nexus 66 libertes cartes d identite la biometrie mondialisee janv 2010

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    Les cartes didentit lectroniques ont fait un bondvers leur gnralisation mondiale. Il y a de quoi salarmer.Dj 2,2 milliards dindividus, soit un tiers de la populationmondiale, disposent dune carte didentit intelligente .Parmi ces cartes, plus de 900 millions sont dotes dun sys-tme biomtrique (visage et empreintes digitales). Selon

    les plans actuels, en 2012, 85 % de la population mondialeen sera pourvue. Le reste de la population ny chapperapas : la plupart des gens ont dj une carte de premire g-nration, le plus souvent dans des pays au rgime rpressif,comme le Myanmar.Des campagnes sont menes contre lintroduction de lacarte didentit lectronique, qui soulignent dune part soncaractre peu pratique, mais surtout le risque de violationde la vie prive, de chage, derreur de reconnaissance bio-mtrique ou dutilisation par le crime organis.Nen dplaise certains incrdules, il nexiste vritable-ment aucun obstacle la mise en place de cartes didentit

    lectroniques obligatoires travers le monde. Les objec-tions manent seulement des populations, non des gouver-nements, qui y sont favorables. Et cest peine sil y a eu devritables dbats publics sur le sujet.Il est plus que jamais urgent de regarder de prs linten-tion qui se cache derrire la gnralisation de ces cartes.Outre la lutte contre le terrorisme, le crime organis ou lesfraudes, il doit bien exister dautres motifs pour les intro-duire, des motifs que les dirigeants ne communiquent pasaux populations.

    Avant la fn de 2012La carte lectronique fait son apparition dans des pays

    parmi les plus pauvres du monde, petits ou grands, dontquelques-uns en pleine anarchie, dautres en pleine guer-re civile ou connaissant la famine. Elles arrivent dans descultures trs direntes, dans des pays pr-industriali-ss ou sous-dvelopps, et en premier lieu dans des paysmusulmans.Rares seront ceux qui nauront pas un systme perfection-n denregistrement lectronique de la population. Celaarrivera avant la n de 2012. Ainsi, le 25 juin 2009, lInde aannonc sa ferme intention dintroduire la carte didentitbiomtrique pour quen 2011 toute la population soit enre-gistre, soit 1,2 milliard dindividus chs en 18 mois.

    Il subsistera nanmoins des zones oues sur le planisph-re. Dans quelques pays, comme le Mozambique ou la Zam-

    bie, ce sont les cartes dlecteurs qui sont biomtriques. Ilne sagit pas ociellement de cartes didentit nationale,mais la population se retrouve bel et bien che. Ces car-tes dlecteurs ont tendance devenir des cartes didentitaprs les lections, comme Hati. Les tats-Unis resteront

    probablement dans cette zone frontire cause des incer-titudes qui entourent le Real Identity Card Act. Comme auCanada, du fait des propositions de permis de conduirebiomtriques, ou bien encore en Australie o rgne une in-certitude quant au statut de lAccess Card. Toutes ces hsi-tations nenlvent rien au fait quil existera un systme decartes didentit lectroniques presque partout.

    Pression internationaleLapparition simultane de systmes de cartes trs sem-blables dans de nombreux pays est-elle pure concidence ?Sil tait seulement question, pour chaque pays, de mettre

    jour son propre systme, cela se droulerait sur le longterme, et gnralement une fois tous les vingt ans. Or, cet

    La biomtrieConnects des mga-fchiers

    pour suivre nos

    aits et gestes,

    des systmes de

    haute technologie

    cartes intelligentes,

    biomtrie, et

    radio-rquence

    se rpandent

    simultanment

    travers le monde.

    Une concidence ?

    Cartes

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    agenda trs court et simultan indiquerait lexistencedune pression internationale pour ladoption de cartesdidentit lectroniques.En Ouganda, les plans pour mettre en place la carte ont tannoncs dans un mmoire, dat du 20 juin 2008, envoy au

    Fonds Montaire International. Le FMI aurait-il demand certains pays dadopter la carte didentit biomtrique sousprtexte de faciliter la rgulation de la nance et de prve-nir la fraude et le blanchiment dargent ?Selon les arguments ociels rcurrents, les systmes bio-mtriques sont bnques pour le systme bancaire, la luttecontre la fraude et laccs aux banques pour les plus dmu-nis. Plusieurs tats, dont lInde, suivent dune manire oudune autre cet argumentaire, une dmarche bien note parle FMI. Autre exemple, occidental, laide nancire appor-te par lUnion europenne la Rpublique dmocratiquedu Congo pour la mise en place de cartes biomtriques, sous

    le prtexte de retrouver la trace des anciens soldats et desanciens combattants. Mme schma en Somalie.

    Les cartes biomtriques arri-vent au Rwanda, ce qui est pourle moins grotesque. Imaginez quel point le gnocide auraitt ecace si lon avait pu sap-puyer sur des registres infor-matiss et des cartes biomtri-

    ques ! Lexprience rwandaiseest une illustration du degrde ltalit des cartes diden-tit dans un pays secou par la

    guerre civile. Elle soulve aussi des questions gnantes surlimplication des Occidentaux dans les troubles intrieurs,comme au Congo.

