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Mémoire de la
CORPORATION DES MAÎTRES MÉCANICIENS
EN TUYAUTERIE DU QUÉBEC
présenté à
LA COMMISSION D’ENQUÊTE SUR L’OCTROI ET LA GESTION
DES CONTRATS PUBLICS DANS L’INDUSTRIE DE LA
CONSTRUCTION
France Charbonneau
Renaud Lachance
Dans le cadre de ses consultations publiques
20 juin 2014
Mémoire présenté à la Commission sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec I
Table des matières
RÉSUMÉ DU MÉMOIRE.................................................................................................1
PRÉSENTATION DE LA CMMTQ...................................................................................3
MISE EN CONTEXTE.....................................................................................................5
Recommandation 1 .................................................................................................6
FAVORISER LA CONCURRENCE .................................................................................7
Utilisation du BSDQ.....................................................................................................7
Recommandation 2 .................................................................................................8
Recommandation 3 ...............................................................................................11
Accès à la liste des soumissionnaires potentiels .......................................................11
Recommandation 4 ...............................................................................................13
Mesures exigeant le paiement rapide des entrepreneurs ..........................................13
Recommandation 5 ...............................................................................................18
AMÉLIORER LES PRATIQUES D’OCTROI ET DE GESTION DES CONTRATS
PUBLICS.......................................................................................................................19
Planification des travaux et qualité des documents de soumission ............................19
Recommandation 6 ...............................................................................................21
Surveillance et inspection des travaux.......................................................................21
Recommandation 7 ...............................................................................................23
Contrat au plus bas soumissionnaire conforme .........................................................23
Recommandation 8 ...............................................................................................24
Uniformité des règles.................................................................................................25
Recommandation 9 ...............................................................................................26
RECENTRER LE MANDAT DE QUALIFICATION PROFESSIONNELLE .....................27
Enquêtes de nature administrative vs criminelle ........................................................27
Recommandation 10 .............................................................................................32
MODIFIER LA LOI SUR LES MAÎTRES MÉCANICIENS EN TUYAUTERIE .................33
Harmonisation du champ d’application ......................................................................33
Recommandation 11 .............................................................................................37
Modernisation concernant l’ensemble de la mécanique du bâtiment .........................37
Recommandation 12 .............................................................................................40
CONCLUSION ..............................................................................................................41
Mémoire présenté à la Commission sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec II
Liste des annexes
I- Liste des recommandations de la CMMTQ
II- Rapport sur le Bureau des soumissions déposées du Québec, ministère du
Travail, Direction des politiques, de la construction et des décrets, juin 2004
III- Tableau de la CMMTQ relatif à la consultation du Secrétariat du Conseil du
Trésor sur les règles et les pratiques des organismes publics en matière
contractuelle, mars 2013
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 1
RÉSUMÉ DU MÉMOIRE
La Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec (CMMTQ) n’a jamais
été directement interpellée, à ce jour, au sujet de problèmes de collusion, corruption ou
infiltration par le crime organisé qui impliqueraient ses membres. Comme acteur reconnu
de l’industrie de la construction, elle est cependant préoccupée par ces phénomènes
dont l’existence est maintenant bien connue.
Selon nous, il faut trouver des solutions qui visent les bonnes cibles et ne pas faire subir
à l’ensemble des entrepreneurs un encadrement contraignant qui risque d’affecter leurs
opérations, et ce, sans qu’ils ne soient la cause du problème.
Un des moyens les plus efficaces de contrer la collusion et la corruption réside dans
l’accroissement de la concurrence et de la transparence. Trois de nos recommandations
sont directement liées à cet objectif, soit favoriser l’utilisation du Bureau des soumissions
déposées du Québec (BSDQ), permettre aux soumissionnaires potentiels qui le veulent
de continuer à divulguer leur identité et adopter une loi sur le paiement rapide des
entrepreneurs.
Nos membres dénoncent aussi régulièrement la planification des projets et la qualité des
plans et devis qui ne permettent pas de soumettre des soumissions complètes,
comparables et réalistes, et qui affectent la bonne marche des travaux. En parallèle à
cette situation, le manque de surveillance et d’inspection des travaux ouvre la porte à
des comportements qui vont à l’encontre d’une saine compétition. En améliorant la
qualité des documents de soumission et en resserrant les contrôles, la règle de l’octroi
du contrat au plus bas soumissionnaire conforme permet de faire jouer pleinement la
concurrence pour l’obtention du meilleur prix pour un projet de qualité.
