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N°44 juin 2008 ISSN 1254-7174 Conservatoire - Études des Écosystèmes de Provence - Alpes du sud Le bulletin du Conservatoire - Études des Écosystèmes de Provence - Alpes du sud Oiseaux marins Oiseaux marins îles de Marseille îles de Marseille et de et de Méditerranée Méditerranée Vallon de Terres pleines Tortue d’Hermann, Plan National Sites des Alpes-Maritimes

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N°44juin

2008ISSN 1254-7174

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Tortue d’Hermann, Plan National

Sites des Alpes-Maritimes

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Le site internet du CEEP : Le site internet du CEEP : www.ceep.asso.fr/www.ceep.asso.fr/

Conservatoire - Étudesdes Écosystèmes

de Provence Alpes du sud

Siège social :

CEEP890 chemin

de Bouenhoure Haut13090 AIX-EN-PROVENCE

Tél : 04 42 20 03 83 Fax : 04 42 20 05 98

[email protected]

Directeur de la publication :Jean Boutin.

Comité de lecture :Vincent Kulesza, Denis Huin,

Etienne BeckerConception maquette :

Étienne Becker.GARRIGUES, publication du CEEP

Contact :Etienne Becker- Ecomusée de la Crau

13310 Saint-Martin de Crau Tél : 04 90 47 93 93

Imprimé sur papier recyclé

• Les brèves du CEEP• Le coin des naturalistes• En direct des Réserves• Var : Tortue d’Hermann - Marais de Fustières et d’Entraygues• Alpes de haute-Provence : le vallon de Terres Pleines• Bouches-du-Rhône : Natura 2000 à Marseille - Oiseaux Marins - Iles méditerranéenes• Bouches-du-Rhône : l’étang des Joncquiers• Alpes-Maritimes : station à orchidées et aéroport de Cannes-Mandelieu• Vaucluse : la Durinette, nouveaux enjeux de conservation• L’équipe du CEEP - le bulletin d’adhésion

ommaire

SéditoéditoÉditorial

Pages

3 à 5

6 et 7

8

9 à 11

12 et 13

14 à 18

19

20 et 21

22

23Crédit photos :

CEEP Marseille, D. Tatin, A. Catard, F. Dhermain, J-P. Durand, F. Revest,

R. Viala, D. Rombaut, P. Tartary, J-C. Tempier, L. Quelin, J. Renet,

F. Begou, C. Ruffe, A. Wolff et A. Marmasse

En guise d'éditorial nous vous adressons les salutations de l'équipedu CEEP (administrateurs(trices) et salarié(e)s). 15 personnes deplus composent l'équipe mais sont absentes de la photo. Certaines secachent, trouvez-les !

Vincent Kulesza, président

Bureau :Président : Vincent KuleszaVice-Président : Gilles CheylanTrésorier : Henri SpiniSecrétaire : Jean-Claude TempierTrésorier adjoint : Pierre HorisbergerSecrétaire adjoint : Denis Huin

Conseil d'Administration :François Bavouzet, Gisèle Beaudoin, Francine Begou Pierini,André Cerdan, Gilles Cheylan, Marc Cheylan, Yves Derrien,Maurice Desagher, Guy Durand, Eliane Geyer, Pierre Horisberger,Denis Huin, Vincent Kulesza, Danièle N’Guyen, Henri Spini,Claude Tardieu, Jean-Claude Tempier et Patrice Van Oye.

Le CEEP est agréé au titre de la loi du10/07/76 sur la protection de la naturedans un cadre régional. Il est membre

de France-Nature Environnement et affi-lié à la fédération des Conservatoires.

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les brèves du CEEP

Plus de 50 000 ha en 2007 !Fin 2007, le CEEP intervient désor-mais sur 50 135 hectares de terraingérés par convention ou acquis. Voilàrésumé en chiffres notre réussite, lefondement de notre investissement,tant du côté des salariés que desbénévoles et des adhérents. Lesnouveautés 2007 proviennent du Varet des Alpes-Maritimes. Une doubleconvention avec Escota (société d’au-toroute) et EDF nous permet d’interve-nir au marais de la Fustière (32 ha) enbordure du lac de Saint-Cassien enfaveur notamment de la cistuded’Europe et de l’hirondelle rousseline.La convention de gestion des Gorgesde Châteaudouble (457 ha), nous per-met d’intervenir plus fortement sur unsite d’une grande richesse floristique(sabline du Verdon par exemple),avifaunistique (aigle royal par exem-ple) et chiroptèrologique (site majeuren Provence). Sur le plateau deCalern, le CEEP poursuit sa politiqued’acquisition en vu d’éviter tout éven-tuel projet d’aménagement d’enver-gure. 66 ha de lapiaz et de pelousessèches à vipère d’Orsini ont étéco-acquis avec la mairie de Cipières.

Flore rare et protégée du VarCet ouvrage sortira fin mai-début juin,une souscription est lancée.A l’occasion du centenaire de la publi-cation du Catalogue des Plantes vas-culaires du Var d’Albert et Jahandiez,l’association Inflovar, qui collectedepuis douze ans des données sur laflore du Var, va publier sous la direc-tion de R. Cruon, dans la collection“Conservatoires botaniques nationauxalpin et méditerranéen” un ouvrage de528 p. au format 21 x 28 cm, reliétoile sous jaquette.Après une présentation du départe-ment, comprenant notamment uneimportante synthèse phytogéogra-phique et une histoire de la botaniquedans le département, 328 espècesrares ou protégées sont traitées parune vingtaine de rédacteurs, à raisond’une page par espèce, avec photo-graphies, carte de répartition, descrip-tion, écologie, chorologie et évolutiondepuis cent ans. Suivent quelques chapitres sur desmilieux particulièrement intéressantset une importante bibliographie surl’ensemble de la flore du Var.Rappelons aussi que “l'Atlas desplantes rares ou protégées desHautes-Alpes" (312 pages, toujoursdisponible au prix franco de port de55,20 euros ; 50 % du prix du livre est

reversé à la Société Alpine deProtection de la Nature).

Commande par chèque de 48,10 euros(40 euros plus 8,10 euros de port) à

l’ordre d’Inflovar, à adresser à :Inflovar c/o Naturalia Publications,

immeuble Transfaire, 04250 Turriers

Second mandat à Rivagesde FranceRivages de France est l’associationdes gestionnaires des sites duConservatoire du Littoral. Lors dudernier Conseil d’Administration, le 12décembre 2007, Vincent Kulesza,président du CEEP, a été réélu secré-taire. Il y représente la Fédération desConservatoires d’Espaces Naturels.

Le Groupe cistude

Cela fait déjà plusieurs années que leCEEP est représenté par MarcCheylan en qualité de scientifique etadministrateur du CEEP et PascalTartary comme technicien, au sein duGroupe Cistude de la SociétéHerpétologique de France. Ce groupepermet de mettre en commun lesdifférentes actions en France autourde cette tortue aquatique.Cette année, le Groupe s’est réuni àl’Ecole d’Agronomie de Montpellier aumois de février dernier. Près de 80personnes ont participé à ce petitcolloque de restitution des actions en

faveur de la cistude d’Europe auniveau international : retour d’expé-rience sur des actions françaises maisaussi, présentation des actions deréintroduction en Espagne et projettransfrontalier en Allemagne et enAlsace.Le CEEP a présenté ses actions auniveau de la région et les principalesavancées en faveur de l’espèce sur lesite du marais de la Fustière (cf articlepage 10). En guise de conclusion, lesdifférents participants se sont pronon-cés en faveur d’un Plan National deRestauration sur les tortues aqua-tiques indigènes de France (cistuded’Europe et émyde lépreuse). Affaireà suivre !

Glaréole à collierLe Parc Naturel Régional deCamargue et le CEEP ont édité uneplaquette à l’attention des proprié-taires et usagers des sites où l’espèceest présente. Y sont présentés sabiologie, l’historique de la population,les causes de destruction des nichéeset les actions à faire ou ne pas fairepour le bon déroulement de la repro-duction. Cette brochure est disponiblesur le site internet du CEEP.

Les Feuillets NaturalistesAu risque de se répéter, la publicationdu CEEP, les Feuillets Naturalistes,menée par Frank Dhermain s’est arrê-tée au 68ème numéro (octobre 2004).Son but étant d’informer les natura-listes des dernières données proven-çales, des dates de présence desoiseaux et des oiseaux exceptionnelsdans la région. Cette information estmaintenant relayée par un site internetOiseaux de Provence, site tenu parles frères Durand, qui tiennent égale-ment à jour la Base de données“Oiseaux du CEEP”. Pour envoyervos observations, pour consulter lesdernières observations :

http://oiseauxprovence.free.fr/Les rédacteurs des FeuilletsNaturalistes espèrent pouvoir repren-dre cette publication prochainement.

Journées Zones Humides La journée mondiale des zoneshumides a lieu chaque année les 1er

samedi et dimanche de février et viseà sensibiliser à l’importance et à laconservation des zones humides. Acette occasion 2 sorties de découvertedes zones humides de Saint-Chamas(étang de Berre) ont été organisées eton connu un vif succès. Plus de 70

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personnes ont participé à la sortie à laPetite Camargue, terrain duConservatoire du Littoral géré par leCEEP. L’exposition photos au muséede Saint-Chamas a accueilli près de500 visiteurs durant tout le mois defévrier. Un grand merci à JacquesLemaire, infatigable et efficace adhé-rent du CEEP.

Liste Rouge reptiles etamphibiens

Le Comité français de l’UnionInternationale pour la Conservation dela Nature (UICN) et le MuséumNational d’Histoire Naturelle, avec laSociété Herpétologique de France ontmise à jour la Liste Rouge des reptileset amphibiens de France, réévaluantaprès 10 ans les statuts de conserva-tion : 7 espèces de reptiles sur 37 et7 espèces d’amphibiens sur 34 sontactuellement menacées sur le terri-toire métropolitain. Ces espèces sontdes indicateurs de l’état de santé deplusieurs de nos milieux naturels.Sans une action efficace, ces chiffrespourraient doubler dans les années àvenir. Concernant les espèces régionales,la vipère d’Orsini est classée en dan-ger critique d’extinction, la populationde tortue d’Hermann du Var et lepélobate cultripède sont classés endanger, le phyllodactyle d’Europe enProvence et le lézard ocellé sontclassés comme vulnérables.Marc Cheylan, administrateur duCEEP, est un des experts du comitéd’évaluation de la Liste Rouge. LeCEEP et Marc Cheylan, à travers lesplans de restauration tortued’Hermann et vipère d’Orsini et duprogramme européen LIFE vipère

d’Orsini, mènent des actionsconcrètes pour la conservation desces reptiles.

