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Saint RomainDe la légende… à la foire

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Le Parlement de Normandie1499-1790

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Le port de RouenDe l’Île Lacroix à La Bouille

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n°9

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n°13

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Le patrimoine architectural du plateau estn°15

En suivant TEOR…n°16

Le chemin de fer dans l’agglomérationrouennaise de 1843 à aujourd’hui

n°17

Un sportif normand exceptionnel,Jacques Anquetil (1934-1987)

n°18

Col lec t ion h is to i re(s) d’agg lo

Michel Croguennec

n°19

L’AVIATIONDANS L’AGGLOMÉRATION ROUENNAISE

Composition du groupe Histoire :- Alain Alexandre - Jérôme Chaïb - Michel Croguennec - Frédéric David- Jérôme Decoux - Fanny Germain - Claude Lainé - Serge Martin-Desgranges- Jean-Yves Merle - Jean-Robert Ragache - Philippe Renault - Jacques Tanguy- Cécile-Anne Sibout.Coordonnateur : Loïc Vadelorge

Conception, réalisation et suivi : Direction Culture - Jeunesse Agglomération de Rouen Haute NormandieSerge Martin-Desgranges

Conception graphique : Stéphanie Marc

Réalisation :Agnès Drouillon - Nicolas Carbonnier

Contact :Direction Culture - Jeunesse

Agglomération de Rouen Haute NormandieImmeuble “Norwich House”14 bis, avenue Pasteur - BP 589 76006 Rouen Cedex 1Tél : 02 32 76 44 95 - Fax : 02 32 08 48 65e-mail : culture@agglo-rouennaise.fr

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Chère Madame, Cher Monsieur,

Les 34 communes de l’agglomération rouennaise possèdent unpatrimoine d’une rare densité. Patrimoine architectural, naturel,mais aussi humain, qui a contribué largement au rayonnement denotre agglomération.Le succès grandissant rencontré par cette collection est l’expressionde l’intérêt majeur que chacun porte à ce qui fait son histoire, maisaussi son environnement quotidien.Ce patrimoine est tout simplement le vôtre, et nous sommes heureuxde vous le présenter.

Bien chaleureusement,

François ZIMERAY

Président de l’Agglomération deRouen Haute Normandie

Jean-Yves MERLE

Vice-Président déléguéCulture – Patrimoine - Jeunesse

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Pendant des siècles, imiter le vol des oiseaux constitua pour l’êtrehumain un rêve de liberté inaccessible. Pourtant, du légendaire vold’Icare dans l’Antiquité en passant par les machines volantesimaginées par Léonard de Vinci, jusqu’à l’exploit des frèresMongolfier, certains esprits aventuriers se lancèrent le défi devaincre l’effet de la pesanteur. Les communes de l’agglomérationrouennaise furent, dès le XVIIIe siècle, les témoins des premiersessais de conquête du ciel en ballon, puis au début du XXe siècledes premières démonstrations de vol en avion. Que ce soit sur larive gauche ou la rive droite, l’agglomération rouennaise possèdeune histoire de l’aviation que ce 19e fascicule d’histoire(s) d’agglovous propose de découvrir.

I N T R O D U C T I O N

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es premières expé-riences réussies de vol enballon à air chaud des frè-res Mongolfier menées àpartir de 1783 ont unretentissement considéra-ble dans tout le royaume.Nombreux sont dès lorsles aventuriers à vouloirtenter de reproduire lesvols des deux aéronautes.À Rouen, Jean-PierreBlanchard réussit, devantune foule immense, deux

PORTRAIT DE JEAN-PIERRE BLANCHARD

(1753-1809)

7ascensions les 23 mai et18 juillet 1784 à bord deballons gonflés à l’airchaud munis d’ailes pourles déplacements horizon-taux. Le 12 août 1798,l’aéronaute qui se produitun peu partout en Europeet en Amérique, contremonnaie sonnante et tré-buchante, effectue du fau-bourg Saint-Sever deRouen un nouvel envol.Cette exhibition s’accom-pagne d’une démonstra-tion de saut dans le vided’un chien retenu par leparachute inventé parBlanchard en 1785. Le 14août 1803, celui-ci réaliseson 54e vol en décollant duJardin des plantes deRouen.

