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CINQUANTE-SIXi'FME ANN +E.;- Ne 26.? _- Les Abonnements ne son reçus que pour traie mois, stis bots ou na an, et ne com- mencent que du 1" ou du 16 de chaque mois. Les lettres non alranehes ne sont pas reçues. PRIX DE L'ABONNEMENT Un an. 6 moi,, s avis. Toulouse (ville).. 90 fr. fr. liaute-Garonne ! R Ira et 50 ir. E6 fr. 14 fr. tutres départements. ÉTRANGER, suivant les conventions postales, lmp, de BONNÀL et Giniuc, rue Saint-Rome, 46. Tot i<ol.Jse, 21 ,septembre. fOt;RSE DE TOULOUSE DU 20 SEPTEMBRE 4860. Au comptant : Obligations du Midi................. 295 DD Obligations de Saragosse.. 260 )) Obligations de Pampelune............ 256 25 Liquidatioet au ôO septembre : Obligations du Midi................ 298 75 Chemins autrichiens................. 467 50 Liquidation au 45 octobre Chemins autrichiens ................ 4f47 50 - - dont 10............... 4472 50 BOURSE DE PARIS Dli 20 SEPTEMBRE 4860. Au comptant Valeurs diverse,. Dernier cours. Hauise. Baisse. 3 pour 100'.. 68 25 ) 15 4.1/2 pour 100...... 95 50 , D ) Banque de France 2805 a a; A terme 3 peur 100, far cours .. G8 10 D 45 - Dernier cours.. , 68 15 , 05 Crédit Mobilier...... 686 25 2 50 fhemisv de ver: Orleans........ 1383 75 1 25 Nord ........... 961 25 5 75 Est............ 630 )) 1 25 Lyon libéré........ 893 75 2 50 Mi(Ii............ 497 50 D )>, a Ouest.. .. _ . 513, 25 ) )) ) Autrichiens....... 4470 )) 2 50 D Ohligations lu Midi..... 295 )) ) ), , Obligations de Saragosse. 2GO )) 125 ) 3 POU!' 100 Espagnols... 465/8 ) ,) D ) ) )) 25 )D ) )) D )) ) )) D 1D ) )) ) )) )) )) )) s) DD , )) D, i+ccl BOURSE DE LONDRES DU 20 SEPTEMBRE 1860. , 6anwlidés : Une heure....... 93 4/8 - BOURSE sE PARIS nu 19 SEPTEMBRE '1860. Fonds Espagnols. Différé converti, 39 4/8 3 o/° est., J. juill., 47 4/8 Dot. pass. nouv. 22 0,k 3 o/ ext. Em,1857 00 0/0 Detteintér.J.juill., 46 3/8 Petites coupures, 00 0/0 D pCIiB télégraphique éIeetrique PARTiCULI$RE. Tnrin, 20 septembre. Paris, 20 septembre. A la suite de la bataille du 18, la plus grande partie de l'armée pontificale a capitulé. Les troupes étrangères retourneront dans leur pays. M. de Lamoicière, avec quelques cavaliers, est par- venu à gagner Ancône, en passant par les gorges de Conero. En dehors d'Ancône, il ne reste plus un seul bataillon pontifical SABOTIERS DE LA FORÊT NOIRE. N° 29. Suite. -(Voir le numéro du 20 septembre 1866). Elle porta à son front ses mains frémissantes comme si elle eût reçu un coup violent: - Vous ne voudriez pas me tromper, monsieur le bourgmestre, vous n'êtes pas un méchant homme. Vous aimiez Fritz; il a souvent travaillé pour vous. Mais de quel crime ose-t-oii l'accuser encore, mon cher monsieur Stauffer? Fritz, lui, ce brave et honnête garçon, ce bon fils, accusé d'un crime! oh! ma pauvre tête ! elle est en feu, je n'ai jainais tant souffert depuis le jour où j'ai vu mourir mon mari ! Le bourgmestre prit un air grave et solennel pour dissimuler un attendrissement incompatible aveo la dignité de sa charge. - Ne savez-vous pas , Marannelé , qu'un incendië vient de dévorer les récoltes et les granges de mon vieil ami Gaspard Melzer ? - Eh bien ! demanda la veuve étonnée. - Eh bien ! cet incendie est attribué à la malveil- lance. - Je le crois aussi, dit-elle, maisquel rapport y a-t- il entre le malheur de maltre Gaspard et l'arrestation de mon fils? - Un rapport tout naturel , répliqua le bourgmestre surpris de la naïveté de la Marannelé. La rumeur publi- que signale Fritz Wendel comme l'auteur de l'incendie. Un éclair de joie illumina la face livide du mendiant; une sorte de rire muet et sarcastique crispa les coins des lèvres de la mère. Les assistants se regardèrent avec inquiétude. - La justice est une belle chose, en vérité , s'écria la veuve, et il a été bien inspiré celui qui a imaginé le pre- roter de la représenter avec un bandeau sur les yeux t Cependant Jean-Georges Beck s'était levé sans bruit, TOLI ET L1TITRAIJI cE JOURNAL PARAIT TOUS LES !OURS, Le général de Pimodan a succombé, dans la nuit, à ses blessures. Astre (l c1le,. Marseille, 19 septembre. Le bruit court en ville de l'arrivée prochaine de Pie iN en France ; ils arrêterait à Marseille, où, dans cette pré- vision, l'autorité laisse sur la Canebière les engins qui ont servi aux illuminations pour l'arrivée de LL. MM. II. Constantinople, 12 septembre. Sir Bulwer a écrit au Sultan une lettre d'excuse, et S. M. a aussitôt envoyé un chambellan chez l'ambassa- deur anglais pour lui donner ('assurance de l'oubli du passé et (le sa bienveillance. Sir Bulwer cherche mainte- nant l'occasion de se raccommoder avec Riza. Presque chaque jour nous avons des incendies qui sont attribués à la malveillance. 11 pleut aujourd'hui. Depuis le 1 juin dernier, il n'é- tait pas tombé à Constantinople une seule goutte d'eau. La solde du mois de mars a été payée aux employés, et on dit même que sous peu on paiera celle du mois ' avril. d Le prince Couza tioople. est atter;(1u cette semaine à Constan- Autre (épéfhe. Paris, vendredi 21 septembre. Le Moniteur publie la dépêche suivante Alger, 49 septembre. LL. MM. II. ont eu des fétessplendides. Elles partiront aujourd'hui à minuit et seront vendredi, à 4 heures, à Marseille. Tarin, 20 septembre. La Gazette ofreidle dément les nouvelles relatives à de prétendues lettres écrites ou reçues par le Roi. A l'occasion de la victoire de Cialdini, la ville est en fête ; il y aura ce soir illumination. Le journal l'Armonia a été saisi pour un article con- tre l'Empereur Napoléon. Autres dépêches. Madrid, 17 septembre. La presse des provinces repousse généralement la conduite du Piémont. Leurs Majestés ont débarqué à la citadelle, le vent ne permettant pas de prendre terre à Mahon. C*HIONJQUE LOCALE. Le conseil général du Tarn a émis le voeu que le che- min de fer concédé à la Compagnie d'Orléans, partant de Toulouse, desservit directement la ville d'Albi par une ligne principale en passant par Carmaux pour se diriger sur Lexos. Cette délibération du conseil général a été prise à l'unauirnité moins une voix, à la suite d'un rap- port remarquable par M. Hippolyte Crozes. Les travaux du pont construit sur le canal du Midi en face d l'é l e c use Bayard mht ll ,arcen aveca pus grande avait pris sonbMon ets'éta4t dirigé vers la port& 1 salua la Marannelé: - Merci de votre hospitalité , charitable femme; je vois que vous causez d'affaires de famille avec ce bon M. Stauffer , je craindrais de vous déranger en restant plus longtemps. Elle s'avança vers le mendiant et lui posa la main sur l'épaule. A ce contact, Jean-Georges sentit sous ses haillons un frisson de fièvre secouer tous ses membres , commue s'il eût vu sa chair grésiller sous un fer rouge ; elle le re- garda avec des yeux'ôouriants. - Achève tranquil)ement ton repas, mon bonhomme, dit-elle , tu ne m'as jamais moins dérangée qu'aujour- d'hui. Jean-Georges n'en cherchait pas moins à gagner la perte, en s'inclinanthumblement devant toute la coupa gnie. La Marannelé lui barra le passage, et lui montra du doigt son escabeau vide. - Reste, dit-elle alors d'une voix rude, tu n'es pas de trop ici. Le vagabond fit un geste de colère, murmura une me- nace, nais il alla reprendre sa place. La veuve s'avança vers le bourgmestre, la tête haute - Ainsi, lui dit-elle, vous prétendez tous que mon fils a mis le feu à la métairie de maître Gaspard ? - Vous prétendez, vous, qu'il est innocent, n'est-ce pas? répliqua-t-il; je le comprends, maise'estplus facile à dire qu'à prouver. - Peut-être! M. Joseph Melchior-Stauffersortit de son flegmebabituel et s'écria : - Pourriez-vous produire une preuve de son inno- eence ? Croyez, Marannelé, que ce serait une grande joie pour tous les amis de Fritz, et il en a beaucoup dans Nordstetten. - Puisqu'il faut aux amis de Fritz une preuve de son innocence, je la leur fournirai, dit-elle avec un accent amer. O Sureaux du Journal Rue Sent-Rome 46, Toulouse. NAL --l activité ; on va le cintrer dans les premiers jours de la semaine prochaine; les assises seront en pierre de taille, la voûte sera en brique. Le fermier du moulin de l'écluse Bayard ayant élevé des réclamations trop onéreuses d'indemnités, la Com- pagnie n'a pu les admettre, etlaissera debout son moulin, Jusqu'à l'expiration du bail qui courra encore pendant six ans. -- M. Bret, sénateur, ancien préfet de la Haute-Garonne et ensuite du Rhône, vient de mourir à Prétieuz (Loire), C'est demain, 22 septembre, que l'automne commence à 8 heures 1 minute du soir. e Avant-hier, vers 4 heures du soir , le nommé D..- (Antoine), demeurant allée Sainte-Agne, employé au pont du chemin de fer en construction sur la Garonne , en passant sur un échaffaudage, a glissé sur une pointe en fer qui lui a traversé le soulier et le pied gauche. M. Recurt, médecin de la Compagnie du chemin de fer, lui a donné les soins nécessaires. TJne catastrophe épouvantable a eu lieu, dans la jour- née de mardi, aux environs de Rieux!Un bac sert à trans- porter sur la Garonne les habitants des deux rives, près du village de Salles. Mardi, à deux heures, cinq person- nes entraient dans le bateau : le passeur, sa femme, une jeune dame de 23 ans, une ouvrière et un porcher avec un troupeau de cochons. Le fleuve, en cet endroit, a une assez grande largeur; le courant yest fort rapide, et son lit se hérisse de petits rocs aux pointes aigus. La traversée s'accomplissait néanmoins sans accidents, lorsque deux des animaux qui se trouvaient sur le bateau se prirent de querelle : pour rétablirrordre, le porcher leur cingla un vigoureux coup de fouet: les animaux effrayés se ruèrent sur leurs 'roi- sins ; la confusion se mit dans le troupeau, qui, se por- tant sur un côté du bac, lui imprima une vive secousse; le càhle serbrisa et fit chavirer le bateau. Le passeur, l en tombant à l'eau, saisit sa femme et la jeune dame; il les soutint longtemps à côté de lui; mais, s'apercevant' bientôt de l'affaiblissement de ses forces, il en lâcha une, croyant garder sa femme. Après une lutte de vingt minutes, il atteignit le ri- vage. Quand il eut eu connaissance de sa cruelle mé- prise, il s'évanouit; il n'avait du reste ramené qu'un cadavre. Toutes les victimes ont succombé : te corps de l'ouvrière (elle avait 15 ans) a été retrouvé 9 12 kitomè- tres du théâtre de l'accident, à Capens. Le passeur lui- même a succombé quelques heures après. Le porcher a été retiré de l'eau à la Terrasse; il avait une manche de sa blouse pendante, et un de ses souliers enlevés, comme si, au moment suprême, il edt voulu s'en débarrasser pour mieux lutter contre le péril. Les cochons, à l'excep- tion de deux, ont pu être sauvés. Ce sinistre a jeté l'épouvante dans toutes les commu- nes environnantes. La jeune dame, à peine mariée depuis deux ans et d'une beauté remarquable, habitait Reux, où elle était entourée de l'estime et de l'affection géné- rale. Ce triste événement, qui se répète si fréquemment, démontre la nécessité de supprimer ces bacs incommod.s, où l'on ne rencontre aucun élément de sûreté, et de les remplacer par des ponts, dans les localités où le mouve- ment de la population a une certaine importance. L'on- vrière qui a péri, cédant pendant un moment de repos à l'invitation du passeur, l'avait suivi pour revenir aus- sitôt après à son ouvrage. Une de ses camarades allait - Vous connaissez donc le vrai coupable? demanda le bourgmestre non sans agitation. - Je le connais. - Et vous vous chargez de mettre la justice sur ses traces ? - Je ferai plus. - Que voulez-vous dire, bonne femme? - Je vous le livrerai moi-même, s'il le faut. Le bourgmestre laissa échapper, ainsi que ses acely- tes, un sourire d'incrédulité - La chose serait déjà faite, si elle était possible. Vous voulez nous dépister. Allons ! avouez que vous comptez sur quelque sortilége ? La veuve haussa les épaules. Non, dit-elle froidement, mais puisque vous êtes tous impuissants à découvrir le vrai coupable, je vais me résigner à faire votre métier. Pardonnez'moi, mon Dieu ! - Elle s'élança aussitôt vers le mendiant, qu'elle souleva d une main vigoureuse et traîna avec une énergie ex- traordinaire, malgré sa résistance, jusqu'aux pieds du bourgmestre stupéfié. - Voici l'incendiaire ! s'écria-t-elle. - Moi ! moi ! hurla Jean-Georges en se débattant comme un forcené entre les gendarmes. C'est faux ! ton- nerre ! test faux'. Vous voyez bien que cette femme est folle ! Les enfants eux-mêmes savent que la Marannelé est sorcière t Cachez-moi mes bons amis t Sorcière et folle, c'est tout un t La veuve le regarda sans colère et lui dit: -Jean-Georges, s'il ne s'agissait pas de l'honneur de mon fils, je ne t'aurais jamais dénoncé, - car je t'ai volontairement reçu sous mon toit, - et tu es mon hôte. Marannelé, interrompitle vagabond, revenez à vous. Le chagrin vous a troublé la cervelle. Je_sais bien qu'on ne prend pas au sérieux vos divagations, mais enfin les soupçons mêmes d'une tête éventée peuvent compro- mettre un brave homme qui n'a d'autre richesse que sa bonne réputation. Si ma vue vous contrarie, j'aime mieux L'en aller. Vrai, mes bons messieurs, je ne sais pas pourquoi elle rejette sur mon dos les péchés de son DBm VENîM1EDI 2I SEPTEM1WE 1564 ON S'ABONNE AU BUREAU Da JOURNA Rue Saint-Rome, 46 ToULOasa Et hors de Toulouse Chez les Libraires et Birecteur r des Messageries - et Direoteurs des Pastes. PRIX des IN$ERTi p i a $e centimes la ligne d'Annonce. 60 centimes la ligne de Réclame. Les ilTNO;OC1ES aT AVIS se paient d'avan Les ANNONCee et Avis sont reçus à Paris, aux bureanx pnblicité de MM. 8agae, rue J.-J. Rousseau, 3, zarrrr7i 1sVLL ER et C., rue de la Banque, 20, et L PoaTanvs rue de Trévise, 22, seuls chargés de les recevoir pour Journal de Toulouse. l'imiter, quand une réflexion subite et presque providen. tielle la retint sur la rive opposée. w OBSERVATIONS MÉT1OROLOGIQUES De lU'. Bttncht. - Du 20 septembre 4860. Thermomètre centigrade. 1a imumz:-I- 19°,1. Baromètre. Etat du ciel. Venta. 9 h. du m0ri,752 9 - Nuageux. - N.-0. fort 3 h. du soir, Om,753 9 - Id. id. Le baromètre continue de monter, il est au.dessus de variable. Le temps se dispose au beau, il a encore plu hier au soir et cette nuit. Du 21 septembre 4860, 6 heures 1/2 du matin. Température minimum -I- 42°,2. Le baromètre monte. Le vent est du N.-0. Le temps est couvert. Pour toute la chronique : A. Pujol Syrie. On nous communique l'extrait suivant d'une lettre de Beyrouth du 9 septembre a Nous avons aujourd'hui l'aubaine d'un courrier, et je ne veux pas le laisser partir sans vous écrire un peu plus longuement que je n'ai pu le faire en dernier lieu. La journée est très courte ici; car, de dix heures du matin à cinq heures du soir, on est paralysé par la cha- leur, et le soir on ne peut pas écrire, vu que la lumière attire les zanzare, autrement dit, les moustiques; on est chez soi le moins possible, si ce n'est pour le service, et l'on n'est pas toujours informé du départ des cour- riers. D Nous avons eu quelques jours d'embarras; mais à présent, nous sommes installés et nous menons une existence à peu près convenable, ayant le toit, la nour- riture et l'eau. Le toit nous abrite coutre le soleil et l'eau est d'un prix inestimable, car, en temps ordinaire, on l'apporte avec des bêtes de somme, et elle est encore plus rare depuis l'occupation. ) Le soir, je couche sur la terrasse, à Peranda. On a ainsi un peu d'air, et l'on jouit du beau spectacle des nuits d'Orient, sans compter qu'on évite ainsi d'être dé- voré par... les punaises, puisqu'il faut les appeler par leur nom. ) Tout le monde, à peu d'exceptions près, menu-frétïn et gros-bonnets, a payé et paye encor chaque jour son tribut au climat. Notre hôpital compte déjà plus de 150 malades, dont beaucoup de dyssenterie (plus du quart), pas mal d'embarras gastriques et de diarrhées, quelques fièvres typhoïdes, des insolations et des ophtalmies éga- lement en assez grand nombre. Nous avons eu 6 décès, dont 2 de dyssenterie, 2 de fièvres typhoïdes, 2 de con- gestions pulmonaires et cérébrales, suite des insolations et ivresses. Pour moi, j'ai été assez heureux jusqu'ici pour me bien porter. D J'ai un peu visité le pays et vu quelques villages incendiés par les Druses, le fleuve du Chien (Nolsar el- Keb), l'ancien Lycus des anciens, par où sont passés Sé- sostris, Cyrus, etc., et où j'ai bu du vin délicieux, ana- logue au Madère, le vin d'or du Liban. D Les troupes françaises (13e, 5e régiments, 16e ba- taillon de chasseurs, ter de zouaves, artillerie, génie, 4e de chasseurs à cheval, spahis, etc.), sont installés au fils. Je suis innocent comme l'enfant qui vient de naître. D'ailleurs, je n'avais pas, moi, Comme Fritz Wendel, d'intérêt à appauvrir cet excellent maître Gaspard Melzer. La veuve, irritée de cette dernière insinuation, s'a- vança d'un air menaçant vers Jean-Georges Beck. - Allons, trève de mensonge, hon me vindicatif! avoue ton crime, et ne laisse pas plus longtemps accuser un innocent. Les assistants suivaient cet étrange débat avec une avide curiosité. - Je vois bien, Marannelé, répliqua le vagabond, qui lisait le doute dans leurs regards et espérait encore se tirer d'affaire, que vous voulez sauver votre fils à tout prix. Ça se comprend, c'est d'une bonne mère; à votre place j'en ferais autant. 11 ne faut pas lui en vouloir, mes- sieurs, c'est Dieu lui-même qui met des idées pareilles dans l'esprit des mères. Pauvre femme ! je vous plains de grand ceeur. Vous vous êtes dit : Il y a un crime de commis, on accuse mon fils, il faut livrer à la justice un coupable, et c'est à moi que vous avez pensé. C'est juste, Marannelé, je ne suis qu'un misérable mendiant à qui nul ne s'intéresse au monde, qu'on soupçonnera volon- tiers, et que personne ne voudra défendre. Le bourgmestre prit la parole - Prenez garde, en effet, veuve Wendel, que l'amour maternel, sentiment respectable même dans ses excès, ne vous entraîne à porter un faux témoignage. La Marannelé regarda M. Stauffer avec une serte de dédain - Je fais serment que Jean-Georges seul a mis le feu aux meules de maltre Gaspard, et que Fritz est incapa- ble de concevoir même la pensée d'un crime si atroce. - Cependant on assure, dit le bourgmestre d'un ton sévère, que votre fils avait divers motifs de rancune et de haine contre mon vieil ami; il a donc pu, dans un transport de colère, avoir l'idée de se venger... La veuve l'interrompit avec agitation - Ceux qui disent cela ne connaissent pas le couur de Pritz; demandes à ses amis, au ferj1er Heinrjeh, à C©na Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés

