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Mythologie et histoire antique
au musée des Beaux-Arts d’Orléans
Noces de Psyché, par Noël Coypel d’après Raphaël, 17e siècle
Service culturel et pédagogique des musées d’Orléans
Permanence des thèmes antiques
Les sujets mythologiques sont d’abord l’expression de la religion grecque ou romaine de l’Antiquité. La figuration des dieux et de leurs histoires passe du domaine sacré au domaine profane au début du Moyen Âge quand le christianisme s’impose.
À voir au1er étage du musée : les sculptures antiques
Au cours du Moyen Âge, les thèmes antiques et mythologiques sont exploités à diverses fins :
▪ pour affirmer la supériorité de la religion chrétienne sur le monde païen ;
▪ pour montrer l’antériorité du monde chrétien et inscrire les personnages sur une échelle chronologique ;
▪ pour illustrer le mal : certaines figures comme les satyres ou les "sirènes" (en fait des néréides) sont assimilées
au démon, à la luxure, à la tentation…
▪ pour établir des correspondances, entre sibylles et prophètes par exemple.
Avec la Renaissance, on assiste à une relecture de l’Antiquité et des mythes où prévaut la dimension
humaniste. L’Antiquité gréco-romaine devient le catalyseur du sentiment européen et l’Italie, le pays
incontournable pour sa connaissance.
▪ Tout d’abord, on redécouvre les textes à la faveur, entre autre, de la chute de Byzance en 1453 qui conduit
certains Byzantins à émigrer. Le développement de l’imprimerie puis l’ouverture de grandes bibliothèques
contribuent à la divulgation de la culture antique. Penseurs et écrivains, parmi lesquels on peut citer Ronsard,
du Bellay, Rabelais ou Montaigne, renouent avec la pensée antique.
▪ À la faveur de l’humanisme ambiant, l’approche des histoires se modifie et on peut envisager l’Antiquité d’un
point de vue historique et non par rapport au dogme chrétien.
▪ L’histoire antique acquiert une véritable dimension historique qui peut, par son imprécision, être récupérée
par les princes qui se cherchent des ancêtres ou des vertus.
▪ Destiné à glorifier le modèle, le portrait mythologique apparaît au 16e siècle. L’un des premiers est celui de
François 1er en déité composite.
Sur le plan artistique, sculptures, peintures et architectures sont étudiées (surtout à Rome où il reste de
nombreux vestiges) et deviennent sources d’inspiration. On s’intéresse tout particulièrement aux proportions de
l’homme, à son anatomie et à la figuration du nu. Par ailleurs les sources antiques offrent de nouveaux sujets
pour les décors profanes, qu’il s’agisse de l’histoire des dieux ou de celle des personnages historiques de
l’Antiquité.
Les sujets mythologiques sont particulièrement prisés des commanditaires privés pour décorer leurs demeures.
Ces œuvres, au-delà du plaisir esthétique qu’elles procurent à leurs propriétaires, dénotent aussi leur culture et
leurs préoccupations. En effet, les histoires mythologiques ne sont pas neutres. Les thèmes et la manière de les
traiter varient d’une époque à l’autre et reflètent les préoccupations sociales, politiques et philosophiques du
moment.
À voir au 2e étage du musée :
Otto Van Veen, La victoire de Scipion sur Annibal à la bataille de Zama
Hendrick de Clerck, Diane et Apollon assistent à une ronde de petits enfants que fait danser l’Amour
Marteen Van Heemskerk (d’après), La Forge de Vulcain
La société très libérale de la Renaissance cède la place, sous l’impact du concile de Trente en particulier, à
l’emprise de la morale et de la décence. Désormais profane et religieux sont totalement séparés, la fable
devient le domaine du nu et de l’invention.
Au 17e siècle en France, l’Académie royale de peinture et de sculpture établit une hiérarchie des genres. Les
sujets mythologiques appartiennent à la peinture d’histoire ou "grand genre" qui compte aussi les sujets
historiques, religieux et allégoriques. Ces thèmes sont valorisés car ils sont censés élever l’esprit du spectateur et
l’instruire. Ils correspondent aux grandes commandes publiques, civiles ou religieuses, mais aussi à
l’enseignement dispensé dans les académies et tout particulièrement l’Académie de peinture et de sculpture
en France. Si les peintres de portraits réussissent à s’imposer dès le 17e siècle, cette spécialité n’a pas le prestige
de la peinture d’histoire. Quant aux autres genres : scène de genre, paysage et nature morte, ils sont qualifiés
de mineurs.
Le pouvoir des dieux sur les mortels et les sujets moraux mettant en valeur les vertus des personnages dominent
l’iconographie du siècle de Louis XIV.
À voir au musée :
Gérard de Lairesse, Les quatre âges de l’humanité (2e étage)
Jan van Bijlert, Cornélie, mère des Gracques et ses enfants (2e étage)
Nicolas de Plattemontagne, Le châtiment des enfants de Niobé (1er étage)
Ceci n’exclut pas les sujets plus légers – les amours des dieux – mais traités d’une manière plus pudique qu’au
siècle précédent et privilégiant la pureté des sentiments ou la grandeur d’âme des protagonistes.
À voir au musée :
Ferdinand Bol, Vénus et Adonis (2e étage)
Les frères Le Nain, Bacchus découvrant Ariane à Naxos (1er étage)
On trouve aussi des évocations de l’Antiquité dans les paysages où apparaissent souvent ruines ou statues
antiques parfois chargées de sens moral : méditation sur la mort, sur les civilisations passées, le temps, la
faiblesse des ouvrages humains…
À voir au1er étage du musée : Pierre Patel, Paysage avec ruines
Le 18e siècle accorde au contraire une large place aux amours des dieux et à leurs petites histoires
quotidiennes proches de celles des hommes. L’atmosphère devient plus tendre et idyllique, les compositions
privilégient les formes dynamiques et les lignes souples des figures.
À voir au musée :
Sebastiano Ricci, Aurore et Céphale (2e étage)
Guy-Louis Vernansal, Bacchus confié par Mercure aux nymphes (1er étage)
Auger Lucas, Vénus demandant des armes pour Énée (1er étage)
À la fin du siècle, l’art néoclassique s’attache surtout aux actions héroïques et multiplie les scènes illustrant la
guerre de Troie ou l’histoire des grands personnages de l’Antiquité. Le style dépouillé s’appuie sur un dessin
précis, une utilisation parcimonieuse des couleurs, souvent choisies pour leur portée symbolique et un décor
sobre. La recherche de la beauté idéale prend pour modèles les sources antiques, remises au goût du jour à la
suite des découvertes archéologiques à Pompéi et Herculanum dans la deuxième moitié du 18e siècle. Les
histoires morales, édifiantes et décentes sont proposées tels des modèles de vertus à la suite de Louis David
dont Le serment des Horaces, peint en 1784, constitue le manifeste du néoclassicisme.
À voir à l’entresol supérieur du musée : Pierre Narcisse Guérin, Phèdre et Hippolyte et Léon Cogniet, Briséis pleurant Patrocle
Le 19e siècle poursuit la tradition académique ou se complaît dans les nus lascifs tandis que les différents
mouvements d’avant-garde (romantisme, réalisme, impressionnisme) délaissent cette thématique
traditionnellement rattachée à l’art officiel. Ils lui préfèrent des sujets en accord avec leurs sentiments ou leurs
préoccupations. Si les romantiques s’intéressent à la Grèce par exemple, c’est pour soutenir sa lutte pour
l’indépendance, non pour sa culture millénaire.
À voir à l’entresol inférieur du musée : James Pradier, Vénus (sculpture) et Sébastien Norblin de La Gourdaine, Cyparisse pleurant sur son cerf
Pour les artistes du 20e siècle, l’Antiquité gréco-romaine reste un thème récurrent qui est sollicité pour des motifs
variés. Les mythes sont souvent un prétexte pour les artistes pour parler de manière allégorique d’autre chose
ou d’eux-mêmes. Ainsi le Minotaure devient l’emblème du monstre sanguinaire pour évoquer les fascismes,
Actéon le double du peintre Albérola… Les mythes sont convoqués pour aborder les thèmes sexuels, voire
l’inconscient, par les surréalistes notamment. Ils peuvent aussi l’être par nostalgie d’un passé glorieux, comme
c’est le cas pour un certain nombre d’artistes italiens dans l’entre-deux-guerres. Entre dérision et fascination,
l’Antiquité reste un sujet d’actualité pour les artistes contemporains.
À voir au sous-sol du musée : Aristide Maillol, La Nymphe
À travers les siècles, on peut distinguer trois grandes fonctions aux œuvres mythologiques.
▪ la fonction narrative : il s’agit alors d’illustrer une histoire. Si cette fonction est toujours présente, elle peut avoir
des motifs variés : un but décoratif, montrer sa culture ou ses goûts. Ce type de commande à une valeur
sociale et fonctionne comme un message adressé à tous ceux qui regardent l’œuvre.
▪ la fonction allégorique permet de glorifier une personne (c’est le cas du portrait mythologique très en vogue
du 16e au 18e siècle) ou d’affirmer ses idées (l’histoire mythologique choisie l’est pour sa dimension morale, son
exemplarité ou sa capacité à évoquer une problématique de manière détournée, cachée).
▪ la fonction esthétique à travers des œuvres qui s’inspirent des canons antiques ou qui, tout en s’appuyant sur
la tradition pour le sujet, innovent sur le plan stylistique.
Les relations entre le sujet, l’époque où il est traité, mais aussi le commanditaire et la destination de l’œuvre
quand ils sont connus, sont essentielles à la compréhension des motivations qui président à sa naissance.
Principaux mythes représentés et tableaux en rapport
Achille Briséis pleurant Patrocle par Léon Cogniet (1794-1880) (entresol supérieur)
Briséis, fille de Brisès, prêtre d’Apollon, est faite prisonnière au cours de
la guerre de Troie. Elle devient la servante d’Achille, mais contraint de
la livrer à Agamemnon, chef de l’expédition, il refuse alors de
poursuivre le combat. Après la mort de son ami Patrocle, tué par
Hector, il reprend la lutte.
