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News Mili
Semaine . 13 / 05
Recherches et mise en page par
Je ne juge pas… je livre, sommairement triés, les media tels qu’ils sont… à chacun de faire son opinion.
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Planification des Thèmes & Sujets 1 – Lois & Décrets 2 – Nécrologies & Mémoires 3 – Décorations & Commémorations 4 – Autorités, Etats-Majors 5 – Chroniques & libres propos 6 – Opex & Zones de conflits 7 – Défense de par le Monde 8 – Nos Armées
a)– Terre b)– Mer c)– Aviation d)- Gendarmerie
9 – France : Armements & Industries 10 – Le Monde : Modernisations & Equipements 11 – Rubriques divers (Sports, Conférences, etc 12 – Livres & Publications
1 – Lois & Décrets
JORF n°0022 du 26 janvier 2013 MINISTERE DE L'INTERIEUR
57 Décret du 25 janvier 2013 portant promotions et nominations dans la 1re section des officiers généraux http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000026979803&dateTexte=&categorieLien=id
JORF n°0024 du 29 janvier 2013 MINISTERE DE LA DEFENSE 58 Décret du 28 janvier 2013 portant cessation de fonctions d'un officier général http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027001491&dateTexte=&categorieLien=id 59 Décret du 28 janvier 2013 portant élévation, promotions et nominations dans la 1re et la 2e section, nomination et affectation, nomination au titre du congé du personnel navigant d'officiers généraux
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http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027001495&dateTexte=&categorieLien=id
2 – Nécrologies & Mémoires
A Bayonne, affluence pour les obsèques de Yann
Desjeux, ex-otage en Algérie L’Express, Par AFP, publié le 31/01/2013 à 13:13, mis à jour à 13:13
BAYONNE - Quelque 400 personnes ont assisté
jeudi matin aux obsèques de Yann Desjeux, ex-
parachutiste de 53 ans tué lors de la prise
d'otages sur un site gazier en Algérie, dont de
nombreux compagnons d'armes.
Le cercueil recouvert d'un drapeau bleu-blanc-
rouge a été accueilli en haut des marches de la
petite église Saint-André, dans le vieux Bayonne,
par une haie d'honneur d'anciens du 1er
Régiment de parachutistes d'infanterie de marine
(RPIMa) tenant des drapeaux où l'on pouvait lire
"anciens combattants".
Sa famille, dont ses deux fils portant des foulards bleu et blanc aux couleurs du club de rugby de
l'Aviron Bayonnais (Top 14), l'attendait aussi dans l'église bondée, en présence notamment du
préfet des Pyrénées-Atlantiques Lionel Beffre, du maire de Bayonne, Jean Grenet, et du maire
d'Anglet, Jean Espilondo.
Des personnes, venues de toute la France ainsi que du Sultanat d'Oman et de Tunisie, où il avait
effectué des missions, avaient fait le déplacement pour lui rendre un dernier hommage.
"Il habitait le quartier de Saint-André. C'est ici qu'il venait le dimanche à la messe", a souligné dans son
homélie l'aumônier Philippe Vanneste.
"Yann a frôlé la mort (...) tout jeune, en tant que parachutiste (...) il côtoyait la mort au quotidien, il avait
demandé à Dieu dans sa prière la force, le courage et la foi", a ajouté l'ancien aumônier du 6ème
RPIMa.
La mort l'a finalement "enlevé brusquement lors d'une prise d'otages loin du Pays basque qu'il aimait tant",
a-t-il encore dit.
Deux compagnons d'armes ont ensuite pris la parole dont Pascal Rossigni, un ancien du 1er
RPIMa et membre de l'association fédérant les anciens parachutistes "qui ose gagne".
"Yann Desjeux était tout en nuances, avec de l'audace, toujours de l'audace", a-t-il dit avant de conclure
par un "adio Dany".
L'assistance a applaudi à la sortie du cercueil.
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Lors d'un point presse organisé à l'issue de la cérémonie, M. Rossini, qui a dit ne rien savoir des
circonstances de la mort de l'ex-otage, a salué une nouvelle fois "un être exceptionnel" et une
"cérémonie à sa mesure".
Né à Dakar en 1960, il avait intégré l'armée en 1979, effectuant son service militaire au 6ème
RPIMa de Mont-de-Marsan.
En 1980, Yann Desjeux intègre le 1er RPIMa de Bayonne, en tant qu'engagé volontaire. Il y servira
jusqu'en 1997. Selon ses proches, il a effectué de nombreuses missions opérationnelles,
notamment dans le Golfe, en 1991, ou encore en Bosnie.
De retour dans la vie civile, il avait récemment ouvert, avec un associé, un restaurant non loin de la
plage, à Anglet.
Selon une porte-parole de la famille qui n'a pas souhaité être identifiée, il était au moment de sa
mort "coordinateur de la logistique" du site gazier In Amenas au Sahara et servait à ce titre de relais
entre les services civils et militaires de la région.
3 – Décorations & Commémorations
Le 16e Bataillon de Chasseurs rend hommage au lieutenant-colonel Driant
Zone Militaire, 31 janvier 2013 – 17:04
Ce 31 janvier s’annonce chargé pour le 16e Bataillon de Chasseurs de Bitche étant donné que deux cérémonies sont à son programme. L’une d’elle marquera la dissolution officielle du Groupement tactique interarmes (GTIA) Acier, qui a été déployé dans la province afghane de Kapisa de mai à novembre 2012.
La seconde traduira l’enracinement du 16e Chasseurs en Lorraine, avec le changement de nom de la caserne où il s’est établi à Bitche, en juin 2010, en remplacement du 57e Régiment d’Artillerie, alors dissous.
Ainsi, le quartier Pagezy, du nom du général créateur de l’artillerie anti-aérienne française, s’appellera désormais “quartier lieutenant-colonel Driant.” Le parcours de cet officier est singulier.
Né le 11 septembre 1855 à Neufchâtel-sur-Aisne, Emile Driant est admis à l’âge de 20 ans à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr, après avoir obtenu une licence ès-lettres. Affecté au 43e
Régiment d’Infanterie puis au 4e Régiment de Zouaves, à Tunis, il devient l’officier d’ordonnance et le gendre du général Boulanger, lequel prendra des mesures populaires au sein des soldats et fera adopter le fusil Lebel.
Seulement, le général Boulanger, devenu ministre de la guerre en 1886, donne son nom à un mouvement politique controversé, très hostile à l’Allemagne et faisant une synthèse, pour schématiser, entre le nationalisme et différents courants du socialisme. Cette proximité causera des problèmes au jeune officier. En 1892, il prendra ainsi 8 jour d’arrêt pour avoir défendu son beau-père, suicidé un an plus tôt, dans une tribune publiée par Le Figaro.
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Cependant, cela ne semble pas avoir de conséquences sur sa carrière. Promu commandant en 1896, il est nommé, trois ans plus tard, chef de corps du 1er Bataillon de Chasseurs à pied, qui tient garnison à Troyes. Son unité est alors connue sous le nom de “Bataillon Driant” et devient très populaire.
Seulement, politique et carrière militaire ne font jamais bon ménage. Il est alors sanctionné à plusieurs reprises pour avoir exprimé publiquement ses opinions concernant des affaires en cours, comme celle dite des “fiches”, appelée ainsi car des officiers catholiques avaient été “fichés”. Ce scandale avait provoqué la démission du général André, alors ministre de la Guerre.
Une autre affaire concerne les célébrations de la bataille de Sidi-Brahim. S’étant ému que des hommes du 1er Bataillon de Chasseurs aient assisté à une messe, le ministre de la Guerre avait demandé des explications au général commandant le 20e Corps, et au chef de corps. La réponse de ce dernier lui valut alors 15 jours d’arrêt.
Bloqué dans son avancement, le lieutenant-colonel Driant décide alors de mettre un terme à sa carrière militaire pour se lancer en politique. C’est ainsi qu’il devient député de Nancy, en 1910, avec l’étiquette Action Libérale, un parti politique de centre-droit. Qui plus est, et alors qu’il était encore en activité, l’officier avait publié plusieurs livres sous le pseudonyme de “capitaine Danrit” pour échapper à la censure militaire. En quelque sorte, il fait figure de pionner aujourd’hui…
Quoi qu’il en soit, quand éclate la Première Guerre Mondiale, le lieutenant-colonel Driant a 59 ans. Alors qu’il aurait pu se soustraire à toute obligation militaire étant donné son âge et ses fonctions militaires, il décide au contraire de reprendre du service. Le 14 août 1914, il prend ainsi le commandement des 56e et 59e Bataillons de Chasseurs. A l’automne 1915, il est chargé du secteur du bois des Caures, devant Verdun.
Le 21 février 1916, la Ve armée allemande y lance une violente offensive. Les première et seconde lignes françaises sont décimées sous le déluge de feu d’artillerie. Au bois des Caures, les 56 et 59e Chasseurs attendent l’ennemi. Ils vont lui opposer une résistance farouche, sous les ordres du lieutenant-colonel Driant, allant même jusqu’à contre-attaquer et reprendre les positions perdues.
Seulement, les renforts tardant à arriver, les Chasseurs encore valides sont contraints de se replier le lendemain. Le lieutenant-colonel Driant, fusil à la main, est en première ligne. Il partira parmi les derniers de la position française, avec les sergents Coisne et Hacquin. Malheureusement, une rafale de mitrailleuse le touche mortellement.
Finalement, les deux bataillons de Chasseurs, dont il ne reste qu’à peine le tiers des effectifs, auront tenu tête à deux divisions allemandes et permis de ralentir la progression de ces dernières pour attendre l’arrivée de troupes en renfort dans le secteur.
Après la Guerre, le lieutenant-colonel Driant sera élevé au rang de gloire nationale. Chaque 21 février, une cérémonie en sa mémoire ainsi qu’à celle de ses hommes, est célébrée à Verdun.
4 – Autorités, Etats-Majors
Carte militaire : le point avant de nouvelles
réformes
Défense, Publié le vendredi 25 janvier 2013
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En 2013, 7.234 suppressions de postes sont prévues au ministère de la Défense dans le cadre de
la réforme engagée en 2008. Des dissolutions et transferts sont également prévus. 2013 sera aussi
l'année de la réactualisation du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale et de l'élaboration
d'une nouvelle loi de programmation militaire pour la période 2014-2019, dans un contexte
budgétaire tendu.
En 2013, 7.234 postes vont être supprimés au ministère de la Défense, dans le cadre de la réforme
engagée depuis 2008. C'est ce que précise à Localtis le ministère. "L'année 2013 verra aussi la
dissolution d'un régiment de l'armée de terre et de huit bâtiments de la marine nationale. D'autre
part, deux transferts sont identifiés pour l'armée de l'air et trois pour l'armée de terre", ajoute le
ministère.
Il s'agit de poursuivre la réforme de la carte militaire engagée en juillet 2008. Au total, 54.923
suppressions de postes et 83 fermetures de sites ou d'unités militaires auront eu lieu. Il doit aussi y
avoir 33 déménagements d'une ville à une autre. Jusqu'à présent, plus de 32.000 suppressions de
postes ont déjà été réalisées. Et en 2012, "toutes armées et tous organismes confondus, on a
connu 19 dissolutions, 3 créations et 10 transferts", détaille la même source.
Depuis le 1er janvier 2011, les 60 bases de défense qui ont été constituées permettent de
mutualiser les moyens. 51 d'entre elles se situent en métropole, dans sept zones de soutien*. A
l'étranger et en outre-mer, 9 bases de ce type ont été installées**. D'après le rapport des
sénateursGilbert Roger, sénateur socialiste de Seine-Saint-Denis, et d'André Dulait, sénateur UMP
des Deux-Sèvres, publié le 11 juillet 2012, ces bases ont généré 10.000 suppressions de postes
sur le total prévu par la réforme et une économie de 40 millions d'euros annuels, sans que la qualité
du soutien aux opérations ne se soit dégradée.
Accompagnement
En matière d'accompagnement, 320 millions d'euros ont été consacrés à la redynamisation
économique des territoires et à la création d'emplois sur la période 2009-2014. Le dispositif est
actuellement constitué de 25 contrats de redynamisation de site de défense (CRSD) et de 33 plans
locaux de redynamisation (PLR). Malgré cela, les parlementaires auteurs du rapport de juillet 2012
considèrent que de nombreuses collectivités restent en difficulté face aux fermetures de sites et à la
nécessaire reconversion des anciens sites militaires. La Lorraine est ainsi fortement marquée par
les restructurations de défense. Sur la période 2008-2015, les effectifs du ministère de la Défense
en Moselle vont être ramenés de 14.039 à 8.696 personnes, soit une réduction de 38%. Les
restructurations dans ce département se sont traduites par la fermeture de la base aérienne 128 de
Metz-Frescaty, la dissolution du 2e régiment du génie de Metz et du 1er régiment du matériel de
Woippy, ainsi que le transfert du 13e régiment de dragons parachutistes de Dieuze. Même scénario
à Barcelonnette, dans les Alpes-de-Haute-Provence, où la fermeture du Centre national
d'aguerrissement en montagne s'est traduite par la disparition d'un dixième de la population et de
14% de l'emploi.
Ces territoires ont reçu des aides, comme Barcelonnette qui vient de recevoir un soutien
exceptionnel d'un million d'euros de la part du gouvernement, la commune ayant été exclue en
2011 du fonds de soutien aux communes touchées par le redéploiement territorial des armées.
Mais ces aides sont parfois insuffisantes pour relancer la dynamique sur place. Les parlementaires
ont d'ailleurs demandé au gouvernement en juillet 2012 de ne pas réduire davantage le nombre de
bases de défense pour éviter de créer un "nouveau traumatisme territorial".
Une nouvelle loi de programmation militaire en 2013
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Pourtant les réformes vont se poursuivre. Le ministère prépare depuis plusieurs mois la
réactualisation du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, publié le 17 juin 2009, qui a
servi de base à la réforme en cours. Cette révision qui définira la nouvelle stratégie française se fait
en concertation avec le Parlement, l'Etat-major des armées, des experts, un représentant du
gouvernement allemand et l'ambassadeur britannique à Paris. Le nouveau texte, qui doit être
présenté au Parlement en début d'année, "doit s'inscrire en cohérence avec un contexte qui a
considérablement évolué depuis 2008, date d'élaboration de l'actuel Livre blanc", détaille le
ministère. Conjointement à cette révision du Livre blanc, une nouvelle loi de programmation militaire
sera adoptée en 2013 pour couvrir la période 2014-2019, dans un contexte budgétaire
particulièrement tendu. Si le budget 2013 a été stabilisé par rapport à 2012, il est loin des prévisions
de la précédente loi de programmation : sur l'ensemble de la période, les pertes pour le ministère
s'élèvent à 5 milliards d'euros. De nombreux investissements ont dû être retardés pour un montant
de 5,5 milliards d'euros.
*Rennes, Metz, Lyon, Bordeaux, Paris, Toulon et Brest.
**Antilles, Guyane, Réunion, Nouvelle-Calédonie, Cap-Vert, Emirats arabes unis, Gabon, Djibouti,
Pacifique.
Le budget de la défense ponctionné... pour l'emploi des jeunes
Copyright Reuters0
La Tribune, Michel Cabirol | 25/01/2013,
Le ministère de la Défense va participer à
hauteur de 250-300 millions au "surgel"
budgétaire décidé par le gouvernement. Cette
majoration de la réserve de précaution est
destinée à financer la politique
gouvernementale en faveur de l'emploi.
Première encoche budgétaire pour le budget du ministère de la Défense... en pleine opération au
Mali, qui a pourtant une nouvelle fois révélée certaines carences capacitaires de l'armée française.
Le gouvernement demande au ministère de la Défense une contribution financière à la majoration
de deux milliards d'euros de la réserve de précaution du budget français pour 2013. Ce surgel est
destiné à financer un éventuel surcoût des politiques gouvernementales en faveur de l'emploi,
notamment les contrats de génération, a expliqué en début d'année le ministre délégué du Budget,
Jérôme Cahuzac. Ces deux milliards d'euros supplémentaires seront dégagés par de nouvelles
économies au sein des différents ministères. Et l'hôtel de Brienne est prié de contribuer, selon des
sources concordantes, à hauteur de 250 à 300 millions d'euros. Ce qui va accentuer les tensions
déjà fortes dans le budget de la défense. En revanche, Jérôme Cahuzac a promis de piocher dans
la réserve de précaution si la facture des opérations extérieures (OPEX) était supérieure aux 630
millions d'euros déjà budgété pour les OPEX. Et l'opération au Mali risque de durer...
Un outil dimensionné à 32 milliards d'euros
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"Depuis 15 ans et la fin de la conscription, l'outil de défense est dimensionné en moyenne à 32
milliards constants en valeur de 2012. Le nouveau budget triennal programme 29 milliards pour
2015, soit quasiment 10 % de moins", a expliqué à l'automne le chef d'état-major des armées,
l'amiral Edouard Guillaud. Et de poursuivre : "Les économies réalisées sur les équipements
représentent 850 millions. Au total, la diminution des engagements atteint 5,5 milliards en 2012 et
2013, dont près de 4,5 pour les seules opérations d'armement, le reste se répartissant entre les
petits équipements des armées et l'infrastructure. Sur deux ans, elle représente plus de la moitié
d'une annuité du titre V (budget équipement, ndlr). Ces décalages, qui préservent les choix futurs,
impliquent dans l'immédiat des aggravations ou de nouvelles réductions temporaires de capacité,
sans parler de la prolongation d'équipements à bout de souffle : les cloisons intérieures de certains
avions sont dans un triste état ; dans la coque de certains navires, l'épaisseur du métal n'est plus
que d'un centimètre en comptant les couches de peinture ; le châssis de certains blindés montre
des faiblesses..."
Combien coûtera la guerre du Mali Marianne, Mardi 29 Janvier 2013 à 05:00, par Jean-Dominique Merchet
Depuis 2008, les dépenses générées par les conflits explosent, exigeant chaque année des
rallonges budgétaires.
Thibault Camus/AP/SIPA
Nul ne peut savoir combien coûteront les
opérations militaires françaises au Mali. Pour une
raison simple : on ignore combien de temps elles
dureront et quelle ampleur elles prendront. Une
seule chose peut être avancée avec une quasi-
certitude : cela se mesurera en centaines de
millions d'euros. Soit un tout petit pourcentage
des 30 milliards du budget de la défense.
Comment calcule-t-on le coût des «opex» ?
Les «opex», comme disent les militaires, ce sont les opérations extérieures que conduit l'armée
française à l'étranger : Afghanistan, Libye, Côte-d'Ivoire, Kosovo ou aujourd'hui Mali. Les
responsables budgétaires n'en mesurent pas le coût, mais uniquement le surcoût. Pour une raison
simple : les militaires qui sont envoyés au Mali auraient quand même perçu leur solde à la fin du
mois s'ils étaient restés dans leur caserne. En revanche, lorsqu'ils partent en opex, ils touchent des
primes particulières, dont l'indemnité de sujétion pour service à l'étranger (Isse). Concrètement,
leurs soldes sont plus que doublées durant leur séjour de quatre ou six mois. Prenons un adjudant
marié et père de jeunes enfants : sa solde passe de 1 900 € par mois à 4 800, soit une
augmentation de 150 %.
Ces primes représentent environ la moitié des surcoûts. Dit en termes de gestion d'entreprise : la
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guerre reste une activité de main-d'œuvre et la masse salariale s'en ressent !
Pour les matériels, c'est un peu la même chose que pour les hommes. Les avions, les blindés, les
hélicoptères ont déjà été achetés et ils auraient été entretenus et utilisés pour l'entraînement des
troupes. Normalement basés à Saint-Dizier, les Rafale qui volent au-dessus du Sahel l'auraient fait
au-dessus de la Champagne. La guerre use simplement un peu plus vite leur potentiel et peut
abîmer quelques véhicules sur les routes africaines... C'est uniquement ce différentiel entre l'usage
en temps de paix et l'usage en temps de guerre qui est comptabilisé.
Reste la question des munitions : évidemment, la consommation augmente lorsqu'on se bat ! Pour
l'instant, ce n'est pas énorme : en dix jours, le nombre de frappes aériennes est resté très limité, à
peine quelques-unes chaque jour. Rien à voir avec la Libye, par exemple, où l'aviation française
avait tiré pas moins de 1 600 bombes et missiles. Dont des systèmes très sophistiqués comme les
missiles de croisière Scalp, qui coûtent, tout compris, 850 000 € pièce !
Quel est le prix de nos guerres ?
Au cours des dix dernières années (2002-2012), le surcoût des opérations extérieures s'est élevé
au total à 7,7 milliards d'euros. Soit, quand même, plus de 200 000 € par jour. Alors qu'elles avaient
connu des niveaux élevés dans les années 90, notamment avec la guerre du Golfe et l'ex-
Yougoslavie, les dépenses liées aux conflits ont fortement augmenté à partir de 2008, avec
l'aggravation de la situation en Afghanistan, pour atteindre plus de 800 millions par an. 2011 a été
un cru exceptionnel à cause de la Libye : 1,24 milliard d'euros ont été dépensés cette année-là -
dont 350 millions pour la guerre en Libye et plus de 500 pour l'Afghanistan. En 2012, il est retombé
à 870 millions et le retrait d'Afghanistan, coûteux à réaliser, aurait dû se traduire dès cette année
par une nouvelle réduction pour revenir vers les étiages du début des années 2000 - un peu plus de
500 millions par an. Sauf que la crise malienne est arrivée et qu'elle pèsera évidemment sur le
budget !
Qui paye ?
Pendant des années, aussi étonnant que cela puisse paraître, rien n'était prévu dans le budget de
l'Etat pour financer les opérations extérieures. Lorsqu'elles se produisaient, le ministère de la
Défense payait avec ses crédits, puis on bricolait une solution en annulant des dépenses et en
demandant une rallonge au Parlement. Depuis 2003, une «provision» est votée chaque année dans
le budget de la défense. D'abord dérisoire (24 millions), elle atteint désormais 630 millions. Ce qui
ne suffit pas et, chaque année, il faut encore trouver quelques centaines de millions. Concernant le
Mali, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a promis la «transparence» sur son coût.
Difficile de faire autrement d'ailleurs : tout figure au final dans les documents budgétaires. Qui sont
publics.
L’opération Serval se dévoile en chiffres Mise à jour : 30/01/2013 20:43
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Le centre multimodal des transports basé à Villacoublay planifie et conduit les acheminements stratégiques (via la voie terrestre, aérienne ou maritime) au profit des forces armées sur le territoire national ou en opérations extérieures. Parallèlement au désengagement de l’opération Pamir qui se poursuit, ses efforts se concentrent actuellement sur l’opération Serval, en témoignent quelques chiffres clés.
Depuis le début de l’opération :
Ont été transportés plus de 10 000 tonnes de fret, soit l’équivalent du désengagement en Afghanistan en 2012 (9 764 tonnes).
Plus de 50 VAM (voie aérienne militaire) transportant le personnel militaire sont parties de la métropole.
Ont été effectués plus de cent affrètements aériens (ANTONOV 124, ANTONOV 225 et ILYUSHIN 76).
Sur le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Dixmude qui a appareillé de Toulon dimanche 20 janvier :
Ont été transportés plus de 500 militaires et 140 véhicules, 20 containers et plus de 50 tonnes de munitions ; ce qui représente 1 820 tonnes.
Pour la première fois, la convention OPEX SNCF (signée avec le ministère de la Défense en juillet 2012) a été mise en œuvre pour répondre à l’urgence opérationnelle. Plusieurs trains militaires spéciaux ont été affrétés en 48 heures (au lieu des 45 jours habituels nécessaires pour l’acheminement de matériels sur voie ferrée civile) et ont été acheminés de toute la France (sans pénaliser le trafic normal) vers Toulon.
Sources : Capitaine C. Brunetaud , Droits : Armée de Terre 2013
Aide militaire logistique française supplémentaire Newsopex, M A R D I 2 9 J A N V I E R 2 0 1 3
La France va apporter une aide militaire logistique de 47 millions d'euros (63 M dollars) à la force africaine au Mali et à l'armée malienne, face aux insurgés islamistes, a annoncé à Addis Abeba le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. Cette aide s'ajoute au coût de l'opération militaire française Serval en cours depuis mi janvier au Mali, a précisé le ministre, qui s'exprimait devant une conférence des donateurs pour le Mali réunie dans la capitale
éthiopienne. La France va « apporter un soutien logistique au contingent de la Misma (Mission internationale de soutien au Mali) en cours de déploiement (...) de l'ordre de 40 millions d'euros », a déclaré M. Fabius. La France « intervient (également) en appui des forces armées maliennes et va leur céder du matériel pour un peu moins de 7 millions d'euros », a ajouté le ministre. Laurent Fabius a souligné que « la France n'avait pas vocation à rester durablement engagée militairement au Mali » et que « c'est d'abord aux Africains d'assurer la sécurité de l'Afrique ».
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Mali: l'Otan confirme son refus de participer à
l'opération Serval Le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh
Rasmussen
© AFP/ John Thys, 15:44 31/01/2013, BRUXELLES, 31
janvier - RIA Novosti
Le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh
Rasmussen a réaffirmé jeudi que l'Alliance n'avait
pas l'intention de prendre part à l'opération
militaire au Mali.
"Je ne vois pas de rôle pour l'Otant en tant que tel
au Mali et dans la région", a déclaré M. Rasmussen à Bruxelles lors de sa première conférence de
presse de 2013. Il a dans le même temps remercié les pays alliés pour le soutien apporté à la
France dans son opération contre les terroristes au Mali.
Début janvier, le chef de l'Union africaine, le président béninois Thomas Boni Yayi, a appelé l'Otan
à envoyer un contingent militaire pour appuyer l'opération au Mali autorisée par les Nations unies.
Peu après avoir reçu cette demande, un porte-parole de l'Alliance a déclaré que l'Otan ne
s'ingérerait pas dans la crise au Mali et n'envisageait pas de prendre part à l'opération
internationale dans le ce pays africain.
La situation au Mali s'est considérablement dégradée ces dernières semaines suite aux attaques
lancées par les islamistes contre les troupes gouvernementales dans les régions centrales du pays.
Le 10 janvier, un contingent français fort de 1.400 hommes est arrivé à Bamako pour appuyer
l'armée malienne dans sa lutte contre les islamistes. Depuis, les effectifs français au Mali ont été
portés à 2.000 personnes. L'opération baptisée Serval réunit également les militaires des pays
membres de la Communauté économique de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO).
Mali: comment Paris conduit la guerre L’Express, Par Romain Rosso, publié le 31/01/2013 à 11:44, mis à jour à 14:26
L'intervention française résulte d'une collaboration intime entre l'Elysée et le ministère de la
Défense. Dans sa préparation comme dans son déroulement.
DEPART POUR LE MALI - Le ministre de la Défense Jean-Yves
Le Drian se rend sur la base militaire de Miramas, le 25 janvier.
Reuters/Jean-Paul Pelissier
Deux semaines environ après son
déclenchement, et toujours en
cours, l'intervention française au Mali semble
rapide et efficace. Mais, si tout s'est passé si vite,
c'est grâce à une longue et méthodique préparation, que L'Express a pu reconstituer.
Lorsqu'il arrive à l'Hôtel de Brienne, le 17 mai 2012, et qu'il se plonge dans les dossiers, Jean-Yves
Le Drian, tout juste nommé ministre de la Défense, comprend à quel point l'expansion des groupes
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islamistes armés dans le nord du Mali menace, sur place, les intérêts français et la sécurité de nos
ressortissants. Il découvre aussi que trois projets d'attentats, en France même, liés aux groupes
islamistes de la région, ont été déjoués par les services de renseignement.
Réévaluation de la stratégie militaire
Moins de deux semaines plus tard, le 31 mai, à 17h, François Hollande réunit à l'Elysée son
premier conseil restreint de défense. Autour de la table, le Premier ministre, les ministres de la
Défense, des Affaires étrangères, de l'Intérieur, les responsables des services de renseignement et
des armées. Deux jours plus tôt,Jean-Yves Le Drian a adressé au chef de l'Etat une note, dans
laquelle il réévalue la stratégie française au Mali. Jusqu'alors, en effet, Paris privilégiait une
approche "indirecte", consistant à retourner les différents groupes armés de la région, notamment le
Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA), une milice touareg, afin d'isoler Al-
Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi).
"Cette stratégie est un échec, relève Le Drian. Le nord du Mali est devenu un sanctuaire pour Aqmi
et ses alliés. Aqmi éprouve un sentiment d'impunité et d'invulnérabilité, conforté par la détention
d'otages." Afin de "briser ce sentiment", et parce que le "statu quo ne saurait être une option", le
ministre propose de changer de posture en portant un "coup d'arrêt militaire à la progression
d'Aqmi". "On est clairement passés à l'offensive, décrypte un militaire. Pour nous, il était important
de savoir quels risques le nouveau gouvernement était prêt à assumer concernant les otages. Il n'y
a eu aucune paralysie."
La première fois qu'un président de la République laisse la main au ministère de la Défense
Trois options sont envisagées : reconstruire les forces maliennes, soutenir l'engagement des forces
africaines, soit quelque 3000 hommes, dont la Communauté économique des Etats d'Afrique de
l'Ouest (Cedeao) serait le fer de lance, ou encore déployer une mission européenne d'assistance et
de conseil. Ces orientations doivent donner naissance, entre sept et huit mois plus tard, à la
Mission africaine de soutien au Mali (Misma) et à la Mission européenne de formation de l'armée
malienne (EUTM Mali). Dès lors, le Sahel sera à l'ordre du jour de tous les conseils restreints.
Jean-Yves Le Drian entame une tournée des capitales européennes afin de sensibiliser les pays
membres de l'UE à la menace terroriste. Et son directeur de cabinet, Cédric Lewandowski, réunit
les principaux directeurs concernés - renseignement militaire, services secrets, Affaires
stratégiques, sous-chef des opérations, conseiller aux affaires stratégiques du Quai d'Orsay. C'est
la première fois qu'un président de la République, chef des armées, laisse ainsi la main sur les
opérations au ministère de la Défense.
"En position de pouvoir frapper"
Lors de la réunion du 31 octobre se dessine, pour la première fois, l'hypothèse d'un changement
tactique des rebelles. "La France risquait d'être dans la nécessité d'en faire plus, car les groupes
islamistes n'avaient aucune raison d'attendre la montée en puissance de la Misma, indique un
responsable de la Défense. Nous nous sommes mis en position de pouvoir frapper." Il est alors
question que Paris s'engage "plus visiblement", en appui des forces maliennes et de celles de la
Cedeao. Un appui "pouvant aller jusqu'au soutien direct de l'action de reconquête" par des moyens
aériens : hélicoptères des forces spéciales et Mirage stationnés sur la base française
de N'Djamena (Tchad). Ils entreront en action le 11 janvier, au lendemain de l'appel à l'aide adressé
à l'Elysée par le président du Mali, Dioncounda Traoré, face à l'avancée des groupes islamistes
venant du Nord.
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Jean-Yves Le Drian à Miramas : " Au Mali, la France a les moyens de tenir ses responsabilités La voix du Nord, 26/01/2013
En visite hier à la base d'Istres, où s'envole le matériel, et à la zone de
regroupement et d'attente de Miramas, où patientent 640 soldats
français (à ajouter bientôt aux 2 500 déjà présents sur le sol malien), le
ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a pris le temps de vérifier le
bon déroulement du déploiement et et de rappeler les objectifs de la
France... Interview. - Le déploiement français garde-t-il son efficacité ?
" Je suis venu à Miramas et à la base d'Istres pour m'assurer du bon
fonctionnement logistique de nos forces vers le Mali, de sa fluidité et de
son acheminement. Je suis venu aussi pour apporter le soutien du
ministre de la Défense et celui de la République, de la Nation tout
entière aux soldats qui vont rejoindre le théâtre malien dans un moment important. Pour eux, c'est
la dernière étape avant le Mali. J'ai confiance dans leur vigilance, leur professionnalisme, leur sang-
froid. "
- Etes-vous satisfait des résultats sur le terrain malien ?
" L'enjeu était d'abord d'empêcher la progression des groupes terroristes et
djihadistes et de prendre Bamako. Cet objectif a été atteint grâce à la
réactivité de nos forces, même s'il faut rester vigilants. Le deuxième enjeu,
c'est de faire que le Mali retrouve son intégrité territoriale. C'est ce que nous
faisons actuellement. Le troisième doit permettre l'application de la
résolution du Conseil de sécurité des Nations-Unies qui appelle à intervenir une force africaine. "
- La France s'est engagée seule au Mali ? Cet état de fait va-t-il durer ?
" La France remplit son rôle en répondant à l'appel à l'aide du président Traoré le 10 janvier mais le
but n'est pas de rester au Mali. Nous assurons le relais en attendant que la force africaine
MISMA (Mission internationale de soutien au Mali) monte en puissance. N'oublions pas que la
souveraineté du Mali, c'est la sécurité de la France. "
- Quand la force africaine et la formation de l'armée malienne se mettront-elles en action ?
" Nous allons faire en sorte que les forces africaines soient en position de nous relayer. La
formation EUTM Mali va débuter dans les quinze jours (avec 450 soldats européens, dont 200 Français).
Le but sera atteint au printemps. Quant à la MISMA, dont on nous disait qu'elle ne pourrait être
déployée avant l'automne, elle compte déjà 2 000 soldats au Mali, à terme 5 500, soit beaucoup
plus que les 3 300 annoncés. La France a vocation à leur passer le relais le plus rapidement
possible. C'est en bonne voie avec un travail de coordination avec l'opération Serval qui se met en
place. "
- Quid du soutien international ?
" Je constate, comme ici à Istres, que le soutien international est effectif avec des avions de
transport américain, canadien, émirati. Les Américains sont au rendez-vous avec leurs moyens de
surveillance, de transports et aussi de ravitaillement (en vol), ils viennent de
nous le confirmer. Et je pourrais ajouter les Allemands, les Britanniques, les
Belges, les Hongrois... Bref, il y a du monde. Surtout pour le transport qui
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est le secteur dont nous avons le plus besoin. C'est à la fois un acte tactique et politique. "
- Aujourd'hui, combien de soldats français sont engagés au Mali ?
" Il y a 2 500 soldats français sur le théâtre malien ; 3 700 pour l'opération globale car il faut
compter les personnels déployés en appui au Tchad, à Dakar, Niamey, Ouagadougou (640 soldats
sont en attente à la ZRA de Miramas, ce qui devrait faire monter la force française au Mali à plus de 3 100
soldats la semaine prochaine). "
- Peut-on commencer à évaluer le budget de l'opération Serval ?
" Il est un peu tôt pour évaluer le coût. Nous sommes en pleine montée en puissance. Dans le
budget du ministère de la Défense, chaque année, 600 à 650 millions d'euros sont réservés pour
les OPEX (opérations extérieures). L'opération au Mali s'impute donc dans ce budget. En 2011,
quand la France a mené des opérations en Libye et en Afghanistan, ce budget OPEX avait atteint
800 M€ (mais avec les surcoûts, 1,2 milliards d'euros). Nous sommes loin de ces chiffres-là à l'heure
actuelle. Tout ce que je peux dire, c'est que le coût global pour le transport de l'opération Serval se
monte à 30 M€. Pour le reste, le Parlement sera informé. La France a les moyens de tenir ses
responsabilités. "
- Comment vit-on le fait de mener une guerre ?
" C'est le président de la République qui est le chef de guerre, moi, je ne
suis que l'opérateur. Mon rôle, c'est de voir comment ce déploiement et
cette montée en puissance se déroulent. Ma mission, c'est aussi de saluer
les gens qui partent pour leur assurer le soutien de la Nation. C'est une
grosse responsabilité. Mais je sais aussi que nos soldats savent que cette
mission est indispensable et très noble. Difficile mais exaltante qui se
déroule, cette fois, dans un pays ami... "
- Dernière question, depuis la prise d'otages d'In Anemas en Algérie, la France a-t-elle
renforcé la sécurité des sites d'entreprises nationales se situant dans les pays d'Afrique
environnants (référence à un écho sur la présence de soldats français sur des sites d'Areva au
Niger) ?
" Je n'ai rien à dire à ce sujet. On veille à la sécurisation de nos sites et de nos entreprises en
Afrique... " OL. B.
Le MINDEF et l'ambassadeur des US en France
évoquent le Mali à l’occasion d'un entretien
Mise à jour : 29/01/2013 18:12
Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, et Charles Rivkin, ambassadeur des États-Unis en France, évoquent le Mali à l’occasion d’un entretien à l’hôtel de Brienne
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a reçu ce mardi matin à l’hôtel de Brienne l’ambassadeur des États-Unis en France, Charles Rivkin. Leurs échanges ont essentiellement porté sur le Mali, les opérations militaires qu’y conduit la France en soutien des forces maliennes et la contribution qu’y apportent les États-Unis.
Jean-Yves Le Drian a salué le soutien politique et l’aide précieuse apportés par les États-Unis à la France dans la conduite de ces opérations. Cette contribution porte sur des moyens de
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renseignement, de transport et de ravitaillement des aéronefs français. Elle permet notamment de faciliter et d’accélérer l’intégration au Mali des forces africaines.
Charles Rivkin a pour sa part salué la décision prise par la France et le courage de ses forces, engagées en réponse à l’appel du Président de la République du Mali contre les groupes terroristes djihadistes établis au nord du pays.
Le ministre de la Défense et l’ambassadeur des États-Unis en France se sont félicités de la coopération exemplaire menée par nos deux pays en matière de lutte anti-terroriste.
Pour Jean-Yves Le Drian, les combats ne sont pas terminés au Mali
Zone Militaire, 31 janvier 2013 – 12:40
Invités à s’exprimer sur les ondes de France Inter ce 31 janvier, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a longuement évoqué l’opération Serval, actuellement en cours au Mali.
Pour le moment, et après avoir repris les villes de Tombouctou et de Gao, qui étaient tombées en 2012 aux mains des jihadistes d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), les forces françaises ont Kidal en ligne de mire. Cette localité est un bastion du groupe islamiste touareg Ansar Dine, par ailleurs en proie à des dissensions internes qui ont abouti à la création d’une organisation dissidente, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA).
Ce dernier a par ailleurs fait savoir que, s’il recherche une solution pacifique comme il l’a affirmé la semaine passé, il s’oppose au déploiement à Kidal de militaires maliens et ouest-africains.
“Les forces françaises sont à Kidal et tiennent l’aéroport. En attendant que elles et d’autres forces africaines puissent sécuriser la ville”, a ainsi affirmé le ministre de la Défense. Etant donné les tensions entre les Touareg et Bamako, il est peu probable que les troupes maliennes soient associées à la reprise de la ville, comme elles l’ont été pour Tombouctou et Gao.
D’après l’Etat-major des armées (EMA), les forces françaises, dont l’action est entravée par une tempête de sable, attendent les troupes tchadiennes qui ont continué, le 30 janvier, leur “reconnaissance offensive vers le nord pour faire la jonction avec les éléments sur Kidal.”
Le ministre a précisé que les forces françaises “ne sont pas ensablées.” Elles “sont vivaces sur l’aéroport qui a été pris il y a un peu plus d’une journée”, a-t-il poursuivi, avant d’ajouter que “les conditions météorologiques font que le complément des forces mettra un peu plus de temps à arriver, mais cela fait partie des risques du désert.”
Quant à savoir sur les forces françaises de l’opération Serval, qui attendent l’arrivée imminente d’un second Groupement tactique interarmes (GTIA), armé principalement par la 3e Brigade Mécanisée (BM), seront engagées “au-delà de Kidal”, M. Le Drian n’a pas souhaité donner de précision.
“La mission des forces françaises n’a pas changé : contribuer à restaurer l’intégrité et la souveraineté du Mali, c’est-à-dire sur l’ensemble de son territoire. Mais contribuer, pas seule, avec les forces maliennes et africaines”, a-t-il souligné. Sur la question d’une éventuelle “offensive terrestre” dans la région de l’Adrar des Ifoghas, place forte des islamistes dans le nord du pays, le ministre a simplement répondu : “On verra”.
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Cela étant, dans son compte-rendu quotidien, l’EMA a fait état d’une “quinzaine de sorties” aériennes au cours de la journée du 30 janvier, dont une “dizaine dédiées aux frappes aériennes qui ont visé des objectifs situés dans la profondeur du dispositif ennemi, au nord de Kidal”, région où, croit savoir le ministre de la Défense, les otages français détenus par les groupes jihadistes seraient localisés.
En outre, M. Le Drian a indiqué que “les djihadistes ont subi de lourdes pertes” depuis le début de l’intervention française. “Il y a eu des frappes très nombreuses qui ont touché du matériel et des hommes. Donc, les djihadistes se sont dispersés, parce que certains étaient venus là pour un moment d’aventure militaire et sont rentrés chez eux, ou alors ils essayent de passer les frontières, ce qui leur sera de plus en plus difficile”, a-t-il expliqué. “Ou alors ils se replient dans l’Adrar des Ifoghas (nord-est) et il y a là un repli tactique qui ne doit pas nous leurrer”, a-t-il ajouté.
La question est donc de savoir leurs intentions. Sur RFI, le président malien par intérim, Dioncounda Traoré s’est demandé “pourquoi il n’y a pas eu de combats.” Les jihadistes “se sont retirés des grandes villes pour ne pas se trouver coincés et ils ont dû se retirer pas très loin de ces agglomérations”, a-t-il estimé, en s’interrogeant sur ce que les combattants islamistes “mijotent.”
Pour autant, le ministre de la Défense a expliqué que l’on “arrive à un point de changement dans l’intervention française.” “Le président de la République avait souhaité : premièrement que l’on stoppe l’offensive des djihadistes vers le sud, ça a été fait tout de suite ; deuxièmement, il avait expliqué qu’il fallait que l’on accompagne les Maliens et les forces africaines lorsqu’elles seraient constituées dans la reprise de l’autonomie et de l’intégrité du territoire malien, c’est en cours”, a-t-il rappelé.
“Troisièmement, nous y sommes, faire en sorte qu’à la fois la réconciliation nationale puisse se mettre en place au Mali et que les conditions soient réunies pour que la force africaine et les éléments européens puissent contribuer à la sécurité à moyen terme de ce territoire”, a-t-il encore ajouté. Mais, a-t-il tempéré, cela “ne veut pas dire que les risques militaires et que les combats sont terminés.”
L'armée française à Gao, l'UA veut plus de
troupes africaines : «Le djihad, c'est en Syrie, pas au Mali !» Bienvenue en Algérie, 27/01/2013
Le djihad, c'est en Syrie, pas au Mali, ont soufflé des sources militaires françaises. Il n'y a donc pas
d'afflux de «djihadistes» sur le théâtre malien après l'intervention française. Les groupes armés
auraient essuyé de lourdes pertes et se replient vers le Nord. A Addis-Abeba, le Premier ministre,
Abdelmalek Sellal, a apporté son soutien à Bamako, en précisant que l'Algérien'enverra pas de
troupes à l'étranger et ne recevra pas de troupes étrangères chez elle.
Les militaires français engagés au Mali ont pris le contrôle de la zone de l'aéroport de Gao, qui se
trouve à 6 km à l'est de la ville et du pont de Wabary à l'entrée sud de la ville. Les éléments du
Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) qui contrôlaient la ville l'ont
abandonnée pour prendre la direction de l'extrême nord-est du Mali. Les positions des islamistes à
Gao ont été pilonnées par l'aviation française, notamment par des avions de combat Rafale, qui
visaient «des camps d'entraînement, des infrastructures et des dépôts logistiques constituant les
bases arrières des groupes terroristes», selon Paris. Un communiqué du ministère français de la
Défense annonçant cette reprise de l'aéroport de Gao a indiqué que les «terroristes djihadistes qui
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ont affronté les armées malienne et française ont vu nombre de leurs moyens mobiles et de leurs
sites logistiques détruits». Le même communiqué précise que «3.700 militaires français sont
aujourd'hui engagés dans l'opération Serval, dont 2.500 sur le territoire malien». Le Mujao s'est
d'ailleurs déclaré prêt à négocier la liberté de l'otage français, Gilberto Rodriguez Leal, enlevé en
novembre 2012 dans l'ouest du Mali. On ne sait ce qui peut être négocié, mais le porte-parole du
groupe terroriste, Walid Abu Sahraoui, a déclaré : «Nous voulons négocier. Pour la guerre, entre
musulmans, nous pouvons nous comprendre». Un message plutôt confus sur l'objet de cette
négociation alors que la ville de Gao, qui était sous le contrôle du Mujao, est virtuellement entre les
mains des forces françaises et maliennes. Gao serait ainsi l'une des premières grandes villes du
nord du Mali à être reprise. Les troupes françaises et maliennes peuvent compter sur les
informations livrées par le drone américain d'observation Global Hawk présent sur le nord du Mali.
Ce drone de surveillance à haute altitude devrait permette de «suivre» les mouvements des
djihadistes estimés dans une fourchette large entre 800 et 3.000. Selon des «sources militaires»
françaises citées par Le Monde, «quelques centaines» de djihadistes auraient déjà été tués depuis
le début de l'intervention française, le 11 janvier dernier. Les forces françaises cibleraient
«l'encadrement d'Aqmi, du Mujao et d'Ansar Eddine». Les mêmes sources affirment que les
groupes armés n'ont pas reçu de renforts car le «djihad aujourd'hui est en Syrie». Ainsi, la lointaine
Syrie servirait de pompe aspirante de djihadistes les Tunisiens seraient très nombreux à y aller qui
évite l'arrivée d'un flux vers le Mali. Mais l'appréciation est peut-être hâtive. Les flux doivent être
appréciés sur la durée et non dans un contexte d'opérations aériennes menées par l'armée
française.
