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N° 551 du 25 Juillet 2010 - Quotidien d’informations générales Prix : 100 UM GUERRE CONTRE AL QA IDA Est-ce la grande escalade ? La coordination de l’opposition en Mau- ritanie a exprimé ses vives préoccupa- tions suite à l’attaque lancée par l'armée mauritanienne contre un bastion d'Al Qaïda au Mali précisant que cette attaque va engendrer « un manque croissant de sécurité à nos frontières et mettre en dan- ger la vie de nos braves soldats et des ci- toyens pacifiques. P.3 L'opération menée contre al Qaida aurait été à l'initiative de la France visant à libé- rer l'otage Michel Germaneau enlevé le 19 avril. Il n’a pas été récupéré et plu- sieurs membres du groupe terroriste au- raient été tués. P.4 Professeur de Sciences-Po au Centre d'études et de recherches internationales et auteur de “Les Neuf Vies d'Al- Qaida”, Jean-Pierre Filiu a décrypté à nos confrères du Monde le rôle joué par Al-Qaida au Maghreb islamique. Biladi reproduit l’entretien. P.5 COD “L’attaque met en danger la vie de nos soldats” OPÉRATION CONTRE AL-QAEDA "L'infime" soutien français JEAN PIERRE FILIU "AQMI s'est concentrée par défaut sur le Sahara"

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Page 1: N° 551 du 25 Juillet 2010 - Quotidien d’informations ... · été à l'initiative de la France visant à libé- ... Mais au vu de la tournure des ... la vidéo intitulée "batman

N° 551 du 25 Juillet 2010 - Quotidien d’informations générales Prix : 100 UM

GUERRE CONTREALQA’IDA

Est-ce la grande escalade ?

La coordination de l’opposition en Mau-ritanie a exprimé ses vives préoccupa-tions suite à l’attaque lancée par l'arméemauritanienne contre un bastion d'AlQaïda au Mali précisant que cette attaqueva engendrer « un manque croissant desécurité à nos frontières et mettre en dan-ger la vie de nos braves soldats et des ci-toyens pacifiques.

P.3

L'opération menée contre al Qaida auraitété à l'initiative de la France visant à libé-rer l'otage Michel Germaneau enlevé le19 avril. Il n’a pas été récupéré et plu-sieurs membres du groupe terroriste au-raient été tués. P.4

Professeur de Sciences-Po au Centred'études et de recherches internationaleset auteur de “Les Neuf Vies d'Al-Qaida”, Jean-Pierre Filiu a décrypté ànos confrères du Monde le rôle joué parAl-Qaida au Maghreb islamique. Biladireproduit l’entretien.

P.5

COD“L’attaque met en danger la viede nos soldats”

OPÉRATION CONTREAL-QAEDA"L'infime" soutien français

JEAN PIERRE FILIU"AQMI s'est concentréepar défaut sur le Sahara"

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Le gouvernement avait convoqué une confé-rence de presse, vendredi matin, 23 juillet2010, afin de communiquer sur un ‘‘nouveausuccès’’ de nos forces armées dans la lutte contreles groupes terroristes et pour ‘‘sécuriser’’ le pays.Il s’agit, selon la thèse officielle développée devantla presse par les ministres de l’Intérieur et celui del’Information, d’une attaque préventive contreAQMI qui s’est soldée, jeudi 22 juillet, à l’aube, parla mort de six terroristes et la fuite de quatre au-tres. L’armée est sortie indemne. Une nouvelle vic-toire militaire inscrite par la Mauritanie après leraid organisé, il y a quelque temps, contre une ca-ravane de trafiquants et l’enlèvement de OumarSahraoui, accusé d’être le principal auteur du raptdes humanitaires espagnols, en novembre 2009, surla route Nouadhibou/Nouakchott. Ces résultats po-sitifs sonnent déjà même comme le début d’unevengeance pour les soldats mauritaniens mortssous les balles des terroristes à Lemghayti, Ghal-laouiya et Tourine.Cependant, il ne faut pas aller trop vite en besogneet, surtout, garder les pieds sur terre et éviter toutexcès de triomphalisme. Il est vrai que l’opérationcontre Al Qa’ida a bien eu lieu et que le bilan an-noncé était réel. Mais ce qui n’a pas été dit est quece raid a été planifié par les français et exécuté pardes éléments de leurs forces spéciales soutenus unnombre plus important de nos militaires. Il avaitun seul objectif : libérer l’otage français, MichelGermaneau. Le ministère français de la Défense areconnu, hier, samedi 24 juillet, cette version desfaits qui constitue ainsi un démenti de la positiondéveloppée par le gouvernement mauritanien et re-duit ce dernier à un simple ‘‘agent’’d’appui à lasolde de l’ancienne puissance coloniale…Le mal est déjà fait et tout porte à croire que, pourfaire face à des problèmes aussi sérieux, il ne fautpas trop compter sur un partenariat durable et unsoutien sans faille de l’actuel pouvoir français, em-pêtré qu’il est dans des affaires interminables, dansson pays. En tous cas, qu’il le veuille ou non, le pou-voir à Nouakchott, qui s’est désigné comme l’en-nemi numéro un d’AQMI, est désormais obligé decontinuer cette guerre qui requiert beaucoup tropde moyens et une mobilisation continue de sonarmée. A-t-il les moyens de maintenir un tel régimed’alerte et de veille ? Difficile à dire. Ce qui est sûrc’est qu’il s’agit d’un grand pari qui est loin d’êtregagné à l’avance et qui peut avoir des conséquencesincalculables. Qu’Allah nous préserve !

BP : 1122 NouakchottTél : 00222 524 02 75 - 00222 524 02 75Fax: 00222 524 02 75e-mail : [email protected]

DIRECTEUR DE PUBLICATION : Moussa Ould HamedCOMITE DE REDACTION : Abdoulaye Ciré BâZein Ould YedaliCoulibaly Nouhoum Mohamed Mahmoud Ould TalebMoussa Ould Hamed Ould BladiDISTRIBUTION : Mohamed Lemine Tel: 640 69 76-307 99 00CORRESPONDANT AATAR:Gueye Ahmet Tel: 640 99 67COLLABORATEURSCheikh SidyaBâ SileyeCharlyMAQUETTE : Cheikh Oumar Tel: 674 67 35 / E-mail: [email protected]ége: Immeuble BMCI, 5eme Etage, Apt: 508TIRAGE : Imprimerie Nationale

Quotidien d’informationset d’analyses

ÉDITO

N° 551 du 25 Juillet 2010

2INSOLITES

Si vous n'êtes pas mort, il faut le prouver!INSOLITES

C'est l'histoire qui vient d'arriver à un frère et une soeur deChâteau-Salins en Moselle. Bernard, 50 ans, n'avait pas reçu ses allocations pour le moisde juin. Il contacta alors la CAF pour demander des explica-tions. Et une explication il l'a eu, on lui a répondu qu'il étaitmort ! "J’étais perdu, choqué", explique "le mort", relate LaDépêche. Le pauvre homme a donc été obligé de se rendreà la mairie de sa commune pour établir un "certificat de vie"!Cette erreur était le fait d’une simple lettre, sans copie decertificat de décès, reçue quelques jours plus tôt indiquant lamort de Bernard.Pour la CAF, il était donc mort, la lettre faisant foi, il fallaitdonc prouver qu'il était bien vivant !La situation de Bernard a cependant été régularisée vendredimatin, après une explication avec les responsables de laCAF. Le plus inquiétant, c'est que cet acte de malveillanceavait déjà touché Bernadette, sa soeur, en novembre 2009 !La CAF, de même, l'avait considéré comme morte !Bernard et Bernadette envisagent de déposer plainte, "caron en veut à notre famille", estiment-ils.Un Suisse a créé une variétéde pomme entièrement rouge

Suisse - Un producteur a réussi à créer la première pommeà la chair entièrement rouge. Le fruit serait unique en songenre. Les experts sont formels : la pomme à chair rouge estbel et bien la première de cette sorte. Même la chair et lecoeur du fruit sont rouges et le fruit conserverait sa teintecramoisie même après avoir été cuit et pressé.De plus, cette nouvelle variété serait encore plus saine carelle serait plus riche en anti-oxydant, plus sucrée, acidulée.Le producteur, Suisse d'origine, a passé 20 ans à travaillersur ces pommes et d'ici quelques années il pourrait commer-cialiser les pommiers au Royaume-Uni.