    Tsunami digitalCette arrive mondiale de la carte didentit lectroniquetmoigne dun processus invisible, n dans les alcves in-ternationales, qui aecte profondment nos vies, et nos

    liberts. En juillet 2005, lors de son semestre de prsidencede lUnion europenne, en dpit du fait quaucun accordeuropen ne le permettait alors, le Royaume-Uni a proposla mise en place dune carte didentit europenne biom-trique. La lgalit ntant pas un obstacle, le programmeeuropen concernant la justice et la scurit fut le relaisde cette ide.En ralit, ces programmes, ourdis en secret, vont plus loinque les simples questions de scurit et de justice. Cestce que souligne Tony Bunyan, de Statewatch (www.sta-tewatch.org), dans un extrait de son rapport The Shapeto Things To Come publi dans le journal The Guardian le28 mai 2009, sous le titre La socit de surveillance, une

    question europenne . Selon lui, les cartes didentit nesont quun outil permettant de mieux surveiller et de mieuxcher tout le monde. Bunyan appelle cela un tsunami di-gital : Chaque objet utilis, chaque transaction eectue, et lemoindre dplacement individuel seront chs sur support infor-matique. Ceci entranera une abondance dinformations pour lesorganisations de scurit publique, et le comportement de toutindividu sera prvu et valu par des machines. Cette propositionprsage dun amoncellement de donnes personnelles sur les voya-ges, les dtails bancaires, la localisation des tlphones portables,la sant, lutilisation dInternet, les dlits mme mineurs , lesempreintes digitales, tout ceci pouvant tre utilis pour laborer

    dirents scnarii : embarquement dans un avion, comportementdans le mtro, participation une manifestation.

    didentit

    mondialiseLexpriencerwandaise estune illustrationdu degr deltalit descartes didentitdans un pays

    secou par laguerre civile.

    Par Nathan Allonby

    G.M.

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    Europe et tats-Unis main dans la mainCeci nest pas exclusivement europen, comme le prciseBunyan, dans la mesure o lEurope et les tats-Unis par-tagent les mmes pratiques politiques, suivant un agendadharmonisation internationale. Pour rpondre aux besoins, on propose, lhorizon 2014, unepolitique de coopration entre lEurope et les tats-Unis dans lesdomaines de la libert, de la scurit et de la justice. Bien au-delde la situation actuelle, la politique concernant les liberts et lesdroits de chacun en Europe ne sera plus dcide Londres ou Bruxelles, mais lors de runions secrtes entre lUnion europenneet les tats-Unis. Est-ce la rponse au 11-Septembre ? Non. Quelques-uns deces programmes sont en eet antrieurs (Tawan, 1997 ;Inde, 1999). On peut retrouver la trace de cette volontdtablir des chiers en remontant jusqu la carte diden-tit australienne, dont le projet fut abandonn en 1987. On

    peut aussi avancer, en toute certitude, que la cooprationEurope/tats-Unis en matire de scurit est antrieure au11-Septembre, comme lest le dveloppement des chiersen Europe pour les contestataires politiques.

    Cartes de fdlit ou mouchards ?Laissons de ct les tats policiers et parlons plutt des car-tes de dlit des supermarchs. Il ny a gure de direnceentre elles. Les cartes didentit modernes semblent en treles hritires. Leur but est le mme : rassembler des infor-mations sur une personne. Pour suivre quelquun, il fautdabord le connatre.

    Pour leur marketing, les entreprises veulent en savoir leplus possible sur les consommateurs. Elles ont fait desinvestissements colossaux dans des infrastruc-tures de collecte et danalyse des donnesclients. En 2004, Wall-Mart, avait runi460 terabytes dinformations sur sesconsommateurs, soit plus de deux foisles informations qui circulent sur In-ternet. La majorit des donnes ve-nait des cartes de dlit.Les gouvernements ont adopt lacarte lectronique quand ils ontconstat le degr de puissance

    et decacit des enseignes, e-cacit aussi calcule en terme decots. Les magasins ont dmon-tr quils pouvaient suivre leursclients, tracer leur prol concer-nant leurs habitudes dachat, leurspoints faibles, leur sensibilit auxpublicits.

    Liste de suspectsDes programmes puissants, comme ChoicePointet LexisNexis, ont t dvelopps pour lanalyse des

    donnes des cartes de dlit. On retrouve mainte-nant ces mmes systmes au FBI pour dresser des

    listes de suspects. Les gouvernements ont compris quecette technologie pouvait tre utilise pour trouver des ter-roristes, des dissidents politiques ou toute autre personneintressant ltat. Quelques entreprises sont mises contri-bution. Ainsi, le gouvernement des tats-Unis a obtenu desdonnes sur les lecteurs de onze pays dAmrique Latinevia le concours dentreprises prives, dont ChoicePoint.On sait que la majorit des informations des services de ren-seignement des tats-Unis provient dentreprises prives,et quenviron 70 % de leur budget va dans le secteur priv.Mme si la plupart de ces dpenses vont des socits lies la dfense, comme SAIC et Booz Allen Hamilton, les soci-ts de la grande distribution ont aussi leur part du gteau. Nevoit-on pas une volution de type symbiotique entre le gou-vernement et le secteur priv, o les technologies, les outilset les informations sont partags ?

    Traabilit par radiorquenceLun des outils qui a migr des cartes de dlit vers les car-tes didentit modernes est lidentit lectronique par fr-quence radio (RFID). La carte didentit chinoise lintgre,et il y a fort parier que cette technologie se retrouveradans toutes les cartes intelligentes . lorigine, le systme RFID est un systme de recherche d-velopp pour suivre les stocks et leur approvisionnement. Ilest possible de lire plusieurs mtres des numros de srieet dautres informations mises sur des puces minuscules.Quand un objet avec une puce RFID passe devant un lecteur,son numro est enregistr. Quand les lecteurs sont connec-

    ts un rseau, il est possible de collecter les mouvementsde cet objet (ou dune personne) en dressant laliste des moments et des endroits qui ont

    t enregistrs grce au numro RFID.Sans le savoir, lidentit du dtenteur

    dune carte de dlit dote dusystme RFID peut tre connue

    chaque fois quil passe prsdun lecteur, et cela sans quil

    le sache. En outre, il est pos-sible de savoir dans quelrayon passe le client, com-bien de temps il reste face

    un produit, sil lachteou non. Rapidement aussi,les magasins ont comprisquen mettant une puce

    RFID dans un article, un v-tement par exemple, il tait

    possible de suivre tous les d-placements du client. On a ainsi

    pu, en croisant les donnes, savoirqui achetait quoi, ct de qui, si lon

    faisait ses courses seul ou non. Dans peude temps, ces magasins pourront conna-

    tre notre numro de carte didentit infor-matise, et les gouvernements vendrontG

    .M.

