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L’AGRAL LE JOURNAL DES ÉTUDIANT(E)S EN AGRICULTURE, ALIMENTATION ET CONSOMMATION PROCHAINE DATE DE TOMBÉE : DES ACTIONS LOCALES POUR DES CAUSES GLOBALES P. 11 DES NOUVELLES DE NOS ÉTUDIANTS EN EXIL : SUÈDE, NOUVELLE-ZÉLANDE ET COLOMBIE-BRITANNIQUE P. 15 À 17 Lisez l’Agral en couleurs sur Internet : www.agetaac.ulaval.ca Volume 39, numéro 3 - novembre 2007 La bouffe d’ailleurs, d’ici François Gervais, étudiant en agronomie et reporter pour l’Agral Votre infiniment expérimenté journaliste préféré (moi) est allé se promener, durant sa semaine de relâche, dans les rues de Québec à la recherche d’établissements où l’on pouvait retrouver de la nourriture d’ailleurs. Pre- mier arrêt : Deli Universel, Place de la Cité. On ne fait que franchir le seuil de la porte que déjà les conversations à propos du Canadien et du Rouge et Or s’estompent. Une subtile odeur d’épices (que je serais bien en peine de nommer) nous caresse les nerfs olfactifs et on se retrouve devant des étalages de produits aux origines diverses dont votre reporter (déjà mauvais en cuisine) n’avait jamais entendu parler. Le sympathique boucher a bien voulu me parler un peu de cette entreprise perdue dans un océan de boutiques banales de vêtements et de tapis. D’abord, elle existe depuis plus d’une vingtaine d’années et a pour but de répondre à la demande de produits spécifiques im- portés. On parle de couscous, de racines de manioc, de riz, de baklava (de Damas par exemple), d’huiles, de sushis, d’épices et aussi de roses du désert qui sont peu (suite à la page 9) 27 novembre 2007 100 % recyclé PARITÉ DU TAUX DE CHANGE? P.13 LA MALNUTRITION P. 19 AGROALIMENTERRE SANS FRONTIÈRES P. 21 É É É DITION DITION DITION L L L INTERNATIONAL INTERNATIONAL INTERNATIONAL M M M OIS OIS OIS DE DE DE

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Page 1: Novembre 2007

L’AGRAL LE JOURNAL DES ÉTUDIANT(E)S EN AGRICULTURE, ALIMENTATION ET CONSOMMATION

PROCHAINE DATE DE TOMBÉE :

DES ACTIONS LOCALES POUR DES CAUSES GLOBALES P. 11 DES NOUVELLES DE NOS ÉTUDIANTS EN EXIL : SUÈDE, NOUVELLE-ZÉLANDE ET COLOMBIE-BRITANNIQUE P. 15 À 17

Lisez l’Agral en couleurs sur Internet : www.agetaac.ulaval.ca Vol

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La bouffe d’ailleurs, d’ici François Gervais, étudiant en agronomie et reporter pour l’Agral Votre infiniment expérimenté journaliste préféré (moi) est allé se promener, durant sa semaine de relâche, dans les rues de Québec à la recherche d’établissements où l’on pouvait retrouver de la nourriture d’ailleurs. Pre-mier arrêt : Deli Universel, Place de la Cité. On ne fait que franchir le seuil de la porte que déjà les conversations à propos du Canadien et du Rouge et Or s’estompent. Une subtile odeur d’épices (que je serais bien en peine de nommer) nous caresse les nerfs olfactifs et on se retrouve devant des étalages de produits aux origines diverses dont votre reporter (déjà mauvais en cuisine) n’avait jamais entendu parler. Le sympathique boucher a bien voulu me parler un peu de cette entreprise perdue dans un océan de boutiques banales de vêtements et de tapis.

D’abord, elle existe depuis plus d’une vingtaine d’années et a pour but de répondre à la demande de produits spécifiques im-portés. On parle de couscous, de racines de manioc, de riz, de

baklava (de Damas par exemple), d’huiles, de sushis, d’épices et aussi de roses du

désert qui sont peu (suite à la page 9)

27 novembre 2007

100 % recyclé

PARITÉ DU TAUX DE CHANGE? P.13 LA MALNUTRITION P. 19 AGROALIMENTERRE SANS FRONTIÈRES P. 21

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INTERNATIONAL

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 3, novembre 2007

Mot de l’Agral Catherine Goulet, directrice générale de l’Agral

l’agroalimentaire. Ques-tion de garder contact avec la réalité, en dehors de la Faculté… Aussi, ne manquez pas notre toute nouvelle Zone Ludique2, par Jeanne Camirand et Re-naud Sanscartier! Déten-dez-vous les neurones en page 34. Bonne lecture! 1. Ce qui équivaut au quota annuel par personne à viser d’ici 2050 si on veut limiter le réchauffement climatique en dessous de 2 % et éviter une perte de contrôle totale du climat, selon Green-peace… 2. Ludique : Relatif au jeu. (Ne pas confondre avec lubrique : qui a un penchant pour la luxure, les plaisirs sexuels.) Multi Dictionnaire 2004.

3

Décidément, l’international a la cote à la FSAA. Le dossier thématique de ce mois-ci dans l’Agral bat tous les records : dix d’entre vous nous parlez du monde. De quoi réjouir notre doyen et l’Université La-val pour qui « l’internationalisation de la formation demeure un objectif de premier plan » et qui souhaitent que « les étudiants et enseignants ayant vécu des expériences à l’international [puissent] partager avec leurs collègues » (voir le Mot du doyen, en page 5). Considérant qu’un vol aller-retour pour une destination voyage située à 2500 km (d’ici à la Floride…) produit l’équivalent de 1,3 tonne de CO2 par passager1, nous ne pouvons pas tous, d’un point de vue envi-ronnemental, nous permettre un voyage au bout de monde chaque année. Profitons donc des pages qui suivent pour nous enri-chir des expériences à l’étranger de nos col-lègues, sans nous déplacer!

*** L’Agral innove ce mois-ci! Lisez le tout premier reportage de notre envoyé spécial, François Gervais, qui sillonnera pour vous ville et campus afin de tâter le pouls de la population sur différents sujets liés à

ÉDITION NOVEMBRE 2007 La bouffe d’ailleurs, d’ici p.1 Mot du doyen p.5 Chronique de l’OAQ p.6 Éditorial : le savoir-vivre... p.7 DOSSIER INTERNATIONAL Des actions locales pour des causes mondiales p.11 Chronique du BIC p.13 La grande vague bleue p.15 En terre kiwi p.16 Une session à 5000 km... p.17 La malnutrition p.19 Le Profil International... p.17 Le Niger p.19 AgroAlimenTerre SF p.21 Des étudiants étrangers... p.23 Le Club Zoo p.23 L’évaluation... p.24 Université Rurale Québéquoise p.25 Viens t’impliquer à la SAAQ! p.26 Multifonctionnalité... p.27 Le nématode doré... p.29 BEN : les produits bio p.31 Zone Ludique p.33

Courrier du Roux p.34 O

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Encore une fois cette année, le Comité de Placement en Agriculture, Alimentation et Consommation

(CPAAC) vous invite à participer à la Journée Carrière. Cette année, la journée, sous le thème « S’ouvrir des portes, ça rapporte… » , aura lieu le 23 janvier à la cafétéria du Pavillon Paul-Comtois.

Évidemment, c’est encore bien loin! Par contre, nous voulions vous laisser tout le temps nécessaire afin de rendre votre curriculum vitæ imbattable. Vous aurez la chance de discuter avec plusieurs organismes et entreprises à propos des postes qu’ils ont à vous offrir, tant pour des stages que pour des emplois d’été, et même des emplois permanents! Ce sera pour vous la chance de rencontrer de nombreux employeurs de sec-teurs très diversifiés. En plus, certains d’entre eux passeront des entrevues la journée même. Surveillez les inscriptions.

Alors, le 23 janvier, préparez-vous à vous ouvrir des portes!

Journée Carrière à la FSAA

THÈME DU PROCHAIN AGRAL : CONSOMMATION

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 3, novembre 2007

Mot du doyen Jean-Paul Laforest, doyen de la FSAA

L e v i e i l adage « les voyages forment la jeu-nesse » prend tout son sens dans le Profil international des programmes de formation au 1er cycle de l’Universi-té Laval. En effet, c’est pour permet-tre à tous les étu-diants qui désirent

acquérir des compétences et une expertise internationales que ce profil a été créé. Des sept programmes de 1er cycle que compte la FSAA, cinq comportent le Profil international, soit les baccalauréats en agronomie, en agroéconomie, en génie alimentaire, en gé-nie agroenvironnemental et en sciences et technologie des aliments. Un stage interna-tional et/ou interculturel est aussi offert dans les programmes de baccalauréats en nutrition et en agronomie. Ces activités de mobilité internationale reconnais-sent et encadrent, autant d’un point de vue organi-sationnel que financier, les étudiants qui souhai-tent vivre une expérience de formation universitaire à l’étranger. Ces échanges se font généralement sur une base d’ententes offi-cielles qui permettent de reconnaître les activités de formation et les crédits de cours obtenus ailleurs. La réciproque est aussi vraie pour les étudiants étrangers qui viennent à l’Université Laval dans le cadre d’échanges internationaux. En 2006-2007, ce sont 24 étudiants de la FSAA qui ont profité de cette opportunité de vivre une expérience fantastique, en s’immergeant dans une autre culture tout en p ou r s u i - vant leur

f o r -

mation universitaire. Ceci représente envi-ron 10 % du nombre annuel de diplômés dans les programmes concernés. Aux 2e et 3e cycles, bien que les programmes institu-tionnels de mobilité internationale ne soient accessibles qu’aux programmes de maîtrise sans mémoire, plusieurs étudiants à la maî-trise et au doctorat font une partie de leurs travaux de recherches à l’étranger, dans le cadre de collaborations avec d’autres institu-tions.

Cependant, pour toutes sortes de rai-sons, plusieurs étu-diants ne peuvent profiter de ces expé-riences de formation dans d’autres milieux. Il n’en reste pas moins qu’à l’Université Laval, l’internationa-lisation de la formation de tous les étudiants demeure un objectif de premier plan. C’est avec cet objectif en tête que la Commission des études a produit l’an dernier un docu-

ment intitulé « S’éduquer au monde chez-soi : la formation locale à l’international »1. Dans ce document, la Commission a tenu à utiliser les termes inter-national et interculturel dans leur définition la plus large possi-ble. Donc, les enjeux interna-tionaux regroupent tout autant les considérations culturelles, qu’économiques, techniques ou sociales. Ils in-cluent tout autant les problématiques de développement des

pays moins industrialisés que la mondialisation des marchés. Ils touchent tout autant à la diversité des langues, des religions que des cultures. De plus, « La Commission consi-dère que les enjeux de la mondialisation ne sont pas neutres et qu’il faut donner aux étudiants les moyens de se positionner et d’agir de façon non seulement compétente, mais également éthique. » (Tiré du docu-ment de la Commission)

La Commission souligne l’importance que chaque individu prenne cons-cience que sa vision du monde n’est pas nécessairement partagée par tous, qu’il existe de la diversité de perceptions, de représentations et de pratiques dans les sociétés humai-

5

nes. On parle beaucoup depuis quelques années de l’importance de la « bio-diversité » pour un maintien de la santé écologique de la planète. On pourrait aussi parler de l’im-portance de la « socio-diversité » pour le maintien de la santé culturelle de l’espèce humaine. Pour que nous puissions tous ap-prendre à respecter et encourager cette « socio-diversité », il faut tout d’abord ap-prendre à la connaître et à la reconnaître, d’où l’intérêt de vivre des expériences inter-nationales ou encore, de « s’éduquer au monde chez-soi. »

Pour réussir cette édu-cation, la Commission formule quatre recom-mandations. Première-ment, elle recommande un enrichissement des curriculums de forma-tion notamment grâce à

la mobilisation des personnes ayant une expérience pertinente pour travailler à l’in-ternationalisation des diverses activités de formation. Elle vise donc à ce que chaque programme comporte un certain nombre d’activités de formation dont un des princi-paux buts est de sensibiliser les étudiants à l’international et à l’interculturel. On inclut dans cette recommandation l’importance d’acquérir des compétences langagières prin-cipalement en français et en anglais, bien sûr, mais aussi idéalement dans au moins une troisième langue. L’espagnol semble être la troisième langue de choix à l’Université Laval, mais au rythme où vont les choses en termes de mondialisation, j’ai l’impression que d’ici quelques années le mandarin pour-

rait s’avérer très utile! La Commission re-commande en second lieu de mettre les expé-riences individuelles au service de l’éducation locale à l’international.

En gros, les moyens proposés pour mettre en œuvre cette recommandation consistent en la mise en place de procédures plus for-melles qui permettraient aux étudiants et enseignants ayant vécu des expériences à l’international de pouvoir les partager avec leurs collègues. De plus, nous avons la chance d’avoir un bon nombre d’étudiants étrangers ainsi que des membres du person-nel originaires de l’extérieur du Québec, qui pourraient être mis à contribution d’une façon plus structurée pour aider à l’éveil de la conscience internationale dans leur milieu de formation. (suite à la page 8)

À l’Université Laval, l’interna-tionalisation de la formation de tous les étudiants demeure un objectif de premier plan.

On parle (...)de l’im-portance de la « bio-diversité » pour un maintien de la santé écologique de la pla-nète. On pourrait aus-si parler de l’impor-tance de la « socio-diversité » pour le maintien de la santé culturelle de l’espèce humaine. Nous vivons présen-

tement dans l’ère du « village planétaire », peuplé par des ci-toyens du monde.

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 3, novembre 2007

L’agronome, ouvert sur le monde! Sophie Saint-Louis, agronome, chargée de projets à l’OAQ

Les ministères provinciaux et fédé-raux, les clubs conseils québécois, les fédé-rations, les institutions financières, les entre-prises de transformation des aliments, les bureaux de conseillers, etc. : il y en a du travail au Québec pour les agronomes! Ils oeuvrent dans tellement de champs d’activité et de domaines d’intervention que l’OAQ a intérêt à avoir une base de données rudement performante pour pouvoir suivre tout ce beau monde! Que ce soit en génie rural, en sciences et technologie des aliments, en économie agricole, en productions animales ou en produc-tions végétales, les agrono-mes se retrouvent partout, de la production jusqu’à la gestion de programmes et de projets, en passant par l’administration pure et dure. L’agroalimentaire québécois est en pleine révolution et l’expertise des agronomes sera plus que jamais mise à contribution. En même temps, comme beaucoup d’autres professionnels, l’agronome doit aussi s’ou-vrir sur le monde, parce que, qu’on le veuille ou non, la mondialisation est là pour rester! Par exemple, environ 150 agronomes québécois font présentement du dévelop-pement international et de l’exportation de produits et de services, que ce soit comme domaine principal ou secondaire. Ils ont des profils de formation et d’expériences extrême-ment variés qui se reflètent bien dans leurs champs d’activité professionnels (voir la figure 1). Pour ceux et celles qui sont intéressés pas une carrière à l’étranger, une formation d’appoint peut être bien utile pour se démarquer et faire sa place sur le marché du travail mondial : études graduées scientifiques, MBA, certificats de spécialisa-tion en science, en gestion, en économie,

etc. Toutefois, 47 % et 59 % des agronomes travaillant en développement international et en exportation, respectivement, accom-plissent leurs tâches à la suite de l’obtention d’un solide baccalauréat en agronomie (obtenu au Québec, pour 90 % d’entre eux).