Si dans un premiertemps c’est avec unpeu de crainte que lesautorités voient lesurvol des toiturespar des ballons gon-flés à l’aide de feuxouverts, l’emploi du

gaz pour l’élévationdes sphériques faittomber bien des résis-tances vis-à-vis de cenouveau mode detransport. Ces réticen-ses une fois réglées,les habitants de l’ag-

glomération ont à denombreuses reprisesl’occasion d’assister àdes démonstrationsaérostatiques. Fêtes etexpositions sont, toutau long du XIXe etjusque dans les années

GONFLAGE DE BALLONS SPHÉRIQUES À SOTTEVILLE-LÈS-ROUEN EN 1910

1920, les prétextes pour éleverau-dessus de chaque commu-ne de l’agglomération mont-golfières, ballons sphériques etautres dirigeables ; manifesta-tions qui provoquent à chaquefois l’enthousiasme d’unpublic toujours fort nombreuxet passionné. Les aérostatiéssont devenus de véritableshéros connus de tous commeGaston Donnet, CharlesLevindrey ou Ernest et HenriDuval. Mais l’essor de l’avia-tion dans les années 1900 vaforger de nouvelles légendes.

En juin 1909, c’est une"Demoiselle Santos-Dumont",l’un des tous premiers aéro-planes à moteur, que le publicpeut admirer en plein centreville de Rouen dans le hall del’Hôtel de France. La présen-

tation au sol de cet engin révo-lutionnaire rencontre un vifsuccès auprès de la popula-tion. Pourtant, beaucoup re-grettent de ne pouvoir admirerce bel "oiseau" en vol. Ungroupe de passionnés de sportmécanique et de vitesseemmené par Marcel Debons,président de l’AutomobileClub de Normandie, se consti-tue alors pour organiser le plusvite possible sur l’aggloméra-tion un rassemblement despremiers avions avec démons-tration en vol. Plusieurs moisde travail seront nécessaires àl’équipe pour mener à bien sonprojet et réunir, grâce à l’ou-verture d’une souscriptionpublique, machines et pilotesdu monde entier.

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rganisé du 19 au 26 juin1910, le meeting aérien deRouen figure parmi les toutespremières réunions d’avionsorganisées au monde (la neu-vième du genre) alors que l’a-viation n’en est encore qu’à sesbalbutiements. Pour accueillircette manifestation, le champde manœuvre militaire duRouvray, à l’emplacement del’actuel parking du parc desexpositions et du Zénith, estréquisitionné et rebaptisé pourl’occasion aérodrome deRouen-Bruyères ou Bruyères-

L’AVIATRICE RAYMONDE DE LAROCHE

11Aviation. Hangars, garagesautomobiles et hippomobiles,tribunes, barrières, mâts designalisation, buvettes sontmis en place pour l’accueil despilotes et de leurs avions ainsique celui du public. Une fouleénorme se presse de toute laNormandie et même au-delàpour venir assister, contre undroit d’entrée sur le site de 1 à20 F, aux prouesses de cespionniers de l’aviation sur leursdrôles de machines volantes,fragiles assemblages de bois etde toile. Parmi ceux-ci, onpeut noter la présence des pilo-tes Morane, Latham, Hanriot,Mignot, Christiaens, Cattaneo,ou la Baronne Raymonde deLaroche… aux commandesdes avions de marque Bréguet,Blériot, Voisin, Farman ouSantos Dumont. Pendant cettesemaine, plusieurs compéti-

tions voient s’affronter dans leciel de l’agglomération lesvingt pilotes inscrits au mee-ting aérien pour l’attributiondu prix de vitesse, d’altitude,de vol plané ou du prix de pas-sagers et du poids utiletransportés, devant un publicémerveillé. Cette semaine del’aviation offre en outre la pos-sibilité aux visiteurs les plustéméraires d’effectuer les toutpremiers survols de l’agglo-mération en avion. Au termede cette manifestation, lesorganisateurs peuvent, malgréun déficit de plusieurs milliersde francs, se déclarer satis-faits. Plus qu’un succès, c’estun véritable triomphe que cemeeting aérien a remporté avecla présence pendant toute unesemaine de plusieurs milliersde spectateurs enthousiastes.

