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19 Juin 2009 l La Marne Agricole 5 événement Mobilisation i Benoît Piétrement, président de la FDSEA de la Marne, a tenu lors de l’assemblée générale le lundi 15 juin à Châlons un discours mobilisateur et défensif pour l’agriculture marnaise. Benoît Piétrement : « nous serons toujours plus forts à plusieurs que seuls » Q uel contraste entre la situation économique de l’assemblée générale de la FDSEA de l’an passé et celle de cette année ! Inutile de vous rappeler que, même si les prix de nos matières premières avaient commencé à baisser, nous étions encore dans l’euphorie des marchés élevés, notamment pour les céréales, mais aussi pour le lait. Quel retour de bâton ! Les cours se sont effondrés, les charges ont continué à augmenter et les craintes que nous avions sur les visions ultra libérales de la Commission européenne se sont traduites par ce bilan de santé de la Pac, très pénalisant pour notre département. Je ne vais pas revenir sur les différents articles de la fameuse boîte à outils du ministre qui ont fait perdre 37 millions d’euros à notre département !... Ce « bilan de santé », et cette nouvelle répartition des aides européennes, n’ont fait que nous opposer, nous agriculteurs, entre régions et filières. Quelle catastrophe pour notre profession d’en être arrivé à des querelles internes pour savoir à qui l’on prend pour redonner à un autre, sans plus aucune stratégie et vision globale d’une agriculture performante écono- miquement et socialement. Et quelle déception, et autant vous l’avouer, quelle rancœur, d’avoir proposé et accepté au congrès FNSEA de Nantes en 2008 que si les prix des céréales sont élevés, il est normal qu’une partie de nos aides soient réo- rientées vers des secteurs qui en ont besoin, à condition que cette réorientation soit réversible en fonction des années. Cela s’ap- pelle de la flexibilité des aides. Il faut une organisation de gestion des marchés agricoles C’était tout simplement du bon sens ! Hélas, notre message a été si bien entendu qu’il n’en est resté qu’une partie. En clair, les céréaliers sont prêts à toucher moins alors profitons-en ! Le résultat vous le connais- sez… Nous sommes dans une situa- tion de grande fragilité. Mais le pire, dans ce bilan de santé, ce ne sont pas les orien- tations prises pour la répartition des aides Pac. Le pire, ce sont les décisions prises par Bruxelles en novembre, par le conseil des ministres de l’Agriculture, sous la présidence de Michel Barnier lui-même, avec la disparition ou quasi disparition des outils de gestion et de régulation des marchés agricoles. Avec le mot d’ordre de Mariann Fischer Boel « market, market, market » : le marché, rien que le marché, un libéralisme dur et total. Incroyable d’avoir une telle ligne de conduite alors que la crise économique et financière commence à faire des dégâts considérables, que les gouver- nements du G20 parlent d’or- Benoît Piétrement, président de la FDSEA de la Marne, « ne tombons pas dans le piège de l’individualisme ou du profit facile à court terme ». ganiser des marchés financiers et que maintenant, même l’état américain nationalise General Motors pour sauver l’entreprise du gouffre. En Europe, une organisation de gestion des marchés agri- coles, nous en avions une. Nos dirigeants préfèrent la sacrifier sur l’autel du profit de quelques multinationales, au détriment des producteurs et citoyens eux- mêmes. Il nous faut continuer à le dénon- cer ! Dénoncer le profit facile de certains L’agriculture doit nourrir les hommes, elle n’est pas là pour remplir le portefeuille des grands patrons de grandes sur- faces. Oublier cela ne pourra que nous emmener tôt ou tard dans le chaos. Quand près d’un milliard d’habi- tants souffrent de la faim et qu’en réponse à cela on ne répond que spéculation et financiarisa- tion, il ne faudra pas s’étonner qu’un jour la facture soit dou- loureuse. Mon allusion aux grandes sur- faces, et surtout aux centrales d’achats, n’est bien sûr pas inno- cente ! Les actions syndicales de ces dernières semaines, que ce soit dans notre département ou au niveau national, ont bien pour objectif de dénoncer le profit facile de certains, au détri- ment à la fois des producteurs et des consommateurs, bien aidés en cela par la réglementation et la législation . Toutes nos pro- ductions : porc, bœuf, légumes et bien d’autres en souffrent, mais l’exemple du lait est bien plus flagrant. L’an dernier, l’interprofes- sion laitière, le Cniel, s’est fai- te taper sur les doigts par la DGCCRF. Résultat des courses, les prix baissent pour les producteurs. Pire, il y a un mois, les indus- triels laitiers, sous pression des centrales d’achats des grandes surfaces, ont décidé, de