Cogniet peint ce tableau pour le concours du Prix de Rome de 1815,
mais l’agitation politique du moment ne lui permet pas de terminer
son travail dans le temps imparti par le jury comme on peut le remarquer dans la partie droite.
L’influence de son maître Guérin est très présente : type des figures, espace clos et éclairage vif. La figure
d’Achille exprime le drame, l’apparence calme et pensive traduit la détermination du héros prêt à venger son
ami : le regard et le geste de sa main droite sont éloquents.
Âges de l’humanité
Les quatre âges de l’humanité par Gérard de Lairesse (1640-1711) (2e étage) Ces peintures peuvent être mises en rapport avec le texte des Métamorphoses d’Ovide.
“L’âge d’or fut le premier âge de la création. En l’absence de tout justicier, spontanément, sans loi, la bonne
foi et l’honnêteté y étaient pratiquées. Le châtiment et la crainte étaient ignorés ; on ne lisait pas sur les murs
des menaces gravées dans le bronze ; et la foule suppliante des plaideurs ne tremblait pas devant le visage
de son juge : sans justicier, tous étaient en sûreté. En ce temps, le pin, coupé sur ses montagnes, n’était pas
encore descendu jusqu’à la plaine liquide, pour ses pérégrinations à travers le monde, et les mortels ne
connaissaient d’autres rivages que les leurs. En ce temps, les fossés à pic ne ceinturaient pas les forteresses. Ni
le tube d’airain allongé de la trompette, incurvé du cor, ni les casques, ni l’épée n’existaient. Sans recours au
soldat, les peuples, en sécurité, poursuivaient leur existence douce et paisible. La terre elle-même, aussi, libre
de toute contrainte, épargnée par la dent du hoyau, ignorant la blessure du soc, donnait sans être sollicitée
tous ses fruits ; satisfaits d’aliments produits sans nul effort, les hommes cueillaient les baies de l’arbousier et les
fraises de la montagne, les cornouilles et les mûres adhérant aux buissons épineux, et les glands tombés de
l’arbre touffu de Jupiter. Le printemps était éternel, les tranquilles zéphyrs caressaient de leur souffle tiède les
fleurs nées sans semence. Bientôt même la terre, sans l’intervention de la charrue, se couvrait de moissons, et
le champ, sans aucun entretien, blanchissait de lourds épis ; c’était l’âge où coulaient des fleuves de lait, des
fleuves de nectar, où le miel blond, goutte à goutte, tombait de la verte yeuse.
Ensuite, lorsque Saturne eut été précipité dans les ténèbres du Tartare, et que Jupiter fut le maître du monde,
ce fut le tour d’une génération d’argent, d’un prix moindre que l’or, mais plus grand que le bronze aux reflets
fauves. Jupiter réduisit la durée du printemps d’autrefois, et, avec l’hiver, l’été, le capricieux automne, et le
printemps écourté, régla en quatre saisons le cours de l’année. C’est alors que, pour la première fois, l’air, à la
flamme des souffles desséchés, s’embrasa, que, congelées par la bise, s’allongèrent les stalactites de glace.
C’est alors que, pour la première fois, les hommes se réfugièrent dans des demeures ; et ces demeures furent
des grottes, des buissons touffus, des abris de branchages reliés par de l’écorce ; pour la première fois, les
semences, dons de Cérès, furent enfouies dans les longs sillons, et le poids du joug fit gémir les jeunes taureaux.
À cette génération en succéda une troisième, de bronze, de tempérament plus rude, plus prompte à recourir
à l’horreur des armes, ignorant cependant le crime. La dernière fut de fer, dont elle a la dureté. Du coup, ce
fut l’invasion, dans un âge d’un pire métal, de tout ce que réprouvent les dieux, la déroute de l’honneur, de la
franchise, de la loyauté ; à leur place s’installèrent la tromperie, la ruse, le piège insidieux, la violence, le
criminel appétit de la possession. Le navigateur ouvrait ses voiles aux vents, sans bien les connaître encore ; et
les pins, si longtemps dressés sur les hautes montagnes, devenus navires, bondirent sur les flots inconnus. Le sol,
jusqu’alors bien commun, comme la lumière du soleil et l’air même, fut, par le défiant arpenteur, marqué du
long tracé des limites. Et ce n’est pas seulement des moissons et une nourriture légitime que l’on exigea de la
richesse de la terre, mais on pénétra jusque dans ses entrailles ; et les trésors qu’elle avait enfouis et cachés
jusqu’au voisinage des ombres du Styx sont arrachés de ses profondeurs, sources empoisonnées de tous les
maux. Le fer malfaisant, et plus malfaisant encore que le fer, l’or, en étant extraits, avec eux en sort aussi la
guerre, qui use de l’un et de l’autre pour combattre et qui, de sa main teinte de sang, entrechoque les armes
bruissantes. On vit de rapt ; l’hôte n’est pas en sécurité auprès de son hôte, ni le gendre auprès de son beau-
père ; entre frères mêmes, la bonne entente est rare. L’époux est une menace pour la vie de son épouse,
l’épouse pour celle de son mari ; les redoutables marâtres mêlent aux breuvages les livides poisons ; le fils,
devançant la date fatale, complote contre la vie du père. La piété gît vaincue, et, la dernière des hôtes
célestes, la vierge Astrée a abandonné la terre ruisselante de sang.”
Lexique Airain : ancien alliage à base de cuivre. Hoyau : houe (sorte de pioche) à lame aplatie en biseau. Arbousier : arbrisseau du midi, à feuilles persistantes, dont le fruit, comestible, est l’arbouse. Cornouille : fruit du cornouiller, petit arbre des lisières. Zéphyr : vent doux et agréable. Yeuse : chêne vert. Saturne = Cronos. Tartare : région du monde la plus profonde, située sous les enfers. Jupiter = Zeus. Cérès = Déméter (déesse de la terre cultivée). Styx : fleuve des enfers. Astrée : fille de Zeus et de Thémis, elle régnait sur la terre pendant l’âge d’or et y répandait, avec sa sœur la Pudeur, les sentiments de justice et de vertu. Quand elle quitta la terre, elle devint la constellation de la Vierge.
Les symboles des médaillons et des végétaux les encadrant
L’âge d’or
Médaillon : une jeune femme tenant des branches d’olivier.
Arbres : chêne et olivier.
Le chêne est un symbole de majesté, c’est l’arbre investi des privilèges de la divinité suprême du ciel (chêne
de Zeus à Dodone). Il symbolise la solidité, la puissance, la longévité, la hauteur tant au sens matériel que
spirituel, il est l’axe du monde.
L’olivier est symbole de paix, de fécondité, de purification, de force, de victoire et de récompense.
L’âge d’argent
Médaillon : les activités humaines (musique, préparation des repas, agriculture, construction...).
Végétaux : vigne et figuier.
La vigne donne la boisson des dieux. Associée à Dionysos, dont le culte est lié à la connaissance des mystères
de la vie après la mort, elle est symbole d’immortalité et est aussi utilisée comme symbole funéraire.
Le vin est également porteur de joie (cortèges bachiques).
Le figuier est, avec l’olivier et la vigne, un symbole d’abondance et de fécondité.
L’âge de bronze
Médaillon : des hommes construisent des murailles.
Plantes : lierre, saule, reine des près.
Le lierre est associé à Dionysos : toujours vert, symbole de la force végétative et de la persistance du désir, il est
aussi symbole d’éternité.
Le saule est lié à la mort, à la tristesse ; il symbolise aussi la loi divine.
Les plantes sont liées à l’énergie solaire, aux forces de la terre et à la production.
Les plantes, comme Athéna dans l’image principale, sont ambivalentes : vénéneuses / guérisseuses. L’homme
doit faire le choix de leur bon usage.
L’âge de fer
Médaillon : prisonniers qu’on exécute.
Plantes : chardons et épis de blé entremêlés.
Le mélange renvoie à la terre abandonnée par les dieux et privée de soin par les hommes.
Ces quatre tableaux, peints pour un riche marchand d’Amsterdam, constituaient sans doute le décor d’un
vestibule. Le traitement en grisaille produit un parfait effet de trompe-l’œil qui, à l’origine, devait jouer avec
l’éclairage naturel de la pièce comme l’attestent les ombres à l’intérieur des niches feintes.
Chaque tableau est composé d’une scène principale, d’un médaillon reprenant la thématique développée
pour chaque âge, lui-même encadré de végétaux symboliques. Ce choix permet dans un rectangle très
allongé (sans doute imposé par le lieu) de retrouver des proportions harmonieuses pour la scène principale,
d’associer haut et bas-relief de manière illusionniste et de créer un rythme propice à la narration tout en
maintenant l’unité d’ensemble.
On notera la maîtrise de la composition chez cet artiste qui est l’un des défenseurs de l’art classique et du
système académique, tant à travers son œuvre que par ses écrits et son enseignement. Chaque scène est
fermée par des personnages secondaires situés de part et d’autre de la figure centrale et de la divinité
placées sur l’axe central de la scène. La précision du dessin, la fermeté du modelé sont au service de cette
esthétique et en accord avec l’esprit du trompe-l’œil. Andromaque
Andromaque et Pyrrhus par Pierre-Narcisse Guérin (1774-1833) (entresol supérieur)
Pyrrhus, plus connu sous le nom de Néoptolème, est le fils d’Achille. Il fait
partie de ceux qui se cachent dans le cheval de bois. Une fois dans la ville de
Troie, il tue le vieux roi Priam. Parmi les captives troyennes, il reçoit
Andromaque, la femme d’Hector. Mais, elle a un enfant, Astyanax, dont les
Achéens réclament la mort, de peur de voir restaurée un jour la lignée royale
troyenne.
La composition strictement ordonnée met en valeur Pyrrhus assis comme un roi sur son trône et Andromaque le
suppliant d’épargner son fils. Le geste protecteur de Pyrrhus indique qu’il ne donnera pas suite à la demande
d’Oreste, situé à droite, venu au nom des Grecs demander l’enfant. À gauche, Hermione, fille de Ménélas et
d’Hélène et épouse de Pyrrhus, quitte la scène d’une manière théâtrale, ulcérée et sans doute inquiète de la
décision de son mari.