Communiqué, dossier de presse etListe Rouge sont disponibles sur le

site internet de l’UICN France : http://www.uicn.fr/Liste-rouge-rep-

tiles-amphibiens.html

Protection des reptiles etamphibiens En novembre dernier la Républiquefrançaise a restranscrit la DirectiveEuropéenne Habitats dans un Arrêtéde protection des reptiles et amphi-biens et de leurs habitats. Ceci estune avancée puisque, en plus de laloi déjà existante qui stipule que ladestruction d’un individu est un délit,c’est désormais la destruction de sonhabitat qui devient un délit. Mais lescuriosités de la Directive Habitats fontque des espèces faiblement mena-cées en France ont leur habitat léga-lement protégé (lézard des murailleset rainette méridionale par exemple)tandis que les habitats d’espèces vul-nérables ou quasi-menacée comme lelézard ocellé ou le psammodromed’Edwards ne sont pas protégés. Une inadéquation due à la disparitédes statuts de conservation desespèces à travers les pays euro-péens, disparité hélas non prise encompte dans cet arrêté.

Vipère d’Orsini Plusieurs outils de communication etde sensibilisation du public ont étéproduits en 2007 et 2008 dans le

programme LIFE (L’InstrumentFinancier pour l’Environnement) :- une plaquette de reconnaissance del’espèce destinée au grand public ;- une brochure de présentation duprogramme et un bulletin d’informa-tion à destination des institutions etdes professionnels de la gestion de lanature ;- plusieurs articles ont également étépubliés dans la presse locale (LaProvence) et la presse spécialisée(Journal du Club Alpin de France desAlpes de Haute-Provence) ;- avant la fin de l’été, une expositionitinérante et un site internet dédié auprogramme devraient enrichir notrecollection.Des documents sont téléchargeablessur le site de la CommissionEuropéenne : http://ec.europa.eu/environment/life/themes/animalandplants/projectpu-

blications.htm#viper

Programme SEMCLIMEDLe programme européen SEMCLI-MED qui concerne la conservation dela flore méditerranéenne, s’est achevéfin avril. Il a été marqué en mars parun rencontre de restitution auprès denos partenaires espagnols, italiens etgrecs qui se sont déplacés pourl’occasion. Trois journées de terrains,conduites successivement dans leVaucluse, le Var et les îles deMarseille, ont permis de présenter lesactions de gestion et de restaurationde stations de plantes rares, cecidans une atmosphère d'échangeconforme à l'esprit du programme.Tout le panel des problématiques degestion et les réponses adoptées surces sites ont été passés en revue.Nous avons pu notamment confronternos méthodes de travail. Ainsi parexemple l’approche partenariale avecdes propriétaires par le biais deconvention s’est avérée nous être trèsspécifique. Les collègues espagnols,travaillant sur des régions très anthro-pisées, sont particulièrement expéri-mentés dans les techniques derestauration des milieux naturels.L’organisation de ce séminaire a étéconduite conjointement par le CEEPet le Conservatoire BotaniqueNational Méditerranéen dePorquerolles. Les collaborations entrenos deux structures sont amenées àse poursuivre sur les thématiquesabordées lors de SEMCLIMED etsi possible à s’étendre pour d’autresespèces végétales et habitats austatut précaire.

4Extrait de la Liste Rouge

Couverture de la première lettred’informations du programme

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Site internet Îles de MarseilleAfin de porter à connaissance auprèsd’un large public la valeur patrimonialedes îles de Marseille, un site internet aété réalisé et propose un grand nom-bre de rubriques à consulter. Il pré-sente le patrimoine naturel du Frioul etde l’archipel de Riou ainsi que lesopérations de gestion réalisées par leCEEP-Marseille. Ce site a donc pourobjectifs de faire évoluer la perceptiondes îles, promouvoir des comporte-ments respectueux de l’environne-ment, informer régulièrement lesadhérents, les habitants, les parte-naires techniques, scientifiques etfinanciers de l’actualité des îles deMarseille. Vous pourrez y trouver lesappels à bénévoles et un espace detéléchargement contenant les derniersoutils de communications réalisés parle CEEP Marseille.

www.ilesdemarseille.fr/

Partenariat CEEP- BotanicLe partenariat entre les magasinsBotanic de la région et le CEEP s’estterminé fin 2007, suite à la fin de lavente de sacs en amidon de maïsdans les magasins. Le partenariatavait pour intérêt de verser 1 centimed’euro par sac au CEEP et d’offrir unsupport d’information au CEEP dansles magasins.

Michèle, au revoirMichèle Tarrin, vous la connaissez for-cément : une figure au CEEP !La voilà désormais partie à la retraite ;à la retraite du CEEP mais certaine-ment pas en retraite… d’autresaffaires la préoccupe dors et déjà …Michèle en quelques chiffres c’est sonarrivée au CEEP en 1996 au secréta-riat, c’est la prise en main du pro-gramme des sorties en 1997 avec laréalisation du nouveau programme en2006 comme aboutissement, c’est 3mandats de délégué du personnel,c’est la délégation syndicale depuis 3ans. Ça aura aussi été la négociationdes RTT, un tournant pour la vie duCEEP. La liste n’est bien sûr pasexhaustive !De Michèle nous retiendrons l’exposi-tion - son exposition - “Regard sur leLaos” qui, au-delà du succès rencon-tré, aura vu la participation d’unegrande partie du Conseil Municipal deSaint-Martin-de-Crau au vernissage etaura permis une vente record de plusde 3000€ au bénéfice d’une associa-tion à but humanitaire. Bravo !De Michèle, nous retiendrons aussises nombreux petits “coups degueule”, elle qui voulait que çamarche et qui ne cessait de déclinerau quotidien cet adage “seule l’inac-tion est infamante”.

Viviane et Véronique au revoirUn grand grand merci à VivianeLefèvre pour ses années à faire vivrel’Ecomusée et l’équipe de la Crau et àla vie associative. Viviane prendaujourd’hui sa retraite après 15années au CEEP.Merci aussi à Véronique Del Portopour les 9 mois passés à l’Ecomuséeet courage pour la suite !

Nouvelle secrétaire à AixEmmanuelle Torrès est au poste desecrétariat et vie associative depuisdébut avril dans les bureaux du siège.C’est désormais elle qui, entre autre,prend vos réservations pour les sor-ties et enregistre votre adhésion.Bienvenue !

A l’écomusée de la Crau“ L'Aigle de Bonelli "

Du 4 avril au 27 juin 2008, le CEEP pro-pose une nouvelle exposition à l’écomusée :L'Aigle de Bonelli.

Les photographes de l’associa-tion Regard du Vivant, Frédéric Larrey etThomas Roger, nous proposent de décou-vrir ce rapace fascinant à travers une sériede photographies grand format extraites dulivre Aigle de Bonelli, méditerranéenméconnu. Les salariés et bénévoles duCEEP présenteront les actions menées enfaveur de l’espèce en Provence et aussileurs plus belles photographies. L’Aigle de Bonelli est un rapace caracté-ristique du pourtour méditerranéen quel’on retrouve en Languedoc-Roussillon eten Provence-Alpes-Côte d’Azur. Cetoiseau emblématique est l’une desespèces les plus menacées de France etbénéficie d’un Plan National deRestauration, dont le CEEP est le coordi-

nateur technique pour la région PACA.Des salariés du CEEP et de nombreuxbénévoles participent à l’étude de l’Aiglede Bonelli, au suivi des populations (unequinzaine de couples sur la région), à leursurveillance. Des actions de sensibilisationsont également menées comme cetteexposition qui va permettre à tous demieux connaître ce grand prédateur.

“Bonelli Infos”La lettre d’informations sur les actionsmenées avec le Plan National deRestauration, téléchargeable par internetest à disposition en format papier àl’Ecomusée de la Crau.

Actualités de l’écomusée : http://www.ceep.asso.fr/ecomuse.htm

CEEP - Ecomusée de la Crau St Martin de Crau

Tél : 04 90 47 02 01 ouvert du lundi au samedi de 9h à 12h et 14h à 18h.

à vos agendas

Ont participé à cette rubrique : E. Becker, A. Catard, J. Delauge, A-L. Faquet, D. Huin, A. Lyet, P. Tartary, N. Vincent-Martin.

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Bilan naturaliste sur CanjuersVoici bientôt deux ans que le CEEP aété nommé expert scientifique auprèsdu Camp militaire de Canjuers.Pascal Tartary assume la tâche decoordinateur et un conseil d’expertsscientifiques a été mis en place :entomofaune (M. et C. Darcemont /GEEM, M. Cornet et P. Ponel/CNRS),amphibiens (A. Joyeux / Reptil’Var),reptiles (J. Gauthier / Reptil’Var),oiseaux (D. Huin / CEEP), mammi-fères terrestres (P. Orsini / Muséumd’Histoire Naturelle du Var) et chirop-tères (D. Rombaut / CEEP). Toutrécemment, vient de s’y rajouter :géologie (H. Spini / CEEP), flore ethabitats (Y. Morvan / Inflovar). Le pre-mier travail de ce groupe a consisté àfaire un bilan des connaissances duCamp ; bilan qui montre - on s’endoutait ! - une très grande richesse àtous les niveaux. Les raisons viennententre autre de la grande superficieconcernée, de la jonction de secteursà influences méditerranéennes et desecteurs à influences montagnardes,d’une grande variété d’habitats(rupestres, steppiques, forestières) etpar le quasi non emploi de pesticide àl’échelle du Camp.

Aperçu des richesses faunistiques

Entomofaune : d’importantes lacunesexistent pour ce cortège mais lepotentiel est énorme notamment versles espèces cavernicoles, de prairieshumides, des milieux steppiques(charançons et chrysomèles), d’eauxdormantes ou courantes (odonates),de forêt d’ubac (espèces saproxy-liques), liées aux messicoles ou aupastoralisme (coprophages). Amphibiens : la rainette méridionaleatteint là son record d’altitude alorsque la grenouille rousse y est enlimite d’aire de répartition. Que lesdeux espèces se côtoient est excep-tionnel. Reptiles : 17 espèces alors que ledépartement du Var en contient 21. Anoter la coronelle lisse et la couleuvreverte et jaune, rares dans le Var. Lepoint particulièrement important vientde la présence d’une population devipère d’Orsini sur les prairies sommi-tales. Oiseaux : 150 espèces contactéesdepuis près de 20 ans. A noter, la pré-sence de toutes les espèces de pie-grièches provençales, une belle popu-lation d’outarde canepetière, de l’aigleroyal, une belle population sauvagede perdrix rouge, du tétras lyre et ducrave à bec rouge.