façon unilatérale, de baisser leurs prix d’achat de 30%. Vous n’allez pas me faire croire qu’il n’y a pas eu entente sur les prix entre eux ! Est-ce que la répression des fraudes ne fonc- tionnerait pas de la même maniè- re pour tout le monde !?!... Et quand les grandes surfaces se déclarent les champions de la protection du pouvoir d’achat des ménages, alors qu’elles ne répercutent pas la baisse des prix dans les rayons, de qui se moque-t-on ? Aucune profession, aucun métier ne peut accepter que l’on ampute ses revenus d’un tiers ! C’est regrettable que pour se faire entendre, il faille passer à la manière forte. Ca n’a jamais été ma vision du syndicalisme et pourtant, je peux vous assurer que ma détermination, notre détermination, est totale ! Nous allons continuer à nous battre contre ce système, injuste et destructeur. Préférence communautaire Quand il y a quelques instants je vous parlais d’une nécessaire organisation mondiale de l’agri- culture, aussi bien pour des rai- sons économiques que sociales, il existe un troisième point fon- damental que nous ne pouvons écarter, celui de la protection de l’environnement. Quand on est citoyen du monde, protéger l’environnement est une évidence. Il faut bien dire que l’environnement on nous en sert à toutes les sauces dans les médias ! Mais, lorsqu’on est agriculteur, qui plus est agricul- teur européen, la protection de l’environnement fait partie de notre métier ! Elle est d’ailleurs devenue régle- mentée, c’est bien là que le bât blesse. Mettre en place des mesures pour protéger l’eau, l’air, les espaces naturels, c’est évident. Mais, que dans le même temps, on nous demande d’être compé- titifs sur les marchés internatio- naux, stop ! Les cahiers des charges envi- ronnementaux sont de plus en plus exigeants, ils doivent être compensés. Si ce n’est pas par des aides directes, ce doit être par le prix de nos produits. Produire du blé ou du poulet en France coûte évidemment plus cher que s’il est produit en Ukraine ou au Brésil. Tant que tous les pays ne seront pas au même niveau, que ce soit en exigence environnementale ou en droit social, il faut être capable de faire un différentiel entre les provenances des pro- ductions agricoles. Cela s’appelle tout simplement la préférence communautaire. D’autant que pour nous, les obligations et restrictions sont de plus en plus fortes. Il semble clair qu’il n’y aura pas de culture OGM en Europe avant de nombreuses années. Dont acte ! Mais alors, il faut aussi en interdire les importations si elles sont aussi dangereuses que certains semblent le dire ! Le budget de la Pac c’est seulement 100 euros par an et par habitant en Europe L’Europe veut -50% de phytos en 2018, à voir si cela est faisable, mais alors là, il faut également protéger le marché européen. Sinon, il est évident que nous ne serons jamais compétitifs. Ou alors, la vision européenne de l’agriculture devient simple- ment celle d’une agriculture d’entretien des territoires, sans réelle notion économique et d’indépendance alimentaire. Cela signifierait renier les fon- dements de la politique agricole commune dont l’objectif n°1 était de fournir, en quantité et qualité, suffisamment pour nourrir l’ensemble des citoyens de l’Union. Au passage, je rappellerai simple- ment que, jusqu’à aujourd’hui, le budget de la Pac (tant décrié par de nombreux politiciens, ignorants ou démagogues), c’est seulement 100 par an et par habitant en Europe. 100 , c’est moins de deux car- touches de cigarettes ou deux pleins de voiture. 100 , pour manger en quantité et qualité suffisantes, cela me semble bien peu cher. Il faut parfois rappeler où sont les priorités ! Et puisque je vous parlais des aides Pac, je tenais à revenir sur ce scandale, sous prétexte de transparence, où les aides Pac sont désormais consultables sur internet, et ce, sans aucune explication. Cela laisse croire ou supposer qu’il s’agit d’argent de poche distribué aux paysans ! Evidemment, la presse en a fait ses choux gras en lançant des chiffres et des noms en pâture, en oubliant de préciser que dans la Marne, s’il y a 5000 agricul- teurs, c’est aussi 2500 emplois directs. Les aides Pac font vivre directement ou indirectement beaucoup de familles. Cette publication des aides, sous pré- texte de transparence n’est en fait qu’une manœuvre politique. Il est évident que cette diffusion ne peut que servir ceux qui veu- lent réduire le budget agricole de l’Union européenne. Les décisions ultra libérales ne seront pas tenables dans le temps Nous venons d’avoir les élections du Parlement européen. Quelle déception ! 60% d’abstention et un débat sans consistance pendant la campagne électo- rale ! Comment s’étonner que les électeurs ne se sentent pas (suite en page 6)