Aphrodite / Vénus Déesse de l’amour, de la beauté, elle est aussi liée aux mariages, aux naissances et
à la fertilité des champs. Fille de Zeus et Dioné ou née du sang d’Ouranos
fécondant la mer.
Attributs : fruits à pépins (grenade, pomme), éléments marins en relation avec la
tradition qui veut qu’elle soit née dans une vague.
Vénus et Adonis par Ferdinand Bol (1616-1680) (2e étage)
Le sujet est emprunté aux Métamorphoses d’Ovide. Adonis, né de la liaison
incestueuse de Myrrha avec son père Cinyras, roi de Paphos, est célèbre pour sa
grande beauté et pour sa passion de la chasse. Aphrodite conçoit pour lui une passion si dévorante qu’elle
délaisse la compagnie des dieux de l’Olympe.
Adonis est mortellement blessé lors d’une chasse au sanglier. Aphrodite transforme alors le sang répandu du
héros en anémones dont on ne peut jouir que peu de temps et dont les pétales s’étiolent au vent.
C’est dans une nature idyllique que Bol choisit de les réunir. Assis au pied d’un arbre, Aphrodite coiffe son
amant d’une couronne de fleurs tressées. Deux colombes se contemplent comme le font les deux amants. Les
deux chiens d’Adonis, dont l’un est chevauché par l’Amour, tournent également leur regard vers le couple.
Les couleurs chaudes de l’automne et la douce lumière qui privilégie les visages des amants exaltent la
sensation de calme et d’harmonie.
Cette œuvre raffinée est peinte vers 1656-1660 par Ferdinand Bol. Élève et ami de Rembrandt, il est d’abord
influencé par son maître avant de s’orienter vers un style plus baroque après 1650. Le peintre s’inspire ici d’une
œuvre de Van Dyck (Renaud et Armide, musée du Louvre) pour la composition.
À voir aussi :
Mars sortant des bras de Vénus pour aller à Troie par Jean Bardin (page 9)
Vénus demandant à Vulcain des armes pour Énée par Auger Lucas (page 13)
La forge de Vulcain, anonyme d’après Heemskerk (page 13)
Sculptures de Vénus de la salle Richelieu (1er étage) et de la salle rouge (entresol inférieur)
Apollon Fils de Zeus et Léto, dieu du châtiment foudroyant, de la divination (la Pythie parle en son nom), il est aussi
l’inspirateur des musiciens et des poètes, le protecteur des arts et le symbole de la beauté et de la jeunesse.
Attributs : les armes vengeresses, la lumière solaire.
Diane et Apollon assistent à une ronde de petits enfants que fait danser l’Amour par
Hendrick de Clerck (1570-1629) (2e étage)
Les références à l’Antiquité, à la culture de la Renaissance et le raffinement du sujet
rattachent cette œuvre au courant maniériste, marqué par le goût des citations
littéraires ou artistiques et par l’importance accordée à l’aspect plastique plutôt qu’à
la narration. Formes et couleurs se conjuguent ici pour donner à ce petit panneau un
aspect précieux et sophistiqué.
Artémis et Apollon semblent en lévitation au-dessus de la ronde d’enfants conduite
par Éros. Apollon, dieu de la lumière solaire et des arts, joue du violon, tandis que sa
sœur jumelle Artémis, déesse de la chasse, accoudée sur la jambe de son frère, s’abandonne au spectacle.
Le Châtiment des enfants de Niobé par Nicolas de Plattemontagne (1631-1706) (1er étage)
La reine Niobé, mère de sept filles et sept garçons dont elle est très fière, se moque de
Léto parce qu’elle n’a que deux enfants : Apollon, dieu des arts, de la lumière mais
aussi des châtiments et Artémis, déesse de la chasse. Pourvus des pouvoirs des dieux
par leur père Zeus, ils viennent venger leur mère en tuant tous les enfants de Niobé.
Au premier plan, Niobé serre contre elle une de ses filles pour la protéger des flèches
d’Apollon, tandis que ses autres enfants sont déjà morts ou tentent de s’enfuir.
Les bras levés, les mains tendues vers le ciel, les corps qui tombent, l’homme qui tente
de fuir en se couvrant le visage, la jeune fille qui serre sa mère, tout dans cette scène exprime la panique et la
détresse. Le peintre renforce l’impression dramatique par l’expression douloureuse ou craintive des visages.
Cette sensation est encore accentuée par l’ombre du nuage qui obscurcit la scène. Par contraste, le ciel bleu
et serein éclaire le paysage, les dieux, Niobé et sa fille.
La composition s’appuie sur les verticales et les horizontales qui dominent avec les lignes du paysage, des
arbres, du palais… tandis qu’un triangle relie Apollon en haut, le groupe autour de Niobé à gauche et le
groupe des enfants à droite. Cette figure triangulaire permet de répartir l’action sur toute la surface de la toile
et donne l’impression d’une composition stable.
Cet artiste se distingue par ses portraits avant de se consacrer à la peinture d’histoire. Il possède un sens rigoureux de la composition hérité de sa formation auprès de Charles Le Brun qu’il combine avec des effets de drapés dont le rendu des matières rappelle qu’il fut aussi l’élève de Philippe de Champaigne.
Arès / Mars Fils de Zeus et d’Héra, dieu de la guerre.
Attributs : casque, armes.
Mars sortant des bras de Vénus pour aller à Troie par Jean Bardin (1732-1809) (1er étage)
Cette scène de plein air représente le moment où Arès part pour la guerre de Troie.
Debout et casqué, il signifie à Aphrodite, assise sur son char, qu’il doit partir. À
gauche, Éros tenant un arc s’envole, accompagné de deux colombes. À droite, le
génie de la guerre, casqué et ailé, présente à Arès son baudrier. Dans l’esquisse,
présentée à côté, on note des différences : le génie ailé est placé différemment, la
pose de Arès est moins rigide, plus expressive, le drapé d’Aphrodite a été modifié.
La précision du dessin qui s’appuie sur l’étude d’après le modèle vivant, la
composition triangulaire centrée sur le dieu, la gestuelle démonstrative et le sujet
même où la volupté cède le pas devant le devoir annoncent l’évolution vers le style néoclassique.
À voir aussi :
La forge de Vulcain, anonyme d’après Heemskerk (page 13) Artémis / Diane Fille de Zeus et de Léto, responsable des morts soudaines, déesse de la chasse. Sœur d’Apollon, elle est aussi la
personnification de la lune.
Attributs : arc et flèches, croissant de lune.
À voir : Le Châtiment des enfants de Niobé par Nicolas de Plattemontagne (page 8) Portrait de mademoiselle Pinchinat en Diane par Jean-Baptiste Perronneau (page 18) Portrait de madame de La Rivière par Johann Heinsius (1er étage) ci-contre
Athéna / Minerve Fille de la déesse Métis et de Zeus. Métis est avalée par Zeus qui craint que l’enfant qu’elle porte ne le détrône.
Pris d’un violent mal de tête, Héphaïstos doit lui fendre le crâne. Athéna en sort toute armée et casquée en
poussant un cri de guerre. Déesse de l’intelligence et de la sagesse, de la guerre, protectrice de l’État, elle
garantit l’équité des lois et leur juste application, elle protège aussi l’agriculture, la famille, les époux.
À voir : Les quatre âges de l’homme par Gérard de Lairesse (1640-1711) (page 5)
Athéna apparaît à l’arrière-plan derrière la personnification de la justice dans l’âge de bronze. Portrait de femme en Minerve, anonyme, 17e siècle (page 18)
Cyparisse Cyparisse pleurant sur son cerf par Sébastien Norblin de La Gourdaine (1796-1884) (entresol inférieur) L’œuvre illustre l’histoire de Cyparisse rapportée par Ovide dans Les Métamorphoses.
“ Il y avait, en effet, un grand cerf, consacré aux nymphes habitant les
champs de Carthæa, et qui, grâce à ses bois largement étalés, mettait
lui-même sa tête à l’abri d’une ombre épaisse. Ses cornes brillaient de
l’éclat de l’or, et, se répandant sur son poitrail, des colliers de pierreries
étaient suspendus à son cou arrondi. (…) Libre de toute contrainte, sans
éprouver la frayeur innée de ses semblables, il fréquentait volontiers les maisons et offrait son encolure aux
caresses de toutes les mains, si inconnues fussent-elles. Mais pourtant, plus qu’à tous les autres, ô toi le plus
beau des enfants de Cos, il avait ton affection, Cyparissus. C’est toi qui conduisais ce cerf à la pâture de
l’herbe fraîche, aux ondes d’une source limpide. Tantôt, tu enlaçais à ses bois des guirlandes de fleurs variées,
tantôt, cavalier installé sur son dos, tu le menais joyeusement de côté et d’autre, sa bouche tendre obéissant
aux rênes de pourpre. Un jour, il faisait chaud ; il était midi ; à la chaleur du soleil, les bras recourbés du Cancer,
hôte des rivages, devenaient brûlants. Fatigué, le cerf s’étendit sur la terre couverte d’herbe et goûtait la
fraîcheur que dispensait l’ombre des arbres. Sans le vouloir, le jeune Cyparissus le transperça d’un javelot à
pointe affilée, et, quand il le vit mourant de cette cruelle blessure, il voulut aussi mourir. Quelles consolations ne
lui prodigua pas Phœbus, et comme il lui remontra qu’il devait ressentir une peine moins profonde et
proportionnée à son objet ! L’enfant n’en gémit pas moins et demande comme suprême faveur aux dieux que
son deuil soit éternel. Et bientôt, tout son sang s’étant écoulé en flots de larmes, ses membres commencèrent à
prendre une couleur verte, ses cheveux qui, tout à l’heure, tombaient sur son front de neige, deviennent une
chevelure hérissée et, prenant de la raideur, pointent vers le ciel étoilé une grêle cime. Le dieu poussa un
gémissement et, avec tristesse : "Je verserai sur toi des larmes, tu en verseras sur les autres et tu seras le
compagnon de la douleur, dit-il."
