241 P ~ N P ~ DM380 Projetflrnplanîabn du teminal méthanier Rabaska et des inhSblKklres Cmnexes

iévis 621 1-04-004

Mémoire sur les impacts potentiels du projet d’implantation du terminal méthanier Rabaska et des infrastructures connexes sur la santé et la qualité de vie des citoyens

Présenté au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement

fait par Isabelle Pouliot

Infirmière pivot en oncologie St-Jean Ile d’Orléans

Janvier 2007

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TABLE DES MATIÈRES

1 .2. À propos du mémoirc ................................ ..................................... 2 2. LES PRÉOCCIJPATIONS LIEES AU PROJE 3. BESOlN DE S’AFFIRMER

3.1. Doutcs dc la nCccssitC du .................. ...................................... 4

4.1. Lcs groupcs d’opposants

................................... 8

5.1. La sécnriti. physiquc .................... ........................ 9

5.2. La sccurité psychologiquc ................................... ................................ I l 5.2.1. La mCthodologic dcs sondagcs ........................................

.................... 12

6.2. Coûts ou rctombbçs économiqucs à long tcrmc ? ... 6.3. La gucrrc x prbvcntivc >)

.................... 14

................................................ 15 ............................................

................................... 17 BIBLIOGRAPHIE ....... .......................................................

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1. INTRODUCTION Vous trouverez dans cette première partie une présentation de I’auteure et la direction que prendra ce mémoire.

1.1. À propos de I’auteure Je me nommc Isabelle Pouliot et Je suis native de la municipalité de Saint-Jean-de-l’île- d’Orléans. Après mes études, J‘y suis retourné, et Je demeure maintenant dans une maison ancestrale face au majestueux fleuve. La lignée généalogique des Pouliot, dont Je suis issue, habite l’île d’Orléans depuis le Régime français, et on y a pratiqué l’agriculture de génération en génération Jusqu’à mon père. En ce qui me concerne, dire que l’île d’Orléans est un lieu ideiititairc n’est pas un euphémisme.

Je suis infirmière clinicienne en oiicologie depuis près d’un an au CSSS Québec-Nord. J’assurc le suivi de personnes atteintes de cancer. Antérieurement à ce poste, j’ai exercé pendant huit ans le travail d’infirmière bachelièrc dans des unités de soins critiques, principalement aux soins intensifs pédiatriqucs et adultes du CHUL’. Candidate à la maîtrise en Sciences infirmière de l’université Laval, mes intérêts portent sur le rôle de l’infirmière pivot en CSSS.

Depuis 2005, Je suis également conseillère municipale de la municipalité de Saint-Jean-de-l’île- d’Orléans. Dans un souci de proteetion de (( mon )) île, je suis membre de l’Association des gens de l ‘î/e d’Orllans con& le pori mithaflier (ACPM). J’ai également acquis une expérience syndicale au sein de la FIIQ en participant au tout premier Comité des Jeunes (2001-2005) et au Comité Condition féminine (200 1 - . . .).

1.2. À propos du mémoire Depuis son annonce, le projet de terminal méthanier Rabaska suscite de nombreuses inquiétudes. Dans ce document, i l sera question de la non-acceptabilité sociale de ce projet en traitant principalement des impacts sur la sar7ié globale’ des citoyens. Ce mémoire se veut le résultat de mes préoccupations, suite à la lecture de plusieurs documeiits se rapportant à ce sujet, et cela, en plus de la quantité importante de documents déposés depuis le début de la Commission du BAPE. Jc tiens également a souligner que ces lectures se sont avérées très spécialisées, alors comme citoyenne, suivre l’évolution de ce dossier et tout ce qui s’y déroule ne fut pas simple.

Nous devons évaluer l’impact de ce projet, mais pour ma part, je considère qu’il est question de trois projets en un : le site des installations, le déplacement du méthanier en transite sur le fleuve et le gazoduc. On peut se demander pourquoi ce projet de terminal méthanier est approché différemment de celui proposé a Gros-Cacouna ‘? Selon moi, le Ministre du Développement dumblc, de l’environnement et dcs Parcs (MDDEP) aurait du, dans la logique des choses, donner beaucoup plus de temps à ces audiences, surtout si on considère qu’il n’y a pas de telles installations au Québec. N’étant pas critique en matière d’environnement, Je tenterai tout de

’ Au déhuf dc inun crnbaiichc au CIILI,, ,‘ai i ravai l lé égülement à t i tre d‘infirmi8re i‘quipç vuliinfç spéciali titre m’a pcrinis dç travailler égalïment dans d’autres secteurs tels que I’unitï ncviiatalç ci l‘unit6 conmarieilne pour ensuitc nvoir un posiç aux soiiis intensifs. ‘ Cc conïcpt detïnit 1111 i‘taf d‘6yuilihre çiitrc les diicrscs diniensiuns de l’humain ibiopliysiqucs. psychologiques. s~ci:IIçs, eiiYilT>i,ne,nenlales. i;conomiquçr, ~ulturclles. , .

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même de vous expliquer les principales raisons à mon opposition à ce projet monsirueux face à mon î le.

Je ne vous cache pas que suivre les étapes du BAPE, et surtout d’y participer, m’a demandé énormément de temps. Travaillant à temps plein comme infirmière et n’ayant pas eu de congé durant la période des Fêtes, mon emploi du temps n’a pas facilité la tâche pour la rédaction de ce mémoire. Aujourd’hui, lorsque vous lirez ces quelques pages, je veux que vous sachiez que je suis contente de ma participation citoyenne, mais aussi, un peu fatiguée!

2. LES PRÉOCCUPATIONS LIÉES AU PROJET : LA SANTÉ Mes inquiétudes ont pris naissance dans un envoi postal, en début d’année 2005. La brochure intitulée : Aperçu de I’éiude d’impact préliminaire sur l’envimnnemeni (Rabaska. 2005) avait pour slogan, au cOté du logo : Rabaska une vision d’avenir iouie naiurelle. Les informations incluses dans ce document, qui par la facture visuelle nous laissait pratiquement croire à un projet de parc national dans la région de Lévis, mc disent que j e me dois d’être informée quant à ce projet de 840 millions de dollars. Je comprends ainsi que l’initiateur du projet prend les grands moyens de communication et de marketing pour m’informer et me sécuriser. A la lecture de cette brochure en couleur, j e réalise qu’il y a de la désinformation concernant les impacts sur la santé des humains. La page 24 de cette brochure vient piquer ma curiosité et mon sens critique en matière de santé par les phrases suivantes : <( Les impacts du terminal sur la qualité de vie des résidants seront limités )) et à la page 28, je peux lire que les impacts sur la santé humaine pendant << [. . .] le déplacement des méthaniers et la vaporisation du GNL est nulle ». Pendant la phase d’information lors des audiences, l’initiateur du projet a maintes fois réaffinné ces propos en nous disant toujours qu’il y avait peu ou pas d’impacts ou que l’impact sur la santé serait peu probable. L’étude d’impact semble ainsi sous-évaluer les impacts sur la santé humaine.