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Page 1: NAL TOLI - Toulouseimages.jdt.bibliotheque.toulouse.fr/1860/B315556101...CINQUANTE-SIXi'FME ANN+E.;-Ne 26.? _-Les Abonnements ne son reçus que pour traie mois, stis bots ou na an,

CINQUANTE-SIXi'FME ANN +E.;- Ne 26.?_-

Les Abonnements ne sonreçus que pour traie mois, stisbots ou na an, et ne com-mencent que du 1" ou du 16de chaque mois.

Les lettres non alranehes nesont pas reçues.

PRIX DE L'ABONNEMENT

Un an. 6 moi,, s avis.Toulouse (ville).. 90 fr. fr.

liaute-Garonne! R Ira

et 50 ir. E6 fr. 14 fr.tutres départements.

ÉTRANGER, suivant les conventions postales,

lmp, de BONNÀL et Giniuc, rue Saint-Rome, 46.

Tot i<ol.Jse, 21 ,septembre.

fOt;RSE DE TOULOUSE DU 20 SEPTEMBRE 4860.Au comptant :

Obligations du Midi................. 295 DDObligations de Saragosse.. 260 ))Obligations de Pampelune............ 256 25

Liquidatioet au ôO septembre :Obligations du Midi................ 298 75Chemins autrichiens................. 467 50

Liquidation au 45 octobreChemins autrichiens ................ 4f47 50- - dont 10............... 4472 50

BOURSE DE PARIS Dli 20 SEPTEMBRE 4860.

Au comptantValeurs diverse,. Dernier cours. Hauise. Baisse.

3 pour 100'.. 68 25 ) 154.1/2 pour 100...... 95 50 , D )Banque de France 2805 a a;

A terme3 peur 100, far cours .. G8 10 D 45- Dernier cours.. , 68 15 , 05Crédit Mobilier...... 686 25 2 50

fhemisv de ver:Orleans........ 1383 75 1 25Nord ........... 961 25 5 75Est............ 630 )) 1 25Lyon libéré........ 893 75 2 50Mi(Ii............ 497 50 D )>, aOuest.. ..

_ . 513, 25 ) )) )Autrichiens....... 4470 )) 2 50 D

Ohligations lu Midi..... 295 )) ) ), ,Obligations de Saragosse. 2GO )) 125 )3 POU!' 100 Espagnols... 465/8 ) ,) D

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BOURSE DE LONDRES DU 20 SEPTEMBRE 1860.,

6anwlidés : Une heure....... 93 4/8-BOURSE sE PARIS nu 19 SEPTEMBRE '1860.

Fonds Espagnols.

Différé converti, 39 4/8 3 o/° est., J. juill., 47 4/8Dot. pass. nouv. 22 0,k 3 o/ ext. Em,1857 00 0/0Detteintér.J.juill., 46 3/8 Petites coupures, 00 0/0

D pCIiB télégraphique éIeetrique

PARTiCULI$RE.

Tnrin, 20 septembre.Paris, 20 septembre.

A la suite de la bataille du 18, la plus grande partie del'armée pontificale a capitulé. Les troupes étrangèresretourneront dans leur pays.

M. de Lamoicière, avec quelques cavaliers, est par-venu à gagner Ancône, en passant par les gorges deConero. En dehors d'Ancône, il ne reste plus un seulbataillon pontifical

SABOTIERS DE LA FORÊT NOIRE.N° 29.

Suite. -(Voir le numéro du 20 septembre 1866).Elle porta à son front ses mains frémissantes comme

si elle eût reçu un coup violent:- Vous ne voudriez pas me tromper, monsieur le

bourgmestre, vous n'êtes pas un méchant homme. Vousaimiez Fritz; il a souvent travaillé pour vous. Mais dequel crime ose-t-oii l'accuser encore, mon cher monsieurStauffer? Fritz, lui, ce brave et honnête garçon, ce bonfils, accusé d'un crime! oh! ma pauvre tête ! elle est enfeu, je n'ai jainais tant souffert depuis le jour où j'ai vumourir mon mari !

Le bourgmestre prit un air grave et solennel pourdissimuler un attendrissement incompatible aveo ladignité de sa charge.

- Ne savez-vous pas , Marannelé , qu'un incendiëvient de dévorer les récoltes et les granges de mon vieilami Gaspard Melzer ?

- Eh bien ! demanda la veuve étonnée.- Eh bien ! cet incendie est attribué à la malveil-

lance.- Je le crois aussi, dit-elle, maisquel rapport y a-t-

il entre le malheur de maltre Gaspard et l'arrestation demon fils?

- Un rapport tout naturel , répliqua le bourgmestresurpris de la naïveté de la Marannelé. La rumeur publi-que signale Fritz Wendel comme l'auteur de l'incendie.

Un éclair de joie illumina la face livide du mendiant;une sorte de rire muet et sarcastique crispa les coins deslèvres de la mère.

Les assistants se regardèrent avec inquiétude.- La justice est une belle chose, en vérité , s'écria la

veuve, et il a été bien inspiré celui qui a imaginé le pre-roter de la représenter avec un bandeau sur les yeux t

Cependant Jean-Georges Beck s'était levé sans bruit,

TOLIET L1TITRAIJI

cE JOURNAL PARAIT TOUS LES !OURS,Le général de Pimodan a succombé, dans la nuit, à

ses blessures.

Astre (l c1le,.

Marseille, 19 septembre.Le bruit court en ville de l'arrivée prochaine de Pie iN

en France ; ils arrêterait à Marseille, où, dans cette pré-vision, l'autorité laisse sur la Canebière les engins quiont servi aux illuminations pour l'arrivée de LL. MM. II.

Constantinople, 12 septembre.Sir Bulwer a écrit au Sultan une lettre d'excuse, et

S. M. a aussitôt envoyé un chambellan chez l'ambassa-deur anglais pour lui donner ('assurance de l'oubli dupassé et (le sa bienveillance. Sir Bulwer cherche mainte-nant l'occasion de se raccommoder avec Riza.Presque chaque jour nous avons des incendies qui

sont attribués à la malveillance.11 pleut aujourd'hui. Depuis le 1 juin dernier, il n'é-

tait pas tombé à Constantinople une seule goutte d'eau.La solde du mois de mars a été payée aux employés,

et on dit même que sous peu on paiera celle du mois'avril.d

Le prince Couzatioople.

est atter;(1u cette semaine à Constan-

Autre (épéfhe.

Paris, vendredi 21 septembre.Le Moniteur publie la dépêche suivante

Alger, 49 septembre.LL. MM. II. ont eu des fétessplendides. Elles partiront

aujourd'hui à minuit et seront vendredi, à 4 heures, àMarseille.

Tarin, 20 septembre.La Gazette ofreidle dément les nouvelles relatives à de

prétendues lettres écrites ou reçues par le Roi.A l'occasion de la victoire de Cialdini, la ville est en

fête ; il y aura ce soir illumination.Le journal l'Armonia a été saisi pour un article con-

tre l'Empereur Napoléon.

Autres dépêches.Madrid, 17 septembre.

La presse des provinces repousse généralement laconduite du Piémont.

Leurs Majestés ont débarqué à la citadelle, le vent nepermettant pas de prendre terre à Mahon.

C*HIONJQUE LOCALE.

Le conseil général du Tarn a émis le voeu que le che-min de fer concédé à la Compagnie d'Orléans, partant deToulouse, desservit directement la ville d'Albi par uneligne principale en passant par Carmaux pour se dirigersur Lexos. Cette délibération du conseil général a étéprise à l'unauirnité moins une voix, à la suite d'un rap-port remarquable par M. Hippolyte Crozes.

Les travaux du pont construit sur le canal du Midi enface d l'é le c use Bayard mht ll,arcen aveca pus grande

avait pris sonbMon ets'éta4t dirigé vers la port& 1 saluala Marannelé:- Merci de votre hospitalité , charitable femme; je

vois que vous causez d'affaires de famille avec ce bon M.Stauffer , je craindrais de vous déranger en restant pluslongtemps.Elle s'avança vers le mendiant et lui posa la main sur

l'épaule.A ce contact, Jean-Georges sentit sous ses haillons un

frisson de fièvre secouer tous ses membres , commue s'ileût vu sa chair grésiller sous un fer rouge ; elle le re-garda avec des yeux'ôouriants.- Achève tranquil)ement ton repas, mon bonhomme,

dit-elle , tu ne m'as jamais moins dérangée qu'aujour-d'hui.