Dans le tableau de Norblin de La Gourdaine, Cyparisse étreint le cerf, renforçant l’aspect sentimental de la
scène. Inerte, il se prête mieux à l’étude du nu. Le sujet mythologique n’est ici qu’un prétexte à peindre un nu
académique, exercice qui s’inscrit dans la formation de l’artiste qui est alors pensionnaire à la villa Médicis.
Cette œuvre répond parfaitement aux conventions du style académique par l’idéalisation du nu.
Dionysos / Bacchus Dieu du vin, de la vigne, du délire mystique.
Attributs : vigne, lierre, thyrse.
Fils de Zeus et de Sémélé, il est caché par Zeus dans sa cuisse après que sa mère a été consumée par la
foudre de son amant. Ses parents adoptifs, Athamas et Ino, sont bientôt frappés de folie par Héra. Zeus le
confie alors aux nymphes.
Devenu adulte, il découvre la vigne. Héra le retrouve et le frappe de folie. C’est à cette époque qu’il erre à
travers le monde et qu’apparaît le cortège qui l’accompagne traditionnellement : son char, orné de pampre
et de lierre, traîné par des panthères est entouré par les Silènes, les Bacchantes et les Satyres.
De retour en Grèce, il gagne la Béotie, pays d’origine de sa mère et y introduit les bacchanales. Puis le dieu
loue les services de marins pour se rendre à Naxos mais ceux-ci tentent de le faire prisonnier pour le vendre
comme esclave. Dionysos transforme alors leurs avirons en serpents, remplit leur navire de lierre, fait retentir le
son de flûtes invisibles et paralyse le navire avec des guirlandes de vigne. Les pirates se précipitent dans la mer
et sont transformés en dauphins. Après cet épisode, la puissance de Dionysos est reconnue par tous et le dieu
peut remonter au ciel. Plus tard, il enlève Ariane à Naxos.
L’enfant Bacchus confié par Mercure aux nymphes, filles d’Atlas par Guy-Louis Vernansal (1648-1729) (1er étage)
L’enfance extraordinaire de Dionysos, le dieu “deux fois né”, a maintes fois suscité
l’intérêt des artistes. Sa mère, Sémélé, demande à son amant Zeus de se montrer à elle
dans toute sa splendeur et meurt consumée. Zeus a juste le temps de retirer l’enfant
qu’elle porte et de le cacher dans sa cuisse, afin qu’Héra ne sache rien de son
infidélité. Le petit Dionysos put ainsi naître à terme. Cependant Héra poursuit Dionysos
de sa vengeance en frappant ses parents adoptifs de folie. Transformé en chevreau
puis confié aux nymphes par l’intermédiaire de l’infatigable messager, Hermès, il
grandit loin de l’Olympe.
Ce tableau figure le moment où Hermès, dont le mouvement est souligné par la
draperie volante, arrive chez les nymphes. Dionysos, identifiable par le thyrse qu’il tient,
est mis en valeur par sa position centrale à laquelle fait écho l’arbre qui forme l’axe vertical de la composition
et par le linge immaculé placé derrière lui. À droite, les nymphes, émues et attentionnées, s’apprêtent à le
prendre en charge. L’eau qui coule à leurs pieds et les végétaux qui ornent leurs chevelures les désignent
comme des nymphes des sources. La scène est rendue dynamique par la diagonale que forment Hermès,
Dionysos et la nymphe assise premier plan. La seconde nymphe et l’arbre viennent stabiliser la composition. Le
dessin précis et sculptural des corps et des drapés inscrit l’œuvre dans la tradition académique qui s’appuie sur
l’étude du modèle vivant et sur celle de la statuaire antique.
Bacchus découvrant Ariane à Naxos par les frères Le Nain : Antoine et Louis (vers 1600/1610 - 1648), Mathieu (vers 1600/1610 - 1677) (1er étage)
Cette peinture représente le moment où Ariane, fille du roi de Crète
Minos, s’est endormie sur l’île de Naxos où Thésée l’a abandonnée. Ce
dernier, après avoir bénéficié de son aide pour sortir du labyrinthe dans
lequel il est allé tuer le Minotaure, l’enlève puis la dépose sur une île
déserte où Bacchus la découvre peu après.
Cette composition est encore empreinte d’éléments maniéristes. Les marins et le bateau sont empruntés à des
gravures reproduisant des œuvres de l’École de Fontainebleau. Mais les deux personnages principaux, situés
au premier plan et mis en valeur par la lumière, sont une pure création des frères Le Nain et annoncent l’art
classique par la noblesse des expressions et la clarté du récit.
Les auteurs apportent une relecture de ce sujet mythologique : Ariane dort ; le bruyant cortège de Dionysos
est absent et les marins ne servent qu’à situer l’action. Au-delà de l’histoire, les frères Le Nain se sont surtout
attachés à représenter la naissance de l’amour par le jeu du regard que Dionysos porte en silence sur la jeune
princesse et par sa main posée sur son cœur, geste non dénué d’une certaine théâtralité.
L’inspiration mythologique de ce tableau en fait une œuvre rare au sein du corpus des frères Le Nain
essentiellement constitué aujourd’hui de scènes de genre (représentant des paysans). Mais on peut penser
que les tableaux d’histoire n’étaient pas rares puisque les textes de l’époque nous apprennent que ces
peintres étaient appréciés par leurs contemporains pour leurs peintures religieuses et leurs portraits.
Éos / Aurore Éos, personnification de l’aurore appartient à la première génération divine, celle des Titans. On la représente
comme une déesse dont les doigts ouvrent les portes du ciel au char du Soleil.
Un des mythes relatif à Céphale raconte son enlèvement par l’Aurore.
Attributs : chien de chasse, javelot.
Aurore et Céphale par Sebastiano Ricci (1659-1734) (2e étage)
Cette esquisse peinte prépare un plafond du Palais Pitti à Florence. Inspirée des
Métamorphoses d’Ovide, l’œuvre évoque l’enlèvement de Céphale, le petit-fils
d’Éole, par Aurore, la déesse de l’aube qui s’est éprise de ce jeune homme fervent de
chasses matinales. Mais Céphale résiste à la beauté d’Aurore et reste fidèle à son
épouse Procris.
La grâce de la composition repose sur l’utilisation ingénieuse de l’espace et sur la
présence d’un nuage rapidement brossé qui barre la composition d’une diagonale.
Cette nuée grise permet de situer la scène et suggère, par la position du jeune
chasseur, l’idée du mouvement et de l’élévation dans le ciel, propre à traduire l’idée
de son enlèvement. Le balayage de nuages gris et roses, laissant paraître par endroits
le ciel bleu, traduit également, en rythmes colorés, cette idée de mouvement des cieux propre à l’aube que
personnifie Aurore. Le traitement du chien, tenu par deux amours au premier plan, figuré assis dressant la tête
vers son maître, participe aussi au mouvement général de la composition. Un beau contraste coloré et sensuel
est ménagé entre la déesse à demi dévêtue et le chasseur, au corps couvert de vêtements chatoyants.
Éros / Cupidon Dieu de l’amour. Déité primordiale, il serait apparu en même temps que la Terre, sorti directement du chaos
primitif. D’autres généalogies existent : fils d’Aphrodite et d’Hermès ou d’Artémis chthonienne (fille de Zeus et
de Perséphone) et d’Hermès, c’est celui-ci qui serait le dieu ailé familier aux poètes et aux artistes.
Attributs : ailes, arc et flèches.
À voir :
Vénus et Adonis par Ferdinand Bol (page 7)
Diane et Apollon assistent à une ronde de petits enfants que fait danser l’Amour
par Hendrick de Clerck (page 8)
Vénus demandant à Vulcain des armes pour Énée par Auger Lucas (page 13)
Psyché admise dans l’Olympe par N. Coypel, d’après Raphaël (page 17)
L’eau par Claude Deruet (page 19)
Flore Divinité romaine des fleurs et du printemps.
À voir : Portrait d’Henriette de France en Flore par Jean-Marc Nattier (page 18)
Héphaïstos / Vulcain Fils de Zeus et d’Héra, hideux et boiteux ; dieu du feu, de la métallurgie, forgeron des dieux et des héros.
Installé au fond des volcans, il est assisté par les Cyclopes. On le représente comme un nain ou comme un
vieillard robuste, la tête couverte d’un bonnet et portant un marteau. Vulcain ou allégorie de l’hiver par Pompeo Batoni (1708-1787) (2e étage)
Le peintre s’est adapté au format ovale de la toile pour composer la figure
d’Héphaïstos et évoquer la puissance physique du dieu des forgerons, représenté
avec un maillet dans la main. Son visage méditatif est tourné vers la gauche et son
regard contemple, vers l’arrière-plan, un foyer d’où s’échappent des flammes
rougeoyantes. Le mouvement circulaire du bras droit amplifie le mouvement général
de la composition.
La Forge de Vulcain, peinture anonyme d’après Marteen Van
Heemskerk (1498-1574) (2e étage, palier)
Cette monumentale peinture sur bois s’inspire de la gravure de
Cornelis Bos (1546) reprenant l’œuvre de Heemskerk de 1536
conservée à la Galerie Nationale de Prague. L’artiste a ajouté la
scène figurée en haut à droite montrant les dieux de l’Olympe
assistant aux ébats amoureux d’Aphrodite et Arès.
Aphrodite, épouse d’Héphaïstos, est célèbre pour ses nombreuses
aventures amoureuses, notamment avec Arès. Un jour Hélios
rapporte la nouvelle de cet adultère à Héphaïstos qui, pour se
venger, fabrique un filet et piège les amants, les rendant ridicules à tous les dieux de l’Olympe.
