numéro 24 • juin 2016 - heviva.ch · on ne se satisfait plus de l’idée que les...

8
vec une espérance de vie toujours plus longue et des soins à domicile perfor- mants, les personnes âgées entrent de plus en plus tard en EMS. Lorsqu’elles y sont admises, elles sont par contre de manière géné- rale aussi en moins bonne santé physique et psychique. Forcément de plus en plus médicalisés en réponse à cette tendance, les établissements médico-sociaux sont ainsi confrontés à un challenge de taille : conti- nuer à faire de leur institution un véritable lieu de vie pour de nouveaux profils de bénéficiaires. En pre- mière ligne et en plus d’assurer l’animation collec- tive, les équipes socio-culturelles sont désormais tenues de favoriser la continuité de l’identité indivi- duelle et de proposer des activités significatives et adaptées aux bénéficiaires. Pour ce faire, le socio-culturel se qualifie et s’or- ganise : représentant aujourd’hui 8% du personnel des EMS vaudois, il s’appuie sur de nouvelles com- pétences et cherche à redéfinir les enjeux et les priorités du secteur, afin que les EMS continuent d’offrir plus que des soins. « Une mutation essen- tielle qui nécessite des moyens, en personnel notamment » résume Olivier Robert, président d’un groupe de travail de l’AVDEMS dont le rapport final prochainement publié fera le point sur les évolutions en cours. l Edito es prestations de nos institutions sont en constante évolution afin de répondre aux attentes et besoins de la population vaudoise quel que soit son lieu de vie. Aujourd’hui, l’EMS se conçoit et se vit comme une véritable plateforme de services de proximité, offrant à la communauté des prestations à domicile, des apparte- ments protégés, des centres d’accueil temporaire, des courts séjours et de l’hé- bergement de long séjour. Rien d’éton- nant en soi, puisque la définition légale de l’EMS datant de 1978 attribue aux établissements la double fonction de lieux de vie où l’on peut maintenir ou développer une vie sociale satisfaisante et de lieux de soins, tout en ouvrant la possibilité de fournir leurs prestations à des personnes non hébergées. A la clair- voyance du législateur, l’AVDEMS a répondu avec dynamisme aux attentes et aux besoins des bénéficiaires et de leurs familles au-delà des soins, notam- ment en développant un accompagne- ment socio-culturel et les compétences professionnelles nécessaires. Quel que soit l’âge et les atteintes physiques et psychiques des personnes que nous accompagnons et accompagnerons dans le futur, elles demeurent des personnes à part entière et nous veillerons à adap- ter nos prestations à leurs besoins bio- psycho-sociaux, culturels, affectifs et spirituels. Carol Gay, vice-présidente AVDEMS L Numéro 24 • Juin 2016 P. 8 DÉMÉNAGEMENT DE L’AVDEMS A Médico-social : un équilibre en constante adaptation Pour la vie en EMS, l’accompagnement socioculturel Chaque résident dispose d’un projet d’accompagnement adapté à ses goûts, à ses possibilités et à son parcours de vie.

Upload: buique

Post on 16-Sep-2018

213 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

vec une espérance de vie toujours pluslongue et des soins à domicile perfor-mants, les personnes âgées entrent de

plus en plus tard en EMS. Lorsqu’elles y sontadmises, elles sont par contre de manière géné-rale aussi en moins bonne santé physique etpsychique.

Forcément de plus en plus médicalisés en réponseà cette tendance, les établissements médico-sociauxsont ainsi confrontés à un challenge de taille : conti-nuer à faire de leur institution un véritable lieu de viepour de nouveaux profils de bénéficiaires. En pre-

mière ligne et en plus d’assurer l’animation collec-tive, les équipes socio-culturelles sont désormaistenues de favoriser la continuité de l’identité indivi-duelle et de proposer des activités significatives etadaptées aux bénéficiaires.