Mammifères terrestres : 23 espècessur 36 présentes en PACA sont confir-mées. Les grands ongulés y sont bienreprésentés avec le cerf élaphe, lechevreuil (une florissante population),et le chamois. En conséquence lescarnivores y sont aussi bien représen-tés avec la genette, le lynx boréal etle loup. Chiroptères : 13 espèces sur les 26présentes en France ont été contac-tées sur le Camp. Au moins troisespèces supplémentaires pourraientrejoindre la liste en raison de la proxi-mité avec d’autres sites remarquablespour les chiroptères : les Gorges duVerdon, de la Siagne et deChâteaudouble.Nous rappelons que le Camp deCanjuers est un terrain militaire utilisépour l’entraînement à balles réelles etdonc que l’intrusion sur ce terrain est

strictement interdite. Dortoirs de

crave à bec rouge aux îles deMarseilleLe crave à bec rouge est une espècede haute montagne, inscrite àl’Annexe I de la Directive européenne“Oiseaux”, qui se reproduit principale-ment dans les reliefs alpins et duMassif Central. En hiver, il est fré-quent que de petites bandes de cecorvidé viennent hiverner dans lesmassifs provençaux et notamment audessus du Massif des Calanques etdes îles de Marseille. Depuis 2004-2005, le nombre d’individus hiver-nants a sensiblement augmenté d’an-née en année et il est désormais fré-quent d’observer de grands rassem-blements de crave à bec rouge, pou-vant regrouper jusqu’à 150 individusen vol ou se nourrissant d’invertébréssur les pelouses littorales desCalanques et des îles.Cette année, d’importants groupes decraves ont encore été observés mais,fait marquant, deux dortoirs, utilisésquotidiennement, ont été découvertssur les îles. Le premier, situé dans lesfalaises de l’île Maïre (archipel deRiou), est utilisé depuis début décem-bre et a abrité un maximum de 259

individus la nuit du 28 décembre2007. Quant au second, découvertplus tardivement dans les falaises duPavillon Hoche sur l’île de Ratonneau(archipel du Frioul), il a accueillijusqu’à 87 individus.À notre connaissance, il s’agit là de lapremière observation d’un nombreaussi important de craves à becrouge hivernant dans le secteurCalanques-îles de Marseille maiségalement des premiers dortoirsimportants de l’espèce, découvertsdans ce secteur d’hivernage.

STOC-EPS en PACALes participants au programme deSuivi Temporel des Oiseaux Communs(STOC) sont toujours plus nombreuxavec 57 carrés Echantillons PonctuelsSimplifiés (EPS) et 12 STOC-sites en2007. Au total, 95 carrés EPS et 15STOC-site ont été réalisés au moinsune année depuis 2001 avec la partici-pation de 80 bénévoles.Le nombre de carrés STOC permet deproduire les variations d’abondanced’une année à l’autre pour 72 espèceset de calculer les tendances d’évolution2001-2007 pour 74 espèces com-munes de notre région. Le cumul descarrés réalisés au moins une foisdepuis 2001 permet d’avoir une cou-verture relativement homogène de larégion pour la réalisation de la carted’abondance. Il reste des zones peucouvertes (sud des Hautes-Alpes, nordet sud des Alpes de Haute-Provence,centre des Alpes-Maritimes, centre etnord du Var, nord-ouest des Bouches-du-Rhône, centre et ouest duVaucluse).

Variation d’abondance 2006-2007Une seule espèce présente une baissesignificative, le goéland leucophée.Bien d’autres présentent des baissesimportantes (choucas des tours, pigeonbiset féral, étourneau sansonnet,bruant proyer et hirondelle de fenêtre).Six espèces présentent une augmenta-tion de leur effectifs (fauvette mélano-céphale, bruant zizi, cisticole desjoncs, mésange huppée, outarde cane-petière et mésange à longue queue).

Tendance 2001–2007Les tendances calculées sur le moyenterme sont à prendre avec prudence,cependant neuf espèces présententdes tendances significatives. Cinqd’entre elles sont en diminution (bruantproyer -78%, perdrix rouge -59%, tarierpâtre -55%, hirondelle de fenêtre -52%,troglodyte mignon -50%). Quatreautres espèces sont en augmentation(tourterelle turque +57%, alouette lulu

le coin des naturalistes

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Camp militaire deCamp militaire deCanjuersCanjuers

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+82%, pigeon ramier +83%, mésangeboréale +154%).

Indicateurs de biodiversitéQuatre indicateurs sont produits par leCentre de Recherches Biologiques desPopulations d’Oiseaux (CRBPO) enregroupant les espèces selon leur spé-cialisation par rapport à trois grandstype d’habitat : espèces des milieuxagricoles, des milieux forestiers, desmilieux bâtis et espèces généralistes.Pour la région PACA, ces indicateursont été adaptés avec 39 espèces prisesen compte.On note une augmentation globale de+2,9% de 2001 à 2007. Trois indica-teurs sont en baisse : -11% pour lesmilieux bâtis, -10% pour les milieuxagricoles et -2% pour les espècesgénéralistes. Seul l’indicateur desespèces de milieux forestiers est enhausse de 1,2%. En calculant ces mêmes indicateurspour la région mais avec les espècesidentifiées comme spécialistes auniveau national, on constate que laperte des milieux agricoles atteint -36,6% en seulement sept années. Lestendances des autres indicateurs sontaussi en baisse de -15% pour lesmilieux bâtis, -4% pour les milieuxforestiers et -3% pour les espècesgénéralistes.

Carte d’abondance relativeLes cartes d'abondance relative obte-nues avec les données STOC mettenten évidence les bastion des espècescommunes. Plus la couleur est foncéeplus l’espèce est commune. Mais l’es-

pèce n’est pas forcément absente deszones les plus claires. Elle peut êtreprésente en faible densité ou nondétectée par absence de relevé.La fauvette mélanocéphale (carte ci-dessous) apparaît très abondante surla moitié sud de la région, principale-ment entre Marseille et Toulon, sur lemassif des Maures, de l’Esterel au cen-tre-est du Var. Elle semble aussi trèsabondante autour d’Aix-en-Provence,de Salon-de-Provence et sur le massifdes Alpilles. La Mésange charbonnière(carte ci-dessous) est très commune. Ilest plus facile de remarquer les zonesoù elle semble peu abondante commela Camargue, la Crau, les plateaux cal-caires du centre de la région, milieuxouverts peu favorables, ainsi que la zonede haute montagne de l’est de la région.

Conclusion et perspectivesGrâce à l’investissement de nombreuxbénévoles le nombre de carrés réalisésne cesse d’augmenter et permet l’esti-mation de tendance d’un plus grandnombre d’espèces. Le programmeSTOC devient un véritable observatoirede l’avifaune régionale avec déjà destendances pour 74 espèces, l’améliora-tion des connaissances sur leurs sta-tuts et l’élaboration des indicateurs debiodiversité. Cependant, il apparaîtimportant de compléter la couverturerégionale afin d’améliorer le suivi,d’augmenter la fiabilité des tendances,et d’avoir une vue d’ensemble de l’avi-faune régionale, de sa répartition et deson abondance. L’implication dans ceprogramme de plus en plus de gestion-

naires d’espaces protégés montre l’in-térêt de ce suivi. Dans quelquesannées, il sera alors possible de réali-ser des comparaisons entre espacesprotégés et nature “ordinaire” permet-tant de mesurer l’efficacité des mesuresde gestions.

Inventaires Natura 2000aux trois capsEn 2007, dans le cadre de l’élaborationdu Document d’objectifs, plusieursinventaires ont été menés sur les capsTaillat et Camarat à Ramatuelle et lecap Lardier à la Croix-Valmer dans leVar : chiroptères (CEEP), reptiles-amphibiens (CEEP et Reptil’Var), habi-tats-flore et entomofaune (ECOMED),habitats marins (Observatoire Marin,opérateur Natura 2000). Certainsenjeux ont été confirmés mais d’autresont été révélés.Reptiles : la localisation de popula-tions conséquentes de tortuesd’Hermann déjà identifiées parA.Martinez et R.Viala du CEEP a étéaffinée. La cistude s’est avérée peuprésente et le lézard ocellé quasi dis-paru du site. Le phyllodactyle, longue-ment recherché n’a pas été observé. Chiroptères : 12 espèces ont étéinventoriées. La présence du petit rhi-nolophe, du murin à oreilles échan-crées et du minioptère est a noter. Leschauves-souris forestières comme lanoctule de Leisler apparaissent assezfréquentes, surtout en automne. Entomofaune : plusieurs espèces deslistes de la Directive Habitat ont ététrouvées comme le grand capricorne etle lucane cerf-volant. Par ailleurs, lamagicienne dentelée a été confirmée.Le fait exceptionnel provient de ladécouverte de la très rare cigale coton-neuse (Tibicina tomentosa) connueaussi d’une station de l’Hérault enFrance. Habitats et flores terrestres : la trèsgrande diversité d’habitats d’intérêtcommunautaire a été précisée, notam-ment sur la ceinture halophile avecentre autres la présence importante dugenévrier turbiné et du palmier naindans les phryganes ainsi que despelouses à armérie précoce, endé-mique de la presqu’île de Saint-Tropez. Habitats et flore marines : outre lesbeaux herbiers de posidonies, larichesse provient des magnifiques habi-tats coralligènes et des communautésdes grottes marines. Ceci n’est qu’un petit aperçu des résul-tats, plus de détails sur le sitehttp://www.observatoire-marin.comdédié au site Natura 2000, les 3 caps.

Depuis 2001 le CEEP a pris en main la coordination du programmeSTOC-EPS pour la région PACA. Pour toute demande de nouveaucarré s’adresser à Nicolas Vincent-Martin : tél. : 04 90 47 93 93 ou par mail : [email protected]

Pour plus d’informations sur le programme STOC-EPS en PACA :http://www.ceep.asso.fr/STOC-EPS/stocepsNVM.htm

et en France : http://www2.mnhn.fr/vigie-nature/

Participez au STOC-EPS

Deux exemples de cartes d’abondance relative de deux espèces communes enPACA. Fauvette mélanocéphale à gauche et mésange charbonnière à droite.

