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Dossier DOSSIER [ [ NRP Octobre 2019, n°48 [ [ CULTURE/MÉDIAS « Algérie 2019, entre vacances et Hirak » Histoire/Mémoire Economie Crise socio-économique profonde et Hirak A la découverte des sports de nature : des activités pour tous en Algérie Conseil de la nation: Adoption des deux lois relatives à l'Autorité nationale indépendante des élections et au régime électoral Maître Serge Pautot Salim Hassar Droit L’épopée musicale « Sana’a-gharnata » : des liens communs, des repères et des ramifications Ahmed Bouyacoub le numéro 50 approche : voir page N° 2

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Page 1: NRP n°48 le numéro 50 approche : voir page N° 2

DossierDOSSIER

[

[

NRP Octobre 2019, n°48

[

[

CULTURE/MÉDIAS

« Algérie 2019, entre vacances et Hirak »

 

Histoire/Mémoire

EconomieCrise socio-économique profonde et Hirak

A la découverte des sports de nature :

des activités pour tous en Algérie

Conseil de la nation: Adoption des deux lois relatives à l'Autoriténationale indépendante des élections et au régime électoral

Maître Serge Pautot

Salim Hassar

Droit

L’épopée musicale « Sana’a-gharnata » :des liens communs, des repères et des ramifications

Ahmed Bouyacoub

le numéro 50 approche : voir page N° 2

Page 2: NRP n°48 le numéro 50 approche : voir page N° 2

Sommaire

La NRP est la nouvelle formule de la « Revue de presse », créée en 1956 par le centre des Glycines d’Alger.[Attestation du ministère de l’information: A1 23, 7 février 1977]

Revue bimensuelle réalisée en collaboration avec le :

Ont collaboré à ce numéroRyad CHIKHI, Bernard JANICOT, Leila TENNCI, Ghalem DOUAR, Omar AOUAB

Sid Ahmed ABED, Adnane BELAIDOUNI, Sofiane BELKACEM

CENTRE DE DOCUMENTATION ECONOMIQUE ET SOCIALE3, rue Kadiri Sid Ahmed, Oran • Tel: +213 41 40 85 83 •

Site web: www.cdesoran.org / Facebook : Cdes Oran

Culture/MédisA la découverte des sports de nature : des activités pour tousen Algérie, Maître Serge Pautot. P.11

Randonnée pédestre au " lac suspendu" de "Dhaia" àTamesguida. P.11

La 16e édition du festival a été clôturée vendredi à sahelRaconte-Arts : création, liberté et tolérance, MohamedMouloudj .P.12

Droit

Le passeport biométrique algérien et ses reformes, Luc.P13

Conseil de la nation: Adoption des deux lois relatives àl'Autorité nationale indépendante des élections et aurégime électoral, P14

Histoire/Mémoire

L’épopée musicale « Sana’a-gharnata » : des liens communs,des repères et des ramifications, Salim Hassar, P15-.16

L’Algérie, un des berceaux de l’humanité: sur les traces despremiers hommes, Djamel Alilat, P.16

Bibliographie

Dossier

« Algérie 2019, entre vacances et Hirak »

Les Algériens iront-ils en vacances cet été en plein « hirak » ?,KenzaAdil. P.4

Les Algériens et les voyages : La crise impacte les départs envacances,Kamel Benelkadi. P.5

La Tunisie, destination de liberté pour les Algériens. PierreSorgue.P.6

La classe moyenne est exclue des vacancesLes vacances coûtent «lesyeux de la tête» !, Ilhem Terki .P.6-7

Les Genêts, première plage ouverte dans la commune d’Oran Grandsoleil et zones d’ombre !, Akram El Kébir .P.7

Une saison estivale morose : les vacances impactées par lacrise,Amir Ziani. P.8

Economie du tourisme en Algérie, quelle issue ?.P.8

[email protected]

N° 48, Octobre 2019

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NRP, Octobre 2019, n°48

Economie

Crise socio-économique profonde et Hirak,Ahmed Bouyacoub .P.9

L'endettement extérieur ne constitue aucun danger sur l'écono-mie nationale. P.10

La NRP va arriver à son 50 ème numéro :

A cette occasion nous sollicitons votre avis :

Que pensez vous de la NRP ?Merci de nous envoyer quelques lignes sur le mail :

[email protected]

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Editorial

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NRP, Octobre 2019, n°48

BELAIDOUNI MED ADNAN

L’algérien dans sa nature aime se divertir, gourmand quand il s’agit de passer un séjour durant son

congé annuel sur une plage exotique remplie de cocotiers à l’intérieur d’une île coupée du monde.

Cependant, presque toujours cette image n’est qu’un fantasme pour la majorité des algériens.

Seule une minorité peut se permettre de passer les vacances de leur rêve. D’une part, parce que la

classe moyenne algérienne n’est pas favorisée à cause d’un SMIG très bas et, de plus, la valeur

monétaire du Dinar algérien est toujours faible sur le marché monétaire international; sans oublier

que le passeport algérien n’est pas bien avantagé, si on analyse les statistiques liées aux visas (refus

/accord).

Dans une année 2019 caractérisée par un mouvement populaire de masse contre les hautes

autorités, il faut dire que cela n’a pas amélioré les choses en termes de permis de séjour ; en effet,

plusieurs pays européens ont carrément arrêté de donner des visas aux algériens pour des raisons

qui semblent politique vue la situation actuelle en Algérie. Même la Turquie qui est considéré comme

une destination phare des algériens a récemment changé de politique d’accueil.

Cela a considérablement influencé les choix des algériens. La Tunisie semble la seule destination

qui a toujours reçu ses voisins algériens par millions chaque été ; les voyages vers la Tunisie cette

année ont gardé le même rythme malgré une situation politique perturbée par le Hirak.

Une partie de population n’a pas voulu mélanger entre les deux, choisissant le Hirak, mais pour

certains manifestants algériens l’un n’empêche pas l’autre, on peut toujours passer un séjour de

vacances d’une dizaine de jours en plein Hirak. De toute manière, faire un petit break pour se relaxer

à l’extérieur du pays loin du stress qui pèse sur la masse populaire, ne peut être que bénéfique pour

la santé mentale.

La situation politique que vit le pays et les difficultés d’accès sur le sol européen ont influencé

d’une manière positive sur le tourisme intérieur. En effet, une part importante de la population a

préféré passer les vacances dans plusieurs villes algériennes côtières à l’instar de Jijel, Bejaia, El Kala

entre autres… ça peut être un choix par défaut pour certains de rester en Algérie pour suivre le

mouvement populaire de plus prés.

« Les algériens entre hirakistes et vacanciers »

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NRP, Octobre 2019, n°48

DOSSIER

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Les Algériens iront-ils en vacances cet été en plein « hirak » ?

Le « hirak », une nouvelle donne quis’invite dans les projets de vacancesdes Algériens pour l’été 2019. Àl’heure où l’Algérie vit des momentshistoriques sur fond de mobilisationet de contestation, de nombreux Al-gériens préfèrent annuler leurs va-cances d’été.

Du côté des agences de voyages, onconsidère qu’il est prématuré, en cemois de mai, d’avoir une idée clairesur le taux de réservation. La compa-gnie aérienne Aigle Azur a, quant àelle, relevé une baisse du nombre devoyageurs due à la délivrance aucompte-gouttes des visas Schengen.

La mobilisation la plus frappantereste celle des étudiants. Ils affirmentmordicus qu’il n’est pas questionpour eux d’abandonner le terrain dela contestation pour prendre des va-cances cet été. « Nous continueronsà marcher les mardis et les vendre-dis. C’est à nous d’envoyer ce sys-tème en vacances ! »..

Vacances reportées pour cause de‘hirak

Elle a été de toutes les marches de-puis le 22 février. Aicha Adamo a déjàmis une croix sur ses vacances d’été2019. « Habituellement, je voyagependant la période estivale, mais pascette année, car le contexte est dif-férent. Je considère que la situationpolitique est critique. Pas questionde laisser le terrain libre. Nous devonscontinuer notre combat pour faireaboutir nos revendications. On a tou-jours reproché à l’élite d’être ab-sente…

Les étudiants n’ont pas l’intention dequitter la rue eux non plus. Farés, 20ans, étudiant en 3e année d’architec-ture à L’EPAU, n’a raté aucune mar-che, y compris celle de la journéenationale de l’Étudiant le 19 mai.Drapé de l’emblème national, il nousconfie sa détermination à ne pas bais-ser les bras. « Chaque été, je passemes vacances à Bejaïa ou Jijel. Mais ilest hors de question pour moi de lâ-cher du lest au regard de ce que nousvivons actuellement. Avec mes ca-marades, nous avons déjà évoquécette question. Pas de vacances pournous ! C’est ce système corrompuqu’on veut envoyer en vacances.Même sous un soleil de plomb, sous40 degrés, nous manifesterons lesmardis et les vendredis ».

Les étudiants n’iront pas à la plage

Même discours pour Manel Aissani,18 ans, étudiante à l’École NationaleSupérieure de Technologie deDergana : « Nous sommes en grèvedepuis mars dernier. Il ne faut pasque tous nos sacrifices partent enfumée à cause des vacances d’été.Je n’ai aucun projet à part la mobili-sation pour le ‘hirak.