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19 Juin 2009 l La Marne Agricole 5événementMobilisation i Benoît Piétrement, président de la FDSEA de la Marne, a tenu lors de l’assemblée générale le lundi 15 juin à Châlons un discours mobilisateur et défensif pour l’agriculture marnaise.

Benoît Piétrement : « nous serons toujours plus forts à plusieurs que seuls »Quel contraste entre la

situation économique de l’assemblée générale de la

FDSEA de l’an passé et celle de cette année !Inutile de vous rappeler que, même si les prix de nos matières premières avaient commencé à baisser, nous étions encore dans l’euphorie des marchés élevés, notamment pour les céréales, mais aussi pour le lait.Quel retour de bâton ! Les cours se sont effondrés, les charges ont continué à augmenter et les craintes que nous avions sur les visions ultra libérales de la Commission européenne se sont traduites par ce bilan de santé de la Pac, très pénalisant pour notre département.Je ne vais pas revenir sur les différents articles de la fameuse boîte à outils du ministre qui ont fait perdre 37 millions d’euros à notre département !...Ce « bilan de santé », et cette nouvelle répartition des aides européennes, n’ont fait que nous opposer, nous agriculteurs, entre régions et filières. Quelle catastrophe pour notre profession d’en être arrivé à des querelles internes pour savoir à qui l’on prend pour redonner à un autre, sans plus aucune stratégie et vision globale d’une agriculture performante écono-miquement et socialement.Et quelle déception, et autant vous l’avouer, quelle rancœur, d’avoir proposé et accepté au congrès FNSEA de Nantes en 2008 que si les prix des céréales sont élevés, il est normal qu’une partie de nos aides soient réo-rientées vers des secteurs qui en ont besoin, à condition que cette réorientation soit réversible en fonction des années. Cela s’ap-pelle de la flexibilité des aides.

Il faut une organisation de gestion des marchés agricolesC’était tout simplement du bon sens ! Hélas, notre message a été si bien entendu qu’il n’en est resté qu’une partie. En clair, les céréaliers sont prêts à toucher moins alors profitons-en !Le résultat vous le connais-sez…Nous sommes dans une situa-tion de grande fragilité.Mais le pire, dans ce bilan de santé, ce ne sont pas les orien-tations prises pour la répartition des aides Pac. Le pire, ce sont les décisions prises par Bruxelles en novembre, par le conseil des ministres de l’Agriculture, sous la présidence de Michel Barnier lui-même, avec la disparition ou quasi disparition des outils de gestion et de régulation des marchés agricoles.Avec le mot d’ordre de Mariann Fischer Boel « market, market, market » : le marché, rien que le marché, un libéralisme dur et total. Incroyable d’avoir une telle ligne de conduite alors que la crise économique et financière commence à faire des dégâts considérables, que les gouver-nements du G20 parlent d’or-

