monde 11102012

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Jeudi 11 octobre 2012 - 68 e année - N˚21065 - 1,60 ¤ - France métropolitaine - www.lemonde.fr --- Fondateur : Hubert Beuve-Méry - Directeur : Erik Izraelewicz L e spectacle est rarement séduisant. Et seuls les initiés peuvent le suivre tant l’Euro- pe se construit, ces temps-ci, dans la peine et la complexité. Mais ce qui se passe, encore une fois dans la douleur et sous l’effet de la cri- se, c’est la lente transformation de la zone euro en véritable union monétaire. Evolution nécessaire et positive. Les 17 pays membres ayant la monnaie unique sont sur la voie d’une harmonisation budgétaire, sans laquelle une union monétai- re ne saurait fonctionner. A Paris, l’Assemblée nationale a ratifié, mardi 9 octobre, le traité euro- péen sur la stabilité, la coordina- tion et la gouvernance – il n’y a que l’Europe pour raffoler d’appel- lations aussi poétiques. Traduit en langage courant, c’est un pacte budgétaire qui impose à ses signataires d’avoir des finances publiques allant vers l’équilibre. Sous une autre appella- tion barbare, celle de déficit struc- turel, le pacte introduit de la sou- plesse dans la poursuite de cet objectif. Au début de la semaine, la zone euro a vu l’entrée en vigueur du Mécanisme européen de stabilit- té. Pouvant mobiliser jusqu’à 700 milliards d’euros, le MES est une sorte de Fonds monétaire européen. Il vient à l’aide des pays qui ont du mal à financer leur det- te sur les marchés ou qui doivent recapitaliser leur secteur bancai- re. Enfin, les Européens prennent le chemin d’une supervision com- mune de leurs banques. Harmonisation budgétaire, soli- darité financière et union bancai- re : tout cela se fait laborieuse- ment. Le coût social est lourd, à court terme au moins, comme Angela Merkel a pu le percevoir lors de sa visite, mardi, à Athènes. Les Espagnols, fierté mal placée, hésitent à solliciter le MES. Les Allemands n’ont aucune envie que l’Europe « supervise » leurs banques. Les Français sont généti- quement réticents à l’idée même d’équilibre budgétaire, etc. Mais il n’était que temps. Si l’on veut garder l’euro, alors il fal- lait corriger ce que ses pères fon- dateurs avaient bâclé : un mode de fonctionnement bancal qui a explosé au premier choc asymétri- que. Il n’y a pas d’union monétai- re sans union budgétaire, bancai- re et sans solidarité financière. Il faudra vite y ajouter l’indispensa- ble complément démocratique : d’une manière ou d’une autre, la gestion de ce triptyque doit se fai- re sous le contrôle des élus des 17. Il est parfaitement respectable de refuser ce saut en avant dans l’harmonisation économique. Mais, alors, il faut dire non à l’euro. Le premier ministre britan- nique parle vrai quand il relève, dimanche à la BBC, que l’Europe ne peut plus marcher avec un seul budget. Il y en aura un pour la zone euro, avec des mécanismes de transfert avancés. Et un autre, plus limité, pour l’ensemble de l’Union. David Cameron veut en profiter pour renégocier, de façon beaucoup plus lâche, l’apparte- nance de son pays à l’Union. Sans doute était-ce inévitable : à mesure que se fait l’union moné- taire, une autre Europe se défait. Il y aura un cercle resserré, la zone euro, et un autre, plus large mais beaucoup moins étroit. On n’a pas fini de se coucher tard à Bruxelles. p Lire pages 5, 11 et 19 a Les prix commencent à baisser. Comment en profiter Supplément a Les deux groupes devaient dire le 10 octobre s’ils prolongent leurs discussions ou renoncent face au blocage allemand P. 16 a Le récit de la négociation secrète, l’opération « Elm et Birch », menée au pas de charge par les deux patrons Page Deux a Eloge de Tom Enders, dirigeant d’EADS et grand européen, par Arnaud Leparmentier Chronique Europe p. 23 SYRIE Le Jabhat Al-Nosra (le « Front de secours ») a revendiqué l’attaque perpétrée dans la nuit du mardi 9 au mercredi 10 octobre contre le terrible centre de torture de l’armée de l’air en banlieue de Damas. P.3 Revoir Edward Hopper et toutes ses palettes t La magnifique rétrospective du Grand Palais, à Paris, lui rend enfin justice Page 25 Le système Buisson-Sarkozy en accusation Editorial LeMondeArgent Spécial immobilier EADS-BAE, la fusion géante en suspens Les groupes djihadistes syriens multiplient les attentats Women’s Forum 2012 Le Nobel pour un Français « dompteur » de lumière SCIENCES Serge Haroche s’est vu décerner, avec l’Américain David Wineland, le prix Nobel de physique, mardi 9 octobre. Le jury a récompensé leurs travaux sur les atomes et la lumière, qui ont rendu visibles des mystères quantiques. P. 6 L ’association de lutte contre la corrup- tion, Anticor, a déposé une nouvelle plainte contre X pour dénoncer les conditions dans lesquelles Patrick Buis- son a commandé des centaines d’enquê- tes d’opinion avec l’argent public pendant la présidence de Nicolas Sarkozy. La plain- te vise les délits de favoritisme et de détournement de fonds publics. Elle s’ajoute à une enquête préliminaire ouver- te par le parquet de Paris en mai. C’est la seconde fois qu’Anticor dépose une plain- te contre le système mis en place par le conseiller personnel de l’ex-chef d’Etat. En cinq ans, l’Elysée a versé plus de 3,3 mil- lions d’euros aux sociétés de Patrick Buis- son. Homme de l’ombre, ancien journa- liste à Minute, il a su tisser son influence et imposer ses idées en multipliant les étu- des d’opinion. p Lire page 8 Au forceps, l’union monétaire européenne Chronographe Type XXI BOUTIQUES BREGUET – 6, PLACE VENDÔME PARIS – 26, LA CROISETTE CANNES – WWW.BREGUET.COM t Le « M. Sondages » de Nicolas Sarkozy est visé par une enquête préliminaire conduite par le parquet t L’association de lutte contre la corruption Anticor a déposé, mardi 9 octobre, une nouvelle plainte pour favoritisme et détournement de fonds UK price £ 1,70 Edward Hopper, « From Williamsburg Bridge », 1928, huile sur toile THE METROPOLITAN MUSEUM OF ART/PHOTO RMN UNIQUEMENT EN FRANCE MÉTROPOLITAINE Les nouveaux enjeux de la croissance Supplément Le regard de Plantu Algérie 150 DA, Allemagne 2,20 ¤, Antilles-Guyane 2,00 ¤, Autriche 2,40 ¤, Belgique 1,60 ¤, Cameroun 1 600 F CFA, Canada 4,25 $, Côte d’Ivoire 1 600 F CFA, Croatie 18,50 Kn, Danemark 28 KRD, Espagne 2,00 ¤, Finlande 2,80 ¤, Gabon 1 600 F CFA, Grande-Bretagne 1,70 £, Grèce 2,20 ¤, Hongrie 750 HUF, Irlande 2,00 ¤, Italie 2,20 ¤, Luxembourg 1,60 ¤, Malte 2,50 ¤, Maroc 12 DH, Norvège 28 KRN, Pays-Bas 2,20 ¤, Portugal cont. 2,00 ¤, Réunion 2,00 ¤, Sénégal 1 600 F CFA, Slovénie 2,20 ¤, Suède 35 KRS, Suisse 3,20 CHF, TOM Avion 380 XPF, Tunisie 2,00 DT, Turquie 6,50 TL, USA 3,95 $, Afrique CFA autres 1 600 F CFA,

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Jeudi 11 octobre 2012 - 68e année - N˚21065 - 1,60 ¤ - Francemétropolitaine - www.lemonde.fr --- Fondateur : Hubert Beuve-Méry - Directeur: Erik Izraelewicz

L espectacle est rarementséduisant. Et seuls les initiéspeuvent le suivre tant l’Euro-

pe se construit, ces temps-ci, dansla peine et la complexité.Mais cequi se passe, encoreune fois dansla douleur et sous l’effet de la cri-se, c’est la lente transformationdela zone euro envéritable unionmonétaire. Evolutionnécessaireet positive.

Les 17 paysmembres ayant lamonnaieunique sont sur la voied’uneharmonisationbudgétaire,sans laquelle uneunionmonétai-rene saurait fonctionner. A Paris,l’Assembléenationale a ratifié,mardi 9octobre, le traité euro-péen sur la stabilité, la coordina-tion et la gouvernance– il n’y aque l’Europepour raffoler d’appel-lations aussi poétiques.

Traduit en langage courant,c’est unpacte budgétaire quiimpose à ses signatairesd’avoir

des finances publiques allant versl’équilibre. Sousune autreappella-tionbarbare, celle de déficit struc-turel, le pacte introduit de la sou-plessedans la poursuitede cetobjectif.

Audébut de la semaine, la zoneeuro a vu l’entrée envigueurduMécanismeeuropéende stabilit-té. Pouvantmobiliser jusqu’à700milliardsd’euros, leMES estune sorte de Fondsmonétaireeuropéen. Il vient à l’aide despaysqui ont dumal à financer leur det-

te sur lesmarchésouqui doiventrecapitaliser leur secteurbancai-re. Enfin, les Européensprennentle chemind’une supervisioncom-munede leurs banques.

Harmonisationbudgétaire, soli-darité financière et unionbancai-

re : tout cela se fait laborieuse-ment. Le coût social est lourd, àcourt terme aumoins, commeAngelaMerkel a pu le percevoirlors de sa visite,mardi, à Athènes.Les Espagnols, fiertémalplacée,hésitent à solliciter leMES. LesAllemandsn’ont aucune envieque l’Europe «supervise» leursbanques. Les Français sont généti-quement réticents à l’idéemêmed’équilibrebudgétaire, etc.

Mais il n’était que temps. Sil’onveut garder l’euro, alors il fal-lait corriger ceque ses pères fon-dateurs avaient bâclé: unmodede fonctionnementbancal qui aexploséaupremier choc asymétri-que. Il n’y a pas d’unionmonétai-re sans unionbudgétaire, bancai-re et sans solidarité financière. Ilfaudravite y ajouter l’indispensa-ble complémentdémocratique:d’unemanière oud’une autre, lagestionde ce triptyquedoit se fai-

re sous le contrôle des élus des 17.Il est parfaitement respectable

de refuser ce saut en avantdansl’harmonisationéconomique.Mais, alors, il faut direnon àl’euro. Lepremierministre britan-niqueparle vrai quand il relève,dimancheà la BBC, que l’Europenepeut plusmarcher avec un seulbudget. Il y enaura unpour lazone euro, avecdesmécanismesde transfert avancés. Et un autre,plus limité, pour l’ensembledel’Union.DavidCameronveut enprofiter pour renégocier, de façonbeaucoupplus lâche, l’apparte-nancede sonpays à l’Union.

Sansdoute était-ce inévitable:àmesureque se fait l’unionmoné-taire, une autre Europe se défait. Ily aura un cercle resserré, la zoneeuro, et un autre, plus largemaisbeaucoupmoins étroit. Onn’apas fini de se coucher tard àBruxelles. p Lire pages5, 11 et19

a Les prix commencentà baisser. CommentenprofiterSupplément

a Lesdeuxgroupesdevaientdirele10octobres’ilsprolongentleursdiscussionsourenoncentfaceaublocageallemandP. 16

a Le récit de la négociationsecrète, l’opération «Elmet Birch»,menée au pas decharge par les deux patronsPageDeux

a Eloge de TomEnders,dirigeant d’EADS et grandeuropéen, par ArnaudLeparmentierChroniqueEurope p. 23

SYRIE Le Jabhat Al-Nosra (le «Front de secours») arevendiqué l’attaque perpétrée dans la nuit dumardi9aumercredi 10 octobre contre le terrible centre detorture de l’armée de l’air en banlieue deDamas.P.3

RevoirEdwardHopperettoutessespalettest Lamagnifiquerétrospective du GrandPalais, à Paris, lui rendenfin justice Page25

LesystèmeBuisson-Sarkozyenaccusation

Editorial

LeMondeArgentSpécialimmobilier

EADS-BAE, la fusiongéanteensuspens

Lesgroupesdjihadistessyriensmultiplientlesattentats

Women’sForum2012

LeNobelpourunFrançais«dompteur»delumière

SCIENCESSergeHaroches’estvudécerner,avecl’AméricainDavidWineland, leprixNobeldephysique,mardi9octobre.Lejuryarécompensé leurstravauxsurlesatomesetla lumière,quiontrenduvisiblesdesmystèresquantiques.P. 6

L’associationdeluttecontrelacorrup-tion, Anticor, a déposé une nouvelleplainte contre X pour dénoncer les

conditions dans lesquelles Patrick Buis-son a commandé des centaines d’enquê-tesd’opinionavecl’argentpublicpendantlaprésidencedeNicolasSarkozy.Laplain-te vise les délits de favoritisme et dedétournement de fonds publics. Elles’ajouteàuneenquêtepréliminaireouver-

te par le parquet de Paris en mai. C’est lasecondefoisqu’Anticordéposeuneplain-te contre le système mis en place par leconseillerpersonneldel’ex-chefd’Etat.Encinq ans, l’Elysée a versé plus de 3,3mil-lions d’euros aux sociétés de PatrickBuis-son. Homme de l’ombre, ancien journa-listeàMinute, il a sutissersoninfluenceetimposer ses idées en multipliant les étu-desd’opinion. p Lire page8

Auforceps, l’unionmonétaireeuropéenne

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Type

XXI

BOUTIQUES BREGUET – 6, PLACE VENDÔME PARIS – 26, LA CROISETTE CANNES – WWW.BREGUET.COM

tLe «M. Sondages»deNicolas Sarkozyest viséparuneenquêtepréliminaire conduitepar leparquettL’associationde lutte contre la corruptionAnticoradéposé,mardi 9octobre, unenouvelle plaintepourfavoritismeetdétournementde fonds

UKprice£1,70

EdwardHopper, «FromWilliamsburg Bridge», 1928, huile sur toile THEMETROPOLITANMUSEUM OF ART/PHOTO RMN

UNIQUEMENTEN FRANCEMÉTROPOLITAINE

Les nouveaux enjeuxde la croissanceSupplément

LeregarddePlantu

Algérie 150 DA,Allemagne 2,20 ¤,Antilles-Guyane 2,00 ¤,Autriche 2,40 ¤,Belgique 1,60 ¤, Cameroun 1 600 F CFA, Canada 4,25 $, Côte d’Ivoire 1 600 F CFA, Croatie 18,50 Kn, Danemark 28 KRD, Espagne 2,00 ¤, Finlande 2,80 ¤, Gabon 1 600 F CFA, Grande-Bretagne 1,70 £,Grèce 2,20 ¤, Hongrie 750 HUF, Irlande 2,00 ¤, Italie 2,20 ¤, Luxembourg 1,60 ¤,Malte 2,50 ¤,Maroc 12 DH,Norvège 28 KRN, Pays-Bas 2,20 ¤, Portugal cont. 2,00 ¤, Réunion 2,00 ¤, Sénégal 1 600 F CFA, Slovénie 2,20 ¤, Suède 35 KRS,Suisse 3,20 CHF, TOMAvion 380 XPF, Tunisie 2,00 DT, Turquie 6,50 TL,USA 3,95 $, Afrique CFA autres 1 600 F CFA,

Les indégivrables Xavier Gorce

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0123est édité par la Société éditrice du «Monde» SADurée de la société : 99 ans à compter du 15décembre 2000. Capital social : 94.610.348,70¤. Actionnaire principal : Le Monde Libre (SCS).Rédaction 80, boulevardAuguste-Blanqui, 75707Paris Cedex 13Tél. : 01-57-28-20-00Abonnements par téléphone : deFrance 32-89(0,34¤TTC/min); de l’étranger : (33) 1-76-26-32-89oupar Internet : www.lemonde.fr/abojournal

Lascène se passe lemardi 11sep-tembre. Elle a pour cadre unesomptueuse villa au bord duWannsee, à quelques kilomè-tresausuddeBerlin,où se tientun colloque sur les cinquan-

teansdutraitéde l’Elysée.Aucoursdecet-temanifestation,organiséepar l’ambassa-de de France et le riche homme d’affairesReinholdWürth,legénéraldedivisionPhi-lippe Chalmel, attaché de défense à l’am-bassade,évoquel’avenirde la coopérationmilitaire entre la France, l’Allemagne et laGrande-Bretagne. Celle-ci devrait se ren-forcer, dit-il, ajoutant un énigmatique«vous verrez demain soir».

Vingt-quatreheuresplustard,mercredi12septembre dans l’après-midi, l’agenceBloombergrévèle leprojetde fusionentreles groupes franco-allemand EADS et bri-tannique BAE Systems. D’un coup, cettefuite,venuevraisemblablementd’unban-quier d’affaires, anéantit tous les effortsde discrétion entourant ce projet visant àconstituerlenumérounmondialdel’aéro-nautique et de la défense, devant l’améri-cainBoeing.

L’opération, baptisée «Elm et Birch»–deuxarbres (ormeetbouleau,enanglais)auxinitialesd’EADSetBAE–etpourlaquel-le travaillaient en secret 450 personnes,tombe dans le domaine public. Il est troptardpour lamettre à terre.Mais il est aussitroptôtpour la concluredans la sérénité.

Ce projet prend racine au printemps àToulouse, où Tom Enders, 53 ans, alorspatron d’Airbus, se prépare à ses futuresfonctionsdeprésidentd’EADS.Le1er juin,cedirigeant allemand remplacera le FrançaisLouisGallois auxcommandesdugroupe.

«Major Tom», comme est surnommécet ancien officier parachutiste, n’entendpasperdredetemps.Ilveutmarquersapri-se de pouvoir par une action d’éclat. Pour-quoinepas réaliserrapidementuneacqui-sitionsignificativedansladéfense?Notam-ment pour compenser la position tropdominante d’Airbus au sein du groupe,comme l’ont souhaité tous les dirigeantssuccessifsd’EADS.

Dèslors,quoideplusnaturelquederen-forcer les liens avec BAE? Les deux grou-pes se connaissent de longue date. Leursdirigeants aussi. Et l’idée d’un tel rappro-chement existe depuis toujours. De plus,EADS et BAE sont associés dans plusieursprogrammes, dont l’EurofighterTyphoon. C’est d’ailleurs l’échec fin jan-

vier de la vente de cet avion de chasse enIndequi sert de déclic.

En mai, lors d’un déjeuner à Munich,TomEnders et Ian King, le patron de BAE,demandent à leurs responsables respec-tifs de la stratégie, Kevin Taylor pour BAEet Marwan Lahoud pour EADS, de propo-ser des pistespour regrouper leurs avionsde combat. A charge pour eux «d’aller leplus loinpossible». Le projet est secret.

Début juin, MM. Taylor et Lahoudremettent «deux papiers», l’un répon-dant à la demande précise, l’autre esquis-sant, en trois pages, les grandes lignesd’unefusion. IanKingtrouvel’idée«reaso-nably exciting». Séduit, Tom Enders–devenupatrond’EADS– redoute les obs-tacles àvenirducôtédespouvoirspublicsfrançais et allemands.

Les deux patrons décident d’approfon-dir les discussions. Ils confient une étudede faisabilité à six personnes chargées dela stratégie, des finances et du juridique.Au vu de leurs conclusions, le projet estlancé le 2 juillet à Londres dans un hôtelprès du City Airport. Lemontage esquissépréserve l’identité des deuxgroupes. Seuldésagrémentde cette rencontre: les sand-wiches servis. Ils étaient à ce point mau-vais que les huit protagonistes se jurentde changer de lieu de rencontre.

Avocatsetbanquiersd’affairessontmisdans la boucle. Les gouvernements fran-çais, allemandet britanniquesont avertis.Tout comme les deux actionnairesd’EADS, Lagardère et Daimler. A Paris,Marwan Lahoud informe, le 10 juillet,Emmanuel Macron, secrétaire généraladjoint de l’Elysée, et Cédric Lewandows-ki, directeur de cabinet du ministre de ladéfense, Jean-Yves Le Drian. Le projet estbien accueilli par la nouvelle équipe aupouvoir, qui les incite à continuer.

Enrevanche,Londres,occupéparl’orga-nisation et la sécurité des Jeux olympi-ques, se contentede donner sonaccorddeprincipe, reportant l’examendu dossier àl’après-JO. David Cameron est en faveurdelafusion.Mais«ellenedoitpassefaireàn’importe quel prix», prévient le 10 Dow-ning Street.

EADS a plus de mal avec ses actionnai-res privés. Malgré l’envoi de SMS et decourriels, il faudra plusieurs jours àArnaudLagardère–nouveauprésidentduconseild’administrationd’EADSdepuis ledébut du mois de juin –, en vacances àNewYork, pourdonner sa réponse.

Enrevanche,sonprédécesseuràlaprési-dence d’EADS, l’Allemand Bodo Uebber,représentantdeDaimler,auraitpeuappré-ciédenepasavoirétémisdanslaconfiden-ce plus tôt. D’autant que, depuis un an, leconstructeurautomobile chercheà rédui-resaparticipationsanstrouverpreneuretqueceprojetremettoutencause.Seconsi-

dérant comme partants, Daimler commeLagardèredécident denepas semêler desdiscussions.

Pour formaliser cet accord, une trentai-nedepersonnes, parmi lesquelles les diri-geantsdesdeuxgroupes, leurs équipesdefusions-acquisitions, banquiers d’affaireset avocats s’enferment, du 14 au 16juilletau Margaretenhof, un hôtel installé aumilieu d’un golf au-dessus du lacTegernsee dans les Alpes bavaroises, à50kilomètresdeMunich.

Ce choix n’est pas anodin. L’établisse-ment est en travaux. Pas de clientsgênants. L’âpretédes discussions contras-te avec le cadre bucolique. «Tout a étédéballé entre les deux parties. On s’estenvoyé à la figure tout ce qu’on pouvait»,entend-on aujourd’hui. Les Britanniquescritiquent le futur A350 d’Airbus. Alle-mandsetFrançaisdémontent les investis-sementsdeBAEdans ladéfenseauxEtats-Unis. Plusieurs fois, la rupture est frôlée.

Il faut une journée de plus, aux deuxjours initialement prévus, pour aboutir àun accord. Les parités de fusion sont arrê-tées:60-40enfaveurd’EADSetnon50-50commelesouhaitaitBAEoudeuxtiers-untiers voulupar EADS. L’accord scellé entreles deux entreprises, les négociateursreviennent leprésenteraux conseilsd’ad-ministrationdesdeuxgroupesetauxgou-vernements respectifs.

Côté français, des discussions s’enga-gent avec David Azéma, le nouveau res-ponsable de l’Agence des participationsde l’Etat, et Laurent Collet-Billon, patronde la direction générale de l’armement.L’objectifestdemaintenirlaparticipationfrançaiseaucapitaletdeprotégercertainsintérêts dans la défense.

AParis, le 23 juillet, un dîner rassemble,au ministère de la défense, Jean-Yves LeDrian et son collègue de l’économie, Pier-re Moscovici, Tom Enders et MarwanLahoud. Si le repas commence cordiale-ment, le ton change quand est abordée laparticipation des Etats au capital d’EADS.Tom Enders retrouve alors son langagecarré et ferme d’ancien militaire pourmanifester son opposition.

Prévue le 28août, une rencontre avec lepremierministre, Jean-MarcAyrault, et leministre des affaires étrangères, LaurentFabius, est annulée au dernier moment,Tom Enders s’est cassé les deux coudeslorsd’unvoldeparapenteleweek-endpré-cédent. Cet accident le contraint à renon-cer à accompagner Angela Merkel enChine.Or ilauraitpuenprofiterpourplai-der l’intérêt de cette fusion auprès d’unechancelière qui se serait bien passée de cedossier avant les élections : l’Etat alle-manda toujoursoscilléentre êtreau capi-tal d’EADS (pour préserver les sites etemplois)ounepasy être (aunomdunon-interventionnisme).

Celaexpliquelaviolencedesconfronta-tions entre les différents acteurs alle-mands, quitte à faire capoter le projet,mais aussi entre Allemands, Français etBritanniques. Le tout amplifié par la fuitedu 12 septembre, qui force les parties àhâter lepasetà«éclairer» ledossieravantle 10octobre, pour se conformer au droitboursier britannique.

«D’un coup, tout a été balayé, fulmineunparticipant. Nousnous sommes retrou-vés au milieu d’une véritable cour derécréation, chacundisant “mesdroits,mesdroits”… même s’il n’est pas concerné.»Comme si l’idée d’une intégration indus-trielle européenne réussie semblait pas-ser au secondplan. p

GuyDutheil etDominiqueGallois,avec Frédéric Lemaître (à Berlin) et

MarcRoche (à Londres)

page deux

L e roi d’Espagne JuanCar-losIer a toujours euune répu-tationde coureur de jupons,

l’imaged’un séducteur incorrigi-ble, voire de victimede son char-me irrésistible…Son infidélitépatentée, et toutes les connota-tions enmatière de virilité et detestostéronedébordante quivont avec, relève presquede lafierté nationale, elle pourraits’ajouter à la longue liste demau-vaise presse qui lui a été consa-crée cette année.

Le tabloïd allemandBild s’estfait l’écho, vendredi 5octobre, depossiblesmenaces pesant sur lasuccessionau trône d’Espagne,en relayant l’histoire, publiée parle site d’informationdu cœurespagnolVanitatis, de deuxenfants naturels présumésduroi, dont l’un, né avant le princeFelipe, risqueraitmêmed’aspirerà la couronne.

ABarcelone,Albert Sola reven-diquedepuis les années 1990 safiliation royale.Uneétrangemen-tion«chupete verde» («tétine ver-te») figure sur l’acte denaissancede ce serveurde 56 ans, adopté en1964parune famille catalane.Albert Sola ydiscerneune sortede code signifiantqu’il est«desangbleu». Après avoir engagédesdétectives, il aurait ainsidécouvertqu’il serait le fruitd’unebrève liaisonentre la filled’unbanquier catalanet JuanCar-losdeBorbón, alors étudiant céli-batairede 18 ans.

AGand, enBelgique, IngridSartiau, femmeau foyer de46ans, se dit, elle aussi, fille illégi-timede JuanCarlos.Samère assu-re avoir euune liaison avec le roi,déjàmarié, lors d’un voyage dece dernier au Luxembourg.C’esten faisant des recherches surInternet qu’Ingrid Sartiau est

tombée sur l’histoirede celui quipourrait être son demi-frère etest entrée en contact avec lui.Tousdeuxont réalisé un testADN: la probabilitéqu’ils soientfrère et sœur est de 91%.

En juin, ils ont sommé la CasaReal (Maison royale) d’obtenir dumonarqueun test depaternité.Le délai expirait le 2octobre, l’ins-titutionmonarchiquene leur aguère accordéde crédit. Et lesdeuxont décidé de déposer leurrequêtedevant le juge desfamilles àMadrid.

Excuses publiquesDécidément, le roi d’Espagne

vit à ses 74 ansdesmomentsdiffi-ciles.Depuis l’automne2011, songendre InakiUrdangarinest aucœurd’une enquête judiciaire surunvaste réseaude corruptionquipourrait finir par éclabousser safille, l’infanteElena. Enavril,alorsque le pays subissait les fou-dresdesmarchés, sonvoyage auBotswanapour chasser l’éléphantaprovoquéunevivepolémique,qui l’a contraint àprésenterdesexcusespubliques –unepremiè-redans l’histoirede lamonarchie.

Depuis, le roi semblait décidé àregagner le cœurdesEspagnolsenexerçantavec assiduité sonrôledemeilleur ambassadeurcommercialdupays, voyageantenRussie, enAmérique latineoudans lespaysduGolfe pourvan-ter lesméritesdes entreprisesespagnoles.Mais le 28septembre,il s’est denouveau retrouvé sousle feudes critiques aprèsunarti-cleduNewYork Timesqui s’inter-rogeait sur l’origineet l’ampleurde la fortunedumonarque, esti-méepar le journal à 1,8milliardd’euros. p

SandrineMorel(Madrid, correspondance)

«MajorTom»,surnomdeTomEnders,veutmarquer

saprisedepouvoirparuneactiond’éclat

TomEnders, le 1eroctobre. TOBYMELVILLE/REUTERS

RécitLavolontédeTomEnders, patrondepuis le 1er juindugroupepropriétaired’Airbus, estpourbeaucoupdans leprojet demariage aveclegéantbritanniquede ladéfense.Mais, qued’embûches ont surgi!

EADS-BAE: lesdessousd’unenégociationaupasdecharge

La reproduction de tout article est interdite sans l’accord de l’administration. Commission paritairedes publications et agences de presse n° 0712 C 81975 ISSN0395-2037

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94852 Ivry cedex

80, bd Auguste-Blanqui,75707 PARIS CEDEX 13Tél : 01-57-28-39-00Fax : 01-57-28-39-26

Président : Louis DreyfusDirectrice générale :Corinne Mrejen

L’«annushorribilis»deJuanCarlosIererI d’Espagne

«Nousnoussommesretrouvésaumilieu

d’unevéritablecourderécréation,chacundisant“mesdroits,mesdroits”»Unparticipant aux négociations

0123Jeudi 11 octobre 2012

luisa balaguer
luisa balaguer

Des Syriens arborent un drapeau du Jabhat Al-Nosra, lors d’unemanifestation dans la banlieue d’Alep, le 21septembre. MANU BRABO/AP

international

Unegerbedefeudans lanuitnoire, un grésillement detalkie-walkie,l’échoassour-

did’unedétonationet soudaindesvoix d’hommes qui rendent grâceàDieu.«Allahakbar,Allahakbar».C’estparcettevidéotremblotante,téléchargée sur Internet, que legroupe djihadiste syrien JabhatAl-Nosra (Le Front de secours) arevendiqué l’attaque perpétréedans la nuit du mardi 9octobrecontre l’unedesprincipalescham-bres de torture du régime syrien:la base des services de renseigne-ments de l’armée de l’air, à Haras-ta, enbanlieuedeDamas.

Passéesous silencepar les auto-rités,quiontdéviélarouteDamas-Homspourempêcher lesautomo-bilistes de constater l’étendue desdégâts, cette opération pourraitavoirfaitdesdizainesdemortspar-mi le personnel de sécurité, selonl’opposition syrienne. Le modusoperandi des assaillants atteste àlafoisde leurexpertisemilitaireet

de leurorientationdjihadiste:unedoubleattaquesuicideàunedemi-heure d’intervalle, la secondeexplosionprovenantd’uneambu-lance piégée, le tout complété pardes tirs demortier.

Cet assaut intervient peu aprèsdeuxopérationsdenatureetd’en-vergure similaire : celle contrel’état-major de l’armée, à Damas,d’unepart, frappéle26septembre,

par deux kamikazes – une opéra-tion qui fit quatre morts et futrevendiquée par un groupusculedjihadiste, TajamoAnsar Al-Islam(Rassemblement des partisans del’islam);d’autrepartletripleatten-tat-suicide d’Alep, commis le3octobre dans un quartier contrô-lé par l’armée gouvernementale,quia causé lamortde48 soldatsetque le Jabhat Al-Nosra s’est attri-

bué. Cet enchaînement d’opéra-tionskamikazes illustre lamontéeenpuissancedesformationsdjiha-distesauseindumouvementrévo-lutionnaire syrien et le rôle préé-minent que joue le Front Al-Nosradans cette mouvance, imprégnéede fondamentalismesunnite.

Le phénomène resteminoritai-reparrapportauxmultiplesbriga-des de l’Armée syrienne libre

(ASL), dont la rhétorique religieu-se est beaucoup moins radicale.Mais son expansion actuelle nelaisse pas d’inquiéter les minori-tés syriennes et les chancelleriesoccidentales,qui craignent, si ellesvenaient à livrer des armes à larébellion,quecelles-cine tombentdansdemauvaisesmains.

«Qu’il s’agisse du choix de sescibles (des édifices gouvernemen-

taux dans des quartiers très peu-plé)oude ses tactiques (il est la seu-le faction de l’opposition à avoiradopté ouvertement les attentatssuicides), JabhatAl-Nosraaplus encommun avec Al-Qaida en Irakqu’avec les courants de l’opposi-tion syrienne», écrit l’Internatio-nalCrisisGroup,dansunrapportàparaître jeudi 11octobre.

C’est en janvier2012 que Jabhat

An-Nosra est apparu sur la scèneanti-Assad.Dansunevidéoparticu-lièrementsoignée,trufféed’image-ries djihadistes (le drapeau noiravec la Chahada, la profession defoimusulmane,lesentraînementsdes moudjahidin dans le désert,kalachnikov à la main…), le porte-paroledugroupe,AbouMohamedAl-Jaoulani, accuse les pays occi-dentauxde collaborer avec le régi-meAssad contre les sunnites.

Il appelle les musulmans à serévolter contre les atrocités com-mises par « l’ennemi alaouite»,une référence à la confession deBachar Al-Assad, une dissidenceduchiisme, suivieparunpeuplusde 10% de la population syrienne.Puis, dans une deuxième étape,Jabhat Al-Nosra exhorte ses parti-sansàmettre enplaceunEtat isla-mique à la mode salafiste,c’est-à-direultra-rigoriste.

Au sein de l’opposition, etmême chez certains islamistes,beaucoup ont vu dans cette miseenscènepresquetropparfaiteunemanipulationdu régime. Les ima-ges diffusées par la télévisiond’Etat des premiers attentatsrevendiquésparleFrontontaccen-tué ces soupçons, notamment cel-lesde l’attaquesuicidedeMidan,àDamasen janvier2012.

Depuis, Jabhat Al-Nosra a reçule soutien des principaux cheikhsde la galaxie djihadiste. Des mili-tantsétrangerssontvenusgonflersesrangs.Durantl’été,cescombat-tants ont gagné en crédibilité enparticipant à l’assaut contre Alep.Mais les relations entre l’ASL et lesdjihadistesrestenttendues.Débutseptembre, l’und’euxaété tuéparun rebelle après qu’il a refusé derabaisser un drapeau noir hissésur un poste de la frontière syro-turque.p

BenjaminBarthe

EnSyrie, lesdjihadistesmontentenpuissanceJabhatAl-Nosra,unemilicesalafistearmée,multiplie lesattentatssuicidescontre lesbasesmilitairesdurégime

«Lestergiversationsdel’Occidentrenforcentlediscoursdessalafistes»

Lephénomèneresteminoritairepar

rapportauxbrigadesdel’ASLdontla

rhétoriquereligieuseestmoinsradicale

Les rebelles reprennentune ville stratégique

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Les rebelles syriens se sontemparés,mardi 9octobre, de laville deMarret Al-Noomane(nord), stratégiquement situéesur l’autoroute reliant Damas àAlep, selon l’Observatoire syriendes droits de l’homme (OSDH).Les forces régulières se sont reti-rées de tous les barrages à l’inté-rieur deMaaret Al-Noomane, àl’exception d’un seul à l’entréede la ville, à l’issue de48heuresde combats. Les rebelless’étaient déjà emparés de cetteville le 10juinmais avaient dûl’abandonner en août à l’issued’une offensive de l’armée. Cet-te dernière acheminait des ren-fortsmercredimatin. – (AFP.)

Entretien

RobertMalley est directeur duprogrammeAfriqueduNord,Moyen-Orientau cabinet d’étu-des International CrisisGroup.Quelle importance attribuez-vous aux groupes salafistes ausein de l’opposition syrienne?

Voilàun sujet difficile à abor-der de façondépassionnée. Lespartisansdu régimeont tout desuitemis l’accent sur le phénomè-ne salafiste djihadiste, bien avantqu’il ne semanifeste, poureffrayer la communauté interna-tionale et lesminorités syriennes.L’oppositioncherche à leminimi-ser, alorsmêmequ’il est devenuune caused’inquiétude légitime,pourprotéger l’image limpide

d’un soulèvementpopulaire. Lessalafistes – expressionqui regrou-peunegrandediversitéde tendan-ces – sont une donnéepalpable,importante, croissante,mais nonpas (oupas encore) dominantedans le champde l’oppositionsyrienne. Ils n’en sontpas l’expres-sionvéritable ouuniquemais,pareillement, ils ne sont ni la sim-ple résultantedes intriguesdurégime (bien réelles pourtant) nile simpleproduit du soutienduGolfe (bien réel également).Comment expliquer l’essorde ce courant?

Il s’explique surtoutpar lesconditionsdu conflit : violencesqui s’intensifient, espoir d’unrèglementpolitiquequi s’amenui-se et échecde toutes les autres ten-

dancesde l’opposition–manifes-tants pacifiques, dirigeants exilésouencore islamistesmodérés.Dans ce contexte, le salafismeoffreune visionattrayante, car ilest pourvoyeurde sens. Il permetd’identifier aisément l’ennemi(les infidèles) et l’objectif (l’établis-sementd’un régime islamique).Depar ses connexions régionales,il est sourced’armement,de finan-cementet de savoir-fairemilitai-re, biendes salafistes-djihadistesayant combattu sousd’autrescieuxàd’autres époques.Ces groupes sont-ils porteursd’un risque d’«irakisation»dela crise?

Pas seulement ces groupes. Leconflit lui-même– ses dynami-quesdepolarisation, de radicalisa-

tionmutuelle – porte les germesd’une irakisationpossible. Celadit, lamontéedu salafismen’estpas irréversible. Elle est une desnombreusesexcroissancesd’unconflit enmutation constante etdont l’étapequenousvivons luiest favorable. Cela peut changer.Par biendes aspects, le salafismeest auxantipodesde la sociétésyrienne, qui a été façonnéeparun islammodéré, pluriconfession-nel et qui vit dans la craintedusec-tarismequi a ensanglanté ses voi-sins irakiens et libanais.Comment la communauté inter-nationale doit-elle réagir?

Si elle veut que cela change, illui faudra elle aussi changer. L’ab-senced’issuepolitique et les divi-sionsdans les rangs rebelles sont

aussi le produitd’une communau-té internationale fractionnée,dont les efforts éparpillés alimen-tent le conflit. Les tergiversationsde l’Occident renforcent le dis-cours des salafistes dans lequell’Europeet les Etats-Unis font figu-re de complices passifs du régime.Si l’on veut éviter de faire le lit destendances les plus radicales, il estimpératif que chacun – alliés durégimecommede l’opposition–comprennequ’il n’y aurad’issuequepolitique. Et il est impératifque ceuxqui aident l’oppositionle fassent demanière ordonnéepour contribuer à l’émergenced’unedirection représentative etcapable – lorsque l’occasion s’enprésentera – denégocier. p

Proposrecueillis parB.Ba.

30123Jeudi 11 octobre 2012

Des soldats sud-coréensmontent la garde, à Paju, au nord de Séoul,mardi 9octobre. HYE SOO NAH/AP PHOTO

international

SéoulEnvoyée spéciale

I l était midi, samedi 6octobre,quand un soldat nord-coréende 18 ans a tué deux gradés

avant de prendre ses jambes à soncoupourrejoindrelaCoréeduSud,depuis son poste de garde situé à100mètres de la lignededémarca-tion, dans la zone démilitarisée(DMZ) qui sépare les deux pays.Depuis l’armistice de 1953, cettebandedeterresurveilléeparl’ONUcoupe la péninsule dans toute salargeur.

L’événement est rare – on nerecense que six défections ces dixdernièresannées.Le jeunetransfu-geapris le«corridorouest», la seu-le route qui relie encore leNord auSud, depuis la zone franche indus-trielledeKeasong jusqu’àSéoul; laroutede la brève ouverture écono-mique décidée par les deux pays àl’aubedes années 2000.

Lesvisiteursduposted’observa-tiondeDora,enborduresud-ouestde la DMZ, auraient pu ce samedi-làapercevoir le soldatcourantversla liberté. De ce surplomb, depuislaveille,unciel radieuxpermettaitde distinguer la voie menant auxusinesdeKaesong, dans lesquelles53000ouvriers de la Républiquepopulaire démocratique de Coréefabriquent des produits deconsommation pour le Sud, aupied de montagnes que le rensei-gnement militaire dit truffées decanons longue portée. Chaquejour, 900travailleurs passent lalignedans les deux sens.

Mais envenantde Séoul, passéela ligne des barbelés, le mondeparaît s’être arrêté de tourner.Dans la DMZ, une charmante peti-te route serpente au milieu desrizières du seul village de la zone,Taesong-tong, 200habitants. La«Joint Security Area» dans laquel-le stationne l’ONU est nichée aucœur d’une campagne emplie duchantdes grillons.

Depuisquinzeans,l’arméenord-coréenne n’envoie plus d’agentstraverser la ligne.Leséquipementsde vision nocturne du Sud ont faitperdre toute pertinence à ce genred’opérations. Les herbes folles gri-gnotent le pont du Non-Retour,par lequel 80000 soldats avaient,àl’armistice,étérenvoyésenRépu-blique populaire. Inviolée depuis1953, la DMZ est devenue un sanc-tuaire de la biodiversité. C’est, aus-si,unhaut lieudutourismepatrio-tique.CôtéSud,cinqagencesaccré-ditées filtrent des visiteurs (entre125000et200000paran)dontlesservicesont fouillé lepassé.

APanmunjom,lelieudesdiscus-sionsentre lesdeuxCorées, il ne setientplusderéunionsdepuis1998.Seulsurvitleritueldelaguerrefroi-de. Un rapport quotidien est déli-vréauxforcesduNordsurlamoin-dre des activités en partie Sud :«Au téléphone ou au porte-voix,quandpersonnene répond», expli-que le capitaine Edwin Juleus, offi-cier américainmembre de la com-mission d’armistice. En cette cal-me journée d’octobre, un uniquesoldat du Nord est planté sur lesmarches du Panmungak, le bâti-ment de la République populaire,et les cinq militaires sud-coréens,que leur raideur fait ressembler àdes jouets, ne sont sortis que pourles invitésprivilégiésdu jour.

Cette immobilité n’est qu’unleurre. De part et d’autre de cettebande de terre silencieuse, deuxarmadasveillent. Au Sud, la 1re et la3e armée coréennes. Plus de 80%des forces terrestres du pays(640000hommes, 2400chars)stationnententre le 38eparallèle et

la capitale Séoul, à 50km. En face(1,2 million d’hommes,4200chars), même concentrationjusqu’à la capitale Pyongyang. Lesbatteries antiaériennes, suscepti-bles d’atteindre la banlieue deSéoul, jalonnent la frontière aussisûrement que le millier de mar-queurs rouillés de la ligne dedémarcation.Avantla«guerrether-monucléaire», dont Pyongyang amenacé il y a quelques jours enco-re la péninsule, les armes conven-tionnelles vieillissantes de KimJong-un, peuvent, demain, meneruneguerre localiséemeurtrière.

Lasurprisefutgrandequand,enmai, ce dernier est apparu, man-teau et lunettes noires, au balcondu bâtiment de Panmunjom, ceque son père n’avait jamais fait.«Le climat est très tendu, les viola-tions de l’accord d’armistice sontquotidiennes, note le contre-ami-ral suédois Anders Grenstad, à latête de la Commissiondes nationsneutres, chargée de vérifier l’im-partialité de l’enquête sur le trans-fuge du 6octobre. Cela procèded’un jeude la tension,mais person-ne ne souhaite l’escalade», ajou-te-t-il.

«Laguerren’estpasterminéeici.Nous devons maintenir l’attentionsurcette ligne», souligne legénéralYoonWan-san, patronde la 3edivi-sion d’infanterie sud-coréenne.

Cette division dont la combativitéavait impressionné Douglas MacArthur, déploie 10000hommesau nord-est de Séoul. Depuis la finde la guerre, elle a tué 139soldatsduNord. Le général refuse de don-ner l’état de ses pertes. En 1992, seshommes ont abattu trois Nord-Coréens. Pyongyang n’a jamaisréclamé les corps. En 1997, deséchangesde tirsontduréquaranteminutes après une incursion. Lesdernières«provocations» endate.

C’est en mer, autour des îlescontestées de lamer Jaune, qu’onteulieurécemmentlesaccrochagesgravesentre les deuxarmées, dontle torpillage du Cheonan, qui a tué46marins sud-coréens en 2010.Mais «dire que la tension est plusoumoins élevée en ce moment n’apas grand sens, souligne le généralYoon.Depuis la fin de la guerre deCorée, les forces du Nord n’ont pascessé leurs provocations. Elles agis-sent toujours par surprise. Nousdevons simplement nous tenirprêts.» Les plans de guerre améri-cains et coréens le sont. La coali-tion onusienne, dont fait partie laFrance, n’aurait pas besoin d’unnouveau mandat du Conseil desécurité pour augmenter ses for-ces.Deuxgrandsexercices interar-mes sont conduits sous l’égide del’ONUchaqueannée.

Dans le hall du quartier généralde la 3e division d’infanterie, àCh’orwon, il est interdit de photo-graphier les portraits de l’état-major. Ils dominent ceux du diri-geant nord-coréen, ici dans lesflammes d’un bûcher, là ceint derubansnoirsmortuaires. p

NathalieGuibert

ApresnégociationsavecWashington

Departetd’autredecettebandedeterre

silencieuse,deuxarméesveillent

SurlalignequiséparelesdeuxCorées,«laguerren’esttoujourspasterminée»Lesviolationsdesaccordsd’armisticede1953sont jugéespermanentes,mais les incidents lesplusgravesentre lesdeuxpayssontsurvenusendehorsde lazonedémilitariséequidivise lapéninsule

Merdu Japon(Mer

de l’Est)MerJaune

Séoul

Pyongyang

CHINE

JAPON

CORÉEDU NORD

CORÉECORÉEDU SUDDU SUD

200 km

Zonedémilitarisée

Route reliantles deux Corées

Panmunjon

Kaesong

Ch’orwonMunsan

SI L’ONENCROIT les générauxdela toute-puissantearméede terresud-coréenne, tout est «priorité»,pour rendre l’outilmilitairenatio-nalplusperformant.«La totalitéde l’armementdoit êtremoderni-sée, la surveillance, le commande-ment, le contrôle et les communica-tions, lesmoyensbalistiques», indi-queauMonde le général YoonWan-san, à la têtede la 3edivisiond’infanterie. En2010, cette arméeparmi les plusmodernesd’Asie aétéprisepar surpriseàdeuxrepri-ses – le torpillagede sa frégateCheonan (46marins tués) et lebombardementde l’île deYeonpyeongpar laCoréeduNord.

Unprojetde budget (61,4mil-liardsdewonsd’ici 2017, 42,5mil-lionsd’euros) et de réformeaétéproposédébutoctobre auParle-ment. PourSéoul, l’enjeuest, aus-si, de reprendreunecomplète sou-verainetésur sonarmée, en réno-vant sa relationavec les Etats-

Unis, quidéploient encore28500militaires sur le territoire.

Lesdiscussionsnevontpassansdébat et frictionsavec legrandallié. Premier sujet: la volon-tédeSéoul de sedoterdemissilesdecroisière.Des annoncesconjoin-tes sont attenduesd’ici la findumois. Les traitésempêchent laCoréededétenirdes armesdeplusde300kmdeportée. L’arméeréclame1000km«pour couvrirtoute laCoréeduNord». Cettepor-tée inclurait la Chineet le Japon, cequi gêneWashington.

Transfert de souverainetéL’accorddevrait autoriserdes

missiles capablesde frapperà800km, commel’a laissé enten-dreChunYung-woo, conseillerà lasécuriténationaleduprésidentLeeMyung-bak, le 7octobre.MaisWashingtonaimerait, enéchange,voir Séoul entrerdans lebouclierantimissile américain. LaCorée,

soucieusedeménager sa relationavec laChine, ne le souhaitepas.

Unautrepoint fait l’objetdedis-cussionscompliquées: le comman-dementdes forcesplacées sursonterritoiredepuis 1953devraitplei-nementrevenirà laCoréeen2015.Unaccordadéjàétépasséavec lesEtats-Unispourcequi concerne letempsdepaix. Lesmodalitésdutransfertde souverainetéen tempsdeguerre tardentàêtre calées. Lorsde l’attaqueduCheonan, lesAméri-cainsavaientd’abordpris lamain.Commentles forces terrestresamé-ricainesetde l’ONUseraient-ellesplacéessousautoritécoréenne?

Ceprojet épineuxse combineavec la réorganisationdes forcesaméricaines,prévuepour 2016.Lesmoyens, dispersés sur 70sites,seront rassemblés sur troisbases:Pusan (basenavale),Hosan (forcesaéroterrestres), et Pyeongtaeck(forces terrestres).p

N.G.

JérusalemCorrespondant

En annonçant, mardi 9octo-bre, l’organisationd’électionslégislativesanticipées«aussi-

tôtquepossible», lepremierminis-tre israélien, BenyaminNétanyahou, a mis fin à un fauxsuspense: depuis au moins deuxsemaines, chacun s’attendait à cequesesconsultationsaveclesrepré-sentants des partis de sa coalitiondébouchent sur une telle conclu-sion. M.Nétanyahou a expliquéaux Israéliens que, «dans uneannée électorale, il est difficile auxpartis de placer l’intérêt nationalavant les intérêtspartisans».

En clair, aucunedesdites forma-tions politiques n’étaient prêtes àaccepter un budget d’austérité quiaurait eu pour effet d’imposer dessacrifices financiers à leurs clientè-les électorales respectives, ce alorsque l’échéance du mandat de laKnesset (le Parlement) est fixée àoctobre2013. Une augmentationmassive du déficit budgétaire ris-querait de rapprocher Israël deséconomies chancelantes de l’Euro-pe. «J’ai décidé de ne pas permet-tre » un tel scénario, a insistéM.Nétanyahou.

Le chef du gouvernement en aprofitépoursedécernerunquadru-ple satisfecit : renforcement de lasécurité, de l’économie, de l’arméeisraélienne et création de330000emplois. Face aux défis

qui attendent l’Etat juif, notam-mentlerisquedelabombenucléai-re iranienne, et la nécessité demener des «politiques économi-ques et de sécurité responsables»,M.Nétanyahous’estditprêtàassu-mer un troisièmemandat de chefdugouvernement(lepremieravaiteu lieude 1996à 1999).

Perspective stratégiqueIl n’a pas fixé la date du scrutin,

mais, compte tenu de la dissolu-tion de la Knesset, le 15octobre, etdu délai imparti de 90jours, lesIsraéliens devraient voter au plustôt le 15 janvier, et au plus tard le12février. La campagne électoralesera courte, ce qui avantageM.Nétanyahou, dont la cote depopularitéestauplushaut.Sonpar-ti, le Likoud (droite) est crédité de28sièges, soit 8 de plus que le Partitravailliste, et sa coalition obtien-drait,selonlessondages,entre65et68sièges, sur les 120de laKnesset.

Ce calendrier électoral resserrés’inscritaussidansuneperspectivestratégique : M.Nétanyahou arécemment repoussé au prin-tempsouà l’été l’éventualitéd’uneopérationmilitaire contre les sitesnucléaires iraniens. Il table doncsurune réélection lui conférantunsurcroît de légitimité avant uneéchéance capitale : nul doute quec’est sur ce thème, plutôt que surl’état de l’économie israélienne,qu’il vamener campagne. p

LaurentZecchini

LepremierministreisraélienannoncedesélectionsanticipéesFautedemajoritépouradopter lebudget,BenyaminNétanyahouprécipite lecalendrier

NewYork (Nations unies)Correspondante

Trente jours. C’est le délai quelaFrancedonneauxorganisa-tions régionales et aux pays

africains concernés pour spécifierlesmodalitésdel’interventionmili-taire au Mali, réclamée officielle-ment par Bamako. Un projet derésolutionfrançaiseencesensaétéprésenté, mardi 9 octobre, auConseil de sécurité de l’ONU etdevrait être soumis au vote cettesemaine.LeprésidentFrançoisHol-lande l’avaitmartelé lors de sapre-mière intervention devant la 67e

Assemblée générale de l’ONU, finseptembre:lacrisemaliennenéces-site une action «urgente» de lacommunauté internationale.

Cette résolution est, selon l’am-bassadeur français à l’ONU,GérardAraud, une première étape combi-nant«uneréponsepolitiqueetmili-taire». Le texte appelle les groupesrebelles«àsedissocierdesorganisa-tions terroristes», notamment duréseauAl-QaidaauMaghrebislami-que(AQMI),et lesexhorteà«ouvrirledialogue».

Letexteprévoit l’envoisurplacede personnel à même d’entraînerl’arméemalienne, une option étu-diée par l’Union européenne. Unsecond projet de résolution don-nant son accord au déploiementd’une force panafricaine, avec lesoutienlogistiquedepaysocciden-taux, dont la France, ne sera sou-mis qu’une fois le concept d’inter-ventiondéfini, le tout en concerta-tionavec l’ONU:quelspays contri-buteurs? Quel mandat? Quellessourcesde financement?

Autant de questions auxquelles

les pays membres de la Commu-nautééconomiquedesEtatsd’Afri-que de l’Ouest (Cédéao) et del’Union africaine seront pressés derépondre le 19octobre à Bamako,lors de la réunion internationalesur la crise malienne. Si le Conseilde sécurité se montre uni sur l’ur-gencede voir leMali recouvrer sonintégrité territorialeet sa souverai-neté nationale, les quinze paysmembres refusent toute « carteblanche», souligneGérardAraud.

Nomination deM.ProdiD’où ce processus en deux éta-

pes. Les Etats-Unis sont les pre-miers à réclamer par la voix deleurs responsables, les uns un pro-jet «bien pensé», les autres uneintervention militaire panafricai-ne«bienpréparée».AQMIestsoup-çonné de connexions avec l’atta-que du consulat américain à Ben-ghazi, en Libye, dans laquelle l’am-bassadeur Chris Stevens et troisautresAméricainsont été tués.

Le sujet Mali n’est pas sensiblequepour laFrance,dontsix ressor-tissants sont retenus en otage parle réseau terroriste. Depuis la réu-nionsur leSahel organiséeà l’ONUenseptembre, le secrétaire généralBan Ki-moonmet en garde contrelesconséquencesd’uneactionmili-taire dans une région qui connaîtdéjà des problèmes humanitairesetdesécurité.Ilanommémardiunenvoyé spécial pour le Sahel: l’an-cien chef du gouvernement italienRomanoProdi, qui devra coordon-ner les efforts de l’ONU en faveurd’une «stratégie régionale inté-grée», avec une priorité «dans unpremier temps sur leMali». p

AlexandraGeneste

UneopérationdanslenordduMaliendiscussionàl’ONULaFranceaprésentéunprojetde résolutionpourpréparerune interventionmilitaire

4 0123Jeudi 11 octobre 2012

europe

AthènesCorrespondance

I l y avait deux Athènes, lors dela visite, mardi 9octobre, de lachancelière allemande, Angela

Merkel. Une partie du centre-villeavait été décrétée «zone rouge»,interdite à la circulation et auxmanifestations. Dans ce secteurpréservé, lepremierministregrec,AntonisSamaras,pouvaittranquil-lement accompagner à pied lachancelière chez le président de laRépublique.

Aquelques centainesdemètresdecette courtepromenadedans ladouceur de l’automne athénien,ungroupedemanifestantsaffron-tait la police. Blocs de marbrecontre grenades lacrymogènes.Selon un scénario rôdé, les violen-ces ont mis fin à une manifesta-tion pacifique et la majorité desmanifestantsontdûquitter lapla-ceSyntagma,devant leParlement,devenue irrespirable.

QuandAngelaMerkelaatterri àl’aéroport d’Athènes, à la mi-jour-née, plus de 30000personnes serassemblaient autour de la place.Le premier ministre était venuaccueillir avec les honneurs mili-taires «une amie de la Grèce». Surlaplace,desaffichesmontraient lachancelière déguisée en clown ouvêtued’ununiformenazi.

«Dehors, le IVeReich», pouvait-on lire surdesaffiches. Surunpos-ter, c’est Karagiozis, le guignolgrec, qui chasse d’un coup de piedla chancelière. Le syndicat des

employésmunicipauxdéfilaitder-rière une jeep transportant deshommes revêtus d’un uniformenazi mimant le salut hitlériensous les applaudissements et lesriresdela foule.«Le9octobre1944,les Allemands quittaient Athènesendétruisanttoutsur leurpassage.C’est un lourd symbole de venir un9octobre.Nousvivonsaujourd’huiune occupation économique»,expliqueVassilis Kaberis, un ingé-nieurcivildegauchequitravailleàson compte et assure n’avoirgagné que 700euros depuis ledébutde l’année.

Mariana Fotaki est venue avecun carton «Merkel-Hitler, prendstes bâtards de l’Aube dorée etva-t-en». Quand on lui fait remar-quer que ces «bâtards» du partinéonazi (qui a remporté près de7% des suffrages aux législativesde juin) sont des Grecs, elle expli-que que la politique d’austéritéappuyée par l’Allemagne est res-ponsable de la montée du partinéonazi:«Des sociétésallemandesont donné des dessous-de-table

aux hommes politiques grecs et çaa gonflé la dette grecque.»