Jean-Georges n'en cherchait pas moins à gagner laperte, en s'inclinanthumblement devant toute la coupagnie.

La Marannelé lui barra le passage, et lui montra dudoigt son escabeau vide.- Reste, dit-elle alors d'une voix rude, tu n'es pas detrop ici.Le vagabond fit un geste de colère, murmura une me-nace, nais il alla reprendre sa place.La veuve s'avança vers le bourgmestre, la tête haute- Ainsi, lui dit-elle, vous prétendez tous que mon filsa mis le feu à la métairie de maître Gaspard

?- Vous prétendez, vous, qu'il est innocent, n'est-cepas? répliqua-t-il; je le comprends, maise'estplus facileà dire qu'à prouver.- Peut-être!M. Joseph Melchior-Stauffersortit de son flegmebabituelet s'écria :- Pourriez-vous produire une preuve de son inno-eence ? Croyez, Marannelé, que ce serait une grande

joie pour tous les amis de Fritz, et il en a beaucoup dansNordstetten.- Puisqu'il faut aux amis de Fritz une preuve de soninnocence, je la leur fournirai, dit-elle avec un accentamer.

O

Sureaux du Journal Rue Sent-Rome 46, Toulouse.

NAL--l

activité ; on va le cintrer dans les premiers jours de lasemaine prochaine; les assises seront en pierre de taille,la voûte sera en brique.

Le fermier du moulin de l'écluse Bayard ayant élevédes réclamations trop onéreuses d'indemnités, la Com-pagnie n'a pu les admettre, etlaissera debout son moulin,Jusqu'à l'expiration du bail qui courra encore pendantsix ans. --

M. Bret, sénateur, ancien préfet de la Haute-Garonneet ensuite du Rhône, vient de mourir à Prétieuz (Loire),

C'est demain, 22 septembre, que l'automne commenceà 8 heures 1 minute du soir.e

Avant-hier, vers 4 heures du soir , le nommé D..-(Antoine), demeurant allée Sainte-Agne, employé aupont du chemin de fer en construction sur la Garonne ,en passant sur un échaffaudage, a glissé sur une pointeen fer qui lui a traversé le soulier et le pied gauche.M. Recurt, médecin de la Compagnie du chemin de fer,lui a donné les soins nécessaires.

TJne catastrophe épouvantable a eu lieu, dans la jour-née de mardi, aux environs de Rieux!Un bac sert à trans-porter sur la Garonne les habitants des deux rives, prèsdu village de Salles. Mardi, à deux heures, cinq person-nes entraient dans le bateau : le passeur, sa femme, unejeune dame de 23 ans, une ouvrière et un porcher avecun troupeau de cochons.

Le fleuve, en cet endroit, a une assez grande largeur;le courant yest fort rapide, et son lit se hérisse de petitsrocs aux pointes aigus. La traversée s'accomplissaitnéanmoins sans accidents, lorsque deux des animaux quise trouvaient sur le bateau se prirent de querelle : pourrétablirrordre, le porcher leur cingla un vigoureux coupde fouet: les animaux effrayés se ruèrent sur leurs 'roi-sins ; la confusion se mit dans le troupeau, qui, se por-tant sur un côté du bac, lui imprima une vive secousse;le càhle serbrisa et fit chavirer le bateau. Le passeur, len tombant à l'eau, saisit sa femme et la jeune dame; illes soutint longtemps à côté de lui; mais, s'apercevant'bientôt de l'affaiblissement de ses forces, il en lâcha une,croyant garder sa femme.

Après une lutte de vingt minutes, il atteignit le ri-vage. Quand il eut eu connaissance de sa cruelle mé-prise, il s'évanouit; il n'avait du reste ramené qu'uncadavre. Toutes les victimes ont succombé : te corps del'ouvrière (elle avait 15 ans) a été retrouvé 9 12 kitomè-tres du théâtre de l'accident, à Capens. Le passeur lui-même a succombé quelques heures après. Le porcher aété retiré de l'eau à la Terrasse; il avait une manche desa blouse pendante, et un de ses souliers enlevés, commesi, au moment suprême, il edt voulu s'en débarrasserpour mieux lutter contre le péril. Les cochons, à l'excep-tion de deux, ont pu être sauvés.

Ce sinistre a jeté l'épouvante dans toutes les commu-nes environnantes. La jeune dame, à peine mariée depuisdeux ans et d'une beauté remarquable, habitait Reux,où elle était entourée de l'estime et de l'affection géné-rale. Ce triste événement, qui se répète si fréquemment,démontre la nécessité de supprimer ces bacs incommod.s,où l'on ne rencontre aucun élément de sûreté, et de lesremplacer par des ponts, dans les localités où le mouve-ment de la population a une certaine importance. L'on-vrière qui a péri, cédant pendant un moment de repos àl'invitation du passeur, l'avait suivi pour revenir aus-sitôt après à son ouvrage. Une de ses camarades allait

- Vous connaissez donc le vrai coupable? demanda lebourgmestre non sans agitation.

- Je le connais.- Et vous vous chargez de mettre la justice sur ses

traces ?- Je ferai plus.- Que voulez-vous dire, bonne femme?- Je vous le livrerai moi-même, s'il le faut.Le bourgmestre laissa échapper, ainsi que ses acely-

tes, un sourire d'incrédulité- La chose serait déjà faite, si elle était possible.

Vous voulez nous dépister. Allons ! avouez que vouscomptez sur quelque sortilége ?

La veuve haussa les épaules. Non, dit-elle froidement,mais puisque vous êtes tous impuissants à découvrir levrai coupable, je vais me résigner à faire votre métier.Pardonnez'moi, mon Dieu ! -

Elle s'élança aussitôt vers le mendiant, qu'elle soulevad une main vigoureuse et traîna avec une énergie ex-traordinaire, malgré sa résistance, jusqu'aux pieds dubourgmestre stupéfié.

- Voici l'incendiaire ! s'écria-t-elle.- Moi ! moi ! hurla Jean-Georges en se débattant

comme un forcené entre les gendarmes. C'est faux ! ton-nerre ! test faux'. Vous voyez bien que cette femme estfolle ! Les enfants eux-mêmes savent que la Maranneléest sorcière t Cachez-moi mes bons amis t Sorcière etfolle, c'est tout un t

La veuve le regarda sans colère et lui dit:-Jean-Georges, s'il ne s'agissait pas de l'honneur de

mon fils, je ne t'aurais jamais dénoncé, - car je t'aivolontairement reçu sous mon toit, - et tu es mon hôte.

Marannelé, interrompitle vagabond, revenez à vous.Le chagrin vous a troublé la cervelle. Je_sais bien qu'onne prend pas au sérieux vos divagations, mais enfin lessoupçons mêmes d'une tête éventée peuvent compro-mettre un brave homme qui n'a d'autre richesse que sabonne réputation. Si ma vue vous contrarie, j'aimemieux L'en aller. Vrai, mes bons messieurs, je ne saispas pourquoi elle rejette sur mon dos les péchés de son

DBm

VENîM1EDI 2I SEPTEM1WE 1564

ON S'ABONNEAU BUREAU Da JOURNA

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Et hors de ToulouseChez les Libraires et Birecteur

r des Messageries- et Direoteurs des Pastes.

PRIX des IN$ERTi p i a$e centimes la ligne d'Annonce.

60 centimes la ligne de Réclame.Les ilTNO;OC1ES aT AVIS se paient d'avan

Les ANNONCee et Avis sont reçus à Paris, aux bureanxpnblicité de MM. 8agae, rue J.-J. Rousseau, 3, zarrrr7i1sVLL ER et C., rue de la Banque, 20, et L PoaTanvsrue de Trévise, 22, seuls chargés de les recevoir pourJournal de Toulouse.

l'imiter, quand une réflexion subite et presque providen.tielle la retint sur la rive opposée.

wOBSERVATIONS MÉT1OROLOGIQUES

De lU'. Bttncht. - Du 20 septembre 4860.

Thermomètre centigrade.1a imumz:-I- 19°,1.

Baromètre. Etat du ciel. Venta.9 h. du m0ri,752 9 - Nuageux. - N.-0. fort3 h. du soir, Om,753 9 - Id. id.Le baromètre continue de monter, il est au.dessus de

variable.Le temps se dispose au beau, il a encore plu hier au

soir et cette nuit.Du 21 septembre 4860, 6 heures 1/2 du matin.

Température minimum -I- 42°,2.Le baromètre monte.Le vent est du N.-0.Le temps est couvert.

Pour toute la chronique : A. Pujol

Syrie.On nous communique l'extrait suivant d'une lettre de

Beyrouth du 9 septembrea Nous avons aujourd'hui l'aubaine d'un courrier, et

je ne veux pas le laisser partir sans vous écrire un peuplus longuement que je n'ai pu le faire en dernier lieu.La journée est très courte ici; car, de dix heures dumatin à cinq heures du soir, on est paralysé par la cha-leur, et le soir on ne peut pas écrire, vu que la lumièreattire les zanzare, autrement dit, les moustiques; on estchez soi le moins possible, si ce n'est pour le service,et l'on n'est pas toujours informé du départ des cour-riers.

D Nous avons eu quelques jours d'embarras; mais àprésent, nous sommes installés et nous menons uneexistence à peu près convenable, ayant le toit, la nour-riture et l'eau. Le toit nous abrite coutre le soleil et l'eauest d'un prix inestimable, car, en temps ordinaire, onl'apporte avec des bêtes de somme, et elle est encoreplus rare depuis l'occupation.

) Le soir, je couche sur la terrasse, à Peranda. On aainsi un peu d'air, et l'on jouit du beau spectacle desnuits d'Orient, sans compter qu'on évite ainsi d'être dé-voré par... les punaises, puisqu'il faut les appeler parleur nom.

) Tout le monde, à peu d'exceptions près, menu-frétïnet gros-bonnets, a payé et paye encor chaque jour sontribut au climat. Notre hôpital compte déjà plus de 150malades, dont beaucoup de dyssenterie (plus du quart),pas mal d'embarras gastriques et de diarrhées, quelquesfièvres typhoïdes, des insolations et des ophtalmies éga-lement en assez grand nombre. Nous avons eu 6 décès,dont 2 de dyssenterie, 2 de fièvres typhoïdes, 2 de con-gestions pulmonaires et cérébrales, suite des insolationset ivresses. Pour moi, j'ai été assez heureux jusqu'icipour me bien porter.

D J'ai un peu visité le pays et vu quelques villagesincendiés par les Druses, le fleuve du Chien (Nolsar el-Keb), l'ancien Lycus des anciens, par où sont passés Sé-sostris, Cyrus, etc., et où j'ai bu du vin délicieux, ana-logue au Madère, le vin d'or du Liban.

D Les troupes françaises (13e, 5e régiments, 16e ba-taillon de chasseurs, ter de zouaves, artillerie, génie, 4ede chasseurs à cheval, spahis, etc.), sont installés au

fils. Je suis innocent comme l'enfant qui vient de naître.D'ailleurs, je n'avais pas, moi, Comme Fritz Wendel,d'intérêt à appauvrir cet excellent maître GaspardMelzer.

La veuve, irritée de cette dernière insinuation, s'a-vança d'un air menaçant vers Jean-Georges Beck.- Allons, trève de mensonge, hon me vindicatif!

avoue ton crime, et ne laisse pas plus longtemps accuserun innocent.

Les assistants suivaient cet étrange débat avec uneavide curiosité.- Je vois bien, Marannelé, répliqua le vagabond, quilisait le doute dans leurs regards et espérait encore setirer d'affaire, que vous voulez sauver votre fils à toutprix. Ça se comprend, c'est d'une bonne mère; à votreplace j'en ferais autant. 11 ne faut pas lui en vouloir, mes-

sieurs, c'est Dieu lui-même qui met des idées pareillesdans l'esprit des mères. Pauvre femme ! je vous plainsde grand ceeur. Vous vous êtes dit : Il y a un crime decommis, on accuse mon fils, il faut livrer à la justice uncoupable, et c'est à moi que vous avez pensé. C'est juste,Marannelé, je ne suis qu'un misérable mendiant à quinul ne s'intéresse au monde, qu'on soupçonnera volon-tiers, et que personne ne voudra défendre.

Le bourgmestre prit la parole- Prenez garde, en effet, veuve Wendel, que l'amourmaternel, sentiment respectable même dans ses excès,ne vous entraîne à porter un faux témoignage.La Marannelé regarda M. Stauffer avec une serte dedédain- Je fais serment que Jean-Georges seul a mis le feuaux meules de maltre Gaspard, et que Fritz est incapa-ble de concevoir même la pensée d'un crime si atroce.- Cependant on assure, dit le bourgmestre d'un tonsévère, que votre fils avait divers motifs de rancune etde haine contre mon vieil ami; il a donc pu, dans untransport de colère, avoir l'idée de se venger...La veuve l'interrompit avec agitation- Ceux qui disent cela ne connaissent

pas le couur dePritz; demandes à ses amis, au ferj1er Heinrjeh, à C©na

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Page 2: NAL TOLI - Toulouseimages.jdt.bibliotheque.toulouse.fr/1860/B315556101...CINQUANTE-SIXi'FME ANN+E.;-Ne 26.? _-Les Abonnements ne son reçus que pour traie mois, stis bots ou na an,

camp des Pins. On dit que le général se propose de sor-tir bientôt, avec une colonne de 2,000 hommes.

D Beyrouth est plein de réfugiés de Damas et de lamontagne; ils sont secourus pin' les sceurs, les lazaristes,les jésuites, qui reçoivent,à cet effet, de l'argent du gou-vernement turc et de l'Europe. Fuad-pacha a l'air de nepas faire marcher trop mal la répression, depuis que lesFrançais sont ici.

Ce qu'il y a de certain, c'est que, pour la troisièmefois, je viens de voir un régiment turc arrivant de Damaset escortant une colonne de 200 à 300 prisonniers quiont trempé dans les massacres de Damas. On les embar-que ensuite pour Constantinople.

9 La rade de Beyrouth est pleine de bâtiments detoute grandeur et de toute nation. On voit tout le jourdes officiers de marine français, russes, anglais, autri-chiens, à cheval, à âne ou en omnibus sur la route deDamas, allant voir le camp des Pins où sont nos troupes.

(Gazette du Midi.) Pour extrait: E. Roux.