Ont participé à cette rubrique : D.Huin, D. Rombaut, P. Tartary, Y. Tranchant, N. Vincent-Martin.

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en direct des Réserves

Le régime alimentaire du cormoran huppéCette étude a été réalisée dans lecadre du Programme LIFE Nature“conservation des populations d’oi-seaux marins des îles de Marseille”.Le régime alimentaire des cormo-rans huppés de Méditerranée del’archipel de Riou a été déterminégrâce à l’identification des otolithesde poissons (pièces calcifiées encontact avec le cerveau qui permet-tent au poisson de se situer dansson milieu) présents dans lespelotes de réjection récoltées entre2003 et 2007.Les analyses ont révélé la consom-mation de 25 espèces de poissonsappartenant à 12 familles diffé-rentes, avec une consommationpréférentielle de 5 familles quiconstituent 87% de l’alimentationdes cormorans : les Atherinidae(l’athérine), les Pomacentridae (lacastagnole), les Labridae (la girelle),les Centracanthidae (le picarel) etles Sparidae (la bogue, le sar).En outre, elles ont montré une stabi-lité du régime alimentaire au coursdes quatre années d’étude, malgrél’existence de variations saison-nières. Enfin, les données de bio-masses obtenues ont été compa-rées à celles des différentes activi-tés de pêche (amateur et profes-sionnelle). Ces comparaisons mon-trent ainsi que le cormoran huppéprélève seulement l’équivalent de7,4% de la biomasse totale pêchéeautour de l’archipel et que lesespèces ciblées par les cormoranset les pêcheurs sont différentes, lecormoran se nourrissant essentielle-ment d’espèces à faible oumoyenne valeur commerciale.

Comptage outardes et gangas en CrauComme tous les 4 ans, le CEEP aorganisé le 20 janvier 2008 undénombrement des outardes et gan-gas en Crau. La participation a étéexceptionnelle, avec 117 bénévolesvenus de toute la région. Au total, lafourchette retenue est de 1639 à2055 outardes (moyenne 1847). Le

minimum est équivalent à celuiobtenu en 2004, tandis que le maxi-mum dépasse pour la première foisle seuil de 2000 individus. A ceschiffres s’ajoutent les dénombre-ments effectués simultanément surle reste de la région PACA et leLanguedoc-Roussillon par le CROP,la LPO-PACA et Méridionalis. Onatteint ainsi un total de 2617 à 3038outardes sur le pourtour méditerra-néen. L’essentiel des effectifs horsCrau se concentre dans le Gard etl’Hérault, mais des petits groupesont été observés dans tous lesdépartements prospectés, notam-ment sur des aérodromes.Pour les gangas, l’effectif retenu estde 186 à 235 oiseaux. C’est moinsqu’en 2004 (232-317), mais lerecensement de cette espècedemeure très aléatoire, car certainsterrains favorables comme la baseaérienne d’Istres sont inaccessiblesaux compteurs.Le CEEP remercie les bénévoles deleur participation, nous espérons

vous revoir aussi nombreux dans 4ans. Merci également aux proprié-taires qui nous ont permis d’accéderà leurs terrains.

Sentier d’interprétation à Peau de MeauDans le cadre d’un programmeeuropéen Equal, porté par laChambre de Commerce etd’Industrie du Pays d’Arles, le CEEPréalise un sentier d’interprétation dela Crau sèche sur le terrain de Peaude Meau, avec le soutien de plu-sieurs partenaires : l’Associationdes Chemins de Provence Prestige,la commune de Saint-Martin-de-Crau, la Chambre d’Agriculture desBouches-du-Rhône et la Maison dela Transhumance. Le sentier pré-sentera en 15 panneaux les aspectsnaturalistes et pastoralistes de laCrau Sèche, ainsi que les enjeux deprotection et la réserve naturelle.Une bergerie romaine a égalementété dégagée sur le parcours.Le tracé et le scénario ont été mon-tés par Anne-Laure Faquet et lespanneaux sont en cours de réalisa-tion. Le sentier sera mis en placedans le courant du mois de maipour être inauguré en juin.

Ont participé à cette rubrique : Y. Tranchant, A. Wolff

Les fondations dégagées d’unebergerie du 2ème siècle

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dans le Var

LLa conservation de la tortue d’Hermann bénéfi-cie aujourd’hui d’une avancée importante avecla finalisation du Plan National de Restauration.

Ce dossier avait fait l’objet de deux versions préala-bles (1994 et 1999) malheureusement jamais validéespar le Ministère de la protection de la nature. Il s’agitdonc de l’aboutissement de 15 ans de travail pour fairereconnaître les enjeux de cette espèce menacée. Ladélégation du dossier auprès de la DirectionRégionale de l’Environnement (DIREN) PACA et l’éla-boration d’un nouveau cahier des charges national anécessité une réécriture du dossier et une réflexionstratégique plus poussée. Ce travail a été mené par ungroupe de travail efficace composé des DIRENs PACAet Corse, du CEEP, de l’Ecole Pratique des HautesEtudes, du Centre National de RecherchesScientifiques, de la SOPTOM (Station d’Observationet de Protection des Tortues et de leurs Milieux), del’Office National des Forêts et du Conservatoire desSites corses. On dispose désormais d’un documenttrès abouti qui constituera un document de référencepour les 5 ans à venir. Ce document sera très pro-

chainement disponible en ligne. Rappelons que lesplans de restauration sont des documents cadres enfaveur d’espèces menacées ou de groupes d’espècesmenacées. 131 plans de restauration ont été proposésdans le cadre du grenelle de l’environnement ; 5 sontprogrammés pour 2008. Ces documents permettent àl’ensemble des partenaires concernés de travailler surune même base. Ils permettent également une valida-tion des stratégies et actions de conservation tant auniveau régional que national.

Ce document présente successivement :- un état des lieux des connaissances ;- les enjeux pour l’espèce et une stratégie à

long terme ;- les objectifs ;- les actions à mener, organisées en 40 fiches.

Les plans de restauration n’impliquent pas en euxmême de financements importants, mais ils sont unpréalable à la mise en place de projets plus ambitieuxde type programme européens LIFE (L’InstrumentFinancier pour l’Environnement) par exemple.D’ores et déjà, des programmes de type FEDER(Fonds Européen de Développement Régional) etLIFE (financements européens et contreparties natio-nales) sont en cours d’élaboration. Nous aurons l’oc-casion d’en reparler.

Antoine Catard et Marc Cheylan

La tortue d’Hermann est actuellement un des rep-tiles les plus menacés à l’échelle européenne etmondiale. Son déclin s’est amorcé très tôt enEurope occidentale (Italie, France, Espagne) oùson maintien devient de plus en plus précaire. EnFrance, l’espèce a disparu du massif des Albèresdans les Pyrénées-Orientales dans les années1960. Elle ne subsiste plus qu’en effectifs réduitsdans le Var et en Corse. Les mesures mises enœuvre depuis une vingtaine d’années n’ont paspermis d’enrayer le déclin qui est dû à des causesmultiples : urbanisation et aménagement du litto-ral, incendies de forêts, collecte illicite d’individus,abandon des pratiques agro-pastorales tradition-nelles. Si rien n’est entrepris dans les années quiviennent, l’on peut craindre la disparition de la der-nière population continentale et le déclin rapidedes populations de la Corse. Ce document syn-thétise les connaissances biologiques disponiblessur cette espèce, décrit les principales menacesqui pèsent sur l’avenir de l’espèce, fait un bilandes actions menées et propose une politiquegénérale en faveur de la protection de cetteespèce sur le territoire national. Sa finalité estavant tout de fournir un cadre clair en vue d’orga-niser et coordonner les actions qui seront misesen œuvre en France dans les années qui viennent.

Enjeux et objectifs

Le Plan National de Restauration Le Plan National de Restauration

de la tortue d’Hermann enfin abouti !de la tortue d’Hermann enfin abouti !

La tortue d’Hermann ne se trouve plus que dans le Varet en Corse

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DDepuis près de 20ans, le CEEP etEDF (Eléctricité

de France) ont engagé unpartenariat pour la conser-vation de la zone humidedu marais de Fonduranesur le lac de Saint-Cassien,classé en Arrêté deProtection de Biotope par lePréfet du Var depuis 1988. En 2007, ce partenariat apris un nouveau départavec la mise en gestion dedeux nouveaux sites : lepremier sur une autre rivedu lac de Saint-Cassien :Marais de la Fustière (com-m u n e d e s A d r e t s d el’Estérel) et le second sur lecours de l’Argens : le pontnaturel d’Entraygues (com-munes d’Entraygues et deVidauban).

Marais de la FustièreLe marais de la Fustière couvre une vingtaine d’hec-tare sur le bras sud du lac de Saint-Cassien. Ce sec-teur fait déjà l’objet d’une convention d’expertisescientifique avec Escota sur la problématique deshirondelles rousselines sur un tronçon de l’autorouteA8 (Cf garrigues n°42 – juin 2007, pp 6-7). En juin2007, EDF a donc confié au CEEP la gestion de cettezone humide. Bien que largement cerné par des voiesde communication (route départementale et auto-route), ce secteur est inscrit en Zone Naturelled’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique(ZNIEFF). Le site abrite une belle population de cis-tude d’Europe reproductrice, c’est aussi une zone dechasse et de nidification pour l’hirondelle rousseline etpour le martin-pêcheur d’Europe. De petites zones

ouvertes, desp r a i r i e shumides, sontp r o p i c e s à

l’émergence de la diane et de la proserpine (papillonsprotégés en France).L’ensemble des deux entités formées par le site EDFet le tronçon Escota feront l’objet d’un Plan de gestionécologique d’ici la fin de l’année.

D’ores et déjà, des actions sont menées sur le site,notamment le suivi des populations d’espèces remar-quables (diane, proserpine, cistude et hirondelle rous-seline), mais aussi des démarches de concertation.C’est le cas de l’intégration de la biodiversité dans lesactions que mènent le service des Routes du ConseilGénéral du Var. Le marais est bordé d’un talus utilisépar les cistudes comme zone de ponte. Malgré uneorientation idéale et un ensoleillement maximum, cetalus est le lieu d’une hécatombe en période de repro-duction. Les adultes se font broyer par l’épareuse aumoment de pondre, et lors de l’émergence, les jeunessont écrasés lorsqu’ils tentent de traverser la routepour gagner l’eau de l’autre côté. La solution : la miseen place d’une glissière à tortue qui interdira l’accès à

la chaussée aux cistudes,les conduira directementvers un passage busé eneau et enfin, évitera le gyro-broyage du site de ponte.Cet ouvrage devrait voir lejour dans le courant de l’an-née 2008.