«Nousavonssurvécuàdesguer-res et à quatre cents ans d’occupa-tion ottomane, nous survivrons àcette nouvelle épreuve», souligneDimitriPapaconstantinou,unbio-logistequisoutient ladroitenatio-naliste des Grecs indépendants.Mais il reconnaît que c’est dur :«L’hiver arrive et nous ne savonspas comment nous allons payernotre fuelpournous chauffer. C’estdans les choses du quotidien quel’on ressent la crise.»

En recevant Angela Merkel, leprésident Carolos Papoulias,ancien résistant, s’est fait le porte-parole de cette souffrance: «Noussommes à la limite de ce que nouspouvons supporter. Nous devonspenseràdesmesuresquiapportentl’espoir, en particulier des mesuresde croissance, et combattre le chô-magedes jeunes et des femmes.»

Lachancelièrearborait lamêmeveste vert pâle qu’elle portait lorsduquartde finalede l’Eurode foot,en juin, quand l’Allemagne avaitécrasé la Grèce. Les dirigeants alle-mandsn’avaientalorspasdemotsassez durs alors à l’égard d’Athè-nes.Lavisited’AngelaMerkelmon-tre que le ton a changé,même si lachancelière s’est gardée de toutepromesse. Elle n’est pas venue«comme un professeur qui donnedesnotes»,maiscomme«unebon-ne amie et un vrai partenaire». «Jesuis venue ici aujourd’hui enayantpleinementconsciencequelapério-dequetraverselaGrèceestextrême-

ment difficile pour les Grecs et quebeaucoup de gens souffrent. Unegrandepartie du chemin a été par-courue. Malgré ces difficultés, ilfaut le terminer,mêmesi c’est diffi-cile.»Elleaconcluenassurantqu’ily aurait «une lumière au bout dutunnel». Sa visite apparaît commeun succès diplomatique dans unpays où elle faisait figure derepoussoir pour l’ensemble de laclasse politique, et qui ne juraitquepar FrançoisHollande.

Sur la place Syntagma, avantque lamanifestationne dégénère,l’heure était aussi à une autreentente gréco-allemande. AlexisTsipras, le chef de file de la gaucheradicale (Syriza) défilait aux côtésdu responsableduparti de gaucheallemandDie Linke, Bernd Riexin-ger. «L’Europe des peuples vaincral’Europe de la rigueur. La traditiondémocratique européenne ne lais-sera pas la Grèce devenir un cime-tière social», a déclaré le chef dudeuxièmeparti grec.

Signe de la diversité des mani-festants,unetrentainederéservis-tesde l’arméedéfilaient en treillis.«Nous sommesdes citoyens,expli-que le colonel en retraite NikosDimitropoulos.Aujourd’huil’enne-miestdanslesmurs,c’estnotregou-vernement.» Angela Merkel n’arien vu de ces protestations pen-dant son après-midi aseptisé. Lequotidien populaire allemandBild, lui, n’a vu que cela : «Violen-tes protestations contre Merkel, etnouspayons encore plus.»p

AlainSalles

RomeCorrespondant

I l a tout essayé pour tenter deparvenir à être une nouvellefois le chef de file de la droite

aux élections législatives qui, enavril2013, désigneront le succes-seur deMarioMonti à la présiden-ce du conseil. Silvio Berlusconi,76ans, en a donc tiré les conclu-sions lui-même, mardi 9octobre,sur une de ses chaînes de télévi-sion, parlant de lui à la troisièmepersonne:«SilvioBerlusconiatou-joursditet continuededirequ’il estprêt à s’écarter pour permettre àtous les modérés de s’unir en uneseule force qui peut affronterensemble la gauche.» S’il dit vrai,pour la première fois depuis 1994,le Cavaliere ne sera pas le chef defile de son camp aux électionsgénérales.

Il a présenté son retrait commeun «sacrifice», mais ce sont dessondages déplorables qui lui ontindiqué la voie, son annonce decandidaturen’ayantsuscitéaucunengouement. Sa fin de mandatpiteuse et son remplacement parMario Monti en novembre2011sont encore dans les esprits. Sonparti, le Peuple de la Liberté (PDL),ne recueillait au mieux que 20%des intentions de votes, distancépar le Parti démocrate (gauche).

Les nouveaux scandales poli-tico-financiers dans les régions nel’ont pas aidé non plus. Qu’il leveuille ou non, ces élus sans scru-pule piochant à qui mieuxmieuxdans l’argent public sont – en plusd’être issusdesrangsdesonparti–ses «fils spirituels» : entrés com-me lui en politique sans aucunmériteparticulier,maispoury fai-re fructifier leurs intérêts. Ces der-niers jours,M.Berlusconi songeaità changer le nomde sa formation,totalement déconsidérée, commeon casse un thermomètre pourmieux ignorer lamaladie.

Pasde dauphinEns’écartant,M.Berlusconiper-

met à la droite de se ressouder oudu moins de se recomposer. Lescentristes refusaient une allianceet lorgnaient ouvertement à gau-che.LaLigueduNord,alliéedetou-jours deM.Berlusconi, claironnaitsa volonté de partir seule au com-bat des urnes. Enfin, les membresdu parti postfasciste, Alliancenationale, qui avaient afflué auPDL, menaçaient de reprendreleur indépendance. Reste à savoirqui sera le nouveau chef de file decette droite. Comme tous les chefscharismatiques, M.Berlusconi n’apaspermis àunéventuel dauphind’émerger… p

PhilippeRidet

SilvioBerlusconiseditprêtàs’écarterdelapolitiqueAuplusbasdans les sondages, leCavaliereneconduirapassonparti aux législativesde2013

«Le9octobre1944, lesAllemandsquittaientAthènesendétruisanttout.C’estunlourdsymboledevenirun9octobre»Vassilis Kaberisunmanifestant

LaruegrecqueaaccueilliavechostilitéAngelaMerkel,venue«enbonneamie»Plusde30000personnesontmanifestéàAthènescontre l’austéritéappuyéepar l’Allemagne

50123Jeudi 11 octobre 2012

6 0123Jeudi 11 octobre 2012planète

SergeHaroche, Prix Nobel de physique 2012, en octobre2009, à Paris. CHRISTOPHE LEBEDINSKY/CNRS/AFP

Albert Einstein en avait rêvé,les récipiendaires du prixNobeldephysique2012,dési-

gnés mardi 9octobre, l’ont fait. LeFrançaisSergeHaroche,professeurauCollègedeFranceet chercheuràl’Ecole normale supérieure (ENS),et l’AméricainDavidWineland, duNational Institute of Standardsand Technology (Colorado), ont eneffet, indépendamment, fabriquéetmanipulédesobjetsquelegrandsavant allemand tenait pourimpossiblesà construire.

Enjonglantavec lesatomeset lalumière, les équipesdesdeuxphy-siciens ont, depuis plus de trenteans, contribué à éclairer lemondesi étrangede lamécaniquequanti-que,cettethéorieéchafaudéedans

les années 1920 et qui permet dedécrire la matière (ses atomes etses électrons…) et la lumière. Unethéorieétrange,certes,maiseffica-ce: sans elle, point de lecteur laser,depucesélectroniquesoudesystè-medegéolocalisation.

«Ce prix est une joie immense.Les expériences de Haroche etWineland rendent réel ce que cha-que étudiant apprend en théoriedans les premiers cours demécani-que quantique», s’enthousiasmeWernerKrauth,directeurdudépar-tementdephysiquede l’ENS.

Le jury du Nobel n’a donc pasrécompensé de nouvelles applica-tions, car les objets patiemmentsculptés par les deux équipes lau-réates n’ont rien d’immédiate-mentutilisable. Leursexpériencesrespectives occupent une pièceentière avec moult systèmes derefroidissement, des lasers, des

dizaines de lentilles et de prismes,et un tas d’électronique.

Devant l’urgence des visitesannoncées, des étudiants ran-geaient,mardi, le sous-sol du labo-ratoireKastler-Brossel(ENS,univer-sité Pierre et Marie-Curie, Collègede France, CNRS). C’est là que SergeHaroche et son équipe ont, en2007,piégéunseulgrainde lumiè-re dans une boîte et l’ont observésans le détruire.La prouesse peutsembler futile. Sauf qu’enmécani-que quantique, impossible desavoircombiendegrainsde lumiè-re, ou photons, sont entrés dans laboîte. Tenter de les compter lesdétruitirrémédiablement.«Captu-rer un seul photon force l’admira-

tion.Ce sontdes expériencesde l’ex-trême»,admireJean-YvesCourtois,directeurdel’entrepriseOrolia,spé-cialisée dans la mesure du temps,etqui a côtoyéSergeHaroche.

De leur côté, les Américains ontété les premiers à piéger des ionsindividuels,c’est-à-diredesatomeschargés, et à tester leurspropriétésquantiques. Les deux équipes ontaussi donné vie à un autre objetmythique, un «chat de Schrödin-ger», du nom du physicien alle-mand pionnier de la mécaniquequantique. Cette expérience depensée, devenue réalité grâce auxatomes et photons, vise à décrireun chat qui serait à la fois mort etvif… «Pour comprendre une théo-

rie, riennevaut l’expérience», insis-teMichelBrune, l’undescollabora-teursde longuedatedeM.Harocheà l’ENSavec Jean-MichelRaimond.

Beaucoup d’aspects rappro-chent les deux lauréats.Mêmeâge,68ans.Mêmesexploitsquasisimul-tanés. Même inscription dans letempslongdelarecherche.Etexpé-riences de même type. Quand leFrançaissondela lumièreavecdelamatière, l’Américain manipule lamatièreavecde la lumière.

Maisl’Américainapeut-êtretou-ché à plus de choses encore que leFrançais. Il a développédesmétho-des de mesure du temps cent foisplusprécisesquelesmeilleureshor-loges actuelles grâce à des ionspié-

gés par des lasers. La techniquedevrait permettre de changer ladéfinition de la seconde. Elledevrait aussi ouvrir la voie à destests de robustesse des théories lesplussolidesdesphysiciens,larelati-vité restreinteetgénérale.

Serge Haroche excelle, lui, dansla pédagogie, avec un cours réputéau Collège de France depuis dixans. Lors de son point presse,mar-di, le Français, par ailleursmembrede l’Académie des sciences, a insis-té sur savolontédepeserpouratti-rer les jeunes vers la recherche.«Mais il ne faut pas les attirer versun piège», a-t-il averti, plaidantpour des conditions de travail«moins bureaucratiques», des

«engagements de long terme», de«meilleurs salaires» et des «postessupplémentaires».

Avec ses collègues, il entendpoursuivre son exploration deslimitesdelamécaniquequantique.L’équipe entame la constructiond’objetsquantiquesdeplusenplusgros, histoire d’observer jusqu’oùlemondequantiquepeutpersister.Elleréfléchitaussiàdes techniquespermettant de préserver le pluslongtempspossiblecesobjetsfragi-les. De quoi créer les nouvelles bri-quesde futurs calculateursquanti-ques,plusefficacesquenosordina-teurs actuels. Ce rêve aussi devien-dra-t-il réalité?p

DavidLarousserie

La question est donc désor-maisdesavoirparquoiil seraremplacé. Le Sénat a adopté,

mardi9octobreenpremièrelectu-re, la proposition de loi visant àinterdire le bisphénol A (BPA) descontenants alimentaires.

Ceperturbateurhormonal,pré-sent dans les boîtes de conserve,les canalisations d’eau, les papiersthermiques (tickets de caisse), lescanettesouencore les résinesden-taires, est suspecté d’augmenterles risques d’une multitude detroublesetdepathologies(cancershormono-dépendants, obésité etdiabètesucré,maladiescardio-vas-culaires, etc.).

Le texte adopté par les séna-teurs prévoit que les produits des-tinés aux enfants de moins de3 ans devront en être exempts dès2013– commeleprévoyait le texteinitial, déposé par le député deHaute-Garonne Gérard Bapt (PS),et adopté par l’Assemblée en octo-bre2011. En revanche, l’interdic-tion dans l’ensemble des conte-nants alimentaires, initialementprévuepourle1er janvier2014,aétérepousséeau 1er juillet 2015. A cettedate, tous lesdispositifsmédicauxdestinésauxfemmesenceintesouaux nourrissons devront êtreexemptsdeBPAmaisaussidetoutautre perturbateur endocrinienou composé cancérogène.

Le report à 2015, justifié par lesdifficultésà trouverdes substitutsest «une décision sage», estime

Franck Garnier, vice-président del’Union des industries chimiques(UIC). «Cependant, je ne peux pasaffirmerqu’uneannée supplémen-taire sera suffisante, ajoute-t-il. Ilfaut bien avoir à l’esprit qu’enchimie fine, le temps nécessaire àmettre au point une molécule, latester et prouver son innocuité estdehuit àdixans.»

La filière plastiquea réagi néga-tivementauvoteduSénatdansuncommuniqué, regrettant que « lavolonté politique ait primé sur laméthode», et soulignant que « lanouvelle version de la propositionde loi ne conditionnepas l’interdic-tion à la validation de l’innocuitédes substituts».

De leur côté, les associations sefélicitent du caractère «pionnier»du texte mais contestent le sursisde dix-huit mois accordé auxindustriels, jugé «incohérent» et«absurde» par le Réseau environ-nement santé (RES). «Les produitsderemplacementexistentetfleuris-sent dans les rayons des magasinspour toutes les applications ali-mentairesduBPA, assureleRES.Degrands groupes comme Heinz etNestléontdéveloppéuneoffresans

BPA,plusieursautres firmesaméri-caines proposent aussi, depuisavril 1999 pour certaines, desconserves exemptesde BPA.»Danscertains cas cependant, ce sontd’autres bisphénols qui sont utili-sés, bien que leur toxicité soitmalconnue.

«Enjuin2012,nousavonspubliéune liste de 73 substituts possi-bles», rappelle Dominique Gom-bert, directeur de l’évaluation desrisques à l’Agence nationale desécurité sanitaire (Anses).D’ici à lafin 2012, l’Anses doit publier unrapport apportant plus d’élé-ments sur chaque candidat.

La recherche française apparaîtenoutrepionnièredansledévelop-pement des techniques d’évalua-tionde la toxicitédes remplaçantspotentiels du BPA. Des travaux decristallographie et de modélisa-tion conduits par William Bour-guet et Patrick Balaguer (Institutnationalde la santé etde la recher-chemédicale)et tout justepubliés,permettent ainsi de prédire lepotentiel de perturbation hormo-nale de cesproduits.

«Ce que cela permet de faire,c’est d’accélérer le processus desélection desmolécules, en les clas-santparaffinitéavec les récepteursdes œstrogènes, constate M.Bour-guet. Cela permet de gagner énor-mément de temps, en se concen-trant en priorité sur les candidatsles plus sûrs.»p

Stéphane Foucart

LeSénatdonneàl’industriejusqu’à2015pourenleverlebisphénolAdesemballagesLarecherchedesubstitutsauperturbateurhormonalestencours

«Capturerunseulphotonforce

l’admiration.Cesontdesexpériencesdel’extrême»

Jean-YvesCourtoisdirecteur d’Orolia, spécialisée

dans lamesure du temps

Deux lauréats héritiersd’une longue lignée

LeNobeldephysiqueàdeuxmaîtresdelalumièreLeFrançaisSergeHarocheet l’AméricainDavidWinelandéclairent lemondeétrangede lamécaniquequantique

Nucléaire Veto audémantèlement completdeBrennilisL’Autoritéde sûreténucléaire(ASN) a annoncé,mardi 9octobre,que le dossier déposé fin 2011 parEDF envuedudémantèlementtotal de la centralenucléaire deBrennilis (Finistère) n’était pasrecevable en l’état. Cette décisionest liée à l’arrêt de la constructiond’une installationd’entreposagededéchetsdedémantèlementpré-vuepar EDF sur le site duBugey(Ain), dont le permis de construirea été annulépar la justice. EDFdoit doncpréciser commentellecompteentreposer les déchets deBrennilis.D’autant que ce réac-teur,mis en service en 1967, arrêtéen 1985 et déjà partiellementdéconstruit, servira de test pourles futurs démantèlements.

PollutionNouveau reversjuridique pour le pétrolierChevronLaCour suprêmedes Etats-Unisa refusé,mardi 9octobre, de blo-quer l’amende recordde 18,2mil-liardsde dollars (14,1milliardsd’euros) infligéeparun tribunaléquatorienaupétrolier américainChevronpourun litige vieuxdevingt ans. En 1993, 30000 indigè-nes et petits agriculteurs avaientportéplainte contre Texaco(acquis en 2001par Chevron),accusant l’exploitantpétrolierd’avoirpolluéde vastes zones dela forêt amazoniennede 1964 à1990. En attendant la décisiondela Cour suprêmed’Equateur, sai-sie enmars2012, Chevronmulti-plie les procédurespour tenterd’éviter ce paiement, qui consti-tue – et de loin – la plus fortecondamnationde l’histoiredudroit de l’environnement.– (AFP.)

OGM:l’«affaireSéralini»examinéeparlesdéputés

LesONGjugentlesursisaccordéauxindustriels«absurde»

et«incohérent»

Enphysique aussi, les chiens nefont pas des chats. Les deux lau-réats du prix Nobel de physique2012 sont les descendants aca-démiquesd’une belle lignée. Ser-geHaroche est le troisièmeprixNobel obtenu par le laboratoireKastler-Brossel. Sondirecteurde thèse était ClaudeCohen-Tannoudji, récompensé par lejury suédois en 1997. Lui-mêmeavait commemaîtreAlfredKast-ler, Nobel en 1966, et JeanBros-sel,médaille d’or duCNRS en1984.«Kastler et Brossel ont suinsuffler l’esprit d’équipe dansce laboratoire. Le prix d’aujour-d’hui montre que la rechercheest un travail de longue halei-ne», a soulignéClaudeCohen-Tannoudji,mardi 9octobre.Du côté américain, DavidWineland a eu commedirecteurde thèseNormanRamsey,récompensé par le prixNobel en1989, qui lui-mêmeavait étél’élève d’Isaac Rabbi, Nobel en1944.DavidWineland a aussiécrit l’un de ses premiers arti-cles avecHansDehmelt, quirecevra le prix Nobel en 1989avecM.Ramsey.

N epas reproduire le scanda-le de l’amianteet de lavache folle: c’était la pré-

occupationaffichéepar les dépu-tés de la commissiondudévelop-pementdurable de l’Assembléenationale, réunis,mardi 9octo-bre, pour auditionnerGilles-EricSéralini.Depuis sa publication le19septembre, l’étudedubiologis-te de l’universitéde Caen sur leseffetsdélétères dumaïs transgé-nique, leNK603, a entraînéunevivepolémiqueau seinmêmedesmilieuxde la recherche.

Leprésidentde la commission,Jean-PaulChanteguet (PS), a indi-quéqu’il ne s’agissait pas de«départager les scientifiques,mais d’assurer la transparencedudébatpublic». A l’issuede la réu-nion,plusieursdéputésont expri-mé lanécessité de refaire cetteétudedemanière indépendante.

M.Séralini a rappelé que,depuis 2003, la questiondel’éventuellenocivitédumaïstransgéniqueNK603était posée.Et souligné le refus des agencessanitairesde demanderdes étu-desd’alimentationsur les ratsdurantdeuxans – la duréedel’étudequ’il a lui-mêmeconduite– au lieude troismois seulement.

Le scientifiqueaaussi indiquéque l’Institutnationalde la recher-cheagronomique(INRA)avaitrefuséde financerune telle expé-rience, cequi avait contraint sonéquipeàchercherd’autresfinance-ments–dont celui consentipar lesénateurUMPFrançoisGrosdi-

dier, sursa réserveparlementaire.Faceauxdéputés,M.Séralini a

recommandéla révisiondes auto-risationsaccordéesauxsemencestransgéniques, la prolongationdes testsau-delàdequatre-vingt-dix jourset la conduitepardes ins-tancespubliquesde ces tests, indé-pendammentdes compagnies.

L’auditiondu scientifiqueadivisé les députés. BernardAccoyer (UMP) a ainsi relevéque l’étudedeM.Séralini étaitcontestéepar l’INRA, parun col-lectif de chercheurs et par l’avisde l’Autorité européennede sûre-té alimentaire.«Nousne sommespas aptes à juger de ces travaux»,a-t-il estimé.

Poison pour la démocratieTous les représentantsde la

gaucheonten revanchesoutenuladémarchede l’équipedeM.Séra-lini. PhilippeMartin (PS) a stigma-tisé«l’absencededouteet l’opaci-tédesgrandes firmes semencièresqui constituentunpoisonpour ladémocratie». CatherineLemorton(PS)a soulignéqu’onavait connu,avec lesmédicaments,beaucoupdeconflitsd’intérêt,«jusqu’auscandale»,qu’il faudrait éviterderenouveler. Jean-LouisRoumégas(EELV)a jugéque ceuxquiavaientrefusé les créditspublicsà larecherchedeM.Séralini«por-taientune lourderesponsabilité».

LaCommissionaprévud’audi-tionnerd’autresprotagonistesdel’affaire.p

HervéKempf

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Troismois pour dessiner unenouvelle carte resserrée desquartiers prioritaires de la

politiquedelaville.Enlançant, jeu-di 11octobre à Roubaix (Nord), uneconcertation auprès des élus etdesacteursdeterrainsurlagéogra-phie prioritaire, le ministre de laville, François Lamy, fait un pari :réussir à convaincre que la politi-que de l’Etat en faveur des quar-tiers populaires sera plus efficacesi elle est plus ciblée.

«L’objectif de cette deuxièmeétape de la politique de la ville estde se donner des objectifs plusconcentrés sur les priorités vérita-bles», explique leministre. Il veutremettre en question la myriadede dispositifs qui sont depuis dixans les outils de cette politique :zones urbaines sensibles (ZUS),zones franches urbaines (ZFU),contratsurbainsdecohésionsocia-le (CUCS)… Et associer les élus autracé d’unnouveau zonage.

Depuisplusde dix ans, tous lesministres font le même constat :

lapolitiquede laville est devenueunmillefeuille :«Les zonages suc-cessifs l’ont rendu illisible avec uneffet de saupoudrage qui ne peutplus durer», résumeM.Lamy. Oncompte en effet pas moins de751 ZUS, 100 zones franches,2492CUCS… Avec une affectationdes crédits sans aucune cohéren-ce où l’Etat donne, par habitant,moins en Seine-Saint-Denis quedans les Yvelines, et deux foismoins dans les Bouches-du-Rhô-ne que dans le 93.

Leministreveutdoncreconcen-trer les moyens sur les quartiersles plus fragilisés. Cette révisiondes zones va se faire en créant unciblage à deux niveaux. Le pre-mier touchera des villes et inter-communalités appelées «territoi-res d’intervention». Il concerneraindifféremment des communesquicomportentdesquartierspau-vresetd’autresplusrichesetcellesqui sont entièrement défavori-sées.

Le cabinet du ministre estime

que, depuis 1996 où ont été dessi-nées les premières zonesurbainessensibles, certaines collectivitésont vuévoluer positivement leursquartiers: grâceaux retombéesdela rénovation urbaine ou de l’ins-tallation d’entreprises, elles n’ontplus autant besoin de dispositifsprioritaires. D’autres sont capa-bles, par leurs recettes fiscales oufinancières, de prendre en chargeseules leurs banlieues. Ce sont cescommunesquisortirontdesfinan-cementsde la politiquede la ville.

Onpourraitvoirainsidesagglo-mérations comme Nice, CannesouNantesneplus fairepartiede lagéographie prioritaire. En contre-partie, François Lamy prometqu’elles bénéficieront de politi-quesde«droit communrenforcé»,finalisées par un contrat passéavec l’Etat. Ces territoires se ver-ront, par exemple, affecter plusd’emplois aidés, plus de classespasserelles ou d’agents de Pôleemploi.«Danscesvillesoùlapoliti-que de la ville n’interviendra plus,

c’est le droit commun qui prendrale relais et ceci demanière plus for-te que dans les quartiers privilé-giés», insiste leministre.

Lescréditsspécifiquesde lavilleserontalorsconcentréssurles«ter-

ritoirescibles», secondniveaudelanouvelle géographie selon le jar-gonduministère.L’idéeestde tou-cher le cœur des ZUS et de donnerplusauxpopulationslesplusfragi-les. Ainsi des villes commeClichy-sous-Bois/Montfermeil ou Mar-seille,quiontdes tauxdechômagetrèsélevésetdesressourceslocalesfaibles, pourraient passer entière-menten zonage«territoire cible».

La consultation lancée jeudidoitdésormaisparveniràconvain-cre que la réforme ne se résumepas à un habillage d’une diminu-tion des crédits pour les quartiers.C’est en effet la crainte de nom-breux élus qui redoutent de per-dre l’appellation «prioritaire»pour leurs quartiers. D’autant quel’inscription d’un quartier en ZUSest déterminantepour la distribu-tion d’autres crédits de l’Etat com-me la dotationde solidarité urbai-ne.«La réforme, c’estunepossibili-té d’augmenter considérablementles moyens des quartiers vraimentprioritaires», plaide leministre.

Les spécialistes des banlieuesrestent prudents : ils approuventle resserrement de la carte deszones prioritaires en précisantquetoutdépenddesmoyens.«Lescritères utilisés pour le choix desZUS ont conduit à des absurditésqui avaientparfois plus à voir avecdes arbitrages politiques que deréels besoins, affirme Maguy Bac-qué, urbaniste à l’université de

Nanterre. L’enjeu est de savoir cequi va se passer dans les quartiersoù la politique de la ville se retire.»«Quels sont les moyens qu’onconcentre: les petits moyens de lapolitique de la ville ou ceux desautresministères aussi?», deman-de,de soncôté,RenaudEpstein.Cesociologue à l’université de Nan-tes souligneque les prédécesseursde François Lamy ont tous tenté,sans succès, de passer des conven-tions avec d’autres ministèrespour flécher les politiques publi-ques enpriorité sur les banlieues.

Réformer la carte des ZUS, c’estdoncbienfairedesgagnantsetdesperdants. Les élus ont jusqu’alorstoujours su faire pression pourobtenir des précédents ministresdelavillequ’ilsy renoncent.«Jenereculeraipas», assureM.Lamy.Finjanvier2013, les conclusions de laconsultation lui seront remises :d’ici là, il va falloir au ministrebeaucoupd’autoritéetdediploma-tie pour faire passer sa réforme. p

Sylvia Zappi

OnpourraitvoirdesagglomérationscommeNice,CannesouNantesneplusfairepartiedela

géographieprioritaire

ZUS Leszonesurbainessensiblessontdéfiniesdans la loi commedeszones«caractérisées par laprésence de grands ensembles oude quartiers d’habitat dégradé, etpar un déséquilibre accentué entrel’habitat et l’emploi». Elles sont lacibleprioritairede lapolitiquedelaville et de la rénovationurbaine.

ZFU Les zones franches urbaines,destinées à relancer l’économiedans les quartiers, représententdes périmètres géographiques

dans lesquels les entreprisesbénéficient d’exonérations d’im-pôts et de charges patronales.

CUCS Les contrats urbains decohésion sociale sont une conven-tion entre l’Etat et les collectivi-tés territoriales qui s’engagent àmettre enœuvre des actions enfaveur des habitants des quar-tiers dans les domaines de l’em-ploi, de l’éducation, du cadre devie, de la santé et de la préventionde la délinquance.

Banlieues:lejeudelapolitiquedelavillerebattuLeministreFrançoisLamylanceuneconcertationpourconcentrer lescréditssur lesquartiers lesplusdéfavorisés

Lesgardes àvuedesdouzeper-sonnes liées à la mouvanceislamiste radicale interpel-

lées, samedi 6octobre, à Cannes, àStrasbourg et en région parisienneont été prolongées, mercredi10octobre. Unemesure exception-nelle motivée par la découverte,mardi soir à Torcy (Seine-et-Mar-ne), d’«éléments utiles à la fabrica-tion (…) d’engins explosifs improvi-sés», a expliqué le procureur deParis, François Molins. Le point dedépart de l’enquête est le jet d’unegrenade artisanale dans une supé-rette casher, le 19septembre, à Sar-celles(Val-d’Oise),faisantunblessé.

Ladécouvertedemardia eu lieudansunboxlouéparl’hommechezqui une liste d’associations israéli-tes en région parisienne avait étésaisie, samedi. Il stockait «des sacscontenantdunitrate depotassium,dusoufre,dusalpêtre,desrécipientstype cocotte-minute, et des ampou-les de phare», selon M.Molins. Unfusilàpompeetunearmedepoingontaussi été retrouvés.

De plus, le procureur a affirméque, si deux des organisateurs del’attaque de Sarcelles figuraientparmi les gardés à vue, il n’est pas«établi»quelesdeuxhommesquiont lancé la grenade aient été«appréhendés». Il souhaite donc«poursuivre les recherchesvisantàl’identification de l’ensemble desindividus appartenant à la celluleterroriste». Le leader présumé dugroupe, Jérémy Louis-Sidney,33ans, converti à l’islam, a été tuésamedi lors de son arrestation àStrasbourg, après avoir ouvert lefeu sur les policiers.

LesempreintesdeJérémyLouis-Sidney avaient été découvertessur la cuillère de la grenade jetée àSarcelles. L’homme, déjà condam-

né, en 2008, pour trafic de stupé-fiants, était connu de la directioncentrale du renseignement inté-rieur (DCRI) depuis le printemps2012 pour son appartenance à lamouvance islamiste radicale.

«Dangerosité extrême»Au fil des investigations, les

enquêteurs antiterroristes ontdécouvert un groupe d’hommesde 18 à 25 ans, gravitant autour deJérémyLouis-Sidney,originairedeSeine-et-Marne, qui vivait à Can-nes (Alpes-Maritimes). Un«réseau, quasiment une cellule»,selonM.Molins, qui a assuré,mer-credi,de la«dangerosité extrême»de ces hommes. Parmi eux, quel-ques convertis, radicalisés de fraî-che date, comme Jérémy Bailly,25ans, interpellé à Torcy avec unearme, et YannNsaku, 18ans, arrêtéàCannes. Ce dernier avait embras-sé l’islam après l’arrêt de sa carriè-re de footballeur professionnel enraison d’une blessure. Certainsétaient connus de la justice pourdes faits de petite délinquance.

Plusieurs membres du groupeauraient séjourné en Tunisie. « Ilsemblerait bien que certains d’en-treeuxavaientleprojetd’allercom-battre en Syrie», affirme le minis-tre de l’intérieur, Manuel Valls àParis-Match. Des proches du grou-pe auraient pu, déjà, tenter derejoindre en Syrie des groupes dji-hadistes, selon une source prochede l’enquête.

Dans les affaires de terrorisme,les gardes à vuepeuvent atteindresix jours en cas de «risque sérieuxde l’imminence d’une action terro-riste en France ou à l’étranger». Ladisposition, introduite en 2006,n’avait été utilisée qu’une fois.p

LaurentBorredon

Coupdefiletislamiste:lesgardesàvuededouzesuspectsprolongéesDes«élémentsutiles à la fabricationd’enginsexplosifs»ontétédécouverts enperquisition

8,1 millionsd’habitants concernés

70123Jeudi 11 octobre 2012

Un nouveau front judiciaires’ouvre contre le systèmeBuisson dans l’affaire dite

«des sondages de l’Elysée». Mardi9octobre, l’association Anticor adéposé une plainte contre X pourdélit de favoritisme et détourne-mentdefonds.C’est la secondefoisque l’association de lutte contre lacorruption engage une actioncontre les conditions dans lesquel-les l’Elysée a commandé, sous laprésidence de Nicolas Sarkozy, descentainesdesondagesavecl’argentpublic.

Anticor avait déposé sa premiè-re plainte, après que la Cour descomptes, dans un rapport dejuillet2009, s’était étonnée dessommes «exorbitant[es]» dépen-sées. Mais le parquet, puis la courd’appel de Paris, se sont opposés àtoute investigation au nom desprincipes d’«irresponsabilité» etd’«inviolabilité» du chef de l’Etat.La Cour de cassation, saisie d’unpourvoi, doit examiner ce point le21novembre.

La nouvelle plainte déposée par

Anticor, plus détaillée et plus com-plète que les précédentes, s’appuiesur les documents (factures, étu-des, contrats)qu’unmilitant écolo-giste grenoblois, RaymondAvrillier, a réussi à se procurerauprèsdel’Elyséeaprèsqueletribu-naladministratifdeParis luieneutautorisé l’accès.

Dans les cartons grossièrementrecouverts depapier kraft envoyéspar laprésidence, cethommetena-ce – c’est par lui que le «systèmeCarignon» a pris l’eau au milieudesannées1990 –adécouvertquel-quesperles:dessondagessur lavieprivée de l’ex-chef d’Etat, desenquêtes sur les candidats proba-blesduPartisocialisteàlaprésiden-tiellede2012,maisaussidesétudessur l’affaire Bettencourt ou lesvacances contestées de MichèleAlliot-MarieenTunisie.

Aprèsune inspectionminutieu-se du contenu des cartons,M.Avrillier a dénoncé au parquetde Paris, mais aussi à la Cour descomptes et à la Commissionnatio-naledescomptesdecampagne,des

faitsde«prise illégaled’intérêts»etde «détournement de biens». Surcette base, et selon nos informa-tions, leprocureurdeParisaouvertuneenquêtepréliminaireenmai.

Anticor a choisi d’appuyer ladénonciation de M.Avrillier parunenouvelle plainte. L’associationretient deux principaux délits. Lepremier, le favoritisme, vise lesconventions passées sans appeld’offresavecdeuxsociétésdirigéespardesprochesconseillersduprési-dent Sarkozy. La plus emblémati-que est celle signée le 1er juin 2007par Emmanuelle Mignon, alorsdirectrice du cabinet de NicolasSarkozy, avec la société Publifactanimée par Patrick Buisson. Lecontrat, un véritable «chèque enblanc» estimeMe JérômeKarsenti,l’avocat de l’association, lui donnetout pouvoir pour rédiger et com-manderdes enquêtes aux institutsde sondages de son choix. Enjuillet2009, la Cour des comptesévaluait à 1,5million d’euros lemontant consacré par la présiden-ce à cette convention. Si l’on addi-

tionne la rémunérationmensuelleduconseilleret lesfacturesdesétu-des que celui-ci a demandéà se fai-re rembourser, l’Elysée a versé encinq ans plus de 3,3millions d’eu-rosauxsociétésdeM.Buisson.

Après le départ d’EmmanuelleMignon de la direction de cabinet,en 2008, le contrat a été reconduitchaque année jusqu’en 2012, com-mele futd’ailleursceluide la socié-té Giacometti-Peron, à laquellel’Etat a versé plus de 2,5millionsd’eurossansappeld’offres.

Les avenants au contrat dePatrick Buisson ont toutefois cetteparticularité d’être signés non paspar le nouveau directeur de cabi-

net, Christian Frémont, mais parJean-MichelGoudard, le «G» d’Eu-roRSCG, l’ami publicitaire de Nico-las Sarkozy. Le «conseiller straté-gie» du président, bénévole, avait-il la délégation de signature pourle faire? «Une délégation de quoi?,répond auMonde l’intéressé. Vousmeparlezunlangagequejenecom-prends pas. Oui, c’est moi quisignais les trucs.Après lepassagedelaCourdescomptes,onachangélesprocédures. Christian Frémontm’ademandéde signer ce qu’unavocatouun comptableavait rédigé.Maisjen’ai jamaiseuaucuncontactavecuneseule sociétéd’études.»

Le second délit, le détourne-mentde fondspublics, puni dedixans d’emprisonnement et de150000 euros d’amende, vise desétudes«partisanes»ou«àcaractè-re privé». Est-ce à l’Elysée de finan-cerdesenquêtessur lagrossessedeRachidaDatioularumeurdemaria-ge entre Nicolas Sarkozy et CarlaBruni? De commander des étudessurlestêtesdelisteenIle-de-Franceauxrégionalesde2010, sur les can-

didats probables du PS en 2012 ?Pendant cinq ans, les moindresfaits et gestes de Ségolène Royal etde Dominique Strauss-Kahn ontété observés à la loupe, décorti-qués. François Hollande, pour sapart, a très peu intéressé l’Elysée.«L’UMPauraitdûprendreàsachar-ge les sondages relatifs auPS, au FNou aux écologistes, argumenteMeKarsenti.Lecontribuablen’apasà assumer (…) des sondages (…)partisan[s].»

L’avocat d’Anticor estime queNicolasSarkozypourraitêtrerattra-pépar cette affaire. Si la justice éta-blissaitque«lessondagescomman-désrépondaientàuneinitiativepar-tisane ou personnelle (…) ces actes[seraient] détachables de la fonc-tion présidentielle», et ne seraientdoncpluscouvertsparl’immunité.

Le devenir de cette nouvelleplainteestsuspenduàl’analysequefera laCourdecassationdudossier.Elleseulediras’ilyaounon,pourlajustice,uneaffaireBuisson. p

EmelineCazi etThomasWieder

société

LAFOULEest venuenombreuse, cemardi 1ermai, placeduTrocadéro, àParis.A cinq joursdusecondtourde l’électionprésidentielle,NicolasSarkozyneparaîtpas abattuparlesmauvaissondages.Quaranteminutesdurant, il célèbre la«Fran-cedu travail», dénigre les syndi-cats, fustige les 35heures.Aupiedde la scène,unhommel’écouteattentivement,guette chacunedeses formules, et désespère: toutcela,pense-t-il,manquesingulière-mentdemuscle.

Laveille au soir, à l’Elysée, lors-que lediscoursa étéprésentéà lagarderapprochéeduprésident-candidat,PatrickBuisson l’avaitdéjà trouvé«bien tropplat». Aplu-sieurs reprises, il a suggéréqu’onyglisseune référenceaux«racineschrétiennesde laFrance».HenriGuaino, conseiller spécial etplu-medeNicolasSarkozy, s’yestoppo-sé: commentprétendre, ensuite,être«unprésident républicainetlaïc»? Lechefde l’Etat, commesou-vent, a écouté sans trancher.

Le lendemain,cen’estqu’à latoute findumeetingqueNicolasSarkozyrappellera cet«héritage(…) reçudenosparents, reçudenosgrands-parents».«Personnenenous interdirade revendiquernosracineschrétiennes», clame-t-ildevantune foule, comblée. PatrickBuissonsourit à son tour, satisfait.«Uneminuteavant, il était toutcrispé, etpuis soudain il aparu sou-lagé», raconteunmembredel’équipede campagne.

Les scènescommecelle-là sontrares.PatrickBuissongoûtepeulesgrandsrassemblements.LuidontNicolasSarkozyaimedirequ’il lui«doit d’avoir été élu», atoujourspréféré les coulisses.Quandil sort de l’ombre, cen’estqu’àdesoccasionsbienprécises:une rencontreavec lepape,undis-coursà lagloirede Jeanned’Arc,unhommageauxharkis…D’habi-tude, c’est entête-à-têtequ’il prodi-gueses conseils. Toujoursavecunsondagesous le coude, qu’il factu-reàprixd’or à l’Elysée.

Encinqans, ce sontau totalplusde3,3millionsd’eurosque laprési-dencede laRépubliqueaversés àPublifact, la sociétédeM.Buisson.Sesaffairesauraientpuprospérerlongtempssi laCourdes comptesn’avaitdécidédecontrôler lebud-getde laprésidenceetdécouvertces sondages«exorbitants»dontl’objetavaitparfoispeuderapportavec l’activitéprésidentielle.

Aumomentoù laCoura soule-vé lespremières irrégularitésauprintemps2009,Publifactn’aplusprésentéde facture.Unenouvellesociété,Publi-Opinion,a fait sonapparition.A sa tête: PatrickBuis-sonetuncertainGeorgesBuisson,

sonfils selonTélérama, à qui ilconfie la gérance.C’estGeorgesquisignera lenouveaucontratavecl’Elysée…avantde redélégueràPatrickquelquesmoisplus tard.

EntreNicolasSarkozyetPatrickBuisson, le rapprochementa lieudébut2005.Chroniqueurpoliti-quesurLCI, le seconda impression-né lepremierenprédisantavanttout lemonde lavictoiredunonauréférendumsur le traité consti-tutionneleuropéen.Voilàunhom-me,pense-t-il, quipourram’êtreutiledans la conquêtede l’Elysée.

Pendant la campagnede2007,PatrickBuissonresteracependant«horsdes radars». Il neparticipepasauxréunionsde lapetite cellu-lequi, autourd’EmmanuelleMignon,éclaireM.Sarkozysurl’étatde l’opinion.Onne le croisepasauQGde la rued’Enghien.Pour rencontrer le candidat, il trai-te avecLaurentSolly, sonchefdecabinetauministèrede l’intérieur.Uncircuitparallèlemaisefficace:àunmoisdupremier tour, c’est luiqui suggèreau candidatdecréerunministèrede l’immigrationetde l’identiténationale.«Tactique-ment, c’était trèshabile.Maisonétait sur le cul. Tout s’est fait sansqu’onsoitaucourantde rien», sesouvientunmembrede l’équipe«officielle».

NicolasSarkozyaurait souhaitéquePatrickBuissonait sonbureauà l’Elysée. L’intéresséadécliné,jalouxdesa liberté. Soucieux, aus-si, de conserver sa sociétédeconseil, fondéeen 1988, àuneépo-queoù il travaillait commejourna-listepour lapressededroiteetd’extrêmedroite, àMinutepuisValeursactuelles.Horsde toutorga-nigramme, il peutmonnayer sonexpertise, commeil l’a fait jadisavecPhilippedeVilliers,AlainMadelinouFrançoisBayrou,maiscette fois auprèsduPrésident.

Définir saplaceexactedans ledispositifélyséendeM.Sarkozyn’estpas simple.«UnEtatdansl’Etat», ditunancienconseiller.«Unélectron libre», ditunautre.«Unobjetnon identifié», ajouteuntroisième.En tempsnormal, ilvientuneàdeux foispar semaine,avant l’heuredudîner, présentersesanalyses.«Il arriveavecdesschémas,des chiffres, des sondages.Il est très sûrde lui. Personnene le

contredit», se souvientunhabituédeces réunions, quidécouvrira lanaturedes sondages commandésparBuisson lorsque les étudesserontpubliéesdans lapresse.

Pendant la campagne, il étaitunrégulierde la réunionde 19heures.Enmars, c’est lui qui convaincM.Sarkozyque«le premier sujetdepréoccupation [desFrançais], c’estcettequestionde laviandehalal».

Pourprésenterses enquêtesàl’Elysée,M.Buissonn’adûrépon-dreàaucunappeld’offres. La signa-turedeses contratsbafouetoutesles règlesducodedesmarchéspublics.«Lorsqu’onestarrivéà l’Ely-sée,personnene s’estposé laques-tionde rédigerunappeld’offres. Iln’yenavaitpaspour laboucherieou la tentedu14-Juillet, alorspour-quoiunpour les sondages?», recon-naîtunancienmembreducabinet.

Aussi étrangequecelapuisseparaître, l’Elyséen’estpas soumisauxmêmes règlesde transparenceque lesministères. Longtemps, jus-qu’à ceque ledéputésocialisteRenéDosièreparvienneà le recons-tituer, lebudgetde laprésidenceest restéopaque. LaCourdescomp-tesespèreaujourd’huipouvoirymettrede l’ordre. Sonpremier rap-port sur les dépensesde l’Elysée,en2009, futunpremierpas. Lesnombreuxdysfonctionnementsrelevésalorsauraientpuconduirelesmagistratsà saisir la justice.Mais ils ont considéréque lapubli-cationdecepremier rapportavaitsuffi àdénoncerces écarts.

Grâceaux liensprivilégiésnouésavecdespersonnesclésdupouvoir,PatrickBuissonadiffusétrès largementses idées.CamillePascal, anciensecrétairegénéraldeFranceTélévisionsarrivéà l’Elyséefin2010et rapidementchargédes«discours émotionnelsetmémo-riels», selonsespropresmots, luiensoumettait très souvent lepre-mier jet.«Je testais sur luides for-mules.Patrickestunhistorien, com-memoi. Il voit les choses sur ladurée. Il aunevisionépiqueduromannational», confie-t-il.

EcoutédeLaurentWauquiez,ancienministredesaffaireseuro-péennespuisde l’enseignementsupérieur,M.Buissonest égale-mentprochedescofondateursde«laDroite forte»au seinde l’UMP:GuillaumePeltier,passépar les jeu-nessesduFrontnational, etGeof-froyDidier, ancienconseillerdeBriceHortefeux.Cesderniers,aujourd’huiderrière Jean-FrançoisCopépour laprésidencede l’UMP,se souviennentde leurs«regardsembrumés» lorsqueNicolasSarko-zy«parlaitde laFrance, cepaysdecivilisationchrétienneauxquaran-te-cinqmille clochers».p

E.Ca. et T.W.

LecontratdePatrickBuisson,un«chèqueenblanc»,luidonnetoutpouvoirpour

rédigeretcommanderdesenquêtes

Commentleconseilleratissésoninfluenceetimposésesidéesgrâceàses«études»

Définirsaplacedansledispositifélyséenn’estpassimple.«UnEtatdansl’Etat»,«unélectronlibre»,disentd’anciensconseillers

Sondagesdel’Elysée:lesystèmeBuissonmisaujourL’associationAnticoradéposéplaintecontreX,mardi9octobre,pourfavoritismeetdétournementsdefonds

Patrick Buisson, lors duderniermeeting de campagne deNicolas Sarkozy, le 4mai. LAURENT TROUDE/FEDEPHOTO

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politique

©H.Triay

roman

« Un matériau narratif rocambolesque et profus,que Deville excelle à déployer, tantôt avec gravité, tantôt avec truculence. »

Nathalie Crom, Télérama

« Un livre admirablement construit. »Raphaëlle Leyris, Le Monde

« Une écriture énergique, aussi vibrionnante que le héros. »Bernard Pivot, Le Journal du Dimanche

« La réussite est totale. »Capel Igor, Le Canard enchaîné

« Un styliste hors norme. »Nicolas Ungemuth, Le Figaro Magazine

« Avec ironie et profondeur, avec un minimalisme profus,avec une poésie embusquée, Patrick Deville construit un roman envoûtant

pour ce qu’il laisse deviner. »Antoine Perraud, La Croix

« Avec une liberté magnifique, Deville finit par entrer au cœurde cet homme, en de superbes pages sur sa vieillesse, jusqu’à l’extinction

d’une lumière pour l’humanité. »Valérie Marin La Meslée, Le Point

« Un récit au grand souffle romanesque, narration jubilatoired’un parcours de vie hors du commun. »

Marie Chaudey, La Vie

« Deville a découvert en cette rentrée un vaccin contre l’ennui.Effet contagieux. »Patrick Williams, ELLE

« L’un des plus grands de la littérature contemporaine. »Olivier Maison, Marianne

« Peste & Choléra est tenu par la lame d’une langue inouïe. »Oriane Jeancourt Galignani, Transfuge

« Magnifique roman de Patrick Deville, l’un des plus forts,à n’en pas douter, de cette rentrée. »

Vincent Roy, Artpress

« Une grâce infinie. »Élisabeth Philip, Les Inrockuptibles

« Patrick Deville confirme son titre de meilleur auteur de romanssur la seconde moitié du XIXe siècle. »

Emmanuel Hecht, L’Express

« Patrick Deville se hisse au sommet. »Julien Bisson, Technikart

PATRICKDEVILLE

Analyse

L’Union des démocrates etindépendants (UDI) est faceàun paradoxe. Elle affiche sa

volonté d’alliance systématiqueavec l’UMPalors quecertainespri-sesdepositiondeleadersdecepar-ti vont à l’encontre des convic-tions «humanistes» affirméesdanslepactefondateurdupartidecentredroit.

La stratégie «à droite toute»adoptée par Jean-François Copédans la campagne qui l’oppose àFrançois Fillon pour la présidencede l’UMP a poussé le président del’UDI,Jean-LouisBorloo,etleporte-paroledupartiàl’Assembléenatio-nale, Jean-Christophe Lagarde, àprendre leursdistances.

Invité à commenter les proposde M.Copé sur « le racisme anti-Blancs» et son anecdote du «painauchocolat»pendant le ramadan,M.Borlooaexpliqué,mardi9octo-bre, sur France Inter, que cen’étaient «pas des propos ou desattitudes»qu’il approuvait.«Sioncrée l’UDI, c’est bien parce quenotre vision de la société n’est pasexactement celle-là et c’est lemoins que l’on puisse dire», a-t-ilsouligné, rappelant que son partiétait opposé à toute alliance,même locale, avec le Front natio-nal.

Dimanche, Jean-ChristopheLagarde, s’en est pris dans des ter-mesmoins feutrés àM.Copé, dontilavivementcondamnéladroitisa-tion du discours. «Franchement,Copémetapesur le systèmequandil attise la peur de l’autre. Nombre

d’UMPdoivent se sentirmalà l’aiseavec de tels bobards», a tweetéledéputé de Seine-Saint-Denis. Invi-té à commenter cemessage, Jean-Louis Borloo –qui ne souhaite pasexprimer une préférence entreM.Fillon et M. Copé– a concédéque M.Lagarde avait «reflété uneopinionassezpartagée»auseindel’UDI.

Mais, au-delà des condamna-tions deMM.Borloo et Lagarde, ladroitisationde l’UMP fait les affai-resdel’UDI.Mêmesiaucundesres-ponsables ne le dit ouvertement,une UMP radicalisée présidée par

Jean-FrançoisCopéouvriraitpoliti-quement un champ des possiblesplus vaste qu’avec François Fillon.Ce dernier, perçu comme plusmodéré, pourrait en principeséduire davantage l’électorat decentredroit.«Il est évidentque cet-te droitisation va faire s’éloignerune partie de la droite et du centredroit», estime Dominique Paillé,conseillerduParti radical.

Une UMP très à droite pourraitainsi servir la stratégie de M.Bor-loo, dont l’objectif est, in fine, decréer un «grand parti d’opposi-

tion» capable de contester la posi-tiondominantede l’UMP.Leprési-dentdel’UDIarésuméceposition-nementmardi,surFranceInter,enaffirmant: «Nous sommes dans leprincipe d’une coalition et nousavons l’intentiondepeserdans cet-te coalition, voire d’en prendre leleadership.» Lescentristesdedroi-te comptent aussi sur le départ decertainsmodérés de l’UMP en casdevictoire deM.Copé.

Le MoDem, qui n’entend pasnouer une alliance globale avecl’UMP, se démarque aussi particu-lièrement de la droitisation duprincipal parti d’opposition. Unedes raisons le plus souvent avan-cées par les militants et les cadresdu parti de François Bayrou pours’opposer à un rapprochementavec l’UDI est que cette dernière alié son destin à celui de l’UMP. Or,leMoDemrefusedetravailleravecuneUMPdroitière.

Enclôturedel’universitéderen-trée de sonmouvement, le 30sep-tembre, à Guidel, dans le Morbi-han, M.Bayrou ne s’est d’ailleurspas privé de tacler Jean-FrançoisCopé –sans le nommer– à proposdu«racismeanti-Blancs».

Pour le président du MoDem,ces prises de position attiseraient«le feu» : «Ce feu-là, c’est un paysqu’il brûle, c’est une nation qu’ilravage, ce sont des enfants qu’ilsépare et jette les uns contre lesautres, au nom de l’origine, de lareligion ou de la peau qu’il fautmettre en avant, noire ou bistre oublanche. » p

AlexandreLemariéetAbelMestre

LesdéputésPSjouentlaprudencesurlaCSG

Budget

«Etatd’urgenceentrepreneurial»,selondouzeorganisationspatronalesLepatronat, les investisseurs et les créateurs d’entreprisene désarmentpas.Douzeorganisations,parmi lesquelles l’AFEP, CroissancePlus, Fran-ceBiotech, FranceDigitale, leMedef et les «pigeons», ces entrepreneursduWebmobilisés contre l’alourdissementde la taxationdes plus-valuesde cession, ont décrété,mardi 9octobre,« l’état d’urgence entre-preneurial». Les signataires estimentque le dispositif proposépar legouvernement,mêmeamendé,«affecterait lourdement la stratégie decroissancedes entreprises et léserait durablement l’économie française».«Nousdemandons solennellementauxpouvoirs publics de retirer le nou-veaudispositif», indique leur texte, dont la CGPMEn’est pas signataire.Le communiquéa été rendupublic alors que le gouvernementa déjàrevuà la baisse sonprojet, sous la pressiondes «pigeons».p

FiscalitéOnze pays européens favorablesà une taxe sur les transactions financièresL’Espagne, l’Italie, la Slovaquieet l’Estonieont rejoint,mardi9octobre, lesseptpays–dont la France– favorablesàune taxesur les transactionsfinancièrespar lebiaisd’unecoopérationrenforcée. Lecommissaireeuro-péenchargéde la fiscalitéespèreunaccorddéfinitif d’ici à la fin2013.

Justice LibérationconditionnellepourDany LeprinceDanyLeprince, condamnéen 1997à la réclusioncriminelleàperpétui-tépour lequadruplemeurtredesonfrère,de sabelle-sœuretdedeuxde leurs filles,uncrimequ’ilniedepuisdix-huitans, aobtenu,mercredi 10octobre,une libérationconditionnelledu tribunalde l’ap-plicationdespeinesdeMelun. Sapeinedesûretédevingt-deuxansavaitété levée le 19avril, leparquetnes’étaitpasopposéà sa remiseenliberté. Il devraitêtre transféréà laprisond’Agen(Lot-et-Garonne),avantd’être libéré le 19octobre,avec l’obligationdeporterunbra-celetélectroniquependantunan.DanyLeprinceavaitété remisenlibertépendantneufmoisen2010,avantque laCourde révision luirefuseunnouveauprocès.– (AFP.)

«Franchement,Copémetapesurlesystèmequandilattiselapeurdel’autre»

Jean-Christophe Lagardedéputé de l’Union des

démocrates et indépendants

Lecentreentendtirerprofitdeladroitisationdel’UMPLastratégiede Jean-FrançoisCopésert l’objectifde Jean-LouisBorloodecréerunautre«grandpartid’opposition»autourde l’UDI

L esdéputéssocialistesavaientpassé l’été à tireràboulets rougessur laTVA

dite«sociale»,quidevait augmen-terau 1eroctobrepourcompenserunebaissedescotisationspatrona-les.Or, voilàmaintenantque l’Ely-sée réfléchitàunbasculementdescharges, endirectionnotammentde la contributionsocialegénérali-sée (CSG), et lesdéputésdoiventmultiplier les contorsionspourassurer lapromotionde lapoliti-quegouvernementale.

Premier réflexe, laprudence.AinsiOlivierFaure (Seine-et-Mar-ne) expliquequ’«il esturgentdenepas s’affoler», tout ensouli-gnantque«s’il s’agitbiend’untransfertde40milliardsd’euros,disonsque je serai… réticent».

MêmeprincipedeprécautionpourPascalCherki (Paris). Aprèsavoirexposédans lesmédiassapositionde«noniste» sur le traitéeuropéen, ledéputéfait vœudesilenceetmultiplie les«onenpar-leraquandçasera confirmé»etautres«nousendiscuteronsdans

legroupe».Uneprudenceparta-géepar le rapporteurgénéral dubudget, ChristianEckert. Plutôtopposéà l’idée dubasculementvers la CSG, il regrette lemanquede communicationavec le gou-vernementet souhaite que«leséchanges semultiplient avec tousles acteurs, sur tous les sujets».

«Il faut voir…»A l’aile gaucheduPS,Mathieu

Hanotin (Seine-Saint-Denis)n’a,lui, pas besoinde confirmationpour trancher: «Je suis absolu-ment contreunbasculement surla CSG. Ce serait une erreurdereporter les charges sur lesfamilles.»Mais il tempère rapide-ment sonpropos: «Maintenant,il faut voir. Si on pose la questiond’uneCSGprogressive, ce ne seraitpas lamême chose…»

Etvoilà la fusionde l’impôt surle revenuetde laCSGvantéeparFrançoisHollandependant lapri-maire socialistepour laprésiden-tiellequi repointesonnez.«Si l’onpeut inclure celadansune réforme

fiscalequi intègre laprogressivité,le problèmene se posepasdans lesmêmes termes», estimeLaurentBaumel (Indre-et-Loire).

Membredu réseau«Gauchepopulaire», il souhaite«reveniràlaposition initialede la fusionimpôt sur le revenu-CSG». «Maiss’il ne s’agitqued’unepuremesure“emplois versus revenus”portantatteinteaupouvoird’achatdesgensqui travaillent», ce seranonpour lui.«Il yaunvrai sujet destratégie fiscale,confirmeThierryMandon,porte-paroledugroupesocialiste. Il fautque le gouverne-mentclarifie saposition.»

Seul ChristopheLéonard(Ardennes), undes rares socialis-tes à vouloir s’abstenir sur la loiorganique transposant le traitébudgétaireeuropéen, révèleunsursautde solidaritégouverne-mentale. Peu séduit par l’idéedubasculement, il expliquequ’il«ne vapas voter contre tous lestextesdu gouvernementquandmême, il y a des priorités».p

HélèneBekmezian

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politique

I l a fini par réagir. Trois joursaprès les interpellations, Jean-MarcAyrault s’est résoluà s’ex-

primer, mardi 9octobre aumatin,au sujet du coup de filet antiterro-riste. Une très solennelle déclara-tion au cours d’une conférence depresse impromptue, àMatignon, àl’issued’uneréunionavecleminis-tredel’intérieur,ManuelValls,et lagardedessceaux,ChristianeTaubi-ra. Le premier ministre tenait à«affirmerladéterminationdugou-vernementàluttercontreleterroris-me», et à rappelerque l’Etat«com-battra sans faiblesse toutes lesmenaces,d’oùqu’elles viennent».

