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Dominique LAFFLY Jean-Pierre HERVOUËT i Société Environnement 1 erriloire UMR 5 603 CNRS Avenue du doyen Poplawski 64 O00 PAU [email protected] Institut de Recherches pour le Développementhtitut Pierre Richet Avenue du doyen Poplawski 64 O00 PAU [email protected] Une mouche tsé-tsé dans le capteur ! Identification de facteurs de risque de la Trypanosomiase Humaine Africaine par télédétection et analyse spatiale INTRODUCTION La Trypanosomiase Humaine Africaine (T.H.A.) est aujourd’hui ‘‘ reviviscente ’’ dans de nombreux pays d’Afrique tropicale humide et fait peser une réelle menace sur les économies des pays concernés. Cette situation se développe malgré la mise au point récente de nouvelles techniques de dépistage, de diagnostic et de lutte efficaces. D’après l’OMS (1996) 25 O00 nouveau: cas sont notifiés chaque année dans les 36 Etats situés au sud du Sahara concernés par cette maladie 55 millions de personnes sont exposées au risque. Parmi celles-ci, 3 à 4 millions, seulement, sont sous surveillance effective; au total, 300 O00 d’entre elles - seraient actuellement infectées et vouées à une mort certaine en l’absence de prise en charge et de traitement. Contrairement à une idée couramment admi- se, la maladie ne se développe pas seulement elle a déjà sévi. En Côte d’Ivoire, par exemple, les plus gros foyers des dernières décennies se sont implantés dans des espaces jusque là indemnes (Hervouët et Laffly, 2000). Le Programme National de lutte ne peut donc pas s’appuyer sur la cartographie des anciens foyers pour asseoir une sur- veillance efficace et le problème majeur d’un tel programme est de préciser << agir en priorité >> en l’absence d’informations médi- cales fiables et précises. De plus, les struc- tures de soins en place ne peuvent ni jouer un rôle de sentinelle, ni participer valablement au contrôle de la maladie du sommeil. Vaincre la maladie du sommeil implique alors que ì’on puisse disposer de données permet- tant d’apprécier l’étendue réelle, la gravité de l’endémie et la localisation des cas. Aujourd’hui, la plus grande partie des malades dépistés l’est là où interviennent des

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Dominique LAFFLY

Jean-Pierre HERVOUËT i

Société Environnement 1 erriloire UMR 5 603 CNRS Avenue du doyen Poplawski 64 O00 PAU [email protected]

Institut de Recherches pour le Développementhti tut Pierre Richet Avenue du doyen Poplawski 64 O00 PAU [email protected]

Une mouche tsé-tsé dans le capteur ! Identification de facteurs de risque de la Trypanosomiase Humaine Africaine par télédétection et analyse spatiale

INTRODUCTION

La Trypanosomiase Humaine Africaine (T.H.A.) est aujourd’hui ‘‘ reviviscente ’’ dans de nombreux pays d’Afrique tropicale humide et fait peser une réelle menace sur les économies des pays concernés. Cette situation se développe malgré la mise au point récente de nouvelles techniques de dépistage, de diagnostic et de lutte efficaces. D’après l’OMS (1996) 25 O00 nouveau: cas sont notifiés chaque année dans les 36 Etats situés au sud du Sahara concernés par cette maladie oÙ 55 millions de personnes sont exposées au risque. Parmi celles-ci, 3 à 4 millions, seulement, sont sous surveillance effective; au total, 300 O00 d’entre elles

- seraient actuellement infectées et vouées à une mort certaine en l’absence de prise en charge et de traitement. Contrairement à une idée couramment admi- se, la maladie ne se développe pas seulement

là où elle a déjà sévi. En Côte d’Ivoire, par exemple, les plus gros foyers des dernières décennies se sont implantés dans des espaces jusque là indemnes (Hervouët et Laffly, 2000). Le Programme National de lutte ne peut donc pas s’appuyer sur la cartographie des anciens foyers pour asseoir une sur- veillance efficace et le problème majeur d’un tel programme est de préciser << où agir en priorité >> en l’absence d’informations médi- cales fiables et précises. De plus, les struc- tures de soins en place ne peuvent ni jouer un rôle de sentinelle, ni participer valablement au contrôle de la maladie du sommeil. Vaincre la maladie du sommeil implique alors que ì’on puisse disposer de données permet- tant d’apprécier l’étendue réelle, la gravité de l’endémie et la localisation des cas. Aujourd’hui, la plus grande partie des malades dépistés l’est là où interviennent des

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équipes de recherche venant en appui aux structures nationales. La distribution des cas qui en résulte traduit plus l’activité de ces équipes que la répartition réelle de la maladie. Par suite, le risque de confondre absence d’in- formation et absence de la maladie du som- meil est grand. Il est donc illusoire, en termes de prévention et de santé publique de s’ap- puyer sur ces données pour organiser la lutte. La situation serait désespérée si la maladie du sommeil était une pathologie cc inéluc- table >> dès que vecteur, parasite et réservoir de ce demier cohabiteraient dans un espace donné, permettant au << complexe pathogè- ne >> (Sorre, 1933) de s’exprimer. Mais, heu- reusement, le développement de cette mala- die traduit l’inadéquation des modalités de gestion d’un milieu par les populations aux potentialités épidémiques de celui-ci (Hervouët et Laveissière, 1986). De ce fait, les foyers de Trypanosomiase Humaine pré- sentent des << signatures >> spatiales identi- fiables. L‘analyse des facteurs de risques autres que médicaux, entomologiques ou génétiques (inaccessibles ou inexistants), doit permettre de dégager des << indicateurs de risques >> opérationnels.