La semaine de l’aviationfait naître des vocations depilote chez de nombreuxRouennais et enracine, demanière durable dans l’ag-glomération, l’attrait pourles activités aériennes. Celase manifeste en particulierpar la naissance de plusieursassociations d’amateursd’avions et de vol sous tou-tes ses formes : "Aéro Tou-riste Normand" en 1912,"Union Aéronautique deNormandie" en 1922, "lesAnciens de l’Aviation deNormandie" en 1926,"Groupement Rouennaisd’Aviation Légère" (GRAL)en 1929, "Aéro-Club Popu-

laire de Rouen" en 1936,"Minéo Oissel Club" en1937… La plus importanted’entres elles, l’"Aéro-ClubRouennais", est fondée àRouen le 19 mai 1911 parune poignée de passionnésde vol en sphérique et d’a-viation réunis autour del’industriel Ernest Duval.Cette association se donnepour but d’étudier tout cequi concerne l’aéronautiqueet favoriser la propagationdu tourisme aérien. Cela setraduit en particulier parl’organisation de meetingset la participation auxconcours aériens en Franceet à l’étranger. Si dans lespremiers temps, les mem-bres du club doivent secontenter de prendre l’air

L’aéro-club de Normandie

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en ballons sphériques,ils oeuvrent pour doterle plus rapidementpossible l’Aéro-ClubRouennais de ses pre-miers avions.La guerre de 1914-1918vient interrompre unpeu brutalement l’en-thousiasme des avia-teurs rouennais. Maisle développement del’arme aérienne pen-dant le conflit donneune formidable impul-sion à l’aviation touteentière. Toutefois, ilfaut attendre 1922pour voir les activitésde l’Aéro-Club Rouen-nais redémarrer, date àlaquelle une secondeassociation voit le jour.L’Union Normande

d’Aviation se proposeégalement de favoriserl’essor de l’aviationauprès du public.Pendant deux ans cesdeux sociétés rivalisentdans l’organisation demeetings aériens. Avecsagesse, les deux asso-ciations décident en1923 de réunir leursmoyens.

Sous l’impulsion de sonprésident Louis Antier,ce groupement devenuAéro-Club de Norman-die en 1929, connaît ungrand rayonnement :création d’écoles depilotage et de méca-nique, organisation demeetings,

de baptêmes de l’air tousles dimanches, de confé-rences sur l’aéronau-tique... mais aussi com-bat pour doter Rouend’un grand aérodrome.En 1933, le travail del’ACN et de ses diri-geants est reconnu d’u-tilité publique : justerécompense pour sesinfatigables animateurset pour le travail de for-mation de jeunes pilo-tes. D’ailleurs en 1936le ministre de l’air duFront populaire, PierreCot, charge cette asso-ciation de gérer une sec-tion d’aviation populai-re qui doit permettre laformation au pilotage et

à la mécanique d’ungrand nombre d’élèves.L’imminence d’unenouvelle guerre avecl’Allemagne incite eneffet le gouvernement àétoffer les rangs de l’Ar-mée de l’air. En sommeilpendant le conflit 1939-1945, le club, dont 16 deses membres sont mortspour faits de guerre ouen déportation, reprend,au lendemain de laLibération ses activités :pilotage, vol à voile,modélisme, parachutis-me et organisation demeetings aériens.Depuis cette époque,l’ACN n’a cessé depoursuivre sa missionde rendre la pratique del’aviation accessible auplus grand nombre.

