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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2013 VOL XXIX N O 4 REVUE BIBLIQUE POPULAIRE PUBLICATION SOCABI l’origine biblique de la fête de noël dossier Les récits de la naissance de Jésus rencontre / Benoît Lacroix La fête de Noël célèbre le retour de la lumière Nouvelle agréable! Les récits de la naissance de Jésus

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Page 1: Nouvelle agréable! Les récits de la - SOCABIde voir l’évolution de la fête de Noël au Québec du haut de ses 98 ans. Il nous fait passer des messes en campagne à la question

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2013 • VOL XXIX N O4

REVUE BIBLIQUE POPULAIRE • PUBLICATION SOCABI

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l’origine biblique de la fête de noël

dossierLes récits de la naissance de Jésus

rencontre / Benoît LacroixLa fête de Noël célèbre le retour de la lumière

Nouvelle agréable! Les récits de la naissance de Jésus

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rochain numéro !

Le numéro de marsLa résurrection)))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))

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AVANT-PROPOS03 Entre le bœuf et l’âne gris…

Sébastien DOANE

DOSSIERLes récits de la naissance de Jésus

04 Ressaisir tout depuis le commencement avec le FilsPhilippe LEFEBVRE

06 Regard de Luc sur la naissance de JésusYves GUILLEMETTE

ENTREVUE08 La fête de Noël célèbre

le retour de la lumièreThérèse MIRONBenoît LACROIX

10 Oui, un autre monde est possible!Claude LACAILLE

13 Le défi de l’homélie de NoëlAlain ROY

16 PISTES DE RÉFLEXIONFrancine VINCENT

17 SOCABIEN

18 VOEUX DE NOËL

SOMMAIRENOV EM B R E

VOL XXIX NO42013

Nouvelle agréable! Les récits de lanaissance de Jésus

Société catholique de la Bible2000 rue Sherbrooke Ouest, Montréal(Québec) H3H 1G4

[email protected]

(514) 925-4300poste 297

CONSEIL D’ADMINISTRATION

Président : Marcel DUMAIS o.m.i.Vice-présidente : Béatrice PEDNEAULTSecrétaire : Yves GUILLEMETTE ptreTrésorier : Jean DUHAIMEÉvêque de liaison : Mgr Luc BOUCHARDAdministrateurs/trices :André BEAUCHAMP, Christiane CLOUTIER, Clément VIGNEAULT

COMITÉ DE RÉDACTION

Rédacteur en chef : Yves GUILLEMETTE ptre,Geneviève BOUCHER, Sébastien DOANE, Raymond GRAVEL ptre, Thérèse MIRON,Francine VINCENT

COLLABORATION À CE NUMÉRO

Sébastien DOANE, Yves GUILLEMETTE ptre,Claude LACAILLE, Père Benoît LACROIX o.p.,Philippe LEFEBVRE o.p., Thérèse MIRON, Alain ROY ptre

CONCEPTION GRAPHIQUEFabiola ROY

ISSN 2291-2428 (En ligne)

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AVANT-PROPOS ░

PARABOLE REVUE BIBLIQUE POPULAIRE • NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2013 _ VOL XXIX NO4

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Entre le bœuf et l’âne gris…

Bibliste, SOCABI

Sébastien DOANE

Joyeux Noël et bonne lecture!

Pour nous, qui est ce Jésus dont nous célébrons la naissance ?En quoi peut-il nous interpeller

encore aujourd’hui ?

Chère lectrice, lecteur,

Lorsque j’étais enfant, chaque année, pour Noël,nous décorions un sapin en famille et, sous l’arbre,nous déposions une crèche. Elle contenait tous les

personnages traditionnels : Jésus, Marie, Joseph, le bœuf,l’âne, les bergers, les anges et les rois mages. Sans lesavoir, ma famille contribuait au mélange de deux récitsbibliques assez différents. Deux passages évangéliquesracontent la naissance de Jésus : l’un dans l’Évangile deMatthieu et l’autre dans celui de Luc. Ces récits entourantla naissance de Jésus sont parmi les mieux connus de laBible. Pourtant, la tradition chrétienne les a amalgamésmalgré leurs différences.

Ce numéro de Parabole nous permettra de sortir ces textes dufolklore en explorant ces deux récits indépendamment pourdégager la richesse des traditions présentées par Matthieu etpar Luc. Yves Guillemette présente le récit de la naissance deJésus selon l’Évangile de Luc. Il nous rappelle deux élémentsessentiels. D’une part, les récits de la naissance présententdéjà Jésus comme le ressuscité. D’autre part, il nous introduità l’aspect politique d’un récit qui compare Jésus et l’Empereurromain. Philippe Lefebvre propose de relire le début del’Évangile de Matthieu en faisant des liens avec les attentesmanifestées dans les écrits de l’Ancien Testament.

Noël est aussi une fête de solidarité, la traditionnelle guignoléenous le rappelle. Claude Lacaille présente une lectureengageante des récits des origines dans l’Évangile deMatthieu. Il nous rappelle que l’écologie et la justicesont parmi les valeurs fondamentales exprimées lors dela naissance de Jésus.

Parmi les traditions de Noël, la messe de minuit à une placeimportante. Alain Roy nous propose de réfléchir aux défisde l’homélie à l’occasion de Noël.

Enfin, un entretien avec le père Benoît Lacroix nous permetde voir l’évolution de la fête de Noël au Québec du haut deses 98 ans. Il nous fait passer des messes en campagne àla question de la place de la religion dans l’espace public.

Un jour, un de mes élèves m’a dit : « Ça tombe mal que lanaissance de Jésus soit célébrée en même temps queNoël! » Il avait raison. À Noël, on est tellement préoccupépar les cadeaux, les visites, les voyages, les soupers, lafamille, etc., que l’on oublie presque ce qui est fêté : lanaissance de Jésus. Pour nous, qui est ce Jésus dont nouscélébrons la naissance ? En quoi peut-il nous interpellerencore aujourd’hui ?

Par ce numéro de Parabole, je nous souhaite de retrouver l’essentiel en revenant aux origines de la fête de Noël telle que décrite par les évangiles.

Photo : Sébastien DOANE • Les crèches du QuébecExposition permanente à l’Oratoire Saint-JosephScènes de la Nativité créées par des artistes québécois ainsi qu’environ 200 crèches de plus de 100 pays.

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Début de Matthieu et début de la GenèseComme titre de son chapitre introductif,Matthieu propose : Livre de la genèse deJésus Christ, fils de David, fils d’Abraham.Le mot « genèse » est bien sûr une allusionau premier livre de la Bible. Les lettrésjuifs qui, au 3ème siècle avant notre ère,ont traduit la Torah en grec (ce que l’onappelle la Septante), ont choisi le motgenesis, « naissance, venue à l’être »,pour rendre le terme hébreu toledot,« générations ». Le premier livre bibliqueest en effet scandé par un refrain  :« Voici les générations de » tel ou telpersonnage; suit alors une listegénéalogique. En Gn 5, 1, pour lancerl’inventaire des premières générationshumaines, on t rouve a ins i cet teexpression : Voici le livre des générationsd’Adam, que la Septante traduit par :Voici le livre de la genèse des hommes.Matthieu s’inspire de cette formule.