- Dans ces conditions, télédétection et analyse spatiale doivent permettre, d’une part, de caractériser les faciès épidémiologiques et de hiérarchiser les espaces à risques, et, d’autre part, de prédire l’apparition de nou- velles zones à risques afin de pouvoir placer les services de santé publique à l’amont de la maladie. La télédétection est, de par ses caractéristiques, le seul outil capable de libérer les analyses des données humaines, médicales ou entomologiques trop souvent défaillantes en Afrique subsaharienne. Cette approche est le fruit de la collaboration, depuis le début des années 80, dans divers foyers ivoiriens ou espaces réputés à risque, entre disciplines médicales et paramédicales, et géographes de l’Institut de Recherche pour le Développement et de l’Institut Pierre Richet. Elle recherche la possibilité de déli- miter les espaces où une surveillance médi- cale (parasitologique ou immunologique) est indispensable. Les études engagées ont porté sur divers foyers contemporains de la mala- die du sommeil et l’analyse ici présentée se focalise sur le foyer périurbain et rural de Bonon, dans le centre de la Côte d’Ivoire, proche du contact forêt-savane.

1. DU FACTEURÀ L’INDICATEUR ENVIRONNEMENTAL DE RISQUE

1.1. La maladie d u sommeil : une maladie à transmission vectorielle La Trypanosomiase Humaine Africaine est une maladie parasitaire due à un protozoaire (Tvpanosoma britceì gainbiense en Afrique occidentale et centrale et Trypaiiosoitia Brucei rhodesieizse en Afrique orientale et australe). En l’absence de soins, elle conduit inéluctablement à la mort. Cette pathologie ne présente pas de signes d’appel spéci- fiques - migraines, accès fébriles si fré- quents en zones tropicales humides, amai- grissement ... - et, de ce fait, son dépistage est affaire de spécialistes. Le parasite responsable de la maladie est transmis d’un homme infecté à un homme sain par une mouche hématophage, du genre glossine, dont certaines espèces seulement sont vectrices (en Afrique Occidentale, il s’agit de Glossina palpalis et de Glossina tuclzifzoLdes). En forêt primaire, du fait de

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l’absence de ces espèces, les conditions per- mettant Ia transmission ne sont pas réunies (Laveissière et Kienon, 1979). C’est I’acti- vité humaine qui les crée à travers les modi- fications écologiques profondes qu’elle entraîne. Glossina palpalis, espèce particu- lièrement adaptative et à tendance anthropo- phile se répand alors dans l’ensemble des aires d’exploitation humaine (Hervouët et Laveissière 1988). Cette mouche ne peut s’infecter que sur un homme parasité (pour T. b. gaiiibierzse seulement) et cela unique- ment lors de son premier repas, pris peu après sa naissance, ce qui limite les risques d’infestation de la mouche. Devenue ensuite infectante, la mouche le restera alors toute sa vie, le trypanosome se reproduisant par scissiparité.

Les études menées, depuis plus de vingt ans, en zone forestière ivoirienne, ont montré qu’en secteur de plantations il n’existe

aucun faciès botanique dans lequel l’homme soit réellement à l’abri des piqûres de G. palpalis (Laveissière & Hervouët, 1991) : les risques de transmission de-la maladie du sommeil sont omniprésents dans les espaces forestiers anthropisés, avec, toutefois, une hiérarchie de ceux-ci selon les milieux considérés et sans qu’il y ait corrélation entre densités de glossines et niveaux de risques (Hervouët et Laveissière, 1987). L‘eau, bien que moins importante qu’en savane, demeure un facteur loin d’être négli- geable et ce quelle que soit la culture domi- nante (café, cacao, vivrières) ; les lisières plantation/forêt, les sentiers au niveau des interfaces, mais aussi les points d’eau dits “ naturels ”, apparaissent comme les zones les plus dangereuses (idem). L‘ensemble de ces considérations entomolo- giques et parasitologiques ne permettent cependant pas de rendre compte des dispari- tés existant dans les distributions de la mala- die, et surtout pas en fonction d’une classifi- cation simple des divers faciès botaniques.