Benoît Piétrement, président de la FDSEA de la Marne, « ne tombons pas dans le piège de l’individualisme ou du profit facile à court terme ».

ganiser des marchés financiers et que maintenant, même l’état américain nationalise General Motors pour sauver l’entreprise du gouffre.En Europe, une organisation de gestion des marchés agri-coles, nous en avions une. Nos dirigeants préfèrent la sacrifier sur l’autel du profit de quelques multinationales, au détriment des producteurs et citoyens eux-mêmes. Il nous faut continuer à le dénon-cer !

Dénoncer le profit facile de certainsL’agriculture doit nourrir les hommes, elle n’est pas là pour remplir le portefeuille des grands patrons de grandes sur-faces.Oublier cela ne pourra que nous emmener tôt ou tard dans le chaos.Quand près d’un milliard d’habi-tants souffrent de la faim et qu’en réponse à cela on ne répond que spéculation et financiarisa-tion, il ne faudra pas s’étonner qu’un jour la facture soit dou-loureuse.Mon allusion aux grandes sur-faces, et surtout aux centrales d’achats, n’est bien sûr pas inno-cente ! Les actions syndicales de ces dernières semaines, que ce soit dans notre département ou au niveau national, ont bien pour objectif de dénoncer le profit facile de certains, au détri-ment à la fois des producteurs et des consommateurs, bien aidés en cela par la réglementation et la législation . Toutes nos pro-ductions : porc, bœuf, légumes

et bien d’autres en souffrent, mais l’exemple du lait est bien plus flagrant.L’an dernier, l’interprofes-sion laitière, le Cniel, s’est fai-te taper sur les doigts par la DGCCRF. Résultat des courses, les prix baissent pour les producteurs. Pire, il y a un mois, les indus-triels laitiers, sous pression des centrales d’achats des grandes surfaces, ont décidé, de façon unilatérale, de baisser leurs prix d’achat de 30%.Vous n’allez pas me faire croire qu’il n’y a pas eu entente sur les prix entre eux ! Est-ce que la répression des fraudes ne fonc-tionnerait pas de la même maniè-re pour tout le monde !?!...Et quand les grandes surfaces se déclarent les champions de la protection du pouvoir d’achat des ménages, alors qu’elles ne répercutent pas la baisse des prix dans les rayons, de qui se moque-t-on ?Aucune profession, aucun métier ne peut accepter que l’on ampute ses revenus d’un tiers ! C’est regrettable que pour se faire entendre, il faille passer à la manière forte. Ca n’a jamais été ma vision du syndicalisme et pourtant, je peux vous assurer que ma détermination, notre détermination, est totale ! Nous allons continuer à nous battre contre ce système, injuste et destructeur.

Préférence communautaireQuand il y a quelques instants je vous parlais d’une nécessaire organisation mondiale de l’agri-

culture, aussi bien pour des rai-sons économiques que sociales, il existe un troisième point fon-damental que nous ne pouvons écarter, celui de la protection de l’environnement.Quand on est citoyen du monde, protéger l’environnement est une évidence. Il faut bien dire que l’environnement on nous en sert à toutes les sauces dans les médias ! Mais, lorsqu’on est agriculteur, qui plus est agricul-teur européen, la protection de l’environnement fait partie de notre métier !Elle est d’ailleurs devenue régle-mentée, c’est bien là que le bât blesse.Mettre en place des mesures pour protéger l’eau, l’air, les espaces naturels, c’est évident. Mais, que dans le même temps, on nous demande d’être compé-titifs sur les marchés internatio-naux, stop !Les cahiers des charges envi-ronnementaux sont de plus en plus exigeants, ils doivent être compensés. Si ce n’est pas par des aides directes, ce doit être par le prix de nos produits.Produire du blé ou du poulet en France coûte évidemment plus cher que s’il est produit en Ukraine ou au Brésil.Tant que tous les pays ne seront pas au même niveau, que ce soit en exigence environnementale ou en droit social, il faut être capable de faire un différentiel entre les provenances des pro-ductions agricoles. Cela s’appelle tout simplement la préférence communautaire.