Il nous renvoie ensuite à toute l’Écritureen nous proposant une généalogiedepuis Abraham, mais d’abord il nous faittraverser la Genèse : des patriarchesjusqu’à Juda qui engendra des jumeauxde sa bru Tamar (Mt 1, 2-3). La structure deMt 1 rappelle étonnamment celle desdeux premiers chapitres de la Genèse.Dans ce livre, une première page évoqueen effet la création du monde en septjours, selon un ordre minutieux (« jourun », « jour deuxième »…), puis la pagesuivante se focalise sur l’homme et lafemme que Dieu crée et qu’il fait serencontrer. En Mt 1, nous trouvonsd’abord une généalogie très construite(trois séries de quatorze générations : sixfois sept), puis nous passons à l’histoireparticulière d’un homme et d’une femmeque Dieu unit : Ne crains pas, dit l’angedu Seigneur à Joseph, de prendre cheztoi Marie pour femme (Mt 1, 20). Dansles deux cas, nous allons d’un panoramastructuré à un zoom sur un couple.

De plus, la mise en scène qui aboutit à ceque Joseph prenne chez lui sa femmesemble reprise de Gn 2 : Dieu y faisaittomber sur Adam un sommeil profondafin d’en retirer la côte qu’il pourraitbâtir en femme (Gn 2, 21). En Mt 1, 20,Joseph est endormi quand il entend, ensonge, la voix de l’ange lui disant deconvoler avec Marie. Matthieu nousbaigne donc bien dans une atmosphèrede commencement : un monde nouveaudémarre.

Continuiténe veut pas dire répétitionQuand Matthieu fait référence à des textesde l’Ancien Testament (en l’occurrenceGn 1-2 et les généalogies de la Genèse),il manifeste une continuité, mais pas unerépétition. Tout est semblable et tout estdifférent. Ici notre généalogie aboutit àun homme, Joseph, qui n’est finalementpas le père biologique de Jésus! C’estdonc une remise en cause du principe

L ’évangile de Matthieu inaugure le Nouveau Testament. Cet emplacementa bien sûr été donné après coup, une fois que furent rassembléstous les écrits qui constituent ce Nouveau Testament, mais il est

assurément fort ancien. En tout cas Matthieu, en sa première page, faitsouffler un petit vent de commencement, il renoue avec la premièrepage des Écritures : Genèse 1.

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Dominicain, professeur d'exégèse à l'Université de Fribourg, Suisse et auteur de nombreux ouvrages bibliques

Philippe LEFEBVRE, o.p. PréliminaireskDepuis plus de 4000 ans…Le récit des origines de Jésus en Matthieu est moins connuque celui de Luc. Pourtant, il est fascinant de voircomme il reprend des éléments des Écritures pour parlerde la nouveauté de la naissance de Jésus.

Ressaisir tout depuis le commencement avec le Fils

Illustration • Jean-François KIEFFER

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même de la généalogie. Et puis, desfemmes émaillent cette liste, quidésignent un « ailleurs » de la procréation.Matthieu se fait l’écho d’une traditionnon biblique selon laquelle Rahabépousa un membre de la tribu de Juda,elle qui, selon le livre de Josué, fut laprostituée païenne de Jéricho et aida lepeuple à entrer dans sa terre (Jos 2 et 6, 25).Et puis il y a Tamar qui lutta contrel’apathie des hommes pour lancer latribu de Juda (Gn 38), et puis il y a Ruth,l’étrangère de Moab (Rt), et encoreBethsabée que David prit à Urie leHittite (2 S 11-12).

C’est donc à une sorte de « contrehistoire » que le texte nous renvoie. Ilfait ressortir ce que l’Ancien Testamentcontient d’inattendu, de décalé. Jésus estissu d’une race métissée, où les hommesn’ont pas toujours pu ou voulu êtrepères ; ce sont les femmes qui ont assuréla pérennité du clan. Théologiquement,cela est d’une grande importance. Si l’onse reporte aux passages que l’on vientd’évoquer – et à bien d’autres –, ons’aperçoit ainsi que la tribu de Juda estsans cesse en déficit de pères – Josephlui-même n’ayant pas engendré Jésus.Tribu idéale pour évoquer Dieu commePère, comme le fera Jésus (cf. le « NotrePère » en Mt 6, 9ss)! Qui, à travers lesgénérations, a donné la vie contre touteattente, secondé par des femmes ?N’est-ce pas ce Père qui travaillait dansles genèses humaines ?

L’actualité dans la lumière de la BibleLa référence insistante aux commencementsde la Bible ne signifie pas que Matthieuserait un affreux passéiste! Au contraire,il nous plonge très vite dans l’histoire deson époque. Hérode règne à Jérusalem –il a obtenu du pouvoir romain le titre de« Roi des Juifs ». C’est un grand bâtisseurqui a totalement rénové le temple deJérusalem et un politique habile et cruel(il a fait tuer peu à peu tous ses proches,y compris ses enfants). Notre Hérode estdonc informé par des mages qu’un « roides Juifs » vient de naître : les astres l’ontrévélé! Il n’en faut pas davantage pourmettre le roi en alerte. Lui qui est si vigilantconcernant son pouvoir et son titre, ilapprend qu’un autre « roi des Juifs » esten train d’émerger. On connaît la suite :apprenant que l ’Écr i ture annoncela naissance d’un tel roi à Bethléem(cf. Michée 5, 1), Hérode fait massacrerles enfants de moins de deux ans pourêtre sûr, dans ce groupe, d’atteindre sonéventuel rival. Le fait n’est pas rapportéailleurs que par Matthieu, mais ilconcorde bien avec les méthodessanguinaires de ce souverain.

Tout en étant situé à l’époque où vivaitMatthieu, cet épisode terrible renoue avecdes événements de l’Ancien Testament :la violence politique se répète. Le Pharaondu début de l’Exode ne commanda-t-ilpas de tuer tous les enfants mâles qui

naissaient chez les Hébreux afin que leurrace soit à terme anéantie (Exode 1) ?Et puis la confrontation de deux rois desJuifs fait écho aux débuts de David, undes premiers personnages mentionnéspar Matthieu (Jésus est dit d’emblée« fils de David »). Dans les livres deSamuel en effet, qui racontentl’avènement de la royauté en Israël,David reçoit l’onction royale, mais le roiSaül, lui-même oint quelques annéesauparavant, est encore sur le trône.Peu après que Saül a rencontré David(sans savoir que ce jeune homme étaitpromis par Dieu à régner), il le jalouseet cherche à le tuer.

Il y aurait bien d’autres rapprochementsféconds à faire entre ces deux chapitreset l’Ancien Testament  : l’aventureégyptienne de la «  sainte famille  »évoque ainsi Moïse qui sort de Madian,puis d’Égypte (Ex 2-14); les songes desmages et de Joseph s’inscrivent dans lagrande tradition des rêveurs bibliquesdont le Joseph de la Genèse est un desprototypes… En tout cela, la naissance duChrist apparaît comme une récapitulationcharnelle d’une aventure humainequi attend en Lui son salut du Ressuscité.

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« Jésus est issu d’une race métissée, où les hommes n’ont pas toujours pu ou voulu être pères...