Une lettre de Beyrouth, en date du 6 septembre,donne les détails suivants sur la vie de nos soldats aucamp placé près de cette ville

Toutes les nouvelles que nous recevons d'Europenous disent que le froid n'a pas voulu céder la place àla température ordinaire de la saison, et que vous êtes ,comme sceur Anne, attendant l'été. Cela vous expliquela chaleur accablante dont nous sommes gratifiés ici. FeuAsaïs avait donc bien raison. On ne peut pas faire un pas,marchât-on comme un suisse de cathédrale ou comme unappariteur de faculté, sans être littéralement noyé dansla sueur.

), On prétend dans tous les pays chauds, que si l'onvoit quelqu'un en plein soleil dans les rues ou sur leschemins, ce ne peut être qu'un Français. Ce dicton n'aservi qu'à mettre en relief notre activité et notre facilitéà nous habituer à tout.

D Quand on a traversé la ville, on arrive à la portedes vieux murs. De là aux Pins, il y a trois kilomètresenviron; le chemin est montant, sablonneux, et cettepromenade est une vraie fatigue surtout avec la chaleur.

D Le camp de nos troupes est à droite de la redoutequi traverse le bois ; chaque corps a le sien.

Mais il ne présente pas d'aspect régulier comme ceuxqu'on voit en France, les arbres n'ayant pas permis l'ali-gnement.

n Les tentes sont éparses sous les pins ; le sol n'estque sable, ce sable jaune contre l'envahissement duquell'émir Fakr-et-Din fit planter ce bois. On a dû donnerdes nattes dans chaque tente pour que les hommes pus-sent se coucher.

Nos soldats sont exposés à deux inconvénients : s'ilfait du vent, le sable soulevé pénètre partout; s'il faitcalme la chaleur est insupportable, et le thermomètremonte parfois Jusqu'à 38° et 40

p Un capitaine me disait que le sien avait cassé à 42.Ce n'est pas étonnant, quand en rade, â bord des vais-seaux et à l'ombre, il va jusqu'à 31o et 32°,

Les soldats se sont réunis au nombre de 12 à 15 ,afin d'établir des tentes plus vastes dans lesquelles l'airpuisse circuler plus librement.

n On s'explique facilement cette élévation de la tem-pérature dans le camp. Les pins, hauts de 2 à 4 mètresau plus, ont, à cette hauteur seulement, un bouquet defeuilles assez clairsemées, pour laisser passez les rayonsdu soleil; et la toile des tentes n'est pas assez épaissepour garantir de leur ardeur. D'ailleurs, le périmètre del'ombre des branchages est de 1 mètre à 1 mètre 50, etcomme les arbres sont peu rapprochés, il s'ensuit quedès le matin le sable se chauffe graduellement jusqu âprès-midi et ne se refroidit que la nuit. Il est fâcheux qu'onn'ait pas songé à donner à chaque homme, comme pourl'expédition de Chine, un chapeau de paille, une blouseet un pantalon de toile, pour les corvées surtout. Lavoilette blanche qui tombe sur la nuque ne garantit pasassez.

) Les zouaves et le train venant d'Afrique, sent seulspourvus de ce vêtement de toile. II est à regretter égale-ment qu'il n'ait pas été possible de fournir à tout lemonde des tentes coniques, sur le modèle turc. - Ellessont bien préférables aux autres.

C'est ici qu'on observe l'application de ce précepteque la nécessité rend industrieux. Les caisses vides ren-versées servent de tables; les cantines, les petits barils,de siéges, un peu dt rs, il est vrai, mais en campagne onn'y regarde pas de si près.

B Quelques-uns ont fait tailler des planches qu'on aclouées ensuite aux troncs des arbres. Suivant le be-soin, la fantaisie ou le goût, on en a fait des tables-bu-maux, des tables à manger, à toilette, ou même desconsoles de luxe.

rad Bomuller, au bûcheron Jorgli et à Jockel, le mar-chand de chevaux, s'ils croient que mon fils est hommeà se venger d'un mot ofltnsant par une action lâche etinfâme comme celle dont vous l'accusez. Pauvre Fritz !mais il irait au secours de son mortel ennemi au périlde sa vie, et Melzer le sait mieux que personne. Si je dé-nonce Jean-Georges Beck, M. le bourgmestre, c'est queJean-Georges a commis le crime. Je le sais, je l'ai vu !

Le mendiant embrassa les genoux du magistrat.- N'en croyez pas un mot, mon bon monsieur Stauf-

fer, s'écria-til; je suis innocent ! Moi aussi j'en fais Jeserment devant Dieu ; j'ai passé la nuit loin de la métai-rie de maître tMelzer.

- Tu mens, sacrilége ! reprit la veuve indignée; tune songes qu'à préserver ta misérable vie de vagabondet de pillard. Sije t'accuse, moi, ce n'est pas pour sauverà tes dépens la vie de mon fils. Qu'il soit coupable ounon du crime d'incendie, il est perdu pour mot; il serafusillé, je le sais; mais ce que je veux lui conserver in-tact, c'est l'honneur. Je ne souffrirai pas qu'il soit méprisé et maudit dans la mémoire de tous ceux qui l'ontconnu, c'est-à-dire de tous ceux qui l'ont aimé.

Jean-Georges Beck commençait à retrouver peu à peuson audace- Faut-il donc, pour vous faire plaisir et pour sauver

l'honneur de votre fils, m'avouer coupable d'un crime queje n'ai pas commis i ce serait pousser la générosité jus-qu'à la niaiserie, et payer un peu trop cher votre hospi-talité ! N'êtes-vous pas de mon avis, mes bons mes-sieurs ?

Le bourgmestre se sentait de plus en plus ébranlé parl'assurance du vagabond, et il dit sèchement à la Maran-pelé

- Veuve Wendel, vous nous avez promis de nousdonner des preuves; jusqu à présent, vous accusez ,mais vous ne prouvez pas.En ce moment, la mère de Fritz, surexcitée par les

hypocrites dénégationsde Jean-Georges, révoltée de lafroideur défiante da magistrat, rentra dans ce rôle deprophétesse que lui attribuaient les habitants de la forêt,

ÎOUM AL iM TOULOLJSL

Les plus pressés, en arrivant, ne sachant et ne vou-lant pas manger à la Romaine, ont eu l'idée de creuserun fossé circulaire de 0, 50 cent. de profondeur, et toutjuste assez large pour recevoir les jambes. Le plateaudu milieu (ou la surface du cercle), recouvert d'une natte,sert de table, et l'on s'assied en rond sur le sol, les piedsdans le fossé. A une profondeur de 0,3,i à 0,40 cent., lesable est hureide; on a profité de cette découverte pouren entourer les barils et se préparer des boissons frai-ches; un des côtés devant le robinet est creusé assezprofondément pour qu'on puisse facilement remplir bidonou bouteille, sans déranger le petit tonneau.

b Comme on le pense bien, une foule de cafés, guin-guettes et restaurants se sont établis près du camp auxdistances permises. Ils contrastent avec ces cafés rien-taux si souvent décrits, et formés par uneoudeux nattessupportées par quatre pieux. Là, chacu,, suivant sabourse, va se donner les douceurs du café, de la limo-nade ou du petit verre. Le chibouk et le narghileh fontpartie obligée de la consommation pour un véritable ama-teur.

a Officiers et soldats sont assaillis par une nuée demendiants, surtout d'enfants, qui offrent de l'eau pouravoir en échange un morceau de pain ou quelques ah-ments. C'est une bonne fortune pour ces pauvres diables,qui ont compris le bon coerr de nos troupiers, malgréleur brusquerie. Ces enfants apportent ainsi en abon-dance l'eau excellente que fournit une fontaine située àun quart d'heure des tentes. C'est un va et vient defourmillière. Du reste ici comme partout nos soldats sa-vent tout tranformer.

b Le génie se prépare à faire une jetée à une petiteanse, située aux magasins à charbon à Raz-Beyrout. Onaura ainsi un débarcadère commode et facile presque partous les temps, ce qui ne saurait avoir lieu dansce qu'onappelle le port, sous la ville même. Imaginez-vous unfragment de quai n'ayant pas la longueur d'un grandcanot, sur lequel la moindre houle de la rade fait mon-ter l'eau: des rochers à droite et à gauche, et vous au-rez une idée de ce que doit être la difficulté d'aborder,par un temps autre que le calme ou le vent de terre, etensuite, le tohu bobo qu'amène nécessairement la pré-sence simultanée des embarcations des vaisseaux de guerreet des bàtiments de commerce qui sont sur rade. -- Etpourtant, on a sous les yeux des débris-qui attestent cequi existait autrefois, et ce qu'il eût été bien facile defaire depuis longtemps. Mais avec l'administration tur-que, peut-on espérer quelque chose de bon? - Mevoila bien loin du camp mais j'y reviens un instant, pourvous dire que ce paysage habituellement si triste et siisolé, a pris une animation extraordinaire, et que la gantéfrançaise ne tarit pas malgré le soleil et les inconvé-nients du logis.

. On bat la retraite à 10 heures du matin, et l'on nepermet de sortir qu'après trois heures. On soumet ainsiles hommes à un repos forcé, indispensable â ces heuresde la journée.

Le soir et le matin, la route est si'loanée de fantas-sins, zouaves, cavaliers, chasseurs, etc., qui vont pro-mener en ville, c'est-à-dire Bàner, et boire un peu quandla poche n'est pas dégarnie.

» La marche augmente la chaleur et la transpiration,le sable qui tourbillonne sejoint à ces deux causes pouraugmenter la soif, et la tentation est bien forte, qu'enpensez-vous?

n O.i a mis à 40 centimes, aller et retour, le prix desplaces des omnibus pour les militaires, mais il n'y a guèreque ceux qui viennent pour le service particulier des offi-ciers qui puissent profiter de cette faveur. Les autres,je crois, trouveraient difficilement à économiser sur leursolde, pour se donner le luxe de la voiture.

En somme, c'est une véritable fête que de voir noscompatriotes ici; et leur présence ne servirait-elle qu'àrassurer les chrétiens et le commerce, qu'il faudrait en-core chanter l'Hosanna.

Rentrons maintenant en ville; mais avant de visiterl'établissement des saurs de Saint-Vincent et d'assisteraux distributions de pain et de vêtements, per'nettez-moi d'aller me reposer un peu et de renvoyer à demainla fin de ma lettre.

Pour extrait : A. Pujol.

Italie.Turin, 16 septembre.

On parle beaucoup aujourd'hui de l'ordre de rappelenvoyé par leurs cours aux envoyés d'Espagne et dePortugal. Ce dernier venait à peine d'arriver à Turin.

Un évènement qui fait ici une certaine sensation , etdont on ignore jusqu'à présent la véritable cause, est larésolution prise tout-à-coup par M. le chevalier Massimo

'd'Azeglio de se démettre de ses fonctions de gouverneurde Milan. De grands efforts ont été tentés, mais vaine-ment, pour faire revenir M. d'Azeglio sur cette détermi-nation. La retraite de M. d:Azeglio sera très vivementsentie à Milan.

En parlant de cette ville, vous apprendrai-je quelquechose en vous annonçant que son ancien et son nouveaupodestat, M. le marquis de Belgiojoso, et M. Beretta ,viennent d'être simultanément nommés officiers de laLégion-d'Honneur ?

Je crois savoir que des tentatives très actives sontfaites sous main et par l'entremise de quelques anciensamis de Garibaldi, pour amener le général, sinon à undésaveu complet, du moins à une explication atténuantede certains termes de sa proclamation au peuple de Pa-lerme, trop évidemmeut hostiles à la France. On peut,sans trop craindre de se tromper, attribuer spécialementà cette cause, le départ pour Naples de M. Depretis, lepro-dictateur de la Sicile. On espère également que del'entrevue que va avoir M. Depretis avec Garibaldi pour-rait bien surgir tout à coup l'annexion au royaume decette valeureuse Sicile, dont la condition actuelle, au direde tous ceux qui la visitent, est des plus difficiles.

Les premiers rapports reçus sur la prjse de Pérousedisent que le combat, quoique court (d a duré deuxheures et un quart), a été très acharné. Les pertes desassaillants et des assiégés sont à peu près égales. Oncompte de part et d'autre une centaine de blesses. Parmiles morts, on cite M. de Maistre, capitaine dans l'arméepapale.

Turin, 17 septembre.La session du parlement sera excessivement courte.

La politique du gouvernement sera nettement placéedevant les chambres en balance avec la politique de Ga-ribaldi et de ses partisans, et les représentants de la na-tion seront mis en demeure de se prononcer sur le choixd'une des deux voies à suivre.

Si une, majorité imposante se manifeste en faveur dela politique du cabinet actuel, M. de Cavour conserveranaturellement la direction des affaires, et je crois savoirde bonne source que l'intention du comte est de fairepreuve d'une inébranlable énergie dans l'accomplisse-ment des nouveaux devoirs que lui aura imposés la con-fiance absolue du Parlement.

Dans le cas où une majorité douteuse et timide appuie-rait la politique de M. de Cavour, ce dentier abandon-nerait la place à M. Ratazzi, qui lui, peut être, pourraitobtenir de Garibaldi quelques concessions qui, de toutemanière, sont absolument indispensables, si l'on ne veutpas s'exposer à voir avant peu, le mouvement italiens'engager dans une voie fatale.

Quant à présent, il ne faut pas même s'attendre à voirfaire à Garibaldi la plus minime de ces concessions. Lamission de M. Depretis dont je vous parlais dans ma let-tre d'hier, a complètement échoué. Le dictateur desDeux-Siciles ne veut absolument pas entendre parlerd'annexion jusqu'au jour où, dit-il, sera exécuté son pro-gramme de guerre, qui n'est rien moins que l'engage-ment de faire de homo la capitale de l'empire italien etd'exécuter la conquête de la Viinétie.

Consentirait-il, d'ailleurs, à apporter quelques modi-fications à ses plans, ce ne serait jamais, c'est Garibaldilui-même qui vient de l'écrire au Roi dans une lettre ap-portée à S. M. par un des aides-de-camp du généralque le jour où M f. de Caeanr et Farini ne seraient plus àla tête de l'administration du paya.

Voilà la situation actuelle des choses. Jugez vous-même combien elle est pleine de périls.

Mgr Bella, que l'on disait déjà parti pour la Bavière ,est encore ici, et se rend, dit-on, à Venise.(Constitutionnel). Pour extrait : L. Boniface.

Turin , le 17 septembre.Voilà donc actuellement la position de Lamoricière

S'il tient encore Spolète , il y est coupé , bloqué ; carde Pérouse à Foligno et au delà, les royaux sont mat-tres. Il ne faut donc plus compter sur Spolète , lieu dedéfense d'ailleurs bizarrement choisi, rocher qui peutêtre atteint de tous côtés, des hauteurs environnantes, àtir de carabine. Reste Ancône seulement , Ancône déjàen état de siége.