D’autant que pour nous, les obligations et restrictions sont de plus en plus fortes.Il semble clair qu’il n’y aura pas de culture OGM en Europe avant de nombreuses années. Dont acte ! Mais alors, il faut aussi en interdire les importations si elles sont aussi dangereuses que certains semblent le dire !

Le budget de la Pac c’est seulement 100 euros par an et par habitant en EuropeL’Europe veut -50% de phytos en 2018, à voir si cela est faisable, mais alors là, il faut également protéger le marché européen. Sinon, il est évident que nous ne serons jamais compétitifs. Ou alors, la vision européenne de l’agriculture devient simple-ment celle d’une agriculture d’entretien des territoires, sans réelle notion économique et d’indépendance alimentaire. Cela signifierait renier les fon-dements de la politique agricole commune dont l’objectif n°1 était de fournir, en quantité et qualité, suffisamment pour nourrir l’ensemble des citoyens de l’Union.Au passage, je rappellerai simple-ment que, jusqu’à aujourd’hui, le budget de la Pac (tant décrié par de nombreux politiciens, ignorants ou démagogues), c’est seulement 100 € par an et par habitant en Europe. 100 €, c’est moins de deux car-touches de cigarettes ou deux pleins de voiture. 100 €, pour manger en quantité et qualité suffisantes, cela me semble bien peu cher. Il faut parfois rappeler où sont les priorités !Et puisque je vous parlais des aides Pac, je tenais à revenir sur ce scandale, sous prétexte de transparence, où les aides Pac sont désormais consultables sur internet, et ce, sans aucune explication. Cela laisse croire ou supposer qu’il s’agit d’argent de poche distribué aux paysans ! Evidemment, la presse en a fait ses choux gras en lançant des chiffres et des noms en pâture, en oubliant de préciser que dans la Marne, s’il y a 5000 agricul-teurs, c’est aussi 2500 emplois directs. Les aides Pac font vivre directement ou indirectement beaucoup de familles. Cette publication des aides, sous pré-texte de transparence n’est en fait qu’une manœuvre politique. Il est évident que cette diffusion ne peut que servir ceux qui veu-lent réduire le budget agricole de l’Union européenne.

Les décisions ultra libérales ne seront pas tenables dans le tempsNous venons d’avoir les élections du Parlement européen. Quelle déception ! 60% d’abstention et un débat sans consistance pendant la campagne électo-rale ! Comment s’étonner que les électeurs ne se sentent pas

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Benoît Piétrement :« nous serons toujours plus forts à plusieurs que seuls »

concernés !?! Et que les agri-culteurs soient en colère contre cette Europe, synonyme pour beaucoup de contraintes et de réglementations, alors que l’Europe ce n’est bien sûr pas que cela.60 ans sans conflit majeur pour les pays de l’Union, cela ne s’était jamais vu.Des citoyens qui, grâce à la poli-tique agricole commune, sont certains de pouvoir manger à leur faim ; le respect des droits de l’homme pour tous… il me semble que ces résultats sont bien plus importants que les que-relles de partis politiques qui se contentent de placer leurs hom-mes ! Ce n’est malheureusement pas l’attitude de notre propre ministre de l’Agriculture en par-tance officieusement depuis des mois mais qui malgré tout reste à son poste qui va me réconcilier avec le monde politique.Maintenant, le nouveau Par-lement européen vient d’être réélu. A nous de lui rappeler ce que nous souhaitons pour notre agriculture.Je suis persuadé que les déci-sions ultra libérales d’abandon des outils de gestion des marchés ne seront pas tenables dans le temps.Les propos de Pierre Pagesse sur l’organisation mondiale de l’agriculture ne font que me conforter dans cet état d’esprit.M. Pagesse, je me permets de reprendre vos propos : « parce qu’un marché sans règle est com-me une démocratie sans loi » !A nous de rappeler cette maxime à nos dirigeants français et euro-péens.L’organisation des marchés et des productions agricoles, nous avons su le faire dans notre département ; par nos coopé-ratives, nos outils de transfor-mation, de communication, de conseil,…Tout cela porté par une idée très moderne qui s’appelle le mutualisme !