Tribu idéale pour évoquer Dieu comme Père »

Illustration : Bee WILLEY • L’arbre de JesséCette œuvre suggère la discontinuité, la surprise, le souffle de l’Esprit

et la présence marquée des femmes dans la lignée messianique. �

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Prêtre du diocèse de Montréal, directeurdu Centre biblique du diocèse de Montréal,curé de Saint-Léon de Westmount,directeur de Parabole

Yves GUILLEMETTE ptre

Regard de Luc sur la naissance de Jésus

Dans cette étable...La naissance d’un enfant est unévénement unique et extraordinairedans la vie de ses parents. Elle fait l’objetd’une bonne nouvelle que le père et lamère s’empressent de communiquer auxmembres de leur famille et à leursproches afin de les associer à leur joie età leur bonheur. Marie et Joseph ont sansaucun doute éprouvé de tels sentimentsquand ils ont accueilli dans leur viel’enfant Jésus. Nous pouvons les partageren lisant le récit de la naissance de Jésustel que l’a composé saint Luc. Maisl’évangéliste ne s’est pas contenté derédiger un simple récit anecdotique ouun banal reportage.

Luc situe la naissance de Jésus dansle cadre de l’histoire universelle,sans toutefois apporter les repèreschronologiques précis que nos espritsmodernes affectionnent. Un vague « ence temps-là » introduit l’époque où Jésusvient au monde : quelque part entre29 av. J.C. et 14 ap. J.C., soit la durée durègne de l’empereur romain Auguste.Luc ajoute que la naissance eut lieudurant le recensement de la Palestinepar le gouverneur Quirinius, en l’an6 ap. J.C. Ces notes indiquent le souci deLuc d’inscrire le salut de Dieu dans latrame de l’histoire. L’évangéliste nousamène cependant plus loin en opposantla puissance romaine et la faiblesseapparente du nouveau-né.

Luc désigne Octave —c’est le nom « civil »de l’empereur— par son surnom divinAuguste. Il établit ainsi un contraste entrel’empereur divinisé, auquel on rend unculte, et Jésus en qui resplendit la gloirede Dieu. Dès sa naissance, Auguste étaitsalué comme le sauveur de l’humanité,selon une inscription datant de l’an7 découverte dans la ville de Priène: « Laprovidence divine a accordé aux hommesce qu’il y a de plus parfait en nousdonnant Auguste, qu’elle a rempli deforce pour le bien des hommes et qu’ellea envoyé comme sauveur pour nous etnos descendants. (...) Le jour de lanaissance du dieu (i.e. Auguste) futpour le monde le commencement debonnes nouvelles qui émanent de lui ».

L e folklore religieux de Noël a largement exploité le contenu des Évangiles de l’enfance. Il a amplifié certainséléments de merveilleux et a même puisé ailleurs que dans les ré cits canoniques. Pensons seulementà l ’ impor tance qu’a prise la place de l’étoile des mages. Nous sommes en présence d’un véritable

exercice d’interprétation populaire des Écritures. Il serait mal venu de tenir rigueur à ce mouvement populaire. On ne peutcependant se limiter à une lecture de premier niveau, ou littérale, des récits concernant la naissance et l’enfance de Jésus.

Ces récits, qu’ils soient de Luc ou de Matthieu, furent com posés bien après le corps central des Évangiles. Ils apparaissenten même temps que l’on continue de proclamer le mystère pascal et que l’on se livre à la catéchèse des chrétienset des chrétiennes de fraîche ou de longue date. Les récits de la naissance et de l’enfance de Jésus s’inscriventdans la catéchèse générale et tentent certainement de répondre à des questions que l’on se posait sur les originesde Jésus, lui qui, par la résurrection d’entre les morts, fut révélé Christ et Seigneur. En lisant ces récits, on ne peutfaire abstraction de la lumière que projette la résurrection sur l’ensemble de la vie et de l’œuvre de Jésus,y compris ses premiers pas sur la terre. Le récit de Luc, en l’occurrence, apparaît comme celui de la naissance duRessuscité. On peut le lire en cherchant la signification que revêt pour les croyants la naissance de celui qui fonde

leur existence nouvelle d’enfants de Dieu. On ne s’étonnera donc pas d’y trouver les principaux thèmes de l’œuvrede saint Luc, tels que la joie, la pauvreté et l’universalisme du salut, ainsi qu’une montée vers Jérusalem.

PréliminaireskIl est né le divin enfant…Les récits de la nativité visent à présenter l’identité deJésus tel qu’elle est comprise par les premiers chrétiens.L’histoire de la naissance de Jésus raconté par l’Évangilede Luc a une portée tant religieuse que politique. En effet,le vrai sauveur n’est pas l’Empereur romain, c’est Jésus.

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Les destinataires de l’Évangile, de culturegréco-romaine, savent aussi quel’empereur, à l’époque où Jésus est né,s’était distingué par ses efforts pourimposer la paix dans l’Empire, la célèbrepax romana, parfois au prix de la violence.Au pouvoir dominateur de l’empereur surun royaume terrestre, Luc oppose, dansle dénuement de la crèche, l’avènementde la paix véritable et la naissance durègne de Dieu fondé sur l’amour et leservice. L’idée sera reprise dans le récitde la Passion: Les rois des nationsdominent sur elles, et ceux qui exercentle pouvoir sur elles se font appelerbienfaiteurs. Mais pour vous, il n’en vapas ainsi. Au contraire, que le plus grandparmi vous se comporte comme le plusjeune, et celui qui gouverne comme celuiqui sert (Luc 22, 25-26). Pour le moment,Jésus est soumis aux décrets des autoritésromaines. À la faveur du recensement,Jésus commence, dès le sein de sa mère,à parcourir le pays où, plusieurs annéesplus tard, il proclamera la Bonne Nouvelleet l’aujourd’hui du salut.

Les anges dans nos campagnes...La naissance de Jésus s’accomplit dansle dénuement le plus complet et dansla plus grande intimité. D’ailleursquelle mère apprécierait accoucher surla place publique aux vues et au su detous ? L’intervention des messagersdivins sort de l’ombre le nouveau-néet rend public un événement qui est

naturellement privé. Les premiersbénéficiaires de la nouvelle sont lesbergers qui eux aussi connaissent unevie simple et pauvre. Ils représententles petits qui accueilleront avec joie lesmys tères du Père révélés par Jésus(Lc 10, 21). Le resplendissement de lagloire de Dieu illumine la nuit des bergers.À travers eux, c’est à l’humanité entièreque les anges annoncent la significationde l’événement qui vient de se produire.Les anges font œuvre d’évangélisation.Ils proclament l’aujourd’hui du salut,réalisé dans la personne de l’enfantJésus: Aujourd’hui vous est né unSauveur, qui est le Christ Seigneur, dansla ville de David (Lc 2, 11). On reconnaît iciles titres que Pierre, dans sa prédicationaprès la Pentecôte, attribuera auRessuscité: C’est lui que Dieu a exaltépar sa droite, le faisant Prince etSauveur... (Actes 5, 31); Dieu l’a faitSeigneur et Christ, ce Jésus que vous,vous avez cru cifié (Ac 2, 36). Les angesannoncent ni plus ni moins la naissancede celui qui est actuellement vivantauprès du Père et en qui les destinatairesde l’Évangile ont mis leur foi.