Tropcourt? Trop tard? Forceestde constater que le premierminis-tre arrive après la bataille. Samedi6octobre, jour des interpellations,alors que son ministre de l’inté-rieurparlaitterrorismeau«20heu-res» de TF1, son deuxième de lasemaine, M.Ayrault s’était renduaux festivités culturelles deLille3000,conviépar lamairedelaville, Martine Aubry. La photo delui posant aux côtés de l’anciennepremière secrétaire du Parti socia-liste dans un train fantôme, paruedans lapressedominicale,ena lais-sé plus d’unpantois. «C’était à l’in-vitationdeMartine», tente unpro-che du chef du gouvernement.«Quand on est soi-même un peufantomatique, on évite les trainsfantômes», raille un directeur decabinetministériel.

Jean-Marc Ayrault est-il l’hom-me de la situation ? Cinq moisaprèssoninstallation,lesdoutessemultiplient.Membres de cabinets,conseillers à l’Elysée, ministres :beaucoup s’interrogent,même s’ilne se trouve presque personnepour réellement l’accabler. «Laquestionquiseposebeaucoup,c’estcelle de sa compétence. Est-il taillépourle job?», s’interrogeunminis-tre,quipoursuit:«Cen’estpasquel-qu’un qui est prêt à renverser latable. Au conseil, on est obligé detendre l’oreille quand il parle. Il

n’aimepas le risque.Orquandtuasungrosgrain, tudois quandmêmeenprendre, des risques… »

Enprivé,FrançoisHollanderépli-que: «Que voulez-vous qu’il fasse?Il fait son job!» L’intéressé, lui, est«prodigieusement agacé» de cequ’il considère comme une formede «mépris de classe». «Commetout premierministre qui n’est pasdirectement issu du sérail politiqueoutechnocratique, il est confrontéàun regard légèrement condescen-dant.On se souvient de Mauroy oude Bérégovoy à leurs débuts», noteun de ses proches, Olivier Faure,député (PS)de Seine-et-Marne.

Faut-il sauver le soldat Ayrault?«Pourmoi, il n’y a pas de problèmeAyrault, tranche François Rebsa-men, lepatrondessénateurssocia-listes. C’est un homme bien, quiconnaît la politique, qui est loyal,correct, fidèle, déterminé et coura-geux.»UnpilierdugroupePSàl’As-sembléeprécise: «Avec Ayrault, cen’est pas flamboyant, mais c’estsûr.»Al’usage,cependant,lesquali-tés politiques de celui qui a dirigéNantes pendant vingt-trois ans etprésidé le groupe socialiste à l’As-semblée pendant quinze ans –sérieux, discrétion, culture de laconcertation – semblent cepen-dant rencontrer leurs limites.

Bientôtcinqmoisaprèssanomi-nation, Jean-MarcAyraultestprin-cipalementmis en cause sur deuxfronts: celui de l’autorité et celuide la réactivité.Le casde l’abandonde projet de récépissé lors descontrôles de police, qui avait vu lepremierministre se ranger à l’avis

de M.Valls, a surpris plus d’unministre: «Pourquoi Ayrault s’est-il couché là dessus?» Voilà pour leproblème d’autorité. L’affaired’Echirolles (Isère), où le premierministre pensait se rendre jeudi4octobre en marge d’un déplace-ment à Grenoble sur la politiquede la ville, en a déconcerté plusd’un: «Après le doublemeurtre, çan’était pas possible d’attendre,commente un haut fonctionnairequi a suivi le dossier de près. Vallset Hollande l’ont compris. Mati-gnon n’a pas vu l’urgence.» Voilàpour le problèmede réactivité.

Depuislarentrée, lessujetsdontle président s’est lui-même empa-ré se sont multipliés. Lors de laconférence environnementale des14 et 15 septembre, c’est lui qui afait les annoncesmarquantes, pri-vant son premier ministre del’autonomie qu’il lui avait laisséelors de la conférence sociale des 9et 10juillet. Quand aux gros dos-siers sociaux, c’est directement àl’Elysée qu’ils ont été traités: c’estautour d’Emmanuel Macron, lesecrétairegénéraladjointde lapré-sidence, qu’a été discuté, le 24sep-tembre, le plan social de Sanofi.C’est M.Hollande lui-même qui,trois jours plus tard, a reçu Laksh-miMittal, le patrond’Arcelor.

Parfois contourné, le premierministre peine en outre à s’affir-mer. Sa difficulté à communiquer,aggravéepardesdifférendsperson-nels entre les responsables de lacommunicationde l’Elysée et ceuxde Matignon, est souvent pointée.SondéplacementàMarseille, les10et 11septembre, n’a pas eu l’échoescompté. «Il le fait à sa façon: ils’installeàlapréfecture,voittouslesélus, prend le temps de consulterchacun pendant une journée com-plète, et il n’ya pasune seule imagedehors… C’est peut-être un défautdecom,maisc’estcequifaitlaquali-tédece type», reconnaîtunproche.

Pour expliquer ces dysfonction-nements, beaucoup pointent la

culturetroptechnocratiquedel’en-touragedeM.Ayrault. «Le langageadministratif supplée le langagepolitique», se lamente un minis-tre. De fait, depuis le départ d’Oli-vier Faure, le cabinet cherche à seréorganiser pour se « repoliti-ser».Unetelleréorganisation,espè-rent certains, permettrait à Mati-gnondemieux«flairerles choses».«Le problème, c’est que Matignonne tranche pas, n’arbitre pas. Pour-

quoi toujours aller à reculons dèslors que le sujet est dangereux?»,demande un conseiller de Bercy.Plus sévère, un conseiller du prési-dent ose une comparaison cruelleentre le secrétaire général adjointde l’Elysée et la directrice adjointeducabinetdeMatignon:« Il yaunpetit écart de niveau, y compris deséquipes. Renaud-Basso face àMacron,c’estLeHavrecontreleRealMadrid…» Un des poids lourds du

gouvernement relativise ces criti-ques: «C’est vrai que Jean-Marcn’aaucun charisme et qu’il parle mal,mais il est resté un animateurd’équipe formidable. Est-il un bonpremierministre?Si l’onentendparlà quelqu’un qui sait s’opposer auprésident, il n’y en a eu qu’un seuldans l’histoire politique récente,c’estPompidou.» p

DavidRevaultd’AllonnesetThomasWieder

Analyse

Voilà sansdoute, auxyeuxdeFran-çoisHollande, la principalequalitéde sonpremierministre: n’êtreclairementpas candidat à sa suc-cession.Aceuxqui l’interrogent,enprivé, sur le choixde Jean-MarcAyrault, il fait, invariablement, lamêmeréponse,pour s’en féliciter :«Il est loyalà l’égardduprési-dent. Il ne cherchepasà êtrepopu-laire, à jouerun jeupersonnel.»

C’est pour cette raisonqu’ilavait choisi le député etmaire deNantesplusieursmois avant sonélection,plutôt queMartineAubry. «Il avait besoin d’unpre-mierministre, confirmeundiri-geant duparti. Il n’avait pasbesoind’une cohabitation. Il nevoulait pas d’un chef de gouverne-ment réactif, susceptible de fairedes embardées.» L’ancienpremiersecrétaire, qui connaît parfaite-ment son chef dugouvernementpour avoir longuementpratiquél’ex-patrondes députés socialis-tes, dont lemandat coïncida avecle sien rue de Solférino,ne s’est,de ce point de vue, pas trompé.

Sous le quinquennatdeM.Hol-lande, le premierministren’estcertespasun «collaborateur».Mais il n’est, surtout, pas ungêneur.D’autantmoinsdepuisqueM.Ayrault a vu son espacepolitique se réduire, fin août, àmesureque se dissipaient lescontoursde la présidencenorma-le, avec «le recalagedes fonctionsrespectives et les expressionsplusrégulières duprésident», indiqueunprochedupremierministre.

AinsiM.Hollande intervient-ildésormais à la carte,montant

plusvolontiers au front de l’actua-lité brûlante sur les plans sociauxou les faits divers, comme le dou-blemeurtre d’Echirolles (Isère) oula récente opérationantiterroris-te. Tout en choisissantd’envoyersonpremierministre au feudansledébat sur le traité européenpen-dant que lui semontre fort dis-cret, dans cettephasepolitique-ment sensible. Commentaired’undéputé socialiste ayant voténon,mardi 9octobre: «Ayrault a étélaissé seul, enpremière ligne, sansl’autoriténécessaire. Il lui était dif-ficile de faire peur auxnonistes…»

Ases interlocuteurs, le chef de

l'Etat l’assure: «Je fais en sorte queles arbitrages se fassent àMati-gnon.»M.Hollande, pourtant,n’hésitepas à s’emparer d’undos-sier dès lorsque son intérêt politi-que l’exige. «Il y a des sujets qui,pourdes raisonsmultiples, d’ima-geoude symbole, remontent, sous-titreun conseiller élyséen.C’estunpeu commesurunbateau: àunmoment, il y enaunqui prendlabarre et les autres qui s’assoientà côté. Et quandonprendundos-sier, onn’est pas là pour regarderpasser lesmouettes…»

FrançoisHollande, fidèle à seshabitudes, observe, jauge les rap-ports de force, évalue risques et

bénéficespolitiques avantdedéci-der de s’emparerd’un sujet. Songoûtpour les relationsbilatérales,son liendirect avec plusieursdespoids lourds dugouvernementsemble, de plus, avoir autoriséceux-ci à prendre leurs libertésavec l’autoritédupremierminis-tre.Un conseiller à l’Elysée confir-me: «S’ils savent que c’estHollan-de qui trancheà la fin, ils prennentla lignedirecte.»

Leprésident, au fond, ne rechi-gnepas à laisser prospéreruneémulationau seinde son équipegouvernementale.«AvecHollan-de, c’est lemarché qui décide»,résumeunvieux routier duparti.Une formededarwinismepoliti-que, entrepragmatisme conjonc-turel et habileté tactique, qui n’estpas sans rappeler lemodedepilo-tagedes instancespolitiques duPSque, premier secrétaire, il affec-tionnait.Un «laisser faire, laisseraller» àpeine tempérépar de trèslégères correctionsdestinées àpréserver et consolider la positionde celui qui est à la tête de l’édifi-ce.Mêmeau risquede combinai-sons émollientes et d’un certainimmobilisme.

Voilàpourquoi,malgréd’incer-tains débuts et undébat certainsur son autorité, son premierministren’est pas condamné, loinde là. D’abordparce que leprési-dent, qui l’a choisi, nepeutdécem-ment s’endébarrasser trop vite.«L’échecde Jean-MarcAyraultserait son échec», glisse unprochede ce dernier. C’est sansdoute laplus sûredes garanties de surviepolitiquepour le chef du gouver-nement.p

DavidRevaultd’Allonnes

Al’usage, lesqualitéspolitiquesdeceluiquiaprésidélegroupePS

àl’Assembléesemblentrencontrer

leurslimites

Le«capitaine»Ayraultpeineàs’imposerErreursdecommunication, arbitragesdifficiles…: lepremierministreestcritiquépoursonmanqued’autoritéetde réactivité

«Uneimagequiresteàconstruire»ENUNMOIS, il aperdu 1pointchezCSA, 2points chez Ipsos,7points chez l’IFOPet 10pointschezTNSSofres. Pour lapremièrefoisdepuisqu’il est àMatignon,Jean-MarcAyraultestdans le rou-gedans lesbaromètresdepopulari-té, ceuxqui critiquent sonactionoumanifestentde ladéfianceàsonégardétantplusnombreuxqueceuxqui le soutiennent.

Depuis laprésidentielle, lescourbesdepopularitéde Jean-MarcAyraultetdeFrançoisHollan-desontparallèles.«Ils sont indexésl’unà l’autre. Pour l’instant, lesFrançais jugent le coupleexécutifdans sonensemble, sansdistinguer

l’actionduprésidentde celledupre-mierministre», noteEmmanuelRivière,deTNSSofres.

Ceparallélismes’explique:contrairementàbeaucoupdesesprédécesseurs,M.Ayraultestdiffi-cilementassociableàquoiquecesoitqui ledémarquede celuiquil’anommé.Dans les tandemsMit-terrand-FabiusouChirac-Juppé,les secondspassaientpour les«filspréférés». En2002, Jean-PierreRaf-farin, issudeDémocratie libérale,incarnaituneautredroitequecel-lede JacquesChirac, venuduRPR.Dans le coupleSarkozy-Fillon, lepremierministre étaitparvenuassez tôt à sedistinguer,à la fois

par sontempéramentetpardesphrasespas forcémentappréciéesà l’Elysée («Je suisà la têted’unEtaten situationde faillite», avait-il ditdès le 21septembre2007).

Aujourd’hui,entreM.Ayrault etM.Hollande, le contrasteest insai-sissable.AuPS, bienquevenusd’horizonsdifférents (le «poperé-nisme»pour lepremier, le «delo-risme»pour le second), cela faitdesannéesqu’ils incarnent lamêmesensibilité sociale-démocra-te etproeuropéenne.Par ailleurs,l’unet l’autreont faitde la simplici-té leurmarquede fabrique, la«nor-malité»à laquelle se réfèreM.Hol-lande faisantéchoà l’«authentici-té»deM.Ayrault.

«Discretmais travailleur»Toutefois, si sa cotedepopulari-

té est en baisse, le premierminis-tre continued’être crédité par lesFrançaisde plusieursqualités: «Ilest vu commeunhommede dialo-gue, intègre, droit, attentif, quiapplique scrupuleusement lafeuille de routeprésidentielle»,observe FrédéricDabi, de l’IFOP.«Il est vu commediscret, éventuel-lementunpeu falotmais tra-vailleur et sérieux», ajouteDenisMuzet, directeurdeMédiascopie.

Cinqmois après sanomina-tion,M.Ayrault reste largementinconnu. «Son image est enconstruction: il n’y a pas d’actelourdqui le plombe,mais pas nonplus d’élément structurant qui luipermettrait d’exister de façonautonome», observe FrédéricDabi. A ce poste, le passémontreque l’absenced’aspériténenuitpas forcément à la longévité. p

T.W.

LedarwinismepolitiquedeM.Hollande

Jean-Marc Ayrault, à l’Assemblée nationale,mardi 9octobre. J.-C.COUTAUSSE/FRENCH-POLITICS POUR «LE MONDE»

Leprésidentnerechignepasàlaisserprospéreruneémulation

auseindesonéquipegouvernementale

10 0123Jeudi 11 octobre 2012

politique

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Ona frôlé la sortie de route,mardi 9octobre, au Sénat.Leprojetdeloisurlamobili-

sation du foncier public et le loge-mentsocial,danssaversionétabliepar la commissionmixte paritaire(7députés et 7sénateurs) à l’issued’une première lecture dans cha-que assemblée, a bien failli êtrerejeté… à cause de l’opposition desradicauxde gauche,qui forment lamajorité du groupedu Rassemble-ment démocratique et social euro-péenduSénat (RDSE, 18membres).

A l’origine, un amendement dudéputéécologisteFrançoisdeRugyadoptéenséancedenuità l’Assem-blée nationale, le 25septembre àune heure tardive, instaurant uneobligation de 10% de logementssociaux dans les communes de1500 à 3500habitants situées ausein d’une agglomération de plusde 50000habitants. La commis-sion mixte paritaire, malgré lesréservesdugouvernement,amain-tenu cette disposition, par 8voixcontre6. Pour leRDSE, cedispositifn’en restepasmoins «inapplicableet contre-productif» : «Un simpleaffichage démagogique», s’insur-gesonprésident, JacquesMézard.

Jusqu’en fin d’après-midi, leministredesrelationsavecleParle-ment, Alain Vidalies, et lesconseillersparlementairesdel’exé-cutif, rappliquésdare-dare, tentent– en vain – d’infléchir les radicaux.On s’oriente à coup sûr vers unrejet. Leministre en informe Jean-MarcAyrault. Le chefdugouverne-ment appelle alors en personneM.Mézardets’engageàcequecette

disposition, si le projet de loi estadopté, soit… supprimée dans unprochain texte. Moyennant cetengagement – dont M.Mézarddemande confirmation par écrit –,le RDSE accepte de revenir sur sadécision. Le texte est voté dans lasoiréeetdevaitêtredéfinitivementadoptémercredià l’Assemblée.

Textes inaboutisFin d’un épisode rocamboles-

que, révélateur des conditionspérilleusesdanslesquellesleParle-menta euà se saisir des textes ins-crits à l’ordre du jour. Ainsi le pro-jetdeloisurlelogementsocial,pré-senté en conseil des ministres le5septembre, a été transmis dansl’après-midi au Sénat qui a prisactede son inscriptionà l’ordredujour de la session extraordinaireconvoquée le matin même pardécret à partir du 11septembre. Lacommission saisie au fond n’anommé un rapporteur que quel-

quesheures avant la séancepubli-que et, faute d’avoir pu élaborerun texte, c’est celui du gouverne-mentqui a été examinéen séance.

Ces méthodes expéditives, lagauchelesavaitàmaintesreprisesdénoncées quand elle était dansl’opposition. Or la précipitationest rarement bonne conseillère enmatière législative – on se sou-vient des mésaventures surve-nues au projet de loi Hadopi sousla précédente législature. La gau-chelesreproduit…enpire.Tous lesingrédients sont réunis pourconduire à un «bug». L’UMP– quidevraitêtrerejointepar lescentris-tes de l’UCR – a fait part de sonintention de déposer un recoursdevant le Conseil constitutionnel,considérant que la procédure sui-vie à cette occasion constitue une«violationcaractérisée»desprinci-pes garantispar la Constitution.

La droite a beau jeu de fustigerl’«amateurisme», l’« incohéren-

ce», l’«impréparation»dugouver-nement. En voulant forcer le ryth-me à la rentrée pour échapper auprocès en «immobilisme» qui luiétait instruit, le gouvernement apris le risque de livrer des textesinaboutis et de s’exposer aux exi-gencescontradictoiresdescompo-santes de samajorité, l’obligeant àde curieuxpas-de-deux.

Dernier exemple de ce désor-dre: lapropositionde loiduPS surlatarificationdel’énergie,adoptéeen première lecture à l’Assembléele 1eroctobre. L’adoption, au boutdelanuit,d’amendementsdeséco-logistes sur l’éolien qui n’avaientfait l’objet d’aucune discussionpréalableamisen fureur,nonseu-lement l’UMP, mais aussi le Frontde gauche. Quimenace, cette fois,demettre sonvetoauSénat. L’exa-men du texte, prévu à partir du17octobre au Palais du Luxem-bourg, a été ajourné.p

PatrickRoger

M issionaccomplie, se féli-citait BrunoLeRoux, leprésidentdu groupe

socialiste, après l’adoption,mar-di 9octobre à l’Assembléenatio-nale, duprojet de loi autorisant laratificationdu traité budgétaireeuropéen (TSCG). Le texte a étéapprouvéàune largemajorité de477voix contre 70. Et, surtout, cequi importait le plus auxyeuxdel’exécutif, 282voixde gauche–soit 8deplus que lamajoritéabsoluedes suffrages exprimés –se sont prononcées en faveurdutexte.A celles-ci, il convientd’ajouter 5voixnon comptabili-sées aumomentduvote.

«La gauche s’est réunie pourvoter ce traité, et elle n’aurait paseubesoindes voixde la droitepour le faire adopter», a soulignéFrançoisHollande.De son côté,Jean-MarcAyrault a affiché sasatisfactionà l’issueduvote. «Cequi est importantpour le gouver-nement, c’est qu’unemajorité degaucheà l’Assembléenationale sesoit prononcée favorablement», adéclaré le premierministre.

Pourtant, ày regarderdeprès,le résultat, côté socialiste, laisseungoûtamer. Les responsablesdelamajoritéont toutmisenœuvrepourcirconscrire le campdesopposantsau traité. Ilsn’y sontpasparvenus: sur les 297mem-bresouapparentésdugroupe, 20ontvoté contreet9 se sontabste-nus.Orpourunvotedecettenatu-re, toutes lesdélégationsdevotesontdûmentcollectéeset l’absten-tionest, en soi, unvotede refus.

Significatif, à cet égard– et lechef dugouvernementavait indi-quéqu’il y serait très attentif –,est le vote des suppléantsdeministre: deuxont voté contre,Fanélie Carrey-Conte, suppléantedeGeorge-PauLangevinet Jérô-meGuedj (François Lamy), et uns’est abstenu, Jean-PhilippeMallé(BenoîtHamon).

Au total, 59élusdegauche (PS,écologistes, radicauxet commu-nistes)ont refuséd’approuver letraité.Côtédroite, 32 –dont23UMP–ontvoté contreou sesontabstenus.p

P.Rr

Les emplois d’avenirdéfinitivement adoptés

Cumuldesmandats:del’artdecontournerlessénateurs

Unemajoritéabsolueaugoûtamer

LeParlement a adopté,mardi9octobre, le projet de loi créantles emplois d’avenir pour des jeu-nesnonqualifiés. Le gouverne-ment prévoit de créer 100000deces emplois dès 2013, et150000d’ici à 2014. Le texte aété adopté par 363voix contre135.Quelque64députés dedroi-te –dont 33UMP–ont voté pourouse sont abstenus, parmi les-quelsHenriGuaino, ex-conseillerdeNicolas Sarkozy.

Brusquéparl’exécutif, leParlementcafouillesurlelogementsocialLagauchereproduit lesméthodesexpéditivesqu’elledénonçaitquandelleétaitdans l’opposition

LEDÉBATESTD’APPARENCE juri-diquemais sa portée est éminem-mentpolitique. Il déterminepourpartie l’avenir duprojet de loiorganique sur le cumuldesman-datsdont FrançoisHollande a rap-pelé, vendredi 5octobre, qu’ilserait présenté auParlement auprintemps2013.

Loi organique, parce quepor-tant sur l’organisationdes pou-voirs.Or, précise l’article46-4dela Constitution,«les lois organi-ques relatives au Sénatdoiventêtre votées dans lesmêmes termespar les deuxAssemblées». Auvude l’hostilité que rencontre chezles sénateurs – y comprisdans lamajorité –une limitationducumuldesmandatsqui interdi-rait à unparlementairede détenirunmandat exécutif local, le pro-jet de loi organiquea peude chan-ces d’être adopté «conforme»dans les deuxChambres.

Leprésidentdu groupe socialis-te du Sénat, François Rebsamen,plaideouvertementpour que desrègles spécifiques s’appliquentaux sénateurs. Le présidentdesRadicauxde gauche, Jean-MichelBaylet, a encore rappelé, lors ducongrèsde sonparti, le 30septem-bre, sonhostilité absolue. La droi-te, quant à elle, ne veutmêmepasenentendreparler.

D’où la difficulté d’envisagerque la loi organiquepuisse fran-chir l’obstacleduPalais duLuxem-bourg. Jusqu’à ceque les juristesse penchent sur la jurisprudenceduConseil constitutionnel.Ques-tion: la loi portant limitationducumuldesmandatspour les dépu-tés et les sénateursdoit-elle êtreconsidérée comme «relative auSénat»? Plus précisément, pourqu’une loi soit considérée commetelle, faut-il qu’ellen’affectequele seul Sénat?

La jurisprudence s’appuie surla décisiondeprincipedu10juillet 1985 sur la loi organiquemodifiant le code électoral. «Parles termes “lois organiques relati-

ves au Sénat”, avait établi leConseil constitutionnel, il fautentendre les dispositions législati-ves qui ontpour objet deposer, demodifier ou d’abroger des règlesconcernant le Sénat ou qui, sans sedonner cet objet à titre principal,n’ont pasmoinspour effet deposer, demodifier ou d’abrogerdes règles le concernant.»

«Equation politique»L’interprétationqui en était fai-

te, dans l’entouragede l’exécutif,était qu’il ne pourrait, pour la loisur le cumul, se passerde l’appro-bationduSénat. L’analysedesdécisionsdu 3mars et du9avril2009sur les lois organiques relati-ves à la nominationdes prési-dentsde l’audiovisuelpublic etaux résolutionsparlementaires amodifié cette appréciation.Dansles deux cas, le Conseil constitu-tionnel a jugéqu’il ne s’agissaitpasd’une loi relative au Sénat,«chaqueAssemblée étant concer-néepar lesmêmesdispositions».

Faut-il parler d’un revirementde la jurisprudence? A l’ElyséecommeàMatignon, on a étudiéces décisions à la loupe et l’on sedit convaincuque le projet de loisur le cumulpourrait se dispenserd’unvote conforme, l’Assembléepouvant l’adopter endernière lec-ture, à conditionque ce soit à lamajorité absolue. Lionel Jospin,qui préside la commission sur larénovationde la vie publiquemise enplaceparM.Hollande, aconfirmé,mardi 9octobre, cetteanalyse, enprécisant qu’il n’envi-sageait pas «d’opérer de distinc-tion entre députés et sénateurs».

«Nousne sommesplus dansune impasse juridiquemais, désor-mais, face àune équationpoliti-que, admet un conseillerde l’Ely-sée.Ce qu’il nous fautmesurer,c’est le prix politiqueàpayer.» Enclair, ce qu’il en coûterait depas-ser outre l’oppositiond’unepar-tie de lamajorité.p

P.Rr

110123Jeudi 11 octobre 2012

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Des étudiants qui grattent,des professeurs qui fontcours… A l’heure où le

savoirest immédiatementaccessi-ble partout, l’amphithéâtre, lieude transmission livresque parexcellence, n’est-il pas dépassé?Pourcertainsenseignants, laques-tion n’est même plus de savoir siles amphis vont disparaître, maiscombiende temps cela prendra.

«L’enseignant qui délivre laparole sacrée à des étudiants pas-sifs, cela ne marche plus. Dans saformeactuelle, l’amphidisparaîtrasansdoutemais ne le frapponspasd’anathème ! », lance FabriceChemla, vice-président formationinitiale et continue à l’universitéPierre-et-Marie-Curie,UPMC.

Dans son université, les coursde physique ressemblent à desjeux de quiz. Munis de petits boî-tiers, lesétudiantsdoiventréguliè-rement répondre à des questionsde leur professeur. « Je trouvaismes étudiants passifs. Je les voyaisrecopiermes courset jemedeman-dais quoi faire pour les réveiller»,se souvient Brahim Lamine, pro-fesseur de physique à l’UMPC et àl’originede cette innovation.

Unefoisqu’ilsontrépondu,l’en-seignant dispose de l’histogram-me des réponses. Puis chacun dis-cute, argumente, expliquesa solu-tion. Et ça marche. « Immédiate-ment, les étudiants sontplusactifs.Le professeur sait où ils en sont dela compréhension de son cours. Ilne le déroule plus comme avant etil peut adapter sa progression en

tempsréelenfonctiondeleursdiffi-cultés», affirmeBrahimLamine.

Depuis quasiment 30ans, denombreusesétudes ont démontréque le cours magistral tradition-nel n’est pas toujours efficacepour assimiler des connaissances.Aujourd’hui, l’université n’a plusle choix. Elle doit s’adapter aux«digitalnatives», cettegénérationnéeavecInternet,qu’ilssoientétu-diants oumêmeenseignants.

«Si jusqu’à présent l’éducationn’avait pas été touchée de pleinfouet par la révolutionnumérique,c’est en train d’arriver, assureClaudeKirchner,déléguégénéralàlarechercheàl’Institutnationalderecherche en informatique et enautomatique (Inria). Les ensei-gnants doivent prendre en comptele fait que les étudiants ont accès àlaconnaissancegrâceàlatechnolo-gie. Cela ne signifie pas qu’il n’yaura plus de cours physique maisqu’ils seront différents.»

Les enseignants sont-ils là pourenseigner un contenu aux étu-diantsouplutôtpour leurappren-dre à apprendre? Cette questions’est invitée lors des auditions desAssises de l’enseignement supé-rieur et de la recherche. «Cela vabien au-delà de ce que peuventapporter les outils numériques,note Vincent Berger, rapporteurgénéral du comité de pilotage.C’est toute la relationentre l’indivi-du et le savoir qui est bouleverséedans lagénérationqui s’annonceàl’université,chez lesétudiantscom-mechez les enseignants.»

A l’université de Cergy-Pontoi-se, les amphis de 400places ontdisparu depuis des années. Danslesdisciplinesscientifiques,iln’yaplusdecoursenamphiaupremiersemestre. «Tout se fait en travauxdirigés avec des petits groupes detrenteétudiants», indiquesonpré-sident FrançoisGerminet.

Révolution lenteDavantage de relation humai-

ne, de tutorat, de travaux prati-ques…Sansdouteest-ce la clépourenrayer l’échecdans les premièresannées de licence ? Depuis lesannées 1990, l’UNEF, le principalsyndicat étudiant, dénonce cettepratique mandarinale qui met ladiscipline avant l’étudiant. «Il y aune sorte de totémisationde ladis-cipline. Le cours en amphi a un

effet dévastateur en premièreannée. Peut-être adapté dans lecadre d’une université qui comp-tait 300000étudiants, il ne l’estpas pour 1,6million, souligneEmmanuel Zemmour, son prési-dent. Or ce sont dans les parcoursles plus sélectifs – classes prépa,

IUT, grandes écoles– que les étu-diants sont lemieux encadrés.»

Les universités ont conscienceque l’enseignement traditionneln’est plus adapté. La révolutionnumérique est en marche. Il nes’agitpasdemultiplier les coursenlignemais de modifier la manière

d’enseigner. Pour François Germi-net:«Lorsqu’onauradéveloppédesoutils de ressources électroniquesafin que les étudiants puissent tra-vailler lescoursavantdevenir,alorson pourra supprimer les amphis.»Cen’estpaspourdemain.p

NathalieBrafman

L’UNIVERSITÉdanoise d’Aalborga été créée en 1974 pour promou-voir le «problembased lear-ning», l’apprentissagepar problè-me. Le traditionnel coursmagis-tral n’y a plus cours. Pendantenvi-rondeuxmois, les étudiants sui-ventdes coursmagistraux, fontdes exercices à plusieurs, puis seréunissenten groupesdeprojetset choisissent, eux-mêmes,uneproblématiquescientifique. Ilsn’ont alorsplus de coursmaissont obligés de venir à l’universitétous les jours pour travailler surleur sujet. Evidemment,unprofes-seur est là pour les aider.

Les résultats sont probants.Grâce à ce travail en équipe, uneinfimepartie des étudiants arrêteses études en cours de cursus et letauxd’échec est réduit.

Petit àpetit, de grandsétablisse-mentsplus traditionnels revoientaussi leurmodèle. La trèspresti-gieuseuniversitéde Stanford, enCalifornie, dont le président, JohnL.Hennessy, amêmeprédit«lamortdes salles de classe», a décidédedématérialiser ses enseigne-ments. En 2011, deuxprofesseurs,SebastianThrunet PeterNorvig,ontouvert leur coursd’introduc-tionà l’intelligenceartificielle àdes étudiantsdumondeentier. Le

succès a été immédiat:160000élèves se sont inscrits. Etdesquelque250étudiants qui ontété reçus à l’examenavec lanotemaximalede 100%,pasunn’étaitdeStanford!

ClipspédagogiquesEncore plus surprenant : les

étudiants présents physique-ment dans l’amphithéâtren’étaient plus qu’une trentaine,contre 300 auparavant. «Evidem-ment, il ne s’agit pas de filmerbêtement les cours des profes-seurs. Il faut y ajouter des anima-tions, des graphiques, estimePaul Seabright, professeur d’éco-nomie, spécialiste en économiedes organisations à l’Ecole d’éco-nomie de Toulouse, sinon les étu-diants risquent de se lasser rapide-ment !»

C’est exactement cequ’ont faitdeuxprofesseursde l’universitéGeorgeMason (Washington),Tyler CowenetAlexTabarrok,avecMarginalRevolutionUniver-sity.«Des clips de septminutes oùl’onabsorbeautantdematièrequependantun coursmagistrald’uneheure et demie, affirmePaulSeabright. Il y aaussi TedTalks,uneONGqui financedes conféren-ces de 15 à 20minutes d’expertsdumondeentier surunegrandevarié-téde sujets.»

Laprédictionde JohnL.Hennes-sy se réalisera-t-elle?Deuxanciensde Stanfordsont à l’origi-nedeCoursera, une start-upquiproposedesMOOC–massiveopenonline coursesou«cours enlignemulti-apprenants». Créée enavril2012, Coursera a levé 16mil-lionsdedollars (12,4millionsd’eu-ros) et adéjà signé avecune tren-tained’universités.Plusd’unmil-liond’étudiantsdansprès de200paysont suivi aumoinsundes 220coursproposés.p

N.Bn

130123Jeudi 11 octobre 2012

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C’estune rescapéede la prési-dentielle. Repoussée par leprécédentgouvernement, la

création,àRennes,de laquatrièmeEcolenormale supérieurede Fran-ceseraannoncée,vendredi12octo-bre, lors d’un déplacement deGeneviève Fioraso, ministre del’enseignementsupérieur, et Jean-YvesLeDrian,ministredeladéfen-seetancienprésidentdeBretagne.

Le projet, effectif le 1er janvier2014, ne part pas de zéro. C’est en1994 que l’Ecole normale deCachan, en région parisienne, acrééuneantennesur le campusdeKer Lann, au sud de Rennes. L’idéeétait, notamment, d’explorer denouveauxchampsdisciplinaires.

Aufil desans, enplusdesdouzedépartements de Cachan, cinqautresontvu le jour sur le campusrennais: «mécaniqueet électroni-que», «droit, économie et ges-tion», «mathématiques appli-quées»,«informatiqueettélécom-munications», «sciences du sportet éducation physique». La plu-partdeces thèmessontabsentsdel’offre de formation des troisautres ENS: Cachan, Lyon et Paris(plus connuesous lenomde la rueoùelle se situe: «Ulm»).

Pourquoi donc, dix-huitansplus tard,donnersonautonomieàl’antenne bretonne? «Ce projetavait vocation à devenir autono-medepuisledébut, rappellePierre-PaulZalio,nouveaudirecteurde la«maisonmère»,àCachan. Etgérerune antenne à distance, c’est com-

pliqué. Ensuite, notre stratégie estd’adosser nos activités aux univer-sités. Cachan le fait dans le cadredu projet de campus de Paris-Saclay. L’ENS de Rennes fera demêmeavec les établissements uni-versitaires bretons.»

L’ancrage local et la dynamiquerégionale sont des arguments quereprend la ministre. «C’est un vraiprojet, se réjouit MmeFioraso. Lacréation de cette ENS sera un élé-ment de l’unification, à terme,d’une grande université de Breta-gne.Ens’appuyantsurlesforcespré-sentes, en co-construisant son offrede formation et de recherche avecles universités de Rennes-I, Rennes-IIetlesécolesvoisines,l’ENSrevivifie-ra l’ensembledes sites bretons.»

Si l’on en croit son prédéces-seur, Laurent Wauquiez, le minis-tre de l’enseignement supérieurde François Fillon, ce n’était pour-tantpasgagné.Lorsqueladécisionde repousser la création de l’ENSde Rennes a été annoncée, en jan-vier2012, son entourageavait évo-qué le contexte budgétaire diffici-le. Mais, assure aujourd’huiM.Wauquiez, « l’argument princi-palpourmoi, c’était celuiduparte-nariat. Le projet qui nous avait étéprésenté reposait trop sur la seulenouvelle ENS. Nous avons donc ditnon, et demandé aux promoteursdu projet de prendre le temps d’enconstruire un en commun avec lesuniversités rennaises. Si c’est ce àquoi ils sontparvenus, c’est confor-meà ce quenous avons lancé.»

Une position qui surprend lessoutiens du projet. C’est bien l’ar-gument budgétaire qui avait alorsété avancé, disent-ils. Or ils assu-rent que l’opération s’avérera peuonéreuse. Le budget actuel de l’an-tenne est de 14,5millions d’eurospour 400étudiants. La créationd’un nouvel établissement publicet de nouveaux départements

–«sciences de l’environnement»en 2014, «art et création numéri-que»en2016–quipourraientatti-rer une centaine d’élèves supplé-mentaires,devraientporterlebud-get à quelque 17millionsd’euros.

D’aucuns pourraient cepen-dant s’étonner que l’Etat envisagede créer un nouvel établissementpublic dansun contextebudgétai-re dramatique où la tendance estplutôt à réduire la voilure. «Ondynamise un territoire, répondMmeFioraso. Qui pourrait nous lereprocher? Ce projet est porté parune dynamique et un écosystèmeterritorial qui se bat. Cela permetvraiment de faire des économies,au contraire de la centralisation.»

L’ancien président de la régionne peut qu’approuver. «L’ENS estun excellent levier de formation etd’attractivité, dit Jean-Yves LeDrian. Et l’exemple lyonnaisdémontre bien l’importanced’avoir une Ecole normale supé-rieuredepleinexercice surunterri-toire. L’ensemble du tissu universi-

taire est dynamisé et la formationdesenseignants-chercheursaccélé-rée. La création de l’ENS Rennesrécompenserait l’investissementhumain de l’ensemble de la com-munauté scientifique qui portaitun dossier extrêmement solide, etcelui des collectivités territorialesbretonnes qui y ont cru depuis ledébut en finançant plus de 80%des investissements.»

Les derniers grands investisse-mentsde l’Etatenmatièred’ensei-gnement supérieur avaient jetéun coup de froid sur la Bretagne.Aucun projet breton n’avait étéretenu lors de l’attribution,en2011 et 2012, des « initiativesd’excellence» (IDEX) portées parle précédent gouvernement.Dansle cadre du grand emprunt lancéen2009,7,7milliardsétaientréser-vés aux IDEX. «Le grand Ouest, lenord du pays et Rhône-Alpes ontété totalementoubliés lors de cetteopération, regretteGenevièveFio-raso. On rattrape…»p

Benoît Floc’h

Peude femmes, pas vraimentdediversité.Lesgrandeséco-les changent de tête, mais

elles conservent les mêmes pro-fils.Lesnouveauxpatronsdeséco-lesdel’éliteonteux-mêmesétéélè-ves de ces grands établissements.Etquand ils enquittentun, ilspas-sent à un autre. Pas de révolutiondans le paysage.

YvesDemay,Ecolepolytechnique

Yves Demay, 55ans, directeurdel’EnstaParisTechdepuis2008,aété nommé directeur général del’Ecole polytechnique, en rempla-cement du général Xavier Michel,partienretraite.Cettenominationintervient en pleine réforme de lagouvernance de l’école d’ingé-nieurs et alors que le président dePotytechnique, qui aura doréna-vantautoritésur ledirecteurgéné-ral, n’a toujours pas été nommé.M.Demay,diplômédePolytechni-que en 1980, est docteur en physi-que.AprèsunpassageauCommis-sariatà l’énergieatomique, iloccu-pe différentes responsabilités à laDirection générale de l’armementde 1989 à 2008.

Julie Joly,Centredeformationdesjournalistes

Agée de 38ans, Julie Joly est lanouvelle directrice du Centre deformation des journalistes (CFJ).Elle remplace Christophe Deloire.Diplômée d’HEC, Julie Joly a étéjournaliste à L’Express pendanttreize ans. Journaliste économi-que,elleaensuiterejoint le servicesociétédontelleestdevenuerédac-trice en chef adjointe en 2010.

PhilippeCourtier,EMLyon

Philippe Courtier, 53ans, rem-place Patrick Molle, parti dirigerFrance Business School. DiplômédePolytechniqueen 1981, de l’Eco-le nationale de la météorologie etdocteur de l’université Pierre-et-Marie-Curie, Philippe Courtier estingénieur général des Ponts et

Chaussées. Chercheur à MétéoFrance, il rejoint notamment leCentre national d’études spatialesavant de revenir à Météo Francepour en devenir directeur généraladjointde 1999à 2004.A partir de2004, il est directeur de l’Ecolenationale des ponts et chaussées(Ecole des ponts ParisTech).

ArmeldelaBourdonnaye,EcoledespontsParisTech

Armel de la Bourdonnaye,48ans, a été nommé directeur del’Ecole nationale des ponts etchaussées (Ecole des ponts Paris-Tech), en remplacementde Philip-peCourtier,devenudirecteurgéné-ral d’EM Lyon. Armel de la Bour-donnaye est diplômé de l’Ecolepolytechnique en 1986, de l’Ecolenationaledespontsetchausséesetdocteur en mathématiques appli-quées de Polytechnique. Cher-cheur à l’Office national d’étudesetrecherchesaérospatialesàpartirde 1989, il rejoint l’Institut natio-nal de recherche en informatiqueet automatique (Inria) puis leministèrede l’économie.De2001à2004, il est conseiller auministèredes transports.En2010, il estnom-mé chef de département des orga-nismes transversaux et des gran-des infrastructuresde recherche.

EdouardHusson,ESCPEurope

EdouardHusson remplace Pas-calMorand à la direction généralede l’ESCP Europe. Ancien élève del’Ecole normale supérieure,Edouard Husson est agrégé d’his-toireetdocteurenhistoirecontem-poraine de l’université Paris-Sor-bonne. D’abord chercheur en Alle-magne, il devient, en 2001, maîtrede conférences à Paris-Sorbonneet professeur sur le campus nan-céiende l’IEPdeParis. Professeuràl’université de Picardie à partir de2009, il rejoint la même année lecabinetdeValérie Pécresse,minis-tre de l’enseignement supérieur.En2010,ilestnommévice-chance-lier des universitésde Paris. p

B. F.

LesgrandesécoleschangentdetêtemaispasdeprofilDePolytechniqueà l’EMLyon,la rentrées’estaccompagnéedenominations

Pourquoidonc,dix-huitansplustard,

donnersonautonomie

àl’antennebretonne?

Le campus de l’ENS deKer Lann. VOLANTE/ANDIA.FR

LaquatrièmeEcolenormalesupérieureouvrirasesportesàRennesen2014Bloquéepar legouvernementdeFrançoisFillon, lacréationd’unenouvelleENSseraannoncéevendredi 12octobre.Deuxnouvelles filièresserontcrééesetdenouveauxétudiantsaccueillis

Etudesdeproximité

UnepremièreannéedemédecineetsantéenSeine-et-MarnePour faciliter l’accès auxétudes demédecine aux étudiantsde Seine-et-Marneet leur éviter de longs trajets, l’université Paris-Est-Créteil ouvreuneantenneà Torcy. Elle accueille 110étudiants enpremière année,communeauxétudes de santé, grâce à des cours en vidéoconférence.«Ona voulu répondre auxdéserts de formationen offrant lesmêmesconditionsd’étudequ’à l’université», plaide le doyende la faculté demédecine, Jean-LucDubois Randé.Quant au conseil général de Seine-et-Marnequi finance 800000euros sur les 2millionsd’investissement,il espère retenir ces futursmédecinsdans le département.p

RecrutementStages de juristeL’universitéToulouse-I-Capitoleet l’Associationdesétudiants juristesd’entreprisesorganisent le 26octobreun«stagedating»pour les étu-diantsdedroit. Ils aurontseptminutespourconvaincre les chefsd’entre-prise, avocats, conseillers juridiquesprésents sur le campusde leurpropo-serunstage, voireuncontratdeprofessionnalisation.

Management Inscription commune au concoursdes écoles de Strasbourg et RennesL’Ecoledemanagementde Strasbourg et l’Ecole supérieurede commer-ce deRennes ont concluun accordpourproposer aux candidatsune ins-criptioncommune (90euros) aux épreuves écrites du concours d’en-tréedès 2013. Les étudiants de troisièmeannéepourront opter pourune spécialitéproposéepar l’unou l’autre des établissementset suivreun semestre à StrasbourgouRennes.

InsertionprofessionnelleL’université deCergy-Pontoisepublie ses données sur les licences professionnellesL’enquête sur le tauxd’emploi des diplômésdes 26 licences profession-nelles délivréespar l’université de Cergy-Pontoise révèle que, globale-ment, plus de 80%des anciens étudiantsont un emploi trentemoisaprès l’obtentiondudiplôme. Le résultat est à nuancer selon les filiè-res. En hôtellerie, commerce international ounouveauxmédias, letauxde chômageest de 17%. En revanche, les licences axées sur la ges-tiondes réseaux ferrés obtiennent 100%d’insertionprofessionnelle.

14 0123Jeudi 11 octobre 2012

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économieAngelaMerkel,arbitredelafusionEADS-BAELachancelièreallemandeestopposéeauprojet. Jusqu’aubout, lesdeuxgroupesont tentéde la fairechangerd’avis

AngelaMerkel, la chancelièreallemande, aura-t-elle osés’opposer jusqu’au bout à la

fusiondugéanteuropéendel’aéro-nautique et de la défense EADSavec lebritanniqueBAE?

Mercredi 10octobre au matin,les négociations se poursuivaientactivement entre la directiond’EADS et le gouvernement alle-mand, alors que la veille Berlins’orientait plutôt vers un «nein»au rapprochement des deux grou-pes. Au sommet de l’Etat, on se dit«réservé» surune issuepositivedecesdiscussionsdeladernièrechan-ce. «Les allemands bloquent sansbase explicite», ajoute-t-on dansl’entourageduprésident.

«Tout est ouvert!»,martelaient,mercredi matin, les états-majorsdesdeuxgroupes.Aquelquesheu-res de la date butoir – mercre-di 16heures GMT – fixée par lesautorités boursières britanniques,EADS et BAE hésitaient toujoursentre demander un délai supplé-mentaireourenoncer.

Pourtant, ces derniers jours, lesdeux groupes croyaient bien êtreparvenus àleur fin. Pour sauver,BAE, le fleuron de son industrie dedéfensemis àmal par la baisse desbudgetsmilitaires,laGrande-Breta-gnes’était résolueàaccepter lapré-sence «à parité» de la France et del’Allemagne au capital du nouvelensemble.

Vendredi 5octobre, Londres etParis étaient tombésd’accordpourque la France comme l’Allemagnedétiennent chacune 9% du futurgroupe.Parisavaitenoutreobtenude la Grande-Bretagne, fait-onsavoircôtéfrançais, ledroitàtermede dépasser ce seuil et d’allerau-delàde9%.Quecesoitenrache-tant les 7,5% de Lagardère dansEADS ou autrement. Nemanquaitplusque le feu vert de la chanceliè-reallemandeAngelaMerkel.

Depuis l’annonce des fian-çailles entre EADS et BAE le 12sep-tembre, le gouvernement alle-mand n’a posé officiellement

qu’une seule condition à sonapprobation: conserver la paritéfranco-allemande au sein du capi-tal du futur groupe.

EnAllemagne, nul n’a oublié lesdéboires de Sanofi-Aventis. En1998, la fusion «entre égaux» dufrançaisRhône-Poulencetdel’Alle-mandHoechstpour créerungéanteuropéende lapharmacie a aboutiausacrificedesemploisenAllema-gneauprofit des sites français.

Cette fois,TomEnders, lepatron

d’EADS, et allemand qui plus est,croyaitpouvoirapaiser lescraintesdeBerlin. Il n’en a rien été! Sa déci-siondetransféreràToulouselessiè-gesparisienetbavaroisd’EADSfaitcraindre en Allemagne qu’un telscénario se reproduise. Dès lors,beaucoup,tantàBerlinqu’enBaviè-re, estiment qu’il est décidémentdifficiledefaireconfianceàcetAlle-mandqui avait rendusa cartede laCSU (union chrétienne-sociale), enmars2011, pour protester contre le

refus de l’Allemagne de s’associerauxopérationsde l’OTANenLibye.

Surtout, Berlin redoute que lesactivitésdedéfensed’EADS,princi-palement installées en Allemagne,ne fassent les frais de la fusion.Outre les réductions d’effectifs etdes transferts d’activités, Berlincraint que le centre de gravité dupôle défense du futur EADS-BAEquitte l’Allemagnepour laGrande-Bretagne et BAE. Inenvisageable àun an des élections législatives

mais aussi d’élections en Bavière –oùEADSaunegrandepartie de sesactivitésmilitaires.

La priorité accordée à l’emploiestd’autantplusfortequel’Allema-gnen’apasdestratégieindustriellepour EADS. Il se contente de soute-nir son industrie en luipassantdescommandes et en l’aidant à expor-ter.RienneluiestplusétrangerquelesMeccanosindustrielsdontraffo-le la Direction générale de l’arme-mentenFrance.

Qui plus est, ce projet de fusionoblige Berlin à régler dans l’urgen-ce un problème de longue date: lanon-participation de l’Etat alle-mandaucapitald’EADS.Aucontrai-re de la France, actionnairehistori-que du groupe européen avec 15%du capital aux côtés de Lagardère(7,5%). L’Allemagne est présentepar le biais de Daimler qui détient15%du capital d’EADS et 22,5%desdroits de vote, par l’intermédiairede ceux des banques allemandesqui possèdent 7,5% du capital dugroupeeuropéen.

AtermoiementsSeulementvoilà,Daimler, com-

meLagardère,souhaitesedésenga-ger d’EADS. Alors que TomEndersne cesse de plaider pour que lesgouvernementssortentducapitalde l’entreprise, la fusion pourraitpousser Berlin à y entrer, par lebiais de la banque publique KfW,la Caisse desDépôts allemande. Età dépenser au passage 6milliardsd’eurospour racheter la participa-tion de Daimler et être à paritéavec Paris. «La fusion aurait peut-être eu plus de chances de passeraprès les élections de 2013, maisTom Enders a sans doute jugé quec’est le calendrierélectoralbritanni-quequi seraitdevenuunecontrain-te»,analyseunexpertàBerlinalorsque des élections sont prévuesoutre-Mancheen2015.

Ces atermoiements allemandsrenforcent les doutes de ceux quin’étaientpasconvaincusparlepro-jetdemariage.Acommencerpar lefond Invesco, lepremieractionnai-redeBAEavec 13,3%de son capital,qui pour l’heure a dit «ne pas com-prendre» les raisonsdurapproche-ment. L’investisseur est furieuxd’avoirétémisdevantlefaitaccom-pli alorsque la fusionà sesyeuxnedevrait pas créer de synergie. Etdonc de valeur pour les actionnai-res. p

GuyDutheil(avec Frédéric Lemaîtreà Berlin

etMarcRoche à Londres)

«N’ALLEZpas croire que l’idéed’une fusionavec BAEest apparuesubitementà TomEnders telle unerévélation. C’est un vieuxprojetconsubstantiel à la créationd’EADS.»Quel que soit l’interlocu-teur, un tel propos revient enpréambulede toute discussionsur la créationd’un géant euro-péende l’aéronautiquede ladéfense, devantBoeing.

En 1997 déjà, unprojet similai-re avait été dessiné et depuis il n’acessé de travailler lemondede ladéfense français, allemand etbritannique. Il concernait lesmêmes groupes –Aerospatiale,Dasa (aujourd’hui réunis dansEADS) et BAE – et lesmêmesacteurs.

Que ce soient TomEnders etsonnumérodeuxMarwanLahoud chez EADS ou IanKing, lepatronde BAE, ils étaient déjàimpliquésdans les négociations,mais à d’autres postes. Seulediffé-rence, si le projet actuel a été ini-tié par les patrons des deuxgrou-pes, la version initiale le fut parParis, Berlin et Londres.

Tout commencedonc le9décembre 1997par unedéclara-tion trilatéralede ces paysdeman-dant à leurs industriels de présen-ter avant le 31mars 1998unprojetde regroupement.

Les trois groupes se connais-sent bien et sont déjà associés à lafabricationdes Airbus dansungroupementd’intérêt économi-que (GIE) auquel participe aussil’espagnolCasa. La nécessitédes’unir est d’autantplus fortequ’aumêmemoment, aux Etats-Unis, leur concurrent Boeing

vient de racheterMacDonnellDouglaspour équilibrer avec dumilitaire ses activités civiles.

Ainsi est proposée, le 27mars1998, la création d’EADSC (Euro-pean aerospaceand defense com-pany), une entreprise intégrée ras-semblant les avions de transportcivils etmilitaires, les hélicoptè-res, le spatial, lesmissiles et lessystèmesde défense. Le docu-ment est aussi transmis à l’italienFinmeccanica et au suédois Saabenvue d’une association.

Mais, le projet échoue en rai-sonde sa complexité. Si unmaria-ge à deux est déjà difficile, quedire d’une union à trois, quatrevoire six.

L’autre handicap tient à desstructures d’actionnariats des dif-férents groupes très différentes :public en France et privé enGran-de Bretagne et en Allemagne.Dasa et BAE refusent toute parti-cipationd’un Etat au tour detable et font de la création devaleur pour les actionnaires leurpriorité.

Le Big Bang européen est aban-donné. En partie dumoins carl’ondede choc est telle qu’il fautpoursuivre les alliances. Tout l’en-jeu alors est de semarier le pre-

mier pournepas se retrouver iso-lé, face aux groupes américains.

En janvier1998, parallèlementauxpourparlers pour créerEADSC, BAE et Dasa commencentànégocier une fusion avec, côtéallemand, TomEnders, alors res-ponsable de la stratégie. Les dis-cussions capoteront à la dernièreminutequandBAE soudain seravise et décide de racheter soncompatrioteMarconi, dont IanKing était alors directeur finan-cier.

Dasa se tournera alors versAerospatiale-Matra (les deuxgroupes ayant fusionné avec laprivatisation).Dans l’équipe fran-çaise des négociateurs, on trouveM.Lahoud, adjoint audirecteurde la coordination stratégique etégalement adjoint audirecteurresponsabledes affairesmilitai-res. CotéDasa,M.Enders rejointl’équipe chargéede l’opération.

Celle-ci aboutira à la créationd’EADSen octobre1999.Maisl’idéede constituerungéant euro-péenn’est pas pour autant aban-donnée.

Dès 2001, le nouveau groupefranco-allemand, à l’initiativedeJean-Luc Lagardère, alors coprési-dent du groupe, envisageunefusionavec BAE.Mais les paritéssont trop défavorables à EADS etle dessein sera unenouvelle foismis sous le boisseau. Il reviendrarégulièrement jusqu’à ce qu’en2006, BAE changede stratégie, etabandonne l’Europepour se tour-ner vers les Etats-Unis. Son récentvirementde cap a ravivé l’idéed’une intégration. p

D.G.

La chancelière allemande, AngelaMerkel, devant le stand d’Airbus, le 11septembre, lors du Salon aéronautique de Berlin. ODDANDERSEN/AFP

LeprojetderapprochementdevrasubirletestduCongrèsaméricain

Touteressemblanceavecdespersonnesoudessituationsayantdéjàexisté...

En1997déjà,unprojetsimilaireavaitétédessiné.Ilconcernait

lesmêmesgroupeset lesmêmesacteurs

NewYorkCorrespondant

Les Etats-Unis peuvent-ils faireéchouer la fusionEADS-BAE? Ledépartementaméricainde ladéfense a très tôtnotifié saneutra-lité, se bornant à rappeler le res-pect desprocédures.Mais puis-queBAEest, enpratique, unesociété semi-américaine (avec48%de son chiffre d’affaires auxEtats-Unis), le Pentagone scruteauplus près de ses intérêts lesconséquencesd’une telleunion.

Pour rassurer,BAEa très viteindiquéqu’ellene«sedélesterait»d’aucunde ses80sitesdeproduc-tionaméricainsencasde fusion, etqueseseffectifs américains(50000personnes)neseraientpasaffectés.Maisd’autres inquié-tudes sontapparues, relativesà lastructurecapitalistiquede lanou-velle entité et aupouvoirdesEtats-actionnairesen sonsein.

LePentagone«a informé lesEuropéensdès ledépart que le tauxhabituelde 10%parEtatdans lecapitalde lanouvelle entiténe sau-rait êtredépassé», assureunpro-chedudossier.Unseuil au-dessusduquelWashingtonn’autorisepasunesociétédedéfenseétrangèretravaillantsur son sol àpasserdescontratsavec l’arméeaméricaine,laquestiondes transfertsde tech-nologieétantaucœurdecettepro-blématique.

Si la fusionEADS-BAEdevait,dans ce cadre,poserproblème, lesdeuxorganismespublicsdecontrôle– leComitédes investisse-mentsextérieurs (quidépendduTrésor) et le Servicede sécuritéde

ladéfense–pourraientexigerd’im-portantes limitationsauxactivitésd’EADSetdeBAEdéjà encours surleur territoire.

Enréalité, seloncet expertquientendpréserver l’anonymat, lesrèglesaméricainesde contrôledesinvestissementsstratégiques sont«relativementadaptables», etWashingtonpourrait, s’il le souhai-tait, accepterun«habillagehabi-le»quipermettraità lanouvelleentitéeuropéennedebénéficierdesmêmesavantages (les specialsecurityagreements, ou SSA)queBAEaujourd’hui,qui est déjàuntrès importantcontractantde l’ar-méeaméricaine (20 foisplusqu’EADS).