Pour présenter les impacts possibles sur la santé humaine, j’ai utilisé la théorie du psychologue, Abraham Maslow. Cette pyramide qui définit la hiérarchisation des besoins humains dans le but de définir les leviers de la motivation est également utilisée dans divers domaines autres que le développement social’ (Maslow, 2006). J’adapterai cette théorie pour m’aider à analyser en quoi Rabaska pourrait affecter la santé humaine. Je débuterai par les besoins supérieurs de la pyramide, puisqu’ils représentent le court terme et mes motivations à démontrer mon opposition à Rabaska, alors que les besoins primaires seront iraités dans les dernières parties, puisque ces besoins représentent les impacts à long terme qui, aujourd’hui, sont difficiles à chiffrer, mais qui pourraient voir le jour, si le projet du terminal méthanier est accepté.

’ La ihéone de Maslow es1 aujourd‘hui uiilisée en imrkeiing pour la venie de services ei de prduiis ei dans le domaine de I’envirunncmeni LWLU démonirer une aileinie des besoins humains hiérarchisés.

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3. BESOIN DE S’AFFIRMER Comment affirmer son individualité Facc 6 ce projet’? Puisque s’opposer à un projet de 840s millions, cc n’est pas du tout (< un syndrome du pas dans ma cour », puisque je demeure à 14 km de l’emplacement de la jetee, mais ma résidence se situe à moins d’un kin du transite des méthaniers, et cela, au travers de plus de 5000 inouvcineiits maritimes déjà existaiits dans un chenal avec des conditions particulikres. Ce projet ne doit pas être sculemciit aiialysé sous le volet des retombées économiques. Justement, le BAPE permet une analyse d’impacts de l’implantation d’un terminal méthanier sur les humains, I’ciiviroiiiicmciit et la société déjà cxistaiite. Une chance, que cette institution existe, puisquc selon plusieurs gens d’affaires, l’acceptation de ce projet n’est pas à questionner pour la région de Québec et de Beauce Appalaches.

En tant qu’infirmière clinicienne, je ne peux pas demeurer passive et attendre les résultats du BAPE. Les assises de ma profession m’ont inculpé deux grands principes qui sont le souci éthique et la compétence scientifique. Tout en y développant les soins de santé primaires qui favorisent prioritaircmeiit le niveau local. Ce n’est pas simplement partir d’un plan directeur national que peuvent se développer les soins de santé primaires. Les changements ne peuvent être que le fait d’expériences de hase, analysées et évaluées. C’est seulement lorsque des groupes locaux existent qu’il devient indispensable de soutenir et défendre leur action auprès des pouvoirs publics. Ceci exige de développer des capacités d’argumentation et d’explication (Collière, 200 1).

3.1. Doutes de la nécessité du GNL En plus de ma fonnatioii, d’autres évéiieinciits expliquent ma motivation dans ce processus du BAPE. Voici quelques interrogations qui persistent et qui sont énumérées dans leur ordre d’apparition :

6i3 Le déplacement du terminal méthanier de 400 mètres dans un contexte où aucune considération n’est accordée au règlement de la municipalité de Bcaumoiit relatif i l’entreposage de matières dangereuses dans un rayon d’un kilomètre. De plus, un référendum a démontré clairement la non-acceptation du projet Rahaska par les citoyens de Beaumont.

611 L‘emplacement du site est protégé par le zonage agricole, ou du moins, son statut est très controversé. La ville de Lévis n’a pas réglé ce dossier. Comment un tcrminal méthanier pcut- i l voir le jour en zone agricole quand à I’ÎIC d’Orléans i l est impossible de construire un CPE dans un zonage semblable? Lequel sera le plus utile aux générations futures dans quarante ans‘?

&1 Le terminal et les méthaniers seront situés près de l’île d’Orléans, ie plus importun, ar-rond;.Tsemrnr hi.s,or-iqur du @&bec (CLD de l’île d’Orléans, 2006). Ce lieu est le point de départ de près de 300 familles souches qualifié de microcosme du Qir6hw ,rudi/ionizel et on la désigne encore comme étant Ir: herreurr de /ilmCriyurfj-cin~ui.se (Lessard, 1998‘ ). Et pour quelles raismis aucun rkglcment gouvcrnemciital ne protege-t-il pas le paysagc de ce lieu ideiititaire du Québec’!

- ‘ Livie que j c recommande de consulier en vaison des inSomiations el des images hirloiiqucs de I‘îie d’Orléans.

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&t La passivité et le laisser-faire des élus municipaux de l’île d’Orleans. La MRC refuse de rcncontrer ses propres citoyens au conseil de juin 2006, alors qu’elle a rencontrée, précCdemment Rabaska. Sommes-nous dans une insiiiution démocratique ? Si les décideurs de l’île d’Orléans ci le Ministère de la Culture ci des Communications ne protègeni pas l’île d’Orléans qui le fera ? (Une partie de la réponse se trouve dans la section du besoin de se regrouper). Ce n’esi certaincinent pas Rabaska, car l’initiateur du projei affirme que les effets sur I’environnemeni humain et le patrimoine de l’?le d’Orléans sont peu probables ou minimes.

&f Le ministre actuel du MDDEP, Claude Béchard, semble avoir un parti-pris favorable pour la filière du gaz (Francoeur, 2006). Esi-ce que, du moins, l’apparence de neutralité ne devrait pas être ressentie par la population? Le gouvernement en place a exclu l’ancien ministre Thomas Mulcair de ses fonctions pour certains dossiers, dont celui des terminaux méthaniers. Comment expliquer que le projet de loi 52 sur la stratégie éncrgétique du Québec passe sous le bâillon en déccmbrc 2006‘?

fa L‘acceptabilité des gens du mondc des affaires prévaut-ellc sur celles des citoyens ? De plus, quel est le poids des citoyens par rapport à des multinationales qui se regroupent ?

&f Le manque de cohérence entre lcs paroles et les actions du gouvernemeni provincial actuel en matière de besoins énergétiques québécois. Des études plus rigoureuses doivent être faites avant d’étudier des projets de ierminaux méthaniers. Dcs avenues alternatives plus propres ielles que l’énergie éolienne et les économies d’énergie se doivent d’être planifiCcs. Dernièrement, le Premier ministre Jean Charesi révélait que le détouruemeni d’un fleuve vierge du Nord québécois vers les turbines de la rivière Eastmain va servir en grande partie à des exportations d’électricité vers l’Ontario, (( [. , .] qui en a grandement besoin)) (Francoeur, 2007). Alors, comment comprendre la conjoncture de l’implantation des ierminaux méthaniers dans les besoins énergétiques réels du Qucbec ? Le Québec ne devrait pas vendre son hydroélectricité à l’étranger et encourager l’adoption A grande échelle d’une source d’énergie fossile extrêmement plus polluante.