Kenza, étudiante en électronique àBordj El Kiffan a annulé ses vacancesd’été. « Pas de plage cet été. Le com-bat doit continuer. Si chacun d’entrenous abandonne la cause mainte-nant, les rangs seront clairsemés.Nous jouons notre avenir. Nous avonstoute la vie pour prendre des vacan-ces ! »…

Kenza AdilBaisse des réservations chez

Aigle Azur

Au niveau de la compagnie aé-rienne Aigle Azur (Place Audin),on nous a confirmé qu’il y a unebaisse des réservations pour lapériode estivale, mais pourd’autres raisons que le ‘hirak’«Par rapport à la France quenous desservons comme uni-que destination, nous avonsconstaté une diminution desréservations. De fidèles clientsnous ont affirmé qu’on leur arefusé le visa Schengen, alorsqu’ils l’obtenaient facilementdans le passé. La réduction dras-tique de l’octroi des visas de cir-culation a chamboulé les plansde vacances de nombreux Al-gériens », affirme Lynda NaitOthmane, responsable decette agence.

Pas de rush au niveau desagences touristiques

Chez Mémorables Voyages,agence touristique (BdMohamed V), la tendance est àla baisse des réservations. Da-lila Haddad, gérante de cetteagence, le confirme : « Si je faisune comparaison avec lamême période de l’année der-nière, je constate que les réser-vations ont chuté pour la pé-riode estivale 2 019. J’ignore sic’est vraiment dû à la crise poli-tique que traverse notre paysen ce moment mais les chiffressont là pour témoigner que nosclients ont déserté les agencesde voyages. Au mois de marsdernier, nous avons carrémenteu des annulations. Nous étionsau tout début du ‘hirak’et lesgens n’avaient pas de visibilitésur la tournure qu’allait prendrela révolution »…

28 Mai 2019

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DOSSIER

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Les Algériens et les voyages :

La crise impacte les départs en vacancesDe nombreuses agences de voyages craignent une di-minution des départs en vacances des Algériens cet été,notamment les voyages à destination des pays asiatiques,européens et même arabes. Selon notre enquête, le tauxde réservation reste modeste et laisse présager unebaisse de l’activité des agences par rapport aux annéesprécédentes.

Les agences de voyages ont commencé à réserver desvols et des hôtels pour ceux qui souhaitaient passer lesvacances d’été sous d’autres cieux. Les clients nationauxont peu d’intérêt pour le tourisme domestique en raisonde la cupidité de certaines agences. Alors, ils comptentsur eux-mêmes pour organiser leurs séjours. Les desti-nations qui ont la cote sont la Turquie, la Tunisie, le Ma-roc, l’Espagne et Charm El Cheikh (Egypte). Beaucoupont déjà réservé leurs billets (vols charters). L’Algérie estun marché stratégi-que pour le tou-risme tunisien,d’autant plus queles Algériens s’yrendent tout aulong de l’année, au-delà de la saison es-tivale. En plus desdestinations pri-sées par les touris-tes algériens,comme Tunis,Sousse, El Hamma-met, de nouveauxterritoires suscitentl’intérêt, commel’île de Djerba… etEl Mahdia. Les Tuni-siens ont réussi àmieux vendre leurimage, car les auto-rités en charge dusecteur ont compris les enjeux. Si l’ONTT s’intéresse autouriste algérien, c’est pour une raison bien simple : ilreprésente une poule aux œufs d’or. L’Algérien est dé-pensier. Les Algériens se rendent en Tunisie générale-ment en famille (six personnes en moyenne). Les en-trées sont enregistrées principalement entre les 15 juilletet 15 septembre…La durée moyenne des séjours estentre 8 et 10 jours. La Turquie est devenue la deuxièmedestination des Algériens. C’est l’ambassadeur de Tur-quie à Alger, Mehmet Poroyqui, l’a révélé. Le diplomateexplique cette performance en affirmant que la Turquieaccorde des facilitations aux Algériens pour l’obtentiondu visa. Le système de visa permet aux Algériens de l’avoiren quelques jours sans grands problèmes, en plus du visaélectronique pour les plus de 35 ans et les moins de 18ans. Il y a aussi l’apport de la compagnie aérienne TurkishAirlines qui fait aussi le marketing touristique et culturelet qui s’appuie sur une narration sublimant l’exception-nel décor d’Istanbul et d’Antalya… Air Algérie a prévuune batterie de mesures pour cet été afin de faciliter letransport de et vers l’Algérie au profit de la communautéalgérienne établie à l’étranger ainsi que des touristes al-gériens et les voyageurs de tous types… 04 AOÛT 2019

La détérioration du pouvoir d’achat du citoyen al-gérien en raison de la crise économique a large-ment contribué à la chute des réservations, con-trairement aux années précédentes. Les citoyensintéressés par les voyages à l’étranger ont réservéà partir de la dernière semaine du Ramadhan, maisle taux de participation reste très modeste. La si-tuation politique générale du pays pèse de tout sonpoids. La Tunisie restera classée première destina-tion touristique des Algériens, en raison des offresattractives proposées.

Etant donné que plusieurs destinations touristiquesétrangères restent accessibles à seulement unecatégorie aisée et aux ménages à très « hauts reve-nus », la majorité des familles algériennes jettent

leur dévolu sur letourisme domesti-que, bien que cedernier ne soit pasaussi à la portée detous. Les vacancespour certains se ré-sument à des sortiesà la plage ou piquerune tête à la piscine.D’autres adhèrent àla formule « chezl’habitant » à raisonde 5000 DA la nuit.

Un refuge, voireune compensationau regard des prixjugés exorbitantsdes établissementset complexes hôte-liers, notammentceux du littoral. Leseffets de la situation

politique prévalant dans le pays, depuis trois moisdéjà, commencent concrètement à se faire sentir.« Le marché global de l’hôtellerie urbaine a baisséde manière considérable. Pour le balnéaire, l’an-née dernière à ce jour, on avait des réservationsjusqu’au 15 septembre ; cette année, on fait desréservations au fur et à mesure », confie LazharBounafaâ, PDG du groupe HTT…

La plupart des propriétaires en tirent un revenu sup-plémentaire. Il y a une profusion d’offres qui sontquotidiennement proposées. Le prix (moins cherque l’hôtel), l’espace, la sensation d’être « chez soi» sont autant d’ingrédients pour un séjour réussi.Ainsi, pour trouver la location qu’ils recherchent,les vacanciers ne se contentent plus d’un, mais deplusieurs sites proposant des annonces de locationsaisonnière. Les vacanciers utilisent de plus en plusinternet…

KAMEL BENELKADI

Photo Jeune Afrique du 16 Juin 2019

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DOSSIER

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Pierre SorgueLa Tunisie, destination de liberté pour les Algériens

A Nabeul, au sud de la péninsule ducap Bon, les vacanciers algériensjouissent en famille ou entre amisd’une sorte d’insouciance. Mais lacrise politique que traverse leur paysreste dans tous les esprits. La ville tu-nisienne tout entière a explosé dejoie. Lorsque le but très chan-ceux de Baghdad Bounedjaha donné l’avantage à l’équipede l’Algérie en f inale de laCAN contre le Sénégal, ce 19juillet, la clameur est montéede partout. Aux terrasses descafés, le long de la corniche,dans le parc de la foire artisa-nale transformé en fan-zonefamiliale avec chaises en plas-tique et chichas, sur l’espla-nade de l’hôtel Kheopséquipé pour l’occasion d’unécran de 24 mètres carrés, lesmêmes foules ont trépignéde surprise et de plaisir. Puis, aprèsquatre-vingt-quinze minutes péni-bles, hommes, femmes et enfantsont hurlé leur bonheur et lancé desfusées colorées dans le ciel, avantque les embouteillages, le bruit desklaxons et les drapeaux vert-blanc-rouge brandis par les fenêtres n’en-vahissent les rues jusque tard dans lanuit. Nabeul, alors, semblait n’êtrequ’algérienne.Douces soirées d’une Méditerranée

populaireD’ailleurs, c’est un peu le cas. Au

cœur de l’été, la cité côtière du capBon, à la pointe nord-est du pays,face à la Sicile, est l’une des préfé-rées des Algériens. Dans la ville, leursvoitures à plaques jaunes sont par-tout, parfois plus nombreuses que

celles à plaques noires, tunisiennes.Dans la rue du 9-Avril, chaque mai-son ou presque annonce « A louer »et les occupants viennent du paysvoisin. Certains propriétaires propo-sent des immeubles entiers par l’in-termédiaire des mutuelles de l’édu-cation ou de la santé, d’autres quit-tent leur logement le temps d’un ététrès rentable. Le soir, au bout del’avenue Bourguiba, des dizaines defamilles algériennes pique-niquent etprennent le thé, assises dans l’herbed’une parcelle que les gens de Na-beul surnomment désormais « placed’Algérie ». D’autres se croisent le

La classe moyenne est exclue des vacancesLes vacances coûtent «les yeux de la tête» !