En présence d'une défense si peu considérable, onreste très étonné de la confiance qui se manifestait avantles événements, et dont monsignor Bella, à Turin, a étéun écho étrange. D'après Mgr licHa, ce qui est arrivé,l'invasion, paraissait impossible, incroyable. Mgr Balla adéclaré, dans sa conversation avec les ministres quil'ont visité, que la e )nviction du parti pontifical était quel'Europe ne le laisserait pas attaquer ainsi, comme lepremier parti venu; que le passage de la Cattolica parles Piémontais impliquait nécessairement à ses yeux lepossage du Pô par les Autrichiens.

Ou ajoute même que le prélat n'a pas fait mystère dece qui lui avait toujours été dit et écrit des promessesautrichiennes à cet égard, promesses positives. Voilà cequ'on raconte parmi les gens sérieux de Turin sur laconversation de Mgr Bella. Je doute un peu que ce prélatait été aussi ouvert, mais, de tout ce qui se passe, je nepuis m'empêcher de conclure qu'il y a dû avoir, de lapart de Roi-ne et de Lamoricière, une confiance un peuplus forte que les garanties réelles d'avenir.

Le Saint-Père a été visité, ces derniers temps, par desprêtres lombards, qui sont revenus en disant : p Sa Sain-

teté nous a ilit qu'elle avait été plus inquiète qu'elle nel'était à présent, que maintenant elle avait bon espoir. 1

Cela m'avait frappé, je l'avais retenu. En présence desfaits, ces paroles confiantes me reviennent comme laconfirmation de ce que je dis plus haut. Il y a eu ouillusion extraordinaire ou manque de parole donnée.

La diplomatie européenne est sens dessus dessoustrès visiblement. La moitié des fortes têtes, au moins,sont à l'envers. Elles sont déroutées par je ne sais quelsprocédés nouveaux et inattendus de politique sans pré-cédents. Le plus clairvoyant, lord Palmerston, y perdlui-même, je crois, son latin et son grec.

(Presse). J. Mahias.-L'expédition sarde n'a été jusqu'à présent qu'une pro-

menade militaire. Il se peut qu'ici et là les troupes pié-montaises aient rencontré une vaillante résistance: maisleur supériorité numérique, le mauvais état des placespontificales, condamnaient d'avance cette résistance àrester aussi vaine qu'elle était acharnée.

Le récit de la prise de Pesaro, tel qu'il se trouve con-signé dans l'Adriatico de Ravenne, donne une idée assezexacte de cette guerre.

Le matin du II, on apprend à Pesaro que le géné-ral Cialdini a franchi le Tavullo. Monsignor Bella et lecolonel Zappi réunissent un conseil de guerre où l'on dé-cide, si l'on est attaqué, de se défendre. A quatre heu-res de l'après-midi, arrive l'armée sarde, qui investit laville et la somme de se rendre. Sur le refus du comman-dant de place, les Piémontais canonnent la porte deRimini et la porte SainteChristine. Il suffit de quelquesdécharges d'artillerie pour faire sauter les portes.

Les Sardes se précipitent dans les rues, tandis que lespapalius, au nombre de 1,200, se retirent dans la forte-resse avec le délégat. Le général Cialdini ouvre alors lefeu contre la forteresse elle-même, qui pendant toute lanuit reçoit des boulets sans pouvoir causer presque aucundommage aux troupes sardes qui bivouaquent dans laville.

A huit heures et demie, un parlementaire vient deman-der à capituler; on lui répond qu'il est trop tard, et ilreprend le chemin de la forteresse, escorté par les siffletsdu peuple. Enfin à neuf heures, après avoir encore es-suyé le feu de l'artillerie piémontaise, auquel elle n'avaitpomtde quoi répondre, la garnison se rend à discrétion.

(Débats). J.-J. Weiss.

- Le général comte de Goyon est arrivé à Rome. Onassure qu'il devait être reçu le 19 en audience particu-lière par le Saint-Père.

Dans une proclamation récente , le général Gari-baldi annonce qu'il a l'intention de marcher sur Romepour proclamer, du haut du Quirinal, l'unité italiennesous le sceptre du roi Victor-Emmanuel.

Plusieurs journaux croyant devoir nier ce document,nous sommes autorisés à déclarer que l'existence de laproclamation en question est complètement exacte.

Les dernières dépêches de l'Italie centrale modi-fient les nouvelles reçues hier. Il parait aujourd'hui qrele général de Lamoricière, qui était parti de Spolète daisla direction de la frontière napolitaine, serait revenu surMacerata, par une contre-marche hardie et qu'il occupe-rait entre cette ville et Ancône une position stratégiquequ'on regarde comme très favorable. On pense qu'uncombat ne tardera pas à être livré par lui.

On assure en même temps qu'il a pu, avant l'arriv(edes Piémontais, ravitailler Ancône et y jeter un corps t etroupes suffisant pour soutenir le siège pendant qû 1manmuvrera en dehors de la place contre l'armée assi(-geante. Les Piémontais, de leur côté, paraissent voulu rréunir contre lui des forces considérables.

(Patrie). E. .11. Gullaud.

Naples, 12 septembre.Le général de Sauget, qui a commandé la garde nati -

nale pendant les quelques jours de transition, vient dedonner sa démission avec des paroles généreuses. Jecite cette lettre, qui couronne avec honneur la longuecarrière d'un vieux soldat:

. Monsieur, proposé par le gouvernement à l'honora-ble commandement de la garde nationale dans la pru-

et se laissant emporter par l'exaltation naturelle dé sonesprit, elle attacha ses yeux inspirés sur le mendiant etlui dit d'une voix stridente

- Je t'adjure de dire la vérité, mon hôte, au nom despuissances visibles et invisibles qui ont assisté à toncrime; si tu ne crains ni la justice des hommes ni la jus-tice de Dieu, tu ne braveras pas impunément la sor-cière de la forêt et les génies qui la servent comme desesclaves.

Jean-Georges détourna involontairement les yeux,n'osant supporter l'éclat des regards de la veuve.

-- J'ai dit la vérité, murmura-t-il avec embarras.- Malheureux! s'écria-t-elle transportée de colère,

avant de nier si effrontément ton crime , il fallait aumoins faire disparaitre les traces qu'a laissées sur teshaillons ton passage à travers l'incendie. Tu prétendsavoir passé la nuit loin de la métairie de Melzer, cachedonc mieux sous les p is de ta besace la brûlure que tuportes à l'épaule; dissimule au moins sous ta blousetrouée tes mains noircies par le feu ; rabats avec plus deprudence les bords de ton vieux feutre sur tes cheveuxroussis par la flamme.

Jean-Georges, frappé de stupeur, reculait pas à pasdevant la Marannelé menaçante. Elle continue

- Ah! tu nies, mon hôte! Tu ne sais donc pas queuesdémentis ne signifient rien, car le vieux Gaspard, quetu as voulu tuer, que tu as laissé gisant au milieu desdécombres, que tu crois mort enfin, Gaspard Melzer estvivant!

- Vivant! s'écria Jean-Georges terrifié.La veuve éclata de rire, mais cerire était effrayant.- Nieras-tu devant lui ton crime ? lui feras-tu serment

qu'il s'est trompé, et que Fritz avait pris ton visgge debandit? Faudra-t-il, pour t'arracher un aveu, que M. lebourgmestre te fasse tramer jusqu'au lit où soutire l'hom-me que tu as frappé?

Le vagabond restait foudroyé par cette accumulationde preuves irrécusables; il baissa la tête et t:e réponditrien.

I- Vous ai-je trompé, monsieur Stauffer, dit la Maran-

nelé avec un accent de triomphe, et croyez-vous encoreque Fritz Wendel soit un incendiaire ?

- Bonne femme, répondit le bourgmestre, tandis quele garde et les gendarmesgarrattaientétroitement le men-diant, avant une heure, tout le pays saura que votre filsest innocent.

Jean-Georges se mit à ricaner.- Vous avez vendu votre hâte, Marannelé, mais je

puis Inc venger, malgré toute votre sorcellerie.._ Que m'importe! fit-elle avec dédain; tu n'atteindras

que moi ; l'houneurde Fritz reste sauf.- Tu es une fière ingrate, tu peux t'en vanter.- Une ingrate!- Oui, car tu m'as dénoncé au bourgmestre et livré

aux gendarmes, moi ton sauveur.- Mon sauveur! répéta la veuve en regardant le va-

gabond avec étonnement. Je cherche en vain à me rap-peler...

- Je veux t'épargner des efforts de mémoire, repritJean-Georges avec impudence. Monsieur le bourgmestre,cette femme vous a révélé qu'elle m'avait vu brûler lesmeules du bonhomme Melzer. C'est vrai, je l'avoue, et lafaute en est à l'avare qui ne voulait pas me permettre decoucher dans son domaine. Mais à chacun son tour! Moiaussi, je demande à faire des révélations.

M. Melehior Stauffer sourit bénignement.- Nous t'écoutons, Jean-Georges Beck; la justice ne

saurait trop s'éclairer. Révèle, révèle, tu n'auras pas àt'en repentir.

Le vagabond reprit- La nuit même où j'ai mis le feu aux meules, j'avais

été témoin d'un meurtre.- Un meurtre! s'écria le bourgmestre abasourdi; mais

Nordstetten est déshonoré! Mais, es-tu bien sûr...Jean. Georges l'interrompit, car il voyait la veuve sou-

rire comme si elle le bravait et le mettait au défi de com-pléter son accusation.

-- Vous avez dû voir rôder dans le villa4e un brave

homme do sergent, nommé Mathias Werner, qui é a itchargé d'arrêter Fritz Wendel, le déserteur.

- Nous l'avons tous vu. Eh bien ?- Eh bien! on l'a attiré par trahison du côté de la

grotte d'Egelsthal, et au moment où il passait sur le troncd'arbre qui sert de pont, on l'a poussé dans le ravin.

Le bourgmestre laissa tomber à terre sa belle taba-tière d'argent.

- Est-il, Jésus, possible! fit-il avec un geste d'hor-reur.

- Vous y trouverez son corps avec le manteau à ca-puchon que portait l'assassin.

- Jean-Georges Beck, demanda vivement M. JosephStauffer, as-tu vu les traits du meurtrier? Le recon-naîtrais-tu?

- Parfaitement, mon bon monsieur. Je l'ai vu commeje vois la Maratmelé; il tremblait comme elle, et si vousvoulez savoir son nom?...

La veuve ne le laissa pas achever; elle s'avança versles gendarmes et leur teadant ses mains, elle dit stoT-quement:

- C'est moi !-- La Marannelé ! s'écrièrent tous les assistants au

comble de la surprise.- Maintenant, chère hôtesse, reprit Jcan-Georges en

souriant à son tour, nous voilà quittes, et bons amis, sivous voulez.

- C'est Dieu qui t'a inspiré, mon ami, répondit-elleavec calme; il n'a pas voulu que je puisse jamais me re-pentir d'avoir sauvé mon fils, ai que je sois forcée de luisurvivre. B m'envoie l'expiation de mon crime ici-bas. Quevotre nom soit béni, Seigneur, et que votre chôtimentsoit le bienvenu ! Jean-Georges, pardonne-moi comme jete pardonne, suivant la loi divine, car toute anaertumos'est éloignée de mon coeur. Puissé-je mourir en paixavec tous ceux qui ont été nos ennemis!

EMMANUEL GONZALiis.

(La cuits â demain),

Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés

Page 3: NAL TOLI - Toulouseimages.jdt.bibliotheque.toulouse.fr/1860/B315556101...CINQUANTE-SIXi'FME ANN+E.;-Ne 26.? _-Les Abonnements ne son reçus que pour traie mois, stis bots ou na an,

3OURNAL DE TOULOUSE

vince de Naples, j'ai accepté cette charge avec orgueil,malgré la suprême difficulté et la solennité du momentoù je l'assumais, parce qu'il m'était cher de m'employertout entier pour animer et faire éclater à la fois, dansune unité de pensée, toutes les hautes vertus citoyennesde cette éminente et précieuse institution.

Délégué par le ministère pour traiter avec le géné-ral Garibaldi, de concert avec le syndic, du salut et de laconservation de la capitale, je n'ai point hésité un seulmoment à me mettre â l'ouvre pour remplir cette mis-sion.

L'ordre public a été conservé dans les momentsd'extrême complication; la ville a été sauvée du désor-dre et de la guerre civile.» Maintenant un nouvel ordre de choses change les

pouvoirs du ministère et donne une direction nouvelleauz formes et aux devoirs des forces nationales. Moi-méme, je trouve complèternent'changé le caractère souslequel j'avais assumé cet honorable commandement. Jecrois donc de mon devoir de le déposer, malgré la douleurque jéprouve en me séparant des chefs et de tous lessoldats, auxquels je me sentais déjà attaché par des sen-timents (je peux le dire avec orgueil) pleinement réci-proques.

» Ces considérations, monsieur, que sans nul doutevous trouverez justes, me font vivre dans la certitudeque vous accepterez ma demande d'être remplacé par unautre chef plus adapté auæ circonstances.» Dignes parolesd'un viellard qui, depuis longtemps en disgrâce à causede ses idées libérales, avait pourtant servi lesquatre der-mers rois.. Je laisserai à ce chef un corps incomplet en-core quant au matériel, à cause du peu de temps où il aété sous mes ordres, mais riche outre mesure de vertusmilitaires et citoyennes, tel enfin qu'avec l'aide du gou-vernement et avec la bon vouloir des chefs, il pourra de-venir sous peu l'honneur et la gloire de la patrie.

» Veuillez, monsieur, exprimer à tous ceux qui compo-sent les douze bataillons ces sentiments de mon cour, etsoyez sûr que je compterai parmi les plus beaux joursde ma longue carrière ceux que j'aurai passés dans lesrangs de ces nobles et intéressantes milices.

Cette lettre fait du bien. M. Liborio Romano devraitl'apprendre par coeur.

Le dictateur a compris cette délicatesse du vieux géné-ral, et lui a s bstitué M. Mariano dAyala dans son coin-mandement des gardes nationaux.

Je trouve cependant dans le Nazionale un documentcité en faveur du dernier ministère. C'est le texte de l'a-dresse au roi, signée avant leur démission, par tous lesmembres du cabinet.

Ce document, d'un intérêt rétrospectif, est trop longpour être ici reproduit en entier. Je le résume.