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    ces numros pour permettre decroiser les donnes de la carteavec votre tat civil et votreadresse. Comme les magasinsdpensent beaucoup dargentpour obtenir des informations,connatre les noms et adressesdes consommateurs trouveratoute sa valeur. Il ne sera doncplus possible de dissimuler savritable identit sur une cartede dlit.

    Employeurs proflersQuelques groupes utilisent djle prol psychomtrique pourslectionner leurs employs

    de manire avoir une forcede travail correspondant un bon prol, et ayant de bon-nes attitudes. Imaginez quelpoint ce prolage et le suivi desemploys seraient facilits par le RFID !Il y a dj une foule dexemples de cas dediscrimination exerce selon des critrespolitiques ou syndicaux. Ainsi, au Royaume-Uni, lInformation Commissioners Oce adcouvert que de trs grandes socits selivraient ce genre de pratiques pourtant

    illgales.Quarriverait-il si les employeurs utilisaientles informations rcoltes grce aux car-tes didentit lectroniques et aux diversrseaux existants pour faire le prol de leurs quipes,connatre leurs amis, leurs sympathies ? Quel est le sensthique, dun point de vue culturel et politique, dune so-cit pouvant cher un individu et, de l, se livrer unediscrimination selon ses appartenances, rendant ainsi trsdicile laccs lemploi, par exemple ? Pourra-t-on en-core parler de dmocratie ?Sheldon S. Wolin, professeur mrite de philosophie po-litique luniversit de Princeton, aux tats-Unis, a lanc

    une mise en garde contre le danger du totali-tarisme invers tapi derrire un pouvoir absoluqui ne parat pas ltre, sans camps de concentration, sans uniformit idologique impose, ou sans dissi-dents violemment carts . Un tel pouvoir, commeaux tats-Unis, montre comment la dmocratie peuttre modie, sans apparemment disparatre .Quel serait le pouvoir dun tat policier sur ladissidence, particulirement si pouvoir etgrandes entreprises sunissaient ? Desdissidents pourraient perdre leur em-ploi ou, plus subtilement peut-tre,

    tre bloqus dans leur avancement.Imaginez lusage qui pourrait tre fait de

    chiers dtaills sur les faiblessespsychologiques de tous les indi-vidus, ou faisant tat dindiscr-tions passes, pour soumettre desopposants.

    Le laboratoire chinoisLa Chine est devenue un labora-toire la fois pour le capitalismeet pour le dveloppement desnouvelles technologies de sur-veillance et de protection de lapatrie . Dans son livre The ShockDoctrine (Picador, 2008), ou dansses articles Chinas All-SeeingEye , et The Olympics : Un-veilling Police State 2.0 , Nao-

    mi Klein a largement trait dece sujet (www.naomiklein.org/articles/2008?page-1).LOccident a tout fait pour garan-tir la stabilit en Chine en fournis-

    sant les technologies dernier cri en matirede surveillance et de scurit, ceci pour enfaire une dictature plus ecace. Les nouvel-les technologies qui savrent applicablesdans ce laboratoire social quest la Chinepeuvent tre adoptes et utilises ailleurs.Il est bon de rappeler lexemple de la recon-

    naissance faciale, dont le procd techniquea t fourni la Chine par les tats-Unis. Ilest ainsi devenu plus facile didentier desfauteurs de troubles et de les suivre dans

    une foule, et peut-tre de reconnatre les gens prsentantun quelconque intrt en fonction de leurs frquentations.Ce systme peut maintenant identier un visage parmi descentaines de milliers dautres, ce qui est plutt utile pourretrouver quelquun en pleine ville.Parmi les applications directes du RFID pour la scuritde ltat : les lecteurs portables. Les policiers chinois ensont munis ce qui leur permet didentier immdiatementune personne grce sa carte didentit lectronique. On

    pourra apprcier les consquences dans ce pays o lon as-siste des meutes cres par les ingalits sociales. Ainsi,

    plutt que de faire des arrestations massives, il estplus ais de suivre les contestataires, de se

    renseigner sur eux et de les incarcrer aumoment voulu.

    Contrler les migrationsCe systme peut aussi tre mis prot dans les pays dont la popu-lation est mouvante. En combinant

    le reprage par les balises GPS et le

    numro didentiant des cartes lec-troniques, on pourra dterminer, en

    LOccident a toutait pour garantir lastabilit en Chineen ournissant lestechnologies derniercri en matire desurveillance et descurit.

    G.M.

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    temps rel, les dplacements, mais aussi voir comment ilsinuent sur les lections. EnChine, cela permettrait auxautorits de mieux contr-ler une immense populationde migrants intrieurs, unesous-catgorie sociale dontles activits et les mouvementsrestent mal connus.

    Ce principe pourrait-il sappliquerpartout dans le monde quand onsait quune grande partie de la po-pulation, la mobilit incertaine,vit dans des bidonvilles ? Dans lespays riches, cette partie de la po-pulation incontrlable tend aug-menter : chmage et catastrophesnaturelles (comme louragan Katri-na) poussent les gens se dplacersans quil y ait de relle possibilitde savoir o et comment.

    Les cartes didentit lectroniquespermettraient donc de mieux conna-

    tre ces catgories en marge et, par consquent, de mieuxles contrler.Que faire ? Quatre actions sont possibles pour lutter contre

    cette politique de contrle des individus : sorganiser auplan international, comme le fait lorganisation CAS-PIAN (Consommateurs contre la surveillance, le violde la vie prive et le dnombrement), tre de plus enplus conscient, parler autour de soi de ce qui se trame

    de manire attirer lattention de la population, d-

    voiler les dessous de cette politique, ne pasutiliser de carte, payer en liquide, et

    bien sr essayer de ne laisserderrire soi aucune traceinformatiqueTraduction : Alred DeGroote

    Les nouvelles cartes seraient comme une sorte de colle high-tech, une interace aisant le lien entre direntsfchiers. Cest pourquoi on les appelle multionctionnelles :le numro de la carte donne accs tous les fchiers et tous les services. Une carte, un numro, cela permet de suivrela personne dans toutes ses activits tout au long de sa vie :

    emploi, impts, sant, etc. Quand plusieurs fchiers sont relisgrce une seule interace, ici via le numro de la carte, onpeut parler de mta fchier .