«Dirigisme français»D’autantque,pour sécuriser les

informationsauxquellesontaccèsles investisseursextérieurs, lesEtats-Unisdisposentd’autrespare-feu, commedesmécanismesgarantissant«l’étanchéité»desinformationsdontdisposentdesfilialesd’industriesdedéfenseétrangères.Par ailleurs, et c’est ras-surantpourWashington, tous lesmembresde ladirectiondeBAEUSAsontd’ancienshauts cadresde l’establishmentde ladéfenseaméricaine, à l’exceptiondedeuxBritanniques.QuantauPDGd’EADSEtats-Unis, c’estunanciensecrétaireà lamarine.

Londres,quin’estpas aucapitaldeBAEetvoyaitd’unmauvaisœill’arrivéed’actionnairespublics auseinde lanouvelleentité, autilisélespeursdu«dirigismefrançais»auxEtats-Unis etmisenavant lesnormesaméricainessur l’investis-

sementétrangersensiblepour sou-mettresespartenaireseuropéensà sespropresexigences.

PourRichardAboulafia, spécia-listede l’industriede ladéfenseduconsultantTealGroup, enVirginie,cenesontni legouvernementniles industrielsaméricainsquipour-raient faireobstacleà la fusionEADS-BAE,maisenpremier lieu leCongrès– ceque lesBritanniquescomprennentmieuxquequicon-que.

Dansunesituationoù lamaîtri-sedesbudgetsmilitaireset la réfor-mede l’appareil sécuritaireaméri-cain, incluant l’intégrationdenou-velles technologiesdedéfense,font l’objetdevifsdébats,«lesmembresdes commissionsde ladéfenseduSénatetde laChambre,qui sontdes expertsmaisavanttoutdespoliticiens,pourraientconsidérerd’un trèsmauvaisœill’octroi»deconditionsdérogatoi-resau futurBAE/EADS,analyseM.Aboulafia.

Encasdeprésenced’uneclausedans l’accordde fusionpermettantàParis et/ouBerlindedépasser le«plafond»capitalistiquedes 10%,leCongrèspourraitdoncmenacerd’annuler lesprivilègesSSAoctroyésàBAE, cequi ferait instan-tanémentperdre l’intérêtd’unefusiontantà l’entreprisebritanni-quequ’àEADS.

Riennepermetd’assurerà cejourque le compromis trouvéentreParis et Londres–en l’occur-renceque lapartde la Franceetdel’Allemagnedans la futureentiténedépassepas 18%– soit accepta-bleauxyeuxduCongrès. p

SylvainCypel

16 0123Jeudi 11 octobre 2012

économie

I ln’y a pas eu de surprise:mar-di 9octobre, le conseil d’admi-nistration de PPR a décidé, à

l’unanimité, de se séparer de laFnac. C’est la solution d’un «spinoff», une scission puis une miseen Bourse de cette filiale, qui l’aemporté–conformémentauxscé-narios qui avaient «fuité» dans lapressedeux jours auparavant.

L’opération permettra à PPR–en principe fin décembre – de neplus intégrer dans ses comptes lesrésultats de la Fnac, qui se dégra-dent depuis plusieurs trimestres,ce qui pèse sur le cours de Boursede lamaison-mère.

ChaqueactionnairedePPRrece-vra automatiquement, pour cha-cun de ses titres, une action de laFnac, quand celle-ci sera cotée enBourse. Les modalités financièresdu montage, qui devrait prendreaumoinsneufmois,n’ontpastou-tes été dévoilées.

Présenté, mardi, aux comitéscentraux d’entreprises (CCE) desdiverses sociétés composant laFnac, le schéma retenu s’intègredans un mouvement stratégiquepluslargequivisenonseulementàexclure du périmètre de PPR le«pôle distribution», mais aussi àvendre Redcats, qui chapeautenotamment La Redoute – opéra-tionannoncéedepuis 2009.

Fondé par François Pinault, PPRa abandonné, en 2003, son métierd’origine, le bois, puis a cédé, au fildes années Le Printemps, Confora-ma, CFAO… Aujourd’hui, son fils,François-Henri Pinault, PDGdepuis2005,rêvedesedélesterdesbranches vacillantes – les actifsdans la distribution – et rendre leconglomérat plus rentable et pluslisible aux yeux des investisseurs,c’est-à-dire circonscrit au luxe(autourdeGucci)etauxvêtementset accessoires de sport et de pleinair (autourdePuma).

Si la Bourse applaudit des deuxmains l’annonce faite mardi (lecours de PPR augmentait de 1,75%,à l’ouverture mercredi matin), lesanalystes sont très partagés. Unbanquier estimequePPRaurait dûaccepter une offre de reprise de laFnacqui lui avait été faite en2006.Plusieurs fonds avaient alors étécontactés.«Ilyatroisans, leproces-sus de mise en Bourse de la Fnac

était encore crédible, dit-il. Aujour-d’hui, c’est bien plus difficile, il fau-dra injecter beaucoup d’argent,sinon il y a un risque de dépôt debilan.»

Analyste chezAurel BGC,DavidDa Maia ne croit pas à une intro-ductionenBoursedèslafindupre-mier semestre 2013. Dans lecontexte actuel, elle ferait ressor-tir, explique-t-il, une faible valori-sation, «autour de 500millionsd’euros», contre 2milliards il y adeuxans,d’aprèsd’autresobserva-teurs. M.Da Maia penche plutôtpour une sortie de la Fnac « fin2013, voire début 2014».

Le sociologueVincent Chabault,auteur de La Fnac, entre commerceet culture (PUF, 2010), estimequ’en1994, François Pinault a repris laFnaccommeune«danseuse»pourlégitimer «sa trajectoire de nou-veauriche»,mais«là, il s’en sépare,fauted’acquéreur». Autrementdit,la scissionsigneunaveud’échec.

«Une phase d’épuration»La Fnac est invitée à voler de ses

propres ailes au moment où sonavenir est très incertain. Chiffred’affaires en baisse, bénéfices quidégringolent…Lacrisedans lazoneeuroexplique,enpartie,cespiètresperformances. Mais « l’agitateurculturel»souffresurtoutdescham-bardements dans le monde de ladistributionspécialisée.

Lesmarchéssurlesquelsilexcel-lait (disques, DVD, etc.) «se déro-bentsoussespieds»,résumeDelphi-neMathez, du cabinet Roland Ber-ger. La montée en puissance due-commerce– l’américainAmazonen tête – lui cause énormément detort, tout comme la dématérialisa-tion de certains produits (jeuxvidéo,musique, film).

Tous les distributeurs de biensculturels et électrodomestiquesviventdesmomentsdifficiles, sou-ligne Yves Marin, du cabinet KurtSalmon.Borders,lachaînedemaga-sins de livres et de disques auxEtats-Unis,adûmettrelaclésouslaporte en 2011. Tower Records, unautre spécialiste de la vente de dis-quesoutre-Atlantique,afermétou-tes sesboutiques.

En France, Virgin donne l’im-pression de vouloir se retirer gra-duellement du marché : au pre-

mier semestre, l’enseignea annon-cé la fermeture de deux magasinset la suppression de 80emplois…«Nous sommes dans une phased’épuration des marchés», com-menteM.Marin.

La Fnac tente de s’adapter.Durant l’été 2011, elle a pris desmesures de relance commerciale:développement de magasins dansles gares et les aéroports; ouvertu-re dans les villes moyennes depoints de vente sous la forme defranchises ; création de rayonspour les enfants, commercialisa-tion de nouvelles familles de pro-duits positionnées sur le haut degamme (aspirateurs, machines àcafé…). En début d’année, la direc-tion a également présenté un pland’économies qui prévoit notam-ment des réductions d’effectifs(500postesenmoins).

Mais la réorientation stratégi-que de l’enseigne ne convainc pastout lemonde. Son programmederelance part «dans un trop grandnombrededirections», jugeunbonconnaisseur du secteur, sous lesceaude l’anonymat.

Pour autant, «la Fnac ne va pasdisparaître», tempèreMmeMathez.Le groupe dispose de nombreuxatouts: des implantations en cen-tre-ville de très grande qualité, unfichier d’adhérents très étoffé, unsite Internetqui enregistredebonsscores de fréquentation, énumèreM.Marin.Il faudra«fairebougerleslignes», complèteMme Mathez. Parexempleenréduisantl’espaceoccu-pé par les magasins et en sous-louant lesmètres carrés libérés ouencore en développant des «cor-ners» avec des marques renom-mées.p

BertrandBissuel etNicoleVulser

RéseauA la fin août, la Fnac avait163magasins, dont 88 en Franceet 75 à l’étranger (Belgique, Bré-sil, Espagne, Italie,Maroc, Portu-gal, Suisse). Elle emploie plus de18000personnes dont 12000dans l’Hexagone.

ActivitésEn2011, son chiffre d’af-faires était de4,165milliardsd’eu-ros, en baisse de 3,2%; son résul-

tat opérationnel courant a dégrin-golé de46,5%. Les produits tech-niques (ordinateurs, appareilsphotos…) représentent 54%desventes; viennent ensuite les CD,DVDet jeux vidéo (22%)puis leslivres et la papeterie (19%).D’après la direction, le site Inter-net du groupe, www.fnac.com,reçoit enmoyenne 750000visi-teurs uniques par jour.

Vers une liquidationdeSurcouf

LaFnacpriéedes’assumer,seule,aupiremomentPPRveutmettreenBourseuneenseigneenpleineréorientationstratégique

Situé sur une ancienne fricheindustrielle textile dans lequartier de l’Union à Tour-

coing (Nord) – là où des dizainesd’usines ont fermé, victimes desdélocalisations –, le Centre euro-péendestextilesinnovants(CETI)aété inauguré,mercredi 10octobre.

Des dizaines de chercheurs yimaginent déjà les textiles dufutur, qui seront – pourunepetitepartie – destinés à l’habillement,aux sports et aux loisirs,mais ser-viront surtout à l’aéronautique, leferroviaire, l’industrie spatiale, lamédecine, le bâtiment, le géniecivil…, explique Marc Honoré, ledirecteurgénéral duCETI.

Intégré à des matériaux diffé-rents, le textile irriguechaquejourdavantagel’industrieetpermetdecréer des usages nouveaux sou-vent méconnus, comme des voû-tes chaloupées en béton, des fuse-lages de Boeing ou encore desimplants autodestructibles dansle corps humain. Des chercheursenvisagentdésormaisdestissusfil-trants qui tueraient des virus oudes bactéries ou encore des fibresqui agiraient commedes capteurspour surveiller à domicile lessignesvitauxdespatients âgés…

Pourdévelopper ces projets, leCETI s’est déjà doté d’équipe-ments de pointe pour le non-tis-sé et le filage. En 2014, s’y ajoute-ront des machines detissage/tricotage/tressage«pourréunir au même endroit l’ensem-ble des technologies de pointe dutextile», expliqueM.Honoré.

Ce centre à vocation européen-ne, dont le seul concurrent est ins-tallé en Caroline du Nord (Etats-Unis), regroupera rapidement 150personnes: des ingénieurs spécia-lisés dans la recherche académi-que – issus de l’Ecole nationalesupérieure des arts et des indus-tries textiles –, qui travaillerontnotamment sur les fibres dérivéesdes composants agroalimentairescomme le blé ou la pommede ter-re ; des ingénieurs en rechercheappliquée, qui mettront en placedes projets transversaux, des pro-totypes et des petites séries.

Marchés porteurs d’avenirEnfin,un incubateurde start-up

aura pour vocation d’attirer lesentreprises désireuses de monterdesprojetsderecherchedansletex-tile. Un millier d’emplois induitssontattendusàmoyentermede cecentre de recherche cofinancé àhauteurde 40millions d’eurosparl’Etat, l’Union européenne, larégion Nord-Pas-de-Calais, leconseil général du Nord et Lille,métropolecommunautéurbaine.

Uniquementdevancéeparl’Alle-magneenEurope, laFranceestdéjàbien placée dans le textile techni-que. Il représente aujourd’hui prèsde 40% du marché hexagonal dutextile,selonl’Uniondesindustriestextiles. Pour Elizabeth Ducottet,PDG de Thuasne, un des leaderseuropéens du textile médical, « leCETImontreque l’onpeut travaillerdans le textile, sans fibre tissée; c’estunerupturetechnologiquesanspré-

cédent.Noustravailleronsaveceux.Cela devrait aussi permettre deconsidérerautrementlaproductivi-tédusecteur».

Ces marchés du textile inno-vant sont très porteurs d’avenir,démontre l’étude Prospective2030réaliséepar l’Institutfrançaisde la mode pour le CETI : «Depuis1960, lemarché des textiles techni-quesa augmenté cinq fois plus viteque le marché du textile tradition-nelet,aujourd’hui,cestextilestech-niques consomment 25millions detonnes de fibres, soit le tiers de laproductionmondiale.»

Ce secteur des textiles techni-ques, évalué à 133milliards de dol-lars (103milliards d’euros), neconnaît pas la crise, il croît de 3%chaque année. Celui des textilesnontissés (26milliardsdedollars),lui, a crû de 6,9% en 2011 et celuides textiles composites (94mil-liardsde dollars) de 6%.

Pour l’heure, le Japon reste legrandchampiondesdépôtsdebre-vets textiles, talonné depuis 2007par la Chine. L’Europe est spéciali-sée dans certains marchés, com-me les «smart textiles» (le textileest associé à des technologiesconnexesquiapportentdel’«intel-ligence» aumatériau). Cette étudeassurequelachimiemacromolécu-laire, les nanotechnologies, lesmicrosystèmesélectroniqueset lestechnologies de production avan-cée(plasma/laser)formentlesqua-treingrédientsdelafuture«révolu-tionde laplanète textile».p

N.V

ATourcoing,deschercheursexplorentlestextilesdufuturLeCentreeuropéendestextiles innovantsdevaitêtre inaugurémercredi

Lesproduits techniques, plus de lamoitié des ventes

Aucuncandidatnes’estmanifes-tépour la reprisedugroupededis-tributionhigh-techSurcouf, enredressement judiciairedepuisfin février. Lemandataire judiciai-redevaitdemander,mercredi10octobre, lamiseen liquidationde l’entreprise,a indiqué,mardi,unreprésentantducomitécen-trald’entreprise (CCE).LegroupeSurcouf–quiaétédans legirondePPRentre2000et2009–était àvendredepuisjuin, après l’échecd’unprojetdecessiondetroisdesesmagasins.«On craint que quelqu’un rachèteles actifs de l’enseigne après laliquidation pour pouvoir continuerSurcoufsans les salariés», adécla-ré le représentantduCCE.Lasociété,dont lesiègeestàLille,emploie390personnes.– (AFP.)

La plateforme logistique de la Fnac àWissous, dans l’Essonne. DENIS ALLARD/REA

170123Jeudi 11 octobre 2012

économie

Surplus People Project, Afrique du SudRicado Jacobs, 32 ans, responsable recherche de SPP

Ville : Le Cap

Date de création : 1985

Secteur d’activité : agriculture

Nombre d’employés : 22

Mission : aider les paysans sud-africains expropriéspar l’État à négocier la redistribution des terres au profitd’une agriculture tournée vers l’autonomie alimentaire.

Impact : 400000 hectares de terrain ont été rendusaux paysans qui peuvent de nouveau vivre de leur terre.

473956753CLASSEMENT MONDIAL DES ENTREPRENEURS

Pour les 500 partenaires du CCFD-Terre Solidaire, la réussite ne se mesure pas seulement en dollars. Elle se mesure aussien utilité sociale. Pour transformer le monde, ici et là-bas.

Découvrez ces entrepreneurs qui changent le monde sur ccfd-terresolidaire.org

IL N’Y A PAS DE PETITES RÉUSSITES.

èmeCréditphoto:Nicolas

FabbrietRaphaëlLassablière.

L e numérique, c’est l’avenir dulivre, tranche Susanna Lea.QuandjemontedansunTGV,

je vois beaucoup de passagersabsorbés devant des écrans et destablettes ou avec un casque vissésur les oreilles.Mais combien lisentun livre?»

En France, Susanna Lea estconnue pour être l’agent littérairedeMarc Levy, l’auteur français quivendleplusdelivres,maisaussideplusieurs dizaines d’autres écri-vains, comme Ingrid Betancourt,François Bizot, Tzvetan Todorov…

Mais Susanna Lea, qui récused’ailleursce termed’agent, estaus-si, depuis 2010, «éditrice numéri-que», à travers Versilio, une mar-quenumériqueinternationalepré-sente à Paris, Londres, NewYork etChennai (Madras) en Inde.

Versilio, qui propose auxauteurs de « les accompagner enpartenairedans toutes lespossibili-tés offertes à leur créativité person-nelle», illustre un mouvement àl’œuvre dans le monde de l’édi-tion : la montée du numériquebouscule les règles du jeu et impo-

sel’émergencedenouveauxmodè-les éditoriaux.

En valeur absolue, le numéri-que compte, certes, encore peudans le chiffre d’affaires total del’édition: autour de 1% en Francepar exemple. Mais dans les paysanglo-saxons, la progression estforte.«Il représenteplus de 20%dela littérature adulte aux Etats-Unis », contre 10% il y a un an,selon Arnaud Nourry, PDG d’Ha-chette Livre, deuxième éditeurgénéralistemondial.Cetteprogres-sion dépend du taux d’équipe-ment des utilisateurs en tabletteset liseuses électroniques.

Du côté des éditeurs, les trans-formations qu’impose cette mon-tée du numérique se lisent, avanttout, dans les relations entreauteurs et éditeurs. «On a décidédeplacer l’auteuraucentre», expli-que Philippe Robinet, ancien res-ponsabledeOh!Editions,quialan-cé, en avril, une nouvelle maison,baptiséeKero.

«Ingénieurs et graphistesmulti-médias côtoient éditeurs etauteurs», ajouteSusannaLea,dont

l’équipe comprend, à ce jour, dix-septpersonnes.Pourlesauteursdeson catalogue, Versilio a créé des«slogs» – contraction des mots«site» et «blog» –, où ceux-ci peu-ventdiscuter avec leurs lecteurs.

Les changements sont surtoutsensiblessur lescontratsd’édition,l’informationdonnée aux auteurset le mode de diffusion des livres,ajoute Philippe Robinet. A sesauteurs, ce dernier propose descontrats sur vingt ans, avec clausede reconduction, alors que lecontratclassiqueportesurladuréeducopyright(soitsoixante-dixansaprès lamortde l’auteur).

AupointmortPour les droits secondaires

(poche, traduction), il propose desdroits évolutifs dans le temps jus-qu’à une répartition 65% auteur,35% éditeur, contre 50-50 dans lescontrats classiques.

Chez Kero, les auteurs ont aussiaccès, en temps réel, aux condi-tions d’exploitation de leur livre(tirage, stock, cessions de droits,estimation des ventes), par l’inter-

médiaired’uncoded’accès. Pour lenumérique, il propose 25% desdroits aux auteurs. Sa convictionest que « l’auteur doit dans letemps,gagnerplusque l’éditeur».

Sur cemodèle, PhilippeRobineta embarqué des auteurs commeLaurent Gounelle, Michel Rostain,Patrick Chauvel ou Serge Hefez.Juste avant la Foire internationaledu livre de Francfort, qui a ouvertses portesmercredi 10octobre, il asigné un contrat de partenariatavec l’agence anglo-saxonneConville&Walshpour ladiffusion,à l’international, des titres de soncatalogue.

Dans cette réflexion, les grandsgroupesnerestentpasinertes.Uni-vers Poche, filiale d’Editis, deuxiè-megrouped’éditionfrançais,alan-cé 12/21 , nouvellemarque complè-tement réservéeaunumérique.

Il s’agit, d’un côté, de faire vivredes catalogues d’auteurs présentsdans le groupe – comme FrédéricDard (San Antonio), Léo Malet,Claude Izner, Suzanne Collins – del’autre, d’accueillir des inédits etdes titresd’éditeurs tiers.

Ainsi, la version numérique del’Eloge littéraired’AndersBreivik, lepamphlet de Richard Millet, éditépar Pierre Guillaumede Roux, est-elle l’une desmeilleures ventes dumoment.

Malgrécesinitiatives, lesdiscus-sionssurlecontratd’éditionnumé-rique, entre le Syndicatnationaldel’édition et le Conseil permanentdesécrivains (CPE),qui fédèreseizeorganisations d’auteurs, sont aupointmort.

Enmai,aprèsquatreansdenégo-ciations, alors que les bases d’unaccordétaientproches,cedernierabuté sur la questionde la «réversi-bilité»:lorsqu’unauteurveutrécu-pérer les droits papier de son livre,l’éditeur entend conserver la ges-tiondesdroitsnumériques.

«Les éditeurs ne veulent tou-jours pas entendre parler d’uncontratséparépourlesdroitsnumé-riques,assortid’unedurée limitée»,relève Marie Sellier, coprésidentedu CPE.Mais les lignes bougent et,pour la première fois, les auteursfont front commun.p

AlainBeuve-Méry

Marcher est une valeur sûre.

Fabrication Française

www.paraboot.com

LaFoire du livre deFrancfort aouvert sesportesmercredi10octobre.Dès lundi, tous lesédi-teursétaient sur place, à larecherchedesbonnesaffaires.Cette année, deux romans fran-çais font le «buzz»:La Vérité surl’affaire Harry Quebert, de JoëlDicker, etLa Déesse des petitesvictoires, deYannickGrannec,publiés respectivementpar leséditionsBernarddeFallois et

AnneCarrière. Le livredeJoëlDic-ker aétéachetéen Italie, enEspa-gne, auxPays-Baset auBrésil. Ilfait l’objet d’enchères dansdou-zeautrespays–enAllemagne,ellesont atteint 200000euros.Justeavant Francfort, le livre deYannickGranneca été vendupourunmontant à six chiffresauxEtats-Unis et auprèsd’unédi-teurautrichien, Ecowin, pour lalangueallemande.

Deux livres français en vedettes auSalon de Francfort

Lenumériqueimposedenouvellesrelationsauteurs-éditeursDejeunesmaisonsd’édition, commeVersilio,Keroou12/21,ontmisenplaceunnouveaupartagede lavaleur

Toyotaentredansunenouvel-le zone de turbulences. Mer-credi 10octobre, le premier

constructeur japonais a annoncéqu’il allait rappeler 7,43millionsdevoituresdanslemondepourunrisqued’incendiequepourraitpro-voquer le système électrique deslève-vitres sur certains de sesmodèles.Prèsde 250 incidentsontété recenséspar le constructeur.

En France, 126000 véhiculessont rappelés, notamment desYaris,desAurisetdesRAV4,produi-tesentreseptembre2006etdécem-bre2008. Dans le reste du monde,desCorolla et desCamry sontaussiconcernées. Ce dernier modèle estla berline la plus vendueauxEtats-Unis. Selon un communiqué deToyota, il faut vérifier «des élé-ments de la commande» et appli-quer «une graisse spécifique sur lescontacts électriques internes ou, sijugénécessairelorsdel’inspection»,remplacer«lemoduleélectrique».

7,43millionsdevéhiculesrappe-lés, c’est l’équivalentdunombredevoitures vendues par la marquenippone en 2011, qui s’élevait à7,56millions d’unités. Déjà, cet été,Toyotaavaitrappelé600000auto-mobilesenEurope«pourvérifier leserragedesécrousd’alignementdesrouesarrière.»

Legrandpublicgardesurtoutenmémoire le rappel, en 2010, de

8millions de véhicules après unsouci avec la pédale de frein et letapis de sol, notamment des Prius,auxEtats-Unis.

Enmettantdutempsàréagiràlasituation – il y a eu quelques acci-dents mortels imputables à cettedéficience–, legroupejaponais,quivenait de ravir la place de numérounmondial de l’automobile, avaitterni son image.

Depuis, Toyota a perdu sa placede leader mondial. En 2011, leconstructeur a dû faire face auxconséquences du tsunami, qui atouchél’Archipelenmars2011.Cet-te catastrophe naturelle a affaiblisabase industrielle, ce qui s’est res-senti dans ses ventes. Aux Etats-Unis, sonpremiermarchéà l’inter-national,sesventesontainsireculéde7%l’andernier. Sur lesneufpre-miers mois de 2012, elles s’affi-chentenhaussede 30%.

Cette année, le danger vient deChine. En septembre, les immatri-culations de Toyota y ont chuté de48,5% du fait du conflit territorialsino-japonais autour d’un archipelenmerdeChineorientale.

Boycottépar lepublic chinois, legroupeadûmettreà l’arrêt, ensep-tembre, ses usines chinoises. Aulieudumilliond’immatriculationsqu’il espérait dans le pays, il pour-raitn’en réaliserque850000. p

Philippe Jacqué

Toyotarappelle7,43millionsdevéhiculesSurcertainsmodèles, le systèmeélectriquedes lève-vitres serait à l’origined’incendies

18 0123Jeudi 11 octobre 2012

luisa balaguer
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PER - Price EarningRatio (ou cours/bénéfice) : cours de Bourse divisé par le bénéfice par action estimé pour l'exercicecourant. PER : FactSet JCF Estimates ; données : la Cote Bleue. n/d : valeur non disponible.

FRANCE CAC 40 3384,54 10/10 0,05 3600,48 16/3 2922,26 1/6 9,00

ALLEMAGNE DAX Index 7237,46 10/10 0,04 7478,53 21/9 5900,18 2/1 9,35

ROYAUME UNI FTSE 100 index 5799,86 10/10 -0,18 5989,07 14/3 5229,76 1/6 9,66

ETATS-UNIS Dow Jones ind. 13473,53 9/10 0,00 13661,87 5/10 12035,09 4/6 11,19

Nasdaq composite 3065,02 9/10 0,00 3196,93 21/9 2627,23 4/1 15,79

JAPON Nikkei 225 8596,23 9/10 -1,98 10255,15 27/3 8238,96 4/6 13,11

LESMARCHÉSDANSLEMONDE 10/10, 9h52

Pays Indice Dernier % var. Maxi Mini PERcours 2012 2012

VALEURSDUCAC40

Cours en euros.! : valeur pouvant bénéficier du service de règlement différé (SRD). # : valeur faisant l'objet d'un contrat d'animation.Plus haut et plus bas : depuis le 1/1/2011. n/d : valeur non disponible. A : acompte, S : solde, T : totalité.

ACCOR ......................... ! 25,49 25,50 -0,04 30,15 27,98 18,70 1,15 T FR0000120404AIR LIQUIDE ....................... ! 93,87 94,55 -0,72 8,27 100,00 83,45 2,50 T FR0000120073ALCATEL-LUCENT ........... ! 0,74 0,74 -0,27 -38,94 1,97 0,71 0,16 T FR0000130007ALSTOM ............................ ! 27,00 27,23 -0,86 15,24 32,90 21,93 0,80 T FR0010220475ARCELORMITTAL ............... 11,40 11,38 0,13 -19,32 17,96 10,60 0,16 A LU0323134006AXA .................................... ! 11,55 11,66 -0,99 14,98 13,25 8,65 0,69 T FR0000120628BNP PARIBAS ACT.A ........ ! 37,88 38,05 -0,47 24,79 40,59 24,54 1,20 T FR0000131104BOUYGUES ....................... ! 19,22 19,11 0,55 -14,86 23,87 18,55 1,60 T FR0000120503CAP GEMINI ...................... ! 31,96 32,16 -0,62 32,37 34,50 24,04 1,00 T FR0000125338CARREFOUR ..................... ! 15,71 15,71 n/d -10,81 19,34 12,87 0,52 T FR0000120172CREDIT AGRICOLE ............ ! 5,74 5,74 -0,04 31,61 6,08 2,84 0,45 T FR0000045072DANONE ............................ ! 46,61 46,91 -0,65 -4,04 54,96 45,93 1,39 T FR0000120644EADS ................................... ! 26,02 26,10 -0,33 7,72 31,69 24,02 0,38 T NL0000235190EDF ...................................... ! 16,68 16,61 0,42 -11,25 19,71 14,80 0,58 S FR0010242511ESSILOR INTL .................... ! 70,00 70,01 -0,01 28,32 75,52 54,50 0,85 T FR0000121667FRANCE TELECOM ............ ! 9,30 9,29 0,13 -23,35 12,40 9,20 0,58 A FR0000133308GDF SUEZ ........................... ! 17,52 17,52 n/d -17,07 21,85 15,62 0,83 A FR0010208488LAFARGE ........................... ! 42,81 43,10 -0,67 57,62 43,98 26,07 0,50 T FR0000120537LEGRAND .......................... ! 29,67 29,89 -0,74 19,40 30,71 23,50 0,93 T FR0010307819L’OREAL ............................ ! 95,49 95,74 -0,26 18,33 102,50 79,22 2,00 T FR0000120321LVMHMOET HEN. ............ ! 118,05 118,55 -0,42 7,91 136,80 108,00 1,80 S FR0000121014MICHELIN ........................... ! 64,38 64,59 -0,33 40,95 66,09 45,31 2,10 T FR0000121261PERNODRICARD ............... ! 86,68 86,74 -0,07 20,96 91,11 70,50 0,72 A FR0000120693PPR ..................................... ! 126,70 125,10 1,28 14,51 136,90 106,35 3,50 T FR0000121485PUBLICIS GROUPE ........... ! 43,45 44,29 -1,90 22,24 44,90 35,10 0,70 T FR0000130577RENAULT ............................ ! 35,08 35,18 -0,30 30,88 43,83 26,76 1,16 T FR0000131906SAFRAN .............................. ! 29,68 29,37 1,06 27,90 30,00 22,75 0,37 S FR0000073272SAINT-GOBAIN .................. ! 26,34 26,99 -2,41 -11,21 37,62 23,90 1,24 T FR0000125007SANOFI ............................... ! 66,83 66,80 0,05 17,76 69,46 53,20 2,65 T FR0000120578SCHNEIDER ELECTRIC ..... ! 47,97 48,26 -0,60 17,92 53,47 39,40 1,70 T FR0000121972SOCIETE GENERALE ......... ! 22,80 22,93 -0,57 32,52 25,96 14,88 1,75 T FR0000130809SOLVAY SA ........................ 89,81 89,93 -0,13 23,09 98,98 69,98 0,70 A BE0003470755STMICROELECTR. ............. ! 4,49 4,44 1,06 -2,27 6,46 3,64 0,09 A NL0000226223TECHNIP ............................. ! 88,49 88,64 -0,17 21,85 91,84 68,76 1,58 T FR0000131708TOTAL ................................. ! 38,41 38,39 0,04 -2,77 42,97 33,42 0,57 A FR0000120271UNIBAIL-RODAMCO ........ ! 161,85 161,90 -0,03 16,52 165,85 130,35 8,00 T FR0000124711VALLOUREC ....................... ! 32,80 33,01 -0,64 -34,61 58,24 25,68 1,30 T FR0000120354VEOLIA ENVIRON. ............. ! 8,00 7,99 0,08 -5,54 13,05 7,88 0,70 T FR0000124141VINCI ................................... ! 33,77 34,00 -0,68 0,03 40,84 31,23 1,22 S FR0000125486VIVENDI .............................. ! 15,55 15,66 -0,67 -5,00 17,06 12,02 1,00 T FR0000127771

Mercredi 10 octobre 9h52Valeur Dernier Cours % var. % var. Plus Plus Divid. Code

cours préc. /préc. 31/12 haut bas net ISIN

MétauxAlcoa revoità la baissela demande d’aluminiumPremiergroupeaméricainàpublier ses résultatspour le troisiè-metrimestre,Alcoaa annoncé,mardi9octobre,unepertede143millionsdedollars, liéeàdeschargesexceptionnelles, contreunbénéficede 172millionsdedollarsen2011. Legéantde l’aluminiumaabaissésesprévisionsdemarché:la croissancede lademandemon-dialedecemétal se limiteraità6%(au lieudes 7%attendus)en raisonduralentissementenChine.

FinanceLe FMI s’alarmedes fuites de capitauxen EuropeLeFondsmonétaire international(FMI) considèreque la zoneeurodemeure«leprincipal risque»pour lastabilité financièremondia-ledanssonrapportpublié,mercre-di 10octobreàTokyo. LeFMIpoin-te la fuitedes capitauxprivésdespaysde lapériphérievers lespaysducentrede la zoneeurodansdesproportions inédites.Aucoursdes

douzemois s’achevanten juin,296milliardsd’eurosontquittél’Espagneet 235milliards l’Italie.

AgricultureVilmorinprofite de la hausseduprix des céréalesLe français,numéroquatremon-dialdes semences, apublié,mardi9octobre,des résultatsannuels(exerciceclosau30juin) enhaussegrâceauxcoursélevésdes céréa-les. Le chiffred’affairesaatteint

1,338milliardd’euros (+12,2%), lerésultatnet81millionsd’euros.

Médias Lemarchédes annonces en lignedépasse celui de la presseLemarchédes annonces (emploi,immobilier…) sur Internet a dépas-sé en valeur, pour la première foisen 2011, celui des annoncesdansla presse, selonune étudedu cabi-netXerfi. Les annonces sur Inter-net ont généré669millionsd’eu-

ros de recettes, contre635mil-lionspour les annoncesdepresse.«L’effondrementde la presse gra-tuite d’annonces y est pour beau-coup», résumeXerfi.

Christophe Jakubyszynà la tête du servicepolitique deTF1Christophe Jakubyszyn, ancienjournaliste auMonde, puis direc-teurde la rédactiondeRMC, a éténommé,mardi 9octobre, direc-teur adjoint, chargé du servicepolitiquede TF1. Il succèdeà Fran-çois Bachy, qui a quitté la chaîneprivéedébut septembre. – (AFP.)

ItalieBaisse surprise del’impôt sur les bas revenusLegouvernementitaliena créé lasurprisemercredi 10octobreenannonçantunebaissedes tauxd’impositionpour lesplusbasrevenusavant les élections législa-tivesde2013, toutenpromettantde tenir sesobjectifsbudgétaires.Il a égalementdécidéque lahausseprogramméede laTVAneseraitqued’unpointdepourcentage.

Marchés

Sidérurgie

ArcelorMittalremaniesonétat-majorenFranceLe leadermondialde la sidérurgiea annoncé,mardi9octobre, le départdudirecteurde l’aciériedeFlorange,ThierryRenaudin, envoyéauLuxem-bourgpour superviser le«développementdesproduits etprocédésnou-veaux». Il est remplacéparHenri-PierreOrsoni, le responsabledusitedeDunkerque,qui cumulera lesdeux fonctionsaupostenouvellementcréédedirecteurgénérald’ArcelorMittalAtlantiqueet Lorraine.«Sapremièrepriorité sera le rétablissementd’undialogue socialdehautniveau», indi-que legroupedansuncommuniqué.Pour les syndicats, c’est le signequeladirectiond’ArcelorMittalneveutpasque leshauts-fourneauxdeFlo-rangeredémarrentetqu’elleentend fairedusite lorrainunsimple sous-traitantde celuideDunkerque.p Cédric Pietralunga

Retrouvez l’ensemble des cotations sur notre site Internet :http://finance.lemonde.frRetrouvez l’ensemble des cotations sur notre site Internet :http://finance.lemonde.fr

Conjoncture&viedesentreprises

économie

Fnac

Nousl’avons tant aimée, cet-te Fnac!Dans lesannées1970 et 1980bien

sûr, quandonydébarquait pourfaire le pleinde livres, acheter lespremiersCD, dévorer gratis lanouvelleBD, dialoguer avecunécrivain…Quand il flottait encoreentre ses linéairesde biens cultu-relsunpeude l’esprit de ses fonda-teurs,MaxThéret etAndré Essel.Cesdeux-là, créateursde la Fédéra-tionnationaled’achatsdes cadres,préféraient l’acronymeFnacpar-ce qu’«il claque commeKodak».

Le groupede luxeet dedistribu-tion PPR a annoncé,mardi 9octo-bre, une scission de la Fnac et sonintroduction enBourse en2013.Que reste-t-il de nos amours? Dela volonté des pères fondateursde démocratiser la culture com-med’autres patrons venus de lagaucheou simplement idéalistesle feront pour les loisirs et lesvoyages avec le ClubMéditerra-née et Nouvelles Frontières?Deleur engagementpour l’informa-tion et la défense des consomma-teurs?De leur souci affiché de nepas être des employeurs à lamodeCarrefour?

L’entreprise s’est développéeen symbiose avec unepériode oùcroissance économique, consom-mationdemasse, développe-ment des politiques culturelles etmontée enpuissance de nouvel-les classesmoyennes éduquéesfaisait un jolimélange, rappelle lesociologueVincent Chabaultdans La Fnac, entre commerce et

culture (PUF-LeMonde, 2010, 25euros). L’enseignene pouvait pasrester elle-même, condamnée àse banaliser àmesure qu’ellemul-tipliait lesmagasins en France età l’étranger, puis qu’Internetchangeait la donne commerciale.

Il ne reste pas grand-chosenonplus de la première générationd’employés recrutés dans lesannées 1960-1970. Toujours aussidiplômés et issus des classesmoyennes, les vendeurs de laseconde générationont dû accep-

ter un éclatementdes statuts auseinde l’entreprise, une précarisa-tion de l’emploi et une déqualifi-cationdes tâches qu’ils viventcommeundéclassement social.

Premier libraire de l’Hexagoneet premier distributeur européende produits culturels, la Fnacn’est pasmorte. Pas encore.Maisil faut bien admettre que c’est fau-te de repreneur que PPR a optépour la scission. Comment luiredonnervie? Peut-être en retrou-vant unpeu de l’esprit utopiquede ses fondateurs.Qu’on leveuille ounon, si l’«agitateurd’idées depuis 1954» s’éteint, ceseraun peudu patrimoine cultu-rel français qui disparaîtra aveclui. p

[email protected]

Luiredonnervieenretrouvantunpeudel’espritutopiquedesesfondateurs?

Pertes&Profits | chroniqueJean-Michel Bezat

«Agitateur»banalisé

Luxembourgenvoyé spécial

L’Allemagneprofitedesdiscus-sions sur la supervision ban-caire pour ouvrir la boîte de

Pandore des droits de vote au seinla Banque centrale européenne(BCE). Le gouvernement allemanda discrètement demandé ces der-niers jours d’ajuster les règles envigueur au sein de l’institutiond’émission. Il voudrait pondérerles droits de vote au sein du futurconseildesupervisiondesbanquesde la zone euro – il sera niché à laBCE–enfonctionde latailledusec-teurbancairedesdix-septpayspar-ticipants.

Depuis la création de l’euro, unpaysdispose, selon les traitéseuro-péens,d’unevoix,quellequesoitsatailleauseinduConseildesgouver-neursde l’institutd’émission.

Pour Berlin, le système actueln’est pas acceptable en raison desconséquencesbudgétairesquepeu-vent avoir, au niveau national, desdécisions prises en matière desupervision–parexemplelesauve-tageoulafermetured’unétablisse-ment financier.

Certes, cette requête ne vise pasàmodifier lesrèglesdevoteauseinde la BCE en matière de politiquemonétaire. Mais elle fait écho auxcraintes souvent expriméesenpri-vé par les dirigeants allemands,depuis le début de la crise des det-tes souveraines: notamment celled’être mis en minorité au sein duconseildes gouverneursde laBCE.

Encorerécemment, leprésidentde la Bundesbank, Jens Weid-mann, a été marginalisé lors desdébats internes à la BCE sur lesinterventions annoncées parMarioDraghi, le présidentde l’ins-titution, afin de stabiliser l’Espa-gne, voire l’Italie, par le biais d’uneéventuelle opération de rachat de

leurs dettes sur les marchés. Lademande de pondération risquede susciter un débat brûlant ausein de la zone euro. Interrogé surle sujet, mardi 9octobre, MichelBarnier, le commissaire chargé dudossier à Bruxelles, s’est refusé aumoindre commentaire.

L’offensive de Berlin survientalors que la BCE va sans doutedevoir déroger à ses règles inter-nespour accepter la participation,dansleseuldomainedelasupervi-sion bancaire, de pays non mem-bresdel’euro:certainsd’entreeuxexaminent en effet la possibilitéde participer au projet d’unionbancaire,mais à conditiondepou-voir être associés auxdécisions.

«Un calendrier irréaliste»La revendicationallemanderis-

quedecompliquerencorelesnégo-ciationsdestinéesàplacerlasuper-visiondesbanquesde lazoneeurosous l’égidede laBCE.L’Allemagneentendlimiterlenombred’établis-sements contrôléspar l’institutdeFrancfort, et seméfie d’unmélan-ge des genres avec la politiquemonétaire.

Pour le ministre allemand desfinances, Wolfgang Schäuble, lamiseenplaced’unteldispositifnepourra de toute façon pas avoirlieu au 1er janvier 2013, commeespéré dans un premier temps :«La qualité de la supervision doitprendre le pas sur un calendrierirréaliste», a-t-ilmartelé,mardi.

Pierre Moscovici, le ministrefrançais des finances, a, lui, plaidépour tenir autant que possible lesdélais fixés par le conseil euro-péende juin. Pour les pays du Sudde la zone euro, la mise en placed’une supervision intégrée doitpermettrede recapitaliserdirecte-ment les banques espagnoles cou-rant 2013.p

PhilippeRicard 80, boulevard Auguste-Blanqui - 75013 Paris - 01 57 28 29 85 - http://boutique.lemonde.fr/

0123LA BOUTIQUE

Du lundi au vendredi 9 h 30 à 18 hSamedi 10 h à 14 h

L’AllemagneveutrevoirlesdroitsdevoteàlaBCELademandedeBerlinportesur le futurConseildesupervisiondesbanquesde lazoneeuro

LaBanquepubliqued’investis-sement (BPI), l’une dessoixantepromessesducandi-

datHollande, dont la créationdoitêtre avalisée le 17octobre, affiche-ra un bilan de plus de 40milliardsd’euros, indique-t-on de sourceprochedes discussions.

Unetelleassisefinancière,supé-rieure de 10milliards à ce qu’avaitannoncé lepremierministre Jean-Marc Ayrault débutseptembre,devrait lui conférer d’importantsmoyenspour soutenir l’économieet le tissu de PME et d’entreprisesde taille intermédiaire françaises.

Cette force de frappe est deuxfois plus importante que celle duFonds stratégique d’investisse-ment (FSI), le fameux «fonds sou-verain à la française», lancé engrande pompe par l’ex-chef del’Etat, Nicolas Sarkozy, en 2009,poursoutenir l’industriefrançaise(PME, grands groupes cotés enBourse) et dont le bilan estmitigé.

Elle doit, cependant, autant à lavolonté politique d’un gouverne-mentdésireuxd’adresserdesmes-sages forts en pleinmarasme éco-

nomique qu’à la lutte de pouvoirdecesderniersmoispourlecontrô-le de la BPI.

En effet, Jean-Pierre Jouyet,nommé directeur général de laCaissedesdépôtset consignations(CDC) en juillet, et proche de Fran-çois Hollande, a bataillé de lon-guessemainesdurantfaceàBercy,pourarracherlecontrôledelafutu-re banquedes PME.

SchémaparitaireUn premier arbitrage avait été

rendu mi-septembre. Il lui étaitdéfavorable. Il donnait, à l’Etat, lecontrôle de l’établissement, avec51% du capital, devant la Caissedesdépôts (49%), ainsi que le vou-lait leministredes finances, PierreMoscovici. Dans ce schéma, seulela«partiePME»duFondsstratégi-que d’investissement, c’est-à-direses investissements dans les PME,était apportée à la BPI.

Mécontent,M. Jouyet a fait partde ses récriminations àM.Hollan-de. La copie a, finalement, étérevue fin septembre, après quel-ques réunions de travail à l’Elysée

avec laCDCet leséquipesdeBercy.L’Elysée a tranché en faveur d’unschémaparitaire: la BPI sera déte-nueà50-50parsesdeuxactionnai-res publics… «Un compromis à laHollande», commente un prochedes négociations. Et qui a laisséM.Moscovici furieux.

Pourparvenir à laparité, la voieétaitdonccontrainte: il fallaitaug-menter les apports de la CDC à lacorbeille de mariage, en faisantglisserdanslegirondelaBPI, l’inté-gralité du Fonds stratégique d’in-vestissement, soit ses participa-tions dans les PME comme celaétait prévu mais aussi dans lesgrandes entreprises duCAC40.

D’où les 40milliardsd’eurosdubilan de la future BPI : le FSI affi-che, aujourd’hui, un bilan de18milliardsd’euros,qui viendronts’ajouter aux 22milliards d’eurosdu bilan d’Oséo, l’actuelle banquedes PME, l’autre grand pilier de labanquepublique.

Il faut noter que, sur ce total debilan, la grandemajorité des capi-taux est déjà investie. Il resteraitenviron3,5milliardsd’eurosdispo-

nibles dans le FSI. Par ailleurs,outre le FSI et Oséo, la filiale de laCDC, CDC Entreprises, sera égale-ment apportée à l’ensemble.

La structure publique Ubifran-ce,quiaccompagnelesentreprisesfrançaises à l’export, ne devrait,elle, l’être que dans un secondtemps. Le personnel serait tropnombreuxet les syndicatsdecetteagencepublique réticents.

In fine, lemodèle de la BPI tien-dra sur deux jambes, deux filiales,ainsi qu’annoncé : l’une chargéed’investirencapitaldans lesentre-prises (FSI et CDC Entreprises),l’autre de leur prêter de l’argent(Oséo).

Quant à la gouvernance, sur lepapier aussi, les choses sont clai-reset tranchées : leprésidentde lafuture BPI sera proposé par laCDC, et le directeur général parl’Etat. Il en va autrementdu choixdes hommes.

S’ilestacquisquelepostedepré-sident non exécutif reviendra àM.Jouyet, le suspense s’étire sur lenomdupatronopérationnel.p

AnneMichel

Uneforcedefrappede40milliardsd’eurospourlaBanquepubliqued’investissementAprèsunarbitragede l’Elysée, laCaissedesdépôtsdétiendra finalement50%de laBPI

190123Jeudi 11 octobre 2012

luisa balaguer

BilalAhmed KashmirSingh

Ennemisdetoujours

décryptages L’ŒIL DUMONDE

C’est un dispositif singulier que pro-pose lephotographeKarimBenKhe-lifa dans son exposition «Portraits

des ennemis», présentée aux Rencontresdes correspondants de guerre, à Bayeux(Calvados), et coproduite en partie par LeMonde.

Il a juxtaposé des portraits de combat-tants rivaux qu’il a photographiés à Bogo-ta, à Kaboul, auSoudanduSud,ou encoreàGaza. Le photographe, sans a priori idéolo-gique oumoral, s’est contenté de les mon-trer frontalement, les uns après les autres,sans dramatisation.

Car ce sont des regards qu’il chercheavanttoutàcapter.MêmesiKarimBenKhe-lifan’adoptepasunpointdevuesystémati-que sur eux – la distance face à ces sujetsvarie d’une photographie à l’autre–, il y aquelque chose de constant qui frappe celuiqui regarde ces portraits sans rien ensavoir: leur visage précède leurhistoire.

Ecouter leur récit«Leprojetambitionnedeplacer le specta-

teur entre deux adversaires dans la dimen-siondeleurconfrontation», expliquelepho-tographe. Devant ces visages silencieux, le

spectateur, habitué aux représentationsmanichéennes de la guerre, perd unmoment ses repèresde jugement.

Pour raccorder ces êtres photographiésàleur histoire, l’exposition propose aussid’écouter leurs récits, grâce à un dispositifsonore. Le photographe a en effet posé lesmêmesquestions à chacunde ces ennemis,en leur accordant la même attention et lemême tempsdeparole.

«Ce projet ne cherche pas un vainqueurou un vaincu, le juste ou l’abusif. L’enquêtene se justifie que si elle suit une ligne neu-tre», explique KarimBen Khelifa. Et ce qui

donne à ce travail une dimension particu-lière, c’est qu’il exclut toute formede com-mentaireoude jugement. Il donneainsiauspectateur la liberté et la responsabilité dece qu’il regarde et de ce qu’il entend.p

AmaurydaCunhaPhotos: KarimBenKhelifa

19eRencontres des correspondants de guerre.«Portraits des ennemis», de Karim Ben Khelifa.Chapelle de la Tapisserie de Bayeux (Calvados).Tous les jours de 10heures à 12h30 et de 14heu-res à 18heures. Entrée libre. Jusqu’au 31octobre.Tél. : 0825-014-400. www.prixbayeux.org

Séparatiste auCachemire J’ai 32ans et je suis un lanceur de pier-resdepuis 1993, parceque l’Indene cessedenousprovoquer. L’In-deestmonennemie. Jen’ai peurde rienàpart deDieu. Jen’ai tuépersonne, car l’islamnous interdit deprendre la vied’innocents.Nousnevivonspas ensécuritédans les lois indiennes: récem-ment, deuxdenos sœurs furent violées et tuéespardes soldatsindiensà Shopian. Etre libérésde l’Inde seraitunebénédictionpournous.Nousne sommespasdes terroristes,nous sommesjustedesmusulmans, je souhaitemourir pour l’islam.

SandeepSinghJ’ai 32 ans, je suis

un policier indien.J’ai en moi cet

esprit patriotiquequi me permet de

tuer les ennemisde mon pays.

Cachemire, Soudan, Palestine…Des conflits éternels vusà traversdesportraits croisésoùchacunévoque l’adversaire, cet autre lui-même

Policier indienauCachemire J’ai 40ans. J’ai rejoint la policeil y a vingt-trois ans pour servirmonpays.Monennemi est celuiqui enfreint la loi. J’ai rencontrémes ennemis à denombreusesreprises, ils nous ont souvent attaqués etnous en avons tuéun

grandnombre. Si quelqu’unmet endanger les lois, nous ris-quonsde devoir le tuer. Le terrorismeest dangereuxpour tout lemondeetnous le combattrons jusqu’à la fin. Dans les vingt ans,l’Indeva continuerde grandir et deviendra le premier paysdu

monde. Je souhaite la paix et l’harmoniedansmavie.

MoussaJ’ai 13 ans et jesuis un lanceurde pierres. J’aivécu de nom-breux face-à-faceavec mes enne-mis mais je n’enai tué aucun. Jesouhaite vivredans un Cachemi-re indépendant.

JunaidU IslamJ’ai 22 ans, je suisun lanceur depierres. Personnene peut se met-tre entre nous etnotre liberté.Je me vois mebattre pour lesvingt prochainesannées.

TazimAhmedWani

J’ai 29 ans et jesuis soldat dans la

police indienne.Je sais qu’il n’est

pas juste de pren-dre la vie d’autrui,mais celui qui voitma patrie comme

l’ennemi, je doisl’éliminer

et j’en suis fier.

20 0123Jeudi 11 octobre 2012

luisa balaguer
luisa balaguer
luisa balaguer

décryptages L’ŒIL DUMONDE

Adi

KoangKherMakuei BurethAkuer

AbouYasser

Tribu des Lou Nuer au Soudan du Sud J’ai 23ans. Mes ennemissont lesMurle. Ils viennent et volent nos bêtes et nos enfants. J’aicombattumes ennemispourprotéger ce quim’appartient. Si onvenait et on essayait de vous éliminer,mêmevous, vous tueriezquelqu’un. La guerre entre tribus nousa beaucoup fait souffrir.Notre liberté viendra dugouvernement, lorsqu’ils aurontdésar-mé lesMurle. Apprendre, faire des chosesqui sont bonnespoursoi, c’est aussi cela la liberté.Dans le futur, nous serons libres et

nous ferons la paix. Cela sera la liberté.

Tribu des Murle au Soudan du Sud J’ai 33ans. Mon ennemi estceluiquim’aattaqué. La raisonde laguerreest lanourriture.EntantqueMurle, si j’ai faim, jevais aussidans la tribuennemiepourprendre leursbiens. Jen’ai jamais tuéparceque jen’avaispasd’ar-mes,maisdesLouNueront tué troispersonnesdemafamille. Lalibertéestdepouvoir travailler sa terre, élever sonbétail.Dans lesvingtprochainesannées,nousdevonsneplusprendre lanourritu-red’uneautrepersonnepar la force. Sinousn’yparvenonspas, lefutursera sombreetnous resteronsengluésdans la guerre tribale.

Combattant en Palestine J’ai 32 ans et je suis commandant danslesbrigadesd’Al-Aqsa.Monennemiest Israël. J’ai commencéà

mebattre quand j’avais 15 ans. C’était la première Intifada, ils’agissait alors de jeter despierres contre lesmilitaires israélienspourmontrernotredésespoir. Plus tard, la résistancedutpren-

dre les armes. J’ai été condamnéà sept ansde prisonen Israël.Quin’aimeraitpas tuerun ennemi?Unennemiqui a tuénos enfants.Je suis né sur cette terre, oùpourrais-je aller?Nousnousbattons

pournotre liberté. C’est ce quenous réclamons, riend’autre.

Militaire en Israël J’ai 22ans. Je suis là pour protéger mon pays,contre le terrorismeet contre celuiqui entre illégalementenIsraël et veut corromprenotre société. Jen’ai jamais fait face àmonennemidurantmes trois annéesd’officierdans l’armée. Leterrorismeest l’unedespires choses inventéespar l’humanité, ilestune insulte à ce quinous sépare de l’animal, à la démocratieetà tout ce quenous essayonsd’être. J’espèrequ’endevenant ensei-gnante, je serai enmesurede faire réfléchir les gensdifférem-ment, pourqu’ils deviennentplushonnêteset plus respectueux.

210123Jeudi 11 octobre 2012

luisa balaguer
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luisa balaguer
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luisa balaguer
comida
luisa balaguer

Depuis un certainnombre de semai-nes, la politiqued’investissementdu Qatar en Francefait l’objet de beau-

coup de questions, parfois insi-dieuses, surtout lorsqu’un fondsd’investissement qatari a annon-cé sa participation, aux côtés de laRépublique française, à la promo-tion de l’activité économiquedans les PME.

LeQatarestunpaysà lasuperfi-cieetà ladémographieréduites, cequi est pour lui une fragilité dansun monde dominé par des Etatsgéants. Ses moyens financiers,importants en effet, lui permet-tent sonouvertureaumonde, cru-ciale pour son avenir. Le Qatardéveloppe depuis plusieursannées des relations sur les planséconomique,technologique,cultu-rel et universitaire, et souhaiteencore plus dans le futur dévelop-per ses partenariats avec la Francedans cesdifférentsdomaines.

La réalité économiqueduQatarn’est plus étrangère à personne,ainsi que les projets qui tradui-sent sa volonté de modernisationet de développement. Ces projetsassocient totalement les paysamiset surtout la France,qui est ledeuxième investisseur étrangerau Qatar. Ils visent notamment àfavoriser la coopération dans unclimat de confiance, privilégiantl’ouverture, le progrès et le déve-loppementdurable.

Ainsi, le Qatar participe pourmoitié au fonds d’investissementà destination des PME. La Francedécidera seule du choix de ses

bénéficiaires. Tel est le sens de larelationparticulièreque leQatar aétablie avec la France, par admira-tionpoursaculture, sesqualitésetsavigueurtechnologiqueetécono-mique, et il n’y aquedesbénéficesmutuelsàattendredecetteamitié.

LeQatar ne néglige pas d’inves-tir dans « le capital humain»,ayant la conviction que la qualitédes institutions éducatives est laseule garantie pour les généra-tionsfutures.Lacoopérationentrenos deux pays est devenue, à cetégard, un exempleà suivre.

Sauvegarde de la langueAinsi, le Qatar a soutenu la

tenue du premier Forum mon-dial de langue française au Qué-bec en juillet 2012. HEC au Qatar,les lycées français, l’Institut fran-çais du Qatar et la coopérationaudiovisuelle entre les deuxpays,ainsiquel’adhésionà l’Orga-nisationinternationalede la fran-cophonie, sont les fruits de cetterelation, et la traduction de lavolonté du Qatar d’aider à la sau-vegarde et à l’expansionde la lan-gue française.

Il serait dommage que descalculs partisans privent cesnations d’une telle occasiond’échanges dont les perspectivess’annoncent aussi fructueusesdans l’avenir pour les deux pays.LeQatarestconfiantdanslavolon-té du peuple français et de sesreprésentants de maintenir et dedévelopper cette relation privilé-giée entre les deux Etats, afin d’al-lerplusloinsurlechemindel’ami-tié et de la coopération.p

EntreFranceetQatar,desbénéficesmutuelsHalteaucalculpartisan

MohamedJahamAl-Kuwari

Ambassadeur de l’EtatduQatar en France

Pourlapremièrefoisdeleurhis-toire,lesAméricainsontl’occa-sion d’élire un mormon à laMaisonBlanche. Cet aspect dela candidature de Mitt Rom-ney n’a pas manqué de susci-

ter la curiosité de la presse. Le «facteurmormon» met en lumière la complexitéet l’imbricationdes enjeux religieuxdansune élection où l’on dissocie, à tort, lesquestions économiquesetmorales.