Nouvelle agréable...La naissance de Jésus indique l’aujourd’huidu salut, sa pleine actualité pour toutesles générations de croyants et decroyantes. Le même aujourd’hui retentiradans la synagogue de Nazareth, dansla maison de Zachée et aux oreillesdu voleur qui sera crucifié aux côtés

de Jésus. À partir du moment où Dieufait irruption dans l’histoire, il établitl’humanité sur la voie de la communionavec lui. La gloire de Dieu, c’est la paixdes humains, c’est l’homme vivant (saintIrénée). Luc entend bien nous faire partde la venue dans l’histoire du Fils de Dieuqui a été reconnu Sauveur du monde parsa résurrection. Ce salut est un don queDieu accorde à tous les êtres humainsqu’il aime. C’est en accueillant Jésus queceux-ci apprendront à vivre en paix entreeux et avec Dieu. Cette paix est biendifférente de la paix romaine ou de lasécurité temporelle que l’empereurAuguste peut offrir. Telle est la BonneNouvelle du salut que Jésus proclamerapour la joie de tous ceux et cellesqui, à la suite des bergers, accepterontde s’approcher de lui et de prendre laroute à sa suite.

Ça bergers...Le récit de la naissance de Jésus se terminepar le témoignage des bergers, commel’Évangile le sera par l’envoi des apôtres enmission jusqu’aux extrémités du monde.Ceux-ci, après avoir vu l’enfant, deviennentles premiers à proclamer la BonneNouvelle du salut. Ils chantent les louangeset la gloire de Dieu qui s’est manifestéedans l’enfant de la crèche. Ce qu’ils ont vuest maintenant converti en paroles.Beaucoup d’autres rencontres avec Jésus,rapportées par Luc, connaîtront le mêmedénouement, notamment celle des disciplesd’Emmaüs au soir de la résurrection.

« Les premiers bénéficiaires de la nouvelle sont les bergers...

Ils représentent les petits qui accueilleront

avec joie les mys tères du Père révélés par Jésus »

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LA FÊTE DE NOËL CÉLÈBRE LE RETOUR DE LA LUMIÈRE

Rencontre de Thérèse MIRON,Collaboratrice aux communications de l’Archevêché de Montréal et membre de l’équipe de Parabole

avec Benoît LACROIX, o.p.Prêtre dominicain, conférencier, auteur

« La fête de Noël, c’est lacélébration du cosmos afin

d’être ensemble pour accueillir la lumière qui demeure un

thème rassembleur. »

La richesse des souvenirsD’entrée de jeu le Père Lacroix meraconte ses nombreux souvenirs ausujet de Noël. Vivant à la campagne, ilse rappelle qu’âgé de 5 ans, ses parentsle réveillaient pour aller à cheval à lamesse de Minuit. Ce qui évidemment nese faisait pas au cours de l’année. Pourle Père Lacroix, la fête de Noël se vivaiten hiver et c’était aussi le temps du retourde la lumière. À l’époque, le début dutemps des Fêtes commençait à Noël etse terminait au soir de l’Épiphanie.Dans sa famille, les cadeaux, bien sobres,se donnaient au Jour de l’An.

Le Père Lacroix précise que la dimensionreligieuse était omniprésente pourcélébrer la fête de Noël. On ne discutaitpas de cela, on le vivait pleinement.À Saint-Michel-de-Bellechase, lieu où ilvivait, l’église était magnifique avecses décorations dorées et ses lumièresmulticolores, elle était même chauffée,

ajoute-t-il. Le chantre qui entonnait le« Minuit chrétien » était la plus belle voixde la paroisse même s’il avait prisquelques gorgées d’alcool pour donnerdu crescendo à son chant. Dans cecontexte rural, toute la paroisse était là,rassemblée dans la joie. Mais, soulignele Père Lacroix, avant de célébrer lavenue du petit Jésus, on fêtait labeauté de la nuit.

De plus, la messe religieuse de minuitétait dite en latin. Par la suite, on assistaità la messe de l’aurore qu’on appelaitla « petite messe ». Le Père Lacroix sesouvient d’avoir vu, près de la crèche,des enfants déguisés en anges, il yavait aussi les moutons et l’étoile desbergers. Cet événement alimentait sonimaginaire d’enfant sans oublier lamusique et les chants merveilleux de lachorale qui était accompagnée du violon.

Une fête à dimension cosmiqueTrès souvent il y a de la poudrerie àl’occasion de Noël, c’est pourquoi leschevaux portaient des grelots poursignaler leur arrivée. À ce propos, lePère Lacroix me fait entendre des grelotsqu’il a conservés dans son bureau. Illes fait sonner et nous avions vraimentl’impression de revivre le passé. Étantjeune, même si le petit Benoît avait froiddans la carriole, cela ne l’empêchaitnullement de ressentir le plaisir de vivrece beau moment. De plus, me rappelle-t-il, à cette époque, des gens arrivaientdes chantiers où ils avaient travaillépendant 2 à 3 mois. Ce retour attendudonnait aux familles et à la communautéun moment de grande réjouissance.

C’est au couvent Saint-Albert-le-Grand à Montréal que j’ai rencontréle Père dominicain Benoît Lacroix. Figure impressionnante pour ses98 ans. Il m’a accordé une entrevue au sujet de la fête de Noël. Il m’a

raconté de beaux souvenirs de cette fête qui demeurent toujours bien vivantsdans sa mémoire. Il m’a expliqué comment aujourd’hui, dans une sociétéquébécoise qui se veut de plus en plus laïcisée, il constate comment estvécu Noël et la sagesse qu’on peut encore y déceler.

Illustration • Cécile CHABOT

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« Si on ne célèbre pas le petit Jésus, il faut se rappeler que c’est à cause de Lui qu’est

célébrée la fête de Noël... »

Selon le Père Lacroix, Noël est une fête àdimension cosmique. On fête le retour dela lumière avec une belle lune tandis quetoute la nature participe à ce momentunique. Au sujet des animaux, son pèrelui disait : « Savais-tu Benoît, que pendantla messe de Minuit, les animaux dans lagrange se mettent à genoux, le chat nechasse pas la souris, le renard ne vientpas autour du poulailler et les poulespondent mieux, aussi avec le vent, lesarbres saluent le petit Jésus ». Toutjeune et inspiré de son père, le PèreLacroix se sentait partie prenante decette nature en fête.

La perte graduelle du sacréLe Père Lacroix se rappelle qu’avecl’apparition de la voiture en 1930, lalenteur perd de son autorité. Arrivel’émergence d’une autre façon de vivre.On assiste au développement de lapublicité, des magasins et des restaurants.La façon de vivre venait d’être changée.C’est un autre monde qui s’est introduitdans les campagnes, et ce fut, me dit-il,une imitation très gauche de la ville.Jeune étudiant au collège de La Pocatière,il réalise déjà que quelque chose del’ordre du sacré est perdu ainsi quele sens de l’assemblée paroissiale.

De plus en plus, on vit dans le momentprésent et la fête de Noël devient trèscommerciale. La dimension du sacrésemble perdue sous le poids descadeaux et de l’arrivée du Père Noël.