    Royaume-Uni. Alan Travis, du Guardian, crivait dj le30septembre 2003 que le registre des inormations sur lescitoyens en Angleterre rassemblera toutes les inormationsdtenues par le gouvernement sur ses 58 millions dhabitants :On y trouvera les noms, adresse, date de naissance, sexe,et un numro personnel, unique, pour crer un fchier pluspratique et transparent que ceux dj existants pour laScurit sociale, les impts, les mdecins, les passeports, leslections, les permis de conduire

    La dcision de poursuivre le fchage de la population sansquil soit apparemment ncessaire de lgirer ou dendbattre publiquement est en contraste avec les discussionshouleuses qui agitent le gouvernement propos du projettouchant la carte didentitCe projet anglais est commun au Bureau des statistiquesnationales et au ministre de lconomie. Lide utapproondie par un panel danciens hommes daaires etde directeurs de services publics soccupant de la rentabilitdes divers services du ministre. Le ministre de lIntrieur areconnu que le programme de la car te didentit nationalelectronique devait sappuyer sur un fchier de tous leshabitants du Royaume-Uni, et sest inquit de savoir si leregistre dinormations sur les citoyens pouvait tre utilis dans

    ce sens.

    Inde. Un autre grand exemple nous vient du programmede cartes didentit en Inde. Selon le journal The Hindudu 26 juin 2009 : Le Numro Unique dIdentifcationet le fchier seront relis des administrations comme laCommission des lections et le Secrtariat aux Impts surle revenu En outre, il sera utilis pour ournir des services

    rpondant aux programmes gouvernementaux, comme leprogramme de garantie de lemploi rural destin aux amillesvivant sous le seuil de pauvret ; il sera aussi utilis pourapporter une aide fnancire ou autre aux ncessiteux. Tel est le nouveau modle pour les e-gouvernements travers le monde. Dun point de vue historique, ce nest pasla premire ois que cela se produit. Nous sommes trsproches du systme de cartes didentit mis en place parles Nazis, dans la mesure o il volua, via un numropersonnel du Reich , vers un systme permettant le croisementdinormations contenues dans les fchiers. Le principe qui estde se servir danciens fchiers pour en ormer de nouveauxnest pas loin non plus des pratiques des Nazis.

    En quoi le systme du mta-fchier est-il inquitant ?Henry Porter, dans le blog du Guardian, crivait le 25 vrier2009 : Sir David Omand, dans son rapport pour lInstitutde recherches de politique publique, annonce quune oisque lon a assign un individu un numro personnel, il estpossible de glaner des inormations sur lui et den dduireune ide de sa vie, ce qui nest pas autoris par les rglesconcernant la collecte dinormations. En 2006, Sir David Varney, dirigeant du TransormationalGovernment*, prdisait que ltat aurait une connaissanceproonde des citoyens, onde sur leur comportement, leursexpriences, leurs besoins, leurs dsirs.

    * Programme de rorme des services publics lanc en 2005 par le

    gouvernement britannique.

    . De lutilit dun unique fchier

    Note de la rdactionCet article est une versionimprime de larticle de NathanAllonby IDCards A WorldView , du 31 aot 2009,consultable sur le site http://

    www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=14992.

    Puce de contact intgre

    Puce

    deco

    ntact

    Antenne

    pellicule de protection

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    Premire hyperpuissance de lHistoire, les tats-Unisdominent le monde actuel, qui est en quelque sorte leurempire. Lexploitation capitalistique de la plante quilsont mise en place se traduit par un ot ininterrompu demarchandises, sans parler des ux nanciers qui conver-gent, sous formes lectroniques, vers New York et les autres

    grandes villes amricaines. Les tats-Unis ont donc besoinde faire remonter de linformation depuis toutes les r-gions du monde. Cette information est devenue dune telleimportance pour eux quelle pourrait bien, un jour, sup-planter, dun point de vue stratgique, le ptrole (certainsexperts lont dailleurs surnomme le ptrole gris 1). Or,pour en assurer la circulation, les tats-Unis ont besoin des autoroutes de linformation .Parmi ces rseaux informatiques qui structurent dsormaisnos socits, Internet est le plus connu. La domination deWashington sexerce travers lorganisme qui attribue lesnoms de domaines et les adresses web : lICANN est en ef-

    fet une socit de droit californien, lie au Dpartement ducommerce amricain.

    Quand lEurope brade ses

    fichiers aux AmricainsDepuis le11-Septembre,lEurope narriveplus protger

    ses inormations.Pour avoir accsaux ux fnanciers, auxdonnes commercialesou aux fchiers derenseignement, lestats-Unis ont recours tous les subteruges.

    Par Jacques Henno

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    Grce Internet, les entreprises am-ricaines grent les commandes quellespassent leurs sous-traitants asiatiques,en Chine, en Inde, aux Philippines Maisles autoroutes de linformation ne ser-vent pas qu suivre les conteneurs quitransportent les marchandises comman-des par Wal-Mart, Apple, Gap ou Nike,pour le plus grand bnce de lOncleSam. Elles servent aussi assurer la scu-rit de ce pays.Le gouvernement amricain veut uti-liser toutes les ressources de linfor-matique pour empcher des terroristes ou des criminelsde pntrer aux tats-Unis. Le projet est trs ambitieux.

    John L. Petersen, prsident de lArlington Institute, unthink tank (groupe de rexion) amricain spcia-

    lis dans limpact des nouvelles technolo-gies lavait rsum ainsi : Nous pourronsanticiper le futur grce linterconnexion detoutes les informations vous concernant. De-main, nous saurons tout de vous. 2 Autrementdit, il ne sagit plus darrter les suspectslorsque ceux-ci arrivent sur le territoirenational - il est parfois trop tard. Il sagitdempcher tout individu identi commedangereux par les ordinateurs de monter bord dun avion prt senvoler, depuisltranger, pour New York ou Seattle. Les

    Amricains ont ainsi cr une frontirevirtuelle autour de leur territoire, unecyber-ligne Maginot.