4. BESOIN DE SE REGROUPER L‘humain au scin de ses semblables a besoin d’échanges et de savoir qu’il est utile, et noire existencc passe par l’acceptation des autres, ainsi que par l’appartenance à un groupe (Maslow, 2006). Dans le dossicr du Port mcthanier Rabaska, la crcaiion de plusieurs groupes s’esi avérée utile atin de démontrer notre opposition au projet. Si de tels groupes voieni le jour, c’esi ceriainement en lien avec les énoncés Cnumérés dans la partie précédente ci pour se donner une force de poids conire les décisions gouvernementalcs précipitées ci les groupes financiers favorables au projet.

Louise Vandclac’ dans la préface du livre Le BAPE &van/ /e.s i?toyens, nous rappelle que (( [ . . .] le gouvcriicinent du Qufbcc se complaît à ne pas appliquer ses propres normes et règlements, à inoins d’y être forcé par la prcssion médiatique \...] Est-cc pour indiquer ses intentions qu’il abandonne à des groupcs environnementaux la tâche d’exiger l’application de la Loi sur la qualité de I’cnvironnemcut pour les abandonner ensuite, tout aussi (( courageusement ». ces goupes aux poursuites judiciaires de plusieurs millions de dollars b. . . ] N (Baril, 2006, p.X). Dans le dossier Rabaska, certaines associations citoyenncs ont été intimidées à inoins d’un mois du début des audiences pür le Pori de Québec. Pour ma pari, la participation à un groupe a nourri ma motivation et a facilit6 la tâche pour participer au BAPE. Sans I’ACPM ct les liens de solidarité avcc Ics autres groupcs, je n’aurais pas pu recueillir autant d’informations. Maintenant, regardons ce que sont les divers groupes crées.

4.1. Les groupes d’opposants’ Depuis l’annonce de ce projet à Beaumont cn 2004, des groupcs s’y opposc, mais ii faut faire ia distinction en ceux qui se sont crfcs pour contrer Rabaska, et d’autres qui étaient déjà là pour défcndre la cause de I’cnvironncment.

4.1.1. Les groupes ad hoc Coalition Rabat-Joie fondée en 2004 à Beaumont avec un inembcrship de 12 mcinbrcs. En 2004, 72 % des Beaumontois se sont prononces contre Rabaska en référendum. Budget de quelques dizaines de milliers de dollars (varie selon les activités). Le porte- parole est Yves Saint-Laurent, publiciste.

APPEL (Association pour la protection de l’environnement de Lévis) fondée en février 2005 à Lévis avec un mcmbcrship cntrc 650 ct 700 adhércnts. II s’agit du groupc d’opposants ayant la plus large base. Budgct entre 8000 $ à 10 O00 $, provenant de dons et de spectacles-bénéfice. Le porte-parole est Jacques Lcvasscur, médecin.

ACPM (Association de l’île d’Orléans contre le port méthanier) fondée en mars 2005 avec un meinbcrship de prcs de 35 adhérents. Nous avons cessé les adhésions depuis l’attaque du Port de Québec. En février, un sondage Léger marketing prouve que 57 % des << sorciers N dc l’île sont contre Rabaska, tout secteur de l’île confondu. L‘Association est moius bien implantée sur la Rive-Nord, particulièrement à Sainte-Famille, d’où on ne verra ni port, ni méthanicrs. Budgct de 2 O00 de dollars. Le portc-parole est Louis Duclos, ex-député fédéral de Montmorency.

Gare au gazoduc fondé en novembre 2006 à Lévis avec aucun meinbership formel. L’organisation dit compter sur une trentaine de bénévoles. Aucun budget pour l’instant. Le pone-parole est Jean Gosselin, agriculteur.

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4.1.2. Les groupes préexistants

GIRAM (Groupe d'initiaiives et de recherches appliquées au milieu) est une sorte de think tank de cenire-gauche fondé en 1983 par des professeurs du Cégep de Lévis-Lauzon qui voulaient combler l'absence d'une université sur la Rive-Sud. II compterait une centaine de membres.

Les Amis de la Terre soni une branche du mouvement écologiste Friends o f the Eurih, née aux États-Unis dans les années 70 ; l'antenne de Québec fut fondée en 1978 et dit avoir entre 300 ci 400 membres. Jc crois qu'après le dossier Rabaska, j'adhérerai à ceite association.

AQLPA (l'Association québécoise de lutie contre la polluiion atmosphérique) fondé en 1982 un groupe environneinental voué à la sensibilisation contre la pollution atmosphérique, Présentemeni, une poursuite de 5 millions de dollars intentée par l'entreprise AIM place l'organisme environnemental en iiiauvaise posture financière.

4.2. Les groupes favorables

= À BON PORT fondé en septembre 2006, sur la Rive-Sud avec un ineinbership de 750 personnes, dont environ 40 % sur la Rive-Nord. Plusieurs des membres d' (( À bon port )) sont des gens d'affaires ayant un intérêt financier avoué dans la réalisation de Rabaska. Budgei annuel 24000$ à son lancement, a récolté entre 20000S et 25000S supplémentaires lors d'une activiié de financement le 30 novembre 2006. Le porte-parole csi Isabelle Treinblay, avocate-fiscaliste.

APQ (Association Portuaire du Québec)

= LA CORPORATION DES PILOTES DU BAS ST-LALXENT. Des membres de ceite corporation soni à la fois aux côtés de I'initiaieur et au comité Terinpol. La navigation de méthaniers obligera la présence de deux pilotes sur ces bateaux.

LE GOUVERNEMENT LIBÉRAL. Les propos du Premier ministre Jean Charest ci du ministre Réchard laissent croire que Ic parti est favorable au projct Rabaska (Le Devoir du 7 mars 2006).

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4.3. Les groupes au microscope

Un constat se dégage de l’analyse de ces groupes. Les groupes opposés au projet Rabaska défendent leur environnement, leur santé et leur sécurité, alors que les groupes favorables, principalement des gens d’affaires, défendent leur intérêt financier. Par exemple. Groupe Océan gagne à donner !OOOO$ à << À bon port H puisque si Rabaska est accepté, c’est cette compagnie qui aura le contrat des remorqueurs. Quant aux pilotes, ils sont les experts de la navigation sur le fleuve St-Laurent en raison des particularités de cette voie navigabic, alors, i l est permis de croire que ce type de bateau leur assurera du travail et permettra de justifier leur utilité qui est remise en question par l’arrivée de nouvelles technologies.