1.2. L’homme, acteur privilégié de la transmission Si depuis quarante ans, la maladie du som- meil est, en Côte d’Ivoire associée à l’éCo- nomie de plantation, elle l’est aussi aux populations de manœuvres et de planteurs allogènes, originaires des savanes du nord, les autochtones restant relativement épar- gnés par la maladie mais moins que les migrants ivoiriens de l’ethnie baoulé, grands défricheurs et planteurs. De même, quelle que soit l’époque, un élément du paysage se retrouve très souvent associé au foyers de maladie du sommeil : le campement, petite entité résidentielle (< intercalaire >> héber- geant une ou quelques familles ou individus, permanent ou saisonnier. I1 traduit partielle- ment les relations entretenues par les popu- lations avec leur environnement. En 1981, dans le foyer de Vavoua, la prévalence de la maladie était quatre fois plus élevée chez les Mossi (6,l %) que chez les autochtones Gouro (1,4 %) et dix fois plus élevée chez les Mossi que chez les Baoulé voisins (Stanghellini & Duvallet, 1981). Ces diffé- rences se retrouvèrent dans d’autres foyers. En secteur forestier où les activités humaines ont bouleversé les conditions de

reproduction et de survie des glossines, nul n’est totalement à l’abri de la maladie du sommeil puisque les enfants aussi bien que les vieillards, les femmes comme les hommes peuvent être infectés. Cependant l’ensemble des disparités spatiales et sociales constatées dans les distributions de la maladie renvoie aux contacts dissem- blables noués entre les hommes et le vec- teur, ne dépendant pas seulement des espaces de vie de la glossine, mais aussi et surtout de la manière dont les hommes s’y meuvent. En outre, comme l’avait déjà montré Nash ( 1 9 4 9 la transmission de la tiypanosoinia- se hiirtinirie iz ’est pas stricteitieizt liée à l’abondance des tsétsé (Laveissière et al, 1997) et de petites populations de glossines eiitreterzant des relations intimes, fr-équentes et presque exclusives avec 1 ’hormne, font plus de ravage que des popiilatioizs iinpor- tantes (..) irzféodées ci d’autres hôtes que 1’homtze (idem). Et le risque n’existe que dans la mesure où l’homme fréquente les gîtes à glossines. I1 en résulte des niveaux de contact homme/mouche très différents selon les modalités de gestion des espaces par les groupes humains (J.-P. Hervouët et C. Laveissière, 1983, op.cit.).

1.3. Espaces socialement ouverts et espaces socialement clos Tout planteur doit se déplacer pour se rendre sur ses parcelles de culture, au point d’eau, au marché, à l’école ou à I’église. I1 s’expo- se ainsi aux piqûres des glossines lors de ses passages dans les différents faciès bota- niques et surtout lors de la traversée des éco- tones. Les structurations spatiales données aux -paysages sont alors essentielles à Ia compréhension de la quantité et de la quali- té du contact homme/mouche. Habitant en hameaux, installés en bordure des exploitations, souvent dans une savane incluse où sont creusés les puits ou les forages, les Baoulé de la zone forestière vivent dans un milieu socialement fermé, tourné presque exclusivement sur le village et le clan d’origine. Leurs plantations sont bien individualisées et parcourues par un faible nombre de sentiers << familiaux >>. Ces derniers, souvent aveugles, se perdent au milieu de la plantation et ne sont utilisés qu’à

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des fins productives. Pour les glossines pré- sentes, sauf certains jours, comme ceux de la

i récolte; la,densité apparente des hommes y est faible, voire nulle, et si contact il y a, il est fractionné dans le temps, limité à de faibles effectifs d’insectes et d’hommes. Cependant, la << protection D conférée aux populations baoulé par leurs modalités de gestion des espaces disparaît lorsque les modalités d’ac- cès à la terre deviennent très individuelles et que le planteur se retrouve contraint de vivre dans un campement isolé au milieu de sa plantation insérée au milieu d’autres planta- tions dotées de campements utilisant des points d’eau collectifs. L’autochtone, lui, se déplace par des sentiers << collectifs )) à l’in- térieur d’un terroir aux multiples parcelles de faibles superficies, multipliant les écotones. Ses déplacements le mènent à ses parcelles vivrières ou à ses palmiers dont il extrait le vin de palme qu’il peut récolter au cœur des plantations concédées aux Soudaniens. Leur fréquentation est cependant largement exten- sive du fait des activités agraires limitées du groupe. Avec les forages installés dans les villages, il n’a pas, ou peu, 5 se rendre dans les bas-fonds pour y puiser l’eau. là encore les contacts homme /glossine se transforment si l’autochtone modifie ses comportements spatiaux (saturationlrecomposition foncière - individualisation de la rente foncière). L’éclatement spatial des exploitations mossi, quel que soit son lieu de résidence, contraint le planteur soudanien à des dépla- cements plus longs et plus fréquents que les autres exploitants de la zone forestière ivoi- rienne pour se rendre dans les deux ou trois blocs de cultures qu’il possède souvent dis- tants de plusieurs kilomètres. En outre le fait d’être Mossi est beaucoup plus important que le lieu d’origine du planteur. Aussi, la multitude de pistes et de sentiers créés au milieu de plantations jointives connaît une utilisation collective et diversifiée : travail mais aussi parcours relationnels vers une autre plantation, un autre campement, un autre village. Dans ce milieu, les sentiers ne sont jamais aveugles et il existe toujours diverses possibilités pour se rendre d’un point à un autre. Forte chez tous les membres du groupe mossi, la mobilité est encore exacerbée chez les manœuvres.

-Attachés pour un temps au service d’un planteur, ils doivent se rendre non seulement

sur les diverses parcelles de leur patron, mais aussi sur celles d’un apparenté, d’un ami ou d’un créancier de celui-ci. Les <( popotes >> que développent ces céliba- taires, accentuent encore les déplacements, aux heures chaudes de la journée, lorsque les glossines sont les plus actives. Dans ces espaces socialement ouverts géné- rés à la fois par les paysages créés et les mobilités humaines, les densités humaines apparentes des hommes pour les glossines sont très élevées et le brassage homme/glos- sine intense et intime entre des hommes venant de zones diverses et les glossines qui colonisent les multiples faciès botaniques et les écotones.