    ChantagePremire technique utilise par les tats-Unis pour mettre la main sur les bases dedonnes dont ils estiment avoir besoinpour leur scurit : le chantage. Lexemplele plus connu est certainement le scan-dale des PNR (Passenger Name Records- Donnes des passagers des compagniesariennes). Les tats-Unis ont exerc une

    norme pression sur les compagniesariennes et la Commission europennepour obtenir ces chiers.Avant le 11-Septembre 2001, les douanesamricaines recevaient dj de nombreu-ses donnes de la part des compagniesariennes travers lApis (Advanced Pas-senger Information System), un systmedinformation mis en place partir de1988 par les douanes amricaines, sur la basedu volontariat. Aprs la clture du vol, cest--direquelques minutes avant le dcollage, la nationalit, le

    nom, le prnom, ladresse et le numro de passeport dechaque passager destination des tats-Unis pouvaient

    tre confronts la liste des personnes recher-ches pour terrorisme par le gouvernementamricain.Aprs le 11-Septembre, ladministration fd-rale porta son attention sur les PNR, des don-nes beaucoup plus compltes. On y trouvelagence auprs de laquelle la rservation a teectue, litinraire du voyage, le descriptifdes vols concerns (numro des vols successifs,date, heure, classe conomique, business, etc.),le groupe de personnes pour lesquelles unemme rservation est faite, le contact terredu passager (numro de tlphone au domici-

    le, au bureau), les tarifs accords, ltatet les modalits du

    Les autoritsde Washingtonestiment quele Patriot Actsappliquegalement aux

    fliales desentreprises etorganismesfnanciers trangersimplants sur leterritoire amricain.

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    paiement (rfrences de la cartebancaire), les rservations dh-tel ou de voiture larrive, ainsique les prestations bord lies auxprfrences alimentaires des pas-sagers (repas standard, vgtarien,asiatique, casher, etc.), sans oublierles problmes de sant (diabtique,aveugle, sourd, personne ncessi-tant un fauteuil roulant, assistancemdicale, etc.).

    Menaces damendesDs le 19 novembre 2001, les tats-Unis adoptrent, dans le cadre de leur lutte contre le ter-rorisme, une nouvelle loi sur la scurit de laviation et dutransport. The Aviation and Transportation Security Act

    oblige les compagnies trangres communiquer auxDouanes amricaines toutes les informations personnellesen leur possession.Ainsi, en septembre 2002, la TSA, lagence fdrale res-ponsable de la scurit dans les transports, a demand certaines compagnies ariennes, dont Air France, BritishAirways et Lufthansa, laccs aux donnes des passagers.Aprs quelques mois de rpit, la TSA sest faite beaucoupplus pressante, menaant les transporteurs qui refuse-raient de cooprer dune amende de 5 000 dollars par pas-

    sager, voire dun retrait pur et simple desautorisations datterrissage. Toutes les

    compagnies ariennes europennescdrent, avant de demander laCommission europenne denta-

    mer des ngociations. Malheu-reusement, le mal tait fait etlEurope ne put pas sauvergrand-chose

    Loi dexceptionAutre approche mise en pla-ce par le gouvernement deWashington pour faire mainbasse sur des chiers tran-

    gers : forcer les liales amri-caines des multinationales lui donner leurs bases de don-nes, dans le cadre du PatriotAct. Cette loi dexception am-ricaine, vote au lendemaindes attentats du 11-Septem-bre est surtout critique poursa section 215 : nimporte quelorganisme peut tre conduit communiquer aux agentsfdraux ses chiers infor-

    matiques. Cela concerne aussibien les bibliothques et les

    fournisseurs daccs Internet,que les hpitaux, les banquesou les employeurs.Le problme est que le PatriotActsapplique, thoriquement, tous les chiers prsents surle territoire amricain. Fortede ce principe, ladministra-tion Bush tenta de semparerde tout ce qui pouvait ltre.Cest ainsi quen juin 2006, letrs srieux New York Times3rvla que les Amricains,dans le cadre de la lutte contre

    le terrorisme, examinaient tous les transferts dargent pas-sant par le rseau SWIFT (Society for Worldwide InterbankFinancial Telecommunication : http://www.swift.com/).

    Swift, dont le sige est Bruxelles, relie 7 800 institutionsnancires rparties dans deux cents pays. Grce sonrseau, 11 millions de transactions, dune valeur totale de6 milliards de dollars, transitent chaque jour entre des ban-ques, des courtiers, des places de march (bourses), etc. Aulendemain des attentats du 11-Septembre, la direction deSwift avait secrtement autoris la CIA, le FBI et dautresagences de renseignement amricaines consulter ses ba-ses de donnes.

    Scandale aux Pays-BasHuit mois plus tard, nouveau scandale ! Aux Pays-bas, le

    prsident du Collge pour la protection des donnes per-sonnelles, lquivalent batave de la Cnil, dcouvre que lesbanques nerlandaises transmettent des informations surleurs clients europens aux services amricains de luttecontre le terrorisme. Et cela en violation des lois europen-nes sur la protection des donnes.L encore, les autorits de Washington avaient estim quele Patriot Actsappliquait galement aux liales des entre-prises et organismes nanciers trangers implants sur leterritoire amricain. Les tablissements europens, me-nacs de poursuites par Washington, se seraient excutssans faire de vague4.Devant les tolls que suscitrent ces rvlations, les auto-

    rits amricaines et europennes entamrent des ngocia-tions, pour trouver une base lgale tous ces transferts dedonnes dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. la suite du scandale rvl par le New York Times en

    juin 2006, Swift dcida de se doter pour 150 millionsdeuros, excusez du peu ! dune nouvelle architecture in-formatique. Devant tre oprationnelle la n 2009, la nou-velle architecture priverait les autorits amricaines de laccs une partie importante des informations [quelles exploitent]. Or leprogramme de surveillance du nancement du terrorisme stantrvl utile pour les tats membres, la Commission europennea propos louverture de ngociations avec les tats-Unis en vue

    de conclure un nouvel accord qui assure la continuit du dispo- sitif indpendamment de la nouvelle architecture de Swift.5

    . Comment naviguer anonyme ?Donnez de aux renseignements lorsque vous vousinscrivez sur des sites Internet ou remplissez desquestionnaires en ligne (aucune loi ne vous oblige dire la vrit, sau sil sagit dune administration, devotre banque ou de votre assurance). Refusez systmatiquement que vos donnes soienttransmises des entreprises tierces.