Jean Coulombe, diplômé en phytologie à l’Université Laval et agronome conseiller indépendant, ne se lasse pas du travail à l’étranger. Après être passé par Agriculture et Agroalimentaire Canada et par le MA-PAQ, M. Coulombe a été tour à tour pro-ducteur agricole et chargé de cours en horti-culture à la FSAA, avant de se lancer en

développement international. À l’emploi, entre autres, de l’ACDI, du CIAT et de Développement international Desjardins, il a réalisé des projets au Pérou, dans les Ca-raïbes, au Rwanda et au Nigeria.

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Selon M. Coulombe, les qualités importantes à avoir si on veut se lancer « à l’internatio-nal », c’est une grande flexibilité à tous les niveaux, un goût prononcé pour la décou-

verte et une bonne dose d’humilité et de respect envers les pratiques et les connaissances des autres. Aussi, il faut être dé-brouillard, imaginatif, ingénieux et très, très patient! « L’international est un petit monde, » dit M. Coulombe, « c’est impor-tant d’avoir une bonne réputation dans le mi-lieu! » Son conseil pour ceux et celles qui veulent se lancer à l’aventure? « Il faut

commencer par prendre de l’expérience en terrain connu, puis faire des courts stages à l’étranger avant de s’engager à plus long terme, pour être certain qu’on va aimer ça. C’est aussi très important de garder ses contacts au Québec parce que le développe-ment international, ça fonctionne surtout par contrat. »

Bien que les contrats payés en développement international soient plus rares maintenant qu’il y a une dizaine d’années, il y a encore beaucoup de possibilités, rémunérées ou non. Notamment, plusieurs ONG et com-munautés religieuses mè-nent des projets à l’inter-national qui requièrent la contribution d’agrono-mes. « Une chose est sûre, » dit M. Coulombe, « lorsque mes enfants

seront plus vieux, moi, je retourne faire du bénévolat en coopération internationale! » Pensez-vous acheter vos valises bientôt?

Fig. 1 : Répartition des agronomes québécois, selon leur champ d'activité, oeuvrant en développement international comme

domaine principal ou secondaire

Agroalim. en général17% Économie et gestion

27%

Environnement10%

Génie rural6%

Agr. bio & tropicale5%

STA général2%

Prod. animales7%

Autres7%

Sciences des sols 6%

Prod. végétales

13%

Fig. 2 : Répartition des agronomes québécois, selon le type de formation, oeuvrant en développement international comme domaine

principal ou secondaire

Autres5%

Bacc. en agronomie47%

M.Sc.21%

Doctorat7%

M.Sc. + formation en gestion 5%

Bacc. (plus d'un)

2%

Bacc. + certificat 4%

Bacc.+ DESS ou DESG 3%

MBA ou autre maîtrise en gestion 6%

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 3, novembre 2007

ÉDITORIAL Savoir-vivre ou politesse : telle est la question! Pierre-Alphée Plante, étudiant en agronomie et rédacteur en chef pour l’Agral

les mêmes comportements. Cependant, nous utilisons des mots, des gestes et mê-mes des personnes interposées pour arriver au même résultat que les animaux. Je m’é-gare. Tout ça pour dire que je voulais don-ner un exemple d’apprentissage dans le rè-gne animal : lorsque les porcelets sont en-voyés en pouponnières, ils n’ont jamais vu de suces de leur vie. Il y a toujours un por-

celet plus intelligent que les autres qui trouve la suce en premier mais, une fois qu’il l’a trouvé, tous les autres qui l’ont regardé vont l’imi-ter. À la fin, tous les porce-lets du parc vont savoir

boire à la suce. À l’exemple des porcelets, si nous sommes entourés de gens respectueux et capables de se laisser interpeller à la diffé-rence de façon positive, il y a plus de chance que nous soyons aussi imprégnés par un savoir-vivre et un entregent agréable. Maintenant, après avoir philosophé, reve-nons à la politesse ou au savoir-vivre. Je ne vous cacherai pas que je suis en faveur du

savoir-vivre! Le savoir-vivre se développe avec ceux que nous côtoyons : si tout le monde parle de sexe et n’ar-rête pas de faire des gaz, on ne pourra que finir par accep-ter cette pratique, mais est-ce que ce sera vraiment « politically correct »? Je ne crois pas. Il y a des endroits

où ça peut se faire et d’autre pas. On ne vit pas dans le fond d’un bois. Il faut penser que lorsqu’on fait quelque chose, il se peut que l’on soit imité...

(suite à la page 8)

Encore une fois, il faut sortir le taureau de son cen-tre d’insémination et se poser les vraies questions. Lesquel-les? Il y a toujours trop de questions. Aujourd’hui, je vou-lais vous entretenir sur le savoir vivre, la

politesse et le décorum. C’est fou! Il y a des codes de conduite pour tout et sur tout! Il y a les classiques, comme par exemple pour une entrevue. « Les règles de politesse classiques sont à mettre en pratique ce jour-là : éteignez votre portable une fois arrivé dans l’entreprise, dites « bonjour mon-sieur », « bonjour madame », attendez que la per-sonne vous invite à vous asseoir, tenez-vous correcte-ment sur votre siège, adoptez le vouvoiement, soyez souriant. Laissez parler votre interlocuteur, ne lui coupez pas la parole. » ( Tiré de www.aerocontact.com/ocv_rediger_cvconseil_ redaction_cv_exemple.php?ID=103 ) Mais il y en a aussi pour Internet, les cour-riels et bien d’autres situations... vraiment il y en a pour tout, pour tous les goûts. J’ai trouvé très intéressant d’apprendre que de ne pas lire et répondre régulièrement aux courriels s’avérait une faute grave de savoir vivre. Une chance qu’il n’y a pas de contra-ventions associées, je serais surement ruiné. Il est intéressant de visiter le site sur le su-jet : www-inf.enst.fr/~vercken/netiquette/. Il se peut que je sois dans le champ pour cet article. Je m’en excuse. Je prends le risque car, comme on dit, qui ne prend pas de risque n’a rien. Est-ce que nous avons en-core ce sens du devoir, le sens du travail bien accompli, le respect de l’autorité et, finalement, le respect de l’autre? Parce qu’a-vec les libertés individuelles qui sont si gran-des, il se peut qu’on oublie l’autre. L’autre, c’est personne, mais en même temps c’est n’importe qui. Ça peut être notre père, no-tre frère, notre garagiste, notre professeur, notre ami, notre employeur. Parfois, j’ai l’impression qu’il y a confusion dans les relations entre les différents statuts de per-sonnes que nous côtoyons, mais ça c’est trop compliqué pour en parler.

À qui appartient la tâche de former les jeu-nes au savoir vivre? J’ai souvent l’impres-sion que, cette formation, personne ne la donne vraiment. C’est la personne qui veut bien essayer de bien agir qui se forme elle-même. Parfois le décorum dit que tel acte ne doit pas être fait, mais en même temps c’est bien de faire cela. J’ai un exemple clair sur le sujet : quand la reine est venue au Canada, Louis Garneau s’est fait photographier avec elle et il lui avait mis la main sur l’épaule! Tout un scandale! Mais quelle marque de proximité et de sympathie! Est-ce que ce qu’il a fait était mal? Je crois que non, mais il n’a pas res-pecté le code de conduite avec une reine. Je crois que dans la vie, on doit utiliser notre jugement pour bien agir dans les différentes situations. Je pense que les gens ne se lais-sent plus enfermer dans des codes qu’ils ne comprennent pas ou dont ils ne voient pas le but. Quand on parle de jugement, on suppose que tous le possèdent. Cepen-dant, tous n’ont pas le même jugement que soi. Difficile à dire si notre jugement est meilleur ou moins bon que celui de l’au-tre. Dans la vie j’ai appris bien des choses, assez en tout cas pour savoir que je n’en sais pas beaucoup. Une de ces choses, c’est que nous apprenons beau-coup par imitation. Nous ne sommes pas les seuls, les animaux sont comme nous. Parfois, on sépare les animaux des humains mais, en réalité, nous sommes des animaux. Lorsqu’on prend le temps de bien analyser le comportement animal (là je ne parle pas du cours), on s’aperçoit que l’on repro-d u i t

7

Avec les libertés indivi-duelles qui sont si gran-des, il se peut qu’on oublie l’autre.

Si tu n’es pas ca-pable de dire bon-jour à ceux que tu connais, comment vas-tu parler à ceux que tu ne connais pas?

Tout comme les animaux, nous apprenons par imitation...

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 3, novembre 2007

afin de s’assurer qu’un suivi sera effective-ment effectué et que ce rapport ne restera pas lettre morte. Parmi les acteurs ciblés, notons les directions des facultés et des programmes ainsi que le Vice-rectorat aux

études et aux activités internatio-nales.

L’Université Laval et les fa-

cultés désirent aller de l’avant avec ces recommandations pour assurer une formation à l’interna-tional à tous les étudiants de tous

les programmes. Nous vi-vons présentement dans l’ère du « village plané-

taire », peuplé par des citoyens du monde. Pour assurer pleinement ce rôle de citoyens, nous devons nous ouvrir

sur les autres et non seulement accepter la diversité, mais aussi l’encourager. 1Site pour le document : www.ulaval.ca/sg/greffe/formationlocale_a_linternational.pdf

(suite de la page 5) La troisième recommandation porte sur l’offre à la communauté universitaire et régionale de lieux à vocation internationale. On entend beaucoup parler ces temps-ci de la Maison internationale qui pourrait servir de cataly-seur à cette recom-mandation, mais qui ne se veut pas le lieu exclusif à vocation in-ternationale. La Com-mission souligne en particulier que l’Uni-versité se doit d’éta-blir et de maintenir des contacts étroits avec les organismes régionaux à vocation internationale. Enfin, la Commission recommande de pla-nifier les moyens d’action à court et à moyen termes, selon une stratégie institu-tionnelle. On vise ici à rendre imputables certaines composantes de notre institution

savoir-vivre. En terminant, demain matin quand nous nous lèverons, nous serons appelés à faire appel à notre savoir-vivre pour différentes situations et ce ne sera pas la décision la plus facile, mais la plus sage (dans le sens intelligent et non dans le sens tranquille).

(suite de la page 7) Le climat de vie est fortement corrélé avec ce qui se dégage de l’environnement. Forcé-ment, s’il y a un respect de l’autre, il y aura du savoir-vivre. Pensez à ça. Le savoir-vivre part du simple bonjour jusqu’à mettre son manteau sur une flaque d’eau pour laisser passer une jolie demoiselle (c’est plus de la politesse, mais quand même). Je veux reve-nir sur le fait de dire bonjour. Pour moi, dire bonjour à ceux que je connais relève d’un devoir national. Si tu n’es pas capable de dire bonjour à ceux que tu connais, com-ment vas-tu parler à ceux que tu ne connais pas? Dans ce numéro de l’Agral, il est ques-tion du monde, de l’international, mais avant de parler d’international à l’étranger, on oublie parfois l’international dans notre province, notre ville, notre pavillon. Être respectueux de l’autre, cela veut dire le res-pecter et se respecter; il faut être prêt à faire de la place à l’autre. Il faut aussi éviter de tomber dans l’intolérance qui n’est pas du

8

L’Agral Journal des étudiants de la

Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval

Local 0116, pavillon Comtois,

Université Laval, Sainte-Foy, Qc G1K 7P4

Tél : (418) 656-2131 poste 3565 Fax : (418) 656-2610 [email protected]

Directrice générale :

Catherine Goulet-Thibaudeau

Rédacteur en chef : Pierre-Alphée Plante

Secrétaire :

Anne Legault

Chef de pupitre : Catherine Avard

Responsable de la mise en page :

Joëlle Ouellet

Directeur de production: Ce pourrait être vous!

Correcteurs :

Catherine Avard, Marie-Ève Bérubé, Jeanne Camirand, François Gervais,

Catherine Goulet, Marie-Claude Lagacée, Geneviève Laroche, Cathe-rine Larochelle, Anne Legault, Joëlle

Ouellet, Audrée Pellerin

Commanditaires : La Coop Fédérée,

La Terre de Chez Nous, Alfred Couture, Cadeul, CRAAQ,

Le Bulletin des Agriculteurs, Entrepreneuriat Laval, Génétiporc,

L’Ordre des Agronomes du Québec,

Savoura, Shur-Gain, Union des Producteurs agricoles,

La Barberie

5 à 7 : une rumeur court...

Il paraîtrait que… Pour la toute première fois de l’histoire connue de notre journal facultaire, il y ait un « 5 à 7 Agral » bientôt. C’est l’occasion pour tous d’assister au montage live du numéro de décembre et de discuter journalisme, une crudité à la main. Surveillez la feuille de chou vers la fin novembre pour plus de détails!

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 3, novembre 2007

bant à une population vieillissante. Une des réalités qui m’ont frappées durant ma très sérieuse et scientifique enquête : le fait d’exploiter un marché niche protège, de façon relative, les petits commerçants des grandes compagnies d’alimentation. Cepen-dant, il faut tout de même se démarquer de la concurrence qui devient plus féroce, même dans ce domaine. Le nombre de per-sonnes désirant avoir accès à ces produits spécifiques augmente et de nouvelles épice-ries ouvrent leurs portes, sans compter que les géants, Métro, IGA, Maxi et autres, com-mencent aussi à intégrer ces produits dans leurs rayons, ajoutant des sections, encore timides, où on peut les retrouver. Il va sans

dire que dans ces conditions, la qualité des produits, le rapport qualité-prix, la conscience environnementale, le choix des produits santé, la flexibilité de l’en-treprise (par rapport aux demandes des clients) de même que l’emplacement stratégique (près des cégeps et de l’uni-versité) sont primordiaux, et le seront encore plus dans l’avenir, pour séduire et fidéliser les clients. Il y a quelques autres magasins que je n’ai pas visités, mais je me risquerai tout de même à une généralisation :

partout, c’est le même son de cloche, le « public cible » est de plus en plus nom-breux et, en même temps, les Québécois sont de plus en

plus intéressés par ces produits exo-tiques, ou à tout le moins importés. Les immigrants désirent retrouver une partie des aliments qu’ils consommaient avant de partir et veulent également se conformer à certains préceptes religieux. Pour ce qui est de l’ouverture des Québé-cois, elle s’explique en partie parce que beaucoup voyagent (la Floride

n’est pas considérée ici comme une desti-nation exotique) et reviennent avec des idées plein la tête et, certainement, l’envie de manger autre chose que le sempiternel spaghetti. Comme quoi, malgré la semi-farce/exutoire-public que semble être, d’après les médias, la commission Bou-chard-Taylor (attendons tout de même les conclusions), les Québécois sont inté-ressés par les « nouveaux » groupes cultu-rels. Si on ajoute à cela le fait que ces en-treprises modestes ont aussi à craindre les grandes multinationales de l’alimentation et la mondialisation qu’elles prônent, il est manifeste que les « immigrants » sont dans le même bateau que « nous ».

mais, maintenant, il semble que la moitié de celle-ci soit composée de « gens de chez nous » qui sont curieux de nouveautés, ont voyagé ou sont conquis par la qualité des produits. Il faut toutefois préciser que ces

changements de proportion dans la clientèle ne sont en aucun cas causés par la baisse de la population immigrante qui, au contraire, augmente, mais bien par une hausse d’inté-rêt des Québécois envers les produits exoti-ques.

