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Notes – Français - Didactique 2016 1 Copyright – Tous droits réservés https://mamanfuturemaitresse.wordpress.com © Mélodie VERGES L’oral Définitions Le langage Définition : faculté et aptitude à communiquer au moyen de signes vocaux ou graphiques correspondant à un sens. Le langage humain comprend deux niveaux : - Les unités de première articulation : noms ; verbes, préfixes, prépositions… Ils possèdent un signifiant (leur séquence sonore et un signifié (leur signification) - Les unités de seconde articulation qui n’ont qu’un signifiant : les phonèmes* En utilisant les unités de seconde articulation, on peut construire un nombre illimité d’unités de première articulation. *Phonème : élément sonore distinctif du langage. Par exemple le phonème [t] n’a aucun sens par lui-même, mais il permet de différencier –ton- de –son-. La langue Les langues sont fondamentalement plurielles : on compte aujourd’hui plus de 3 000 langues parlées contre 350 écrite dans le monde. Les langues disparaissent, changent, se métissent. La langue est un système de signes : contenu sémantique, expression phonique ou graphique, qui acquiert de la valeur en s’opposant aux autres signes. La langue est le découpage du réel en unités qui varient selon le groupe ethnique ou social. Par exemple un Esquimau a besoin d’une dizaine de noms pour désigner la neige ; pour un peintre, le bleu n’est pas bleu mais cyan, saphir ou majorelle. La langue joue un rôle important dans la conscience de soi et des autres (exemple : le verlan). Il y a des rapports entre la langue et la société. La parole Utilisation individuelle de la langue par un sujet parlant. Les spécificités de l’oral Code oral/code écrit L’écrit code l’oral en proposant des équivalents visuels aux signifiants sonores. L’écrit est second par rapport à l’oral : on a créé l’écrit pour la conserver les données orales ; on apprend à parler avant d’apprendre à écrire.

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Notes – Français - Didactique 2016

1 Copyright – Tous droits réservés https://mamanfuturemaitresse.wordpress.com © Mélodie VERGES

L’oral

Définitions

Le langage

Définition : faculté et aptitude à communiquer au moyen de signes vocaux ou graphiques correspondant à un sens. Le langage humain comprend deux niveaux :

- Les unités de première articulation : noms ; verbes, préfixes, prépositions… Ils possèdent un signifiant (leur séquence sonore et un signifié (leur signification)

- Les unités de seconde articulation qui n’ont qu’un signifiant : les phonèmes* En utilisant les unités de seconde articulation, on peut construire un nombre illimité d’unités de première articulation. *Phonème : élément sonore distinctif du langage. Par exemple le phonème [t] n’a aucun sens par lui-même, mais il permet de différencier –ton- de –son-.

La langue

Les langues sont fondamentalement plurielles : on compte aujourd’hui plus de 3 000 langues parlées contre 350 écrite dans le monde. Les langues disparaissent, changent, se métissent. La langue est un système de signes : contenu sémantique, expression phonique ou graphique, qui acquiert de la valeur en s’opposant aux autres signes. La langue est le découpage du réel en unités qui varient selon le groupe ethnique ou social. Par exemple un Esquimau a besoin d’une dizaine de noms pour désigner la neige ; pour un peintre, le bleu n’est pas bleu mais cyan, saphir ou majorelle. La langue joue un rôle important dans la conscience de soi et des autres (exemple : le verlan). Il y a des rapports entre la langue et la société.

La parole

Utilisation individuelle de la langue par un sujet parlant.

Les spécificités de l’oral

Code oral/code écrit

L’écrit code l’oral en proposant des équivalents visuels aux signifiants sonores. L’écrit est second par rapport à l’oral : on a créé l’écrit pour la conserver les données orales ; on apprend à parler avant d’apprendre à écrire.

