • Photos : Bernard Dupont, Pascale Guinchard, Lucie Grandemange, Elvina Bunod, Laurent Delafollye, Emilie Leboucher, Luc Bettinelli.• Charte graphique : Florence Lagadec • Mise en page : Elvina Bunod (CREN FC) • Numéro ISSN en cours •octobre 2011

VALLÉE DE L’OGNON

www.jardiner-naturellement.org

entières (pour empêcher le dessus de noircir). Avant de refermer le pot, instal-ler 2 pierres et appuyer dessus pour les recouvrir de liquide et faire ressortir l’air éventuel.Reboucher le pot avec son couvercle et verser de l’eau dans la rainure prévue à cet effet. Attention, les bulles qui s’échap-pent assez fortement vont faire couler de l’eau, en rajouter régulièrement !Laisser le pot quelques jours à tempéra-ture ambiante puis l’installer au frais à la cave. Après 1 mois, la choucroute est prête à consommer et ce pendant tout l’hiver. En savoir plus : le blog à Dup Dup