Pour ce faire, le socio-culturel se qualifie et s’or-ganise : représentant aujourd’hui 8% du personneldes EMS vaudois, il s’appuie sur de nouvelles com-pétences et cherche à redéfinir les enjeux et lespriorités du secteur, afin que les EMS continuentd’offrir plus que des soins. « Une mutation essen-tielle qui nécessite des moyens, en personnelnotamment » résume Olivier Robert, présidentd’un groupe de travail de l’AVDEMS dont le rapportfinal prochainement publié fera le point sur lesévolutions en cours. l

Edito

es prestations de nos institutionssont en constante évolution afinde répondre aux attentes et

besoins de la population vaudoise quelque soit son lieu de vie. Aujourd’hui,l’EMS se conçoit et se vit comme unevéritable plateforme de services deproximité, offrant à la communauté desprestations à domicile, des apparte-ments protégés, des centres d’accueiltemporaire, des courts séjours et de l’hé-bergement de long séjour. Rien d’éton-nant en soi, puisque la définition légalede l’EMS datant de 1978 attribue auxétablissements la double fonction delieux de vie où l’on peut maintenir oudévelopper une vie sociale satisfaisanteet de lieux de soins, tout en ouvrant lapossibilité de fournir leurs prestations àdes personnes non hébergées. A la clair-voyance du législateur, l’AVDEMS arépondu avec dynamisme aux attenteset aux besoins des bénéficiaires et deleurs familles au-delà des soins, notam-ment en développant un accompagne-ment socio-culturel et les compétencesprofessionnelles nécessaires. Quel quesoit l’âge et les atteintes physiques etpsychiques des personnes que nousaccompagnons et accompagnerons dansle futur, elles demeurent des personnesà part entière et nous veillerons à adap-ter nos prestations à leurs besoins bio-psycho-sociaux, culturels, affectifs etspirituels.

Carol Gay, vice-présidente AVDEMS

L

Numéro 24 • Juin 2016

P. 8 DÉMÉNAGEMENT DE L’AVDEMS

A

Médico-social : un équilibre en constante adaptation

Pour la vie en EMS, l’accompagnement socioculturel

Chaque résident dispose d’un projet d’accompagnementadapté à ses goûts, à ses possibilités et à son parcours de vie.

Interview 2

Entretien avec Alexandre Lambelet, Professeur à la Haute école de travail social de Lausanne, autourdes enjeux de l’animation socioculturelle en EMS.

A QUOI SERT L’ANIMATION SOCIOCULTURELLE EN EMS ?Il s’agit d’une intervention sociale dont le but est de favoriser la mise en rela-tion et la vie sociale des individus par le biais, notamment, d’animations col-lectives ou individuelles. Aujourd’hui, les notions d’autonomie et de sens sonttrès importantes : on souhaite proposer aux bénéficiaires des activités dont ilssont acteurs, qui font sens pour eux, qui s’inscrivent dans leur histoire et leurprojet de vie. Les équipes d’animation les accompagnent dans leur quotidienen fonction de leurs choix et leurs préférences.

QU’EST-CE QUI A CHANGÉ AU COURS DES DERNIÈRES ANNÉES ?Jusque dans les années 1980, il n’y avait pas ou peu d’animateurs sociocultu-rels : le personnel soignant se chargeait d’« occuper » les personnes âgées endehors des moments consacrés aux soins. Il s’agissait de remplir les journéesdes résidents de manière collective. Aujourd’hui, l’animation socioculturelleest un domaine à part entière de l’accompagnement des personnes âgées, etles professionnels de l’animation y sont spécialement formés.

COMMENT EXPLIQUE-T-ON CE CHANGEMENT ?La qualité de vie et l’autonomie sont devenues des enjeux primordiaux. On nese satisfait plus de l’idée que les bénéficiaires auraient peu de marge demanœuvre et qu’ils n’auraient qu’à subir les contraintes institutionnelles (acti-vités collectives, horaires stricts, alimentation imposée). Les attentes des rési-dents et de leurs familles ont changé, ce qui amène les EMS à questionner leurspostures et pratiques d’accompagnement.