Troisième arrêt : Épicerie Européenne, sur la rue St-Jean. La clientèle initiale était radicalement différente. Ici, on pense France et Italie : c’est dans l’air, on le sent. D’abord, les clients étaient surtout des Eu-ropéens de l’ouest (si une telle dénomina-tion existe) qui voulaient renouer avec les produits étiquetés « bien de chez nous » d’Europe, à savoir des fromages, des thés, des pâtes, des sauces, des saucisses, de l’huile d’olive, des cafés, etc. Et, depuis 1959, c’est mission accomplie. On se pro-mène dans les allées les yeux remplis de produits encore jamais vus. Et moi qui avais peur de manquer de fromages inconnus! D’après les dires de l’employé, la clientèle européenne serait en baisse, la faute incom-

(suite de la une) recommandées pour la cuisine mais fort jolies en décoration. Il y a aussi une bouche-rie de viande halal qui est apparemment fort visitée par la communauté musulmane. Il n’est pas rare non plus de retrouver diffé-rents produits certifiés halal, viande ou pas, puisque les lois religieuses islamiques englo-bent davantage de denrées alimentaires que la viande. Les produits sont rarement québé-cois et proviennent surtout du sud-est de l’Europe, d’Afrique, d’Asie… bref, de loin, sauf quelques exceptions, toujours les bien-venues, locales ou canadiennes. Déli Univer-sel offre une grande sélection de produits et est, à ma très petite connaissance, l’un des grands établissements du genre. Deuxième visite : Épicerie Interna-tionale Myrand, coin chemin Ste-Foy et rue Myrand. C’est Rachid Benamor qui m’a accueilli et m’a fait faire le tour du proprio. Il est un ancien étu-diant en agroéconomie, ici au Com-tois. Devant le peu de stabilité de ses emplois initiaux, il a décidé de prendre les choses en main, ses cours d’écono-mie lui étant utiles dans la création de l’entreprise. L’épicerie existe depuis une douzaine d’années. Elle offre l’a-vantage de proposer une restauration rapide et directement en lien avec ce qui s’y trouve, c’est-à-dire à peu près la même chose qu’au Déli Universel. (Encore là, c’est mon point de vue de petit-nouveau-qui-ne-s’y-connaît-pas.) On retrouve des produits principalement « arabes ». (Ici, c’est la définition classique d’une personne qui ne se donnerait pas la peine de démêler ce qu’est l’islamisme, le Moyen-Orient et les musulmans. Pre-nez note que votre estimé reporter était du nombre jusqu’à il n’y a pas si longtemps). Les produits sont impor-tés du Maroc, de la Tunisie, de l’Algérie et, en plus petite quantité, de l’Égypte, de la Turquie, du Liban et d’Afrique en général, le tout dans l’idée de répondre à la demande en produits importés de la communauté maghrébine. Fait qui m’a particulièrement plu : la viande est halal et… québécoise. Effectivement, l’entreprise s’adresse unique-ment aux producteurs du coin, la viande se retrouvant sur les étalages à peine quelques jours après l’abattage de la bête. Le dépeçage et les sous-produits sont faits mains, artisa-naux, et cela ne laisse pas indifférent : plu-sieurs Québécois, sans tenir compte d’impé-ratifs religieux, s’y rendent uniquement pour la qualité de la viande proposée. Initiale-ment, la clientèle était surtout immigrante

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La viande est halal et… québécoise. Effectivement, l’entreprise s’adresse uniquement aux producteurs du coin...

Le fait d’exploiter un marché niche protège, de façon relative, les petits commerçants des grandes compagnies d’alimentation.

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Des actions locales pour des causes mondiales Geneviève Laroche, AGIR International

Le 16 octobre dernier marquait la 62e édition de la journée mondiale de l’ali-mentation. Sous le thème « Le droit à l’ali-mentation », la Food and Agriculture Organisa-tion (FAO) a voulu rappeler au monde en-tier que l’accès à une alimentation de qualité et en quantité suffisante pour chaque être humain, où qu’il vive sur la planète, était loin d’être un droit acquis partout et pour tous. Le jour suivant, soit le 17 octobre, la planète soulignait la journée internationale de lutte pour l’élimination de la pauvreté. Au cours de cette journée, plus de 40 mil-lions de personnes se sont levées pour ma-nifester leur appui à cette cause. Deux jour-nées importantes et indissociables, tant par leur succession temporelle que par les cau-ses qu’elles promeuvent. Deux combats étrangers? Reconnu dès 1948 dans la Déclaration uni-verselle des droits de l’Homme, le droit à l’alimentation a été le sujet de nombreuses discussions au niveau international, et en particulier au sein même des organes des Nations Unies. Bien qu’il ait été reconnu par les 156 pays ayant ratifié le Pacte inter-national relatif aux droits économiques, sociaux et culturels en 1966, il fut au fil du temps repensé, remanié et enrichi de multi-ples façons. Au terme de près de 50 ans de rencontres d’experts, de comités et de ré-flexion, ce droit a été défini en 2002 par Jean Ziegler, rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation. Il s’agit du « droit d'avoir un accès régulier, perma-nent et libre, soit directement, soit au moyen d'achats monétaires, à une nourri-ture quantitati-vement et quali-tativement adé-quate et suffi-sante, corres-pondant aux traditions cultu-relles du peuple dont est issu le consommateur, et qui assure une vie psychique et physique, individuelle et collective, libre d'angoisse, satisfaisante et digne ». Comme le démontre cette définition, le droit à l’alimentation est un droit qui assure plus qu’un apport quoti-dien recommandé en calories pour lui per-mettre de se maintenir en vie : il veut don-ner à chaque personne la possibilité de s’af-firmer et de s’épanouir à travers ses activités

alimentaires. C’est précisément ce que vou-lait faire valoir la FAO en cette journée du 16 octobre 2007. La notion de droit à l’alimentation tel qu’é-noncée par M. Ziegler renvoie à une réalité évidente : on ne peut séparer le droit à l’ali-mentation de l’ensemble des droits qui pro-tègent la dignité humaine. En effet, com-ment assurer la sécurité alimentaire des po-pulations alors que l’environnement naturel, social, culturel, économique et politique brime les droits humains élémentaires? Et, à l’inverse, comment favoriser l’émergence d’une société où les individus, personnelle-ment et collectivement, s’épanouissent et se développent pleinement, sans d’abord leur fournir une alimentation adéquate ? Par exemple, en temps de conflit, une popula-tion peut difficilement se prévaloir de son droit d’être nourrie alors que son droit à la vie et à la liberté est compromis. De même, une population souffrant d’un accès réduit à

la nourriture ne pourra se prévaloir que très partiellement de son droit à l’éducation, à la santé, etc. Il n’est donc pas toujours simple d’établir un ordre de priorités des droits humains, car seul le respect simultané de l’ensemble de ses droits, de celui de manger à celui du respect de sa liberté, peut garantir à une personne un environnement adéquat pour son plein accomplissement.

Le même phénomène se produit lorsqu’on relie l’alimentation à la pauvreté. Si la mal-nutrition peut être vue comme une cause de la pauvreté, elle est aussi identifiée comme l’une de ses principales conséquences. Ainsi, la lutte pour une meilleure situation alimen-taire mondiale passe par la lutte contre la pauvreté, et celle-ci passe par le droit à l’ali-mentation. Cette relation, bien visible dans

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les pays du sud, ne reste pas moins vraie dans les pays mieux nantis où la pauvreté se fait plus sournoise et plus facilement camou-flable. Ce n’est donc pas une coïncidence si la journée de lutte pour l’élimination de la pauvreté se déroule la journée suivant la journée mondiale de l’alimentation. Leur lien temporel vient rappeler à quel point ces deux problématiques sont fortement liées et que, par conséquent, toute action entreprise pour lutter pour l’une de ces causes revient bien souvent à lutter en même temps pour l’autre. À elles seules, elles mériteraient bien plus que 48 heures pour s’y arrêter et penser à leurs conséquences. Une action locale pour une pensée glo-bale Les questions de la faim et de la pauvreté restent encore aujourd’hui des problèmes criants et ce, dans tous les pays du monde. Il n’est donc pas étonnant que la réduction de l’extrême pauvreté et de la faim constitue le premier des huit objectifs du millénaire pour le développement (ODM) que les 191 États membres des Nations Unies se sont engagés à remplir d’ici 2015. Les gouvernements des États membres souhaitent, par cet objectif premier, réduire de moitié, de 1990 à 2015, le nombre de personnes vivant avec moins de 1 $ par jour (soit le seuil de l’extrême pauvreté) et le nombre de personnes souf-frant de la faim. La société civile, sensible à ces objectifs, est aussi encouragée à faire pression sur les gouvernements pour l’at-teinte de ces objectifs. À l’Université Laval, la tâche de la sensibili-

sation à cet ob-jectif est reve-nue au comité AGIR Interna-tional, en colla-boration avec plusieurs autres comités réunis au sein du Par-tenariat pour les

objectifs du millénaire pour le développe-ment (POMD). Cette année, AGIR Interna-tional a pris le pari qu’une action locale pou-vait servir des causes à portée internationale aussi importantes que celles du droit à l’ali-mentation et de l’élimination de la pauvreté. Plutôt que de ressasser les statistiques main-tes et maintes fois entendues sur la situation (Suite à la page 12)

On ne peut séparer le droit à l’alimentation de l’ensem-ble des droits qui protègent la dignité humaine.

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sont près de 500 personnes qui se sont le-vées pour faire entendre leur voix contre la pauvreté. Entre autres, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a lui aussi tenu un événement de la sorte à New York, et a mentionné qu’ « aujourd’hui (17 octo-bre), des dizaines de millions de personnes […] envoient un message clair à leurs politi-ciens, leur rappelant de tenir leurs promes-ses. Elles demandent que les actions ci-toyennes trouvent échos dans les actions gouvernementales, tant dans les pays déve-loppés que les pays en voie de développe-ment, pour démontrer la volonté politique requise pour mettre fin une fois pour toute à la pauvreté ». Or, le vrai record à battre reste encore celui du plus faible taux de pauvreté jamais enregistré de l’histoire…

Bref, ces deux journées permirent d’allier une ac-tion globale à des gestes locaux simples et concrets, qui ont probablement plus d’impacts que ce qu’on pourrait croire au départ. Deux journées, un seul combat : celui de la dignité humaine, qu’elle passe par l’alimentation ou par l’éli-mination de la pauvreté. Références : Déclaration universelle des droits de l’Homme : www.un.org/french/aboutun/dudh.htm Le droit à l’alimentation : www.fao.org/righttofood/principles_fr.htm Campagne « Debout et manifestez pour abolir la pauvreté » : www.standagainstpoverty.org

(suite de la page 11) de la pauvreté et de l’alimentation dans le monde, le comité a tourné son regard sur des gens plus proches de nous : les étu-diants en situation de précarité financière. En effet, chaque semaine, c’est plus de 75 étudiants qui doivent faire appel à la banque alimentaire gérée par la Table du Pain, un organisme de l’Université Laval associé à la conférence Marie-Guyart. C’est donc dans le but de sensibiliser à la cause des étudiants vivant en situation d’in-sécurité alimentaire qu’AGIR a tenu un kiosque « d’échange alimentaire » dans le Grand Axe, où les étudiants étaient invités à apporter leurs denrées non-périssables en échange d’un bol de soupe. Par cet échange, le comité voulait, d’une part, faire valoir qu’aider signifie aussi accepter de recevoir, et, d’autre part, éviter de tomber dans le piège de la pitié qui place plus souvent « l’aidé » dans une situation inconfortable d’infériorité. Tout en participant à cet échange, les gens étaient aussi invités à s’in-former sur la journée mondiale de l’alimen-tation, et sur les problématiques vécues ailleurs dans le monde. Plus tard dans la soirée, trois conférencières ont illustré com-ment les problématiques alimentaires pou-vaient être vécues au Québec, au Nunavik et en Afrique centrale. Malgré l’assistance peu nombreuse, les exposés furent des plus enrichissants! Tout en poursuivant sa collecte de denrées non-périssables le 17 octobre, AGIR a vou-

lu joindre son action locale à une manifesta-tion planétaire de solidarité, en faisant parti-ciper les membres de la communauté uni-versitaire, et en particulier les étudiants et membres du personnel du pavillon Com-tois, à la campagne « Debout et manifestez pour abolir la pauvreté ». Ce mouvement, qui en était à sa deuxième année d’existence, veut mobiliser la population pour qu’elle fasse pression sur les gouvernements afin de les inciter à adopter de nouvelles politiques plus efficaces en matière de réduction de la pauvreté et ce, dans l’optique de l’atteinte des objectifs du millénaire. Cette année, 43 716 440 personnes se sont levées en l’es-pace de 24 heures pour réclamer une plus grande justice sociale, établissant un nou-veau record Guinness, et plusieurs d’entre vous en avez fait partie! À l’université, ce

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43 716 440 personnes se sont levées en l’espace de 24 heures pour réclamer une plus grande justice sociale, établissant un nouveau record Guinness

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Parité du taux de change : qu’est-ce que ça change? Anne Legault, étudiante en sciences de la consommation et Vice-présidente aux communications du BIC

Ces dernières semaines, l’actualité économique ne semble « focuser » que sur un sujet : la parité du taux de change de notre dollar avec celui de nos voisins du sud. Dans les divers médias, on entend les économistes prévoir que la hausse du dollar canadien aura d’importantes conséquences en ce qui concerne nos relations commer-ciales internationales. Ces économistes pré-disent également que le dollar canadien continuera à prendre de la valeur par rap-port au dollar amé-ricain. Ainsi, je crois qu’il est fort perti-nent de se deman-der : concrètement, quelles sont les conséquences de cette parité des taux de change pour nous, simples consomma-teurs? Bien que la réponse à cette question soit plutôt complexe, je vous propose un bref aperçu des conséquences possibles. Afin de bien comprendre tout ce qu’impli-que la hausse du dollar canadien, on doit d’abord comprendre ce qu’est le taux de change et pourquoi il a récemment autant augmenté par rapport au dollar américain. En termes simples, le taux de change d’une monnaie (que l’on appelle aussi devise) est le « prix » (ou le cours) de cette devise par rapport à une autre. À l’heure où j’écris ces lignes, le taux de change du dollar canadien par rapport au dollar américain est de 1,0617. Cela veut dire qu’un dollar canadien vaut 1,0617 dollar américain. Il faut aussi mentionner que le taux de change varie quotidiennement en fonction de l’offre et de la demande de chacune des deux mon-naies. Il est possible de suivre l’évolution de la devise canadienne par rapport à d’autres devises via la Banque du Canada (tableau 1). On constate alors qu’en 2002 le dollar cana-dien se trouvait sous la barre des 65 ¢, pour ensuite tranquillement remonter et rejoindre le dollar américain le 20 septembre 2007, une situation inédite depuis 30 ans. Pour-

quoi le dollar canadien a-t-il autant augmen-té dernièrement? Jean-Luc Landry, prési-dent de la firme de gestion de portefeuilles Landry Morin, expliquait lors d’une entrevue accordée à Radio-Canada que la hausse du dollar canadien serait en grande partie attribuable au prix du pé-trole qui s'est mis à monter. De plus, il explique que « l'économie va mieux, grâce au pétrole, mais aussi parce que le gouvernement fédéral a baissé son déficit et

que les finances publiques se sont améliorées. Tout cela a donné confiance aux investisseurs étrangers, et la valeur de la monnaie canadienne s'est mise à monter ». Quelles sont les conséquences de cette hausse? Il faut savoir que la

hausse du dollar canadien entraîne des conséquences positives sur notre économie de même que des conséquences négatives. En ce qui concerne les conséquences positi-ves, on constate que la hausse du dollar canadien a fait en sorte que les intérêts payables à l'étranger seront moins élevés et que les produits importés coûtent moins

cher. Cela fait en sorte que l’économie cana-dienne en général est en excellente santé. Tel que l’affirme Stephen Gordon, profes-seur au Département d’économique à l’Uni-versité Laval lors d’une entrevue accordée au journal universitaire Le Fil des Évènements,

un des avantages d’un dollar canadien fort, c’est qu’il devient moins difficile d’acheter des équipements aux États-Unis. Ainsi, il

croit que le Canada devrait profiter de la hausse du

dollar canadien pour in-vestir, par exemple, dans

l’industrie de la haute technologie.