Depuis quelques mois, comme le souligne Vandelac, (< [...] des déclarations de certains milieux d’affaires, condamnant la société québécoise d’avoir osé questionner << vertement H quelques grands projets controversés. Ainsi, quand la Fédération des chambres de commerces du Québec, (FCCQ) prétend que les mécanismes actuels d’examen et de consultations publiques tel le BAPE, défavorisent l’acceptation des projets d’envergure, il y a tout lieu dc s’inquiéter. Surtout quand la FCCQ propose comme solution de créer une agence gouvernementale consacrée exclusivement A l’analyse économique des projets n (Baril, 2006, p. 1).

Force est de constater que s’il existe des organismes qui contrôlent le financement des partis politiques par souci d’équité, les combats en dehors de ce type de cadre sont extrêmement sauvages. Nous avons qu’à penser à l’injonction intentée par le Port de Québec en novembre 2006 et à la force médiatique des gens d‘Affaires qui font fi des impacts environnementaux.

Nous avons des groupes qui n’ont pas les mêmes préoccupations, les opposants protègent leurs besoins primaires, alors que lcs groupes favorables protègent leur profit. Par contre, lorsque des représçntants de chambres de commerce mertent en doute la légitimité des citoyens qui interviennent dans les audiences publiques j e considère que nous sommes proches du harcèlement psychologique. En quoi les inquiétudes de gens directement concernés par la réalisation d’un projet, inquiétudes portant sur leur santé ou sur celle de leur environnement, sont-elles moins légitimes que l’intérêt financier qu’un membre de chambre de commerce peut portcr à la réalisation du projet ?

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5. BESOIN D’ÊTRE EN SÉCURITÉ Lc bcsoin dc sécurité physique ct psychologiquc cst important pour Ics bcsoins humains (Maslow, 2006).

5.1. La sécurité physique L’opposition au projet Rabaska qui corrcspond, en quelque sortc, au niainticn dc la sécuritk pliysiquc impliquc l’élimination dcs dangcrs qui menaccnt Ic corps ou la vic de la personnc (Maslow, 2006). Lc dangcr dans cc dossicr conccrnc I’avkncmcnt d’unc nouvcllc sourcc dc dangcr, Ic GNL, dans notre environncmcnt.

5.1.1. Accidents : probabilité de 1/10 O00 ans Dans ccttc scction, j c nc vais pas vous cxpliqucr cn profondcur, puisqu’à clic sculc, clic aurait pu êtrc Ic thhmc d’un mimoirc quc d’autrcs plus sptcialisés sur la question argumenteront certainement mieux que moi. Toutefois, la possibilitf d’accidcnts facc A la vcnuc hypothktique dc mithaniers qui transportcront avcc cux dcs matières dangcrcuscs m’inquiètc. Lors dcs audicnces, nous avons appris quc I’initiatcur du projct n’a pas, jusqu’à maintenant, donne Ics rcponscs au MSSS attenducs par rapport à la marge statistiquc d’erreur associic aux scénarios altcrnatiîs qu’il a prkscntés. Dans une rccbcrchc, la incthodologic cst primordiale, clle pcrmct dc critiquer ct dc jugcr dc la crédibilitk dcs résultats.

Lcs propos du consortium Rabaska tcntcnt dc nous rassurcr quant à la gcstion des collisions d’un méthanicr avcc un autrc batcau dans Ic chcnal Ctroit dc la Traversc Nord, unc scction du fleuvc qui doit etrc draguic à chaquc annéc. Cc qui est Ic plus inquiétant, c’cst quc I’initiatcur du projct, pour argumcntcr sur la faisabiliti du projet ct de la navigation fluviale sans cntravc, doit nous donncr I’cxcmplc dc plus d’un terminal mithanier. II n’y a pas un tcrminal au mondc qui cumulc les obstaclcs préscnts dans Ic projct dc tcrminal méthanier à Lévis, c’cst-A-dirc I’Ctroitesse du chcnal, la prcscncc de glacc, le passage prcs des habitations lors du transit dc méthanicrs, la proximité d’unc agglomération historique, la préscncc d’unc zonc d’attentc qui a CtC. définic ct proposéc par Transports Canada et, pour tennincr le tout, unc triple lignc élcctriquc dc 735 O00 volts.

5.1.2. Terminaux méthaniers et compétences gouvernementales Dans l’analyse méthodologique: ce qui m’inquiète, ce n’est pas sculcmcnt Ics rksultats priscntés par Rabaska, mais surtout, I’abscncc, durant Ics audiences, dc compétenccs gouvcrncmcntales quEbCcoiscs capablc dc valider ces rcsultats. Lors des audienccs, j’ai réalisé quc le Québec n’avait pas la capacitc gouvernementale de produire l’expertise nécessaire à juger les donnCcs de cc typc de projct. Lcs pouvoirs publics nc sont-ils pas capable d‘assuincr la rcsponsahilitk dc I’intértt public ?

Suhitciiicnt, une sous-qucstion m‘interpcllc, comnicnt cctte expcnisc inanquantc a etc coinhlfc pour le projct Gros-Cacouna, puisque nous savons quc Ic rapport du RAPE a donnc une notc favorablc a cc projet. Les projcts, avant d’arrivcr au conscil dcs niinistics pour unc décision finale, doivcnt pourtant êtrc analysés rigoureuscmcnt. Dans mon domaine. quand un oncologuc rcncontrc un type de caiiccr qu‘il n’a jamais vu, i l ne prcnd pas Ic risquc dc donner n‘importc

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qucllc chimiothérapie, il va consultcr d’autrcs spécialistcs de I’cxtéricur dc la provincc ou du pays afin de donner lc incilleur traitemcnt possible

5.1.3. L’opération Démétane : Rabaska explose! L’initiateur du projet n’a pas évalué séricuscmcnt la qucstion du tcrrorisme puisque pour Rabaska, cc typc d’actes cst peu probable. Lors des audienccs, nous avons eu la visitc d’un criminalistc cxpcrt sur la qucstion afin de nous prouver quc nous vivons dans un lieu soin runs Ruhusku. L’analyse, qui semblait bien faitc, n’était maihcurcuscmcnt baséc que sur des statistiqucs d’actes déjà posés en Amérique du Nord, et semblait ainsi évacucr la situation politiquc ct géostratégiquc actucllc du Canada. Ainsi, le promotcur n’a pas jugé bon dc simulcr une telle éventualité afin dc vérifier la capacité du milieu à répoiidrc. Pour ma part, c’cst un oubli majcur qui cnlèvc dc la crédibilité à l’étude d’impact.