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2 Copyright – Tous droits réservés https://mamanfuturemaitresse.wordpress.com © Mélodie VERGES

Code oral Code écrit

∙ Communication et retour immédiat ∙Le contexte est posé et partagé entre les interlocuteurs (mon, ton, ce, tu, là…) ∙ L’énoncé est inscrit dans le temps

∙ Communication et retour différé ∙ Le contexte doit être établi textuellement faute de renvoyer à du vide (qui est « tu »? où est « là »? ∙ L’énoncé est inscrit dans l’espace

Syntaxe

Le vocabulaire est plus imprécis à l’oral qu’à l’écrit. La langue parlée porte les traces de la pensée, des corrections, d’hésitations : euh, ben. On observe :

Omission de la négation Exemple : je sais pas (= je ne sais pas)

Interrogation portée par le ton et non plus par l’inversion Exemple : tu veux quoi ? (= que veux-tu ?)

La reprise (détachement du sujet, reprise d’un groupe nominal) Exemple : Pierre il aime les brocolis

Normes et variations

Comprendre les normes

La langue française s’est constituée au XVIe siècle. Elle ne cesse de se diversifier, d’évoluer et de s’adapter. Le XVIIe siècle apporte des normes prescriptives à la langue française : l’idée se forme qu’il exister des façons de parler meilleures que d’autres. La grammaire devient donc prescriptive et normative. A la Révolution apparaît une langue simple, non marquée socialement et très codifiée. Qui produit les normes ?

- Le pouvoir, l’Etat et les institutions (Académie Française) - Des élites qui utilisent les normes comme critère de distinction - Les professionnels de la langue : grammairiens, lexicographes, enseignants…

Les normes varient dans le temps et dans l’usage qu’en font les différents acteurs. C’est surtout l’école qui véhicule et uniformise la langue en véhiculant les normes par l’enseignement dispensé, les manuels scolaires... Mais il y a aussi les institutions, les médias, la presse, les éditeurs de livres… On oppose la norme d’usage à la norme prescriptive (on doit dire, on ne doit pas dire.).

La variation linguistique

On distingue de multiples variétés de production linguistique selon : - La géographie (variations dialectales). Le français n’est pas le même dans le nord ou le sud, au Québec ou

en Belgique. La prononciation de certains phonèmes est différente (on roule les [r] ou on tait les [e]), le lexique aussi diffère (pain au chocolat ou chocolatine ? on tourne ou on touille une salade ?)

- La société (variations sociolectales). On ne parle pas de la même façon selon notre milieu socio-culturel. De même un employé ne parlera pas de la même façon à son patron ou à un collègue.

- L’individu (variations idiolectales). Chaque personne a sa propre manière de parler selon sa physiologie (timbre et débit de voix), son ancrage régional (accent), son appartenance socio-culturelle…

- La diachronie (variations historiques). La langue est en perpétuel mouvement. Le lexique varie en permanence.

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Niveau et registre de langue

Registre : manière d’utiliser la langue dans une situation de communication donnée. Niveau de langue : désigne l’ensemble des habitudes de langage d’une personne. On distingue :

- La langue familière : expression spontanée. « j’ai esquinté ma voiture » - La langue courant : lexique plus usuel. « j’ai abîmé ma voiture » - La langue soutenue : lexique plus rare et plus précis, syntaxe soignée. « j’ai endommagé mon véhicule ». - La langue littéraire : forme plus élaborée du message. « ce jour-là, j’ai par la suite d’une inadvertance

malencontreuse, endommagé mon véhicule ». - Le langage populaire : aucun respect des normes. La communication prime. « j’ai esquinté ma putain de

bagnole ».

L’attitude du maître ?

L’école est un des vecteurs de la norme. C’est le maître qui corrige et censure les productions de ses élèves avec plus ou moins de sévérité. A éviter : l’attitude hyper-normative et puriste qui reviendrait à nier la langue parlée à la maison. A envisager :

- Présenter la norme : expliquer qu’il faut en respecter le code et les règles pour favoriser la communication. Apprendre aux élèves à maitriser les grands standards : le maitre doit égaliser les chances en tenant compte de chaque élève et de son milieu socioculturel.

- Travailler sur la variété des registres et non sur leur hiérarchie - Multiplier les registres en faisant varier les situations pour que les élèves puissent maitriser différents genres

discursifs (narration, argumentation) nécessaires à l’école et au quotidien.

Phonétique et phonologie Il est important de maitriser la phonétique pour comprendre les problèmes de prononciation des enfants, adapter la pédagogie écrite et orale, entrer dans le fonctionnement de la langue, analyser les erreurs orthographiques des élèves.