Qu’il s’agisse de séjour dans des hô-tels, dans des campings ou encoredans des maisons louées pas loin dela mer ou au milieu de la forêt, lesprix sont excessivement chers.La Tunisie, une destination très pri-sée, mais pour certainsLes vacances coûtent cher en Algé-rie. Ce n’est un secret pour per-sonne. Les parents se convertissenten super comptables, et se serrentla ceinture durant des mois, justepour faire plaisir à leurs enfants et leuroffrir des vacances dignes de ce nom.Et encore, même avec l’austérité, ilreste à dire que la majorité des Algé-riens est, malheureusement, privéede vacances.Le sort reste le même, mais les cau-ses diffèrent d’une famille à l’autre.Qu’il s’agisse de séjours dans deshôtels, dans des campings ou encoredans des maisons louées pas loin dela mer ou au milieu de la forêt, lesprix sont excessivement chers et in-

justifiés. Un simple séjour coûte lesyeux de la tête et les prix proposéssont inabordables. Pis encore, selonles témoignages recueillis, le rapportqualité/prix n’est pas du tout avanta-geux. Les tarifs proposés consti-tuent, en réalité, une offre sélective,une sorte de nivellement par le haut.Les agences de voyages, contactéespar nos soins, hier, reconnaissent laflambée des prix et regrettent la «si-tuation». La crise politique et écono-mique que traverse le pays depuisquelques mois, complique davantagela situation. «Chacun choisissait sadestination de vacances en fonctionde son budget ; pour cet été les don-nées ont changé. Visiblement, leHirak a bel et bien chamboulé les pro-jets des Algériens», souligne LamiaBoussidi, gérante d’une agence detourisme située sur les hauteurs d’Al-ger... Pour elle, cet été est excep-tionnel, au vu des événements quetraverse le pays. Elle a relevé qu’àprésent, le nombre de personnes quipartent en voyage durant cette pé-

riode est de loin inférieur à ce-lui de l’été dernier. «Les séjoursen Algérie sont très chers et nesont pas à la portée de la majo-rité des Algériens», regrette lamême gérante en abordant laproblématique du refus de visa.«Il ne s’agit plus de la France,Espagne et autres pays euro-péens, le refus de visa pour lesalgériens est devenu un vérita-ble problème», regrette lamême responsable. «La Turquien’accorde plus de visa commeauparavant. L’Egypte refuse unvisa sur quatre demandes chosequi n’était pas assez fréquenteau passé», regrette-telle encoreune fois. Le gérant d’une autreagence touristique se plaint dumême problème. Le refus devisa demeure un cauchemarpour les agences de voyage.«Le refus de visa nous pénalise,notamment pour les jeunes.Qui voyage à l’étranger mainte-nant ? si ce n’est les jeunes »,

long de la mer, entre mar-chands de glaces ou de barbesà papa, vendeurs demechmoum (le petit bouquetde jasmin) ou de maïs grillé :soirées tranquilles et doucesd’une Méditerranée populaire.

Sauf en cette nuit devictoire trop spéciale,au cœur d’une annéequi l’est tout autant.Sur l’écran, les joueursn’avaient pas encorequitté la pelouse que lafoule de l’hôtel Kheopsreprenait à pleins pou-mons Ultima Verba, lachanson d’Ouled ElBahdja, le groupe desupporteurs de l’USMAlger, adaptée par lerappeur Soolking sous

le titre Liberté et devenue l’undes hymnes de ceux qui mani-festent chaque vendredi danstoute l’Algérie. Même les da-mes rondouillardes dans leurdjellaba, hilares sous leur fou-lard, sautaient avec les jeunesfilles en short et les gamins enmaillot, bras tendus, pour crierle refrain « La liberté, la liberté,la liberté… »

09 Aout 2019

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DOSSIER

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souligne Karim, agent d’une agencede voyages située à Oued Romane.Les discours sont unanimes. C’estune impasse, puisque les sé-jours en Algérie, sont inabor-dables et les visas sont refu-sés. «Le passeport algérienest classé à la 71e position, aumême titre que celui de laGuinée, de la Mauritanie etde Madagascar… Ce qui faitque l’Algérien est privé desmeilleures destinations», dit-il. Il reste à souligner que lepasseport algérien permetainsi de voyager dans 59 paysà travers le monde, sans avoirbesoin d’un visa d’entrée.Par ailleurs, la Tunisie reste lameilleure destination choisie par lesAlgériens, «par défaut». «Il est un peutrop tôt, mais il faut savoir que d’iciquelques semaines, un tsunami hu-main envahira la Tunisie, comme cha-que année», ajoutant, en outre que«c’est la première destination visitée

par les Algériens pendant la saisonestivale», fait savoir encore une autrefois le même agent de tourisme. «Les

Algériens préfèrent la Tunisie, àcause des prix abordables pour unséjour d’une semaine dans des hô-tels respectables et corrects», souli-gne-t-il, expliquant que nos compa-triotes privilégient cette destinationà cause de la possibilité de voyagerpar route, «ce qui leur revient moins 24 Juin 2019

Ilhem TERKI

Les Genêts, première plage ouverte dans la commune d’OranGrand soleil et zones d’ombre !

Dorénavant, les plagistes habitant Oran-Centre ou Oran-Est n’auront plus besoind’aller jusqu’aux plages de Aïn El Turk pourfaire trempette. La commune d’Oranvient de se doter de sa première plage,située non loin des Genêts, et qui, sem-ble-t-il, n’est pas encore pourvue de nom.

L’avantage de cette plage, fut-elle artifi-cielle, est qu’elle se trouve à trente mi-nutes de marche du centre-ville,et à seulement dix minutes envoiture. Pour y accéder, il suffitde se rendre, à pied ou en voi-ture, jusqu’au rond-pointSheraton, puis descendre par lanouvelle route à proximité del’hôtel Four Point.

La plage est ouverte au public de8h à 20h, car en soirée et duranttoute la nuit, des travaux s’opè-rent pour la réalisation d’uneliaison autoroutière entre le portd’Oran et l’autoroute Est-Ouestsur 26 km. D’ailleurs, c’est cettemême entreprise de travaux publics, enl’occurrence la société turque Makyol, quia aménagé cette plage, à titre gracieux,sur proposition du wali d’Oran… L’amé-nagement de cette plage artificielle partd’une bonne initiative - car elle dote quandmême la commune d’Oran de son uni-que plage ! - cela dit, beaucoup de zonesd’ombre sont à déplorer.

Tout d’abord, nous assure-ton, afin derendre la plage «potable», autrement ditpropre à la baignade, un canal a été conçuafin de dévier les eaux usées qui se dé-versent, plus à l’ouest, du côté deKovalawa (nom tiré de l’espagnol, et dontla traduction approximative donne : la

grotte de l’eau). Mais d’aucuns assurentque cette entreprise n’a pas été suffi-sante, car les eaux usées s’y trouvent,toujours, sur les hauteurs marines.

Là n’est pas tout : pour mener à bien sestravaux, cette entreprise avait longtempsjeté, à même la mer, nombre de ses dé-chets ferreux, ainsi que d’immenses pier-res, et bien qu’une opération pour leur

enlèvement ait été effectuée, beaucoupy restent encore, au grand dam des pla-gistes des Genêts. Il n’est, en effet, pasde tout repos pour ces derniers de nageren toute quiétude, tant les eaux de cel-les-ci sont loin d’être limpides et claires,et les pierres, petites ou grosses, y sontlégion...

Par ailleurs, les plagistes qui se sont ren-dus au Genêts déplorent que le sable mispour aménager la plage soit un sable decarrière, rêche et incommodant, alorsqu’il aurait été plus judicieux d’y mettredu sable fin. Autre anomalie, et pas desmoindres, pour arriver jusqu’à cette plageartificielle, on a cru bon de construire un

très long escalier, abrupte et in-croyablement raide, doté de pasmoins de 316 marches, ce que dé-plorent vivement les estivants.

«Pour la descente, ça va, mais jevous assure, quand on veut remon-ter, on est à bout de souffle. Ilsauraient dû aménager un escalieren zigzag, aux longues marches,

certes nous faisant fairedes détours, mais beau-coup plus reposantes,autant pour ceux qui des-cendent à la mer que pourceux qui y remontent. Cetescalier, trop raide et troplong, rend la plage des Ge-nêts impossible d’accèspour les personnes âgées,les personnes en surpoids,les cardiaques, etc. Mêmeceux en bonne santé nesont pas épargnés du risqued’attraper une tachycardie!».