Le suspect avait les cornes d’un démon

Tulsa, États-Unis - La police a arrêté le suspect d'un crimedécrit comme possédant les cornes d'un démon. Lorsque la police de Tulsa a arrêté Jesse Thornhill 28 ans, lespoliciers ont tout de suite remarqué certains signes particu-liers chez le suspect. En effet ce dernier possède le cou etles sourcils tatoués, des piercings un peu partout sur le vi-sage mais également deux cornes sur le haut du crâne. JesseThornhill est un fan de heavy metal qui a été arrêté pouravoir essayer de renverser sa propriétaire à l'aide de sa voi-ture. Fort heureusement, cette dernière a réussi à éviter dejustesse le véhicule. Le jeune homme a pour le moment étélibéré sur caution. Les cornes de M. Thonrhill ont été im-plantées de manière chirurgicale et sont faites de Téflonplacé sous la peau afin d'étirer le cuir chevelu. le jeunehomme aurait subi plusieurs interventions afin d'avoir descornes de cette taille.

L’Association des Amis de Habib Ould Mahfoudh prie les lecteurs qui détien-draient les éditions suivantes des Journaux Le Calame : 52, Mauritanie

Demain: 18 , Al Bayane: 7 - 12 - 66, de bien vouloir les signaler à la direction du journal.

Merci

AnnonceAnnonce

Amende pour une fillette urinant dans un parcLyon, France - Un homme s'est vu adresser une contra-vention par la police municipale alors que sa fille de troisans avait uriné au pied d'un arbre. Une contravention quele père conteste. Alors qu'un homme et ses deux filles sebaladaient dans un parc, la fillette de trois ans a soudaineu envie de faire pipi. Le père arguant que se déplaçantavec des béquilles, il ne pouvait conduire sa fille aux toi-lettes publiques situés à quelques mètres, il a laissé sonenfant uriner au pied d'un arbre. Deux agents passant parlà ont alors fait remarquer au père qu'uriner dans un en-droit public est interdit, ce à quoi l'homme a répondu pardes excuses, ce qui n'a pas empêcher le ton de monter,explique l'AFP. Ainsi, un des agents aurait dit : "Je nesupporte pas ce genre d'attitude" tandis que le père de lafillette répondait : "Moi je ne supporte pas une telle agres-sivité pour un simple pipi d'enfant", explique le quotidienLe Progrès. Une riposte qui vaudra une contravention detroisième classe pour l'homme. Pour la municipalité deLyon, "la petite fille s'est soulagée sur le trottoir devantl'entrée d'un restaurant [...] Mais au vu de la tournure desévènements, nous préférons ne pas donner suite à cetteaffaire par mesure d'apaisement, en relation avec le mi-nistère public, qui décidera ou pas de l'opportunité depoursuites éventuelles." Et l'AFP de préciser que si l'in-fraction est retenue, l'homme devra se rendre au tribunal.Un accident de train causé par du shampoingMontpellier, France - Un train est rentré en collision avecun camion de marchandises rempli de shampoing. Le mercredi 21 juillet, le trafic ferroviaire du sud de laFrance a été fortement perturbé. En effet, un TGV a per-cuté un camion contenant du shampooing à Lune-Vieil,près de Montpellier. Le porte-parole de la SNCF a af-firmé que personne n'a été blessé dans la collision. Il aurafallu néanmoins plusieurs heures pour ôter la matièreglissante de la voie ferrée. Cette attente a engendré des re-tards pour 19 trains régionaux et près de 3000 passagers.Le service est redevenu normal en soirée. La dernière star du Web: un petitchien qui sait dire "Batman"!Incroyable mais vrai, ce petit toutou sait dire "Batman"Révélée en début de semaine par les sites de buzz, lavidéo intitulée "batman pug" tourne sans faiblir depuis.Difficile de déterminer le nombre de vues tant il y a decopies. Mais le succès est tel qu'aux Etats-Unis, la chaînede télé ABC News en a parlé ! Et comme toute bonnevidéo qui se respecte, celle-ci a été dupliquée, remaniée,détournée, les internautes s'amusant de l'effet Batman.Voici un petit florilège de remix marrants. L'un de mespréférés, le générique de Batman remixé avec l'aboiementdu carlin. Dans ce générique-là, le micro chien fait unemicro intervention, mais de choc.Un autre détournementdu générique, avec incrustation (un peu grossière) du tou-tou, mais le rythme n'est pas mal du tout.

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LL e raid lancé jeudi 22 juillet contre une unité d'Al-Qa’ida au Maghreb Islamique (AQMI) conjointe-ment par la France et la Mauritanie visait à libérer

l'otage français Michel Germaneau a indiqué samedi 24juillet à l'agence Reuters une source du ministère françaisde la Défense. "Il y avait un espoir que Michel Germa-neau soit dans ce camp", a expliqué cette source. "Quandon est arrivé, il n'y était pas. On ne sait toujours pas où il est", a-t-il déploré, précisantque la France n'avait reçu depuis quelque temps "aucunepreuve de vie ni aucune preuve de mort" de l'humanitairede 78 ans à la santé fragile. Vingt à trente militaires fran-çais ont participé, aux côtés de Mauritaniens plus nom-breux qu'eux, à ce raid de quelques minutes visant uncamp où les militaires pensaient qu'était retenu M. Ger-maneau, enlevé au Niger en avril alors qu'il participait àun projet humanitaire.Enlevé au Niger précisément le 19 avril dernier, celui-ciserait séquestré actuellement au Nord du Mali par ungroupuscule sous le commandement d’un émir du nomde Abdel Hamid Abou Zeid, présenté généralementcomme « violent et inexpérimenté ». Ce groupe a adressé à Paris un ultimatum dont l’expira-tion intervient demain, lundi 26 juillet, en vue de la libé-ration de terroristes détenus en Mauritanie en échanged’une vie sauve de l’otage.

Opération préventiveAu même moment, d’autres sources parlent d’une attaquepréventive de l’armée mauritanienne contre la nébuleuseterroriste AQMI.Cette dernière thèse est « confirmée » par le gouverne-ment mauritanien, quelques heures plus tard. Ainsi, le Mi-nistre de l’intérieur et de la décentralisation, assurantl’intérim du Ministre de la défense, Mohamed Ould Boi-lil, déclare au cours d’un point de presse le vendredi 23juillet que « les forces armées nationales ont attaqué unebase d’Al Qa’ida au Maghreb Islamique (AQMI) faisantsix victimes. Quatre hommes, parmi lesquels un blessé,

ont pris la fuite. Un im-portant lot de matériel aété saisi.». Suit alors desremerciements à l’endroitde la France pour son as-sistance dans le domainedes renseignements.L’opération a été menéenon loin des frontièresnationales, donc hors decelles-ci et en territoiremalien.Parallèlement à la versionde Nouakchott, Paris re-connaît avoir apporté «une assistance techniqueet logistique » à une opé-ration exécutée par desmilitaires mauritaniens.La France admet aussi,mais à mots couverts quel’objectif de l’attaque étaitde libérer l’otage desmains du groupuscule ter-roriste. Un fait totalementignoré par la thèse dugouvernement maurita-nien. Celui-ci justifie l’ac-tion militaire du jeudi parle désir de prévenir uneattaque d’Al Qa’idacontre l’armée prévue le 28 juillet prochain, sur la base derenseignements communiqués par des alliés français. Uncoup préventif.