Phonétique

Il existe un écart important entre la prononciation et l’écriture. L’orthographe n’a pas (ou peu) évolué tandis que la prononciation du français se modifie sans cesse. On observe :

Troncations : retranchement de phonèmes, abréviations. Exemple : t’arrives, v’là

Assimilation de deux phonèmes rapprochés qui deviennent semblables. Exemple : ch’pense (= je pense), mainnant (= maintenant)

Simplification de groupes consonantiques. Exemple : j’en veux quat’ (= quatre), qu’est-ce qu’i veut (= il), que’qu’chose (= quelque chose)

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Alphabet Phonétique International (API).

C’est un système de transcription international. Chaque son correspond à un seul signe quelle que soit sa graphie. L’API reprend quelques lettres françaises mais attention aux faux amis ! On fait la différence entre les voyelles fermées et les voyelles ouvertes. Tableau des sons utilisés en français :

Consonnes

b beau

d doux

f fête; pharmacie

ɡ gain; guerre

k cabas; archaïque; kelvin

l loup

m mou; femme

n nous; bonne

ɲ agneaux

p passé

r roue; rhume

s sa; hausse; ce; garçon; option; scie

ʃ chou; schème; shampooing

t tout; thé

v vous; wagon

z hase; zéro

ʒ joue; geai

Semi-voyelles

j fief; payer; fille; travail

w oui; loi; moyen; web

ɥ huit

Voyelles

Orales

a patte

ɑ pâte; glas

e clé; chez; aller

ɛ mère; est; faite

ə repeser

i si; île; y

œ sœur; jeune

ø ceux; jeûne

o

sot; hôtel; haut; bureau

ɔ sort

u coup

y tu; sûr

Nasales

ɑ̃ sans; vent; paon

ɛ̃ vin; chien; train; plein

œ̃ brun

ɔ̃ son

Bien que l’API ne soit pas étudié à l’école, il est très utilisé dans les méthodes de lecture pour la présentation des sons.il permet ainsi de différencier le phonème [k] de ses différentes graphies : c, k, qu… Le signe API se trouve toujours entre crochets et est souvent accompagnés de logogrammes (yeux/oreille) de ce qui est vu et entendu.

Phonétique articulatoire

Les sons du langage sont produits par une expiration d’air qui peut rencontrer des obstacles entre les poumons et ma bouche, c’est pour ça que chacun a sa propre articulation.

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Les consonnes Il convient de prendre en compte :

- Les cordes vocales au repos (le phonème est sourd [p]) ou vibrantes (le phonème est sonore [b]) - La luette abaissée (le phonème est nasal [m]) ou levée (le phonème est oral [p]) - Le chenal expiratoire fermé (la consonne est occlusive [p]) ou resserré (consonne chuintante [ʒ], sifflante [s]

ou labio-dentale [f]) - Le point d’articulation (lèvres [p], dents [t], palais [k])

Les voyelles Toutes les voyelles sont sonores : les cordes vocales vibrent. Pour décrire les phonèmes vocaliques, on prend en compte :

- Le degré d’ouverture de la bouche [a]/[i] - La position de la langue à l’avant du palais ou à l’arrière du palais - La position des lèvres, arrondies ou non - L’abaissement ou non de la luette. Les voyelles [ɑ̃], [ɛ]̃, [œ̃] et [ɔ̃] sont nasales car les fosses nasales

résonnent. Les semi-voyelles Aussi appelées semi-consonnes ; elles sont sonores et ont un bruit de frottement dû au passage de l’air entre la langue et le palais. Exemples : [j] comme dans abeille, [w] comme dans loi, [ɥ] comme dans lui.

Phonologie

Elle a pour but de repérer et classer les phonèmes distinctifs de la langue, comme [p] et [b] qui permettent de distinguer patte et batte ; cette paire minimale est un couple de mots formellement identiques sauf sur un point, et de sens différent. Ce sont deux phonèmes distincts, puisque quand on les change, il y a changement de sens. La phonologie du français comporte quelques problèmes :

- Tendance à la simplification : prononcer [pat] pour pâte et patte - Tendance à la réduction : laid/lait/les - Problème du –e- muet qui est systématiquement prononcé dans le Midi et généralement oublié dans le

reste de la France. Le français méridional est beaucoup plus proche de l’écrit

Parler et communiquer L’homme est un être de langage : il est programmé pour parler, la communication est nécessaire à son développement intellectuel, affectif et langagier. L’interaction d’un enfant avec son environnement est l’un des moteurs d’acquisition du langage, de la pensée et de la personnalité.