Noël est une fête inévitableAujourd’hui, le Père Lacroix remarque qu’ily a deux choses à mettre en évidence.D’abord, la nature canadienne-françaiseentretient de la rancune collective àl’égard des pouvoirs comme si nousavions le goût de perpétuer cette rancune.Mais cela nous fait reculer, remarque-t-il.Ensuite, le Père Lacroix croit fermementque la fête de Noël est universelleparce que c’est une fête inévitable. Sion ne célèbre pas le petit Jésus, il fautse rappeler que c’est à cause de Lui qu’estcélébrée la fête de Noël, ce momentunique de paix et de rencontres malgréla diversité de nos traditions.

Le refus des québécois, pense-t-il, esttrès adolescent parce qu’ils contestent cequ’ils ne connaissent pas. Ils méprisentleur passé qu’ils discernent mal. Parailleurs, dit-il, les peuples qui sontjeunes peuvent se permettre desdéviations. Cela ne les empêche pasd’être bons. Ce qui me frappe, ajoute-t-il,c’est qu’à travers le monde, on veutcélébrer Noël en tant que fête de lapaix, de l’unité et de l’harmonie. Ce quisignifie qu’il y a beaucoup de bienfaitslaïques qui sont hérités du Noël religieux.

Pour conclure…L’avenir est ouvertLe Père Benoît Lacroix remarque qu’ona jamais entendu parler publiquementautant des religions depuis qu’on dit neplus en avoir besoin. Mais, le sacré estinévitable parce que l’humanité a besoind’être sauvée puisqu’elle ne peut sesauver elle-même. Le salut n’est pas dansles pouvoirs humains c’est pourquoil’avenir est ouvert. Mais, ajoute-t-il, cetavenir n’est pas dans les majorités etc’est une grâce pour le christianismelorsqu’il devient minoritaire : il estcomme la flamme d’une chandelle quichasse les ténèbres.

De plus, on assiste aujourd’hui au retourde la méditation, ce qui indique quel’être humain cherche un sens à sa vie.La rencontre des religions force lechristianisme à s’identifier, à s’évalueret à se critiquer. Voilà pourquoi c’est unegrâce. Avec tout ce qui se vit aujourd’hui,le Père Lacroix indique que la sagessequ’on peut trouver dans la fête deNoël, c’est la célébration du cosmosafin d’être ensemble pour accueillirla lumière qui demeure un thèmerassembleur.

Très confiant, il ajoute qu’il n’y a pasde place pour le découragement, aucontraire, précise-t-il, l’avenir est ouvertet nous ne devons pas avoir peur.

« À travers le monde, on veut célébrer Noël en tant que

fête de la paix, de l’unité et de l’harmonie... il y a beaucoup de bienfaits laïques qui sont hérités du Noël religieux. »

La Marche de Noël aux flambeaux • Plateau Mont-Royal

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La crise écologique actuelleNotre évangile annonce que du tohu-bohu actuel va naîtreune humanité nouvelle, un règne de Dieu sur terre. Or lestrois ou quatre générations situées à la charnière dutroisième millénaire sont les premières dans l’histoire del’humanité, depuis que les bipèdes arpentent la planète,à se heurter aux limites de la biosphère.3 C’est une criseécologique majeure. Nous avons à décider collectivementde notre éventuelle disparition ou non. La planète n’estpas en danger, elle s’en tirera bien sans nous. Mais l’humanité,elle, a désormais le pouvoir de s’autodétruire. Le plusgrand écosystème de la planète, l’ensemble des océans,que l’on pensait presque infini dans sa capacité derégénération, est de plus en plus affaibli par la pollution.4

Voilà qui définit l’urgence d’agir immédiatement. Pourquoi,alors, nos sociétés ne s’orientent-elles pas vraiment vers despolitiques qui permettraient d’éviter l’aggravation de la criseécologique ? C’est la question cruciale. Pour y répondre,il faut analyser les rapports de pouvoir dans nos sociétés. Lespolitiques de nos gouvernements face à l’exploitation dessables bitumineux, aux constructions de pipelines, au choixde continuer à encourager l’utilisation des énergies fossiles,sont autant de décisions qui contribuent à augmenter laproduction des gaz à effet de serre. Nous fonçons à toutevitesse dans un mur, car le but de nos sociétés capitalistes,c’est l’accumulation de la richesse.

Recréer le monde selon le désir du PèreL’évangile de Matthieu commence par ces mots : Livre dela genèse de Jésus Messie. En évoquant le livre de laGenèse, l’auteur nous ramène aux origines de la création.Au commencement Élohîm 1 créait les ciels et la terre, laterre était tohu et bohu, une ténèbre sur les faces del’abîme, mais le souffle d’Élohîm planait sur la face deseaux (Gn 1, 1-2).2 Nous sommes plongés à plein dans unmonde chaotique, un tohu-bohu où tout est ténèbres etdésordres. L’évangéliste nous renvoie ainsi à notre mondeet à ses ténèbres et fait briller l’espoir d’une lumière aubout de ce tunnel.

S’ensuit une liste de noms propres : des ancêtres quicomptent des saints et des bandits, des hommes extrêmementviolents et des femmes asservies et abusées, des rois et despaysans. Sur 42 générations, les gènes de millions d’humainsauront contribué à l’apparition du Messie. Nous sommesen présence d’un texte de style apocalyptique qui révèlel’apparition d’une création nouvelle, une terre nouvelle,une humanité renouvelée. Le chaos de notre histoire humaine,avec ses grandeurs et ses aberrations, est le lieu de larévélation de Dieu. Le Souffle d’Élohîm y engendre unehumanité nouvelle. Dieu est présenté dans la Bible commel’architecte du cosmos, notre maison commune, qu’il nousrevient de bien administrer.

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Prêtre de la Société des missions étrangères,Claude Lacaille est bibliste et Intervenanten soins spirituels au CSSS de Trois-Rivières

Claude LACAILLE, p.m.é. PréliminaireskVenez divin Messie…Pour ouvrir de nouvelles possibilités d’interprétations,voici une lecture écologique du récit des origines deJésus selon l’Évangile de Matthieu. Il nous interpelle àvivre la justice et la solidarité qui apparaissent dès ledébut de cet évangile.

Oui, un autre monde est possible!

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1 Élohîm est un nom hébreu pour désigner Dieu, en particuliercomme créateur.2 Les traductions bibliques sont d’André Chouraqui. Elles sonttrès littérales et permettent de lire le texte d’un œil nouveau.Vous pouvez les comparer à votre traduction préférée.

� Pour en savoir plus3 Extraits de l’article de Hervé Kempf, Le Monde diplomatique,juin 2008, « Comment les riches détruisent le monde »

4 Hervé Kempf, ibid.

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L’humanité doit retrouver ses racines communes et reconnaîtrela solidarité internationale et les liens vitaux qui unissenttous les peuples en une seule grande famille humaine, quiplus est, dans la grande famille des vivants. Nous sommestous dans un même bateau, plantes, bêtes et humains,comme au temps de Noé. Annoncer l’Évangile est avanttout une activité de création et pour la foi biblique, lesdeux piliers de la création sont la droiture et la justice.C’est ce que Mathieu veut nous montrer.