On s’est demandéun temps si la foi ducandidat républicain n’allait pas rebuterlesindispensablesévangéliquesconserva-teurs,quineconsidèrentpaslemormonis-mecommeunevéritable confessionchré-tiennemais commeune secte. Les protes-tants conservateurs ainsi que les catholi-ques sont néanmoins prêts à se reconnaî-treuncertainnombredevaleurs commu-nes avec les mormons: importance de lafamille, libéralisme économique, Etatfédéralréduitaminima,puissanteprojec-

tion internationale. En d’autres termes,les évangéliques conservateurs préfèrentvoter Romney sans enthousiasme plutôtque s’abstenir et participer indirectementà la réélectiond’unObamaqu’ils considè-rent comme l’Antéchrist.

La réélection de George W.Bush en2004, attribuée à la mobilisation des«values voters», électorat sensible auxquestions de mœurs, a généré un intérêtparticulier pour la relation privilégiéeentre les républicains et cette part de lapopulation américaine. Elle a révélé enmiroir l’incapacité des démocrates às’adresser à cet électorat.

Quatre ans plus tard, la victoire deBarackObama est rendue possible par unglissement culturel : il plaide pour uneréconciliation entre les démocrates et lesévangéliques. On (re)découvre alors unegauche religieuse, progressiste, héritièredu mouvement pour les droits civiquesdes années 1960, lui-même descendantdu christianisme social («Social Gospel»),indignéparlamisèredel’Amériqueindus-trielle de la fin duXIXesiècle.

De fait, une des forces de la campagned’Obama a été unemobilisation sans pré-cédentdesjeunes,généralementassezabs-tentionnistes, et notamment de jeunesévangéliques blancs, traditionnellement

républicains. A leurs yeux, les questionsenvironnementales ou l’aide au dévelop-pement en Afrique primaient sur les pré-ventions de la génération précédentecontre l’avortement et le mariage homo-sexuel.Quatre ansplus tard, l’enthousias-meà l’égarddeBarackObamas’estestom-péetil semblequeletournantculturelpar-foisannoncéauseinde l’électoratévangé-lique en faveur des démocrates n’ait pas

eu lieu: 80% des évangéliques blancs de18-25ans comptent voter Romney, essen-tiellementpar hostilité enversObama.

Cependant, l’existence d’une «gaucheévangélique» montre qu’ils ne formentpas un bloc monolithique, ce que l’onconstate également chez les catholiques,qui constituent un quart de l’électorat,soit autant que les évangéliques. La dou-bleidentitépolitiquedescatholiques,par-tagéeentreunidéalde justicesocialeetdesolidarité et le conservatisme social, s’in-carne dans le choix des deux colistiers, le

démocrate Joe Biden et le républicainPaul Ryan, tous deux catholiques d’origi-ne irlandaise.

Plus que jamais, la victoire passera parune mobilisation sans faille, notammentdans les Etats les plus disputés comme laFloride, l’Ohio et la Virginie, mais aussidansceuxoù les catholiquessontparticu-lièrement nombreux: Pennsylvanie,Wis-consin, Nevada, Colorado et Nouveau-Mexique.Dans les troisderniers, enoutre,les populations hispaniques en croissan-ce constante sontdevenuesunparamètreélectoral fondamental. Très majoritaire-ment catholiques, ils sont toutefoisgagnés par le protestantisme (22%),notamment le pentecôtisme.

Même si la précarité de leur situationéconomique et leur statut d’immigrantsou d’enfants d’immigrants les rend trèslargement réceptifs aux propositionsdémocrates, leurconservatismeenmatiè-redemœurs,surtoutquandilssontprotes-tants,peut lespousseràvoter républicain.Crise oblige, les questions économiquessont particulièrement saillantes cetteannée. Cependant, les questions moralesrestent centrales (avortement, contracep-tion, mariage des homosexuels). D’où lavolte-face récente de Romney sur le sujet.Il serait donc illusoire de dissocier ces

sujets: en juin, un groupe de religieuses asillonné le pays en bus pour dénoncer lebudgetultralibéralproposéparleurcoreli-gionnaire républicain Paul Ryan, arguantqu’«unbudget est undocumentmoral».

Les républicains essaient enfin de tirerparti du «facteur mormon» pour courti-serà lafoiscertainsgrandsdonateursjuifsorthodoxes et un électorat juif pourtantassez largement acquis au parti démocra-te.Du fait de leurpassédeminoritépersé-cutée qui a dû traverser un désert pourgagner sa Terre promise de l’Utah aumilieuduXIXesiècle, lesmormons s’iden-tifient volontiers aux juifs et prônentunepolitique étrangère résolument pro-Israël. L’électorat juif est certes relative-ment peu nombreux (à peine 2% à 3% dutotal).Cependant,dansunscrutinquel’onannoncedeplusenplusserré, l’importantn’estpasde renverser la tendancemais decapter les quelques milliers de suffragesqui peuvent faire la différence dans lesEtats-clés, et d’espérer des répercussionsnationalesdecessuccès locauxetciblés. p

décryptagesDÉBATS

¶Lauric Henneton est l’auteurd’une «Histoire religieuse des

Etats-Unis» (Flammarion, 2012).

«80%desévangéliquesblancsde18-25ans

comptentvoterpourlerépublicainRomney»

LauricHennetonMaître de conférences à l’université

de Versailles-Saint-Quentin

Nominations La directrice desaffaires criminelles et des grâcesauministère de la justice senom-meMarie-SuzanneLeQuéau, etnonMarie-Thérèse, commenous

l’avons écrit par erreurdans l’arti-cle «Desmouvementspeupoliti-sés dans lesministèresde l’inté-rieur et de la justice» (LeMondedu9octobre).

Rectificatifs&précisions

C’EST VRAI, CHANGER DE NOM CA PEUT AIDEREURO RSCG C&O DEVIENT HAVAS WORLDWIDE PARIS

PourquoileprofilmormondeMittRomneyvapesersurlescrutinaméricain

¶Le Qatar compte investir

aumoins 50millions d’eurosdans les zones déshéritéesde l’Hexagone. Ce projet fait

craindre à certains ledésengagement de l’Etat

sur son propre sol au profitde nations étrangères

22 0123Jeudi 11 octobre 2012

luisa balaguer

Nousavions trouvénotrehéros européen, celui quiallait bâtir l’Europe en

dépit des gouvernements. Il nes’agissaitpasdeMarioDraghi, pré-sidentde la Banque centrale euro-péenne (BCE) et sauveur de l’euro,mais d’un fils deberger devenupatrond’EADS, l’AllemandTho-masEnders. Celui-ci tente d’impo-ser la fusiondu géantde l’aéro-nautiqueeuropéennequ’il prési-de (Airbus, Eurocopter, Ariane,etc.) avec le groupebritanniquededéfenseBritishAerospace.Pour faire jeu égal avecBoeing.Sans les Etats. Il risquede tomber,héros tragiquevictimedes réticen-cespolitiquesd’AngelaMerkel etde FrançoisHollande. La chance-lière exige d’hébergerun siègesocial, horriblement jalousedesFrançais appelés à abriter l’aéro-nautique civile, et des Britanni-ques championsdes activitésmili-taires.Quant auprésident, indé-

crottable interventionniste fran-çais, il veut pouvoir posséder jus-qu’à 13%du capital dunouvelensemble.

Libérez-nousdu couple franco-allemand! TomEnders veut fairesortir le championeuropéendel’emprisedes Etats. Certes, la poli-tique apermis àAirbus, fondé en1970, d’émerger.Mais elle a aussifailli le faire sombrer, lorsque lesquerellesde partage depouvoir etd’implantations industriellesentre Français et Allemandsontbloqué l’entreprise, au début desannées 2000. La gouvernances’est améliorée, lorsque futmisfin à la directionbicéphale de l’en-treprise. TomEnders est l’un desartisansde ce renouveau.Nomméà la directiond’Airbus à l’été2007, il a succédéau FrançaisLouisGallois à la tête d’EADS le1er juin et s’efforcedenormalisertambourbattant l’entreprise.

TomEnders est très allemand,

persifle-t-onà Paris, notant avecunbrinde germanophobiequ’ilfut parachutistedans la Bun-deswehr. Certes,mais il a décidéceque seul unAllemandpouvaitsansdoute accomplir: il a limogélepatronde la branchedéfensed’EADS, l’AllemandStefanZoller,qui ambitionnaitde créer uneentité germaniqueautonome,un«Dassault allemand»; il a choiside rapatrier les siègesmunichoiset parisiend’EADS sur Toulousepour créer un siègeunique.

Les esprits chagrins croientdécelerune ruse. Ils l’accusent defaire leménage sans états d’âmedans la hiérarchie intermédiairepourmieux chasser les Français.Il ne reviendrait à Toulousequepourmieux contrôler son succes-seur, le Français FabriceBrégier.TomEnders gère son groupeenpatron, oublieuxdes vieilles que-relles.

Soudain, l’on entenden écho lesecond reproche, venudeBerlin.TomEndersn’est pas assez alle-mand. Il est «tellement anglo-saxon»! Le grief est fatal. Lepatrond’EADSdemandeaux gou-vernements français et allemanddepayer comptantpour voir, d’af-faiblir leurpouvoir afinde gagnerunhypothétiqueaccès aumarchéaméricainde la défense. C’estprendre le risquede faire le jeudeLondres et duBritannique IanKing, patrondeBAE: revenued’uneaventure américainehypo-

théquéepar la réductionatten-duedes budgetsde Pentagone, lamariéen’est pas d’une fidélitéassurée. Va-t-elle ouvrir les portesduPentagoneaux Européensoumettre sous la coupedeWashing-tonunbijou continental et dévoi-ler ses derniers secretsmilitaires?

Ces craintes entraventunefusiondéjà envisagéepar le passé.Quoiqu’il advienne, la tentativedeTomEnders sonnecommeunemise engardepour les gouverne-ments. Premièrement, les tempsdes rapprochements franco-alle-

mandsà lamodedegrand-papasont révolus. Tout simplementparcequ’ils ont touséchoué, à l’ex-ceptiond’Airbus. Entre lesdeuxrivesduRhin, la guerre économi-queest féroce, le fossé culturelgigantesque. Lesmariages chape-ronnéspar les gouvernements sedélitent.A chacunses amers repro-ches et ses trahisons. Les Françaisne sontpas toujours les plus inno-cents. Aventis, fruit d’une fusionpolitiqueentre les groupesphar-maceutiques, l’allemandHöchstet le françaisRhône-Poulenc,implanta son siègeà Strasbourg,jugéeville «neutre»mais fut vite

avaléepar Sanofi, endépit despro-messesde JacquesChirac. Sous laprésidencedeNicolas Sarkozy, Sie-mensa quitté l’aventurenucléairelorsqu’elle a constatéqu’elle neserait jamais considérée commeunpartenaire àpart entièrepar laFranceetAreva.

L’offensivedeTomEnders aaussimis enévidence l’urgencede la restructurationde l’indus-trie de défense européenne. AprèsEADS, l’avenir des français Thales,SafranetDassault devra être redé-fini. Le splendide isolementde

l’inventeurduRafale a fait perdrevingt ans à la France et à l’Europe.Il n’a pas permis d’exporterunseul de ces avions.

Enfin, l’on s’aperçoit que les res-ponsablespolitiquesont laissé enjachère l’Europede la défensedepuis le sommet franco-britanni-quede Saint-Malo…en 1997.M.Sarkozy en avait fait une faus-se conditiondu retour de la Fran-cedans l’OTANet l’avait enterréelors de la guerre en Libye, expli-quantqu’il faisait l’euro avec l’Al-lemagneet la guerre avec l’Angle-terre. Sans l’Europe.A Bruxelles, àl’affûtde lamoindre lueur, on

assurequeM.Hollande serait prêtà relancer le dossier. Onnousper-mettradenepas y croire.

La crise EADS survient alorsque FrançoisHollande et AngelaMerkel célèbrent depuis l’été lecinquantenairede la réconcilia-tion franco-allemande, scellée parle traité de l’Elysée. Ce traité futunpis-aller pourCharles deGaul-le, qui voulait contourner l’Euro-pedes Six, et un testamentpourKonradAdenauer, qui obtient larédemptionde l’Allemagne. Etpuis ce fut le désert européen,résumépar la pitoyablepolitiquede la chaise vide de la France gaul-liste à Bruxelles.

Car il existedumauvais franco-allemand. Il estmêmeenpassededevenirunehabitude. L’alliancede JacquesChirac et deGerhardSchröder, en 2003, conduisit à lasuspensiondes règles dupacte destabilité et empêchade voir venirla crise de l’euro. En octobre2010,àDeauville,MmeMerkel etM.Sarkozy signèrentun compro-mis calamiteuxprévoyantque laGrèce et les pays endifficultés nerembourseraientpas leur dette.Ce sommet fut le «LehmanBro-thers» de l’euro, qui propagea lacrise à toute la zone.MmeMerkel etM.Hollandene sont pas obligésd’ajouter aupassif franco-alle-mand ledestin brisé d’EADS-BAE.Il faut sauver le soldat Enders p

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J econseille à tous les parentsdelire le rapport issu de la concer-tationpour «refonder l’école de

la République» (consultable surwww.refondonslecole.gouv.fr).Cinquante-deuxpagesqui enferont rêver certains ethurlerd’autres. Cette boîte à idées (par-fois) révolutionnaires est uncadeauempoisonnépourunministrede l’éducationnationale.D’ici à ceque la «réforme» se résu-meàun retour à la semainedequatre jours et demi…Carpour lereste, pour cette école que l’onvoudrait«bienveillante», boncou-rage,M.Peillon.

Limiter le volumede cours àcinqheurespar jour jusqu’à la 5e ?Il faudra occuper les enfantsunebonnepartie de l’après-midi(mais les collectivités localesn’ont plusun sou) etmodifier lesvacances (les professionnelsdutourismehurlent déjà). Reconqué-rir lemois de juin au collège et aulycée? Lesparents vousdirontmerci,mais cela imposede déca-ler les épreuvesdu brevet et dubac en juillet, soit déplacerunemontagne. Supprimer les devoirsà lamaison? L’ambiance familialedeviendraplus douceet l’écoleplus égalitaire. A conditionqueles élèves laissent leurs affaires enclasse (vous réglez d’un coup leproblèmedupoidsdu cartable!)pour se rendre à l’école le corps etle cœurplus légers.

Modifier le systèmed’évalua-tionqui produit trop souventdela démotivationet de lamésesti-mede soi?Quandon sait que lesparentspeuventdésormaisconsulter les notes de leur enfantsur Internet et avoir, pour chaque

résultat, un graphiquequi le situepar rapport au reste de la classe, ily a du cheminàparcourir…Valori-ser les réussites, favoriser la créati-vité, l’imagination?Mais le sport,lamusique, les arts plastiques,tout lemonde s’enmoque lorsdes conseils de classe!Quel délé-guédeparents d’élèves a déjàentendu: «Simonest nul [pardon,a desdifficultés] enmaths, parcontre il est excellent en sport»?

En finir avec le redoublement?Déjà au collège, des élèves avec5demoyennepassent dans la clas-se supérieure, l’établissementn’ayantqu’unehâte: qu’ils attei-gnent la 3e pour filer enenseigne-mentprofessionnel. En finir avecles classes bilanguesdès la 6e,européennesou culturelles, qui«trient» les élèves? C’est parfoisla seule façon, pourun collègepeuattractif, de retenir certaines

familles. La disparitionde ces sys-tèmesoptionnels risquede gon-fler les demandesd’inscriptiondans le privé.

Bon courage,M.Peillon. Je neveuxpas vousdémotiver,mais jecrainsque les courspayants desoutien scolaire, la course auxnotes, la sacro-sainte filière S dubac général et les classementsdeslycées aient encore de beaux joursdevant eux.p

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décryptagesANALYSES

Danslanégociationqui s’estengagéele 4octobre pour «une meilleuresécurisation de l’emploi» – et dont

François Hollande attend un «compromishistorique» –, les partenaires sociaux, lessyndicats comme le patronat, ne jouentrien demoins que leur légitimité. S’orien-te-t-on, d’ici à la fin de l’année, vers un«new deal» social sur la «flexisécurité»?L’ombrede1984,oùl’échecd’unaccordsurla flexibilité avait plombé la politiquecontractuelle pendant quinze ans, planesur les discussions. «Vous avez le choixentrelecompromishistoriqueet lespoubel-les de l’Histoire», a confié récemment unministre à undirigeantpatronal.

Le document d’orientation que MichelSapin a adressé, le 7septembre, aux parte-naires sociaux, a été très bien accueilli.Pour le ministre du travail et du dialoguesocial, quiarelumotàmot le texteavec lesorganisations syndicales et patronalesavant de le leur envoyer, « il esquisse unaccord sur les contours» de la négociation.«Tout lemonde a accepté le document quiest déjà en soi un compromis», souligneFrançoisChérèque, le secrétairegénéral dela CFDT, aujourd’hui sur le départ.

Tantdu côté syndical quedu côté patro-nal, les divisions sont réelles. Au Medef,dontlaprésidente,LaurenceParisot,prépa-re sa succession – au 1er juillet 2013 –, lesgrandes entrepriseset les PMEs’opposent.Etsidesfédérationssonttrèsallantes,com-me la métallurgie et les travaux publics,d’autresfreinent.Lefrontpatronalestaus-si loin d’être uni : le Medef, la CGPME etl’Union professionnelle artisanale (UPA)ne sont pas sur lamême longueur d’onde.«Nous avons un objectif clair d’obtenir desavancéesenmatièredeflexibilitéetdesécu-rité, a assuré Laurence Parisot à L’Expressdu 3octobre. Si nous ne l’atteignons pas, iln’y aura pas d’accord.»Mais le patronat aintérêt à un accord, car en cas d’échec ilredonnerait la main à un gouvernementdegauchequi n’arbitrerapas en sa faveur.

Al’évidence, laCFDTveutsigneruncom-promis mais pas à n’importe quel prix.

M.Chérèque, au diapason de son succes-seurdésigné– LaurentBerger, qui prendrases fonctions le 28novembre–,neveutpasd’unaccordqui pourobtenir lemaximumde signatures serait «à l’eau de rose». LaCFTC, qui joue un peu sa survie dans lesélections de représentativité dans les trèspetites entreprises (TPE), du 28novembreau 12décembre, rêve d’un accord, commela CFE-CGC. Force ouvrière réfute tout cequiaccroîtrait la flexibilité.Maissonsecré-taire général, Jean-ClaudeMailly, veut soi-gner l’image responsable de FO avant quele gouvernement rende son verdict, à l’été2013, sur les organisations syndicales quiseront représentativesauniveaunational.

A la CGT, BernardThibaultdénonce «unchantage éhonté à l’emploi». «On nousappelle à conclure des accords dits “ga-gnant-gagnant”, a-t-il écritdansLibérationdu 4octobre, qui conjugueraient l’accepta-tiondessalariésàuneplusgrandeflexibilitétoutde suite contre la promessed’un retourà meilleure fortune lorsque ça ira mieux…un jour!» Enmultipliant lesprisesdeposi-tion tous azimuts, la CGT veut démontrerqu’ellen’est pas«paralysée»par la crisedesuccession de M.Thibault. Sa journée demobilisation, le 9octobre, pour défendrel’industrie et l’emploi, répondait à cebut.

M.Thibault se garde de tout jusqu’au-boutisme et joue le jeu des propositions.Mais la CGT risque de ne pas pouvoirsigner.Mêmesi la crisedesuccessiontrou-ve un épilogue – avec la désignation deThierryLepaon,secrétairerégionaldeNor-mandie, le7novembre–, elleseradans l’in-capacitédeprendreunedécisionaussipoli-tiquement lourde avec un secrétaire géné-ral sur le départ et un successeur qui nesera élu qu’en mars2013. A l’inverse duMedef, ellepeutpréférerpasser lamainaugouvernement. Le tout est de savoir si elle

s’opposeraàun éventuel compromisou sielle resteraneutre, commeen2008lorsduprécédentaccord sur lemarchédu travail.

M.Sapinrépèteàsesinterlocuteursqu’ilveut«unaccordsapide [ayantdelasaveur]quivaaufonddeschoseset leplus largepos-sible». En cas d’échec, comme en 1984, legouvernementagirapar la loi. Il en sera demême en cas de «mauvais accord» qui netraiteraitpas les quatre chapitres dudocu-ment d’orientation – «lutter contre la pré-carité» ; «progresser dans l’anticipationdesévolutionsdel’activité» ;«améliorerlesdispositifsdemaintiende l’emploi faceauxaléasconjoncturels» ; et«améliorerlespro-cédures de licenciements collectifs».

L’enjeu est crucial : syndicats et patro-nat doivent prouver qu’ils peuvent signeruncompromissur l’emploi.«Ils vontavoiràdémontrerqu’ils sont légitimes», observe

Jean-François Pilliard, délégué général del’Union des industries et métiers de lamétallurgie. «Si cette négociation ne vapas jusqu’au bout, ce sera un échec histori-quequiposeralaquestiondel’utilitédusyn-dicalisme», lance en échoM.Chérèque.

Dans l’entourage deM.Sapin, où l’on seveut optimiste, on note que «les partenai-res sociauxontconsciencequ’ils jouent leurlégitimité».Unéchecmenacerait l’engage-ment de FrançoisHollande de renforcer ladémocratie sociale en inscrivant la placedu dialogue social dans la Constitution.«Celaauraituneffet rédhibitoire, dit-onauministèredutravail. Laconstitutionnalisa-tiondudialoguesocialn’auraitplusdesenssi les syndicats et le patronatn’arriventpasà signer un contrat. » Impossible «newdeal» social ou chancehistorique?p

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AnalyseParMichel NoblecourtEditorialiste

AngelaMerkeletFrançoisHollandenesontpasobligésd’ajouteraupassif franco-allemandledestinbrisédugéantdel’aéronautique

européenneetdeBritishAerospace

Cinquante-deuxpagesquienferont

rêvercertainsethurlerd’autres

Danslanégociationsurlasécurisationdel’emploi,

lessyndicatscommelepatronatjouentleurlégitimité

Europe | chroniqueparArnaud Leparmentier

EADS: il fautsauverlesoldatEnders

Viemoderne | chroniquepar Sandrine Blanchard

Boncourage,M.Peillon !

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Poursonbonheur et sonmal-heur, Edward Hopper(1882-1967) a peint en 1942

Nighthawks («oiseaux de nuit») :une femme, deux hommes et leserveur dans un bar vivementéclairé, à un coin de rue. Son bon-heur: la toile estdevenue l’emblè-mede la ville et de la vie américai-nes, assurant à son auteur unecélébritédéfinitive. Sonmalheur:il en est deNighthawks commedela Joconde pour Vinci. A forced’être reproduite entière ou reca-dréeàdesmillionsd’exemplaires,d’êtreaffichéeà l’étatdeposteroud’affiche dans des millions d’en-droits, la toilea finiparrecouvriràpeu près entièrement l’œuvre,bien qu’elle soit très loin de larésumer.

Elle fait office de couverture aucatalogue de sa rétrospective auGrand Palais. Sans doute fallait-ilun «visuel» qui frappe. Mais lechoixn’en est pasmoins regretta-ble, car le propos de l’expositionest–àl’inversedecequecetteima-ge laisse craindre – de rendre àHopper son ampleur et sa variété,de donner à voir des parties entiè-resdesontravailméconnuesetdele situer dans une histoire de lapeintureàmoitié américaine, évi-demment, mais aussi à moitiéfrançaise en raison des séjours del’artiste à Paris.

Ces trois buts sont atteints, etl’exposition est une réussite, bienconstruite dans ses choix et dontl’accrochage est d’une sobriétéque les excès commis ailleursactuellement ne rendent que plusprécieuse. Ici, pas de rails au sol, nidebruitsdetrainoudesirèneenre-gistrés,nidemannequinà l’effigied’Humphrey Bogart dans LeFauconmaltais, qui sortit du resteun anavantNighthawks.

La trajectoire d’Hopper n’enapparaît qu’avec plus de netteté.Ellecommenceparuntalentpréco-ce pour le dessin, puis c’est laNewYorkSchoolofArt, d’abordenclasse d’illustration, puis en sec-tion «beaux-arts». Il y étudie avecRobert Henri, lui-même marquépar le réalisme européen, plutôtcôté Courbet et Menzel que côtéManet. Il l’adapteàdessujetsamé-ricains, principe qu’Hopperreprend vite à son compte maisdont il rafraîchit l’application enregardantdeprès l’impressionnis-me, Degas, Pissarro et Renoir àParis à partir de 1906.

Dans cette partie, les œuvresd’Hoppersont justementconfron-

tées à celles desAméricainsHenri,Eakins ou Bellows et des Euro-péens Sickert, Vallotton ou Mar-quet. Whistler n’y aurait pas étéinutile, d’autant qu’Hopper,entre1915 et 1928, exécuteunesui-tedegravures,aussisèchesetstyli-sées que celles de Whistler à Lon-dres,marquantsesdébutsà lapre-mièrepersonnedu singulier.

Les principaux motifs de sonœuvre à venir y sont : maisonsdans des paysages vides, gares,homme seul dans une rue noctur-ne, fille dans sa chambre, nuedevant la fenêtre ouverte. Samanière y est aussi. La géométriedes façades, des trottoirs, des toitsou des poteaux électriques struc-ture la composition par verticalesethorizontales.Morceauxdenatu-re, meubles et corps s’y trouvent

pris, sans la moindre possibilitéd’évasion.

Surcepoint, laconstanced’Hop-perest flagrantedesannées 1920àsa mort : d’Hotel Room, en 1931, àNew York Office, en 1962, le systè-me ne faiblit pas. Chose plus

remarquable encore: il s’appliqueaux vues d’extérieur aussi ferme-ment qu’aux espaces clos. Lescimes des arbres tracent une droi-te, les herbes sont uniformémentrases et l’électricité projette destrianglesblancssur lesol le longde

lastation-service.Toutcelaestlogi-que, aussi logique que du Mon-drian: puisque lemondenouveauest dirigé par les sciences exacteset leurs chiffres, la peinture de cemonde est commandée par desangles,desparallèlesetdespropor-tions.Hopper, à son insu, annoncela rigueur ultramoderne dumini-malismenew-yorkais.

Les couleurs sont divisées pardes lignes continues et poséesd’un geste régulier et neutre. Elless’opposent durement ou s’accor-dent dans des harmonies claires –d’une clarté de scialytique, denéon ou de soleil trop intense. Lesvisages y sont creusés d’ombresqui les défigurent, et la strip-teaseusedeGirlieShow,danslecer-cle du projecteur, a moins l’aird’un être de chair que d’une créa-

tion de plastique pop. Elle est unobjet de consommation destiné àune certaine fonction, ouvrière del’érotisme. Tous les personnages,hommeset femmes, secrétaires etjardiniers, prostituées et retraités,sont semblablementréduits àunedéfinition professionnelle, l’ordresocial étant aussi strict que la géo-métriedes villes.

Jusque dans les années 1940,Hopper peint ce désenchante-ment du monde et cette réifica-tion des humains avec un certaindétachement, une sorte de discré-tion perverse. Aussi la plupart desspectateurs et des critiques s’ytrompent-ilsalors et aimenten luile chroniqueur de leur quotidien,sansserendrecomptequ’il leurenrenvoieunrefletaumieuxinquié-tant, aupire effrayant.

Sans doute pour dissiper enfinl’équivoque, il se risque dans sesdernières années vers des toilesde moins en moins descriptives,deplusenplussilencieuses.Excur-sion into Philosophy, Sun in anEmpty Room, Second Story Sunli-ght sont les titres énigmatiquesdes chefs-d’œuvre de sa périodemétaphysique, à partir de 1959–du Beckett en peinture. Leurréputationest de loin inférieure àcelle deNighthawks, mais ils n’ensont pas moins le sommet de sacréation. p

PhilippeDagen

Edward Hopper, Grand Palais, Paris 8e.Du mercredi au samedi de 10heuresà 22heures, le dimanche et le lundide 10heures à 20heures. 12¤.Jusqu’au 28 janvier. rmngp.fr

Théâtre

Un homme et un magnéto-phone : ce sont les deuxhéros de La Dernière Ban-

de, un des chefs-d’œuvre les pluspurs du grand Beckett. Sa Recher-che du temps perdu à lui, conçuecomme l’exact rebours de celle deProust: sèche, impitoyable, trivia-le (La Dernière Bande est aussi unjeu de mots salaces). Beckett l’aécrite en 1958, cette pièce où il amis beaucoup de lui-même, etqu’il aimait particulièrement –«J’éprouve pour ce petit texte lessentiments d’une vieille poulepour son dernier poussin »,confiait-ilàsonéditeuraméricain,BarneyRosset.

En 1958, il avait 52 ans, et venaitd’apprendrequesonamourdejeu-nesse, Ethna McCarthy, étaitcondamnéeparuncancer.Becketta beaucoup dit qu’il ignorait toutdesmagnétophonesquand,début1958, une amie lui a fait écouterdes enregistrements de l’acteurirlandais Patrick Magee (qui serad’ailleurs le créateur de LaDerniè-

re Bande). C’est cet appareil d’unetechnologie très sophistiquéepour l’époque, capable de captu-reretderestituerdesmorceauxdetemps,qui s’est retrouvéaucentrede sa pièce, la bande enregistréeremplaçant le palimpseste prous-tien.

Dans sa «turne» crasseuse, unvieillard, Krapp (to crap, «défé-quer», en anglais argotique), quetout signale comme un double del’auteur, écoute les bandes qu’il aenregistrées, chaque année, aumoment de son anniversaire, etles commente : «Viens d’écouterce pauvre petit crétin pour qui jemeprenais il yatrenteans,difficilede croire que j’aie jamais été con àcepoint-là.»

Dans le passage du temps quereprésente le passage de la bande,lui-même – idée géniale –, Krapp,cette loque humaine, cet habitantdes bas-fonds beckettiens, revitun amour, un moment où letemps s’était arrêté, «où il y avaitencore une chance de bonheur»qu’il n’a pas saisie. Le jeune hom-me, alors, comme Beckett lui-

même, a choisi de suivre la vision,«ce feu en [LUI]» le poussant versl’exigencedelaviecréatriceplutôtque vers la recherchedubonheur.

LaDernièreBandeestuneparti-tion inouïe – et périlleuse – pourun grand acteur. Serge Merlin estencore bien plus que cela: un cha-man, un sorcier, un descendantd’Artaud qui «a le feu en lui» et

brûle les mots. Il est chez lui avecBeckett, comme il l’est avec Tho-masBernhard.Danslamiseenscè-ne extrêmement sobre d’AlainFrançon, qui a choisi de respecterles indications données par Bec-kett lors de la création allemandede la pièce, à Berlin, en 1969 – etnoncellesqui sont indiquéesdansle texte tel qu’il estpublié auxEdi-

tionsdeMinuit–, l’acteurapparaîtdansunraide lumièrequi ledessi-ne comme dans un autoportraitdeDürer.

Il y a la voix, bien sûr, cettevoixcaverneuse, qui se perd dans lesténèbres ou explose, et semblearracher chaquemot au néant del’oubli, du passé, de la perte, avecune force et une précision prodi-gieuses.Etilya lecorps,corpsd’unvieil homme aux cheveux gris enbataille, mal rasé, fantôme extrê-mement présent, corps qui faitcorps avec l’appareil, un vraimagnétophoneà l’ancienne,mas-sif, imposant,avecsesbobines.Lesmains du sorcier Merlin la cares-sent, cettemachinemagique, ellesvolent au-dessus d’elle, puis ellesreviennent se poser, l’enserrercomme pour capturer le tempsqui, bientôt, va finir. Fini, est fini.Krapp-Merlin a retiré ses mains.Labandecontinueàsedéroulerensilence.

Et aujourd’hui, quelle pourraitêtrenotrerecherchedutempsper-du, à l’heure où les souvenirs sestockent et se perdent à une vites-

se accélérée dans les sables del’électronique?p

FabienneDarge

La Dernière Bande, de Samuel Beckett.Mise en scène : Alain Françon. Avec Ser-

ge Merlin. Théâtre de l’œuvre,55, rue de Clichy, Paris 9e.Tél. : 01-44-53-88-88. Du mardi ausamedi à 21heures, dimanche à 16heu-res, jusqu’à fin novembre. 10 ¤ (moinsde 26 ans) et 30 ¤. Durée : 1h 15.

SergeMerlinestunsorcier,unchamanquia«lefeuenlui»etbrûlelesmotsSeulsurscèneavecunmagnétophonedans«LaDernièreBande»,deSamuelBeckett,misenscèneparAlainFrançon, il enchante. Forcément

Asoninsu,Hopperannoncelarigueurultramoderneduminimalisme

EdwardHoppertelquevousl’ignoriezLarétrospectivemagistralementréaliséeàParis, auGrandPalais, rendaupeintreaméricainsonampleuretsavariété

Ilyacettevoix,biensûr,cettevoix

decaverne,quiseperddanslesténèbresouexplose

«Couple Drinking» (1906-1907). HEIRS OF JOSEPHINE N.HOPPER/ WHITNEYMUSEUMOF AMERICAN ART

250123Jeudi 11 octobre 2012

luisa balaguer

CORRIDA-Illustration:CarineBrancowitz

Licences:127841/127842/127843

D! 5 "! 31 #$%#b&' 2012

MortD’un coMMisvoyageurD’Arthur MillerMise en scèneClaudia Stavisky

Création

04 72 77 40 00 / www.$'l'(%)*(-l+#*.#&,

AvecFrançois MarthouretHélène AlexandridisJean-Claude DurandAlexandre ZambeauxSava LolovMatthieu SampeurValérie MarineseMickaël PinelliJudith RutkowskiMathieu Gerin

Les informations recueillies à cette occasion sont exclusivement destinées au Monde et à ses partenaires.Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification et de suppression des données vous concernant (art. 27 de la loi informatique et libertés).

Pour recevoir votre invitation*valable pour 2 personnes,

téléphonez au 0 892 690 700(0,34 !/mn, hors surcoût éventuel opérateur)

**le jeudi 11 octobre, à partir de 15 heures (pour le 16 octobre)

***le samedi 13 octobre, à partir de 15 heures (pour le 17 octobre)

*15 invitations offertes aux premiers appelants, conformément au règlement du jeu.Offre gratuite, sans obligation d’achat, jusqu’à concurrence du nombre de places disponibles. Le règlement du jeu déposé chez Me Augel huissierde justice à Paris, est adressé gratuitement sur demande à : Jeu Les Offres Culturelles du Monde - 80, boulevard Auguste-Blanqui - 75013 Paris. Lesdemandes de remboursement des frais de participation (selon modalités définies dans le règlement) doivent parvenir à la même adresse.

0123

OD ONThéâtre de l’Europe

01 44 85 40 40 / theatre-odeon.euTarifs de 6! à 34!

18 octobre -23 décembre 2012

Odéon 6e

LE RETOUR

Harold PinterLuc Bondy

création

Bruno GanzLouis GarrelPascal GreggoryJérôme KircherMicha LescotEmmanuelle Seigner

©RuthWalz(pho

toderépétition

)

vous invite…

... à l’Odéon-Théâtre de l’EuropeThéâtre de l’Odéon 6e

Pour assister à une avant-première de

LE RETOURde Harold Pinter créationmise en scène Luc Bondyavec Bruno Ganz, Louis Garrel, Pascal Greggory,Jérôme Kircher, Micha Lescot, Emmanuelle Seigner

Le mardi 16 octobre 2012 à 20 heures**Le mercredi 17 octobre 2012 à 20 heures***

Classique

RouenEnvoyée spéciale

En1962, Carmen était à l’affi-che de la soirée de gala deréouverture du Théâtre des

ArtsdeRouen,détruitpar lesbom-bardements de 1944. Carmenouvrait le 5octobre le cinquante-nairedes festivitésdecette renais-sance. Du coup, c’est le directeurdes lieux en personne, FrédéricRoels, qui signe cette nouvellemiseenscèneetpermetdumêmecoup à la cantatrice américaineVivica Genaux, 43ans, belcantistede renommée internationale, defaire ses débuts de femme rebellesur les planches.

Nouvelle mise en scène, c’estbeaucoup dire tant la directiond’acteurs reste convenue, unconstatque soulignent les tentati-ves chorégraphiques plus qu’ha-sardeuses de Sergio Simon. Pour-tant, la visionproposéepar Frédé-ric Roels nemanque pas d’intérêt,ancrée dans le trivial d’un quoti-dien sale, gris et insalubre –poteauélectriquenonsécurisé,fla-que d’eau sur la place du village(Micaëla manquera d’y perdre savirginité au premier acte, Carmens’y videra de son sang à l’actefinal).

Les cartespostales hispaniqueshautes en couleur ont laissé placeaux clichés d’un capharnaüm.Hormis les belles lumières (égale-ment réglées par Frédéric Roels,qui débuta comme éclairagiste),rien qui puisse cependant soule-ver l’étonnement, encore moinsl’enthousiasme.

La prise de rôle de VivicaGenaux est bien sûr au cœur dusujet.Onavait beauavoir étébluf-fé par la performance d’une autremezzo-soprano «baroque», Sté-phanie d’Oustrac, dans le mêmerôle à l’Opéra de Lille – la Carmenmise en scène par Jean-FrançoisSivadier (Le Monde du 14mai2010)–,onimaginaitmalcettespé-cialiste de lamusique des castrats(et du bel canto romantique) dansle rôle de la fatale et libre cigarièr.

Or, le timbre est sans doute aci-dulé, les graves détimbrés, les

aigus sans projection, l’Américai-ne, qui possède il est vrai la plasti-que du rôle (et des jambes super-bes dans un minishort moulant),finit par convaincre. Ce d’autantque sa prosodie est d’une grandeintelligibilité.

Indispensable en effet, car Fré-déricRoelsadécidé,histoired’étof-fer l’intrigue et la psychologie despersonnages, de rétablir moultdes dialogues parlés originaux deMeilhac et Halévy (une spécificitéde l’opéra-comique français) quiémaillaient la création de l’œuvreen mars1875. De cela on se seraitbienpassé :nonseulementcelanenous révèle rien de saillant, maiscelaplombelerythmedeladrama-turgie, les chanteurs n’étant pourla plupart que de piètres diseurs.

Autour de Carmen, le Don Joséde Florian Laconi peine visible-ment à tenir son rang (et surtout,hélas, auditivement). Le rôle esttrop lourd pour le jeune ténorfrançais (35 ans), qui pousse savoix aux limites d’un vibratoenvahissant. Quant aux chœursAccentus-OpéradeRouen, ils sontcomme toujours de très belletenue; les enfants de la MaîtriseduConservatoire(coachésparPas-cal Hellot) manquent par contreun peu d’engagement. Sous ladirection accorte de Luciano Aco-cella, l’Orchestre de l’Opéra deRouen, plutôt en forme, a célébréune fois de plus l’opéra le plusjoué dans lemonde. p

Marie-AudeRoux

Carmen, de Bizet. Avec Vivica Genaux,Florian Laconi, Pauline Courtin, Chris-tian Helmer, Frédéric Roels (mise en scè-ne), Chœur Accentus – Opéra de RouenHaute-Normandie, Orchestre de l’Opérade Rouen Haute-Normandie, LucianoAcocella (direction). Reprise à l’Opéraroyal de Versailles (Yvelines), les 14, 16et 18octobre. Tél. : 01-30-83-78-89.De 55 ¤ à 165 ¤.Chateauversailles-spectacles.fr

culture

FrédéricRoelsancresa«Carmen»dansletriviald’unquotidien

saleetinsalubrePhotographie

Londres

Le 28octobre, à Londres, il yavait foule dans la galerie deCharles Saatchi. Le collection-

neur avait prêté son lieu d’exposi-tionpourprésenter les travauxdesdouze finalistes du prix Pictet etaccueillir l’annonce des résultats.Pour lapremière fois, c’estunFran-çais, Luc Delahaye, qui a remportéleprix, avecdesphotographiespri-ses en Libye, à Haïti ou à Vienne,lors d’une réunion de l’OPEP.

Depuis qu’il est passé avec fracasduphotojournalismeaumondedel’art en 2001, le photographe s’ins-pire de l’actualité pour réaliser desimages monumentales. Il fait unlauréatpétriparledouteetréticentà parler de son travail. «Il y a l’idéedemonumentetdemémoire, dit-il.Au début j’ai cherché, sans doutenaïvement, à raconter le mondedanssatotalitéavecdesimages.Tra-vailleràpartirde l’actualitémeper-met de ne pas imposer un “sujet” àla réalité.»

Cetteannée,leprixPictet,quiestconsacré au développement dura-

ble, avait pour thème «Power», lepouvoir. Une thématique déclinéeassez librement, entre la puissancede la nature à Fukushima par leFrançais Philippe Chancel, le pou-voiréconomiquevupar JacquelineHassinkou le pouvoir politiqueauCongoparGuyTillim.

FrustrationLe sujet le plus polémique était

sans doute celui du BritanniqueEdmundClark, avec un travail trèspensé sur Guantanamo et, plusgénéralement, sur la notion decontrôle.

DanslagalerieSaatchi,l’annoncedes résultats a été accueillie plutôtfraîchement par l’assistance. Sansdoute parce que la frustration desrecalésétaitdouble:pourlapremiè-re fois, la commande photographi-que d’une valeur de 40000francssuisses (33000euros), qui servaitjusqu’ici de médaille d’argent duprixPictet,aétéattribuéeàunartis-tequinefaisaitpaspartiedesdouzefinalistes. Le Britannique SimonNorfolk a été chargé de se rendredans la province de Bamiyan, oùopère l’ONGMedair, soutenue parlabanquePictet.

Depuis 2008, le prix Pictet s’esttaillé une place de choix dans lemondede la photographie, où peuderécompensesatteignentunetel-leenvergure.Laformuleafaitmou-che: de grands noms de la photo-graphie, un jury spécialisé, deslieuxd’expositionprestigieuxàtra-vers lemonde, un ambassadeurdecharme (Kofi Annan) et surtout unprix richement doté en comparai-sondesautresrécompensesenpho-to (100000francs suisses). Pictet,l’une des plus grosses banques pri-véessuisses,aainsiréussiàsoignerl’image de la finance, en ces tempsde crise, en mettant en avant despréoccupationsartistiques et envi-ronnementales. p

ClaireGuillot

LemondevuparLucDelahayeLeFrançais, ancienphotojournalistepasséà laphotod’art, remporte leprestigieuxprixPictet

VivicaGenaux,dubelcantoàCarmenDansunemiseenscènepeuséduisante,ladivaaméricaine finitparconvaincre

«OPEP», 2004. LUCDELAHAYE/GALERIE NATHALIE OBADIA

26 0123Jeudi 11 octobre 2012

&vous

Tourisme

Atrois heures de Paris, le sudde la Wallonie est un petitjoyau méconnu qu’il faut

prendre le temps dedécouvrir à lalumièrede l’automne.Entre laval-lée de la Meuse et le grand-duchéde Luxembourg, on y traverse despaysages brumeux et vallonnésd’où émerge parfois, au milieud’uneforêt,un jardinà la françaisedu XVIIIesiècle, comme celui duchâteaude Freÿrprès deDinant.

Dans la vieille querelle qui lesoppose aux « laborieux» Fla-mandsduNord, les «gentils»Wal-lons du Sud ont développé avec letemps un sens de l’autodérisionaussi sympathique qu’efficace.

Ainsi les habitants de Namur,moqués pour leur lenteur légen-daire, n’ont-ils rien trouvé demieux que de prendre l’escargotpour emblème de leur ville. Cesens de l’humour typiquementwallon, Rémy Belvaux et BenoîtPoelvoorde, eux-mêmes natifs deNamur, ont su le traduire il y avingt ans dans un film culte: C’estarrivéprès de chez vous.

Mais la Wallonie est aussi unefascinante terre de goût, à la foisrustiqueetjoyeuse,quenosgastro-nomes en quête de nouvellessaveurssedevraientd’explorerauplus vite.

Pour une telle escapade, pas demeilleur guide que Jean-PierreGabriel. Photographe sensible,amoureux des jardins, ce Wallonné dans une ferme à beurremilitedepuis toujourspour la renaissan-ce des produits du terroir belge,comme l’endive depleine terre oulefromageaulaitcruleherve (seulfromagebelge à bénéficier de l’ap-pellation d’origine protégée euro-péenne). « Depuis quelquesannées, une nouvelle générationd’artisans passionnés est apparueen Belgique, et particulièrementdans le sud de la Wallonie. Aveceux, ce sont des terroirs, des savoir-faireetunevraiegastronomieloca-le qui se sont mis à revivre, géné-rant des emplois et un tourismedequalité»,dit-il.

L’exemple de Stephen Destréeest de ce point de vue éloquent.Seul dans son garage de Leignon,près de Namur, ce jeune pâtissierde 27ans a décidé, il y a peu, deredonner ses lettres de noblesse àla grande tradition du biscuit bel-gechèreàHerculePoirot.Auxanti-podes du spéculoos industriel, sesdélicieux biscuits aux amandes,au chocolat, au caramel et auxagrumes, toussansadditifs chimi-ques, sont aujourd’hui servis à

l’heureduthédans lesplusgrandshôtels deBruxelles.

AFalmignoul,prèsdeDinant, labrasserie Caracole est l’un destrois derniers établissements arti-sanaux belges, avec Cantillon àBruxelles et la brasserie à vapeurde Pipaix. Remise en état de mar-che en 1994 par le très passionnéFrançoisTonglet,cettemerveilleu-sebrasserieenbriqueduXVIIIe siè-clen’estaujourd’huiencorechauf-fée qu’au feu de bois. Procédés defabrication, outils etmatières pre-mières sont exactement lesmêmes qu’autrefois et le produitfinal reste 100% wallon: de l’eaude source, dumalt bio torréfié, dela fleur de houblon, des levures etunmélange d’épices traditionnel-les. Il faut entre six et huit semai-nes pour élaborer une grande biè-re, commelaTroublettebio, àbasedemalte et de froment. Ami-che-min entre la blanche et la gueuze,cettebière légère,parfuméeau jusde citron, à l’écorce d’orange, à lagrainedecoriandreet auhoublon,séduit par sa fraîcheur et sa ron-deur aromatique.

Mais les bières de la brasserieCaracole sont aussi de magnifi-ques bières de repas, comme ledémontre le jeune chef LudovicVanackere (sosie de Tintin) qui,dans sonexcellent restaurantAte-lier de Bossimé, au village deLoyers, propose la bière ambréesur une délicieuse joue de cochonconfite dix-huitheures à basse

température, accompagnée depommes de terre cuites dans unecroûtedefoin.C’estça, legoûtdelaWallonie…

Enpénétrantdans lesArdennesbelges, on découvre soudain unecampagne qui est restée dans sonjus, exactement comme il y a undemi-siècle… « Ici, les gens sontplus têtus, explique Jean-PierreGabriel, ce sont des chasseurs, deshommes de la forêt, mais leur hos-pitalité est admirable.»

A Attert, tout près du grand-duché de Luxembourg, ne man-quezpas de rendre visite à unarti-sand’exception:Marc Fouss, de laMaisonThill.Poignedefer,voixdestentor et rire gargantuesque, cetArdennais de souche est aujour-

d’hui ledernieràélaborerdes jam-bons fumés entiers avec l’os, nonpas avec de la vulgaire sciuremaisbien avec des rondins de bois dehêtre bien secs : «Le hêtre offrel’avantagedenepasavoird’écorce,sa fuméeest très fineet légère, sanstannin excessif», confesse-t-il.

Plongés vingt jours dans unbainde sel et d’épices, les jambonsdu père Fouss sont ensuite séchésplusieurs semaines dans une caveà 8 degrés avant d’être fumés unmois entier dans une immensecheminée qui surplombe le villa-ge. «La semaine dernière, un garsest venume dire que la fumée l’in-commodait et que je devais démé-nager. Je lui ai dit que la MaisonThill fumait ses jambons depuis le

XVeeXV siècle et que celui qui l’arrête-rait n’était pas encore né !», s’en-flamme-t-il.

Après le fumage, les jambonssèchent à l’air libre pendant aumoins quatre mois, mais c’estaprès vingt-quatre mois d’affina-gequ’ilsatteignentleurplénitude,arborant une belle couleur rouge.Leur doux fumé campagnard etleur fondant en font un produitd’exception que l’on ne peut,hélas, trouver que sur place…

Mais laWallonieduSudestaus-si un pays de pâturages propices àla production de beurre, de crèmeet de fromages au lait cru d’unequalité insoupçonnée. Lionel Pla-quette, 28 ans, est un agriculteuratypique qui s’est rendu célèbre

grâce à l’émission de télé-réalité« L’amour est dans le pré» (il yjouait son propre rôle, celui d’unfermier gay à la recherche de«l’âme frère»).

Issusdu laitdevaches jersiaiseset normandes nourries au trèfle, àla luzerneet au foin, lesbeurresaulait cru qu’il fabrique dans sa fer-me du Mesnil-sur-Blaise n’ontrienàenvierànos fameuxbeurresBordier, Echiré et autres Bellevai-re. D’un beau jaune pâle, son nec-tar d’automnebaratté à la fleur desel est élégant, rond et très pur enbouche. Lionel Plaquette produitaussi des beurres à la truffe noire,aux fines herbes et aux oignons-gingembre(délicieuxsurdesgam-bas flambées au whisky). On lestrouveChezCatherine, la plus bel-le crémerie deBruxelles.

Cette plongée au cœur des ter-roirs de la Wallonie ne serait pascomplète sans lemaître fromagerDaniel Cloots, véritable pionnierdont la coopérative du Gros Chê-ne, crééeen 1986àMéan, fait vivreaujourd’hui une cinquantaine depetits producteurs de lait de larégion. Au fil des ans, DanielCloots a su tisser le lien qui, dansson esprit, doit relier l’agriculteurau consommateur. Fabriqués etaffinés sur place, ses fromages dechèvre et de brebis au lait cru biosont tous d’un goût subtil et fontpartis du patrimoine gastronomi-quebelge.p

EmmanuelTresmontant

EscapadegourmandeenWallonieEntre lavalléede laMeuseet leGrand-duchédeLuxembourg,découvertedeproduitsduterroirbelge

LeChatnoir,cabaretextraordinaire«Jecherchefortune,autourduChatnoir,Auclairde la lune,AMont-martre le soir…»Des générations ont entonné cette chansonqui célé-brait « le cabaret le plus extraordinaire dumonde», aux dires de soncréateur Rodolphe Salis. Ouvert en 1881, il fut le premier lieu d’avant-garde artistique de Paris. Pour la première fois, la police y autorisaunpiano sur scène sur lequel PaulDelmet, Erik Satie, ClaudeDebus-sy… composèrent leursmusiques. A lamort de Salis, en 1897, sa fem-me vendit l’établissement, qui fut transformé enmaisonparticuliè-re. Son histoire et les anecdotes qui courent à son sujet nous sontcontées jusqu’au 13 janvier 2013 au travers d’une exposition rassem-blant 200 tableaux, lithos, dessins et photos signées Toulouse-Lautrec, Vuillard,Monet, Bonnard, etmêmeAlfred Jarry, auMuséedeMontmartre. Le théâtre d’ombres qui fit sa réputation a étéreconstitué. Aristide Bruant et Yvette Guilbert accompagnent lesvisiteurs en chansons pendant la visite. pFrancisGouge(PHOTOS:DR ; MUSÉE DEMONTMARTRE/GUILLAUMELACHAUD)Autour du Chat noir.Musée de Montmartre, 12, rue Cortot, Paris 18e. Tél. :01-49-25-89-39. Ouvert tous les jours de 10heures à 18heures. Nocturne tous lespremiers jeudis de chaque mois jusqu’à 21heures. Jusqu’au 13 janvier 2013.Museedemontmartre.fr

YallerParis-Bruxellesen 1h22 avec leThalys.Thalys.com,puisBruxelles-Namurpar la E411 et la A4.

HôtelLeSanglier desArdennesest unhôtel de charme4 étoiles situédans la plus jolie ville desArden-nesbelges: Durbuy.Chambresàpartir de 110¤, petit déjeunercom-pris. Sanglier-des-ardennes.be

AdressesgourmandesBiscuitsStephenDestrée:1, rue duSacré-Cœur, 5590Lei-gnon. Tél. : 0495-22-59-16.

BrasserieCaracole:86, côteMarie-Thérèse,5500Falmignoul.Tél. : +32 (0) 82-74-40-80.RestaurantAtelier deBossimé:2, rueBossimé, 5101 Loyers.Tél. : 0478-13-71-25.Jambonsd’Ardennesde laMaisonThill : 201, rue desDeux-Eglises,6717Attert. Tél. : 063-22-56-15.BeurresLionel Plaquette:30, rued’Hastieres,5560Houyet,Mesnil-Saint-Blaise.Tél. : 04-73-96-00-11.FromagerieduGros-Chêne:2,Gros-Chêne, 5372Méan.Tél. : 086-32-27-63.

AvoirLes cinq tilleulsde Porcheresse.Cesarbresgigantesquessortistout droit d’un filmdeTimBurtonauraientétéplantésen 1815 surles tombesde cinq soldatsdeNapoléonblessésàWaterloo…

LireLe Herve, bien plus qu’un fromage,de FabienneEffertz. Photogra-phies: Jean-PierreGabriel. LaGuil-dedes fromagers. 192p., 30¤.

RenseignementsOfficebelgedu tourismeWallonie-Bruxelles: Belgique-tourisme.fr

Ondécouvresoudainunecampagne

quiestrestéedanssonjus,exactementcommeilyaundemi-siècle…

AAttert,Marc Fouss (ci-dessus avec sa femme et son fils), de laMaison Thill, est le dernier artisan à fumer des jambons entiers avec des rondins de bois de hêtre. JEAN-PIERRE GABRIEL

Carnetde voyage

270123Jeudi 11 octobre 2012

Deshautsetdesbas«Ça rame, j’en aimaaaaaarre»Monexaspérationest à son comble. Jelâchema souris etm’éjecte rageusementdemon siège, fulminantun«Je pédale dans la semoule!». Meprêterais-je à quelqueversion revisi-tée de l’aviron?Non, je tenteune incursion sur Internet depuismondomicile où, les bons jours,ma connexion tourne à 1mégabit par secon-de (Mbit/s) et lesmauvais à0,5. Et le dimanche?Opérationescargot surle réseau!Mesnerfs sontd’autant plus à vif quema connexionest bienendeçà des débits avancésparmon fournisseur d’accès. «L’internautesurfe enmoyenneàunpeuplus de 5,6Mbits/s, bien loin des annoncespublicitaires»qui avancent« jusqu’à 100mégabits», confirmeunerécente enquêtede60millions de consommateurs (bit.ly/RcvM6x). «Ledébit réel dont vous disposezpourra différerdu débit annoncé», suren-chérit laDGCCRF, puisque «la valeur réellemaximale dépendde la dis-tance entre votre logement et le répartiteur téléphonique»(bit.ly/QayWZI).Monordinateur sousADSL est situé à plusde 7 kilomè-tresdu «dslam», ce boîtier qui dessert jusqu’àplusieurs dizainesdemil-liers de clients. Inutile d’escomptermeilleurdébit que lemien,mêmeauxportesde Paris. Et les Shadoks ramèrent, ramèrent, ramèrent…Pasà lamêmeenseigne«Prèsd’unquartd’internautes,24,6%trèsexac-tement, sont sous la barre des 2Mbit/s. Peut-on vraimentparler de hautdébit à ce niveau?», s’interroge60millions de consommateurs. Sansoublier que «le débit faiblit à partir dumomentoù les Français, rentrantde l’école, de l’usine oudubureau, se ruent sur leur ordinateur. Les auto-routes de l’informationaussi ont leurs embouteillages».

Autre constat dumagazine, le jeudi ou le vendredi est, en fonctiondesonopérateur, «le jour où l’on surfe le plus rapidement», le plus lentétant le dimanche.Dois-jeme résoudre àpassermes dimanchesaubureauavec ses affriolants 16Mbit/s, ou bien rejoindreun club d’avi-ron? p

FiscalitéDe «normaux»à«très riches»!Couplede Françaismoyens et «normaux», nous avons voté FrançoisHollande.A la veille de la retraite, nous venonsdenous engagerpouracheterun logement, avec le produit d’une assurance-vie épargnéedepuis quinze ans. A la lecture duprojet de loi de finances pour 2013dans LeMondedu2octobre «Impôts: tout lemondevapayer», nousdécouvrons soudainque cette année, les revenusde l’assurance addi-tionnés ànotre salaire annuelnous font figurerdans la tranched’im-pôt despersonnespresque les plus riches de France!Nous approuvons tout à fait que les revenusdu capital soient désor-mais taxés comme les revenusdu travail.Mais nous considérons com-me foncièrement injuste quequinze ansde revenus soient taxés enune seule année au titred’un impôt trèsprogressif et queplusde lamoi-tié denombreuses années d’épargne s’envole ainsi enun instant.

Annie ChassingLe Cap-d’Agde (Hérault)

Courriels

C’est toutNet! Marlène Duretz

Mercredi10octobreTF1

20.50 Esprits criminels.Série. Vaincu par K-OU. Les SurvivantsV(S7, 10 et 4/24, inédit). Les Miroirs de l’âme(saison 5, 6/23)V. Avec Joe Mantegna.23.20 Fringe.Série. Deux mondes à part. Big Bang [1 et 2/2](saison 4, 20 à 22/22, inédit)U (140min).