LES PERSONNES ÂGÉES RESTENT DE PLUS EN PLUSLONGTEMPS À DOMICILE. QUELLES CONSÉQUENCESPOUR L’ANIMATION SOCIOCULTURELLE?Le nombre de personnes qui entrent en EMS avec de grands troubles cognitifsest plus important qu’auparavant. Mais il existe des méthodes et outils pour

interagir avec elles, qui ne s’apprennent pas forcément sur le tas. Les patholo-gies particulières de l’âge avancé nécessitent des prises en charge qui vont au-delà de la bonne volonté et de la gentillesse; c’est la raison pour laquelle onassiste à une professionnalisation croissante du domaine.

EST-CE QUE CES TROUBLES COGNITIFS EMPÊCHENTLA MISE EN PLACE DE CERTAINES ANIMATIONS ?C’est plutôt qu’il y a toujours une tension entre la sécurité et l’autonomie quel’on veut offrir aux résidents. Ces objectifs sont parfois contradictoires et pourl’instant, c’est la logique sécuritaire qui prime. Le rôle de l’animation est peut-être de remettre en question cette logique, parce qu’elle empêche effective-ment de mettre en place des activités pleinement significatives pour les rési-dents. Les accidents peuvent arriver, ils font partie de la vie!

SELON VOUS, QUEL EST LE BON MOMENT POUR ENTRER EN EMS ?En général, ce sont les troubles fonctionnels ou cognitifs qui sont détermi-nants. C’est quand ils sont importants et que le fait de vivre à domicile inquiètel’entourage que se prend le plus souvent la décision. L’idéal serait bien sûrqu’elle soit prise par la personne âgée elle-même: ainsi, elle trouvera plus faci-lement sa place en EMS.

QUEL ACCOMPAGNEMENT POUR LES BÉNÉFICIAIRES DE DEMAIN ?La population résidant dans les EMS est mieux formée qu’auparavant et aconnu une vie plus riche, plus diverse. Ces tendances vont s’intensifier, et ilfaudra que les activités que l’on propose à l’avenir soient en adéquation avecles nouvelles attentes des bénéficiaires. L’on observe déjà que le rapport auspirituel et à la sexualité a changé; ce sont des questions qui deviendront deplus en plus pertinentes. Les personnes âgées de demain auront aussi connuune plus grande mobilité que leurs prédécesseurs: leurs familles et amis n’ha-biteront pas forcément dans la région et il faudra leur permettre de maintenirces liens. De manière plus générale, il faudrait peut-être arrêter de penser lesEMS comme des pis-aller, comme ce qui reste quand les services à domicile nesuffisent plus, et se dire que face à la solitude des personnes âgées, souventtrès forte chez celles qui sont restées à domicile, cette vie en institution a aussides opportunités à offrir. l

L’animation socioculturelle en perpétuelle adaptation

es EMS ont développé un riche savoir-faire dans l’animation socialeadaptée à tous les goûts et tous les potentiels physiques et psychiques.Petit aperçu de cette diversité.

Théâtre adapté, EMS Mont-Riant à YverdonAvec des artistes régionaux, les résidents participent à des ateliers créatifspouvant prendre différentes formes, en fonction des capacités et des envies dechacun : théâtre, chanson, narration ou danse assise sont ensuite présentésaux autres résidents et amis.

Prévention des chutes, CAT de Coteau-Muraz à ClarensA domicile, les personnes âgées de plus de 65 ans présentent un risque accrude chutes. Sous l’œil d’une ergothérapeute, des exercices de renforcementmusculaire et d’équilibre sont proposés aux bénéficiaires du CAT.

Jeux de cartes résidents-voisins, EMS Clair-Soleil à LausanneLors de cette activité, des personnes âgées habitant en dehors de l’EMS vien-nent passer un moment convivial avec les résidents de Clair-Soleil.L’animation favorise les rapports sociaux et permet aux résidents de tisser desliens à l’extérieur de l’institution.