1.4. Différents facteurs de risque La conjonction des contacts homme/glossi- ne, des déplacements de populations à I’in- térieur de leurs aires d’activité et des possi- bilités d’introduction du parasite rend comp- te des risques encourus par les diverses caté- gories sociales des différents groupes eth- niques. On sait par ailleurs que : - L a THA contemporaine suit un boom démographique considérable alimenté par une très forte immigration. Le taux de crois- sance annuel de la population passe de 2,2 % l’an entre 1955 et 1963 à 6 % entre 1963 et 1975 pour atteindre 7 % entre 1975 et 1988. Il en résulte des situations sociales bien par- ticulières et cela place la Côte d’Ivoire dans une situation spécifique par rapport à d’autres foyers d’Afrique Occidentale - Guinée forestière ’ et littorale - ou de l’Afrique centrale. - Les espaces soumis à la maladie du som- meil sont constitués par les régions où la part de population résidant en campements est la plus grande. Pour l’ensemble de la zone forestière ivoirienne, seulement 18 % de la population réside en campements, mais cette proportion monte à 34 % dans le Centre-Ouest abritant les foyers de Vavoua, Bouaflé, Zoukougbeu, Sinfra.. . Dans les foyers eux-mêmes, cette proportion dépasse presque toujours 50 % pour atteindre parfois 75%.

Jusqu’à l ’aff lux récent de réfugiés en provenance du Liberia et de Sierra Léone.

- Les campements sont petits et nombreux installés au cœur de plantations petites h moyennes, dépassant rarement 8 à 10 hec- tares. - La maladie du sommeil est liée également aux densités de population. Ainsi, elle ne se développe pas ou peu en dessous d’un seuil démographique situé aux alentours de 10/20 hab./km2 utilisés, pas plus qu’elle n’est fonctionnelle lorsque ces densités, en zone forestière dépassent 80 à 100 hab./km2. En fait, la maladie du sommeil est essentiel- lement présente dans les espaces en recom- position foncière et sociale où mobilités, partages des lieux - comme les points d’eau - entraînent des contacts homme/vecteur denses et intimes. Depuis plus de dix ans on constate la mon- tée du risque périurbain. Des foyers impor- tants se déploient aujourd’hui aux portes des villes moyennes, la maladie touchant d’une manière parfois marquée la population rési- dant dans la ville elle-même tout en ayant des activités agraires. Ce nouveau type d’épidémie est à rapprocher des cultures vivrières commerciales d’une part (risque élevé pour les commerçants se rendant (< au bord des champs )) et de I’épidémie du début du siècle, dans l’ouest ivoirien et touchant les populations rizicoles). Globalement, les facteurs de risque dévelop- pés plus haut traduisent aussi ce que nous avons qualifié d’espaces socialement ouverts et d’espaces socialement fermés. Les uns sont favorables à la circulation du trypanoso- me, les autres, au contraire, peuvent être considérés comme des espaces de sécurité. Ces concepts restent applicables aux autres foyers connus dans lesquels il est nécessaire de définir des indicateurs de la pression

humaine sur des lieux de transmission mieux individualisés qu’en zone forestière. I1 semble en être ainsi dans les foyers qualifiés hâtivement de mangrove ou dans certains foyers du Congo. Du fait de l’existence de divers faciès épidémiologiques, si ces fac- teurs de risques sont pertinents, il n’en reste pas moins qu’ils ne sont pas exhaustifs.

1.5. Du facteur de risque 5 l’indicateur de risque Le risque réel provient de la combinaison variée de divers facteurs de risque, par exemple, saturation foncière et accès indivi- duel à la terre ; petites parcelles, diversité ethnique et densité de campements sur les plantations.. . De fait, les indicateurs de risque ne peuvent être que complexes inté- grant la densité des populations, la densité des campements, la croissance démogra- phique, le morcellement des parcelles, le fractionnement des écotones, la recomposi- tion foncière.. . Nous le rappelions plus haut, les structures sanitaires ne permettent pas un suivi effica- ce de la maladie puisque moins de 25% voire 10% de la population ne les fréquen- tent au plus qu’une fois par an. Et ce, pour les secteurs où les structures de soins exis- tent ! Une veille sanitaire de la maladie doit donc s’envisager parallèlement h ces struc- tures dans le but de leur fournir des indica- tions précises sur les lieux à risques poten- tiels. L‘information géographique et les outils d’analyse spatiale peuvent contribuer à cette approche par le biais d’expertises dont le but est de traduire en termes d’indi- cateurs environnementaux de risque les fac- teurs de risque décrits plus haut.