«Montée en puissance»
La phase, la plus facile, de la reprise des villes est donc en cours et elle se déroule sur fond
d'accusation d'exactions de l'armée malienne contre les «peaux claires». La vraie question est la
capacité de stabiliser la situation après la reprise des villes. Il est clair que l'armée malienne n'est
pas encore en mesure de prendre le relais. D'où la réunion hier des chefs d'états-majors de
l'Afrique de l'Ouest à Abidjan pour activer la «montée en puissance» de la force africaine au Mali,
qui doit soutenir les troupes françaises et maliennes sur le terrain. La réunion est destinée à assurer
«la montée en puissance de la Mission internationale de soutien au Mali» (Misma), a indiqué le
général Soumaïla Bakayoko, le chef de l'armée ivoirienne. Les pays de la Cédéao devaient prendre
«l'engagement que dans les meilleurs délais, ces hommes seront déployés sur le terrain», a
expliqué le ministre ivoirien délégué à la Défense, Paul Koffi. Il a indiqué que «près d'un millier» de
soldats africains sont déjà «déployés non seulement à Bamako mais sur l'ensemble du territoire
malien», a-t-il ajouté. La Cédéao devait fournir 4.000 hommes, mais le déploiement est ralenti par
des problèmes de financement et de logistique pour les pays contributeurs. Le Tchad, non membre
de la Cédéao, a de son côté commencé à envoyer 2.000 hommes au Niger voisin pour appuyer la
Misma. De son côté, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) a décidé,
vendredi, à Addis-Abeba, d'augmenter les effectifs de la force africaine au Mali. Le Commissaire de
l'UA à la paix et la sécurité, Ramtane Lamamra, a refusé de chiffrer l'augmentation prévue des
effectifs. Le nombre sera celui que les chefs d'état-major, qui travaillent à actualiser le concept
opérationnel, nous fourniront, a-t-il déclaré à la presse. «Mais nous savons avec certitude, au vu
des premières hypothèses sur lesquelles ils travaillent, que la taille de la force va devoir être
augmentée de façon significative», a-t-il ajouté. Le CPS presse le Conseil de sécurité d'autoriser
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(...) la mise en place immédiate par les Nations unies de mesures temporaires qui permettront à la
Misma de se déployer rapidement et de remplir efficacement son mandat.
Sellal : «pas de troupes algeriennes hors du territoire national»
A Addis-Abeba, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui représente le président de la
République, au 20e Sommet ordinaire de l'Union africaine (UA), a apporté son soutien aux autorités
maliennes tout en confirmant que l'Algérie n'enverra pas de soldats hors de ses frontières. Le
Premier ministre algérien a qualifié l'offensive menée en direction de Konna, par Ansar Eddine et
les djihadisteS, qui ont accéléré l'intervention française de «développement grave» qui a «constitué
une menace pour le Mali et une atteinte aux efforts pour une sortie de crise dans ce pays frère».
L'Algérie, a-t-il dit, apporte une «contribution multiforme» pour aider à une sortie de crise au Mali.
«L'Algérie n'envisage pas d'envoyer des troupes algériennes en dehors du territoire national ou de
recevoir sur son sol des troupes étrangères», a-t-il précisé. Tout en rappelant les éléments de la
«solution politique» défendue par l'Algérie, Abdelmalek Sellal a affirmé que «la recherche d'une
sortie de crise au Mali doit être conduite, en tenant compte de l'urgence de la situation et de la
nécessité de dégager une solution durable». «La sécurité et la stabilité retrouvées au Mali et dans
la région permettront de consacrer les ressources à l'effort de développement et d'amélioration des
conditions de vie des populations», a ajouté M. Sellal, relevant que cela demeure «le but recherché
par nous tous et c'est ce qui fonde notre solidarité avec le Mali frère». Le Premier ministre algérien
a indiqué que l'Algérie a fermé ses frontières immédiatement après l'attaque terroriste de la ville de
Konna afin d'empêcher «les mouvements de groupes terroristes et d'armes, et de contribuer à
rendre plus efficiente la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, qui constitue un élément
central de toute sortie de crise au Mali». Il a noté que cela demande «un effort considérable à notre
armée et un coût élevé que l'Algérieassure sur ses propres moyens.
Chef du GIGN : "La prise d'otages massive d'In
Amenas a confirmé toutes nos analyses"
Le Point.fr - Publié le 26/01/2013 à 11:17 - Modifié le 26/01/2013 à 17:31 , Par Jean-Noël Mirande
Le général Thierry Orosco, chef du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), analyse pour "Le Point" la prise d'otages en Algérie.
PHOTO © Martin Bureau / AFP
Tous les services antiterroristes du monde ont suivi avec une attention extrême la prise d'otages sur le site gazier d'In Amenas, en Algérie. Le général Thierry Orosco, 51 ans, chef du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) depuis 2011, a accepté de partager avec les lecteurs du Point les premières leçons tirées de cet événement. Il nécessitera bien sûr d'autres études, mais cette première analyse à chaud apporte quelques éléments sur la nature des événements auxquels l'une des meilleures forces d'intervention militaro-policières au monde se prépare.
Le Point : Quel regard portez-vous sur la prise d'otages d'In Amenas ?
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Général Thierry Orosco : Tout d'abord, vous comprenez bien que je ne peux avoir un autre avis
que celui d'un opérationnel. Je constate que la manoeuvre a été conduite en fonction de choix
politiques qu'il ne m'appartient pas de commenter. Deux points ont été clairs dès le départ : les
autorités seraient très fermes sur la protection de leurs ressources naturelles et leur attitude ne
serait pas modifiée par la présence d'otages étrangers. Les revendications sur l'arrêt de
l'intervention française au Mali et l'échange des otages américains contre deux militants
emprisonnés aux États-Unis n'étaient pas recevables.
Les conditions de cette prise d'otages étaient très particulières, avec de très nombreux
otages et ravisseurs. Quelles observations en tirez-vous ?Cette prise d'otages massive, ou
"POM" dans notre langage, a confirmé toutes nos analyses, qui avaient amené le GIGN à se
restructurer profondément en 2007 pour faire face à ce type de menaces. Nous avions déjà vu, lors
des prises d'otages du théâtre de la Doubrovka à Moscou (2002), de l'école de Beslan en Ossétie
du Nord (2004) ou encore lors des attaques de Bombay (2008), que les terroristes arrivent en grand
nombre, sont puissamment armés et disposent des pièges pour ralentir la progression des forces
d'intervention et éliminer des otages. À la Doubrovka et à Beslan, les preneurs d'otages s'étaient
retranchés et les Russes ont pu s'approcher. À Bombay, les terroristes avaient établi des plans de
défense avec des feux battant des espaces importants pour faire des dégâts sur la police avant
l'assaut. En Algérie, les forces spéciales ont aussi dû reconquérir un "glacis" avant d'atteindre les
otages qui avaient été piégés. Dans cette phase, les blindés sont indispensables.
Avez-vous mis au point des méthodes nouvelles pour faire face à ces défis ?
Certaines demeurent confidentielles, mais je peux vous dire que nous avons développé des techniques de "dépiégeage d'assaut". Il ne s'agit pas de déminer avant de progresser, mais d'accompagner l'assaut avec des spécialistes capables de faire contourner un piège ou de le neutraliser en urgence afin de ne pas ralentir la progression de la colonne d'assaut.
Quelles autres leçons avez-vous tirées, à ce stade ?
Il est bien trop tôt, car nous ne disposons pas
d'éléments suffisants. Pour autant, nous voyons la
confirmation de l'importance qu'il faut apporter à
la gestion du temps. Le temps "opérationnel" est
le même pour les terroristes et les forces de
sécurité. Mais pour les premiers, il s'agit
d'occuper les médias le plus longtemps possible,
de profiter de l'impact mondial de l'opération. D'autant plus qu'ils savent leurs revendications
impossibles à satisfaire. Et pour les seconds, il faut du temps, pour recueillir du renseignement,
pour faciliter la montée en puissance des forces, faire venir des renforts et pour construire une
manœuvre plus élaborée.
Le site gazier d'In Amenas, en Algérie, a été le théâtre d'une prise d'otages massive. © KJETIL ALSVIK / STATOIL / AFP
Selon les particularités de tels événements, quelles sont, pour vous, les options possibles ?
Nous en avons trois. La première, c'est l'opération longue que nous avons le temps de préparer,
avec les personnels nécessaires. Il s'agit de jouer sur les diversions, la discrétion, la fulgurance,
pour prendre l'ascendant sur l'adversaire. Si le temps nous est compté, par exemple si les preneurs
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d'otages font des victimes, il faut monter un plan d'assaut d'urgence, éventuellement en mode
dégradé (avec des moyens minimaux, NDLR). La troisième option, c'est le plan d'assaut immédiat.
Le temps est alors rétréci et on envoie des opérationnels en les faisant intervenir dès qu'ils arrivent
sur place, sans aucune préparation, c'est-à-dire en mode très dégradé.
La prise en compte de la dimension
psychologique du combattant Mise à jour : 28/01/2013 16:16 - Auteur : C. Bobbera
Aujourd’hui, la prise en compte du soutien psychologique du combattant est devenue une
donnée incontournable. Au sein des armées, ce soutien se décline dans toutes les phases
de la vie du militaire : de son recrutement, à sa projection en opération, et surtout à son
retour de mission.
« La levée des tabous et l’accessibilité des
services d’écoute et d’information doivent
permettre une meilleure connaissance du
syndrome de stress post-traumatique. C’est un
service que le ministère de la Défense doit rendre
à ses agents et à leurs proches », a déclaré le
ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian,
début janvier 2013 lors du lancement du service
« Écoute Défense ». Ce numéro d’appel national
doit simplifier l’accès des militaires et de leur
famille aux structures d’écoute psychologique.
Le soutien psychologique du combattant est une donnée importante pour les armées, qui y sont de
plus en plus vigilantes, notamment depuis le conflit afghan. L’intensité des combats sur ce théâtre a
multiplié les situations où les militaires ont été confrontés à des situations potentiellement
traumatisantes au plan psychique. Ces traumatismes, véritables blessures, peuvent évoluer vers un
état de stress post-traumatique. Dès 2011, un plan d’action, initié par le ministre de la Défense, a
formalisé toutes les actions entreprises dans ce cadre.
La Rédaction vous proposera au cours des prochaines semaines une série d’articles présentant la
prise en compte de la dimension psychologique du combattant, de son engagement, en passant
par sa projection sur un théâtre d’opération, à son retour au régiment…
DGSE. Pleins feux sur les hommes de l'ombre
Le Télégramme, 27 janvier 2013 - par Hervé Chambonnière
Trois morts en Somalie. L'échec d'un commando pour libérer un otage a remis en lumière le plus secret de nos services de renseignement: la DGSE. Un livre (*) lève le voile sur ses coulisses, ses histoires, petites, grandes, tragiques ou rocambolesques.
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DGSE. Pleins feux sur les hommes de l'ombre. L'une des bases du service Action de la DGSE : la
«Citadelle» à Perpignan. Photo L'Indépendant
Paris, été 1937. Un homme tambourine à la porte de l'appartement du ministre de la Défense, Édouard Daladier. «Monsieur le ministre, s'offre à nous une opportunité qui ne se représentera sans doute jamais: nous débarrasser de Hitler!». L'homme qui fait cette stupéfiante déclaration est le chef de la section allemande du contre-
espionnage français, le commandant Paillole, un Rennais. Son plan? Abattre le chancelier du Reich au fusil à lunette. Le tireur? Un Français, «chasseur et fine gâchette», résidant à Berlin en face d'une caserne où Hitler se rend une fois par mois. Hitler, sauvé par Daladier! La réponse de Daladier claque: «On n'assassine pas le chef d'État d'un pays voisin!» Deux ans plus tard, Adolf Hitler déclenchait la Seconde Guerre mondiale. Cet épisode résume à lui seul toute l'ambiguïté des relations entre les services de renseignement et le pouvoir politique, souvent taxé de ne pas prêter attention aux avertissements et recommandations de nos maîtres espions. C'est aussi la première «anecdote» rapportée dans le livre de trois spécialistes du renseignement et du monde militaire, Roger Faligot, Jean Guisnel et Rémi Kauffer. Cette «histoire non officielle» des services secrets extérieurs français débute dans les années 1940, se poursuit sous De Gaulle (guerre d'Algérie, rôle en Afrique, Guerre froide...), Pompidou, Giscard d'Estaing, Mitterrand, Chirac, et s'achève sous Sarkozy, en 2012. Révélations, récits truculents, témoignages inédits, analyse des menaces et des défis, échecs et réussites... Ce livre, citant 6.000 noms, fourmille aussi de... Bretons. «Ils peuplent les branches Renseignement et Contre-espionnage. Et, peuple marin oblige, les nageurs de combat le sont aussi fréquemment», relèvent les trois auteurs. C'est d'ailleurs en face de Brest, sur la presqu'île de Crozon, qu'est implantée l'une des trois composantes du service action de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure)... Beaucoup de ceux qui sont cités n'ont pas connu une fin heureuse. Il y a Yves Allain, un Finistérien, administrateur de l'ORTF, retrouvé mort en octobre1966 près d'une base américaine, au Maroc. L'homme aurait en fait travaillé pour le compte du Service, en enquêtant «sur les comparses de l'enlèvement du dirigeant marocain Ben Barka, survenu un an plus tôt», à Paris. D'autres, encore, apparaissent... du mauvais côté. C'est le cas de ce diplomate breton, Bernard Boursicot, arrêté en 1983 par la DST. Une «taupe» recrutée par les services chinois dans les années 1960, via une chanteuse de l'Opéra de Pékin (qui s'est révélée être un homme!). Rats d'hôtels, call-girls... Comment travaillent les agents secrets? Quelques clés sont données. Comme le recours au réseau de «rats d'hôtels», ces employés des grands hôtels où descendent des personnalités que le Service souhaite pister et espionner. Le Service ne répugne pas à utiliser les charmes de certains de ses personnels, ou de ses «honorables correspondants». En 1977, une call-girl est ainsi assassinée «en mission» par le président nord-yéménite, Ibrahim al-Hamdi. Sur le terrain, les hommes et femmes du service action, qui agissent en civil et en toute clandestinité, se font passer pour des humanitaires (Daguestan, 1997, quatre officiers kidnappés), des «sportifs de l'extrême» (Bulgarie, 2012, trois blessés) ou des journalistes (deux soldats pris en otage, dont Denis Allex, en Somalie), jetant au passage la suspicion sur tous les vrais professionnels travaillant dans des pays à risque... Ce sont quelques-uns des aspects de la face sombre de la DGSE. Ses coups tordus. Comme l'emploi d'un «consommable», une personne non issue du Service et ne sachant pas qu'il va travailler pour lui, pour effectuer une «opération homo» (un assassinat).
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Empoisonné, décapité, fusillé, suicidé... Envie d'action, d'exotisme? Les dernières pages du livre devraient refroidir les ardeurs de nombreux curieux. Les auteurs y dressent une liste non officielle des agents morts en service. Deux cents depuis 1945, selon les trois spécialistes. Au service de la République, on peut mourir décapité au sabre en Indochine, noyé dans des chutes d'eau au Laos, égorgé en Sardaigne, suicidé à Moscou, en Roumanie ou à Strasbourg, fusillé en URSS, empoisonné à Metz, noyé dans la rade de Brest ou dans la baie de Morgat (quatre décès recensés entre1974 et1994!), dans un accident de la circulation provoqué par la Securitate (ex-police politique de la Roumanie) ou la Stasi (ex-RDAqui comptait un agent pour 63 habitants, à l'époque de la Guerre froide!), dans l'explosion d'une voiture piégée, lors d'un entraînement dans les Pyrénées (2009), en sautant sur une mine en Afghanistan, dans un accident de voiture à Loudéac, un crash d'avion, d'hélicoptère ou d'ULM... Ou disparaître sans laisser d'autre trace que ce commentaire glaçant: «Arrêté à Vienne pour espionnage, détenu en URSS, vu dans les prisons de Wladimirov et Sousdal; disparu».
«Les agents secrets ne sont pas des James Bond!»
Le Télégramme, 27 janvier 2013 – Propos recueillis par H.Ch
Clichés, rumeurs, mensonges. L'un des trois auteurs du livre, notre confrère Jean Guisnel, fait le tri et nous brosse un portrait plus réaliste de la DGSE. De nombreux fantasmes entourent la DGSE. La réalité est beaucoup moins «enthousiasmante»? Les agents de la DGSE ne sont pas des James Bond! Oui, ils ont recours à des technologies très modernes, mais ils utilisent aussi des moyens plus classiques, comme la psychologie. Un bon agent sait duper une personne, jouer de ses défaillances pour récupérer des infos. Il y a surtout beaucoup d'agents qui travaillent dans des bureaux, qui collectent, analysent, décryptent l'information. Le tout est très compartimenté. Chaque agent ne possède qu'une parcelle de l'information ou de la mission, et n'en connaît pas davantage. On entend beaucoup parler des échecs de la DGSE, jamais ou presque des réussites... C'est la dure loi des services secrets. On n'entend pas parler des succès parce que, pour certains, la morale les réprouve (assassinats, récupération d'une proposition commerciale adverse pour un gros contrat). Rappelons que les agents de la DGSE agissent dans la clandestinité et s'affranchissent des lois... Des réussites, on en connaît tout de même quelques-unes. Qui sait, par exemple, que la DGSE est parvenue à réconcilier deux pays au bord de la guerre, le Sénégal et la Mauritanie, dans les années 1990? L'issue était pourtant hautement improbable. La DGSE a également très vite compris que le communisme était en train de vaciller et que le Mur de Berlin allait tomber. Les liaisons avec les politiques sont souvent difficiles. Pourquoi? Il y a toujours eu une méfiance des politiques qui hésitent à se servir de la DGSE. Les décisions, en cas d'échec, peuvent être lourdes de conséquences. Pas facile de les assumer. Deux dirigeants français se sont pourtant démarqués, et ont appuyé et utilisé la DGSE:Michel Rocard et Nicolas Sarkozy. Il est encore vrai que les rapports de la DGSE ne sont pas toujours lus et leurs conseils écoutés. Pour l'intervention en Afghanistan, la DGSE la jugeait décalée de la réalité. Selon elle, cette intervention reposait sur une mauvaise compréhension de la société afghane, sur une confusion entre talibans et al-Qaïda. En revanche, c'est grâce à elle que la France ne s'est pas laissé entraîner dans la seconde guerre d'Irak. Ce sont ses images satellite et ses analyses qui ont convaincu Chirac que les armes de destruction massive n'existaient pas!
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Kadhafi a-t-il été tué par des agents du service action, comme cela a été affirmé à plusieurs reprises? Dans les années 1970, nous pensons que le Président Valéry Giscard d'Estaing a demandé son élimination, et que des tentatives auraient effectivement eu lieu. En revanche, rien ne permet d'affirmer que la DGSE a tué le leader libyen en octobre2011. Oui, ce sont un drone et des Mirage français qui ont stoppé son convoi. Oui encore, on peut penser que des agents de la DGSE étaient dans les parages à cet instant. Mais y avait-il besoin de la main de la France pour «l'acte final»? Je ne le pense pas. .
Opération Serval : le CEMA sur le théâtre malien Mise à jour : 30/01/2013 20:35
Le 29 janvier 2013, l'amiral Edouard Guillaud, chef d'état-major des armées (CEMA) s'est rendu au Mali pour effectuer une visite auprès des militaires français engagés dans l'opération Serval
L’amiral Edouard Guillaud (CEMA) a été accueilli par le Ministre de la Défense et son homologue malien, l’ambassadeur de France et des autorités militaires françaises de l’opération Serval dont le général de Saint Quentin, commandant de l’opération Serval, il a tout d’abord reçu les honneurs militaires sur le tarmac de l’aéroport de Bamako. Puis, après s’être entretenu avec les autorités sur le déroulement des opérations depuis le 11 janvier, il s’est rendu sur la plupart des sites où sont stationnés des forces : Bamako, Sévaré, Tombouctou et Gao.
Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense
Afghanistan : départ du général de Bavinchove,
chef d’état-major de l’ISAF
Mise à jour : 25/01/2013 22:46
Le 23 janvier 2013, le général de corps d’armée Olivier de Bavinchove a quitté ses fonctions de chef d’état-major de la force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF).
Le général de corps d’armée italien Giorgio Battisti lui succède à ce poste. C’est désormais le général de brigade aérienne Philippe Adam, commandant de l’aéroport de Kaboul, qui assure la fonction de Senior National Representative(SNR). Le général de brigade Francisco Soriano assure le commandement du contingent des éléments français (NCC).
Après 15 mois passés en Afghanistan, le général de Bavinchove a quitté ses fonctions de chef d’état-major de l’ISAF (COS ISAF) et de
commandant des forces françaises en Afghanistan (COM PAMIR). Durant son mandat, les forces
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françaises ont, après avoir imposé un contrôle de zone en Kapisa et en Surobi, assuré le transfert de responsabilité de ces zones vers les forces de sécurité afghanes, désormais capables de conduire leurs opérations de manière autonome. Elles ont par ailleurs lancé le processus de désengagement qui se poursuivra jusqu’à la fin du premier semestre 2013.
Lors de la prise d’armes, le général de Bavinchove a rappelé qu’en 2012, après avoir rempli la mission qui leur avait été fixée, les forces participant directement aux combats avait été progressivement désengagé, en coordination avec nos alliés de l’ISAF et les autorités afghanes. Il s’agit désormais de maintenir le même rythme pour achever la phase de désengagement logistique et la réarticulation du dispositif français sur Kaboul. A son retour en France, le général de Bavinchove reprendra son poste de commandant de l’Eurocorps, à Strasbourg.
Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense
Le général Lecointre entre EUTM Mali et une 9e BIMa résolument malienne Ligne de Défense, 27.01.2013
EUTM Mali, la mission européenne de formation de l'armée malienne, monte résolument en puissance, comme me l'a expliqué le général François Lecointre qui est rentré de Bamako après une semaine au Mali (à gauche sur la photo ci-dessus), a fait un arrêt bruxellois vendredi et rejoint Poitiers samedi.
Le point avec lui sur EUTM Mali et l'implication malienne de la brigade d'infanterie de marine:
L'agenda: - vendredi (25 janvier): le concept d'opérations a été approuvé à Bruxelles - mardi prochain (29 janvier): conférence de génération de forces pour identifier les pays donateurs et leurs contributions - le 5 février: conférence à Bruxelles pour étudier l'aide à l'équipement de l'armée malienne - le 12 février: conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE. Normalement, lancement officiel d'EUTM Mali
Les objectifs: - former de 4 à 8 bataillons de 650 hommes. Chaque unité sera prise en main pendant 2mois/2mois et demi à Koulikoro (nord-est de Bamako, sur le fleuve Niger)
Les deux piliers de la mission: - formation des soldats maliens - conseil et expertise dans les domaines technique, des RH, de la logistique et du
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renseignement. Ce volet a été confié au n°2 de la 9e BIMa, le colonel Bruno Heluin (ancien commandant du BG Richelieu en Afghanistan). Celui-ci doit gagner Bamako "assez vite".
Les effectifs européens: - entre 450 et 500 (dont une compagnie de protection de 154 soldats fournie "si possible par un autre pays que la France") - une centaine de formateurs français venus de la 9e BIMa (en particulier du 2e RIMa, avec le chef de corps et la compagnie d'éclairage et d'appui, la compagnie de commandement et de logistique étant en partie déployée dans la brigade Serval) - un gros détachement espagnol et des contingents allemands, britanniques etc
La 9 en pointe: - le général Lecointre a "pioché" dans la 9 pour former son état-major - ses régiments vont aussi fournir des formateurs à EUTM Mali - en ce qui concerne Serval, les 2e et 3e RIMa, 11e RAMa, RICM et 6e RG sont au Mali. Dans le cadre des relèves, après la 3e brigade mécanisée du général Barrera, ce pourrait être le tour de la 6e BLB puis de la 9e BIMa d'assurer le commandement et de fournir des effectifs
EUTM Mali a désormais son insigne officiel Ligne de Défense, 28.01.2013
Voici l'insigne officiel de la mission européenne de formation de l'armée malienne (EUTM Mali). Pour en savoir plus sur cette mission, je suggère de relire mon post de samedi, suite à un entretien avec le général Lecointre qui précise l'agenda, les effectifs et la mission.
Polynésie - française : série d’entretiens franco-américains à Hawaï Mise à jour : 23/01/2013 19:12
Le contre-amiral Anne Cullerre, commandant la zone maritime de l’océan Pacifique (ALPACI) et commandant supérieur des forces armées en Polynésie française (COMSUP FAPF), s’est rendue du 07 au 12 janvier 2013 à Hawaï, aux Etats-Unis, dans le cadre d’une série d’entretiens de haut niveau et de réunions avec les principaux dirigeants militaires américains de la zone « Asie- Pacifique ».
A cette occasion, l'amiral Cullere a rencontré l’amiral Locklear, commandant interarmées de la zone Pacifique (PACOM), l’amiral Haney,
commandant la flotte du Pacifique (PACFLEET), le contre-amiral Ray, commandant le 14eme district des garde-côtes américains, et le contre-amiral Rendon, commandant de la Task Force inter agences chargée de la lutte contre les stupéfiants dans le Pacifique ( JIATF/W).
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Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la coopération régulière entre les commandements français et américains pour le maintien de la sécurité en zone pacifique. Ces entretiens ont notamment permis de mettre en avant l’action des FAPF sur le « théâtre Pacifique » et de confirmer la volonté d’approfondir la coopération déjà mise en œuvre entre les armées américaines et françaises .
En temps qu’ALPACI et COMSUP FAPF, l’amiral Cullerre a pour mission de garantir la souveraineté nationale dans les zones maritimes de la Polynésie française et du Pacifique. Sa zone de compétence s’étend sur tout l’océan Pacifique, les détroits indonésiens et du méridien du cap sud de la Tasmanie à l’ouest, à la côte américaine à l’est, à l’exception de la zone entourant la Nouvelle-Calédonie sous la responsabilité du COMSUP Nouméa. ALPACI, au nom du CEMA, participe aux activités de coopération régionale et entretient des relations privilégiées avec l’ensemble des nations présentes sur cette zone.
Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense
Pour ou contre la création d'une armée
européenne ?
Newsring, 24 janvier 2013, 16:37 - POUR par Nicolas Dhuicq
Par Arnaud Danjean - Député Européen, président de la sous-
commission Sécurité et Défense du Parlement Européen
Le risque : que l'armée européenne soit en réalité l'armée française
J'ai l'habitude de dire à tous ceux qui sont comme moi favorables à une
défense européenne, que si on veut tuer l'idée de défense européenne, il
suffit de parler d'armée européenne. On en est si loin, et on vient de
tellement loin en question de défense européenne, qu'aller tout de suite à cet objectif ultime
dissuade les bonnes volontés. Créer une armée européenne est un tel bouvernement
révolutionnaire que l'irréalisme de l'idée tue la proposition.
Systématiser la coopération
On ne pourra progresser vers une défense européenne commune que par des petits pas très
concrets. Certains pas, certes modestes, ont été accomplis depuis dix ans. On fait des opérations
communes, civilo-militaires, à 27 ou parfois moins. En ce moment, par exemple, au large de la
Somalie, une vingtaine de navires de guerre allemands, français, anglais... battent pavillon
européen et mènent, sous commandement européen, des opérations anti-piraterie. C'est un
progrès très concret de l'Europe de la Défense, où des soldats servent ensemble.
Il faut systématiser cela en arrivant à des coopérations qui aillent plus loin, qui soient plus
ambitieuses. D'une opération comme celle de la Somalie, il faudrait arriver demain à transposer ce
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modèle à des situations comme celle qui se déroule au Mali. Sans aller jusqu'à dire qu'il y a une
armée européenne sur place, le vrai progrès serait de pouvoir mobiliser des contingents européens.
Cela voudrait dire que l'ensemble des pays européens intègre le fait qu’ils doivent se déployer
ensemble pour faire face à une menace commune.
Le constat existe mais pas la volonté politique
Notre principal problème au Mali est que tout le monde n'est pas persuadé que cette menace les
concerne. L'Allemagne est un des rares pays européens qui a de vraies capacités militaires, et
également un des rares à augmenter ses budgets de défense. Très peu de pays parmi les 27
peuvent aussi rapidement et efficacement envoyer des troupes en Afrique. Mais on ne pouvait pas
s'attendre à ce que les Allemands nous suivent au Mali. Ce serait hypocrite ! Ce pays a une
contrainte constitutionnelle directement héritée de l'Histoire : l'Allemagne ne peut engager le
moindre de ses soldats, et le moindre de ses matériels militaires sans que le gouvernement ait
préalablement soumis cette question au Parlement.
Le fait que nos voisins ne soient pas venus au Mali est un problème qui tient d'une part à leur
capacité ; beaucoup de mes collègues européens ont reconnu qu'ils auraient dû venir avec nous
mais soulignent le fait que leurs troupes sont déjà en Afghanistan ou qu'ils n'ont pas la capacité
pour déployer des gens compétents. D'autre part, plusieurs pays considèrent que c'est un dossier
secondaire, qu'ils ne sont pas menacés par l'instabilité de certaines zones en Afrique. Ils
soutiennent l'action de la France mais ne s'impliquent pas plus que ça.
Daniel Cohn-Bendit a eu raison de pousser un coup de gueule au Parlement il y a quelques jours.
La menace avait bien été identifiée par les 27 pays. Depuis 2 ans, l'UE travaille sur une stratégie
pour le Sahel et a identifié la menace terroriste et criminelle comme étant une source d'instabilité, y
compris pour les Européens eux-mêmes. Le constat est là mais sans la volonté politique, sans les
outils bureaucratiques. C'est le principal reget : l'Europe a souvent conscience des problèmes en
temps utiles, a les moyens pour agir, mais par la lenteur bureaucratique, par force d'inertie, il faut
une catastrophe pour qu'elle se réveille.
Mutualiser nos matériels
Il est primordial que chaque pays stoppe cette course folle à la baisse de ses dépenses de défense
et de formation de personnel, et à l'inverse que l'on mutualise beaucoup plus de choses, en
particulier sur le plan des matériels. Des entreprises européennes se lancent dans la construction
d'un hélicoptère de combat : chaque pays européen veut son propre modèle, au lieu de s'accorder
sur un modèle commun. Ce type de comportement fait que ce qu'on avait gagné en économie
d'échelle en faisant un produit standard est finalement perdu par des spécifications nationales.
Si on y prend pas garde, le risque de la situation actuelle est que l'armée européenne soit en réalité
l'armée française. Les Français seraient alors les mercenaires de l'UE. Dès qu'il y aura un problème
militaire, l'Union Européenne décidera d'envoyer l'armée française, parce que les autres pays
n'auront pas fait les efforts pour créer un outil de défense performant. C'est terriblement dangereux
pour deux raisons : cela mettrait les Français constamment en première ligne et cela romprait le
pacte européen de solidarité. Il s'agirait d'une dérive très dangereuse, dommageable pour l'Europe.
La défense européenne est une vue de l'esprit
Newsring, 17 janvier 2013, 18:38 - CONTRE
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Par Nicolas Dhuicq , Député de l’Aube, secrétaire National UMP Nouvelles Stratégie de Défense.
Il n'y a pas aujourd'hui d'armée à l'échelle européenne. En faudrait-il une ?
C'est une question de futur très lointain pour plusieurs raisons. D'abord,
seules la France et le Royaume-Uni font un effort crédible de défense.
Ensuite, seule la France possède des moyens complets d'intervention pour
le moment. Le Royaume-Uni a, par exemple, perdu la compétence
aéronavale et n'a pas une dissuasion nucléaire totalement indépendante. Enfin, pour qu'un armée
fonctionne, il faut un décideur, un chef... Bref, une chaîne de commandement dont ne dispose pas
l'Europe.
Les armées ne peuvent être que nationales
Ajoutons à cela le fait qu'il n'existe pas de politique étrangère européenne ni de peuple européen
(mais des peuples européens), ce qui veut dire que nos intérêts sont convergents ou divergents en
fonction des situations. Sans oublier que la vraie question, lorsque l'on parle d'armée, est de savoir
qui va au feu, c'est-à-dire qui est prêt à risquer sa vie pour une cause. Jusqu'à présent, il n'y a que
la France. À partir de là, et pour toutes ces raisons, il est impossible d'envisager une armée
européenne. Les armées ne peuvent être que nationales.
La construction européenne est une construction purement administrative. Par sa complexité, elle
éloigne les peuples du Parlement européen ou de la Commission européenne. A l'image de la
célèbre phrase de Kissinger "L'Europe je ne connais pas, donnez moi un numéro de téléphone", la
défense européenne n'existe pas. C'est une vue de l'esprit.
Par ailleurs, la défense implique des gens qui sont prêts à mourir. C'est un métier, celui de soldat.
Jusqu'à présent, les Allemands sont très réticents à toute intervention extérieure. Pour des raisons
politiques liées à la seconde guerre mondiale, le processus de décision allemand est lourd et
complexe. Même en Afghanistan, les Allemands ont mis en place des «caveats», c'est-à-dire des
clauses juridiques tenues secrètes qui limitent l'intervention de leurs forces. On en arrivait alors à
une situation où, concrètement, les avions allemands effectuaient des reconnaissances
photographiques mais ne délivraient pas de bombe. Seuls les aviateurs français, anglais et autres
allaient faire des missions de guerre véritable. De la même façon, au Mali les Allemands sont venus
avec deux avions de transports, mais pas de combattants.
Anomalie historique
La période que nous vivons est une anomalie historique, c'est-à-dire une période de paix inégalée.
La guerre n'a pas touché le territoire européen depuis des décennies. On oublie que c'est une
situation historiquement anormale, ce qui conduit à trois types de pays :
des pays européens qui délèguent leur défense aux autres, et en particulier aux Etats-Unis
des pays qui délèguent et n'ont pas eu de politique étrangère
des Etats Nations constitués comme la France ou le Royaume-Uni qui sont les derniers à
avoir une vraie politique de défense. Ceux-ci ont à la fois un appareil industriel, des armées
et un système de commandement capable d'engager les forces dans des combats.
Malgré les difficultés économiques de certains de nos voisins, l'espérance de vie en Europe est
inégalée, nous avons le ventre plein et sommes en paix. Nous oublions que ce n'est pas la situation
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de la majorité de l'humanité. Le monde est dur, violent. Celui qui baisse la garde sera
inéluctablement appelé à disparaître de l'Histoire. Certains pays considèrent la guerre comme
impensable et oublient qu'elle est une réalité humaine.
Le Mali suscite des tensions entre France et
Etats-Unis Le Nouvel Obs, Créé le 26-01-2013 à 15h30 - Mis à jour à 15h30 par Mark Hosenball et Tabassum Zakaria
WASHINGTON (Reuters) - L'intervention militaire française au Mali ravive les tensions entre la
France et les Etats-Unis sur les questions de sécurité internationale, l'appui américain aux efforts
de Paris ayant été jusqu'à présent "minimal", de l'aveu même d'un responsable de l'administration
Obama.
D'après des responsables des deux côtés de l'Atlantique, les Français se plaignent en privé du
soutien maigre et tardif des Américains à leur intervention, entrée dans sa troisième semaine,
contre les combattants islamistes tenant le nord du Mali.
Barack Obama et son entourage se demandent pour leur part si la France a réfléchi à une stratégie
de sortie avant de s'engager sur le terrain.
Cette attitude de la Maison blanche déconcerte les détracteurs du président américain, qui lui
reprochent déjà une prudence excessive en Libye en 2011 et dans la crise actuelle en Syrie.
François Hollande s'est brièvement entretenu par téléphone avec Barack Obama le jeudi 10 janvier
pour l'informer que la France était sur le point de lancer une vaste opération militaire au Mali.
Confronté à l'urgence, le président français appelait son homologue américain pour l'informer, pas
pour le consulter, insistent les responsables des deux pays. L'ambassadeur de France au Mali
venait d'adresser un message à Paris pour avertir que la ville de Mopti était sur le point de tomber
aux mains des rebelles islamistes et que plus rien ensuite ne pourrait les empêcher d'aller prendre
Bamako, la capitale, et de contrôler ainsi l'ensemble du pays.
Le 11 janvier, la France déclenchait ses premiers bombardements aériens.
"Si nous n'étions pas intervenus, toute la région serait devenue un nouveau Sahelistan", affirme un
responsable français.
A Washington, l'empressement de la France s'est heurté à une inquiétude sur les conséquences à
plus long terme d'une telle intervention et à la réticence de la Maison blanche à engager l'armée
américaine dans un nouveau conflit alors que Barack Obama entame tout juste son second
mandat.
Les Etats-Unis affirment avoir fourni un soutien précieux en termes de renseignement aux forces
françaises au Mali. Ils ont aussi participé à l'acheminement des troupes et du matériel français vers
ce pays.
Obama réticent
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La France attend davantage, aussi bien de la part des Etats-Unis que de ses partenaires
européens. En priorité, elle a besoin des capacités américaines de ravitaillement en vol pour ses
avions de chasse, disent des responsables français.
Un responsable américain affirme que cette requête française est activement considérée à
Washington.
De fait, le soutien américain a été "minimal", reconnaît un responsable américain ayant requis
l'anonymat. Selon ce dernier, l'administration Obama a donné du "fil à retordre" aux Français
lorsqu'ils ont sollicité une aide plus importante et ils "s'en souviendront".
Quand Barack Obama est arrivé au pouvoir en 2009, les Etats-Unis étaient engagés dans deux
guerres coûteuses en Irak et en Afghanistan, deux conflits qui, pour diverses raisons, ont suscité
des tensions avec la France. Depuis, le président américain s'est montré réticent à toute
intervention militaire extérieure sur le terrain. Trop réticent même au goût de ses adversaires
républicains.
Barack Obama a ainsi limité en 2011 la participation des Etats-Unis à l'intervention de l'Otan, sous
impulsion française et britannique, en Libye, qui a contribué à la chute de Mouammar Kadhafi. Il
continue par ailleurs de résister aux pressions en faveur d'un soutien plus affirmé aux rebelles
syriens cherchant à renverser Bachar al Assad.
Les responsables américains, à la Maison blanche et au Congrès, ont des divergences de vues sur
l'attitude à adopter à propos du Mali, relève le républicain Mike Rogers, président de la commission
du Renseignement à la Chambre des représentants.
"Ce n'est pas nouveau (...) Il y a un débat en cours sur notre niveau d'implication en Syrie. Nous
avons eu exactement le même débat au sujet de notre implication en Libye et nous avons
aujourd'hui cette même impasse et ce même débat philosophique sur ce que nous devons faire à
l'égard des Français sur le Mali", dit Mike Rogers.
Barack Obama et ses collaborateurs "refusent de se faire forcer la main par l'initiative française",
affirme Todd Moss, vice-président du centre de réflexion Center for Global Development et ancien
responsable au sein du bureau des affaires africaines au département d'Etat.
"Il y a très peu, si ce n'est aucun, soutien politique aux Etats-Unis à une intervention militaire dans
un endroit comme le Mali", ajoute-t-il.
Précédent libyen
Dans un entretien téléphonique avec François Hollande vendredi, Barack Obama "a exprimé son
soutien à la France pour avoir pris la tête des efforts de la communauté internationale afin de priver
les terroristes d'un repaire au Mali", a annoncé la Maison blanche.
D'après la présidence américaine, François Hollande a remercié Barack Obama pour le "soutien
important" apporté par les Etats-Unis.
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Avant même le début de l'opération militaire française, les Etats-Unis ont freiné pendant des mois
face à une éventuelle intervention internationale au Mali, ce qui a été source de frictions entre Paris
et Washington aux Nations unies.
Instruite par le précédent libyen, lorsqu'il a fallu plusieurs semaines aux Américains avant de définir
leur degré d'implication, la France a décidé d'agir immédiatement lorsque les islamistes ont repris
leur progression vers le sud du Mali, rapportent des responsables français.
L'un d'eux qualifie même la posture de Barack Obama de quasiment "isolationniste".
Porte-parole de la Maison blanche, Tommy Vietor affirme : "Nous continuons de partager l'objectif
français d'empêcher les terroristes de disposer d'un repaire dans la région et nous soutenons
l'opération française."
Les Etats-Unis, ajoute-t-il, s'efforcent d'accélérer le déploiement, la formation et l'équipement de la
force africaine censée venir appuyer les efforts de reconquête de l'armée malienne face aux
islamistes.
En privé, des responsables américains se montrent plus sceptiques et craignent que les Français
ne se soient lancés à l'aventure au Mali.
"Je crois que ce n'est un secret pour personne que l'effort de l'armée française a évolué et s'est
développé avec le temps, et durant ce processus, nous avons travaillé avec eux pour obtenir le
tableau le plus clair possible non seulement de leur stratégie à court terme mais aussi de la
manière dont ils voient les choses dans trois mois ou trois ans", a dit un responsable de
l'administration Obama.
La France n'a pas fixé de date-butoir à son intervention.
"Plus nous resterons longtemps, plus les risques seront élevés", prévient un responsable français.
Mali. L'armée française attaque sa troisième semaine
Le Télégramme, 26 janvier 2013 -
Le 11 janvier, le président français François Hollande décide d'engager son armée au Mali pour aider les forces locales à faire face à l'avancée jihadiste. Quinze jours plus tard, où en est l'opération Serval ? 2.400 militaires français sont actuellement engagés au
Mali. Photo AFP
Lorsque la France s'est engagée, le 11janvier, dans le conflit opposant les troupes maliennes aux jihadistes, ces derniers venaient de s'emparer de la ville de Konna, menaçant alors la capitale Bamako. Dès le deuxième jour,
Konna a été repris par les forces franco-maliennes. Plus tard, il en sera de même de la ville de
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Diabali, à 400km de Bamako. Situation humanitaire critique dans le nord Le centre du pays maîtrisé, les regards se tournent maintenant vers le nord, encore contrôlé par les jihadistes. Militaires français et maliens progressent en direction de Tombouctou et Gao, deux métropoles du nord-est du pays. Cette région a été la cible de frappes aériennes de l'armée française dès le début de son intervention. La situation humanitaire y est devenue critique. À Gao, Action contre la faim évoque «des cas de malnutrition aiguë». À Tombouctou, de nombreux habitants seraient privés d'électricité et d'eau. Hier, les troupes franco-maliennes ont repris une localité sur la route de Gao, mais les islamistes ont riposté en dynamitant un pont stratégique près de la frontière nigérienne d'où pourraient venir des forces africaines. Il semble, en effet, que les armées française et malienne soient en train de préparer le terrain à une intervention terrestre sur Gao de soldats nigériens et tchadiens basés au Niger. Des soldats de la force africaine, mandatée par l'Onu, ont d'ailleurs commencé à se déployer. À terme, la force africaine comprendra quelque 6.000 soldats. Aujourd'hui, les chefs d'état-major ouest-africains doivent se rencontrer à Abidjan (Côte-d'Ivoire) afin de discuter de l'action de la Communauté économique des États d'Afrique de l'ouest (Cédéao) au Mali. De son côté, la France a demandé à ses partenaires occidentaux un renforcement de leur soutien logistique, notamment en avions ravitailleurs, a-t-on appris, hier, auprès du ministère français de la Défense. La Grande-Bretagne a d'ailleurs annoncé avoir envoyé un avion de surveillance.
Mali : la guerre secrète contre AQMI La volonté politique de détruire les groupes terroristes bute sur l'absence de drones armés.
La France tente actuellement de mettre en place une opération militaire exceptionnelle dans le nord
du Mali, du jamais vu dans l'histoire récente de notre pays. Mais, malgré le déploiement important
de moyens, elle rencontre de sérieuses difficultés à cause de l'immensité du territoire et de
l'absence de drones armés dans notre arsenal.
Il s'agit de casser AQMI, au sens propre du terme, c'est-à-dire d'en détruire les capacités et d'en
tuer le maximum de membres. Dans l'entourage du ministre de la Défense, on ne s'embarasse plus
de précautions de langage : "Nous sommes en guerre et on va casser le plus possible de ces connards".
Schématiquement, il s'agirait de faire ce que les Américains font au Pakistan, au Yemen ou ailleurs
: on repère des cibles de haute valeur (responsables terroristes, centre de commandement ou
dépôts logistiques) et on les "tape" depuis le ciel avec des munitions de précision. Pour ce faire,
l'arme idéale est le drone Male armé, type Reaper. Mais contrairement aux Etats-Unis, la France
n'en possède pas. Ou pas encore...
Faute de drones armés, les militaires font avec les moyens du bord. Ils ne sont pas négligeables.
Pour la surveillance et le recueil du renseignement (optique et électronique), la France a déployé
pas moins de cinq Atlantique 2, deux Mirage F1CR, deux drones Harfang et, sans doute, des
moyens aériens spécifiques du COS, voire de la DGSE. Très polyvalents, les Rafale peuvent
également être utilisés pour ce type de mission reco. Américains et Britanniques fournissent
également une aide en matière de recueil du renseignement.
Mais il y a deux problèmes : l'immensité du territoire à surveiller (plus grand que la France) et les
élongations : pour qu'une patrouille de Rafale, venant de N'Djaména, reste 2 à 3 heures au dessus
de cet immense zone, il faut mobiliser deux ravitailleurs en vol ! Idem pour les drones Harfang qui
passe la moitié de leur temps de vol en transit.