L’opération Démétanc, réaliséc par lc MSSS, avait pour objcctif dc planifier un scénario de mesures d’urgcnce A la suitc d’une simulation majcurc impliquant dc nombrcuscs victimes. Ce typc d’opération nous montre qu’il faut toujours pcnscr au pirc et sc préparcr à l’avance.

Dans Ic cas simule d’unc bombe salc impliquéc dans l’explosion d’un méthanier, I’accidcnt fait bcaucoup de victimes et il y a un déploicment conséquent dcs scrviccs et des soins dc santé. Dans les accidents rcpcnoriés de GNL, le nombrc de morts et dc blessés cst souvcnt atténué par le fait quc les tcrminaux méthanicrs sont éloignés dcs zones habitées. Lc promotcur propose unc zone de 400 m. Alors, dans le cas du terminal méthanier à Lévis, Ics décès ct victimcs brûlées pourraicnt êtrc plus élevé cn raison d’unc quantité irnportantc d’habitations dans un rayon dc 2 km et dc 5 km. Lc scctcur conccmé par lc projet a ccrtaincmcnt une population jeune par la présence de nombreux cnfants. Nous savons qu’cn présence dc brûlures dc 2‘ ct dc 3’ dcgré, les enfants et les pcrsonncs âgécs sont les clicntèlcs Ics plus vulnérables (Mcthcny, 1996). Dc plus, les soins infirmicrs en soins critiqua pour Ics cnfants dcmandcnt un ratio plus élevé. Habituellement, un codc rouge (un cnfant instablc, dangcr dc vie ou de mort) aux soins intcnsifs rcquicrt plus de 2 infirmières ct 1 médecin. Je nc rcmets pas cn cause la compétcncc dcs infirmières prodibuaiit des soins aux soins intcnsifs pédiatriques pour y avoir d6jà travaillé, inais A Québec quelle est la capacité d’accucil? Dc plus, les interventions infimiièrcs pour Ics enfants sont ncttcmcnt différcntcs des adultes. Souhaitons qu’une catastrophc n’arrivc pas cn périodc hivcrnalc, déjé quc Ics ccntrcs hospitalicrs sont engorgés.

Ce que j e trouvc troublant dans Ics risqucs d’accident, c’est la certitude quc I’initiatcur du projet a dcs résultats de son étudc d’impact. II a scinblé avoir un comportcmcnt similairc a cclui dcs ingénieurs du Titanic qui croyaicnt qu’il était insubinersiblc. Ce coinportcmcnt catégorique ne démontre pas un récl souci pour la sécurité dcs populations entourant cc projet.

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5.2. La sécurité psychologique

GfnCralcniçnt, toute pcrsonnc pcut scntir sa sfcuritf psychologiquc mcnacfc lorsqu’cllc fait facc à dcs expfricnces nouvclles ct inçonnucs. Ccs pcrsonncs nc Ic disent pas ouvcrtcnicnt qu’cllcs scntcnt lcur sfcurité psychologiquc nicnacfc, niais lcur convcrsation peut indircctcmcnt rfvélcr lcurs scntinicnts (Maslow, 2006).

5.2.1. La méthodologie des sondages L‘annoncc du terminal nifthanier Rabaska cntraînc dcs inipaçis psychologiqucs au scin dcs populations qui avoisincnt Ic projct, et unc rcccnsion dcs quotidicns le prouvc. L‘initiateur du projet, dans scs résultats, n’a pas considdré qu’il puissc y avoir unc diffcrcncc cntrc la population qui cst prfs versus ~ c I I c qui est éloignfe au tcrniinal. Dc plus, Ics sondages en favcur dc Rabaska nc ticnncnt pas coiiiptc dc ccttc distinction iniportante au niveau nifthodologiquc. Dcux sondages rfalisfs cn octobre 2005 et cn ffvricr 2006 donnent ccpcndant 60 % ct 70 ?h d’appui à Rabaska à LCvis, alors qu’cn ffvricr 2006, un sondage Lfgcr Marketing prouvait quc 57 “A des rCsidants dc VÎlc d’OrIfans étaient contre. Dans ccs sondages, la variable de la proxiniitc! ne scniblc pas prisc cn coniptc.

Lors dcs audienccs, nous avons eu droit à une ftude qui dkiiiontrait I’importancc dç la variable de la proxiniitf. Lc Ministfrc dc la Santc publiquc de Chaudifrcs Bcauce-Appalachcs a rfalisf un sondage sur Ics impacts psychosociaux lifs au projct Rabaska auprfs dc la population dcs tcn-itoircs limitrophcs. Lcs rfsultats prfsentCs à la sfançc du 12 dfccnibrc, cn soirfc, sc sont avCrCs significatifs pour I’isolcincnt dc çcttc variable. Par contre, l’iiiitiatcur du projct a ininifdiatcnicnt fait une contre-cxpcrtisc avcc l’avis d’un trauniatologistc. Toutcfois, cc spécialistc dc la trauniatologic est cxperi pour le traitcnient dc blcssurcs physiques sCvfrcs CI non dcs blcssurcs psychologiqucs ! L’ftudc nicnéc par la Santé publiquc prfscntc dc bons critfrcs mCthodologiqucs ainsi quc lcurs liniitcs, et il cst iniportant dc noter quc dans I’fquipc du Ministfrc, il y avait un psychologue.

5.2.2. L’observation d’impacts psychologiques

La prfscncc d’impacts psychologiqucs sur lc plan dcs individus a Ctf obscrvfc. J’ai décclf au scin dc nion cntouragc, I’cxprcssion de divcrs coniportcnicnts négatifs, tels quc la prfscncc dc strcss, de la peur et dc la col£rc. Je connais personnellement quelques pcrsonnes qui ont vu lcur ftat dc santé s’aggraver dcpuis 2005. Cc n’cst pcut-êtrc pas rclif qu’à I’avfncnicnt de Rabaska, mais la prCscnce dc strcss peut avoir aggravf ou anticiper dcs signes (Ex : tachycardie auriculaire difficilcmcnt contrôlfc, criscs d’angine plus frkqucntcs ct u l c k gastrique). Dc plus, plus dc 30 paneartcs ont fté volfcs sur Ics tcrrains privécs, la micnnc disparaissait la nuit, ça dcvaii ftrc les raions ct des pétitions dans dcs coiiiniercc~ dc l’Île ont étC fgalcnicnt volées.