Un nouveau partenariat avec EDF Un nouveau partenariat avec EDF

zones humides varoiseszones humides varoises

dans le Var

Nid d’hirondelle rousseline Cistude d’Europe

Le marais de la Fustière

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Marais d’EntrayguesEntraygues est un des plus vieux sitesclassés de France. Ainsi depuis 1932, lesdeux ponts naturels de tufs et la chapellesouterraine Saint-Michel bénéficientd’une réglementation spécifique. Entraygues c’est aussi la plus grosserésurgence d’eau du Var. Elle est exploi-tée par la commune de Vidauban et leSyndicat intercommunal d’adduction deseaux d’Entraygues, qui alimentent eneau potable plus de 50 000 personnes. C’est encore une petite usine hydroélec-trique qui exploite le dénivelé d’un sautnaturel en amont des ponts, renforcé parun barrage. La présence d’une grande quantité d’eaude source à ce niveau du fleuve Argens,confère à ce site des particularités hydro-biologiques remarquables.En 1995, Entraygues a aussi été identifiépar A. Haquart et D.Rombaut comme unsite d’intérêt international pour la repro-duction de chauves-souris cavernicoles.Un essaim mixte de minioptères, murinsde Capaccini, petits murins et grandsmurins occupent le tuf avec des effectifsde plusieurs milliers d’individus.Ce site est donc intégré aux inventairesZNIEFF et dans le réseau Natura 2000.

Pourtant, Entraygues fait plutôt figure dedépotoir. Il ne fait l’objet d’aucune gestionconcertée entre les propriétaires privés,EDF, les exploitants des eaux, les com-munes concernées de Vidauban et duCannet-des-Maures.C’est pourquoi le CEEP a engagé un premier partena-riat avec EDF, propriétaire, afin de mieux suivre lespopulations remarquables, de sensibiliser les acteurset de dynamiser une gestion patrimoniale du site. Ainsi, dans le cadre de cette convention avec EDF, unsuivi de la reproduction des chiroptères, en conformité

avec les protocoles de la Société Française pourl’Etude et la Protection des Mammifères est réaliséannuellement. Le CEEP a aussi communiqué les arguments scienti-fiques à la MISE (Mission Inter Services de l’Eau-DDAF du Var) et à EDF pour que le renouvellementd’exploitation du barrage prévoit bien le versement dudébit réservé en aval de l’usine hydroélectrique et nonen aval du barrage. Ce qui permet d’avoir artificielle-ment un tronçon de l’Argens court-circuité, alimentéessentiellement par les eaux de la résurgence. Lesparticularités hydrobiologiques de ce tronçon ayant étébien étudiées par la Maison Régionale de l’Eau.En 2008, la rédaction d’un plan de gestion sera enga-gée. Cela sera l’occasion de mettre à plat les différentsenjeux sur le site, biologiques bien sûr, mais aussiéconomiques, sociaux et historiques. Déjà la présencede nouveaux intérêts viennent d’être identifié concer-nant les bryophytes (mousses…) et une communautéde mollusques des nappes phréatiques. Les connais-sances dans ces domaines seront à approfondir…

Dominique Rombaut et Pascal Tartary

Depuis le 17ème siècle le pont naturel s'est effondré en son milieu,laissant 2 arches

Entraygues, un site classé !

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dans les Alpes de Haute-Provence

Nouveau site, nouveaux enjeux de conservation

Le vallon de Terres pleinesLe vallon de Terres pleines

CCe vallon perché à 2000 mètres dans la valléede l’Ubaye est sous convention depuis 2006.Il a échappé de justesse aux grands aména-

gements de stations de ski des années 70 puisque lespropriétaires avaient été expropriés afin de faire placeà un grand projet immobilier et de remontées méca-niques.Ce projet n’ayant finalement pas été réalisé, les ter-rains ont étés revendus aux anciens propriétaires inté-ressés et à l’Office National des Forêts. La famille Rebattu a ainsi racheté 180 hectares ets’est rapprochée du CEEP pour réfléchir à une gestionfavorable à la biodiversité.Le fond du vallon est occupé par un ensemble de basmarais et de sources sur environ 5 hectares. Cesmilieux présentent des enjeux de conservation impor-tants pour la flore avec la présence de l’herbe debison, du jonc arctique ou encore d’une orchidée dezones humides d’altitude, l’orchis couleur de sang.Des compléments d’inventaires seront également réa-lisés sur les milieux aquatiques, susceptibles d’abriterdes espèces d’invertébrés intéressantes. L’objectifporte ici sur le maintien de la qualité de ces milieux fra-

Prairies à fétuque paniculée

12 L’orchis couleur de sang

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giles en évitant la dégradation par le piétinement et unapport excessif de matière organique par les trou-peaux.Le reste de la propriété est essentiellement constituéde prairies subalpines à fétuque paniculée floristique-ment assez appauvries. Alors que ces prairies peuventprésenter une richesse floristique extrêmement forte(de 50 à 80 espèces) quand elles sont fauchées (cequi était encore le cas du vallon de Terres Pleines à lafin du 19ème siècle), on n’observe actuellement qu’en-tre 20 et 30 espèces avec 3 à 4 espèces qui repré-sentent plus de 75% de la contribution spécifique. En dehors de la fauche, le maintien de la diversité flo-ristique, soit par le pâturage, soit par la non interven-tion, est peu efficace sur ce type de prairie. Aussi, grâce à la grande motivation des propriétaires,la fauche est envisagée sur quelques parcelles avecl’objectif de valoriser le foin auprès des éleveurs pré-sents sur le vallon. Le plan de gestion, en cours de finalisation, fait la syn-thèse de ces enjeux, propose les modalités de gestiondu pâturage et de la fauche, et dresse la liste des sui-vis scientifiques et des inventaires complémentaires àmettre en œuvre.

Lionel Quelin et David Tatin

Brebis au bord du ruisseau de Terres pleines

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dans les Bouches-du-Rhône

Marseille,Marseille,

La démarche Natura 2000La démarche Natura 2000

SSur Marseille, la démarche Natura 2000 est unelongue histoire qui a débuté, pour le CEEP, dès lespropositions de sites à intégrer au réseau et le choix

des délimitations car les argumentations sont largement faci-litées lorsque les données naturalistes sont présentes ennombre et en qualité.

Ceci a conduit, en 2002, à la désignation de la Zone deProtection Spéciale (ZPS) “Iles Marseillaises” au nom de laDirective Oiseaux et en 2003 à la délimitation de la proposi-tion de Site d’Intérêt Communautaire (pSIC) “Calanques etIles Marseillaises - Cap Canaille et Massif Du Grand Caunet”au nom de la Directive Habitats. La ZPS est constituée desdeux archipels marseillais, Riou et Frioul et est inclue dansle pSIC.

La réalisation du Document d’Objectifs (DOCOB) de ceterritoire est alors confiée par l’État à trois opérateurs :

- l’Office National des Forêts pour le secteur du CapCanaille et Massif du Grand Caunet ;

- le Groupement d’Intérêt Public (GIP) desCalanques pour le Massif des Calanques et l’archipel de Riou

; - la Ville de Marseille pour l’archipel du Frioul.Dès 2003, le CEEP est missionné par la Ville de Marseillepour la réalisation du Document d’Objectifs sur le secteur duFrioul en tant qu’expert scientifique et technique.

De 2003 à 2006, l’équipe du CEEP-Marseille a réalisé lesétudes de la partie inventaire sur le Frioul, mené les réu-nions d’information et de concertation avec les acteursconcernés et rédigé le tome I du DOCOB “Analyse écolo-gique et définition des enjeux de conservation”. Dans lacontinuité de la concertation avec les usagers de l’archipel,le Tome II “Plan d’actions du Document d’Objectifs” a étérédigé, présentant les mesures conservatoires et les moda-lités de mise en œuvre.

Parallèlement, le GIP des Calanques a eu en charge la réa-lisation du Document d’Objectifs pour le secteur desCalanques et l’archipel de Riou. Dés 2005, il établit avec leCEEP, gestionnaire de la Réserve Naturelle Nationale del’archipel de Riou, une convention de partenariat pour l’éla-boration de la partie inventaires du Document d’Objectifsconcernant ce territoire.

Vue sur les îles dePlane, Jarre et Maïredepuis le sommet del’île de Riou

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La Zone de Protection Spéciale“Îles Marseillaises” incluse dans lepSIC “Massif Calanques, ÎlesMarseillaises, Cap Canaille etMassif du Grand Caunet” a doncdeux opérateurs : le GIP desCalanques et le Ville de Marseille.

Bien que situés de part et d’autredu littoral marseillais et distants dequatre milles nautiques, les deuxarchipels constituent une entitéterritoriale forte qui devait êtreconsidérée comme une seuleunité de gestion. Ces îles présen-tent une valeur patrimoniale simi-laire à la fois faunistique et floris-tique, mais elles sont soumises àdes contraintes différenciées enterme de fréquentation. La simili-tude des problématiques de

conservation nécessitait une approche globale àl’échelle de l’ensemble des archipels afin d’opti-miser les opérations mises en œuvre. Le CEEPa donc été missionné par la DIREN PACA(Direction Régionale de l’Environnement) en juil-let 2006 pour la réalisation du Documentd’Objectifs de la ZPS “Îles Marseillaises”, enaccord avec le GIP des Calanques et la Ville deMarseille.

Les tomes I “Analyse écologique et définitiondes enjeux de conservation” du pSIC et de laZPS ont été présentés au Conseil ScientifiqueRégional du Patrimoine Naturel (CSRPN) enmai 2007. Le Conseil, compte tenu desremarques minimes formulées lors de la séance,a validé les deux DOCOB. Les tome 2 “Pland’actions” devront également être validés par lesmembres du CSRPN pour un passage encomité de pilotage au cours de l’année 2008.