La communication

La communication est un système de codage/décodage entre un émetteur et un récepteur via un canal sonore dans le cadre de l’oral. On distingue 6 fonctions du langage : 1. la fonction émotive et expressive du langage qui permet à l’émetteur d’exprimer ses désirs ou ses états mentaux

par exemple. 2. la fonction référentielle ou dénotative concerne le référent, la situation dont on parle, le contexte. C’est en

général une information neutre et objective.

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3. La fonction conative ou incitative qui agit sur le récepteur sur lequel le langage a une action (ex : publicité, politique ou « passe-moi le sel »)

4. La fonction poétique concerne le message lui-même, sa forme et son organisation : rythme, sonorité, figures de rhétorique…

5. La fonction phatique met l’accent sur le canal et ce qui réfère à la mise en contact : « allo » 6. La fonction métalinguistique porte sur le code et permet de vérifier qu’il est bien partagé. Parfois, certaines fonctions du langage ne sont pas remplies, ce qui peut provoquer l’incompréhension d’un message pourtant bien formulé, de comprendre un message autrement qu’une autre personne présente parce qu’il est soumis à interprétation, de comprendre un énoncé même s’il n’est pas clairement exprimé, de signifier dans un énoncé autre chose que ce qu’on voulait exprimer L’implicite C’est une manière de dire qui va au-delà de ce qui est dit littéralement. Ex : « il fait chaud » = il fait chaud / il faut ouvrir les fenêtres. Il existe quatre manières de « dire sans dire » :

- Présuppositions : « tu devrais aussi arrêter de fumer » présuppose que « tu » fume et que quelqu’un d’autre a déjà arrêté de fumer

- Des sous-entendus : « il est déjà huit heures » peut sous-entendre qu’il faut se presser - Des allusions qui font référence à des faits connus des interlocuteurs, ce qui crée une connivence entre les

différents acteurs - Des implications : « elle gagne bien sa vie mais son mari n’est pas jaloux » : le « mais » implique que le

locuteur s’attendait à ce que logiquement le mari soit jaloux. Les actes de langage Dire, c’est tenter d’influencer l’autre et accomplir un « acte illocutoire » comme questionner, ordonner, promettre, suggérer… On distingue :

- Les énoncés constatifs qui décrivent la réalité sans prétendre la modifier (ex : « la fenêtre est ouverte ») - Les énoncés performatifs qui ont la particularité de transformer les choses (ex : « ferme la fenêtre » oblige

l’émetteur à agir) - Les énoncés performatifs explicites qui réalisent l’accomplissement de ce qu’ils énoncent (ex : « je déclare la

séance ouverte » : on dit et on fait en même temps)

L’acquisition du langage

Pour que l’enfant puisse produire un discours, il faut que certaines conditions soit réunies : désir de communication, conditions affectives favorisant le langage, insertion de l’enfant dans le monde de la signification, possibilité mentale et motrice de transformer une pensée en une production sonore significative (cf. Laurence Lantin, Du parler au lire, 1977). Tout petit déjà, l’enfant apprend sa langue en utilisant le langage pour agir sur les autres, pour obtenir ce dont il a besoin ou envie (cris, pleurs, babil, syllabes, langage gestuel…) L’adulte lui, conduit l’enfant à dépasser ses découvertes spontanées et à progresser en lui apportant aide et soutien. C’est dont grâce à cette « tutelle » que l’enfant va progresser. 9/10 mois : le bébé commence à émettre quelques sons 18 mois : 20 mots seulement 2 ans : 250 mots

2 ans ½ : 450 mots 3 ans : 900 mots

6 ans : 2500 mots Entre 20 mois et 6 ans, le taux d’accroissement di vocabulaire est d’un mot et demi par jour ! A noter : le vocabulaire de compréhension d’un adulte varie entre 20 000 et 40 000 mots.