C Sire, les temps sont mauvais, et nous allons vousparler librement. Par mille et une raisons sur lesquellesil nous plait de jeter un voile, votre dynastie est perdue;le peuple n'a plus de confiance en vous, impossible deressusciterla foi publique. La croix de Savoie, appuyéepar la France et l'Angleterre, se dresse contre Votre Ma-jesté. Que faire à présent? Résister à outrance ? Mais lamarine et l'armée vous abandonnent. Les Bavarois sontdes gueux sans foi ni loi. Supposons la victoire. Elle nesera obtenue que par des flots de sang. L'abîme sera en-core pins profond entre vous et vos peuples. ConclusionEcrivez un manifeste généreux à vos sujets, une protes-tation vigoureuse à l'Europe; laissez la régence, non pasà un prince royal, mais à un ministère dévoué, solide,et allez-vous-en. - Si vous n'en faites rien, nous donne-rons notre démission, et vous aurez la douleur de per-dre votre cabinet, si vous mettez de l'obstination à gar-der votre couronne.»

Cette fin est de moi; jel'ai ajouté pour montrerl'inepticdu conseil. Le roi l'a suivi, d'ailleurs, et nous avons vule résultat de cette folie. ll n'a pas confié ses intéréts àune prince royal qui aurait pu les soutenir, - mais à unministère solide et dévoué - qui a livré Naples.

Assez là-dessus, et parlons du présent.La Nuova Italia m'apporte de tristes détails sur la

réaction d'Ariano. La population , excitée par les prêtreset soutenue par la garde nationale , s'est soulevée contreles garibaldiens qui venaient d'arriver, et les ont forcésde quitter la ville. Des paysans, cachés dans les haies ,tuaient les fuyards au passage et les dévalisaient. Lesgaribaldiens partis, la ville a été pillée. Des scènes pa-reilles se sont produites eu plusieurs endroits circonvoi-sins. - La brigade du général Turr y mettra bon ordre.

J'apprends que Capoue est vigoureusement fortifiée.Les portes sont fermées, les fossés remplis d'eau, le che-mer de fer est coupé jusqu'à Caserte. La cavalerie deSessa n'a pu déserter.

Le Roi s'est nommé un ministère à Gante : il est coin-posé de généraux et présidé, dit-on, par le conseillerUlloa (ce n'est pas lui qui a défendu Venise). Les officiersde la Parlenope, unique frégate royale qui fût restée àGaete, se sont présentés au Roi pour lui donner leur dé-mission. Le Roi leur a dit : » Vous pourrez vous en re->, pentir; pensez-y encore vingt-quatre heures.» lis yont pensé vingt-quatre heures , et ont redonné leurdémission.

Je termine en rectifiant une erreur de ma dernièrelettre.Ce n'est point à Garibaldi qne le fort Saint-Elmes'est rendu. L'erreur très répandue ces jours derniersest venue d'une promenade que le dictateur avait faiteaux environs de la citadelle. Voici l'histoire exacte de lareddition. La garnison du fort était composée de quatrecompagnies du 6' de ligne et d'une compagnie d'arlil-leurs. Elle s'était mutinée samedi, sur la nouvelle qu'ouvoulait l'envoyer à Capoue. Un colonel d'artillerie s'étantprésenté au fort pour en demander l'évacuation au nomdu ministère de la guerre, trouva les ponts levés, lescanonniers sur leurs pièces, et fut reçu à coups de fusil.

Informé du fait, le dictateur envoya dire par le télé-graphe aux hommes de la garnison qu'ils étaient libresde s'en retourner chez eux, s'ils voulaient. Grande fêteà cette nouvelle, sauts de joie, schakos jetés en l'air,vivats à Garibaldi, désertions immédiates. Aussitôt Saint-Elme fut encombré de gens du peuple, achetant à vilprix le bagage des soldats. Mais personne ne venait pren-dre possession du fort.Entin, à six heures, une patrouillenationale, forte de huit hommes et un caporal, avertiepar un passant, monta d'Anlignano à Saint-Elinne. Onprit en chemin le premier officier venu, un enseigne; onramassa trois ou quatre chemises rouges, quelques pay-sans armés de piques, deux bourgeois; on trouva plusloin le colonel d'artillerie. qui s'était présenté la veille,-et l'on entra dans la citadelle.

Tout se passa dans le meilleur ordre. A la vue de lacroix de Savoie, la garnison cria : Vire Garibaldi ! Il nerestait plus que six cents soldats qui sortirent fièrementavec armes et bagages. Des lazzarones marchaient de-vant eux avec le drapeau italien. On les acclama partoutavec enthousiasme. Ils déchargèrent en chemin leursfusils et jetèrent au vent leurs munitions. Plusieurs sor-taient des rangs pour demander une cocarde. Ils étaient

devenus Italiens - pour n'être plus soldats?Ou a trouvé dans le fort 63 pièces d'artillerie, 5 obu-

siers, 1 mortier à bombes et une énorme provision devivres et de munitions.

Voilà comment s'est rendue à une quinzaine de genscette citadelle formidable qui devait brûler Naples.

(Presse.) Pour extrait : J. Mahias.- Le décret de Garibaldi, qui abolit l'ordre des Jé-

suites et confisque leurs biens, est daté du 11. Il es.ainsi conçu

: Art. 1er. L'ordre des jésuites et toutes leurs dépen-dances et subdivisions sont abolis dans tout l'Etat con-tinental des Deux-Siciles.

Art. 2. Tous les biens meubles et immeubles appar-tenant à cet ordre, leurs dépendances et embranchementssont déclarés biens nationaux.

» Art. 3. Tous les contrats grevant la propriété OU lestransmettant au bénéfice de l'ordre des jésuites, leursdépendances et embranchements postérieurs à l'époquedu débarquement du dictateur en Sicile, sont annulés etconsidérés comme de nul effet.

» Art. 4. Tous les administrateurs et agents des pro-priétés ayant appartenu aux jésuites, leurs dépendanceset embranchements, sont obligés de déclarer au ministredes finances, dans les dix jours de la promulgation duprésent décret, l'entité des valeurs à eux confiées.

» Art. 5. Sont également tenus à la susdite déclara-ration tous les citoyens qui se trouveraient au temps dela promulgation du présent décret en possession de biens,de quelque nature qu'ils soient, ayant appartenu au sus-dit ordre , à eux confiés depuis le jour du débarquementdu dictateur en Sicile.

» Art. 6. Les contrevenants à ces dispositions serontconsidérés comme les détenteurs infidèles du patrimoinepublic, et seront en conséquence traités en vertu deslois en vigueur.

- Le roi de Naples est toujours à Gaete, entouré deforces avec lesquelles il y aurait lien de compter si ellesétaient commandées par un chef sérieux, et si de jour enjour elles n'étaient diminuées par la désertion. Le géné-ral Garibaldi se dispose à les attaquer prompterncut, oudu moins c'est dans ce sens que l'installation d'unpro-die-tateur du royaume napolitain à été interprétée à Naples.

Il vient de publier un ordre du jour à l'occasion de lamort de M. de Flotte, ordre du jour où il est parlé de laFrance en termes magnifiques et qui ne s'accordentguère avec l'intention de se mettre eu hostilité avecelle par l'attaque de la garnison françaisede Rome. Pour-tant la lettre aux Parlermitains est authentique, et l'or-dre du jour ne l'est pas moins. Mais, entre ces deuxmanifestations, il s'est écoulé plusieurs jours, pendantlesquels les intentions du dictateur se sont peut-être mo-difiées.

Ce qui paraît certain, du reste, c'est que le dissenti-ment n'est pas près de cesser entre M. de Cavour et legénéral Garibaldi, c'est-à-dire entre les deux hommesqu'il serait d'un si pressant intérêt pour l'Italie de voircomplètement nuis. La lettre que le comte Trecchi aremise au roi Victor-Emmanuel do la part du dictateurdes Deux-Siciles est, dit-on, conçue en ces termes

"( Sire,» Renvoyez Cavour et Farini, donnez-moi le coin-

mandement d'une brigade de vos troupes, donnez-moiPallavicino-Trivulzio pour pro-dictateur, et je réponds detout. »

Voici l'ordre du jour que Garibaldi a lu , le 24 août ,en français , à l'armée

. Nous avons perdu De Flotte I» Les épithètes de brave, d'honnête , de vrai démo-

» craie sont impuissantes à rendre tout l'héroïsme de» cette âme incomparable

» De Flotte , noble enfant de la France , est un de» ses êtres privilégiés qu'un seul pays n'a pas le droit de» s'approprier, non; - de Flotte appartient à l'humanité» entière , car, pour lui, la patrie était là où le peuple» souffrant se levait pour la liberté.Dc Flotte, mort pour

l'Italie, a combattu pour elle, comme il aurait coin-» battu pour la France.

» Cet homme illustre est un bien précieux pour la» fraternité des peuples, que l'avenir de l'humanité se» propose. - Mort dans les rangs des chasseurs des» Alpes, il était, avec nombre de ces braves conci-» toyens, le représentant de la généreuse nation qu'on» peut arrêter un moment, niais qui est destinée par la» Providence à marcher à l'avant-garde de l'émancipa.» tion des peuples et de la civilisation du mandé.

» G. GAlua.ALnl. »

Une compagnie s'est formée qu'on appellera la compa-gnie de Flotte. Elle sera commandée par un capitainefrançais, et, en second, par un Hongrois.

(Presse). A Nefftzer.

- Les dernières nouvelles de Naples signalent un dé-saccord entre les membres du cabinet formé par Gari-baldi. Ainsi, le commandeur Scialova, ministre des finan-ces, a donné sa démission et est parti pour Turin.L'E.-pero enregistre méme un bruit d'après lequel M.Liborio Romano se serait également retiré.

M. Carlo Cattaneo, député au Parlement, est désignécomme devant succéder au colonel Bertani, dans lesfonctions de secrétaire-général de Garibaldi.

Le marquis Giorgio Pallavicino Trivulzio a accepté leposte (le pro-dictateur de Naples.

M. Carlo Catlanco est parti de Naples pour Londres ;chargé par le dictateur d'une mission près du cabinetbritannique.

En Sicile , le parti de l'annexion immédiate fait d, sefforts désespérés. On sait quc M. Depretis s'était rendu ,en personne auprès de Garibaldi pour obtenir la convocation de l'assemblée populaire. Cette démarche ii a paseu de succès. Le dictateur s'est obstinément refusé nconsulter, quant à présent, les populations. En pré-sente de ce refus , M. Depretis a offert, dit-on , sa de- jmission de pro-dictateur qui aurait été acceptée.

'i

Les partisans de l'annexion ne se tiennent cependantpas encore pour battus, et on annonce qu'une députationde notables siciliens se rend à Turin, pour demander auroi Victor-Emmanuel de prendre t.hs mesures afin de'faire cesser l'état anormal dans lequel se trouve aujour-d'hui la Sicile.

(Constitutionnel). G. Zim!ner.- ---

PARIS, 19 septembre.(Correspondance partieuliére.)

Tous les journaux de Paris sont occupés en ce momentà faire maneuvrer le général Lamoricière : les uns, et cesont les plus nombreux, le placent sur la route de Gaete,se dirigeant, à la tête de 9,000 hommes, vers le roi deNaples, auquel il resterait encore 25,000, d'autres disent50,000 soldats. Je vous ai déjà dit que je doutais que le

général Lamoricière se lançât sur le territoire napolitain,et les dernières nouvelles me donnent raison. Le généralcommandant en chef des troupes pontificales serait àMacerata, ou plutôt tout près de cette ville, massant sestroupes et se préparant à une action décisive, ayant de-vant lui le général Cialdini, qui prétend l'empêcher des'enfermer dans Ancône, et derrière lui le général Fanti,qui a manouvré dans l'intention de lui couper la retraitesur Rome.Ce plan, qui paraît hahilementconçu,a été promptement

exécuté, et il faut aujourd'hui de toute nécessité que legeneral Lamoricière passe sur le corps d'un de ses deuxadversaires, pour se réfugier à Rome ou à Ancône, souspeine d'être pris entre deux feux et d'être obligé de serendre. Le peu que nous savons de l'organisation destroupes romaines, de leur discipline et de leur valeur,ne nous permet pas de préjuger de l'issue de la campa-gue. Nous pouvons dire seulement qu'elle sera probable-ment très courte, si le général Lamoricière ne parvientpas à percer les lignes sardes. Avec les faibles moyensdont il dispose, il n'est que trop facile de prévoir quetoutes ses tentatives ne po rront aboutir à rien desérieux.

Vous connaissez le sens, sinon la teneur de la lettreécrite par Garibaldi à Victor-Emmanuel. Cette lettre in-dique toute la politique du dictateur. u Renvoyez Cavouret Farini et laissez-moi faire, » Garibaldi répète dans cettelettre ce qu'il a déjà dit dans sa proclamation aux Paler-mitains, à savoir qu'il veut aller à Rome et que c'est làseulement qu'il proclamera l'unité italienne. N'oubliezpas que Garibaldi est un homme de toutes pièces, etqu'une fois qu'il a adopté une idée, il n'est pas facile del'en faire démordre. Que pourra faire contre lui le Pié-mont? Comment s'opposera-t-il à l'invasion de Garibaldidans la campagne romaine? Remarquez aussi que Gari-baldi ne s'occupe en ce moment que d'organiser ses for-ces et qu'il prétend porter son armée à 150,000 hommes.

On ne sait encore comment se dénouera ce noud gor-dien qui s'appelle Rome ; là, en effet, est le noud de laquestion italienne et non ailleurs; là est la difficulté sé-rieuse et non en Vénétie. Garibaldi le sent bien, et c'estpour cela qu'il veut absolument pousser jusqu'au Quiri-nal. Uoe fois Rome italienne , l'unité est proclamée d'unbout à l'autre de la Péninsule, et ce mot magique de Romedevient comme le baptême du nouvel Etat, la libérationde la Vénétie n'est plus qu'une question de temps, toutdécoule de Rome, tout devient facile et possible.

Est-ce à dire que Garibaldi se heurtera contre nossoldats qui, d'ailleurs, feraient leur devoir et se feraienttuer plutôt que de permettre que l'on portat atteinte àla liberté du Saint-Père? Je ne lecrois pas, mais je penseque d'ici à quelques jours il pourrait surgir à Rome telévénement qui forcerait le Pape à quitter la ville éter-nelle, et alors le rôle de la France serait terminé danscette partie de l'Italie. Le Pape en fuite, que feraient nossoldats à Rome ?

En attendant, on assure qu'une nouvelle brigade, com-posée du 58e et du 57e de ligne vient d'être désignéepour se rendre à Rame.