Jésus est enfant de l’humanité pécheresse

Abraham enfanta Isaac par Sara; un homme impuissant etune femme stérile! Jacob, le fourbe qui vole le droit d’aînesseà son frère et usurpe sa place, sera le père des douze tribusd’Israël. Juda, l’ancêtre des Juifs, fait disparaître son frèreJoseph et le vend comme esclave. Il se marie à uneCananéenne, refuse d’assurer une descendance à son filsaîné en mariant Tamar à son plus jeune fils. Celle-ci, pourobtenir justice, se déguise en prostituée et couche avec

Juda qui aura deux fils incestueux. Rahab, autre prostituée,se verra bénie pour avoir protégé les Israélites lors del’invasion de Canaan; elle sera la mère de Booz. Ruth,la Moabite, race maudite par Israël, sera fidèle à sabelle-mère et prendra soin d’elle. Elle sera la grand-mère de David qui fait assassiner son général Urie pourlui prendre sa femme Bethsabée, qui sera la mère deSalomon le Sage. Les crimes défilent comme à la commissionCharbonneau!

Mais voici qu’au terme de la longue liste des enfantements,les choses se redressent : un nouveau Jacob donnenaissance à un nouveau Joseph, un juste (Mt 1, 19), unhomme qui interprète les rêves comme son ancêtrehomonyme. Aussi apparaît Marie, la nouvelle Ève, qui, auxyeux des gens de son village, pourrait être considérée avecmépris comme une pécheresse, puisqu’elle est enceinte sansêtre encore mariée. Pourtant, le Souffle d’Élohîm plane surles eaux de cette femme de qui naîtra Iéshouah5, l’Hommenouveau : Ils crieront son nom : ’Imanou Él qui s’interprète :Élohîm avec nous (Mt 1, 23).

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« L’humanité doit retrouver ses racines communeset reconnaître la solidarité internationale

et les liens vitaux qui unissent tous les peuples. »5 Iéshouah, le « Seigneur sauve », est le nom de Jésus en araméen,

sa langue maternelle.

� Pour en savoir plus

Quand verrons-nous

les grands du G20 quitter leurs banquetssomptueux pour se

rendre dans les maisonsdes pauvres et ouvrir

leurs trésors accumulés ?

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Voici la question que durant 28 chapitres Matthieus’acharne à nous poser : Comment réaliser ce grandmiracle de la justice, où les riches se mettent à larecherche de la sagesse et s’inclinent devant un enfantpauvre en partageant leurs trésors ? Voilà aussi le granddéfi de l’Église dans notre monde d’opulence et d’inégalité.François, l’évêque de Rome, veut une Église des pauvres,pour les pauvres, avec les pauvres, par les pauvres. Dans lamaison des disciples, la religion que l’on doit pratiquer,c’est la justice et la solidarité avec le plus petit, pasdes rituels et des cérémonies.

Bien sûr, le roi Hérode est furieux car il sent que sonpouvoir est menacé. Les possédants ne veulent pas d’unmonde où la richesse soit répartie pour le bien de tous.Ils sont assoiffés de pouvoir et de gains. Ils en veulenttoujours plus, plus, plus, alors que 200 millions d’enfantstravaillent dans des conditions barbares, que 30 millionsde ces petits sont livrés à la rue, exposés à la violence, àla prostitution, à la drogue et que 15 millions meurent defaim chaque année. Gardez-vous de mépriser l’un de cespetits; je vous l’affirme, en effet, leurs anges se tiennentcontinuellement en présence de mon Père dans les cieux(Mt 18, 10). Se prosterner devant le Dieu-petit-enfant etréaliser la justice, n’est-ce pas le défi que nous devonsrelever pour que l’évangile devienne « bonne nouvelle » ?

Dans la maison des disciples, la religion que l’on doit pratiquer,

c’est la justice et la solidarité avec le plus petit, pas des rituels

et des cérémonies.

Jésus est la promesse d’une humanité nouvelle

Jésus est l’enfant de la promesse, né d’un nouvel Adamet d’une nouvelle Ève, Joseph et Marie, qui fondent lagrande famille de ceux et celles qui font la volonté du Père.Nous sommes tous enfants de la promesse, descendantsde ce couple originel, par la foi. Nous sommes tous nésdu Souffle divin. Personne n’arrive à la vie par accident,quels que soient les intentions ou les errements desgéniteurs.

Au royaume du roi Hérode, dans la maison d’un juste, denouvelles relations équitables vont s’établir. Le premiermiracle de l’évangile de Matthieu présente trois étrangerssages et riches, qui cherchent la vérité en scrutantle ciel et en cheminant de par le monde. Au-dessusd’une maison, l’étoile s’est immobilisée : leur cœur seremplit alors d’une grande joie. Ils pénètrent dans lamaison, se prosternent devant un petit enfant et sa mèreet ouvrent grand leurs trésors pour lui offrir de l’or, del’encens et de la myrrhe. Quand verrons-nous lesgrands du G20 quitter leurs banquets somptueux etleurs réunions internationales inutiles de Davos pourse rendre dans les maisons des pauvres et ouvrir leurstrésors accumulés ?

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Le défi de l’homélie de Noël

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Curé de la paroisse Saint-Joachim de Pointe-Claire, diocèse de Montréal

Alain ROY ptre PréliminaireskMinuit, chrétiens…Pour tous les intervenants pastoraux, Noël est une occasionspéciale pour annoncer la Bonne Nouvelle. Commentparler de la naissance de Jésus pour quelle soit signifianteaujourd’hui ?

L es semaines à l’avance, les pasteurs voient arriver le marathon des célébrations de la veille et du matin deNoël. Et plusieurs sentent déjà leur estomac se nouer… L’occasion sera belle d’annoncer le Seigneur maisles défis seront nombreux et la tâche difficile.

Des assemblées effrayantesLes assemblées de Noël sont uniquesen leur genre. Chez nous, l’église seremplit à ras-bord quatre fois de suitela veille et encore une fois le lendemainmatin. Toutes les places sont occupéeset des dizaines de personnes se tiennentdebout dans la place d’accueil. Aumoins les trois quarts des participantsne viennent à l’église qu’une fois l’an.Ils ignorent les coutumes liturgiques,les textes bibliques, la symboliquedes lieux. On compte beaucoupd’enfants en bas âge qui ont bienhâte d’aller développer leurscadeaux. Les assemblées de la veillesont grouillantes, bruyantes. Les genssont facilement distraits. C’est à fairepeur. Des mois d’avance, mon jeunevicaire s’inquiète de trouver les mots etla manière d’affronter ces foules. Ilfaut une bonne forme physique, ducourage, de l’expérience et surtout dela pédagogie pour capter leur attentionde façon soutenue par la présidence etl’homélie. Le jeu en vaut toutefois lachandelle. Si l’homélie est percutante,qui sait ce qu’elle pourra allumer dans

le cœur des auditeurs, qu’ils soient despratiquants réguliers ou occasionnels.Les gens qui viennent encore célébrerNoël à l’église ne sont pas intéressésqu’au folklore. Ils cherchent un sens àleur vie et en venant à l’église, c’estcomme s’ils voulaient donner encoreune chance à la révélation chrétiennede nourrir cette recherche. La célébrationde Noël plonge donc le prédicateuren plein contexte d’évangélisation.C’est pourquoi il vaut la peine d’investirencore plus que d’habitude dans lapréparation et la livraison de l’homélie.