Attaque héliportéeJeudi 22 juillet à 4 heures du matin, le grand Nord maliena été le théâtre d’une attaque, vraisemblablement hélipor-tée, contre des éléments d’Al Qa’ida, selon plusieurs in-formations. Ces avions seraient partis de la base françaisede Dakar. En fait, il s’agit d’un commando héliporté exé-cutant une opération non conventionnelle.Alors qu’en est-t-il de la composition de ce commando ?Etait-elle mauritanienne ? Française ? ou franco-mauri-tanienne ? Etait-ce une tentative visant la libération duvieil homme français retenu en otage ? Ou bien s’agirait-

il plus simplement d’une action préventive telle que vé-hiculée par la thèse officielle en cours à Nouakchott ?Force est de constater que l’affaire charrie encore plu-sieurs questions sans réponses. Même le gouvernement adécidé d’assumer grâce au justificatif d’une démarchepréventive et le désir de ne plus attendre les coups de l’en-nemi pour réagir après.Plusieurs témoignages affirment avoir constaté de nom-breuses rotations d’avions militaires au Nord Mali, dansles zones de Kidal et Tessalit, au cours de la nuit de l’at-taque. Par ailleurs, la fuite des quatre individus, non pour-suivis, et parmi lesquels pourrait être l’émir Abou Zeid,tendrait à confirmer l’hypothèse de l’attaque héliportéeexécutée par des commandos mauritaniens et français. Les premières informations relatives à cette affaire ontété fournies par le très sérieux quotidien

N° 551 du 25 Juillet 2010

3 À LA UNEGUERRE CONTREAL QA’IDA Est-ce la grande escalade ?

Suite en page 5

Des sources concordantes ont fait état d’une attaque d’un commando mauritano-français contre une base d’Al Qa’idaau Maghreb Islamique (AQMI), avec pour objectif la libération de l’otage Michel Germaneau, jeudi soir, 22 juillet 2010. Nouakchott et Paris confirment l’opération mais lui donnent un autre objectif : attaque préventive contre un groupe de terroristes qui allaient s’attaquer à la garnison militaire de Bassiknou.48 heures après le début du raid, on ne sait toujours pas s’il se poursuit au Nord du Mali ou s’il a pris fin. Selon une autre source citée par l'Agence France Presse, une nouvelle opération menée depuis le Mali s’est terminée samedi, 24 juillet. Elle aurait été menée par l’armée mauritanienne. L'armée françaisen’a pas participé à cette dernière attaque. Est-ce la fin du partenariat sur ce genre d’affaires entre les deux pays ?

Les informations parvenues à la COD confirment quenos forces armées nationales ont été engagées, le jeudi22 juillet 2010, dans une opération militaire à l’inté-rieure des frontières d’un pays frère et voisin, en l’oc-currence le Mali.L’objectif de cette opération demeure encore ambigu ; leministre de l’intérieur affirmant qu’elle prévenait uneattaque terroriste contre notre pays et les français décla-rant qu’elle visait à libérer l’otage de nationalité fran-çaise Michel Germaneau, enlevé au Niger et séquestréen territoire malien. Plus grave encore, l’opération a été menée avec la par-ticipation de troupes étrangères et, probablement, sansconcertation préalable avec le pays dont le territoire luia servi de théâtre.Face à ces événements d’une extrême gravité qui met-tent notre pays dans une situation de guerre non déclaréeet sans l’aval du Parlement mauritanien, la Coordination

de l’Opposition Démocratique :1- Exprime sa grave inquiétude suite à ces événementsqui ajoutent au climat d’insécurité sur nos frontières etmettent en danger la vie de nos vaillants soldats et cellede nos paisibles populations ;2- Appelle le gouvernement à éclairer l’opinion natio-nale sur les vraies circonstances de cette opération, sesmobiles et les objectifs visés derrière elle ; 3- Rappelle que les forces armées nationales et de sécu-rité ne doivent être engagées dans de telles opérationsque pour la défense du territoire national et, en aucuncas, sans en référer au Parlement ;4- Exige une clarification de la situation des forcesétrangères qui se trouvent actuellement sur notre terri-toire et dont l’opération d’hier vient de confirmer la pré-sence.

Nouakchott, le 23 juillet 2010La Commission de Communication

COORDINATION DE L’OPPOSITION DÉMOCRATIQUECommuniqué

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N° 551 du 25 Juillet 2010

4ACTUALITÉL’OPÉRATION MAURITANIENNE CONTREAL-QAEDA"L'infime" soutien français

OPÉRATION CONTREAL QA’IDA« Mais que diable allait-il faire dans cette galère ? »

MALIUne opération militairepour retrouver Germaneau

Cet article, paru chez nos partenaires de CIESMA, esttrès actuel. Il revient sur le sens à donner à l’opérationmilitaire menée par les français et les mauritanienscontre une base d’Al Qa’ida au Nord du Mali.Mais pourquoi donc la Mauritanie serait-elle de-

venue la cible privilégiée d'Al Qa’ida ? Que secache-t-il derrière l'expédition franco-maurita-

nienne, menée en territoire malien ce jeudi 22 juillet2010, puis qualifiée par le ministre de l'intérieur, Moha-med Ould Boilil, «d'opération militaire exemplaire», alorsque l'otage français Michel Germaneau, enlevé le 22 avril2010 au Niger, n'a toujours pas été retrouvé ? Que peuvent bien signifier les termes employés officiel-lement qui ont clairement défini cette attaque comme re-levant d'une opération préventive à celle d'une offensivesupposée du réseau AQMI contre la Mauritanie? Quelssont ces "objectifs mauritaniens" qui seraient visés : l'at-taque d'une garnison militaire, comme à Tourine ou d'au-tres types de cibles, par exemple, l'Aéroport deNouakchott, des infrastructures pétrolières, etc. ? Ce quiserait une grande première ?

Sur tous les sites mauritaniens, africains et européens,les articles défilent sans que les journalistes ne s’interro-gent sur le sens de l’opération décrite, comme s'il étaitdevenu normal de propulser le pays aux mille dunes aucentre de la lutte internationale contre le terrorisme,comme s'il était désormais devenu banal, pour les servicesde sécurité et les militaires mauritaniens de faire de tempsen temps des incursions-commando chez leurs voisins,avec l'aide des services français et américains, et avec lesmeilleures justifications du monde ?L'attaque aurait été menée à partir de la Mauritanie versle nord du Mali et la participation française a été présentéecomme un appui "technique et logistique" de la France àune "opération antiterroriste" de la Mauritanie contre AlQa’ida au Maghreb Islamique (AQMI). Le pays du million de poètes, avec à sa tête un Général,élu démocratiquement, aurait donc décidé de prendrel'initiative de partir, comme cela, à l'assaut d'une nébu-leuse, qui se résume sur le terrain à un groupe sans basefixe ? Et cela avant que cette bande armée ne mette enoeuvre une offensive contre la Mauritanie, qu’elle aurait

envisagée pour le 28 juillet (date avancée par les autoritésmauritaniennes) ?Hier encore, le pouvoir mauritanien dialoguait avec lessalafistes pendant que l'espace public bruissait des échosdes séminaires, rencontres et débats autour des thèmes du"retour au bercail des frères égarés" ou de "l’Islam contrel’islamisme"… Bien que depuis, des condamnations ontété prononcées à l'encontre de membres d'organisationsterroristes, on constate que le mouvement impulsé, no-tamment par l'irruption dans l'espace public du parti isla-miste modéré Tawassoul, tend plutôt à l'évitement entreles parties prenantes qu’à l’affrontement direct. Cecontexte rend illisible l’attitude du pouvoir mauritanien,face à la réaction française.En effet, comment comprendre, sinon comme une mala-dresse, le choix des autorités françaises, qui n’ont trouvéd’autre stratégie que de communiquer sur l’opération ense réfugiant derrière l'armée mauritanienne? Il est vraiqu'en l'absence d'une réelle légitimité de l'action du com-mando international de lutte contre le