Un ingénieur des constructions navales vient, dit-on ,d'être autorisé par la France à se rendre à Gênes à ladisposition du gouvernement piémontais.

Le Tunes publie une seconde lettre de M. Ed, Jamessur son entrevue avec Garibaldi et son entrée à Naples.

Le représentant radical de Munglebone exprimait augénéral. quelque anxiété sur le maintient de l'ordre et dela tranquillité. Garibaldi a répondu : Soyez tranquille,tant que je serai avec le peuple, je réponds de tout. Lesdiplomates doutent de moi, mais je serai fidèle au roiVictor-Emmanuel que j'ai fidèlement servi sans avoirprêté serment et que j'aimerai toute ma vie. Je ferai toutce qui sera en mon pouvoir pour réaliser l'annexion deNaples au royaume de Piémont, mais ces choses, il fautque je les fasse à ma manière. »

M. Ed. James décrit ensuite l'enthousiasma et le délirede la population napolitaine; il a peine à comprendrecomment, au milieu de toutes ces gesticulations force-nées, de ces milliers de bras agitant en l'air des torches,des piquas, des lances de toutes farines et de toutesespèces, il ne soit pas arrivé grand nombre d'accidents.

Un article du Journal des Débats tendait à établir qu'enintervenant dans les Etats du Pape, le gouvernementsarde avait fait un acte de réaction et non de révolution ,puisqu'il arrêtait le mouvement agressif des corps francsftaliens ; si nous devons en croire notre correspondant deBerlin, cette opinion serait également aimise en Prusse,et le prince-régent ne rappellerait pas son ambassadeurde Turirr, il ne protesterait même pas contre l'invasionsarde, et le gouvernement rtysse adopteraitla mëmelignede conduite.

Sans approuver pont- cela l'attitude prise par le Pié-mont, la Russie et la Prusse s'abstien lraimt de toutblâme, dans l'espoir que le cabinet de Turin pourra serendre maître du mouvement italien et empêchera uneattaque contre la Vénétie, qui aurait inévitablement uncontre-coup en Hongrie et peut-être en Pologne.

La Gazette universelle allemande assure que le gouver-nement autrichien cherche à déterminer la Porte à de-mander l'entrée des troupes autrichiennes en Bosnie.

Nous recevons au dernier manient une nouvelle impor-tante: le prince Milosch est mort, c'est là un événementgave qui peut dès demain avoir des conséquences sé-rieuses en Servie, et il est malheureusement à craindrequ'il ne soit la source de complications plus dangereusesqui s'étendraient à toutes les provinces européennes dela Turquie.

Pour extrait : A. Pujol.

On lit dans le Constitutionnel:Les journaux étrangers annoncent qu'une tentative

criminelle aurait eu lieu à Toulon contre Si Majestél'Empereur : le fait est complètement faux.

L. Boniface.- On lit dans le même journalL'Indépendance belge revient sur un singulier bruit que,

décidément, l'on tient à mettre en circulation.Ce journal veut que l'île de S_irdaigne et l'île d'Elbe,

le cas échéant, dédommagent la France de l'accroisse.nient nouveau que recevrait le Piémont par l'annexionde Naples et de la Sicile.

A ces assertions persistantes, il nous faut bien oppo-ser de nouvelles et catégoriques déuégations.

Et d'abord, l'annexion de la Sicile et de Naples n'estpas un fait accompli. Cette annexion fut-elle consomméeaujourd'hui, le gouvernement impérial ne la reconnaltraitpas.

La justice voudrait que l'on s'arrêtât enfin dans tousces projets d'agrandissements que l'on nous prête bien àtort.

Encore une fois, la France ne désire et ne demanderien. Elle n'aspire point à conquérir, elle n'aspire qu'àpacifier. Georges Zimmer,

- Les journaux anglais publient la dépêche suivante,en date de Paris, le 17 septembre

C Outre le mémorandum adressé par le comte de Ca-vour aux agents diplomatiques sardes pour expliquerl'entrée des troupes sardes sur le territoire pontifical,le chevalier Nigra, ministre de Sardaigne à Paris, a com-muniqué avant-hier à M. Thouvenel une dépêche confi-dentielle.

» Dans cette dépêche, le comte de Cavour s'efforce dedémontrer que l'occupation des Marches et de l'Ombrieétait indispensable pour éviter une collision entre Gari-baldi et les troupes françaises qui occupent Rome.

» Cette dépêche dit aussi que Garibaldi a donné àentendre au Piémont d'une manière péremptoire que sicette puissance ne dispersait pas les volontaires étrangersde l'armée pontificale, il se rendrait à Rome pour accom-plir cette tâche lui-même, et qu'il ne respecterait Romequ'à condition que les Marches et l'Ombrie fussent occu-pées par des troupes sardes. »

- On lit dans l'Ami de la Religion:Dans le combat meurtrier qui a livré Pérouse aux trou-

pes de Victor-Emmanuel, M. de Maistre, capitaine del'armée pontificale, est mort en combattant à la tête deses soldats.

Il était du sang de Joseph de Maistre, du plus fidèle etdu plus illustre serviteur de la Maison de Savoie. Il a ététué par les troupes de cette même Maison de Savoie. Voilàun spectacle digne de tout ce que nous voyons !

Si l'immortel auteur du livre le Pape pouvait en ce mo-ment faire entendre sa voix, ce ne serait point pour dé-savouer un des héritiers de sou nom succombant pourune cause qu'il a autrefois défendue lui-même avec toutl'éclat du dévouement et du génie. P. Lamazou.

- On écrit de Vienne, le 12 septembre, à la Gazetted'Augsbourg

Les officiers et aides de camp modenais qui étaientici sont tous partis avant-hier pour l'Italie. Le duc deModène est parti lui-même hier pour la même direction;la duchesse restera pendant l'absence de son mari au-près de l'impératrice douairière, à Salzbourg.

- Le blo'iiteur publie les tableaux comparatifs dosprincipales marchandises importées pendant le moisd'août et les huit premiers mois des années 1858, 1859 et9860.

Le total des droits perçus à l'importation pendant lemois d'août est pour 1853 de 115,244,580 fr.; pour 1859,de 94,295,804 fr.; pour 9860, de 10,126,000.

Pour les huit premiers mois, les droits sur les ma'-ehandises importées ont produit, en 1858, 127,505,172francs ; en 1859,127,056,177 fr. ; en 1850, SJ,5I3,000francs.

- On a parlé il y a quelques jours d'an tran de plaisirde Vienne à Paris et retour organisé par la Compagniede l'Est, d'accord avec les chemins allemands.

Nous croyons savoir que ce train de plaisir partira deVienne le 24 de ce mois, et que les voyageurs de cettepartie de l'Allemagne profiterput de cette occasion excep-tionnelle de visiter Paris.

Le voyage s'effectuera en 2e classe au prix de118 fr. 05, de Vienne à Paris et retour, c'est-à-dire avecune réduction exceptionnelle de 50 0/0.

- La grande marée de dimanche .s'est manifestée àRonen par un exhaussement considérablement du fleuve,qui a débordé sur quelques points des quais. On aaussi remarqué la rapidité avec laquelle le flot était ar-rivé.

La compagnie de l'Ouest avait organisé un train deplaisir de Paris au Havre; 2,400 Parisiens en ont profitépour envahir ce port dimanche. A peine débarqués, ilsse sont portés en foule sur la jetée, où ils ont pu jouir,deux heures plus tard, du spectacle d'une mer forte-ment agitée par d'assez violents vents d'ouest-nord-ouest.

Mais le spectacle le plus curieux a encore été celui dumascaret à Caudebec.

» La maré du 16 septembre, dit le Nourell'ste deRouen, a dépassé de beaucoup en force et en beauté lacélèbre marée du 9 mars. C'est un spectacle vraimentimposant et dont ne se lassent pas ceux même qui eu ontl'habitude, yue la vue de cette laine gigantesque arri-vant avec une effrayante rapidité, suivie de six ou septlames immeuses, moutonneuses, mugissantes et terri-bles.

» Il faisait hier, à Caudebec, un temps épouvantabledans la matinée; des grains fréquents et drus sont venusassaillir les touristes. Mais qu'est-ce que cela, surtoutsi l'on songe que c'est à cette raison même que l'ondevait la puissancedu flot qui était poussé par un ventviolent d'ouest.

» Bien des personnes assistaient hier, pour la premièrefois, à ce spectacle grandiose; elles ont éprouvé une vé-ritable émotion. Quelques-unes d'entre elles, trop dési-reuses de se rendre compte des effets de la barre, sesont approchées près du talus du quai. Inondées par Ulame qui tombait sur leurs têtes en gerbes écumantes,elles étaient saluées par les hourras de la foule, qui,semblable aux flots qu'elle considérait, se reculait ets'avançait en tutnnltè.

» Si c'est un spectacle magnifique que la vue de labarre pendant le jour, il est bien autre!irent imposant lanuit. Quatre à cinq kilomètres avant son arrivée, on l'en-tend déjà, et le mugissement sont-il de ces vagues rou-lantes cause à l'àme une singulière émotion. Beaucoupde touristes sont restés pour voir le mascaret à clix heu-res du soir, et nous pouvons dire, sans être taxé d'exa-gération, qu'il produira sur eux une impression qu'ilsgarderont longtemps.

» A neuf heures et demie précises, heure indiquéepour l'arrivée du mascaret, la barre si impatiemment at-tendue a été signalée à la poiute de Villequier. Troiscoups de canon ont salué son passage. Quelques instantsauparavant, trois autres coups avaient salué l'arrivée dela Jfanclie et de la Neustrie, qui sont ailés au devant duflot avec leurs voyageurs et sont revenues s'amarrer auquai, oudulant majestueusement au rniheo des puissan-tes ételles. Elles avaient rois dehors leurs plus richespavilions, et la présence de ces navires n'a pas peu con-tribué à augmenter la beauté du coup d'oil.

» Le mascaret, inoffensif le 16, a occasionné hierlundi la mort de deux pécheurs, dont !a nouvelle nousest apportée par le capitaine du steamer le Roiien, entréà la marée. Ces deux pêcheurs, MM. Blondel père et fils,retournaient dans leur embarcation, à Aizier, vers dixheures du matin, lorsque est survenue la barre avec soncortége d'ételles. Une de ces laines a fait chavirer l'enharcation sur les deux marins qui se sort noyés. Le ha-teau a été conduit et amarré à Quillebeuf.

» Le train de plaisir organisé à l'occasion de la maréedu i 6 par la compagnie du chemin de fer, a amené hierau Havre 2,400 voyageurs, répartis en trois convois.

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Page 4: NAL TOLI - Toulouseimages.jdt.bibliotheque.toulouse.fr/1860/B315556101...CINQUANTE-SIXi'FME ANN+E.;-Ne 26.? _-Les Abonnements ne son reçus que pour traie mois, stis bots ou na an,

JOi1RNA1, DE 1'OULOLJSL.

Dès kur arrivée, vers six heures du matin, les pro.meneurs parisiens se sont éparpillés dans la ville et par-ticDlièreruott sur les quais, pars la majeure partie d'en-1F( eux s'est crnbaryuee à bord des bateaux d'Honfleur,qui ont dû faire cinq voyages, ayant constamtnent leurpont envahi par la foule des étrangers.

D La mer était assez forte hors des jetées, et les péri-péties de chaque trajet ont été de nature à laisser dessouvenirs caractéristiques dans l'esprit des voyageurs.On les voyait, au retour, débarquer avec des pirysiouo-mies parles, des cravates dénouées, des cheveux ébou-riffés, des traits défaits et des habits maculés, qui ténroi-gnaienl élogeemmeot de l'impuissance de tous les spéci-)igneS annoncés contre le niai de ;per. Malgré l'activitédes ges du bord à faire circuler les baquets, le pontportait, en maintes places, les vestigos accusateurs d'unetraversée orageuse. .

- Le deuxième conseil de guerre de la division d'Oranvient de prouuucr'r une terrible conâamuatioa.

Au mois de fëvris' doruier, Ira ferme de Blansubet, àIielisaue, l'ut attaquée par u.re bande de vingt indigènes.Trois ropé.n qui l'occupaient se défendirent vaillamment, tuer eut un d s agresseurs, en blessèrent un autregrièv n-;t, n<irent en ll itr le teste de la bande.

Pat' le, si:tas de rautouté utilitaire , peut' de ces bri-gands furtrnt iirrés a Ln justice, et dans son audience du21 août d. 'r:. e 2D c stil de guerre d'Oran condam-nait a la pe.;C io mort 1.a nommés: Sadoek-benAbed,Alrmerl bel Arbi , àlilo(1d ben-Chérif, Djilali-3ouziau ,lnhanwd-B)UY,ion, et à celle des trava.tx forcés à pirre.tuité : Sadock-bel-8achir, EI-Abib-ben-MI'ib, El-Habib-be'.-Kaiho ue , Ahni l-ben-Kaiboue.

- Un adroit filou rient de procéder ainsi : Un coumercaut du quartier Saint- Denis, M. R..., vit arriverchez lui, il y a quclqursjours. U) jeune homme de l'airle plus honuète du monda et qui lui dit : t Je viens, mon-sieur, vous apprendre une bonne) nouvelle. Ma mère, quihabite Marseille, vient de m'écrire pour m'informer dudécès d'un i11. Duval doit nous sommes les héritiers. Ilvous reviuclra pour vota part, plus de cent mille francs.II parait que nous avions l'avantage d'être, sans nousen doits, parents par alliance, etque Duval, qoe nousconnaissions à peine, n'a pas (l'autres héritiers que nous,.

Et il remit au négociant deux lettres : l'une portail letimi)re d'un notaire et la signature Renaudin, l'autre cellede sa mère. Ces deux lettres donnaient, au sujet de l'hé-ritage, les détails les plus précis.

Suivnut les conseils de celui qui se disait son cousin, lenégociant, voulant ati plus vite se mettre en règle danscette iorlrorlante affaire, alla trouver un jurisconsultepour l'accornpageer à Marseille et l'aider de ses lumières.Après avoir pris toutes ses dispositions, M. II... partit eneompagnie de son homme d'affaires et du cousin. Celui-ci, le malin même du départ, l'avait prié de lui prêtercinq cents francs, voulant, dit-il, emporter un bijou poursa riiet'e.

Le train de huit heures et demie emmena les troisvoyageurs. A la station de Montereau, vers onze heureset demie, pendant un court temps r1'arrôt, le cousin, pré-textant ut besoin, descendit, mais il ne revint pas au-près de. ses COtneagsons. Ceux-ci ne s'en iuquietèrentpas, présumant que le jeune homme ne les avait pasrejoints par U; C cause indépendante de sa volonté,niais qu'ils le verraient arriver à Marseille par le trainqui suivrait celui qui les transportait.