Une approche symboliqueJésus ne parlait pas à partir de définitions,de concepts ou d’abstractions. Ilutilisait des images et des symboles.De même, les gens d’aujourd’huiapprennent par mode symbolique.Pour leur parler, il faut partir duconnu pour aller vers l’inconnu, duvisible pour aller vers l’invisible, duconcret pour aller vers l’abstrait, del’humain pour aller vers le spirituel.À Noël plus que jamais, cette pédagogies’impose. Dans nos homélies, nous

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sommes trop souvent abstraits, nousparlons de façon intellectuelle, à partirde principes ou de thèmes. L’expériencem’a appris qu’il faut plutôt être concretet imagé.

Au risque de choquer les biblistes etles liturgistes, je dirais qu’à Noël, ilimporte moins de commenter lestextes eux-mêmes que l’événement.Dieu a pris chair, il s’est fait proche,l’un de nous. Il est l’Emmanuel. Voilàessentiellement ce qui doit fairecontrepoids à ce que la culture ambiantea fait de la fête de Noël. Pour l’ensembledes gens maintenant, Noël évoqueune vague fête de l’amour (à peinedifférente de la St-Valentin) et non lanativité du Seigneur. Le premier défide l’homéliste est de rappeler le senset la portée de cette nativité.

Un point de départ capitalEn commençant son homélie, leprédicateur a tout au plus une minutepour saisir l’assemblée et l’entraînerà sa suite. Évitons donc les longspréambules, les introductions aussisuperflues qu’ennuyantes. Il faut partiravec un exemple percutant, « punché »dit-on en langage familier. Qu’y a-t-il

dans la culture ambiante, dans lesémissions de télé à la mode, dansl’actualité sociale, politique ou artistique,dans ce que les gens connaissent,qui permettrait de faire un lien avecl’événement célébré ? Y a-t-il un objet,un symbole, une chanson, une anecdotequi attirerait l’attention des gens et quiétablirait un parallèle avec la nativitédu Seigneur ? Par exemple, une année,je suis parti des lettres du mot JOIEpour illustrer la joie que Jésus estvenue inaugurer. Chaque lettre désigneun mot : J pour justice, O pour oublide soi, I pour immortalité et E pourEmmanuel. Et après la description dechacun de ses mots, je demandais qui,dans l’assemblée, était prêt à venirchercher la lettre que j’avais dans lesmains et à la placer dans l’arbre deNoël (dans le sanctuaire) en signequ’il (ou elle) acceptait d’en creuserles implications dans sa vie. L’homélies’est conclue par un refrain chanté partoute l’assemblée : « Quel est l’enfantqui est né ce soir ». Deux ans plus tard,des pratiquants occasionnels mereparlent encore de cette homélie etde la lettre qu’ils avaient choisie. Auréveillon de ce Noël, mes neveux etnièces âgés dans la vingtaine et quiétaient venus célébrer l’eucharistie

chez moi commentaient la lettre et lemot qui les avaient touchés le plus etqu’ils comptaient mettre en pratique.

Une autre fois, j’ai feint de trouver àl’entrée du sanctuaire une envelopperouge adressée à Jésus. Quand j’ai luce qu’elle contenait, l’assemblée adécouvert que le Père Noël écrivait àJésus pour s’incliner devant lui etreconnaître que Jésus apportait descadeaux que lui, le Père Noël, nepouvait distribuer. Et l’homélie consistaità décrire les biens précieux dont leSeigneur seul pouvait nous combler.Autre exemple : j’ai utilisé une cannede Noël qui symbolise le bâton duChrist-berger et, inversée, elle formela lettre J comme dans… Jésus. J’ai euamplement de matière à commenterl’impact de la naissance de Jésus.

Les textes bibliques peuvent aussinous donner un point de départ. Parexemple, l’évangile parle de l’empereurAuguste. Mais au fond, qui est levéritable Auguste : cet empereur ouJésus ? En quoi Jésus s’est-il révélél’Auguste, le plus grand ? Le contrastede Noël n’est-il pas dans la venuede l’Auguste par excellence dansl’humilité de Bethléem ?

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« À Noël, il importe... de commenter l’événement :

Dieu a pris chair, il s’est fait proche, l’un de nous. »

Photo • Emmanuel LAUZON

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Un contenu et son illustration

Quel que soit le point de départaccrocheur qu’on ait choisi, il fautavoir quelque chose à dire surl’ incarnation de Dieu dans notremonde et cela appelle une illustrationpar des exemples. Ce n’est pas letemps de condamner la trop grandecommercialisation de Noël ou pireencore, de faire des reproches à ceuxqui viennent à l’église seulement àNoël et qu’on ne revoit plus le restede l’année! Ils sont là, devant nous,en cette fête de Noël : réjouissons-nous!

Mais en fait, le plus fréquent reprocheadressé aux homélies (pas seulementà Noël), c’est qu’elles ne rejoignent pasla vie. Elles demeurent des réflexionspeut-être justes mais abstraites etdésincarnées. L’homélie de Noël doitfaire voir comment l’incarnation deDieu en Jésus est sa marque decommerce encore aujourd’hui. Dieuprend chair, Dieu s’incarne, le Seigneurse mouille dans notre histoire encoreaujourd’hui. Où, quand, comment ?Où peut-on le rencontrer aujourd’hui ?Quels sont ses modes de présencedans la vie d’un couple, d’une étudiante,d’un veuf, d’une avocate, d’un enfant,d’une paroisse, d’une famille, de l’Égliseuniverselle ? Ce travail d’illustrationest plus long et difficile qu’il ne paraît.Mais il est essentiel. C’est à cela quedoit aboutir le recours à un point dedépart accrocheur et une référence autexte biblique ou à l’événement célébré.

Des exemples ou des questions bientournées interpellent. Un symbolepertinent, une citation habile ou uneanecdote appropriée laissent unetrace dans la mémoire et dans lecœur. Des jours, des semaines plustard, ils continueront de faire réfléchir.

Une attention aux enfants

Les assemblées de Noël regroupentde nombreux enfants. Deux tentationsguettent alors l’homéliste. Faire fi desenfants ou au contraire, leur donnertrop d’importance et parler à l’assembléede façon infantile. Je crois que l’homéliedoit s’adresser aux adultes mais endes mots et des catégories que touspeuvent comprendre. C’est d’ailleursla force d’un symbole. Employéadéquatement, il peut rejoindre tousles âges, chacun selon son niveau decompréhension. Mais si toutes lescélébrations sont animées comme desmesses pour enfants, je ne crois pasque nous honorions les attentes del’ensemble des participants. Dansl’homélie, il serait bon qu’un exempleou l’autre concerne les enfants ou lesadolescents ou qu’elle appelle laparticipation de l’un d’entre eux.Mais qu’elle demeure une réflexionpour adultes… !

Proche…

Au fond, ce que nous célébrons àNoël, c’est la proximité de Dieu. Ils’est fait proche en Jésus, il se faitproche encore aujourd’hui grâce autravail de l’Esprit de Jésus. Le défi de

l’homéliste à Noël, c’est d’annoncercette nouvelle en se faisant lui-mêmeproche des gens d’aujourd’hui,pratiquants ou non. Proche de leursensibilité, de leur culture, de leurspréoccupations, de leurs limites.Proche surtout de leur langage, deleur histoire, de leurs aspirations.Bref, faire comme le Seigneur… !

Un symbole pertinent, une citation habile ou une anecdote appropriée

laissent une trace dans la mémoire et dans le cœur.