L e stress cst frfqucmnicnt invoqué comnic l’unc des çauscs prineipalcs dc l’infarctus du myocardc à côtf de I’hypcrcliolestfroléinie, I’hypertcnsioii ct le tabagisme. Devant une siiuation stressante, notre corps pcut rfagir dc diverscs façons. En cffei, dcvant une nicnacc, Ic corps

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sécrcte de I’adrfnalinc. L’adrénalinc cntraînc divcrscs réactions physiques (Marieb, I998), par exçinplc :

unc ;~ugmeiii;itioii dii rythme ciirdiaquc et Uc I B icnsion aiiL‘ricllç

U I I ~ accél&ration de la respiration (qui mene parSois ;i I’hypcn~cniilalioii)

iinc iciidaiice ides maux dc tEtc, diiliïultd B domir, Satigue

une sécheresse de la bouche ci de la gorge

une élévatioii temporaire du taux de cholcstérol sanguin

5.2.3. L’affaire du Pori de Québec : une expérience stressante I

Pour ma part, Ic projct Rabaska a considérablemcnt augmenté mon strcss ct te pic s’cst fait rcsscntir le 9 novembre 2006. J’ai eu le plaisir, en rcvcnant du travail, dc rcccvoir une dcmandc d’in,jonction intcrlocutoirc ct permanente dc la part du Port dc Québcc adressé personncllemcnt à mon conjoint ct à d’autrcs groupes. On nous obligcait à ftrc en cour le 14 novembre, ce qui nous laissait seulement quatre jours pour rernettrc Ic tout entre Ics mains d’un avocat ct préparer la défense. Jc pcux vous affirmer que I’augmcntation du taux d’adrénaline s’est fait ressentir! Les conséquenccs ont été de divcrs ordrcs : rcport dc mcs travaux dc maîtrise et annulation dc I’annivcrsairc dc mon conjoint, il fallait impérativcinent être disponiblc à tout moment.

Les impacts psychologiques dc ce qui rcsscmblc à une tcntativc de mirseluge ont été perçus ct Ic sont cncorc aujourd’hui dans unc moindrc mesure. Sur le coup, nous ne comprenions pas vraimcnt cc qui nous arrivait au niveau légal ct au niveau dcç implications futures. Aujourd’hui, ccttc cxpéricnce strcssante a pcrmis d’augmcntcr nos solidarités avcc les divcrs groupes d’opposants au projct. Passcr plus dc six hcurcs au Palais de Justice nous a pcrmis dc nous connaitrc amplcmcnt. Ccttc poursuite a égalcincnt montré à la population du Québcc quc la liberté d’cxprcssion est unc idCc très fragile.

Aujourd’hui, si jc me pcrmcts dc l’écrire, c’est que j’ai appris de cette expérience très strcssantc, mais les parolcs rassurantcs d’une pcrsonne attcintc de cancer cn fin de vic m’ont grandcmcnt rcssourcé. Ellc m’a dit : (( Moi, jc dois lâcher prisc à la vic, par contrc toi, tu ne dois pas lâcher prise à la suitc dc cet actc dc malvcillancc ». Les parolcs de ccttc personne aujourd’hui décédfc m’aidcnt grandcmcnt à rclativiscr : j c ne suis pas cn dangcr dc mort dans l’immédiat, mais jc nc vais pas lâcher !

6. BESOIN DE DEMEURER EN SANTÉ Les besoins physiologiques sont néccssaires pour la survic de l’humain (Maslow, 2006). Alors, I’cnvironncmcnt dans lcqucl nous vivons cst un détcrminant dc la santé qu’il faut tcnir compte tout autant que l’âge, l’activité physiquc, les habitudes dc vie, Ic niveau de scolarité, les maladics génftiqucs. etc. Tout cc que nous rcspirons, ingérons ou touchons pcut affcctcr notre santé s’il est nuisible. De nombreuses études permettent aujourd’hui d'affirmer quc même à dcs niveaux faibles, la pollution a des cRcts néfastes sur notre santé. Sclon l’Organisation mondiale dc la Santé (en ligne), trois millions dc pcrsonncs meurent chaquc annec sous I’cffct dc la pollution

atmosphérique, soit 5 % des 55 millions de décès annuels dans le inonde. Le projet du terminal méthanier à moyen et à long terme participera à l’accumulation de la pollution atmosphérique pour les régions avoisinantes du prqjet.

6.1. La qualité de l’air ne cesse de se dégrader Oui, certains me diront que Québec n’est pas Paris, Toronto ou Montréal, mais faut-il attendre d’étre à la limite pour agir? L‘adage qui dit que mieux vaut prévenir que guérir doit étre pris au pied de la lettre dans le dossier de Rabaska. Un peu avant que le projet Rabaska soit jugé recevable par Ic ministre Claude Béchard, nous apprenions que le Québec est dans le top 5 des endroits sur le continent où les rejets de polluant ont le plus augmenté, alors que les rejets polluants ont diminué de façon importante en Amérique du Nord ces dernières années. Globalement, entre 1998 et 2003, les industries du Canada et des États-Unis ont réduit de 20 % l’ensemble de leurs rejets de substances toxiques dans l’air, dans l’eau et dans les lieux d’enfouissement. La mauvaise nouvelle. c’est que le Québec fait partie des quatre champions de la hausse des rcjcts, avec la Caroline du Sud, l’Arkansas et la Colombie-Britannique, selon le dernier rapport de la Commission de coopération environnementale (Cardinal, 2006).

La logique est-elle d’accepter des projets de terminaux méthaniers qui sont refusés ailleurs aux États-Unis afin de se retrouver le numéro un de ce classement, surtout quand on sait que le gaz naturel est peu consommk par les Québécois! L‘exploitation de Rabaska ne se limitera pas qu’au projet présenté. Dans un futur rapproché cette industrie attirera probablement un complexe industrialo-portuaire. Dans le Soleil du 3 janvier 2007, les propos de monsieur Ross Gaudrcault, PDG du Port de Québec, le laissent croire. M. Gaudreault disait :« L...] i l va certainement venir un jour se greffer d’autres industries n, (p.5)

Déjà, nous savons que pour la seule étape de rcgazéification le terminal produirait près de 146 O00 tonnes de gaz à effets de serre (CES). Ces activités vont générer annuellement moins de 0,2% des émissions au Québec, sans toutefois chiffrer l’effet direct pour la région. Toujours, selon le promoteur, les impacts du terminal sur la qualité de vie des rdsidants seront limités (Rabaska, 2005, p.24). En ce qui a trait aux contaminants de l’air associé aux activités de Rabaska, tels que le dioxyde d’azote (N02), le dioxyde de soufre (S02), le monoxyde de carbone (CO), les particules, l’ozone et les composés organiques toxiques, leurs émissions dans l’atmosphère seront, également, minimes, et leurs effets sur la santé humaine seront imperceptibles (Rabaska, 2005, p.25).