Depuis l'annonce, par l'AFP, jeudi vers 23 heures, d'une"opération militaire impliquant l'armée mauritanienne"contre l'AQMI (Al-Qaeda au Maghreb islamique) dans lazone frontalière du nord du Mali et du nord de la Mauri-tanie, les informations disponibles sont extrêmement par-cimonieuses. Il a fallu attendre la parution du quotidienespagnol El Païs pour en savoir un peu plus. À savoir que l'opération aurait été à l'initiative de laFrance, qu'elle visait à libérer l'otage Michel Germaneauenlevé le 19 avril (le 22 avril, selon l'AQMI), que ce der-nier n'a pas été récupéré et que plusieurs membres dugroupe terroriste - El País parle de six - auraient été tués.Le quotidien ne dit rien des autres assaillants, mais outrel'armée mauritanienne, les autorités maliennes auraientété concernées, notamment pour obtenir l'autorisation dusurvol de leur territoire par au moins un avion et des hé-licoptères évoluant à partir de la piste de Tessalit, au nord-est du pays. Vendredi, en fin de matinée, le ministère de la Défense àParis diffusait un communiqué de dix lignes particulière-ment sibyllin, "confirmant que des moyens militairesfrançais ont apporté un soutien technique et logistique àune opération mauritanienne destinée à prévenir une at-taque" de l'AQMI. Le communiqué - rédigé en réalité à l'Élysée - ajoute que"l'opération conduite par les Mauritaniens a permis deneutraliser le groupe terroriste" et de "faire échec au pro-jet d'attaque". Le texte précise enfin que le groupe viséavait tué un "otage britannique" - il s'agit de Edwin Dyer,un ingénieur britannique de soixante ans, tué en juin 2009- et qu'il "refuse de donner des preuves de vie et d'engagerle dialogue en vue de la libération" de Michel Germa-neau. Impossible d'en savoir officiellement davantage etNicolas Sarkozy a refusé de s'exprimer sur ce sujet lorsd'une visite à Saint-Nazaire, en fin de matinée. Michel Germaneau, gravement cardiaqueCe que nous pouvons ajouter à ce stade, c'est que, selonnos informations, cette opération a réellement étéconduite par la Mauritanie avec ses propres troupes, épau-lées par un soutien français qualifié d'"infime" par unesource informée. Il s'agirait notamment d'une aide enmoyens de renseignements et de transport, sans autre pré-cision. Si ce n'est que Paris considère l'AQMI comme uneréelle menace et que la Mauritanie "n'a pas d'attitude am-

biguë dans cette affaire", sous-entendu : contrairement auMali qui laisse le groupe aller et venir sur son territoire. À Paris, les autorités considèrent que Michel Germaneaupourrait être mort depuis plusieurs semaines. Aucun signe de vie de l'otage n'a été reçu depuis le 14mai dernier. Quand le 12 juillet, Nicolas Sarkozy évoqueà son propos "une inquiétude brûlante", il a des raisonspour cela. Il sait en particulier que Michel Germaneau,gravement cardiaque, n'a plus de médicaments pour sui-vre son traitement depuis le 18 juin. "On a complète-ment perdu sa trace", nous indique un bon connaisseurdu dossier. Dès lors, quand Paris apprend des Mauritaniens qu'ilssont prêts à conduire une opération, pour tuer dans l'oeufun raid que l'AQMI prépare, la décision est prise par Ni-colas Sarkozy de leur prêter main-forte. "On est concerné,on a un droit à voir ce qui se passe", dit une source mili-taire, "mais on est là en accessoire." Une autre source,proche de la communauté du renseignement, ajoute : "Iln'y a rien de choquant dans cette affaire. Des choix cou-rageux, nécessaires et utiles ont été effectués." Alors,pourquoi ne pas le dire officiellement ? Paris tord un peu le nez après la publication de l'articledétaillé d'El País, dont aucun élément n'a été démenti, etpense à une fuite organisée par le Premier ministre espa-gnol José Luis Zapatero. De ce côté-ci des Pyrénées, onlui prête l'intention de jouer un "billard à trois bandes" etd'être disposé à négocier la rançon des deux otages espa-gnols détenus par l'AQMI. Un conflit sérieux se seraitmême ouvert sur ce point avec l'Algérie. Jean Guisnel

Une opération militaire française était en cours samedipour tenter de retrouver l'otage Michel Germaneau dé-tenu au Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi),a affirmé une source militaire étrangère au Mali, alorsque l'inquiétude sur son sort s'est accrue.L'Aqmi, qui détient le Français de 78 ans depuis le moisd'avril, a menacé de l'exécuter à compter de lundi si desmilitants de cette organisation prisonniers dans la régionn'étaient pas libérés."Les Français sont en train de tout faire pour obtenir la li-bération de Germaneau", impliqué dans l'action humani-taire en Afrique, a affirmé cette source militaire qui aajouté qu'une "opération se poursuit" actuellement en ter-ritoire malien.Cette information n'a pas pu être confirmée de sourcesofficielles, ni à Paris ni à Bamako, ni par d'autres sourcesindépendantes.Un raid militaire mauritanien mené jeudi avec le "soutientechnique" de la France contre une unité d'Aqmi, n'auraitété qu'un "écran de fumée", selon cette source militaire.."Les Américains et les Français ont soutenu cette opéra-tion d'une manière ou d'une autre, et, au même moment,ailleurs dans le grand désert, en avait lieu une autre qui sepoursuit actuellement", a-t-elle ajouté, en affirmant quedes forces d'autres pays de la région y participeraient éga-lement. Six membres de la branche maghrébine d'Al-Qaïda ont été tués lors de l'opération mauritanienne, dontle but était apparemment de libérer l'otage, dont on étaitsans nouvelle.M. Germaneau, enlevé le 19 avril au Niger avant d'êtretransféré au Mali, est détenu par une cellule d'Aqmi diri-gée par l'Algérien Abdelhamid Abou Zeïd, décrit comme"violent et brutal", qui avait déjà exécuté, il y a 13 mois,un otage britannique, Edwin Dyer, enlevé six mois aupa-ravant. Londres avait alors refusé de céder aux exigencesd'Aqmi d'oeuvrer à la libération de plusieurs de ses prison-niers dans des pays du Sahel, les mêmes que celles formu-lées par l’organisation pour épargner l'otage français. En Algérie, d'où est originaire le chef du groupe d'Aqmiqui détient Germaneau, le quotidien privé La Tribune,évoque la possibilité de représailles après le raid mauri-tanien avec le soutien français.

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Jean-Pierre Filiu, professeur au Centre d'étudeset de recherches internationales (CERI) deSciences-Po et auteur de l'ouvrage Les Neuf Viesd'Al-Qaida (Fayard, 2009), il a décrypté à nosconfrères du Monde le rôle joué par Al-Qaida auMaghreb islamique. Biladi reproduit cet entretien.Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) est-elleaujourd'hui une organisation internationale, etplus seulement algérienne ?Jean-Pierre Filiu : AQMI est la transformation, en jan-vier 2007, par intégration dans le réseau de Ben Laden, duGroupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC).Un groupe qui a lui-même été fondé, en 1998, par dissi-dence du Groupe islamique armé (GIA). Il s'agit doncd'une dissidence de dissidence, pour sortir de l'impassealgérienne dans laquelle l'organisation se trouvait depuisdéjà quelques années.L'internationalisation est un objectif frustré pour diffé-rentes raisons. L'AQMI s'est concentrée et rabattue, pardéfaut, sur le Sahara. Une région dans laquelle elle étaitdéjà présente et où elle a intensifié ses actions en ouvrantde nouveaux fronts, notamment au Niger, en 2009. Elle a,effectivement, recruté des membres de différentes natio-nalités africaines comme simples fantassins, mais enconservant cette hiérarchie algérienne. Tous les chefs opé-rationnels sont algériens.Que ce soit avec l'enlèvement de Pierre Camatte, deMichel Germaneau ou avec la récente attaque desonze gendarmes algériens à l'extrême sud du pays,on a l'impression que leurs actions se concentrentbeaucoup dans le nord du Mali. Pourquoi ?Jean-Pierre Filiu :C'est, là encore, par défaut, même sicela n'enlève rien au sérieux de la menace. Lors de lacréation de l'AQMI, l'objectif qui lui était assigné par BenLaden, c'était l'Europe. Rien de tout cela ne s'est passé, cequi explique les attaques contre les touristes français enMauritanie dès décembre 2007 ou encore contre l'ambas-sade de France à Nouakchott, en 2009. La même année,il y a eu l'assassinat d'un haut responsable des renseigne-ments maliens. Un signe de plus.On a ainsi peu à peu vu monter en agressivité l'une desdeux katibas (brigades) qui composent l'AQMI au Sahara.C'est celle d'Abou Zeïd qui est responsable de la plupartdes accrochages, des attaques et des provocations de ces