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La situation est donc la suivante : il est difficile de tout surveiller et lorsque qu'une cible est repérée,
il faut pouvoir la traiter, c'est-à-dire avoir à proximité un bombardier capable de délivrer une
munition. Cela fait beaucoup de conditions qui limitent pour l'instant l'ampleur des frappes contre
Aqmi. Mais la volonté, politique et militaire, est bien là.
Rédigé par Jean-Dominique Merchet le Vendredi 25 Janvier 2013 à 12:09
Mali :des terroristes nigérians menacent la France
et les Français
Medi Arabe, lundi 28 janvier 2013 - 20h37
La France a déclaré lundi avoir reçu des menaces directes
par des groupes terroristes nigérians en représailles de son intervention au Mali, et a formellement
déconseillé à ses ressortissants de se rendre dans le nord du Nigeria. Une situation d’insécurité
accrue résulte de l’intervention entreprise au Mali contre l’avancée de groupes terroristes.
En représailles, des groupes terroristes nigérians ont porté des menaces directes contre la
France et les Français, a déclaré lundi le Consulat général de France à Lagos dans un
communiqué adressé à la communauté française du Nigeria. Le Ministère (français) des Affaires
étrangères a décidé de classer en « zone rouge » l’ensemble des 18 Etats du Nord de la fédération
nigériane, ajoute le communiqué, précisant qu’il est formellement déconseillé aux Français de s’y
rendre.
Interrogés par l’AFP, l’ambassade et le consulat de France au Nigeria se sont refusés à donner plus
de détails sur la provenance des menaces et le contenu précis des messages. Le Nigeria, pays le
plus peuplé d’Afrique, avec 160 millions d’habitants, est divisé entre un nord musulman et le sud,
majoritairement chrétien. Le nord et le centre du pays sont souvent pris pour cible par le groupe
islamiste Boko Haram, responsable de la mort de centaines de personnes depuis 2009.
La région pétrolifère du Delta du Niger, où des étrangers sont fréquemment la cible d’enlèvements
crapuleux, est aussi classée rouge, même si des Français continuent d’y travailler, notamment dans
la ville de Port Harcourt, dans l’Etat de Rivers (Sud) où les grandes entreprises pétrolières
ont des camps très sécurisés.
Dans le reste du pays, dont Lagos et Abuja, le Quai d’Orsay demande aux Français dont la
présence est impérative de faire preuve d’une extrême prudence. Le rayon d’action
(des terroristes), c’est le Nord. Mais on n’exclut pas que ça intervienne n’importe où, c’est pour ça
qu’on élève le niveau d’alerte, a déclaré à l’AFP un diplomate français. Dans un entretien diffusé
vendredi par la chaîne France 24, le PDG de Total, Christophe de Margerie, a déclaré avoir évacué
ses expatriés d’Abuja, la ville la plus à risque, selon lui, vers Lagos et Port Harcourt, où l’entreprise
pétrolière française a des installations.
Abuja, située dans le centre du pays, a déjà été la cible d’attentats terroristes, dont l’attaque du
siège des Nations Unies, qui a fait 25 morts en août 2011. Fin décembre, le groupe islamiste
Ansaru avait revendiqué l’enlèvement d’un Français dans le nord du Nigeria, justifiant ce rapt par le
rôle de la France dans la préparation de l’intervention militaire au Mali, et menaçant
la France d’autres attaques sur ses ressortissants. Le groupe, qui serait lié à Boko Haram, a aussi
revendiqué l’attaque ayant tué deux soldats nigérians qui devaient partir pour le Mali rejoindre la
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force d’intervention ouest-africaine, déclarant agir en représailles à la participation du Nigeria à
l’intervention au Mali. (AFP).
Mali : un bien gros Serval
FOB, Par: Guillaume Belan 29 jan, 14:58
Crédits photo: EMA / Armée de terre
Les effectifs de l’opération Serval gonflent à grande vitesse. Bientôt 5000 soldats français ? Outre les moyens impressionnants déployés pour la reprise de Gao et de Tombouctou ces dernières 48 heures, le dispositif français au Mali continue de monter en puissance. Le BPC Dixmude a débarqué hier un GTIA avec ses blindés (dont les VBCI) à Dakar, qui remonte actuellement vers Bamako. C’est donc un déploiement de force très conséquent auquel se livre la France au Mali. Et du coup la sémantique a changée. De SGTIA (sous groupement tactique interarmes) il y a encore
quelques jours, le vocabulaire militaire a très récemment glissé pour faire changer de place ce « S » : on est passé de SGTIA à GTIAs… Serval, ce sera donc (et pour l’instant) pas moins de trois GTIA ! L’un formé à partir des troupes pré-positionnées en Afrique (Sénégal, Tchad, Côte d’Ivoire) renforcées par les forces d’alerte Guépard ; l’autre à partir des troupes aéroportées (deux compagnies du 2ème REP et un état-major) et enfin un troisième qui a, pour l’essentiel, débarqué à Dakar hier. En route pour Bamako, ce troisième GTIA va renforcer une compagnie d’infanterie qui sécurise la capitale malienne. Ajoutez le groupe aéromobile (une quinzaine d’hélicoptères), le dispositif aérien qui s’est renforcé ces derniers jours (14 avions de combats mais aussi drones Harfang, ATL2 pour le renseignement, C-135FR, Transall, C-130 ou CN-235 pour le transport) depuis le N’Djamena, Bamako ou Niamey, ainsi que les forces en appui (Etat-Major au Sénégal…), la France devrait dans les 48 heures très largement dépasser le seuil de 4000 soldats impliqués dans l’opération Serval. Pour mémoire, ce seuil de projection de 4000 soldats engagés est un cap que les politiques français n’avaient jamais souhaité franchir en Afghanistan. Si l’on ajoute les quelque 7000 soldats africains (armées de la Cédéao et du Tchad), c’est bien plus de 10 000 soldats étrangers qui vont fouler le sol malien. Ainsi la France au Mali montre ses muscles, souhaitant probablement taper fort et vite pour éviter tout enlisement et trouver une issue rapide. Le massif déploiement de forces avec largage de paras sur Tombouctou va dans ce sens. Seul hic dans ce bel édifice : il n’y a pour l’instant pas d’ennemi…
5 – Chroniques & libres propos
L'Europe est peut-être la dernière superpuissance Slate, Publié le 28/01/2013 - Par Anne Applebaum, Traduit par Bérengère Viennot
Si l'Amérique ne veut plus faire la guerre, elle
ferait mieux de se réjouir que l’Union européenne
s’y colle à sa place. Au lieu de se moquer.
- Un soldat français au Mali. REUTERS/Joe Penney -
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«Une décennie de guerre arrive à son terme», a déclaré le président Obama le jour de son
investiture. Peut-être est-ce vrai en Amérique, mais ça ne l’est pas ailleurs. Des extrémistes
continuent de fomenter des actes terroristes. Des régimes autoritaires et autocratiques ont encore
et toujours recours à la violence pour se maintenir au pouvoir. Les Etats-Unis peuvent bien se
retirer des conflits internationaux, cela ne les fera pas disparaître pour autant.
Heureusement, il existe une autre puissance à la technologie militaire sophistiquée, qui partage nos
valeurs économiques et politiques et que l’idée de stopper l’avancée des mouvements fanatiques,
surtout en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, intéresse. Cette puissance c’est... l'Europe.
Ne riez pas! Je me rends bien compte qu’il y a un an encore, une telle déclaration aurait paru
absurde. Je n’aurais certainement pas pu l’écrire au lendemain de l’opération libyenne de 2011, au
cours de laquelle la France, la Grande-Bretagne et une dizaine d’autres nations se sont montrées à
peine capables de soutenir une guerre rapide, qui n’impliquait aucun soldat sur le terrain, contre un
régime impopulaire et mal armé. Des rapports qui n’ont pas été vérifiés exposaient à l’époque que
les Français, à cours de bombes, en étaient réduits à larguer à la place des blocs de béton. Sans
les renseignements et la coordination fournis par les navires de guerre, les avions américains et la
CIA, les avions français n’auraient même pas su où les lâcher.
La France a un nouvel objectif
Et pourtant nous voilà en 2013, à regarder les forces aériennes et les soldats français venir à la
rescousse du gouvernement du Mali autrefois démocratique [avant le coup d’Etat militaire de mars
2012, NDT], luttant pour sa survie contre une insurrection d’islamistes fanatiques. En outre, cette
intervention française jouit (pour le moment) d’un vaste soutien national. Bien que la logistique des
opérations, leur préparation et leurs objectifs finaux aient fait l’objet de diverses critiques publiques,
presque personne en France ne remet en question la nécessité d’une intervention. Presque
personne ne demande même «Pourquoi la France?».
Les Français éprouvent un sentiment postcolonial particulier à l’égard de l’Afrique francophone
(ainsi que, à en croire un ami à moi, envers la musique malienne) où ils sont intervenus
militairement plus de 40 fois depuis 1960.
Mais cette fois, le contexte est différent. L’objectif n’est pas (pas entièrement en tout cas) de mettre
en place un régime fantoche pro-français mais de bloquer l’avancée d’al-Qaida au Maghreb
islamique(Aqmi), cette organisation violente qui alimente l’insurrection malienne, également
responsable de la prise d’otages d’un complexe gazier algérien à la mi-janvier.
En d’autres termes, les Français sont au Mali pour combattre une organisation terroriste
internationale susceptible de faire des dégâts dans toute l’Afrique du Nord et peut-être même au-
delà. Il n’y a pas si longtemps, ce genre d’organisation terroriste internationale déclenchait des
réunions d’organisation urgentes au Pentagone.
Aujourd’hui les Français ont du mal à convaincre Washington d’y prêter un minimum d’attention.
Quelques avions cargos américains ont récemment aidé à transporter des soldats français dans la
région mais,peut-on lire dans Le Figaro, les Américains ont d’abord demandé aux Français de
payer ce service –«une demande sans précédent»– avant d’accepter à contrecœur d’apporter leur
aide.
Lire le dossier spécial Mali sur SlateAfrique
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Mais d'autres Européens proposent de l'argent et des soldats. L'Union européenne a autorisé les
financements servant à former les soldats africains qui viendront en aide au Mali –et elle a
davantage d’expérience que vous ne le pensez. Bien loin des yeux du public, les forces de l’Union
européenne ont attaqué des bases de pirates sur la côte somalienne au printemps dernier –avec
succès. «Ils ont réduit notre équipement en cendres», a confié à l’Associated Press un homme
décrit comme un «commandant pirate». En tout, l’Union européenne est intervenue militairement
dans plus d’une vingtaine de conflits. Pas encore autant que les Français depuis les années 1960,
mais on y arrive.
Il faudra franchir un certain nombre d’obstacles avant que l’UE ne devienne le gendarme du monde.
Même si la somme des armées de ses pays membres en fait la deuxième plus grande puissance
militaire mondiale, cela ne suffira tout de même pas pour tenir dans un conflit durable d’aucune
sorte.
Combler le vide
Certains Européens, tout particulièrement les Allemands, devront surmonter leur aversion post-
Seconde Guerre mondiale envers les soldats. D’autres, tout particulièrement les Britanniques,
devront être amenés à croire, conclusion à laquelle d’autres sont déjà arrivés, que l’Otan
n’intéresse plus tant que ça les Américains. Une nouvelle complication a émergé cette semaine
quand le Premier ministre David Cameron a annoncé son intention de renégocier la relation de son
pays avec l’Union européenne. Quel qu’en soit le déroulement, il est fort peu probable que ce
processus s’avère propice au développement d’une politique de défense et de politique étrangère
européenne commune.
Ce sont là des obstacles conséquents. Mais y a-t-il une autre solution? Si l’Amérique doit jouir d’une
«paix à notre époque» –expression désormais utilisée à la fois par Barack Obama et Neville
Chamberlain– tandis que le reste du monde reste en guerre, alors quelqu’un d’autre viendra
combler le vide.
Un simple aperçu des candidats possibles –la Chine, la Russie ou peut-être le Qatar ou un autre
Etat du Golfe– devrait suffire à nous faire arrêter de nous gausser de ces singes capitulards
mangeurs de fromageet à nous décider à leur offrir un soutien logistique et moral. L’Europe n’est
peut-être pas la meilleure des superpuissances. Mais c’est la seule que nous ayons.
Situation au sahel : le MNLA met en garde contre
un embrasement régional incluant le Niger
El Watan, le 27.01.13 | 10h00 - De notre correspondante Nadjia Bouzeghrane
Conférence de presse de François Alfonsi, Hamma Ag
Mahmoud...
«Il est urgent d’entrer dans une phase
politique incluant le MNLA et d’organiser une
table ronde réunissant toutes les parties
concernées par la lutte contre les groupes
terroristes au Nord-Mali» et la stabilité de cette
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région «avant que non seulement l’Azawad mais aussi le nord du Niger ne s’embrasent», ont
indiqué, hier, François Alfonsi, député européen du groupe Verts/ALE, et Moussa Ag
Assarid, représentant le MNLA.
Dans une conférence de presse destinée à «tirer la sonnette d’alarme sur une situation qui était
prévisible, celle qui expose la population touareg à des exactions de l’armée malienne», le député
européen François Alfonsi a dénoncé «l’absence inqualifiable de réaction des autorités françaises
sur ces exactions». Il a aussi affirmé qu’«il est temps de briser une illusion à Bamako, qu’une
intervention militaire peut rétablir le Mali d’avant». «Nous sommes au début d’une guerre civile qui
vise essentiellement les Touareg et les Arabes», a indiqué Moussa Ag Assarid. «Nous avons relevé
plusieurs disparitions. Des réfugiés ont été rackettés, privés de leurs biens et de leurs véhicules à la
frontière du Burkina Faso et du Niger. L’aspect humanitaire de cette intervention militaire n’est pas
pris en compte.
Les civils qui fuient vers les pays voisins se comptent d’ores et déjà par milliers», a ajouté Moussa
Ag Assarid avant de rappeler que le MNLA – qui «est monté au feu contre le Mujao et AQMI il y a
un mois» – a fait des propositions aux responsables politiques français pour stabiliser et sécuriser
le nord du Mali. Lorsque les événements se sont précipités du côté de Konna et de Djabali, le
MNLA a fait une déclaration pour dire sa disposition à se joindre à la lutte contre les groupes
terroristes au Nord-Mali, a-t-vil ajouté. «Le MNLA, c’est plusieurs milliers de combattants, ils sont
plus nombreux aujourd’hui qu’en janvier 2012.» Et de préciser que «le MNLA n’est pas une
rébellion ethnique touareg», qu’«il est composé de toutes les communautés de l’Azawad», qu’«il
lutte contre le système antidémocratique malien» et qu’«il n’a pas d’idéologie religieuse».
Moussa Ag Assarid a aussi affirmé que «depuis le début, le MNLA souhaite le dialogue avec les
autorités maliennes», rappelant la rencontre du 7 décembre à Ouagadougou puis celle du 21
janvier à laquelle Bamako n’a pas cru bon de dépêcher des représentants. Il a aussi dit que le
terrorisme n’a pas surgi en 2012 dans la région, il remonte à 2003, «la lutte contre le terrorisme
aurait dû commencer il y a dix ans». «Nous voulons être dans une dynamique globale qui prend en
compte une solution politique mais aussi sécuritaire au Nord-Mali. Nous discutons avec les
autorités maliennes par le biais du médiateur, nous avons été reçus au Quai d’Orsay et dans un
certain nombre de chancelleries occidentales et africaines. Il faut que nous nous asseyions à une
table avec les autorités maliennes, sinon on considère que le Mali a légué cette responsabilité à la
France et alors il faudra négocier avec la France.»
Il n’y a pas de conditions préalables à ces négociations, a souligné Moussa Ag Assarid, mais il faut
que ces négociations aient lieu. Si l’armée française arrive à Léré et Tombouctou, les Touareg du
Niger se sentiront concernés, ils sont dans le même état d’esprit, a-t-il prévenu. Et «leur réaction
dépendra de la façon dont la France va réagir». Quant à la médiation burkinabé, «elle est toujours
active, c’est le Mali qui est absent, son porte-parole aujourd’hui c’est la France», a affirmé le
représentant du MNLA.
Nord-Mali : Ançar eddine et aqmi en déroute à
Gao et kidal El Watan, le 28.01.13 | 10h00 – par Zine Cherfaoui
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| © AFP
L’intervention au Mali de l’armée française
redouble d’intensité. Après avoir repris, le 26
janvier, la ville de Gao aux djihadistes, les
troupes franco-maliennes foncent tout droit en
direction de Tombouctou.
Elles ne seraient d’ailleurs plus qu’à quelques
encablures de cette ville martyrisée par Al Qaîda
au Maghreb islamique (AQMI) et ses organisations satellites. L’aviation française de son côté, a
encore pilonné hier matin des «positions islamiste» à Kidal, une localité située à 1500 km au nord-
est de Bamako. Les bombardements ont notamment détruit la maison d’Iyad Ag Ghali, le chef du
groupe islamiste armé Ançar Eddine. Kidal est la première ville à avoir été conquise par les
éléments du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) en mars 2012 avant qu’ils n’en
soient évincés par des djihadistes. Sa reprise par les forces franco-africaines n’est également plus
qu’une question d’heure.
Afin, justement, de ne donner aucun répit aux terroristes, des soldats maliens, tchadiens et
nigériens ont déjà commencé à se déployer dans toute la région de Gao. Objectif prioritaire de la
manœuvre : occuper le terrain et «neutraliser» le plus rapidement possible les terroristes islamistes
avant qu’ils ne réussissent à se réorganiser ou à se replier vers Kidal. Selon le porte-parole de
l’état-major des armées françaises à Paris, le colonel Thierry Burkhard, ces forces africaines ont
d’abord été projetées par voie aérienne sur l’aéroport de la ville, pris la veille par les forces
spéciales françaises. «Au cours d’une action combinée, dans la nuit de vendredi à samedi, des
forces spéciales et de frappes aériennes», l’aéroport et un pont stratégique sur le Niger, à quelques
kilomètres de Gao, ont été pris, a-t-il dit. «La prise de contrôle de Gao, qui compte 50 000 à 60 000
habitants, par les soldats maliens, tchadiens et nigériens, est en cours», a ajouté le colonel Thierry
Burkhard.
Iyad Ag Ghali mis en minorité par ses frères
La (re)prise de Gao est intervenue à un moment où Ançar Eddine, l’un des trois groupes islamistes
armés qui occupent le nord du Mali, miné par les divergences qui opposent ses chefs, a connu une
scission. Une partie de sa direction a d’ailleurs appelé jeudi à une «solution pacifique» pour régler
le conflit aussitôt après avoir créé un nouveau groupe baptisé Mouvement islamique de l’Azawad
(MIA). Le secrétaire général du MIA, qui dit «occuper» la région de Kidal, est Alghabasse Ag Intalla.
Il est issu d’une des grandes familles touareg.
Cette reconfiguration de la mouvance islamiste touareg signifie qu’Iyad Ag Ghali – qui a pactisé
avec AQMI et le Mujao (Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’Ouest) – ne bénéficie plus
de la couverture politique des chefs traditionnels touareg et qu’il est mis en minorité. L’intronisation
d’Alghabasse Ag Intalla en qualité de nouveau leader des «islamistes touareg» pourrait, par
ailleurs, rendre possible un dialogue entre son groupe, le MIA, et les autres Mouvements rebelles
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touareg en vue de la présentation d’une plate-forme de revendication commune. En tout cas,
Alghabasse Ag Intalla a toujours été considéré comme un modéré dans l’Azawad.
Preuve en est : le Mouvement des Arabes de l’Azawad (MAA), qui regroupe le gros des membres
de cette communauté dans le nord du Mali, a salué hier cette scission qui est présentée comme
«un pas important» vers une solution négociée. «La scission au sein d’Ançar Eddine ayant vu la
création du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA) constitue un pas important sur la voie de la
recherche d’une sortie de la crise et qui commence à prendre un tournant dangereux», a affirmé le
mouvement dans un communiqué transmis à la presse. Dans la foulée, le MAA a «proclamé son
entière disponibilité à travailler avec le MIA et le MNLA pour trouver une solution honorable qui
garantirait au peuple de l’Azawad ses droits essentiels», a-t-il ajouté. Le MAA a affirmé, en outre,
son opposition à «toute forme d’extrémisme et de terrorisme».
Les effectifs de la Misma augmentés
Au plan politique, l’Union africaine, réunie hier en sommet à Addis-Abeba, a déploré, par la voix de
son président sortant, sa propre lenteur à agir pour «défendre» le Mali et «saluer» l’intervention
militaire française sur le terrain. «Je tiens à saluer la France qui, face aux délais de réaction
extrêmement longs de l’Union africaine et de la communauté internationale, a pris les devants et fait
ce que nous aurions dû faire depuis longtemps pour défendre un pays membre», a déclaré le
président béninois Thomas Boni Yayi, avant de passer la présidence tournante de l’UA au Premier
ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn. M. Boni Yayi s’exprimait lors de l’ouverture du 20e
sommet de l’organisation panafricaine.
La France est, rappelle-t-on, intervenue militairement dans le pays en toute hâte à la mi-janvier, à
«la demande des autorités maliennes», face à l’avancée vers Bamako des insurgés islamistes qui
occupent le nord du pays depuis le mois d’avril 2012.
Pour de nombreux observateurs, le coup de sang du président béninois se justifie dans la mesure
où les troupes africaines continuent à arriver au Mali au compte-gouttes. La situation au Mali, qui
fera encore l’objet d’une conférence de donateurs internationaux demain dans la capitale
éthiopienne, promet encore de dominer les débats.
Afin justement de hâter la libération de ce pays, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA
avait, rappelle-t-on, décidé dès vendredi d’augmenter à près de 6000 hommes les effectifs de la
force africaine et pressé le Conseil de sécurité de l’ONU de fournir une aide logistique «temporaire»
d’urgence pour accélérer son déploiement. Le CPS a toutefois omis de mentionner à qui il fallait
adresser la facture de tous ces efforts de guerre. La question mérite d’être posée, d’autant que tout
le monde sait que les caisses de l’UA sont vides et que les «généreux donateurs» ne se bousculent
pas au portillon. Du moins pas encore.
Mali : Après la reconquête de Gao et de Tombouctou, tout est loin d’être encore terminé
Zone Militaire, 29 janvier 2013 – 13:53
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Par bien des côtés, les opérations françaises qui ont permis de reprendre les villes de Gao et de Tombouctou tombées aux mains islamistes, l’an passé, ressemblent à ce que l’on appelle la “guerre éclair”, ou Blitzkrieg.
Cette tactique avait été empoyée par le général américain Tommy Franks lorsqu’il s’était agi de renverser le régime de Saddam Hussein, en mars 2003. A l’époque, il avait été dit que les forces américaines engagées dans cette opération étaient allées plus loin et plus vite que jamais auparavant, Bagdad étant tombé quelques semaines plus tard après le début du lancement de l’opération Iraqi Freedom.
La guerre éclair repose sur 4 principes : tromper l’adversaire en l’attaquant là où il s’y attend le moins, s’assurer de la maîtrise totale du ciel, percer en mettant l’accent sur secteurs restreints, frapper en profondeur avec des troupes agiles et faire suivre des moyens plus imposants pour éventuellement éliminer des poches de résistance. Le but est de se battre le moins possible tout en cherchant rapidement un résultat définitif.
Pour le coup, les troupes françaises engagées dans l’opération Serval ont parfaitement accompli cette manœuvre, qui plus est sur des grandes distances (Tombouctou est à 700 km au nord de Bamako, pour donner une échelle de grandeur).
Se pose maintenant la question de la phase suivante. En mai 2003, le chef de la Maison Blanche d’alors, George W Bush, avait déclaré sur le pont du porte-avions Abraham Lincoln, que “l’essentiel des combats” était “terminé en Irak”. Près de 10 ans plus tard, le président Hollande a affiché plus de prudence au sujet de l’intervention au Mali. “Nous sommes en train de gagner cette bataille”, a-t-il affirmé, en y association les armées africaines.
Pour autant, les jihadistes ont visiblement refusé de livrer le combat et se sont repliés vers le nord
du Mali, où ils ont établi leurs refuges traditionnels. La raison de leur attitude peut s’expliquer par
fait qu’ils ont parfaitement conscience qu’ils ne sert à rien de résister contre des troupes mettant en
oeuvre des moyens qu’eux-mêmes sont bien loin de disposer. S’ils veulement continuer le combat
– et rien pour l’instant n’indique le contraire – ils se livreront probablement à des attentats et à des
embuscades. Et cela d’autant plus que, étant mobiles, les grandes distances, toujours difficiles à
contrôler, s’y prêtent (et les convois logistiques seront une cible de choix).
« La guerre au Mali ! »
Paris, le 30 janvier 2013
Général de corps d'armée (2S) Dominique DELORT
Président de la Saint-Cyrienne
Gao ! Tombouctou ! Kidal ! villes libérées ! Les Français apprécient
pleinement l’action de leur armée dans un large rassemblement qui mérite
d’être souligné. Les termes ont aussi un sens.
Le mot « guerre » est employé par les autorités politiques c’est un
changement ! Nous étions tellement habitués à un autre vocabulaire
comme intervention, action de protection de ressortissants, sécurisation et
plus généralement opérations ou opérations extérieures. La guerre n’avait
pas lieu, c’était une crise locale, conjoncturelle ou un soubresaut dans l’arc de crise.
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Autrement dit, ils n’ont pas été “détruits” et la menace qu’ils posent reste entière. Selon le président
Hollande, il reviendra aux troupes africaines d’aller les déloger de leurs repaires, situées
notamment dans la région de Kidal, dans l’Adrar des Ifoghas. Là, l’on risque d’avoir des combats du
même type que ceux livrés en Afghanistan voire à ceux menés au Tchad contre les rebelles du
FROLINAT dans les années 1970.
Loin de moi l’envie de faire un cours de sémantique mais reconnaissons qu’appeler les choses par
leur nom c’est courageux et finalement plus simple. Plus simple pour tous les responsables
politiques qui se regroupent derrière le président au nom de l’intérêt général, plus simple pour
l’opinion publique qui comprend les mots graves et moins ambigus que d’autres, plus simple pour
les médias qui découvrent avec stupeur que l’action peut aller plus vite que l’information, plus
simple pour les soldats qui peuvent raisonner et agir comme des soldats.
La guerre n’est jamais belle et joyeuse mais ceux qui ont la responsabilité de la décider savent que
l’intérêt général de leur pays mérite de ne pas renoncer et d’agir.
L’action est en cours et elle se déroule jusqu’à présent à un rythme très élevé. Coup d’arrêt
quelques heures après la décision du président, mise en place en quelques jours d’un dispositif de
couverture, déploiement de groupements tactiques interarmes, progression et manœuvre largement
éclairée par la troisième dimension et les forces spéciales, reprise et contrôle des principales villes
y compris par une mise en place aéroportée, tout ceci en moins de 18 jours ! 3.500 hommes à terre
plus la composante aérienne, le tout en utilisant plusieurs bases installées dans des pays amis !
Les Anglais pourraient dire « Well done Messieurs les Français » et ils auraient raison.
A ce stade, réjouissons-nous du superbe engagement des forces terrestres et de la composante
aérienne. Le savoir- faire et le savoir-être sont au rendez vous ; le chef des armées peut constater
que les « soldats » font tout pour que le système fonctionne car, pour ma part, je ne doute pas de
leurs difficultés et aussi de leur créativité pour pallier les manques ou les faiblesses de matériel
souvent anciens. La mise en place d’équipements modernes est naturellement largement et
justement remarquée.
J’écris régulièrement que, dans les moments critiques, la projection de forces terrestres matérialise
la volonté politique, la guerre au Mali en est l’exemple. Nul doute que les groupes terroristes ont été
très surpris par l’engagement immédiat, puissant et décidé, de la France, nul doute que de
nombreux pays retiendront que la France tient sa place comme membre du Conseil de Sécurité et
qu’elle a encore les moyens de peser en faveur de la paix en faisant la guerre.
Demain sera une autre histoire, au Politique d’y voir clair et de décider dans l’incertitude, au Soldat
de bien exprimer les options et d’agir dans l’adversité. Aux Français d’avoir de la patience car très
souvent le temps de la guerre n’est pas celui des médias. Aux soldats engagés tout notre soutien
moral.
Si, la France peut encore faire la guerre Les Echos, Par Alain Ruello | 29/01 | 18:07
Professionnelle et bien entraînée, l'armée française est par ailleurs l'une des rares capables de conduire des opérations combinant moyens terrestres, aériens et maritimes.
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Des soldats français au Mali - AFP
Avons-nous les moyens de faire la guerre au
Mali ? La question peut choquer, elle n'en est pas
moins légitime. Puissance nucléaire, membre
permanent du onseil de sécurité de l'ONU,
deuxième budget militaire en Europe... la France
mène l'opération Serval avec succès, mais elle le
doit en partie à l'aide de certains alliés.
L'aide concerne le ravitaillement en vol, le
transport, et le renseignement. L'armée profite de C17 ou de C130 américains, britanniques, belges
ou encore danois, complétés par des Antonov loués. Les drones américains renforcent nos
dispositifs espions, bien insuffisants. Doit-on en déduire que la réponse à la question s'impose
d'elle-même ?
Non. D'abord parce que l'opération Serval reste d'ampleur limitée. La France injecte plus de
30 milliards d'euros pour sa défense chaque année (hors pensions). Un peu plus de la moitié va
aux équipements au sens large : matériel, maintenance, dissuasion, études. L'autre gros agrégat,
ce sont les salaires, avec plus de 10 milliards, tandis que 630 millions sont affectés aux « opex ».
Professionnelle et bien entraînée
C'est très suffisant pour déployer quelques milliers de soldats le temps qu'il faudra au Mali, sans
être en retard d'une guerre côté armement. Les parcs de blindés, d'hélicoptères ou encore de
missiles ne sont pas comparables avec ceux des méricains, mais ils n'ont rien à envier non plus à
ceux des Britanniques, ni en volume ni en technologie de pointe.
Professionnelle et bien entraînée, l'armée française est par ailleurs l'une des rares capables de
conduire des opérations combinant moyens terrestres, aériens et maritimes. Enfin, onstitution
oblige, la chaîne de décision est raccourcie à l'extrême entre l'Elysée et la Défense. Combien de
démocraties ont ce pouvoir d'entrer en premier sur un théâtre d'opérations ?
Mais, c'est vrai, Serval nous rappelle que trois capacités clefs manquent à l'appel. Côté ravitailleurs,
les A330 sont victimes d'arbitrages budgétaires. Pour le transport, l'A400M accuse trois ans de
retard. Quant aux drones, avoir tant investi pour ne disposer que de quatre exemplaires, en partie
obsolètes, c'est pitoyable.
Limites
Comme pour la Libye, le Mali conduit à la même conclusion : la France affiche toujours l'ambition
d'être une puissance militaire globale, dispose encore d'incontestables attributs d'une puissance
globale, mais pas de tous, loin s'en faut. Son armée peut faire la guerre en Côte d'Ivoire seule, mais
quand on monte en intensité, elle atteint vite certaines limites.
La faute aux réductions, année après année, des crédits militaires. D'où la nécessité de faire appel
aux alliés pour boucher les trous le jour J. Est-ce choquant ? Non, car, après tout, les alliés c'est fait
pour cela et l'essentiel c'est de conserver son autonomie de décision. Dans ce contexte, il serait
sage que le prochain ivre blanc de la défense soit, enfin, l'occasion d'un exercice vérité en affichant
des ambitions compatibles avec la réalité de nos moyens financiers.
Le chemin français de la guerre , Publié: 19 Janvier 2013, Par Steven Erlanger
Steven Erlanger est le chef du bureau parisien du New York Times.
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Loic Venance / Agence France-Presse - Getty Images
L'Afrique doit prendre les devants au Mali, en
France Says(Janvier 20, 2013)
EN 1966, le président français Charles de Gaulle,
héros de la guerre et de nuisance générale dans
les yeux des Alliés, a écrit le président Lyndon B.
Johnson d'annoncer que France se retirait de la
pleine appartenance à l'OTAN et expulserait siège
de l'OTAN de France.
"La France est déterminée à reprendre sur son territoire le plein exercice de sa souveraineté, à
l'heure actuelle diminuée par la présence permanente d'éléments militaires alliés ou par l'utilisation
qui est faite de son espace aérien; cesser sa participation aux commandements intégrés et aucune
plus de temps pour mettre ses forces à la disposition de l'OTAN », de Gaulle écrit.
Après la capitulation humiliante pour les nazis, un choc énorme pour un orgueilleux et martiale
France, il n'était pas particulièrement surprenant que de Gaulle devrait chercher à rendre à la
France une place à la table des nations, capable de défendre ses propres intérêts avec son propre
moyens à son propre rythme et de plaisir.
Même aujourd'hui, alors que les troupes françaises interviennent dans Mali , la fierté française prise
dans leur capacité militaire et leur indépendance d'action. Les forces françaises encore marcher
chaque année sur les Champs-Élysées, Bastille Day, une célébration militaire sans égale dans
l'Ouest. France possède des armes nucléaires et est le seul pays autre que les États-Unis, avec un
porte-avions à propulsion nucléaire. Et alors même que Paris s'est petit à petit réconcilié avec
l'OTAN membre à part entière, la France a maintenu sa capacité d'envoyer des troupes et de
l'équipement rapidement à de grandes parties du globe, et il devrait bientôt dépasser une Bretagne
austérité d'esprit que la quatrième plus grande du monde qui dépense militaire, après Aux États-
Unis, la Chine et la Russie.
"Les Français, qui sont si sombre et pessimiste de la situation dans le pays et l'économie, ont au
moins une raison d'être fiers de ce que leur pays ne peut atteindre», Jean-David Levitte, le
conseiller diplomatique de l'ancien président Nicolas Sarkozy et l'ancien ambassadeur aux États-
Unis et les Nations Unies, m'a dit. «Nous avons encore une politique étrangère, la capacité d'agir
au-delà de nos frontières, une capacité à faire la différence."
France ne peut pas tout faire par lui-même, M. Levitte reconnaît volontiers. "Mais si vous n'avez pas
les moyens militaires d'agir, vous n'avez pas une politique étrangère", at-il dit.
Les Français sont prêts à intervenir militairement, mais sur la base des nouvelles conditions, qui
diffèrent, les autorités françaises font valoir, à partir des vieilles habitudes coloniales et les traditions
connues sous le nom «Françafrique».
Au Mali, comme ils l'ont fait en 2011 en Libye et en Côte-d'Ivoire, les Français sont intervenus sur la
base d'une demande directe de l'aide à un gouvernement légitime, le soutien de groupements
régionaux africains comme l'Union africaine et d'une résolution de l'Organisation des Nations Unies
du Conseil de sécurité.
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Même au Mali, France entend agir de façon multilatérale, même si elle est à la tête de l'avant,
comme il l'a fait en Libye, dans le but de sauver un allié et en aidant la région du Sahel lutter contre
la propagation des islamistes radicaux, certains d'entre eux djihadistes étrangers, fortement lié à
des groupes terroristes comme Al-Qaïda au Maghreb islamique .
Jusqu'à présent, l'intervention décisive du président français, François Hollande , a été
populaire. Un sondage publié mercredi par BVA pour Le Parisien a révélé que 75 pour cent de la
décision du français soutenu par M. Hollande de prendre rapidement une action militaire contre les
rebelles islamistes au Mali, malgré les risques, comparativement à 66 pour cent d'appui pour
l'intervention en Libye l'année dernière et 55 pour cent pour l'Afghanistan en 2001. Un
précédent sondage Ifop pour le lundi a révélé que 63 pour cent soutenu la décision de M. Hollande.
Plus frappant encore, peut-être, le consensus parmi l'élite politique a été unanimement favorables,
explique Bruno Tertrais, un analyste de la défense à la Fondation pour la recherche stratégique à
Paris. "Les Français sont prêts à soutenir une opération militaire aussi longtemps que les objectifs
sont clairs et semblent légitimes," me dit-il. Alors que l'arrêt de l'avance islamiste Bamako, capitale
du Mali, est un tel objectif, il a poursuivi en disant, «s'il s'agissait d'une question d'une opération de
reconquête du nord du Mali, la perception aurait été différente."
Les Français ont une armée composée uniquement de bénévoles, dont la population d'autres
distances du coût de la guerre et fait des soldats "moins visible pour la population en général»,
souligne Sébastien Jakubowski, sociologue à l'Université de Lille qui étudie l'armée. Il a également
fait l'armée plus populaire, avec un taux d'approbation de 80 à 90 pour cent, dit-il.
Mais dans un autre changement dans le passé, les Français s'attendent à ce que la décision
d'utiliser l'armée sera basée sur des critères clairs et morales, M. Jakubowski dit. Et les Français
prennent une certaine fierté à jouer un rôle de premier plan à partir d'un fondement moral, même si
les intérêts nationaux français sont également en jeu, poussant d'autres alliés d'agir.
M. Jakubowski a cité un entretien au Figaro, le 3 janvier avec l'American historien néo-conservateur
Robert Kagan, dont l'étude sur les attitudes américaines et européennes à l'égard de l'utilisation de
la force, en comparant l'Amérique et de l'Europe vers Mars à Vénus, était beaucoup plus
caricaturale, mais très influent.
Dans l'interview, et plus tard pour moi, M. Kagan a félicité les Français pour leur volonté de recourir
à la force dans la poursuite d'objectifs légitimes, même si elles ne disposent pas toujours de
moyens suffisants pour les atteindre. "Personne ne demande à la France d'être à l'avant-garde des
interventions militaires, mais la volonté des Français de prendre l'initiative est positive", at-il
dit. «J'ai une nouvelle philosophie: Si les Français sont prêts à aller, il faut y aller."
Mais les Français aussi comprendre que leurs limites militaires sont réels, et ils sont beaucoup
mieux agir avec d'autres, même si ce n'est pas toujours avec Washington. Paris a été une
constante produits à d'autres pays européens et à l'Union européenne elle-même, de développer
les capacités militaires de mieux.
"Nous pensons qu'il est absolument nécessaire pour les autres pays européens pour faire ce que
nous faisons», a déclaré M. Levitte. «Sinon, il y aura une sorte de manque de pertinence
stratégique de l'Europe dans son ensemble." Il devrait être évident, dit-il, que les Etats-Unis ont
d'autres priorités et se concentre sur l'Asie, et ne doivent pas agir partout."Donc, si nous sommes
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alliés à la fois indépendants et véritable des États-Unis, nous devrions être en mesure d'agir en cas
de besoin."
L’intervention française au Mali conduit à quatre grandes réflexions :
Analyse de Bernard Lugan - 17 janvier 2012
1) Compte tenu des réalités frontalières, l’action de la France ne peut réussir que si l’Algérie la soutient. Or, la prise d’otages d’In Amenas, site stratégique hautement protégé, montre soit qu’Alger ne contrôle pas son territoire, soit que les islamistes ont des complicités au plus haut niveau de l’appareil sécuritaire d’Etat. Dans les deux cas, les conséquences pour l’opération Serval sont de la plus haute importance. 2) Nous payons aujourd’hui au prix fort la politique de désengagement initiée sous Jacques Chirac
puis amplifiée sous Nicolas Sarkozy à savoir, fermeture de bases et abandon de ces irremplaçables implantations qui étaient nos yeux et nos oreilles. 3) La place laissée libre par la France fut prise par les Etats-Unis qui investirent de gros moyens, notamment au Mali. Ignorant la tectonique ethno-raciale sahélienne, ils y formèrent des cadres qui désertèrent au mois de janvier 2012 et contre lesquels nos soldats sont aujourd’hui engagés.
4) Ceux qui ont lancé la guerre contre le colonel Kadhafi étaient des irresponsables et je n’ai cessé de le dire depuis le premier jour. Outre qu’ils ont provoqué une réaction déstabilisatrice en chaîne, ils ont armé les jihadistes. Il faut en effet savoir que certaines des armes aujourd’hui utilisées contre nos soldats proviennent de nos propres arsenaux et qu’elles furent généreusement parachutées aux « démocrates » libyens chers à BHL. Ceci étant, quelle est la réalité de la situation ? 1) Concernant l’Algérie, il est difficile de croire que les islamistes qui ont investi une station gazière saharienne dans un secteur hautement surveillé proche de deux frontières sensibles n’ont pas bénéficié de complicités au plus haut niveau de l’Etat. D’autant plus que les centaines de véhicules utilisés par les jihadistes sont ravitaillés en carburant depuis l’Algérie. Tout le monde sait également que la sécurité algérienne a des contacts avec les groupes islamistes les plus radicaux puisque c’est elle qui les créa jadis dans le contexte de la guerre civile, afin de discréditer et diviser ses adversaires. Comme je l’ai exposé dans un précédent numéro de l’Afrique Réelle consacré à l’Algérie, une sourde lutte de clans se déroule actuellement en coulisses à Alger dans le contexte de la succession du président Bouteflika. Or, contre toute attente, ce dernier semblant vouloir s’engager dans la course pour un quatrième mandat, bien des appétits se retrouvent frustrés ; tout ce qui pourrait affaiblir le président potentiellement candidat peut donc leur être utile, à commencer par un dérapage de la situation sécuritaire. 2) Au Mali, c’est en réalité l’échec américain que la France est condamnée à effacer. Je m’explique : durant des années, engagés dans une stratégie globale de lutte contre le terrorisme, les Etats-Unis ont déployé des moyens énormes dans ce pays justement considéré comme un maillon faible. Tout débuta en 2004 quand le président Bush définit la Pan-Sahel Initiative qui ne concernait au
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départ que le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Un an, plus tard, en 2005, étendue au Maroc et au Nigeria, elle devint la Trans-Saharan Counter Terrorism Initiative. Pragmatiques, les Etats-Unis constatèrent alors que les meilleurs éléments militaires maliens étaient touareg ; ils initièrent donc ces derniers aux techniques militaires les plus pointues… mais sans voir que cette politique était en totale contradiction avec les données ethno-politiques locales. En effet, ceux qu’ils formaient pour la défense de l’Etat malien, n’avaient qu’un but : détruire ce dernier … Aussi, quand ces officiers touareg désertèrent avec armes et bagages pour rejoindre, qui le MNLA, qui Ansar Edine, leurs formateurs demeurèrent incrédules. Ce ne sont donc pas des amateurs que nos troupes doivent aujourd’hui affronter, mais des combattants aguerris dont certains ont acquis les meilleures techniques de la guérilla. En ce qui concerne la fraction noire sudiste formée par les instructeurs américains, l’échec fut également total car ce fut un de leurs élèves, le capitaine Sanogo, qui renversa le président Amadou Toumani Touré, action qui créa le climat d’anarchie à la faveur duquel les islamistes s’introduisirent dans le jeu politique local. Tétanisés par ce double et cuisant échec, les Etats-Unis sont sur l’arrière-main, observant avec curiosité la manière dont les « coloniaux » vont désormais « gérer » la situation catastrophique qu’ils viennent de leur léguer… 3) Au début de l’année 2012, l’Etat malien implosa. Alors qu’il était urgent de soutenir les Touareg du MNLA contre les islamistes et contre les Touareg d’Ansar Edine qui avaient noué une alliance contre nature avec eux, la France, pourtant parfaitement au fait du dossier, ne fit rien car elle était paralysée par la campagne présidentielle. Elle tenta cependant une pauvre manœuvre d’endiguement, alibi commode de son indécision. Accrochés au mythe de la constitution d’une armée africaine destinée à repousser les islamistes, ses dirigeants refusèrent de voir qu’une telle politique avait pour résultat de permettre la propagation de l’incendie à tout le Sahel. Profitant de ces atermoiements, les islamistes décidèrent de marcher sur Bamako pour tenter d’y créer une situation de non-retour. François Hollande écouta alors enfin les militaires et non plus ces idéologues du ministère Affaires étrangères qui, depuis des mois, torpillaient systématiquement tout plan d’intervention initié par les hommes de terrain, des « nostalgiques de la période coloniale », dixit un proche conseiller diplomatique du président de la République. Que de mois perdus durant lesquels les islamistes se renforcèrent lourdement. Voilà pourquoi, au lieu d’une simple opération de police, nous devons désormais mener une vraie guerre ayant des implications régionales. Heureusement que, désireux de tirer un trait définitif sur une françafrique fantasmée, le gouvernement socialiste n’avait pas eu le temps de fermer nos dernières implantations régionales… La France avait encore miraculeusement des moyens sur zone et c’est grâce à ces forces pré positionnées que l’opération Serval a pu réussir…Quelques mois plus tard il aurait été plus difficile de la déclencher. Désormais, que peut-il se passer militairement ? Trois zones sont à mettre en évidence, les villes du nord Mali, le désert et les zones montagneuses du Sahara central. - Pour ce qui est de la première, soit les islamistes abandonnent leur positions et la reprise des villes comme Tombouctou ou Gao ne posera pas de problème majeur ; soit, tout au contraire, les islamistes s’y sont organisés pour y mener une guerre urbaine destinée à occasionner des pertes françaises afin de briser le consensus interventionniste national. Les jours qui viennent nous le diront. - Pour ce qui est du désert, la situation est simple : sans une occupation du terrain, les bandes islamistes éparpillées dans les immensités sahariennes reviendront tôt ou tard, surgissant depuis la Libye, comme ce fut le cas en Algérie le 16 janvier. En dépit de nos énormes moyens modernes, nous sommes en réalité dans une configuration identique à celle connue par nos grands anciens des compagnies sahariennes quand ces derniers étaient face aux rezzou surgis du néant désertique. Le principal danger qui menace nos troupes est là car, soit elles restent groupées et elles abandonnent le terrain aux islamistes, soit elles se dispersent et elles ne sont pas à l’abri d’un audacieux coup de main qui pourrait avoir des effets dévastateurs en termes de propagande. - Quant aux massifs montagneux qui constituent le repaire originel des islamistes, le problème est
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crucial. Qui ira les nettoyer ? Et à quel prix ? Or, si ces régions ne sont pas totalement sous contrôle, tout ce qui est fait sera à refaire. Nous en revenons donc à ce que je ne cesse d’affirmer depuis le mois de janvier 2011, à savoir que sans l’aide des Touareg, rien ne se fera. Mais, échaudés, ces derniers ne sont pas prêts à participer à un combat destiné à offrir une victoire à des sudistes impatients de les massacrer, comme ils n’ont d’ailleurs cessé de le faire depuis l’indépendance... Ce problème ethno-politique est pourtant la clé de tout car si le rift racial malien n’est pas pris en compte, rien ne pourra être réglé. Les « cerveaux à nœud » des Affaires étrangères, universalistes déconnectés des réalités pour lesquels les ethnies n’existent pas ou sont des créations coloniales sont-ils prêts à écouter le terrain ? On peut en douter quand, résumant parfaitement l’opinion du Quai d’Orsay, M. Dominique Decherf, qui fut ambassadeur de France au Rwanda ne craint pas de déclarer en pontifiant que « Hutu et Tutsi sont des définitions de Blancs » ? La conclusion provisoire que nous pouvons tirer des évènements actuels est triple : 1) L’expérience malienne devra servir de leçon au moment où une réflexion est engagée sur l’avenir des armées françaises avec ce nouveau plan de réduction de leurs moyens qui est à l’étude. 2) Où est la logique politique de la France quand elle prétend combattre au Sahel les groupes islamistes qu’elle soutient par ailleurs en Syrie? 3) Tant que la position algérienne ne sera pas éclaircie, il ne sera pas question de demander aux troupes françaises de remonter loin vers le nord Mali, ce qui fait que risque de se créer une zone grise au sud de l’Algérie dans laquelle les islamistes évolueront en toute quiétude. A suivre…
Mali : " On ne peut pas échapper à nos responsabilités en Afrique "
Asaf, Dimanche, 20 Janvier 2013 17:16
Interview de JC THOMANN , Administrateur de l’ASAF, par Max
Rosereau," La Voix du Nord ".....