L’augmentation des rejcts de Rabaska cumulés à ce qui existe déjà dans la région affectera probablement la population dans le triangle Lévis, fle d’Orléans et Québec. L’été, durant de fortes chaleurs, l’air devient rapidement irrespirable à Québec lorsqu’il y fonnation de smog. L’impact de la pollution atniosphérique se fait déjà ressentir près du fleuve à 1% d’Orléans. J’espère étre capable de dire à ines enfants les inémcs paroles que me disait mon père quand nous revenions de la ville. Je me rappcllc que lorsque nous arrivions prcs du pont de l’île, i l nous disait : (( sentez le bon air frais )>. Ces mots nous démontraient la présence dc la pcrccption d’une bonne qualité de l’air. Dans quelques années, je ne voudrais pas du tout dire : (< venez a l’intérieur, respirez l’air frais et regardez les méthaniers passés n afin de vous protéger de l’asthme et du cancer.

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6.2. Coûts ou retombées économiques à long terme ? Aujourd’hui, Ics autorités compétentes sont incapables de calculer l’ordre de grandeur de la pression économique supplémentaire qui agirait sur le système de santé dans la rdgion avoisinant le projet. Toutefois, nous ne pouvons pas aftïriner tout aussi catégoriquement comme le disait monsieur Pierre Lundahl, lors des audiences que <( [...] ce sera nul, i l n’y aura pas de coûts pour les services de saiitd parce qu’il y aura pas d‘effets sur la santé. ».

Déjà, tel que inentionné en 2005 à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, et repris par le docteur Pierre üosselin’ que le réchauffement de la planète nous affectera. La pollution atmosphérique urbaine serait la cause de la mort d‘au moins 400 personnes en 2004 à Québec (Radio-Canada, ZOOS), selon une étude de Santé Canada. De ces 400 décès, 80 seraient survenus dans des périodes de smog. Dans ce calcul, la pollution générée par les automobiles est majeure, mais l’ajout d’industries dans la région, tel que le terminal méthanier Rabaska n’aidera pas ce phénomène sans cesse grandissant. Selon les données de Santé Canada, la pollution atmosphérique urbaine causerait actuellement 10 %des décès non accidentels dans la région de Québec. Cela équivaut au nombre de suicides recensés chaque année dans la ville (Radio-Canada, 2005). Les populations urbaines défavorisées et les sans-abri, notamment les personnes âgées, s’en tirent moins bien que ceux qui ont accès à la climatisation, aux parcs et aux piscines. Alors coinment pouvons-nous être certains que Rabaska n’affectera pas la santé des citoyens ?

En octobre 2006, le Rapport Slern a évalué l’impact économique du réchauffement de la planète et conclut que celui-ci pourrait coûtcr plusieurs milliers de milliards de dollars à l’économie mondiale et entraîner une récession importante. D’ici les futurs rapports catastrophiques de la Santt publique du Québec de 2025 (rapport fictif), nous pouvons ddjà prédire, comme nous laisse croire le Rapport Stern, que les frais d’hospitalisations pour des personnes soutfrant de troubles cardio-respiratoires, dont l’asthme cher les enfants, sera une charge non négligeable pour les systèmes de santé si rien n’est fait dès aujourd’hui.

6.3. La guerre a préventive H Les professionnels de la santé travaillent en matière dc prévention dans un but de donner les moyens d’adopter une attitude saine et responsable vis-à-vis de vos problèmes de santé. Depuis 1968, les prémices d’Alma ATA, avec la naissance ou le resurgissement de nouveaux mouvements sociaux comme le mouvement écologique et d’autres mouvements qui élargissent la conception de la santé, des citoyens manifestent d’une façon explicite la volonté de prendre une part active à l’orientation des services de santé, et d’êtrc concernées par la finalité et la gestion des soins (Collière, 2001, p 277).

Pour prévenir les troubles reliés à la pollution, unc coalition de 8 500 médccins partout au Québec informe la population des dangers de la pollution de l’air et des changements climatiques, et ils proposent des conseils et moyens pour réduire la pollution et en diminucr les effets sur la santé.

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Aux ycux de certains dirigcants du mondc dcs affaircs, la ville dc QuCbcc n’innovc pas assez, mais c’est pourtant Ic contrairc du point vu dc la santé. Par cxcmplc, Ic dCfi ((0-5-30 COMBINAISON PRÉVENTION )> cst Ic nom quc portc Ic prograninic intégré de prévcntion des maladics chroniques 2002-2012, instaurC par la créativitC dcs profcssionnels dc la santé dans la rCgion de la Capitalc-Nationale ct repris depuis par d‘autres rCgions au Québcc (Agcnce 03, 2002). Cc programmc fait la promotion dc l’adoption dcs trois habiîudcs. La prcinièrc, Ic zéro cst rcliC à un cnvironnenicnt sans fumCc!

À quoi scrvcnt tous ccs programmcs de prbvcntion, si dcs villes acceptcnt un projet industriel commc Rabaska cn sc laissant séduirc par dcs retoinbhes Cconomiqucs ct ci1 ne pcnsant pas aux coûts économiques des impacts récls sur la santC.

6.4. Qu’est-ce qu’on leur laisse ?

6.4.1. Une fonction respiratoire altérée De plus cn plus de pcrsonncs qui n’ont jamais fumé présentent des symptôrncs dc maladics rcspiratoires et pulmonaires. Une situation inquiétante qui s’aggrave à Québcc. (Radio-Canada, 2005). Lc Canada (SantC Canada, 2001) dcticnt l’une dcs incidenccs les plus ClcvCcs au mondc conccrnant l’asthme touchant environ 3 inillions dc Canadicns. L‘asthme cst la prcmière causc dc visitcs aux sallcs d’urgencc. Environ 20 enfants et 500 adultcs rncurcnt chaque annCc cn raison dc l’asthme. Des étudcs ont dCmontrC quc la maladie est plus fréqucnte dans Ics rCgions urbaincs que dans Ics régions moins polluCcs, cc qui expliquc pcut-etrc pourquoi I’asthmc cst la maladic la plus fréqucntc chez Ics enfants vivant dans Ics pays industrialisCs. Dc plus, le rCchauffcincnt climatique a pour cffct dc prolongcr la saison dcs allcrgics.

Les cffets à long tcrmc de ces gaz polluants rcstent m a l connus, car ils sont diffcilcs à évalucr. L‘ozonc, Ics oxydcs d’azotc ci Ic dioxydc dc soufic sont irritants et pcuvcnt provoqucr unc altération de la fonction rcspiratoirc ct unc exacerbation dcs symptômcs chcz Ics pcrsonncs ayant unc maladic pulmonairc commc l’asthmc, une hronchitc chroniquc ou un cinphysènic. L‘Ccolc de santé publiquc d’Harvard a nicnC d’importantcs Ctudcs sur Ics populations dc plusicurs villcs aniCricaincs et canadicnncs. L‘Ctude ditc dcs “six villes” indique que les cnfants rCsidant dans les zones exposCes aux taux les plus ClcvCs de microparticules ont unc fonction rcspiratoire moins bonne. Ccs altérations Ctaicnt toujours prCsentcs après douze ans dc suivi, laissant craindrc une plus gmndc propension à développer unc maladic rcspiratoirc chronique, à I’âgc adultc. (Dockery & Kotchmar, 1997).