Cette œuvre est caractéristique du style maniériste : les artistes de la seconde moitié du 16e siècle peignent "à
la manière de", affirment leur liberté et leur capacité d’invention et s’écartent peu à peu de la rationalité
classique et de l’observation du réel. Ils utilisent volontiers des couleurs vives, dissonantes, acides. La
représentation de l’espace est souvent arbitraire, non mesurable. Les canons servant à la représentation du
corps humain sont modifiés : les têtes sont souvent très petites, les corps apparaissent massifs par contraste, les
musculatures masculines sont exacerbées… Les poses deviennent extrêmement complexes, surprenantes ou
érotiques. La volonté de montrer sa capacité d’invention et sa virtuosité conduit à une expression étrange,
artificielle, fantaisiste.
Vénus demandant à Vulcain des armes pour Énée par Auger Lucas (1685-1765) (1er étage)
La scène s’inspire du huitième livre de l’Énéide où Virgile rapporte comment
Vénus, la déesse de l’amour, visite son mari Vulcain, le dieu du feu et forgeron,
pour le persuader de réaliser les armes d’Énée parti à la conquête de Troie.
C’est à l’entrée d’un antre souterrain, peut-être un volcan, comme le
rapportent les poètes grecs anciens, que se situe l’action. La déesse,
accompagnée de Cupidon qui bande son arc, séduit Vulcain qui s’applique à graver le décor d’un bouclier. Il
est représenté assis à son établi ; près de lui, dans le fond de la cavité rocheuse, deux forgerons s’activent à
leurs tâches près du feu.
Hermès / Mercure Fils de Zeus et de Maïa. Très précoce, il s’enfuit de son berceau et vole les bœufs d’Apollon. De retour, il heurte
une écaille de tortue et invente la lyre. Apollon séduit par cette musique la lui échange contre sa houlette de
berger qui devient le caducée.
Hermès est le héraut des dieux, leur ambassadeur. Patron des orateurs, dieu des commerçants et des
voyageurs.
Attributs : casque ailé, manteau et chapeau de voyageur, ailettes attachées aux talons.
À voir : L’enfant Bacchus confié par Mercure aux nymphes, filles d’Atlas par Guy-Louis Vernansal (page 11)
Termes des quatre saisons, sculptures 1er – 2e siècle (1er étage)
Iphigénie Son histoire est liée à celle de la pomme de la Discorde : Éris, personnification de la Discorde, n’est pas invitée
au mariage de Pélée et Thétis ; pour se venger, elle jette au milieu de l’assemblée une pomme d’or avec une
inscription « à la plus belle ». À la demande de Zeus, Pâris, fils cadet de Priam, doit choisir entre Aphrodite, Héra
et Athéna qui prétendent au titre. Il choisit Aphrodite qui lui a promis la plus belle des femmes et lui permet
ainsi d’enlever Hélène, l’épouse de Ménélas.
Agamemnon, frère de Ménélas, souverain d’Argos est l’un des plus puissants rois du Péloponnèse. Sa femme
Clytemnestre est la sœur d’Hélène. Il est choisi pour commander l’expédition contre Troie. Pendant deux ans
on construit la flotte et on lève les armées qui convergent vers Aulis, port de Béotie. Par malheur, sur le point de
lever l’ancre, Agamemnon se vante d’avoir tué une biche avec une si grande adresse que même la déesse
Artémis n’aurait pu l’égaler. Pour se venger de cette vantardise, la déesse déchaîne les vents et empêche
ainsi le départ de l’expédition punitive. On consulte Calchas, le devin, qui déclare que seul le sacrifice
d’Iphigénie, la plus belle des filles d’Agamemnon, peut apaiser le courroux d’Artémis. Il fait venir sa fille sous le
prétexte de la marier à Achille, roi de Thessalie. Le sacrifice allait s’accomplir quand Artémis, enfin calmée,
enlève Iphigénie et lui substitue une biche sur le bûcher.
Transportée par la déesse en Tauride, Iphigénie devient prêtresse d’Artémis. Elle est chargée de sacrifier tout
étranger, mais quand son frère Oreste débarque, elle le reconnaît et réussit à s’enfuir avec lui.
Le Sacrifice d’Iphigénie par Sébastien Bourdon (1616-1671) (1er étage)
Bourdon choisit de figurer le moment fugitif et dramatique de la substitution.
Cela lui permet de décliner différentes réactions face à l’événement. Il dispose
les personnages sur une diagonale : en bas à droite, une femme est repliée sur
sa douleur, il s’agit peut-être de Clytemnestre qui ne voit pas le “miracle” ; près
du bûcher, les témoins de l’enlèvement d’Iphigénie manifestent leur
étonnement et leur position conduit le regard vers le groupe d’Artémis et
d’Iphigénie en haut à gauche. Cette diagonale ascendante dynamise la
représentation et procure au spectateur, placé légèrement en contrebas, la
sensation de participer lui-même à l’événement, tout en étant incapable
d’agir, à l’image des témoins de l’histoire et, comme eux, submergé par
l’émotion.
La scène, tout en mouvement, est stabilisée par les verticales des éléments architecturaux et de l’autel qui
encadrent l’action. La richesse chromatique et la lumière dorée créent une harmonie chaude qui contraste
avec le premier plan sombre qui fait office de repoussoir.
Sébastien Bourdon séjourne en Italie de 1634 à 1637 où il se fait une réputation en pastichant des peintres
célèbres comme Poussin, Le Lorrain, Castiglione ou Sacchi, mais aussi par des œuvres plus personnelles, scènes
de genre ou tableaux d’histoire. Si ses premiers tableaux sont d’esprit baroque, il assagit peu à peu ses
compositions tout en conservant un goût pour les formes souples et dynamiques traitées avec des effets de
matière par lesquels il affirme son talent de coloriste. On peut aussi aller voir ce tableau qui est à rattacher à l’histoire de la famille maudite des Atrides.
Clytemnestre hésitant avant de frapper Agamemnon endormi par Pierre-Narcisse Guérin (1774-1833) (entresol supérieur)
Après la guerre de Troie, Agamemnon rejoint sa patrie mais, pendant son absence,
sa femme Clytemnestre a pris un amant, Égisthe. Ce dernier l’incite à se
débarrasser de son époux qui avait assassiné son premier mari et ordonné le
sacrifice de leur fille Iphigénie.
Agamemnon est représenté endormi et désarmé, à la merci de sa femme. Au
premier plan, Clytemnestre poussée par son amant se dirige vers sa couche, une hache bipenne à la main. La
lumière rougeoyante, les ombres sur le sol, les deux personnages s’avançant silencieusement au premier plan
créent une atmosphère dramatique qui, au-delà d’une composition rigoureuse de style néoclassique, laisse
place aux sentiments et annonce l’esprit romantique.
Œdipe Œdipe et Antigone s’exilant de Thèbes par Eugène-Ernest Hillemacher (1818-1887) (entresol supérieur)
Œdipe, banni de Thèbes ravagée par la peste, quitte la ville sous la
conduite de sa fille Antigone après s’être crevé les yeux en apprenant qu’il
a tué son père, Laïos, et épousé sa mère, Jocaste.
Œdipe et Antigone sont au centre, en pleine lumière. Au premier plan la
population pleure ses morts tandis qu’au second plan ses fils chassent
Œdipe de la ville. L’autel et le socle sur lequel on voit le pied d’une statue
à droite, une colonne cannelée à gauche et la ville à l’arrière-plan permettent de situer la scène.
Ce tableau, réalisé dans le cadre du concours pour le prix de Rome en 1843, fut critiqué pour son manque de
lisibilité de la composition et d’idéalisation des personnages.
Phaéton Fils de l’Océanide Clyméné et d’Hélios, il est élevé par sa mère dans l’ignorance de son père. Devenu
adolescent, elle lui révèle le nom de son père auquel il demande, comme preuve de sa naissance, le droit de
conduire le char du soleil. Après beaucoup d’hésitations et mille recommandations, il le laisse partir. Effrayé par
l’altitude et par la vue des animaux du Zodiaque, Phaéton quitte bientôt la route tracée, s’approche trop près
de la terre qu’il manque d’embraser, puis monte trop haut provoquant la plainte des
astres à Zeus, si bien que pour éviter une catastrophe celui-ci le foudroie et le
précipite dans le fleuve Éridan. Phébus confiant le char du soleil à Phaéton par Felice Giani (1758-1823) (2e étage)
Il s’agit d’un projet pour un décor de plafond.
Dans la partie inférieure Aurore est évoquée dans les nuées, sous les traits d’une jeune
femme ailée brandissant une torche. Dans la zone supérieure, déjà baignée de
lumière, Phaéton remercie Hélios de la confiance qu’il lui accorde en lui remettant le
char du soleil conduit par quatre coursiers.
Phèdre Fille de Minos et de Pasiphaé, elle est l’épouse de Thésée. En son absence, elle s’éprend d’Hippolyte, son
beau-fils. Face à l’indifférence et au mépris de celui-ci, elle l’accuse d’intentions incestueuses, ce qui
provoque la colère de Thésée qui demande vengeance à Poséidon. Ce dernier envoie un monstre marin qui
effraie les chevaux du char d’Hippolyte entraînant sa chute et sa mort. Prise de remords, Phèdre avoue son
mensonge et se suicide.
Phèdre et Hippolyte par Pierre-Narcisse Guérin (1774-1833) (entresol supérieur)
Guérin représente le moment où Phèdre vient d’accuser son beau-fils. On
remarque immédiatement l’opposition entre Hippolyte qui se défend
vigoureusement de cette accusation et le groupe de Thésée, Phèdre et
Œnone, la nourrice et confidente de cette dernière. Hippolyte, vêtu de
blanc, accompagné de ses chiens, incarne le jeune homme pur, chaste
et vertueux tandis que Thésée, abattu par la nouvelle, semble réfléchir et
que son poing fermé et son expression intériorisée laissent deviner qu’il prépare sa vengeance. Quant à
Phèdre, effondrée sur son siège, le regard perdu, elle semble soumise à son destin : simple jouet entre les mains
d’Aphrodite qui lui a insufflé cette passion pour Hippolyte dans le but de se venger du dédain de celui-ci pour
l’amour et du culte qu’il rend à sa rivale Artémis. Elle est aussi sous l’influence de sa nourrice dont l’attitude
dénote le complot.