    Allez sur www.networkadvertising.org/managing/opt_out.asp pour dsactiver les principaux cookiespublicitaires et ne plus recevoir de publicit cible. Activez les options navigations prives proposes par les navigateurs Fireox, GoogleChrome et Saari : aucune trace ne sera conservesur votre ordinateur Utilisez un anonymiseur, comme Tor (www.torproject.org), pour ne pas tre repr sur le rseau.

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    Le 30 novembre dernier, un accord pro-visoire dune dure de neuf mois a tngoci entre les ministres de lInt-rieur des vingt-sept pays de lUE pourpermettre aux tats-Unis de continuer accder aux donnes bancaires Swiftdes citoyens europens.

    Canal diplomatiqueParalllement au chantage et lutilisationbrutale du Patriot Act, les tats-Unis ont ga-lement activ le canal diplomatique. Avant le 11-Septembre, Washington avait sign avec ses allis desaccords de collaboration policire ou judiciaire, pour acc-der des chiers de police trangers. Aprs les attentats duWorld Trade Center, certains de ces accords ont t renfor-cs, parfois dans la prcipitation.

    Ce fut le cas, entre autres, pour les informations en prove-nance dEuropol, organisme bas La Haye et charg de lacoopration entre les polices europennes. Ses dirigeantspeuvent communiquer, titre exceptionnel, des donnespersonnelles un tat tiers, sils considrent que cette trans-mission peut prvenir un danger imminent. Cette procduredurgence a t suivie par le directeur dEuropol, M. Jrgen Storbeck,lorsquil a transmis des donnes caractre personnel aux tats-Unis et a rpondu ainsi la profonde motion engendre par lesvnements du 11-Septembre 2016, notent les experts de la Cnil(Commission nationale de linformatique et des liberts).Sous la pression de certains pays dont la France et de juris-

    tes, cet accord a heureusement t revu. Il aurait viol grave-ment des rgles europennes en matire de protection des droits delhomme et de respect de la vie prive, notait le journal Le Monde.Il aurait, par exemple, permis aux autorits amricaines, occupes btir un programme baptis Surveillance Totale, dutiliser leurguise des renseignements de tous les types.7

    Donnes de connexionMieux : toujours grce la diplomatie, les tats-Unis ont ob-tenu de toute lEurope quelle aligne ses lois, en matire deconservation des donnes de connexion, sur la lgislationamricaine ! Depuis 2006, les oprateur de communicationslectroniques , cest--dire les FAI (Fournisseurs dAccs In-

    ternet), mais aussi les cybercafs, les restaurants, les htels,les gares, les aroports, etc. ds lors que ceux-ci proposentun accs au rseau , ont obligation, en France, de conserverpendant un an ces donnes clients : date et heure auxquellesa t visit tel site web ou auxquelles un mail a t envoy telle connaissance. Tout cela est archiv au nom de la luttecontre le terrorisme.Ce que savent encore moins les internautes, cest quils doi-vent Georges W. Bush lui-mme dtre ainsi iqus. Enoctobre 2001, le prsident amricain demanda en eet auprsident de la Commission europenne, Romano Prodi,de modier la lgislation europenne an de permettre de

    conserver ces donnes de connexion8

    .En 2006, lEurope adopta donc une directive9 qui oblige tous

    les organismes fournissant un accs unservice de communication lectronique conserver les donnes de connexionpour une dure minimale de six moiset maximale de deux ans compter dela date de la communication.

    Espionnage lectroniqueAprs le chantage, la loi et la diplomatie,

    reste lespionnage. La NSA (National Secu-rity Agency) est charge de ce que les sp-

    cialistes appellent le Sigint (Signals Intelligence ;analyse des transmissions). En clair, lespionnage lec-

    tronique. On estime que 650 millions dvnements sont ainsienregistrs chaque jour par la NSA. Mais ce chire, pourtantnorme, ne constitue quune partie de ce qui est intercept :180 millions de communications lheure, selon un rapport

    franais10.Il est vrai que la NSA est la tte dune vritable multinatio-nale des coutes, le clbre rseau Echelon, un ensemble delogiciels utilis par les agences de renseignement lectroni-que des cinq principaux pays anglo-saxons. 70 000 personnes

    y collaborent. Sa priorit est la scurit nationale, cest--dire la lutte contre le terrorisme.

    Notes1. http://www.sites.univ-rennes2.r/urfst/evaluation_inormation_aspects_theoriques2. El pais, Madrid, 04-07-20023. http://www.nytimes.com/2006/06/23/washington/23intel.html4. Jean-Pierre Stroobants, Antiterrorisme : ouverture dune enquteaux Pays-Bas, Les Etats-Unis auraient accs illgalement desdonnes bancaires dEuropens , Le Mondedu 17.03.075. http://www.senat.r/europe/r28102009.pd6. 23e rapport dactivit 2002 Commission nationale delinormatique et des libert, dition 2003, La Documentationranaise, 2e trimestre 2003, pages 41 et 42.7. Jean-Pierre Stroobants, Europol et les Etats membres se divisentsur la coopration antiterroriste avec Washington , Le Monde,30.11.20028. http://www.aclu.org/FilesPDFs/surveillance_report.pd page 15http://www.statewatch.org/news/2001/nov/06Ausalet.htm9. Directive 2006/24/CE du Parlement europen et duConseil du 15 mars 2006 sur la conservation de donnesgnres ou traites dans le cadre de la ourniture de services decommunications lectroniques accessibles au public ou de rseaux

    publics de communication, et modifant la directive 2002/58/CE.Voire aussi http://www.cnil.r/la-cnil/actu-cnil/article/article//retention-des-donnees-de-connexion-quelles-obligations/10. Echelon : mythe ou ralit , rapport dinormation dpospar la Commission de la Dense nationale et des orces armes,Les Documents dinormation de lassemble nationale, DIAN61/2000, p. 85.

    propos de lauteurJacques Henno est conrencier sur le thmeNouvelles technologies et vie prive(www.lescons.net).Il est galement lauteur de Tous Fichs,aux ditions Tlmaque, 2005.