Le général (2S) Jean-Claude Thomann 65 ans, a commandé jusqu'en
2005 la Force d'action terrestre à Lille, où il est resté vivre. Il dirige
désormais la Mission LEDS, Lille Eurométropole Défense et Sécurité, qui
organise une réflexion et des conférences autour de ces thèmes. En tant
qu'ancien des troupes de marine et fin connaisseur de l'Afrique, il se
penche avec acuité sur l'intervention française au Mali. Pour le général
Thomann, pas de doute, " notre priorité stratégique, c'est l'Afrique ".
- Pourquoi la France ne pouvait-elle pas se dérober dans la crise malienne ?
" Un certain nombre d'éléments se dégagent. Premier point, une fois de plus, on s'aperçoit qu'on
ne peut pas échapper à nos responsabilités en Afrique même si on ne peut appeler ça une
politique néo-colonialiste. On répond à des appels au secours d'Etats africains. On n'y échappe
pas parce qu'il n'y a personne d'autre pour répondre ! C'est à mon avis une donnée importante
pour les gens qui travaillent actuellement sur le Livre blanc. L'Afrique avait été à tort oubliée dans
celui de 2008. Notre priorité stratégique, c'est l'Afrique. Nous sommes là en première ligne. Pas en
Afghanistan où notre participation avait plutôt valeur de témoignage dans une coalition. "
- Pourquoi la France doit-elle prendre seule ses responsabilités ?
" L'expérience africaine de notre armée est assez fantastique. Nous mettons actuellement en place
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des forces qui connaissent l'Afrique. Et nous sommes les seuls, à part peut-être les Britanniques
qui ont un peu la même histoire. Les Américains se sont investis en Afrique depuis cinq ans avec
l'Africom. Ils auraient formé l'armée malienne pour 600 millions de dollars. Tout cela pour aboutir à
un putsch réalisé par un capitaine... Tout le monde est donc content de se tourner vers la France
qui a du savoir-faire, des connaissances régionales et culturelles, des liens. Nous sommes là un
peu par délégation du monde occidental depuis cinquante ans. "
- Au-delà des mots, pourquoi les soutiens européens sont-ils aussi minimes sur le terrain?
" Nous avons encore la démonstration éclatante que l'Europe de la défense n'existe pas. Il n'y a
personne en dehors des discours. Visiblement, l'Afrique n'est pas la tasse de thé de nos
partenaires européens. C'est grave. On fait des discours sur la mutualisation des moyens au
niveau européen. Mais à part quelques avions de transport, des ravitailleurs, il n'y a personne
même si le Royaume-Uni et les Etats-Unis donnent un coup de main. Or selon moi, cette zone
n'est pas l'unique problème de la France. L'Afrique concerne tout le monde. Si l'on renonçait, on
pourrait se retrouver avec une zone d'insécurité totale qui pourrait être importée en Europe. "
- L'intervention française, avec 2 500 hommes dans quelques semaines, est-elle à la
hauteur du défi islamiste ?
" Le volume engagé est de nature à avoir un impact solide. On ne mégote pas. Et on a raison. Il ne
faut jamais y aller petit pied. En même temps, le Mali est très vaste. La réponse paraît à la hauteur
face à des groupes très mobiles de 1 500 hommes. Ils sont très bien armés, une des
conséquences de la Libye. Sur le fond, cette opération de neutralisation est à la portée des forces
françaises. Comme toujours, la première phase coup de poing sera satisfaisante. Mais après,
qu'est-ce qu'on fait dans la durée ? Il faudra surtout une résolution politique du problème interne du
Mali entre les gens du sud et ceux du Nord. Le rôle des armées est de créer les conditions d'un
règlement politique. "
- Après l'intervention française, la force africaine pourra-t-elle prendre le relais à long terme
au Mali ?
" Que ce soit l'Afrique qui gère ce genre d'opération, on en est encore très loin. D'abord, seul le
politique peut donner aux Africains des moyens sérieux et financiers pour monter des forces qui
tiennent la route. Au niveau des unités, des sections, même des compagnies, j'ai déjà vu des
choses remarquables, comme les troupes sahariennes du Niger après l'attentat du DC10 d'UTA en
1990. Il y a du potentiel comme au bataillon parachutiste du Sénégal. Mais on est loin de la
capacité de gérer une opération d'un certain niveau. Les opérations en coalition sont extrêmement
difficiles et en Afrique, c'est encore beaucoup plus compliqué. Si nous n'avons pas une intervention
d'état-major au niveau des structures sophistiquées des armées occidentales, ce sera un vrai
problème. D'où le temps à monter une force africaine. Sous l'empire de la nécessité, les Etats
africains réagissent. Dans une deuxième phase, l'Europe consentira peut-être une présence pour
aider les forces africaines à maintenir la sécurité. "
- L'opération au Mali illustre aussi que l'armée française a toujours besoin de troupes au
sol...
" Pour tous ceux qui prédisaient après la Libye qu'on allait désormais régler les problèmes par une
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projection de puissance et juste quelques forces spéciales, nous avons encore une belle
démonstration qu'on a besoin d'engager des forces terrestres. Et spécialement en Afrique, des
troupes rompues à ce terrain, l'infanterie de marine ou la légion étrangère. Ces régiments qu'on
envoie au Mali ont une expérience incomparable, ont participé à toutes les opérations africaines de
ces quarante dernières années, que ce soit en Centrafrique, en Côte d'Ivoire, au Tchad, etc, pour
la protection ou l'évacuation de ressortissants, la prise en compte de mouvements irréguliers
locaux.
Avec la professionnalisation en 1997, l'objectif fixé, lorsque je travaillais à l'état-major de l'armée de
terre, a été de donner à l'ensemble des forces terrestres françaises la culture de nos troupes de
marine et de nos légionnaires, en se fondant sur leur expérience, spécialement en Afrique.
Aujourd'hui, quelque part, on en recueille les fruits avec un éventail de gens pour qui l'Afrique n'est
pas une inconnue. Certes, la France a une armée très moderne, même si elle a un déficit de
moyens. Mais nous avons toujours une culture de la rusticité, un peu le système D, adapté à
l'Afrique. "
Mia excroissance d’Ançar Eddine : Iyad Ag Ghaly pris à son propre piège
, 25 jan 2013, Rubrique: Nord-Mali – par Abdoulaye Diakité
Le leader de la rébellion terroriste au Nord-Mali, Iyad Ag Ghaly est en train de tout perdre :
hommes, munitions, diplomatie et terrain. Il serait présentement en errance dans la région
de Kidal.
Iyad-ag-Ali
Annoncé depuis un certain temps par les médias
dans un luxueux hôtel d’Ouagadougou, le
gourou du mouvement terrorico-jihadiste Ançar-
Eddine, Iyad Ag Ghaly, selon des sources bien
introduites, se trouve présentement dans l’Adrar
des Ifoghas (Kidal), son fiel naturel.
Il aurait donc quitté les salons dorés d’Ouagadougou pour le sable mouvant de son Kidal natal.
Une arrivée jugée « catastrophique » pour qui analyse les dernières évolutions de la situation
sécuritaire sur le terrain, mais surtout les fissures d’Ançar Eddine.
Les dépôts de munitions de carburant d’Ançar Eddine et ses alliés d’infortune, faut-il le rappeler,
ont été détruits par les frappes aériennes de l’aviation française suite à sa décision unilatérale de
poursuivre son offensive vers le Sud du pays. Dans le sauve-qui-peut qui s’en est suivi, beaucoup
d’éléments du mouvement ont abandonné le projet pour se fondre soit dans la nature soit dans les
populations.
Les moyens militaires ayant été anéantis par l’armée française, les quelques affidés d’Iyad Ag
Ghaly qui tiennent encore son drapeau sont dispersés dans les montagnes et veulent s’organiser
pour une longue guérilla.
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Brutus contre César
Dans tous les cas, c’est le déclin d’un règne pour ce faucon du désert parce qu’une chose est
sûre : qu’Iyad soit tué dans cette guerre de reconquête du Nord ou qu’il survive, rien ne sera
comme avant avec les fauteurs de trouble du désert. C’est justement ce qu’ont vu venir certains de
ses sbires qui se sont depuis démarqués de lui en créant le Mouvement islamique de l’Azawad
(MIA) et qui jouent l’apaisement.
Le meneur du MIA n’est autre que l’ex-député Algabass Ag Intallah, était l’un de ses bras droits et
qui conduisait les délégations d’Ançar Eddine lors des dialogues préliminaires d’Ouaga. Tout cela
n’appartient désormais qu’au passé et le comble est que le MIA s’engage même à combattre Iyad
Ag Ghaly. Comme Brutus qui a poignardé son père spirituel César.
Sur le terrain diplomatique, les choses ne sont pas réjouissantes pour le leader de presque toutes
les rébellions que le Nord-Mali a connues. L’Algérie et le Burkina, supposés être ses soutiens
diplomatiques, lui tournent le dos.
L’Algérie a fermé ses frontières depuis le début des hostilités afin d’éviter toute infiltration et a
autorisé le survol de son espace aérien par les bombardiers français. Quant au Burkina Faso, il a
envoyé un bataillon de 500 hommes dans le cadre de la Mission internationale de soutien au Mali
(Misma). C’est dire qu’Iyad a tout perdu. Même sa patrie.
Mali : "On est très loin de l'enlisement pour l'instant" Le Monde.fr | 24.01.2013 à 22h21Propos recueillis par Elise Barthet
Pour Vincent Desportes, général de division deuxième section et ancien directeur du Collège
interarmées de défense, la reconquête du Nord ne devrait pas "commencer avant septembre".
En première ligne et relativement isolée, la
France ne risque-t-elle pas de
s'enliser au Mali ?
On en est très loin pour l'instant. Il n'y a que ceux
qui font la guerre sur ordinateur
pour croire qu'une telle opération se règle en
trois jours. Mais la France ne peutmener cette
guerre seule. Notre armée manque d'effectifs et
d'épaisseur stratégique. Nos munitions aériennes s'épuisent.
La guerre a une vie propre. Une fois engagée, on ne sait jamais exactement quelles seront les
conséquences. Seulement, si les colonnes djihadistes étaient descendues jusqu'à Bamako, nous
aurions assisté à la plus grande prise d'otages de tous les temps. Nous avons pris un risque, mais
il aurait été plus grave encore de laisser le Mali entier devenir un sanctuaire du terrorisme.
Un peu moins d'un millier de soldats ouest-africains ont rejoint Bamako depuis le début de
l'intervention. Au total, la sous-région doit envoyer autour de 4 000 hommes au sein de la
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Misma, la Mission internationale de soutien au Mali, auxquels s'ajouteront 2 000 militaires
tchadiens. Combien de temps faudra-t-il pour former et déployer effectivement ces forces ?
Je ne pense pas que des opérations sérieuses puissent être envisagées avant septembre. Il faudra
un peu de temps pour faire venir, équiper et entraîner ces troupes disparates. Mises à part les
troupes du Tchad et du Niger, les contingents africains arrivent du golfe de Guinée. Ils sont
habitués à évoluer dans un milieu équatorial, très différent de celui du Sahel. Ce sont rarement des
soldats formés au combat offensif. Ceux qui ont été engagés sur des terrains de guerre
participaient généralement à des missions d'interposition.
La reconquête du Nord est censée débuter à l'automne, mais ce n'est pas avec les 5 500 ou 6 000
homme de la Misma et les 3 000 soldats français qu'elle pourra être menée à bien. Si l'ennemi
s'accroche, il faudra des contingents plus importants. Le problème n'est pas de reprendre les villes
les unes après les autres, mais de tenir l'espace. Or, pour contrôler un espace aussi important, il
faut des troupes au sol, qu'elles viennent d'Afrique, de France ou des autres pays européens. Les
avions et les hélicoptères ne suffisent pas.
D'ici là, les militaires de l'opération "Serval" ont-ils les moyens de conserver les villes
reprises aux combattants islamistes et, plus largement, de sécuriser la ligne qui sépare le
sud du nord du Mali ?
C'est tout à fait possible militairement. L'objectif est d'empêcher les djihadistes detenter une
percée. L'armée va disposer des postes de surveillance et des points d'appui d'artillerie
à partir desquels se déploieront les forces de réaction rapide. Des contingents français venus du
Tchad, de Côte d'Ivoire et du Burkina Fasso ont été rassemblés. Il faudra les entraîner
pour former un ensemble cohérent, capable de manœuvrer avec la force africaine.
Cela nécessitera un certain entraînement. A l'exception de quelques forces spéciales à N'Djamena
en 2008, les Français n'ont pas combattu dans le désert depuis longtemps. Ils
vont devoir réapprendre la guerre de rezzou : un mode d'action traditionnel des Touareg avec des
colonnes extrêmement mobiles qui frappent ponctuellement certains endroits avant de repartir.
Mali: les Touaregs, un peuple dans la tourmente L’Express, , publié le 25/01/2013 à 12:41, mis à jour à 14:12 - Par Boris Thiolay
Peuple berbère, les Touaregs vivent dans cinq pays de la bande sahélo-saharienne. Minoritaires,
les "hommes bleus", autrefois totalement nomades, sont aujourd'hui marginalisés. Au nord du Mali,
outre la présence d'islamistes armés, les civils craignent de subir des représailles de l'armée de
Bamako.
MALI - L'opération de reconquête du nord du
Mali pourrait fournir l'occasion à l'armée
malienne et aux milices communautaires de se
venger contre les civils touaregs, assimilés
indistinctement aux djihadistes et aux rebelles.
REUTERS/Florin Iorganda
Ils se dénomment eux-mêmes avec fierté Kel
Taggelmoust, "ceux qui portent le voile", Kel Tamachek, "ceux qui parlent le Tamachek" ou
encore Imajeren, les "hommes libres". Leur long turban teinté d'indigo, qui déteint sur la peau, leur
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vaut en Occident le surnom d'"hommes bleus". Mais tout le monde les appelle Touaregs -les
"isolés"- terme que les conquérants arabo-musulmans ont attribué, à partir du VIIe siècle, à ce
peuple qui préférait se réfugier dans le désert plutôt que se soumettre.
Ils sont aujourd'hui au moins 1,5 million, répartis entre cinq pays: Niger (800 000), Mali (500 000),
Libye, Algérie et Burkina-Faso (de 30 000 à 50 000). Les Touaregs, d'origine berbère, sont l'un des
derniers peuples sahariens pratiquant l'élevage nomade. Pendant des siècles, ils ont aussi régné,
avec les Maures, sur le commerce caravanier transsaharien. Ils opéraient des razzias sur les
voyageurs et commerçants traversant leur territoire. Les tribus se regroupaient en un système de
confédérations politiques régionales: Kel Ahaggar (ceux du Hoggar, en Algérie), Kel Ajjer, Kel Adar
(Mali), Kel Aïr (Niger), etc.
La société touareg traditionnelle, très hiérarchisée, s'est organisée en tribus nobles, tribus vassales
(imrad) et lignées religieuses. Ces hommes libres, clairs de peau, possédaient des esclaves, noirs.
Cette pratique, indéniable et systématiquement reprochée aux Touareg, a pourtant existé chez
quasiment tous les peuples de la région...
Les Tamachek préservent aujourd'hui encore des traditions originales: les femmes, qui ne se
voilent pas le visage, bénéficient d'une liberté inégalée dans le monde musulman. La monogamie
est de règle et, en milieu nomade, la mariée reste propriétaire de sa tente et de ses chèvres. Mais,
à cause des sécheresses récurrentes (1973-1974, 1984-1986, 2010) et de la mort des troupeaux,
le nomadisme est devenu minoritaire.
Pourtant, la vie itinérante, au pas du dromadaire, les nuits passées sous la tente ou à la belle
étoile, restent un idéal de vie pour les Tamachek. Dès qu'une occasion se présente, on saute dans
les 4x4, on enfourche les motos pour passer une journée "en brousse" ou le temps de faire un
boeuf à la guitare électrique.
Nomades, "chômeurs" et rebelles
Le monde touareg, profondément ébranlé durant la période coloniale, a été morcelé par les
indépendances africaines, dans les années 1960. Divisés par le tracé rectiligne des nouvelles
frontières, les nomades sont devenus Nigériens, Maliens, Algériens, Libyens... Ils se retrouvent
alors rejetés aux marges désertiques des Etats naissants: des territoires immenses, difficiles à
contrôler, très éloignés des capitales.
De plus, les Tamachek font souvent face à des fonctionnaires venus d'autres régions pour installer
l'autorité du pouvoir central. "Au nord du Mali, notamment, beaucoup de Touaregs ont eu, à
l'époque, le sentiment d'être recolonisés par des gens qu'ils ne connaissaient pas, explique Pierre
Boilley, historien spécialiste du Sahara. Pour le régime socialiste de Modibo Keïta, les Touaregs
étaient des "féodaux" qu'il fallait mettre au pas. "En 1963, les tribus de l'Adrar des Ifoghas, dans la
région de Kidal, se révoltent. La répression de l'armée malienne contre les "peaux rouges" (ou
"oreilles rouges") est terrible: humiliations, empoisonnement des puits, exécutions sommaires...
Cet épisode tragique est resté dans les mémoires. Sur fond de frustration économique et de
tensions intercommunautaires, le nord du Mali, ainsi que le nord du Niger, s'est embrasé à
plusieurs reprises: 1990-1992, 1994-1996, 2006... janvier 2012. "A chaque sortie de crise, les
accords de paix prévoyaient des programmes accrus de développement et une plus grande
autonomie régionale, poursuit Pierre Boilley. En fait, cela s'est souvent résumé à une gestion
clientéliste: des pouvoirs accordés à quelques obligés de Bamako et de l'argent envoyé pour
calmer tel ou tel groupe trop remuant."
Ces trente dernières années, la société touareg a connu de nombreux bouleversements. Après la
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perte de leur bétail, beaucoup de nomades se sont sédentarisés dans les villes sahariennes ou ont
échoué dans les bidonvilles des métropoles subsahariennes. Des milliers d'autres, désoeuvrés, ont
pris le chemin de l'exil, attirés notamment par les salaires de l'industrie pétrolière en Libye.
Durant les années 1980-1990, la génération des Ichoumar -du français "chômeur"- a ravivé le vent
de la fronde. Cela d'autant plus que feu le colonel Kadhafi n'a eu de cesse d'instrumentaliser la
cause touareg pour déstabiliser ses voisins. C'est ainsi que des contingents de Kel Tamachek,
enrôlés dans la Légion islamique, ont appris le métier des armes. Un exemple: Iyad ag Ghali, qui
dirige aujourd'hui le groupe islamiste Ansar ed-Dine ("Défenseur de la religion"), a notamment
combattu, sous commandement libyen, au Liban, en 1982, et au Tchad.
2012: l'embrasement et l'occupation du nord du Mali
Ces "vétérans" ont joué un rôle crucial dans les événements tragiques au début de 2012. Revenus
lourdement armés dans le nord du Mali, après l'effondrement du régime de Kadhafi, des centaines
de combattants aguerris ont fait basculer le rapport de force vis à vis de Bamako. De plus, des
unités d'élite touareg de l'armée malienne, formées par les Américains et les Français, ont déserté
pour rejoindre la rébellion relancée par le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA),
en janvier 2012.
Pour chasser les militaires maliens, ce mouvement séparatiste, "laïc", s'est tout d'abord rapproché
de son rival, Ansar ed-Dine, groupe islamiste majoritairement touareg, allié à Al-Qaeda au
Maghreb islamique (Aqmi). Le 6 avril 2012, le MNLA proclameunilatéralement l'indépendance de
l'Azawad, territoire qui recouvre les deux tiers nord du pays. Une annonce aussitôt rejetée par la
communauté internationale. Et, rapidement, le MNLA se fait dépasser, puis chasser des villes de
Kidal, Tombouctou et Gao par les groupes islamistes: Ansar ed-Dine, Aqmi et le Mouvement pour
l'Unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).
Depuis, ces trois mouvements appliquent la charia et terrorisent les populations locales. Le MNLA,
lui, a renoncé à ses ambitions d'indépendance, pour tenter de revenir dans le futur jeu des
négociations. Il a même proposé ses services aux forces de l'opération Serval, pour combattre les
djihadistes sur leur terrain, dans le grand nord du Mali. En vain, pour le moment. Quant à la frange
modérée d'Ansar ed-Ddine, elle vient d'annoncer sa scission avec Iyad ag Ghali, pour créer le
Mouvement islamique de l'Azawad (MIA), qui affirme désormais rejeter "toute forme d'extrémisme
et de terrorisme" et "s'engage à les combattre".
Les civils fuient la guerre et craignent des représailles
D'ores et déjà, les combats et les exactions des djihadistes ont fait fuir des centaines de milliers de
personnes, toutes communautés confondues. Les ONG dénombrent environ 230 000 déplacés à
l'intérieur du pays et près de 150 000 réfugiés dans les pays voisins: Mauritanie, Niger, Burkina...
Ces derniers jours, l'ancien maire de Kidal affirmait à L'Express que des milliers de Touareg de la
région se réfugient à la frontière algérienne, fermée depuis le 14 janvier dernier. "Ils craignent des
bombardements, les réactions incontrôlables des djihadistes, mais aussi les bavures des soldats
maliens s'ils reprennent les territoires", explique-t-il.
Car, pour beaucoup d'observateurs, le déclenchement de l'opération de reconquête du nord du
Mali peut fournir l'occasion à l'armée malienne et aux milices communautaires de se venger contre
les civils Arabes et Touareg, assimilés indistinctement aux djihadistes et aux rebelles. Des
exactions ont d'ores et déjà eu lieu le 19 janvier dernier, à Sévaré, comme l'a révélé, sur place, la
correspondante de L'Express.
Rapportée par Le Monde, une déclaration récente du chef du Ganda Koy ("fils de la terre"), principal
groupe d'autodéfense de la communauté Songhaï, fait froid dans le dos: "Nous considérons tous
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les Tamashek comme des MNLA [rebelles]. Il n'y a personne qui ne soit pas complice." L'Etat-
major français, qui encadre les opérations militaire, est conscient de ces risques. Sur le plan des
droits de l'homme, mais aussi en ce qui concerne les enjeux politiques régionaux.
Certes, au Niger -qui envoie 500 soldats au Mali pour combattre les djihadistes - la communauté
touareg est aujourd'hui bien intégrée. "Mais si les opérations tournaient au massacre de nos frères,
nous ne pourrions pas rester les bras croisés, avertit un ancien membre d'un mouvement rebelle
nigérien des années 1990. Et cela concernerait tous les Touareg..." Au-delà de l'intervention
militaire en cours, une résolution durable de la crise au Sahel ne pourra avoir lieu sans de
véritables progrès sur la délicate "question touareg".
Après l'intervention française au Mali, quelle stratégie pour les islamistes ? AFP , 29/1/13 - Mis à jour le 29/1/13 - 14 H 16
Les islamistes armés, qui ont perdu en 48 heures deux de leurs trois bastions dans le Nord du
Mali, reconquis par les soldats français et maliens, regroupent leurs forces dans l'extrême nord-est
du pays, où ils restent dangereux, sur le territoire malien et au-delà, selon des experts.
Gao, plus importante ville du nord du Mali samedi, Tombouctou, cité mythique mutilée par les
jihadistes lundi: les deux villes les plus peuplées de la région, deux symboles des exactions et
destructions commises par les groupes islamistes armés ont été reprises quasiment sans combats.
Face aux moyens aéro-terrestres mis en œuvre - assaut commando sur l'aéroport de Gao, largage
de parachutistes près de Tombouctou, progression par voie terrestre de colonnes de soldats
français et maliens, frappes aériennes sur les dépôts d'armes et de carburant - les islamistes ont
refusé le combat frontal.
"Ils devraient basculer vers une tactique plus classique de guérilla, de harcèlement, d'attaques
ponctuelles, avec des enlèvements, des attentats", juge Alain Antil, responsable du programme
Afrique subsaharienne à l'Institut français des relations internationales (Ifri).
Les villes qui viennent d'être reprises et dont la sécurisation pourrait prendre du temps et mobiliser
un nombre conséquent de soldats, pourraient constituer des cibles de choix.
"Après avoir libéré les villes, il faut les tenir. Ca veut dire checkpoints, ça veut dire contrôles, ça
veut dire aussi risque de kamikaze ou d'attentat suicide", selon Dominique Thomas, de l'Institut
d'études de l'islam et des sociétés du monde musulman.
De nombreux témoignages font état d'un repli des chefs les plus connus, Iyad Ag Ghaly, pour
Ansar Dine (Défenseurs de l'islam) et l'Algérien Abou Zeid pour Al-Qaïda au Maghreb islamique
(Aqmi) dans les montagnes de Kidal, à 1.500 km au nord-est de Bamako, près de la frontière
algérienne.
Le massif des Ifoghas, dans la région de Kidal, est aussi le berceau traditionnel des mouvements
séparatistes touareg.
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"Il n'y a plus de sanctuaires"
"Ils sont en train de se disséminer dans le Nord, les régions montagneuses difficiles d'accès et
difficiles à frapper. On entre dans une stratégie de conflit asymétrique, sur deux fronts: à la fois au
Mali et à l'extérieur", juge Jean-Charles Brisard, consultant indépendant sur le terrorisme.
S'il juge le risque d'attentats en France possible, il estime que "pour des raisons pratiques, ces
groupes envisagent d'abord des représailles en Afrique".
Les katibas (unités combattantes) d'Aqmi et ses alliés ont prouvé de longue date leurs capacités à
monter des opérations coups de poing dans la région, dont la plus spectaculaire et la plus récente
est la prise d'otages massive sur le site gazier d'In Aménas, dans le Sahara algérien, du 16 au 19
janvier.
Plusieurs centaines de personnes ont été menacées et 38 ont été tuées dont 37 étrangers, lors de
cette opération, par un commando jihadiste composé de six nationalités différentes (Algériens,
Tunisiens, Canadiens, Egyptiens, Maliens, Nigériens et un Mauritanien) et pendant l'assaut de
l'armée algérienne.
"Plus personne n'est à l'abri, il n'y a plus de sanctuaire. Regardez la composition du commando qui
a attaqué, toutes les nationalités représentées: tout est dit", souligne Kader Abderrahim, chercheur
à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), spécialiste de l'Algérie.
Les spécialistes mettent ainsi en garde contre une dissémination du danger jihadiste dans la
région.
"Ils vont se repositionner, sur la Libye, l'Algérie, voire la Tunisie. C'est un réseau international avant
tout. Il va y avoir hémorragie dans les pays frontaliers", craint Souleimane Mangane, universitaire
malien spécialiste des mouvements islamistes.
Pour Dominique Thomas, c'est surtout l'évolution des pays de la zone, "le Sahel avec ses
frontières poreuses", qu'il faudra surveiller, "en particulier la capacité de la Libye à se structurer en
Etat stable et sécurisé".
Mali : le sans-faute de l'armée française Le Point.fr - Publié le 30/01/2013 à 18:41 - Modifié le 31/01/2013 à 09:39
Sans avoir rencontré de vraie résistance, les Français ont repris le nord du pays et stabilisent leurs positions sur la boucle du Niger. Mais après ?
Une patrouille française à Gao, sur les bords du fleuve Niger. ©
Sia Kambou / AFP
L'arrivée des forces spéciales françaises à Kidal, mardi dans la nuit, scelle la fin de la première phase de la guerre du Mali, qui a commencé le 11 janvier. En moins de trois semaines, les armées françaises sont donc
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parvenues avec de gros moyens, mais sans trop de peine, à renverser la situation qui vouait au néant ce qui reste de l'État malien. Non seulement la descente des colonnes armées islamistes vers Bamako ne s'est pas produite, puisqu'elle a été stoppée en urgence par les aéronefs français, mais en outre la série de coups de poing réalisée par les forces spéciales a mis K.-O. les gangstéro-djihadistes.
Il y a de fortes chances pour que ces troupes légères aptes à enlever des touristes ou à terroriser une population civile désarmée ne viennent pas de sitôt se frotter à l'élite des forces françaises. Chaque jour renforcés et consolidés, les soldats français engagés dans l'opération Serval sont aujourd'hui plus de 3 000, la plupart sur le sol malien. Ils tiennent la boucle du Niger et sont là pour un moment.
Comme à la manœuvre
Pour le chef des armées François Hollande, c'est tout bénéfice. Bien préparées, bien renseignées, bien commandées, les forces françaises ont pu répondre en quelques heures à ses ordres. Celles qui étaient prépositionnées en Afrique - au Tchad, en Côte d'Ivoire et ailleurs - ont agi immédiatement. L'unité en alerte Guépard non loin du Mans, le 2e RIMa, grimpait dans les avions cinq heures après le coup de sifflet ! Quelles armées au monde sont capables d'une telle réactivité ? Prêtes à agir à des milliers de kilomètres de leurs bases ? À déployer des avions de combat, des fantassins, des hélicoptères et à faire monter ce dispositif en puissance aussi vite ? Les doigts d'une seule main sont de trop pour les compter... En Europe, il n'y en a pas d'autres.
Surtout si l'on se souvient qu'en même temps qu'elles agissaient en Afrique de l'Ouest les forces françaises menaient une opération acrobatique - malheureusement ratée - de l'autre côté du continent, en Somalie. Dans l'entourage de Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, on se félicite de la préparation parfaite de l'armée de terre : "Elle était vraiment prête. Son déploiement s'est déroulé comme à la manoeuvre ! Maintenant, les gars sont au sol et ils avancent. La remontée dans le fuseau ouest a été une très belle performance, sur des pistes impossibles. Quinze ans après, on touche les dividendes de la professionnalisation !"
La suite, cette inconnue
Cette première partie de la guerre, qui s'achève, n'a pas été marquée par des batailles rangées. Logiquement, tirant des conclusions rapides de leurs premières déconfitures particulièrement brutales, les djihadistes ont choisi l'évitement, la disparition dans les sables. Une seule bataille rangée se serait produite lors de la prise de Gao, lorsqu'une quarantaine de jeunes combattants ont affronté avec une grande vigueur les éléments du COS : "Inch' Allah, on s'en tire bien", note un officier au fait du dossier, qui estime que la chance a joué pour qu'aucune perte française n'ait été à déplorer dans cet engagement. Une autre source au ministère de la Défense ajoute : "À Gao, ces jeunes cinglés, tous noirs, avaient été abandonnés par les djihadistes. Ils se sont jetés sur les Français, qui les ont grillés sur place !"
On sait qu'"à vaincre sans péril on triomphe sans gloire", et les militaires n'ignorent rien de l'adage. S'il est vrai que "l'ennemi terroriste" a pris une déculottée, les Français se gardent bien de parler de victoires, préférant évoquer de "premiers succès". Actuellement en phase de consolidation et de renforcement, ils savent que les prochaines semaines et les prochains mois ne seront pas faciles. L'une de leurs principales préoccupations réside dans la faiblesse insigne de l'armée malienne. À ce stade, elle n'a joué aucun rôle concret dans les combats et rien n'indique qu'elle sera en mesure de le faire avant qu'elle ne soit passée par une très longue formation. Pour l'heure, les forces françaises ne comptent, s'agissant des forces africaines, que sur l'armée tchadienne pour reprendre possession de la partie nord du Mali. Mais ensuite ? C'est toute la question...
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6 – Opex & Zones de conflits
Mali: les islamistes « dynamitent » un pont stratégique près du Niger (sources concordantes) Mali actualités, 25 Janvier 2013
Des combattants islamistes ont « dynamité » un pont stratégique, près de la frontière nigérienne,
sur la route menant à Gao, unes des principales villes du nord du Mali, a appris l’AFP vendredi de
sources concordantes.
Ce sabotage, qui a entrainé la mort de deux personnes dans un accident de la route, vise un des
axes que pourraient emprunter les soldats tchadiens et nigériens de la force africaine en cours de
déploiement au Niger.
« Les islamistes ont +dynamité+ le pont de Tassiga. Personne ne peut plus passer pour aller au
Niger, ou venir vers Gao », a déclaré Abdou Maïga, propriétaire de camions de transports.
Son témoignage a été confirmé par une source nigérienne de sécurité: « Depuis ce matin, aucun
véhicule n’a quitté ici la frontière pour Gao, parce que les islamistes ont détruit le pont de Tassiga à
l’aide de dynamite. Plus personne ne peut passer ».
« Cet acte de sabotage prouve que les islamistes ont peur. Mais nous avons d’autres routes,
d’autres plans qu’ils ne savent pas », a commenté un responsable de l’armée malienne, pour
relativiser cette action.
Deux personnes ont ensuite été tuées vendredi au cours d’un accident.
« Un camion qui roulait vite, n’a pas vu qu’on ne pouvait pas traverser le pont de Tassiga. Il a fait un
accident, il y a eu deux morts sur le coup, et trois blessés », a déclaré au téléphone à l’AFP, Oumar
Maïga, un autre commerçant malien.
L’accident et son bilan ont été confirmés par une source de sécurité nigérienne: « l’accident du
camion sur le pont de Tassiga a fait deux morts. Le camion est tombé dans le vide ».
« Après le pont de Tassiga, j’ai une crainte, que les islamistes détruisent le pont de Wabaria de
Gao. Ils sont fous, et ils peuvent le faire », a commenté un élu de la région.
Tassiga, est une localité malienne, située à 60 kilomètres de la frontière nigérienne. Deux mille
soldats tchadiens et 500 nigériens sont en cours de déploiement au Niger, dans l’objectif d’ouvrir
une nouvelle voie vers Gao pour aller chasser les groupes islamistes armés au Mali.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, l’aviation française a bombardé des positions islamistes à
Ansongo, à 40 km de Tassiga, sur la route menant à Gao.
Mali: Paris confirme la « prise de la zone de l’aéroport et du pont de Gao » Mali actualités, 26 Janvier 2013
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Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a confirmé samedi que « les forces
françaises avaient saisi la zone de l’aéroport et le pont de Gao, dans le nord-est du Mali », même si
son entourage a précisé que « les combats continuaient » dans cette zone.
M. Le Drian ajoute dans un communiqué que « 3.700 militaires français sont aujourd’hui engagés
dans l’opération Serval dont 2.500 sur le territoire malien ». Son entourage a précisé que « les
combats continuaient » à Gao où « les tensions restent vives
« Les terroristes jihadistes n’ont pas désarmé », a indiqué l’entourage de M. Le Drian.
« Les terroristes jihadistes qui ont affronté les armées malienne et française ont vu nombre de leurs
moyens mobiles et de leurs sites logistiques détruits », affirme en outre dans son communiqué le
ministre qui « adresse ses plus vives félicitations aux militaires français ayant rempli ces dernières
heures avec succès la mission qui leur a été confiée ».
Auparavant, une source de sécurité malienne avaient annoncé que les militaires français avaient
pris samedi le contrôle de l’aéroport de Gao. « Les forces maliennes et françaises sécurisent
l’aéroport de Gao et le pont Wabary de Gao. Ces deux endroits stratégiques sont sous contrôle des
forces malienne et française », avait déclaré cette source à l’AFP.
L’aéroport se situe à environ 6 km à l’est de Gao. Le pont est lui placé à l’entrée sud de la
ville.
Gao, l’une des principales villes du nord du Mali, est un bastion des islamistes du Mouvement pour
l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
Les troupes franco-maliennes
Cliquez sur le lien pour voir:
http://www.flickr.com//photos/theatrumbelli/sets/72157632507552964/show/
Mali : l'aviation française a bombardé le bastion islamiste de Kidal Le Parisien, Publié le 27.01.2013, 07h02 | Mise à jour : 17h46
L'aviation française a bombardé des positions islamistes à
Kidal et sa région, dans l'extrême nord-est du Mali,
détruisant notamment la maison du chef du groupe armé
Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), a-t-on appris dimanche
de sources concordantes. | Fred Dufour
Au 17e jour de l'intervention au Mali contre les
groupes islamistes armés, l'armée française
poursuit ce dimanche la prise de contrôle de Gao, la plus importante ville du nord du Mali,
reconquise samedi lors d'une offensive éclair.
L'aviation a également bombardé des positions islamistes dans leur fief de Kidal, à 1 500 km au
nord-est de Bamako, dans l'extrême nord-est du pays. Elle a notamment détruit la maison du chef
du groupe armé Ansar Dine (Défenseurs de l'islam).
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«Il y a eu des frappes aériennes dans la région de Kidal (1 500 km de Bamako). Ces frappes ont
notamment touché la maison de Iyad Ag Ghaly à Kidal et un camp militaire dans la même ville», a
déclaré une source malienne de sécurité, dont le témoignage a été confirmé par des habitants de la
région. Les communications téléphoniques avec la localité de Kidal sont interrompues. Il s'agit de la
première ville conquise par les rebelles touareg et les groupes islamistes en mars 2012. Les
rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) avaient ensuite été
évincés de la région par leurs anciens alliés.
Anciennement liée au Mouvement national de libération de l’Azawad, Ansar Dine est un
mouvement salafiste minoritaire qui milite pour l’instauration stricte de la charia. Apparu lors la prise
du Nord-Mali en mars 2012, il rassemble avant tout des touareg islamisés ainsi que d’anciens
membres d’Aqmi. Son dirigeant, Iyad Ag Ghaly, est une figure de la rébellion touareg des années
1990 au Mali et incarne l’aile la plus radicale du groupe.
Déploiement de troupes africaines dans Gao.
Dans ce bastion islamique du nord du Mali situé à à 1 200 km de Bamako, des soldats maliens,
tchadiens et nigériens sont en cours de déploiement, indique le porte-parole de l'état-major des
armées françaises à Paris. Selon le colonel Thierry Burkhard, qui s'exprimait sur Europe 1, ces
forces africaines ont été projetées par voie aérienne sur l'aéroport de Gao, pris la veille par les
forces spéciales françaises. «Au cours d'une action combinée dans la nuit de vendredi à samedi de
forces spéciales et de frappes aériennes», l'aéroport et un pont stratégique sur le Niger, à quelques
km de Gao, ont été pris, a-t-il dit. «La prise de contrôle de Gao, qui compte 50 000 à 60 000
habitants, par les soldats maliens, tchadiens et nigériens est en cours», précise le porte-parole.
Les Etats-Unis acceptent de ravitailler les avions français au Mali.
La nouvelle offensive à Kidal intervient alors que le président des Etats-Unis renforcent leur apppui
à la France dans sa guerre au Mali. Paris avait demandé il y a plus de deux semaines à
Washington de mettre des avions-ravitailleurs à la disposition des appareils français en mission au
Mali. Le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta vient d'approuver cette requête, a indiqué
le porte-parole du Pentagone George Little. Panetta a appelé samedi le ministre français de la
Défense, Jean-Yves Le Drian pour l'informer «que le commandement militaire américain pour
l'Afrique soutiendra l'armée française en conduisant des missions de ravitaillement en vol pendant
la poursuite des opérations au Mali». Les deux responsables ont également discuté des projets
d'aide américaine au transport des troupes africaines, notamment tchadiennes et togolaises,
appelées à prendre part à la force africaine au Mali, selon le porte-parole. Vendredi, le président
américain Barack Obama avait exprimé son soutien à son homologue français. L'armée américaine
dispose d'une flotte sans équivalent de plus de 400 avions-ravitailleurs KC-135. La France de son
côté mobilise déjà une partie importante de ses 14 avions-ravitailleurs pour ses missions aériennes
au Mali. En Libye en 2011, Washington avait assuré quelque 80% des opérations de ravitaillement
en vol des appareils de la coalition.
Les islamistes fuient Tombouctou.
A Mopti, la «Venise Malienne» dans le centre du Mali, un étudiant en provenance de Tombouctou, situé dans le nord à 900 km de Bamako, affirme que les islamistes ont commencé à fuir. Mais «Il en reste quand même», nuance un commerçant. Ils échangent les dernières nouvelles de «la guerre» :
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«J'habite à Tombouctou et nous sommes tous contents du président français. On a l'impression qu'on va être libérés très bientôt», dit Sidi Touré, commerçant de 67 ans coiffé d'un turban vert, parti jeudi à bord d'une grande pirogue de sa ville «coupée du monde», sans réseau téléphonique. A son côté, un chauffeur songhaï de 44 ans, Mohamed Touré, dit vivre «comme une fête» l'annonce de la reprise aux jihadistes de Gao, à 1200 km au nord-est de Bamako, par les militaires français et maliens. «Bien sûr, la guerre, ce n'est pas bon. Mais la libération du nord, est-ce vraiment la guerre? Ce sont les populations souffrant depuis neuf mois qui réclamaient d'être libérés», argumente-t-il. En neuf mois, les islamistes armés n'avaient «pas tué», disent-ils, mais «pris la population en otage».
Au Mali, la Blitzkrieg de l'armée française
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Raids dans la profondeur, frappes de précision et opération aéroportée, la reconquête de la
boucle du Mali témoigne d'un impressionnant savoir-faire.
Ce qui s'est passé ce weekend au Mali restera dans les annales militaires. En deux jours, la boucle
du Niger a été reprise au terme d'une impressionnante manœuvre dont peu d'armées au monde
sont aujourd'hui capables. D'abord parce que nous sommes au cœur de l'Afrique, où il a été
possible de déployer plus de 3000 hommes et leurs armements en deux semaines. Ensuite, parce
que sur le terrain, les "élongations" - c'est-à-dire les distances - sont considérables. Tombouctou
est à 700 km de Bamako - la distance entre Paris et Toulon...
L'affaire s'est joué en deux temps : à Gao, dans la nuit de vendredi à samedi, puis à Tombouctou,
dans la nuit de dimanche à lundi. Désormais, tous les points de passage du fleuve Niger - ponts ou
bacs - sont sous contrôle des armées françaises et maliennes. Après le coup d'arrêt donné à
l'offensive des colonnes djihadistes (1ere phase), la deuxième phase - qui était planifiée dès le
déclenchement de l'opération - s'est déroulée sans anicroche. Il faut dire que l'ennemi se replie,
sans véritablement livrer combat.
La ville de Gao a été reprise d'abord par les hommes du Commandement des opérations spéciales,
en particulier le pont et l'aéroport. Un poser d'assaut a permis d'acheminer ensuite des renforts. Le
secteur est désormais sous le contrôle d'éléments essentiellement fournis par les paras du 1er
RCP. Quelques combats ont eu lieu, ne faisant aucune victime côté français. Les forces spéciales
ont tués une quinzaine de djihadistes dans des 4X4 puis un hélicoptère Tigre a détruit un autre 4x4,
tuant une dizaine d'hommes.
La ville de Tombouctou a été le théâtre d'une opération aéroportée dans la nuit de dimanche à
lundi. C'est le plus important largage de parachutiste depuis Kolwezi en 1978. 250 légionnaires du
2ème REP ont sauté à quatre kilomètres au nord de la ville, sous le regard d'un drone Harfang.
Cinq avions ont largué les paras : trois Transall C-160 et deux Hercules C-130. Un GTIA blindé
(21ème RIMa) et des hélicoptères du Groupement aéromobile ont également été engagés.
L'aviation - qui bénéficie désormais des ravitailleurs de l'US Air Force - a appuyé ses opérations
avec les quatorze avions de combat désormais présents (6 Rafale, 6 Mirage 2000D et 2 Mirage F1
CR). Depuis le début de l'opération Serval, 145 frappes aériennes ont eu lieu.
Contrairement à ce qu'on a pu lire ici ou là, l'aviation n'a pas été engagé dans le nord du payx, où
se refugient les djhadistes. Aucune frappe n'a eu lieu à plus de 120 km au nord de Gao - alors que
Kidal, la "capitale" du nord se situe deux fois plus loin. La prochaine étape ?