La composition strictement ordonnée, le décor réduit à l’essentiel, la disposition des personnages en frise,
l’utilisation de couleurs symboliques, de poses et d’expressions théâtrales sont caractéristiques du style
néoclassique.
Polyxène L’histoire de Polyxène forme une sorte de pendant à celle d’Iphigénie.
Après la prise de Troie, au moment où les Grecs s’apprêtent à prendre la mer, le spectre d’Achille réclame le
sacrifice de Polyxène, une des filles du roi Priam, pour apaiser ses mânes.
Ovide dans Les Métamorphoses raconte le courage exemplaire de cette dernière : “Mais, n’oubliant pas qui
elle est, une fois amenée devant l’autel barbare, quand elle comprit que les apprêts du cruel sacrifice étaient
faits pour elle et vit Néoptolème debout, le fer à la main, fixant les yeux sur son visage : Verse donc sans retard
ce sang généreux, dit-elle. Rien ne te retient. N’hésite pas, plonge ce couteau dans ma gorge ou dans ma
poitrine ! - et elle découvrit, en même temps, sa gorge et sa poitrine -. En vérité pensez-vous ou que, moi
Polyxène, je voudrais être l’esclave de qui que ce soit, ou que vous allez par un pareil sacrifice apaiser
quelque divinité ? (...) Le prêtre lui-même, pleurant aussi, enfonça à contrecœur le fer dans la poitrine offerte
et la perça.”
Le Sacrifice de Polyxène sur le tombeau d’Achille par Nicolas Prévost (1604-1670) (1er étage)
Cette œuvre provient du château de Richelieu où elle ornait le dessus de la
cheminée de la chambre du roi. Ce tableau, comme de nombreux autres
provenant du même lieu, fut conservé roulé dans les réserves du musée pendant
une centaine d’années, ce qui explique son mauvais état de conservation. La
partie basse à gauche, totalement ruinée, n’a pas été restaurée et la jupe de la
femme agenouillée fut remplacée par un simple aplat de couleur.
L’artiste a choisi le moment où Polyxène, agenouillée sur l’autel devant le
cénotaphe abritant les cendres d’Achille, s’apprête à recevoir le poignard du
bourreau. La composition structurée par les orthogonales, la monumentalité des
personnages, la recherche d’idéalisation des visages féminins participent du nouveau style, l’atticisme parisien,
qui se développe dans les années 1640-60 et qui se caractérise par des compositions sobres et sereines
assurant aux œuvres lisibilité et noblesse.
Polyxène est apparentée aux Femmes fortes de l’Ancien Testament et de l’Antiquité en raison de sa vertu et
de son courage.
Le Sacrifice de Polyxène par Pierre Jacques Cazes (1676-1734) (1er étage)
Dans cet autre tableau, l’artiste situe la scène près du rivage. Le traitement est
rendu plus dramatique par la position de Polyxène, dominée ici par le sacrificateur
alors que dans le tableau précédent, placée au-dessus de lui, elle semble
véritablement conduire l’action.
Le jeu des drapés, le mouvement des voiles des navires et des nuages dans le ciel
traduisent l’agitation qui règne dans le camp grec qui s’apprête à lever l’ancre. Les
personnages en mouvement à l’arrière-plan, l’expression horrifiée de l’homme au
premier plan qui détourne son regard du sacrifice ou encore la femme à gauche
qu’un soldat tente d’écarter attirent l’attention sur le drame qui se joue au centre
de la composition.
Psyché L’histoire de Psyché est racontée par Apulée dans L’âne d’or. Cette belle princesse inspire de l’amour à tous
les jeunes gens du royaume de son père, au point qu’ils en oublient de vénérer Vénus. Celle-ci charge
Cupidon de rendre Psyché amoureuse du plus laid des hommes..., mais celui-ci s’en éprend dès qu’il la voit.
Transportée par Zéphyr dans un merveilleux palais, Cupidon vient la rejoindre chaque nuit, mais il lui fait
promettre de ne jamais chercher à le voir. Une nuit, cependant, sa curiosité l’amène à regarder le visage de
son mystérieux amant… Une goutte d’huile tombe de sa lampe sur l’épaule du dieu qui disparaît aussitôt.
Désespérée, elle s’adresse à Vénus qui, ravie de pouvoir se venger, lui demande des travaux humiliants ou
impossibles. Mais rien ne rebute la jeune fille tant elle espère retrouver Cupidon. Celui-ci, retenu prisonnier par
sa mère, réussit un jour à défier sa surveillance et rejoint Psyché.
Mercure emmène Psyché sur l’Olympe où elle boit le nectar et l’ambroisie, accédant ainsi à l’immortalité.
Le réveil de Psyché par Nicolas-Adolphe Weber (1842-ap.1886) (entresol inférieur, escalier)
Psyché est figurée s’éveillant dans le palais de Cupidon entourée de quatre
musiciens. Le sol de marbre, les murs recouverts de fresques antiques, le
décor architectural et mobilier, le portique ionique ouvrant sur un jardin
ainsi que les costumes évoquent l’Antiquité. La précision du dessin du
premier plan s’oppose à l’arrière-plan seulement esquissé, ce qui accentue
l’effet de perspective. La luminosité de la scène, la blancheur des tissus et le ciel bleu créent une atmosphère
paisible et sereine. La composition qui met nettement l’accent sur les lignes orthogonales, la disposition en frise
des personnages, la noblesse des visages rattachent cette œuvre à la tradition académique.
Psyché admise dans l’Olympe, attribué à Noël Coypel d’après Raphaël (1er étage, escalier)
Il s’agit, comme l’œuvre suivante, d’une copie
d’une composition de Raphaël peinte pour la villa
Farnesina à Rome.
On peut identifier de gauche à droite : Psyché
accueillie par Mercure lui offrant une coupe
d’ambroisie, puis Janus avec ses deux visages, l’un tourné vers le passé, l’autre vers l’avenir, Vulcain et Hercule
et à leurs pieds deux vieillards représentant le Nil (avec le Sphinx) et le Tigre (avec un félin). Viennent ensuite
Bacchus couronné de pampres, Apollon et Mars puis le groupe de Vénus et de Cupidon. Celui-ci plaide sa
cause devant Jupiter entouré de ses deux frères, Pluton et Neptune d’un côté et de Junon, Diane et Minerve
de l’autre.
Noces de Psyché par Noël Coypel (1628-1707) d’après Raphaël (1er étage, escalier)
Ce second tableau représente les noces de
Psyché et de Cupidon. À gauche, les muses
entourent Pan tandis qu’Apollon de dos regarde
Vénus couronnée de fleurs. Assis au bout de la
table, on remarque Vulcain et un putto portant le
fût d’un canon, allusion au travail du forgeron. À ses côtés, Hercule et Déjanire nous tournent le dos. Face à
eux sont figurés Proserpine et Pluton, Amphitrite et Neptune, Junon et Jupiter à qui Ganymède offre une
coupe. Allongés à l’extrémité de la table Psyché et Cupidon se regardent avec amour. Derrière eux, les
Grâces ferment la composition, tandis qu’au premier plan Bacchus s’occupe de la boisson. Enfin au-dessus du
groupe central, les Heures épandent des fleurs sur l’assemblée des dieux.
Le portrait mythologique
Portrait de femme en Minerve, anonyme, 17e siècle (1er étage)
Surprenante et imposante, cette effigie appartient aux portraits historiés.
Minerve est évoquée par ses attributs traditionnels : cuirasse, casque, étendard,
chouette et bouclier à tête de Méduse. La vivacité des couleurs, la projection du
modèle sur le devant de la scène et le rendu somptueux du tissu de l’étendard qui
occulte l’espace sont encore maniéristes, tandis que le visage est déjà traité avec
un naturel soumis à la beauté idéale. Le col de dentelle permet de dater le portrait
du début du 17e siècle.
Portrait d’Henriette de France en Flore par Jean-Marc Nattier (1685-1766) (1er étage)
Henriette de France, fille de Louis XV, est figurée en Flore dont elle incarne
les charmes : allongée à même le sol dans un paysage, elle tresse une
couronne de fleurs. Le format horizontal, qui est celui de la peinture
d’histoire, crée un effet de narration et de monumentalité. La présence
de la nature est plus qu’un décor, elle reflète une sensibilité nouvelle qui
ne cessera de s’amplifier au cours du siècle. Cependant, cette
représentation du paysage ne renvoie pas au réel mais à un espace
intemporel en accord avec le portrait mythologique.
Le visage d’Henriette de France est aimable mais distant, cet effet est
encore renforcé par les couleurs et la lumière froides. Seul le regard expressif et les cheveux poudrés rappellent
qu’il s’agit d’un portrait.
Protégé par la maison d’Orléans, Nattier se fait une réputation à la cour et devient, vers 1740, le peintre de la
famille royale et surtout des filles de Louis XV. Le portrait d’Henriette de France en Flore représente la princesse
à l’âge de 15 ans. Un premier tableau, aujourd’hui à Versailles, est commandé par la reine en 1742. Le succès
de la peinture oblige Nattier à peindre plusieurs répliques dont celle aujourd’hui conservée à Orléans.
Portrait de mademoiselle Félicité Pinchinat en Diane par Jean-Baptiste Perronneau (1715-1783) (1er étage)
Cette jeune fille âgée d’une quinzaine d’années appartient au milieu des riches
marchands orléanais. La jeunesse du modèle a sans doute orienté le choix vers
Diane, déesse vierge et éternellement jeune. Elle en porte les attributs : le croissant
de lune posé sur ses cheveux poudrés et l’arc qu’elle tient délicatement dans sa
main gauche. Les perles qui ornent son cou sont également symbole de pureté.
L’aspect poudreux du pastel qui met en valeur les carnations du visage permet
aussi au maître dans l’art de dessiner au pastel qu’est Perronneau de faire scintiller
la soie du manteau. L’expression froide et altière du modèle s’accorde peu à son
âge mais reflète les conventions du portrait de commande.