Notre région,notre département ont beaucoup d’atoutsNous serons toujours plus forts à plusieurs que seuls.Ne tombons pas dans le piège de l’individualisme ou du profit facile à court terme.Continuons à construire ensem-ble notre agriculture, dans le respect de ses hommes.De la même façon, tous les déve-loppements de nos outils doivent servir les agriculteurs pour leur

apporter la meilleure rémunéra-tion possible.Quand nos OPA, nos coopérati-ves développent leurs outils, le bénéfice doit en revenir à terme aux adhérents.Je voulais simplement rappeler un chiffre.Si le bilan de santé de la Pac va nous coûter 100 € / ha, cela correspond à l’équivalent de12 € / tonne de blé par ha.Nous avons perdu bien plus que cela en prix moyen ces 18 derniers mois.Il est clair que notre combat doit être celui du prix.Produire coûte de l’argent, il suffirait simplement que nos produits puissent être vendus à un prix supérieur à nos coûts de revient, nous n’en demandons pas plus !Et ce n’est pas aux producteurs de lait ou de porc que je vais expliquer cela !C’est dans cet esprit que nous avons, à la FDSEA, mis tous nos services en action dans un plan d’accompagnement des exploitants pour retrouver de la valeur ajoutée.Notre fragilité vis-à-vis de déci-sions politiques est bien trop grande.Les marchés sont tellement fluctuants et volatiles qu’il est impossible d’avoir une visibilité à moyen terme, et même mal-heureusement à court terme. Pourtant, notre région, notre département ont beaucoup d’atouts.Nous sommes productifs, orga-nisés, novateurs. Si nous voulons être compétitifs, continuons à travailler dans ce sens, et tous ensemble.Nos filières sont complémen-taires et je ne prendrai qu’un exemple : nos usines de bio-carburants en place ! C’est une chance pour les éleveurs d’avoir des co-produits à proximité, c’est une chance pour nos usi-nes d’avoir un débouché à leur porte.Il y a encore des étapes que nous pouvons franchir dans l’organi-sation de nos exploitations. De nouvelles productions, de nou-veaux débouchés, de nouvelles façons de produire s’ouvrent à nous. A nous de les saisir avec un objectif, un seul, que demain nous soyons encore nombreux à vivre de notre métier, et à faire vivre nos territoires !

Stratégie i Lors de l’assemblée générale du Groupe FDSEA le 15 juin à Châlons en Champagne, Thierry Poncelet, secrétaire général, a présenté le rapport d’activité.

Thierry Poncelet :« ensemble pour réussir »La FDSEA de la Marne a

la particularité d’avoir de nombreux services (260

collaborateurs) et d’être un des plus importants services syndi-caux de France pour défendre l’intérêt de ses adhérents, au quotidien.Selon une enquête récente, le Groupe FDSEA 51 est reconnu par ses adhérents et clients, à la fois pour le sérieux et le professionnalisme de ses colla-borateurs, et aussi, pour leurs qualités relationnelles.C’est le sens de notre signature adoptée par le Groupe « ensem-ble pour réussir ».« Ensemble » fait référence aux valeurs fondamentales du syn-dicalisme et à la collaboration qui existe entre exploitants et salariés.« Réussir » fait référence à notre état d’esprit permanent, que nous avons inscrit dans notre projet d’entreprise.« Accompagner » les adhérents dans leurs projets, les aider à atteindre leurs objectifs, en étant respectés dans leurs choix pro-pres et leur diversité.