2. INTÉGRER LA TÉLÉDÉTECTION À LA RECONNAISSANCE DES INDICATEURS DE RISQUE

A priori, la télédétection possède des atouts indéniables pour une problématique telle que la nôtre - identification des indicateurs environnementaux de risque de THA sur de vastes superficies. L‘étendue des surfaces couvertes, la répétitivité des prises de vue ainsi que la finesse des résolutions spec-

trales et spatiales des images en sont les principaux. Notre hypothèse repose sur l’identification d’Cléments fins du paysage assimilables à des indicateurs opérationnels de facteurs de risque de THA. Le but recher- ché est de produire des documents cartogra- phiques de localisation d’espaces potentiel-

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Figure 1. Organigramme de la chaine des traitements

La population est dissémi- née en petits campements sur toute la surface des plantations. Des sentes relient les différents cam- pements et sont pratiquées continuellement pour les travaux agricoles et pour les échanges sociaux. De plus, de nombreux petits points d'eau sont fréquentés Ia journée.

La fréquence des contacts homme/vecteur est élevée, le risque de THA est par conséquent élevé.

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lement à risque en dehors des foyers connus. Notre intervention se situe à une échelle de généralisation moyenne (de l'ordre du 1/50 000 au 1/100 000) pour un niveau d'ob- servation relativement fin (a objets D de quelques dizaines de mètres). La figure 1 présente un organigramme détaillant la chaî- ne de traitement mise en place.

2.1. Pixels et paysage : une alliance difficile, une alliance clé Les indicateurs de risque et de sécurité iden- tifiés plus haut décrivent un système orga- nisé que l'on peut assimiler à un " paysage épidémiologique '' à l'interface entre nature et société (fig. 2). I1 a été clairement démon- tré que pour un " milieu naturel " compa- rable des groupes sociaux variés ne seront pas exposés de manière identique à la mala- die du fait de leurs différentes pratiques et fréquentations de l'espace géographique (Hervouët 1992 ; Hervouët et Fournet 1997 ; Hervouët et Lavessière 1987a et 1987b, 1990). La télédétection fournit des données numé- riques qui représentent une image discrète, partielle et bruitée de la partie supérieure des

Cléments qui composent l'occupation du sol. En aucun cas il ne s'agit.de paysages. Tout au plus pourra-t-on fournir des Cléments thé- matiques qui serviront à décrire une famille de paysages potentiels auxquels ils peuvent se raccrocher : c'est déjà beaucoup ! Notre démarche consiste en une double opération de désagrégation de niveaux élémentaires de description des paysages épidémiologiques identifiables à partir des données satellitales, puis à une agrégation de ceux-ci pour une tentative de reconstruction des paysages de référence. D'après les résultats obtenus précédemment on retient comme indicateurs clés identi- fiables sur les images :

l'occupation du sol et la mosaïque des cul- tures de café, cacao et vivrières ; morcelle- ment des parcelles botaniques / fractionne- ment des écotones

la distribution des plans d'eau et des bas- fonds ;

la localisation des hameaux et des campe- ments. Tous ces thèmes sont en fait assimilables à une cartographie de l'occupation du sol que nous obtenons classiquement par une classi-

-

Figure 2. Schdma thlorique de dillcrellts paysages cpldelllluluglqucs CI1 I l l l l lLU LlJICbLIL.1

~!p: plantations de café et/ou de cacao en , l milieu de forêt dégradée

village ou hameau

campement @ point d'eau

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La population est regroupée au sein du hameau qui est le centre de vie et des échanges sociaux. Des sen- tiers "aveugles" sont prati- qués le jour pour les tra- vaux des plantations

-uniquement. Le principal point d'eau fréquenté est celui situé à proximité du hameau.

-

La fréquence des contacts homme/vecteur est réduite et, par conséquent, le risqur de THA est faible.

1

fication dirigée et/ou des seuillages. Notons cependant qu'à ce niveau des traitements nous ne pouvons différencier hameaux et campements tout au plus disposons nous

d'une classe dont la luminance apparente est caractéristique de pixels non végétalisés, ni en eau, mais composés d'Cléments tels que des sols nus secs etlou des affleurements

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Figure 3. Cartographie de l’occupation du sol

rocheux et/ou des surfaces artificielles (asphaltes, bétons, tôles.. .). La figure 3 pré, sente la cartographie de l’occupation du sol obtenue centrée sur le secteur de Bonon. Trois ensembles se distinguent clairement :

la forêt au nord et au nord-ouest plus ou moins détruite sur ses marges (bien que pro- tégée en principe) au détriment des planta- tions de cacao ou de café ;

les espaces ouverts composées de friches et de mosaïques de cultures associant riz pluvial, maïs, manioc.. . autour des princi-

paux villages, hameaux et le long de l’axe routier traversant (de part et d’autre) I’ima- ge d’est en ouest;

les plantation de cacao et de café selon dif- férents schémas, de la monoculture à des mosaïques de petites parcelles au sein de la forêt plus ou moins dégradée. L‘identification des campements et des hameaux pourrait être grandement facilitée si la cartographie réalisée sur le terrain le permettait. Celle-ci a été levée en utilisant un GPS (Global Positionning System) ne