Ami de l’Orléanais Thomas-Aignan Desfriches, riche négociant, peintre et
dessinateur de talent, grand collectionneur, Perronneau séjourne souvent à Orléans et obtient par son
intermédiaire de nombreuses commandes dont témoignent les œuvres conservées au musée d’Orléans.
La mythologie au service du pouvoir
L’eau par Claude Déruet (1588-1660) (1er étage)
Cette peinture appartient à la suite des
Quatre éléments peinte pour le château du
cardinal de Richelieu. L’œuvre a été rognée
aux extrémités, ce qui explique qu’elle soit plus
étroite que les trois autres toiles.
L’élément de l’eau est représenté comme une
fête sur l’eau et sur la glace. À gauche, la
France se tient sur la proue d’un vaisseau. Derrière, Louis XIII est assis entouré de sceptres et de couronnes d’or,
une épée à la main gauche et une longue lance ornée d’une oriflamme à la main droite. Derrière le roi, on
voit Anne d’Autriche avec son fils Philippe sur ses genoux ; au-dessus, on aperçoit le Dauphin, Louis. Le navire
est accompagné par le peuple du royaume de Neptune : néréides, chevaux marins.
Sur terre, au milieu des traîneaux qui animent le paysage hivernal est figuré Pégase, cheval magique lié au
thème de l’eau puisque d’un coup de sabot, il fait jaillir la source d’Hippocrène. La présence du cardinal de
Richelieu, représenté devant le temple de la Gloire, est également significative car, à partir de 1626, il joue un
rôle très important dans le développement de la marine française. Au-dessus du temple, la Renommée
s’élance dans les airs pour proclamer les exploits de Louis XIII, tandis que dans le ciel, le Saint-Esprit lance de
son bec des rayons dans lesquels se déroule un long cordon bleu enlacé de treize couronnes, à l’extrémité
duquel on voit la croix de l’Ordre du Saint-Esprit. La Terre par Claude Déruet (1588-1660) (1er étage)
Claude Déruet représente la reine Anne d’Autriche avec ses deux fils, Philippe qu’elle tient sur ses genoux et
Louis, le futur Louis XIV, qui conduit le char. Le roi Louis XIII, le sceptre à la main, se trouve à la droite du char.
Autour d’eux sont réunis de très nombreux cavaliers habillés de costumes romains, les muses dans leur
somptueux carrosse doré et des déesses romaines : Junon, Vénus accompagnée de Cupidon, Diane et
Minerve qui ont pris place dans le carrosse de droite. D’autres invités sont encore sur la route. Certains arrivent
en carrosse, tandis que d’autres ont choisi un moyen de transport plus exotique : un éléphant, un dromadaire,
un rhinocéros, une autruche ou encore un crocodile ! Il s’agit des délégations des villes de France et de celles
des pays du monde.
Sur les nuages, un étrange convoi de chars transporte les figures allégoriques des vertus. De gauche à droite,
on peut voir l’espérance (ancre), la justice (balance), le courage (lion), la foi (calice et croix), la prudence
(serpent enroulé autour du bras, miroir), la tempérance (coupe et pichet) et la charité (la femme
accompagnée de nombreux enfants).
On peut aussi regarder le Triomphe d’Henri IV situé sur le palier.
Scènes d’histoire antique
La victoire de Scipion sur Annibal à la bataille de Zama par Otto Van Veen (1556-1629) (2e étage)
L’épisode représenté de nuit figure la bataille de Zama qui opposa en
202 avant Jésus-Christ Scipion à Annibal et marqua la fin de l’épopée
carthaginoise en Afrique.
L’étrangeté de l’œuvre repose sur l’éclairage en contre-jour, à partir
d’un foyer situé au centre de la scène, qui cerne les silhouettes des cavaliers. Otto Van Veen est ici l’héritier du
style maniériste par le choix de couleurs vives, de personnages artificiellement isolés par l’éclairage, des poses
complexes et contorsionnées des hommes et des chevaux ou encore par le goût pour l’insolite que manifeste
la figuration des éléphants portants sur leur dos d’énormes tours de bois protégeant les soldats.
Cincinnatus recevant les députés de Rome par Jacob Grimmer (vers 1525-1590) et Gillis Mostaert (vers 1534-1598) (2e étage)
Jacob Grimmer peint une vue panoramique de la campagne
flamande que son collègue Gillis Mostaert anime de personnages, une
collaboration fréquente dans les pays du Nord.
La scène est organisée autour du grand chêne qui marque le centre
de la composition. Cincinnatus est assis au premier plan, entouré de sa
maisonnée. Plus loin, des bergers tondent les moutons ou lavent leur laine dans la cour du manoir de briques
roses. Cette partie de l’œuvre évoque la vie quotidienne en Flandre et l'une des activités dont le pays tire sa
richesse.
La partie gauche paraît anachronique : des soldats romains viennent troubler la quiétude du lieu de leur
course bruyante et de leurs couleurs chamarrées. Au loin, un campement romain apparaît sur la colline.
Les tons bruns du premier plan laissent place aux vert et rose qui illuminent le second plan, puis au bleu-gris du
ciel. Cette organisation en trois plans colorés qui crée l'illusion d'une profondeur est caractéristique de la
peinture flamande du 16e siècle.
Le grand format de ce paysage s'explique par le sujet historique et hautement moral. Cincinnatus vécut au 5e
siècle avant Jésus-Christ. Il fut consul puis dictateur. La tradition légendaire raconte que, retiré du pouvoir, on
vint l'arracher à sa retraite campagnarde en 458 pour lui confier la dictature. Il aurait alors délivré l'armée
romaine encerclée par les Eques et les Volsques avant d'abdiquer, la victoire acquise, de refuser les honneurs
et de reprendre sa vie rustique. Cincinnatus incarne la vertu, le patriotisme, le désintéressement.
Le paysage idyllique exalte la vie simple, heureuse et prospère de la campagne. Cincinnatus, transplanté en
ce lieu, vêtu en hobereau flamand, assis sous un chêne, symbole de paix et de sagesse, est offert en exemple
intemporel de la vanité du pouvoir et des honneurs. Cette idée est souvent développée dans la peinture et la
littérature des 16e et 17e siècles.
Diogène cherchant un homme, attribué à Pieter Van Mol (1599-1650) (2e étage)
Le peintre se situe au carrefour des influences flamandes, avec
Rubens, et du caravagisme utrechtois. Du premier, il copie la
sensualité des figures bien typées et les harmonies colorées. Au
second, il emprunte le contraste d'une lumière vive se détachant
sur un fond sombre. L'effet de ce clair-obscur peut d'ailleurs laisser
croire que la scène se passe de nuit, ce qui n'est pas le cas.
Diogène de Sinope, philosophe cynique célèbre, vivait au 5e siècle avant Jésus-Christ. Sa philosophie prônait
une existence sobre et vertueuse d'où était banni tout le superflu. Les anecdotes tirées de sa vie sont
nombreuses. La plus célèbre est celle qui le met aux prises avec Alexandre le Grand. Ce dernier lui rendait
visite et se tenait debout devant le tonneau qui servait de maison à Diogène. Le philosophe en réponse à la
question "Que désires-tu ? " répondit au roi de Macédoine : "Ote toi de mon soleil ! ".
Ici, Diogène tient une lanterne allumée en plein jour qu'il promène sur le marché d'Athènes. À ceux qui
l'interrogent sur cette lumière, il répond : "Je cherche un homme. Votre vie bestiale montre que - ce que je hais
- hommes par le nom, vous êtes des bêtes par vos actes".
Le tableau fait l'éloge du sage qui passe pour un fou au milieu de ses concitoyens plus préoccupés de leur
bien-être matériel que de leur âme et conscience. Le thème de Diogène cherchant un homme est très
apprécié en Flandre et en Hollande dans la première moitié du 17e siècle. Ce sujet rencontre un succès
particulier auprès des familles calvinistes désireuses d'être encouragées à suivre une vie vertueuse et pieuse.
Cornélie, mère des Gracques et ses enfants par Jan Van Bijlert (1597-1671) (2e étage)
Cette toile est un portrait de famille. Ses différents membres, la mère et le père à
l'extrême gauche et leurs six enfants, font face à une jeune femme isolée sur la
droite. Leurs visages austères sont fortement individualisés. La sécheresse du dessin,
la lumière froide rappellent un peu l'art du peintre français d'origine bruxelloise,
Philippe de Champaigne. Lors d'une ancienne restauration, certains détails
importants ont été effacés. À la place du rideau qui a sans doute été développé, on voyait cinq putti dans le
ciel. Il pouvait s'agir d'enfants morts en bas âge qu'autrefois le père désignait au spectateur.
Les portraits sont mis en scène sous les traits d'un épisode de l'histoire romaine rapporté par Valère Maxime.
Une femme rend visite à Cornélie, fille de Scipion l'Africain, réputée pour ses vertus et lui donne à admirer ses
bijoux et parures. Cornélie fait alors venir tous ses enfants et lui répond : "Voici mes richesses et mes plus beaux
ornements".
Le peintre représente un épisode édifiant de l'histoire de la Rome républicaine, peu courant en peinture, qui
donne les enfants pour la seule richesse qui vaille. Dans l'histoire romaine, l'épisode souligne la haute rigueur
morale de l'éducation apportée par cette mère dont la progéniture se sacrifia à la res publica. À l'époque où
est peint le tableau, ce personnage est vu comme la personnification de l'amour maternel. Une famille
protestante de Hollande au 17e siècle pouvait être sensible à la rigueur morale de ce sujet.
Porcia avalant des charbons ardents après la mort de Brutus par Nicolas Prévost (1604-1670) (1er étage)
Dans un sobre décor d'architecture à l'antique, une jeune femme au strict profil de médaille
porte des charbons à sa bouche. Véritable figure de résolution et de volonté, elle s'oppose
aux trois autres femmes dont les mouvements marquent la réaction stupéfaite ou horrifiée.
Les personnages en pied, peints légèrement en contre-plongée, habillés de couleurs vives et
contrastées donnent au tableau monumentalité et force. La toile ornait la cheminée de la
chambre de Porcie au château de Richelieu.