FRANCE2

20.45 Faux coupable.Téléfilm. Didier Le Pêcheur. Avec AurélienRecoing, Marianne Basler (France, 2011)V.22.30 Un jour, un destin. Magazine.0.22 Journal, Météo.0.40Desmots deminuit.Magazine. Invités : Hanna Schygulla, Jérôme Bel,Jean-Claude Denis, Marc Pataut... (90min).

FRANCE3

20.45Des racines et des ailes.Passion patrimoine. Du Mont-Saint-Michelaux îles de Chausey. Magazine.22.40 et 1.45 Soir 3.23.10 L’Ombre d’un doute (70min).

CANAL+

20.55Mon pire cauchemarpp

Film Anne Fontaine. Avec Isabelle Huppert,Benoît Poelvoorde (France, 2011, audiovision).22.30Harry BrownFilm Daniel Barber. Avec Michael Caine (GB)W.0.10Un été brûlantpp

Film Philippe Garrel. Avec Monica Bellucci,Vladislav Galard (France, 2010, 95min)U.

ARTE

20.50Danceme OutsideFilm Bruce McDonald. Avec Ryan Rajendra Black,Adam Beach, Jennifer Podemski (Can., 1994, v.o.).22.10 Umberto Eco,derrière les portes. Documentaire (2012).23.05 La Rivière Tumen Film Zhang Lu.Avec Cui Jian (Corée du Sud, 2010, v.o.).0.40 Cœur de tonnerrepFilm Michael Apted. Avec Val Kilmer, SamShepard, Graham Greene (EU, 1992, 120min).

M6

20.50 Desperate Housewives.Série. Nos faiblesses. Totalement seules(S8, 8 et 9/23, inédit). Avec Teri Hatcher.22.30Belle toute nue.Magazine (180min).

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Météorologue en directau 0899 700 703

1,34! l’appel + 0,34! la minute7 jours/7 de 6h30-18h

Nord-Ouest

Ile-de-France

Nord-Est

Sud-Ouest

Sud-Est

Jours suivants

www.meteonews.fr

Températures à l’aube l’après-midi

Front chaud Front froid

DépressionAnticyclone

Occlusion Thalweg

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Lisbonne

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En EuropeAmsterdamAthènesBarceloneBelgradeBerlinBerneBruxellesBucarestBudapestCopenhagueDublinEdimbourgHelsinkiIstanbulKievLa ValetteLisbonneLjubljanaLondresLuxembourgMadridMoscouNicosieOsloPragueReykjavik

RigaRomeSofiaStockholmTallinTiranaVarsovieVienneVilniusZagrebDans le mondeAlgerAmmanBangkokBeyrouthBrasiliaBuenos AiresDakarDjakartaDubaiHongkongJérusalemKinshasaLe CaireMexicoMontréalNairobi

New DelhiNew YorkPékinPretoriaRabatRio deJaneiroSéoulSingapourSydneyTéhéranTokyoTunisWashingtonWellingtonOutremerCayenneFort-de-Fr.NouméaPapeetePte-à-PitreSt-Denis

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Amiens

Metz

Strasbourg

Orléans

Caen

Cherbourg

Rennes

Brest

Nantes

Poitiers

Montpellier

Perpignan

Marseille

Ajaccio

Nice

Clermont-FerrandLyon

Chamonix

Bordeaux

Biarritz

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Besançon

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Châlons-en-champagne

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Vendredi

Jeudi 11 octobre11.10.2012

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8 degrés de Moscou à Montréal, et en passant par Helsinki ou Reykjavik

En Europe12h TU

Jeudi, une dépression située sur laGrande-Bretagne nous enverra uneperturbation très pluvieuse et parfoisorageuse sur lamoitié Ouest de la France.Les averses seront fréquentes dès lematinde la Normandie à l'Aquitaine, avant de segénéraliser du Nord aux Pyrénées. Descoups de tonnerre accompagneront cesaverses parfois fortes. Le ciel sera plus oumoins voilé sur la façade Est avant l'arrivéedes averses en soirée ou nuit suivante.

Saint FirminCoeff. demarée

LeverCoucher

LeverCoucher

Très instable sur lamoitié Ouest

Aujourd’hui

Horizontalement Verticalement

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Solution du n° 12 - 241HorizontalementI. Enfantillage. II. Tourier.Etau. III. Rut. Celliers. IV. Aviso.Au.Ma.V.Nélaton. Ring.VI.Gais.Idée. Té.VII. Lut. Isengrin.VIII. Enervé. IX.Ue. Eradiquai.X. Recreusaient.

Verticalement1. Etrangleur. 2.Nouveau-née.3. Futilité. 4. Ar. Sas. RER. 5.Nicot.Ivre. 6. Tee. Oiseau. 7. Irlande. DS.8. Lu. Envia. 9. Lei. Reg. QI.10. Atemi. Roué. 11.Garanti. An.12. Eus. Gênait.

Philippe Dupuis

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 1 12

1. Laisse entrevoir des trésors.2.Oiseau ou papillon. Sur laRance, dans les Côtes-d’Armor.3.Un point sur le tatami. Coupde sonnette. 4. Faire des faux plis.5. Implorée pour les causesdésespérées. Victoiremexicainesur les Texans. 6. Posent de grosproblèmes aux comptables.7. Vipère. Dans nos habitudes.8.Définitivement arrêté. Fabriquede cadres. Saison. 9. Fontmouches. 10. Patronne ducalendrier. Ne semouillera pas.11. Louche. Préposition. 12. Fîtleménage en surface.

I. Ses citations sont souventbrèves. II.Gravures de Goya,amourettes deMariane. Signalsonore. III. Apporte des remèdesà tous nosmaux. De l’air à nosmots. IV. Irrégularités qui vontjusqu’à l’aberration. Perçu.V. Jeune propos. Défensesanimales.VI. Petite galette.Renvoie vers la queue.VII.Maintient la charge en place.Roi de France, fils de Robert leFort.VIII. Formerai un tout. Pointde départ chaquematin. IX.Unepartie de la rançon. Met en action.Facilite la traction.X. Firentl’enfant de façon plutôt triviale.

météo& jeux écrans

Sudokun˚12-242 Solutiondun˚12-241 Jeudi11octobreTF1

20.50MasterChef.Episode 8. Invité : Alain Levesque (saison 3).23.10 «MasterChef» semet à table.0.15New York, section criminelle.Série. Entre deux mondes (saison 6, 11/22)V.Le rideau tombe (saison 5, 16/22)U (100min).

FRANCE2

20.45 Envoyé spécial.Magazine. Au sommaire : Cadres au chômage :la galère des quinquas ; Jeunes musulmanscontre la République ; etc.22.15 Complément d’enquête.Hôpital public : comment éviter la faillite ?23.15 Grand Public. Magazine (90min).

FRANCE3

20.45 Le Cerveaupp

Film Gérard Oury. Avec Jean-Paul Belmondo,Bourvil, David Niven, Eli Wallach (France, 1968).22.45 et 2.20 Soir 3.23.20 Borsalinop

Film Jacques Deray. Avec Jean-Paul Belmondo,Alain Delon, André Bollet (Fr., 1970, 125min).

CANAL+

20.55Homeland.Série.L’Appât. Obsessions (S1, 10 et 11/13). AvecClaire Danes, Damian Lewis (2011, inédit)U.22.35 The Big C.Série (S2, 1 et 2/13)U.23.30 Raising Hope.Série. Les Sous-Doués. Le Système parfait(S2, 11 et 12/22). Avec Lucas Neff (45min).

ARTE

20.50 Ainsi soient-ils.Série (S1, 1 et 2/8). Avec Jean-Luc Bideau,Michel Duchaussoy (2012, inédit).22.30 Science - Dernier souffle.La Médecine aux frontières de la vie (EU, 2008).23.20 L’Ame en sang. Documentaire.1.00 Les DisparuesFilm Ron Howard. Avec Tommy Lee Jones,Cate Blanchett (Etats-Unis, 2004, 137min).

M6

20.50 Bones.Série. La Diva des affaires (S7, 8/13, inédit)U.Apparences trompeuses. Les Cornes du diable.Séisme (S5, 13 à 15/22)U. La Place du père(saison 2, 2/21)V. Avec Emily Deschanel.0.55 66minutes. Magazine (65min).

Lessoiréestélé

Les résultats du Loto sont publiés dans nos éditionsdatées dimanche-lundi, mardi, mercredi et vendredi.Tous les joursMots croisés et sudoku.

Rédaction : 80, boulevard Auguste-Blanqui,75707 Paris Cedex 13Tél. : 01-57-28-20-00 ; télex : 202806F ;

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Sur Internet : www.lemonde.fr/abojournal/Tarif 1 an : France métropolitaine : 394 ¤

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Le Mondesur microfilms : 03-88-04-28-60

Résultats du tirage dumardi 9 octobre.2, 8, 10, 23, 25, 8e et 9eRapports : 5numéros ete e : pas de gagnant ;5 numéros ete : 113 367,10 ¤; 5 numéros : 22 281,80¤ ;4numéros ete e : 3 507,30¤ ; 4 numéros ete : 114,30¤ ;4numéros : 69,60¤ ;3 numéros ete e : 54,80¤ ; 3 numéros ete : 10,00¤ ;3 numéros : 9,60¤ ;2numéros ete e : 18,70¤ ; 2 numéros ete : 6,50 ¤;2numéros : 3,70¤ ; 1 numéroete e : 11,10¤.

Motscroisés n˚12-242

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1 7 2 5 6Realise par Yan Georget

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MoyenCompletez toute lagrille avec des chi!resallant de 1 a 9.Chaque chi!re ne doitetre utilise qu’uneseule fois par ligne,par colonne et parcarre de neuf cases.

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UN MOISDANS LE MONDE

28 0123Jeudi 11 octobre 2012

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Le Carnet

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❑ du lundi au vendredi jusqu’à 16 h 30(jours fériés compris)

❑ le dimanche de 9 heures à 12 h 30

AU CARNET DU «MONDE»

Anniversaires de naissance

Un amour,deux dates,trois trésors,joyeux anniversaires.

Max, Lucas, Anna.

Décès

On nous prie d’annoncer le décès de

Camille ATLAN,

survenu à son domicile,le samedi 6 octobre 2012.

Elle était la sœur du peintre

Jean-Michel ATLAN

dont elle a défendu l’œuvre jusqu’à sondernier soufe.

Les obsèques ont eu lieu dans l’intimité,au cimetière de Thiais, le mercredi10 octobre, à 14 h 30.

Marie-Josèphe Schmitt, née Delori,son épouse,Ses enfants

et leurs conjoints,Ses petits-enfants,

ont la tristesse de faire part du décès de

Jean-Frédéric SCHMITT,maître luthier et archetier,

membre du Groupe des luthierset archetiers d’art de France,

membre de l’Entente internationaledes luthiers et archetiers,

survenu le 5 octobre 2012,dans sa soixante-seizième année.

Il s’est éteint sereinement, entouréde sa famille et de ses proches.

Une cérémonie religieuse aura lieule vendredi 12 octobre, à 15 heures,en l’église de Saint-Cyr au Mont-d’Or.

Nice.

Youdi des Aubrys,son épouse,Joëlle, Marina, Michel et Xavier,

ses enfants,Thomas, Adrien et Sara,Nicolas, Manuel et Marc,Julia,

ses petits-enfants,Les familles Lambin, Hugonnard,

Leandri,

ont la tristesse de faire part du décès de

Wladimir des AUBRYS,

survenu le 6 octobre 2012.

La cérémonie religieuse sera célébréele jeudi 11 octobre, à 14 h 30, en l’églisedu Vœux, suivie de l’inhumationau cimetière de Sospel.

Pierre BARNLEY,pionnier de la psychologie scolaire,inspecteur de l’Éducation nationale,

ofcierdans l’ordre des Palmes académiques,

auteur deComment renouer le dialogue

avec l’Adolescent,Les Néo-Artisans,L’École est nie,

nous a quittés le 1er octobre 2012.

Brigitte Berger,sa femme,Marc Berger (†),

son lset sa compagne, Véronique,Sandrine et William Zanotti,

sa lle et son gendre,Natacha et Aurélie,

ses petites-lles,Francis et Françoise Berger,

son frère et sa belle-sœur,Laurence, Dominique, Delphine,

Valérie,ses nièceset leurs familles,Yves (†), Philippe et Guy Friedberger,

ses cousins,leurs épouses et leurs enfants,

ont la douleur de faire part du décès de

Roland BERGER,docteur en médecine,docteur es sciences,

directeur de recherche de classeexceptionnelle au CNRS,

chevalier de la Légion d’honneur,

survenu brutalement le 1er octobre 2012,à l’âge de soixante-dix-huit ans au coursd’une longue maladie courageusementaffrontée.

Les obsèques ont eu lieu dans l’intimitéle 5 octobre, au cimetière duMontparnasse,Paris 14e.

La famille remercie toutes les personnesqui, par leur présence, se sont associéesà sa peine et les nombreux amis etcollègues français et étrangers qui ontadressé des messages de sympathie.

Saint-Nom-la-Bretèche.

Anne et Jean,ses enfants,

ont la profonde tristesse de faire partdu décès de

Georges CRISTEA,ingénieur Supélec,

survenu le 5 octobre 2012,à l’âge de soixante et onze ans.

L’inhumation a eu lieu ce mercredi10 octobre, à Saint-Nom-la-Bretèche,aux côtés de son épouse,

Regula.

Cet avis tient lieu de faire-part.

Catherine et François,ses enfants,Flore,

sa petite-lle,Ses sœursEt toute la famille,

ont la tristesse de faire part du décès de

Elisabeth DE SMET,

survenu le 6 octobre 2012,dans sa quatre-vingt-unième année.

La cérémonie religieuse aura lieule jeudi 11 octobre, à 14 heures, en l’égliseSaint-François-d’Assise, rue de Mouzaïa,à Paris 19e.

Cet avis tient lieu de faire-part.

Hélène Casta et Michel Casta,ses enfants,Michel Larrecq, Maïté Casta-Jardy,

leurs conjoints,

Sarah, Iona, Léa,ses petites-lles,

Odile et Ange Casta,

Ceux qui l’ont aimée,

ont la grande peine d’annoncer le départ,le 6 octobre 2012, dans sa quatre-vingt-quatorzième année, de

Nadine GASTAUD-CASTA,philosophe,

ancienne enseignantede langue et de culture russeà l’université d’Aix Marseille.

Tu restes avec nous.

Les obsèques civiles ont eu lieu dansl’intimité familiale, à Aix-en-Provence.

Marie-sur-Tinée (Alpes-Maritimes).

La famille de

Elizabeth GASTAUD-ADAMS,artiste peintre,

a la tristesse de faire part de son décès,survenu à Marie-sur-Tinée, le 5 octobre2012.

Elle était beaucoup aimée par tous ceuxqui la connaissaient.

Elle rejoint ainsi,

Pierre GASTAUD,

dont elle a partagé la vie et la passion pourla peinture.

Les obsèques seront cé lébréesle vendredi 12 octobre, à 10 heures,au crématorium de Nice.

Ni eurs ni couronnes.

Mme Simone Kant,ses enfants et son petit-ls,M. et Mme André Guez,M. et Mme Husson

et leurs enfants,M. et Mme Max Guez

et leur ls,

ont la douleur de faire part du décès de

Mme le docteur Eliane GUEZ,née EICHEL,

veuve de M. le docteur Paul Guez,

survenu le 9 octobre 2012.

Les obsèques auront lieu le jeudi11 octobre, à 15 h 30, rue du Cimetière,au cimetière nouveau de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne).

Simone Kant,5, allée Guillaume-de-Flavy,60150 Villers-sur-Coudun.

Geneviève Legouy-Desaulle,son épouse,Charles, Marie-Laure, Brigitte,Marion, Edith,

ses enfants,Agathe et Laurent, Clémence et Farid,

Marianne et Jorg, Ingrid, Gustav et Sara-Sophie, Aksel, Benoît et Mélanie, Adrien,Saskia et Raphaël, Wieland, Hugo, Lora,Cléo,ses petits-enfants,Lucas, Arno, Inès, Louise,

ses arrière-petits-enfants,Brigitte, Catherine, Didier, Erlend,

Hans, Patrice,ses belles-lles et gendres

ont la douleur de faire part du décès de

Etienne LEGOUY,

survenu le 7 octobre 2012,dans sa quatre-vingt-cinquième année.

La célébration aura lieu le jeudi11 octobre, à 10 h 30, en l’église Saint-Merri, 78, rue Saint-Martin, Paris 4e.

L’inhumation se déroulera le vendredi12 octobre, à 14 h 30, au cimetièrede Lourmarin (Vaucluse).

Sa famille vous remercie de ne prévoirni eurs ni couronnes.

Rennes. Toulouse.Nantes. Paris. Quédillac.

Mme Pierre Legavre,son épouse,Françoise et Xavier, Paul, Anne,

Jean-Baptiste et Béatrice,ses enfants,Matthieu et Agnès, Chloé et Mathieu,

Camille, Ulysse, Virgile, Phileas,ses petits-enfants,Adèle et Elise,

ses arrière-petites-llesEt toute leur famille,

ont la grande tristesse de faire partdu décès de

Pierre LEGAVRE,né le 26 mai 1925,

croix de guerre avec palmes 1939-1945,ancien de la 1re division française libre

(BM5),

survenu le 7 octobre 2012.

La célébration eucharistique aura lieule jeudi 11 octobre à 11 heures, en l’égliseSaint-Etienne de Rennes (Bas-des-Lices).

Il sera inhumé au cimetière de Quédillac(Ille-et-Vilaine).

Ni fleurs ni couronnes, pas decondoléances, mais des prières et des donsau CCFD.

Alexandra et Ariane Levy,ses enfants,Fabio Cammarata,

son gendre,Jonathan et Emily,

ses petits-enfants,

Ses frères et sœurs,Sa familleEt ses proches,

ont la tristesse de faire part du décès de

M. Richard LEVY,

survenu le 7 octobre 2012,à l’âge de soixante ans.

Les obsèques ont eu lieu le mercredi10 octobre dans l’après-midi, au cimetièrede Ville-d’Avray.

Ni eurs ni couronnes.

Alexandra Levy-Cammarata,9, fontaine Desvallieres,92410 Ville-d’Avray.

Ses proches

nous prient d’annoncer le décès,le 24 septembre 2012, de

Daniel Henri Emmanuel PIERRE,X 1956.

Familles Pierre, Nicolet, Pinto.

Ses collègues et amis

ont appris avec tristesse le décès, survenule 1er octobre 2012, de

Bernard PY,professeur honoraire de linguistiqueappliquée à l’université de Neuchâtel.

Linguiste spécialiste de l’acquisition etdu contact des langues, Bernard Py a bâtiune œuvre ouverte, marquée par sacuriosité et son inventivité intellectuelles,son sens de l’échange et du projet collectif.Ses travaux ont profondément influencéétudiants et chercheurs dans un domaineoù sa notoriété internationale est à lamesure de ce qu’ont été son apportscientique et son charisme personnel.

Le frèreMarcel REDOUTEY, o.p.,

est entré dans la Paix du Seigneur,le lundi 8 octobre 2012,dans sa quatre-vingt-seizième année,la soixante-quatrième annéede sa profession religieusedans l’ordre des Prêcheurset la soixante-dixième annéede son ordination presbytérale.

L’eucharistie sera célébrée le jeudi11 octobre, à 14 h 30, au couvent Saint-Jacques, 20, rue des Tanneries, Paris 13e.

De la partDu frère Jean-Paul Vesco,

prieur provincial de la Provincedominicaine de France,Du frère Gilles Berceville,

prieur du couvent Saint-Jacques,Des frères du couvent Saint-Jacques,De sa familleEt de ses amis.

Les familles Cathala, Ravailhe, Taque

font part du décès de

Camille TREBOSC,chevalier de la Légion d’honneur,président d’honneur de l’Association

Libération nationale PTT,médaillé militaire de la Résistance,

ancien résistant déporté à Buchenwald,croix de guerre avec Palme,

survenu le 20 septembre 2012.

Les obsèques ont eu lieu dans la plusstricte intimité.

M. et Mme Pierre Carraud,leurs enfants et petits-enfants,Mme Chantal Vignes,M. et Mme Laurent Vignes,

et leurs enfants,

ont la douleur de faire part du décès de

Michelle VIGNES,photographe,

leur sœur et tante, survenu à San Francisco,le 4 octobre 2012.

Un service sera célébré ultérieurementà Villers-Allerand (Marne).

Anniversaire de décès

Le 9 octobre 2002,

André DESHAYES,

est décédé accidentellement.

Il avait fait don d’organes.

Il nous a laissé en exemple l’amourdes siens, l’attention aux autres, le courage,ses multiples engagements.

Merci cher André de tous cesexemples.

Colloque

Les Entretiens de Po&sie,en partenariat avec la revue Po&sie,

une fois par mois, le samedi, à 16 heures.

Samedi 13 octobre 2012, à 16 heures,« Réouverture avec travaux »

Entrée libre.Maison de la Poésie.Passage Molière,

157, rue Saint-Martin, Paris 3e.Tél. : 01 44 54 53 00.

Métro : Rambuteau. RER : Les Halles.www.maisondelapoesieparis.com

Un heureux événementdoit être partagé !

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BlogLe jour où j’aimangémonpot de yaourtExit le plastique! Fromage, yaourt ou cocktails, tous ces aliments serontemballés dansune coquenaturelle et comestible. Voilà le rêve deDavidEdwards, l’inventeurdesWikicells. AuMonde.fr, le chercheurd’Harvarda ouvert les portes de son laboratoireparisien afindeprésenter sa nou-velle invention, commercialiséeà partir demars2013. Le concepteur l’af-firme: il ne s’agit pas d’unnouveau jouet bobomais biendes prémicesd’unnouveaumodede consommation. http://alternatives.blog.lemonde.fr

Anepasmanquer sur0123.fr

Trois indécisdansun mall

Lettredes Etats-UnisCorine Lesnes

Lespolitologuesne cessent de le répé-ter: c’est une année sans indécis. Rai-sondepluspour en chercher. Aun

mois de l’électionprésidentielle américai-ne, il doit, statistiquement, se trouverunepoignéed’indécis à CherryCreek, lemall («centre commercial») branché chicdeDenver (Colorado). Reste à les trouver.En cemilieud’après-midi, les consomma-teurs sortent desmagasins avec des sacsindiscernables: Abercrombie, EddieBau-er, Apple Store,Macy’s…

Aquoi reconnaît-onun indécis? Dansles allées, les promeneursn’ontpas le pasparticulièrementdécidé.Du côté desjeuxpour enfants se serrent ce que lessondeurs appellent les suburbanmoms,lesmamans de banlieue, indépendantes,plutôt aisées, susceptibles de voter démo-crate ou républicain, selon les années.Elles se relaxent, téléphoneenmain, pen-

dantque les enfants se défoulent sur lesBugsBunny, Tweety (Titi) et autres per-sonnagesdedessin animéqui font de l’en-droit une attraction réputée chez lesmères au foyer. Lesmalls sont lesmeilleurs amisdesmoms : l’été, il y a l’airconditionné, l’hiver, c’est douillet.

Certainspassants sontpresque fâchésqu’on leurpose laquestion: «Indécis? Ah,çanon! Je sais exactementpourqui je vaisvoter», coupeunhommeenchemise-cra-vate, sansmêmeprendre le tempsde s’ar-rêter. L’électeurnon indécis a l’air assezexaspéré. Lespublicitésnégatives? L’en-vied’en finir auplus vite? Le sentimentque la questionprincipale, celle du lende-mainde l’élection, est totalementpasséesous silence?

Amoinsque cene soit la détestationpouruncandidat.«Ah, jamais, augrandjamais, je ne voteraiObama!», annonce

JaneDellarue, 65 ans, en récitant le credoduTeaParty (à bas le socialismeet lesimpôts! vive le systèmede santé améri-cainqui est lemeilleurdumonde!…), lerépublicainMitt Romneyne suscitepastout à fait lamêmehaine,mais il en aaga-céplusd’unpendant lepremierdébat télé-visé,mercredi 3octobre au soir, avec soncôtébully («cadorde courde récré»), com-medit ElisabethYoung, 32 ans. Et«il faitdes “flip-flops”, il changed’avis et renversesespropres jugements».Maismême lessupporteursdeBarackObama le recon-naissent: le républicainaprésenté, ce soir-là,«unvisagehumain»qu’ilsne luiconnaissaientpas.

Entre lesmagasins Pacsunet Fore-ver21, on croise aussi desdécidésmoinsénervés: deuxadosqui ont l’air d’avoirséché l’écolepour aller se tenir lamaindansun endroit anonyme. Ils sont archi-décidés.«Obama», dit-elle, extasiée.«Obama», confirme-t-il sans la lâcher. Si,si, ils ont l’âged’aller voter.

Miracle, voilà une indécise, devantUrbanOutfitters (vêtements, bijoux, cho-ses en tout genre). JaneWaters a 56 ansmais on lui endonne45maxi. Elle avaitvoté pourObamaen2008; sonmari aus-si. Elle restepartagée,mais lemari, lui, est«complètementpassé» chez les républi-cains.«Il s’estmêmemis à regarder FoxNews, rigole-t-elle.Çame tue.»

Il est dans les affaires, elle dans leconsultingen communication.Manifeste-ment, le couplen’a pas souffert de la cri-se. Jane a regardé lepremier débat le

3octobre. Elle a été «impressionnée»parRomney.Obama lui a paru «apathique».De toute façon, «aucundes deuxn’a unplanviable», dit-elle.

D’ailleurs, elle n’a pas tenu les quatre-vingt-dixminutes qu’a duré le débat; elleest rapidement «tombéedans le coma»,et ne s’est réveillée qu’à la fin.Heureuse-mentpour les démocrates, elle est trèspréoccupéepar les attaquesdes républi-cains «contre le droit des femmesàdispo-ser de leur corps». Statistiquement, JaneWaters est l’espoir de BarackObama.

L’indécis numéro2 est un homme:BrandonAllen, 34 ans, consultant dansl’immobilier. Il avait choisi le républi-

cain JohnMcCain en 2008, pour des rai-sons familiales apparemment compli-quées. Cette fois, il veut voter pour lemeilleur programmeéconomique. Ledébat lui amontréMitt Romney «sousune lumière plus positive», mais ne l’apas fait basculer. «Ce que je veux voir,c’est un plan. Vous avez un plan?Mon-trez-moi!»

L’ennui, c’est qu’aucundes candidatsne veut dévoiler ses cartes, de peur d’ef-

frayer la base. La politique, à l’heure desdéficits, est devenue ce jeu de poker oùles candidats avancentmasqués.M.Rom-neyne peut pas dire quels avantages fis-cauxpour les riches il supprimerait (ima-ginez que ce soit ceuxdont bénéficientles compagnies pétrolières). Le présidentne peut pas dire quelles concessions ilaccepterait pour réduire le déficit (la gau-che est déjàmobilisée pourl’après-6novembre, au cas où il essaie-rait de toucher aux retraites).

Indécis numéro3: Scott Anderson,46ans, profil impeccable, blond, légère-ment hâlé, boucle d’oreille… Il a un tapisde sol à lamain. Normal: il est prof deyoga. Il avait votéObama en 2008,maiscette année, rien ne l’emballe. «Je n’aiaucune confiance en Romney, dit-il. Il enest à sa troisième réincarnation.»

Mais le professeur n’a pas nonplusété «très satisfait» dumandat d’Obama,alors, lui donner quatre ans de plus… Iln’amêmepas regardé le premier débat :c’était l’heure de la séance dewarrioryoga (une techniquequ’il a inventée etqui est «unmélange de vinyasa classiqueet de cardio-training»).

A unmois de l’élection, il ne paraît pastrès pressé de se décider. «Je n’ai pas dutout l’impression que voter pour l’un descandidats, ce soit voter pour une solu-tion.» Rassurant : dans cette année d’in-certitude et de nervosité, on croise enco-re des Américains qui restent zen… p

[email protected]

Onnerit et ne jouit pas tousdesmêmes choses, chacunsait. «Kaamelott»

(d’abord surM6, aujourd’hui surParis Première), qui semble avoirassezde succèspour être à l’anten-nedepuis 2005, nem’a jamais faitrire; «H», que refourgueD8, alorsqu’on l’a vue et revue cent fois surCanal+ puis Comédie+,me laisseaussi froid que lemarbrede latable de toilettaged’unemorgue.Sophie et Sophie, les deux standar-distes je-m’en-foutistesdu«Grand Journal» (qui remplacentles regrettésOmar et Fred, arrivésaubout d’un exercice qui peinaità se renouveler) sont accablantes,tandis que les deux copinesdebureau travelotes, Catherine etLiliane, le vendredi, au «Petit jour-nal»,me font plutôtmarrer avecleur revuedepresse ragoteuse.«LesGuignols de l’info» restent,malgré les années, l’un despro-grammessatiriques les plus fins,les plus vaches et les plus drôlesqui soient et je neme lassepas deles regarder.

Jene saispourquoi je n’étaistombéqueparhasard, et toujoursencoursdeprogramme, sur lasérieparodique«DrCAC», présen-tée sur France5 chaque jourouvra-ble, de 20h20à 20h25, repris enun formathebdomadairede26minutes le samedi à 23h30. Jen’avaispas comprisque cespeti-tes formes frapadinguesavaientuneviséepédagogiquepuisque,chaquesoir, unproblèmed’écono-mie est évoqué.

DrCACestChristianCAC,«doc-teur en économie.CAC, en trois let-tres, commeC’estAssez Clair», pré-ciseunprésentateur télé améri-caindesannées 1960,avantd’ajou-ter: «Et avecmoi, l’économieva ledevenir…assez claire? !?»Apartird’imagesd’archivespêchéesdansdevieilles émissionsde sérieZ, lesauteursplaisantinsde cespetitschefs-d’œuvreremplacent les dia-

loguesd’originepardes proposenregistréspard’impayablesvoixdedemi caractère (au sonvintagereconstitué). Procédé connu, voirerebattu,mais qui fait bingoà cha-que fois. L’inédit vientdu fait queladrôlerie gondolantedes imagesdétournées fait lapaire avecunpropos scientifique rigoureuse-ment contrôlépardes spécialistesde l’économie.

Lundi8octobre, il s’agissaitd’expliquer laproblématiquedeséoliennesoffshore. VoiciRené etBernard, en slipdebain façonJamesBond,«deuxplay-boysaccrosaux sports extrêmeset àl’écologie (…)àbordd’un radeau100%recyclable», nousdit le doc-teurCAC. Lesdeuxcréaturesaccos-tentune île où se trouveuncam-pementdebonnes sœurs

«caramélites» – en effet, de jeu-nesvahinésau teinthâlé. Lamèresupérieure,physique ingrat, âgeincertainet voixdemégère, inter-dit aux impétrantsà deminus le«roulagedepelles» avec ses filles,reluque le Robinsonblondetl’invitedans sonbungalowàdiscu-terdesmérites comparésde sonpoêleàmazoutet de l’éolienneprônéepar leplay-boy. Et ainsi desuite.

Madescriptionnevousconvaincpas? Regardez cet épiso-de (ou celui du9octobre,moinsdrôle, qui avait pour sujet le pour-boire) surPluzz.fr, qui lesmet àdispositiongrâce àune rediffu-sionen streaming.Vousm’endirezdesnouvelles.p

Ladrôleriegondolantedesimagesdétournées

fait lapaireavecunproposscientifique

rigoureusementcontrôlé

C’estàvoir… | chroniqueécranspar RenaudMachart

Lepartid’enrire (2)

«Jen’aiaucuneconfianceenMittRomney.

Ilenestàsatroisièmeréincarnation»Scott Andersonprofesseur de yoga

0123

pTirageduMondedatémercredi10octobre2012 :uniquementsur lemonde.fr 1 2 3

30 0123Jeudi 11 octobre 2012

TALKOF “growthonall fronts”reeksofprovocation in this ageofglobal crisis.Whichhasn’tstoppedtheeighthconsecutiveWomen’sForuminDeauville,France,on 10-12October, frommaking it thekeynote topic.

One reasonbeing that nowis a good time for callingthings into question. Insocietygenerally, and in busi-ness in particular.

The quest for growthhastoooften ignored legitimatedemands andquestions ofethics. Now its critics are onthe attack again and theirvoices can be heard in thissupplement.

Growth is nonetheless consi-dered fundamentalbymostmajorplayers of all countriesandpolitical persuasions. Butsince the current crisis is notonly economic and financial–it’s social, societal, and envi-ronmental aswell –, growthmust also take into accountthemany, sometimes contra-dictory issues involved. Buthow?Andwhowillmake ithappen?

Women–business leaders,scientists, consultants–havetheirownanswers.Herewegive themthechance to speak.Exclusively.Foronce! p

A.K.

PARLERDE «croissance tousazimuts» est provocateur encette période de crise plané-taire. LeWomen’s Forum, quise tient à Deauville du 10 au12octobre, pour la huitièmeannée d’affilée, en a pourtantfait le thème principal de sesdébats.

Parce que cette période estaussi propice aux remises encause.Dans la société, commeauseindes entreprises.

La quête de la croissance atrop souvent fait abstractiond’exigence et d’éthique, et setrouve à nouveau rejetée parcertains.Nous leur donnonsla parole dans ce supplément.

Laquêtede croissanceestnéanmoinsconsidérée com-meessentielleparunemajori-téd’acteursde toutesorienta-tionspolitiques et de tous lescontinents.

Mais face àune crise écono-miqueet financièrequi estaussi sociale, sociétale et envi-ronnementale, la croissancedoit répondre à des enjeuxmultiples et contradictoires.

Comment? Et par qui?Desfemmesdirigeantes, scientifi-ques, consultantes, apportentleur réponse.Nous leur don-nons la parole. A elles. Exclusi-vement. Pour une fois ! p

AnnieKahn

Wanted:360oGrowth

Objectif :croissanceà 360o

Cahier du «Monde »N˚ 21065 daté jeudi 11 octobre2012 - Ne peut être vendu séparément

L a question de la croissance estactuellement une obsession. Sonabsenceinquiète.Ainsiquelesper-tes d’emplois et l’augmentationde la pauvreté qui lui sont asso-ciées.Mais son existence inquiète

aussi. Pour les dégâts qu’elle pourrait causersur l’environnement et l’épuisement des res-sourcesnaturelles.

Tous les pays sont concernés. Les pays déve-loppés, où la stagnation, voire la récession,menace. Les émergents, où le ralentissementpourrait freiner brutalement des régions jus-qu’alors en plein essor, mais où la croissances’est accompagnée d’inégalités considérables.QuantauxEtats restés en retrait dudéveloppe-ment, incapables d’offrir à leurs populationsdes systèmes de santé ou d’éducation qui leurpermettraient de sortir de la pauvreté, ils ris-quentdecontinuerdel’êtresi lerestedumonderalentità son tour.

Economistes,politiquesousimplescitoyenss’interrogent.Cettecroissanceest-ellesouhaita-ble?Durable?Nedoit-ellepas intégrerd’autresdimensionsquecelle duproduit intérieurbrut(PIB) sur laquelle économistes, politiques etdirigeants se focalisent? Ne devrait-elle pasêtre compatible avec le bien-être, l’emploi, lerespectde l’environnement,nedevrait-ellepascontenterchacunsanscreuserencoredavanta-ge les inégalités, que ce soit entre les conti-nentsouentre les citoyensd’unmêmepays?

La croissance est le thème central de la hui-tième édition duWomen’s Forumqui se tientà Deauville du 10 au 12octobre. La rencontreaffiche d’emblée sa position: «Objectif : crois-sance à 360o », sans craindre d’affronter sesdétracteurs, ceux pour qui croître ne doit pasêtreun but.

Juliet Schor en fait partie. Cette sociologue,professeurauBostonCollege(Etats-Unis),appel-le chacun à se détourner du marché. En tra-vaillantàtempspartiel,avecdesrevenusmoin-dres, en fabriquant davantage nous-mêmes cedont nous avons besoin. En pratiquant le troc.Endéveloppantdessystèmeslocauxdeproduc-tiond’énergie alternative, auniveaud’unvilla-ge,d’unquartieroumêmed’unefamille,plutôtque des infrastructures d’envergure. En favori-sant les réseauxd’entraide financièredeproxi-mité, audétrimentdesbanquesmondialisées.

Elle donne ainsi un coup de jeune aux tra-vauxduClubdeRome,dirigéspar lephysicienaméricainDennisMeadows,publiés en 1972etopportunémentrééditésenmars (Les limitesàla croissance (dans un monde fini), Ed. Rue del’échiquier).

Néanmoins, il ne faudrait surtout pas croireque de tels propos soient représentatifs d’unepensée féminine! A l’autre extrémité du spec-tre, «la croissance est une dimension du bien-être», estimeClaudiaSenik,professeureà l’Eco-le d’économiede Paris et spécialiste de l’écono-miedubonheur.«L’anticipationde la croissan-ce, l’élaborationdeprojetsestcequirendlesgensheureux. Il faut donc que la croissance existepourpouvoirl’espérer.Ilfautpouvoirseprojeter,

pour ne pas avoir de penséesmorbides», insis-te-t-elle. «Les enquêtes prouvent que le senti-ment de bonheur est corrélé à l’économie. Lemoral des ménages américains suit l’évolutionduDowJones, l’indicede laBourseaméricaine»,ajoute-t-elle.

C’est également la vision de VéroniqueMorali, présidente du Women’s Forum, deFimalac Développement, et fondatrice du siteféminin en ligne Terrafemina. Mais à condi-tion que ces espoirs, portés par la croissance,soient partagés. Dans les pays en développe-ment particulièrement. «Au-delà des ques-tions d’écarts de rémunération qui concernentles pays développés, il faut, avant tout, unevraie distribution des richesses dans les paysémergents. Vu l’immensité des populations àprendre en compte, c’est par ces pays qu’il fautcommencer,sionveutvraimentagir. Il fautper-mettre à tous de contribuer, puis de profiterdelacroissancequandelleexiste.Et limiterlasouf-francedes autres», insiste-t-elle.

Pour que ces dimensions soient prises encompte, encore faudrait-il qu’elles soientmesuréeset intégréesdansles indicateurséco-nomiques les plus utilisés. Marilyn Waring,consultante en économie du développement,experte auprès des Nations unies, ex-députéenéo-zélandaise, devait porter cette exigenceauWomen’sForum.Ellemilitecontre l’utilisa-tion du produit intérieur brut comme seulindicateurdecroissance.Al’instardelasociolo-gue DominiqueMéda et de nombreux autressociologues et économistes de l’OCDE, entreautres. «L’environnement n’est pris en comptedans le PIB qu’au prisme de son exploitation.Alorsque l’écosystèmeestuneconditionfonda-mentale du bien-être, il n’est valorisé quequand nous le détruisons », s’insurgeMmeWaring. «Le PIB n’intègre pas non plus letravail non rémunéré,alors que c’est le plus lar-ge secteur de l’économie; il est stupide de fairedes prévisions sans en tenir compte», ajou-te-t-elle. Elle est une adepte de l’indicateur deprogrès véritable (IPV), qui valorise les activi-tésnonmonétaires et tient comptedes riches-ses naturellesperdues.

Dans l’ouvrageQuelavenirpour leprogrès?,publié en février par le cabinet Ernst&Young,Dominique Méda déplace le débat : «Plutôtque de parler de décroissance, je préfère défen-dre l’objectif d’unenouvelle conceptiondupro-grès» qui exigerait de trouver des solutionspour parvenir au plein emploi, «et un emploidequalité».«Nousavonsbesoindecetteutopiepour avancer!», conclut-elle.p

AnnieKahn

Croître…pourunprogrèspartagé

Les dirigeantes sont favorables à la croissance.Elles visent le bien-être et l’emploi, pas seulementle profit

spécialWOMEN’S FORUM

«Les enquêtes prouventque le sentiment de bonheurest corrélé à l’économie»

Claudia Senikprofesseur à l’Ecole d’économiede Paris

Growthfor sharedprogress

T hegrowth issuehasbecomeanobsession.Absenceof growth is a sour-

ce of concern– alongwith the lossof jobs and the increase in pover-ty that gowith it – but so is thepresenceof growth, for the envi-ronmental damageand thedrai-ningofnatural resources it cancause.

Everypart of theworld is affec-ted.Developed countries arethreatenedwith stagnationandeven recession. In emerging coun-tries a slowdowncan abruptlyhalt thedevelopmentof regionsthatwerehitherto expanding, butwheregrowthalso broughtmar-ked inequalities. Then there arethe countries that developmenthas yet to reach, unable to offertheir populations thehealth andeducation facilities thatwouldhelp themclimbout of poverty.They are in dangerof staying thatway if the rest of theworld slowsdown in turn.

Nonethelesseconomists, politi-cians, andordinary citizenshavestarted towonder. Is today’s ver-sionof growthactuallydesirable?Sustainable?Should it not includeother features in addition to theGrossDomestic Product (GDP)that economists, politicians andbusinessmenall focus on? Shouldit not be compatiblewithwell-being, jobs, andenvironmentalawareness; compatiblewith anall-round respect thatwouldput an

end to ever-increasing inequalitybetweencontinents andbetweencitizensof the same country?

The eighthWomen’s Forumscheduled forDeauville on10-12Octoberhasmade this itscore theme. Its positionhas beenclear fromtheoutset– “Wanted:360o Growth” – .Withno qualmsabout confronting its critics – tho-sewho think growth shouldnotbe a goal.

Juliet Schor is one of those cri-tics. Professor of Sociology at Bos-tonCollege, she is calling for amoveaway frommarket values.Byworkingpart time, earningless, and self-producingmore ofwhatweneed. Bypracticingbar-ter. By developing local systemsof alternative energyproduction:at village, neighborhoodor evenfamily level, rather thanvia hugeinfrastructures. By encouraginglocal networks for financialmutual aid, at the expenseof theglobalizedbanks.

This is herway of rejuvenatingtheClubof Rome’sworkon thesubject, directedbyAmericanphy-sicistDennisMeadows, publishedin 1972 and recentlyupdated(Limits toGrowth, ChelseaGreenPublishingCompany, 2004).

Anaspect ofwell-beingItwouldbeamistake,however,

to see ideas like theseas represen-tativeof thewayallwomenthink.At theotherendof the spectrum,

“growth is anaspect ofwell-being”,saysClaudiaSenik, professorattheParis Schoolof Economicsandaspecialist in the economicsofhappiness. “Anticipatinggrowthanddevelopingprojectsarewhatmakepeoplehappy.Growthmustexist ifweare tohope for it.Wehave tobeable toproject ourselvesinto the future, andavoid thinkingmorbidly [...] Surveys showthathappiness correlateswith the eco-nomy.ThemoraleofAmerica’shouseholdschanges in linewiththeDow Jones Index.”

VéroniqueMorali, president oftheWomen’s Forumandof Fima-lacDéveloppement, and founderof the Terrafeminawebsite, sha-res this point of view. But onlyonthe condition that these growth-basedhopes are shared. And inthedeveloping countries inparti-cular: “Lookingbeyond the paydifferential question,which is anissue in thedeveloped countries,theremost of all has to be a truespreadofwealth in the emergingcountries. Given the sheer size ofthepopulations involved, this iswhereany real actionhas tobegin. Everybodyhas to beable tocontribute, thenbenefit fromgrowthwhen it comesalong. Andsufferinghas to be cut back.”

But for these considerations tobe taken into account, theymustfirst be quantified and integratedinto the dominant economic indi-cators. Development economics

specialistMarilynWaring, also aUNconsultant and formermem-ber of theNewZealandparlia-ment, ismaking this point at theWomen’s Forum.MsWaring isopposed to theuse ofGDP as thesole indicator of growth, as issociologistDominiqueMéda,manyother sociologists and eco-nomists, and theOECD. “The onlyconsideration the environmentgets at GDP level is in termsof itsexploitation,MsWaring asserts.The ecosystem is a basic prerequi-site forwell-being, but it only ratesamentionwhenwe are des-troying it. TheGDP also fails toincludeunpaidwork, which is thelargest single sector of the econo-my. It’s foolish tomakeplanswithout taking it into account.”MsWaring is an advocate of theTrue Progress Indicator (TPI),which stresses not onlynon-monetary activities, but also theloss of natural assets.

In the collection of essaysQuelavenir pour le progrès? (WhatFuture for Progress?) publishedby Ernst&Young last February,DominiqueMéda situates thedebate elsewhere: “Rather thantalk about negative growth, Isubscribe to a new conception ofprogress, whichwould call for fin-dingways of creating jobs for all,andworthwhile jobs : we needthat utopia if we are tomoveahead!”p

A.K.

Conception/coordinationAnnieKahn

Traduction/translationJohnTittensor

IllustrationsChloéPoizat

Siège social : 80, boulevardAuguste-Blanqui, 75707 PARIS CEDEX 13Tél. : +33 (0)1-57-28-20-00 - Fax. : +33 (0)1-57-28-21-21 - Télex : 206 806 F

Edité par la Société éditrice du «Monde » SAPrésident du directoire, directeur de la publication : Louis Dreyfus

Directeur du «Monde » : Erik IzraelewiczLa reproduction de tout article est interdite sans l’accord de l’administration.

Commission paritaire des journaux et publications n° 0712 C 81975.ISSN : 0395-2037

Pré-presse Le MondeImpression Le Monde

12, rue Maurice-Gunsbourg, 94852 Ivry Cedex - Printed in France

0123

II 0123Jeudi 11 octobre 2012

26%

L a croissance tous azimuts, à 360o,est un bel objectif. Mais ne faut-ilpas être à la fois Janus et Shivapour diriger une entreprise aussimultidimensionnelle?Avoirdeuxtêtes et plusieurs bras pour être

capable de fixer des priorités parfois divergen-tes? Comme satisfaire actionnaires et salariés,alorsquelescoursdeBourseonttendanceàs’ap-précier quand une entreprise annonce desplansdelicenciement?Commeprotégerl’envi-ronnement,oumaintenirl’emploi,sansdéloca-liser àoutrance, toutenréduisant les coûts?

Faire en sorte d’accroître son chiffre d’affai-resouson résultatnetdevientunobjectif sim-pliste. Certes, cela fait belle luretteque ces fins(financières) ne justifient plus n’importe quelmoyen.Mais les conditionsvontsedurcir, faceauxdangersdesdéséquilibressociauxet envi-ronnementaux.

Pour Delphine Ernotte, directrice généraleadjointe d’Orange, la tâche pourrait se révélermoins ardue qu’il n’y paraît. Car les salariéschangentd’exigences.Leurs attentessont sou-vent en phase avec celles de la société, et doncde l’entreprise.

«On vamettre en cause le modèle de grosseentreprise centralisée, prédit-elle. Il faudra réé-quilibrernosactivitéslocalement,etnepluspen-ser essentiellement mondialement», préci-se-t-elle. «Pour contribuer à l’équilibre du terri-toire.Maisaussirapprocherclientsetsalariés.Cequiva rendre lesdirectionsplusautonomes.»

Et également rapprocher salariés et diri-geants.«Jepasseune journéeparsemainesur leterrain, pour ne pas être coupée de la réalité,expliqueMmeErnotte. En 2001, je ne l’ai pas faitpendantunmois: jemesuissentiesourde,muet-te et aveugle. Il faut connaître les gens, leursmétiers, leurs mots, leur vocabulaire pour êtreentendue. Et éviter ainsi les phénomènes decour, qui font que les gens ne vous disent que ceque vousvoulez entendre.»

Cequi est tout à fait cohérent avec«la quêtede sens» qui serait aussi une exigence des jeu-nessalariésde la«générationY», selonDelphi-ne Ernotte, qui participe audébat duWomen’sForum sur « ce que les employeurs doiventapprendre et désapprendre des femmes de la

générationY». Ils (ou elles !) s’engageraientdavantage sur un projet que sur une entrepri-se. Et ont pris l’habitude de communiquer defaçon informelle, par courriel. «Il faut que lahiérarchieacceptedavantaged’être interpellée,conclut-elle.Ces relations vont aérer le systèmehiérarchique traditionnel, l’assouplir, gommerles frontières entre équipes.»

Ce qui est essentiel au fonctionnement desentreprisesdanscespériodesdecriseetd’incer-titude. «Quand la planification devient inopé-rante,décriventRoselindeTorresetNnekaRim-mer, deux associées du Boston ConsultingGroup (BCG), àNewYork et Chicago, il faut quel’entreprise devienne beaucoup plus souple,adaptable. Diriger est maintenant un sportd’équipe», expliquent-elles dans une note deBCG perspectives sur les cinq caractéristiquesdesdirigeants,publiéeendécembre2011.Lelea-dership doit être partagé; les équipes diversi-fiées,dotéesd’objectifsclairs. Laconfiancedoitrégner et chacun se sentir capable demanifes-ter son désaccord et de demander de l’aidequandbesoinest.

Cequiestcohérentaveclesquatre«compor-tements les plus efficaces pour affronter lesdéfisdu futur» identifiéspar le cabinetMcKin-seyen2008dans sonétudeWomenMatter2.Asavoir, «stimuler intellectuellement ses équi-pes, être une source d’inspiration, prendre desdécisionscollectives, exprimersesattentesmaisaussi sa reconnaissance».

«Il fautmanifester de l’empathie, être capa-ble d’écouter les signaux faibles et les intégrerdans la stratégie ; trouver des consensusgagnant-gagnant, tant en interne qu’enexterne,pourtenircomptedescontraintessocia-les, sociétales et environnementales», ajouteAgnès Audier, associée du BCG à Paris. «Fairepreuve d’intelligence émotionnelle», complèteMarie Humblot-Ferrero, consultante au seindumêmecabinet.

DesbesoinsqueVéroniqueMorali,présiden-te du Women’s Forum, juge également essen-tiels à la prise de décision dans les entreprises,mais aussi au niveau macroéconomique etpolitique.«Lesdirigeantsdoiventsongeràgom-mer les fractures. Pour réduire les inégalités etrendre la croissance plus équitable, il faut desleaders dont la façon de diriger permette demieuxpartager.»

Ce décloisonnement ne veut pas dire qu’ilfaille être disponible à tout moment. Aucontraire.Mêmesi lesnouveauxoutilsdecom-municationfontquechacunattendunerépon-se immédiate à ses demandes. «Il est de la res-ponsabilitédesdirigeantsde régler leshorloges,de garantir les équilibres entre l’Etat, les action-naires et les salariés», synthétiseMmeErnotte.

Ecoute,managementparticipatif, attentionportée au développement personnel: ce com-portementserait davantage le fait dedirigean-tes que de dirigeants, assurent de concertAgnès Audier et Sandrine Devillard, directriceassociée chez McKinsey. Etudes et enquêtes àl’appui. Et pas seulement à l’occasion duWomen’sForum!p

A.K.

26%

66%

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spécialWOMEN’S FORUM

6%

6%

dusalaire deshommes:tel est, en Inde, lemontantmoyendusalairedes femmes, selonleBostonConsultingGroup.

of the salary ofmen:this iswhatwomenemployeeearn, onaverage, in India.

des femmes travaillantdans la finance estimentque leur genre est unobstacle à leur carrière,selonune enquêtemenéeauprèsd’unéchantillonde650femmes lectricesduWall Street Journal,enavril etmai2012.

«Pour réduire les inégalitéset rendre la croissance

plus équitable,il faut des leaders

dont la façondedirigerpermette demieuxpartager»

VéroniqueMoraliprésidenteduWomen’s Forum,

de FimalacDéveloppementet de Terrafemina

ofwomenworking infinance see their genderas a career obstacle,according to a surveyof650womenreadersoftheWall Street Journalcarriedout inApril-May2012.

desmembresdes comitésexécutifsd’entrepriseseuropéennessont enmoyennedes femmes,selonuneétudemenéeauprèsde 19groupesparle cabinetde chasseursdetêtesHeidrick&Struggleset le réseauEuropeanProfessionalWomen’sNetwork (EPWN).

Lesleadersdedemain:multicompétents,àl’écouteetagiles

Capables d’empathie, à l’écoute des signaux faibles, proches du terrain:les femmes sont théoriquement bien placées pour affronter les défis du futur

Tomorrow’s leaders:multi-skilled,attentive,andastute

onaverageof themembersof executivecommitteesof Europeanbusinessesarewomen,according to a studyof19groups carriedout byinternational executiveresearch firmHeidrick&Strugglesand theEuropeanProfessionalWomen’sNetwork(EPWN).

G rowthon all fronts– 360˚– is a great aim. Butdon’t you need to be

Janus and Shiva at the same timeto run such amultidimensionalventure?Don’t you need twoheads and awhole lot of arms tobe able to handle priorities thatsometimes clash?Howdo youkeep both shareholders andemployeeshappywhen sharepri-ces tend to rise in response toplans for layoffs?Howdoyoupro-tect the environment and keeppeople inwork, howdo youmini-mize relocatingwhile keepingcosts down?

Boosting sales or net profitsbecomes too simple a goal. These(financial) endsdon’t justifiy anyoldmeans anymore. But thingsare going to get tougher, giventhedangersof social and environ-mental imbalances.

ForDelphineErnotte, groupdeputyCEOatOrange, the taskmight just turnout lessdifficultthananticipated: employeedemandsare changingandexpec-tationsareoftenattunedto those

of societyat large, andsoof thecompany.

“We’re lookingata challenge tothebig centralizedcompanymodel, she says.Wehave to findanew local equilibriumforouractivi-tiesand stop thinkingbasicallyglo-bal.Not just to improve territorialbalance, but also tobring clientsand staff closer. I think that’s goingtomake individualdepartmentsmoreautonomous.”

Thismeansbringing staffandmanagementcloser together too.“I spendonedayeveryweek in thefield, soasnot to lose touchwiththegrassroots. In 2001amonthwentbywithoutmydoingthis: itleftme feelingdeaf, dumb,andblind.Tomakeyourselfunderstoodyouhave toknowpeople, knowtheir jobsand theway they talk.Thatwayyouavoid situationswhe-repeopleonly tell youwhatyouwant tohear.”

MrsErnotte, aparticipant in theForumdebateon “whatemployersneedto learnandunlearnaboutGenerationYwomen”, says thisapproachfits closelywith the

“search formeaning” that ispartof theconcernsofyoungGenera-tionYemployees.Thoseemployeescommitmore toapro-ject than toacompany, andtheyhave thehabitof communicatinginformally,byemail. “Thehierar-chyhas tobemoreopen tocriti-cism, she says.Thesenewrela-tionshipsaregoingto freeupthetraditionalpeckingorder,make itmore flexible, andbreakdowntheboundariesbetween teams.”

Leadership is a teamsportThis isvital to companyfunctio-

ning in these timesof crisis anduncertainty. “Whenstandardplan-ningdoesn’tworkanymore, sayRoselindeTorres andNnekaRim-mer,NewYorkandChicagoasso-ciatesof theBostonConsultingGroup (BCG), the companyhas tobecomemorepliantandadapta-ble. Leadershipat the top is nowateamsport”, theypointout in aDecember2011BCGmemoran-dumonTheFiveTraits ofHighlyAdaptiveLeadershipTeams. Lea-dershiphas tobedistributed, and

teamsdiversifiedandgivena clearcharter. Therehas tobe a climateofmutual trust so that teammem-bers canexpressdivergentviewsand let downtheir guard to ack-nowledgewhen theyneedhelp.

These recommendations tallywith the four “leadershipbeha-viorsmost effective in preparingtomanage the challenges of thefuture”, as identified in theMcKin-sey&Company study “WomenMatter2” : “intellectual stimula-tion, inspiration, participativedecisionmaking, and expecta-tions and rewards.”

“Youhave to showempathy,saysBCGParis associateAgnèsAudier.Youhave topickupweaksignalsand include themin thestrategy,and findwin/windealsinsideandoutside the companysoas to takeaccountof social, societalandenvironmentalconstraints.”“Anddemonstrateemotional intel-ligence too”, chips inBCGconsul-tantMarieHumblot-Ferrero.

These requirements, saysWomen’sForumpresidentVéroni-queMorali, are vital in termsof

corporatedecisionmaking, butalsoat themacroeconomicandpolitical levels. “Leadershave toknowhowto smoothoverconflicts.Weneed leaderswhosewayofworkingenablesbetter sha-ring” if inequality is to be reducedandgrowthmademore equitable.

Thismove away fromcompart-mentalizationdoes not entailbeing on call twenty-four hours aday.On the contrary – and even ifthe new communication toolsmean that everyonewants animmediate response to theirdemands. “It’s the responsibilityof leaders to ensure harmonyandbalance between the State, theshareholders and the employees”,MrsErnotte sumsup.

Awareness,participatorymana-gement, attentiveness topersonaldevelopment: leadershipqualitiesfoundmoreoften inwomenthaninmen, assertAgnèsAudierandSandrineDevillard,anassociatedirectoratMcKinsey. Studiesandsurveysprove it – andnot just atWomen’sForumtime! p

A.K.