permettant pas de corriger les erreurs de localisation inhérentes à ce système de loca- lisation (brouillage de l’ordre de 100 m à l’époque du signal initial pour des raisons ‘‘ stratégiques ”). Tous les points et pistes relevés sont positionnés de manière relative les uns par rapport aux autres, ce qui a per- mis un bilan cartographique et les premières analyses spatiales (cf. plus haut peu de choses faites à Bonon). En revanche, ces données ne sont en aucun cas compatibles avec l’image satellitale puisque l’erreur de localisation moyenne est de l’ordre d’une centaine de mètres, soit 4 à 5 pixels ! Quoi qu’il en soit nous pouvons d’ores et déjà envisager un pré-zonage de l’espace étudié par des opérations logiques fondées sur un premier niveau de description du pay- sage épidémiologique. A savoir que la mala- die - bien que potentiellement présente - ne se diffusera pas chez l’homme là oÙ le contact avec le vecteur est réduit c’est-à-dire essentiellement en e milieu fermé B de forêt ou en (( milieu ouvert x de cultures et friches associées avec absence de mosaïques de cacao et de café ainsi que des zones poten- tiellement assimilables à des lieux d’habita- tion. D’un point de vue informatique, la mise en place de ce zonage nécessite un changement important de la nature des données. Le mode raster - discrétisation de l’espace en taches élémentaires (tachèles ou pixels) indépen- dantes les unes des autres - utilisé jusqu’à présent ne satisfait pas aux besoins d’identi- fication des “ objets ” auxquels on attribue- ra des critères de sélection.

2.2. Les indicateurs environnementaux de risque de THA : proposition de deux méthodes d’identification L‘identification des campements est un élé- ment clé dans notre démarche. Un campe- ment peut être défini comme une portion continue d’espace non végétalisé entouré de part et d’autre de forêt et ou de cultures. Visuellement cet Clément s’identifie sur une image satellitale jusqu’à une certaine surfa- ce critique. “ Informatiquement ” il faut le construire par une opération de vectorisa- tion, puis par un jeu de requêtes spatiales. Pour notre exemple, cela donnerait : si la classe de l’objet en cours n’est pas <eau ou

forêt ou culture> ni une surface supérieure à <mini> et inférieure à <maxi>, si dans une largeur de <largeur> la bande qui l’entoure et composée à plus de <seuil> de la classe <forêt et/ou culture,, alors l’objet est <cam- pement>. Ces opérations simples sont géné- ralement réalisées en utilisant un SIG. La première méthode consiste à appliquer ce type de << raisonnement spatial >> afin d’iden- tifier au mieux les petits hameaux et les campements. Pour ce, nous enchaînons plu- sieurs étapes (les valeurs présentées ont été fixées plus ou moins empiriquement à partir des enquêtes de terrain et des connaissances des spécialistes) :

Test de surface construite : sur les résultats bruts de la classification nous définissons comme village les portions d’espaces construits et assimilés supérieures à 20 O00 m2, comme hameau celles comprises entre 3 600 et 20 O00 mz et comme campement celles inférieures à 3 600 mz. 60x60 = hameau

Test de proximité : pour chaque campe- ment ( ou hameau) identifié précédemment une zone tampon est appliquée afin de ne retenir que les points éloignés d’au moins 300 m.

Test d’occupation du sol : une zone tam- pon de 100 m est appliquée de nouveau aux campements restant afin de croiser les sur- faces définies avec la couche d’occupation du sol. La matrice obtenue permet d’élabo- rer un filtre fondé sur des seuils de surface (par exemple, il faut qu’au moins 70% de la surface de chaque zone tampon soit en forêt et/ou cultures). Les derniers campements identifiés servent à construire une carte de densité de campe- ments selon des critères de pratique sociale et agricole de l’espace géographique présen- té plus haut. Force est de constater qu’une part très importante des campements connus et iden- tifiés au cours des missions de terrain (fig. 4) nous échappe. En fait, les Cléments iden- tifiés sont les petits hameaux et quelques campements (surface d’au moins deux pixels de large et‘composés d’une aire de séchage et de cases en toit de tôles). Pour les campements plus petits où la zone de sécha- ge est dissociée de l’habitat, la conclusion s’impose d’elle-même, l’image Spot XS

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Figure 4. Localisation des campements autour de Bonon

d’une résolution de 20 m ne permet pas leur identification en milieu forestier (et ce d’au- tant plus que les toits des cases sont souvent composés de feuilles de palmiers). Sans doute faudrait-il - et nous le ferons - utiliser conjointement une couverture panchroma- tique ou des données plus précises comme celles fournies par le satellite indien IRS.

Cependant, il est possible de déduire de l’image précédente des informations concer- nant les campements. La probabilité d’une densité élevée de campements sera d’autant plus forte que la densité de hameaux est faible et que l’on se trouve dans une zone dominée par les plantations en milieu de forêt dégradée. Ce dernier critère d’occupa- tion du sol nous renvoie à la notion d’espa- ce << ouvert D et d’espace << fermé D selon des

critères liés à la pratique, à la mise en valeur de l’espace géographique (et non sociaux bien que ceux-ci soient fondamentaux). Un espace ouvert c’est-à-dire constitué unique- ment de pelouses ou de friches offre peu de biotope aux mouches et se caractérise par une faible présence humaine (sauf habitat de savane), donc un contact homme/vecteur très réduit. En revanche, les espaces inter- médiaires mi-fermés mi-ouverts sont les secteurs au plus haut risque de contact. Nous distinguerons les paysages constitués de cul- tures demandant peu ou pas d’entretien de ceux caractérisés par des cultures nécessi- tant une plus forte présence des hommes.