En vérité, cette plage ne sera offi-ciellement réceptionnée qu’à par-tir de la prochaine saison estivale(2020), et les autorités locales as-surent que d’autres travaux serontaménagés au fur et à mesure jus-qu’à la réception officielle…

05 Aout 2019

AKRAM EL KÉBIR

cher que de prendre l’avion».Ali, un père de trois enfants,nous a raconté qu’il lui a fallu 2

ans d’économies pourpouvoir offrir à sa fa-mille un séjour de 12jours en Algérie.Malgré le prix inacces-sible, je suis déçu par lerapport qualité/prix et lemanque de sérieuxdans les services. Lemême séjour m’auraitcoûté moins cher en Tu-nisie», regrette-t-il. Visi-blement, le vent de laprotestation a soufflétrès fort et a même fini

par emporter les vacancesavec…

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DOSSIER

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Une saison estivale morose : les vacances impactées par la criseAvec la crise économique qui secoue deplein fouet l’Algérie, les vacanciers sontmoins nombreux cette année ou se fontplus économes, a-t-on constaté sur lesstations balnéaires d’Oran.

Ce jeudi 25 juillet, à la station balnéaire «Les Andalouses », à 30 kilomètres l’ouestde la métropole oranaise, les vacanciersn’étaient pas nombreux.

Les débuts de la saison estivale ne sontpas vraiment concluants dans cette zonetouristique. De quoi susciter l’inquiétudede certains hôteliers du littoral. « D’habi-tude durant le mois de juillet, cette sta-tion balnéaire très prisée des vacanciers,grouille de monde. Cette année, c’est trèscalme, il y a beaucoup moins de monde»,constate un serveur dans un restaurantd’un Complexe touristique.

« L’année dernière, le Complexe a affi-ché complet durant les mois de juillet etaoût. Cette année, nous sommes à la finde juillet et il y a encore des places pourles réservations. On ressent vraiment l’im-

pact de la crise», témoigne un réception-niste du même établissement touristi-que.

Le patron de ce Complexe touristiqueaffirme que son établissement « accuse30% de baisse de la fréquentation durantce mois de juillet par rapport à la mêmepériode de l’année dernière ».

Avec la crise, beaucoup d’Algériens n’ontpas pris la route des vacances cet été.Selon les professionnels interrogés, lesecteur du tourisme pâtit des effets de lacrise économique qui touche de pleinfouet le pays.

« L’impact de la crise économique qui adéjà fortement marqué l’été 2018, tendà s’accentuer cette année », indique lepatron de l’établissement hôtelier. Cer-tains vacanciers affirment qu’ils ont limitéleur budget consacré aux vacances, enprivilégiant les départs chez la famille ouchez des amis.

D’autres écourtent au maximum leur sé-jour. Et surtout, ce sont les catégories

Amir Ziani

27 Juillet 2019

Economie du tourisme en Algérie, quelle issue ?Les politiques nationales menées depuismaintenant 30 ans n’ont pas pu créer unecroissance suffisante pour être en me-sure de soutenir un environnement pro-pice à l’activité et au développement tou-ristique en Algérie. A l’heure actuelle,cette préoccupation est plus justifiée quepar le passé pour se lancer dans une poli-tique nouvelle d’ajustement et de ré-forme en raison de la situation inquié-tante qui ne cesse de se dégrader pourcompenser cette baisse drastique du tou-risme dans notre pays et le déficit impor-tant des recettes touristiques pour lebudget de l’Etat, ou encore l’intégrationéconomique dans l’exploitation des res-sources touristiques des collectivités ter-ritoriales pour la mise sur pied d’un mar-ché touristique régional dans le cadre desdifférentes politiques de développementlocal. En effet, la destination Algérie n’apas beaucoup d’échos auprès du marché,à l’image des pays voisins : la Tunisie et leMaroc qui avancent à grands pas dans letourisme international avec respective-ment 8 millions et 10 millions de touris-tes étrangers chaque année et les en-trées de capitaux ont fortement aug-menté dans ces pays . (…….) Cependant,on relève quatre faiblesses majeures dutourisme algérien qui se trouventaujourd’hui au cœur de la stagnation, àsavoir :

– faiblesse des marchés intérieurs desdestinations algériennes s’inscrivant dansune perspective de développement etd’attractivité des régions ;

– faiblesse de la segmentation des pro-duits touristiques algériens ;

– faiblesse de la communication qui sepose avec acuité ; il est nécessaire de trou-

ver le bon canal pour promouvoir le tou-risme en Algérie ;

– enfin, il y a le faible rôle que jouent laplupart des agences de voyages dont l’ac-tivité consiste beaucoup plus à fournir destouristes algériens à des destinationsétrangères qu’à promouvoir celles dupays. Ces faiblesses qui contrastent pres-que totalement avec l’évolution du tou-risme mondial et surtout avec le poten-tiel touristique du pays. En effet, l’Algé-rie regorge d’un important potentield’attractivité touristique, avec un littoralriche et diversifié, de grands espaces na-turels protégés, archéologiques, d’uneculture et de traditions d’une grande ri-chesse et un patrimoine de toutes lesépoques présent sur l’ensemble du terri-toire. (…) Le secteur du tourisme en Al-gérie contribue aujourd’hui à hauteur dequelque 2% du produit intérieur brut(PIB), avec 5% environ du total de l’em-ploi dans notre pays, des taux qui restent«très faibles» au regard des potentialitésque recèle le secteur. Par contre, le tou-risme marocain et tunisien contribue àhauteur de quelque 10% du PIB.

La relation tourisme et développementterritorial fait l’objet de questionne-

ments critiques

(…) La grande crise du tourisme que nousvivons oblige désormais la mise en placedes régions touristiques pour unemeilleure gouvernance territoriale quiseront placées sous l’autorité d’un con-seil constitué de membres élus et de l’ad-ministration locale ainsi que des parte-naires professionnels (investisseurs) etstructures adaptées tant privées que pu-bliques (agences de voyages comme le

Touring Club d’Algérie, ONAT etd’experts indépendants (élites lo-cales) et de représentants de la so-ciété civile, dont la révision des co-des de wilaya et communal encours, de réaffirmer que le tou-risme comme l’un des axes majeursdu développement local par soucide promouvoir la destination tou-ristique Algérie interrégions sontde hauts lieux de l’histoire de l’Al-gérie et du Maghreb, entre autres: la grande et la petite Kabylie, legrand Sud, l’Oranie, l’Atlas blidéen,Miliana, Theniet El Had, l’Ouarsenis,Tiaret, ou encore les oasis, laSaoura, la vallée des M’zab. Rappe-lons que l’offre touristique dans cesrégions a un important potentield’attractivité, notamment cellesgorgées de grands sites archéolo-giques historiques de toutes lesépoques et naturels d’une beautéextraordinaire et un littoral avecde superbes plages au décor natu-rel et d’un relief diversifié de fo-rêts, de grands espaces naturelsprotégés et d’un patrimoine cultu-rel de toutes les époques et desdizaines d’autres destinations plusmerveilleuses les unes que lesautres. Elles sont aujourd’hui le fleu-ron du tourisme algérien et consi-dérées comme un tremplin pourle tourisme local en Algérie, un le-vier majeur pour véhiculer unemeilleure image pour promouvoirla destination Algérie sur la scèneinternationale. (….)

modestes qui subissent le plus for-tement les effets de la crise.

Touchés par la crise, inquiets pourl’avenir du pays dans un contextede grave crise politique, de nom-breux algériens ont renoncé carré-ment à leurs vacances d’été et ontpréféré rester chez eux. « Celui quia un peu d’argent, il préfère le gar-der pour faire face à la crise écono-mique qui arrive. Les Algériens an-ticipent des lendemains difficiles »,résume un responsable dans unecompagnie d’assurance-vie, qui a vuson activité baisser de 30% depuisle début de l’année.

28 Aout 2019

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NRP, Octobre 2019, n°48

[ECONOMIE]Crise socio-économique profonde et Hirak

Le Hirak a mis à nu le système institution-nel et ses contradictions. Il a permis derévéler le niveau atteint par la prédationdes biens publics, la corruption, le vol soustoutes ses formes, le népotisme, le clien-télisme, le chantage, le commerce dedrogues et le siphonnage des denierspublics en dinars et en devises.

Les médias rendaient compte, de tempsà autre, de ces phénomènes supposésexister de manière marginale avantd'être dévoilés, au sommet de l'Etat et àtous les échelons de la plupart des admi-nistrations. (….). On a affirmé que le paysavait plus besoin de mathé-matiques que de sociologie1.Il s'en est suivi une image «d'inutilité » des sciences so-ciales largement partagée.Le Hirak permettra-t-il unsursaut scientifique dans nosuniversités ?

Crise économique et Etat-Providence

L'accent a souvent été missur la crise économiqueréelle qui ronge le pays. Lescontributions dans lesmédias ont relaté de ma-nière experte (et non) laprofondeur de cette crise etles difficultés qu'il y a à ré-soudre l'équation simple : =Comment augmenter lesressources en dinars et sur-tout en devises du pays pourfaire face aux besoins multiples et crois-sants de la population en croissance ra-pide ?

Des propositions et des débuts de « solu-tions » ont commencé à fleurir au som-met de l'Etat, à partir du début de 2016.Nous en citons celles qui ont marqué lesesprits :

- « serrer la ceinture » à tout le monde,expression utilisée devant l'APN,

- abolir ou freiner les importations,

- fermer les entreprises publiques,

- faire la chasse aux subventions de diversproduits de première nécessité,

- faire la chasse à toutes les subventionset surtout celles qui vont aux produitsénergétiques et à l'eau

- faire la chasse à tous les transferts so-ciaux,

- réduire le budget d'équipement,

- ..........