La Marne AgricoleLa Marne Agricole, qui a connu beaucoup d’évolutions ces der-nières années (changement d’imprimeur, réorganisation au sein de la Régie publicitaire avec les départements du Nord Bas-sin Parisien) et depuis deux ans, l’ouverture vers la viticulture marnaise, à travers La Marne Viticole.Toutes ces décisions et orienta-tions nous ont permis de renfor-cer notre lectorat, de développer nos annonceurs et de muscler notre rédaction.

La CamdaLa Camda continue à développer sa clientèle dans le domaine de l’hygiène 3D (dératisation, désinfection, désinsectisation). De nouvelles activités ont été mises en place : la dépigeonnisa-tion, et désormais, l’effarouche-ment. Ces activités complémen-taires permettent d’offrir une offre globale en terme d’hygiène, pour les clients des quatorze départements où intervient la Camda.

TER’InformatiqueTER’Informatique accompagne 1800 utilisateurs, sur 50 dépar-tements.Les trois principaux points forts de cette année furent :• le partenariat lancé avec Visio-plaine, pour la traçabilité agri-cole, et bientôt viticole,• l’accompagnement de nom-breux utilisateurs avec la prise en mains à distance du nouveau produit : le « Bureau de l’entre-preneur »,• la synergie avec le Groupe Cegid, notamment pour de

Thierry Poncelet, secrétaire général,a présenté le rapport d’activité.

nouveaux partenariats dediffusion.

FDSEA ConseilFDSEA Conseil, grâce à ses 35 spécialistes pluridiscipli-naires, atteint une maturité et une expertise reconnue de tous. FDSEA Conseil, en lien avec le département syndical, a cette année également impulsé un pôle de référence et de prospec-tives. Ces informations pointues permettent également aux adhé-rents de piloter leurs entreprises avec la meilleure anticipation.Par ailleurs, FDSEA Conseil est de plus en plus sollicité par nos organisations agricoles et vitico-les pour approfondir et nourrir leurs réflexions. Son challenge pour les années à venir, est d’aller encore plus loin dans l’accompagnement des entrepreneurs et de proposer de réels outils d’aide à la décision.

Farman CommunicationAlors que beaucoup d’imprime-ries vivent des moments diffi-ciles, en cette période de crise, paradoxalement, Farman Com-munication conforte son activité grâce à une écoute clients et un savoir-faire reconnus.Grâce aux réorganisations suc-cessives et aux décisions impor-tantes qu’il a fallu prendre dans l’année, Farman Communica- (suite en page 7)

tion est à même, à tout moment, de trouver le bon partenaire sur le plan technique en France, et au meilleur coût.

AS EntreprisesAvec quarante ans d’expérience, et la dynamique liée à la création d’AS Entreprises, notre associa-tion de gestion et comptabilité, un acteur connu et reconnu.AS Entreprises est en lien per-manent avec nos deux entités de conseil : TER’Informatique et FDSEA Conseil.Au terme de l’année écoulée, AS Entreprises tenait la comptabi-lité de 3043 sociétés. Sa reconnaissance, avec l’ap-proche globale des services du Groupe, nous amène de plus en plus de prospects et de contacts : en agriculture, en viticulture et désormais, en BIC.

Au-delà de l’activité des entités et services du Groupe, voici quelques dossiers transversaux, communs à tous.

Bureau de l’EntrepreneurLa philosophie du Bureau de l’entrepreneur est de faire gagner aux entrepreneurs du temps et de l’autonomie dans la gestion

Benoit Piétrement : « Je suis persuadé que les décisionsultra libérales d’abandon des outils de gestion des marchés ne seront pas tenables dans le temps ».