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    Les actions de VeriChip Corpora-tion, fournisseur de systmes RFID pour

    soins de sant et besoins connexes des pa-tients et fabriquant de micro-puces injecta-bles chez les humains, ont tripl depuis que lasocit a russi obtenir une licence exclusive dedeux brevets pour dvelopper des systmes de dtec-tion de virus implants sur les humains.Alors quaucune relle pandmie navait encore t annon-ce, dote dindniables dons de clairvoyance, la socitVerichip armait dj, le 7 mai 2009 (alors que lOMS neparle de pandmie que depuis le 11 juin 2009), avoir conuune technologie pour aider dtecter les contamins par

    la grippe A. Puis, le 21 septembre 2009, elle annonait o-ciellement la mise en application prochaine dun nouveausystme de dtection du virus H1N1 par lutilisation denouvelles puces. Et le 19 octobre 2009, ces actions taienten hausse de 186 % 3,28 $ sur le Nasdaq.Un tel programme va tre mis en place aux Hospices ci-vils de Lyon pour mesurer les risques de propagation desmaladies nosocomiales. Des capteurs seront installs nonseulement sur le personnel hospitalier, mais aussi sur lespatients. Ces puces vont galement permettre de calculerles probabilits de propagation du fameux virus de la grip-pe A en analysant dans une mme cole tous les contacts

    des enfants entre eux. Durant deux jours, une quipe dephysiciens et mdecins a quip de puces lectroniques

    241 lves et 10 ins-titutrices dune co-le primaire de Lyonet enregistr toutes

    leurs interactions.Daprs Bruno Lina,responsable du Centre

    national denregistre-ment des virus de la grippe

    et grand promoteur de la vacci-nation, on va avoir, avec les rsultats

    dnitifs, un modle clair pour voir comment levirus peut se propager . La grippe A est un bon prtexte, mais on peut tudier aveccela dautres maladies infectieuses , explique le Pr PhilippeVanhems, qui dirige le service dhygine hospitalire pi-dmiologie de lInfection et Biomarqueurs de lhpital

    douard Herriot Lyon.

    Badges RFIDPour linstant, ces puces, qui sont en fait des badges RFID(Radio Frequency Identication Device) permettant liden-tication par radio frquence, ont t places par un cor -don sur la poitrine des enfants et ont enregistr tous leurscontacts. Nous avons dj ces engins sur nos nouveaux pa-piers didentit qui transmettent non seulement lidenti-cation du porteur, mais aussi sa localisation.Ainsi, sous le prtexte de cette pandmie , on accoutu-me lopinion publique au port de puces lectroniques sur

    les individus et mme lintrieur deux-mmes. Ce sys-tme, autoris pour lusage mdical en octobre 2004 par

    Par Sylvie Simon

    Les pucesgagnent du terrainL

    pidmiede grippe A

    promet de bellesperspectives latechnologie RFIDet aux implants

    humains.Une puce implantable RFIDpremire gnration.

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    la FDA (Food and Drug Administration) des tats-Unis,utilise la micro-puce humaine implantable passive RFID etle disque de sant personnel correspondant.

    Contrle mentalAu cours des dernires annes, les nanotechnologies ontaccompli de spectaculaires progrs. Dsormais, une foisinstalle dans le corps humain au cours de nimporte quelacte chirurgical, cette puce, qui peut avoir des dimensionsinmes de lordre de quatre centimes de millimtre, estcapable de transmettre un signal stimulant des structurescrbrales spciques qui permettent de suivre cet humain la trace et de modier son comportement. En provoquantdes ractions motionnelles et mentales chez les animauxcomme chez les hommes, on ouvre la porte des possibili-ts inquitantes de contrle, car cette puce peut transmet-tre linformation de notre inux nerveux un ordinateur

    et, dautre part, par la commande dun ordinateur, injecterun signal qui est reu par notre systme nerveux.Bien quelles relvent encore du domaine de la science-ction dans lesprit de la grande majorit des gens, cespuces sont dj oprationnelles et rduisent le travail desleveurs danimaux de batteries en ce qui concerne le tri,lalimentation et la reproduction.

    Accs au dossier mdicalCes puces, qui sont utilises par la mdecine vtrinairepour identier des milliers danimaux travers la plan-te, peuvent prsent tre implantes sous la peau de tout

    individu que lon veut surveiller : enfant, malade, vieillardsnile, prisonnier ou militaire. Certains se rjouissent de ce progrs sans imaginer que cette nouvelle technologierisque de porter atteinte la vie prive des porteurs de pu-ces, en transmettant leur insu des informations trs per-sonnelles. Selon lAmerican Medical Association, limplantdune puce lectronique sous la peau des patients donne unaccs immdiat leur dossier mdical. Ces implants pour-raient amliorer la coordination et la continuit des soins, ce quiviterait les eets adverses et dautres erreurs mdicales , a d-clar le comit dthique de la plus importante associationde sant du pays. Et lutilisation mdicale de cette puce serpand trs rapidement car certains patients, incapables

    de se prendre en main et de grer eux-mmes leur sant,trouvent lide intressante et se posent peu de questionspuisquils nont plus de souci se faire, leur sant tant dslors entre les mains des spcialistes .Rcemment, VeriChip a pris pour cible les diabtiques et lesmalades mentaux, et a puc de trs nombreuses person-nes victimes dAlzheimer, ainsi que des employs de servi-ces ociels des tats-Unis.