Rédigé par Jean-Dominique Merchet le Lundi 28 Janvier 2013 à 21:46
MALI• Mais où sont donc passés les djihadistes ?
Le Monde, 29 janvier 2013 Depuis la chute de la ville de Diabali, au centre du pays, les troupes françaises avancent
sans grande résistance. La ville symbolique de Tombouctou a été reprise le 28 janvier, sans
combats. Défaite des djihadistes ? Sans doute pas.
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A leur arrivée à Tombouctou, les troupes
françaises et maliennes ont trouvé une ville
désertée par les combattants islamistes - Ministère
de la Défense
Les villes maliennes sous contrôle des islamistes
tombent l’une après l’autre dans les mains des
armées française et malienne sans la moindre
résistance. Pourtant, les djihadistes avaient promis
de livrer une bataille terrible aux soldats français.
Depuis la prise de Konna [centre] par l’armée
malienne et alliées, les djihadistes ne font que fuir
les villes qu’ils occupaient. Même dans les grandes villes comme Gao où ils avaient une importante
base, ils n’y ont pas opposé une résistance aux soldats français et maliens. Les libérateurs, comme
les appellent les populations, avancent la fleur au fusil.
Faut-il en rire ou en pleurer ? Pourquoi des djihadistes qui fanfaronnaient à bord de pick-up ont-ils
choisi de prendre leurs jambes au cou à la moindre frappe aérienne ? Et où se cache-t-elle cette
vermine ? A dire vrai, l’attitude des islamistes suscite mille et une interrogations. Quelle est
finalement leur destination ? Vont-ils se fondre dans la population nordique ou vont-ils se réfugier
dans des grottes ?
En tout cas, tant que ces djihadistes ne seront pas débusqués et mis hors d’état de nuire, il faut
bien craindre des actes de représailles dans le septentrion malien et même dans d’autres zones du
pays. Pour avoir le cœur net, il y a lieu de mener un véritable travail de ratissage. Et en la matière,
aucune action, aucun effort n’est de trop. Il faut, à tout prix, arriver à déloger ces islamistes dans
leur cachette et les capturer si possible. C’est à ce seul prix que l’on pourra crier victoire. Car la
conquête rapide et sans grands sacrifices des villes jadis occupées par les islamistes est, disons-
le, trop belle, sinon, trop facile pour être vraie. On a certes réussi à couper la chique à ces fous
d’Allah mais cela ne saurait être considéré comme une victoire totale, un retour absolu de la paix.
Peut-être les djihadistes ont-ils un autre plan machiavélique qu’il faut chercher à déjouer avant qu’il
ne soit mis à exécution. Il n’est pas exclu qu’ils se soient terrés dans des grottes avec pour dessein
de regagner plus tard les villes qu’ils ont abandonnées pour mener la vie dure aux populations. Il
est compréhensible que la priorité actuelle des forces engagées sur le front, soit la libération des
villes. Mais il faudrait que très rapidement, les villes libérées soient sécurisées au maximum pour
éviter des actes de représailles.
C’est en cela qu’il faut souhaiter que le déploiement de la force internationale se fasse à un rythme
plus accéléré. Les populations qui jubilent actuellement devraient, elles aussi, se mettre en cheville
avec les militaires afin de mieux traquer cette bande d’individus sans foi ni loi. Une saine
collaboration des populations s’avère nécessaire car, c’est parmi elles que pourraient se dissimuler
les djihadistes.
En tout état de cause, on attend de voir si les islamistes qui sont devenus subitement aphones et
invisibles, opposeront une vraie résistance aux soldats français et maliens qui sont en passe de
contrôler Tombouctou. La prise de cette ville qui a payé un lourd tribut sous la férule des djihadistes
représente tout un symbole.
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Tunisie: forces spéciales déployées dans le Sahara
Des forces spéciales ont été déployées dans le grand Sud tunisien, voisin de la Libye et de l'Algérie, près d'installations pétrolières et gazières par « mesure de précaution » après la prise d'otages d'In Amenas, ont indiqué des sources concordantes. Une source au sein des forces de sécurité tunisiennes a expliqué que le déploiement avait commencé durant le week-end pour renforcer des unités militaires déjà présentes dans le Sahara afin « de protéger les sites pétroliers et gaziers éparpillés dans la région ». Des hommes et du matériel ont notamment été envoyés dans le désert pour renforcer les casernes aux abords de Remada et Dehibia, zone isolée proche de la frontière avec la Libye, selon cette même source qui travaille dans le sud de la Tunisie et qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat.
A Tombouctou, les hélicoptères de combat n'ont
pas eu à tirer une fois Afriquinfos, Mardi 29 janvier 2013 | 00:59 UTC
SEVARE (© 2013 AFP) - Les derniers hélicoptères de combat français à rentrer de Tombouctou se posent à la nuit tombée à Sévaré (centre du Mali). "Aucun coup de feu n'a été tiré" pour reprendre la ville occupée depuis neuf mois par les jihadistes, "confirme" lundi à l'AFP le colonel Frédéric Gout.
© AFP Eric Feferberg. Des soldats maliens entrent dans la
ville de Tombouctou, le 28 janvier 2013 au Mali
Il parle devant l'un des appareils du 5ème régiment d'hélicoptères de combats de Pau (sud-ouest de la France) qu'il commande: un Tigre dont les roquettes et les obus n'ont pas servi cette fois.
"Je préfère parler de la guerre comme ça. Tant mieux si on n'a pas tiré", dit l'officier de 45 ans, en retrouvant sur le tarmac quelques uns des soldats - sur plusieurs centaines - ayant participé à
l'opération "Oryx", menée dans la nuit de dimanche à lundi.
Pour reprendre le contrôle de Tombouctou (900 km au nord de Bamako), "une force franco-malienne est arrivée par le sud, avec un raid blindé, et est allée jusqu'à l'aéroport. Parallèlement, il y avait une opération aéroportée avec des parachutistes qui se sont emparés de la partie nord", relate l'officier.
"Nous sommes arrivés les premiers avec nos hélicoptères et nous nous sommes vite rendu compte, avec nos caméras thermiques, qu'il n'y aurait pas de danger dans cette opération". Pas non plus, finalement, de "résistance passive, avec des pièges", comme les militaires pouvaient le redouter, explique-t-il.
"Tous les djihadistes" partis ailleurs
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Si les soldats n'ont rencontré "aucune résistance", c'est que "tous les jihadistes avaient quitté la ville depuis certainement quelques temps", insiste le colonel français. "Ils étaient partis ailleurs et je suppose qu'ils sont en train de se regrouper vers le nord" du Mali.
Selon une source de sécurité malienne, les principaux responsables des groupes armés, Iyad Ag Ghaly, chef d'Ansar Dine (défenseurs de l'islam) et l'Algérien Abou Zeid, l'un des émirs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), se sont réfugiés dans les montagnes de Kidal, à 1.500 km de Bamako, où des positions islamistes ont été bombardées samedi par des avions français.
Lampe sur le front, large sourire, son adjoint, le lieutenant-colonel Pierre Verborg, 45 ans, débarque à peine d'un appareil. "Il y a 17 jours, quand on a été mis en alerte, on nous disait que Bamako était menacée. Et aujourd'hui, voila, Tombouctou est aux mains des Maliens de l'armée régulière".
Le colonel Gout s'avoue lui-même "surpris" que tout soit allé aussi vite dans les opérations successives de "reconquête" du nord du Mali, occupé depuis le printemps 2012 par des groupes islamistes armés alliés à Aqqmi. "Nous n'étions pas partis pour aller aussi vite. Mais une opportunité a été saisie".
Pendant qu'une jeune chef de bord de Puma, la lieutenant Marie Lechevin, ayant "déjà participé à l'opération Harmattan en Libye", décharge son matériel, il assure qu'après la reprise des villes-clefs de Gao et Tombouctou, "le prochain objectif n'est pas vraiment défini".
"Quant à l'armée malienne, le but, c'est de lui redonner confiance. Les soldats maliens ont repris du poil de la bête, on l'a senti" pendant cette opération, assure le colonel.
Dans l'après-midi, l'un des premiers pilotes d'hélico à rentrer de Tombouctou - "la perle du désert" - lançait à ses collègues: "On vous a ramené du sable" du Sahara.
La piste de Tombouctou bientôt utilisable
(actualisé) Comme à Dien Bien Phu ! Il va falloir remettre en état la piste de Tombouctou, saisie hier, avant de
pouvoir y faire atterrir des aéronefs. Forts de l'expérience de Gao, prise par une action des forces
spéciales, les djihadistes ont semble-t-il compliqué la tâche des Français à Tombouctou.
L'indisponibilité de la piste pourrait cependant être assez brève, car le Génie semble très vite s'être
attelé à la remise en état. Des moyens spécialisés sont déjà en route.
La priorité est en fait de déjà dégager le bitume, les avions de transport d'assaut sachant, ensuite,
poser court dans le tronçon qui s'impose. Là aussi une capacité permise par des entraînements
récurrents des équipages.
Aux dernières infos, le terrain n'est toujours pas ouvert, et une mission d'information planche sur le
sujet. Les sapeurs du 17e RGP, qui connaissent bien ce sujet, ne doivent pas être très loin.
Publié par mamouth leader à 1/29/2013 09:12:00 AM
La Royal Air Force va engager un avion de surveillance au Mali
Zone Militaire, 25 janvier 2013 – 20:02
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La semaine passée, à l’occasion d’une visite au Royaume-Uni, Leon Panetta, le secrétaire américain à la Défense, a affirmé que les “Etats-Unis se sont promis de traquer al-Qaïda partout et dans tous les endroits où il essayait de se cacher et qu’il en irait de même en Afrique du Nord.” Ce à quoi, son homologue britannique, Philip Hammond, a acquiescé.
Pour autant, aussi bien Londres que Washington, qui ont apporté leur soutien à l’opération Serval au Mali, n’envisagent de déployer des troupes au sol afin de prêter main-forte aux forces françaises. Aussi, il est question “de continuer à travailler avec les pays de la région pour défaire Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). De tout façon, pour que les Etats-Unis et le Royaume-Uni puissent intervenir militairement, encore faudrait-il que Bamako leur en fasse la demande…
Quoi qu’il en soit, et après avoir accepté de fournir deux avions de transport C-17 pour acheminer une partie des troupes françaises au Mali, le Royaume-Uni est allé plus loin, ce 25 janvier, en annonçant son intention d’envoyer dans la région un appareil de surveille de type Sentinel R-1.
Selon le ministère britannique de la Défense (MoD), ce dernier sera basé au Sénégal, d’où il épaulera les Atlantique-2 de la Marine nationale engagés dans l’opération Serval pour des missions de renseignement. Cette décision fait suite à une déclaration du Premier ministre David Cameron selon laquelle Londres allait s’impliquer davantage en Afrique du Nord et dans la région du Sahel.
Au total, la RAF compte 5 avions Sentinel R1, qui sont en fait des appareils de type Global Express du constructeur canadien Bombardier Aerospace équipés par Raytheon (radar ASTOR notamment). Ces derniers disposent également d’un système appelé “Ground moving target indicators” censé permettre identifier les positions hostiles.
Par ailleurs, si l’on en croit The Guardian, un petit nombre de militaires appartenant aux forces spéciales britanniques seraient au Mali afin de coordonner les efforts de leurs homologues français. Le journal a précisé qu’ils n’avaient pas pour mission de participer aux combats.
Mais ce type d’information est difficle à confirmer, les gouvernements étant en général avares de commentaires sur les activités de leurs forces spéciales.
Des avions-ravitailleurs américains pour l’opération Serval
Zone Militaire, 27 janvier 2013 – 10:50
Après avoir pris le temps d’évaluer les éventuelles implications juridiques qu’une telle décision pouvait avoir, l’administration Obama a finalement accepté d’engager des avions ravitailleurs en soutien des appareils français engagés dans l’opération Serval au Mali.
Cette décision n’allait pas forcément de soi. En effet, si, d’après le Los Angeles Times, le Pentagone et le département d’Etat étaient favorable à une aide accrue en faveur de l’opération française, la Maison Blanche, en revanche, se voulait plus prudente, certains conseillers doutant de la capacité d’al-Qaïda au Maghreb islamique de menacer les intérêts américains. Leur crainte était de voir les Etats-Unis engagés indirectement dans une nouvelle opération militaire, la fourniture d’avions ravitailleurs les mettant en posture de “co-belligérant.”
Pourtant, les Etats-Unis s’intéressent depuis longtemps à la région du Sahel étant donné qu’ils y déployés des moyens de renseignement et lancé un programme de formation des armées locales pour contrer les groupes terroristes qui y sont établis. Seulement, ce dernier n’a pas donné les résultats escomptés, notamment au Mali.
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Mais la prise d’otages d’In Amenas en Algérie a sans nul doute fait évoluer les positions au sein de l’administration américaine. “Il n’y aura pas de sanctuaire pour les terroristes, ceux qui attaquent notre pays n’auront aucun endroit où se cacher… ni en Algérie, ni en Afrique du Nord, nulle part”, avait réagi Leon Panetta, le secrétaire à la Défense.
D’où la décision de satisfaire la demande de Paris en matière de ravitaillement en vol pour permettre aux avions français d’aller bombarder les positions islamistes au Nord-Mali, après celle visant à apporter, finalement à titre gracieux, un soutien logistique à l’opération Serval en engageant des appareils de transport C-17.
“Le secrétaire américain a informé le ministre Le Drian que le commandement militaire américain pour l’Afrique soutiendra l’armée française en conduisant des missions de ravitaillement en vol pendant la poursuite des opérations au Mali”, a indiqué un communiqué du Pentagone.
Outre ce soutien dans les domaines du transport et du ravitaillement en vol, les Etats-Unis apportent également une aide dans le domaine du renseignement, et cela, depuis le début de l’opération Serval. D’après le quotidien Le Monde, cette collaboration est jugée à Paris de “remarquable”, à un niveau “jamais atteint”.
Toujours selon le même journal, un drone américain RQ-4 Global Hawk, un appareil de type HALE (Haute Altitude Longue Endurance) ayant une autonomie de 36 heures, a été engagé au Mali pour compléter les moyens déjà mobilisés, à savoir les Atlantique 2 de la Marine nationale et, prochainement, un Sentinel R1 de la Royal Air Force.
L’Espagne envoie un avion C-130 au Sénégal pour soutenir la MISMA
Zone Militaire, 27 janvier 2013 – 14:05
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a annoncé, le 26 janvier, à l’issue d’une réunion d’urgence tenue à Abidjan par les chefs d’état-major des pays membres, son intention de porter à 5.700 hommes les effectifs de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma). Initialement, il était prévu de déployer seulement 3.300 soldats.
A ces effectifs s’ajoutent les 2.000 militaire promis par le Tchad, lesquels ne font pas partie de la MISMA mais agissent en coordination avec cette dernière et les unités françaises de l’opération Serval.
Seulement, il se pose un problème de taille : celui du transport. C’est d’ailleurs ce facteur qui explique la lenteur de l’arrivée des troupes de la MISMA au Mali, lequel vient s’ajouter à la difficulté des armées locales à se réorganiser pour compenser l’envoi de forces à l’étranger afin de continuer à assurer leurs missions dans leur propre pays.
“La misère logistique et la faible capacité de projection (…) caractérisent les armées de la région”, a récemment expliqué Jeune Afrique. “Même si des partenaires nous ont proposé des moyens aériens pour transporter les troupes, nous devons acheminer le matériel par la route”, a indiqué un général ouest-africain, cité par l’hebdomadaire panafricain. Et si les effectifs de la MISMA doivent être supérieurs aux plans initiaux, ça risque de coincer…
Des moyens aériens fournis par quelques pays européens permettent de combler une partie de ces lacunes. Encore que, rien n’est moins sûr, même si certains Etats font des efforts alors que leur
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situation budgétaire ne leur laisse pas beaucoup de marge de manoeuvre. Ainsi en est-il de l’Espagne.
Le ministère espagnol de la Défense a en effet annoncé l’envoi, au Sénégal, d’un avion de transport C-130 Hercules de l’Ala 31, basé habituellement à Saragosse, afin d’aider à l’acheminement des troupes et du matériel de la MISMA vers le Mali. Une trentaine de militaires seront affectés à Dakar pour mettre en oeuvre cet appareil. Un vingtaine d’autres devraient suivre dans le courant de la semaine prochaine.
Ce C-130 espagnol n’aura pas à transporter des troupes entre deux villes maliennes mais seulement à les emmener à Bamako. Il ne participera donc pas directement aux opérations visant à chasser les jihadistes du Nord-Mali.
Les hélicoptères belges s’envolent pour le Mali
Flandres Info, Belga - mar. 29/01/2013 - 12:16
Les deux hélicoptères Agusta A109 en version médicalisée que la Belgique a mis à la disposition de la France pour son opération Serval au Mali devraient quitter mardi après-midi - avec un jour de retard - l'aéroport militaire de Melsbroek à destination de Bamako. Ils doivent arriver sur place mercredi et être "quasi-immédiatement opérationnels", a assuré un porte-parole de la
Défense.
Leur transport se fera avec un avion de transport affrété auprès de la société Volga-Dnepr, un Iliouchine Il-76 de construction russe qui les embarquera en matinée.
Le personnel chargé de les mettre en oeuvre - une quarantaine de personnes - est déjà parti en deux vagues, dont la plus importante a quitté Bruxelles dimanche à destination d'un lieu intermédiaire, Lomé, la capitale du Togo, à bord de l'Airbus A330 loué par la Défense. L'avion emportait également le matériel nécessaire à la mission de ces deux hélicoptères.
En l'absence de demande formelle de la part de la France de les engager plus au nord du Mali, ces appareils, dont un en réserve, devraient - au moins dans un premier temps - rester basés à Bamako.
Un groupe de travail interministériel qui devait se pencher lundi matin sur la question d'un éventuel déploiement de ces hélicoptères "plus au nord" n'a pris aucune décision, selon une source gouvernementale informée.
La décision initiale du conseil ministériel restreint puis du conseil des ministres prévoyait en effet un stationnement en "zone sécurisée". Mais l'armée française souhaiterait que ces hélicoptères, qui doivent servir à acheminer d'éventuels blessés vers un hôpital ou une antenne chirurgicale, se trouvent "à l'arrière du front, mais pas trop loin". Car entre-temps, la ligne de front s'est éloignée de plusieurs centaines de kilomètres de Bamako.
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Serval : suprême humiliation, la Mauritanie
apprend qu’elle entre en guerre par la presse
étrangère… Agora Vox, 01 / 2013 L’AFP rapporte « M. Hollande est arrivé mardi
matin aux Emirats arabes unis pour une visite qui
doit être largement consacrée à l'intervention
française au Mali.
Dès son arrivée à Abou Dhabi, il s'est entretenu
avec son homologue mauritanien, Mohamed Ould
Abdel Aziz, présent aux Emirats. Ce dernier a
évoqué la possibilité de participer à l'opération
Serval si le Mali en fait la demande, a-t-on
rapporté dans l'entourage du président français. »
http://www.romandie.com/news/n/_Hollande_750_hommes_au_Mali_nouvelles_frappes_reussies_
RP_150120131111-27-306439.asp?
C’est énorme !
Comment Aziz peut-il dire attendre une demande des maliens quand leur premier ministre a déclaré
lors de sa visite à Nouakchott selon l’AFP : « Le Mali souhaite que la Mauritanie s'engage encore
plus fort pour la résolution de la crise malienne, a affirmé dimanche son Premier ministre Diango
Cissoko à l'issue d'une audience à Nouakchott avec le président mauritanien Mohamed Ould Abdel
Aziz.
Je l'ai sollicité (pour) un engagement encore plus fort de la Mauritanie pour la résolution de
l'ensemble des problèmes du nord du Mali, occupé par des groupes islamistes armés dont Al-Qaïda
au Maghreb islamique (Aqmi), a déclaré à des journalistes M. Cissoko, arrivé samedi en
Mauritanie. » ?
http://www.romandie.com/news/n/_Crise_malienne_Bamako_souhaite_un_engagement_plus_fort_
de_la_Mauritanie59060120131439.asp
Comment imaginer qu’une telle volte-face puisse être annoncée par l’AFP via l’entourage du
président français et non officiellement via les autorités mauritaniennes ? C’est inimaginable car le
président mauritanien avait annoncé plusieurs fois que la Mauritanie ne participerait pas à l'effort de
guerre de la CEDEAO soutenue par la France et autres.
Stupeur et tremblements dans la population mauritanienne qui reçoit cette nouvelle d'un coup ! Tout le monde attend un démenti qui ne vient toujours pas. Les nationalistes arabo-berbères du pouvoir et de l'opposition ne veulent pas de cette guerre contre " des cousins égarés".
Wait and see...
Voilà que Jeune-afrique confirme la dépêche de l'AFP : c’est l’équivalent d’une déclaration de guerre officielle car toujours aucun démenti du pouvoir comme s’il attendait de voir l’effet sur le pays avant de parler officiellement. Résultat : stupeur à Nouakchott déjà habitué à être les derniers servis en matière de communication sauf qu’il ne s’agit plus seulement de l’état de santé du président
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mais d’une affaire de sécurité nationale. La trêve avec les illuminés a-t-elle été rompue par ces derniers pour qu’Aziz décide du jour au lendemain de mettre à exécution ses menaces de poursuite ? Non, sinon Aziz ne déclarerait pas qu’il attend une demande du Mali pour rejoindre le dispositif Serval. C’est une décision stratégique fruit de l’évolution de la situation. Alger ayant fermé ses frontières et ouvert son espace aérien aux forces françaises et alliées, Nouakchott ne pouvait demeurer en reste. Que faire ? Aziz est pragmatique, il sait que sans l'aide Française la Mauritanie ne peut être sécurisée désormais vu l’inévitable ressac des illuminés, il en va aussi de sa sécurité personnelle ou du moins de son fauteuil de président car les mauritaniens n'aiment pas la guerre conscients que nous sommes de nos forces. La sécurité est sa dernière carte, il fera le nécessaire et c’est apparemment ce qu’il vient de décider en changeant radicalement de programme sécuritaire. Sans attaque contre la Mauritanie, peut-il seul engager la Mauritanie sans qu’il n’y ait le moindre débat à ce sujet au pays ? Oui ! Il le peut, et le prouve. C'est un vrai tournant si c'est confirmé et la réponse politique de l'opposition radicale se fera plus lourde plus inconsciente car le nationaliste arabo en prendra un coup vu qu'il est désormais question de s'engager avec l'appui militaire français. La Mauritanie redevient une cible car la déclaration présumée d’Aziz cité par l’AFP et Jeune-afrique n’est rien qu’une déclaration de guerre aux illuminés. Le peuple mauritanien s’inquiète car il ne veut pas subir le terrorisme aveugle même si jusque-là les illuminés ont toujours distingué les soldats des civils mauritaniens. Mais peut-on éternellement se cacher derrière la peur et subir la menace de ces gens-là ? « Qui craint de souffrir, souffre déjà de ce qu’il craint » disait quelqu’un. Dieu merci, ce monde-là ce n’est pas l’Afghanistan, ou l’Irak, cela n’a rien à voir car ce sont les illuminés les agresseurs qui veulent imposer aux musulmans leur jahilisme et leurs primitives perspectives par la terreur. De quel droit les laisser faire ? Quand on voit comment ils ont déguerpis des villes occupées impunément, on s’étonne qu’on les ait laissés faire si longtemps. Seulement qu’on ne s’y trompe pas ! Ce sera une guérilla interminable à moins que ces illuminés ne soient encerclés au milieu de leurs repères d'antan en plein désert jusqu’à ce qu’ils retrouvent les proportions qu’ils avaient car il leur faudra bien se ravitailler. En entrant en guerre ou tout comme, la Mauritanie renvoie ces illuminés dans le désert d’où se seront fait comme des rats tôt ou tard si toutes les nations de la place jouent le jeu sauf s’ils disparaissent dans la nature en cachant leurs armes pour ensuite faire une guérilla sans merci. Ce sera alors une guerre longue surtout si les illuminés finissent par gagner la guerre psychologique pour se rendre sympathique aux yeux des populations surtout arabo-berbères. C’est une dimension terrible qu’il faut bien prendre au sérieux quand on entend déjà ce que raconte le petit peuple à Nouakchott baigné d’El-jézira, de djihadisme contre les infidèles qui les méprisent et dont les territoires leur sont interdits. Autre dimension à venir : après l’exode des réfugiés maliens vers les pays limitrophes, il faut s’attendre sous peu, à l’exode vers l’ouest des mauritaniens de l’Est… Nous verrons bien mais gare à laisser nos politicards sans foi ni loi de la place se servir de leur lâcheté pour affaiblir le pouvoir dans cette affaire même s’il faut rendre le pays plus fragile avec toutes les conséquences meurtrières qu’on imagine. Déjà, hier des petits journaleux commencent à parler de kamikazes en ville. Là encore, le risque est terrible de voir une certaine presse électronique aux mains des opposants sans foi ni loi semer la terreur pour affaiblir le pouvoir.
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Nous verrons bien mais il n’y a aucune raison que la sécurité régnant en Mauritanie ne soit ébranlée vu l’efficace dispositif sécuritaire bien avant l’opération Serval. L’aide française et étrangère ne pourra que renforcer cela inch'allah vu l'ampleur des nouvelles menaces. Quant à nos politicards qui méditent déjà la chute d’Aziz comme d’autres avant lui qui ont voulu entraîner la Mauritanie dans la guerre comme toute nation qui se défend, ces gens-là ne représentent plus rien et si la guerre doit être faite, il faut la faire mais ce qui est humiliant c'est d'apprendre l'engagement futur de la Mauritanie par la presse étrangère, c'est la preuve définitive que l'opinion publique compte pour zéro chez ces gens-là ou du moins qu'elle a tellement l'habitude d'être humiliée qu'il ne faut pas changer cette seconde nature ! " Les chiens aboient et la caravane passe ! " ce n'est pas un proverbe arabe pour rien !
Durant sa convalescence en France, Aziz a eu un profond mépris pour l'opinion publique, pas seulement lui qui était dans un terrible état mais tout son entourage qui informait uniquement les agences de presse étrangères. On se souvient de la première nouvelle donnée à Reuters par un conseiller en communication, suivront d'autres. La presse nationale fut la dernière servie ; elle eut droit aux restes… Est-ce que cela a empêché la population de faire à Aziz un accueil grandiose ? Pas du tout ! C'est étonnant car dans aucun pays de la région et même du monde, vous ne verrez un président annoncer la disponibilité de son pays pour la guerre via la presse étrangère alors que cela engage la sécurité de chaque citoyen et de chaque hôte de la Mauritanie. C'est ainsi mais qu'Aziz n'oublie jamais que lorsqu'il était un "général" putschiste prêt à étaler le corps du président élu si on cherchait à l'éloigner du pouvoir, c'est via la presse et par la presse que ses partisans l'ont rendu fréquentable jusqu'à ce qu'il puisse voler de ses propres ailes, d'autres diront de ses propres mains, et à l’époque les forces vives n’étaient pas comme aujourd’hui complètement en cendres. Pour le reste, si l’armée cherche des journalistes pour les accompagner au front comme font toutes les armées civilisées du monde, je suis partant à condition qu’on me donne une arme pour parler la langue locale au cas où…
Le Royaume-Uni va envoyer 240 instructeurs militaires au Sahel
Zone Militaire, 29 janvier 2013 – 19:53
Dans l’affaire malienne, la France peut compter tout de même sur quelques alliés indéfectibles qui ne font pas que de se payer de mots. A commencer par la Belgique et le Danemark, qui ont répondu parmi les premiers à la demande française en matière d’avions de transport (et de soutien médical pour les Belges). Au vu du format de leurs forces armées respectives, leur effort est à saluer, cela d’autant plus qu’il est même supérieur à celui consenti par l’Allemagne.
Mieux vaut donc passer sur les absents, ou les quasi-absents : ils ont de toute manière toujours tort. Quant aux Britanniques, ils ont répondu aussi présent avec, pour commencer, la mise à la disposition de l’opération Serval de deux avions de transport C-17, puis d’un appareil de surveillance de type Sentinel R1, qui sera bien utile pour épauler les Atlantique2 de la Marine nationale engagés au Mali.
Mais cet effort ne va pas s’arrêter là puisque Londres a annoncé l’envoi pochain de 240 instructeurs militaires dans la région sahélienne, dont 40 seront directement affectés à l’EUTM Mali, la mission
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de formation de l’Union européenne au profit de l’armée malienne. Pour rappel, cette dernière est commandée par le général français François Lecointre. Et ce n’est pas fini.
“Nous proposons d’envoyer jusqu’à 200 formateurs militaires pour entraîner les troupes des pays de l’Afrique de l’Ouest anglophone qui participent à la Misma”, la Mission internationale de soutien au Mali”, a indiqué, ce 29 janvier, un porte-parole du 10 Downing Street.
Au total, le nombre de militaires britanniques concernés par l’affaire malienne dépassera les 300 hommes. Car à ces 240 instructeurs, il faut ajouter les 90 soldats déjà déployés dans le cadre du soutien logistique apporté par le Royaume-Uni à la France.
Justement, pour ce qui est du transport, Londres a aussi proposé de mettre à la disposition de la France un bateau pour acheminer les équipements lourds destinés aux forces engagées dans l’opération Serval. Mais a priori, le plus gros a été fait, avec l’arrivée à Dakar d’un groupement tactique interarmes (GTIA) embarqué à bord du Bâtiment de projection et de commandement (BPC) Dixmude et l’appareillage du roulier MN Eider, avec des matériels appartenant à des unités de la 1ère Brigade Logistique (BL).
“Le Royaume-Uni a tout intérêt à la stabilité du Mali et à s’assurer que ce territoire ne devienne pas un espace d’anarchie à la merci d’al-Qaida et de ses affiliés pour organiser des attaques contre l’Occident”, a expliqué Philip Hammond, le ministre britannique de la Défense, lors d’une intervention au Parlement.
“Nous avons aussi établi une coopération militaire avec la France qui représente un partenaire important dans la stratégie britannique pour le futur. C’est une occasion, après la campagne libyenne, de démontrer la validité de cette relation”, a-t-il ajouté.
Cependant, M. Hammond a fixé les limites de l’implication de Londres au Sahel. “Le rôle des troupes britanniques n’est absolument pas celui de troupes de combat et, tel que nous l’envisageons actuellement, il ne sera pas étendu non plus à la force de protection”, a-t-il précisé au sujet de l’EUTM Mali. Et d’ajouter : “Nous sommes très clairs sur les risques de fuite en avant et nous avons défini avec beaucoup de précaution le soutien que nous entendions (…) fournir aux autorités françaises et maliennes.”
Mali : Tombouctou sous contrôle français, les Etats-Unis
rappellent à l'ordre la France
Atlantico, Publié le 29 janvier 2013
Soldats français et maliens sont entrés lundi dans la ville de Tombouctou, sous les cris de joie des habitants, après des mois d'occupation par les islamistes armés.
Crédit Reuters
Accueillis comme des sauveurs. Lundi, l'entrée des soldats français et maliens dans Tombouctou a été saluée par les vivats des habitants de cette cité mythique du nord du Mali, occupée pendant des mois par les islamistes armés, a constaté un journaliste de l’AFP. Aux cris de "Mali, Mali, Mali", la foule brandissait de petits drapeaux français et maliens au passage des soldats. Les groupes
islamistes armés liés à Al-Qaïda contrôlaient Tombouctou depuis avril 2012.
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François Hollande a affirmé lundi que la France et ses partenaires africains étaient en train de "gagner la bataille au Mali", mais qu’il appartiendrait aux forces africaines de poursuivre "les terroristes" dans le nord du pays. "La France n’a pas vocation à rester au Mali. En revanche, notre devoir c’est de faire en sorte que nous puissions permettre aux forces africaines de donner au Mali une stabilité durable", a déclaré lors d’une conférence de presse le chef de l’Etat, qui a confirmé "la reconquête des principales villes" maliennes, citant Gao et Tombouctou. Interviewé sur TF1, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a indiqué que les deux premières missions de la France au Mali avaient été remplies. "La première était de stopper la progression des islamistes vers le sud. La deuxième, faire en sorte qu'en appui des forces africaines, les forces françaises puissent reprendre les grandes villes du nord. C'est fait, la mission est remplie", a-t-il dit.
Dans la journée de lundi, les militaires ont opéré une manœuvre conjointe, terrestre et aérienne, avec largage de parachutistes, pour contrôler dans un premier temps les accès de la ville située à 900 km au nord-est de Bamako, avant de la contrôler entièrement. Français et Maliens contrôlent désormais la "Boucle du Niger", entre les deux principales villes du Nord du Mali, Tombouctou et Gao, au dix-huitième jour de l’intervention française, selon le colonel Thierry Burkhard.
Dans le même temps, les témoignages se multiplient sur la destruction de manuscrits à Tombouctou, devenue la capitale intellectuelle et spirituelle de l’islam en Afrique aux XVe et XVIe siècles. Une source malienne de sécurité a fait état d’un "bâtiment abritant les manuscrits, brûlé". Ces témoignages ont été confirmés par le maire de Tombouctou, Halley Ousmane, qui se trouvait à Bamako. "Le centre Ahmed Baba où se trouvent des manuscrits de valeur a été brûlé par les islamistes. C’est un véritable crime culturel", a-t-il dénoncé.
L’opération sur Tombouctou survient deux jours après la prise de Gao, plus importante ville du nord du Mali. Gao était un bastion des islamistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), qui y ont commis de nombreuses exactions, dont d es amputations sur de personnes accusées de vol.
Par ailleurs, lundi soir, la diplomatie américaine a rappelé à l'adresse de la France que le conflit au Mali devait aussi se régler politiquement, notamment via des élections, et a répété que les Etats-Unis ne combattraient pas dans cette guerre. "Les problèmes du Mali doivent trouver une solution qui ne soit pas purement sécuritaire. On doit avoir en parallèle une voie sécuritaire et une voie politique. Le retour à la stabilité au Mali implique de nouvelles élections qui renversent le résultat du coup d'Etat" de mars 2012 à Bamako, a déclaré la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland. Le département d'Etat plaide depuis des mois pour une "approche globale" sur le Mali : lutte contre les islamistes armés dans le Nord, retour d'un gouvernement démocratiquement élu d'ici à avril 2013 et règlement du sort des Touareg et de la crise humanitaire. En savoir plus sur http://www.atlantico.fr/pepites/mali-tombouctou-controle-francais-etats-unis-rappelle-ordre-france-621636.html#pvtz3IKyJOpP5viB.99
Mali : Une tempête de sable bloque les opérations à Kidal
Zone Militaire, 30 janvier 2013 – 18:23
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a confirmé, ce 30 janvier, devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, que les forces françaises avaient bien pris le contrôle de l’aéroport de Kidal, à 1.500 km au nord-est de Bamako et place forte (ancienne?) du groupe islamiste Ansar Dine, d’origine touareg.
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Seulement, et alors que les villes de Tombouctou et de Gao étaient rapidement tombées après la prise de leur aéroport par les forces françaises, il en va autrement à Kidal, étant donné que, comme l’a expliqué le ministre, les opérations y sont suspendues en raison d’une tempête de sable.
“Nous sommes dans une situation particulière à Kidal et nous faisons en sorte d’avoir des relations de bonne intelligence avec les Touareg”, a par ailleurs expliqué M. Le Drian. La difficulté est que certains mouvements touareg veulent davantage d’autonomie, ce qui a d’ailleurs donné lieu à la rébellion initiée par le Mouvement national de libération de l’Azawad, laquelle a pour conséquence la prise du Nord-Mali par les jihadistes.
Cela étant, face à l’avancée française, le groupe Ansar Dine s’est divisé, ce qui a permis la création du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), ouvert à “une solution pacifique” avec Bamako.
Une autre question est de savoir ce qu’il faudra faire dans l’Adrar des Ifoghas, une région montagneuse grande comme près d’un tiers de la France et proche de la frontière algérienne, où les jihadistes se sont très probablement repliés.
Quoi qu’il en soit, “nous avons atteint une partie de nos objectifs et nous poursuivons notre intervention”, a assuré le ministre de la Défense. Quant au dispositif militaire français, M. Le Drian a précisé qu’il “sera complété dans les jours qui viennent”, avec le déploiement d’un groupement tactique interarmes (GTIA) de 600 hommes, doté de Véhicules Blindés de Combat d’Infanterie (VBCI) et d’AMX-10 RCR de la 3ème Brigade Mécanisée.
Guerre au Mali : premier bilan Challenges, 30/01.2013
Dix-neuf jours après le lancement de l’opération Serval, la guerre au Mali est tout sauf terminée, malgré les prises successives de Gao, Tombouctou, et celle, actuellement bloquée par une tempête de sable, de Kidal. Mais on peut d’ores et déjà dresser un premier bilan de cette Blitzkrieg menée par les forces françaises, qui a rapidement dépassé l’Afghanistan comme OPEX numéro un. Revue de détail en trois points.
- Un succès opérationnel
Résumons. 14 chasseurs Rafale et Mirage déployés, des avions de patrouille maritime Atlantique 2, des ravitailleurs C-135, des blindés VBCI, VBL, Sagaie, AMX10 et VAB, des hélicoptères d’attaque Tigre, le Bâtiment de projection et de commandement Dixmude envoyé en renfort, mais surtout 3500 hommes engagés dans l’opération Serval. La montée en puissance du dispositif français a été rapide et efficace, la France pouvant même désormais compter sur 2900 militaires des différents pays africains présents dans la Misma (Mission internationale de soutien au Mali). Bon point côté rapidité de projection, même s’il a fallu puiser dans les moyens alliés. On y reviendra.
Côté opérationnel, même s’il faut se garder de fanfaronner, vu la retraite des jihadistes des grandes villes du Nord et la complexité de la situation dans l’Azawad, l’opération Serval a déjà mis en lumière l’efficacité remarquable des forces françaises sur des opérations aéroterrestres complexes. La prise de la boucle du Niger a vu la participation de patrouilles de chasses, d’hélicoptères, de moyens de surveillance (Atlantique 2, drones Harfang), et le largage des parachutistes du 2erégiment étranger de parachutistes (2eREP), leur plus grosse opération depuis Kolwezi en 1978.
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Hors Etats-Unis et Royaume-Uni, peu de pays peuvent se targuer de pouvoir mener ce type d’opérations si loin de leurs bases. Le parachutage d’éléments du génie pour remettre en état la piste de l’aéroport de Tombouctou montre aussi l’efficacité des forces de soutien.
- Des trous capacitaires saillants
C’est le gros point noir. Serval a mis en évidence le manque criant de capacités de transport stratégique françaises. La faute au retard de l’A400M ? Certes. Mais les carences en transport stratégiques sont connues de longue date : même une flotte de Transall en très bon état n’aurait pas permis de projection correcte, l’appareil n’ayant pas la portée nécessaire. La France a donc dû piocher dans les appareils mis à sa disposition par les alliés (C-17 canadien, britannique, et américains, C-130 belges et danois). Fâcheux : une armée performante ne sert à rien si elle ne peut être efficacement projetée.
Même manque criant sur le créneau du ravitaillement. Là, l’impéritie française ne doit rien aux industriels : la commande de 14 A330 MRTT, dans les cartons depuis des lustres, aurait dû être passée il y a longtemps. Elle le sera en fin d’année 2013, assure le ministère de la défense. En attendant, c’est bien les KC-135 américains qui sont appelés à la rescousse. Les Américains ont dû régler la question juridique de savoir si les ravitailleurs sont des « armes par destination », auquel cas le Congrès aurait dû donner son aval, ce qui a retardé le déploiement des tankers de l’US Air Force. Ces retards prouvent qu’il ne faut jamais compter à 100% sur le soutien des alliés, qui peuvent être prisonnier de leur système législatif ou de leurs impératifs de politique intérieure.
Autre trou capacitaire confirmé : les drones MALE. L’incurie française en la matière n’est plus à démontrer : 20 ans d’errements de la DGA, de l’industrie et des différents ministres de la défense ont abouti à ce que la France soit dépendante d’une plateforme israélienne francisée totalement obsolète, le Harfang. La France a déployé deux de ses quatre Harfang sur le théâtre malien, dont un seul peut voler à la fois. Le manque criant de drones type Reaper se fait sentir. Ces drones de General Atomics ont plus d’autonomie, des capteurs plus performants, et peuvent délivrer directement des armements type Hellfire, ce qui dispense de faire intervenir les chasseurs sur des cibles qui se seront souvent évanouies le temps qu’ils arrivent.
Le dernier manque identifié a été les capacités de renseignement, l’allié américain venant là encore à la rescousse avec un drone HALE Global Hawk et des images de satellites espions. Londres a aussi payé son écot en mettant à disposition un avion de surveillance Sentinel
- L’Allemagne et l’Europe de la défense aux abonnés absents
La réalité est là, et elle est bien triste : la Belgique, le Canada et le Danemark, mais aussi les Etats-Unis et le Royaume-Uni, ont aidé la France de façon bien plus résolue que l’Allemagne, qui a mis à disposition des forces africaines… deux Transall. Malgré les cris d’orfraie de l’opposition française, qui y voit une conséquence de la dégradation des relations entre les deux pays, le mal est bien plus ancien, et plus profond, comme l’avait prouvé le refus allemand d’intervenir en Libye. L’Allemagne investit lourdement dans sa défense, mais ne se sert que peu de son armée. Les points de convergence avec la France ? Limités, voire inexistants. Les deux pays étaient très proches d’un achat commun de drones Reaper américains, « européanisés » par EADS. L’Allemagne, de bonne source, a renoncé à cet achat la semaine dernière.
Quant à l’Europe de la défense, on n’en voit qu’un embryon à travers EUTM Mali, la mission européenne de formation de l'armée malienne, qui devrait intégrer entre 450 et 500 militaires européens.
Quels ont été les objectifs de l’aviation israélienne en Syrie?
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Zone Militaire, 31 janvier 2013 – 11:14
D’habitude, le gouvernement israélien ne commente jamais les raids réalisés par ses forces armées. Cela a été le cas quand une usine d’armes a été visée au Soudan, en octobre dernier ou encore quand l’aviation israélienne avait bombardé, cinq ans plus tôt, un site syrien suspecté d’abriter des activités nucléaires.
Aussi, faute de confirmation officielle, il est difficile de savoir avec exactitude ce qu’il s’est passé en Syrie, au cours de la nuit du 29 au 30 janvier. Selon des sources diplomatiques ou appartenant aux services de renseignement, les forces aériennes israéliennes auraient visé un convoi transportant des armes syriennes – probablement des missiles – pour le compte du Hezbollah libanais.
De son côté, le commandement militaire syrien a indiqué qu’un centre de recherche sur “l’amélioration de la résistance et l’auto-défense” a été bombardé dans la région de Jomrayah, entre Damas et la frontière libanaise. “Des groupes terroristes ont essayé en vain à plusieurs reprises ces derniers mois d’entrer et de s’emparer de ce site”, a-t-il également souligné.
D’après des habitants, ce centre, qui se trouve à al-Hameh, à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Damas, aurait été partiellement détruit par une demi douzaine de missiles. Deux employés du site y ont perdu la vie et cinq autres ont été blessés.
Quoi qu’il en soit, personne en Syrie n’a évoqué le bombardement d’un convoi d’armes destinées au Hezbollah. Pourtant, selon CNN, ce dernier aurait transporté des missiles antiaériens 9K37M1-2 “Buk-M1-2″ (code Otan : SA-17 Grizzly)
Pour le moment, les réactions officielles à cette opération israélienne sont rares. “La Russie (ndlr, alliée du régime de Bachar el-Assad) est très préoccupée par les informations concernant des frappes de l’armée de l’air israélienne sur des sites en Syrie, près de Damas”, a toutefois fait valoir le ministère russe des Affaires étrangères.
“Si cette information est confirmée, cela signifie que nous avons à faire à des frappes sans aucun prétexte sur le territoire d’un Etat souverain, ce qui viole grossièrement la charte de l’ONU et est inacceptable, quel qu’en soit le motif”, a-t-il poursuivi dans son communiqué diffusé ce 31 janvier. “Nous prenons des mesures d’urgence pour éclaircir cette situation dans les moindres détails”, a-t-il ajouté.
7 – Défense de par le Monde
Belgique : La moitié des soldats arrête leur
formation
7 / 7 ? 31/01/13 - 06h14 Source: belga.be
Entre 2007 et 2011, l'exode moyen des candidats soldats ou matelots néerlandophones s'est élevé à 47%. Chez les candidats sous-officiers, cette proportion varie de un quart à un tiers,
écrivent jeudi Het Belang van Limburg et la Gazet van Antwerpen.
L'armée a besoin de 2.000 militaires. Mais elle semble avoir un souci à garder ses nouvelles recrues, ressort-il de chiffres que Karolien Grosemans (N-VA) a obtenus auprès du ministre
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de la Défense Pieter De Crem (CD&V). Bien que les femmes soient quinze fois moins nombreuses que les hommes à se lancer dans une carrière de soldat, au centre de formation de Bourg-Léopold, elles arrêtent moins souvent. Annuellement, elles ne sont "que" 38% à arrêter, contre 47% chez les hommes. Il ressort en outre qu'un cinquième (18,9%) des candidats officiers non-techniques raccrochent. Plus d'un quart (27%) des candidats sous-officiers techniques quittent la fonction. Les francophones raccrochent plus. Pour les sous-officiers techniques, ils sont 30% à arrêter, contre 24% pour les flamands. Les trois raisons les plus invoquées en 2011 pour arrêter sont, chez les soldats, des exigences trop élevées de la part de l'organisation, des raisons privées impérieuses et l'environnement humain. Pour les sous-officiers, ce sont les exigences trop élevées et l'environnement humain.