Herboristerie, EMS L’Oriel à RenensLa nature et les plantes intéressent beaucoup les résidents de L’Oriel ! Cetteanimation s’adresse à tous les bénéficiaires, quel que soit leur état de santé :chaque étape fait appel à des capacités cognitives et à des sens différents.

Café du commerce, EMS Grand Pré à CheseauxRéunis autour d’un café ou d’un thé, résidents et animateurs discutent de toutlors de l’animation café du commerce! Les bénéficiaires choisissent les thèmeset les animateurs projettent des images et des vidéos sur écran géant.

L

Un accompagnement pour tous les goûts et tous les potentiels

Animation 3

Niveau HES/ES « expertise »• Bachelor en travail social (animatrice socio-culturelle, éducatrice, assistante sociale)

• Educatrice ES• Diététicienne• Musicothérapeute diplômé ES

Niveau CFC « assistance »• Assistante en soins et santé communautaire (ASSC)

• Assistante socio-éducative (ASE)• Gouvernante ou Gestionnaire en intendance (GEI), pour 20% max de son temps de travail

Niveau « soutien »• Aide en soins et en accompagnement (AFP ASA)• Aide-soignante• Auxiliaire Croix-Rouge• Animatrice AVDEMS• Musicothérapeute (sans formation reconnue)• Animateur spirituel• Aide animatrice au bénéfice d’une formation de base type CRS, FAP, (attestation de formationprofessionnelle) ou titre jugé équivalent.

• Sans formation (début d’engagement)

Selon une nouvelle directive vaudoise, les équipes d’accompagnement socio-culturel devront bientôt être composées de 50% de collaborateurs qualifiés avec une formation certifiante (CFC ou HES/ES).

epuis le 1er janvier 2016, une nouvelle directive cantonale précise clairement les res-sources humaines en matière d’accompagnement socio-culturel dont doivent disposer lesEMS « long séjour » à missions de gériatrie et de psychiatrie de l’âge avancé. Le type de

postes exigés tient compte de l’évolution des besoins et profils des résidents, de l’arrivée progressivedes nouveaux métiers de l’accompagnement suite à la révision de la Loi sur la formation profession-nelle de 2004, ou encore de l’évolution du système d’organisation des institutions (toujours plusd’EMS multi-sites partageant des ressources).

La professionnalisation de l’accompagnementsocio-culturel est un principe clé de la nouvelledirective, qui différencie désormais les métiers deniveau « expertise » (HES/ES), « assistance » (CFC)et « soutien » (auxiliaire). L’objectif principal estd’atteindre à moyen terme dans les équipes d’ac-compagnement socio-culturel une part d’au moins50% de collaborateurs qualifiés avec une forma-tion certifiante (CFC ou HES/ES), contre environ25% aujourd’hui. Pour 2018, un premier objectif à40% a été fixé, avec la recommandation de dispo-ser à cette échéance de 10% de personnel deniveau expertise (HES/ES). l

En chiffres 4

L’accompagnement socio-culturel, toujours plus professionnel

PROFESSIONS DE L’ACCOMPAGNEMENT SOCIO-CULTUREL EN EMS

Ressources humaines : 16 minutes par jour et par résident

La nouvelle directive dotation accorde exacte-ment 16 minutes par résident et par jour de res-sources humaines en accompagnement socio-culturel, soit environ un dixième de ce qui estprévu pour les soins (2h49 en moyenne). Pourun EMS de 50 lits, cela représente 2,79 EPT dedotation socio-culturelle, soit au minimum 1,4poste de niveau « expertise » ou « assistance » etau maximum 1,4 poste de niveau « soutien ».Seuls les postes exigés sont financés. La dota-tion de l’équipe socio-culturelle est comprisedans les tarifs d’hébergement socio-hôteliers.

A noter que les EMS peuvent compter au quoti-dien sur d’autres ressources complémentairesn’entrant pas dans le calcul de la dotation,notamment les personnes en formation(apprentis et stagiaires), les civilistes ou lesbénévoles.