En 2006, le site du Conservatoire du Littoral dela Muraille de Chine, site de nidification de l’aiglede Bonelli géré par le CEEP, a été désigné enZone de Protection Spéciale “Falaise deVaufrèges”. Le GIP des Calanques, opérateurNatura 2000 sur le secteur a missionné, en2007, le CEEP comme expert scientifique ettechnique pour la réalisation de la phase d’in-ventaire sur ce site, le tome I sera finalisé pourun rendu en septembre 2008.

La démarche Natura 2000 sur Marseille aura,depuis 2003, grandement contribué à la protec-tion du Frioul, à une meilleure prise deconscience locale du patrimoine naturel et auraété un formidable outil de rencontres,d’échanges et de concertation.

Julie Delauge, salariée du CEEPLe vallon de Vaufrèges

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AAprès cinq ans de bons et loyaux services pour laprotection et la valorisation du patrimoine natureldes archipels marseillais, le programme LIFE

(L’ Ins t rument F inanc ie r pour l ’Env i ronnement )“Conservation des populations d’oiseaux marins des îlesde Marseille” s’est achevé en décembre 2007. Face aux perturbations identifiées comme des menacespesant sur la survie des populations de oiseaux marins(surabondance du goéland leucophée, présence demammifères introduits et forte fréquentation humaine),

l’objectif principal du projet été d’assurer le maintien ou larestauration des colonies de quatre espèces d’oiseauxmarins nicheuses d’intérêt communautaire : le puffincendré, le puffin yelkouan, l’océanite tempête deMéditerranée et le cormoran huppé de Méditerranée.

Actions développées et résultats

Réduction des perturbationsPlusieurs actions ont été menées afin de contrôler le rat

noir (prédateurs d’œufs et de poussins) etle lapin de garenne (destruisant les terriersen terrain meuble) : dératisation de petitesîles ou îlots, limitation des densités de ratpar le piégeage annuel sur les plus grandesîles, capture de lapins en zones meubles.Le programme LIFE a également permis derenforcer la surveillance des sites afin d’as-surer la tranquillité des colonies d’oiseauxmarins. Les efforts d’information répétéschaque année ont largement contribué aurespect de la réglementation en vigueur surles îles.

Aménagements sur les coloniesUn prototype de système automatisé devidéosurveillance a été testé in situ pour lesuivi des puffins cendrés. Cette opération apermis de connaître les principales causesde perturbation pesant sur cette espèce(rat, lapin, goéland, chat et chien errants) etd’obtenir des images inédites sur le com-portement des individus nicheurs (toilet-tage, reproduction, ...).Des modules expérimentaux de diffusionde chant ont également été mis au point etdisposés sur les colonies de puffins etd’océanites afin de favoriser l’installation denouveaux couples nicheurs.En complément, des nichoirs artificiels ontété installés pour les puffins et les océa-nites, associés aux systèmes d’attractionsonore : l’occupation immédiate et durabledes nichoirs par les puffins a montré l’effi-cacité de l’action. Pour les océanites, undes dispositifs expérimentaux a permisl’installation d’un couple dès la premièreannée.

Sur le Frioul, l’aménagement et la restaura-tion de sentiers pour soustraire les oiseauxnicheurs à la fréquentation humaine acontribué à la tranquillité des colonies dereproduction.

Oiseaux marins des îles de Marseille, Oiseaux marins des îles de Marseille,

Retour sur le programme LIFERetour sur le programme LIFE

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Cormorans huppés de Méditerranée : jeune (à gauche) et adulte

dans les Bouches-du-Rhône

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Suivi des espècesD’autre part, le suivi scientifique régulier de la reproduc-tion des puffins cendrés et des cormorans huppés, ainsique le baguage annuel des puffins ont été assurés : - la petite colonie de cormoran huppé de Riou qui s’éle-vait à 4 couples nicheurs en 2003, compte actuellement9 couples installés sur les falaises. - les populations de puffin cendré connues sur les deuxarchipels ont été dynamisées ; le nombre de terriersrecensés est en effet passé de 228 en 2003 à 375 en2007. Le succès de reproduction a plus que doublé, évo-luant de 0,37 jeune/couple en 2003 à 0,79 jeune/coupleen 2007, attestant d’une amélioration de la qualité dessites de reproduction sur les îles de Marseille, liées auxactions réalisées. Ces suivis ont ainsi permis de mesurer l’efficacité desactions de gestion.Enfin, une étude a été menée sur le régime alimentairedu cormoran huppé, afin d’améliorer les connaissancesde cette espèce récemment installée sur Riou. Des arti-cles parus dans la presse locale ont contribué à la sensi-bilisation du grand public sur la fragilité de cette espèce. Globalement, le programme LIFE “Conservation despopulations d’oiseaux marins des îles de Marseille” aatteint ses objectifs de conservation pour les espècesvisées, avec l’augmentation du nombre de couplesnicheurs de puffins, l’essor de la population de cormoranhuppé et la confirmation du maintien de couples nicheursd’océanite tempête. L’ensemble des dispositifs innovants a été expérimentéavec succès en matière de gestion des colonies d’oi-seaux marins et ces méthodes sont déjà exportées surd’autres îles en Méditerranée.

Communiquer pour préserverLa conservation des oiseaux marins passe égalementpar la reconnaissance de leur valeur patrimoniale par lepublic et les acteurs locaux. Plusieurs outils de commu-nication ont ainsi été réalisés : site internet, brochure,affiche, plaquette, lettres d’information, exposition et dia-poramas. L’ensemble des documents produits et diffusés ont per-mis, à travers les oiseaux marins, de faire évoluer la per-ception des îles vers une plus grande reconnaissancedes richesses littorales discrètes qu’elles abritent.Retrouvez des informations sur le programme ainsi quel’ensemble des documents de communication disponibleen téléchargement sur le site www.oiseaux-marins.org

D’autre part, afin de faire connaître les actions menées etles principaux résultats du programme, des ateliers detravail se sont tenus à Marseille en novembre 2007. Ilsont réunis une cinquantaine de gestionnaires, de cher-cheurs, de représentants de l’État et de collectivitésconcernés par la conservation des oiseaux marins etvenus de PACA, de Corse, de Bretagne mais aussid’Espagne, d’Italie, de Malte, d’Algérie et de Tunisie. Cesséances de travail constituent une étape importante dansla construction d’un réseau durable de gestionnaires etde scientifiques concernés par la gestion des milieux

insulaires. À travers ces ateliers, mais aussi par la diffu-sion d’un cahier de gestion présentant les méthodesdéveloppées dans le cadre du programme et du rapportsimplifié, les résultats du programme LIFE sont large-ment diffusés auprès des acteurs des réseaux de conser-vation des oiseaux marins et des écosystèmes insulaires.

En conclusion

Le projet LIFE a joué un rôle primordial dans la construc-tion de la protection des îles en renforçant et en dynami-sant les dispositifs de gestion mis en œuvre sur les îlesde Marseille et la collaboration entre les sites insulairesde Méditerranée. L’ensemble des actions mises en œuvre pour la conser-vation des populations d’oiseaux marins sera poursuivi àlong terme dans le cadre de la gestion de la RéserveNaturelle de l’archipel de Riou et du Parc Maritime desîles du Frioul. Le projet LIFE a également contribué à tisser des liensentre les gestionnaires des îles de Méditerranée, concré-tisés par l’Initiative pour la Protection des Petites Îles deMéditerranée, initiée par le Conservatoire du Littoral et leCEEP et dont l’objectif est d’appuyer la mise en placed’une gestion efficace et pratique des petits territoiresinsulaires de Méditerranée. L’exportation et le partage de l’expérience acquise sur lesîles de Marseille dans le cadre du programme LIFEconstitue une contribution à la préservation d’un patri-moine naturel commun à l’ensemble des pays du bassinméditerranéen et aujourd’hui menacé.

Coordonné par le CEEP, le programme LIFE a étémené en partenariat avec le Centre d’études biolo-giques de Chizé – CNRS et l’association Alpes delumière, et a été financé par la CommissionEuropéenne, la Direction Régionale de l’Environnementde PACA, le Conservatoire du Littoral, la Ville deMarseille, le Conseil Régional de PACA, le ConseilGénéral des Bouches du Rhône et l’Agence de l’eauRhône-Méditerranée et Corse.

Contact pour tout renseignement complémentaire :Jennifer Dabat-Roul chargée de mission

166, avenue de Hambourg - 13008 MarseilleTél. : 04 91 25 26 12 Fax : 04 91 73 64 14

[email protected]

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Affiche de sensibilisation

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PPour la troisième année consécutive, des salariésde l’équipe du CEEP-Marseille vont participeraux missions d’inventaire et protection menées

dans le cadre de l’Initiative pour les Petites îles deMéditerranée (PIM 08), à bord du bateau de la FondationNicolas Hulot, Fleur de Lampaul. Ce programme initié parle Conservatoire du Littoral en partenariat avec le CEEP,à pour objectif la promotion du patrimoine naturel despetites îles de Méditerranée, et l’assistance à la mise enplace de mesures de gestion sur les sites menacés. Lamission 2008 doit faire plusieurs escales sur les îlesd’Afrique du nord jusqu’à Malte, puis remontera par lescôtes de Sardaigne et de Corse. Un des objectifs, cetteannée, est de visiter les îles de Zembra (Tunisie), Fifla(Malte) et Tavolara (Sardaigne) qui abritent respective-ment les plus grosses populations mondiales de puffinscendrés, océanites tempêtes et puffin yelkouan.

Convention CEEP/Commissariat National duLittoral AlgérienDepuis 5 ans des salariés du CEEP participent, en colla-boration avec la mission internationale du Conservatoiredu Littoral, à des missions d’assistance ou de formationauprès de différents gestionnaires de site naturel littorauxau Maroc, en Algérie et en Tunisie.L’Algérie a créé en 2004 le Commissariat National duLittoral qui, sur le modèle du Conservatoire du Littoralfrançais, a pour objectif d’assurer la protection et la ges-tion des espaces naturels de son littoral. Deux sites pilotes ont été retenus pour la mise en placede premières équipes de gestion : le site littoral deTipasa (Moulouya d’Alger) et celui des îles Habibas(Moulouya d’Oran).

Une convention de partenariat entre le CEEP et le CNL aété signée en 2008 en vue d’assister la mise en place etla formation des équipes de gestion recrutées sur cesdeux sites pilotes dont les problématiques de gestionsont similaires aux sites des îles de Marseille et du CapTaillat. Plusieurs sessions d’échange et de formation enAlgérie et en France sont programmées cette année. Ces actions bénéficient du soutien financier du FondsFrançais pour l’Environnement Mondial et de l’Agence del’Eau.