Cependant, une hausse du dollar entraîne également des conséquences négatives. Ain-si, un dollar élevé ralentit les exportations puisqu’il en coûte plus cher pour le pays étranger d'acheter au Canada. À cet égard, Sophie-Hélène Lebeuf, journaliste à Radio-Canada, relate que c'est le secteur manufac-turier qui en souffrira le plus, particulière-ment dans des industries comme celles de l'automobile, du vêtement et du bois. Ainsi, on constate qu’une hausse du dollar cana-dien a d’importantes conséquences écono-miques. Cependant, avez-vous comme moi l’impression que rien ne change? Ainsi, j’aimerais en terminant éclaircir ce point, c’est-à-dire savoir pourquoi on a l’im-pression de ne pas subir les conséquences de la hausse du dollar. Selon Stephen Gordon, la réponse à cette question vient du fait que la procédure d’ajustement des prix en géné-ral est très lente. En fait, M. Gordon affirme que l’ajustement se fait surtout de façon rapide sur des marchés très concurrentiels comme celui du pétrole, ou dans les villes très proches de la frontière américaine, à Windsor par exemple. Il affirme aussi que sur de nombreux autres marchés, la lenteur du processus est due à la négociation autour des prix qui a lieu une fois par an. Alors, on peut s’attendre, dans un avenir rapproché, à constater de plus en plus les conséquences de cette spectaculaire hausse du dollar cana-dien. Ce sera donc à suivre... 1. www.wikipedia.org 2. http://www.banqueducanada.ca/fr/graphs/devise.html#us 3. http://www.radio-canada.ca/nouvelles/ Economie-Affaires/2007/09/20/002-Huard-gonfle-Accueil.shtml 4. http://www.aufil.ulaval.ca/articles/trois-questions-stephen-gordon-1842.html

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Tableau 1: Évolution de la devise cana-dienne par rapport au dollar américain

(2002-2007)

Pourquoi les consom-mateurs ont-ils l’impres-sion de ne pas subir les conséquences de la hausse du dollar?

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La Grande Vague BLEUE Sam Chauvette, étudiant en agronomie

Les étudiants de la Faculté à l’étranger! Ce mois-ci, dans le cadre du mois de l’international, AGIR International a posé des questions à quelques étudiants de la Faculté qui sont partis étudier à l’étranger cette session. Nous avons eut les réponses de Julia Girard , présentement à UBC dans la ville de Vancouver, de Gabrielle Préfontaine qui voyage en Nouvelle-Zélande et de Sam Chauvette qui étudie en Suède pour la session. Je vous laisse donc en compagnie de ces voyageurs qui nous partagent leurs expériences! Bonne lecture!

vernement suédois encouragent financière-ment assez clairement les pratiques agricoles extensives et l’agriculture biologique… Ici, les subventions directes aux producteurs sont un aspect vital de leur survie étant don-né les bas prix à la mise en marché. 4. Avez-vous une anecdote, un fait cocasse, surprenant ou choquant à nous raconter? En raison des exploitations mini-ères de fer, les suédois teignaient leur maison avec la poudre de résidus. Historiquement, 80 % des maisons sont rouges avec des peti-tes fenêtres blanches… Donc ici, il ne faut pas donner rendez-vous en ville à quelqu’un « sur le coin

d’la maison rouge »! Fait perturbant : beaucoup de gens n’apprécient pas les coupures dans les program-mes sociaux effectuées par leur nouveau gouvernement conservateur (ici aussi…), mais ils se disent en même temps satisfaits d’avoir plus

de liberté économique. Leur gouvernement dit travailler pour les petites entreprises et en même temps déconstruit l’aide gouver-nementale et ouvre la porte à la compétition internationale. La grande vague bleue frappe aussi ce pays qui fut la forteresse sociale-

1. Est-ce que vous aimez votre voyage? Des fois, quand je réussis à m'accrocher un « buddy » d’adon pour socialiser... Donc, presque souvent… 2. Comment se passe votre adaptation? Qu'est-ce qui est le plus stimulant, le plus difficile? Mon adaptation a été difficile à quelques moments. J’ai croisé beaucoup de gens pour commencer une conversation, mais peu avec qui vraiment « déconner solide » ou pour débattre à propos de leur société ou de l’agriculture en général; les gens sont sou-vent réservés ou pas nécessairement intéres-sés. La solitude fut mon grand défi. Ce fut tout de même stimulant pour moi de voir à quel point l’écologie et l’agriculture sont enseignées côte à côte à cette université suédoise de sciences agricoles. 3. Pouvez-vous remarquer des différences sur la façon de prati-quer l'agriculture en comparai-son avec le Québec? Si oui, lesquelles? En Suède, 7% des terres arables et 7% du cheptel laitier sont certifiés biologique. Au Québec, les statistiques de 2006 dénombraient un total de 7,4% du nombre total des entreprises qui étaient certifiées; soit la moitié proportionnellement à la Suède. L’Union Européenne et le gou-

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démocrate durant près d’un siècle… Pour des raisons écologistes, mais aussi parce que les autobus sont très dispendieux d’utilisation, le vélo est le moyen de trans-port de tout le monde à Uppsala. J’ai telle-

ment pédalé depuis que je suis arri-vé… J’en ai même perdu ma petite bedaine de gars abusif de réunions de comité. 5. En une phrase, comment décririez-vous votre pays ou province d'accueil? En fait, ça ressemble pas mal au Québec côté végétation; côté pan-neaux publicitaires on pourrait dire qu’ils ont une loi 101 pour le sué-dois!

6. Avez-vous un message pour les gens de la Fa-culté? Pour faire jaser un brin : les étudiants uni-versitaires de Suède et de Finlande reçoivent cinq ans d’études gratuites et une allocation mensuelle de 400 à 500 $ pour augmenter le savoir national… Wow… Je pourrais aussi conseiller aux prochains étudiants en échange de partir en duo ques-tion de pouvoir prendre des pauses d’an-glais, de svenska, ou de deutch… Jaser québécois… C’est tellement plaisant!

Le vélo est le moyen de transport de tout le monde à Uppsala

Ici, les subventions directes aux produc-teurs sont un aspect vital de leur survie étant donné les bas prix à la mise en mar-ché.

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En terre kiwi Gabrielle Préfontaine, étudiante en agronomie

Il y a maintenant deux ans, je lisais un article sur la Nouvelle-Zélande dans une revue Géo et, en regardant les photos, j’ai eu comme un coup de foudre… C’est à ce moment que j’ai décidé que j’allais coûte que coûte me rendre là-bas dès que j’aurais l’argent nécessaire pour m’y rendre. Vers la fin de la session d’hiver passée, j’achetais mon billet, départ prévu pour le 1er septem-bre… Après quelques heures passées dans différents avions (cinq heures entre Mon-tréal et Vancouver, 2 h 30 entre Vancouver et San Francisco et finalement 13 heures entre San Francisco et Auckland), j’y étais : je mettais le pied en Nouvelle-Zélande.

Impatiente de voir ce fameux pays dans lequel je prévois passer une année, je vois ma patience mise à l’épreuve alors que je dois passer une heure dans l’aéroport à attendre pour passer non seulement les douanes, mais aussi le contrôle d’un genre de se-conde douane qui vérifie qu’aucun passager ne trans-porte avec lui de matériel vivant qui puisse être poten-tiellement nocif pour l’envi-ronnement néo-zélandais. En effet, le gouvernement est très strict à ce sujet étant don-né que quelques organismes ont été intro-duits consciemment ou non par le passé, causant malheureusement plus de domma-ges que de bien… La Nouvelle-Zélande était de fait à l’origine peuplée uniquement d’oiseaux et seulement de deux espèces de mammifère, deux espèces de chauve-souris. Le rat a été introduit par les marins polyné-siens, et les européens ont par la suite in-troduit plusieurs animaux domestiques (moutons, vaches, chevaux, porcs, etc.). L’animal causant le plus de soucis reste

cependant l’opos-s u m ,

un marsupial provenant de l’Australie qui, sans aucun prédateur ici, se délecte de la végétation néo-zélandaise, détruisant ainsi l’habitat d’oiseaux indigènes, tel le fameux kiwi. Bref, après une bonne heure d’attente dans l’aéroport d’Auc-kland, me voilà enfin officiellement en terre kiwi, direction : cen-tre-ville d’Auckland. Auckland, peuplée de 2,1 millions d’habitants, compte à elle seule la moitié de la population totale du pays. La ville ressemble étrangement à Vancouver, entourée de marinas et peuplée d’un nom-

bre impressionnant de ressortis-sants asiatiques. Après quatre jours passés dans la « ville des voiliers », la température étant vraiment imprévisible et ayant trouvé un emploi dans un vi-gnoble sur l’île du sud, j’ai pris le train, le fameux Overlander, en direction de Wellington, la capitale de la Nouvelle-Zélande. Wellington s’est avérée jusqu’à présent ma ville préférée ici, même si par moments il est difficile de marcher tellement le vent est puissant! La ville est un peu le pendant de Québec, rem-

plie de petits cafés, de boutiques et de mu-sées, dont le célèbre Te Papa museum, com-prenant une impressionnante section sur l’art et la culture maori. Avec seulement une journée prévue dans la ville, j’en ai profité pour y marcher, et après m’être perdue comme à mon habitude quand je visite une nouvelle ville, j’ai finalement trouvé le

« Cable Car », un genre de tramway qui fait la navette entre le centre-

ville et le jardin botanique. En soirée, j’em-b a r q u a i s

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sur le ferry en direction de Picton, sur l’île du sud. De Picton j’ai pris le bus pour Nel-son, près d’où je travaille actuellement. Ainsi, voilà maintenant deux mois que je suis en Nouvelle-Zélande et, même si je pensais comprendre l’anglais et même si j’avais entendu parler de l’accent kiwi, je ne

savais pas à quel point ce fameux accent était par moments difficile à comprendre. En fait, je pense que l’anglais parlé par les Kiwis est l’é-quivalent de notre français pour les français de France : les Kiwis par-lent vite, et ont leurs propres ex-pressions. Par exemple, ici, un mail-lot de bain est un « tog », des gou-

gounes sont des « jandals », le souper se nomme « tee » et si on est jeune, on se fait appeler « spring chicken ». Les « a » et les « e » ne se prononcent pas comme l’anglais auquel on est habitué. Par exemple, une collègue de travail me parlait de son « kèt », et je n’arrivais pas vraiment à comprendre de quoi elle parlait… jusqu’à ce que je com-prenne qu’elle me parlait de son chat! Ainsi, si un « bed » se prononce « bid » et le nom-bre dix, « tin », sept se prononce « siven », et ainsi de suite… Pour ajouter au charme de l’accent kiwi, mon patron est autrichien, donc il parle l’anglais avec un fort accent allemand. Aussi, deux collègues provenant de l’Argentine me parlent avec un accent espagnol, mes colocs m’apprennent le slang typiquement kiwi et, en bonne québécoise que je suis, je lâche des « ah ouin », des « pis » et des « ben euh » une fois de temps en temps! Mais la différence ne s’arrête pas là! Ici, il n’y a pas de Wal Mart, mais dans le centre-ville de Richmond (la ville la plus proche d’où je vis), on y trouve un Wool Mart. Le McDo vend des mini Pavlova (le dessert national) et des Big Mac avec des œufs dedans, si on commande un hot dog, on reçoit un pogo (un hot dog comprenant pain et saucisse se nomme ici american hot dog!), et le biscuit national se nomme « Afghan cookie » (je cherche toujours le lien entre l’Afghanistan et le biscuit!). Autre truc drôle : ici, on com-mence à peine à fêter l’Halloween, et ce n’est franchement pas très populaire. Des gens se disant anti-Halloween organisent même depuis deux ans un anti-party d’Hal-loween où, ironiquement, les gens se costu-ment quand même, mais selon le thème des fées et autres princesses seulement! Bref, la Nouvelle-Zélande est définitivement un pays à visiter, et il me reste encore dix mois pour le faire!

L a N o u v e l l e -Zélande était à l’origine peuplée uniquement d’oi-seaux et seulement de deux espèces de mammifères

La ville de Wellington est un peu le pendant de Québec

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Une session à 5000 km du Comtois Julia Girard, étudiante en agronomie

Voilà six mois que je suis au « BC ». J’ai d’abord passé quelques mois à Nelson, petite communauté de l’intérieur de la province, au cœur des montagnes. On la surnomme « Best place on Earth », et je dois avouer qu’après trois mois là-bas, je n’ai pas trouvé de raison de le nier. Ensuite, j’ai passé un mois à travailler sur une ferme bio de l’île de Vancouver où j’ai eu la chance de goûter au plaisir de l’apiculture.

Me voilà maintenant à Vancouver, très belle ville située entre monta-gnes et océan, pour étudier à l’University of British Columbia (UBC) en agronomie. L’expérience est riche et j’apprends beaucoup. D’un autre côté, c’est spécial de laisser der-rière soi le Comtois et de se retrouver dans un milieu où l’on ne connaît absolument personne. Le premier mois a été difficile et plutôt solitaire. Mais, peu à peu, j’ai fait la connaissance de gens bien sympathiques. J’apprécie donc, de plus en plus, mon sé-jour. La Colombie-Britannique est à l’autre bout du pays mais c’est étonnant de réaliser à quel point les habitants des deux provinces se ressemblent. Les jeunes du BC sont très semblables aux québécois. Les gens sont sympathiques et ouverts d’esprit. Aussi, beaucoup de jeunes sont allés à l’école d’im-mersion française et maîtrisent très bien le français. Mis à part mon accent qui ne passe pas inaperçu, je ne me sens pas si loin de chez moi. Maintenant, laissez-moi continuer avec quelques faits qui caractérisent bien le BC, Vancouver et UBC : - Ici, toutes les autos nous disent « Beautiful British Columbia » et, pour une fois, je dois admettre que les autos ont raison. Les paysages sont magnifiques! Mais la topogra-phie ne permet pas une agriculture inten-sive. Une très petite portion au Sud de la province est cultivée. Le BC est loin de l’au-tosuffisance alimentaire et une immense proportion des denrées alimentaires est importée. - Vancouver est la ville qui connaît le climat

le plus doux au Canada. La température ne descend pratiquement jamais sous le point de congélation et s’il y a une tempête de neige, c’est la panique et la ville est paraly-sée. Selon Environnement Canada, Vancou-ver reçoit en moyenne 1155 mm de pluie par année, la grande majorité durant la pé-riode d’octobre à avril. Bref, il pleut sou-vent, pas tout le temps, mais pratiquement tous les jours. Pour cette raison, Vancouver est surnommée Rain City. Mais on s’habi-

tue. Pas la peine de se demander s’il va pleuvoir et si ça vaut la peine de mettre un imper-méable; il va pleu-voir, c’est quasiment certain! Aussi, les bottes de pluie sont à la mode. Il y en a de toutes les cou-

leurs et de tous les styles. L’autre jour, j’ai vu une fille qui avait une paire de bottes en caoutchouc à talons hauts! - Près de la moitié de la population de Van-couver est d’origine asiatique. À mon arri-vée, j’ai été vraiment surprise de voir autant d’asiatiques. Je peux dire qu’un petit tour dans l’immense quartier chinois est aussi dépaysant qu’un bond au-dessus de l’Océan Pacifique. - En 2006, UBC comptait plus de 45 000 étudiants. Beaucoup sont des étudiants étrangers, bien sûr d’origine asiatique, mais il y a aussi beaucoup d’américains qui ne sont pas particulièrement fiers de leur ori-gine. Le campus de UBC est entouré de plus de 700 hectares de forêt protégée et de plusieurs plages dont une bien connue, Wreck-beach, où le maillot est optionnel! Il y a aussi une ferme biologique de cinq hectares entièrement gérée par des étudiants. Si l’un d’entre vous sou-haite en savoir plus sur Vancouver ou UBC, ne vous gênez pas pour com-muniquer avec moi : [email protected]

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Pour une visite virtuelle de UBC Farm : http://ubc.facebook.com/album.php?aid=60084&l=2d49c&id=763370105

Lost in Translation Depuis que j’ai remarqué que mon yogourt était aux bleuberries et que mes céréales étaient certifiées organiques, j’ai commencé à lire plus attentivement les étiquettes. Voici donc les instructions pour préparer mon plat indien pré-préparé (je tiens à souligner que je n’exagère ni n’invente absolument rien) : • Faites des 2 cm coupés dedans le coin latéral de la poche • Placez le montant sur un plat de Microwaveable. La chaleur sur le plein pouvoir pendant 2 minutes. • Enlevez la poche de la micro-onde tenant le côté non-ouvert (le soin devrait être pris en manipulant le produit de chauffage). Attention : Au-dessus du temps de chauf-fage peut changer selon la puissance en watts de micro-onde et peut avoir besoin s’ajuster. Enlevez la poche, la coupez et servez d’un coup de ciseaux. MMMMmmm! Qui ne raffole pas d’un plat assaisonné d’un bon coup de ciseaux. Attention n’oubliez pas de regarder la date de mieux avant extrémité. Et oui, ceux qui ont des allergies devront prendre garde car dans l’usine, le produit est fait dans un secteur libre d’écrou, mais écrous ailleurs! (Ca serait intéressant de savoir quelle por-tion de la population est allergique aux écrous!)