M. R... et son conseil étant à Marseille, se trouvèrentpendant deus jours, à l'arrivée de tous les convois ve-nant de Paris; ils ne virent nas le prétendu cousin. Enfin,soupçonnant une partie de la vérité, ils se renseignèrentet constatèrent qu'il n'existait à Marseille aucun notairedu nom de Renaudin, qu'aucun individu du nom deDuva3 n'y était décédé, et que les lettres dont nous avonsparlé étaient fausses.

Le commerçant se h ita de revenir à Paris, où l'atten-dait une nouvelle déception. Le lendemain glu jour où ilétait parti, le jeune homme s'était présenté à Mme R....

A iloutereau, lui avait-il dit, monsieur votre tnnri s'estaperçu qu'il ne s'était pas muni d'assez d'argent poursubvenir aux premiers frais de l'héritage, - enregis-trement des actes, honoraires des avoués, du notaire,etc., - et il m'envoie chercher deux mille lianes. Jerepre ls, ajouta-t il immédiatement le chemin de fer etje rejoins ?l. R... à Marseille, où nous nous retrouveronseh ey e notaire.I

àlI' R..., sans drffiance donna les deux mille fi'aucs;e tour était joué !

- On a découvert la semaine dernière, au nord deGran ville, un nouveau gisement d'huîtres très iuportaut,

U1.1'ISTÈRE DE LA GUERRE'ARTILLERIE

I)il1'llu titi; PI)I'l'es et aiil f°es.

Le 20 octobre 1560 , à deux heures , ilsera procédé , dans une des salles de laBlairie dc'i'ouluuse , à l'aljudication publi-que, an rabais et sur snauissiots eueiretées

,de lu fourniture de deux cents stères debois â briller , il livrer à la Poudreriede Toulouse, pendant les années1Sfit et 1S62.

Le cahier des charges , relatif à cellefourniture, est déposé à la Poudrerie (Bureaudu Commissaire des Poudres), où lespersou-nes qui désirent soumissionner, pourront enprendre connaissance.

A Toulouse , le 10 septembre 1860.

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qui parait n'avoir pas moins de deux milles de longueur.(Phare de la Manche).

Dernières nouvelles(Correspondance particuliere.)

Naples, 14 septembre.Je reviens de Capone et de Gaëte. En partant, je trou-

vais la route couverte de soldats et de matelots allantrejoindre l'armée royale. L'armée est déjà reforméeréorganisée, et ses forces sont bien supérieures à ce quel'on pourrait croire. A Capoue, à Gaëte, entre ces deuxvilles, à Sessa, dans les villages de la montagne, il y après de 6(1,000 hommes, et l'on peut dire que la lutte vaseulement commencer à présent.

Ce n'est que d'hier que Capouc et Gaëte ont éte misesen sérieux état de défense; c'est Salyamo qui com-mande à Capoue. Les généraux sont très peu nombreux,et c'est peut-être un bien ; les lsoldats, beaucoup moinsdémoralisés que je ne m'y attendais, seraient très dispo-sés à reprendre l'offensive, et je crois savoir que c'est àcette attitude qu'on est déjà décidé. Le Roi a adressé laproclamation suivante à l'armée

t Soldats,a Il est temps qu onentende dans vos rangs la voix de

votre souverain, de ce souverain qui a grandi au milieude vous, et qui rous consacrant tous ses soins, se trouveaujourd'hui à partager vos dangers et vos malheurs.

D Ceux qui, illusionnés ou séduits, out plongé leroyaume dans les calamités et le deuil, ne sont plusparmi nous. Je viens faire appel à votre honneur, à votrelidéiité, à la raison elle-même, pour que vous effaciez lahoule, l'infamie de la lâcheté et de la trahison par unesérie de glorieux combats et de nobles entreprises.

Nous sommes encore en nombre suffisant pour affron-ter un ennemi qui ne combat pas avec d'autres armesque celles de la séduction et de la tromperie. Jusqu'à cejour, j'ai vorln épargnerà beaucoup de cités, et surtoutà la capitale, l'effusion du sang et les horreurs d'unelutte; mais reculés aujourd'hui sur les rives du Volturneet du Garigliano, voudrions-nous ajouter de nouvelleshumiliations à trntre condition de soldats? Permettrez-vous que votre souverain tombe de son trône par votrefaute et vous abandonne à une éternelle infamie? Non,non, jamais!

B En ce moment suprême, nous nous serrerons tousautour' de 1105 drapeaux pour défendre nos droits , notrehonneur, et le notai napolitain déjà trop avili ; et s'il v aencore des séducteurs pour vous retracer l'exemple desmalheureuxquise sontvilement donnés à l'ennemi, vous,vous ne suivrez que celui des braves et valeureux soldatsqui, s'attachant à la fortune de leur roi Ferdinand IV ,recueillirent des éloges de tous, les bienfaits et la grati-tdde du monarque Ini- mêm e.

9 Que ce bel exemple de fidéli!é soit pour vous unsujet de généreuse émulation, et si le Dieu des armées'protége notre cause, vous pouvez aussi espérer ce quepar une conduite différente vous n'obtiendriez jamais.

n Gaëte, 8 septembre.FRANÇOiS.a

Le roi, ses frères et son oncle le comte de Trapanl sontdéjà de Gaëte venus visiter et inspecter Capoue. Le ministère est formé ainsi : général Casella à la présidenceet à la guerre ; tl. P. U!loa, à l'intérieur, à la police et àjustice; M. Canol'iri, aux affaires étrangères; M. Del Ré,aux finances; M. Caebonnelli, aux travaux publics, auxaffaires ecclésiastiques et à l'instruction publique.

Hier, un petit détachement de la garnison de Capoues'est avancé sur fa ville de Sainte-Marie pour désarmerla garde nationale. Au moment où je traversais Sainte-Marie pour revenir à Naples, on criait de tous côtésa Les royaux ! les royaux qui arrivent! on va faire feu! »Les drapeaux disparaissaient des fenêtres comme parenchantement, et les quelques centaines de garibaldiensqui se trouvaient dans la ville se réunissaient.

Arrivé à Caserte, j'ai vu devant le château un millierde garibaldiens qui sont bientôt montés en chemin defer pour se porter à Sainte-Marie. D'autres convois sontvenus de Naples, et dans l'un d'eux était Garibaldi. Peude personnes ont pu l'acclamer, car la ville de Caserteest presque déserte, les habitants s'étant réfugiés àCapoue.

Lrs insurrections aux cris de : Vive le roi ! sont asseznombreuses. Toute la province d'Avellino est en feu. Lestrois tnil!e hommes envoyés d'ici par Garibaldi ont étéassaillisà coups de pierres par les paysans , l'on assureque le général Turr a été tué.

D'autres troupes plus cousidérables ont reçu l'ordre de

TIë3 ! Sirop tk QIiiniuni d'Alfred Caltai bagne. cadémiea8à npériatede 3Ïédeciee. Notre QUtNIUM renferme, en proportions toujours identiques et sous un petitvolurue, brus les principes fébrifuges et toniques qui existent dans les meilleurs quinqui-nas, avantage lellcmeut capital, qu'il lui a mérité l'approbation de l'Académie deMédecine.

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pour les renseignements, à Me LAUMOND, notaire à Toulouse , rue du Musée, 7 , déten-teur du cahier des charges.

se diriger de la Calabre vers Aveilino. La populationd'Ariana tout entière a abandonné ses foyers pour se re-tirer dans les montagnes, et l'évêque a suivi son trou-peau. L'évêque d'Avellino qui, au commencement de larévolution garibaldienne s'était sauvé, était entré déguiséà Se!erne ; on l'a reconnu, et il a failli être massacré.

A peu de distance de Naples, le petit village de Saut-Antoaio et deux autres localités ont battu la garde natio-nale; des garibaldiens sont partis de Naples et ont ra-mené prisonniers ce matin une centaine d'hommes et neuffemmes, marchandes d'ceufs.

Dans .les Abruzzes, la ville de Terano a fait, au con-traire, un mouvement garibaldien, et a institué un gouversement provisoire qui a rendu d'abord un décret parlequel tout individu prenant les armes contre l'unité ita-lienne est condamné à être fusillé.

15 septembre,La mort de Turr ne se confime pas ; on annonce , au

contraire, que le I I , un détachement d'une brigade quirevenait de Poggia , pour rejoindre L'armée royale, auraitcapitulé près d'Ariana.

Garibaldi et les garibaldiens ont fait fiasco à Sainte-Marie; ils sont revenus précipitamment à Naples, chasséspar la petite troupe sortie avant-hier de Capoue. Maiscette nuit, on a dû organiser, à Naples, une expéditionplus considérable pour retourner à Caserte.

Depuis deux jours, une escadre mystérieuse, sans pa-villon, croise derrière l'île de Capri, hors du golfe. On sedemande ce que cela peut être. On voit seulement unvapeur anglais qui va et vient entre cette escadre et lesbâtiments anglais de la rade.

Impossible de télégraphier d'ici; on ne reçoit que lesdépêches archi-piémontaises ou empreintes de l'exalta-tion garibaldienne.

Trois bataillons piémontais sont encore débarqués ily a une heure à peine.

Le chiffre des personnes assassinées dans la journéede dimanche dernier et la nuit suivante, pour n'avoir pascrié vive Garibaldi, est de 72. Des cadavres sont restésdans les rues jusqu'à lundi à onze heures.

On a arrêté le curé de Gesù-Vecchio, ceux de Saint-Matthieu, de Saint.François-de-Salles et le prêtre Tor-rente.

Pottr extrait : A. Pujol.

ro Rad LL : I J 6dVd E CIAL.Bordeaux, 18 septembre.

(Correspondance partieliére du JOURNAL DE T0UL0U5E).Les ordres de l'Angleterre ayant cessé, le marché est

resté dans son calme ordinaire : des deux côtés.on s'ob-serve. Les détenteurs croient à une nouvelle et pro-chaine reprise. Les acheteurs, au contraire, pensent quela suspension de l'échelle mobile aura pour résultat defaire refouler sur la Gironde une bonne partie des blésindigènes qui remplaceraient, au besoin, ceux venus desdivers ports de la Méditerranée étrangers.

En somme, il y a une excessive réserve.Les propriétaires tiennent au prix de 22 fr. 50, les

80 kit., de belle qualité. Cependant, il s'est traité quel-ques petitos affaires à 22 fr.

On ne nous signale pas de variation dans la tenue desmarchés voisins. A Nantes, cependant, samedi dernier,sur la nouvelle que les froments avaient fléchi en Angle-terre, on a constaté une baisse de 1 fr. par sac.

Il y a peu de mouvement sur les denrées coloniales.Les sucres raffinés descendent toujours. Nous cotons

les pains nus, de 458à 139 fr., et les pilés, à 131 et 132francs, ce qui donne , sur la semaine précédente, unebaisse de 2 fr. et de 4 fr. par 100 kil.

Les cafés sont sans variation.Les gommes Sénégal, bas du fleuve, restent à E6 fr.

les 100 kll. acq. - On a écoulé environ 1,000 sacs à e.prix.

Les indigos fléchissent un peu : on peut évaluer de 40à 5O e. par kil. la légère défaveur signalée. On a placé 67caisses dont 49 Bengale et 18 Kurpach.

Les huiles de colza se maintiennent à 128 fr. Onattend toujours une reprise prochaine.

Le temps est mauvais pour la vigne ; depuis deuxjours, l'équinoxe se fait sentir avec des pluies torren-tielles et un vent de S.-0. assez frais.

Les grands vins montent ferme : on cite une revented'un 5e crù, 1858, à 2,700 fr., et un bourgeois Médoc,de 2,000 à 2,200 fr. Les vins communs se soutiennentmoins bien.

Les spiritueux sont sans affaires. On cotait, hier, lundisoir, 17 courant:

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DÉCÈS DU 20 SEPTEMBRE 1860.1

Grec (Pierre), 72 ans, tailleur, né à Viileneuve (Lite.Garonne).

Rosier (Antoine), 65 ans, homme de peine, né à iMon-tesquieu (Haute-Garonne).

Campa (Anne), 3 mois, née à Toulouse, quartier de.Croix-Daurade.

Bitirac (Marie), il ans, née à Toulouse, rue des' Fon-taines, 26.

1lliquel (André-Germain), I I mois, né à Toulouse, ruedes Jardins, 9.

Despous (Pétronille), 25 mois) née à Villenouvelle(Haute-Garonne), rue du Cirque, 9.

Bue (Antoine-Marie), 5 ans, né à Toulouse, rue de l'A-queduc.

Clerc (Françoise), 25 mois, née à Préserville (Hte-Gne)quartier Boniroure.

Gaches (Thérèse), 82 ans, née à Toulouse, veuve Es-cach, tailleur, rue des Filatiers, 15,

Cofnpagrie Corttneniaîe du gaz.Toulouse, le 5 août 1560.

Pour répondre aux bruits qui circulent, nous avonsl'honneur de faire connaître l'article 7 de notre contratavec la ville.

A Attendu les inconvénients qui résulteraient des tra.D vaux simultanés de plusieurs entreprises pour l'éclai-a rage au gaz dans la ville, il est expressément convenu

qûe l'entrepreneur aura seul le droit d'établir des tua yaux de conduite sur la voie publique, et par consé-n queut d'éclairer au gaz les magasins, boutiques; et lesY établissements publics et particuliers, pendant les neufa années de l'adjudication. Passé cette époque, la villeD pourra procéder à une nouvelle adjudication ouà uneD nouvelle concassions. Toutefois, le premier entrepre-a heur aura la faculté de conserver pendant 16 ans, à

dater de l'expiration de son bail, les tuyaux déjà pla-D cés par lui, et de desservir l'éclairage particulier con. curremment avec la nouvelle ou les nouvelles compa-

gnies qui auraient été autorisées..Comme notre bail a duré jusqu'au 27 février 1855,

il est clair que bous avons le droit de desservir l'éclai-rage particulier concurremment avec la nouvelle compagnie jusqu'au 27 février 1871.

PAUL JEANBERNAT.

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Demain samedi , pour la clôture des représentations deM. Bardou, première représentation des: Trois Loges ;première représentation de: les Marins de la garde intpé-riale ou Manche d manche , etc.

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1110G111%PIIJE DE TARETGAllNNEÉTUDES HISTORIQUES ET BIBLIOGRAPHIQUES

Publiées sous les auspices de M. le Préfet et du Conseil général , par E. FORESTIÉneveu , avec le concours de plusieurs écrivains.

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