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Si le meeting aérien de1910 se tient sur lechamp de manœuvresdu Rouvray, l’utilisa-tion de ce site par lescivils ne peut-être, jus-qu’à la première guer-re mondiale, qu’excep-tionnel. Les aviateurs

trouvent alors refugesur deux terrains de larive gauche. Le pre-mier, situé au GrandQuevilly au lieu dit duBois Cany, est inau-guré le 27 avril 1913par le pilote JulesVédrines. Mais l’aéro-

drome Douthwaite, dunom de son propriétai-re, ne fait guère l’una-nimité auprès des pilo-tes et ne tarde pas àêtre rapidement délais-sé. Le second terraind’aviation est créé aulieu-dit du Château

Les aérodromes du Madrillet

POSE AVANT L’ENVOL D’UN MONOPLAN DU MADRILLET EN 1910

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blanc à Saint-Etienne-du-Rouvray par la SociétéNouvelle des Aéroplanes"La Mouette". L’aérodro-me, baptisé Rouen-Madrillet, est implanté surles prairies situées entreles rues d’Elbeuf et duMadrillet. Inauguré enfanfare le 11 mai 1913, ilconnaît une grande activi-té jusqu’à la guerre de1914. Au lendemain duconflit, l’intérêt des pilo-tes et des organisateurs demeetings se porte vers untroisième emplacementqui n’est autre que lechamp de manœuvre duRouvray situé à cheval surles communes du GrandQuevilly et de Petit-Couronne. Les spectacles

aériens se succèdent ainsià partir de 1920 sur le siteprêté par l’armée. Toutefois, l’achat en 1926par la ville de Rouen d’unterrain contigu facilitel’extension des installa-tions civiles ce qui permetdeux ans plus tard àl’ACN d’obtenir, de l’au-torité militaire, l’utilisa-tion permanente de lapiste de décollage.

Le 5 octobre 1930, l’aéro-drome de Rouen-Rouvray(plus familièrement appe-lé Madrillet par le public)est inauguré sous le patro-nage du ministre de l’AirLaurent Eynac. Cettemanifestation est l’occa-sion d’offrir au public un

17meeting aérien réunissantquelques-uns des pilotesfrançais les plus connusde l’époque : Doret, LeBrix, Assolant, Lefevre,Haeglen, Froissart. Dotéd’un vaste hangar, d’unposte de ravitaillement encarburant, d’un atelier etd’un "aéro-bar" cet aéro-drome permet jusqu’en

1940, grâce au travail desaéro-clubs locaux, depopulariser le vol soustoutes ses formes. Mais leMadrillet a égalementvocation commerciale. Ainsi, le 10 juillet 1935 alieu sur ce terrain la pre-mière escale de la lignepostale aérienne exploitéepar la compagnie "AirBleu" entre Paris et LeHavre. Au lendemain de la Se-conde Guerre mondiale,l’équipement du Madrilletest amélioré par lacréation de deux pistesde 1 200 et 900 mètres.Ces efforts permettent dèslors, outre les activitésnormales de l’aérodrome,

L’AÉRO-BAR DE L’AÉRODROME DU MADRILLET DANS LES ANNÉES 1950

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l’organisation régulière degrands meetings internatio-naux d’aviation attirant àchaque fois de très nom-breux spectateurs avides dedémonstrations acroba-tiques. Toutefois, certainscomme André Marie etJean Bétrancourt responsa-bles de l’ACN rêvent de lacréation d’un grand aéro-port plus en adéquationavec l’importance écono-mique de Rouen et capabled’accompagner l’essor dutransport aérien au lende-main de la guerre.L’allongement des pistesdu Madrillet au détrimentde la forêt du Rouvray estétudié pour permettre l’ac-cueil de grands avions detransport (on songe même àla création de 5 pistes de1 500 mètres de longueur).