D

1

23

Equipes socioculturelles:standard 2016 de l’Etat de Vaud1 Niveau expertise (HES/ES) 10%2 Niveau assistance (CFC) 40%3 Niveau soutien (auxiliaire) 50%Source: Département de la santé et de l'action sociale du Canton de Vaud, 2014

Interview 5

Les personnes entrent toujours plus tard et en moins bonne santé enEMS. Cela a-t-il des conséquences sur la façon de les accompagner?L'augmentation du nombre de personnes désorientées, avec souvent des dif-ficultés à échanger, nous oblige à nous adapter, à être créatifs, à travailler avecl’entourage. Avec certaines d’entre elles, nous devons trouver d’autres moyensde communiquer. Mais malgré leurs difficultés, il serait faux de penser queplus rien ne procure du plaisir aux personnes accueillies, bien au contraire.

Concrètement, en quoi consiste l’accompagnement socio-culturel dans vos deux EMS ?Il y a des activités qui sont proposées quotidiennement, comme la revue depresse et la gymnastique. Certaines reviennent à d’autres fréquencescomme les balades hebdomadaires en minibus ou le colloque mensuel deshabitants. Un EMS est aussi un laboratoire social. Nous avions par exempletesté les sorties en centres commerciaux, elles ont été rapidement adoptéespar des personnes qui apprécient d’y voir du monde et de faire leursemplettes. Les activités collectives ne sont toutefois que la partie émergéede l’accompagnement socio-culturel. Chaque résident dispose aussi d’untemps d’animation individuel, adapté à ses goûts, à ses possibilités et à sonparcours de vie. Nous essayons de nous inscrire au maximum dans la conti-nuité de l’hébergement antérieur à domicile.

Tous les résidents n’ont pas les mêmes capacités. Comment offrir les mêmes prestations à chacun?Ce n’est pas le but ! Les personnes que nous accueillons n'ont pas les mêmes capa-cités, mais surtout, elles n'ont pas les mêmes goûts et les mêmes attentes.

L’important est de respecter une équité de disponibilité dans le cadre du projetd'accompagnement personnel ; ce dernier se compose de l’histoire de vie de lapersonne, de ses préférences et de nos observations en continu. On planifie ainsiles activités collectives ou individuelles appréciées et qu'il est possible d'effectuercompte tenu de l'état de santé. Une personne alitée disposera bien évidemmentaussi de moments d'animation adaptés rien que pour elle.

Les métiers de l’accompagnement se sont-ils aussi adaptés à l'étatde santé des nouveaux résidents?Oui et c’est très positif. Les nouveaux CFC d’Assistant socio-éducatif (ASE) ontnotamment des compétences d’évaluation et de suivi vraiment bénéfiques surle terrain. Par contre, ce n’est pas parce qu’une collaboratrice a une formationplus complète qu’elle pourra faire plus de travail – quantitativement – sur leterrain. A cet égard, la dotation accordée pour le personnel d'accompagnementsocio-culturel de 16 minutes par jour limite les possibilités d’amélioration et dedéveloppement de nos prestations en la matière.

Comment voyez-vous l’évolution de l’accompagnement socio-culturel dans des EMS que l'on imagine toujours plus médicalisés ?L’accompagnement socio-culturel en groupe va toujours subsister, car ilcontribue au rayonnement institutionnel interne et extérieur. Mais ce sont lesanimations en petits groupes et individuelles, qui depuis déjà plusieurs annéessont privilégiées dans les EMS vaudois, qui ont le vent en poupe… même sielles sont plus exigeantes en terme de dotations ! Je suis convaincu que lesEMS sauront conserver leur supplément d'âme dans cette grande mutation quise dessine dans le champ sanitaire vaudois. l

«Les EMS sauront conserver un supplément d’âme»

Olivier Robert est le directeur des EMS Meillerie et L’Oriel à Lausanne et Renens, deux établissements àla mission différente, l’un de gériatrie et psychogériatrie, l’autre de psychiatrie de l’âge avancé.Entretien autour des enjeux au quotidien de l’accompagnement socio-culturel.