- et naturellement, au début de 2018,quelqu'un a crié « Euréka, j'ai trouvé une

solution miracle « facile » : faire marcherla planche à billets ! et la 5ème vitesse estgarantie !! Il s'est trouvé des « experts »pour saluer cette « innovation ». Mais l'ar-rivée du Hirak, le 22 février 2019, a remisà plus tard ( ?) l'urgence de la crise éco-nomique. Il a mis en avant la crise institu-tionnelle et politique. En revanche, lescaractéristiques de l'Etat-providence sonttoujours présentes et les solutions tour-nent toujours autour de leur remise encause. Par ailleurs, l'Etat est de plus enplus sollicité, pour la prise en charge desbesoins de plus en plus nombreux d'une

partie de plus en plus grande de la so-ciété.

L'objet de cette contribution est de mon-trer que les signes d'une crise socio-éco-nomique profonde ont commencé à semanifester dès le début de l'année 2011.Ils risquent de remettre en cause tousles progrès de développement humainréalisé par notre pays classé depuis quel-ques années parmi « les pays à dévelop-pement humain élevé », comme nousl'avons souvent souligné2. En dehors duHirak, les diverses manifestations, dans denombreuses communes, concernantl'école, la santé des enfants (décès desnourrissons à El-Oued récemment), le lo-gement, le chômage des jeunes, le nonpaiement des salaires de certaines entre-prises en difficulté, révèlent la profon-deur de la crise socio-économique quironge le pays depuis de nombreuses an-nées et la superficialité des solutions adop-tées jusqu'à présent.(….)

Conclusion

L'Algérie a vécu jusqu'à ces dernièresannées sur le malentendu de la rente, enfaisant croire (par le biais de certains de

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ses dirigeants) à sa population que l'Etatpeut tout prendre en charge ( nourriture,formation, logement, emploi, santé,transport et devises pour voyager, etmême ne pas rembourser des dettes ... «Le citoyen doit seulement apprendre àpatienter ! »). Dans aucun pays, l'Etat-Pro-vidence n'est allé jusqu'à ce niveau... En2019, même des étudiants en master desciences économiques pensent que l'Etata « beaucoup de moyens et ne veut paspartager avec ses citoyens ( ?) »...Un telraisonnement ne peut pas aider le pays àse construire sur des bases saines.

Les priorités ont été bouleversées et desfonctions principales del'Etat ont été perturbées àun point tel que des secteursessentiels (formation etsanté) commencent à êtrebradés au profit de fonctionssymboliques et d'une visionélectoraliste de la paix so-ciale, car les ressources sontlimitées.

A vouloir tout faire, faute deressources suffisantes et depriorités collectivement ar-rêtées, l'Etat a développédes mécanismes de brico-lage à tous les niveaux et depromesses non tenues.

Le nouveau contrat socialdont le pays a besoin, puis-que la société (par le biais duHirak) semble revendiquer le

changement du système, et non pas seu-lement un remplacement de dirigeants,doit reposer sur des valeurs clairescomme : le respect du droit par tout lemonde, du travail comme fondement dela richesse, du mérite et de l'équitécomme mécanismes d'accès et de pro-motion, du respect des règles de la ci-toyenneté, d'une lutte contre les inégali-tés, d'une lutte implacable contre toutesdes déviations (corruption, fraude, fuitesfiscales...)... Autrement dit, une remiseen cause de l'Etat-providence.

A notre humble avis, le nouveau systèmerevendiqué ne serait donc pas seulement,un changement d'hommes à la tête desinstitutions et l'abandon de la probléma-tique de répartition de la rente maisl'adoption de nouveaux principes et desmoyens de leur mise en œuvre forte-ment contraignants pour tout le monde.Cette vision peut-elle séduire beaucoupde citoyens ?

Ahmed Bouyacoub

10 Octobre 2019

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NRP, Octobre 2019, n°48

[ECONOMIE]

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L'endettement extérieur ne constitue aucun dangersur l'économie nationale

Invité du Forum d'El Moudjahid, M.Boukhari a précisé que "le Gouver-nement a choisi de recourir à lameilleure solution possible qui soitpour financer le déficit budgétaire,à savoir l'endettement extérieur",ajoutant que "l'endettement exté-rieur ne saurait constituer un dangersur l'économie, s'il se fait dans le res-pect des modalités et conditions pré-sentées par le ministre des Financesdans son entretien à l'APS".L'endettement extérieur ne concer-nera que certains projets sélection-nés à caractère économique et nonsocial, a-t-il expliqué, ajoutant que"ces projets doivent être structuréset impacter positivement l'économienationale".Pour ce faire, poursuit M. Boukhari,une commission composée de re-présentants des départements mi-nistériels et d'experts de la Banqued'Algérie (BA) et des banques com-merciales sera mise sur pied afin deprocéder à la sélection des projetsconcernés après examen des étudesy afférentes, avant de les soumettreaux instances internationales spécia-lisées dans le financement du déve-loppement.Ces dernières n'approuvent les pro-jets qu'une fois leur rentabilité éco-nomique avérée.De ce fait, les projets qui bénéficie-ront d'un financement extérieur se-ront "étudiés de manière complé-mentaire et conformément aux stan-dards internationaux", donc écono-miquement rentables et ne consti-tuant aucun danger, a fait savoir l'ex-pert.Ce type d'endettement extérieur dif-

fère totalement de l'endettementauprès du FMI qui exige d'un paysd'opérer des réformes structurellesavant d'accorder tout prêt pour pal-lier le déficit budgétaire, en cas d'im-possibilité de trouver des ressourcesfinancières alternatives.M. Boukhari a cependant émis plu-sieurs réserves concernant l'endet-tement extérieur consistant, essen-tiellement, en le recours par le Gou-vernement dans le cadre du budgetde 2020 à la baisse de 39,7% des dé-penses d'équipements en termes devaleur des autorisations de program-mes, soit la réduction du nombre deprojets rentables qui augmenteraientla capacité de l'économie nationale

à supporter la dette.Il a également déploré la capacitéd'absorption "insuffisante" des f i-nancements qui caractérise l'écono-mie nationale depuis des années, entémoignent le volume élevé des af-fectations non consommées, le re- 06 Octobre 2019

cours à la main d'œuvre étrangèreet le chômage structurel (des em-plois vacants en dépit du nombred'employés théoriquement suffisant,du fait du manque de qualification)".Selon le même expert, l'endette-ment extérieur interviendrait aprèsque les gouvernements successifsen Algérie ont recouru à une sériede solutions n'ayant pas abouti aurèglement de la problématique dudéficit budgétaire.Evoquant, à ce propos, l'empruntobligataire qui a pu garantir près de 5mds de dollars, l'économiste a faitsavoir que ce dernier était à l'originede plusieurs entraves dont le man-que de liquidité.S'agissant du financement non con-ventionnel, M. Boukhari a indiquéqu'il s'agissait d'"un bon outil de fi-nancement interne, mais il a dépasséles quotas requis" en atteignant les50 mds de dollars.Contrairement à l'endettement ex-térieur, ces solutions de financementont été destinées à des "projets pasassez étudiés et réévalués à plu-sieurs reprises ou encore à d'autresprojets surfacturés".L'Algérie se dirige actuellement versl'adoption d'une série de solutions ycompris l'endettement extérieur se-lon des critères biens définis afind'attirer l'investissement étranger àtravers la limitation de la règle 51/49%

qui ne concernera désormais que lesprojets stratégiques.

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[CULTURE/MÉDIAS]

Randonnée pédestreau " lac suspendu" de

"Dhaia" àTamesguida

Une randonnée pédestre au " lacsuspendu" de Tamesguida, au nordde Médéa, a été organisée, samedi,par la ligue de wilaya d’athlétisme, àla mémoire de l’ancien président dela ligue, BelkacemHadjersi, mortavec toute sa famille, lors d’un tragi-que accident de la circulation, sur-venu en septembre 2017.

Plus de 160 participants,…. ont prispart…, avec le concours de la direc-tion de la jeunesse et des sports,…,pour une ascension de près de deuxkilomètres vers la destination finale,en l’occurrence le fameux "lac sus-pendu" de " Dhaia", qui culmine à1185 mètres d’altitude.

Les randonneurs ont suivi, …, le che-min traditionnel empreinte par lescitoyens de la région, qui avaient prisl’habitude de se déplacer vers ce lieu,…., pour se ressourcer et profiter del’air vivifiant de la montagne et dupanorama saisissant qui offre unevue imprenable sur cette partie del’Atlas Blidéen.

Après une heure de marche, les par-ticipants, …étaient soulagés d’arri-ver,…, au " lac Dhaia" et ... admirertoute la splendeur du site… l’organi-sation de ce type d’activité sportiveen plein air tend, … , à allier entresport et loisir, de promouvoir … lapratique de la randonnée auprès dediverses catégories de la société etleurs faire découvrir les richessesnaturelles de la région, a-t-on signalé.