Le principe de l’analyse des images est simple techniquement. Sur une portion d’es- pace dont la surface est définie, on dresse

Figure 5. Cartographie des zones à risques potentiels de THA

dans un premier temps un tableau de fré- quence d’apparition des différents postes d’occupation du sol. Dans un second temps, on applique un filtre numérique de manière à‘identifier les espaces ouverts ou fermés selon la répartition des différentes classes. La calibrage de ce filtre peut être défini empiriquement ou suite à une phase d’ap- prentissage à partir de sites témoins. La figure 5 est réalisée selon ce principe de manière à mettre en Cvidence les secteurs

composés d’une mosaïque de cultures tra- duisant un certain mode de pratiques agri- coles pouvant être assimilables à une proba- bilité importante d’être en présence d’une ethnie qui s’organise en petits campements dispersés dans l’espace (typiquement 2 risque de THA). Cette carte est fondée sur un maillage de 200 m à l’intérieur duquel on observe la répartition des objets du paysage. Seuls les secteurs présentant un potentiel de risque élevé sont retenus de manière à

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* rendre l‘image lisible, il s’agit des types 3 ; 4,;,5$..$décrits plus bas. Le seuil est fixé sel?ú++- critère quelque peu empirique déduit des” enquêtes sur les pratiques agri- &l$s réalisées sur le terrain auprès des habi- t&ts des campements : * , n p e . l : milieu dominé à plus de 70% (trop faible ?) par de la forêt. Peu de risques puisqueJa présence humaine y est très rédui- te dans le temps et dans l’espace.

Type 2 : espace urbain à plus de 70 %. On y observe des cas de THA mais qui répon- dent à un autre mode de contamination que celui qui nous intéresse ici.

q p e 3,4 et 5 : le café, le cacao et la forêt sont présents à plus de 70%. Ce sont des milieux à.haut risque. Les populations sont amenées à fréquenter régulièrement des milieux à la fois pour les cultures et pour des échanges sociaux. De plus, la glossine y trouve un biotope privilégié entre milieu fermé arborescent et milieu ouvert intercalé.

Y

type 6 : espace ouvert largement dominé par les pelouses, les friches et les cultures associées de maïs, riz pluvial ... Zones de cultures à proximité des villages et des villes à l’intérieur desquelles le risque est de plus en plus élevé.

type 7 : autres milieux plus difficiles à cer- ner : bas-fonds périurbains, affleurements de sols secs et ou de roches en forêt.. . La combinaison du zonage obtenu avec les résultats précédents (première méthode, identification des campements) nous permet de tendre progressivement vers une localisa- tion des espaces à risque de THA. Les. marges d’erreurs sont néanmoins impor- tantes et la méthode n’est pas encore opéra- tionnelle. Toutefois, en se replaçant dans le contexte local d’un besoin réel de veille sanitaire, confronté à une absence d’infor- mation d’échelle régionale, notre diagnostic propose une aide à ne pas négliger.

CONCLUSION

L’identification des indicateurs de risque de THA, une méthode opérationnelle ? La clé de voûte de notre démarche repose sur l’identification de facteurs environne- mentaux expliquant, ou tout du moins témoignant, de l’intensité et de la qualité des contacts >homme-vecteur dans le cas des maladies vectorielles. Au-delà de ces indica- teurs c’est tout un système - un paysage - que nous tentons d’analyser. Or, reconstrui- re un paysage est une opération délicate pour plusieurs raisons :

État initial des connaissances : le paysage à reconstruire est supposé connu tant du point de vue des “ Cléments ” qui le consti- tuent que des “ interactions ” qui les lient. Cette connaissance fine ne peut s’acquérir qu’après plusieurs missions de terrain in situ (cf. plus haut).

Choix d’hypothèse d’analyse : l’analyse des fonctionnements du système et la mise en place d’indicateurs synthétiques reposent sur un choix conceptuel censé représenter au mieux r<< la réalité >> du système analysé. Dans notre cas, la notion de fréquentation de l’espace est fondamentale. Sa mise en évi-

dence repose sur une méthode bien particu- lière d’analyse des données (Hervouët,

Identification d’indicateurs clés : parmi les Cléments et les fonctionnements mis en avant il convient de retenir les plus synthé- tiques pour l’espace géographique à analy- ser (national, régional, local.. .) et au niveau de l’observation initiale (la plus petite obser- vation en quelque sorte).

Mise en relation avec les données exis- tantes : la << spatialisation D des indicateurs observés ponctuellement - dans le sens de couvrir la continuité de l’espace - est réali- sée par l’intermédiaire de données couvrant de manière continue l’espace géographique (même si elles sont de nature discrète). Ces dernières ne sont pas toujours compatibles avec les résolutions des Cléments recher- chés : c’est le cas pour l’individualisation des campements à partir des données Spot XS. I1 faut alors soit se diriger vers d’autres sources d’information mieux adaptées si elles existent (image Spot P, par exemple), soit travailler sur d’autres indicateurs plus facilement identifiables. Dans tous les cas, il

1999).

existe une relation forte entre seuil technolo- gique et finesse d’analyse.