Une base de drones américaine au Niger : militarisation accrue du Sahel
29/01/2013 à 16h38 Pierre Haski | Cofondateur
Soldats à Mangaize, au Niger, à la frontière malienne, le
8 juin 2012 (TOM PILSTON/THE TIMES/SIPA)
Les Etats-Unis préparent l’installation d’une base
de drones de surveillance au Niger, non loin du
théâtre des opérations militaires au Mali, afin de
mieux contrôler les activités des groupes
jihadistes au Sahel.
C’est le New York Times qui l’annonçait lundi, en
précisant que la station américaine de
surveillance comptera à terme quelque
300 militaires américains et les inévitables contracteurs civils qui les accompagnent.
Cette base de surveillance par drones n’est que le dernier signe d’une militarisation croissante de la
zone sahélienne, devenue l’une des zones d’affrontement entre la nébuleuse Al-Qaïda et les Etats-
Unis et leurs alliés occidentaux.
Cette montée en puissance américaine, qui n’attend plus, selon le New York Times, que le feu vert
du Pentagone, fait suite à plusieurs tentatives infructueuses des Etats-Unis d’intervenir de manière
pertinente sur le continent africain, sans renouveler l’échec traumatisant de la Somalie en 1992-93 :
un débarquement en fanfare et un départ désastreux après le lynchage de GIs.
Echec américain au Mali
Au Mali, en particulier, épicentre du conflit actuel dans lequel l’armée française a plongé seule voici
deux semaines, les Américains restent sur un revers cuisant.
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Ils ont dépensé beaucoup d’argent – 500 millions de dollars, quasiment la même somme que le
coût de l’opération militaire interafricaine en cours – et d’efforts pour former l’armée malienne, pour
voir une partie des soldats d’élite qu’ils avaient entraînés déserter avec armes et bagages pour
rejoindre la rébellion. Pire, l’officier qu’ils avaient formé a conduit un coup d’Etat contre un président
démocratiquement élu.
Le général Carter Ham lors de son intervention le 24 janvier
(Africom)
La semaine dernière, dans un discours à
l’université américaine de Howard, le général
Carter Ham, chef du commandement militaire
des Etats-Unis pour l’Afrique, Africom, a reconnu
que cette formation avait failli :
« Je pense que nous avons exclusivement mis
l’accent sur les aspects techniques et tactiques,
et que nous n’avons pas consacré le temps
nécessaire aux valeurs et à l’éthique militaire. Lorsque vous portez l’uniforme de votre pays, vous
prenez l’engagement de défendre la nation, et d’obéir à l’autorité civile qui a été instaurée. »
Concernant le coup d’Etat du capitaine Amadou Sanogo contre le régime du président Amadou
Toumani Touré (ATT), le général américain a commenté :
« Est-ce que nous avons négligé les signes annonciateurs, et aurions-nous pu mener notre
formation différemment pour aboutir à un résultat différent ? Sans doute un peu des deux. »
Surveillance du désert
Depuis le début de l’intervention française, l’aide américaine à l’opération Serval, fournie avec
modération et moyennant de sévères explications, s’est notamment manifestée sous la forme de
drones de surveillance dont la France manque cruellement à ce stade.
La base du Niger aura pour but de développer cette activité, uniquement destinée à la surveillance
de l’immensité désertique à l’aide de drones non armés – pas comme ceux qui sont employés dans
la zone frontalière entre l’Afghanistan et le Pakistan, et qui ont mené plusieurs attaques ciblées dont
certaines ont touché des populations civiles.
Les Etats-Unis déploient depuis des années leurs efforts pour surveiller les agissements des
émules d’Al-Qaïda dans la zone sahélienne. Ils ont en particulier développé une coopération
militaire avec l’Algérie, et disposeraient d’une base d’écoute secrète, de « grandes oreilles » dans le
sud de l’Algérie de la National Security Agency (NSA), une agence de renseignement américaine.
En 2008, la chaîne ABC avait filmé ces images étonnantes de soldats d’élite algériens et
américains s’entraînant ensemble dans le sud algérien, avec les drapeaux des deux pays flottant
côte à côte. Dans le reportage, le journaliste se demande si ce n’est pas un gaspillage d’argent, car
« certains disent qu’il n’y a pas de réelle menace dans ce désert »...
Reportage d’abc news en algerie
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Désormais, à cette présence dans le sud algérien, les Etats-Unis vont ajouter un dispositif de
surveillance de l’autre côté du désert, au Niger.
Cette montée en puissance de la militarisation du Sahel par les Etats-Unis se fait indépendamment
de l’intrusion française « à l’ancienne », avec troupes au sol et appui aérien, dans l’urgence de la
poussée jihadiste vers le sud il y a deux semaines. Et il n’est pas certain que la décision française
ait été appréciée au Pentagone.
Partagés entre l’approbation du coup d’arrêt français à l’avancée jihadiste, que seule l’armée
française était en capacité de faire en si peu de temps, et leur propre stratégie de surveillance et de
renforcement des Etats de la région, les Américains n’ont guère d’autre choix que de s’impliquer un
peu plus dans cette terra incognita relative d’Afrique sahélienne transformée en champs de bataille.
Anvers, port de transit pour les nouveaux
hélicoptères de l'US Army
7 / 7, 31/01/13 - 08h52 Source: belga.be , Par: rédaction © photo news.
L'armée américaine a une nouvelle fois utilisé le port d'Anvers pour acheminer du Texas vers l'Allemagne près d'une cinquantaine d'hélicoptères de combat et de transport, a-t-elle annoncé.
D'Anvers, plusieurs barges doivent transporter les appareils - quelque 40 AH-64 Apache et huit CH-47 Chinook de la dernière version - via le Rhin, en passant par les Pays-Bas et l'Allemagne, à destination de la base de Coleman Barracks à
Mannheim (sud-ouest de l'Allemagne), comme en attestent des photos postées sur des sites aéronautiques spécialisés au cours des derniers jours. Ces hélicoptères ont d'abord été transportés - démontés - par le cargo "Green Cove" du port de Beaumont (Texas) vers Anvers, où ils ont été stockés à partir du 17 janvier, selon un communiqué de l'US Army. D'Anvers, ils prennent en plusieurs voyages la route de l'Allemagne à bord de la barge "Dynamica". Ils sont destinés à la 12e brigade d'aviation de combat (12 CAB) de l'armée américaine, basée à Coleman Barracks, qui les remettra ensuite en état de vol et les répartira entre ses unités subordonnées pour remplacer des appareils plus anciens.
Turquie : les premiers missiles Patriot de l'OTAN sont opérationnels
Le Monde.fr avec AFP | 26.01.2013 à 14h48
La première des six batteries de missiles Patriot
déployés par l'Otan en Turquiepour protéger sa
frontière avec la Syrie d'éventuelles attaques a
été déclarée opérationnelle, a indiqué l'alliance
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atlantique dans un communiqué, samedi 26 janvier.
Cette batterie, mise à la disposition de l'OTAN par les Pays-Bas, "aidera à protéger la ville et
la population d'Adana contre les menaces (de tirs) de missiles", a indiqué le quartier général des
forces de l'OTAN en Europe (Shape) dans un communiqué. "Les cinq autres batteries de Patriot
devraient être en place et déclarées opérationnelles dans les prochains jours", ajoute le
communiqué.
Il s'agit, outre de la seconde batterie néerlandaise, de missiles fournis par l'Allemagne, qui seront
positionnés à Maras, une centaine de kilomètres plus au nord-est, et de ceux des Américains à
Gaziantep, un peu plus loin le long de la frontière avec la Syrie. Une fois le dispositif totalement
opérationnel, l'OTAN affirme qu'elle sera en mesure de fournir une protection (...) à quelque "3,5
millions de Turcs".
Mission d'un an
Conformément à une décision prise début décembre par l'OTAN, l'Allemagne, les Pays-Bas et les
Etats-Unis ont prévu d'installer en Turquie deux unités de Patriot et jusqu'à 350 soldats pour
chacune de ces unités. La mission de l'OTAN est programmée pour durer un an.
Les missiles sol-air Patriot PAC-3 peuvent détruire en vol des missiles balistiques tactiques, des
missiles de croisière ou des avions. Ces armes avaient déjà été déployées à deux reprises en
Turquie en 1991, pendant la guerre du Golfe, puis en 2003 lors de la guerre contre l'Irak.
Ankara a une nouvelle fois sollicité leur déploiement à la suite d'une série de tirs d'obus syriens
dans des localités turques proches de la frontière fin 2012. Les autorités turques, comme celles de
l'Alliance, ont insisté à de nombreuses reprises sur le caractère purement défensif de ce
déploiement, critiqué par le régime du président syrien Bachar Al-Assad et par la Russie.
Alternative au F-35 : le Canada se renseigne sur l'Eurofighter et le Rafale...et d'autres La Tribune.fr | 26/01/2013, 09:21
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En raison de l'envolée de la facture des avions
furtifs F-35 de Lockheed Martin que le Canada a
commandé en 2010, Ottawa a annoncé vendredi
qu'il allait contacter tous les constructeurs
d'avions de chasse pour demander des
renseignements sur les capacités des avions
disponibles.
Le Canada fait un pas supplémentaire dans la remise en cause de son contrat de F-35, signé en
2010 avec Lockheed Martin sans appel d'offres. Après avoir rouvert en décembre la porte à la
possibilité de choisir pour son armée de l'air des chasseurs autres que les appareils furtifs F-35 en
raison de l'envolée de leurs coûts, le gouvernement tape à la porte de tous les constructeurs d’
avions de combat dont la production est en cours actuellement ou est programmée.
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Remplacer les CF-18 de Boeing
Vendredi, le gouvernement canadien a annoncé qu'il allait contacter Boeing, Dassault
Aviation, EADS Eurofighter, Lockheed Martin et Saab pour recueillir des informations détaillées sur
les capacités des avions de combat disponibles. Un deuxième questionnaire portant sur les coûts et
les retombées possibles pour l'industrie canadienne doit être élaboré ultérieurement. Parmi les
avions similaires présents sur le marché figurent notamment, outre le F-35 et le Rafale de Dassault,
le Super Hornet de Boeing et l'Eurofighter Typhoon (EADS, BAE Systems et Finmeccanica) et le
Gripen de Saab. Le Canada veut remplacer sa flotte vieillissante de chasseurs CF-18 (Boeing).
Dassault confiant
En début d’année, le nouveau PDG de Dassault Aviation Eric Trappier s’est déclaré confiant en
début d’année dans les chances du Rafale face aux rivaux américains si le Canada décidait de
lancer un appel d'offres. "Il y a un coup à jouer. Le Canada est potentiellement le premier pays qui
pourrait remettre en cause le F-35. Nous ne pouvons pas ne pas l'accompagner", avait-t-il déclaré
aux Echos.
NS Sindhurakshak va partir pour l'Inde la semaine prochaine 25 janvier 2013 Alexander Korablinov , Rapport combiné
Après une rénovation au chantier naval
Zvyozdochka, le sous-marin de classe kilo est
prêt à rejoindre la marine indienne.
Le Sindhurakshak INS est le sous-marin
cinquième indien à être réparés et modernisés au
Zvyozdochka. Source: Oleg Koulechov
L'INS entièrement modernisé Sindhurakshak
diesel-électrique sous-marin partira pour l'Inde le
29 Janvier, l'agence Itar-Tass.
Le sous-marin de classe kilo a été modernisé au
chantier naval de Severodvinsk Zvyozdochka, au nord-ouest de la Russie. Au cours de remise en
état a été armé avec des missiles de croisière modernes Club-S, radar Porpoise et son système de
refroidissement a été modernisé.
Le contrat pour la révision intermédiaire et la modernisation de la grande sous-marin diesel-
électrique (projet de type 877EKM Kilo) a été signé entre le centre Zvyozdochka réparation navale
et le ministère indien de la Défense en Juin 2010. Le sous-marin est arrivé à Severodvinsk et a été
accepté pour des réparations en Août de la même année.
Le Sindhurakshak INS est le sous-marin cinquième indien à être réparés et modernisés au
Zvyozdochka. Le premier navire, INS Sindhuvir, a été remis à la marine indienne après des
réparations et de modernisation en 1999.
Sindhurakshak Set
Un typique kilo-marin de classe a un
déplacement de 2.300 tonnes, longueur de 72,6
mètres, une vitesse de 19 noeuds immergée
(environ 35 kilomètres à l'heure), un test de
80
profondeur de 300 mètres, un équipage de 52 et l'endurance de 45 jours.Ces sous-marins sont
armés avec six tubes lance-torpilles de 533 mm.
Les bras de modernisation des sous-marins supplémentaires avec state-of-the-art russe du Club S
missiles anti-navires (conçu par le bureau Novator) avec une gamme d'environ 200
kilomètres. Supplémentaire fabriqués en Inde équipement comprend un USHUS hydro-acoustique
unité et CCS-MK système de communication.
INS Sindhurakshak a été construit en 1997 par le chantier naval Admiralteiskie verfi à Saint-
Pétersbourg pour la Marine indienne.
Zvyozdochka est devenu un partenaire de premier plan de la marine indienne dans le maintien de
l'état de préparation au combat des sous-marins de la classe Kilo, les experts à Moscou et Delhi
dire. Zvyozdochka offre ses services non seulement à son chantier naval de Severodvinsk, mais
aussi à la gare d'attache des sous-marins indiens. Le chantier naval a deux qui couvraient navires
maisons avec sept cales de construction conçus pour la réparation et la construction de navires
pesant jusqu'à 18.000 tonnes. United Shipbuilding Corporation détient 100 pour cent moins une
action dans le chantier naval à travers sa filiale OAO Centre Nord pour la construction navale et
réparation des navires.
La Chine renforce sa capacité militaire aérienne Un nouvel avion de transport militaire, le Y-20, a effectué le week-end du 26 janvier son premier vol d’essai et viendra renforcer la capacité de projection des forces de l’Armée populaire de libération (APL).
La Croix, 28/1/13 - par Dorian MALOVIC
Les experts soulignent toutefois qu’il
faudra attendre quelques années avant une mise
en service de cet avion, moins sophistiqué que
ses concurrents américain ou européen.
Quelle est la nouveauté de l’avion de transport de troupes Y-20 ?
Les images des premiers essais en vol de ce nouvel appareil de transport de troupes ont été
diffusées durant tout le week-end du 26 janvier sur les chaînes nationales chinoises et présentées
en « une » de tous les quotidiens du pays. C’est une première, car la Chine, qui a vu son budget de
la défense croître sans cesse depuis des années, est en train de combler son retard en matière de
transport militaire sur les autres grandes puissances militaires américaine, russe, japonaise et
européenne.
La Chine ne possède pas de gros-porteur capable de projeter des unités combattantes loin de ses
frontières ; sans cette capacité, elle ne peut envisager d’intervenir efficacement sur des théâtres
d’opération éloignés de ses bases. Avec un rayon d’action de 4 400 kilomètres pour une charge
maximale de 66 tonnes, cet appareil de transport de troupes et de fret « dope la capacité de
projection de l’armée chinoise dans le monde », a commenté, hier matin, dans un éditorial, le
quotidien chinois anglophone Global Times, jugeant que c’était « une étape importante pour la
défense militaire du pays ».
Dans quel contexte géopolitique apparaît-il ?
81
Ce premier vol du Y-20 intervient dans un contexte de fortes tensions territoriales en mer de Chine
orientale avec le Japon, alimentées par la décision de Tokyo, en septembre dernier, de nationaliser
un petit archipel revendiqué par les deux géants asiatiques. La réorientation stratégique américaine
vers l’Asie (les États-Unis ont des bases militaires au Japon et en Corée du Sud), au détriment du
Proche-Orient, pousse la Chine à accélérer ses capacités militaires en Extrême-Orient.
La Chine a admis au service actif son premier porte-avions à la fin de l’année dernière, lui assignant
la mission de « défendre la souveraineté nationale », et le ministère de la défense chinois a
confirmé, dimanche soir, avoir testé avec succès un système de défense aérien interceptant un
missile en vol. Si la Chine affirme qu’elle s’arme uniquement pour se défendre, sans prétendre à
l’hégémonie, l’image qu’elle souhaite donner d’elle-même est un peu écornée par les forces
militaires de projection dont elle se dote, anticipant peut-être sur de futures interventions dans les
pays où ses intérêts économiques stratégiques (ressources naturelles) seraient menacés.
Le Japon met la Corée du Nord sous surveillance
Zone Militaire, 29 janvier 2013 – 17:39
Une fusée japonaise H-IIA, lancée depuis la base de Tanegashima, a placé en orbite deux satellites d’observation, lesquels permettront aux autorités nippones de garder un oeil sur les activités nord-coréennes et de “collecter” des informations afin d’évaluer les conséquences d’une éventuelle catastrophe naturelle dans l’archipel.
Le premier engin, conçu par Mitsubishi Heavy Industries Ltd, est un satellite radar, qui sera en mesure de fournir des images d’une précision métrique, et cela, par n’importe quel temps. Il entre dans un programme lancé à la fin des années 1990, notamment après le survol du nord du Japon par un missile balistique nord-coréen.
Le second objet emporté par la fusée H-IIA est un satellite optique est expérimental, censé être plus performant que les modèles précédents.
Avant ce lancement, le Japon comptait 4 satellites d’observation en état de marche, deux appareils lancés précédemment étant tombés en panne. D’autres, selon Tokyo, pourraient être prochainement mis en orbite.
Il est prévu de compléter ces moyens avec un drone doté de capteurs à infrarouge pour détecter et suivre les éventuels tirs de missiles balistiques afin de pouvoir intercepter ces derniers à un stade précoce, à basse altitude. En outre, le Japon peut compter sur un radar américain d’alerte avancé en bande X, installé sur la base de Shariki (nord). Un second équipement de même nature devrait être prochainement déployé dans le sud de l’archipel.
Cela étant, le lancement de ces deux satellites d’observation a été effectué alors que la Corée du Nord a menacé d’effectuer le troisième essai nucléaire de son histoire. Cette annonce a été faite après l’adoption de sanctions élargies prises par le Conseil de sécurité des Nations unies à l’égard de Pyongyang pour le tir d’une fusée Unha-3 en décembre 2012, lequel aurait masqué un test de missile balistique longue portée.
Des hélicoptères russes à l’accent anglo-italien La voix de la Russie, 31.01.2013, 14:56, heure de Moscou, par Ilia Kramnik
82
Sept hélicoptères AW139 devraient être livrés cette année au ministère de la Défense russe. Ce contrat s’élève à un peu plus de 20 millions de dollars. Ces hélicoptères anglo-italiens, assemblés sous licence en Russie, sont les premiers hélicoptères de fabrication étrangère à doter les forces armées russes.
La Russie a toujours manqué d’hélicoptères légers, catégorie à laquelle appartient l’AW139. Le Mi-1, produit entre 1950 et 1965, ainsi que son
successeur le Mi-2, produit entre 1965 et 1998, détenaient le monopole en Union soviétique. À cette époque, la Pologne était l’unique constructeur d’appareils légers de fabrication soviétique. La licence et la documentation ont été transmises à l’entreprise PZL- Świdnik. Dans les années 1990, après la disparition du Pacte de Varsovie et de l’Union Soviétique, la collaboration avec la Pologne a été réduite à néant et la Russie a commencé à développer ses propres hélicoptères légers.
Tous ces projets, le Mi-34, l’Ansat, le Ka-60 Kasatka, ont un point commun : l’absence de un moteur léger russe moderne. Ainsi, aucun de ces appareils n’a été produit en série. De toute évidence, le programme Mi-34 devrait être arrêté. L’Ansat, lui, est fabriqué en quantité limitée à la demande du ministère de la Défense, et avec une installation motrice étrangère. Le Ka-60 Kasatka a subi des transformations radicales pour finalement devenir le Ka-62, qui lui ressemble seulement par la silhouette et par l’utilisation d’un rotor anti-couple de type fenestron.
Le Ka-62 est considéré comme un hélicoptère d’avenir. Il a déjà fait l’objet d’un contrat d’exportation : le Brésil en a commandé sept pour 2015-2016. L’armée russe s’y intéresse également. Cependant, les premiers vols de cet hélicoptère devraient avoir lieu en août-septembre 2013 seulement, après quoi les modèles de présérie seront testés.
Ainsi, les appareils assemblés dans la ville de Tomilino, dans la banlieue de Moscou par la coentreprise Helivert, qui regroupe Hélicoptères de Russie et AugustaWestland, sont une réponse naturelle aux besoins du marché. Autrement, leur fabrication aurait dû être totalement déléguée à des constructeurs étrangers.
Les premiers AW139 à doter l’armée russe seront destinés au transport de troupes. Toutefois, le champ théorique d’utilisation des hélicoptères légers est plus large, comme, par exemple, la reconnaissance, le transport de véhicules légers, la projection de troupes spéciales ou des missions sanitaires et de sauvetage. C’est la mission du Mi-8, hélicoptère de 7-10 millions de dollars, avec un poids au décollage de 13 tonnes, un moteur suffisamment puissant et une consommation de carburant appropriée. Dans ce contexte, l’utilisation de l’AW139, et la construction par Helivert d’hélicoptères monomoteurs légers spécialement prévus pour la Russie pourrait être la meilleure solution. Cela comblera la pénurie d’appareils légers, dont la demande ne fera qu’augmenter au cours des prochaines années. T
FRUKUS-2013: les exercices navals se
dérouleront en France
Les exercices navals FRUKUS 2012
© RIA Novosti. Igor Zarembo, 15:03 29/01/2013, MOSCOU,
29 janvier
83
Les exercices navals annuels FRUKUS (France, Russie, Royaume-Uni, USA) se dérouleront en
2013 au large des côtes françaises, a annoncé mardi aux journalistes le porte-parole de la Flotte
russe de la Baltique, le capitaine de vaisseau Vladimir Matveïev.
"La première conférence destinée à planifier les exercices navals internationaux FRUKUS-2013 se
déroule aujourd'hui à Paris avec les représentants de la Marine des pays qui participeront aux
exercices", a indiqué le porte-parole.
Selon lui, la conférence devra établir la conception des exercices, la région de leur tenue ainsi que
des navires qui y participeront.
La première édition de ces exercices s'est déroulée en 1988, à l'époque de l'URSS. Ils se sont
poursuivis en 1993, dans le cadre d'un accord tripartite entre la Russie, la Grande-Bretagne et les
Etats-Unis. Avant l'adhésion de la France à ce programme en 2003, ils s'appelaient RUKUS.
8 – Nos Armées
Nouvel insigne de la Direction du Service
National Mise à jour : 31/01/2013 10:55
Depuis le 11 janvier 2013 la Direction du Service National est dotée d’un nouvel insigne.
Homologué sous le numéro G 5399 il répond à la description héraldique suivante : " Ecu français ancien d’azur à une silhouette équestre de sable de Jeanne d’Arc ; à la bordure componée d’azur à une fleur de lys d’or et de gueules à une pierre d’argent, le tout souligné d’argent. En pointe brochant écusson d’or aux armes de la Défense nationale surchargé des lettres capitales "S" d’azur et "N" de gueules".
En clair, la bordure aux armes d’Orléans et Jeanne d’arc représentent l’implantation géographique de la direction. L’emblème interarmées et l’acronyme SN caractérisent la Direction du Service National.
Rédacteur : LCL Gilles Merchadou
Sources : SGA/DSN , Droits : SGA/DSN
a) – Terre
Le 16e Bataillon de chasseurs de Bitche sur son "31" ce jeudi Ligne de Défense, 31.01.2013
Jeudi faste au 16e Bataillon de chasseurs de Bitche. Les 1 100
militaires sont rassemblés à l’occasion de deux cérémonies.
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La première est un baptême. Le quartier « Pagezy » (du nom du général créateur de l’artillerie
antiaérienne française, donné par le 57e régiment d’artillerie dissout en 2010) va être rebaptisé «
quartier lieutenant-colonel DRIANT ».
Le lieutenant-colonel Driant était un chasseur à pied célèbre, mort au champ d’honneur en 1916
à la tête de son 56e bataillon de chasseurs à pied mais c’était également une figure de la
Lorraine, député de Nancy.
La seconde cérémonie concerne le GTIA Acier. Après six mois de mission en Afghanistan,
900 militaires (dont 500 du 16e bataillon de chasseurs) seront réunis pour la dissolution officielle
de ce groupement tactique interarmes, déployé dans le cadre de l’opération PAMIR en Kapisa
de mai à novembre 2012, vallée dont ils ont conduit le désengagement. En effet, c'est la
dernière unité française à avoir quitté la Kapisa, et qui a transmis le relais aux forces afghanes.
Les cérémonies de ce matin se tiendront en présence du chef d’état-major de l’armée de Terre,
le général d’armée Ract-Madoux, du général de corps d’armée Ribayrol, officier général de la
zone de défense et ancien chef de corps du 16e BC, des colonels de Larouzière, chef de corps
lors de l’engagement du 16e BC en Afghanistan et Leurs, actuel chef de corps du bataillon.
République centrafricaine : Fin du désengagement des renforts Mise à jour : 25/01/2013 10:28
Le 24 janvier 2013, la « COMPARA », dernier élément en renfort de l’opération BOALI, a rejoint Libreville.
La compagnie parachutiste du 6ème BIMa, armée par le 2e REP, est arrivée en renfort fin décembre en Centrafrique a quitté Bangui le 24 janvier par avions Casa et C160. Dernière désengagée après la compagnie motorisée (2eREI) du 6e BIMa, les 2 hélicoptères Puma des EFT et l’état-major tactique du 6e BIMa (régiment prépositionné au Gabon), elle a rejoint Libreville où elle est habituellement stationnée.
La normalisation de la situation sécuritaire dans la capitale centrafricaine a permis le
désengagement progressif des militaires français mis en place en uregence fin décembre 2012. Néanmoins, tous ces composantes sont en mesure de rejoindre Bangui sur court préavis si la situation l’exigeait à nouveau.
La France est présente en RCA depuis 2002 dans le cadre de l’opération Boali. Celle-ci vise à apporter un soutien logistique, administratif, technique et si besoin opérationnel à la MICOPAX (Mission de consolidation de la paix en République Centrafricaine). Les militaires français assurent par ailleurs des missions de formation des forces armées centrafricaines (FACA) tout en restant en mesure d’assurer la sécurité des ressortissants français si la situation l’exige. Le détachement BOALI est armé par environ 250 marsouins, dont une compagnie parachutistes du 8e RPIMa de Castres.
Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense
85
Le 2e Régiment Etranger de Parachutistes toujours en mouvement
Zone Militaire, 27 janvier 2013 – 18:36
Le 2e Régiment Etranger de Parachutistes est une unité très sollicitée. En décembre dernier, alors qu’elle était affectée au Gabon, sa 3e compagnie avait été envoyée en urgence en République centrafricaine pour renforcer, avec une autre unité du 2e Régiment Etranger d’Infanterie, les effectifs du 8e Régiment Parachutiste d’Infanterie de Marine (RPIMa) de l’opération Boali, afin d’intervenir en cas de menace sur les intérêts et les ressortissantes français installés dans ce pays, alors aux prises
avec une rébellion aux portes de Bangui.
Même si la situation en Centrafrique est toujours tendue – des violations du cessez-le-feu ont été constatées alors qu’un processus politique a été amorcé, en accord avec les autorités et les rebelles du Séléka, le dispositif français a été allégé.
Dans un premier temps, la compagnie du 2e REI a été désengagée du pays pour revenir au Gabon, suivie par l’état-major tactique du 6e BIMa (Bataillon d’Infanterie de Marine) et les deux hélicoptères Puma. Enfin, la 3e compagnie du 2e REP a fini par rejoindre le Gabon où elle avait été prépositionnée. L’ensemble de ces unités sont “sont en mesure de rejoindre Bangui sur court préavis si la situation l’exigeait à nouveau”, explique l’Etat-major des armées (EMA).
La 4e compagnie du régiment basé à Calvi est actuellement aux Emirats arabes unis, avec une section détachée en Jordanie, dans le cadre de l’opération Tamour. Restait donc au quartier Raffalli deux compagnies de combat. Restait car l’une d’entre elle, la seconde, s’est envolée de Solenzara, le 24 janvier, avec le chef du corps et son état-major, vers Abidjan, en Côte d’Ivoire, où le dispositif Licorne avait été contraint de fournir des moyens à l’opération Serval au Mali (3ème RPIMa, 1er RHP et 17ème RGP).
Outre le 2ème REP, le 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes (RCP) a également été sollicité pour envoyer entre 100 et 200 hommes en Côte d’Ivoire, dans le cadre de l’alerte Guépard. Enfin, le 17ème Régiment du Génie Parachutiste (RGP) de Montauban a de nouveau envoyé une section à Abidjan, afin de remplacer la précédente, envoyée au Mali.
Opex et Oap : 2em REP
La légion saute sur Tombouctou, entre Gao & Tombouctou,
http://www.youtube.com/watch?v=zGDIDGMcbaM&feature=player_embedded
Au tour du 17ème Régiment du Génie Parachutiste de sauter sur Tombouctou
86
Zone Militaire, 29 janvier 2013 – 22:26
Saut de sapeurs du 17e RGP (c) EMA/ECPAD
Un jour après la prise de contrôle de la boucle du Niger, les forces françaises de l’opération Serval, associées aux troupes africaines ont consolidé leurs positions à Gao et à Tombouctou, tout en assurant des reconnaissances afin d’éviter un éventuel retour d’éléments jihadistes.
Selon l’Etat-major des armées, l’activité de l’aviation française est restée encore soutenue, avec une “vingtaine de sorties, dont près de la
moitié dédiées à l’appui feu, à partir de N’Djamena, de Bamako et de Dakar.”
Quant au secteur de Tombouctou, et après l’opération aéroportée de la 2e Compagnie du 2e Régiment Etranger Parachutistes (REP), qui a fait beaucoup de bruit, des sapeurs du 17e Régiment du Génie Parachutiste (RGP) ont sauté à leur tour et du matériel a également été largué. Leur mission est de dégager les pistes de l’aéroport de Tombouctou afin de pouvoir y rétablir le trafic aérien.
Par ailleurs, les troupes nigériennes, en provenance du Niger et maliennes ont progressé vers Ansongo, localitée située à 80 km de Gao. Quant aux militaires tchadiens, ils ont effectué une reconnaissance au nord de Menaka, une localité située dans la même région.
Une centaine de militaires du 515e Régiment du Train attendus au Mali
Zone Militaire, 31 janvier 2013 – 18:21
En alerte depuis plusieurs jours, l’ordre pour partir en mission au Mali a enfin été donné au 515e Régiment du Train, basé à La Braconne, près d’Angoulême. Ce 31 janvier, une centaine d’hommes de cette unité doivent s’envoler pour Bamako depuis l’aéroport Roissy – Charles de Gaulle tandis que leurs véhicules ont pris la route de Toulon, où ils seront embarqués sur un bateau.
Les “tringlots” charentais vont former une unité du sous-groupement logistique de l’opération Serval, lancée le 11 janvier dernier au Mali, où ils vont rejoindre les marsouins du 1er Régiment d’Infanterie de Marine d’Angoulême, partis au début de la semaine dernière.
Dans le discours qu’il a prononcé devant ses hommes appelés à être projetés sur ce nouveau théâtre d’opération pendant “plusieurs mois”, le colonel Christophe Barbe, chef de corps du 515e RT, a insisté sur plusieurs points.
Selon lui, cette mission au Mali est l’essence même du métier des armes. “Il y a un siècle, les taxis de la Marne ravitaillaient nos armées sur la ligne de front. En 2013, vous allez découvrir avec vos convois logistiques les berges du fleuve Niger. Vous serez les taxis du Niger des temps modernes. Vous allez créer cette ligne de vie entre Bamako et les forces déployées plus au Nord. Sous la chaleur et sur les pistes, votre engagement sera difficile” a-t-il affirmé.
Cette mission sera “difficile, complexe et rustique” a encore insisté le colonel Barbe, qui attend de ses hommes qu’ils soient des “ambassadeurs”, en faisant preuve “d’exemplarité dans leur
87
comportement, de rigueur dans la préparation et l’exécution des missions et de respect.” En clair, ils devront être à l’image de la devise de leur régiment, qui est “Elégance et Rapidité.”
3e RG : La 2e compagnie de combat à Mailly
La 1re section de la 2e compagnie de combat du génie s'est rendue récemment à Mailly pour une
préparation CENTAC (centre d'entraînement au combat).
La première partie, consacrée à l'appui à la
contre mobilité, a permis aux sapeurs de réaliser
divers obstacles tels les bouchons de mines,
lignes de mines, abattis, obstructions minées et
détachements de barrages. Si ce savoir-faire
peine à trouver sa justification face aux théâtres
d'opérations extérieures aujourd'hui, un petit
scénario a vite convaincu les sapeurs de l'utilité
de réaliser des obstacles minés pour retarder
l'avancée des opposants.
La seconde partie était consacrée quant à elle à
l'appui à la mobilité. La section a ainsi pu voir
comment dégager un obstacle, le marquer ou le baliser.
Une semaine finalement bénéfique pour la section, malgré la neige, qui a pu s'entraîner dans de
bonnes conditions.
Mission Guyane, or sur objectif Mise à jour : 28/01/2013 13:32 - Auteur : LTN Simmonot Virbel
Depuis janvier 2013, la 3ecompagnie du 21erégiment d’infanterie de marine (21eRIMa) est déployée en Guyane pour une mission de courte durée (MCD), dans le cadre de la lutte contre l’orpaillage clandestin. Une mission éprouvante et exigeante, sur le plan physique et opérationnel, qui a nécessité une préparation minutieuse de plusieurs mois. Retour sur les derniers préparatifs en métropole avant la projection.
Novembre 2012. Dans la douceur automnale varoise, sur les hauteurs de la commune de Fréjus, les hommes de la 3ecompagnie du 21eRIMa débutent une marche tactique de 24 heures. Difficile de reproduire ici l’environnement dense de la forêt équatoriale. C’est pourtant dans cette zone que s’entraînent depuis deux mois les hommes du capitaine Jérémy Songy, commandant la 3ecompagnie. « Tout le monde commence à être affuté physiquement et à bien saisir les contours de la mission,assure-t-il. La dernière fois que la compagnie est partie en
Guyane, c’était en 2006. Comme toutes les missions très opérationnelles, elle évolue rapidement et il nous faut nous réadapter. » En juin 2012 en effet, un accrochage avec un groupe d’orpailleurs clandestins a couté la vie à deux militaires du 9erégiment d’infanterie de marine de Cayenne . Un événement qui a rappelé à chacun les risques inhérents à l’opération HARPIE. Pour mieux faire
88
face à l’imprévisibilité des chercheurs d’or, des évolutions ont été intégrées à la mise en condition avant projection (MCP) des unités désignées pour renforcer le dispositif des forces armées en Guyane (FAG). « Des modules ont été rajoutés, notamment en secourisme pour les auxiliaires sanitaires et chacun des marsouins. Mais nous devons aussi désormais passer le module ECHO de l’instruction au tir de combat (IST-C) », précise le capitaine Songy. Le module ECHO a vocation à préparer les groupes de combat à la réaction à une embuscade…
>>> A Lire prochainement dans le TIM 241
Droits : Armée de Terre 2013
47 nouveaux képis blancsà la Légion étrangère La Provence, Publié le mercredi 30 janvier 2013 à 10H58, par Hervé Aujames
Avant de se couvrir du fameux képi blanc, les légionnaires ont déclamé
leur "serment d'honneur et de fidélité". Ph. ange esposito
Alors que les légionnaires du 3e Escadron du 1er
Régiment étranger de cavalerie de la cité des
princes sécurisent la ville de Tombouctou au Mali,
le chef de corps du 4e Régiment étranger de
Castelnaudary, le colonel Talbourdel "accueillait"
dans la Légion étrangère, 47 "petits nouveaux".
Cérémonie pleine d'émotions (de souvenirs pour certains) qui avait pour cadre l'avant-scène du
théâtre antique. Simple, rapide (ce n'est pas le froid qui explique cela, mais la tradition), cette prise
d'arme a réuni plusieurs officiers du 1er REC ainsi qu'une toute petite poignée de représentants de
la ville.
La marche du képi blanc
Avant de pouvoir se couvrir du fameux képi blanc, les élèves ont effectué la fameuse "marche du
képi", soit 55 km qui, en deux jours les a mené du Plan de Dieu à Villes-sur-Auzon en passant par
le massif des Dentelles de Montmirail avec une nuit à Bedoin où ils ont été hébergés dans la salle
polyvalente.
Avant de retrouver la caserne de Castelnaudary et son centre de formation pour tous les futurs
engagés de la Légion étrangère, les 47 légionnaires ont déclamé le fameux serment de la Légion.
Promesse ou code d'honneur qui, pour les cinq premières années de leur vie de légionnaires, va
les suivre, les guider, les transformer pour certains. La cérémonie s'est terminée par un petit défilé
devant le grand mur. "Ensuite, devait nous confier le lieutenant Fraysse, chargé de communication
du 1er REC, ces hommes ont encore trois mois de formation. À l'issue de celles-ci, et en fonction de leur
classement, ils rejoindront l'un des régiments de la Légion."
Pour l'année 2013, la Légion étrangère va accueillir dans ses rangs près de 7 000 engagés.
Ce qui représente près de 5 % des effectifs de l'armée de terre.
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b) – Mer
Golfe arabo-persique : le chef d’état major de la Marine émirienne à bord du Chevalier Paul Mise à jour : 30/01/2013 11:04
Le 27 janvier 2013, la frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul, déployée dans le Golfe Arabo-Persique (GAP), a accueilli à son bord le chef d’état-major de la Marine des Emirats Arabes Unis (CEMM EAU) et le commandant de la zone maritime de l’océan Indien (ALINDIEN).
Le Chevalier Paul était en escale à Abu Dhabi, dans les Emirats Arabes Unis (EAU), du 23 au 28 janvier 2013. A cette occasion, le vice-amiral Ibrahim Salem Mohammad Al Musharrakh, CEMM EAU, et le vice-amiral Marin Gillier, ALINDIEN, se sont rencontrés à bord de la frégate, à l’invitation du capitaine de vaisseau Nicolas Vaujour, commandant du Chevalier Paul. Les discussions se sont concentrées sur l’actualité internationale et sur le développement de la coopération franco-émirienne.
Le Chevalier Paul est reparti le 28 janvier 2013 au matin afin d’intégrer un groupe aéronaval américain dans le GAP. A la mi-février, il participera à l’exercice Gulf Falcon 2013 avec le Qatar.
Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense
Échanges internationaux pour la frégate Jean Bart en Méditerranée Mise à jour : 30/01/2013 08:53
Au cours d’une patrouille en Méditerranée orientale, la frégate Jean Bart a croisé la route de
plusieurs bâtiments.
La présence, parmi les bâtiments rencontrés, d’un pétrolier-ravitailleur américain transitant dans la
zone, a permis au Jean Bart de «passer à la pompe» et de se ravitailler en combustible de
navigation.
À l’invitation du commandant du Jean Bart, les
commandants américains se sont rendus à bord
de la frégate française, chacun accompagné d’une
délégation de marins.
Dans le même temps, deux groupes de marins
Français se sont rendus sur les frégates
américaines.
90
La présence d’une frégate brésilienne dans la zone de patrouille a également donné l’occasion
d’une rencontre à la mer. Ainsi, une délégation du Jean Bart s’est rendue sur le bâtiment brésilien,
tandis que les hélicoptères de chaque unité s’entraînaient en effectuant des cross-decks d’un
bateau à l’autre. Puis les deux frégates se sont exercées à la manœuvre en réalisant des
présentations de ravitaillement à la mer.
L’arrivée à Beyrouth, quelques jours après, a donné lieu à plusieurs échanges avec les Forces
armées libanaises (FAL). Dans un premier temps, avant l’accostage, le Jean Bart a effectué des
manœuvres communes avec un patrouilleur libanais, puis une équipe de visite des FAL est monté à
bord de la frégate pour s’exercer aux opérations de visite et partager leur expérience avec l’équipe
de visite du Jean Bart.
Entretenir les relations avec les nations alliées fait partie des missions des bâtiments de la Marine
nationale déployés hors du port base. Le bâtiment est un vecteur diplomatique dont le rayon
d’action est particulièrement important. Ces quelques exemples soulignent la polyvalence des
marins, militaires et diplomates de la mer.
Sources : © Marine nationale
GABIAN 2013 : Première manœuvre navale Mise à jour : 25/01/2013 10:33
Du 28 janvier au 1erfévrier 2013, neuf bâtiments
de la Marine nationale affectés à Toulon
appareilleront pour participer à la manœuvre
d’entraînement mutuel Gabian. Cette activité à la
mer aura pour unité leader la frégate anti-sous-
marine Jean de Vienne de la Force d’action
navale. La frégate anti-sous-marine Libeccio de la
marine italienne participera à cet entraînement en
haute mer.
Activité trimestrielle de préparation au combat,
Gabian offre aux unités à quai, en phase d’entraînement programmé l’opportunité d’appareiller et
de travailler ensemble à l’obtention de leur qualification opérationnelle. Durant l’année, des
entraînements de ce type sont également prévus pour les unités stationnées en zone maritime
Atlantique et Manche-mer du Nord. Avec la mise en commun des moyens nécessaires à leur
entraînement (bâtiments tiers, unités plastrons et aéronefs) ainsi que la planification coordonnée
des scénarios opérationnels, les équipages atteignent rapidement le meilleur niveau de
qualification, dans un esprit d’économie du potentiel consacré à la préparation des forces.
Les actions réalisées en formation, à plusieurs unités, les nombreuses manœuvres tactiques et
ravitaillements à la mer permettront à l’ensemble des marins d’élever leur niveau de préparation
opérationnelle.
Participent à cet entraînement :
- Frégate anti-sous-marine Jean de Vienne
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- Frégate antiaérienne Jean Bart
- Frégate La Fayette
- Aviso Commandant Birot
- Aviso Enseigne de vaisseau Jacoubet
- Chasseur de mines Lyre
- Chasseur de mines Orion
- Bâtiment base de plongeurs démineurs Pluton
- Pétrolier ravitailleur Meuse
- VN Rebel
- Frégate anti-sous-marine italienne Libeccio
Sources : © Marine nationale
Lann-Bihoué. La Ban sur tous les fronts
Le Télégramme, 23 janvier 2013 -
Consolidée par le transfert des unités de Nîmes, et désormais pôle unique de la patrouille, de la surveillance et de l'intervention militaire, la Ban de Lann-Bihoué (2.000 civils et militaires) entame 2013 avec ambition.
Lann-Bihoué. La Ban sur tous les fronts. Hier, lors de la cérémonie des vœux, le capitaine de vaisseau Christophe Lucas a fait le point sur l'année qui se profile à la Ban. Les interventions: neuf naufragés secourus. En 2012, la flottille 24F, avec ses Falcon 50, a accompli plus de 40 missions de secours en mer, qui ont permis de sauver neuf naufragés, dont un véliplanchiste en Méditerranée qui avait passé 23heures dans l'eau. Huit constats de pollution ont également été dressés par cette flottille. La flottille 4F (Hawkeye) a, elle, effectué 100 jours de mer à bord du Charles-de-Gaulle, avec cinq embarquements successifs. La flottille 28F, avec
un parc de Xingu, a réalisé quelque 300 missions de liaison. Enfin, l'École du personnel volant a délivré 48 brevets et 42certificats à des opérateurs qui sont venus alimenter les flottilles opérationnelles. Les bâtiments: la fin du provisoire. Pour le capitaine de vaisseau Christophe Lucas, qui commande la base, 2012 aura été l'année de la «consolidation» de la Ban, notamment grâce à de nombreux travaux d'infrastructure. Les structures provisoires mises en place pour absorber les unités de Nîmes-Garons ont ainsi laissé
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place à des bâtiments en dur: le bâtiment de commandement inter flottilles qui accueille désormais les flottilles 21F et 23F, les trois hangars abris pour les flottilles d'Atlantique 2, et un bâtiment d'hébergement rénové. Nouveaux travaux en 2013. De nouveaux travaux sont programmés pour les trois ans à venir. Dès 2013, sont annoncés la réalisation d'une nouvelle centrale électrique, la rénovation et la mise aux normes du centre de restauration et la réhabilitation du hangar H17, destiné à recevoir la flottille 28F et l'industriel titulaire de l'entretien externalisé des Xingu. Autres projets, le réaménagement de la départementale 63, qui relie Ploemeur au rond-point du Mourillon, pour lequel la Ban est partie prenante; le raccordement de la base à la station d'épuration de Guidel, ou encore la réfection du parking de l'aéroport des taxis-ways, qui devrait débuter l'été prochain. La 24F se renforce. La flottille 24F fêtera cette année ses soixante ans et plus de 30.000heures de vol accomplies sur Falcon 50M. «Deux nouveaux avions seront livrés et viendront porter à six le parc de cette flottille, placée au cœur des missions de l'État en mer», annonce Christophe Lucas. L'Atlantique 2 rénové. La Ban attend également, en 2013, la rénovation de l'Atlantique 2 et de son système d'armes. «Cette rénovation doit fournir à cette véritable frégate volante, des capacités renouvelées pour mener avec efficacité toutes ses missions dans les années à venir», précise Christophe Lucas. Enfin, dans les prochaines semaines, la Ban disposera d'un nouveau bâtiment destiné à accueillir le simulateur de vol Atlantique 2, en provenance de Nîmes-Garons. «Ce simulateur permettra la mise aux normes OACI (aviation civile) du simulateur actuellement présent à Lann-Bihoué, en parallèle de la modification du parc Atlantique 2», explique le pacha de la base.