29 Avril 2019

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A la découverte des sports de nature : desactivités pour tous en Algérie

Pourquoi ne pas profiter de la proxi-mité des animaux de la ferme pourapprendre à monter à cheval à aimerles animaux. Il ne s’agit pas ici de seprendre pour un cow-boy mais sim-plement d’apprendre à se tenir surun cheval et à le diriger. Si la tâchepeut paraitre évidente, il s’agit biend’une activité physique surtout s’ils’agit de la première fois que vousmontez. Encadré par des animateursdiplômés de la Fédération des sportséquestres, vous apprendrez en com-munion avec l’animal qui vous seraconfié. Il existe aussi les rivières, lacspour pratiquer l’aviron, le canoé… etdans les bases plein-air, dans les es-paces forestiers, randonnées, vousdécouvrirez les loisirs de pleine na-ture, de découverte de l’environne-ment. L’approche du milieu naturelpermet de sortir de son univers quo-tidien, de découvrir d’autres lieux etd’autres personnes, de partager etd’échanger. L’Algérie compte unegrande diversité de paysages qui fontpenser à une publicité d’un guidetouristique « vous pouvez être à lamontagne le matin et le soir sur lesplages » et vice-versa. Oui, exposel’Office du tourisme, « imaginez doncqu’au cours d’une même journée, onpeut passer des pentes enneigées duDjurjura à la plage, des vestiges ro-

mains à la palmeraie d’une oasis ouencore d’un musée d’Alger à un jar-din de Ghardaïa ». Cette formule lapi-daire d’un guide touristique résumebien la diversité des paysages en Al-gérie et il est en effet aisé de sortird’une baignade pour aussitôt gravirdes cimes qui peuvent être encorevêtues de leur manteau blanc, souli-gne le guide de l’ONAT. L’Algérie of-fre effectivement cette possibilité depasser au cours d’une même journéedes montagnes du Djurjura à la plage,le soir. Le pays compte de nombreu-ses chaines de montagnes, du nordau sud. L’Atlas tellien avec la fameusestation de sports d’hivers de Chréa,l’Ouarsenis et la cédraie deTissemsilt, le Djurjura déjà cité et leMont Lalla Khadjida et les stations deTikjda et Tala Guilef, les Aurès avec leMont Chelia et la splendeur des gor-ges et défilés à couper le souffle etla descente en paliers à travers lesbalcons du Ghoufi jusqu’aux portesdu Grand Sud, mais également dansce grand sud, les majestueux Hog-gar et Tassili mais qui ne sont pas l’ob-jet de notre présent article.

Maître Serge Pautot

N°123 Octobre 2019

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NRP, Octobre 2019, n°48

[CULTURE/MÉDIAS]

La 16e édition du festival a été clôturée vendredi à sahelRaconte-Arts : création, liberté et tolérance

Cette édition est sans conteste la plusréussie. Une semaine durant (du 19au 26 juillet), des dizaines de milliersde personnes se sont donné rendez-vous dans ce village mythique pourdonner libre cours à leur créativité.

Le 16e festival itinérant Raconte-artss’est clôturé vendredi au village Sa-hel de Bouzeguène (At Wizgan) dansla wilaya de Tizi Ouzou. Cette éditionest sans conteste la plus réussie detoutes les autres. Une semaine du-rant (du 19 au 26 juillet), des dizainesde milliers de personnes se sontdonné rendez-vous dans ce village

mythique pour un instant de libertéet de tolérance. Aucun incident n'aété enregistré durant la semaine dufestival.

Chanteurs, peintres, musiciens, co-médiens, poètes, photographes,chorégraphes, conteurs, magiciens,clowns, écrivains... se sont rencon-trés à Sahel pour donner libre coursà leur créativité. La présence de cesdizaines d'artistes venus de toute laKabylie, de l'Algérois, de l'Oranie, dusud du pays, d'Europe et de certainspays africains n'était en fait qu'untremplin pour visiter Sahel, un des vil-lages les mieux organisés de toutl'arch des At Idjeur. Sahel compte pasmoins de 4500 âmes. Il est l'un desvillages les plus peuplés de la régionavec le village Houra.

Il constitue la frontière entre la ré-gion de Bouzeguène et celle desIlloulen Oumalou. Sahel a enregistréune soixantaine de martyrs durant laRévolution, même si la résistancecontre le colonialisme date approxi-mativement de la seconde moitié du19e siècle. L'on raconte que les ar-mées du général Randon qui a menél'expédition vers la haute Kabylie n'apu franchir le dernier village des AtIllilten que vers juin 1857. Ceci dit, lepassage “obligatoire” vers Illoulenpasse par Bouzeguène avant de pé-nétrer les At Illilten, donc c'était parSahel, village frontalier avec Illoulen,

que l'armée coloniale franchit lahaute Kabylie. Des jeunes étudiantsde la région situent la “chute” deSahel vers avril ou mai 1857…

Une affluence record

L'édition de cette année du festivalRaconte-arts a enregistré la plus im-portante affluence du public sur les15 précédentes éditions. Selon lesorganisateurs, les premières statisti-ques ont démontré qu'une moyennede 10 000 visiteurs au village chaquejour.

“Nous n'avons pas encore un chiffreexhaustif, mais il varie entre 70 000et 100 000 visiteurs durant toute ladurée du festival”, précise l’un desorganisateurs qui a pris pour exem-ple le spectacle animé la veille de laclôture par l'artiste Oulahlou où plus

de 20 000 personnes ont assisté aushow. “Jamais un gala n'a réuniautant de monde au sein du village”,affirme Nacer, enseignant et respon-sable de l'accueil et de l'orientationau sein de l'équipe organisatrice dufestival.

Le chargé de l’accueil a égalementprécisé que durant la durée du festi-val, plusieurs feux de forêt ont étésignalés, mais “rien n'a pu détournerles organisateurs de leur premièremission, à savoir réussir le festival”.Les organisateurs ont assisté les sa-peurs-pompiers dans leur travail.

Kaci, jeune organisateur, a sou-ligné à ce propos que “mêmel'électricité a été déjà coupéedurant les activités, mais les or-ganisateurs ont fait face à touteéventualité”. Avec des activi-tés artistiques tout au long desjournées, des conférences thé-matiques, des visites guidées,des projections, des piècesthéâtrales et des spectacles demusique durant les soirées,l'édition du Festival Raconte-Arts de Sahel restera pour long-temps un exemple à rééditer.Grâce à l'implication de tous, no-tamment des femmes, cetteédition s'est distinguée par uneorganisation minutieuse.

“Comme des larrons en foire”,les organisateurs s'entendent

sur tous les aspects de l’organisation,sans grabuge, sans heurts, mais avectact, sérieux et abnégation. Quant aunombre de personne hébergées, lesorganisateurs évoquent un millierd'invités. Plusieurs ambassadeurs depays européens se sont rendus auvillage dans le cadre du festival. Plu-sieurs artistes de renom, comme AliAmran, cheikh Sidi Bémol (originairede la région), Akli-D et beaucoupd'autres artistes ont animé des galasdurant la semaine du festival. Unhommage a été rendu, par ailleurs,aux artistes issus du village…

Mohamed Mouloudj

28 Juillet 2019

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NRP, Octobre 2019, n°48

[DROIT]Le passeport biométrique algérien et ses reformesSoucieux d’apporter de plus en plusde sécurité au secteur du tourismedans le pays, L’Algérie se lance dé-sormais dans le passeportbiométrique. C’est en effet la nou-velle norme en vigueur du moment.Le concept ne vise pas seulementune modernisation du système ni àune facilité des voyages pour les tou-ristes. Le but est aussi de mettre enplace une surveillance plus stricteaux frontières pour assurer unemeilleure sécurité au pays ainsiqu’aux touristes. Alors avant de voya-ger en Algérie, il convient de s’infor-mer davantage sur le sujet.Passeport biométrique : de nouvel-les conditions pour entrer sur le ter-ritoire algérienL’arrivée du passeport biométriquealgérien n’apporte pas uniquementune touche de modernité au sec-teur touristique dans le pays. Cetteréforme s’accompagne égale-ment quelques changementspour les touristes étrangers. Eneffet, depuis son entrée en vi-gueur le 1er janvier 2016, les fron-tières du pays sont plus difficile-ment accessibles pour les étran-gers, et notamment pour les atta-ques terroristes. Comme le paysrévolutionne son système, les vi-siteurs qui veulent se rendre surles lieux doivent aussi se plier à unpeu de modernité exigée par les pro-cédures. Outre le VISA, vous devezdonc avoir un passeport biométriquede votre pays d’origine pour passerla frontière.Ce sont notamment ceux qui ont unedouble nationalité qui profitent de cesystème. Il suffit de renouveler leurpasseport actuel pour avoir un nou-veau qui soit biométrique. Et la dé-marche se fait en quelques clics enligne. Il faut simplement répondre àquelques questions sur uneplateforme dédiée et fournir quel-ques documents à l’ambassade : Ex-trait d’acte de naissance, certificat denationalité, ancien passeport, certi-ficat de résidence, attestation de tra-vail et 4 photos d’identité. Il vous fau-dra également une quittance fiscaleet une copie de votre carte du groupesanguin… En plus du VISA, le passe-port est l’autre sésame incontourna-ble pour séjourner en Algérie, que cesoit pour un voyage d’affaires ou lesvacances. Si vous n’en disposez pas,vous devrez effectuer une demandede passeport biométrique algérienauprès des autorités compétentestelles que l’ambassade ou les diffé-rents consulats répartis dans l’Hexa-gone. Comme pour la demande de