Traduction en terme d’analyse de données : les choix méthodologiques sont cruciaux. A tels données et indicateurs cor- respondront des solutions particulières. Par exemple, la prise en compte des distances 5 une structure quelconque repose sur une méthode d’interpolation spatiale. Celle-ci n’aurait plus aucun sens pour analyser la

structure spatiale locale des paysages. Dans ce contexte et dans l’état initial de l’avancement de nos travaux, l’identifica- tion des indicateurs environnementaux de risque de THA ne constitue pas une métho- de opérationnelle. Ou plutôt devrions nous dire, ne constitue pas encore une méthode opérationnelle puisque les avancées réali- sées sont intéressantes et très porteuses.

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HERVOUËT J.-P. et FOURNET E. 1997, Caractérisation des zones 5 risques de maladie du som- meil. Pour une possibilité d’iinticipcr I‘émergence du mal, 30 p. + atlas. N003/IPR/SHS/DOC.

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HERVOUËT J.-P., LAVEISSIÈRE C., 1990, Ecologie humaine et maladie du sommeil en Côte d’Ivoire fores- tière. Colt. d’élrides et de reclrerches finrrcoplrorres. Sarifi et déidoppenrerlt. (O), pp. 17-24.

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Maladies émergeantes et reviviscentes

Sommaire

ÉDITORIAL Alain Vaguet: Maladies émergentes et reviviscentes 157.

ARTICLES

André Prost : Maladies infectieuses : nouveau des- tin. nouveaux concepts pp. 159 Jeanne-Marie Amat-Roze : Une maladie émergen- te exemplaire : l’infection à VIHiSida. Les faits afri- cains pp. 167 Emmanuel Éliot : Éléments et propositions pour une géographie du VIH/Sida en Inde pp. 179 Pascal Handschumacher, Jean-Marc Duplantier, Suzanne Chanteau : La résurgence de la peste à Madagascar : une maladie centenaire à l’épreuve de l’histoire et de I’Ccologie pp. 195 Jean-Pierre Hervouët, Dominique Laffly, LEtitia Csrdon : La maladie du sommeil en Cdte d’Ivoire : b la recherche d’indicateurs de risque pp. 209 Dominique Laffly, Jean-Pierre Hervouët : Une mouche tsé-tsé dans le capteur ! Identification de fac- teurs de risque de la Trypanosomiase Humaine Africaine par télédétection et l’analyse spatialepp. 227 Frédéric Paris : Chronique d‘une endémie opportu- niste. Développement rural et onchocercose au Nord

France Meslé, Vladimir Shkolnikov : Russie : une

Valérie Jasset, Véronique Merle, Pierre Czernichow : Hépatite C : Cmergence d’une maladie

Cameroun (Foyer du Faro) pp. 241

crise sanitaire sans précédents pp. 253

ou progrès scientifiques? pp. 273

NOTES

Antoine Bailly : Prévention et traitement des maladies cardio-vasculaires : une vision médicométriquepp. 281 Laurence Husson : Le Sida est-il une priorité de

Peter Godwin, Sengh Suth Wantha, Mean Chhi Vun : L‘épidémie de VIH/Sida au Cambodge : la contribution du secteur de la santé pp. 299

COMPTE RENDU D’OUVRAGE pp. 309

, COMPTES RENDUS D’ARTICLES pp. 311

INFORMATIONS SCIENTIFIQUES pp. 323

santé publique en Indonésie ’? pp. 287

Emerging and re-emerging Diseases

Contents

EDITORIAL Alain Vaguet : Emerging and re-emerging Diseases

pp. 157

ARTICLES

André Prost : Infectious Diseases : new Destiny, new Concepts pp. 159 Jeanne-Marie Amat-Roze : A topic emerging Disease: the HIV/Aids Infection. The African Facts

pp. 167 Emmanuel Éliot : Elements and Proposals for a Geography of HIV/Aids in India pp. 179 Pascal Handschumacher, Jean-Marc Duplantier, Suzanne Chanteau : The Re-emerging of Plague in Madagascar : a centennial Disease confronted to History and Ecology pp. 195 Jean-Pierre Hervouët, Dominique Laffly, Lzti t ia Cardon : Sleeping Sickness in Ivory Coast : in Search of Risk Indicators Dominique Laffly, Jean-Pierre Hervouët : A tsetse Fly in the Sensor ! Identification of Risk Indicators of sleeping Disease in Africa using Remote Sensing

Frédéric Paris : Chronicle of an opportunist endemic Disease. Rural Land Development and Onchocerciasis in North Cameroon (Faro Focus) pp. 241 France Meslé, Vladimir Shkolnikov : Russia : an

Valérie Josset, Véronique Merle, Pierre Czernichow : Hepapatis C : emerging disease or

pp. 209

and spatial Analysis pp. 217

unprecedented sanitary Crisis pp. 253

better Knowledge pp. 273

NOTES

Antoine Bailly : Prevention and Treatment of cardio- vascular Diseases : a medicometric Approach pp. 281 Laurence Husson : Is Aids a public-Health Priority

Peter Godwin, Sengh Suth Wantha, Mean Chhi Vun : The HIV/Aids Epidemic in Cambodia : the Contribution of the Health Sector

BOOKS REVIEW pp. 309

ARTICLES REVIEW pp. 311

SCIENTIFIC INQUIRIES pp. 323

in Indonesia ? pp. 257

pp. 299 .