    Protocole particulierLe 11 octobre 1990, LExpress sinquitait : Il sera bienttpossible de dpister tout et nimporte quoi. Comment ces informa-

    tions cruciales seront-elles utilises ? [...] Doit-on laisser faire lesscientiques ou tablir des garde-fous ? .

    Mais nous navons pas tabli des garde-fous et en 1992, lagrande surprise des mdecins qui savaient quaucune pid-mie ntait en vue, fut pratique au Qubec une vaccinationde masse contre la mningite. Cette dcision avait t prisepar des fonctionnaires du gouvernement contre lavis de la

    plupart des membres du corps mdical exprim en particu-lier dans un article paru dans Le Journal de la presse du mardi4 fvrier 1992, mais le gouvernement passa outre.Un grand nombre de mdecins et dinrmires se sont alorsdemands, non sans raison, pourquoi ils devaient appliquerun protocole particulier pour administrer cette injectionet pourquoi il fallait donner une inclinaison singulire laseringue et une pression trs forte pendant plusieurs se-condes lendroit de linjection. Ce fait rattach au proto-cole spcial est dautant plus trange dans ladministration dunvaccin quil ressemble en tout point la manire dont on injecteun implant lectronique servant lidentication personnelle,

    fabriqu, entre autres, par Texas Instrument. La mthode est aussisemblable celle utilise pour linjection de cristaux liquides an

    G.M

    .

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    dempcher leurretour dans la se-ringue. , avaitconstat SergeMonast, un jour-naliste dinves-tigation, dcddepuis dans de

    mystrieuses circonstances. lpoque, on avait demand des cen-tres spcialiss de prendre des mesures descurit et dobservation exceptionnelles,ce qui avait dj entran des quantits dequestions sur le contrle mondial de la po-pulation, comme il en court tant actuelle-ment sur les sites Internet et qui font enra-ger notre ministre de la Sant.

    Ces rapports entre la puce et le virus dela grippe A ne peuvent que conrmer lescraintes qui entourent ce vaccin. prsent,nous sommes bien certains dtre dansLe meilleur des mondes dcrit par AldousHuxley, ou dans Nous Autres, dEugneZamiatine ou encore dans This Perfect Day,dIra Levin, dont le message est clair : latechnologie menace lHomme et sa Libert.

    Vigilance et luciditPoint nest besoin dtre paranoaque pour

    imaginer la possibilit de linstallation desystmes de contrle et dinuence dustyle de Big Brother comme dans 1984de George Orwell. Les pouvoirs nont pasarrt de se centraliser et certaines orien-tations de la part de responsables dorga-nisations importantes font tout naturelle-ment surgir des questions inquitantes surleurs relles intentions.

    Giorgio Agamben, auteur dHomo Sacer, paru au Seuil en 1997,rsume bien la situation : Il y a quelques annes, javais critque le paradigme politique de lOccident ntait plus la cit, maisle camp de concentration, et que nous tions passs dAthnes

    Auschwitz. [] Je voudrais suggrer que le tatouage tait sans douteapparu Auschwitz comme la manire la plus normale et la plusconomique de rgler linscription et lenregistrement des dportsdans les camps de concentration. Le tatouage bio-politique que nousimposent maintenant les tats-Unis pour pntrer sur leur territoirepourrait bien tre le signe avant-coureur de ce que lon demanderait plus tard daccepter comme linscription normale de lidentit dubon citoyen dans les mcanismes et les engrenages de ltat. Cestpourquoi il faut sy opposer. Aussi, nous devons rester vigilants et garder notre lucidit.Tant que la puce reste implante sur un objet, nous pouvonstoujours chapper ce pistage en nous dbarrassant de ces

    objets, mais lorsquelle sera implante dans notre corps, nousne pourrons pas nous dbarrasser de ce dernier.

    .Un dbut de vigilance associative

    Le samedi 21 novembre dernier, des membres de laCondration Paysanne Drme et de Pices et Mainduvre, ont occup le Ple Traabilit de Valence,centre de rfrence national pour les puces RFID(Radio-Frequency Identication). Nous voulions alerter tout un chacun sur les dangersde cette technologie et sur ce nouveau progrs versun monde totalitaire : puage lectronique obligatoirepour les animaux dlevage (ovins et caprins partir dejuillet 2010), dissmination gnralise de puces et decapteurs miniaturiss dans lenvironnement urbain, rural,domestique, naturel , proflage de chacun via sesdonnes personnelles pour mieux cibler le consommateuret llecteur avec des publicits sur-mesure ().Les puces RFID constituent le nouveau grand march delindustrie lectronique (aprs le tlphone portable), quisentend avec les dcideurs politiques pour nous imposerce nouveau maillon de la tyrannie technologique. Desleveurs reusent le puage de leurs btes, nouvelleoppression de lagriculture industrielle, et en appellent

    au soutien de la population. Aujourdhui les moutons,demain les hommes. Cette occupation a lieu alors que le gouvernementmne une campagne nationale dinormation sur lesnanotechnologies, via la Commission nationale du dbatpublic (CNDP) et des runions dans toute la France. Lactivit du Ple Traabilit de Valence, commelobligation de puage des animaux, prouve que lenanomonde et ses RFID nous sont dores et dj imposs,quels que soient les aux dbats et les simulacres de dmocratie participative , ont dclar la CondrationPaysanne Drme et lassociation Pices et Main duvre.

    propos de lauteureSylvie Simon est journaliste, auteuredes Dix plus gros mensonges surles vaccins (d. Dangles), et deCe quon nous cache sur les vaccins(d. Delville), et de Vaccins, mensongeset propagande(d. Thierry Souccar).

    prsent,nous sommesbien certainsdtre dansLe meilleur

    des mondes

    dcrit parAldous Huxley.

    Loccupation du ple traabilit de Valence, le 21 novembredernier, loccasion de la Fte de la Science.