L’Atlantique 2, clé de voûte de l’opération Serval Mer & Marine, 23/01/2013
crédits : MARINE NATIONALE
Au Mali, des marins traquent et débusquent les terroristes, éclairent les troupes au sol et guident les raids de l’aviation et des hélicoptères de combat. Ces marins, ce sont les équipages des avions de patrouille maritime Atlantique 2. Habitués du continent africain, où ils évoluent en permanence, notamment depuis le Sénégal et Djibouti, les « frégates volantes » de la Marine nationale sont, depuis le début de l’intervention française au Mali, demeurées très discrètes. Pourtant, elles sont « indispensables aux opérations », confie un militaire. Pourquoi ? Parce
que ces avions offrent des capacités essentielles, et uniques dans l’armée française, notamment en termes de renseignement, qui demeure plus que jamais le nerf de la guerre. Ainsi, les ATL 2 travaillent de concert avec les unités terrestres de reconnaissance, tout en dirigeant avec une grande réactivité les moyens d’attaque vers leurs cibles, ce qui explique notamment l’efficacité des raids aériens.
Une grande endurance et des moyens de détection très précieux
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D’abord conçus pour la lutte anti-sous-marine et antinavire, les Atlantique 2 sont de redoutables prédateurs. Extrêmement endurants, ces sentinelles peuvent opérer durant 14 heures, un avantage considérable pour « durer » et offrir une permanence sur zone. Ils disposent en outre d’importants moyens de détection : radar, système de détection électro-optique permettant d’obtenir des images de jour comme de nuit, moyens d’écoute, transmission de données… Sans oublier des postes d’observation aménagés dans la carlingue, d’où des guetteurs peuvent observer la mer, ou le terrain survolé. Car, par rapport à d’autres types d’avions, comme l’Awacs, l’ATL 2 vole plus bas, donc plus près des cibles, avec par conséquent un degré de finesse très important. Grâce à ces capacités, les Atlantique 2 sont en mesure de détecter un périscope de sous-marin en pleine mer. Dans ces conditions, repérer un pick-up dans le désert ou un attroupement dans la savane est tout à fait dans leurs cordes, ce genre de chasse s’apparentant d’ailleurs, selon les marins, à de la lutte ASM. Observateur à bord d'un Atlantique 2 (© : MARINE NATIONALE)
Régulièrement engagés dans les opérations aéroterrestres Lors de précédentes opérations terrestres, les Atlantique 2 avaient déjà démontré leur grande utilité. Ce fut le cas en 2006 au Tchad, lorsque l’armée française est intervenue pour repousser des rebelles soudanais qui menaçaient N’Djamena. Les ATL 2 avaient, notamment, été engagés pour repérer les mouvements « ennemis » et guider les raids des Mirage de l’armée de l’Air. Plus récemment, c’est en Libye, en 2011, que les avions de patrouille maritime de l’aéronautique navale se sont illustrés. Là aussi pour des missions de renseignement, mais également pour coordonner les attaques des hélicoptères de combat du groupe aéromobile déployé depuis les bâtiments de projection et de commandement (BPC) de la Marine nationale. Leur présence a, par ailleurs,
certainement fait partie des capacités de renseignement pour les artilleurs des frégates qui, au large, pilonnaient les positions des forces pro-Kadhafi. On notera que l’Atlantique 2 est aussi un outil d’anticipation, qui permet de recueillir en amont d’une intervention des informations cruciales et, par là même, de préparer au mieux le déploiement et l’avancée de troupes terrestres, tout en optimisant les frappes aériennes en informant la chasse et les hélicoptères, en temps réel, de la présence d’une cible qui, une fois localisée, peut être neutralisée.
A bord d'un Atlantique 2 (© : MARINE NATIONALE)
La valeur ajoutée d’un équipage de frégate volante Les avions de PATMAR disposent également d’un atout essentiel. Ils disposent d’un véritable équipage, constitué d’une vingtaine de marins, dont des spécialistes de la détection. D’où leur surnom de « frégates volantes » puisqu’à l’instar d’un bâtiment, cet équipage offre une capacité de réflexion, d’analyse et de compréhension de l’environnement, qu’il peut partager avec l’état-major et les autres moyens engagés. Une valeur ajoutée que ne peut par exemple pas offrir un drone aérien.
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C’est donc naturellement qu’on retrouve ces appareils au Mali. Depuis le début de Serval, le 11 janvier, le ministère de la Défense n’a jamais voulu donner le nombre de machines impliquées. Mais pour une telle opération, on peut imaginer qu’il faut mobiliser jusqu’à une demi-douzaine d’Atlantique 2, ce qui est énorme compte tenu du nombre d’appareils dont dispose la marine (22 seulement en parc et une quinzaine en ligne). Car ces appareils doivent également, malgré les besoins au Mali, continuer d’assurer d’autres missions essentielles, comme garantir la protection des sous-marins nucléaires de la force océanique stratégique (FOST) et la sureté des approches maritimes françaises. Atlantique 2 avec un missile antinavire et une torpille (© : MARINE
NATIONALE)
Modernisation en vue Livrés à 27 exemplaires à la Marine nationale entre 1989 et 1997, les Atlantique 2, compte tenu de leur utilité, tant maritime que terrestre, et de l’enjeu stratégique qu’ils représentent, vont bénéficier d’une importante modernisation. Prévu pour être notifié cette année, ce programme, qui sera industriellement mené par Dassault Aviation, doit concerner les 22 appareils encore en service au sein des flottilles 21F et 23F, basées à Lann-Bihoué, près de Lorient. Ils pourront, ainsi, poursuivre leur activité jusqu’en 2030, au moins, en attendant l’arrivée d’un nouveau moyen de patrouille maritime.
Serval : Le BPC Dixmude est arrivé à Dakar
Zone Militaire, 28 janvier 2013 – 18:37
Parti le 21 janvier dernier de Toulon, le Bâtiment de Projection et de Commandement (BPC) Dixmude n’a pas traîné étant donné qu’il est arrivé à Dakar une semaine pile après avoir appareillé.
Le navire de la Marine nationale a ainsi acheminé en Afrique l’équivalent d’un groupement tactique interarmes (GTIA), avec notamment des Véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI), des Véhicules de l’avant-blindé (VAB) et des chars AMX-10 RCR appartenant principalement à des unités de la 3ème Brigade Mécanisée de Clermont-Ferrand.
Une fois débarqué, ce GTIA prendra la route de Bamako, au Mali, où il sera engagé dans l’opération Serval.
Par ailleurs, le roulier MN Eider va également prendre la route de Dakar ce 28 janvier. Le navire a embarqué à son bord, grâce au 519e Groupe de Transit maritime, 250 véhicules (Véhicules blindés légers, Petits véhicules protégés, camions, etc…) ainsi qu’une centaine de conteneurs.
Il s’agit, pour l’essentiel, des matériels appartenant à des unités de la 1ère Brigade Logistique (BL) et qui étaient jusqu’à présent rassemblées sur la Zone de regroupement et d’attente (ZRA) de Miramas, dans les Bouches-du-Rhône.
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Le cycle de modernisation de la flotte des frégates anti-sous-marines se poursuit
Mise à jour : 30/01/2013 17:54
Amorcé en 2011 avec le retrait de la F67
Tourville, le renouvellement de la flotte des
frégates de lutte anti-sous-marine est en cours et
s’achèvera avec la livraison du dernier exemplaire
de la série des Frégates Européennes Multi-
Missions (FREMM) au-delà de l’année 2020.
L’année 2013 verra le Retrait du Service Actif
(RSA) de la frégate de type F67 De Grasse ainsi
que celui du Georges Leygues, première des
unités de la famille des F70 (numéro de coque D640) et bâtiment d’escorte de la Mission Jeanne
d’Arc 2013 aux côtés du BPC Tonnerre. C’est également au cours de cette année que l’Admission
au Service Actif (ASA) de la FREMM Aquitaine sera prononcée une fois achevée la Vérification de
ses Caractéristiques Militaires (VCM).
Ces échéances sont mentionnées dans l’édition 2013 de la directive ASA/RSA produite chaque
année par l’État-major de la Marine. Ce document envisage pour l’année à venir la liste des
admissions et retraits du service actif des unités de la marine. Élaborée après consultation des
différentes autorités organiques de la marine nationale (ALFAN pour les bateaux de la force
d’action navale, ALFOST pour les sous-marins de la force océanique stratégique, etc.), la directive
prend effet au sein des forces après avoir été validée in fine par l’État-major des armées (EMA).
Dans le cas spécifique de la force d’action
navale avec la flotte des frégates de lutte anti-
sous-marine, la directive ASA/RSA 2013 s’est
appuyée sur plusieurs principes qui inscrivent la
marine dans le contexte socio-économique du
moment. A l’instar d’une feuille de route, elle
prend en compte les critères suivants:
Optimisation du potentiel restant et régénération au juste besoin (limitation des surcoûts liés à certaines obsolescences, récupération de matériels au profit des bâtiments du même type, etc.)
Accompagnement et suivi du calendrier de livraison des FREMM
Répartition de la capacité de lutte anti-sous-marine sur l’ensemble des façades maritimes métropolitaines
Transfert de l’expertise « lutte sous la mer » capitalisée par les marins des frégates F67 etF70vers la toute nouvelle communauté FREMM
Gestion de la « cohabitation » F70-FREMM jusqu’à l’avènement d’une flotte « 100% FREMM ».
«Nous devons respecter avec exactitude les rendez-vous fixés par la directive ASA/RSA tout en
veillant au maintien des capacités opérationnelles de la force, notamment dans le domaine de la
lutte sous la mer qui contribue à la sûreté de la dissuasion nucléaire et à l’escorte des unités
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précieuses comme le porte-avions ou les BPC» précise le VAE Xavier Magne, commandant la force
d’action navale. «L’intégration des FREMM au sein de la FAN nous impose aussi de procéder à la
transmission intégrale des savoir-faire de l’ancienne vers la nouvelle génération des équipages».
Au-delà des incidences sur le volume de la flotte, exprimé en nombre de coques, la directive
ASA/RSA dimensionne également l’équilibre du nombre de marins que compte la force d’action
navale, en effet les équipages des FREMM sont optimisés à 94 marins. Cet aspect est pris en
compte directement par la direction du personnel militaire de la Marine (DPMM).
Sources : © Marine nationale
La FREMM Aquitaine pour la première fois en Méditerranée Mise à jour : 29/01/2013 14:16
Le 28 janvier 2013, la Frégate Européenne Multi-
Missions (FREMM) Aquitaine est arrivée à Toulon
pour une dizaine de jours d’essais à la mer dans
le cadre de la Vérification de ses Capacités
Militaires. L’équipage commandé par le capitaine
de vaisseau Rouvière a été accueilli par le vice-
amiral d’escadre Yann Tainguy, commandant la
zone maritime Méditerranée et par le vice-amiral
d’escadre Magne, commandant la force d’action
navale. Première d’une série de onze frégates,
l’Aquitaine effectue la toute première escale en
Méditerranée d’un bâtiment de ce type.
«Le premier exemplaire de la FREMM qui sera affecté à Toulon sera la Provence, attendue en
2015» précise l’amiral Tainguy. «D’ici là, les travaux de dragage du port ainsi que l’aménagement
des quais avec toute l’infrastructure nécessaire au soutien de l’équipage seront achevés».
«Armée par seulement 94 marins contre les 250 des frégates anti-sous-marines d’ancienne
génération, la FREMM Aquitaine marque une nouvelle ère dans la définition des équipages des
bâtiments de combat» ajoute l’amiral Magne. «Le bond technologique opéré sur ce bâtiment dans
le domaine la lutte sous la mer est extraordinaire, de même que la capacité future de la FREMM à
mettre en œuvre le Missile De Croisière Naval (MDCN). Ce dernier atout fait de ce bateau un outil
révolutionnaire qui apportera un complément à la mission de projection de puissance de la
Marinenationale».
En prélude à son prochain Déploiement de Longue Durée (DLD) en Atlantique (période
d’endurance à la mer au cours de laquelle le bâtiment et son équipage vont être mis à l’épreuve
pendant plusieurs mois), la FREMM Aquitaine va mettre à profit sa présence au large de Toulon en
testant son système de combat et ses sonars de lutte anti-sous-marine dans les eaux hivernales de
la Méditerranée.
Sources : © Marine nationale
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Le Dupuy de Lôme en cale sèche
Zone Militaire, 30 janvier 2013 – 16:57
Le porte-avions Charles de Gaulle est entré une nouvelle fois au bassin Vauban, à Toulon, pour son dernier arrêt technique prévu avant sa prochaine indisponibilité périodique pour entretien et réparations (IPER),une opération lourde qui immobilisera le bâtiment pendant plusieurs mois.
Pendant ce temps, la France sera privée de capacités aéronavales. Les porte-avions, pour être efficaces, c’est comme les policiers : ils vont toujours par deux. Mais un autre navire important, car unique, est aussi immobilisé actuellement. Il s’agit du “Moyen interarmées naval de recherche électromagnétique” (MINREM), c’est à dire le Dupuy de Lôme.
Ce bâtiment devrait en effet prochainement quitter la cale sèche, où il a été mis depuis le début de cette année en grand carénage. Le contrat de maintien en condition opérationnel (MCO) a été confié à la Compagnie nationale de navigation (CNN), qui emploie le chantier Damen Shiprepair de Brest comme sous-traitant.
Les travaux réalisés sur le Dupuy de Lôme ont consisté à repeindre sa coque et à vérifier ses différents éléments (populseur d’étrave, lignes d’arbres, etc…). En général, ce bâtiment a un taux d’activité de 240 jours par an, ainsi qu’une disponibilité technique de 350 jours
Mis en service en 2006 après avoir été conçu aux normes de la Marine marchande par le chantier néerlandais Niestern Sanders, ce navire affiche une longueur de 101,75m pour 15,85m de large et un déplacement de 3.600 tonnes.
Pour ses missions, il est doté de puissants moyens d’écoute et d’analyses électromagnétiques fournis par Thales. Mis en oeuvre par un équipage de 30 marins de la Marine nationale, le Dupuy de Lôme est utilisé par la Direction du Renseignement Militaire (DRM), laquelle dispose à bord de 80 spécialistes. Récemment, il a navigué près des côtes libyennes et syriennes. Son armement est des plus limités, avec seulement 2 mitrailleuses de 12,7 mm.
Le Dupuy de Lôme a remplacé le Bougainville. Ce bâtiment de transport et de soutien avait été transformé en 1998 en navire collecteur de renseignements avant d’être retiré définitivement du service actif dix ans plus plus tard. Pour autant, il est encore utile car il sert actuellement de “rempart” au bassin dans lequel le Charles de Gaulle vient d’être admis afin de le protéger d’éventuelles attaques terroristes. Une telle mesure avait été prise lors de la dernière IPER du porte-avions, en 2008, avec cette fois l’ancienne frégate Suffren.
Groupement des plongeurs démineurs de la Méditerranée : bilan des interventions en 2012 Mise à jour : 28/01/2013 09:43
Le Groupement des Plongeurs Démineurs (GPD) intervient toute l’année pour neutraliser des
engins historiques (obus, mines, torpilles…) qui représentent un danger pour la navigation.
Par leur action, ils contribuent à la sécurité des approches maritimes.
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En 2012, le GPD Méditerranée a effectué 72 "missions route",
c’est-à-dire qu’i est intervenu suite à la découverte d'un engin
explosif par une personne. Parmi ces interventions, 58 ont été
faites sur des munitions de tous types et tous calibres (cartouche,
bombe, mine, obus, torpille). Les 14 interventions restantes
concernaient des engins inertes, des plaques métalliques ou
encore des piliers en béton, soupçonnés d'être des engins
explosifs lors de leur découverte.
Les chasseurs de mines interviennent lorsque le GPD
Méditerranée découvre lui-même un engin explosif. Ce fut le cas
pour 15 interventions réalisées durant l'année. De plus, les
plongeurs démineurs interviennent au cours de campagnes
ternaires. Elles consistent à traiter tous les engins explosifs d'une
zone préalablement définie au cours d'une certaine période. La
première campagne ternaire en Méditerranée a eu lieu en mai-
juin 2012. 3.2 tonnes d'explosifs ont alors été neutralisées en 12 jours, soit 9 mines, 1 bombe, 1
torpille, 1 obus et 1 roquette inerte.
Le GPD Méditerranée est composé d'une quarantaine de marins. Pour les Interventions sur
Munitions et Engins Conventionnels (IMEC) l'équipe est constituée de 5 personnes maximum et de
3 à 4 personnes pour les Interventions sur Engins et Explosifs Improvisés (IEEI).
Les plongeurs démineurs de la Marine nationale sont répartis dans trois bases: Brest, Cherbourg et
Toulon. Chacune a sa spécialité. Le GPD Méditerranée est spécialisé dans les travaux sous-
marins, notamment ceux nécessaires pour la préparation des débarquements.
L'activité des plongeurs démineurs est variée, aussi bien en mer qu'à terre. Ils ont pour mission de
localiser tous les engins explosifs immergés ou enfouis sous le sol, puis de les identifier, de les
neutraliser sur place ou des les faire exploser dans un périmètre sécurisé au large. Ils peuvent
aussi être chargés de désobstruer les fonds marins et d'effectuer des travaux sous-marins divers
tels que de la soudure ou encore du déblayage d'accès portuaires. De plus, ils participent à des
actions de service public en cas de naufrage ou d'accidents maritimes. 24h/24h en alerte, les
plongeurs démineurs sont en mesure de neutraliser aussi bien des mines que des colis piégés.
Avec une moyenne de 300 plongées par an, ce sont les seuls militaires pouvant plonger jusqu'à 80
mètres de profondeur.
Sources : © PREMAR Méditerranée
c) – Aviation
Le « Savoie » parraine les élèves-officiers Mise à jour : 30/01/2013 23:06
Les promotions 2012 de l'École de l'air, de l'école des commissaires de l'air et du cours spécial de l'École de l'air ont été parrainées par l'escadron de reconnaissance 2/33 « Savoie », stationné sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan. Les 24 et 25 janvier 2013, de nombreuses actions se sont déroulées pour symboliser ce moment chargé de traditions.
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Ces deux journées ont été consacrées à l'ouverture d'une relation de parrainage étroite entre les élèves et le personnel du « Savoie ». Elles ont été rythmées par des présentations croisées, dynamiques et statiques, des échanges nourris et des vols de découverte.
Elles ont également été l'occasion de remettre aux élèves la demi-aile symbolisant leur appartenance au corps des officiers de l'air, au cours d'une cérémonie présidée par le général Gilles Modéré, commandant les écoles d'officiers de l'armée de l'air.
Sources : © Armée de l'air
Présentation au drapeau à Rochefort Mise à jour : 28/01/2013 20:29
Vendredi 25 janvier 2013, les 102 élèves sous-officiers de la compagnie 2012.36 ont été présentés au drapeau de l'école de formation des sous-officiers de l'armée de l'air (EFSOAA) de Rochefort.
La cérémonie, présidée par le général Olivier Taprest, commandant l'EFSOAA, a eu lieu sur la place de l’Hôtel de Ville de la municipalité de Saint-Jean-d’Angély. Lors de la cérémonie, le général Taprest a passé les élèves sous-officiers en revue puis a procédé à la lecture de l’allocution de présentation au drapeau. À l’occasion de cet évènement, plusieurs décorations ont été décernées. La manifestation s’est achevée par un défilé des troupes rythmé par la musique de l’école, dirigée par l’adjudant-chef Vincent Zeimert.
Perpétuant la tradition, la compagnie présentée au drapeau était parrainée par une unité de l'armée de l'air, l’escadron de défense sol-air 12.950 « Tursan ». Stationné sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, le « Tursan » est une unité combattante de la brigade aérienne du contrôle de l’espace. Sa mission est la défense des installations sensibles sur le territoire national et celle des forces sur les théâtres d’opérations.
Droits : © Armée de l'air
Assistance en vol par le « Parisis » Mise à jour : 28/01/2013 20:32
Samedi 26 Janvier 2013, salle d’alerte de la permanence opérationnelle à Villacoublay. Il est 16h04 quand la sirène d’alarme retentit au sein de l’escadron d’hélicoptères 3/67 « Parisis ».
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L’équipage, composé de deux pilotes et de deux tireurs d’élite, met rapidement en œuvre le Fennec MASA (mesures actives de sûreté aérienne) qui ne tarde pas à décoller. Sa mission : porter assistance en vol à un appareil en détresse sur le terrain de Chavenay.
« Arrivés sur la zone dix minutes après l’alerte, la tour de contrôle du terrain nous a informé qu’un appareil présentait un problème technique au niveau de la roue de son train avant », détaille le
capitaine Yohan Frizzarin, commandant de bord. L’équipage s’est approché de l’avion de tourisme en détresse après l’avoir contacté par radio. Le tireur d’élite, grâce aux jumelles, s’est rendu
immédiatement compte que le pneu était fendu.L’appareil, rassuré sur l’avarie technique dont il
faisait l’objet s’est posé en toute sécurité quelques minutes après. Il a été alors pris en charge par les secours déployés au sol. « Notre présence, rassurant les pilotes, a contribué à un atterrissage adapté sur la piste enneigée », rappelle le commandant de bord.
L’assistance aérienne est, avec la police du ciel et le contre terrorisme aérien, un des trois volets de la sûreté aérienne assurée par les hélicoptères de Villacoublay.
Droits : © armée de l'air
Mali : Focus sur le Boeing C 135, « Citerne volante » Mise à jour : 30/01/2013 11:23
Vendredi 25 janvier 2013, tarmac de la base Kosseï à N’Djamena, un Boeing C 135 se prépare au décollage. Deux Rafale le suivront pour aller frapper des objectifs au Mali. Pendant plus de six heures, le C 135 va assurer la permanence du ravitaillement pour les deux chasseurs, augmentant ainsi leur autonomie sur zone.
Le 11 janvier 2013, conformément à la décision du Président de la République d’intervenir au Mali, un dispositif puissant se met en place. Ainsi, le Groupement de ravitaillement en vol (GRV) de la base aérienne d’Istres a été projeté à N’Djamena dès les premières heures de l’opération. La force Epervier compte habituellement un C 135 ravitailleur sur le tarmac de la base aérienne 172 de Kosseï. Le 09 janvier 2013, un aéronef supplémentaire est arrivé assurant le convoyage des 3 Mirages 2000 D, initialement prévus pour assurer la relève des avions en place à
N’Djamena. Au cours de la première semaine d’intervention au Mali, jusqu’à 5 Boeing C 135 étaient stationnés sur la base de N’Djamena… Tout au long de la première semaine, les aéronefs ont assuré les missions de ravitaillement et ont ainsi permis aux avions de chasse d’effectuer les premiers raids aériens sur le théâtre malien. Renforçant l’effectif de la force Epervier tant en appareils qu’en personnel, ce sont neuf équipages complets qui se sont relayés nuit et jour pour assurer le ravitaillement en vol des Mirage 2000D, des Mirage F1 CR ainsi que des Rafale.
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Un avion de chasse dispose d’une autonomie d’environ deux heures de vol et cette autonomie peut être étendue grâce au ravitaillement en vol. Les C 135, souvent comparés à des « stations service volantes » sont indispensables et permettent aux autres aéronefs de pouvoir effectuer des missions avec une élongation plus importante. Le Boeing a une capacité d’emport de près de 90 tonnes de carburant. Pour des missions sur le Mali au départ de N’Djamena, les C 135 effectuent une livraison de 25 tonnes de carburant aux chasseurs qui accomplissent 3 heures de vol à l’aller et au retour. Ravitailler est en fait une opération conjointe de plusieurs C 135 pour deux ou trois avions de chasse. Cette méthode permet de leur livrer plus de carburant une fois arrivés sur le site, et d’augmenter leur présence sur zone.
Les températures élevées et la configuration du théâtre africain imposent une masse maximum au décollage. Avec près de 40°C, il faut limiter le poids de l’avion pour parer tout risque de panne moteur au décollage. Par conséquent, il faut diminuer les pleins de l’aéronef, et charger beaucoup moins que les 90 tonnes de capacité offerte. Il existe deux modes de ravitaillement en vol. Le premier se fait à partir de la perche centrale qui se situe à l’arrière de l’avion. L’opérateur de ravitaillement, plus communément appelé le « BOOMER », effectue cette action depuis sa cabine grâce à un système qui utilise un « panier » au bout d'un tuyau souple fixé en extrémité d’un télescope. Ce geste demande beaucoup de précision et d’exactitude dans les procédures. Deuxième méthode : un ravitaillement sur les POD qui sont situés aux extrémités des ailes de l’avion. Pour cette option, le BOOMER reste en cabine avec les trois autres membres de l’équipage, et effectue le ravitaillement à l’aide de petites caméras implantées dans l’avion qui permettent de surveiller la livraison de carburant et ainsi assurer la sécurité vis-à-vis des chasseurs. Cette technique est plus aisée pour les avions de chasses et permet surtout, de ravitailler deux appareils simultanément.
Le Boeing C135 assure des missions de ravitaillement en vol mais aussi de transport stratégique de fret, de passagers ainsi que d’évacuation sanitaire. Au déclenchement de l’opération Serval, le GRV, sollicité dans des délais très brefs, a su répondre immédiatement à la mission essentielle qui lui était confiée : renforcer le dispositif Epervier pour assurer le ravitaillement en vol des missions quotidiennes des avions de chasse sur le Mali.
Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense
Tchad : DIO protection - défense des bases aériennes Mise à jour : 25/01/2013 10:00
Du 15 au 17 janvier 2013, alors que l’opération Serval se poursuit, le détachement de protection (DETPRO) de la base de soutien à vocation interarmées (BSVIA 172) a délivré une instruction opérationnelle au profit d’officiers et de sous-officiers de l’armée de l’air tchadienne dans le domaine de la protection - défense des bases aériennes.
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Le détachement d’instruction opérationnelle (DIO) a été mené par un instructeur de l’escadron de formation des commandos de l’air (EFCA). Durant trois jours, les aviateurs tchadiens ont pu mettre en application leurs connaissances théoriques lors de différents ateliers pratiques de mise en situation. Ces derniers portaient sur les moyens de protection, le poste de surveillance, le poste de filtrage et les patrouilles. Ils ont assisté à une présentation dynamique montrant le savoir-faire des fusiliers commandos et maîtres de chiens du détachement de protection. Cette formation a
également été l’occasion d’un échange entre les personnels du DETPRO et leurs homologues tchadiens.
Au terme de ces trois jours, l’ensemble des stagiaires tchadiens a validé la formation à l’issue de l’exercice de synthèse, recevant ainsi une attestation témoignant de leurs nouvelles compétences. Ce DIO a été une expérience riche en enseignements pour les militaires tchadiens qui améliorent ainsi leurs savoir-faire opérationnels dans le domaine de la protection-défense d’une base aérienne, mais aussi pour les instructeurs du DETPRO qui ont participé directement et concrètement à maintenir le lien qui existe depuis des années, entre l’armée française et l’armée tchadienne.
Réalisée à travers des détachements d’instruction opérationnels (DIO), la formation représente l’un des aspects les plus importants de cette coopération franco-tchadienne. Ces séances d’instruction sont régulièrement organisées au profit de stagiaires de l’armée nationale tchadienne (ANT), de la garde nationale et nomade du Tchad (GNNT) et de la gendarmerie. Les militaires français forment près de 1.000 spécialistes chaque année dans divers domaines : topographie, parachutisme, techniques d’autodéfense, secourisme, conduite de véhicule incendie, enquête criminelle ou encore protection des points sensibles. Ils participent ainsi à l’effort de professionnalisation des cadres des FADS tchadiennes. Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense
d) - Gendarmerie
Fermetures de commissariats et de gendarmeries à l'étude Direct Matin, Créé le 29 Jan 2013 à 17:46 | Dernière mise à jour le 29 Jan 2013 à 17:57 Auteur AFP - Auteur AFP
[Jacques Demarthon / AFP/Archives]
Un nouveau projet de redéploiements police/gendarmerie est à l'étude au ministère de l'Intérieur se traduisant par des fermetures de
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commissariats et de brigades de gendarmerie, a-t-on appris mardi.
Selon cette liste, que l'AFP s'est procurée, ce redéploiement se traduirait par un transfert de circonscriptions de police en zone gendarmerie et inversement, un sujet souvent sensible pour les élus concernés.
Dans le premier cas de figure, huit circonscriptions de police couvrant 19 communes passeraient en zone gendarmerie provoquant la fermeture de commissariats. Les circonscriptions de Guebwiller (Haut-Rhin), Dinan (Côtes d'Armor), Castelnaudary (Aude), Thouars (Deux-Sèvres), Romorantin (Loir-et-Cher), Persan-Beaumont (Val-d'Oise) ou Saint-Gaudens (Haute-Garonne) sont concernées.
A l'inverse, neuf brigades de gendarmerie couvrant 17 communes passeraient en zone police, provoquant des fermetures de gendarmeries locales. Les villes de Plérin (Côtes d'Armor), Vineuil (Loir-et-Cher), Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine), Champigneulles (Meurthe-et-Moselle) et plusieurs localités dépendant de Cergy et Gonesse (Val-d'Oise) sont concernées.
Récemment annoncé par le ministre de l'Intérieur qui a parlé de "gage d'efficacité opérationnelle", ce redéploiement est soumis à la concertation des élus et partenaires sociaux.
Les syndicats de police ont tous réagi en déplorant "l'absence de concertation".
C'est un "sujet sensible qui touche à la vie familiale et professionnelle de centaines de policiers", a dit Alliance (second syndicat de gardiens de la paix) dans un communiqué. Unité police SGP-FO (premier syndicat) a "réaffirmé son opposition à toute fermeture de commissariat" tandis que l'Unsa-police (3ème syndicat) s'est "interrogé" sur "l'amélioration du service rendu à la population".
Le Snop-SCSI (majoritaire chez les officiers) a dénoncé des "choix techniques surprenants". Pour son concurrent Synergie (2ème syndicat), c'est un "pis aller pour éviter d'aborder les questions de fond" telle la "fusion" police-gendarmerie qu'il appelle de ses voeux.
Un projet de "réforme de l'organisation territoriale" de circonscriptions de police visant à "mutualiser les moyens" --sans fermetures de commissariats ni suppressions d'effectifs, selon l'Intérieur-- est depuis début décembre à l'étude et soumis également à la concertation.
Le président de l'Association des petites villes de France (APVF), le socialiste Martin Malvy, avait fait part "de (leur) inquiétude concernant cette perspective".
Le Journal Officiel (JO) avait publié en mai 2011 les arrêtés de fermetures de quatre commissariats déjà annoncées par le ministère de l'Intérieur et dénoncées, pour certaines, par les syndicats.
En 2010, des projets de lancements de polices d'agglomération ont été mis en place à Marseille, Lyon, Lille ou Bordeaux entraînant notamment par la fermeture et/ou le redéploiement de brigades de gendarmerie et de commissariats dans plusieurs communes. Dans certaines, des manifestations, à l'initiative d'élus et de syndicats, avaient eu lieu afin de les dénoncer.
La lutte contre la cybercriminalité au Fort de Rosny-sous-Bois Marc Rees le 26 janvier 2013 (21434 lectures)
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La semaine dernière, nous avons été conviés au Fort de Rosny-sous-Bois pour une visite du pôle judiciaire de la gendarmerie nationale. L’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN) nous a ouvert ses portes, à quelques jours du Forum International de la Cybersécurité 2013 qui se tiendra la semaine prochaine à Lille. Nous avons été reçu par notamment pour le Général d’Armée Marc Watin-Augouard et le Lieutenant-colonel Freyssinet, chef de la division cybercriminalité. Compte rendu.
« Aujourd’hui nous souhaitons développer un esprit cybersécurité qui soit un équilibre entre la nécessaire sécurité dont chacun d’entre nous, les administrations et les entreprises ont besoin, et le maintien de l’esprit de liberté qui a animé les fondateurs et ceux qui mettent en œuvre les progrès du cyberespace ». Les paroles du Général d’Armée Marc Watin-Augouard témoignent de la sensibilité du domaine d’activité. Un bel étau. D’un côté des missions de sauvegarde de l’ordre public, tributaires des moyens humains et techniques, et de l’autre le risque de malmener les droits et libertés individuelles via des procédures intrusives.
Ce centre névralgique vit ses derniers mois au Fort de Rosny-sous-Bois. Il déménagera « dans quelque temps à Pontoise, je l’espère, dans un centre ultra-moderne » s’impatiente le militaire. La naissance de cette division de lutte contre la cybercriminalité à partir d’un existant modeste (une simple cellule de veille internet) sera alors loin dans les mémoires.
Des enjeux en cascade
Du côté des services de gendarmerie, la matière affronte des enjeux en cascade. Le numérique, c’est des sources d’information qui pullulent et mécaniquement une difficulté de traitement qui s’accentue. « Il n’y a plus d’enquête avec une dimension internationale » constate Éric Freyssinet. Corrélativement, les délais de traitement sont parfois longs face à l’urgence de certaines situations : « une petite enquête peut parfois durer plusieurs mois pour obtenir la réponse d’un autre pays ».
Outre la dimension géographique, les autorités sont aussi confrontées à la taille des données qui explose. « Il y a des aspects positifs évidents puisqu’il y a plus d’informations à portée de main des enquêteurs. Sur l’ordinateur d’une victime d’homicide, aujourd’hui, on a plus de chance de trouver des éléments de sa vie passée, ses relations, etc. » A contrario, « c’est une masse d’informations gigantesque » qui exige tri, sélection, arbitrage pour collecter les preuves. « On ne peut pas regarder chaque octet ». Cette augmentation de la taille des données a aussi changé la façon dont on s’intéresse aux objets : « Il y a 10 ans, on ne s’intéressait pas à la mémoire vive des téléphones. Aujourd’hui, quand on saisit un téléphone, on y trouve autant d’information que dans la partie stockage ». Un « plus » qui entraîne là aussi des besoins accrus en termes de formation des enquêteurs.
Le très haut débit et l’impact sur les victimes
La vitesse de transmission produit aussi un effet perturbatoire, inévitable. Une phrase d’Éric Freyssinet pour résumer en quelques mots : « Le très haut débit, c’est le passage des images pédopornographiques aux vidéos pédopornographiques avec un impact sur les mineurs victimes : faire des photos ce n’est pas la même chose que faire des vidéos ». L’hyper connectivité démultiplie aussi la surface d’attaque. « C’est potentiellement plus de gens qui peuvent être atteints par du phishing. ». Mais d’un autre côté, là encore, les autorités profitent du gisement. Elles font
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désormais des réquisitions à Signal Spam sur 6 ou 8 mois pour exploiter les spams dénoncés par les internautes...
Eric Freyssinet
Le cloud bouleverse à son tour les méthodes traditionnelles. Il faut pouvoir faire en sorte que l’information soit disponible puis la récupérer. Avec le stockage déporté, « plus d’informations sont désormais placées en dehors des lieux où on est habitué à investiguer » via des perquisitions classiques. Dans certains cas, la Convention sur la cybercriminalité (signée à Budapest le 23 novembre 2001) permet de pallier entre les pays signataires ces difficultés.
Par exemple, avec une perquisition en France et des données stockées aux États-Unis, « on peut copier les données si la personne perquisitionnée donne son assentiment ». Le cloud augmente lui aussi la
surface de risque avec l’éparpillement d’informations parfois sensibles. Freyssinet milite pour la constitution d’un nouvel espace de confiance entre les pays, « un Schengen numérique pour partager un même niveau de protection et à la fois un même niveau de capacité d’investigation. »
Identité numérique, criminalité organisée, chiffrement...
Les autres enjeux auxquels sont confrontés ceux qui luttent contre la cybercriminalité tiennent également aux questions soulevées par l’identité numérique. « Aujourd’hui tout le monde est habitué à présenter une identité propre à l’espace où il se rend ». Versant négatif, cela développe une possibilité de se camoufler. Versant positif, cela accentue le nombre d’informations sur les personnes. Dans la vie réelle, les titres officiels comme le permis de conduire avec une puce ouvrent de nouvelles questions. « C’est une dimension technologique de l’identité qui pourrait être falsifiée, il faut être attentif aux évolutions en ce domaine ».
Le tout s’inscrit dans un contexte où la cybercriminalité est l’œuvre de nouvelles formes de criminalité organisée, « avec des personnes isolées ou des petits groupes qui échangent des biens, de l’argent, des services comme des dispositifs de copie de cartes bleues. Certains se sont par exemple spécialisés dans la vérification des numéros de carte bancaire… »
Enfin, Éric Freyssinet insiste sur la question du chiffrement. Avec le passage en HTTPS, une tendance de fond, « tous les progrès qui ont été faits en interception exigent de trouver de nouveaux moyens pour accéder à l’information ». Pas de jugement moral sur ce mouvement, mais un simple constat objectif. Pour le chef de la division cybercriminalité, « il est normal que le chiffrement se développe, de mauvaises personnes veulent accéder à votre vie privée ou à celle des entreprises. Nous, on doit faire avec. Le vrai problème est quand cela touche à une enquête très simple où on va devoir être plus intrusif. »
La lutte contre la cybercriminalité mobilise 250 enquêteurs en technologies numériques dans les sections de recherches de la gendarmerie. S’y ajoutent 750 correspondants, sur le terrain, qui permettent de gérer les questions numériques dans le cadre d’enquête. Toutes ces personnes sont en relation sur un forum commun. Depuis 2001, une formation spécifique dans le domaine des nouvelles technologies a donné naissance à des enquêteurs spécialisés ( « N-TECH ») pour les unités de recherches.
e) – Service de Santé
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Jordanie : relève du mandat « 2 » de l’opération Tamour Mise à jour : 25/01/2013 08:46
Le deuxième mandat de l’opération Tamour s’est achevé le 15 janvier 2013, sur le camp de Za’taari. Le colonel Christophe Berthier, commandant du deuxième mandat, a laissé la main au colonel Frank Bossion.
En accord avec les autorités jordaniennes, la France a projeté en août 2012 un groupement médico-chirurgical (GMC) sur le camp de Za’taari en Jordanie, pour porter assistance chirurgicale lourde au profit des réfugiés et victimes des combats en Syrie.
Ce GMC est composé d’une centaine de militaires issus des trois armées et du service de santé des armées (SSA). Les médecins et infirmiers militaires arment un tiers du GMC, les autres assurent la protection et le soutien du camp. Pendant le mandat 2, le GMC a effectué 111 actes chirurgicaux, plus de 6000 vaccinations et près de 3300 consultations et soins sur le camp de Za’taari.
Le 3emandat s’est ouvert avec la prise en charge de 5 victimes, dont deux atteintes de blessures lourdes.
Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense
Polynésie française : quatre évacuations sanitaires en moins de 5 jours Mise à jour : 25/01/2013 12:01
Entre le 7 et le 11 janvier 2013, les Forces armées en Polynésie Française (FAPF) ont engagé leurs moyens aériens à quatre reprises dans le cadre d’évacuations sanitaires coordonnées avec les autorités civiles. Ces interventions ont eu lieu sur un périmètre très vaste, nécessitant une mise en œuvre précise des moyens.
Lundi 7 janvier 2013, à la demande de la Caisse de prévoyance sociale, le Haut commissariat de la République a engagé un hélicoptère Dauphinpour une opération réalisée sous le commandement des FAPF. Il s’agissait d’évacuer un enfant de 5 ans souffrant d’une infection sur l’île de Rapa. Armé par des équipages de la flottille 35F, l’hélicoptère s’envole dès le lendemain vers Rapa, situé à 400 km de Tahiti. L’importante élongation entre Tahiti, l’île de Rapa et l’hôpital de Taaone, et les vents violents soufflant en cette saison ont sensiblement complexifié la manœuvre d’évacuation qui
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s’est jouée en deux temps : après avoir récupéré l’enfant à Rapa, le Dauphin a fait escale à l’île de Raivavae où un avion de la société Air Archipels a pris le relais vers l’hôpital du Taaone. Au total, l’évacuation aura nécessité une journée complète. Une journée supplémentaire a ensuite été nécessaire à l’hélicoptère pour regagner Tahiti.
Dans la nuit du jeudi 10 janvier au vendredi 11 janvier 2013, à peine rentrés de cette première intervention, l’équipage repart pour treuiller une personne souffrante depuis un bâtiment croisant au large de Fakarava, aux Tuamotu. Déployé par le COMSUP FAPF à la demande du MRCC (centre de secours maritime) de Papeete, le Dauphin a exécuté sa mission de nuit et la personne souffrante a pu être conduite à Faa’a où elle a été prise en charge dès le vendredi matin. Simultanément au déclenchement de cette opération, le jeudi 10 janvier, la Caisse de
prévoyance sociale sollicite de nouveau les FAPF pour une intervention vers Rapa. Il s’agit de porter assistance à un enfant blessé à la tête après une chute. Cette mission est prise en charge par le second Dauphin et son équipage. Le soir même, l’enfant blessé recevait des soins à l’hôpital du Taaone.
Le jeudi 10 janvier au matin, suite à une demande du service médical d’urgence et de réanimation (SMUR), les FAPF prennent également en compte l’évacuation d’un adulte grand brûlé sur l’atoll de Reao, dans l’archipel des Tuamotu. La piste de Reao ne permettant pas l’atterrissage d’un de ses avions Gardian, les FAPF donnent l’ordre à un appareil Casa de l’escadron de transport 82, en mission logistique vers les détachements militaires de Hao et de Mururoa, de modifier son plan de vol pour prendre en compte le blessé. Un peu plus tard dans la matinée, l’appareil atterrit à Hao afin d’y embarquer le médecin et l’infirmier du détachement militaire, puis redécolle en direction de Reao (500 km) où est situé le blessé. Une fois à bord du Casa, ce dernier est immédiatement pris en charge par l’équipe médicale militaire. Cependant, afin d’assurer son rapatriement rapide vers les structures hospitalières de Tahiti, un Gardian de la flottille 35F est dépêché à Hao avec, à son bord, une équipe du SMUR. Une fois le transfert opéré, une heure trente de vol seulement a été nécessaire pour conduire le brûlé jusqu’à l’hôpital de Tahiti. De son côté, le Casa a été en mesure de poursuivre sa mission logistique vers Mururoa. La parfaite coordination dans l’emploi des deux appareils a permis de réaliser une évacuation rapide, indispensable dans ce type d’opération. Il s’agissait de la 7ème évacuation sanitaire mise en œuvre par les FAPF depuis le début de l’année.
Comme l’illustrent ces quatre interventions, grâce aux capacités de transport spécifiques dont elles disposent, les Forces armées en Polynésie française contribuent efficacement aux opérations de secours d’urgence, qui font partie de leurs principales missions.
Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense
9 – France : Armements & Industries
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Défense : la DGA a exécuté à l'euro près son
budget en 2012 Le Délégué général pour l'armement, Laurent Collet-Billon
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La Tribune, Michel Cabirol | 29/01/2013, 13:40
Fin 2012, il restait dans les caisses de la DGA...
47 centimes d'euros sur le plafond des dépenses
autorisées pour les crédits 2012 dédiés aux
études amont et un peu plus de 50 euros sur le
budget équipement des forces.
C'est une belle performance pour la direction générale de l'armement (DGA). Et cela prouve aux yeux de ses détracteurs que la maison est bien tenue sous la direction du Délégué général pour l'armement, Laurent Collet-Billon. Selon nos informations, la DGA a parfaitement exécuté au centime d'euros près le budget 2012 de Recherche et Technologies (R&T). A la fin de l'année dernière, il restait dans les caisses de la DGA... 47 centimes d'euros sur le plafond des dépenses autorisées pour les crédits 2012 dédiés aux études amont des grands programmes d'équipement, qui s'élevaient dans le projet de loi de finances 2012 à environ 750 millions d'euros. Une performance réitérée également sur le budget des équipements des forces, un budget de l'ordre de 10 milliards d'euros. Il ne restait qu'un peu plus de 50 euros dans les caisses de la DGA à fin 2012 sur le plafond des dépenses autorisées.
Un budget sous tension
En octobre, Laurent Collet-Billon avait fait un point devant la commission de la défense de l'Assemblée nationale sur le budget 146 (Equipement des forces). "Les besoins de paiement du programme 146, hors titre 2, sont estimés pour 2012 à 11,6 milliards d'euros pour des ressources envisagées à hauteur de 9,8 milliards, en escomptant la levée des 480 millions d'euros de réserves et en incluant 936 millions de ressources extra-budgétaires issues de la vente de fréquence", avait-il indiqué. En fin d'année, le ministère a obtenu la levée de la réserve. "Le report de charge s'élèvera donc à la fin de l'année à 1,7 milliard, soit environ deux mois de paiement, en supposant la levée de la réserve réglementaire", avait-il également ajouté. S'agissant des études amont, "les besoins de paiement pour les études amont sont estimés à 756 millions d'euros, ce qui correspondrait à un solde de gestion de l'ordre de 85 millions d'euros dans l'hypothèse de la levée des 40 millions de réserves".
DCNS sur la piste d'un très gros contrat en
Norvège
La Tribune, Michel Cabirol | 30/01/2013, 06:12
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La Norvège souhaite renouveler sa flotte de sous-marins.
les groupes allemand TKMS, français DCNS et espagnol
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Navantia devraient être les favoris de cette future compétition, qui aura des conséquences sur une éventuelle
consolidation industrielle.