Alain Mante

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sur les îles méditerranéennes

Protection des îles et du littoral, Protection des îles et du littoral,

l’expérience du CEEP s’exporte en Méditerranéel’expérience du CEEP s’exporte en Méditerranée

Le CEEP embarque sur la Fleur de Lampaul

L’île Habibas, Algérie

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dans les Bouches-du-Rhône

LL’Etang des Joncquiers est géré par le CEEPdepuis fin 2002, par convention avec lasociété autoroutière Escota.

Il s’agit d’une ancienne gravière et de ses berges,pour une surface d’environ 15 hectares. Bien qu’enbordure de l’autoroute A51, ce site présente desrichesses naturelles importantes, justifiant sa ges-tion par le CEEP.Le premier plan de gestion arrivait à son terme en2007, il a donc été procédé à son évaluation et à sonrenouvellement.

La première phase de l’évaluation consiste à dres-ser le bilan des suivis.Sur le plan ornithologique, 71 espèces ont étécontactées, dont 23 nichent sur le site. Les effectifsreproducteurs montrent une certaine stabilité. Outreles couples de foulques macroules, canards col-verts, grèbes huppés et castagneux, la nidification dublongios nain est régulière. Jusqu’à une dizaine de chan-teurs de rousserolle turdoïde ont été contactés, ce quireprésente une densité remarquable.Le castor d’Europe est bien installé sur l’étang, les indicessont relevés et cartographiés chaque année.Outre ces suivis, des inventaires complémentaires ont étéeffectués.Le Conservatoire Botanique National Méditerranéen a faitl’inventaire de la flore et des habitats. Aucune espèce pro-tégée n’a été mise en évidence, mais 3 habitats commu-nautaires sont présents, dont un prioritaire (cladiaies rive-raines).Le bureau d’études Hémisphère a fait un premier travailde recensement des insectes. Des données ont été récol-tées sur les papillons, les libellules, les coléoptères et lescriquets. C’est ce dernier groupe qui a présenté lesespèces les plus intéressantes : le criquet des roseaux etle criquet des pâtures sont présents. Ce sont deuxespèces rares en Provence et inféodées aux prairieshumides.Sur le plan administratif, un conventionnement a eu lieuavec la fédération de pêche. Deux plans d’eau sont pré-sents, l’un d’eux (le plus grand) a été placé en réserve,sur l’autre l’activité de pêche est autorisée. Sur proposi-tion de la fédération de chasse de Meyrargues, l’ensem-ble du site a été placé en réserve de chasse.En ce qui concerne la communication, des panneaux d’in-formation ont été placés aux entrées du site, et une pla-quette a été réalisée. Une seule visite guidée a été orga-nisée, à titre expérimental.La plupart des opérations prévues au plan de gestion ontété réalisées. Certaines ont cependant échoué : unradeau flottant avait été installé afin de favoriser la repro-duction des sternes pierregarin. Il a été retiré au bout dela troisième saison : aucune sterne n’est venue y nicher,et son entretien, assez lourd, devenait injustifié.

Sur la base de ces éléments, une nouvelle programma-tion quinquennale de la gestion a été définie. L’ensembledes suivis sera reconduit, et un accent particulier sera missur la lusciniole à moustaches, dont un couple a proba-blement niché en 2005. De même, une observation fur-tive, et la découverte d’une ponte, laisse penser que lacistude d’Europe est présente. Des prospections complé-mentaires seront menées.Ces actions seront réalisées désormais par Julien Renet,technicien de gestion sur les zones humides de l’ouest dela région (Bouches-du-Rhône et Vaucluse).Une mise à jour des connaissances sur les insectes patri-moniaux sera effectuée par le bureau d’études Ecomeden 2008, l’objectif étant d’avoir un état des lieux environtous les 5 ans.L’expérience de visite guidée s’étant révélée concluante,elle sera reconduite et étendue. L’objectif est de toucherdifférents publics : des scolaires, le personnel d’Escota, etdes sociétés travaillant également dans l’aménagement.En effet, une visite du site permet d’aborder différentsvolets complémentaires : la faune et la flore des zoneshumides, son retour dans une zone d’extraction qui a évo-lué naturellement pendant 20 ans, et la collaborationentre un Conservatoire d’Espaces Naturels et une sociétéautoroutière dans la gestion d’un espace riche sur le plande la biodiversité.Les connaissances acquises sur le site permettront éga-lement une adaptation de certaines pratiques, par exem-ple la prise en compte de la présence des orchidées dansle choix des dates de fauchage des talus.

Les cinq premières années du plan de gestion ont permisd’assoir la gestion et de constater une pérennité desrichesses naturelles, gageons que les années à venir neferont que conforter ces deux éléments !

David Tatin et Julien Renet

Renouvellement du plan de gestion Renouvellement du plan de gestion

de l’étang des Joncquiersde l’étang des Joncquiers

Coupe d’arbre par un castor et rousserolle turdoïde

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Nouveaux plans de gestionNouveaux plans de gestion

pour deux sites sous conventionpour deux sites sous convention

CChaque site géré par le CEEP dans les Alpes-Maritimes (5 conventions de gestion avecdivers propriétaires) dispose désormais d’un

plan de gestion.

Le plan de gestion est un document issu d’une exper-tise scientifique qui prévoit les actions de restauration,d’aménagement et de gestion nécessaire à la préser-vation du patrimoine biologique d’un site. Le but est depermettre à toute personne impliquée dans la gestiond’un site d’avoir une approche globale et rapide decelui ci, des actions de gestion menées et à mener surce site notamment si les équipes gestionnaires vien-nent à changer. Ce document de référence assure unecontinuité et une cohérence de la gestion dans letemps et l’espace. Il est élaboré pour une durée de 5ans et mis en œuvre par l’équipe salariée du CEEPavec l’accord des propriétaires.

Fin 2007, ont été réalisés par le CEEP des Alpes-Maritimes, les plans de gestion du site à orchidées deSophia Antipolis (communes de Valbonne et de Biot)et de l’aéroport de Cannes-Mandelieu (communes deCannes et de Mandelieu-la-Napoule). Ils s’appuientsur les inventaires naturalistes réalisés par certains de

nos bénévoles que nous remercions (F. Begou-Pierini,G. Beaudoin, J-P. Fromentin et M. et M. Boët).

Site à orchidées de Sophia Antipolis L’intérêt de ce site est lié à la présence sur une petitesuperficie (12 ha) d’une mosaïque de milieux diversi-fiés (pinède, bois clairs, yeuseraies, pelouses, prairieshumides) qui explique la présence d’un nombre impor-tant d’espèces d’orchidées (23 espèces au total). Cesespèces rencontrent sur ce site des conditions sta-tionnelles favorables aussi bien pour les espèces depleine lumière ou d’ombre, que pour les espèces liéesaux pelouses ou aux ourlets forestiers.On y trouve en plus d’un grand nombre d’espèces, ungrand nombre d’individus. Ainsi certaines espècescomme Ophrys aurelia, Ophrys arachnitiformis ouSerapia vomeracea sont présentes ici en populationabondante.Certaines espèces présentes sur le site sont rares etlocalisées, endémiques provençales ou ouest méditer-ranéennes. Il s’agit notamment de Ophrys splendida,endémique provençale, qui est mentionnée au LivreRouge de la flore menacée de France, Ophrys provin-cialis, endémique provençale, Ophrys aurelia endé-mique ouest-méditerranéenne, Serapias olbia endé-

dans les Alpes-Maritimes

L’Orchis pyramidal

Orchis papillon

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mique ouest-méditerranéenne, Serapias neglectaendémique tyrrhénienne (Var, Alpes-Maritimes etCorse pour la France).Ce site abrite de plus une espèce d'orchidée, Epipactisviridifolia, jamais encore observée à ce jour en régionPACA. Pour maintenir la richesse du site, il est nécessaire demaintenir la mosaïque des habitats. Toute interventionconcernant les milieux naturels devra respecter lecalendrier de floraison des différentes espèces afin depermettre leur fructification et leur reproduction. Unefauche précoce aurait pour conséquence d’affaiblir lespopulations voire à terme de les éteindre.Nos objectifs sont de :- conserver et accroître la diversité floristique du site enassurant le maintien des espèces végétales rares et/ouprotégées ;- réaliser un inventaire et un suivi annuel des stationsd’orchidées afin de mesurer l’évolution des populationsd’orchidées en nombre d’individus et en nombre d’es-pèces ;- faire des inventaires complémentaires de la flore et dela faune ; - sensibiliser les acteurs du site pour une meilleureprotection.

L’aéroport de Cannes-MandelieuCe site de 115 hectares est localisé dans un secteur par-ticulièrement urbanisé (il est ceinturé d’ailleurs par l’unedes plus vaste zone d’activité commerciale du départe-ment des Alpes-Maritimes, les Tourrades) et constituedans ce secteur à très forte densité de population l’un desderniers vestiges des milieux naturels caractéristiques dela plaine inondable de la Siagne, fleuve côtier. Il offre 4types principaux de milieux naturels :- Les prairies naturelles constituent la formation végétaledominante de l’aéroport de Cannes-Mandelieu. Il s’agit deprairies de fauche et de prairies humides localisées enzone réservée de part et d’autre des pistes. Ces milieuxnaturels sont en nette régression dans le département desAlpes-Maritimes en raison du drainage et de l’urbanisation

massive du littoral azuréen. Leur intérêt est floristique(elles abritent 2 espèces végétales rares : la jacyntheromaine et l’alpiste aquatique) et entomologique.- Les zones en friche localisées également en zone réser-vée permettent le développement de plantes spontanéesparticulièrement favorables au maintien de populationsd’oiseaux granivores. - Le Béal et les canaux d’eau (permanents et temporaires)permettent la présence de mini-roselières et constituentdes sites favorables à la reproduction des amphibiens etde certaines espèces d’oiseaux. Leur intérêt est égale-ment floristique car ils abritent le pigamon deMéditerranée, espèce végétale remarquable.- La butte de Saint-Cassien, apporte une diversité paysa-gère et biologique car essentiellement forestière. Elleabrite dans les chênes verts et pubescents, les cyprès etles pins de nombreux passereaux ainsi que l’écureuilroux. On y observe des individus remarquables de chênespubescents pluri-centenaires. Ce milieu est cependanttrès anthropisé.Ces différents milieux sont exploités par les 54 espècesd’oiseaux observées sur la plateforme aéroportuaire,parmi lesquelles 42 espèces sont protégées.