« Pour une fois, je dois admettre que les autos ont raison! »

Mis à part mon accent qui ne passe pas inaperçu, je ne me sens pas si loin de chez moi.

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La malnutrition Jessica Grenier, étudiante en nutrition

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La nourriture est un élément es-sentiel à la vie. Une partie de ce que nous mangeons quotidiennement est utilisée pour la construction et le maintien dans un bon état des cellules composant notre orga-nisme. Les éléments usés sont remplacés par d'autres grâce à l'apport alimentaire et aux nutriments qui y sont contenus. On mange trois à six fois par jour, incluant les collations, pour aller chercher tous les nutri-ments dont on a besoin. Par contre, ce n’est pas tous qui ont cette chance, et bien mal-heureusement, une grande partie de la po-pulation mondiale ne réussit pas à subvenir à ses besoins. La malnutrition est le princi-pal problème de santé occasionné par une mauvaise alimentation.

La malnutrition concerne l’insuffisance, mais aussi l'excès de nourriture, les mauvais types d'aliments, et la réaction du corps à de nombreuses infections qui entraînent la malabsorption des élé-ments nutritifs ou l'inca-pacité à utiliser convena-blement les nutriments pour préserver la santé. Celle-ci est caractérisée par un apport insuffisant ou excessif de protéines, d’énergie et de micronutriments tels que les vitamines, ainsi que par les in-fections et les troubles fréquents qui en résultent. La malnutrition sous toutes ses formes augmente le risque de maladies et de décès précoce. L’état nutritionnel est mena-cé lorsque les gens sont exposés à des ni-veaux élevés d'infection en raison d'un ap-

provisionnement insuffisant en eau propre à la consommation et d'un assainissement inadéquat. Nous nous attarderons sur deux types de malnutrition touchant essentielle-ment les enfants des pays sous-développés. Le marasme est une des formes graves de malnutrition, causé par un déficit énergéti-que se manifestant chez les très jeunes en-fants. Il se manifeste par une maigreur ex-trême, une peau sèche et fragilisée, des poils rares et cassants, une diminution du volume musculaire et de la couche graisseuse et une hépatomégalie, soit une augmentation du volume du foie. Le corps utilise à ce mo-ment ses réserves adipeuses ainsi que ses réserves musculaires pour ses fonctions vitales, ce qui explique les différentes mani-festations de cette maladie. Le kwashiorkor est plutôt causé par un défi-cit en protéines, l’apport énergétique pou-

vant être tout de même adéquat, et se manifeste à plus long terme. Il touche prin-cipalement les enfants entre six mois et trois

ans, au moment du sevrage, c’est-à-dire à l’arrêt de l’allaitement maternel. Tant que l’enfant est alimenté par le lait maternel apportant une alimentation équilibrée et riche en protéines, il ne montre pas de désé-quilibre protéique. Après le sevrage, l'enfant consomme des aliments solides comprenant des céréales pour bébé, des pommes de

terre ou des bananes qui sont pauvres en protéines. Le kwashiorkor se mani-feste par une faiblesse de plus en plus importante, une perte de poids impor-

tante, un retard de croissance, une fonte musculaire, de l’œdème et

un affaiblissement du système immunitaire. Le marasme peut être traité par une « renutrition » de diverses façons, dépendamment de l’é-tat du patient. Lorsque les su-jets ont conservé leur appétit, il est possible de leur proposer une alimentation orale, c'est-à-dire par la bouche, en très peti-tes quantités et en utilisant un protocole très strict. L'alimen-tation de ces patients s'effectue

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sur plusieurs semaines et très progressive-ment. Chez d'autres patients, cette méthode n'est pas possible. Il est alors nécessaire d'employer des techniques de réanima-tion telles que la pose d'une perfusion intra-veineuse en utilisant un cathéter, ce qu’on appelle l'alimentation parentérale. Une sonde peut aussi être disposée directement dans l'estomac, permettant d'apporter direc-tement au patient les nutriments dont il a besoin. C’est ce qu’on appelle l’alimentation entérale. Le kwashiorkor, quant à lui, peut être traité par la réintroduction des protéines dans l’alimentation de façon graduelle, mais il ne faut pas oublier que le kwashiorkor peut très souvent être accompagné de marasme, ce qui influence le traitement. Dans le monde, la malnutrition touche une personne sur trois. Elle affecte tous les groupes d’âge, et est particulièrement fré-quente chez les pauvres et ceux qui ont un accès insuffisant à de l'eau propre, à un as-sainissement de bonne qualité et qui sont privés d’éducation sanitaire. Plus de 70 % des enfants souffrant de malnutrition protéi-no-énergétique vivent en Asie, 26 % vivent en Afrique et 4 % en Amérique latine et dans les Caraïbes (OMS 2000). Les interventions qui contribuent à la pré-vention de la malnutrition comprennent : l'amélioration de l'approvisionnement en eau, de l'assainissement et de l'hygiène, l’é-ducation sanitaire pour une alimentation saine, un meilleur accès, pour les pauvres, à des quantités suffisantes d'aliments sains et la garantie que le développement industriel et agricole n'entraîne pas une malnutrition accrue. Beaucoup de travail reste cependant à faire pour améliorer la situation, la malnu-trition éclipsant la plupart des autres mala-dies à l’échelle mondiale. Références: - Vulgaris-Médical : Encyclopédie. 2000-2007. Page consultée le 30 octobre 2007. Disponible en ligne : http://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie.html - World-Water Day.2001. Page consultée le 30 octobre 2007. Disponible en ligne : http://www.worldwaterday.org/wwday/2001/lgfr/disease/malnutrition.html

70 % des enfants souf-frant de malnutrition protéino-énergétique vivent en Asie

La malnutrition éclipse souvent la plupart des autres maladies à l’échelle mondiale.

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Le Niger Pascal Cyr, étudiant en agronomie et Kaysandra Waldron, étudiante à la maîtrise en sols et environnement

Le Profil International, plus que des études! Isabelle Girard, étudiante en agronomie

Effectivement, le titre dit tout! À l’hiver 2007, nous étions trois étudiants d’agronomie partis faire une session à Tou-louse, dans le sud de la France. Le but premier de cette escapade était effectivement d’aller étudier dans un autre pays, de voir une autre vision de l’agriculture. Et cet objectif s’est effectivement réalisé par le biais de nos cours, des visites de ferme, des opinions de nos collègues et professeurs. Le clou des études fut le cours de viticulture : tout était à apprendre. Avec le meilleur professeur que l’on pouvait avoir, un œnologue, nous avons visité un vignoble et une coopérative de vins. Nous avons eu droit à des cours spécialement pour nous sur la vinification ainsi que sur la dégustation des vins. D’ail-leurs, nous avons mis à l’œu-vre nos apprentissages sur le vin...

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Vous savez, cette merveilleuse expérience a permis de faire bien plus que des études. Nous logions dans des résidences vraiment

multiculturelles. Nos principaux amis étant des Brésiliens, un Péruvien et une Autrichienne, nous en avons appris énormé-ment à propos de ces pays ainsi que beaucoup

d’autres. Avec quelques soupers culturels, des musiques typiques, des mœurs différen-tes, ce fut très enrichissant.

Mais, tant qu’à être dans un autre pays…pourquoi ne pas en profiter au maximum! Rendus sur place, nous avons vite constaté que les Français avaient beaucoup plus de congés que nous au cours d’un trimestre. Nous avons visité vraiment beaucoup d’en-droits… et pris tous les trains possibles! Nos visites furent principalement dans le sud de la France, mais avec aussi une escapade dans le nord, sur la côte d’Azur, ainsi qu’à Barce-lone en Espagne! Les nouvelles expériences étaient les bienvenues, comme en témoigne la photo accompagnant ce texte!

Pour tous ceux qui sont en première ou en deuxième année (du moins pour le programme d’agronomie), prenez en considération que le Profil International et d’autres programmes de mobilité existent, et pensez-y! C’est vraiment une expérience à vivre que d’aller étudier une session ou un an dans un autre pays. Il n’y a pas que la France de disponible pour les échanges. Informez-vous au-près de votre direction de programme, ça vaut la peine! Les nouvelles expériences sont les bienvenues!

Il y a de cela à peine quelques mois, le Niger était un pays qui nous était totale-ment inconnu, tout comme l’ICRISAT (International Crops Research Institute for the Semi-Arid Tropics), notre organisme d’accueil. C’est donc dans le cadre d’un stage international et interculturel et, pour Kaysandra, de sa maîtrise en sols et envi-ronnement, que nous avons séjourné à l’I-

CRISAT-Niamey. Ce stage s’est déroulé sur une période de deux mois, soit juillet et août 2007. Partageant tous deux un grand intérêt pour le développement international, le stage au Niger était pour nous une excel-lente opportunité d’ouvrir nos horizons à cette dimension. Nous avons travaillé dans un programme nommé Desert Margins Pro-gram et, plus précisément, sur un projet de bio-récupération des terres. Nous avons donc effectué une expérimentation sur les sols latéritiques, sols considérés comme peu propices à l’agriculture. L’accueil chaleureux du personnel de l’ICRISAT, l’expérience enrichissante, la rencontre de gens venant de partout dans le monde et la découverte d’un pays fascinant ne sont que quelques unes des raisons qui nous amènent à dire que notre stage a été très formateur et une expérience inoubliable. Aujourd’hui, nous en connaissons un peu plus sur ce pays et sur ses problématiques, et nous n’avons aucun doute sur le fait que nous y retourne-rons un jour.

Le stage au Niger était pour nous une excellente opportunité de nous ouvrir au développement international

Prenez en considération que le Profil International et d’autres programmes de mobilité existent, et pensez-y!

Capsule linguistique

internationale

Par Catherine Avard, chef de pupitre En ce mois de l’international, voici quelques règles de français thémati-ques qui sont fort simples mais parfois faciles à oublier. Les noms de peuples s’écrivent avec une majuscule. Employés comme ad-jectifs, ils s’écrivent cependant avec une minuscule. Ce Français aime la bière québécoise.

Attention, les noms d’adeptes de reli-gions, de partis politiques ou d’ordres religieux s’écrivent également avec une minuscule, contrairement aux noms de peuples. Les chrétiens, les musulmans, les libéraux, les conservateurs et les jésuites sont tous des gens très gentils qui aiment la bière québé-coise! De Villers, Marie-Éva. La nouvelle grammaire en tableaux. Éditions Québec Amérique. 2003.

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AgroAlimenTerre Sans Frontières Geneviève Laroche, Pierre-Manuel Plante, Kaysandra Waldron, Julien Loiseau, Richard Mbala et Pascal Cyr, ATSF

Après un long silence dans l’Agral et la feuille de chou, voici un retour en force d’AgroAlimenTerre Sans Frontières! Eh oui! Les membres du comité, loin de souf-frir de la léthargie étudiante estivale, se sont activés tout l’été et reviennent en force cet automne, bien motivés à entreprendre une nouvelle année de réflexions et d’actions pour mener le projet plus loin. Voici un compte-rendu de l’été et les perspectives d’avenir du comité. D’abord, un bref résumé des activités du printemps et de l’été derniers s’impose. En avril dernier, nous avons formé un comité à partir des étudiants disponibles et motivés qui avaient démontré un intérêt pour le comité à la session d’hiver 2007. Puis, au cours de l’été, pendant qu’une partie des étudiants s’informait sur les modalités de l'enregistrement de l’organisme en tant qu’organisme à but non-lucratif (OBNL), d’autres étudiants établissaient des contacts pendant leur séjour au Niger avec des étu-diants et professeurs d’un institut de recher-che, où un comité de réflexion s’est créé pour entretenir les communications entre le Niger et le Québec. Une déléguée du comité du Québec, au Mali pour l’été, a aussi établi quelques contacts avec des intervenants maliens. Le retour sur les bancs d’école n’a pas freiné nos ardeurs, loin de là. L’équipe du comité est maintenant composée de six étudiants de la FSAA : trois étudiants au deuxième cycle dans les domaines de l’économie ru-rale, de l’agroforesterie et des sols et de l’environnement, et trois étudiants au bacca-lauréat en agronomie. Les membres cumu-lent déjà des expériences de travail diverses dans le domaine agroalimentaire et le déve-loppement local, et ce tant au Québec qu’à l’international (Niger, Inde, Israël, Rouma-nie, Congo-Kinshasa, etc.). Nous sommes tous animés par un désir de participer au développement durable du système agroali-mentaire d’ici et d’ailleurs. À chaque se-maine, c’est dans cet esprit que nous nous rencontrons pour déterminer les grandes lignes de notre projet. Toute cette démarche nous a d’ailleurs menée à participer au Concours d’Idées d’entreprise d’Entrepre-neuriat Laval. En termes d’objectifs concrets, le comité s’affaire présentement à définir le portrait de l’organisme et à en planifier le dévelop-

21 ragir, et ce afin d’avoir un développement plus global du système agroalimentaire. D’autre part, ATSF veut utiliser au maxi-mum l’expertise et les ressources locales pour favoriser le développement des com-munautés agricoles. Pour ce faire, il mise sur la création de « cellules nationales » dans plusieurs régions du monde. Ces cellules seraient composées, dans chaque pays, d’in-tervenants locaux ayant des expertises com-plémentaires et adhérant aux principes et valeurs d’ATSF. Chacune des cellules de-vrait donc adopter les principes de fonction-nement énoncés dans une charte internatio-nale (un peu comme le fait OXFAM), et bénéficierait en échange du réseau d’interve-nants créé par l’organisme. D’ailleurs, les nombreux contacts établis au Niger et au Mali cet été et l’enthousiasme des interve-nants là-bas nous laissent penser que cette formule pourrait bien servir les missions de l’organisme. ATSF vise donc d’abord les communautés d’ici et d’ailleurs qui nécessitent un appui

dans la concrétisation de leurs propres initiatives de développement du système

agroalimentaire. Or, nous sommes également conscients que plu-sieurs organisations actives dans le développement local et internatio-

nal ciblent la même clientèle que nous. C’est pourquoi ATSF veut aussi répondre aux besoins de ces or-ganisations et combler leur man-que d’expertise dans le système agroalimentaire en offrant un service pour la mise sur pied et la réalisation de leurs projets dans les communautés. À ce jour, nous n’avons pas trouvé d’orga-nisme agroalimentaire multisec-toriel ayant une approche de ce genre. Tant au niveau local qu’in-

ternational, il s’agit de répondre à une de-mande au lieu de créer notre demande. Dans la prochaine année, nous aurons à monter notre plan d’affaire et notre plan d’action. Du même coup, nous enregistre-rons l’organisme et nous aurons à nous faire connaître et à faire parler de nous. Si vous voulez avoir plus d’information ou donner un éventuel coup de main, nous vous invi-tons à communiquer avec nous à l’adresse suivante : [email protected]. N’hésitez pas à nous contacter, tous les commentaires sont les bienvenus!

