nul n’est trop petit pour le volleyball
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Profitant des vacances scolaires, Swiss
Volley Magazine a rendu visite à Linus et
à sa maman, Felizitas Imark, chez eux à
Laufon. Ses trois frères étaient alors au
camp d’entraînement du VBC Laufon.
Comme Linus n’a commencé activement
le volleyball que cet été, il était quelque
peu prématuré de l’envoyer en camp.
C’est avec fierté qu’il répond à mes ques-
tions, même s’il jette souvent un coup
d’œil à sa mère avant de se lancer.
Linus, quel âge as-tu?6 ans, j’ai mon anniversaire le 22 avril.
Pourquoi as-tu commencé à jouer auvolleyball?J’ai trois frères, Damian, Nathan et Se-
verin, et tous font du volleyball. Damian
est même dans la Nati jeunesse. Comme
mes trois frères, j’ai participé au cours
d’initiation au volleyball proposé par le
passeport vacances. Et j’ai adoré.
Felizitas Imark: nous savions que le cours
de volleyball du passeport vacances lui
plairait, c’est pourquoi nous l’avons déjà
inscrit avant au VBC Laufon. Normale-
ment, les jeunes ne sont pas admis au
club avant huit ou neuf ans. Ils ont fait
une exception pour Linus. Ils ont dit que
c’était une affaire de famille. Si le cadet
des Broch voulait déjà commencer, il
pouvait participer aux entraînements
dès cet été.
Texte: Heidi Ulrich
Nul n’est trop petitpour le volleyball (2
e volet)
Le plus jeune volleyeur actuellement licencié en Suisse s’appelle
Linus Broch. C’est le petit dernier de la famille Broch-Imark,
domiciliée à Laufon (BL) et mordue de volleyball. Malgré son
jeune âge, Linus sait exactement ce qu’il veut.
Phot
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Le plus jeune volleyeur de Suisse en plein dans son élément: Linus, 6 ans, suit avec entrain l’exemple des plus grands.
❯❯
Linus, à quel rythme t’entraînes-tu?Tous les mardis, une fois par semaine. A
côté, je vais aussi au cours de natation,
car j’aimerais recevoir l’insigne du pin-
gouin. Et puis je vais aussi à l’entraîne-
ment de foot et à la gymnastique.
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans levolleyball?Ce que je préfère, c’est arbitrer, mais je
ne connais pas encore tous les signes.
J’arrive déjà très bien à faire la man-
chette, mais je dois encore m’exercer
pour la passe. De temps en temps, j’es-
saye aussi un service par le haut, mais je
n’y arrive pas encore très bien.
C’est comment de jouer avec desplus vieux dans l’équipe?Je peux toujours aller à l’entraînement
avec mes frères. La halle est à quelques
minutes à pied. J’adore y aller. Mon meil-
leur copain, c’est Joshua de l’équipe
M16. C’est pas un problème avec les
plus vieux, vu que c’est la technique qui
compte.
Tu es le plus jeune, mais aussi le pluspetit?Oui. Je mesure 1 m 34.
Ce n’est pas un problème? Le volleyest quand même le «sport desgrands»?(rires) Non, pas du tout. On peut bien
jouer haut. Mais un peu plus grand, ce
serait pas mal parce que j’aimerais être
attaquant un jour et pouvoir aussi
contrer.
Est-ce qu’il vous arrive de jouer auvolleyball à la maison?Pas très souvent. On peut s’exercer à
l’entraînement. Mais on a quand même
installé un filet derrière la maison.
Felizitas Imark: Il y a peu, on habitait dans
la vieille ville de Laufon. On a déménagé
pour avoir plus de place autour de la mai-
son. C’est aussi extra pour les enfants.
Maintenant, ils ne sont plus qu’à quel-
ques minutes de la salle et de l’école, et
le terrain de beach est lui aussi à seule-
ment cinq minutes d’ici. L’année pro-
chaine, nous monterons encore un ter-
rain en gazon à côté de la maison.
Linus, quels sont tes objectifs dans levolleyball?L’année prochaine, j’aimerais pouvoir al-
ler au championnat suisse, comme mes
frères. Mais ça pose plusieurs problè-
mes. Je ne maîtrise pas encore très bien
la passe et le service par le haut. Et
l’équipe «Gym Leonhard» est presque
toujours première du groupe. Ce sera
très dur d’être meilleur qu’eux, car ils
s’entraînent trois fois par semaine.