Objectifs principaux :- conserver et/ou restaurer les prairies naturelles humidesdans le but de maintenir les conditions favorables pour lesespèces floristiques d’intérêt patrimonial ;- conserver et accroître la diversité floristique et faunis-tique du site en assurant le maintien des espèces végé-tales et animales reconnues d’intérêt patrimonial ;- assurer l’inventaire et le suivi des éléments patrimoniaux ;- faire comprendre et faire adhérer les usagers principauxdu site à la protection de ce patrimoine.

Afin d’atteindre ces objectifs fixés dans le plan de gestion,le CEEP va mettre en œuvre pour chacun des sites gérésdes opérations de gestion dans les domaines suivants : lagestion des habitats et des espèces, le suivi écologique etla sensibilisation du public.

Muriel Cary

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Canal temporaire ceinturant les pistes de l’aéroport

Cephalentera rubra

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dans le Vaucluse

LLes contreforts sud-ouest du Mont Ventoux abritentune faune et une flore bien souvent méconnues et àla valeur sous-estimée, sans doute parce que les

crêtes sommitales du Géant de Provence, célèbres pour saflore, lui font de l’ombre.

Le CEEP et le Syndicat Mixte d’Aménagement etd’Equipement du Mont Ventoux (SMAEMV), conscients deces enjeux, travaillent ensemble à la conservation desrichesses naturelles de cette zone, avec d’autres parte-naires, comme le Conservatoire Botanique NationalMéditerranéen et le Groupe Chiroptères de Provence.

Dès 2005, des interlocuteurs de choix se sont manifestés :Catherine et Michel Gunther, propriétaires du site de laDurinette, déjà engagés dans la connaissance et la protec-tion des milieux et des espèces de leur propriété, ont sou-haité passer une convention avec le CEEP et le SMAEMV.Le site, d’une quinzaine d’hectares, est remarquable par lavariété des milieux qu’il abrite et par leur représentativité dusecteur : prairies de fauche, ruisseau bordé par un boise-ment ripisylvatique, mares temporaires, et dépôt d’ocres,

soit à recouvrement herbacé, soit porteurs de pins mari-times. Cette diversité des habitats engendre une belle diver-sité des espèces : les observations de Michel permettent derecenser 120 espèces d’oiseaux, 10 espèces de reptiles et7 espèces d’amphibiens. Pour ces deux derniers groupes, ladiversité est remarquable, puisque la quasi-totalité desespèces présentes sur la zone se rencontre ici. Le papillondiane est présent, favorisé par les nombreuses aristoloches,sa plante-hôte. Les compléments d’observations réaliséspar différents naturalistes ont permis de mettre en évidencela présence du rare silène de Porto sur les ocres, de deuxespèces de chauves-souris, de coléoptères cérambycidésconsommateurs de bois mort et du carabe doré.

Tous ces éléments ont servi à rédiger le plan de gestion pourla période 2008-2012, qui a été validé par les propriétaires.Les principales actions définies par le plan prévoient notam-ment :- d’améliorer les connaissances sur la botanique, les lépi-doptères, les odonates et les chiroptères ;- de surcreuser et d’assurer une meilleure mise en eau desmares. Parmi les options retenues, l’utilisation de l’eau ducanal de Carpentras (sous pression), toute proche mais dontles propriétaires ne bénéficient pas, permettrait des apportsponctuels en évitant un assèchement précoce des mares etla disparition des larves présentes avant leur métamorphose ;- d’améliorer les pratiques de fauche pour favoriser la biodi-versité (maintien de parties non fauchées, décalage de ladate de fauche) ;- d’implanter une haie en bordure du site, avec des espèceslocales, permettant d’offrir un habitat supplémentaire.

Deux actions sont d’ores et déjà en route : un chantier debénévoles a été organisé en février, au cours duquel unemare a été débroussaillée (dessouchement des peupliers)et surcreusée. Le propriétaire a lancé la plantation de la haie: 360 plants seront installés, de 24 espèces différentes, surdeux rangs (travaux intégralement pris en charge par le pro-priétaire).Toute cette diversité et ces pratiques de gestion sont remar-quables pour le secteur : ce site s’insère en effet dans unpaysage composé majoritairement de zones agricoles(vignes essentiellement), avec quelques lambeaux de zonesforestières (de la pinède sur ocre).Dans ce contexte, la propriété de la Durinette joue un impor-tant rôle de réservoir de biodiversité et contribue fortement àla mosaïque de zones naturelles du secteur.L’un des objectifs secondaires qui découlent du partenariatet de la gestion mis en place sur la Durinette est le porter àconnaissance et la reproduction de ces actions sur d’autressites. Forts de l’expérience qui est en train d’être acquise, ilparaît important de sensibiliser les habitants du secteur àcette biodiversité méconnue et à les inciter à s’inspirer desdifférentes actions pour favoriser chez eux cette diversiténaturelle.

David TatinDépôt résultant de l’exploitation de l’ocre.

La diane, papillon protégé

La DurinetteLa Durinette

piémonts du Mont Ventouxpiémonts du Mont Ventoux

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890, chemin de Bouenhoure Haut13090 Aix-en-Provence

Tél : 04 42 20 03 83Fax : 04 42 2005 98

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25 euros à titre individuel30 euros à titre familial*15 euros, étudiant et faible revenu (merci de joindre un justificatif)50 euros au titre d’association (merci de vous renseignez au tél : 04 42 20 03 83)35 euros x pour l’acquisition de ACTION(S) VERTE(S) affectée(s) à l’ (aux)

action(s) suivante(s) (aigle de Bonelli,

Plaine des Maures-tortue d’Hermann, Plaine de la Crau, espèces végétales rares, Réserve de Fondurane).

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à nos différents partenaires avec qui nous œuvrons pour la préservation du patrimoine naturel provençal :

Les collectivités localesConseil Régional PACA

Agence Régionale Pour l’Environnement, Conseils Généraux des Hautes-Alpes, du Var,

des Alpes de Haute-Provence, des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse, Agence Publique du Massif des Alpilles.

Les établissements agricolesChambre d’Agriculture des Bouches-du-Rhône, CERPAM, Comité du Foin

de Crau, Syndicat des éleveurs de Mérinos.

Les communesForcalquier (04),Thorame-basse (04), Névache (05), Cervières (05), Saint-

Laurent-du-Cros (05),Molines-en-Queyras (05), Biot (06), Cipières (06),Valbonne (06), La Trinité (06), Roquefort-les-pins (06),

Gordes (84), Saumane-de-Vaucluse (84), Courthézon (84), Maubec (84), Marseille (13), Saint-Martin-de-Crau (13), Arles (13), Saint-Chamas (13),

Châteaudouble (83), Hyères-les-Palmiers (83), La Roquebrussanne (83),Les Mayons (83), Ramatuelle (83), Callas (83), Montauroux (83), Le Cannet-

des-Maures (83), Besse-sur-Issole (83).

Les propriétaires privés de sites gérésObservatoire de la Côte d’Azur, Observatoire de Haute Provence, Domaine des Courmettes, Institut National de la Propriété Industrielle, ESCOTA, Bayer Cropsciences,

Chambre de Commerce et d’Industrie Nice Côte d’Azur, la Congrégation des Frères Cisterciens, Messieurs et Mesdames Augier, Bourgues, Gobbo, Gros, Gunther, Planchat,Pons, Cicala, Klaus, Polge, Duc, Le Bec-Cicala, Leydier, Prévost-Haberer, Ranque, Gabaron - Martinez, Bertin, A. Chaillan, P. Chaillan, Simian.

Union Européenne, Etat, établissements publics

Union Européenne (DG XI), Ministère de l’Environnement et du Développement Dura-ble, Agence de l’Eau RMC, DIREN-PACA, Direction Régionale à l’Agriculture, DDAFdes Alpes-Maritimes, des Hautes-Alpes, des Bouches-du-Rhône, du Var et des Alpesde Haute-Provence, Conservatoire du Littoral, Conservatoires Botaniques Nationaux

Méditerranéen de Porquerolles et Alpin de Gap-Charance, SAFER Bouches du Rhône,SAFER Var, Office National des Forêts, Groupement de Camp de Canjuers - Ministère

de la Défense, Parcs Naturels Régionaux du Luberon, du Verdon et de Camargue,Parcs Nationaux de Port-Cros, des Ecrins et du Mercantour, CNRS de Chizé, CNRS de

Montpellier, Université de Marseille (IMEP), EPHE de Montpellier, EDF-Méditerranée, Réseau Ferré de France.

Associations- Fondations et autres partenairesLes Conservatoires d’Espaces Naturels, Euronatür, WWF-France, LPO nationale,Office Pour les Insectes et leur Environnement, Groupe Chiroptères de Provence,

CROP, CORA, Fondation Nature & Découvertes, Noé Conservation, Station biologiquede la Tour du Valat, magasins Botanic, Ecomusée de la Sainte-Baume, SMAE MontVentoux, Synernat, Proserpine, Société Alpine de Protection de la Nature, CRAVE,

Grand site Sainte-Victoire, CPIE Pays d’Arles, CPIE Vaucluse, le Zoo de Doué, GAL Luberon-Lure

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L’aigle de Bonelli, rapace méditerranéen, est en danger en France comme en Europe. Eléctrocuté surles pylônes électriques, victime de tir, dérangé durantla reproduction par les activités humaines, la moitiéde la population française a disparu depuis 1960.14 couples se reproduisent dans les falaises desmassifs de la Sainte-Baume, de l’Etoile, desCalanques, de la Sainte-Victoire, des Alpilles et duLuberon. 12 couples se reproduisent en Languedoc-Roussillon et en Ardèche.

Le CEEP mène depuis 30 ans un important programme de surveillance des sites de reproduction,de baguage, d’études, de soins, de sensibilisation et de défense des enjeux des derniers territoires de l’aigle de Bonelli.Il est également coordinateur régional du PlanNational de Restauration.

Bon nombre des sites de reproduction ne sont pasencore protégés réglementairement, ne sont surveillésque de temps à autre par des bénévoles et les pressions de développement des infrastructureshumaines menacent sans cesse les ultimes territoiresde l’aigle de Bonelli.

Votre participation au financementde ces actions assure

la permanence des actions pour la conservation

des derniers aigles des garrigues.

Aigle de BonelliAigle de Bonelli

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