pement. Bien que les bases du projet soient, dans l’ensemble, posées, plusieurs éléments risquent de se modifier au fil des futures rencontres, puisque nous sommes toujours en processus de réflexion. Nous pensons néanmoins qu’il est pertinent de vous faire part des idées qui sont ressorties jusqu’à ce jour au sein du comité. Actuellement, l’organisme vise un développe-ment local et international du secteur agroalimen-taire efficace et durable, afin de lutter contre toutes formes de pauvreté et d’exploitation humaine par le biais de l’autonomisation des populations. L’énoncé de la vision de l’orga-nisme reflète bien notre désir de rejoindre autant les agriculteurs d’ici que d’ailleurs. Après tout, être « Sans Frontières » ne veut pas nécessairement dire « hors de nos fron-tières »! En effet, bien que nos intentions d’intervenir à l’international soient bien visibles, nous croyons qu’il serait aussi inté-ressant de travailler plus près de nous, en repensant le modèle de dévelop-pement du système agricole au Québec, de façon à of-frir aux producteurs une rémunération plus juste pour leur travail. Afin de tendre vers cet idéal, ATSF poursuit quatre missions : Favoriser la collaboration entre les diffé-rents acteurs du secteur agroa-limentaire pour ainsi stimuler le partage de connaissances / Appuyer les communautés dans leurs initiatives de déve-loppement agroalimentaire local / Devenir un acteur important dans le développe-ment agroalimentaire sur le plan de la coopération interna-tionale / Appuyer et/ou participer à des projets de recherche participative dans le système agroalimen-taire. Plus concrètement, l’organisme pourrait se concevoir, d’une part, comme un réseau international de consultants oeuvrant dans tous les secteurs de l’agroalimentaire. Ceux-ci pourraient, par le biais de l’organisme, profiter d’un réseau inédit d’échange de connaissances et de technologies. Ces échanges entre les différents secteurs (nutrition, génie, agronomie, agroéconomie, etc.) permettraient aux intervenants d’inte-

ATSF vise d’abord les

communautés d’ici et d’ailleurs qui

nécessitent un appui dans la concrétisation de leurs initiatives de

développement du système

agroalimentaire.

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Mais qu’est-ce que le Club Zoo? L’équipe du club Zoo

Des étudiants étrangers dans la Faculté Corinne Tardif-Paradis, étudiante en agronomie et coordonnatrice d’AGIR International

Si vous êtes intéressé à participer à ces acti-vités avec les étudiants étrangers ou si vous êtes vous-même de l’extérieur de la province et que vous avez le goût de découvrir la région avec nous, vous pouvez venir nous voir au local 0117, et on s’organisera une sortie!

À chaque session, les membres d’AGIR organisent des sorties avec les étu-diants étrangers pour faciliter leur intégra-tion et pour partager avec eux. Cette ses-sion-ci, il y a près de 20 étudiants étrangers dans la Faculté. La plupart du temps, vous pouvez les reconnaître grâce à leurs accents des plus diversifiés! Déjà, depuis le début de la session, nous sommes allés au cap Tourmente pour mar-cher dans ce boisé plein de cou-leurs des feuilles d’au-tomne. Nous étions trois membres d’AGIR avec trois Françaises. Ce fut, ma foi, très agréable. Nous avons eu droit à un specta-cle grandiose de ces terres qui furent les premières cultivées en Amérique du Nord. De plus, nous en avons appris sur les oies blan-ches. En effet, elles sont en grand nombre aujourd’hui vu le contrôle de la chasse qui

s’est fait par le passé et aussi parce qu’elles ont découvert la réserve de nourriture très intéres-sante qu’il y a dans les champs près du fleuve. Eh oui, maintenant il manque de chasseurs puisque la population grandissante de ces oi-seaux migrateurs devient critique, même pour leur

propre survie. Malheu-reusement, nous

n’avons vu que très peu d’oies lors de notre visite parce qu’elles sont restées plus longtemps au nord cette année, vue

la température clémente.

Mais ce n’est pas tout! Comme nous pas-sions sur la côte de Beaupré, nous en avons profité pour arrêter au Musée de l’abeille où nous avons pu nous régaler de bon miel québécois!

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Club Zoo, club zoo, club zoo…Mais qu’est-ce que le Club Zoo? Une asso-ciation dans laquelle les gens se déguisent en animaux? Ou encore des granolas qui ont pour but ultime de visiter tous les jardins zoologiques de la Terre? Vous serez déçus : mais non! Le Club de Zootechnie de l’Uni-versité Laval (son vrai grand nom) est une association étudiante qui organise des sor-ties, fait venir des conférenciers et même vous fait voyager, tout ça dans le merveil-leux monde animal. Ainsi, la théorie vue à l’école peut être appliquée en visitant des fermes, des organismes et des joueurs clés dans l’industrie animale québécoise. L’an passé, le club a orchestré des dizaines d’acti-vités touchant autant la production laitière, la production porcine que la production de viande bovine. Plusieurs soupers conféren-ces ont eu lieu, traitant des sujets d’actualité dans plusieurs productions. Il ne faut sur-tout pas oublier les symposiums qui ont su attirer plusieurs membres du Club Zoo.

En citant les activités du Club, on ne peut pas passer sous silence le voyage pour la Royal Agricultural Winter Fair. Au moment d’écrire ces lignes, nous, les dévoués du comité Club Zoo, sommes fébriles à l’idée de prendre l’autobus demain soir en direc-tion de la plus grosse exposition agricole du Canada. Notre excur-sion est en fait une virée aller-retour de deux jours à Toronto. Voyageant de nuit pour permettre à certains de dormir et à d’autres de vaquer à des occupa-tions plus « barakoises », cela nous évite en plus de passer deux nuits à l’hôtel, réduisant ainsi énormément le coût d’une telle expédition. Les principaux juge-ments qui feront partie de notre horaire du jeudi seront : les National Holstein Heifer Clas-

ses, le Breeding Sheep Show, le Butter Sculpture Judging, le National Red & White Holstein Show, le Sale of Stars Component Breed Edition et, pour finir, la fameuse Sale of Stars. En ce qui a trait au vendredi, les National Holstein Milking Classes, le Brown Swiss Show, la Natio-nal Ayrshire Show, le Breeding Sheep Show, la

National Jersey Futurity et les National Jersey Show Heifer Classes feront partie du

voyage. Dommage pour tous ceux qui ne se sont pas inscrits et qui ont manqué ce super voyage.

Cependant, vos suggestions de sorties, de thèmes abordés, de conférenciers… en fin de compte, vos idées sont toujours les bienvenues à [email protected].

Cette année, le club a l’intention d’organiser des activités dans le secteur laitier, porcin, avicole, équin, bovin, ovin, caprin et même celui des bisons! Alors surveillez, sur notre babillard (dans le petit corridor menant à la cafétéria), nos activités à venir.

Les couleurs d’automne du cap Tourmente ont su émer-veiller les étudiants étrangers

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 3, novembre 2007

L’évaluation, ça se passe dans les deux sens Annabelle Demers, étudiante en sciences de la consommation et V.-p. aux affaires pédagogiques de l’AGETAAC

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Eh oui! Très bientôt tu auras à évaluer la qualité de l’enseignement que tu as reçu dans le cadre des différents cours où tu es inscrit. Cette évaluation portera no-tamment sur le respect des objectifs du cours, la charge de travail, la correction des

travaux et des examens, l’attitude de l’ensei-gnant et les méthodes pédagogiques utili-sées, tout cela en lien avec ce qui est inscrit dans ton plan de cours (dont je parlais dans l’Agral de septembre). C’est donc le moment idéal pour souligner les bons coups, relever les manquements et suggérer des améliorations et des ajuste-ments pour les sessions à venir. En effet, pour les enseignants, l’évaluation des cours est LA référence pour savoir ce qui plaît ou non aux étudiants, de même que ce qui

fonctionne ou ne fonctionne pas. Une ma-jorité d’entre eux en tiennent compte dans l’élaboration de leurs cours. Il est donc très important que tu fournisses ce petit effort afin de contribuer à améliorer la qualité des cours de la FSAA (cela vaut aussi pour les

cours que tu suis dans d’au-tres facultés). Dans le cas où ton cours s’effectuerait à distance, tu as également une évaluation à remplir, mais tu devras décider de la compléter de ton propre

chef puisque, évidemment, l’enseignant n’est pas en mesure d’organiser une administra-tion générale de l’évaluation comme dans le cas des cours en classe (suivre les procé-dures indiquées par le tuteur ou se renseigner au bureau de la formation continue). Fait à noter, l’enseignant doit toujours sortir du local pendant que les élèves rem-plissent les évaluations et celles-ci sont com-plétées de façon anonyme (hormis les com-mentaires qui doivent généralement être

signés). De plus, l’enseignant n’a accès aux résultats qu’après la remise des notes finales pour la session. La participation de tous est essentielle à l’amélioration de l’enseignement puisque, dans le cas où le taux de participa-tion est insuffisant, l’évaluation ne sera pas déposée dans le dossier de l’enseignant. Pour savoir si ton cours fera l’objet d’une évalua-tion pour la présente session, adresse-toi à ta direction de programme. Si tu éprouves des difficultés particulières avec un enseignant, il y a des recours outre l’évaluation. Prends contact avec moi et il me fera plaisir d’en discuter avec toi. Pour ce faire, passe au local de l’AGETAAC au 0110 du Pavillon Paul-Comtois, téléphone au 656-

2131 poste 4453 ou écris à [email protected] à l’intention de la V.-p. pédago.

Pour les enseignants, l’évaluation des cours est LA référence pour savoir ce qui plaît ou non aux étudiants, de même que ce qui fonctionne ou ne fonctionne pas.

Également, il serait utile que tu prennes connaissance des politiques de la FSAA en ce qui concerne les absences aux examens, le plagiat et l’usage du français. Voir le http://www.fsaa.ulaval.ca/7437.html

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 3, novembre 2007

Quand l’université va aux champs Valérie Bélanger, étudiante au doctorat en biologie végétale

Du 17 au 21 septembre dernier se tenait dans la région de la Côte-du-Sud la 6e édition de l’Université rurale québécoise (URQ), sous le thème « Façonner des projets territoriaux en milieu rural ». Concept inusité et expé-rience enrichissante où universitaires et gens de terrain se rencontrent et où la campagne sert de banc d’école. L’Université rurale c’est quoi ? L’Université rurale (UR), c’est « l’institution qui sort de ses murs pour vivre le quotidien de la réalité rurale ». C’est une rencontre privilégiée entre les agents de développe-ment local qui, au jour le jour, travaillent à améliorer la vitalité des milieux ruraux et les chercheurs qui, pour leur part, essaient de vulgariser les phénomè-nes sociaux et les ap-préhensions générali-sées de la recherche. L’UR, c’est la mise en forme du nécessaire dialogue entre les sa-voirs dits « savants » et les savoirs « d’expé-rience », entre la théorie et la pratique, entre la réflexion et l’action. Petite histoire de l’URE L’idée de l’Université rurale est née en France, en 1975. D’abord organisée en ses-sions régionales, l’Université rurale devient une expérience nationale en 1983. Mais c’est en 1989 qu’a lieu la première Université rurale européenne (URE). L’objectif est alors de favoriser la ruralité de tous les pays membres de la communauté européenne. Les pays membres décidèrent de se regrou-per à tous les deux ans pour créer des lieux d’échanges et de formation. L’URQ… Q pour québécoise S’inspirant de l’expérience européenne, un groupe d’universitaires québécois décide de reproduire l’idée en l’adaptant au contexte québécois. C’est en 1997 que la première URQ a lieu en Abitibi-Témiscamingue sous le thème « Animer la ruralité ». Depuis, cette initiative a lieu à tous les deux ans dans une région rurale. La mission de l’URQ est de contribuer au développement des territoires ruraux du Québec en initiant des activités de formation continue pour les acteurs et

les agents de développement rural selon une approche de « croisement des savoirs » qui initient des actions réfléchies et des ré-flexions plus agissantes. C’est une authenti-que expérience de recherche-action dans une approche pédagogique conviviale et informelle. L’URQ version 2007 Du 17 au 21 septembre 2007, la région Côte-du-sud, région divisée administrati-vement entre le Bas-St-Laurent et Chaudière-Appalaches, était

l’hôte de la 6e édition de l’URQ qui s’exprimait ainsi : « Façonner des projets territoriaux en milieu rural ». L’URQ com-prenait six thémati-ques allant de la gou-vernance au dévelop-

pement durable, en passant par les innova-tions sociales et les stratégies d’innovation en agro-alimentaire et agroforesterie. Les multiples sujets, tous reliés de près et de loin au développement de projets territo-riaux, ont amené leur lot de connaissances et de nouveautés dans le monde rural. Des frontières sont tombées entre certains inter-venants et d’autres agents de développe-ment. Ils repartent avec de nouveaux outils dans leur coffre pour le bénéfice de leur région. Et l’agriculture dans toute cette his-toire… Bien que le monde rural ne soit pas l’exclu-sivité de l’agriculture, le thème de la ren-contre évoquait tout de même un certain intérêt pour le secteur. Le terme ancien « façonner », du latin facere, réfère à « l’action de faire » : il signifie mettre en œuvre. Il existe même pour ce verbe une signification agricole, comme par exemple dans : « façonnant et labourant ma terre…». Le façonnage, dans le champ comme dans les projets, est inscrit dans la durée et c’est avec du temps que le développement se façonne! Cette occasion de rencontre entre les inter-venants et le monde rural s’est faite en par-tie avec le milieu agricole. Comme plusieurs thèmes touchaient l’agriculture, plusieurs

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activités avaient lieu sur des fermes. Il y a eu visite d’une ferme laitière où le lait, produit à partir de foin de batture, a une destination spécifique : la fromagerie de l’Isle-aux-Grues. Une autre visite s’est déroulée dans un verger où l’entrepreneurship d’une femme est synonyme de réussite des pro-duits du terroir. Il y avait aussi cette ferme

où la passion de la forêt a permis d’allier production laitière et production agro-forestière, sans oublier un partenariat entre deux fer-mes et la municipalité pour un projet-pilote de compos-tage. Bref, plusieurs exem-ples vivants confirment que le milieu agricole dans le milieu rural est un partena-

riat nécessaire et surtout complémentaire. De plus, le jour du lancement de la 6e édi-tion de l’URQ, soit le 17 septembre, était publié dans le Soleil le point de vue de M. Jacques Proulx, président de Solidarité rurale du Québec qui exprimait l’urgence d’agir face aux 6 fermes qui disparaissent chaque semaine… Nul autre besoin de dire que les fermes occupent le territoire rural et, s’il est vrai que le milieu rural est de moins en moins agricole, il ne saurait exister sans agriculture! Tiré de ma participation et assistance à L’URQ 2007 et de : www.urqcotedusud.com

Le poste de directeur de production

de l’Agral est toujours ouvert!

Brièvement, le directeur de production doit : - Coordonner les activités relatives à la réalisation matérielle du journal. - Faire respecter les échéanciers fixés par le comité des officiers. - Guider le responsable de la mise en page dans son travail de montage. - Expédier la version finale du journal à l’imprimerie. - Rendre le journal courant disponible sur Internet. - Assurer la gestion des fichiers informati-ques (archives et références). Passez nous voir au CMT-0116!