Après une petite heure d’interview, le
volleyeur en herbe se fait lentement im-
patient, et nous quitte pour aller jouer
aux Legos.
Avec quatre garçons de 14, 10, 8 et
6 ans, l’ennui est une notion inconnue
dans la maison de la famille Broch-Imark.
Felizitas confirme. Mais tout n’est pas
toujours simple. «Il faut tout pouvoir
concilier et nous essayons d’être justes
pour chacun». Il faut dire que les quatre
enfants ont chacun aussi d’autres hob-
bies. Ainsi, à côté du volleyball en club
et en équipe nationale, il y a les cours de
chinois, les meetings d’athlétisme, les
entraînements de football, tout cela sans
compter l’école.
La maman Felizitas a repris le volleyball
actif dans l’équipe de 3e ligue du VBC
Laufon. Seul le papa ne joue pas. Pour
compenser, il a reçu un T-shirt portant le
texte «VBC Laufen Fan». «Depuis l’été
et ses mille sollicitations en beach, il s’est
autoproclamé ’chauffeur et porteur
d’eau glacée’», lâche Felizitas dans un
rire complice.
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Linus, le plus jeune et aussi le plus petit de l’équipe, rêve de participer au championnat suisse.Ph
oto:
Hei
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Au niveau international chez les hom-
mes, on ne voit presque plus que des
géants de 2 m. Mais, comme partout, il
y a des exceptions qui confirment la rè-
gle. Surtout chez les passeurs. Parmi eux,
on trouve quelques joueurs qui ne font
«que» 180 ou 190 cm et qui jouent en
équipe nationale. Le plus petit représen-
tant de la confrérie aux Jeux olympiques
de Pékin était le Polonais Pavel Woicki
(182 cm). Le fait que des joueurs moins
grands réussissent au plus haut niveau
est attesté par l’attaquant à l’aile Giba,
qui avec ses 192 cm est relativement pe-
tit pour cette position, ce qui ne l'empê-
che toutefois pas d’être capitaine de
l'équipe nationale brésilienne et l'un des
meilleurs volleyeurs du monde en salle.
Le constat est le même pour les bea-
chers: Todd Rogers est devenu champion
olympique malgré ses 187 cm. Ces
exemples illustrent bien que, même au
plus haut niveau, un déficit de taille peut
être compensé par la technique et la dé-
tente.
Pas de règle sans exception
Texte: Reto Saurenmann
Petite, et alors?En sport, les petits restent souvent sur la touche à l’heure de la sélection des talents. Les disciplines comme le handball, le
basketball, le hockey sur glace, le volleyball et, de plus en plus, le football ont ceci en commun que la taille est un élément
crucial dans le profil du joueur idéal. Mais c’est exactement la même chose pour les nageurs. Après les Jeux olympiques
d’Atlanta en 1996, une étude a montré que les nageurs de petite taille pouvaient oublier les médailles. Les 10 meilleurs
avaient une taille moyenne 197 cm, contre seulement 179 cm pour les dix plus lents.
Cela dit, la formule «grand = performant» n’est de loin pas valable pour tous les sports. Ainsi, la taille est par exemple un
handicap dans toutes les disciplines qui exigent des rotations rapides. La gymnastique artistique en est le meilleur exemple,
de même que le plongeon ou le patinage artistique. Pas étonnant dès lors qu’Ariella Käslin, du haut de ses 164 cm, fasse fi-
gure de géante entre les gymnastes de haut niveau.
Mais une gymnaste peut aussi faire son chemin dans le volleyball, comme le prouve Raphaela Schwegler. A la suite de la der-
nière livraison du SVM, la jeune fille de Zell (LU), nous écrivait ceci: «Pour moi, le volleyball crée un bon équilibre avec la gym-
nastique. Mais avec une taille de 150 cm à l’âge de 14 ans, j’ai dû me battre pour obtenir une licence en 4e ligue. Je ne veux
pas toujours être cantonnée au rôle de libéro. Grâce à une bonne détente, j’ai aussi ma chance au filet!»
Markus Foerster
Phot
os: F
IVB
Giba (à gauche) et Todd Rogers (à droite, aux côtés du «géant» Phil Dalhausser), champions
olympiques malgré leur «petite» taille.
Nul n’est trop petitpour le volleyball