III0123Jeudi 11 octobre 2012

Euro1,289dollar–0,4%depuis le 1er janvier

DowJones13473points+10,2%depuis le 1er janvier

Onced’or1765dollars+9,5%depuis le 1er janvier

Quitterendouceursonemployeurgrâceàlaruptureconventionnelle

Plaisir page11Impôts page3

DDesfissuresapparais-sent sur le marchéimmobilier. Depuis

huit mois, le volume des transac-tions chute. Mais la nouveauté dela rentrée, c’est le recul des prixdans certaines villes de province.Lesdernièresdonnéesdesnotaires

etdel’Insee,quiserontdévoiléesle20octobre, montrent des baissessignificatives à fin juin en rythmeannuel: –13,4% à Caen et –9,4% àPaupour les appartements; –5%àMarseille et –6,1% à Valenciennespour lesmaisons.Après une décennie d’euphorie,ces baisses n’ont rien de spectacu-laire, mais elles montrent que lapurgeadébuté.Unepurgeàlaquel-le Paris et une poignée de villes deprovince dynamiques, commeLyon,ToulouseouBordeaux,résis-tent. Les prix parisiens ontd’ailleursbattucetétéunnouveaurecord, avec un prix moyen aumètre carré de8410 euros.Dans ce contexte, les marges demanœuvre du gouvernementpourrelancer lemarchésontétroi-tes. Marquées par l’austérité bud-gétaire, lesmesures annoncées enseptembre ne permettront pasd’atteindre l’objectif de500000nouveaux logementsconstruits en 2013.Le seul aspect positif de la baissequi se dessine est qu’elle permet-trait de resolvabiliser des famillesqui avaient renoncé à acheter.Mais, pour cela, il faudrait qu’ellespuissent emprunter, ce quidevient de plus en plus difficile,car les banques ont commencé àrefermer le robinet du crédit. L’hi-ver sera rude.p

Pratique page2

EuroStoxx502471points+6,7%depuis le 1er janvier

Pétrole113,2dollars+4,9%depuis le 1er janvier

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LaFIACs’ouvreàParisdansunclimatmaussade

Cac403389points+7,1%depuis le 1er janvier

ImmobilierL’étatdeslieux

tLemarchés’enfoncedanslacrise,lesprixcraquentenprovincetLesastucespourachetermoinscher:nue-propriété,viager…tDes opportunités à saisir à l’étranger

Dossierpages4à8

PATRICK TOURNEBOEUF/TENDANCE FLOUE

JérômePorier

Lanouvellefiscalitédesrevenusdupatrimoine

Retoursurterre

Editorial

Cahier du «Monde »N˚ 21065 daté jeudi 11 octobre2012 - Nepeut être vendu séparément

Lesaccros de lamultibancari-sationvont apprécier Linxo.Lancée en septembre2010,

cette start-up françaisedéveloppeuneoffre permettantde consultertous ses comptes grâce à une seu-le interface. Ce service en ligne(www.linxo.fr), égalementdispo-nible surmobile (sur iPhone etsmartphones sousAndroid), pro-pose aussi un classement automa-tiquedesopérationspar type dedépenses (restaurant, habille-ment...), et un serviced’alertesignalant lesmontant anormauxou les risquesdedécouvert.

Pasde fiorituresL’interfaceWebest sobre et

bien conçue. La consultationdeses découverts bancairesn’étantpas en soi une activité très ludi-que, il n’y a aucune raisonpourque le site fasse dans les fioritu-res. Il se concentredonc sur la faci-lité d’accès aux informations.Unsystèmed’onglets permetdenavi-guer aisément.

Le soldede chacundes comp-tes référencés est indiquédans«synthèse». «Historique» classeles opérationspar date. L’onglet«tendance»présente, sous formedegraphique, la répartitiondesdépenses et des recettesparpério-de et par catégorie. Cette fonctionreconnaît automatiquement lanaturede lamajorité des achats. Il

suffit d’indiquer que telle dépen-se est à enregistrer dansune caté-gorie (par exemple«alimenta-tion») pour que, lors de la prochai-ne actualisationdes comptes, unachat similaire soit «taggé» ainsi.Une fonctionnalitéque seulesquelquesbanques en ligneoffrent à leurs clients.

Cerise sur le gâteau, tous cesservices sont gratuits: il suffit des’inscrire et de sélectionner les éta-blissementsdont on souhaite cen-traliser le suivi. Le choix est vaste,puisqu’une centainede banquessont référencéespar Linxo.

Seuleombre au tableau: pourenprofiter, il est indispensablede

communiquer ses données ban-caires confidentielles. «Nousavons toutmis enœuvre pourassurer leur confidentialité. L’as-pect sécurité est essentiel», assureBrunoVanHaetsdaele, présidentet fondateurdu site.

Linxoa choisi commeprestatai-reAmazon,dont lesnormes sontconformesauxexigencesde sécu-ritédu secteurbancaire. Toutes lesdonnéesdesutilisateurs sont, enoutre, stockées surdesdisqueschiffrés, et les serveursprotégéspardes firewalls, des antivirus etdesdispositifsdedétectiond’intru-sion. Linxoad’ailleurs reçu, gagede fiabilité, les sceaux«VeriSign

trusted»et «McAfeeSecure».Lapérennitéde cette jeune

pousseduWebestunautre sujetd’inquiétude. L’opérateur recon-naîtqu’il est encore loind’avoiratteint lepointd’équilibre. Il n’estd’ailleurspas le seul à proposer cesservices. Iswigo,Winancial,Optissi-maouBankin s’inspirentaussidumodèledupionnieraméricainMint. Cederniera plusieurs lon-gueursd’avance: racheté 170mil-lionsdedollarspar Intuit en 2010,il revendiquedixmillionsd’ins-crits etun revenude 12dollarsparanetparutilisateur actif.

Mais BrunoVanHaetsdaele seveut rassurant: «Notremodèle dedéveloppementest assis sur deuxpiliers: une offre grandpublic, viaLinxo, et uneoffre technologiqueàdestinationdes banques. » Linxocompteplus de65000inscrits,dontplusde lamoitié sont actifs.Après avoir équipé Fortuneo enmarqueblanche, la start-up s’ap-prêterait à signer avec unautreopérateurbancaire.

Les internautes etmobinautespourrontbientôt bénéficierdenouvelles fonctionnalités: uneversion tablette (iPad), et la possi-bilité de centraliser des comptesd’épargneautres quemonétaires(compte-titres, assurance-vie…).Mais cette nouvelle fonctiondevrait êtrepayante.p

Frédéric Tixier

Linxo,pourconsultersescomptesd’uncoupd’œil

Internet@

Depuis août 2008, lesemployeurs et les salariésliés par un contrat de tra-

vailàdurée indéterminéepeuventse séparer d’un commun accord.Cette «troisième voie», qui se dis-tingue de la démission et du licen-ciement, connaît un succès qui seconfirme d’année en année. Ainsi,192000 départs ont été signés en2009, 253000en2010, 287000en2011, et sans doute plus de300000 en 2012. Le départ négo-ciépermetausalariédequitterl’en-treprise avec ses indemnités derupture et de recevoir, le caséchéant, les indemnitésdechôma-ge, ce qui n’est pas possible s’ildémissionne. Pour l’employeur,cetaccordpermetd’éviterunepro-cédurede licenciement.Quellessontlesconditionsàres-pecter ? Tout d’abord, l’em-ployeur et le salarié doivent êtred’accord pour se séparer à l’amia-ble. L’employeur ne doit, en aucu-ne manière, faire pression sur lesalariépourqu’ilacceptededémis-sionner. Si tel était le cas, le conseilde prud’hommes requalifierait le«départnégocié» en licenciementsans cause réelle et sérieuse,condamnant ainsi l’employeur àverserà sonsalariédesdommageset intérêts.

Par ailleurs, le salarié doit êtreprésent dans l’entreprise pournégocier et signer l’accord, ce quiexclut ce type de séparation pourles salariés en arrêt-maladie ou encongématernité.Enfin, lorsque lesparties sont d’accord sur le princi-pe, ellesdoiventensuite s’accordersur les modalités de la séparation.Pour cela, la loi prévoit qu’il fautorganiser au minimum un entre-tien préparatoire pour se mettred’accord sur cesmodalités. Le sala-riépeutdéciderde se faire assister,

par exemple, par un membre del’entreprise. Il prévient alors l’em-ployeur par un simple courrier.Dans ce cas, l’employeurpeut aus-sisefaireaccompagnerparuneper-sonnede l’entreprise.Sur quoi faut-il se mettre d’ac-cord? L’objectif des entretiens,c’est de se mettre d’accord sur lesconditionsdelaséparation.Concrè-tement, l’accord doit porter sur lemontant de l’indemnité transac-tionnelle. Celle-ci nepeut être infé-rieureà l’indemnité légalede licen-ciement (article L. 1234-9 du codedu travail) ouà l’indemnitéprévuedans laconventioncollectivesi cet-te dernière est supérieure. Rappe-lonsquel’indemnitélégaledelicen-

ciement est égale à un cinquièmedemois de salaire par année d’an-cienneté, plus 2/15e de mois parannée de présence au-delà dedixans. Peuvent s’ajouter selon lessituations, le montant de l’indem-nitédecongéspayéssi le salarién’apaspristoussescongés,lemontantde l’indemnitédeclientèle, lemon-tantde laclausedenon-concurren-ce, etc. Enfin, il faut fixer la date dela rupture.L’accord est-il applicable dèsqu’ilestsigné?Non,d’unepart lesalarié comme l’employeurdispo-sent de quinze jours, à compter dela signature, pour se rétracter.Aucune condition ni justificationne sont demandées. Il suffit

d’adresser à l’autre partie une let-tre recommandée avec accusé deréception (ou la lui remettre enmains propres contre signature),disantque l’on se rétracte.

Ensuite, l’accord passé entrel’employeur et le salarié doit êtrehomologué par l’administration,pour être effectif. Celle-ci vérifiequelesconditionsontbienétérem-plies et qu’aucune pression n’a étéexercée sur le salarié. La loi prévoitque, passé le délai de rétractationde quinze jours, l’employeur ou lesalarié doit adresser l’accord à ladirectionrégionaledesentreprises,delaconcurrence,delaconsomma-tion, du travail et de l’emploi(Direccte), pour qu’il soit homolo-gué. Si la Direccte ne répond pasdans les quinze jours, l’accord esthomologué.C’estpourquoionpré-voit fréquemment que l’accordprendraeffet,parexemple,lelende-maindesonhomologation.Quels impôts sont dus sur l’in-demnité de rupture? Il faut dis-tinguer deux situations. Lorsquele salarié qui signe la rupture aatteint l’âgede la retraite, l’indem-nité est entièrement soumise àl’impôt sur le revenu, les cotisa-tionssociales, laCSGetlacontribu-tion au remboursement de la det-te sociale (CRDS).

Mais si le salarié n’a pas atteintl’âge de la retraite, l’indemnité deruptureest considéréecommedesdommageset intérêts et noncom-me du salaire, tout comme l’in-demnité de licenciement. De cefait, le salariéest en (grande)partieexonéré d’impôt sur le revenu, decotisations sociales, de CSG et deCRDS.Ainsi,parexemple, l’indem-nité est exonérée d’impôt sur lerevenu dans une limite variable,quipeut atteindre 212112 euros. p

ClaudeDurand

Laruptureconventionnelle,oucommentsesépareràl’amiableLedépartnégociépermetausalariédequitter l’entrepriseavecses indemnitésderuptureetderecevoir, le caséchéant, les indemnitésdechômage, cequiest impossible s’ildémissionneD

Les famillesmettront largement lamainauporte-monnaie l’an prochain, commel’exige le projet de loi de finances pour

2013. La non-indexationdubarème de l’impôt sur lerevenu rapportera 1,7milliard de recettes supplémen-taires en 2012, le double en 2013. A cela s’ajoute l’ins-taurationd’une tranche supplémentaire à 45% àpar-tir de 150000 euros de revenus et la taxationdes reve-nus des 2000à 3000 contribuables les plus fortunés àhauteur de 75%pour les deux ans à venir.

L’objectif est clair : redresser nos finances publi-ques. C’est d’ailleurs dans cet état d’esprit que lesniches fiscales seront dorénavant plafonnées à10000euros par foyer fiscal.

Mais, commenous sommesen France, il y a desexceptionsque l’on adumal à comprendre.Deuxexceptionsnotables. Tout d’abord, la rénovationdesimmeublesprésentantun intérêt architectural, sous lerégimede la loiMalraux. Celui-ci permet aux contri-

buables fortunésd’imputer largement les dépenses derestaurations immobilières sur leurs revenus. Cen’estpasuneniche, c’est un tunnel fiscal.

Seconde exception, la niche fiscale des investisse-ments outre-mer. L’Etat confie aux investisseurs pri-vés le soin de construire des logements en accordantaux contribuables des avantages fiscaux coûteux,comme l’a expliqué la Cour des comptes. Onparle degouffre financier pour les finances publiques,d’autant que leur efficacité économiquen’a jamais étédémontrée. Un dispositif qui favorise l’inflation descoûts, dont les premières victimes sont les ultrama-rins.

Les contribuablesqui enont lesmoyens continue-ront ainsi à transformerune grandepartie de leursimpôts enpatrimoine, aux frais de la République.

A titre accessoire, la bière va être taxée comme lesautres alcools.Des recettes enplus, bien sûr,mais l’ar-gument avancé est celui de la santépublique. Soit. Pour-tant, le rhumbénéficie toujoursd’un régime favorable.Peut-êtreparce qu’il estmeilleur que les autres alcoolspour la santépublique…

Si l’on veut véritablementque l’impôt soit républi-cain, autrementdit acceptableparce que juste, il fau-drait le démontrerdans les faits. Un impôt progressifsansniches fiscales à caractèrepatrimonial serait uneréponse. Les gainspour le Trésor public permettraientdemettre enplace de façonvisible et efficaceunepoliti-qued’aide sociale.p

ConseilsdefamillePatrick Lelong

Retraite

Nouvellebaissedunombrededépartsàlaretraiteen2012Les départs à la retraite, qui ont diminué en 2011 sous l’effet de laréformeSarkozy, vont encore baisser en 2012, avantde repartir nette-ment à la hausse l’an prochain, en raisonnotamment des nouvellespossibilitésde retraite anticipée à60ans. Après 609000départs en2011, ce chiffre devrait tomber à 578000cette année, pour augmenterfortement en 2013 et atteindre 718000, selon le dernier rapport de lacommissiondes comptes de la Sécurité sociale.p

Frédéric Cazenave

70,8milliardsd’euros,c’est lecoûttotaldesnichesfiscalesen2013.Legouver-nementa recensé433niches fiscales «ayantun impact budgétaire en2013», contre 449pour l’annéeprécédente. Bercy souligneque le coûtest «extrêmement concentré», puisquedix-septdispositifs représen-tent à eux seuls «plus de 50%du coût total»des niches fiscales, soit36,5milliardsd’euros. Le taux réduit de TVAde 7%sur les travauxdansles logements est en tête dupalmarèsdesdispositifs les plus coûteux,avecunmanqueà gagnerpour l’Etat de 5,3milliardsd’euros en 2013.Suivent, à 3,3milliards chacun, le crédit d’impôt recherche et l’abatte-mentde 10%sur lemontantdes pensions et retraites.p

Epargne

Fitchanticipeunepoursuitedeladécollectedel’assurance-vieLa collecte nette en assurance-viedevrait rester négative en 2012 et en2013, selon Fitch Ratings. L’agence de notation estime aussi que leLivretA et l’assurance-vie sont en concurrence frontale. Le plafondduLivretA a été relevé de 25% le 1eroctobre, à 19125 euros. Et il devraitconnaîtreunenouvelle hausse de 25% d’ici à la fin de l’année.Quant à son rendement, aujourd’hui de 2,25%net d’impôts, il est désor-mais très prochede celui des fonds en euros des contrats d’assurance-vie, souligneMarc-Philippe Juilliard, directeur senior au sein de l’agen-ce de notation.p

AssuranceLesFrançaisprêtsàrenonceràdesgarantiespour réduire lecoûtdeleur complémentaire santé Trois quarts des Français seraient prêts àrenoncer à certaines garanties afinde réduire lemontantde la cotisa-tionde leur complémentaire santé, selon le baromètre «Les Français, lasanté et l’argent» réalisé par LH2pour le compted’AG2R. 22%auraientmêmedéjà renoncé à effectuerun soin car celui-ci était peuoupas dutoutpris en charge.

FABRICE MONTIGNIER

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DL’alignementde la taxationdes revenusducapital sur cellequi frappe les revenusdutravail est probablement,parmi lesmesu-

resannoncéespar lenouveaugouvernement, celle quibouleversera leplus lepaysage fiscal français.Unemesurequi répondàunobjectifd’équitéau risqued’élu-der l’exigenced’efficacitéàmoyenterme.Car siune tel-le réformeprometde rapporter4,5milliardsd’eurosdans les caissesde l’Etat, il n’endemeurepasmoinsquetrois critiquesmajeurespeuvent lui êtreopposées.

Toutd’abord,penserque les revenusducapital sontnettementmoins imposésqueceux issusdu travail estuneerreur. SelonEurostat, capital et travail sontplusimposésenFrancequedans laplupartdespayseuro-péens, et subissentdes taux implicitesd’impositiontrèsproches.Après la réformeenvisagée, le risqueest

d’avoir les revenusducapitalplus taxésqueceuxdu tra-vail. Etmêmesi l’on imposaitaumêmetaux les reve-nusdutravail et ceuxducapital, cela reviendrait à impo-serdavantagecesdernierspuisque le capitalest déjàsoumisà l’impôt sur les sociétéset parfoisà l’impôt surla fortune.

Ensuite, ce phénomènesera accentuépar lesnouvel-les politiquesprudentiellesdes régulateurs, qui inci-tent les épargnants à détenir davantagede titrespublicsdont le rendementnominal est prochede zéro,voirenégatif. Avec une inflationattenduede l’ordrede2%, l’Etat françaisprofiteradoncde tauxd’intérêtnéga-tifs, une situationqui s’apparenteàune imposition cer-tes invisible,mais bien réelle. Car un tauxd’intérêt réelnégatif est synonymede transfert de richessesdel’épargnantvers l’emprunteur, en l’occurrence l’Etat.

Enfin, aligner la fiscalitéducapital sur celledu tra-vail estuneexpériencedont lespays scandinaves sonttous revenus.Ainsi, enSuède, le tauxmarginal de l’im-pôt sur le revenuétait de88%et le taux forfaitaired’im-positiondu capitalde 72%. La réformefiscalede 1991 lesa abaissés respectivementà 55%et 30%, tout en suppri-mant lesniches fiscales.Aujourd’hui, tous lespays scan-dinavesontadopté ce typede système«dual»qui taxeles revenusdu travail àunbarèmed’impositionpro-gressif et les revenusdu capital àun taux forfaitaire.Unsystèmequivise, et réussit, à stimuler l’innovationtoutenassurantunedistributionéquitabledes revenus.p

Droit fiscalPhilippeBruneauprésident du Cercle des fiscalistes

Lajustetaxationdesrevenusducapital

C’estunedesmesuresdupro-jet de loi de finances pour2013 qui fait le plus débat :

lesrevenusducapitalserontdésor-maistaxéscommeceuxdutravail.

Jusqu’à présent, pour l’imposi-tion de leurs revenus de place-ment, les épargnants avaient lechoix entre les soumettre aubarè-me progressif de l’impôt sur lerevenu et opter pour un prélève-ment forfaitaire libératoire, au

taux de 24% pour les produits deplacement à revenu fixe (obliga-tions, livrets d’épargne bancairefiscalisés, comptes à terme, comp-tes à vue rémunérés, plans d’épar-gne-logement de plus de douzeans…), et de 21% pour les dividen-des d’actions détenues sur uncompte-titresordinaire.

La possibilité d’opter pour cetteimposition forfaitaire libératoireserait supprimée: la plupart desrevenus de placement seraientdésormaissoumisd’officeaubarè-meprogressifdel’impôtsurlereve-nu.Cettemesures’appliqueraitdèsl’impositiondes revenusde2012.

Sivousavezoptépourleprélève-ment forfaitaire libératoire pourl’impositiondesintérêtsetdividen-

des perçus en 2012, vous pourrezprétendre à un crédit d’impôtimputable sur l’impôt à payer en2013 au titre de vos revenus de2012,ourestituablesivotretranchemarginale d’imposition est infé-rieureau tauxduprélèvement.

«Afin que l’Etat ne subisse pasuntrèsfâcheuxdécalagedetrésore-rie, un système d’acompte prélevéà la source lors de l’encaissementdes revenus serait mis en place àcompter de l’année prochaine»,explique Erwan Grumellon, ingé-nieur patrimonial chez SwissLifeBanque Privée. Son taux seraitidentique à celui du prélèvementforfaitaire actuel – 24% pour lesintérêtset21%pourlesdividendes–etsonmontantviendraitendimi-nution de l’impôt calculé au barè-me progressif dû au titre de lamême année, mais payable l’an-née suivante.

Lesménages dont le revenu fis-cal de référence est inférieur à50000euros pourraient deman-der à être dispensés du paiementde l’acompte. Demême, les foyersfiscaux qui perçoivent moins de2000eurosd’intérêtsparanpour-raient continuer à opter pour uneimpositionàuntauxforfaitairede24%, lors dudépôt de leurdéclara-tionde revenus.

Les dividendes conserveraientl’abattementde40%dontilsbéné-ficient actuellement lorsqu’ilssontsoumisaubarèmeprogressif,mais perdraient celui de l’abatte-ment fixe (1525eurospouruncéli-bataireet3050eurospouruncou-ple). Conséquence: quel que soitleur montant, les dividendes

seraient systématiquement taxés.Or, jusqu’à présent, par le jeu desdeux abattements successifs, lesdividendes inférieurs à 2541eurospar an pour un célibataire et5083euros pour un couple échap-paient à l’impôt sur le revenu. Enoutre, la fraction de la contribu-tion sociale généralisée (CSG)déductiblesur lesrevenusducapi-tal imposés au barème progressifserait ramenéede 5,8% à 5,1%.

«Aumaximum, les intérêts sup-porteraientdoncuntauxmarginald’imposition de 62,205%, pour uncontribuable imposable dans lanouvelle tranche à 45%, comptetenu des prélèvements sociaux(15,5%dont 5,1%deCSGdéductible)etde lacontributionexceptionnellesur les hauts revenus. Pour les divi-dendes, ce tauxmarginal ne seraitque de 44,205% du fait de l’abatte-ment de 40%», explique SophieBreuil, directrice de l’ingénieriepatrimonialechezNeuflizeOBC.

Pour les plus-values sur titre, letaux d’imposition forfaitaire de19% applicable d’office aux gains

réalisés lors de la vente d’actions,d’obligations, de parts de sicav etde fonds communs de placement(FCP), détenus sur un compte-titresordinaire,seraitaussisuppri-mé pour les cessions réaliséesdepuis le 1er janvier 2012. Ces plus-values seraient désormais soumi-ses au barème progressif de l’im-pôt sur le revenu, auquel s’ajoute-raient 15,5% de prélèvementssociaux. En contrepartie, ellesbénéficieraient de la déductibilitépartiellede la CSGau tauxde 5,1%.

Afin d’atténuer les effets de laprogressivitédubarème,unsystè-medequotient seraitmis enplacepour les ventes de titres interve-nuesen2012,2013et2014.Ilestéga-lementprévude rétablirundispo-sitif d’abattement pour durée dedétention, applicable au montantde la plus-value taxable.

«Mais le nouveau dispositif,dont la période de détention neserait décomptée qu’à compter du1er janvier 2013, ne prévoit qu’unabattementde40%auboutdedou-zeansde détention. Soit, aumieux,

à partir de 2025 pour les titres déjàen portefeuille, si la mesure n’estpas supprimée d’ici là ! », préciseErwanGrumellon.Cet abattementne jouerait qu’enmatière d’impôtsur le revenu, les 15,5%de prélève-ments sociaux, ainsi que l’éven-tuelle contribution exceptionnel-

le sur les hauts revenus de 3% ou4% restant dus sur la totalité de laplus-value réalisée.

Cette mesure a provoqué unetelle fronde du côté du patronatque le gouvernement a annoncéqu’ilmodifieraitsontexte,notam-ment sur le régime fiscal des plus-values de cession pour les créa-teursd’entreprise.

Cette nouvelle donne fiscale a,en revanche, épargné l’assurance-vie et le plan d’épargne en actions(PEA). L’option pour le prélève-ment forfaitaire resterait possiblepour lesproduitsdescontratsd’as-surance-vie et de capitalisation –les tauxde35%, 15%et 7,5%actuel-lement applicables ne seraientdoncpasmodifiés–etpourlespro-duitsdesfondssolidaires,quibéné-ficientd’un tauxréduitde 5%.

Leprélèvementforfaitaireappli-cable d’office aux bons anonymesserait également maintenu, maissontauxseraitportéde60%à75%(soit 90,5% avec les prélèvementssociaux). Quant au régime fiscaldu PEA, il ne serait pas non plustouché.Encasde retraitavantcinqans, le gain net resterait taxé à untaux forfaitaire de 22,5% pour unretrait avant le deuxièmeanniver-saire du plan, et au taux de 19%pour un retrait entre deux et cinqans.Destauxauxquelsil fautajou-ter les 15,5% de prélèvementssociaux.p

Nathalie Cheysson-Kaplan

Placements: lanouvelledonnefiscaleDividendes, intérêts,plus-values… lesrevenus tirésdesplacementsdevraientêtre taxésaubarèmeprogressifde l’impôtsur lerevenu

Lesnouvellesmesuresont,enrevanche,épargnél’assurance-vieetlepland’épargneenactions

Jusqu’àprésent, lesdividendesinférieursà2541eurosparanpouruncélibataireet5083eurospouruncoupleéchappaientàl’impôtsurlerevenu

ImpôtsArgent 30123Jeudi 11 octobre 2012

LE «SCELLIER» prendra fin le31décembre 2012. Très populaireauprèsdes contribuables, ce dispo-sitif fiscal en faveurde l’investisse-ment locatif permet, depuis qua-tre ans, de bénéficierd’une réduc-tiond’impôt sur le prix d’achatd’un logementneuf, étalée surneuf ans, sous réservede le louerà certaines conditions. Très incita-tif à son lancement en 2008, sesavantages fiscauxont été rognés:le tauxdedéfiscalisationa étéramenéà 13%dumontantde l’in-vestissementen 2012.

Le 1er janvier 2013, il sera rempla-cépar unnouveaudispositif, bap-tisé «Duflot», dunomde laminis-tre de l’égalité des territoires et dulogement, CécileDuflot. Fiscale-mentplus intéressant,mais aussiplus contraignant, il permettraauxparticuliers qui achètentunlogementneuf dans les zones«tendues», où la demande locati-ve est forte et l’offre insuffisante,

debénéficier d’une réductiond’impôtde 18%, étalée sur neufans. Cette réduction sera plafon-née, soit en eurosparm2 de surfa-cehabitable, soit à 95%dumon-tant de l’investissement, dans lalimited’unplafondmaintenuà300000euros.

Coupde pouceEncontrepartie de ce coupde

pouce fiscal, le propriétairedulogementdevra le proposer àunloyer inférieur de 20%à celui dumarché, à des locataires répon-dant à des conditionsde ressour-ces qui, elles-mêmes, serontrevues à la baisse par rapport auScellier. Les villes concernéesseront aussimoinsnombreusesquedans le précédent zonage.

Autrenouveauté: la propor-tionde logements bénéficiantdela réductiond’impôtdansunimmeubleneuf sera désormaislimitée. Ce dispositif entrerait

dans le plafonnementdes nichesfiscales, qui passera à 10000eurospar foyer en 2013. L’objectifest de permettre la constructionde40000 logementsneufs en2013, contre à peine 30000pourle dispositif Scellier en 2012.

Le«Duflot» sera-t-il unsuccès?«Il y aurade lademande,présumeNicolasSchimel, présidentdel’Unionfinancièrede France (UFF).L’appétencedes Françaispour lapierre est toujoursaussi forte, sur-tout en l’absencedeplacementsalternatifs séduisants.»Maisd’autressontplus réservéset atten-dentde connaître tous lesdétailsdudispositifpour seprononcer.«Si on retientdes critères troppré-cis commebasede comparaisonpour calculer leniveaumaximumdes loyers, par exemple, les prixdansune rueoudansunquartier,on risquedebâtiruneusineàgaz,estimePierreBazaille, présidentde l’Observatoiredumarché

immobilierdesnotaires (OMIN).Et si les projetsmanquentde lisibili-té, on court à la catastrophe.»

Avecdes loyers inférieursde20%aux loyersdemarché, lespro-grammes«Duflot»pourront-ilsoffrir une rentabilité satisfaisan-te? «C’est la clé de leur réussite,soutientEmmanuelDucasse, char-géd’études auCrédit foncierimmobilier. Il faut que les pro-grammesdégagentaumoinsunerentabilitébrute de 4%hors défis-calisationpour convaincre lesinvestisseurs.»Un seuil qui corres-pondapproximativementà la ren-tabilité actuelledu Scellier ver-sion2012.

Mais lespromoteurs traversentunepériodedifficile et beaucoupontdes financesà sec.«Ils nepour-rontpas sortir deprogrammesvrai-ment intéressantsavant 2014»,prévientGilles Etienne,directeurassocié chezCyrusConseil. p

J.Po.

Lesprofessionnelsréservéssurl’avenirdu«Duflot»

Lemarché immobilier sefige à l’approche de l’hi-ver. Depuis un an, lenombredeventeschutefortement. Après unrebondfin2011,liéàl’an-

ticipationdudurcissementdelafis-calité des plus-values immobiliè-res et à l’annonce de la disparitionduprêtàtauxzéro(PTZ+)dansl’an-cien, le volumedes transactions sedégonfle inexorablement.

En Ile-de-France, les transac-tions dans l’ancien ont ainsi plon-gé de 21% au deuxième trimestre,selon les notaires. Pour MichelMouillart, professeur d’économieà l’université Paris-Ouest-Nanter-re-La Défense, la France est entréedansl’unedes troisplusgravescri-ses immobilières depuis la fin desannées 1970. «L’activité a dévisséde l’ordre de 25% depuis un an, lemarché est bloqué, constate-t-il.Cet attentisme risque de se prolon-ger,carlaplupartdesvendeurspeu-

vent patienter. Sans volonté publi-que de relancer le marché, il ne sepassera pas grand-chose d’ici auprintemps 2014. » Alors que858200transactions avaient étéenregistrées en 2011, le total desventespourrait tomberà 700000en2012,selonLaurentVimont,pré-sidentdeCentury 21.

Malgré ce contexte morose, lesprix, jusqu’à présent, résistent.Mais jusqu’à quand? Le marchéparisien, atypique par l’ampleurdu déséquilibre entre l’offre et lademande, semble relativementsolide.«AParis, labaissenedevraitpas dépasser 5%à8% sur unan, cequi devrait suffire à soutenir lademande, déclare Jean-MichelCiuch, directeur général d’ImmoGroupConsulting.Lemarchépari-siendemeure très recherchéet il estsi restreint qu’il est préservé d’uneffondrement des prix ; on n’yconstruit quasiment pas de nou-veaux logements.»

Preuve de cette résilience, lesprix ont battuunnouveau recorddans l’ancien cet été, avec un prixmoyen au mètre carré de8410euros pour la période allantde mai à juillet, selon la chambredes notaires de Paris et d’Ile-de-France. Pour un appartement dequatre pièces, il faut débourser850000eurosenmoyenneetpasmoins de 250000 euros pour unstudio de 30m2. Mais ce nouveaurecord ne doit pas faire illusion.Depuis l’automne 2011, le prixoscille autour de 8350 euros/m2.«Au-delà de ces variations, c’estbien la stabilisation des prix quidomine», soulignent les notaires.

Mais Paris n’est pas la France :la capitale ne représente qu’unepart infime (3%) des transactions.Enprovince,des fissuresapparais-sent. Les dernières statistiquesdes notaires et de l’Insee, indi-quant des évolutions de prix enrythme annuel à fin juin, mon-

trent que la purge a débuté danscertaines villes de province. Sur lemarché des appartementsanciens, de fortes baisses sontobservées à Caen (– 13,4%), à Pau(–9,4%), àRouen(–6,7%)et àMetz(–6%). Pour les maisons, c’est àMarseille (– 5%), à Valenciennes(–6,1%) et à Béthune (–10,2%) quelesprixs’ajustentleplusvite.Riende dramatique, mais le mouve-ment est enclenché.

Aprèsunedécennied’euphorie,quelle ampleur pourrait atteindrelabaissedesprix?Lesavissontpar-tagés. Parmi les plus pessimistes,Jean-Michel Ciuch anticipe unreplide8%à10%pour lesbiensdequalité situés dans les grandesmétropoles régionales d’ici douzeà dix-huit mois. Baisse qui, selonlui, pourrait atteindre 20% à 40%en périphérie des villes de moinsde 100000 habitants et dans leszones rurales, selon la qualité deslogements et leur emplacement.

«Sur fond de hausse du chômage,lapeurgangrène le comportementdesménages et les paralyse,obser-ve-t-il.Or l’achat immobilier enga-ge les foyers sur le long terme. C’estpourquoi il est le premier à souffrirdanscegenredesituation.L’étatdecertains marchés locaux est déjàcatastrophique.»

Michel Mouillart, en revanche,ne croit pas à un ajustement spec-taculairepar les prix. «Historique-ment, les prix de l’immobilier enFrance ne baissent que très peu encomparaison de la chute des volu-mes, car la plupart des vendeurspréfèrentpatienterplutôt que ven-dre à un prix inférieur à leur espé-rance, explique-t-il. On l’a vu lorsde la dernière grande crise,entre1992 et 1997.»

Même le niveau particulière-ment attrayant des taux des cré-ditsimmobiliers,dontlafortebais-se avait permis de relancer lemar-chéen 2008-2009,ne sembleplussoutenir la demande. En septem-bre, d’après l’Observatoire créditlogement/CSA, ils se sont établis à3,44% en moyenne, contre 3,95%sixmois plus tôt. Quant à la duréemoyenne des emprunts, dont l’al-longement avait contribué à ali-menterlaflambéedesprixd’acqui-sitionaucoursdeladécennieécou-lée, elle tend à diminuer nette-ment depuis le début de l’année.Preuve que les banques prennentde moins en moins de risquesdansleuractivitédeprêtauxparti-culiers. En septembre, la duréemoyenne des emprunts était de206mois, contre 214 début 2011.

Sur les neuf premiers mois de2012, lemarché du crédit immobi-liers’estcontractéde31,9%enryth-

me annuel. «Malgré des taux deplusenplusbas, larentrées’effectuedans un contextemorose, avec uneconjoncture qui inquiète les ache-teurs potentiels. Mois après mois,l’équationrestelamême:leprixéle-véde l’immobilier,maintenupar larareté des produits, est en décalageavec la capacité d’emprunt desacquéreurs», déclare Joël Boumen-dil, présidentdu courtierACE.

Dans une situation aussi blo-quée, lesmarges demanœuvre dugouvernement sont étroites. Le11septembre, Cécile Duflot, minis-tre de l’égalité des territoires et dulogement, a présenté au Sénat sonprojet de loi demobilisation géné-rale pour la construction de loge-ments. Parmi les mesures pharesfigurentlamiseàdispositiondeter-rains de l’Etat ; l’augmentation de20% à 25% du taux de logementssociaux dans les communes deplusde 3500habitants; unabatte-ment de 20% sur l’imposition desplus-values immobilières (horsrésidences principales) en 2013 etla création du «Duflot», nouveaudispositif fiscal d’incitation à l’in-vestissementlocatif,quisuccéderaauScellier le 1er janvier 2013.

Reprenantlesobjectifsduprécé-dent gouvernement, Cécile Duflota annoncé vouloir construire500000 logements par an, dont150000 logements sociaux. Unobjectif ambitieux, alors que lesmisesenchantiern’ontpasdépas-sé 380000 en 2011 et devraienttomber à 320000 en 2012. Pourune majorité d’experts, il pourradifficilement être tenu. «Le gou-vernement ne l’atteindra pas en2012, et très probablement pas en2013. Cette année, les ménagesvont contracter 120milliards d’eu-rosdecréditsà l’habitat. Pourréali-ser 500000 logements, il faudrait160à165milliardsd’euros.Comptetenu de sa situation budgétaire,l’Etat n’a pas les moyens de soute-nir lemarché», lâcheM.Mouillart.Seulunpuissant renforcementdudispositif d’aide à la propriétépourrait changer la donne,mais iln’est pas à l’ordredu jour.p

Dossier

Malgré la faiblessedes tauxdescrédits, l’aggravationde lacrise figelemarché.Seuleunefortebaissedesprixdébloquerait la situation

Dansl’immobilier,l’hivers’annonceglacial

Si lemarchéparisien,trèsrecherché,semblerelativementsolide,enprovince,desfissuresapparaissent

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Province

ÉVOLUTION DES PRIXAU M2

en euros

SOURCE : INSEE - NOTAIRES DE FRANCE

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5

20082007 2009 2010 2011 Sept. 2012

3,44 %

TAUX MOYEN DES CRÉDITS IMMOBILIERS AUX PARTICULIERSen%

SOURCE : CRÉDIT LOGEMENT/CSA,OBSERVATOIRE DU FINANCEMENTDESMARCHÉS RÉSIDENTIELS

500

600

700

800

2004 05 06 07 08 09 10 11 2012

Janv. 2012

VOLUMES DE VENTES DES LOGEMENTS ANCIENSen milliers

SOURCE : CGEDD-MEEDDMD'APRÈS BASES NOTARIALES ETDGFIP

Des prix de l’immobilier au plus haut... ... soutenus par des crédits attractifs En 2012, les ventes ont recommencé à chuter

Par Jérôme Porier

4 0123Jeudi 11 octobre 2012

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Les taux des crédits s’appro-chent de leurs plus basniveauxhistoriques, atteints

en 2010. Les banques prêtentdésormais en moyenne à 3,80%sur vingt ans, contre 4,35% en jan-vier, et à 3,40% sur quinze ans(4,05% en début d’année), d’aprèsle courtier Empruntis. Cette baisses’explique par celle du taux del’obligation assimilable du Trésor(OAT) 10ans. Celle-ci sert, en effet,de référence aux crédits immobi-liers à taux fixe et évolue entre 2%et2,50%depuis juillet.

Mécaniquement, la baisse destaux d’intérêt améliore le pouvoird’achat immobilier des emprun-teurs. Ainsi, une mensualité de1000euros, hors assurance, per-met aujourd’hui d’emprunter173192euros sur vingt ans à 3,45%,soit 8885euros de plus qu’en jan-vier 2012 à 4,05%, d’après lescalculsducourtierCafpi.

Sauf que les banques sont deplus en plus sélectives. Déjà, ellesavaient resserré leurs conditionsd’octroiendébutd’année.Cela faitdonc quelques mois déjà qu’ellesne prêtent plus à 110% mais exi-gent que le candidat à l’achatapporte au minimum les frais denotaires. De plus, les établisse-ments bancaires restent stricts surlerespectd’untauxd’endettementmaximum de 33%. «Les banquessonttrèsvigilantessur lasécuritédel’emploide l’emprunteur, et sur son

budget de trajet domicile-travaildepuis janvier, constate Maël Ber-nier, porte-parole du courtierEmpruntis. Heureusement, ladétente des taux d’intérêt redonneunpeud’airauxemprunteurs.»Lesparticuliers, dès lors que leur dos-sier est solide, ont donc toutes lescartesenmainpournégocier.

D’autant qu’en raison du fort

ralentissementdunombredetran-sactions, les banques sont très enretarddans leurproductionde cré-dit. «Les acheteurs qui bénéficientd’un apport de 20% pour financerleur bien peuvent obtenir une bais-se de tauxde0,50%par rapport aubarème affiché par la banque»,explique Philippe Taboret, direc-teurgénéral adjointdeCafpi.

Or, la période est particulière-ment propice à la négociation: lemoisd’octobre,avecsesnombreuxSalons de l’immobilier, est l’occa-sion pour les banques de faire desefforts commerciaux. Il est doncprobable que les taux des créditsbaissent encore légèrement dans

les prochaines semaines. Dans lecontexteactuel,opterpourdescré-dits à taux révisables, indexés surles tauxà court termecomme l’Eu-ribor3moiset l’Euribor1an,n’offrepas aujourd’hui de réel avantage:l’écart de taux avec les crédits àtauxfixeest trop faible.

En revanche, les formulesmix-tes démarrant par un premierpalier à taux fixe sur une périodeallantdetroisàdixans,suivid’unerévision,ont la cote.«Ces formulespermettent d’obtenir un gain de0,50% à 0,80% sur le taux s’appli-quant pendant le premier palier.Ellesconviennentparticulièrementaux jeunes emprunteurs, quidevront très certainement reven-dre leur bien dans cinq, sept ou dixans pour acheter plus grand à l’oc-casion de l’agrandissement de leurfamille», expliqueFrançoisKliber,directeur général commercial deGEMoneyBank. Ces emprunteursrembourseront donc leur créditpar anticipation avant même lapremière révisiondu taux.

Ainsi, un particulier emprun-tant 225000euros sur 25ans peutbénéficier d’un taux fixe de 3,75%pendant cinq ans, avant une pre-mière révision en fonction duniveau de l’Euribor 1mois à cettedate. A titre de comparaison, lesbanques prêtent en moyenne à4,25% sur 25ans pour les formulesclassiquesà taux fixes. p

Agnès Lambert

Descréditsauplusbas,maispaspourtoutlemondeLesbanquesprêtentenmoyenneà3,80%survingtans, soit0,50%demoinsqu’en janvier. Lesbonsdossiersont intérêtànégocier

DossierArgent

Mêmesilemarchéimmobi-lier français commence àdonner des signes de fai-

blesse, les prix restent encore éle-vés. Pour beaucoup, l’acquisition,même à crédit, coûte cher et pèsesur le budget. Pour diminuer lanote,voicicinqpistespourdevenirpropriétaired’unlogementdécoté.

LogementoccupéQuevousl’achetiezpouryvivre

plustardoupourréaliseruninves-tissement locatif, un logementloué (c’est-à-dire avec un locataireenplace) séduit avant tout pour ladécote de prix qu’il affiche. Lesremises consenties vont de 10% à25%par rapport au prix dumêmelogement vendu libre. En général,la réduction la plus faible concer-neun bail dont l’échéance est pro-che, laplusélevéecorrespondàunlogement dont le contrat de loca-tion vient d’être renouvelé pouruneduréede trois ou six ans.

Ces décotes atteignent jusqu’à25% pour des biens loués avec unbailde la loide 1948; avecunoccu-

pant handicapé ou bien âgé deplusde 70 ans.

Mais ce prix «cadeau»n’est passans contrepartie. Dans ces troiscas, il sera difficile, voire impossi-ble, de déloger le locataire. Les plusgrands vendeurs de biens occupéssont les fameux «zinzins», cesinvestisseurs institutionnels (ban-ques, assurances, mutuelles…) quivendentdesimmeublesparlot.Lesparticuliers en cèdent aussi, maisenmoinsgrandequantité,àlasuited’un divorce, d’un pépin financier,de santéoud’unesuccession.

Transformationd’unlocalcommercial

Transformerune anciennebou-cherie, un atelier demenuiserie ouune imprimerie en habitation per-met de faire d’une pierre deuxcoups: habiter un lieu original etacheter moins cher. En effet, celocalàusageprofessionneln’asou-vent pas les mêmes critères devaleurqu’unehabitationstandard.Outre la surface commerciale, lessous-sols et les lieux de stockage

sont parfois importants. Selon lataille et l’emplacement, ce localpourra se négocier de 5% à 15%moins cher qu’un logement tradi-tionneldanslemêmequartier.Si lebudgetd’acquisitionest attractif, ilne faut pas sous-estimer le budgettravaux pour convertir cet espaceen lieu de vie. Une transformationpossible à condition d’obtenir unpermis de construire à lamairie etle feuvertde la copropriété.

ViagerimmobilierCette transaction spécifique

permet d’accéder à la propriétéavecdesrabaisimportantsparrap-port aux prix du marché. Le jourde la signature, l’acheteur (le débi-rentier) paie au vendeur (le crédi-rentier)unesommeappelée«bou-quet » – inférieure de 30% à lavaleurtotaledulogementlibresurlemarché. En contrepartie, il s’en-gage à verser un loyer au vendeursous forme d’une rente viagèremensuelle jusqu’à la fin de sesjours. Cette solution convient sur-toutàceuxquiont résoluleurpro-

blème de résidence principale etquidisposentde tempspour récu-pérerle logementconvoité.Impos-sible de connaître à l’avance lecoût total de l’opération immobi-lière, qui se calculera au décès ducrédirentier.

Nue-propriétéCette disposition est utile pour

seconstituerunpatrimoineimmo-bilier, dix à quinze ans avant laretraite.Lescénarioconsisteàache-ter lanue-propriétéd’unbien. Cet-te opérationpermet d’obtenir unedécote appréciable par rapport auprix en pleine propriété. Le rabaisestde40%pourl’achatennue-pro-

priété pendant quinze ans. Aucoursde cette période, cette acqui-sition ne dégage aucun revenu,elle n’alourdit pas la fiscalité del’épargnant. La nue-propriété negénère aucuns frais liés à la ges-tion, à l’entretienet à la réparationdubien. Au termede la durée de ladétention, la pleine propriété sereconstitue automatiquementsans frottement fiscal. Le bien enquestion peut alors être occupépar sonpropriétaire, cédéou loué.

QuartierendevenirEn immobilier, les meilleurs

quartierssepaientàprixd’or, alorspourquoinepasopterpourunsec-

teur en devenir? En constructionpendant parfois plusieurs années,cesnouveaux«morceauxdeville»attirent de nouveaux habitants enraisonde leursprixattractifs.

A l’occasion de ces reconver-sionsdeterrains,bienplacésenvil-le, les municipalités sont de plusen plus nombreuses à imposeraux promoteurs la vente de loge-ments à prix maîtrisés réservés àleurs habitants. Une fois les nui-sances du chantier disparues, lequartier animé et la desserte destransports en communassurée, lenouveau secteur a des chances deprendre de la valeur. C’est un parisur l’avenir. p

LaurenceBoccara

LesstratégiespossiblespourachetermoinscherViager, achatd’un local commercial,nue-propriété…Autantdepistesquipermettentd’accéderà lapropriétéenobtenantunedécote

«Ladétentedestauxd’intérêtredonneunpeud’airauxemprunteurs»Maël BernierEmpruntis

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2007 2008 2009 2010 2011 2012

17 anset deux mois

DURÉE MOYENNE DES CRÉDITS IMMOBILIERS AUX PARTICULIERSen années

SOURCE : CRÉDIT LOGEMENT/CSA,OBSERVATOIRE DU FINANCEMENTDESMARCHÉS RÉSIDENTIELS

Strasbourg

Toulouse

Marseille

Nantes

Bordeaux

Montpellier

Lille

Lyon

Nice

Paris

– 11,65 – 10,62 – 6,57 – 3,67 – 3,25

+ 3,27 + 3,62 + 4,05+ 9,98

20,2

44,6

49,3

59,5

59,7

60,3

66,7

68,7

69,4

74,5

LilleStrasbourg

MarseilleToulouse

NantesNice

BordeauxMontpellierParisLyon

– 0,74

POUVOIRD’ACHAT IMMOBILIER ENSEPTEMBRE 2012 ET ÉVOLUTION DEPUIS JUIN 2011en m2, avec une mensualité de 1 000 ! par mois sur vingt ans

en % de surface perdue

en % de surface gagnée

SOURCE : MEILLEURSTAUX.COM

La durée des crédits ne progresse plus Les capacités d’achat vont du simple au triple selon les villes

50123Jeudi 11 octobre 2012

FRÉDÉRICBLANCest juriste loge-mentà l’UFC-Quechoisir.Quel est le litige le plus fréquententre locatairesetpropriétaires?

Le principalmotif de plainteporte sur la restitution du dépôtde garantie aux locataires. Lesbailleurs sont obligés de fournirdes devis et non des facturespour justifier des travaux deremise en état. Cela entraîne par-fois des abus, des locataires neretrouvant qu’une infime partiede leur dépôt de garantie. Pour

unmontant inférieur à 4000euros, le locataire doit faire unrecours devant la juridiction deproximité, qui tranche.

Au-delà, c’est le tribunal d’ins-tance du domicile qui est compé-tent. Tout part souvent d’un étatdes lieux d’entrée bâclé. Nousconseillons au locataire de se fai-re accompagner par une person-ne qui pourra effectuer une dou-ble vérification: carrelage fendu,poignée de portemanquante…Et pendant la durée dubail?

Si le propriétaire a sous-esti-mé lemontant des charges, ilpeut demander chaque annéeune régularisation, et parfois lemontant à payer peut être trèsimportant pour le locataire. Si lescharges ont été, dès le départ,manifestement sous-évaluées, cedernier peut saisir le tribunald’instancepour demander unecompensation, à conditiondeprouver lamauvaise foi du pro-priétaire. p

Propos recueillis parM.Pe.

C’était l’une des grandes pro-messesdecampagneducan-didat Hollande : stopper la

flambéedes loyers. Il faut dire queen dix ans, ils ont bondi de 35% etpèsent désormais très lourd dansle budget des ménages. Depuis le1er août, le décret d’encadrementdes loyers est donc entré envigueurdansquarante-troisagglo-mérations. Désormais, lors durenouvellement du bail ou d’unchangement de locataire, les pro-priétaires bailleurs ne sont pluslibres de revaloriser leurs bauxcomme bon leur semble. La haus-se est limitée au dernier indice derévisiondes loyers connu (2,2%audeuxièmetrimestre).

Uncoup demassue…Cette mesure est perçue com-

meuncoupdemassuepar lespro-priétaires. «Alors que les rende-ments de l’immobilier locatif attei-gnent tout juste 3% à 4% net dansles grandes villes, le décret enlèvedéfinitivement tout intérêt à l’in-vestissementdanslapierre», s’indi-gne Jean Perrin, président del’Union nationale des propriétai-resimmobiliers.Ildénoncenotam-ment l’impossibilité d’activer lelevier des loyers pour faire faceauxaugmentationsdes charges etdes impôts locaux.

Selon d’autres experts, l’enca-drement des baux à la relocationpourrait même plomber le mar-ché locatif du neuf, pourtant épar-gné par le texte: «Les investisseursen Scellier, et bientôt en Duflot, nesont certespas directementconcer-nés par ce blocage des loyers. Maisdès le changementde locataire, qui

intervient en moyenne au bout detrois ans, ils tomberont inévitable-ment sous le coup du décret», pré-vient Jean-Michel Ciuch, directeurgénérald’ImmogroupConsulting.

…à relativiserPas sûr toutefois que le tableau

soit aussi noir. Tout d’abord, lespropriétaires semblent s’adapter

à la conjoncture économique.Selon le dernier observatoire Cla-meur,lesloyersdesnouvellesloca-tions, n’ont, en effet, augmentéque de 1,2% à fin août en rythmeannuel.

Unehausse inférieureàcelledudernier indice de révision desloyers, qui sert de référence auxpropriétaires pour revaloriser

leurs baux. «Le décret aura pourprincipale fonction de juguler lesexcèsdesbailleurs indélicats.Car lamajoritédespropriétairesont revuleurs prétentions à la baisse en rai-son de la flambée du chômage»,remarque Henry Buzy-Cazaux,présidentde l’Institut dumanage-ment des services immobiliers.L’encadrement des loyers a même

des avantages pour les propriétai-res. En plafonnant les revalorisa-tions des baux, le décret limite lesrisques d’impayés, qui amputentles rendements locatifs. «Or, ceux-ci ont doublé en dix ans. Près de 4%des locations doivent faire face àplus d’un mois d’impayés chaqueannée», observeM.Buzy-Cazaux.

Enfin, il existe aussi certaines

dérogations. Si le niveau du loyerest inférieur à la moyenne de l’ag-glomération, le propriétaireconserve la possibilité d’allerau-delà de l’indice de révision desloyers lors d’une relocation oud’un renouvellementdubail.

«Pour justifier que son loyer estréellement sous-évalué, il suffit quele bailleur compare les prix avec levoisinage et fournisse trois référen-cesdeloyers,s’ilsesituedansunevil-le de moins d’un million d’habi-tants, ou six dans les plus grossesagglomérations», note IsabelleCouëtoux du Tertre, directriceadjointe de l’Agence nationalepourl’informationsurlelogement(ANIL). Dans ce cas, il pourra alorsaugmenter son bail dans la limitede 50% de la différence entre leloyeret lamoyennedumarché.

Autreexception: lespropriétai-res qui ont entrepris des travauxpour unmontant aumoins égal àla moitié de la dernière année deloyer ont le droit de revaloriserleur bail de 15% du montant destravaux lors de la relocation. Et siles dépenses sont supérieures à ladernière année de loyer, alors lesbailleurs peuvent continuer àfixer librement leurs prix lors dela relocation ou du changementdu bail.

Enfin, certains propriétairesonttrouvélaparadepourcontour-ner la réglementation: louer enmeublé. Certes, la jurisprudence adurci ce régime ces dernièresannées, en obligeant notammentàmieuxéquiperlesbiens.Maisceslocationsnetombent toujourspassous le coupdudécret…p

BrunoDamon

Dans les agglomérations oùla pénurie de logementsrenddifficilel’accèsàlaloca-

tion, les locataires ne font pas tou-jours respecter leurs droits. Pour-tant, ils sont clairementdéfinis.

Tout n’est pas permis. Pour êtreloué, un logementdoit être décentet en bon état, c’est-à-dire avoir aumoins une fenêtre par pièce,s’ouvrant sur l’extérieur, unepriseouun éclairage par pièce, unpointd’eaupotable et des toilettes à l’in-térieur du bâtiment. Sa surfacehabitabledoit êtred’aumoins9m2

avec une hauteur sous plafond de2,20mètres.

Quelsdocumentspeutexigerlebailleur? «Une photocopie de piè-ce d’identité, un livret de famille,les trois derniers bulletins de salai-re ou une attestation de votreemployeur, le dernier avis d’impo-sitionsur le revenu, les troisderniè-res quittances de loyer, ou un rele-vé d’identité bancaire», répondSylvainJutteau,directeurdelages-tion immobilière chez Century 21France. En revanche, il est illégald’exiger photo d’identité, relevéde compte en banque, autorisa-tion de prélèvement automati-que, attestation du précédent

bailleur ou chèquede réservation.En cours de bail, alertez rapide-

ment votre propriétaire en cas deproblème. Si les gros travaux(chaudière à changer, toiture quifuit…) sont à la charge du proprié-taire, le locataire doit assurer lesréparations courantes et l’entre-tien du logement (aération, ramo-nage de chaudière…). Quoi qu’ilarrive, sauf si des travaux non

effectuésmettent en péril le loge-ment, il ne faut jamais réaliser soi-même les réparations sans unaccord écrit du propriétaire, sinonil pourrait refuser de rembourser.

Si votre bailleur ne réagit pas àvos demandes, deux mois aprèsl’envoi d’une lettre recommandéeavecaccuséderéception,vouspou-vez saisir la commission départe-mentaledeconciliationsur le loge-ment.Ellerendraunavisquelepro-priétairen’est pas obligé de suivre.Vouspouvezaussiengagerunepro-

cédureauprèsdutribunald’instan-ce. Le juge tranchera sur la base dudossierquevous lui fournirez.

Après la location, soyez vigi-lant.Avantderéaliser le constatdesortie des lieux, effectuez lesmenues réparations afin qu’ellesne vous soient pas facturées auprixfort. Inutiledetoutremettreàneuf, votre propriétaire ne pourrapasvousreprocherl’usurenorma-le du logement. Il peut, en revan-che, ne pas vous rendre la totalitéde votre dépôt de garantie si desréparations doivent être faitesaprèsdes dégradations.

«Lepropriétaireesttenudejusti-fier toute retenue sur le dépôt degarantie, en fournissant des devisdétaillés», précise Céline Zawieja,consultante juridique chez Centu-ry 21. « Il doit rendre ce dépôt degarantiedanslesdeuxmoisquisui-vent la restitution des clés, un délaiqui permet de régulariser les char-ges»,ajoutePhilippeGoujon,direc-teur du groupe Immo Express. Làencore, en cas de litige, le constatde sortie des lieux fera foi, et vousdevrezsaisirlajusticepourrécupé-rervotredû si vousn’êtespasd’ac-cordavec votrepropriétaire.p

Marie Pellefigue

Ilest illégald’exigerdulocatairephotod’identitéourelevédecompteenbanque

«Toutpartsouventd’unétatdeslieuxbâclé»

ArgentDossier

LocatairesetpropriétairespeuventvivreenbonneintelligenceSi le rapportde force lui est favorable, lebailleurn’apas tous lesdroits

Visite d’un appartement à louer. Endix ans, les prix des loyers ont bondi de 35%. F.ACHDOU/URBA IMAGES SERVER

L’encadrementdesloyers,unécueilpourlesbailleurs?La loienvigueurdepuis le 1eraoût,malperçuepar lespropriétaires,neprésentepourtantpasquedes inconvénients

6 0123Jeudi 11 octobre 2012

AuMaroc,lesprixsontdenouveauraisonnablesAMarrakech,pourunriadàrestaurer,comptezentre 100000et200000euros

Aprèslaflambéedesprix jus-qu’en 2007, le marchémarocain a corrigé ses

excès. Depuis début 2008, lestarifs ont chuté de 30%, enmoyenne,dans le pays.«Les biensont retrouvé leur juste valeur»,explique Othman Benhallam,directeur de l’agence GuyHoquetà Marrakech. De quoi créer desopportunités. «Le tourisme est enplein essor et la devise ne s’est pasdépréciée», argumente WilliamPichon, ingénieur patrimonialchezHaussmannPatrimoine.