Pourtant, les autorités optenten 1962, pour des raisonstechniques et de sécurité, enfaveur du développement del’aérodrome de Boos. Cettedécision condamne de faitle terrain du Madrillet dontla surface représente, parailleurs, une zone de déve-loppement économiqueidéale à proximité d’uneagglomération en pleineexpansion. On songe ainsi àl’implantation d’un centrecommercial régional, d’unegare routière de marchandi-ses et de la Foire expositionde Rouen installée sur lesquais de la rive gauche.L’aérodrome du Madrilletferme ses pistes le 3 décem-bre 1968 pour laisser laplace aux parking et instal-lations du parc des exposi-tions de Rouen.

C’est dans le contextede réarmement de laFrance des années 30que l’armée de l’Airdécide en 1935 d’im-planter dans les prai-ries de Boos une baseaérienne suivie del’installation du Grou-pe Aérien d’Observa-tion 503. Pistes d’en-vol, hangars (toujoursvisibles de nos jours),

logements sont créésdans les années quiprécèdent le secondconflit mondial pouraccueillir avions etpilotes. Face auxmenaces de guerre deplus en plus percepti-bles, l’armée décideen 1938 d’accroîtreles capacités de cettebase. Les études pré-voient en effet d’ins-

taller à Boos troisescadrilles et un ba-taillon de l’Air servispar 1300 personnes.Le déclenchement deshostilités en septembre1939 interrompt bru-talement ce projet. Dela "Drôle de guerre" àla Bataille de France,le terrain est successi-vement utilisé par lesavions Hurricane des

L’aéroport de Boos

AÉROGARE DE L’AÉROPORT DE ROUEN-BOOS

escadrons de chasseanglais et des Bloch,Potez et autre Bréguetdes escadrilles fran-çaises dont certainss’illustreront avec briodans les combats dontle ciel de la région estle témoin. Avec l’arrêtdes hostilités, l’aéro-drome abandonné estoccupé à partir de lami-juin 1940 par lesAllemands. Mais le 20juin, 18 avions à croixgammée y sont dé-truits au sol par laRoyal Air Force. Cetteaction a été grande-ment facilitée par lesabotage des lignestélégraphiques alle-

mandes réalisé parEtienne Achavanne quisera le premier résis-tant normand à êtrefusillé par l’occupant.Boos n’est alors plusutilisé que comme ter-rain de secours par laLuftwaffe. Bien queréquisitionné à laLibération par lestroupes américaines,l’US Air Force ne sesert pas du terrainrendu inutilisable parles Allemands. Resti-tué aux autorités mili-taires françaises l’aé-rodrome, perdant toutintérêt stratégique, estdésaffecté. Il faut at-tendre septembre 1951pour qu’il reprennevie. Les installations,

remises en état par leservice des BasesAériennes, sont récu-pérées par les mem-bres du G.R.A.L qui yinstallent le Centre deVol à Voile FerdinandBeau du nom du pré-curseur de ce sportdans la région.L’aérodrome de Boosest confié en 1967 à lagestion de la Chambrede Commerce de Rouenqui a l’ambition d’enfaire un aéroport régio-nal. Ce projet passenaturellement par lamodernisation des ins-tallations qui impliquela création d’une tourde contrôle, d’un aéro-gare et d’une piste de900 mètres de long en20

21macadam pour permettrel’accueil d’avions de tou-risme et d’affaires.L’aéroport est ouvert le 24août 1968 à la circulationaérienne civile et hébergeles aéro-clubs locaux(exception faite de la sec-tion parachutisme dontl’activité est interdite àBoos pour des raisons desécurité), chassés par lafermeture du Madrillet,ainsi que la station régio-nale de Météo France pré-

cédemment installée surl’aérodrome du GrandQuevilly. L’allongementde la piste à 1 700 mètrespermet, dans les années1970, l’atterrissage d’a-vions de plus grande tailleet le développement desliaisons inter-régionales(Rouen-Tours-Lyon à par-tir du 1er février 1972)favorisant ainsi l’essor del’activité commerciale del’aéroport de Boos, baptiséAéroport Rouen – Vallée deSeine.

HANGARS DE L’AÉROPORT DE ROUEN-BOOS

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es communes de l’ag-glomération rouennaisepossèdent de nombreuxtémoignages qui commé-morent la mémoire d’avia-teurs et d’événements liés àl’histoire de l’aviation.