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Les interactions scolaires

Les éléments constitutifs d’une interaction : - Participants : classe entière, groupe restreint, interaction duelle… - Cadre spatio-temporel : organisation spatiale de la classe, disposition, moment de la journée… - Objectif : le maître définit une fonction à la situation langagière mise en place - Objet de transaction : thème du discours

L’ensemble des locuteurs partageant la même situation de communication constitue un réseau de communication. On distingue :

Le réseau centralisé ou fermé : une personne attire la plupart des interactions vers elle (ex : le maître) Le réseau ouvert et homogène : les interactions sont bien réparties et il n’y a pas de leader Le réseau éclaté : les participants ne partagent pas le même sujet d’échange : de petits réseaux se créent en

parallèle

Les conduites d’étayage

C’est l’aide qui est apportée par un expert à un novice pour lui permettre de résoudre un problème, de réussir une tâche qui, sans aide, aurait été au-delà de ses possibilités. Principales formes des activités d’étayage :

Régulation et étayage de la progression commune

Finalisation de la tâche : - Formulation du problème (par le maître ou l’élève) - Mobilisation et récapitulation des acquis (mise en rapport avec ce qui a déjà été fait) - Maintien de l’orientation (guidage et contrôle de l’attention, aide l’enfant à se focaliser sur sa démarche) - Balisage de l’échange : marquage des étapes, reformulation synthétique

Fonctions de développement :

- Fonction initiative : question (le maître ouvre l’échange et pose le thème) - Appel à développement : reformulation avec ajout, correction, ajustement

Focalisation de l’attention conjointe :

- Focalisation sur les énoncés d’autrui pouvant faire progresser (répétition, reformulation, appel à synthèse ou résolution de la contradiction)

Etayage de la prise de parole et de l’écoute

- Donner la parole à celui qui manifeste l’intention de la prendre - Officialiser la parole de l’enfant et le maintenir dans son rôle - Rappeler les règles de la prise de parole - Solliciter un enfant qui n’est pas intervenu (enrôlement) - Valider les propos d’un enfant (acquiescement, reprise avec ou sans formulation) - Demander une explication, une précision - Inviter à l’écouter, gestion de la discipline

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Enseigner l’oral Avant les années 60, l’écrit est largement dominant. Après 68, l’oral prend sa place pour apprendre à exprimer correctement ses idées. De 80 à 90, on apprend aux élèves à prendre et gérer la parole, à tenir compte d’un interlocuteur. En 92, l’accent est mis sur l’importance des échanges oraux dans la construction des savoirs. La notion d’interaction devient importante. Les programmes 2015 accordent une place essentielle à l’oral tout au long des cycles (cf. socle des compétences domaines 1 et 3). La pratique de l’oral hors de l’école ne suffit pas pour doter TOUS les enfants des aptitudes nécessaires à leur vie d’adulte. Le niveau de langue situe le locuteur socialement : l’image projetée de soi peut ainsi changer la relation à autrui. La maîtrise de l’oral prépare celle de l’écrit ; les compétences langagières et la participation à la conversation scolaire sont une condition importante de la future réussite scolaire.

Didactique de l’oral en cycle 1

Avant la maternelle A la sortie de la maternelle o Lexique limité o Syntaxe élémentaire o Compréhension par l’entourage

o Syntaxe complexe o Capacité à raconter, décrire, expliquer, justifier

Le programme 2015 indique les deux formes de langage à enseigner :

- Le langage d’action : mobilisé dans des rapports pratiques aux objets du monde, aux expériences vécues. Il s’enrichira et se diversifiera du point de vue lexical et syntaxique.

- Le langage d’évocation : ou oral scriptural, essentiel pour la réussite scolaire de l’enfant. C’est l’instrument d’entrée dans les apprentissages qui relèvent aussi de l’écrit

Le maître est un interlocuteur compétent qui se sait de toute situation pour permettre aux enfants de construire leur langage et de le travailler comme un objet dans des activités métalinguistiques, préludes à l’acquisition de la lecture et de l’écriture. Le maître veille à aborder l’étude de la langue par une approche métalinguistique, en préparation à l’écrit : repérage de syllabes, de phonèmes, correspondances graphie/phonie… Les activités langagières doivent être variées et ne sont pas l’objet d’une programmation explicite. Les maîtres mettent en place des discours ordonnés et construits ; la pratique est régulière et intensive. Il faut ouvrir le champ de la parole personnelle, d’organisation, de planification, de gestion, d’évaluation, de création. Il est conseillé de privilégier le travail en petits groupes et d’instaurer le plus souvent possible des dialogues personnalisés. Un faible parleur en maternelle tend à le rester toute sa scolarité ! Le maître doit donc veiller à aider les enfants à s’engager dans la communication (ex : marionnettes).