Villede caractère, avecunaéro-port en développement, Marra-kech reste une valeur sûre pouracheter ou investir. Les prix s’éta-lent entre 1000et 2000 euros lemètre carré.

Parmi les spots : l’Hivernage,en dehors de l’agitation de laMédina.Dansce joliquartiereuro-péen,unappartementenrésiden-cehautstandingde78m2s’estven-du récemment à 130900euros.Dans ce secteur, un autre « de100m2 avec vue sur le jardinMajo-relle est parti à 200000euros»,décritSéverinedeFreycinet,direc-trice de l’agence Emile Garcin àMarrakech. Plus «bling-bling», lequartier de la Palmeraie abritedesvillasde500000eurosà5mil-lions d’euros.

Pour les amateurs de riads,direction laMédina, le quartier le

plus ancien deMarrakech. Comp-tez entre 100000et 200000euros pour un bien, avec patio, àrestaurer. Casablanca, la capitaleéconomique, est à privilégierpourceuxquiveulent investir.Denombreux programmes neufssortent de terre. «Misez sur lequartier Racine, dit aussi le Trian-gle d’or, un secteur en pleinboom», conseilleWilliamPichon.

Face aux côtes ibériques, Tan-ger recèle un fort potentiel, assu-re M.Pichon. Plusieurs explica-tions : l’implantation de la méga-usineRenault, le nouveauport deTanger Méditerranée et la créa-tion d’une gigantesque marinasur le port de la ville, à vocationtouristique. «Nos clients préfè-rent les quartiers de la Médina etde la Casbah, précise JérômeGué-rin, responsablede l’agenceEmileGarcin à Tanger. On y trouve unpied-à-terre de 100m2 à partir de150000 euros.»

Moins chère, Essaouira. Cettepetiteville fortifiée,proched’Aga-dir, est surnommée « la petiteSaint-Malo». «Moins connue queles grandes villes marocaines,c’est l’achat plaisir », noteM.Pichon. Préférez sa médina oule bord demer.

Avant de signer, il faut s’assu-rer de la qualité du bâti, de l’em-placement, du sérieux dupromo-teuretdesonintermédiaire.«Pas-sez par une agence ayant pignonsur rue, recommande WilliamPichon. Et évitez les semsara, cesagents immobiliers à la sauvet-te.» Ils peuvent vous faire visiterdesbiensnontitrés (sanstitre fon-cier). Le risque : voir débarquerdes héritiers revendiquant la pro-priété de votre bien fraîchementacquis.p

Marie-DominiqueDubois

DossierArgent

Pour le prix d’un deux-piècesà Paris, vous pouvez vousoffrir un… riad à Marrakech.

Devenir propriétaire à l’étrangerpeut vous permettre de réaliserune bonne affaire, à conditiond’éviter lespièges,qui sontparfoisnombreux. Naturellement, lessituations varient énormémentd’un pays à l’autre, mais ne vouslancez en aucun cas dans ce typed’acquisition sans prendre de pré-cautions. «Si la législation françai-se est protectrice pour les ache-teurs, ce n’est pas le cas dans tousles pays», explique Patrice Bon-duelle, notaire au cabinet Miche-lez&Associés.Adaptez-vous à la législation dupays Généralement, les transac-tions passent par un notaire,maiscen’estpastoujourslecas.EnEspa-gne, c’est unavocat qui rédige l’ac-te d’achat, et unnotaire qui l’enre-gistre. Un acheteur doit donc ver-ser des honoraires à ces deux pro-fessionnels. En Grande-Bretagneet dans certains pays de l’ex-Com-monwealth, seuls les avocats

(appelés «solicitors») rédigent etenregistrent les actes.

Enfin, le droit de propriétépeutêtre très différent de celui envigueurenFrance.«AuMaroc, cer-tainesmaisonsdisposentd’untitrede propriété dit “adulaire”, et nonfoncier. Dans ce cas, l’acquéreurcourt le risque de voir un ou plu-sieurshéritiersindivisairesluirécla-mer un dédommagement après lavente», prévient Jérôme Guérin,directeur de l’agence EmileGarcinà Tanger.

Avant d’acheter, prenez conseilauprès d’un notaire français ; laplupart des études disposent decorrespondants locaux, ouconnaissent des professionnelsbilingues pour vous assister dansvosdémarches.Optimisez votre financementLorsquevous financez votre achatimmobilier depuis la France, labanque exige une garantie situéesur le territoire français. « Il peuts’agirsoitd’unehypothèquesurunbienimmobilier,soitd’unnantisse-ment sur un placement de type

assurance-vie», précise YannMar-chand, responsable du pôle créditchezHSBCFrance.L’autresolutionconsiste à passer par un finance-mentlocal.«Danscecas, labanquedu pays demande généralementunapportconséquent,de l’ordrede30% à 50%», précise PhilippeTaboret, directeur général adjointdu courtierCafpi.

Dans tous les cas, vous devrezouvrir un compte bancaire local,ce qui n’est pas toujours une for-malitéet impliquecertainessubti-lités. AuMaroc, par exemple, vousdevez ouvrir un compte endirhams convertibles afin de pou-voir rapatrier vos capitaux le jouroùvous vendrez votre bien.

Et ilne fautpasoublierdedécla-rer chaque année l’existence deces comptes au fisc français.«Sinon, le risque est de se faireredresser et de devoir, en plus,payer une amende, au minimumde 1500 euros par compte ouvert,et de 5% du solde créditeur si plusde 50000 euros sont immobiliséssur le compte», préciseChristophe

Chaillet, directeur de l’ingénieriepatrimoniale chezHSBCFrance.Ne négligez pas les coûtsannexes Un prix d’achat très bascacheparfoisdecoûteuxfraisd’en-tretien. Aux Etats-Unis, par exem-ple, laplupartdesrésidencesrécen-tes imposent des servicespayants:gardiennage,piscine, laverie…«Lescharges de fonctionnement peu-ventêtreexorbitantessi larésidenceest en cours de commercialisation,carellessontrépartiessur lesappar-tements vendus», précise Alexan-derKraft,PDGdeSotheby’sInterna-tionalRealtyFrance-Monaco.

Autrepoint important : pensezà intégrer les frais d’assurance,parfois très élevés. Ce sera le cas sivous investissez, par exemple,dans une maison en Floride, fré-quemment touchée par les oura-gans. «A Miami, il faut compterautour de 10000dollars (7 700euros) par an pour assurer unemaison de 1millions dedollarsprès de la plage», confie Christo-pheBourreau,responsabledeBar-nes aux Etats-Unis.

Attention à la fiscalité Si vouscomptez louer votre bien pour entirer des revenus, il faudra lesdéclarer également en France.Mais vousne subirezpas unedou-ble imposition. «La règle généraledes conventions fiscales est quel’impôt sur les recettes locatives estpayé dans le pays où est situé lebien, puis ce montant est imputésous formedecréditd’impôtsur lessommesà régler en France», préci-seChristopheChaillet.Vérifiezaus-si que les prélèvements sociauxsontbien inclusdans lechampdestaxesmentionnéesdanslaconven-tion fiscale, sinonvousnepourrezbénéficierde ce crédit d’impôt.

Concernant l’impôt de solidari-té sur la fortune (ISF), les conven-tions fiscales entre pays sontmoinsnombreuses.Ainsi, leBrésilou la Thaïlande n’en ont pas signéavec la France. Dans ce cas, l’ISFdoit être réglé en intégralité enFrance sur la valeur dubien.Pensezà latransmissiondevotrebien En matière de succession, laloi française renvoie au lieu de

localisationdubienimmobilier. Sivous êtes propriétaire d’une mai-son en Grande-Bretagne, sachezque la réserve héréditaire (part devotrepatrimoinedontilest impos-sible de priver vos enfants) n’exis-te pas dans ce pays. A noter : unrèglement européen prévoit qu’àcompter du 17août 2015, un seulrégimecivils’appliquerapourl’en-sembledesbiensdétenusenEuro-pe (sauf au Danemark, au Royau-me-UnietenIslande), celuiduder-nier pays de résidence.

Attention aussi à la protectiondevotremoitié:certainspays,com-mel’Italieou laHollande,nerecon-naissent pas les donations entreépoux. «Pour éviter tout problème,le mieux est de rédiger un testa-ment par pays où l’on possède desbiens, auprès d’un professionnellocal, et faire en sorte qu’il existe enFranceuntestamentcentralisateur,de façon à être sûr que les juristeslocauxsecoordonnentetquelesder-nières volontés soient respectées»,conseillePatriceBonduelle.p

M.Pe.

Acheteràl’étranger, lemoded’emploiDeplusenplusd’acheteurs, refroidispar lesprixde l’immobilier enFrance,n’hésitentpasàprospecter endehorsde l’Hexagone

«Moinsconnuequelesgrandesvillesdupays,Essaouiraestl’achatplaisir»WilliamPichon

HaussmannPatrimoine

AFRIQUE

400 km

Casablanca

Tanger

MarrakechEssaouira

RabatOCÉAN ATLANTIQUE

Iles Canaries

Madère MAROC

Sahara occidental

ALGÉRIE

ESPAGNE

MAURITANIEMALI

70123Jeudi 11 octobre 2012

Rio de JaneiroCorrespondant

Leschiffresdonnent levertige,mêmeauxprofessionnels lesplus aguerris. En moins d’un

an,lesprixdel’immobilierontaug-menté de 18,8% à São Paulo et deprès de 20% à Rio de Janeiro. Etdepuis janvier 2008, les prixmoyens des appartements paulis-tes et cariocasont grimpérespecti-vementde 144,1%et 178,2%.

Cette envolée vertigineuse desprix a fait du Brésil, loin devant laChine, le championmondial de lavalorisationimmobilière,selonunclassementGlobal PropertyGuide.Et l’un des marchés étrangers lesplus recherchés depuis deux àtroisanspar les acheteurs français.

Les raisons ne manquent pas.L’économie du pays, même si elleconnaîtunralentissementcesder-niers temps, reste extrêmementdynamique comparée au VieuxContinent.ARio, laCoupedumon-de,organiséeen2014,puis les Jeuxolympiques, deux ans plus tard,offrent la perspective de priximmobiliers élevés au moins jus-qu’en2017, selon les spécialistes.

Les travauxderéhabilitationdecertains quartiers et la présencedes unités de police pacificatrice(UPP) dans une vingtaine de fave-las de la zone sud ont donné uncadresupplémentaireàcetteflam-bée des prix. A l’image de cettevoie express, le «couloir olympi-que», situé à l’ouest de Rio, entreles quartiers de Barra da Tijuca etRecreio,etquiaccueilleralevillageolympique,quiavusavaleurgrim-perde 50%en 2010.

La pénurie de logements, mal-gré les nombreuxprogrammesde

construction, fait le reste. Pouracheter, les modalités s’avèrentrelativementfacilespourunétran-ger. Même s’il doit s’entourer decertaines précautions, comme laprésence recommandée d’un avo-cat, les procédures, une fois lesdocuments «cristallisés», commeondit ici, peuvent être rapides.

«Demande inassouvie»L’obtentiond’unnumérod’iden-

tification fiscale (Cadastro pessoafisica ou CPF), indispensable pourouvrir un compte en banque ouacheterunbien, est accessible àunnon-résidents’ilpossèdeuneadres-se au Brésil, dans le cas par exem-ple d’un investissement immobi-lier.«Onarriveàunecertainestabi-lisation des prix à Rio, affirmeThierry Botto, consultant chez CBRichard Ellis. Il restera quelquespoches où les prix vont grimper çàet là. Enrevanche, sur le longterme,les prixvont encoremonter.»

Selon l’expert, le pays tient sasingularité également dans sestaux d’intérêt. En Espagne, par

exemple, le crédit immobilierreprésente 80%du PIB; en France38% et en Irlande 110%, alors qu’ilne correspondqu’à 4,5% au Brésil.«Cetypedecréditestextrêmementrécent,préciseThierryBotto. Ilexis-te une demande inassouvie et unmanque de financement dans lesecteur. Lesmarges sont importan-tes et, contrairement aux idéesreçues,iln’yapasdebullebrésilien-ne, elle n’existe pas.»

Après la venue de nombreuxretraités pendant des décennies, ily a désormais beaucoupde jeunesqui cherchentà louerouà acheter,affirme, sous couvert d’anony-mat, un entrepreneurparisien, finconnaisseurdu secteur et proprié-taire d’unemaison achetée à Vidi-gal, unepetite favela deRioblottieface à lamer et entourée des quar-tiers chics de la ville.

Ici, les Copacabana, Ipanema etLeblon sont saturés, mais il existeencore de bons investissementsdans bien d’autres quartiers. Aconditionde faire vite.p

Nicolas Bourcier

L’Espagne connaît, après unedécennie de frénésie immo-bilière, une crise de la pierre

d’une violence impressionnantedepuis 2008.Depuis cette date, lemarché accuse un recul des prixde 7% par an. Selon les dernierschiffres de l’Instituto nacional deestadistica (INE), cettedégringola-de s’amplifie.

En 2012, la baisse des valeursdevrait atteindre 14,4%, le pirescore depuis le début de l’éclate-ment de la bulle. Au cours descinq dernières années, l’immobi-lier espagnol a perdu, en moyen-ne, 33% de sa valeur. « Avant2007, aucune transaction ne s’ef-fectuaitentre 2000et 3000eurosle mètre carré, c’était bien pluscher. Aujourd’hui, beaucoup deventes se soldent à ces prix», affir-me Eduardo Molet, consultantimmobilier et fondateur de RedExpertos Inmobiliarios (REI).

Dans certaines régions, la chu-tedesprixestvertigineuse.Ainsi,sur la Costa del Sol, une maisonde 120m2 avec terrasse s’est ven-due, en juillet, 99000 euros, soitune baisse de 60% par rapport àson prix d’achat il y a cinq ans. Sila tendancegénéraleest incontes-tablement au reflux, la diminu-tion des valeurs suit des rythmesdifférents selon les villes, lesquartiersou lesprestationsoffer-tes. Bref, le marché se replie etfait le tri.

Les spécialistes pointent ainsidu doigt l’existence de plusieursmarchés. «On peut dénicher unappartementbradé dansune villetraverséeparuneautoroute,maison peine à trouver un bien cossu àMadrid», indique José ManuelGalindo, président de l’Associa-tion des promoteurs et construc-teurs d’Espagne (APCE). Alors quele secrétaire d’Etat espagnol àl’économie, Fernando Jiménez

Latorre, affirmait, le 10 septem-bre, que la baisse avait atteint sonplancher, les promoteurs immo-biliers demeurent dubitatifs.

Excédentaire, le stock d’appar-tements à vendre est estimé àplus de 800000 biens dans leneufet dans l’ancien. En raisondela crise, les banquesonthéritédesbiens des petits propriétairesayant acheté à crédit et qui nepouvaient plus faire face à leurséchéances.Faceà lapressioncrois-sante du gouvernement pouraccélérer l’assainissementdusec-teur bancaire, ces établissementsfinanciers cherchent désormais àse débarrasser au plus vite deleurs stocks.

En juillet, ils ont commencé àmandaterdesagences immobiliè-respour lancer des campagnesdevente à des tarifs très agressifs.Mais, une fois encore, la situationdiffère selon les villes. «Alorsqu’untiersdes676000logementsneufs en vente se situe sur la côteméditerranéenne, on n’en comptepas plus de 3 000 à Madrid »,observe JoséManuel Galindo.

Quoiqu’il ensoit,pour lesFran-çais souhaitant investir de l’autrecôtédesPyrénées, l’Espagneappa-raît à bien des égards comme unpays attractif. Barcelone etMadrid, qui accusent des baissesde 10% à 35%, sont des villes oùl’on peut faire de bonnes affaires.

Récemment, un appartement de120m2 situé en plein centre deMadrid s’est vendu 340000euros. «C’est 30%moins cher quelors du boom immobilier», préci-se Orlando Gonzalez-Arias, del’agence ERA Europe.

Selon le portail idealista.com,les prix affichés dans la capitaleespagnole fluctuent entre1 626 euros (Villaverde) et4595euros (Salamanca) le mètrecarré.Cedernierdistrict, l’équiva-

lent du 8e arrondissement deParis, est le seulde laville ànepasavoir baissé cet été.

Alban Drapeau, directeur del’agence LocaBarcelona, affirmeque «2012 est un bon cru pour fai-re une plus-value dans le futur».Achetéà 160000euros,unappar-tement de 60m2 dans le célèbrequartierde l’EixampledeBarcelo-ne peut, selon lui, se louer entre1000 et 1 200 euros par mois.Commepour tout achat immobi-lier, « il faut avant tout s’assurerde la qualité du bâti et se rendresur place», recommandeOrlandoGonzalez-Arias.

Pour le reste, les formalités etdémarches pour acquérir dans lapéninsule Ibérique sont assezsimples : disposer d’un docu-mentd’identitéencoursdevalidi-té,posséderunnumérod’identifi-cationd’étranger (NIE)et êtrepré-sent chez le notaire le jour del’achat du bien. p

LaurenceBoccara

Avec la crise, le marchéimmobilier grec n’en finitpas de s’effondrer. « Les

récentes mesures fiscales obligentde nombreuxpropriétaires grecs àse séparer de leurs biens par néces-sité oupour éviter depayerdavan-tage de taxes», explique IoannaPlakokefalou, directrice de l’agen-ce Hellenic Realty, implantée enGrècedepuis 1996.

Depuisdeuxans,lesprixdel’im-mobilier ont chuté, en moyenne,de 25% à 30%, et la tendance nedevrait pas s’arrêter dans les pro-chains mois. Athènes et les gran-des villes de province sont les plustouchées.«Lesvillasenborddemerrésistent un peu mieux, avec desbaisses de prix qui oscillent entre15%et 20%», précise IoannaPlako-kefalou. Sauf que les investisseursétrangers désireux de s’acheterune maison de vacances sont enpositionde force.

Dans les Cyclades, le rêve estdevenu accessible. Sur l’île deParos,prochedelacapitaleetdotéed’un aéroport, près de 2000biens

sont à vendre. Avec ses plages desablefinetsespaysagesàcouperlesouffle, l’île attire chaqueannéedenombreux touristes et les promo-teurs y ont construit à tour de brasdurant la dernière décennie. «Labulle immobilièreestderrièrenous.Lesprixontchutéde20%pourreve-nir à des niveaux raisonnables»,veut croire Nicolas Mugni, del’agenceDemeuresdeGrèce.

Lesmaisons récentes de 100m2

dans des petites résidences avecpiscine se négocient à partir de150000 euros. Quant aux villasluxueuses de près de 250m2, avecvue sur lamer, elles peuvent trou-

ver preneur dès 700000 euros,contre un million d’euros il y atrois ans. Plus au sud, les îles duDodécanèse ont l’avantage d’êtremoinstouristiques,à l’exempledeKalymnos ou de Leros, accessiblesen ferry ou en avion depuis Athè-nes. On peut y trouver des mai-sons blanches traditionnellesdont le mètre carré s’échangeentre 1 200 et 2000euros selonleurétat. Lesvillas récentesseven-dent, elles, entre 1 700 et 2400euros lemètre carré.

Sur le continent, lePéloponnèseattire les investisseurs étrangerspour ses nombreuxsites archéolo-giqueset sesbellesplages situées àenviron trois heures de route de lacapitale. Au sud, le long des côtes,lesmaisonsenpierredetroischam-bres, à proximité de la mer, nedépassentpas 200000euros.

«Avanttoutesignature, les titresde propriété doivent être vérifiésauprèsde laconservationdeshypo-thèques», rappelle Nicolas Mugni.L’interventiond’unavocatestobli-gatoire, ses honoraires ne devantnormalement pas dépasser 2% duprix d’achat. Ce dernier se procureun numéro d’enregistrement fis-cal pour l’acheteur et rédige l’actede cession, qui doit être signédevantunnotaire.Autotal, taxedetransfert de propriété, droits d’en-registrement et émoluments dunotaire portent les frais d’acquisi-tionàenviron 15%duprixd’achat.

Enfin, une nouvelle taxe sur lapropriété immobilière, détermi-née en fonction de la superficiedu logement et de sa localisation,doit être acquittée depuis 2012 enmêmetempsque la factured’élec-tricité. Elle s’élève, enmoyenne, à500 euros, pour un logement de100m2. p

Elisabeth Lannoyet Renaud Lévêque

Aussi ensoleillé que son voi-sin espagnol, le Portugalcumule les avantages pour

ceuxqui désirent acheter leur rési-dence secondaire. «Une trentainede vols quotidiens desservent lepaysdepuis laFranceet lecoûtde lavieyest 25%moins cher», expliqueCarlosVinhasPereira, présidentdela chambre de commerce et d’in-dustrie franco-portugaise (CCIFP).Autre atout: les prix immobiliersont chuté de 30% ces trois derniè-resannées.Encause,lacrise,quifor-celesPortugaissurendettésàcéderleurs logements aux banques :«Près de 8000 saisies ont été réali-séesen2011», préciseCarlosVinhasPereira. Pour récupérer leur miserapidement, ces dernières reven-dent ces biensàprixbradés.

A l’extrême sud du pays, dansl’Algarve, surnommée la «Côted’Azurportugaise»poursacentai-ne de plages et son climat enso-leillé, les biens sont parfois 30%ou 40% moins chers que sur lemarché. Des villas récentes de200m2, avec piscine, se vendent300000euros.

D’importantes chutes de prixsont aussi observées sur la côteouest, plus authentique, quis’étend de Lisbonne jusqu’à Porto.Unappartementdansunerésiden-cehautdegammesituéeàproximi-té de la mer s’échange, enmoyen-ne, 1400euros lemètre carré.

La capitale ne fait pas excep-tion.ALisbonne, lesprixy sont sixfois moins élevés qu’à Paris. Ontrouve des logements à rénover à2000euros lemètrecarréenpleincœur de la ville, dans les quartiersde la Baixa, duChiadooude l’Alfa-ma. Mais il faut compter

1500euros supplémentaires pourles logements qui sont déjà réno-vés.«ALisbonne, louerundeux-piè-cesmeublé toute l’année, à l’excep-tion de deux semaines pour y pas-ser ses vacances, permet d’obtenirun rendement net annuel garantide 4%», précise Pascal Gonçalves,directeur commercial de MaisonauPortugal.

Avant de signer, il est toutefoisindispensable de prendre certai-nes précautions. Tout d’abord, ilestvivementrecommandédevéri-fier l’isolation des logements.Ceux-ci sont, en effet, rarementauxnormes.Or, le coûtde l’électri-cité est élevé auPortugal.

Etre assisté par un avocat per-met aussi de sécuriser l’opération,les démarches administrativesétant généralement complexes.Enfin, sachez aussi que vous pou-

vez éviter de prendre un traduc-teur en passant par l’ambassadede France au Portugal, qui fournitsur son site Internet une listed’avocats francophones.

Avec les taxes immobilières, lesfraisd’acquisitionatteignent12%à15%duprixd’achat. En casde loca-tion du bien, qu’il soit meublé ounon, les revenussont taxésà 16,5%après déduction des frais d’entre-tien et de la taxe locale. Et cemon-tantnevientpass’imputersurl’im-pôt sur le revenudûenFrance. p

E. Lan.

ARiodeJaneiro, l’immobiliersemoquedelacriseLaCoupedumondeen2014,puis les JOen2016, soutiennent lesprix

BarceloneetMadrid,quiaccusentdesbaissesde10%à35%,sontdesvillesoùl’onpeutfairedebonnesaffaires

200 km

1 737 !– 41,5 %

1 899 !– 38,8%

1 420 !–38,2%

2 107 !– 37,9 %

2 449 !– 36,6%

1 542 !–36,5%1 405 !

–36,5%

2 611 !– 34,2 %

1 943 !– 34,2 %

1 659 !– 33,9 %

1 552 !– 28%

2 028 !– 26,6 %1 386 !

–26,4%

1 695 !– 26,1 %

2 138 !– 25,4%

1 791 !– 24,8%

3 343 !– 23,9 %

1 963 !– 33,1 %

ANDALOUSIE

CATALOGNE

MADRID

BALÉARES

ESPAGNE

VALENCE

LES CANARIES

LA RIOJA

NAVARRE

ESTRÉMADURE

ARAGON

ASTURIES CANTABRIE

GALICE

CASTILLE-LEON

CASTILLE-LA MANCHE

PAYS BASQUE

MURCIE

Moins de 30 De 30 à 35 De 35 à 40 Plus de 40

Baisse du prix du m2, en septembre 2012PARRAPPORTAUPLUSHAUTPRIXCONSTATÉ*, en%

*Le plus haut prix a été constaté en 2006 ou en 2007 selon les régions

SOURCE : FOTOCASA

Aucune région n’échappe à la purge

EnEspagne, lemarchédelapierreenchutelibreDanscertaines régions, lesbienssontbradésparfois jusqu’à40%deleurvaleur

«Labulle immobilièreestderrièrenous.Lesprixontchutéde20%pourreveniràdesniveauxabordables»NicolasMugni

agenceDemeures enGrèce

Lorsqu’ils débarquent enCrète,les étrangers se ruent sur la cha-leureuse station balnéaire dePaléochora. L’ambiance de sescafés et restaurants ouverts jus-qu’au petitmatin est festive…mais pas très calme.Pour ceux qui cherchent plus detranquillité, direction la doucefraîcheur d’un village demonta-gne, commeKándanos ouSpili,à une quinzaine de kilomètres delamer. Deux villages qui offrentde bons restaurants, desmaga-sins, un centremédical et desprix imbattables, à condition denepas acheter dans un program-meneuf. Comptez environ

60000euros pour une vieillebâtisseenpierre de 120m2à reta-per et autant pour la rénover. Encas d’accord avec un vendeur,faites-lui signer une promessede vente, sans rien payer. Vousle ferez chez le notaire, avecvotre avocat, qui aura contrôléla validité de l’acte de propriété.Autre possibilité, beaucoupplusfastidieuse: acheter un terrainet faire construire.Mais il faudraalors sélectionner avocat, archi-tecte et artisans… et surtout,connaître des habitants sur pla-ce pour contrôler. Sous peineque les travaux ralentissent, voi-re n’aboutissent jamais.

DesopportunitésàsaisirenGrèceParos,Kalymnos, Leros…dans les îles, le rêvedevientaccessible

Desvillasrécentesde200m2,avecpiscine,sevendent300000euros

LesprixplongentaussiauPortugalALisbonne, lemètrecarréest, enmoyenne,six foismoinscherqu’àParis

ArgentDossier

Lequartier deBotafogo, àRio. RICARDOMORAES/REUTERS

Nicher dans un village enCrète

8 0123Jeudi 11 octobre 2012

Lesfondseneurosd’assurance-vieontmangéleurpainblanc.Après vingt-cinq années de

performances, leur rendement n’acessé de diminuer pour atteindre,l’andernier,3%enmoyenne,avantprélèvementssociauxetéventuelsimpôts. Et leur avenir est compro-mis: les professionnels anticipentunenouvellebaissedes revalorisa-tions en 2012, à 2,6% enmoyenne.Les causes sont connues: les tauxdes obligations sont au plus bas etles portefeuilles encore plombéspardespertes suractions.

Face à cette situation, les assu-reursinnovent.Plusieursontdéve-

loppé des formules alternatives.Sans rien sacrifier à la sécurité del’épargneet à la garantiedu capitalet des intérêts, leur objectif est deservir 1% de mieux chaque annéeque les fonds classiques. Pas dequoi transformer une citrouille encarrosse,mais suffisant pour offrirles meilleures performances dansle registredesplacementsgarantis.

Parmi ces nouvelles offres, lesfonds en euros «dynamiques»semblent les plus prometteurs.Avec eux, les assureurs affectent,chaquedébut d’année, 20%à30%de l’épargne à des supports enactions. Ils sont gérés selon laméthode dite du «coussin», quiconsiste à piloter cette part en évi-tant toute perte. Si les marchéssontenberne, l’assureurvendaus-sitôtcettepochedediversificationpour la placer en sécurité sur lecompartiment traditionnel. Dansce cas, la performancen’est pas aurendez-vouset le rendement tour-neautourde1%dansl’année.C’estcequi s’est produit l’an dernier.

Dans un scénario plus favora-ble, où la Bourse progresse, cettepartdediversificationestenrevan-che conservée, voire augmentéejusqu’à la fin de l’année. Elle estalors soldée, et les gains sont défi-nitivement crédités sur le comptedes assurés. En2009 et 2010, cesfonds en euros dynamiques ontainsi rapporté entre 5% et 6%,contremoinsde4%pour les tradi-tionnels. «C’est une alternativeintéressante aux fonds classiques,maisaussi auxmultisupportsavecune faible diversification», jugeHugues Aubry, directeur généralde Neuflize Vie, qui a lancé un telfonds en début d’année. Pour enprofiter, il faut toutefois entrerdansle fondsendébutd’année,car

ses portes sont ensuite fermées.Autre nouvelle génération de

fondsen euros: ceuxàdominanteimmobilière. Alors que l’immobi-lier ne représente en moyenneque 5%des portefeuilles des assu-

reurs, ces produits en comportentjusqu’à 50%, principalement sousforme de sociétés civiles de place-ment immobilier (SCPI) oud’orga-nismes de placement collectifimmobilier (OPCI), et même en

direct. «Nous trouvons des oppor-tunités qui dégagent des rende-mentsimportants,largementsupé-rieurs à 5%. De quoi doper les per-formances», expliqueLaurentFlé-chet, directeur chez Primonial.D’ailleurs, durant ces trois derniè-res années, les fonds euros immo-bilier se sont classés dans le hautdupodiumdes fonds en euros.

Dans cet univers, BNP ParibasAssurance développe un autreconcept: lesfondseneuros«diver-sifiés». Là aussi, l’objectif est debattre les fonds traditionnelsà rai-sonde 1%par an,mais lemécanis-me est très différent. La garantiedu capital n’est plus permanente,mais seulement valable au termedu contrat. La seule certitude del’assuré est donc de retrouver l’ar-gent investiauboutdehuit,dixouvingt ans, ce qui estmoins confor-table qu’une garantie permanen-te. Cela explique que peu d’assu-reurs aient suivi cette voie.p

EricLeroux

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Coupde théâtre. Comme cha-queannée,Novethicapubliéla liste des fonds éligibles au

label ISR (investissement sociale-ment responsable). Sauf qu’en2012,cetorganismequi,rappelons-le, est indépendant des sociétés degestion,s’estvoulunettementplussélectif. Sur 140fonds candidats,seulement 109ontobtenu le label.

L’équipedeNovethic a, en effet,cherché à clarifier l’image de l’ISRauprès du grand public. «Notreproblématique est simple : sousl’appellation ISR, on trouve un peu

de tout enmatière de sélection desentreprisesrespectueusesdesques-tions environnementales, socialeset de gouvernance (ESG). Nousavons donc décidé de passer à unISR plus discriminant, en montantd’un cran nos exigences dans lasélectivité des entreprises par lesgérants», explique Anne-Catheri-neHusson-Traoré,directricegéné-rale deNovethic.

Les fonds labellisés s’engagentdésormais à publier aumoins unefois tous les six mois l’ensembledes titresprésentsdans leurporte-feuille. L’usage des produits déri-vés est maintenant suivi et enca-dré. Autre avancée notable : lessociétésdegestiondoiventdémon-trer que leur processus de sélec-tion, à travers le filtre ESG, joueunrôle significatif dans la composi-tionde leur portefeuille.

Aveccettenouvellegrillede lec-ture, Novethic jette un pavé danslamarre… et fait grincer des dentsdanslemondefeutrédela finance.La société de gestion Amundi, qui

représente à elle seule aumoins lamoitié du volume des fonds ISRdistribués en France par le biaisdes réseauxde la Société générale,duCréditagricole,deLCLetduCré-dit du Nord, n’a pas souhaité seplier aux nouvelles exigences deNovethic.

«Le nouveau système de Nove-thics’estéloignédelavisiondel’ISRd’Amundi. C’est pourquoi nousn’avons pas souhaité participeraux labels cetteannée», justifieunporte-paroledugroupe.

Si tous les professionnels de lafinance socialement responsables’accordent sur la nécessité dedévelopper un label ISR pour quelesépargnantsretrouventconfian-ce, l’évolution brutale des condi-tions d’octroi du label Novethicdivise. « Je comprends que Nove-thic veuille renforcer l’image del’ISR. D’autant qu’un récent repor-tagediffuséà la télévisiona écornéson image. Mais il aurait été sûre-ment plus efficace de s’assurer, aupréalable, d’un consensus autourde ces nouveaux critères», souli-gne Bertrand Fournier, présidentdu Forum pour l’investissementresponsable.

«Certes, les critères de sélectionpeuvent être sujets à discussion.Mais la position de Novethicrépond à la nécessité d’améliorerl’image de l’ISR auprès des épar-gnants.Pourallerplus loinetabou-tir à un label aussi reconnu queceux de la distribution équitableou biologique, il nous fautmainte-nant rassembler tous les acteursdela finance concernés, ainsi que lesréseaux de distribution (les ban-ques).L’objectif finalestbiendepro-mouvoir l’ISR auprès du grandpublic», explique,constructif,Phi-lippe Zaouati, directeur généraldéléguédeNatixisAM.

Un consensus devra de toutefaçon être trouvé : le gouverne-ment a clairement indiqué lanécessité de proposer un label ISRauxépargnants.p

Yannick Roudault

Despistespourdopersonassurance-viePour faire faceà labaissedurendementdessupportseneuros,quelquesassureursdéveloppentdes formulesalternatives:produitsàdominante immobilière, fonds«dynamiques»ou«diversifiés».Certainesméritent ledétour

PortefeuilleArgent

Fonds euros à gestion coussin

Non représentatif car trop récent

Fonds euros à dominante immobilière

SOURCE : LE MONDE ARGENT

Nom du contratAssociation (assureur)

Frais surversements

Rendementdu fonds2010 2011

Versementminimum

Pierre de SoleilAG2R La Mondiale

Aprep MultigestionAprep/AG2R La Mondiale

PanthéaNortia/Antin Epargne Pension

Hoche PatrimoineNeuflize Vie

Diade EvolutionUFG - ACMNVie (Europierre)

HimaliaGenerali (Euro Innovalia)

SérénipierrePrimonial - Suravenir (Pierre Euro)

15 000 !

5 000 !

5 000 !

75 000 !

8 000 !

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10 000 !

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3,8 %

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Où trouver les assurances-vie de nouvelle génération ?

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SOURCE

:MORN

INGSTAR

Evolution des principales catégoriesde fonds depuis le 1er janvier 2012

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+ 3,9 %Obligationseuropéennes

+ 15,1 %Actions

américaines

+ 12,2 %Actionsinternationales+ 8,3 %Secteurécologie+ 7,3 %

Obligationsint.

+ 0,73 %Monétaire

France

+ 4 ,25 %Actionsmétauxprécieux

+ 6 %Obligationsaméricaines

+ 11,8 %Marchés

émergents

+ 2 %Secteurénergie

+ 11 %Actions

françaises

+ 2,6 %Actions

japonaises

+ 13,3 %Actionseuropéennes

Baromètre

Lesfondslabelliséss’engagentdésormaisàpublieraumoinsunefoistouslessixmois l’ensembledestitresprésentsdansleurportefeuille

LenouveaulabeldeNovethicfaitdesvaguesLesconditionsd’obtentiondu label ISRontétédurcies. Les sociétésdegestions’enémeuvent

90123Jeudi 11 octobre 2012

Philatélie

LetimbreàlafêteCent dix-huit villesaccueilleront, les same-di13 et dimanche 14octo-bre, la Fête du timbre. Sedéroulant traditionnelle-ment aupremier trimes-tre, cettemanifestationaura lieupour la premiè-re fois à cette périodedel’année, jugéeplus propi-cepar la Fédération fran-çaisedes associationsphi-

latéliques (FFAP). Auprogramme: des expositions, des rencontres et lavente anticipéedeplusieurs timbres sur le thèmedu feu, dontunfeuillet qui reproduit LaTentationde saintAntoine (photo), de JérômeBosch, un carnet de douzevignettes autocollantes (de la flammeduSol-dat inconnuàune couléede lave, enpassant parun feude la Saint-Jean)et un collector, réalisé enpartenariat avec le parcVulcania.La Fête du timbre constitueune collection thématiquevariée, car uni-verselle, et assez abordable, qui peut réserverde bonnes surprises.Uneoblitération française «Journéedu timbre»,mise en service en 1938,vaut 50 euros. Si le timbre français de 1944, le premier sur ce sujet, n’estcoté que0,30 centime (4,60euros sur lettre), sonoblitération«premierjour»peut atteindre 40euros.p

Pierre JullienPour en savoir plus : www.ffap.net

Les grands nomsdu cinéma françaismettent la gomme Jean Marais,FrançoiseDorléac, JacquelineMaillan,Michel Serrault (photo), PhilippeNoi-ret etAnnieGirardot fontpartie de ladistributiond’un feuillet de six tim-bres enhommageau cinéma français,vendu5,60euros (dont 2 euros aupro-

fit de la Croix-Rouge), dans tous les bureauxdeposte, le 22octobre. Tira-ge: deuxmillions d’exemplaires.

WilliamVance,créateurdelasérie«XIII»,signeunevignetteLaban-dedessinée est toujours très présentedans la philatélie belge. En témoi-gneun timbre dessinéparWilliamVance, leZenobe-Gramme–unvoi-lier-école construit en 1961 –, émis le 17septembreen feuillet de dixexemplaires, à 6,50 euros. Lemême jour, parutiond’une série de dixvignettes (6,50 euros) qui réunit leshéros de la BDbelge: Tintin, BlakeetMortimer, Lucky Luke, Jerry Spring, etc.www.philately.post.be

Enchères

UneœuvreinéditedupeintreJeanLéonGérôme

Ledépartementorienta-liste d’Artcurialmettra envente, le 11décembre,Pro-menadeduharem, unetoileméconnuede l’artis-te français JeanLéonGérôme.Ce tableau, detaille imposante(86cm!150cm), apparte-

nait à la famille de l’artiste depuis 150 ans. Peintre académique,Gérômea fait l’objet d’une grande rétrospective en 2010, auMuséed’Orsay. Ilest notamment connupour ses représentations réalistes de l’Orient.CettePromenadea été réalisée après son expéditionde 1868 enEgypte.Elle est estiméeentre 800000et 1200000euros.p (PHOTO: DR)

Louise Thomas

UneventeolympiqueàDrouotPourprolonger l’esprit des Jeuxolympiquesde Londres, l’étudeVassyet Jalenques organise, jeudi 11octobre, àDrouot, une vente consacrée àl’olympisme. Les amateurspourront donc enchérir sur desmédaillesd’or, d’argent oude bronzedes jeuxd’Helsinki, deMoscououde LosAngeles, estimées entre 2500et 4000euros.Ou sur l’unedes sept tor-ches proposées, venuesdeBerlin,MelbourneouBarcelone, et dont lesvaleurs devraient osciller entre 700 et 3500euros. La vedette revient àla torchedeGrenoble 1968, en tôle cuivrée, fabriquée en 33exemplaires(estimée40000euros).La sélection sportive comprendégalementdes tenuesd’athlètes, desaffichesofficielles…Ouencore deuxmanuscrits originauxdubarondeCoubertin, dontune lettre datéedu 20juillet 1915. Sur les 300 lots de lavacation, 40pièces de collectionconcerneront le Tour de France.p

L.T.Etude Vassy et Jalenques. Tél. : 04-73-93-24-24. [email protected]

ManRay,photographesurréaliste«Leplus important,àproposdeManRay, estdesavoirqu’iln’estpasseulementphotographe. Ilestd’abordplasticien,et laphoton’estqu’unsup-portparmid’autres…», expliqueMatthieuHumery, responsablede laphotochezChris-tie’s.C’estpourtantbienuneventedephotosqu’organiseChristie’s, le 17novembre.ManRayestreprésentéparunedizainedeclichés,quiillustrentcertainesdeses techniquesexpéri-mentales,dont lasolarisation(lesnégatifssontréexposés,provoquantuneffetargenté).LaplushauteestimationvaauPrimatde lamatiè-re sur lapensée (photo), portrait solariséde 1929de l’artisteMeretOppen-heim(180000à220000euros.) p (PHOTO: CHRISTIE’S IMAGES LTD)

L.T.

Portrait

Sympathique et frondeur,Michel-EdouardLeclercculti-ve volontiers une rhétorique

de la simplicité, se qualifiant de«petit épicier». Une litote, car lemouvement Leclerc, non contentd’êtreleaderfrançaisdansladistri-butionalimentaire,estaussideve-nu le deuxième diffuseur de pro-duits culturels en France. En juin,celui que ses proches surnom-ment «MEL» a inauguré le FondsHélène et Edouard Leclerc pour laculture, à Landerneau (Finistère).

MEL n’est pas un héritier com-me les autres. Sonparcours?Celuidu paradoxe, du petit séminairedeViry-Châtillon(Essonne)auPar-ti social unifié (PSU), de la prêtriseau journalisme. Bien qu’inscrit ensciences économiques – il fera sathèse sous la direction de Ray-mond Barre –, il biberonne auxconférences de Vladimir Jankélé-vitch et Michel Serres, passeursphilosophiques hors pair. Lejeune homme discret se mue enagitateur d’idées en écrivantnotammentdansLaGueuleouver-te, journal d’écologie politique,avant d’embrasser les combatspaternels, à coups de campagnesde communicationoffensives.

Celuiqui s’est fait connaîtreparsa charge contre la loi Langpour leprix unique du livre cultive unamourinconditionnelpourlaban-de dessinée. Au début, l’enfantchercheàtuerletempslorsdeslon-gues journées pluvieuses breton-nes. Mais le virus est persistant.Aux comics de son enfance succè-dent les lectures fébriles de Pilote,Métal hurlant, Manara et Bilal.

«La BD, c’est un monde sanspaillettes, il y a des ogres et desautistes,maisc’estunmondegéné-reux, souligne l’aficionado. Il n’y apasqu’uneesthétique,maisunsou-ci d’accessibilité, d’un lectorat. UndessinateurdeBD,mêmes’il dit sesfêlures, sait qu’il va être imprimé,diffusé. » Une diffusion dont sechargent d’ailleurs les centresLeclerc, devenus premiers distri-buteurs enFrancedeBD. Celui quia sponsorisépendantdix-sept ansle festival de la bande dessinéed’Angoulêmeavantd’enêtreévin-cé soutient aussi à titre personnelquelques dessinateurs, mais sanstambourni trompette.

De laBDaupopart, il n’est fata-lement qu’un pas que M.Leclercfranchit, en s’intéressant à AndyWarhol mais aussi à la figurationnarrative, répliquehexagonale aupopart américain. Lorsquepointel’idée de créer le Fonds Hélène etEdouard Leclerc à Landerneau,une ville de 16000habitants,point de départ de l’aventureLeclerc, il songe pourtant d’abord

à l’artiste Pierre Soulages, chantrede l’«outrenoir».

Mais finalement, c’est à GérardFromangerqu’il proposedebapti-ser le lieu. Entre le grandpatronetle gaucho, tout était propice à lafriction. L’artiste soixante-hui-tard avait rué dans les brancards

en 2005, quand Leclerc avaitdétourné les affiches de Mai68pour une campagne publicitairecontroversée sur le pouvoird’achat. Alors, mariage de raison?«On ne part pas desmêmes gènes,mais nos regards se sont croisés.Nous sommes tous les deux rebel-les,progressisteset réformateurs»,déclare M. Leclerc. D’ailleurs,entre les deux trublions char-meurs est née une savoureusecomplicité, virant parfois aunumérodemusic-hall…

Sans budget préétabli, le fonds,abondé par environ 600dona-teurs offrant entre 2 000 et5000euros par an, affiche unepriorité : organiser deux ou troisgrandes expositions annuelles derayonnement national (pour unefréquentation attendue de40000à 80000visiteurspar an).A terme, l’ambition est aussi desceller des partenariats pour descoproductionsavecd’autresstruc-tures en région. «La Bretagne est

la deuxième région touristique deFrance. Or, les musées et les gale-riesquiy sontnebénéficientpasdepartenariat pour monter leursexpositions. Ce qu’on veut, c’estdevenirunefabriqued’artcontem-porain», affirmeM.Leclerc.

S’ilneprétendàaucuneexperti-se, il n’en regrette pas moins ledivorce entre l’art contemporainet le public.

Sonmot d’ordre : l’accessibilitéà la culture. « Je me bats pour unmodèle plus culturel qu’économi-que, de contenu plus que de conte-nant, insiste-t-il. Le discours dumarchéestprobablementnécessai-repour ladynamiquede l’art,maisenmêmetemps, ilpeutfaireobsta-cle à la découverte.»

Tout comme il n’a guère cares-sé le pouvoir politique pour setailler une place dans les affaires,MELne fait pas plus de courbettesau milieu de l’art. « Je ne suis pasdans lesmondanités,onnemevoitpas dans les vernissages, souli-gne-t-il. Je ne veux pas me taperune cohorte de flatteurs. Ce quej’aime, c’est aller voir les artistes.»Etd’ajouter: «Onest cheznous, onn’a rien à prouver, on vient avecune fraîcheur qui peut être rejetée,mais qui est aussi un appel d’air.»

Bien que courtisé par les gale-ries, il n’ambitionne pas de mon-ter une collection, qu’elle soit per-sonnelle ou d’entreprise. « Je nesuispasun“addict”de l’accumula-tion de capital, insiste-t-il. Le désirde possession, ce n’est pasma por-te d’entrée dans l’art. J’ai plutôt leprofil de l’explorateur, du trap-peur. Mon ego se satisfait dansl’idée de lamédiation.» p

RoxanaAzimi

79,9millions d’euros. C’est le montant cumulé des ventes aux enchèrespubliquesd’œuvresde l’artiste américain Jean-MichelBasquiat entrejuillet2011 et juin2012, selon le rapport annuel d’Artprice sur l’artcontemporain. Sur cettepériode, Basquiat (1960-1988) caracole en têtedes artistes contemporains, devant le Chinois ZengFanzhi. p

«Ledésirdepossession,cen’estpasmaported’entréedansl’art. J’aiplutôtleprofildel’explorateur,dutrappeur»

Parcours

1952Naissance à Landerneau.

1994Ouverture du premierespace culturel E.Leclerc.

2005Ouverture de sonblog«De quoi jemeM.E.L.».

2006Succède à sonpèreEdouard à la tête de l’ACDLec.

2012 Inauguration du FondsHélène et Edouard Leclercpour la culture.

Michel-EdouardLeclercserêveenmécèneduFinistèreLepatrondescentresLeclerc, férudebandedessinée, acrééàLanderneau, sonvillagenatal,unfondsdestinéàfairedécouvrirdesœuvrescontemporainesàunlargepublic

ArgentPlaisir

ELISA HABERER POUR «LE MONDE»

10 0123Jeudi 11 octobre 2012

Marchéde l’art

La Foire internationale d’artcontemporain (FIAC) réunira,du 18 au21octobre, unparter-

redegaleristesàfairesaliverlescol-lectionneurs,deséléphantsdumar-ché tels que Gagosian, Zwirner ouPace, aux incubateurs pointus –Jocelyn Wolff, Marcelle Alix ou gbagency.L’offreadequoiouvrirl’ap-pétit. Sauf que, ces derniers temps,certainsamateursfrançaissontàladiète. D’autres achètent encore,maisduboutdesdoigts.

Pourquoi tant d’hésitations?Pour les portefeuilles les moinsgarnis, la crise est passée par là.Mais plus que tout, la hausse desimpôts taraude les amateurs. Lecollectionneur grenoblois BrunoHenry,quiavait l’habituded’ache-ter dix à quinze œuvres par an, aainsi mis le holà. «Il y a un climatfiscalgénéralplutôtanxiogène,quirésultedel’instabilitéfiscalechroni-queenFrance», admetFabienVati-nel, directeur adjoint de l’ingénie-rie patrimonialedeNeuflizeOBC.

Lerapporteurgénéraldubudgetà l’Assemblée nationale, ChristianEckert (PS), a déclaré,mardi 9octo-bre, qu’il souhaitait présenter unamendement visant à soumettrelesœuvresd’artd’unevaleur supé-rieureà5000eurosàl’impôtsur lafortune, proposition qui n’avaitpourtant pas été retenue dans le

projetde loide financespour2013.Lanouvelleaconsternélesama-

teurs. Et ce, d’autant plus que lavaleur de certaines œuvres s’estenvolée ces dernières années. Uncollectionneur confie ainsi avoiracheté, en 2000, pour35000francs (5300 euros), unesculpturedeDanielFirmanquivau-drait aujourd’hui 30000 euros,soitprèsde six foisplus cher.

Devrait-il payer le fait d’avoirun œil ou du flair? «Le collection-neur français classique, l’entrepre-neur à succès qui s’offrait desœuvres,afreiné.Leseffetsd’annon-ceontétémaladroitsetdommagea-bles, observe le galeriste parisienJérôme de Noirmont. Les élections

présidentielles ont toujours toutparalysé. C’est très français. Mais ilyanormalementunerepriseaprès.Là,cen’estpaslecas.Touteslesgale-ries étrangères qui venaient à laFIAC sentaient queParis était deve-nue une place importante. Le ventpeut vite tourner.»

Le galeriste confie avoir cédédes photos de son artiste star ira-

nienne, Shirin Neshat, entre35000et 85000 euros,mais prin-cipalement aux amateurs étran-gers, ou àquelquespiliers françaiscomme le collectionneur MarcelBrient. Ce qui ne l’empêche pas deproposer à la FIAC une sculpturede Jeff Koons pour «plusieurs cen-tainesdemilliers d’euros».

Car si les Français sont pourl’instant indécis, les étrangers s’endonnent à cœur joie. Le 13novem-bre, Sotheby’s propose àNewYork«l’une de ses ventes d’art contem-porain les plus importantesdepuisvingtans»,dixitTobiasMeyer,res-ponsable de ce département auxEtats-Unis. Christie’s n’est pas enreste, puisqu’elle met en vente, le14novembre,uneœuvrede l’artis-te allemandGerhard Richter issuede la collectiondugestionnaire dehedge funds américain SteveCohenà 15millions d’euros.

A titre comparatif, l’un de noscréateurs les plus importants,Ber-trandLavier,quibénéficieactuelle-ment d’une rétrospective au Cen-trePompidou,aatteintenseptem-

bre le prix record de 132750 euroslors de la vente auxenchères, chezSotheby’s, de la collection MarcelBrient.Unsommetpourunartistehexagonal, mais une paille auregarddu reste dumonde.

«Les artistes pénalisés»«Au-delà de la taxation des

hautsrevenusquiviselescollection-neurs et les marchands, ceux quiseronttrèspénalisésserontlesartis-tes français bénéficiant d’un solidemarché national, observe la gale-riste parisienne et bruxelloiseNathalie Obadia. Ils vendrontmoinsetserontdoncmoinscompé-titifs sur la scène internationalelors de manifestations comme lesbiennales ou Art Unlimited, à Bâle,car ils auront moins de moyenspour produire des œuvres ambi-tieuses.Celavaaccentuerlavisibili-tédesartistesdepaysprescripteurscomme les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, qui ont un solidemarchénational.»

Néanmoins, malgré la frilositéambiante, certaines initiatives

pourraient sortir les amateurs deleurs tanières. Notamment cellede la collectionneuse SandraMul-liez, qui, pour aider le Palais deTokyo à Paris, dont les subven-tions seront à la baisse, a imaginéune vente aux enchères de lotsimmatériels, organisée au sein dumusée le 15octobre.

Le principe? Mettre en ventenon pas des œuvres, mais desmoments de rêve avec un artiste.L’adjudicataire pourra ainsi se fai-re mouler le corps par Daniel Fir-man. Oumanger un dîner iranienpréparé par Shirin Neshat. Ouencore passer une soirée dans unnight-club avec FrancescoVezzoli.Miseàprixdecesplaisirs immaté-riels? Celui dudésir. p

RoxanaAzimi

FIAC, Grand Palais, Paris 8e.Du 18 au 21octobre. www.fiac.com

Vente aux enchères de l’immatériel,Palais de Tokyo, Paris 16e, le 15octobre,à 20heures. Pour s’inscrire :[email protected]

Bandedessinée

Aupanthéon des bédéphiles,les aventures de Blake etMortimeroccupentunepla-

ce à part. Même si certains lajugent trop bavarde, cette sérieclassique au charme désuet conti-nue de séduire de nombreux lec-teurs plus de vingt-cinq ans aprèsla disparition de son créateur,Edgar P. Jacobs.

L’intérêt est d’ailleurs régulière-ment relancé par la sortie de nou-veauxalbums,depuisquel’éditeurDargaud a décidé, en 1996, deconfier à de nouveaux tandemsd’auteurslesoind’animercesdeuxpersonnages au flegme typique-ment british. La sortie, en novem-bre, d’un nouvel opus, Le Sermentdes cinq lords, dessiné par AndréJuillardsurunscénariod’YvesSen-te, va une fois de plus braquer lesprojecteurs sur ces héros qui lais-sent flotter dans leur sillage unpuissantparfumdenostalgie.

Présente dès le premier numé-rodujournalTintin, lorsdesonlan-cement en 1946, la série exerceune véritable fascination sur lescollectionneurs. Mais obtenir desdessins de lamain de celui qui futl’un des plus proches collabora-teursd’Hergé relèvede la gageure.Et nécessite de posséder un porte-feuille particulièrement bien gar-ni. Les quelques originaux qui cir-culent sur le marché atteignentdes sommes astronomiques quejustifie leur rareté.

De son vivant, Edgar P. Jacobss’estévertuéàconserverprécieuse-ment l’ensemble de ses travaux,qu’il a confié quelques annéesavantsamortàunefondation,tou-jours détentrice aujourd’hui de cepatrimoine exceptionnel. Depuisquelques années, cependant, desœuvres ont commencé à sortir.D’abord,descrayonnéssur calque,puis des dessins à l’encre…

Fruit du travail de réflexion del’artiste, qui a toujours préféré lamineà laplume, les crayonnéssurcalque, souvent très aboutis,constituent des pièces intéressan-

tes qui se négocient courammentautour de 25000 euros. Les plan-ches encrées restent rarissimes. Laseulepasséeenventepublique,enoctobre2010, lorsd’enchèresorga-nisées par la maison Tajan et legaleriste parisien Daniel Maghen,a trouvé preneur pour la coquettesomme de 105 571 euros (fraisinclus).

Et encore ne s’agissait-il qued’une page extraite du tomeII duMystèrede lagrandepyramide. Lesenchères seraientsansdoutemon-tées sensiblement plus haut dansle cas d’une planche de LaMarquejaune, cet album étant considérécommelechef-d’œuvredel’artiste.

Fragrances nostalgiquesEn juin, un strip de trois cases

tiré de cette aventure, paru en 1953dans le journalTintin et non reprisdans l’album, s’est ainsi négocié à37500 euros… Les cases à l’unité setraitent entre 5 000 et10000euros. Même les dédicacesrestentchères,de l’ordrede2000à5000euros.Mais làencore, il s’agitde beaux dessins, très travaillés,souventmisencouleurs,quel’artis-te réalisait chez lui pour des amis,tel ce portrait d’Olrik en colonel del’armée jaune, ainsi qu’il apparaîtdans Le Secret de l’Espadon, datéde1953 et qui s’est vendu récemmentchezArtcurial 5700euros.

L’acquisition de dessins origi-naux d’Edgar P. Jacobs reste réser-véeàunpetitcercled’initiés fortu-nés. Les autres amateurs de BlakeetMortimer pourront toujours seretournerverssessuccesseursauxcommandesdelasérie. Ilestpossi-ble d’acquérir des originaux deTed Benoit, d’André Juillard ou deRené Sterne pour des prix s’éta-geant entre 1500et 2500euros.

Mais ces planches ou ces des-sins, réalisés selon les contraintesdu cahier des charges drastiqueimposé par l’éditeur à ces nou-veaux auteurs pour qu’ils se cou-lent dans le style de Jacobs, sontloind’exhalerlesfragrancesnostal-giquesdes originauxdumaître. p

PhilippeGuillaume

Jacobs,undessinateurdifficileàcollectionnerLesoriginauxdupèredeBlakeetMortimersont raresetsenégocientàdesprix trèsélevés

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«GabrielGaveau» (1981), deBertrandLavier.GALERIE MASSIMOMININI

Lahaussedelapressionfiscale jetteunfroidsurlaFIACLaFoire internationaled’art contemporaindeParisouvre, le 18octobre,dansunclimatmorosepour lescollectionneurs français

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