À l’entrée du Parc desexpositions de Rouen estinstallée une petite stèle engranit érigée en mai 1939 àla mémoire de Louis Antierqui présida aux destinées del’Aéro-club de Rouen de1929 à 1938 en en faisantl’une des sociétés aéronau-tiques les plus importantes

23de France. Il trouva la mortle 29 mai 1938 aux comman-des d’un autogire en borduredu terrain d’aviation duMadrillet pendant un mee-ting aérien. En février 1939,la commune de Sotteville-lès-Rouen rendait égalementhommage à Antier en don-nant son nom à l’une de sesrues.

Au petit cimetière du Val-de-la-Haye se trouve la tombespectaculaire de l’aviateurMax Duret mort le 26 mai1926 au Maroc. Dû au talentdu sculpteur rouennaisAlphonse Guilloux, le monu-ment, en ciment armé, repré-sente plusieurs éléments bri-sés d’un avion militaire envi-ronné de flammes rappelantainsi les terribles circonstan-ce de la mort du pilote.

Au cimetière Saint-Sever, on peut obser-ver le monument funé-raire en forme d’aigled’Alcide Helluin lieu-tenant pilote aviateuroriginaire de Rouendécédé au combat le 9juin 1917 à l’âge de39 ans.

À Rouen près du mou-lin Pannevert au piedde la Sud III est ins-tallée depuis 1920 uneplaque en marbrecommémorant l’atter-rissage en ballon deLéon Gambetta le 8octobre 1870 après sonévasion de Paris assié-gé par les Prussiens.

Au Grand Quevilly, ruede l’Industrie se trouvedepuis 1998 une pierrecommérant le crash, le8 mars 1943, du sergentpilote Paul RaphaëlHubidos membre desForces Aériennes Fran-çaises Libres.

Enfin, plusieurs com-munes de l’agglo-mération rouennaiseont tenu à perpétuerla mémoire d’avia-teurs et d’aviatricesayant marqué l’his-toire de l’aviationcivile et militaire endonnant leurs noms

à des rues, des éta-blissements scolai-res, des stades àl’exemple de l’écoleMarise Bastié àGrand Quevilly, dustade Mermoz àRouen ou de l’im-passe Clément Aderà Darnétal.

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26 Ce fascicule a été tiré à 30 000 exemplaires sur les presses de l’imprimerie E.T.C à YvetotDépôt légal : septembre 2002. N°ISBN 2 - 913914-35-7© Agglomération de Rouen Haute NormandieCollection histoire(s) d’agglo - N°ISSN 1291-8296

De nos jours, l’avion est devenu un moyen de transportqui s’est grandement popularisé par la baisse des prixpratiqués et la multiplication des offres de destinationsproposées. En se banalisant, l’aviation a sans douteperdu une grande part de la fascination qu’elle exerçaitsur le public comme cela pouvait être encore le casjusque dans les années 1960. Toutefois, l’organisationrégulière de meetings aériens à Boos, surtout avec laparticipation d’avions de collection, prouve qu’il existetoujours un large public pour s’émerveiller devant lesprouesses des pilotes descendants des "faucheurs demarguerites" du début du XXe siècle.

Michel Croguennec

Les textes sont publiés sous la responsabilité de leurs auteurs.

Pour en savoir plus :

DELECLUSE (Jacques), Les consuls de Rouen, histoire de lachambre de commerce de Rouen des origines à nos jours, éditions du P’tit Normand, Rouen 1985.

BETRANCOURT (Jean), C’est en 1910 qu’est née l’aviation àRouen, la revue de Rouen, septembre 1951.

PELAY (Edouard), Pierre Blanchard aéronaute, Bulletin desAmis des Monuments Rouennais, 1899.

Remerciements :

À Philippe CHÉRON, Frédéric DAVID, Claude FOURNYainsi qu’aux Archives départementales de la Seine Maritime.

Photographies :

© Collection privée - Michel CROGUENNEC