VISA, il faut respecter un certainnombre de conditions pour obtenirun passeport électronique algérien,notamment en constituant un dos-sier en bonne et due forme. Celui-cidoit réunir les pièces justificativessuivantes :• Le formulaire dédié: il est à re-tirer auprès du consulat général deFrance ou directement sur Internet,et doit être rempli, daté et signé parle ou les demandeurs.• La carte d’immatriculationconsulaire(prévoir l’original et unephotocopie) : elle doit être valide etde moins de cinq ans• Un extrait d’acte de naissancede chacun des demandeurs (originalet photocopie)

• Un titre de séjour ou une carted’identité française en cours de vali-dité (originaux et photocopie)• La photocopie d’un justificatifde domicile (moins de 6 mois) : bailde location, facture d’électricité, degaz, d’eau, etc.• Une attestation de travail: lespersonnes à la recherche d’emploidoivent préciser leur situation dansleur demande• Deux photos d’identité res-pectant les normes mises en vigueurconcernant le passeport biométrique• Un versement de 60€ en es-pècesComme en France, il est possible dedemander un passeport express al-gérien à condition de respecter cer-taines conditions d’éligibilité, sachantque celui-ci est délivré à titre excep-tionnel et dans les cas d’extrême ur-gence seulement. Pour cela, il suffitd’en faire la demande auprès de lawilaya, du service consulaire ou en-core des services du ministère desAffaires étrangères du lieu de rési-dence. Concernant la durée de vali-dité du passeport d’urgence, elle estfixée à un an maximum à compterde sa date d’établissement et ne peut

être prorogée. Quant aux personnespouvant bénéficier de ce sésame,elles doivent être des citoyens algé-riens résidants à l’étranger et imma-triculés auprès d’un poste consulaireou diplomatique :• Ne possédant pas passeportélectronique et devant se rendrehors de leur pays de résidence enurgence pour des raisons de santé,professionnelles, familiales ou admi-nistratives.• En séjour temporaire en Algé-rie ou hors de leur pays de résidence,et dont le passeport a été détérioré,égaré, volé ou expiré, et qui sontobligés de rentrer dans leur pays derésidence.Ce type de passeport s’adresse aussiaux citoyens algériens non immatri-

culés auprès d’un poste consu-laire ou diplomatique, dont ledossier de régularisation de leursituation administrative a étéaccepté par les autorités dupays d’accueil et qui nécessiteun passeport valide. Il en est demême pour les citoyens algé-riens résidant en Algérie qui doi-vent se rendre hors de leur paysen urgence et qui ne disposentpas de passeport. Dans tous lescas, le nouveau passeport d’ur-gence délivré en Algérie se base

aussi sur la biométrie. Voici la liste desdocuments à fournir pour demanderun passeport express biométrique al-gérien :• Le formulaire de demande : ildoit être rempli et signé par le de-mandeur (tuteur légal pour un mi-neur) avec l’empreinte digitale deson index gauche• La copie du passeport expiréou une déclaration de perte, de volou de détérioration pour les citoyensalgériens résidant à l’étranger (unecopie de la CNI fera l’affaire pourceux qui résident en Algérie)• La copie de la carte d’immatri-culation consulaire : pour ceux quisont fichés auprès d’un poste con-sulaire ou diplomatique• Une pièce justif icative de lademande• 02 photos d’identité numéri-ques identiques, en couleur et récen-tesUn timbre fiscal de 6000 DZD

Luc

11 Mars 2019

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NRP, Octobre 2019, n°48

[DROIT]Conseil de la nation: Adoption des deux lois relatives à l'Autorité

nationale indépendante des élections et au régime électoralALGER- Les membres du Conseil dela nation ont adopté à l'unanimité,vendredi matin, les deux textes delois organiques relatifs à l'Autoriténationale indépendante en chargedes élections et au régime électorallors d'une séance plénière présidéepar Salah Goudjil, président par inté-rim du Conseil de la nation.

A l'issue de la séance de vote à la-quelle a pris part le ministre des Rela-tions avec le Parlement, Fethi Khouil,le ministre de la Justice, Garde des

sceaux, Belkacem Zeghmati a af-f irmé que ces deux textes de lois"sont d'une importance capitale àplus d'un titre, étant donné qu'ilsmarquent une rupture avec les an-ciennes pratiques qui ont tant mar-qué les opérations de vote dans no-tre pays et ont souvent donné lieu àtant de suspicion et de polémiques”.

Ces deux textes "concrétisent la vo-lonté du peuple au changement etson droit à choisir ses représentantsen toute liberté et transparence, enécartant l'Administration des proces-sus électoraux, du début jusqu'à laproclamation des résultats", a indi-qué le ministre avant de relever quel'Autorité nationale indépendante encharge des élections, "de par sa com-position et les missions qui lui sontconférées, est à même de garantir la

transparence des élections et leurrégularité, ce qui constitue un grandacquis pour notre pays et un pasgéant vers la consécration des pré-occupations légitimes de notre peu-ple ainsi que ses aspirations à la mo-ralisation de la vie politique et à l'exer-cice de son droit à choisir ses repré-sentants en toute liberté"…

Et d'ajouter "par votre adoption desdeux textes, vous avez signé l'actede naissance d'un nouveau systèmequi marquera la vie politique en Al-

gérie, dès leur publication au journalofficiel".

Zeghmati a, d'autre part, saisi l'occa-sion pour exprimer son refus duterme "surveillance" des élections,confiée ordinairement à des organi-sations internationales et régionales.Néanmoins, en contrepartie, pour-suit le ministre, "l'Etat dispose d'unepleine souveraineté pour l'exercicede son droit en la matière et peutconvier celui qu'il juge plus à mêmed'observer le processus démocrati-que et non pas de le surveiller", a-t-ilinsisté…

Le rapporteur de la Commission desaffaires juridiques, administratives,des droits de l'homme, de l'organi-sation locale, de l'aménagement duterritoire et du découpage territoriala quant à lui, estimé que l'Autorité

nationale indépendante en chargedes élections " est une des grandesréalisations de la nouvelle ère en Al-gérie", une réalisation "qui n'est passeulement une mutation mais unerévolution, voire même une résul-tante de la démocratie, du dialogueet de la concertation"…

Pour rappel, l'Assemblée populairenationale (APN) avait adopté, hierjeudi, les deux textes de loi. Le texted'amendement partiel de la loi orga-nique relative aux élections prévoit

plusieurs nouvelles dispositions pourgarantir la régularité, la transparenceet l'impartialité des prochaineséchéances.

Le projet de loi organique relatif àl'Autorité nationale indépendante encharge des élections prévoit le trans-fert "de toutes les prérogatives desautorités publiques, voire administra-tives en matière électorale, à l'Auto-rité indépendante en charge des élec-tions".

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NRP, Octobre 2019, n°48

[HISTOIRE/MÉMOIRE]L’épopée musicale « Sana’a-gharnata » :des liens communs, des repères et des ramifications

L’histoire, la langue, la religion, l’artont été certes, dans le Maghreb, aucentre de profondes préoccupationshumanistes. Les valeurs d’uneculture originale ont façonné cequ’ont peut appeler, l’espritmaghrébin avec ses mobilitésculturelles et artistiques. Uneidentité culturelle maghrébine, elle-même faite de grande diversité. C’estlà, le Maghreb que la volontépolitique bute, aujourd’hui, àreconstruire. Un Maghreb, avec sonvaste panorama de la créationpoétique dont les patrimoinescommuns sont nés du fait des

rapports, des l iens et desramifications pendant des siècles àl’intérieur de la société. Le Maghrebest à la fois espace géographique ettoile de fond à des relationsanciennes d’échanges d’où le fortengagement existant visant le projetd’un grand Maghreb. Dans cetoccident musulman, des l ienslointains et étroits se sont tissésentre les habitants au-delà desfrontières qui n’ont jamais,réellement, existé. Le Maghreb del’histoire, de l’art et de la culture estalors histoire, tradition et cultured’un héritage étendu, si expressif etsi divers, porteur de valeurs àl’origine de ce qu’on appelle,aujourd’hui, la maghrébinité. LeMaghreb fut durant des siècles aucœur d’une activité intense del’esprit et des arts et, comme plus

que jamais, il a besoin aujourd’hui,de renouer avec les pages jaunies deson passé et tous les repères de soncontexte créatif lié à son identitéhistorique et culturelle. Sa culturemillénariste, sa pensée avec sonesprit, ses lieux de mémoire offrent,encore, un champ très vaste d’étudeà la redécouverte de notre identitéculturelle avec son flot de traditionsvenues du fond des âges. C’est laréappropriation du passé et de tousles éléments de sa culture quidonneront, au Maghreb, les moyensde se réaliser et de s’affirmer en tant

qu’entité historique, culturelle etéconomique. Avec le passé duMaghreb, il y a aujourd’hui commeune sorte de rupture, d’inhibition.Son passé brillant fut au centred’une pensée humaniste profonde.Certes, les Maghrébins ont toujourspris pour apogée de leur civilisationles périodes durant lesquelles lapensée, la culture de l’esprit et duraff inement, étaient, pendant delongs siècles au centre d’une culturehumaniste en Andalousie et pluslargement, au Maghreb. Ce sont lesvaleurs de cette culture originale quiont modelé l’esprit maghrébin. Auplan de l’art, le Maghreb a été unterrain très propice à l’expression desensibilités créatives. Dans l’universculturel maghrébin, l’art musical a,en effet, occupé une placeprivilégiée. La science, l’art, la