L’UR, c’est la mise en forme du nécessaire dialogue entre les savoirs dits « savants » et les savoirs « d’expérience », entre la théorie et la pratique, entre la réflexion et l’action.

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 3, novembre 2007

Viens t’impliquer à la SAAC! Frédéric Jasmin, étudiant en agroéconomie et adjoint aux communications pour la SAAC 2008

qui a trait à l’agroalimentaire et qui te pas-sionne? Alors vient faire un kiosque du côté de la thématique! J’ai tellement aimé l’expé-rience l’an dernier que j’ai décidé de faire partie de l’équipe de la SAAC cette année! Tu verras, il y a un tel esprit d’équipe ani-mant tous ceux s’impliquant! Et que dire de la fierté ressentie lorsque l’on apprend quel-que chose au public, et qu’il nous le fait savoir d’un air satisfait ou bien d’un com-mentaire de remerciements!

Ou bien peut-être veux-tu animer un kios-que mais tu ne veux pas avoir la tâche d’en préparer un? Tu peux toujours venir colla-

borer avec un kiosque d’en-treprise, tu

bénéficieras

La Semaine de l’agriculture, de l’alimentation et de la consommation s’en vient à grands pas. Tu veux t’y impliquer et avoir du plaisir avec la « gang », mais sans t’engager pour les trois jours que durent la SAAC? Tu aimes les enfants et tu as de la facilité avec eux? Tu es disponible le 18 janvier, soit pour l’avant-midi, l’après-midi ou encore mieux, pour toute la journée? Tu aimerais découvrir les kiosques de la ferme et du jardin tout en guidant et en amusant de joyeuses troupes d’enfants de 3 à 13 ans? Alors contacte Annie Gagnon à [email protected] et devient béné-vole d’un jour pour découvrir et faire dé-couvrir aux enfants que tu accompa-gneras la merveilleuse aventure qu’est la SAAC.

Par ailleurs, tu veux t’impli-quer durant les trois jours que durent la SAAC et tu veux avoir le plaisir de faire découvrir au grand public quelque chose

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du contact avec le public tout en ayant l’oc-casion de te faire des contacts dans le milieu de l’agroalimentaire. Tu peux aussi venir animer un kiosque de vente de coupons de dégustations. Encore une fois, tu auras la chance d’être en contact avec le public tout en « challengeant » tes amis afin de voir qui vendra le plus de coupons.

Bref, venir mettre la main à la pâte lors de la SAAC est une expérience incomparable et unique dont l’occasion ne se présente que lorsque tu es aux études. Alors, ne rate pas ta chance et vient vite t’inscrire! Pour les kiosques étudiants, passe chercher la docu-mentation nécessaire au babillard à gauche du 0114 et, pour t’inscrire comme collabora-teur de kiosque d’entreprise ou bien de vente de coupons, écris tes coordonnées sur la fiche au-dessus de la grosse enveloppe brune toujours sur le même babillard. Pour toute question concernant les kiosques, n’hésite pas à envoyer un courriel à [email protected] ou viens nous voir au 0114. N’oublie pas que nous sommes là pour toi!

L'Union des producteurs agricoles invite les étudiants de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimen-tation de l’Université Laval à participer en grand nombre à son concours « Champ d'études ».

Que devez-vous faire pour participer ? Soumettre un de vos meilleurs travaux longs réalisés à l’universi-té. Ces travaux doivent porter sur un sujet d’actualité en agriculture ou sur le syndicalisme agricole.

Que pouvez-vous gagner ? Des bourses totalisant 5 000$, un stage ou un emploi d'été, l'occasion de diffu-ser votre travail par une présentation au conseil général de l'UPA et par la publication d'un article dans le journal la Terre de chez-nous.

Vous trouverez tous les détails de ce concours à l’adresse suivante : www.c2000.ulaval.ca

Soyez nombreux ! Nous serions sincèrement heureux de lire vos travaux !

Concours champ d’études Concours champ d’études 20072007--20082008

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La multifonctionnalité de l’agriculture Frédéric Jasmin, étudiant en agroéconomie et adjoint aux communications pour la SAAC 2008

Depuis plusieurs années, des pres-sions se font de plus en plus insistantes, principalement de la part de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et de l’Or-ganisation de coopération et de développe-ment économique (OCDE), pour une libé-ralisation des échanges commer-ciaux internationaux notamment au niveau agricole. Ceci se traduit par une remise en question des mesures soutenant l’agriculture, principale-ment dans les pays dits développés. En effet, selon l’OMC, ces façons de faire « masquent » les signaux du marché. Parallèlement à cette remise en question du soutien étatique agri-cole, le milieu rural se porte de mal en pis. En effet, Moullé (1997) affir-mait que « Jamais la production agricole des pays développés n’a été aussi performante, jamais le monde rural n’a posé autant de problè-mes… ». De plus, selon Parent (2001), il y a rupture entre les res-sources naturelles et l’agriculture qui gère péniblement ses rapports avec l’environne-ment. Bref, plusieurs auteurs s’accordent pour dire qu’il y a déstructuration du milieu rural découlant de l’inefficacité du modèle agricole actuellement en place à assurer une certaine cohésion ainsi qu’un certain dyna-misme dans le milieu en question. Les pressions afin que le modèle agricole change sont d’autant plus fortes qu’elles sont à la fois conjoncturelles et structurelles. Ainsi, il y a quelques années, le concept de la multifonctionnalité de l’agriculture (MFA) émergea en réponse aux pressions face au modèle agricole actuel. Par ailleurs, le mois dernier, nous avions défini qu’une agriculture durable se devait de concilier la viabilité économique, la com-patibilité environnementale ainsi que l’ac-ceptation sociale. C’est donc dire que l’en-treprise doit, dans une perspective de déve-loppement durable, prendre en considéra-tion l’impact qu’elle a sur le milieu l’entou-rant. Ce texte vise donc à survoler de façon très succincte la MFA et à évaluer sa perti-nence dans un contexte de développement durable. La MFA se veut une alternative au modèle agricole actuel, jugé inefficace, en attribuant

à l’agriculture des fonctions autres que la seule production de denrées agricoles. Une des premières définitions de la MFA fut élaborée en 1998 par l’OCDE et affirmait qu’en plus de la production de denrées, l’agriculture pouvait notamment modeler le

paysage, assurer la préservation de la biodi-versité et contribuer à la viabilité socio-économique du milieu rural. Ainsi, selon l’OCDE, une agriculture est considérée multifonctionnelle lorsqu’elle a, en plus de la production de denrées agricoles, une ou plusieurs fonctions supplémentaires. Le développement durable est omniprésent dans le discours politique actuel. De plus, il est dorénavant considéré incontournable afin d’assurer la pérennité sociétale. Abor-dons donc l’agriculture comme ayant des fonctions économiques, sociales et environ-nementales (Gouin et al., 2004). De cette façon, l’agriculture a pour l’OCDE plusieurs fonctions, dont voici quelques exemples. Au niveau économique, elle produit des biens de première nécessité, tels que des aliments, de même qu’elle génère de l’emploi rural. Au niveau social, elle contribue à maintenir la viabilité et le dynamisme social en milieu rural tout comme elle assure la préservation et la transmission de l’héritage culturel. Au niveau environnemental, elle protège la biodiversité, et aménage et entretient les campagnes. En attribuant à l’agriculture des fonctions aussi variées, on redonne à celle-ci un rôle majeur en ce qui concerne le dé-veloppement rural. Cependant, le concept de la MFA n’est pas sans poser plusieurs problèmes.

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En effet, la multifonctionnalité attribue à l’agriculture des rôles autres que la stricte production de denrées. Cela revient à dire que ce que l’entreprise produit mais qui n’est pas pris en compte par le marché, que ce soit positif ou négatif, serait considéré. Par

exemple, la pollution qu’une entre-prise agricole émet doit être considé-rée comme une production négative non considérée par le marché. Bref, de façon rigoureuse, la MFA ne se doit pas d’attribuer uniquement des fonctions positives à l’agriculture, elle se doit de considérer tout ce qui n’est pas actuellement pris en compte par le marché. Ainsi, il existe un danger que les politiques visant à mettre en place la MFA ne considèrent que ce qui est positif. Par ailleurs, l’évaluation monétaire des autres fonctions de l’agriculture est un autre problème de taille. Se pose aussi le dilemme quant à savoir qui va payer pour ces nouvelles fonc-tions. À supposer que ce soit l’État

qui rétribue les producteurs, il y a lieu de se demander si la MFA ne serait pas unique-ment une façon de continuer à soutenir l’a-griculture mais de façon tolérée par l’OMC. On pourrait même voir en cette rétribution étatique, qui consisterait probablement en un soutien du revenu, une contradiction. En effet, certains producteurs pourraient êtres incités à demeurer ou à entrer en production du simple fait que leur revenu est soutenu, alors que l’OMC veut diminuer le plus pos-sible les entraves au libre marché. Mais il s’agit d’un autre débat dans lequel nous n’entrerons pas… Ce qu’il importe de rete-nir ici, c’est que la mise en place de la MFA pose plusieurs problèmes, tant au niveau conceptuel que pragmatique. Somme toute, la MFA a été amenée comme étant une éventuelle piste de solution aux problématiques engendrées par le modèle agricole actuel. Elle consiste essentiellement à ne plus voir l’agriculture uniquement de façon productiviste mais à lui attribuer aussi des fonctions notamment économiques, sociales et environnementales. On a aussi vu qu’elle se doit de prendre en compte toutes les fonctions non considérées par le marché, qu’elles soient positives ou négatives. Finale-ment, on a vu que la mise en place de la MFA pose plusieurs problèmes, aussi bien (suite à la page 30)

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Le nématode doré : une « vedette » détestée Joëlle Ouellet, étudiante en agronomie et envoyée spéciale pour l’Agral

Le 25e colloque sur la pomme de terre, organisé par le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ), se tenait le vendredi 9 novembre dernier. Sous le thème « Changeons nos façons de faire! », l’événement était présidé par M. Gaston Bouchard, producteur de pommes de terre depuis 42 ans. Mon premier colloque. À mon arrivée au matin, un constat désolant : je ne reconnais absolument personne… La journée sera longue! Moi qui ne sais presque rien de la pomme de terre, me voilà au milieu de gens qui se connaissent tous, de près ou de loin, et pour qui ce tubercule est capital, puisqu’ils en vivent! Toutefois, au fil des conférences, mes connaissances et mon intérêt envers le sujet s’accroissent. Au menu : la lutte contre la gale commune, la prévention du mildiou par des modèles prévisionnels, la subérisation des semences, la fertilisation calcique, les avantages de la recherche et du développement pour des fermes du Québec, et j’en passe! Un dossier malheureusement « en vedette », encore cette année : l’épineuse question du néma-tode doré. Très épineuse, je l’ai compris lors d’une intervention franche et orageuse de M. Philippe Gemme, producteur de pom-mes de terre de Saint-Amable. Je vous rapporte ici l’essentiel de la confé-rence de M. Guy Bélair, M.Sc., biologiste et chercheur en nématologie au centre de re-cherche et de développement en horti-culture d’Agriculture et Agroalimentaire Canada à Saint-Jean-sur-Richelieu. Un ravageur insidieux Le nématode doré (Globodera rostochiensis) est un nématode à kystes. Les kystes sont littéralement des cadavres de femel-les remplis de centaines d’œufs. Ils peu-vent rester dans le sol plus de 20 ans en attendant de reconnaître les exsudats racinaires d’une plante hôte (tomate, aubergine ou pomme de terre). L’éclo-sion se produit alors, et les nématodes réduisent les rendements de la culture tout en augmentant leur population. Selon M. Bélair, ils pourraient possible-ment produire deux générations par année sous les conditions québécoises.

Après quelques saisons, l’infestation s’ag-grave et les rendements peuvent chuter jusqu’à devenir presque nuls. C’est pourquoi la présence de ce petit organisme est prise très au sérieux. La plante commence à présenter des symp-tômes lorsque la quantité d’œufs est de 10

œufs/g de sol (seuil de nui-sibilité). Malheureuse-ment, ces symptômes peuvent être confondus

avec ceux de carences nutritives ou de dé-sordres physiologiques et ne sont souvent pas attribués au nématode doré. Le seuil de dispersion, quant à lui, se situe à 0,2 œufs/g de sol. Cela signifie que, lorsque les symptô-mes sont décelables chez la culture, le né-matode n’est pas seulement installé dans votre champ, mais il est surtout en train d’é-tendre son territoire et ce, depuis un bon mo-ment déjà! Des producteurs en quarantaine Actuellement, les superficies où le néma-tode doré est détecté doivent obligatoire-ment être déclarées à l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) et sont soumises à une quarantaine applicable aux les cultures possiblement contaminées par du sol (pommes de terre, plantes ornemen-tales et maraîchères en pleine terre et à raci-nes nues, foin, soya, gazon en plaques, etc.). De plus, les équipements aratoires ayant eu

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accès à ces champs et, en principe, les bottes ayant servi à marcher dans ces champs (!), ne peuvent sortir du lieu de quarantaine. Dans le cas de Saint-Amable, en Montéré-gie, c’est toute la municipalité qui paie le prix de cette quarantaine depuis août 2006. Aux dires de M. Gemme, les producteurs n’ont pas encore été totalement dédomma-gés, d’où le fort mécontentement qu’il a exprimé à un conférencier représentant de l’ACIA. Des pistes de solution Une seule race de nématode doré a été dé-tectée jusqu’à maintenant au Québec : la Ro1. Des recherches sont présentement en cours dans la province pour tenter de trou-ver des stratégies de lutte contre ce ravageur et pour développer des variétés qui y sont non seulement résistantes, mais qui présen-tent aussi les qualités recherchées pour la commercialisation de la pomme de terre. Pour l’instant, les principaux moyens à l’é-tude pour lutter contre le nématode doré sont les suivants : 1) Les cultures pièges de pommes de terre : elles entraînent l’éclosion des œufs, mais sont détruites avant la sixième semaine de culture pour ne pas permettre au néma-tode de produire de nouveaux œufs fé-condés. 2) Les cultures pièges de morelle de Bal-bis (Solanum sisymbriifolium, solanacée non tubéreuse) : elles entraînent aussi l’éclosion des œufs, mais les nématodes sont incapa-bles de compléter leur cycle de vie sur leurs racines, ceci épuisant la banque d’œufs dans le sol. Si les essais prouvent qu’elle n’est pas envahissante, cette plante pourrait être utili-sée en compagnonnage avec du maïs ou une autre culture non hôte dans les champs in-festés.

3) L’utilisation de variétés résis-tantes dans les rotations : elles ont le même effet que la morelle de Bal-bis. 4) Certains amendements spécifi-ques : des substrats organiques aug-mentent la concentration d’enzymes néfastes aux nématodes, comme des chitinases et des protéases; des granu-les de crucifères (ou des crucifères broyées et enfouies rapidement) vont libérer des glucosinolates, molécules qui s’avèrent nématicides lorsqu’elles se décomposent dans le sol. (suite à la page 30)

Le saviez-vous? L’ONU a déclaré que 2008 sera l’année internationale de la pomme de terre!

Kystes sur une racine de pomme de terre

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significatif à jouer. À vous maintenant de trouver des pistes de solutions pour ce faire! Sources : -Moullé, F. (1997). Espace rural, agriculture et société. In : Crises et mutations des agricultures et des espaces ruraux, édité par Lesourd M. Éditions du temps.