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« Le défi c’est d’être proche des gens d’aujourd’hui, pratiquants ou non. Proche de leur sensibilité, de leur culture, de leurs préoccupations, de leurs limites.

Proche surtout de leur langage, de leur histoire, de leurs aspirations. »

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LA FÊTE DE NOËL CÉLÈBRE LE RETOUR DE LA LUMIÈRE

• « La fête de Noël est devenue une fête commerciale. La dimension du sacré semble perdue sous le poids

des cadeaux et de l’arrivée du Père Noël. »Nous sommes invités à discerner quels sont les choix que nousaurons à faire pour conserver le sens de la fête de Noël, en tantque personne, au sein de notre famille, dans notre communauté.

• « La fête de Noël est universelle, elle est un momentunique de paix et de rencontres, fête de la paix,

de l’unité et de l’harmonie. »Que pensez-vous de cela ? Est-ce que cela va teinter votre façon de vivre Noël ?

• « Le christianisme est comme la flamme d’une chandelle qui chasse les ténèbres. »

Suite à cette affirmation, quels sont les lieux où nous pouvonsapporter de la lumière durant le temps de Noël ?

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Ressaisir tout depuis le commencement avec le Fils

Philippe Lefebvre fait des rapprochements entre les deuxpremiers chapitres de l’Évangile de Matthieu et le chapitrepremier du livre de la Genèse. Il termine en disant que biend’autres rapprochements féconds sont à faire entre ces deuxchapitres de l’Évangile de Matthieu et l’Ancien Testament.Pouvez-vous en identifier ?

Matthieu nous plonge dans l’histoire de son époque qui, à peude chose près, n’est pas très différente de la nôtre. La violencepolitique, le désir de posséder l’autre, la jalousie, tout cela serépète à travers les âges. Aujourd’hui encore, il y a toujours despuissances dominantes qui s’affrontent. Pourtant, un mondenouveau est en train de naître. Quels sont les signes de cette nouvelle genèse ? Qu’est-ce qui émerge de tout cela ?

L’auteur apparente le début du livre de la Genèse et les deuxpremiers chapitres de l’Évangile de Matthieu comme étant denouvelles naissances, il utilise également le terme venue à l’être.Comment ces récits bibliques éclairent-ils ma propre venueà l’être, comme être unique et différencié incarné dans unegrande aventure humaine ?

Regard de Luc sur la naissance de Jésus

• Relire les chapitres 1 et 2 de l’Évangile de Luc.

• Bonne nouvelle !« Dieu a fait irruption dans l’histoire, il établit l’humanitésur la voie de la communion avec lui. Le Sauveur n’est pas

l’empereur romain, c’est Jésus, Fils de Dieu. »

Yves Guillemette nous présente les récits de l’enfancesous un regard neuf. Qu’est-ce qui renouvelle notre regard sur Noël ?Qu’est-ce qui est pour nous « Bonne Nouvelle » ?

Oui, un autre monde est possible !

• Relire les chapitres 1 et 2 de l’Évangile de Matthieu

• La généalogie de Jésus dans l’évangile de Matthieu estsurprenante. Pouvons-nous reconnaître que Jésus arrive encoredans notre vie par des chemins inattendus ? Quels sont les lieux où je reconnais sa venue ?

• « Se prosterner devant Dieu-petit-enfant et réaliser la justice,n’est-ce pas le défi que nous devons relever pour que l’évangiledevienne « bonne nouvelle » ?

Comment cela se traduit pour nous aujourd’hui ?Qu’est-ce que ces mots veulent dire dans la réalité quotidiennede notre vie ?

Le défi de l’homélie de Noël

• Décrire les biens précieux dont le Seigneur seul peutnous combler.

• Noël est la fête de la joie. Joie pour Justice-Oubli de soi-immortalité-Emmanuel. Quelle est la lettre et le mot quivous touche le plus, quand vous pensez à la fête de Noël ? En avez-vous d’autres à proposer ?

• La fête de Noël est la fête de la proximité de Dieu. Comment rendre cela concret ?

• Pour ceux et celles qui auront à intervenir en cette nuitde Noël, parmi les pistes soulevées, quelles sont cellesqui vous éclairent davantage ?

� POUR ALLER + LOIN

01 Philippe LEFEBVRE, o.p. • pages 4-5

02 Yves GUILLEMETTE ptre • pages 6-7

03 Benoît LACROIX, o.p. + Thérèse MIRON • pages 8-9

04 Claude LACAILLE, p.m.é. • pages 10-12

05 Alain ROY ptre • pages 13-15

Pistes de réflexionFrancine VINCENT

Ces pistes se rattachent au texte de chaque auteur de ce numéro.Pour vous replonger dans le texte des auteurs,

cliquez sur le numéro correspondant.

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campagne de financement 2013-2014

Promouvoir la Bibledans notre monde

PARABOLE REVUE BIBLIQUE POPULAIRE • NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2013 _ VOL XXIX NO4

La Société catholique de la Bible SOCABI est heureuse devous présenter Le Psautier des solitudes. Ce recital depsaumes concu par le comédien et metteur en scene MichelForgues, a partir d’une sélection de psaumes, a ete presentea une dizaine d’occasions.

Pour organiser un recital dans votre milieu, contactez-nous :

La mission de SOCABI est de promouvoir,auprès du public en général,

la connaissance de la Bible et de son interprétation en rapport avec

les défis sociaux et culturels contemporains.

(514) 925-4300 poste 297

Michel Forgues,

homme de théâtre

Le Psautier des solitudes,supervisé par Jean Duhaime

Une production de Socabi, Le Psautier des solitudesEn un an, environ 900 personnes

se sont abonnées à Parabole, la revue biblique de SOCABI.

Les prochaines thématiques : La résurrection et la Terre Sainte

À partir du 24 avril 2014,les numéros de Paraboledeviendront l’objet de soiréesd’échanges à la Librairie Paulines.

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Société catholique de la Bible2000 rue Sherbrooke Ouest, Montréal(Québec) H3H 1G4

Yves GUILLEMETTE ptre

Que tous les souhaits de Joyeux Noël! que vous échangerezen cette période des Fêtes,soient autant d’étincelles de foi, d’espérance et d’amour,de joie, de paix et de fraternité,de respect, de justice et de solidaritéqui allumeront dans les cœurs le feu de la Bonne Nouvelle,et contribueront ainsi au bon réchauffement de cette Terreoù le Fils de Dieu, une certaine nuit de Bethléem,est venu établir sa demeure.

n ce mois de décembre,les rayons du soleil

nous parviennent de peine et de misèreet répandent avec parcimonie leur chaleur.Ce soleil frigorifié est pourtant le même soleil torride qui fait nos beaux jours d’été.

Mais en ces jours de froidure, une fête répand chaleur et lumière.C’est Noël!C’est la fête où les êtres humains de bonne volonté,à la suite des bergers de Bethléem,accueillent l’Enfant qui porte l’espérance de Dieu de voir l’humanité vivre en paix. Puisse notre Dieu trouver en vous un artisan de ce projet audacieux.

Evoeux de n ël

L’équipe de Parabole vous souhaite Joyeux Noël!Que la joie de cette fête

se prolonge tout au long de la nouvelle année.Et que le Seigneur fasse grandir en vous

l’amour de sa Parole.