EVALUATION GLOBALE DE LA QUALITÉ DE VIE

1 Très bonne 9.3 %2 Bonne 62 %3 Moyenne 24.2 %4 Mauvaise 4 %5 Très mauvaise 0.5 %

EVALUATION GÉNÉRALE DE L’EMS

1 Note 6 34.5 %2 Note 5,5 11.4 %3 Note 5 31.8 %4 Note 4,5 4.7 %5 Note 4 7.9 %6 Note 1 à 3,5 2.2 %7 Ne sais pas 7.3 %

Source: Haute école spécialisée bernoise, 2015

in 2015, l’enquête RESPONS, réaliséeauprès de résidents d’EMS suisses, a rap-porté des résultats positifs sur la qualité de

vie dans les institutions alémaniques et romandes.Conduite par la Haute école spécialisée de Berne,elle s’est focalisée sur le point de vue des bénéfi-ciaires. Plus de 1030 résidents de 51 EMS (38 enSuisse alémanique et 13 en Suisse romande) ontrépondu à un questionnaire au sujet du respect dela vie privée, de la dignité, de l’autonomie, de l’or-

ganisation de la vie quotidienne et de la prise encharge « centrée sur la personne ». En Suisseromande, les dimensions « vie privée » et « dignité» obtiennent une note moyenne de 2,87 sur uneéchelle de 1 à 3, alors que les dimensions « auto-nomie » et « organisation » obtiennent respective-ment 2,57 et 2,39. Les participants ont aussi évaluéleur institution dans son ensemble. La moyenne deces notes est de 5,3 et 34,5% des résidents ontdonné la note maximale de 6!

Les résidents plutôt satisfaits de la qualité de vie en EMS

FSans réponse 5,10 %

Tout à fait 57,25 %

Plutôt oui 24,58 %

Plutôt non 10,08 %

Pas du tout 3,00 %

Sans réponse 6,48 %

Tout à fait 37,75 %

Plutôt oui 34,45 %

Plutôt non 13,83 %

Pas du tout 7,45 %

Sans réponse 4,60 %

Tout à fait 62,15 %

Plutôt oui 24,30 %

Plutôt non 6,65 %

Pas du tout 2,28 %

Deux études récentes dévoilent des chiffres très positifs sur la qualité de vie, les rapports sociaux et l’autonomie dans les EMS.

ans le canton de Vaud, une étude trai-tant de l’impact des nouvelles Directiveset recommandations architecturales des

EMS (DAEMS) sur la satisfaction des usagers a éga-lement pu démontrer un niveau de satisfactiontrès élevé dans les institutions vaudoises. Ce sont958 résidents de 30 EMS qui ont répondu à desquestions portant aussi sur la satisfaction globale,les échanges sociaux et l’autonomie. Au final, plusde 71% disent avoir du plaisir à vivre dans leurEMS. Les résultats sur les échanges sociaux et l’au-tonomie sont également très positifs, puisque 82%des bénéficiaires se sentent suffisamment entou-rés et 86% estiment être le plus autonomes possi-ble compte tenu de leur état de santé. l

D

1

1

2

3

4

5

23

4

5

67

AVEZ-VOUS DU PLAISIR À VIVREDANS CET EMS ?

VOUS SENTEZ-VOUS SUFFISAMMENTENTOURÉ DANS CET EMS ?

ETES-VOUS LE PLUS AUTONOME POSSIBLE ÉTANT DONNÉ VOTRE ÉTAT DE SANTÉ ?

Enquêtes 6

Source: Institut universitaire de médecine sociale et préventive, 2014

Ce que j’aime à l’EMS…La réussite du projet d’accompagnement individuel se mesure aussi au quotidien par ce qu’en disent les résidents des établissements.