Ce sera l'une des compétition clé pour l'industrie navale dans le domaine des sous-marins. Elle pourrait effectivement donner un avantage dans le cadre d'une éventuelle future consolidation des chantiers navals en Europe... attendue depruis une dizaine d'années. Une bagarre qui aura pour cadre les eaux glacées de la Norvège, qui a lancé à la fin de l'année dernière une demande d'information (RFI) pour le renouvellement de sa flotte de sous-marins allemands construits par le groupe TKMS au début des années 80. Objectif, acquérir à terme entre quatre et six sous-marins pour remplacer ceux de la classe ULA. En attendant le lancement d'un appel d'offre international vraisemblablement en 2014, trois groupes favoris se détachent : l'allemand TKMS, avec son partenaire suédois Kockums, le français DCNS et l'espagnol Navantia. TKMS devrait proposer l'U214, voire l'A26 de sa filiale suédoise. DCNS devrait concourrir avec le Scorpène tandis que Navantia proposera le S80 avec son système de combat de l'américain Lockheed martin.
TKMS, DCNS et Navantia ont des références en Norvège
"Les trois groupes ont de références en Norvège mais TKMS joue pratiquement à domicile avec sa flotte de sous-marins en service dans la Marine royale norvégienne", explique un bon connaisseur des affaires de la défense. TKMS a une longueur d'avance puisque non seulement il a vendu les sous-marins de la classe ULA mais il les entretient. D'où une certaine proximité avec l'état-major de la marine norvégienne. Mais DCNS et Navantia ont leurs cartes à jouer. Le groupe naval tricolore a pleinement réussi son premier test avec la marine norvégienne. Il a livré en novembre dernier à la Marine royale norvégienne le cinquième patrouilleur rapide P965-Gnist. Le programme Skjold est piloté par le consortium du même nom (Skjold), regroupant DCNS qui intervient en qualité de co-fournisseur et d'autorité de conception du système de combat, et deux contractants locaux, le chantier naval UMOE Mandal et la société Kongsberg Defence & Aerospace. Le groupe tricolore aspire à passer à la vitesse supérieure. Pour sa part, Navantia a mené à bien le programme des cinq frégates norvégiennes du type F310, notifié en 2000.
Le système d'armes, juge de paix
L'une des clé de cette future compétition sera le système d'armes. Si DCNS dispose d'un bon missile anti-navire l'Exocet SM39, il pourrait proposer le Scalp naval à condition d'effectuer de (couteux ?) travaux d'intégration sur le Scorpène. TKMS et Navantia proposeront le missile anti-navire américain Harpoon. Mais Oslo pourrait demander d'intégrer dans les offres le missile anti-navire local Naval Strike Missile (NSM) d'une portée de 200 km en vue de favoriser son industriel Kongsberg, qui a développé ce missile en partenariat avec EADS. "L'intégration du missile sera l'un des fils d'Ariane de cette compétition", estime-t-on.
L'Etat voudrait confier la présidence d'EADS à Anne Lauvergeon Le Parisien, Publié le 27.01.2013, 10h12
Le gouvernement veut confier à Anne Lauvergeon,
ex-patronne du groupe nucléaire Areva, la
présidence du conseil d'administration du géant
européen de l'aéronautique EADS, avec le soutien
de Berlin, affirme le Journal du dimanche.
| Bertrand Guay
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Le gouvernement veut confier à Anne Lauvergeon, ex-patronne du groupe nucléaire Areva, la
présidence du conseil d'administration du géant européen de l'aéronautique EADS, avec le soutien
de Berlin, affirme le Journal du dimanche.
Mme Lauvergeon est "le souhait de François Hollande pour la présidence du groupe", et
"l'Allemagne est d'accord avec le choix français", a confié à l'hebdomadaire dominical une source
présentée comme proche du gouvernement.
Samedi, le Figaro avait fait état de l'intérêt du président d'Alcatel-Lucent, Philippe Camus, lui-même
ex-président exécutif du groupe aéronautique, pour en reprendre la tête, alors que son mandat à la
tête de l'équipementier électronique s'achève en mai.
Mais le JDD souligne qu'il ne fait pas partie des quatre candidats (parmi lequel sera choisi le
président du groupe) sélectionnés par l'Etat en vue du renouvellement partiel du conseil
d'administration d'EADS.
Il s'agit, outre Anne Lauvergeon, de Denis Ranque, ancien président de Thales, Jean-Claude
Trichet, ancien président de la Banque centrale européenne, et Jean-Louis Beffa, ex-patron de
Saint-Gobain. Et selon le JDD, le comité des nominations d'EADS, réuni vendredi, a d'ores et déjà
entériné le choix de l'ex-patronne d'Areva et de l'ancien chef de la BCE comme administrateurs
représentant l'Etat.
Le renouvellement partiel du conseil d'administration d'EADS découle de la recomposition de la
structure actionnariale du groupe, décidée dans la foulée de l'échec du rapprochement avec BAE
Systems.
Les changements au sein du conseil d'administration doivent être votés lors de l'assemblée
générale extraordinaire d'EADS prévue en mars.
Une telle nomination constituerait un retour au premier plan pour "Atomic Anne", ex-conseillère de
François Mitterrand et proche du parti socialiste, un an et demi après son éviction d'Areva.
Ce mois-ci, son nom a été évoqué dans la presse pour remplacer Stéphane Richard à la tête de
France Télécom/Orange, un scénario qui a toutefois été démenti par le gouvernement. Elle avait
également été donnée l'an dernier favorite pour la direction générale de la Banque publique
d'investissement, qui lui a finalement échappé.
Thales : très important contrat pour la modernisation du Rafale Les Echos, Par Alain Ruello | 28/01 | 12:22 | mis à jour à 19:20, par Alain Ruello
La DGA vient de notifier à Thales une première tranche d'un contrat de 150 millions d'euros pour le développement de la nacelle de désignation de cibles de nouvelle génération.
Sous le ventre du Rafale, la nacelle Damocles permet de guider
des bombes via un faisceau laser - Thales
En toute discrétion, la Direction générale de
l'armement a notifié fin décembre à Thales un
très important contrat pour la modernisation du
Rafale, a-t-on appris de sources concordantes. Il
s'agit d'une première tranche de 55 millions
d'euros du contrat de développement de la
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nouvelle génération d'un des équipements clés de l'avion de combat : la nacelle de désignation de
cibles, encore appelée « PDL NG », pour « pod de désignation laser de nouvelle génération ».
Attendue depuis plusieurs mois, cette tranche représente un tiers environ du montant estimé du
développement puisque la DGA doit en principe notifier en fin d'année une tranche supplémentaire
de 115 millions. Si l'on ajoute par la suite la fabrication des 45 exemplaires prévus, l'engagement
total approchera 450 millions d'euros au profit du groupe d'électronique de défense. Les livraisons
sont envisagées entre 2018 et 2022.
Damocles, du nom de la nacelle en service actuellement, permet de guider des bombes via un
faisceau laser et fonctionne par tout temps . Elle équipe les Mirage 2000, les Rafale ou encore les
Sukhoï 30.
Sa modernisation constitue une étape clé pour l'exportation du Rafale. En 2011, quand les
négociations avec les Emirats Arabes Unis battaient leur plein, la France a cherché à faire financer
une partie du développement de la future génération par Abou Dhabi qui penchait fortement sur le
Sniper, l'équipement concurrent de Lockheed Martin.
Rafale: Paris accroît l'attractivité à l'export de
l'avion de combat de Dassault
Copyright Reuters
La Tribune, Michel Cabirol | 29/01/2013, 10:50
La Direction générale de l'armement a notifié à
Thales un contrat de levée de risques pour le
développement du Pod de désignation laser de
nouvelle génération (PDL-NG) du Rafale. Une
capacité clé pour l'avion de combat de Dassault Aviation.
Le Rafale s'offre une nouvelle technologie de pointe. A la fin de l'année 2012, la Direction générale de l'armement (DGA) a notifié à Thales "un contrat de levée de risques pour le développement du Pod de désignation laser de nouvelle génération (PDL-NG) du Rafale", a-t-elle annoncé lundi soir. Une technologie clé pour l'avion de combat de Dassault Aviation. D'un montant de 55 millions d'euros, ce contrat permet "de maintenir les compétences critiques nécessaires à la préparation de cette capacité", a précisé la DGA. Selon le site des echos.fr, qui a révélé lundi ce contrat, la DGA doit notifier, fin 2013 une tranche supplémentaire de 115 millions d'euros.
Selon le magazine "Air et Cosmos", ce premier contrat couvre un peu plus de 10 % de la valeur totale prévue pour le programme PDL NG ; celui-ci prévoit en effet le développement et l'achat de 45 nacelles, pour un montant total qui devrait avoisiner les 450 millions d'euros. Le système ne doit pas être opérationnel avant 2018 sur les Rafale au standard F3-R et Mirage 2000D ; les livraisons pourraient s'étaler jusqu'en 2022. Successeur de la nacelle de désignation de cibles "Damocles" actuellement en service, le PDL-NG vise à doter les armées françaises d'une capacité clé d'ici à cinq ans et à renforcer l'attractivité de l'offre française dans le domaine des systèmes aéronautiques militaires. Plusieurs pays sont intéressés par le Rafale. A commencer par l'Inde qui est en négociations exclusives depuis le début 2012, les Emirats Arabes Unis, qui ont engagé une nouvelle séance de discussions avec Paris.
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Le radar AESA, un plus pour le Rafale
Progressivement, le Rafale arrive à maturité. En septembre, Dassault Aviation et Thales avaient livré à la DGA, le Rafale C137, le premier chasseur européen doté d'un radar à antenne active, le fameux RBE2 AESA. Ce radar est censé lui aussi accroître les chances de l'avion de combat à l'export. Car le radar RBE2 est ce qui se fait de mieux en Europe, selon les spécialistes. Hormis les Etats-Unis qui ont équipé de radars à antenne active le F-22, le F-18 et le F-15C Eagle, la France est seul autre le pays à savoir développer ce type de radar. En combat aérien, le RBE2 est capable de poursuivre 40 avions et d'en engager 8 en même temps. Le balayage électronique permet d'assurer simultanément le suivi du terrain et la détection de cibles terrestres ou navales.
Eurocopter ne connaît pas la crise. Ou si peu… FOB, Par: Frédéric Lert 24 jan, 22:10
un NH90 TTH au x couleurs de l’Alat (photo Eurocopter)
Par la voix de son PDG, Lutz Bertling, l’hélicoptériste européen a annoncé ce jeudi matin un chiffre d’affaires record de 6,3 milliards d’euros en 2012, en hausse de 15% par rapport à l’année dernière. Il a livré 475 appareils l’année passée, enregistrant dans le même temps 469 commandes. L’an dernier, l’activité s’est faite à 72% à l’exportation (hors Allemagne et France).
Eurocopter revendique la première place dans le domaine civil et parapublic pour les appareils de plus d’une tonne, avec 44% de part de marché, loin devant le numéro deux (l’américain Bell) qui pointe à 25% Les choses sont plus difficiles dans le domaine
militaire avec une troisième place sur le podium (à 18%) pour l’industriel européen. L’américain Sikorsky est premier avec 24%, à égalité avec les hélicoptéristes russes rassemblés dans un même panier. Pour en finir avec les statistiques, indiquons enfin que le militaire représente 46% de l’activité d’Eurocopter, contre 54% pour le civil et le parapublic. Eurocopter a pour habitude d’expliquer son moins bon classement dans le domaine militaire par la difficulté d’accéder à quelques grands marchés (Chine, Russie, Etats-Unis…). C’est sans doute vrai mais en partie seulement. On pourra par exemple objecter que la France n’a jamais envisagé d’acheter du Blackhawk avant de commander du Caracal ou du NH90… De même, plus de 250 LUH « Lakota » made in Eurocopter sont aujourd’hui en service Outre Atlantique et l’hélicoptériste franco-allemand est sur les rangs pour la compétition portant sur l’Armed Aerial Scout de l’US Army.
Pour en revenir à 2012, l’année a été marquée dans le domaine militaire par l’envoi au combat, en Afghanistan, du Tigre UHT de la Bundeswehr et des NH90 italiens. L’Allemagne déploiera également ses NH90 en Afghanistan dans les semaines à venir. Sur le plan industriel, Eurocopter a commencé à livrer en 2012 les premiers CH-53GA et Puma Mk2. Deux versions modernisées d’appareils anciens, le premier au service de la Bundeswehr et le second de la Royal Air Force.
Et pour 2013 ?
Dans un contexte de réduction des dépenses militaires en Europe, ou tout au moins de sévères arbitrages, Lutz Bertling s’est montré confiant : évoquant le cas français, le PDG d’Eurocopter ne s’attend pas à d’impacts sévères sur les commandes d’hélicoptères et aucune discussion ne serait en cours pour renégocier les contrats déjà signés. Les 40 Tigre HAD commandés seront donc préservés tandis que les commandes de NH90 pourraient être rabotées de quelques unités et étalées dans le temps, avec un abaissement des cadences de livraison à 6 ou 8 appareils par an. La France a opté pour 34 TTH et 27 NFH et une commande pluriannuelle supplémentaire de 34 TTH pour répondre aux besoins de l’Alat est attendue avant la fin du premier trimestre. L’autre point
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d’interrogation concerne l’Allemagne où des discussions se poursuivent en haut lieu sur un « aménagement » des commandes. Se refusant à entrer dans les détails, Lutz Bertling a toutefois rappelé que dans ces négociations entre deux partenaires de longue date, personne n’a intérêt à mettre l’autre en difficulté sous peine de subir des contrecoups fâcheux… En Espagne, la commande initiale de 45 NH90 a été réduite de sept unités. En Grèce, les quatre premiers appareils achetés sont livrés et payés. Les seize autres appareils commandés restent toujours d’actualité, même si les livraisons seront sans doute là aussi étalées. A ce jour tous les clients Nahema de NH90 ont reçu au moins un exemplaire de l’hélicoptère (la Belgique étant le dernier en date) et 136 appareils sont en service, avec au total plus de 30.000 heures de vol accumulées par l’ensemble de la flotte. Un programme qui a donc pris sa vitesse de croisière, masquant au passage l’absence de ventes de NH90 en 2012. Pas de Tigre non plus vendus au cours de l’année passée, mais des prospects ou des campagnes commerciales en cours du côté du Brésil, de la Malaisie, du Mexique ou encore du Qatar, ce dernier étant également intéressé par la gamme NH90. Des pilotes qataris sont en effet venus essayer les TTH et NFH en France et en Italie.
Sagem ( groupeSafran ) rachète la société suisseColibrys SA Safran ; Paris, le 31 Janvier 2013
Chef européen des Systèmes de navigation, Sagem ( Safran ) acquiert la société suisse Colibrys SA, Spécialisée DANS les micro-Capteurs de mouvement (accélération et vibration) de hautes performances à base de MEMS de technologies (1) Silicium. d'experts de rang Mondial DANS CE
domaine, Colibrys intérêt non fournisseur de référence DANS les Secteurs de l'énergie, la robotique, la Défense, l'Automobile, le Ferroviaire, l'instrumentation et les infrastructures ERP. C'EST also partenaire de longue non la date de Sagem Qui Intègre session accéléromètres de précision DANS Tout juin Gamme d'Équipements au profit de grands avionneurs (Airbus, Bombardier, Dassault Aviation, Eurocopter, HAL, ...). Grâce à this Rachat, Sagem élargit son fils portefeuille technologique d'écoulement les solutions de navigation et de stabilisation, complétant AINSI fils Savoir-faire DANS Reconnu Le Domaine des senseurs inertiels, gyromètres (mécanique, gyrolaser, fibre optique et vibrants) et accéléromètres vibrants (Pendulaires HE). Avec l'ONU effectif d «environnements 70 Personnes, Colibrys Réalisez des Nations Unies Chiffre d'affaires annuel d'environ 12 millions d'euros d'. Colibrysliens privilégies maintiendra SES clients AVEC SES et Partenaires session suisses et étrangers. La société bénéficiera en outré de nouvelles installations TOUTES à Yverdon-les-Bains (canton de Vaud). 1 - Micro Electro Mechanical Systems, MEMS *** Sagem , société de haute technologie du groupe Safran , leader du Mondial intérêt non de solutions et de services en optronique, avionique, Electronique et Logiciels critiques, versez Les Marchés Civils et de défense. N ° 1 européen et n ° 3 Mondial des Systèmes de navigation inertielle de coulée les applications Aéronautiques, marines et terrestres, Sagem is also n ° 1 Mondial des Commandes de vol d'écoulement hélicoptères et n ° 1 européen des Systèmes optroniques et des Systèmes Tactiques de drones. Présents sur Tous les continents via le Réseau international du groupe Safran , Sagem et Filiales SES emploient 7 500 PERSONNES EN Europe, en Asie du Sud-est et Amérique du Nord. Sagem intérêt le nom commercial de la société Sagem Défense Sécurité. Verser en plus d 'informations: www. sagem -ds.com
La DGA a réceptionné plus de 10000 systèmes Félin Mise à jour : 29/01/2013 10:00
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La direction générale de l’armement (DGA) a réceptionné fin novembre 2012, conformément aux prévisions, le 10 170e système Félin (fantassin à équipements et liaisons intégrés), permettant l’équipement d’un 10e régiment d’infanterie de l’armée de terre début 2013.
La réalisation du programme Félin repose sur un réseau d’entreprises françaises de haute technicité. Outre le maître d’œuvre Sagem (groupe Safran), sont concernés par le programme Félin les sociétés Nexter, Thales, Renault Trucks Defense, ELNO, MSA Gallet... Les systèmes Félin sont assemblés dans les sites Sagem de Poitiers (Vienne) et Fougères (Ille-et-Vilaine).
Jusqu’en 2015, dix autres régiments sont prévus être dotés de Félin, au rythme de quatre par an.
Félin améliore notablement les fonctions de protection, d’observation, de communication, d’emploi des armes, de mobilité et de soutien des combattants au contact direct de l’adversaire. Les équipements comprennent gilet de protection, tenue de combat, tenue de protection NBC, lunettes de tirs jour/nuit, équipements d’observation et de vision jour/nuit, systèmes de communication et d’information, armes individuelles ou collectives.
Félin apporte un saut qualitatif en termes d’efficacité opérationnelle et de protection des combattants confirmé par les premières utilisations sur les théâtres d’opération. Le système de visée des armes, complètement réétudié, facilite la neutralisation des adversaires de jour comme de nuit ; la portée des tirs du Famas est nettement améliorée de jour et de nuit. Félin améliore aussi grandement la manœuvre et le combat de nuit par des capacités d'observation et de géolocalisation accrues. Enfin, le système d’information de Félin facilite l'intégration des groupes de combat dans la chaîne de commandement numérisée. Il confère au soldat une véritable capacité de combat en réseau.
La DGA livre le premier VBCI félinisé Mise à jour : 31/01/2013 16:41
La direction générale de l’armement (DGA) a livré le 23 janvier 2013 à l’armée de terre le premier véhicule blindé de combat d’infanterie (VBCI) apte à assurer le support d’un groupe de soldats équipés du système Félin (fantassin à équipements et liaisons intégrés).
L’adaptation du VBCI au Félin offre principalement aux combattants la possibilité de recharger aisément les batteries d’alimentation de leur système et permet une meilleure préparation de leur débarquement en autorisant l’utilisation du réseau de communication Félin à l’intérieur du VBCI. Elle démontre la souplesse du système Félin qui a déjà été précédemment installé sur des véhicules de l’avant blindé (VAB).
Ces deux équipements sont emblématiques du savoir-faire et du haut niveau technologique de
l’industrie française. Le VBCI est produit par le groupement d’entreprises constitué par les sociétés Nexter Systems et Renault Trucks Defense. La société Sagem (groupe Safran) est le maître d’œuvre du système Félin.
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Le VBCI est un blindé qui répond aux besoins opérationnels actuels de protection et d’évolutivité. Véhicule blindé tout-terrain à huit roues motrices, sa version de combat d’infanterie est équipée d'une tourelle de 25 mm et permet l'emport de onze soldats. Disposant d’un haut niveau de protection, il constitue une véritable « base vie » pour le fantassin. Pour sa part, le système Félin apporte un saut qualitatif en termes de protection, d’observation, de communication, d’emploi des armes, de mobilité et de soutien des combattants au contact direct de l’adversaire.
A terme, tous les VBCI seront « félinisés » : soit directement sur les chaînes de Nexter pour les véhicules restant à produire, soit par retrofit dans les régiments pour les 445 VBCI produits depuis 2008.
Alain Mercier, Nexter Munitions. FOB, Par: Frédéric Lert 28 jan, 14:39
Du VBCI au Tigre, en passant par le Mirage F1CR ou le Rafale, tous les matériels français déployés au Mali dans le cadre de l’opération Serval sont des consommateurs de munitions de moyen calibre estampillées Nexter Munitions. Alain Mercier, directeur de la production sur le site de La Chapelle St Ursin, dans le Cher, fait le point avec FOB sur les capacités de la société française en la matière. Qu’est ce que le moyen calibre ?
Le moyen calibre s’étend traditionnellement du 20 au 40 mm. Ce sont les munitions que l’on trouve sur les canons tirant en rafale, qu’ils soient sur des affûts terrestres ou bien embarqués sur les blindés, les hélicoptères, les avions ou les navires de la marine. Les munitions que nous fabriquons sont développées pour nos propres systèmes d’armes mais aussi pour d’autres productions. C’est un marché très concurrentiel… Quel est le marché pour ces munitions ? Nous estimons que plus de 30 millions d’obus de 20mm sont fabriqués chaque année à travers le monde, dont dix millions pour les seuls Etats-Unis. Pour sa part, Nexter a produit un peu plus de 7 millions d’obus de 20mm en vingt ans de production. Cela donne une idée de notre poids à l’échelle mondiale. Quelle est la part de l’exportation dans cette production ? Nous exportons dans une dizaine de pays, avec le Moyen-Orient comme premier débouché. L’exportation compte pour 30% dans notre chiffre d’affaires global, tous calibres confondus, mais pour 50% dans nos prises de commande. On assiste donc à une baisse de la part relative du seul marché national. Qu’en est-il de la munition de 30mm ? Nexter Munitions est le seul fournisseur homologué pour le canon Nexter 30M791 du Rafale et les canons DEFA 30M550 des Mirage 2000 et Super Etendard Modernisés de la Marine. Nos obus
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sont également tirés par l’hélicoptère de combat Tigre (canon Nexter 30M781), sachant que chaque canon utilise une munition spécifique. Nous sommes également capables de fournir l’hélicoptère de combat Apache. Nous avons également adapté notre munition de 30mm pour le Hawk, qui est un avion d’entrainement avancé britannique. Quels sont les chiffres de production pour le 30mm ? Notre production est d’environ 200.000 obus de 30mm par an. Nous avons dépassé le cap du million d’obus en 30×150 pour le Rafale et en 30x113B destiné au Tigre. Des développements sont ils en cours dans ce calibre ? Oui, nous travaillons sur une version encore plus sécurisée pour les obus destinés au Tigre et au Super Etendard Modernisé, l’un et l’autre pouvant être embarqués sur les navires de la marine. Au-delà de la sécurisation déjà existante vis à vis des environnements électromagnétiques, Nexter Munitions développe une munition entièrement muratisée. Pour le Rafale, nous travaillons sur une augmentation de sa durée de vie en emport sur avion .
10 – Le Monde : Modernisations & Equipements
Bonne nouvelle pour le Rafale: Hollande sera en
Inde mi-février Challenges, Créé le 29-01-2013 à 09h51 - Mis à jour à 12h40, Par Vincent Lamigeon
EXCLUSIF Le chef de l'Etat est attendu pour une visite officielle de deux jours à Dehli et
Bombay. En ligne de mire : la vente du Rafale à l'armée indienne.
François Hollande et le Premier ministre indien Manmohan Singh lors du sommet Rio+20 en juin 2012. (Victor R. Caivano/AP/SIPA)
Le sprint final est lancé. François Hollande devrait
effectuer une visite officielle en Inde les 14 et 15
février prochains, a-t-on appris de sources
concordantes. Cette visite à Dehli et Bombay,
cinq jours après le salon Aero India, le grand
raout de l’aéronautique en Inde, s’annonce d’ores
et déjà décisive pour accélérer, voire boucler- les
négociations exclusives entre Dassault Aviation et le ministère de la défense indien, entamées il y a
un an.
"L’échéance semble un peu proche pour une signature définitive du contrat Rafale, mais l’Inde
pourrait annoncer des avancées dans les négociations, assure-t-on de très bonne source. Il faut en
tout cas avoir signé avant fin juin. Après, la campagne électorale risque de repousser les
échéances aux calendes grecques."
Contrer l'offensive de Cameron en faveur de l'Eurofighter Typhoon
Le camp français a tout intérêt à battre le fer tant qu’il est chaud : une visite du premier
ministre David Cameron, toujours de source industrielle, est prévue deux jours après le départ de
François Hollande. Le chef du gouvernement britannique ne devrait pas se priver de pousser
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encore l’Eurofighter Typhoon, pourtant éliminé par l’armée de l’air indienne en finale de la
compétition face au Rafale l’année dernière.
Cameron avait déjà montré ses talents de VRP en novembre dernier aux Emirats Arabes Unis,
avec une incroyable danse du ventre pour tenter d’imposer le Typhoon, développé par EADS, BAE
Systems et Finmeccanica, face au Rafale, théoriquement en négociations exclusives avec Abu
Dhabi.
Un contrat évalué à 10 voire 20 milliards de dollars
Un contrat définitif sur le contrat indien dit MMRCA, que les Indiens surnomment "Mother of all
deals" (la mère de tous les contrats), serait un superbe coup pour le camp français dans la plus
grande compétition récente sur le segment des chasseurs, qui avait vu l’élimination des chasseurs
russes (MiG-35), américains (F-16, F-18), suédois (Gripen) et européen (Eurofighter Typhoon). Le
contrat indien en poche (estimé entre 10 et 20 milliards de dollars), Dassault verrait sa crédibilité
renforcée auprès des autres grands prospects, Emirats Arabes Unis et Brésil en tête.
Le contrat Rafale n’est pas la seule compétition intéressant les groupes français et européen.
Eurocopter, avec son hélicoptère Fennec, est en finale face au russe Kamov pour un contrat géant
de 197 hélicoptères de reconnaissance et de surveillance, dont 64 pour l’armée de l’air et 133 pour
l’armée de terre, destiné à remplacer notamment les antiques Cheetah. Les offres ont été remises
au ministère de la défense indien, les deux industriels n’attendent plus que l’ouverture des
enveloppes. Le missilier MBDA espère également des avancées sur une trentaine de contrats, dont
l’armement des chasseurs Jaguar rénovés de l’armée de l’air et le programme Maitri de missiles
sol-air, en collaboration avec l’agence de défense indienne DRDO (Defence Research and
Development Organisation).
Vendre le Rafale à l'Inde serait une victoire industrielle et diplomatique majeure
Le groupe nucléaire français Areva est également en négociation avec l’Inde pour la construction
de deux EPR, discussions qualifiées d’ "extrêmement dures "par le PDG d’Areva Luc Oursel en
novembre dernier.
François Hollande a beau assurer que son rôle n’est pas celui d’un VRP des armements français, il
avait déjà réussi à relancer début janvier, comme l’avait dévoilé La Tribune, les négociations entre
Dassault et Abu Dhabi pour la vente de 60 appareils. Le contrat indien serait une victoire industrielle
et diplomatique majeure pour une équipe de France de l’export qui en a bien besoin.
Le robot Cobra vendu à l’Armée canadienne
Zone Militaire, 31 janvier 2013 – 19:43
Le groupe français ECA Robotics, spécialisée dans la
robotique de défense, vient de remporter un succès
notable au Canada, avec une commande de 20 robots
Cobra Mk2 passée par l’armée canadienne, avec une
option d’achat de 60 exemplaires supplémentaires.
Les premières livraisons devraient commencer d’ici
l’été prochain.
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“ECA a été sélectionné dans le cadre d’un appel d’offres mondial et après des phases d’essais de plusieurs semaines au Canada au sein du laboratoire accrédité de l’Armée canadienne”, a expliqué le groupe, par voie de communiqué.
Ces Cobra MK2 seront équipés chacun d’un module de support canon pour la neutralisation des engins explosifs improvisés (IED) ou bien encore les colis piégés, ainsi que d’un module de largage de charge.
Développé sur fonds propres et présenté officiellement lors du salon MILIPOL 2011, le Cobra Mk2 affiche une masse de 5 kg pour 392mm de largeur et 364mm de long. Outre la neutralisation des IED, il peut être utilisé pour des missions de reconnaissance ainsi que pour la détection chimique et radiologique. Robuste, il est piloté à distance grâce à un écran tactique et à un joystick. Son autonomie est de 2h30.
En décembre 2011, la Direction générale de l’armement (DGA) en avait commandé 29 exemplaires pour équiper les unités du Génie appelées à être déployées en Afghanistan.
Les exportations russes d’armements ont atteint un record en 2012
Zone Militaire, 25 janvier 2013 – 20:00
Si les exportations d’armes françaises sont annoncées décevantes pour l’année 2012, il n’en va pas de même pour celles de la Russie. Selon les chiffres qui restent encore à confirmer, les ventes russes d’équipements militaires à l’étranger ont atteint le montant record de 15,2 milliards de dollars (11,4 milliards d’euros). Ce bilan a été donné le 21 janvier dernier par Alexandre Fomine, le directeur du service fédéral de coopération militaro-technique.
Par rapport à l’année 2011, où des contrats importants avaient été annulés, notamment ceux passés avec la Libye du colonel Kadhafi, les exportations d’armes russes ont augmenté de 15% en un an et de 46% depuis 2010. En 12 ans, elles ont ainsi quasiment doublé.
Ces bons résultats sont dus à des relations commerciales anciennes dans ce domaine, comme par exemple avec l’Inde. En outre, de nouveaux marchés se sont ouverts aux armes russes, l’an passé. Il s’agit de ceux du Ghana, de la Tanzanie et d’Oman.
Qui plus est, la Russie cherche de nouveaux débouchés, comme récemment avec le Bangladesh, pays auquel Moscou a octroyé un milliard de dollars de crédit pour acquérir des armes de facture russe, en particulier des hélicoptères.
Mais ce marché est également convoîté par la Chine, qui a livré des chars MBT-2000 à l’armée bangaladaise. Cette situation risque de devenir plus fréquente à l’avenir étant donné que Pékin n’hésite pas à chercher à vendre des armements copiés sur des modèles précédemment acquis auprès de Moscou, comme l’avion de combat J-11, largement inspiré du SU-27 russe.
Pourtant, ces problèmes de “cannibalisme” – Pékin ignore délibérément les questions de propriété intellectuelle – n’empêche pas la Russie de négocier la vente de nouveaux matériels destinés à l’armée chinoise.
Ainsi, il a récemment été fait état d’éventuelles livraisons d’avions SU-35 et de sous-marins de 4e génération à propulsion diesel-électrique de classe “Amour”. Si ces contrats aboutissent, alors il se pourrait que la relation russo-indienne en souffre, New Delhi se défiant de Pékin.
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Moscou a livré en 2012 pour plus de 15 milliards
de dollars d'armes
La Tribune, Emmanuel Grynszpan, à Moscou | 31/01/2013, 10:52 -
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En dépit des révolutions arabes et de l'absence
d'innovations, la Russie, qui reste le premier
fournisseur des pays émergents, a livré pour
15,16 milliards de dollars d'armements en 2012.
C'est un nouveau record post soviétique. La
Russie se classe au deuxième rang mondial
derrière les Etats-Unis.
15,16 milliards de dollars. C'est le montant des livraisons d'ames russes en 2012. C'est un record post soviétique pour la Russie, qui aurait même pu atteindre les 17,4 milliards de dollars si elle avait réussit à livrer l'année dernière le porte avion "Vikramaditia" à l'Inde. Les difficultés des fabricants d'armes russes à livrer en temps et en heure un matériel de qualité restent l'un des principaux freins aux exportations d'armements russes. Et risquent à terme de détourner des clients primordiaux comme l'Inde vers d'autres fournisseurs. Le patron du Service Fédéral de Coopération Militaro-Technique, Alexandre Fomine, se félicite même d'avoir "dépassé le plan" de 12 %. Des propos qui fleurent bon l'ère soviétique. Les exportations continuent de croître régulièrement, après deux bonnes années successives avec 10 milliards de dollars en 2010 et 13,2 milliards en 2011.
De nouveaux clients pour Moscou
Globalement, la Russie reste loin derrière le leader mondial américain, mais coiffe sur le poteau la France et la Grande Bretagne. En attendant, la Russie bat tout le monde, y compris les Etats-Unis dans quatre catégories d'armements sur le marché des pays émergents. Il s'agit des avions de chasse, des systèmes de défense anti-aériens, les hélicoptères et les blindés. Moscou se réjouit également d'avoir ajouté à la longue liste de ses clients des nouveaux venus comme le Ghana, le sultanat d'Oman, la Tanzanie et l'Afghanistan. Il est peu probable que la demande de ces pays remplace toutefois les volumes de commandes d'anciens gros acheteurs comme la Libye ou la Syrie. En revanche, des négociations potentiellement très lucratives ont démarré l'année dernière avec l'Azerbaïdjan, l'Irak et même les Etats-Unis, qui veulent acheter 70 hélicoptères Mi-15 pour l'armée afghane.
Absence de progrès technologiques
Les experts répètent chaque année que les records successifs vont fatalement faire place à une décroissance en raison de l'absence de progrès technologiques des fabricants russes. Les commentateurs russes notent avec amertume le démarrage par la Chine de la production en série du J-16, qu'ils estiment être une copie intégrale du chasseur russe Su-30MK2, massivement acheté par Pékin dans les années 2000. Les chinois produisent déjà des avions similaires aux Su-17 et aux Su-33. L'an dernier, RosOboronExport, l'agence d'Etat pour les exportations d'armes, a signé un contrat pour la livraison de 52 hélicoptères de transport Mi-171E pour une valeur de 600 millions de dollars. Beaucoup estiment que ce contrat restera unique, puisque la Chine équipe déjà son armée de copies d'hélicoptères européens et soviétiques.
Une meilleure coordination des exportations russes
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Selon Igor Korotchenko, un expert en armement proche du Kremlin, la hausse des exportations s'explique par une meilleure coordination des différents organismes responsables de l'exportation d'armes. A l'inverse, un autre expert met en doute le chiffre de 15 milliards de dollars. "Ils peuvent raconter ce qu'ils veulent, car il est impossible de contrôler quoi que ce soit. En outre, quelle somme revient aux fabricants et quelle somme disparaît dans la poche des intermédiaires ? Lundi, Transparency International classait la Russie dans l'avant dernier groupe des pays les moins protégés par des mécanismes anti-corruption dans la sphère militaro-industrielle.
Premier soutien parlementaire aux Gripen
20 minutes, 25 janvier 2013 15:54; Act: 25.01.2013 16:04
Les Gripen bénéficient d'un premier soutien parlementaire. La commission des finances des
Etats invite à approuver l'achat de 22 avions.
Par 7 voix contre 2, la commission des finances du Conseil des Etats invite celle de la politique de
sécurité à approuver l'achat de 22 avions de combat suédois. Elle soutient à l'unanimité le
financement par un fonds.
Pour alimenter cette caisse, le Conseil fédéral propose de puiser en moyenne 300 millions par an
dans le budget de l'armée. La commission des finances appelle le gouvernement à communiquer
clairement qu'un refus par le peuple de ce fonds, qui pourra être attaqué par référendum, signifiera
l'échec du projet d'acquisition des avions, ont indiqué vendredi les services du Parlement.
Si la commission soutient l'achat des Gripen, elle ne s'en montre pas moins préoccupée par le peu
de marge de manœuvre laissé par la facture de 3,126 milliards de francs pour investir dans d'autres
domaines de l'armée. Le Conseil des Etats devrait se prononcer en mars.
Sa commission compétente, celle de la politique de la sécurité, s'est contentée jusqu'ici d'entrer en
matière sur le projet par 9 voix contre 4. Elle poursuivra l'examen du dossier le 21 février.
Si la Chambre des cantons donne son feu vert, les Gripen devront ensuite passer le cap du
National avant une très vraisemblable votation populaire. La gauche a en effet promis le
référendum contre la loi sur le fonds. Les Vert'libéraux ont désormais rejoint le camp des opposants
aux nouveaux avions de combat.
11 – Rubriques divers (Sports, Conférences, etc . . .)
"Salon des formations et métiers aéronautiques"
au musée de l'Air et de l'Espace Mise à jour : 30/01/2013 23:35
Plus de 50 écoles et organismes de formation internationaux ainsi que les recruteurs civils
et militaires seront réunis au cœur de l’exceptionnelle collection d’avions du musée.
Durant trois jours, les visiteurs qui souhaitent se lancer dans une formation technique, scolaire ou
universitaire, trouveront des réponses concernant les métiers du pilotage, du personnel navigant
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commercial, du sol, les carrières d’ingénieurs et les carrières militaires.
Des conférences seront animées par des professionnels du secteur
aéronautique dans les domaines suivantes : pilote avion et hélicoptère,
métiers et formations de la construction et de la maintenance
aéronautique, personnel naviguant commercial, métiers du contrôle
aérien, métiers de l'aéroport, ...
"Salon des formations et métiers aéronautiques"
Du 1er au 3 février 2013 (de 10h à 17h)
Musée de l'Air et de l'Espace - Aéroport de Paris - Le Bourget -
93352 Le Bourget
L'accès au salon ainsi qu'aux collections permanentes est gratuit
Pour en savoir plus :
Infos pratiques : www.museeairespace.fr
Programme des conférences : www.salondesformationsaero.fr
Sources : SGA/DMPA , Droits : Copyright Mindef SGA/DMPA
Pau accueillera les 11e Universités d'été de la Défense Ligne de Défense, 28.01.2013
Après Brest, le Sud-Ouest! Les 9 et 10 septembre 2013, l'armée de Terre sera le "partenaire Défense" de la 11e Université d'été de la Défense qui aura lieu à Pau.
Pau abrite le 5e régiment d'hélicoptères de combat (5e RHC) ainsi que le 4e Régiment d'hélicoptères des forces spéciales (RHFS). Autre unité, l’école des troupes aéroportées (ETAP) de Pau est principalement chargée de la formation des parachutistes des trois armées
et de la gendarmerie. C'est également à Pau que sont regroupées les archives de l'armée de Terre, du service national et des services communs au sein du Centre des archives du personnel militaire (CAPM).
Base de Dijon : signature d’une convention avec un lycée de la région Mise à jour : 25/01/2013 08:03
Mardi 22 janvier 2013, une convention ayant pour but de rapprocher le lycée Astier de Paray-le-Monial de la base aérienne 102 de Dijon, a été signée entre la rectrice de l’Académie de Bourgogne, le colonel Jean-Christophe Boëri, commandant la base aérienne 102 et le proviseur de
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l’établissement. Cet événement s’est déroulé au lycée Astier en présence d’élus, de l’équipe enseignante et des élèves.
Cette convention couvre plusieurs domaines. D’une part, une classe de troisième dite "prépa-pro" (découverte professionnelle) sera parrainée par la base aérienne de Dijon dans le cadre du plan "Égalité des chances". Les classes préparant le baccalauréat professionnel "aéronautique" (option mécanicien système-cellule) pourront, quant à elles, approfondir leurs connaissances à l'occasion de visites organisées sur la base aérienne au cours de l'année scolaire. Les élèves pourront ainsi se familiariser avec l'armée de l'air et découvrir les unités les plus emblématiques de
la base aérienne 102, notamment l'escadron d'entraînement 2/2 "Côte-d'Or" et l'escadron de soutien technique aéronautique. Ces unités sont les plus en phase avec la formation dispensée par cet établissement, l'enseignement technique dans le secteur industriel.
Situé à 180 kilomètres au sud-ouest de Dijon, le lycée Astier, qui assure une formation professionnelle allant de la 3e au baccalauréat professionnel, compte près de cent quatre-vingts élèves. Ses locaux se répartissent sur deux sites, d'une part, le lycée, implanté rue de Bourgogne à Paray-le-Monial, et d'autre part, un hangar d'aviation situé sur l'aérodrome voisin de Saint-Yan. Les élèves de première et de terminale préparant le baccalauréat professionnel "aéronautique" y travaillent directement sur d’anciens aéronefs militaires, tel que le Tucano et depuis début 2012, un Jaguar qui a été cédé à l'établissement par l’armée de l’air.
Droits : © Armée de l'air
Championnats de France de ski d'orientation Mise à jour : 28/01/2013 16:35
Les 19 et 20 janvier dernier à l’occasion des championnats de France de ski d'orientation à Margeriaz dans le massif des Bauges en Savoie (73), l'adjudant Rudy Gouy du 13erégiment du génie (13eRG) a remporté le titre en ski d’orientation mass start.
" C'était une course très physique, un départ particulièrement intense sur des pistes de ski alpin à remonter. De très bons enchaînements en orientation m'ont permis d'être tout de suite dans le rythme et surtout d'être dans le trio de tête. J'ai fait des petites erreurs dues à la fatigue et à la vitesse de course élevée, mais sans conséquences car je parvenais à rester au contact des premiers. Certaines parties plus physiques sur le parcours m'ont permis de m'apercevoir que j'étais plus en forme que mes adversaires. Ce qui m'a permis de contrôler la fin de course en m'économisant au
maximum pour sprint final décisif. Au final une superbe course et un plaisir immense."
Nous confiait l'adjudant Rudy Gouy 40 ans du 13erégiment du génie (13eRG), Champion de France de ski d'orientation mass start (départ en masse, tous ensemble). Pratiquement né sur des skis,
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l’adjudant, chef de poste du chalet du régiment situe à Autrans dans le Vercors, a commencé le ski d'orientation dans les années 2000.
Sa discipline : le ski d’orientation mass start, où il s'agit de parcourir un circuit matérialisé par des balises que le participant doit découvrir par l'itinéraire de son choix en utilisant une carte spéciale d'orientation et éventuellement une boussole.
L'adjudant participera aux jeux mondiaux militaires d’hiver (JMMH) 2013 en ski d'orientation individuel et en relais équipe du 25 au 29 mars entre le lac d'Annecy et le Mont Blanc.
La discipline n'est pas courante et sera démonstrative pour les jeux de 2013 avec l'espoir de devenir une discipline olympique par la suite.
Droits : Armée de Terre 2013
L'institution de Puyloubier et son Musée de
l'uniforme.
http://www.dailymotion.com/video/xes1mt_musee-de-l-uniforme-
legionnaire-de_creation#.UQTZIPKWObI
12 – Livres & Publications
Histoire politique des services secrets français Roger Faligot (Auteur), Jean Guisnel (Auteur), Remi Kauffer (Auteur)
Voici un livre exceptionnel : il retrace l'épopée de la DGSE, le
service de renseignement français à l'international et des
services qui l'ont précédé. Cette centrale d'espionnage et de
contre-espionnage est en effet l'héritière d'une longue histoire
commencée dans la Résistance contre les nazis. Trajectoire
prolongée par le SDECE pendant la guerre froide, la guerre
d'Indochine, la guerre d'Algérie, sous l’IVe République comme
sous les présidences de Gaulle, Pompidou et Giscard d’ Estaing.
Puis par la DGSE depuis 1982 sous Mitterrand, Chirac, Sarkozy
et maintenant Hollande avec l'émergence du monde éclaté
d'aujourd'hui. Une aventure qui court sur sept décennies, de la
Seconde Guerre mondiale à l'actuelle gestion par le nouveau
pouvoir socialiste.
Pour faire vivre cette histoire des services secrets français, de leurs échecs et de leurs réussites,
pour décrire en profondeur leurs relations souvent mouvementées avec le pouvoir politique, les trois
meilleurs spécialistes du sujet, Roger Faligot, Jean Guisnel et Rémi Kauffer, ouvrent leurs fonds
d'archives originales accumulées pendant près de quatre décennies. Brossant le portrait des
hommes et des femmes des services, ils narrent leurs opérations clandestines sur tous les
continents et livrent des dizaines de témoignages inédits.
Nourris de révélations, de récits spectaculaires, de mises en perspective novatrices, de détails
techniques, cette somme et son index de près de 6 000 noms constituent dès maintenant une
référence sans équivalent.
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* «Histoire politique des services secrets français», éditions La Découverte, 734 pages, 26euros.
D’une guerre à l’autre, Sergent Yohann Douady Mise à jour : 30/01/2013 16:53
A des milliers de kilomètres de la France, là bas, il a évolué dans un
monde hostile, tourmenté par le froid, la chaleur, la soif, la fatigue, le
stress, la douleur, la souffrance, le mal, la haine et la mort. Il a, jour
après jour, tenu son journal de bord, pour sa mère, pour lui laisser - au
cas où sa photo serait apparue au détour d’un flash d’information- un
récit, souvent cru, toujours direct. A l’image de ses frères d’armes, il se
décrit comme un caméléon « à la fois jeune homme et soldat, courage
et peur, rire et larmes » qui a côtoyé le danger, vu tomber ses
camarades. Il dit n’avoir accompli ses missions que par sens du devoir
et pour faire honneur au drapeau tricolore. Il, c’est un sous officier du
2éme Régiment d’Infanterie de Marine, un « marsouin », le sergent
Yohann Douady. Dans son premier livre, il témoigne avec ses tripes,
du rôle du soldat professionnel plongé au cœur des combats, d’une
guerre à l’autre: en Côte d’Ivoire, en Bosnie-Herzégovine, en Afghanistan.
éditions Nimrod Droits : Armée de Terre