(suite de la page 27) au niveau du concept lui-même qu’au ni-veau de l’application pratique de celui-ci. Pour terminer, il est important de retenir de la MFA que, pour une restructuration du milieu rural dans une perspective de déve-loppement durable, l’agriculture a un rôle

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quel point une journée qui s’annonçait lon-gue fut fructueuse… N’hésitez donc pas à participer à ce genre de rassemblements! D’ailleurs, passez nous voir à l’Agral, car nous avons une place disponi-ble gratuitement pour chacun des événe-ments du CRAAQ suivants.

vère qu’un colloque est une des meilleures façons de parler à des gens du milieu. En discutant avec des gens à ma table durant le dîner, j’ai réalisé que j’étais assise devant un producteur du village voisin du mien! La pause et le cocktail m’ont aussi permis de constater que, finalement, je connaissais deux personnes sur les lieux. J’ai même reçu une offre de stage pour cet été, c’est dire à

(suite de la page 29) Il faut cependant rappeler que, bien que les solutions présentées ici soient relativement porteuses d’espoir, elles en sont encore à l’étape de la recherche, ou pire, à celle de projet futur de recherche. Pendant ce temps, d’autres cas ont été découverts récemment en Alberta, une province qu’on croyait épar-gnée jusque là. La « libération », pour les gens de Saint-Amable, semble bien loin… Un lieu propice aux rencontres Je voudrais terminer en vous donnant mon appréciation personnelle non pas du conte-nu de l’événement, mais de sa forme. Pour quelqu’un qui, comme moi, a de la difficulté à faire du « réseautage », du p.r., des contacts – appelez ça comme vous voulez –, il s’a-

Forum sur la cohabitation en production porcine Drummondville, 19 février 2008 Une initiative du Comité production porcine, en collaboration avec la Fédération québécoise des municipalités Les perspectives Saint-Hyacinthe, 15 avril 2008 Une initiative du Comité économie et perspectives agroalimentaires Colloque sur l’établissement et le retrait en agriculture Drummondville, 15 mai 2008 Une initiative du Comité établissement et retrait de l’agriculture

-Parent, D. (2001). D’une agriculture productiviste en rupture avec le territoire à une agriculture durable complice du milieu rural, sl. 7p. -OCDE. (2001). Cité in : Gouin, D-M. et Royer, A. (2004) La multifonctionnalité de l’agriculture : un fait historique, une base d’intervention des politiques à discuter. sl. 21 p. -Figure : http://www.bape.gouv.qc.ca/sections/mandats/prodporcine/documents/DURA26.pdf

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Les produits biologiques Jessica Grenier, étudiante en nutrition

L’environnement et l’état de celui-ci sont pris très à cœur par une grande pro-portion de la population. Les gens prennent de plus en plus conscience des problèmes occasionnés par la pollution que nous en-gendrons. Les gens recyclent, compostent, limitent leurs déplacements en voiture, pri-vilégient des systèmes à faible émission de gaz à effet de serre (que ce soit pour le chauffage ou la voiture), etc. Nous sommes maintenant passés au mode vert. C’est termi-né l’époque où on devait avoir un plus gros « char » que le voisin et le gazon le plus vert du quartier. La consommation d’aliments bio va également dans ce sens et est privilé-giée par de plus en plus de personnes. C’est quoi l’agriculture bio? L’agriculture biologique repose sur plusieurs principes. D’abord, il faut tendre à mainte-nir un équilibre entre les superficies en culture et le cheptel d’élevage ainsi que s’as-surer d’un équilibre entre les superficies en culture et les superficies boisées. Ensuite, le sol doit être vu comme un organisme vi-vant, c’est-à-dire qu’il fabrique lui-même la nourriture pour les plantes. La pensée à long terme est également un principe très important, de même que la diversification des cultures. En agriculture biologique, il faut travailler avec la nature et non lutter contre elle lorsque se produit un événe-ment, c’est fondamental! Ces principes n’encouragent donc pas l’utilisation de pes-ticides et d’engrais chimiques, ils sont même proscrits. C’est ce qui caractérise principale-ment ce type d’agriculture! Et où trouve-t-on ces produits bio? Les produits bio sont disponibles dans les magasins d’aliments naturels, tels que Ali-ments de Santé Laurier, ainsi que dans la plupart des supermarchés pour une gamme réduite de produits tels que les bananes, les pommes, les carottes, les haricots, le café, la farine, le riz, le thé, le chocolat et même certaines viandes. Certains produits trans-formés sont également disponibles en épice-rie, soit confitures, pain, jus ou céréales. Mais à quel prix? Plusieurs facteurs influencent le prix de vente des produits biologiques : - l’offre inférieure à la de-mande; - les coûts de production plus élevés;

- le réseau de commercialisation et de distri-bution peu efficace et dispendieux en raison du petit volume. Tous ces facteurs font en sorte que, généra-lement, le prix des produits biologiques est supérieur à celui des produits réguliers, bien que parfois la différence soit minime. Et comment puis-je reconnaître un pro-duit biologique? Tout d’abord, surveillez les appellations. Les appella-tions telles que organique, écologique, biologique, bio, éco, biodynamique sont tou-tes contrôlées. Ces appella-tions peuvent apparaître dans la liste des ingrédients ou encore sur l’embal-lage. Ensuite, vérifiez l’authenticité de la certification en repérant l’inscription « certifié par », « contrôlé par » ou « vérifié par » suivi du nom du certificateur. Voici les certificateurs accrédités et leurs logos res-pectifs :

Et finalement, nutritionnellement par-lant, y a-t-il une différence?

Du côté des valeurs nutritionnel-les, la différence n’est pas signifi-cative, c’est-à-dire que de faibles différences peuvent être observées

quant à certains nutriments, à la hausse ou à la baisse, comme pour la

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vitamine C et les polyphénols qui sont légè-rement supérieurs dans les produits bio que dans les produits réguliers. L’avantage prin-cipal relié aux produits bio est très certaine-ment la « quasi-absence » de pesticides qui peuvent amener une intoxication, malgré que quelques traces peuvent subsister. Il est aussi important de mentionner que les étu-

des sont un peu contradictoires à ce sujet et que d’autres études seraient nécessaires pour se prononcer sur la question. Les produits biologiques sont de

plus en plus en demande sur le marché mondial. À l’heure actuelle, les denrées

alimentaires biologiques représentent seule-ment 2 % du marché mondial. Au Canada, la vente de produits biologiques a augmenté de 20 % en cinq ans. Les dépenses pour les produits alimentaires biologiques sont esti-mées à 18 $US par habitant par année au Canada, la Colombie-Britannique étant la province canadienne où on en consomme le plus, comparé à 27 $US en Europe. Les produits les plus consommés sont les fruits et légumes (41 %), les boissons (17 %) et les pains et grains (14 %). Bref, la demande canadienne est en pleine expansion, bien que certains facteurs tels que le prix élevé et l’absence de véritable organisation indus-trielle peuvent nuire à cette expansion. Il y aura très certainement du développement à ce sujet au cours des prochaines années. Sources :

- Site de du Conseil des Appellations Agroalimentaires du Québec : www.caaq.org

- Équiterre : www.equiterre.org

- Site de l’émission « L’épicerie » : www.radio-canada.ca/actualite/v2/lepicerie/index.shtml - Bioclips + : Article de Sami Ben Salha et Josée Robitaille « Les produits biologiques : quel est leur avenir sur le marché canadien? », Volume 8, numéro 1, janvier 2005.

Écocert Canada

International Certification Services : Farm Verified Organic (FVO)

Organic Crop Improve-ment Association : OCIA

OCPP/ Pro-Cert Canada : OC/Pro, OCPP/Pro-Cert Canada

Organisme de cer-tification Québec Vrai : Québec Vrai, OCQV

Quality Assurance In-ternational : QAI inc.

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(Publicité CRAAQ)

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Cadavre exquis

Deuxième nom (propre ou commun) que vous avez entendu aujourd’hui

Le troisième adjectif que vous avez lu dans l’Agral

Verbe le plus entendu au cours de votre bacc.

Premier adverbe qui vous vient à l’esprit (sauf vraiment)

Abordez votre voisin et inscrivez le premier nom qu’il dit.

Vous connaissez le cadavre exquis? Il s’agit d’un jeu d’écriture automatique que nous avons adapté pour l’Agral. Inscrivez sur chaque ligne le mot demandé. Ne trichez pas! Amenez vos réponses à l’Agral, et un poème facultaire sera publié le mois prochain.

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Sudoku agricole

Quoi faire ce mois-ci pour pas cher? -Aller se promener dans le Vieux à la première neige -Fightpod le 22 novembre au Sacrilège -Owen Pallett (collaborateur d’Arcade Fire) au Cercle

le 19 novembre -Rendez-vous littéraire et musical le 12 novembre au Musée

de la Civilisation -Sommets du cinéma d’animation, 17 et 18 novembre au Musée de la Civilisation* www.mcq.org *Visiter ce même musée est GRATUIT tous les mardis -Soirées mensuelles Kinö, les premiers dimanches du mois au Cercle (228 St-Joseph) -30x30x30:30 ans de La Bande Vidéo, du 2 novembre au 16 décembre Espace d’exposition de la Bande Vidéo. 620 Côte

d’Abraham. -Expo de Jennifer Bélanger « Ne me secoue pas. Je suis plein de larmes » à Engramme du 3 novembre au 9 décembre

Vous n’avez pas fini de vous amuser! Utilisez cette page pour fabriquer une lanterne japonaise! Découpez le mode d’emploi avant!

Pliez la feuille en 2. Tadam! Une magnifique lanterne.

Coupez en laissant 1 cm entre les fentes.

Tournez la feuille et collez.

Les êtres humains sont divisés en deux : esprit et corps. L’esprit est attiré par de nobles aspirations comme la poésie et la philosophie, tandis que le corps se tape tout le côté amusant.

Woody Allen

Mot du mois Vernaculaire

Nom vernaculaire : relatif au nom d'une espèce ani-male ou végétale qui appartient à la langue courante

de son pays d'origine. Par exemple, le nom vernaculaire « bleuet », s’oppose au nom

scientifique latin « Vaccinium angustifolium ».

Renaud Sanscartier et Jeanne Camirand, étudiants en agronomie

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 3, novembre 2007

Le courrier du Roux Frédéric Le Roux Normand, étudiant en agronomie

pas trop fort pour ne pas se mettre la police à dos! Le dernier moyen serait, je crois, la meilleure façon pour avoir un grand temps de répit dans ton lieu de copulation : APPORTER, À PROFUSION, DE L’ALCOOL AUX DEUX INTRUS! Il est important que tu leur en amènes tout le temps, VRAIMENT TOUT LE TEMPS. Ceci dans le but que le Roux et le Pompier s’endorment sur la piste de danse… ALORS PLACE À UN BAL INOUBLIABLE. Bonjour Docteur Roux, Je suis célibataire et je crois que c’est parce que je suis trop exi-geante. Peux-tu, svp, me donner un cours de recherche de chum, car je suis vraiment tannée d’être seule. Une fille qui ne sais pas ce qu’elle veut, mais qui sait ce qu’elle ne veut pas. Bonjour grande indécise, ENFIN UNE FILLE QUI M’ÉCRIS! Tu fais tellement bien de me faire confiance… Je suis vraiment le plus grand Don Juan roux never seen before. La question que tu devrais te poser est la suivante : pourquoi crois-tu être trop exi-geante? Rechercher un chum, c’est comme essayer de trouver une aiguille dans une botte de foin… (Quelle comparaison! Je suis en agro-nomie, c’est concept.) Voici les étapes de la recherche d’un chum : 1) Regarder son apparence physique. Ceci veut dire que s’il a des broches, les cheveux gras pis qu’il s’exprime en crachant toute sa salive, bien c’est pas le bon genre de gars. Il faut aussi que je spécifie que Justin Timberlake n’est pas plus disponible que l’autre genre (en plus je danse bien mieux que lui, alors il ne vaut même pas la peine). Il faut plus viser un juste milieu, un genre de gars good guy, un qui ne pognera pas trop, mais qui sera correct pour sortir dans un resto! 2) Par la suite, c’est le mental qu’il faut regarder. Si le gars est même pas capable de

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compter jusqu’à dix, il y a un vrai problème. Il ne faut pas non plus qu’il soit assez intelli-gent pour te faire sentir dinde. Après avoir vu son apparence et s’il n’est pas trop con, voilà ce qu’il ne faut pas qu’il fasse : A) Si, à chaque fois que vous vous voyez, il ne fait que regarder toutes les autres filles qui portent une jupe tellement courte qu’on se demande pourquoi elle est là = IL VAUT PAS LA PEINE

B) Si, à chaque fois qu’il se coupe les on-gles d’orteils, tu te ramasses pieds nus dedans, le matin, avant de prendre ta douche = IL VAUT PAS LA PEINE

C) Si, à chaque fois que ton futur a le goût de péter, il fait exprès pour lever les couvertes et qu’il

rit comme un idiot = IL VAUT PAS LA PEINE

D) Si ton homme se gratte le cul et

qu’il te le fait sentir après = IL VAUT PAS LA PEINE

E) Si, à chaque fois qu’il se change devant toi, il a la même paire de « boxer » = IL VAUT PAS LA PEINE

F) S’il est aussi poilu qu’un ours et que t’as de la difficulté à y voir des bouts de peau = IL VAUT PAS LA PEINE

G) S’il est pas capable de magasiner plus d’une heure, mais qu’il te laisse y aller pa-reille = IL VAUT VRAIMENT LA PEINE

H) S’il magasine toujours = IL EST PAS NORMAL

I) Si tu es obligée de te pencher pour l’em-brasser = IL VAUT PAS LA PEINE

J) S’il s’endort toujours lorsque tu veux avoir des relations sexuelles avec lui = C’EST PAS UN HOMME Si jamais je ne réponds pas à toutes tes ques-tions, c’est parce que je n’avais plus assez d’espace pour y répondre dans l’Agral. Du papier 100 % recyclé, ça coûte très cher! Roux ÉCRIVEZ-MOI PLUS DE MESSAGES… J’EN AI BESOIN POUR VIVRE. [email protected]

Salut Roux sale, C'est ma dernière année à la FSAA et je vivrai tout frémissant ma première expérience de bal uni-versitaire. Le seul « hic » c'est que je dois partager ma chambre avec un roux et un pompier. Tu com-prends que j'ai invité ma petite amie et qu'une fois saoul au vin je vais avoir des envies de jouer au papa et à la maman en sauvage sur toutes les surfa-ces de la chambre. Donc, comment puis-je éviter de devoir réprimer mes envies à cause de ces colons qui seront présents dans la chambre pendant une nuit? J'attends ta réponse avec grande hâte afin d'apaiser mes craintes de ne pouvoir fêter mon bal comme bon me semble. Le gars qui s'est pris trop tard pour choisir sa chambre. Cher gars pas vite, Je suis totalement d’accord avec toi, mais là tu es dans un pétrin dont tu es le seul cou-pable. Dans ce cas, il est de mon devoir de te dire que tu devras trouver une solution à ton problème. Parce que tu es rendu au stade où tu es pris avec eux, tous les remèdes à ton pro-blème sont d’un ordre très spécial... De nos jours, il est de plus en plus question d’échanges de couple, d’amants, de maîtres-ses, etc. C’est pourquoi je te conseille de jouer au papa et à la maman, mais tu peux ajouter les deux « mononcles » dans tes ébats. POURVU QUE ÇA RESTE DANS LA FAMILLE, il n’y a pas de problème! Il y a aussi un autre moyen de parvenir à rester seul avec ta copine : TE DÉBAR-RASSER DU ROUX ET DU POMPIER. Comment y parvenir? C’est pas compliqué, tu les entraînes dans un lieu sombre (sous le prétexte qu’il y a des bières par là), puis tu t’organises pour avoir un beau gros billot de bois. Appelle-en un à la fois et lorsqu’il tourne le coin… PAFFFF! Sur le nez! Les deux seront sans connaissance pendant au moins une ou deux bonnes heures, donc tu as du temps pour t’amuser avec ta blonde.

N.B. : Il est important d’appliquer un coup

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