derniers mois.La Mauritanie est-elle également une proiepour AQMI ?Jean-Pierre Filiu :La Mauritanie est, traditionnellement,le front de Belmokhtar, depuis 2005, où il avait attaqué unposte militaire mauritanien. Mais il se réservait une zonede repli au Mali. On constate qu'Abou Zeïd, qui a ouvertun front au Niger et amorcé une escalade militaire dans lenord du Mali, se fortifie tout en rivalisant avec Belmokh-tar. On est donc dans une violence surajoutée.Que sait-on au juste d'Abou Zeïd ?Jean-Pierre Filiu :Abou Zeïd est plus âgé que Droukdal,l'émir en chef d'AQMI, et que Belmokhtar, patron de sakatiba depuis plus de dix ans. Il souffre a à l'évidence dusyndrome du parvenu. Il est à l'origine de la plupart desenlèvements, dont celui des Autrichiens dans le sud de laTunisie, en février 2008, et celui de l'envoyé spécial ca-nadien de l'ONU et de son adjoint en décembre 2008. Ilfait preuve d'une très grande audace en termes opération-nels. C'est sa plus grande force, avec également le faitqu'il est relativement nouveau au sein du réseau.Il vient, comme les autres, des maquis du nord de l'Algé-rie. Il a traversé toutes les années violentes : il était auGIA, puis au GSPC puis à AQMI. Il a survécu à la répres-sion, aux purges, dans l'environnement extrêmement hos-tile qu'est celui du Sahara. Il est progressivement montéen grade et aujourd'hui, il apparaît au fond – et c'est mal-heureusement la carte qu'il est en train de jouer – commele plus "Al-Qaida" de tout le réseau.

Propos recueillis par Isabelle Mandraud

N° 551 du 25 Juillet 2010

5 ACTUALITÉINTERVIEWJean Pierre Filiu : "Al-Qaida au Maghreb islamique s'est concentrée par défaut sur le Sahara"

GUERRE CONTREAL QA’IDAEst-ce la grande escalade ?

OPÉRATION CONTREAL QA’IDA« Mais que diable allait-ilfaire dans cette galère ? »terrorisme, désormais installé sur les terres maurita-niennes, il semble difficile pour les autorités militairespartenaires de communiquer en toute transparence. Mais,la libération d'un homme de 78 ans, malade et injuste-ment détenu, nous semble un objectif suffisamment nobleet courageux, pour transcender toutes les précautions po-liticiennes et toute critique de l'opinion ou des médias.A défaut de pouvoir accepter l’alibi de la protection del'otage, voyons là une tentative de camoufler l'échec d'uneopération, sans doute inédite, mais assurément, contre-productive. L'otage français Michel Germaneau est dé-tenu par la Katiba de Abdelhamid Abou Zeïd, groupedécrit comme "brutal et violent". C'est cette brigade del'Aqmi qui avait assassiné l'otage britannique, EdwinDyer, en juin 2009. Une autre brigade, la Katiba de Bel-mokhtar, détient deux otages espagnols, alors que des né-gociations sont en cours pour leur libération. Quelle réaction peut-on prévoir, de la part de ces fana-tiques, dans ce contexte qui nie désormais toute possibi-lité de dialogue?Que gagne la Mauritanie à compromettre l'élan d'une né-gociation qui la mettait à l'abri de troubles internes (ralen-tir le mouvement de recrutement salafiste) et pouvaitapporter à terme une garantie de sécurité pour les étran-gers sur son territoire ? Que gagne la France à gaspillerles bonnes solutions que réclamait désespérément MichelGermaneau, dans son message du mois de mai dernier ?Peut-on croire à un réelle collaboration entre les pays duSahel et l'Algérie, alors qu'il n'est un secret pour personneque leur partenariat n'est pas des plus exemplaires, no-tamment dans le cadre du plan Sahel pour la sécurité dela zone, concocté par les Français et appuyé par l’UnionEuropéenne ?En tout état de cause, quand bien même le fond de l'af-faire serait que "cette galère" aurait été affrétée et barréepar la Mauritanie, suivie par une France désireuse de s'as-surer de la sécurité de son citoyen, il n'en demeure pasmoins que la galère est bien ensablée.

Alain Bart pour Ciesma

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espagnol « El Pais ». Craignant pour la vie de ses otagesencore en captivité au Nord Mali et retenu par le grou-puscule de Moctar Bel Moctar, le gouvernement de Ma-drid était opposé à l’opération. On se demande même s’ilavait été mis au parfum de l’opération.Les autorités algériennes auraient été prévenues le mardi,donc 48 heures à l’avance, mettant ainsi un dispositifd’alerte à la frontière avec le Mali.Quant aux autorités de Bamako, elles ne semblent pointavoir été avisées. Ce qui explique l’envoi par la Maurita-nie d’une délégation sécuritaire de haut niveau conduitepar le Ministre de la défense. Une démarche qui ne sem-ble guère avoir apaisée le courroux du président malien,Amadou Tounani Touré, qui quitta subitement le sommetde la SEN-SAD de N’Djamena pour revenir sur les rivesdu fleuve Djoliba, à la suite des derniers développements

sécuritaires dans la sous région.Au plan militaire, l’opération de la nuit du jeudi 22 juillet,qui aurait été décidée lors de la dernière visite en Francedu président Mohamed Ould Abdel Aziz, est une réussite.Elle a notamment porté un coup dur au mouvement terro-riste, avec la mort de 6 éléments.Toutefois, rapportée à l’objectif initial, c'est-à-dire la libé-ration de Michel Germaneau, elle dégage une forte odeurd’échec sur toute la ligne.En plus, ce coup engage la Mauritanie dans une guerretotale contre Al Qa’ida et l’oblige à maintenir en étatd’alerte permanente son armée. Quel sera le coût finan-cier d’une telle situation en période de vaches maigres ?Il faut également s’interroger sur les conséquences im-médiates de l’opération et la nouvelle donne des alliancessous régionales qu’elle pourrait entraîner.

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Cheikh Sidya

ASSAUT CONTRE AL QAIDABamako observe un blackout Contrairement aux rumeurs qui ont circulé, le retour cevendredi après midi du président malien, Amadou Tou-mani Touré, n’était pas en rapport avec l’accrochageentre l’armée mauritanienne et des éléments d’al qaidaqui a eu lieu en territoire malien jeudi, ni dans le but derencontrer la délégation mauritanienne venue à ceteffet. Amadou Toumani Touré est, selon le protocole àKoulouba, revenu du sommet de la cen-sad au Tchadpour présider la cérémonie d’ouverture d’un grand col-loque islamique des pays francophones. En ouvrant lestravaux du colloque au centre international des confé-rences de Bamako, Amadou Toumani Touré a lancé unappel aux délégués d’une centaine de pays participantspour accroître la lutte contre le terrorisme par la culture.«La meilleure arme, a dit ATT en s’adressant aux lea-ders religieux, passe par les prêches d’un islam tolérantqui rapproche les cultures et les civilisations ». Le président malien n’a même pas évoqué ni les enlè-vements des étrangers par les terroristes, ni l’assaut del’armée mauritanienne, contre Al qaida sur son terri-toire. Cette même attitude d’indifférence a été observéechez les medias publics maliens. Aucune information dansles journaux parlés et télévisés sur l’attaque n’a été donnée.

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N° 551 du 25 Juillet 2010

6ÉCONOMIEDÉFICIT BUDGÉTAIRELa Maison blanche réduit sa prévision

LOUEURS D'AVIONS Airbus et Boeing séduisent

Pour avoir des informations sur la Mauritanie, consultez:www.mauritanidees.fr

BRITISH PETROLIUM Grandeur et décadence...

