nul n’est trop petit pour le volleyball

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Novembre 4 / 2008 25 Profitant des vacances scolaires, Swiss Volley Magazine a rendu visite à Linus et à sa maman, Felizitas Imark, chez eux à Laufon. Ses trois frères étaient alors au camp d’entraînement du VBC Laufon. Comme Linus n’a commencé activement le volleyball que cet été, il était quelque peu prématuré de l’envoyer en camp. C’est avec fierté qu’il répond à mes ques- tions, même s’il jette souvent un coup d’œil à sa mère avant de se lancer. Linus, quel âge as-tu? 6 ans, j’ai mon anniversaire le 22 avril. Pourquoi as-tu commencé à jouer au volleyball? J’ai trois frères, Damian, Nathan et Se- verin, et tous font du volleyball. Damian est même dans la Nati jeunesse. Comme mes trois frères, j’ai participé au cours d’initiation au volleyball proposé par le passeport vacances. Et j’ai adoré. Felizitas Imark: nous savions que le cours de volleyball du passeport vacances lui plairait, c’est pourquoi nous l’avons déjà inscrit avant au VBC Laufon. Normale- ment, les jeunes ne sont pas admis au club avant huit ou neuf ans. Ils ont fait une exception pour Linus. Ils ont dit que c’était une affaire de famille. Si le cadet des Broch voulait déjà commencer, il pouvait participer aux entraînements dès cet été. Texte: Heidi Ulrich Nul n’est trop petit pour le volleyball (2 e volet) Le plus jeune volleyeur actuellement licencié en Suisse s’appelle Linus Broch. C’est le petit dernier de la famille Broch-Imark, domiciliée à Laufon (BL) et mordue de volleyball. Malgré son jeune âge, Linus sait exactement ce qu’il veut. Photos: Heidi Ulrich Le plus jeune volleyeur de Suisse en plein dans son élément: Linus, 6 ans, suit avec entrain l’exemple des plus grands. ❯❯

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Page 1: Nul n’est trop petit pour le volleyball

Novembre 4/2008 25

Profitant des vacances scolaires, Swiss

Volley Magazine a rendu visite à Linus et

à sa maman, Felizitas Imark, chez eux à

Laufon. Ses trois frères étaient alors au

camp d’entraînement du VBC Laufon.

Comme Linus n’a commencé activement

le volleyball que cet été, il était quelque

peu prématuré de l’envoyer en camp.

C’est avec fierté qu’il répond à mes ques-

tions, même s’il jette souvent un coup

d’œil à sa mère avant de se lancer.

Linus, quel âge as-tu?6 ans, j’ai mon anniversaire le 22 avril.

Pourquoi as-tu commencé à jouer auvolleyball?J’ai trois frères, Damian, Nathan et Se-

verin, et tous font du volleyball. Damian

est même dans la Nati jeunesse. Comme

mes trois frères, j’ai participé au cours

d’initiation au volleyball proposé par le

passeport vacances. Et j’ai adoré.

Felizitas Imark: nous savions que le cours

de volleyball du passeport vacances lui

plairait, c’est pourquoi nous l’avons déjà

inscrit avant au VBC Laufon. Normale-

ment, les jeunes ne sont pas admis au

club avant huit ou neuf ans. Ils ont fait

une exception pour Linus. Ils ont dit que

c’était une affaire de famille. Si le cadet

des Broch voulait déjà commencer, il

pouvait participer aux entraînements

dès cet été.

Texte: Heidi Ulrich

Nul n’est trop petitpour le volleyball (2

e volet)

Le plus jeune volleyeur actuellement licencié en Suisse s’appelle

Linus Broch. C’est le petit dernier de la famille Broch-Imark,

domiciliée à Laufon (BL) et mordue de volleyball. Malgré son

jeune âge, Linus sait exactement ce qu’il veut.

Phot

os: H

eidi

Ulr

ich

Le plus jeune volleyeur de Suisse en plein dans son élément: Linus, 6 ans, suit avec entrain l’exemple des plus grands.

❯❯

Page 2: Nul n’est trop petit pour le volleyball

Linus, à quel rythme t’entraînes-tu?Tous les mardis, une fois par semaine. A

côté, je vais aussi au cours de natation,

car j’aimerais recevoir l’insigne du pin-

gouin. Et puis je vais aussi à l’entraîne-

ment de foot et à la gymnastique.

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans levolleyball?Ce que je préfère, c’est arbitrer, mais je

ne connais pas encore tous les signes.

J’arrive déjà très bien à faire la man-

chette, mais je dois encore m’exercer

pour la passe. De temps en temps, j’es-

saye aussi un service par le haut, mais je

n’y arrive pas encore très bien.

C’est comment de jouer avec desplus vieux dans l’équipe?Je peux toujours aller à l’entraînement

avec mes frères. La halle est à quelques

minutes à pied. J’adore y aller. Mon meil-

leur copain, c’est Joshua de l’équipe

M16. C’est pas un problème avec les

plus vieux, vu que c’est la technique qui

compte.

Tu es le plus jeune, mais aussi le pluspetit?Oui. Je mesure 1 m 34.

Ce n’est pas un problème? Le volleyest quand même le «sport desgrands»?(rires) Non, pas du tout. On peut bien

jouer haut. Mais un peu plus grand, ce

serait pas mal parce que j’aimerais être

attaquant un jour et pouvoir aussi

contrer.