Porcia était la fille du stoïcien et général romain Caton d'Utique et l'épouse de Marcus Brutus, l'assassin de
César. Lorsqu'en 42 avant Jésus-Christ, les dernières troupes des défenseurs de la République se trouvèrent
défaites à Philippes, en Macédoine, par Marc-Antoine et Octave, elle rejoignit son mari dans la mort en
avalant des charbons ardents. Le sujet n'est pas rare au 17e siècle et témoigne d'une mentalité qui, dans ces
temps de régences féminines successives, accordait volontiers du tempérament et du courage aux femmes.
Des cycles de Femmes fortes réunissaient Sophonisbe, Didon, Cléopâtre, Judith, Jeanne d'Arc…, toutes
exemples de vertus héroïques et d'esprit de sacrifice. Porcia incarne la fidélité à un idéal et à un époux tout
ensemble.
Abdolonyme travaillant dans son jardin et Abdolonyme paraissant devant Alexandre par Jean Restout (1692-1768) (1er étage)
Le sujet est tiré des textes de l'historien romain Quinte-Curce. Ces deux tableaux en pendant sont des dessus-
de-porte qui ornaient l’hôtel parisien du duc de Chevreuse. Le peintre insiste sur le jeu des mains et des regards
qui structurent les rapports des différents protagonistes dans une vision très théâtralisée.
Abdolonyme, descendant des rois de Sidon, avait été réduit par la misère à travailler comme jardinier. Ému par
son sort et par sa vertu, Alexandre le Grand lui envoie deux émissaires chargés de lui rendre sa couronne. Ces
derniers le trouvent arrachant les mauvaises herbes. Ils le saluent de ces mots : " Il s'agit de quitter ces vieux
haillons avec l'habit que je vous apporte… Prenez un cœur de roi mais portez et conservez sur le trône cette
vertu qui vous en a rendu digne ".
Alexandre rencontre le nouveau roi et lui demande comment il a supporté la misère. Abdolonyme lui répond :
"Plaise aux dieux que je puisse porter cette couronne avec autant de force. Ces bras ont satisfait à tous mes
désirs et tandis que je n'ai rien eu, rien ne m'a jamais manqué ".
Ces deux tableaux illustrent le retournement de la fortune. Ils exaltent modération et frugalité, sources de
contentement et de vertu face à l'ambition jamais satisfaite de celui qui a d'autres désirs que ceux que la terre
lui permet de satisfaire. Dans le contexte du milieu du 18e siècle, ces qualités sont aussi pour la noblesse une
manière de se démarquer de la bourgeoisie montante et des nouveaux riches dont l'argent achète tout, et
rappellent la vertu intrinsèque de la vraie noblesse, même lorsqu'elle est plongée dans l'adversité.
Les visites Visite-jeu sur le thème de la mythologie Le service culturel vous propose une visite–jeu d’une durée de 2 heures. Cette visite s’adresse aux élèves de
collège et fait appel aux connaissances acquises. Nous attirons donc votre attention sur le fait que cette visite
nécessite une préparation du sujet en classe, elle ne peut constituer le préalable à l’étude de la mythologie
mais est conçue comme son aboutissement.
Elle se déroule en deux temps : une heure de visite permettant d’observer quelques tableaux du musée et une
heure autour d’un jeu. Inspiré du trivial poursuit, ce jeu permet, à travers des questions, de réinvestir les
observations faites devant les œuvres et les connaissances acquises en classe ou au cours de la visite.
La visite se déroule en classe entière, le jeu en demi-groupe (avec deux jeux et deux animateurs). Chacun des
groupes est divisé en trois équipes qui tenteront d’atteindre l’Olympe le plus rapidement en répondant à un
certain nombre de questions.
En visite libre Documentation complémentaire Parcours mythologique au musée des Beaux-Arts, édition du CRDP. Si votre établissement ne possède pas ce livret, nous pouvons vous le prêter.
Service culturel des musées d’Orléans collège
La mythologie dieux et mortels, les amours des dieux
Dionysos, le dieu “deux fois né” (Bacchus pour les Romains). Sa mère, Sémélé, meurt consumée après avoir demandé à son amant, Zeus (Jupiter), de lui montrer toute sa puissance. Zeus a juste le temps de retirer l’enfant qu’elle porte et de le cacher dans sa cuisse, afin que sa femme Héra (Junon) ne sache rien de son infidélité. Le petit Dionysos pourra ainsi naître à terme. Cependant Héra poursuit Dionysos de sa vengeance en frappant ses parents adoptifs de folie. Transformé en chevreau puis confié aux nymphes par l’intermédiaire de l’infatigable messager, Hermès (Mercure), il grandit loin de l’Olympe.
Plus tard, il se déplace jusqu’en Inde avec son char attelé de panthères et son cortège de satyres, bacchante et silènes. Après de très nombreuses aventures, il est enfin admis dans l’Olympe. Plus tard, il rencontre Ariane, la fille du roi Minos de Crète, abandonnée sur l’île de Naxos par Thésée après qu’elle l’a aidé à sortir du labyrinthe (où il était allé tuer le Minotaure). Tu rencontreras Dionysos et Ariane au 1er étage.
Comment s’exprime l’amour de Dionysos ? _______________________________________________________________________ Par quels moyens l’artiste suggère-t-il un lien entre Dionysos et Ariane ? _______________________________________________________________________ _______________________________________________________________________
Les amours d’Aphrodite (Vénus) Aphrodite, épouse du plus laid des dieux, le forgeron Héphaïstos, a de nombreux amants, le plus célèbre étant Arès (Mars). Cette scène de plein air représente le moment où Arès part pour la guerre de Troie.
Ce tableau se trouve au 1er étage. Quels éléments évoquent la guerre ? ____________________________________________________________________________________ Et l’amour ? ____________________________________________________________________________________ ____________________________________________________________________________________
Retrouve le tableau suivant au 2e étage.
Adonis était célèbre pour sa grande beauté et pour sa passion de la chasse. Aphrodite conçut pour lui une passion si dévorante qu’elle délaissait la compagnie des dieux de l’Olympe. Mais il fut blessé mortellement lors d’une chasse au sanglier. Aphrodite transforma alors le sang répandu du héros en anémones. Comment l’artiste suggère-t-il l’amour dans ce tableau ? _______________________________________________________________________________________ _______________________________________________________________________________________
Service culturel des musées d’Orléans collège
La mythologie dieux et mortels, la vengeance des dieux
Niobé (1er étage) Niobé s’était moquée de Léto (Latone) pour n’avoir mis au monde que deux enfants, les jumeaux Artémis (Diane) et Apollon, alors qu’elle-même avait enfanté sept filles et sept garçons. Pour cela, elle fut punie par les dieux. Les jumeaux se font ici justiciers et Niobé voit tous ses enfants périr sous leurs flèches.
Où se situent les dieux ? __________________________________________________________________________ Où sont les mortels ? __________________________________________________________________________ Quels sont les attributs d’Artémis ? __________________________________________________________________________ Et ceux de son frère ? __________________________________________________________________________
Iphigénie (1er étage) Iphigénie est la fille d’Agamemnon, roi d’Argos et de Mycènes et de Clytemnestre. Une déesse a demandé son sacrifice à son père et, au dernier moment, a eu pitié de l’innocente jeune fille.
De quelle déesse s’agit-il ? __________________________________________________________________________ Par quoi a-t-elle remplacé Iphigénie sur le bûcher ? __________________________________________________________________________ Quels sentiments expriment les visages des autres personnages et pourquoi ? __________________________________________________________________________ __________________________________________________________________________ __________________________________________________________________________
Service culturel des musées d’Orléans collège
La mythologie dieux et mortels, la guerre de Troie
Le départ de l’expédition (1er étage) À la suite de l’enlèvement d’Hélène par le troyen Pâris, Ménélas, son mari, réunit les Achéens et leur demande leur aide pour organiser une expédition punitive. Les armées se rejoignent à Aulis. Agamemnon, le frère de Ménélas, reçoit le commandement mais rencontre un grave problème : les vents sont déchaînés et la flotte ne peut pas prendre la mer. Les chefs de guerre consultent le devin Calchas qui révèle qu’Artémis, mécontentée par certains agissements d’Agamemnon, réclame le sacrifice de sa fille Iphigénie.
Quels éléments situent la scène dans l’Antiquité ? ____________________________________________ ____________________________________________________________________________________________ Comment peux-tu reconnaître le roi Agamemnon ? __________________________________________ Quel moment est représenté ? ______________________________________________________________
Au cours de la guerre (entresol supérieur) Achille abandonne le champ de bataille à la suite d’un différent avec Agamemnon, mais autorise son ami Patrocle à reprendre le combat. Malheureusement, celui-ci est tué par Hector. Pendant que Briséis, captive troyenne protégée par Patrocle, le pleure, Achille, debout à gauche, semble avoir pris une décision.
À ton avis, laquelle ? ___________________________________________________________ ________________________________________________________________________________ Comment le peintre traduit-il la place respective des hommes et des femmes dans la société grecque ? ________________________________________________________________________________
Le partage du butin Pyrrhus, plus connu sous le nom de Néoptolème, est le fils d’Achille. Il fait partie de ceux qui se cachèrent dans le cheval de bois. Une fois dans la ville, il tue le vieux roi Priam. Parmi les captives troyennes, il reçoit Andromaque, la femme d’Hector. Mais, elle a un enfant, Astyanax, dont les Achéens réclament la mort, de peur de voir restaurée un jour la lignée royale troyenne.
À ton avis, est-ce que Pyrrhus va livrer Astyanax aux Achéens ? __________________________________________________________________________________ Justifie ta réponse. ________________________________________________________________ __________________________________________________________________________________
Après la guerre Les Achéens rentrent victorieux et Agamemnon a enfin droit au repos. Mais, pendant son absence, sa femme, Clytemnestre, s’est éprise d’Égisthe. Ce n’est cependant pas l’unique raison pour laquelle elle s’apprête à tuer son mari.
Quelle autre raison peut expliquer son acte ? _________________________________________________________________________________ Que suggère le choix de la couleur rouge ? _________________________________________________________________________________