Les compagnies aériennes retrouvent la forme, pour leplus grand bonheur d'Airbus et de Boeing. Les deux ri-vaux ont annoncé cette semaine l a vente de plus de 500avions, pour plus de 55 milliards de dollars , lors du Salonde Farnborough , dans la banlieue de Londres, qui fermeses portes dimanche. Airbus a dévoilé des commandes etdes protocoles d'accord pour 255 appareils valant 28 mil-liards de dollars. Boeing a, quant à lui, vendu 249 avionspour environ 27 milliards de dollars. «La récession est terminée. Les liquidités sont de retour,le trafic est de retour, la croissance économique est de re-tour», a assuré John Leahy, le directeur des ventes d'Air-bus. Thomas Enders, président d'Airbus, a déclaré que leconstructeur européen révise à la hausse ses objectifscommerciaux. Il prévoit de vendre 400 appareils cetteannée, contre 300 auparavant. Boeing a, lui aussi, de plusgrandes ambitions commerciales pour cette année.«Cela a été un très bon salon pour nous et pour l'ensemble

de l'industrie, après une crise très grave», a affirmé Hora-cio Aragones Forjaz, l'un des dirigeants d'Embraer , leconstructeur brésilien de jets régionaux. Le troisièmeconstructeur mondial derrière Airbus et Boeing a en-grangé 7,9 milliards de dollars de commandes.Cette bonne santé s'explique par le dynamisme des com-pagnies d'Asie et du Moyen-Orient, et surtout par l'opti-misme des loueurs d'avions. Véritables baromètres dutrafic aérien, ces sociétés, qui contrôlent environ 30% dela flotte mondiale, achètent des appareils pour les louer àdes compagnies aériennes. Elles sont les premièresclientes d'Airbus et Boeing. À elles seules, elles ont passé pour plus de 25 milliards dedollars de commandes.«Le fait qu'elles soient de retour montre que le marché seredresse», observe John Leahy, qui a vendu environ 8.500Airbus depuis 1994, année où il a été nommé à la tête deséquipes commerciales du constructeur européen.

Le gouvernement américain a reconnu vendredi quel'économie avait dû affronter des "vents contraires" et queles perspectives budgétaires restaient peu encoura-geantes, mais a toutefois abaissé son estimation du déficit2010. Selon la Maison blanche, l'évolution actuelle estfavorable, mais le déficit et l'endettement restent trop éle-vés. "La situation économique est encore difficile. Tropd'Américains n'ont toujours pas d'emploi, et les perspec-tives budgétaires à long terme du pays ne sont pas sup-portables", indique la Maison blanche à l'occasion del'examen annuel de mi-exercice du budget.Le gouvernement a réduit de 84 milliards de dollars, à1.470 milliards de dollars, le déficit prévu pour 2010 parrapport à la précédente estimation, qui datait de février.Le déficit prévu pour 2011 s'élève à 1.420 milliards dedollars.Le camp républicain, qui espère reprendre le contrôle duCongrès lors des élections de mi-mandat en novembre,s'est aussitôt emparé de ces chiffres, y voyant la preuveque la politique économique du président Barack Obamane fonctionnait pas."Ce rapport confirme que notre dette nationale doubleradans cinq ans et triplera dans dix ans. Il confirme que nosdéficits ne sont pas supportables", affirme le chef dugroupe républicain à la Chambre des représentants, JohnBoehner, dans un communiqué. La Maison blanche aégalement actualisé ses prévisions de croissance et surl'emploi.La croissance du produit intérieur brut est prévue à 3,2%cette année, puis 3,6% en 2011 et 4,2% en 2012. Le chô-mage devrait quant à lui reculer lentement pour retomberà 8,1% en 2012 et rester au-dessus de 6% jusqu'en 2015.Ces prévisions s'appuient sur les données allant jusqu'àmai et actualisées début juin.

Jadis joyau de la couronne britannique, le géant pétrolier,fragilisé par la marée noire du golfe du Mexique, joue àprésent son avenir. Histoire de la chute d'un symbole.Il est tout ce que son directeur général n'est pas. DarrylWillis, 41 ans, responsable de BP pour les demandes decompensations, est un Afro-Américain né à La Nouvelle-Orléans, un local, qui parle avec le bon accent. "Je suis néet j'ai grandi en Louisiane. Ici, c'est chez moi", répète-t-il sans relâche à la télévision américaine. Il est désormaisl'image du groupe pétrolier aux Etats-Unis, loin, bien loinde Tony Hayward, le directeur général, aux manières tropabruptes et à l'accent trop "british". Trois mois après l'explosion de la plate-forme DeepwaterHorizon dans le golfe du Mexique, le 20 avril, et commesi ce drame en soi ne suffisait pas, la multinationale, dont39 % des actions sont détenues aux Etats-Unis, a réussi às'aliéner l'ensemble des Américains. Des "petites gens"de Louisiane, comme les a délicatement qualifiés le pré-sident de la compagnie pétrolière, Carl-Henric Svanberg,au président des Etats-Unis, Barack Obama, qui a, lui,menacé de "botter les fesses" du mastodonte. Quant àTony Hayward, une succession de gaffes malheureuses,comme son week-end de "détente" à bord d'un luxueuxvoilier de course autour de l'île de Wight, l'a tout simple-ment transformé en "homme le plus haï des Etats-Unis".Quelques semaines après l'explosion, sa réflexion sur sondésir de retrouver au plus vite sa "vie d'avant" n'a pas étédigérée par les proches des 11 ouvriers tués et des 17 bles-sés dans l'explosion de Deepwater Horizon, ni par les mil-lions de personnes affectées par la plus importantecatastrophe écologique jamais vécue par les Etats-Unis. "Tony Hayward est probablement brillant dans beaucoupde domaines, mais son incapacité à communiquer autourde ce désastre, son manque d'instinct ont été fatals", ana-lyse Graham Hales, directeur pour le Royaume-Uni d'In-terbrand, agence spécialisée dans la gestion de l'image demarque des compagnies. Avant d'ajouter : "Ce sera un casd'école pour les écoles de commerce dans l'avenir." Unequestion de cours : comment un groupe longtemps étroi-tement lié aux intérêts de la couronne, une des principalesmajors de l'industrie pétrolière, est-il devenu le symboledes pollueurs et une proie potentielle ? Ces dix dernières années, la maison avait pourtant accom-pli un parcours sans faute. En 2001, BP abandonne le nomde British Petroleum pour se concentrer sur ses initiales.Trois ans plus tôt, elle a fusionné avec l'américain Amocoet est devenue l'un des cinq grands géants mondiaux dupétrole. Sous la responsabilité de son directeur général de

l'époque, Lord Browne, elle lance une nouvelle stratégie: " Beyond Petroleum" ("Au-delà du pétrole"). Le logochange, se dote d'un joli vert, des éoliennes fleurissentdans les stations-service, des millions de dollars sont dé-pensés en publicité. Et ça marche : un sondage aux Etats-Unis identifie BP comme la compagnie pétrolière "la plusverte" du monde. Avec plus de 80 000 employés, la firmesemble alors être à l'apothéose de son histoire, entamée autournant du xxe siècle sous des accents de Lawrenced'Arabie. En mai 1901, le millionnaire britannique William Knoxd'Arcy obtient du chah de Perse une concession desoixante ans pour chercher du pétrole. Après huit annéesde prospection dans le désert, il trouve enfin le précieuxliquide. L'Anglo-Persian Oil Company (APOC) naît le 14avril 1909. Juste avant la Première Guerre mondiale, leRoyaume-Uni obtient de l'entreprise l'exclusivité de l'ap-provisionnement en pétrole pour la Royal Navy. Enéchange, le gouvernement britannique injecte des capi-taux et devient l'actionnaire principal de la société, rebap-tisée en 1935 l'Anglo-Iranian Oil Company (AIOC). En 1954, le groupe, développé dans le monde entier,adopte le nom de British Petroleum, avant de découvrirau milieu des années 1960 de l'or noir en mer du Nordet le plus important champ pétrolier des Etats-Unis, àPrudhoe Bay, en Alaska. Avec l'arrivée au pouvoir deMargaret Thatcher, en 1979, la destinée de BP prend unnouveau virage. Elle subit un programme de privatisations sans précédentdu gouvernement conservateur, qui, en 1987, cède sesdernières actions BP.