Est-ce qu’il vous arrive de jouer auvolleyball à la maison?Pas très souvent. On peut s’exercer à

l’entraînement. Mais on a quand même

installé un filet derrière la maison.

Felizitas Imark: Il y a peu, on habitait dans

la vieille ville de Laufon. On a déménagé

pour avoir plus de place autour de la mai-

son. C’est aussi extra pour les enfants.

Maintenant, ils ne sont plus qu’à quel-

ques minutes de la salle et de l’école, et

le terrain de beach est lui aussi à seule-

ment cinq minutes d’ici. L’année pro-

chaine, nous monterons encore un ter-

rain en gazon à côté de la maison.

Linus, quels sont tes objectifs dans levolleyball?L’année prochaine, j’aimerais pouvoir al-

ler au championnat suisse, comme mes

frères. Mais ça pose plusieurs problè-

mes. Je ne maîtrise pas encore très bien

la passe et le service par le haut. Et

l’équipe «Gym Leonhard» est presque

toujours première du groupe. Ce sera

très dur d’être meilleur qu’eux, car ils

s’entraînent trois fois par semaine.

Après une petite heure d’interview, le

volleyeur en herbe se fait lentement im-

patient, et nous quitte pour aller jouer

aux Legos.

Avec quatre garçons de 14, 10, 8 et

6 ans, l’ennui est une notion inconnue

dans la maison de la famille Broch-Imark.

Felizitas confirme. Mais tout n’est pas

toujours simple. «Il faut tout pouvoir

concilier et nous essayons d’être justes

pour chacun». Il faut dire que les quatre

enfants ont chacun aussi d’autres hob-

bies. Ainsi, à côté du volleyball en club

et en équipe nationale, il y a les cours de

chinois, les meetings d’athlétisme, les

entraînements de football, tout cela sans

compter l’école.

La maman Felizitas a repris le volleyball

actif dans l’équipe de 3e ligue du VBC

Laufon. Seul le papa ne joue pas. Pour

compenser, il a reçu un T-shirt portant le

texte «VBC Laufen Fan». «Depuis l’été

et ses mille sollicitations en beach, il s’est

autoproclamé ’chauffeur et porteur

d’eau glacée’», lâche Felizitas dans un

rire complice.

26 Novembre 4/2008

Linus, le plus jeune et aussi le plus petit de l’équipe, rêve de participer au championnat suisse.Ph

oto:

Hei

di U

lric

h

Page 3: Nul n’est trop petit pour le volleyball

Novembre 4/2008 27

Au niveau international chez les hom-

mes, on ne voit presque plus que des

géants de 2 m. Mais, comme partout, il

y a des exceptions qui confirment la rè-

gle. Surtout chez les passeurs. Parmi eux,

on trouve quelques joueurs qui ne font

«que» 180 ou 190 cm et qui jouent en

équipe nationale. Le plus petit représen-

tant de la confrérie aux Jeux olympiques

de Pékin était le Polonais Pavel Woicki

(182 cm). Le fait que des joueurs moins

grands réussissent au plus haut niveau

est attesté par l’attaquant à l’aile Giba,

qui avec ses 192 cm est relativement pe-

tit pour cette position, ce qui ne l'empê-

che toutefois pas d’être capitaine de

l'équipe nationale brésilienne et l'un des

meilleurs volleyeurs du monde en salle.

Le constat est le même pour les bea-

chers: Todd Rogers est devenu champion

olympique malgré ses 187 cm. Ces

exemples illustrent bien que, même au

plus haut niveau, un déficit de taille peut

être compensé par la technique et la dé-

tente.

Pas de règle sans exception

Texte: Reto Saurenmann

Petite, et alors?En sport, les petits restent souvent sur la touche à l’heure de la sélection des talents. Les disciplines comme le handball, le

basketball, le hockey sur glace, le volleyball et, de plus en plus, le football ont ceci en commun que la taille est un élément

crucial dans le profil du joueur idéal. Mais c’est exactement la même chose pour les nageurs. Après les Jeux olympiques

d’Atlanta en 1996, une étude a montré que les nageurs de petite taille pouvaient oublier les médailles. Les 10 meilleurs

avaient une taille moyenne 197 cm, contre seulement 179 cm pour les dix plus lents.

Cela dit, la formule «grand = performant» n’est de loin pas valable pour tous les sports. Ainsi, la taille est par exemple un

handicap dans toutes les disciplines qui exigent des rotations rapides. La gymnastique artistique en est le meilleur exemple,

de même que le plongeon ou le patinage artistique. Pas étonnant dès lors qu’Ariella Käslin, du haut de ses 164 cm, fasse fi-

gure de géante entre les gymnastes de haut niveau.

Mais une gymnaste peut aussi faire son chemin dans le volleyball, comme le prouve Raphaela Schwegler. A la suite de la der-

nière livraison du SVM, la jeune fille de Zell (LU), nous écrivait ceci: «Pour moi, le volleyball crée un bon équilibre avec la gym-

nastique. Mais avec une taille de 150 cm à l’âge de 14 ans, j’ai dû me battre pour obtenir une licence en 4e ligue. Je ne veux

pas toujours être cantonnée au rôle de libéro. Grâce à une bonne détente, j’ai aussi ma chance au filet!»

Markus Foerster

Phot

os: F

IVB

Giba (à gauche) et Todd Rogers (à droite, aux côtés du «géant» Phil Dalhausser), champions

olympiques malgré leur «petite» taille.

Nul n’est trop petitpour le volleyball