Dans une analysc plus récentc, les auteurs ont ohscrvC une mortalité augmcntéc dc 26 04 dans Ics villcs ICS plus polluCcs, cc qui concspondait A unc diminution dc dcux ans dc I’cspCrancc dc vie. II cst diificilc toutcfois d‘aifirmer quc ccttc mortalité cst duc à la pollution, plutôt qu’à d’autres factcurs, liés notamment au travail ou aux habitudcs de vic (Doctissimo. en lignc).

II reste difficilc dc détermincr la substancc responsablc de ccs cffcts, car les pollutions sont souvcnt concomitantcs ci Ics divcrs polluants pcuvcnt associcr leurs actions lorsqu’ils sont inhalés de nianierc simultaoée. Toutefois, l’OMS (en li&nc) aifirine qu’on pcut empêcher 700 O00 décès par an dans les pays cn dévcloppcmcnt si on ramenait les Cmissions d’oxydc dc carbone, dc

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plomb et des particules en suspcnsion A des taux acccptablcs. I I n’çxistc pas de seuil de toxicité pour la plupart des polluants (N02,03, S02).

6.4.2. Un cancer et une difficulté à concevoir

Dçs rçchcrches rccçntes comincnccnt à rcliçr ccrtains typcs dc canccr à la pollution. Enfin, Ics polluants atmosphkriques pénétrant profondcmçnt dans Ics voies aéricnncs, i l cst IEgitiinc dc s’intcrroger SUI Ics risqucs de canccr à long termc. Toutcfois, un tel risquc cst diffcilc à mcttrc cn Evidcnçe, à Caux dc l a prEscncc dc factcurs cancérigbncs plus puissants, commc le tabagisinc (Doctissimo, çn ligne). La sociCtE amEricainc du canccr confirme unc augincntation dc 8 à 15 % du risquc dc canccr du poumon serait l iE à la pollution (Cohcn, 2003).

Dans Ic rapport Canadicn de la luttc contrc Ic canccr nous pouvons dEnotcr unc diminution de ccrtains cancers (scin, prostatç.. .), mais d’autres commc Ic canccr dcs tcsticulcs chcz Ics jcuncs hommes ct Ic cancer dc la thyroïdc chcz Ics jcunes ïemmcs sont cn augmentation et aurait un lien avcc la pollution (INCC, 2006). Sclon dcs cherchcurs de l’Institut National du Cancer du Canada la pollution de I’cnvironncment serait à I’originc dc I’augmcntation dc 60 % dcs cas dc cancers dcs tcstiçules depuis unc trcntaine d‘années. Ce typc dc canccr scrait aussi causé par des pcrturbations hormonalcs ct la conccntration dc toxincs lors du dcvçloppcmçnt des tcsticules durant la grosscssc. Lcs sçientifiqucs attribuent Egalcmcnt à la pollution la rEduction dc la taille des tcsticulcs et Ics problbmes d’infcrtilité masculinc. L’amélioration des traitcmcnts contrc le canccr dcs tcsticulcs a toutcfois fait chutcr de 70 “h Ic taux dc mortalitE chcz Ics hommes qui en sont atteints dcpuis les années 60. Dc plus, il cst important dc noter qu’il y a 30 ans, la normalc d’un spcrmogrammc était dc 60 millions ct aujourd’hui dcs spEcialistes cn fcrtilitc considtrcnt la normale i 30 millions.

Dans I’espacç dc 30 ans, I’espErancc dc vic a considErablcmcnt augincntk dc 1980 à 2004, Ics hommcs voicnt I’espErancc de vie passcr dc 71 ans à 77 ans ct Ics fcmmcs de 78 ans à 82 ans. Toutefois, dçux sommitcs dans Ic domainc du cancçr, Richard BElivcau çt Dcnis Gingras (2006) dans lcurs dcrnibrcs Etudcs concernant le canccr, nous incttcnt cn gardc. Ils vont mEmc jusqu’à dire : (( Quc si ricn n’csi fait, on cstime que la prochainc gEnEration aura pour la lcre fois unc cspbrance dc vic inftricure à çellc dc scs parcnts et ccci çn grandc partie au canccr. )) Dans leur dernicr rapport, nous voyons que 3% des cancers sont rcliEs à la pollution.

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7. CONCLUSION Existe-t-il pour l‘homme un bicn plus précieux que la sanlé ‘!

Socraie

II est difficile de conclure, mais tout doit avoir une fin, ct le dossier Rabaska ne fait pas cxccpiion à la règle. Si ce projct monstrueux de complexe industrialo-portuaire face à mon tic esi accepté, ce sera un gaspillagc écologiquc ct humain. Jc m’oppose à Rabaska puisqu’il ne cadrc pas dans le (( dicor 11 et ne s’adapte pas à la région. J’appuie les autres mémoires qui s’opposcront à ce projci pour des considiraiions de dangcrosité, culturelle, patrimoniales, agritouristiquc, cic., inais dans cc docuincnt j e voulais, d’abord, défendre Ic droit fondamental pour (out être humain dc vivre dans un cnvironnemcnt sain.

Si des citoyens s’opposent à ce terminal mithanier, c’cst qu’ils oni des motivations profondes d le faire. Pour ma part, Rabaska, j e n’y crois pas. Lcs besoins dc Maslow oni aidé à m’afîïrmcr et pour cela j e me suis regroupé avcc d’autrcs citoycns dans le but de défcndrc la sécurité et la santé des humains facc aux risques de ce projci. Tout comme ColliCrc (20011, qui défendait les soins, jc difcnds, ici, l’essencc mEmc des soins d’entretien ou le maintien de la vie, puisquc tous les soins ont pour fonction irrcinplaçablc d’assurer tout ce qui cst vitalement indispensable pour continuer à vivre.

Je m’arrête ici, mais (out ceci, c’est pour vous dire que ce projet ne doit surtout pas êtrc considiri sculcment sous l’angle du divcloppcmeni économique. Ce projct, sculcincnt du point dc vuc de la pollution atmospbdriquc pour la région dc Québec, aura un impact bicn réel sur la santc dcs populations, sur l’augmentation des hospitalisations ci l’augmentation des coûts de sanic reliés, cntrc autres, aux maladics pulmonaircs et cardiaques dans la région. En fait, les ((jobs 11 ne seraient pas néccssaircmcnt créis là où ICI promoicurs I’avanccnt, mais plutôt en centres hospitaliers, ct de ce côté-là, j’ai dijà assm donni !

ces mahdiis créées par Pfkmm.

Comment h &gr&tim do Pm~runmment met en philnotre santé ?