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musique résonnance du passé, ontété les points de convergence desrapports culturels communau-tairesqui y ont été tissés durant dessiècles, dans la région. Le Maghreba été durant le moyen âge arabe, uneterre de brassage ou les frontièresn’ont jamais existé entre leshommes de lettres, de sciences, del’art et dont la vie n’a point résisté àune quelconque barrière. Ilsparlaient d’eux comme étant desMaghrébins. C’était la même chosepour les artistes. L’art musicalandalou fournit l’exemple le plusfrappant de cet héritage culturel etartistique qui fut, non seulement,partagé et protégé mais égalementenrichi d’éléments substantielscombinant les textes et les rythmesspécif iques s’ajustant à chaquepartie de la Nouba. Il consacre lesmérites des poètes-musiciens serivalisant en hauteur et en élégance,foi, fièvre et passion dominant leurart à travers une diversité de genresde créativité locale ou régionale depoètes aux écritures à prioridivergentes mais d’une richesse sivariée introduite dans la chanson enautant de catégories artistiques decréation littéraire et musicaleentremêlée ce que Ibn Khaldounqualifie de métiers d’art (founoun)incarnant l’art local du mode de vieancestral dans les cités avec chacuneson profil de goût compatible, sesvieilles traditions de raffinement etd’élégance. Ces métiers incitentaujourd’hui, de plus en plus, à untravail de chronologie et d’analyse.En marge de la musique diteandalouse, ces genres d’inventivitélittéraire et artistique sontrelativement indépendants. L’élanesthétique, moral et philosophiquey est fortement exprimé dans desgenres à valeur spirituelle oucontemplative et prières à Dieutraduisant un élan de l’âme « medh», « Sama’a » et « Doua’a » d’unevéritable ascèse nés dans l’espacemaghrébin, chants de la bénédictionet de la dévotion. La société raffinée

Salim Hassar

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NRP, Octobre 2019, n°48

[HISTOIRE/MÉMOIRE]

Djamel Alilat

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va exprimer un besoin de spiritualitédans la chanson. En délivrant desmessages aux croyants, la ferveurreligieuse va ainsi s’étendre jusqu’aàla musique. Le chant religieux vatraduire la parfaite incarnation del’idéal d’équilibre entre le profane etle spirituel d’espérance, d’élévationenfin, de piété et de recueillementdu génie des poètes-musiciensmaghrébins. On y trouve làl’expression d’une profonde identité

et, comme dans un écrin précieux leparfum d’une civilisation créatrice,idéalisée. Son corpus fait partie deschants de la tradition liturgique descercles ou enclaves ésotériques etcela, à des fins d’enseignement, decélébration des fêtes religieuses oud’accompagnement lors des messeset des cortèges funèbre ou ladouleur est exprimée par deslouanges. Dans la vieille sociétécitadine, l’art et la vie ont f ini par se

confondre d’où l’aphorisme localspécifiant la tradition rendue célèbrepar l’expression « a Tlemcen la viecommence par le chant du berceaujusqu’au tombeau »…

L’Algérie, un des berceaux de l’humanité:sur les traces des premiers hommes

Quelques galets taillés extirpés sousd’épaisses couches de terre et c’esttoute la préhistoire de l’humanité quiest chamboulée pour faire de l’Algé-rie l’un de ses berceaux les plus an-ciens.

Retour sur une «découverte» qui n’atoujours pas fini de faire parler d’elle.Nous sommes le 24 juillet 2018, àGuelta Zerga, au nord de Sétif. Plusprécisément sur le site préhistoriqued’El Kherba. El Watan a été convié àce voyage dans lesprofondeurs de lapréhistoire. Le soleilest tel que nousavons du mal à nousconcentrer sur lesexplications deZoheir Harichane,chercheur auCNRPAH : «Nousavons mis au jour unensemble de galetstaillés et d’autresbruts ayant servicomme outils auxhommes préhistori-ques pour dépecer laviande et fracasserles ossements des animaux qu’ilschassaient. Il est probable que sur cesite, ces hommes chassaient et vi-vaient sur les berges d’une plaineinondée, une sorte de lac. Nousavons également découvert des os-sements appartenant à des animauxde type savane africaine comme lesbuffles et les éléphants», dit-il. Riende spectaculaire à côté de ce quenous venions de voir une demi-heureplus tôt: un crâne orné d’impression-nantes défenses d’un stégodon, unancêtre de l’éléphant, vieux de 3 mil-lions d’années. La veille, nous avionsreçu un coup de fil du CNPRH annon-çant la découverte d’un squelette destégodon fortuitement mis au jour

par un engin des travaux publics dansun chantier d’autoroute, non loin dela ville d’El Eulma. Départ le lende-main matin sur les lieux de la décou-verte en compagnie de SlimaneHachi, à l’époque directeur duCNRPAH, visiblement très enthou-siasmé par cette importante décou-verte. Il convient de souligner quedepuis quelques années, les fouillesarchéologiques au nord de Sétif se

révèlent très prometteuses. Surplace, nous rendons visite à l’équipedes archéologues du CNRPAH instal-lée dans le lycée de Guelta Zerga.Cette équipe, emmenée parMohamed Sahnouni, travaillait de-puis des semaines sur le site préhis-torique d’El Kherba quand on les ainformés de la découverte dustégodon. Ancêtre de l’éléphant ac-tuel, le stégodon est un genre de lafamille de proboscidiens qui a vécu ily a 12 à 13 millions d’années du Mio-cène au Pléistocène. C’est une pre-mière : la présence de cette espècedepuis longtemps éteinte n’a jamaisété signalée auparavant dans cette

partie de l’Afrique du Nord. «Appa-remment, cet animal que l’on décou-vre pour la première fois en Algérieet même en Afrique du Nord est unindividu relativement jeune, commele prouve l’état de ses dents. Selonla topographie des lieux, il se seraitfait piéger dans un plan d’eau avantde sombrer très rapidement, ce quia permis de conserver l’intégralité deson squelette», explique MohamedSahnouni, l’archéologue et cher-

cheur au niveau duCNRPAH qui pilote lestravaux de fouilles auniveau de ce site.Chercheurs, étu-diants, archéologueset journalistes, toutela délégation se rendsur les lieux de la dé-couverte. Un grandattroupement seforme bientôt autourdu crâne presque in-tact du fossile dontles défenses, lon-gues de près deuxmètres, ont de quoiimpressionner. La vi-site et les explica-

tions scientifiques des archéologuesterminées, la délégation est invitéeà se rendre sur le site de Aïn Bouchrit,à un jet de pierre taillée de là. Là en-core, l’équipe de Mohamed Sahnounaurait, dit-on, fait d’importantes dé-couvertes. Nous ne savons pas exac-tement lesquelles. Sur place, étu-diants et chercheurs fouillent patiem-ment un carré délimité de terre sousun soleil de plomb. Cependant, lesdécouvertes – des galets et des os-sements fossilisés – ne semblent pastrès spectaculaires par rapport ausquelette d’un animal surgi du fonddes âges…

8-9-10-11 septembre 2019

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[BIBLIOGRAPHIE]

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L’été 2018 a été particulièrement meurtrier à Oran, tantla découverte de cadavres de harraga qu’on repêchaitau large de la Méditerranée était monnaie courante. Cemême été a connu la mise en service d’un bateau-taxi,le Rossinante II, qui faisait la navette quotidienne entreOran et la petite ville balnéaire de Aïn El Turk. Cafetierdans un petit estaminet de Sidi El Houari, Zaki, du hautde ses 24 ans, mène une vie morne et ennuyeuse, sansaucune perspective pour son avenir, sinon caresser l’es-poir de tenter un jour la harga.

Les fleuves impassiblesAkram El Kébir

Apic éditions, Alger 2019

Insaniyat 80-81 | 2018

La santé au quotidien dans lespays du Maghreb

[REVUE]

Libertés Dignité Algerianité

Mohamed Mebtoul

Koukou,Alger 2019

Sofia

Meryem Benm'Barek,2018

[MUSIQUE]

Citoyens contre clientèles. Désir de changement contrevolonté de stagnation. Ethique contre corruption. Ré-volte contre résignation. Humour et poésie contre lan-gue de bois…

[FILM]

Souad Massi

Oumniya, 2019