Temoignages 7

« Ce que je préfère dans ma vie à l’EMS, ce sont lessorties, qui me permettent de prendre l’air, et lesmarches qui me rappellent celles que je faisaisquand j’habitais chez moi. J’aime aussi le momentde la cigarette après les repas, où je discute beau-coup avec le personnel. »

Yvonne Nobs, EMS Mont-Riant à Yverdon

« Les animations me permettent de me distraire ;souvent, je ne vois plus le temps passer ! J’ai une pré-férence pour les jeux de société, car j’avais l’habituded’en organiser chez moi avec mes amis, et les sorties,qui donnent l’occasion de se rapprocher des collabo-rateurs et des autres résidents. J’ai trouvé un petitgroupe de résidents avec qui je joue aux jeux l’après-midi. Ce que j’apprécie, c’est que j’ai le choix de neparticiper qu’aux activités qui me conviennent.J’apprends aussi beaucoup de nouvelles choses avecles animateurs et une résidente qui m’enseigne denouveaux jeux de cartes ! »

Claudine Bangerter, EMS Meillerie à Lausanne

« J’apprécie tout ici parce que cela rompt avec masolitude. Je trouve qu’on s’entend bien, on discutetous ensemble, on se fait des amis ».

Christiane Delaporte, CAT de Coteau-Muraz

« Ce que j’aime le plus, ce sont les sorties avecl’équipe d’animation. Parfois, elles me rendent unpeu nostalgique, car nous visitons des lieux que jefréquentais avec mon épouse. Durant la belle saison,j’apprécie aussi lire mon journal sur le balcon et yfaire mon petit « clopet » quotidien. »

Pierre Guye, EMS Clair-Soleil

« J'aime beaucoup participer aux tâches quoti-diennes, comme plier le linge ou arroser les plantes.Je participe peu aux animations de groupe, même sitout le monde est gentil ici. Je suis plutôt sauvage.D'ailleurs à ce propos, j'aime la vie dans ma chambreprivée, c'est mon univers, ou je peux me retrouverseule.»

Liliane Bieri, EMS le Grand Pré

« En tout cas, je ne regrette pas d’être venue !L’aspect que je préfère, c’est que toutes les personnessont gentilles et souriantes avec nous. Tout me plaît,c’est pour moi le meilleur bâtiment de la région.J’apprécie aussi beaucoup de pouvoir vivre comme jele souhaite : si j’ai envie d’être seule un moment, toutle monde le respecte. »

Lucette Favre, EMS Silo

Brèves 8

Rapport d’activité2015, en ligne !

e rapport d’activités 2015 de l’AVDEMS vientde paraître, mais exclusivement en ligne à

l’adresse: avdems.rapportannuel.ch l

L’AVDEMS déménagecet automne

En mars 2016, les membres de l’AVDEMS ontaccepté le déménagement du siège de l’asso-

ciation de Pully à Renens. Loués depuis 1991, lesbureaux actuels étaient devenus trop étroits pourles besoins du secrétariat général et du Centre deformation. Les nouveaux espaces seront fonction-nels à partir du 1er octobre. Ils réuniront les activi-tés du secrétariat et les cours sous un même toit, àla rue du Caudray 6 à Renens. L’inauguration estprévue en novembre. l

Une nouvelle présidente pour leConseil d’éthique de l’AVDEMS

adja Eggert, éthicienne, a repris la prési-dence du Conseil d’éthique de l’AVDEMS le

1er janvier 2016. Elle succède à Me Mercedes Novier,Présidente du Conseil depuis novembre 2008, qui asouhaité se retirer de ces fonctions en fin d’année.L’AVDEMS tient à la remercier chaleureusement pourson travail et son engagement qui ont permis dedonner une identité forte au Conseil d’éthique etcontribué à son développement et sa visibilité. l

ImpressuméclairAges Bulletin d’information gratuit (12’ 000 exemplaires)Editeur AVDEMS – Pré-de-la-Tour 7, case postale 607,

1009 Pully, Tél. 021 721 01 60, fax 021 721 01 79, www.avdems.ch

Rédaction ftc communication, LausannePhotos Rainer Sohlbank – AvdemsGraphisme Dizaïn, Eric Sommer, LausanneImpression Graph Style, Lausanne

L

E

N

N