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N° 551 du 25 Juillet 2010

INTERNATIONALESCORÉE DU NORD La menace d'une "guerre sacrée" IRAK Al Qaïda revendique deux attentats

IRANVers la construction d’un réacteur de fusion nucléaire

L'organisation Al Qaïda en Irak a revendiqué la respon-sabilité de deux attentats anti-sunnites qui avaient fait 43morts dimanche dernier dans le sud-ouest de Bagdad etdans l'ouest du pays. La première attaque suicide qui vi-sait des membres de la milice Sahoua soutenue par legouvernement irakien avait fait 39 morts et 41 blessés,selon un bilan fourni par les forces de sécurité.La seconde attaque avait provoqué la mort de quatre per-sonnes et en avait blessé six autres lors d'une réunion desdirigeants d'une milice sunnite locale dans la provinced'Anbar, dans l'ouest du pays, à proximité de la frontièresyrienne.Dans un communiqué publié sur un site internet réguliè-rement utilisé par les islamistes, Al Qaïda affirme avoirmené ces attentats dans le cadre d'une lutte contre les "di-rigeants de l'aspostasie".Cette expression est souvent employée pour qualifier lescombattants sunnites autrefois alliés à Al Qaïda et qui ontrallié le camp gouvernemental pour lutter contre les in-surgés en apportant leur concours aux forces américaines.Les dirigeants de la milice Sahoua sont des cibles privi-légiées des activistes d'Al Qaïda agissant par vengeanceou en raison de vieux contentieux familiaux.ALLEMAGNEPanique à la Love Parade de Duisburg : 10 mortsDix personnes ont été tuées dans un mouvement de pa-nique lors de la Love parade, ce samedi, à Duisburg, enAllemagne. Le site Bild.de parle, lui, de 11 victimes.Selon le site Internet du Spiegel, 10 autres personnes ontété réanimées par la police, et environ 15 seraient bles-sées. La chaîne de télévision allemande WDR fait quantà elle état d'une centaine de blessés. «J'ai déjà compté aumoins 11 morts, ça ressemble à Bagdad après une at-taque», raconte un journaliste du Bild, sur place. Selonle Spiegel, en fin d'après-midi, des centaines de milliersde personnes faisaient encore la fête, n'ayant pas été in-formées du drame. Le nombre de participants est estiméà 1,4 million de personnes. Le site d'informations localesRP-online explique que les autres visiteurs arrivant surplace sont invités, par haut-parleur, à rebrousser chemin.Le drame se serait déroulé dans un tunnel, au niveau del'entrée principale de l'espace, très resserré, où lescontrôles ont lieu. Des milliers de personnes attendaientde pouvoir quitter les lieux. 1.200 policiers sont sur placeprécise le Spiegel.Un porte-parole de la ville de Duisbourg a affirmé queles autorités, redoutant d'autres mouvements de panique,s'étaient refusées à faire évacuer dans l'immédiat les lieuxoù des milliers de personnes étaient encore rassemblées.AFGHANISTANDeux soldats US capturés Les taliban ont capturé deux soldats américains au sudde Kaboul, annonce un responsable des insurgés. La Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf,sous commandement de l'Otan) s'est refusée à tout com-mentaire. Un correspondant de Reuters à Logar, où lacapture est intervenue, a entendu sur des stations de radiolocales un communiqué offrant 20.000 dollars de récom-pense pour toute information permettant d'obtenir la li-bération des soldats sains et saufs. "Tôt ce matin, deuxmembres du personnel de la coalition ont disparu. Onpense qu'ils ont été capturés par des insurgés quelque partdans la province du Logar", dit le communiqué. "Ils peu-vent avoir été séparés ou sont peut-être en cours de trans-fert dans un autre endroit".

L'Iran a annoncé qu'il avait l'intention de construire unréacteur expérimental de fusion nucléaire, a rapporté latélévision nationale, alors que les puissances occidentalesréclament l'abandon par Téhéran de ses activités nu-cléaires sensibles. En 2006, l'Iran avait fait savoir qu'il effectuait des es-sais sur la fusion nucléaire, une réaction atomique quin'a pas encore débouché sur la production commercialed'énergie. Mais la déclaration faite samedi par Asqar Se-diqzadeh, directeur du Centre de recherche iranien sur lafusion nucléaire, constitue la première confirmation de-puis des années de la poursuite de ces recherches."Il nous faut deux ans pour boucler les études sur laconstruction et dix ans de plus pour concevoir etconstruire le réacteur", a dit Sdiqzadeh à la chaîne ira-

nienne de langue anglaise Press TV.Les Etats-Unis et leurs alliés européens soupçonnentl'Iran de tenter de se doter de l'arme atomique et ils luiont imposé des sanctions pour tenter de le convaincre derenoncer à ses activités nucléaires sensibles. Téhéran af-firme que son programme nucléaire a des visées purementciviles. L'agence des étudiants, Isna, rapporte de son côté,sans évoquer le projet de construction du réacteur, que leresponsable du nucléaire iranien, Ali Akbar Salehi, s'estdit prêt à coopérer avec la communauté internationale surle projet national de l'énergie de fusion."La phase scientifique du projet de recherche de l'énergiede fusion est lancée sans limitation budgétaire", a-t-il dit.Les réacteurs nucléaires commerciaux produisent del'énergie grâce à la fission nucléaire.

La Corée du Nord a affirmé samedi qu'elle engagerait sinécessaire une "guerre sacrée" contre les États-Unis et laCorée du Sud en s'appuyant sur sa force de dissuasion nu-cléaire, en réaction aux manoeuvres militaires que lesdeux pays alliés s'apprêtent à entamer.Dans un communiqué, la Commission nationale de dé-fense nord-coréenne a démenti de nouveau que Pyon-gyang soit à l'origine du naufrage de la corvettesud-coréenne Cheonan en mars et formule une mise engarde. "L'armée et le peuple de la RDPC (République dé-mocratique populaire de Corée) lanceront une guerre sa-crée de représailles, à leur façon et à tout moment où ceserait nécessaire, en s'appuyant sur la dissuasion nu-cléaire, afin de contrer les intentions belliqueuses des im-périalistes américains et de leurs pantins sud-coréens",prévient-elle. "Toutes ces manoeuvres belliqueuses nesont que des provocations directes qui visent en fait àétouffer la RDPC par la force des armes", ajoute le com-muniqué de la Commission diffusé par l'agence officielleKCNA.Pyongyang fait monter la tension sur la péninsule co-réenne depuis que Séoul l'a accusé d'avoir torpillé, finmars, un navire de guerre sud-coréen et d'avoir tué 46 ma-rins. Les Nord-Coréens ont souvent exprimé leur colèrequand les alliés effectuaient des manoeuvres communes,mais des responsables américains jugent de nouvellesprovocations possibles à un moment où Pyongyangcherche à créer un élan politique intérieur en vue d'unetransmission du pouvoir au fils de Kim Jong-il. Le Sud a entrepris de renforcer ses dispositifs de défenseet de procéder à des exercices militaires massifs avec lesÉtats-Unis. Américains et Sud-Coréens entament di-manche des exercices aéronavals de grande ampleur avecla participation d'un porte-avions à propulsion nucléaire.De nouvelles manoeuvres conjointes sont prévues enaoût. Washington a repoussé la menace nord-coréenne enrefusant de se lancer dans une "guerre des mots". "Ce quenous espérons de la Corée du Nord, c'est moins de paroles

provocantes et plus d'actes constructifs", a déclaré leporte-parole du département d'État américain, P. J. Crow-ley.Les autorités de Pyongyang se sont prononcées il y a peupour une reprise des "pourparlers à six" sur le désarme-ment nucléaire, qu'elles boycottaient depuis fin 2008, ceque des analystes interprètent comme une tentative pourdépasser l'affaire du navire sud-coréen et obtenir une aideéconomique du Sud, des États-Unis, du Japon, de la Rus-sie et de la Chine.Le ministère nord-coréen des Affaires étrangères a réaf-firmé samedi que Pyongyang était prêt à engager des dis-cussions avec les puissances régionales, mais aussi àprendre des mesures concrètes contre toute sanction. "Siles États-Unis portent l'épée contre nous, nous en feronsautant contre eux. (...) Nous sommes prêts à la fois auxpourparlers et aux guerres. Nous ne sommes pas de ceux que peuvent surprendre desmenaces militaires ou des sanctions", affirme un porte-parole du ministère cité par KCNA.