Didactique de l’oral en cycles 2 et 3

Le programme prévoit deux pôles complémentaires sur le langage : la communication et la structuration du langage. En fin de cycle 2, les compétences sur le langage d’évocation, de description et d’explication doivent être acquises, ainsi que la capacité à exprimer son point de vue. Au cycle 3, les élèves apprennent à utiliser le langage oral pour présenter de façon claire et ordonnée des explications, des informations ou un point de vue, interagir de façon efficace et maîtrisée dans un débat et affiner leur pensée pour préparer un écrit ou une intervention orale.

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Ainsi, le langage est : - Un objet d’apprentissage sur trois niveaux :

o Locutoire : bien articuler, bien parler, maîtrise phonologique, audibilité, débit… o Linguistique : correction de la langue, qualité et précision lexicale, construction syntaxique o Discursif : discours particulier, compétences langagières (se présenter, s’excuser, remercier…)

- Un vecteur d’apprentissage : il permet de construire des savoirs en les verbalisant et en le confrontant aux autres

- Socialisant : multiplicité de la prise de parole liée au fonctionnement de la vie de la classe en lien avec un projet, un travail de groupe, ou des « métiers ».

Il doit donc être utilisé comme un outil transversal. Le maître doit proposer des analyses d’enregistrement d’oraux en situation de classe afin que les élèves adoptent une attitude critique par rapport au langage produit. Pour organiser un enseignement oral, il faut :

- La nature de l’activité orale (parole monogérée ou polygérée), - La place de l’activité dans le projet de classe, - Les modalités d’organisation (petits ou grands groupes, présence ou non du maître), - La nature des discours (expliquer, convaincre, décrire…), - La relation entre l’écrit et l’oral (nature et moment où intervient l’écrit), - Nature et forme de l’étayage du maître, - La place d’une activité métalinguistique

Evaluer l’oral Il est difficile d’évaluer l’oral car il est interdisciplinaire, ce qui rend les objets d’enseignement difficilement isolables. Il est également difficile à observer, à analyser. L’oral impliquer la personne et ne peut être dissocié de la voix, du corps, de la personnalité. Néanmoins, l’oral fait partie de tous les examens (y compris les entretiens d’embauche). Les enseignants ont besoin d’analyser les compétences langagières de leurs élèves pour pouvoir mettre un étayage efficace et les faire progresser.

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Exemple d’analyse :

Compétences Situations

Physique Communication Langage Enonciation

Exposé oral

- Sait parler debout - Sait poser sa voix - Sait se faire

entendre

- Sait regarder les auditeurs en parlant

- Sait utiliser le feed-back

- Sait utiliser les formulations adaptées à son public

- Sait varier ses formulations si le besoin s’en fait sentir

- Sait parler à partir de notes consultées de temps en temps

- Sait répondre aux objections et questions inattendues

Diction poétique

- Sait se faire entendre

- Sait respirer les vers d’un poème

- Sait regarder les auditeurs en parlant

- Sait traduire un rythme et des émotions à la diction

Toute évaluation doit tenir compte des aspects : Locutoires et techniques : audibilité, placement, modulations de la voix, prononciation, élocution, posture

corporelle. Cela renvoie au savoir-être. Linguistiques : maîtrise de l’oral, adaptation des temps de conjugaison, construction syntaxique, adéquation et

précision du lexique, qualité des (re)formulations. Cela renvoie au savoir-faire. Discursifs/textuels : est-ce que le discours montre la maîtrise des spécificités du discours ? Cela renvoie au

savoir-faire. Interactionnel/dialogique : capacité à initier, intervenir, réagir, participer, varier les rôles. Cela renvoie au savoir-

être et au savoir-faire.