VENEZUELA/COLOMBIE Nouvelles tensions Nouvelles tensions entre Caracas et Bogota. Le président vénézuélien Hugo Chavez a rompu les relations diplo-matiques de son pays avec la Colombie, qui accuse Caracas d'abriter des rebelles sur son territoire. Le président vénézuélien a précisé jeudi qu'il était contraint d'interrompre toutes les relations parce que les autoritéscolombiennes lui reprochent de ne pas avoir agi contre les rebelles colombiens qui auraient trouvé refuge sur sonterritoire. Lors d'une réunion des Organisations des Etats américains (OEA) à Washington, l'ambassadeur colombienLuis Alfonso Hoyos a présenté des photos, des vidéos, des témoignages et des cartes attestant, selon lui, que descamps de rebelles se trouveraient au Venezuela. Il a mis au défi les autorités vénézuéliennes de laisser des obser-vateurs indépendants leur rendre visite. Quelques heures plus tard, Hugo Chavez a répondu que son homologueconservateur colombien, le président sortant Alvaro Uribe, pourrait bien essayer de provoquer une guerre.

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N° 551 du 25 Juillet 2010

8SPORTS

SALAMTRANSPORTS Nouvelle Ligne Nouakchott-Dakar et Dakar-Nouakchott

Départ Nouakchott: tousles dimanche à 7 heures dumatin. Départ de Dakar: tous leslundi à 23 heures.

Nouveau

REAL La gourmandise de Maicon sur le point defaire capoter son transfert ?ELÉPHANTS DE CÔTE D’IVOIRELe salaire qui effraie la Fédé

Auteur d’une campagne de recrutement galactique l’anpassé, le Real Madrid semble cette fois compter ses sous.Ayant des vues sur Maicon, les Merengues seraientproches d’un accord avec l’Inter Milan, à hauteur de22M€. Mais l’arrière droit entend obtenir des conditionssalariales cinq étoiles.En effet, l’international brésilien réclamerait un salaireannuel net estimé à 7M€. Un montant qui semble refroi-dir les ardeurs madrilènes. Interrogé par As, l’agent dujoueur, Antonio Caliendo, ne cache pas son agacement :« Je n’apprécie pas de voir que Florentino Pérez n’ac-corde par la même importance à un champion commeMaicon qu’à Kaka ou Cristiano Ronnaldo. Qu’est-ce qu’il a de moins ? Celui qui a remporté laLigue des Champions l’an passé, c’est Maicon, pas Cris-tiano ». C’est ce qui s’appelle mettre les choses au point.Le Real aurait donc décidé d'abandonner la négociationet l'avenir de Maicon, 28 ans, s'il ne reste pas à l'Inter,pourrait passer par Manchester City, qui le convoite.Sonagent, Antonio Caliendo, avait estimé mercredi qu'il fini-rait par rester à Milan.SPORTIF LE MIEUX PAYÉ AU MONDE

Tiger Woods : règne dans partageLe golfeur amé-ricain TigerWoods reste lesportif le mieuxpayé du mondemalgré la criseprovoquée parses relationsextra-conjugalesl'an dernier.Même s'il a vuses revenus2010 baisser de 22 millions de dollars par rapport à2009 pour s'établir tout de même à plus de 90 mil-lions de dollars, selon Sports Illustrated, il conservela première place mondiale pour la huitième annéeconsécutive.D'après l'enquête réalisée par le magazine américain,comme sur le plan sportif, Woods a pour dauphin soncompatriote Phil Mickelson (61 millions de dollars). Leboxeur Floyd Mayweather est troisième devant la star deNBA LeBron James et Alex Rodriguez (base-ball).Dans un classement séparé de sportifs non américains,c'est le Suisse Roger Federer, ancien n° 1 mondial de ten-nis, qui s'installe au sommet (48,2 millions d'euros) à laplace du joueur de football anglais David Beckham (31,5millions d'euros), seulement troisième derrière l'ArgentinLionel Messi (34,2 millions d'euros), Ballon d'or etjoueur FIFA 2009.Un autre footballeur, le Portugais Cristiano Ronaldo(31,2 millions d'euros), et le boxeur philippin MannyPacquaio (29,6 millions d'euros) complètent le top cinqdes sportifs non américains.Thierry Henry, qui vient d'annoncer la fin de sa carrièreinternationale après la Coupe du monde de football, est lesportif français le mieux payé avec une 12e place et 18,7millions d'euros.Seule femme parmi les vingt premiers de cette liste, lajoueuse de tennis russe Maria Sharapova est à la 20eplace avec des gains de 15,5 millions d'euros.

Rassemblés par Saydou Nourou T.

28 mars-25 juin 2010. Trois petits mois passés sur le bancde touche des Eléphants, pour le Mondial sud-africain.Mais trois mois où Sven-Göran Eriksson a donné une(vraie) identité aux Eléphants. Conséquence, les joueurssouhaitent qu’il poursuive l’aventure. Le seul hic, son sa-laire… On ne propose pas du riz au gras comme repas àquelqu’un qui a l’habitude de se restaurer avec du caviaret de s’offrir, comme dessert, de la crème de chocolat…Sven-Göran Eriksson a décidé de rentrer chez lui. EnSuède. Passablement satisfait de son premier Mondial à la têted’une sélection africaine, le technicien de 62 ans se lacoule douce à Stockholm. En trois mois, il a abattu un tra-vail de fond afin de permettre aux Eléphants de présenter,à l’heure du bilan, un tableau honorable. En trois rencon-tres officielles, il présente (fièrement) un nul blanc (0-0)devant le Portugal, une défaite (3-1) concédée devant leBrésil et une victoire arrachée aux Nord-Coréens (3-0).Malheureusement, Didier Drogba et ses coéquipiers sontsortis au premier tour. Rideau. A présent, Eriks son restele tube à la mode. La raison ? Il aurait séduit joueurs, di-rigeants et supporters ivoiriens. Par ti ra, partira pas ? Laquestion reste po sée. «Mon père se repose en Suè de. Cen’est pas certain qu’il continue avec la Côte d’Ivoire…»,souffle Johan Eriksson, le fils du père. Eriksson veut un salaire de 64 millions F Cfa. Aux der-nières nouvelles, Sven-Göran Eriksson qui rêvait de Li-verpool, serait dans les petits papiers du board de Fulham.Il se serait même offert à cette formation. On évoque

aussi Newcastle. Les prochains jours nous situeront. Inu-tile de dire qu’il gagnera, dans ces clubs anglais, un sa-laire de chef. L’ex-sélectionneur de l’Angleterre et duMexique est un professionnel. Et il n’a guère l’intention de se laisser attendrir par lesbelles paroles des joueurs et de la Fif. Nous sommes enmesure de vous apprendre que Eriksson réclame un salairemensuel de 100 000 euros net. En francs Cfa, cela donne lacoquette somme de 64 millions 754 mille francs Cfa. Jacques Anouma, le patron du football ivoirien, lui, seraitdisposé à lui offrir un salaire mensuel de 45 millions 327mille francs Cfa. Cela, sur une période de quatre ans quidevrait déboucher sur le Mondial brésilien de 2014. «Sila Fif accepte le salaire demandé par Eriksson, il s’engagedès demain…», jure notre source. Tous les regards sonttournés vers la Maison de verre de Treichville…