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 2
L’uniformisation des politiques et documents contractuels pour tous les organismes
publics est aussi un moyen de favoriser l’application des règles, d’améliorer et de
simplifier les processus.
Comme organisme ayant pour mandat la qualification professionnelle des entrepreneurs
en construction, nous sommes appelés à collaborer à la lutte contre les pratiques
frauduleuses et criminelles. Nous voulons cependant nuancer la participation demandée
des organismes de qualification afin d’éviter de leur imposer des responsabilités
d’enquêtes en matière criminelle. Selon nous, l’Unité permanente anticorruption (UPAC)
est responsable de ce mandat, et surtout, elle dispose des ressources pour le mener à
bien.
Comme Corporation, nous avons aussi le mandat de réglementer la discipline et la
conduite professionnelle de nos membres. Notre raison d’être n’est pas de vérifier le
possible comportement criminel de certains de nos membres. Par ailleurs, en cas de
condamnations criminelles ou pénales, le comité de discipline pourrait être saisi du
dossier d’un membre pour décider de sa conduite professionnelle.
Enfin, nous profitons de notre positionnement sur l’uniformisation des règles pour
réclamer des modifications à la Loi sur les maîtres mécaniciens en tuyauterie qui nous
permettraient d’offrir le même encadrement à tous les entrepreneurs évoluant dans le
même domaine que nos membres et de rétablir l’équité envers ceux-ci, en plus de
rassurer le public.
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 3
PRÉSENTATION DE LA CMMTQ
La CMMTQ est une corporation de type professionnel créée en 1949 en vertu de la Loi
sur les maîtres mécaniciens en tuyauterie (Loi sur les MMT)1. L’adhésion à la CMMTQ
est obligatoire pour tous les entrepreneurs en construction spécialisés dans le domaine
de la plomberie et du chauffage qui exécutent des travaux prévus à sa Loi. Des
entrepreneurs spécialisés en réfrigération et en systèmes d’extinction incendie peuvent
également être membres, sur une base d’adhésion volontaire.
À ce jour, la CMMTQ regroupe près de 2 500 entrepreneurs spécialisés en mécanique
du bâtiment dans l'ensemble du territoire du Québec, ce qui la classe parmi les plus
importantes organisations de l’industrie de la construction de la province quant au
nombre de membres qu’elle représente et de catégories de travaux concernées.
Les buts de la CMMTQ sont décrits à sa loi constitutive2, mais mentionnons qu’elle a
notamment pour objet d'augmenter la compétence et l'habileté de ses membres en vue
d'assurer au public une plus grande sécurité et une meilleure protection au point de vue
hygiène et santé, en plus de réglementer leur discipline et leur conduite professionnelle
dans le métier. La CMMTQ voit aussi à l’application de la Loi sur le bâtiment3
relativement à la qualification professionnelle de ses membres. Elle émet les licences
d'entrepreneur en construction pour les spécialités de la plomberie et du chauffage
prévues à sa Loi.
1RLRQ, c. M-4
2Op. cit., art. 8
3RLRQ, c. B-1.1
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 4
Bien que créée en vertu d'une loi, la CMMTQ n'est pas un organisme public financé par
l'État. Elle est gérée par un conseil provincial d'administration composé
de 26 entrepreneurs issus de l'ensemble des régions du Québec et représentant
chacune des sept spécialités de la mécanique du bâtiment visées à la Loi sur les MMT.
Le contenu de ce mémoire a été approuvé par le conseil provincial d’administration de la
CMMTQ et ses auteurs sont :
André Bergeron, directeur général
Me Steve Boulanger, directeur général adjoint
Me Mylène Sagala, directrice du Service juridique
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Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 5
MISE EN CONTEXTE
La CMMTQ, même si elle regroupe près de 2 500 entrepreneurs, n’a pas été
directement interpellée, à ce jour, par des problématiques de collusion ou de corruption
qui impliqueraient ses membres, les entrepreneurs en plomberie et chauffage, ni par des
situations d’infiltration de leurs entreprises par le crime organisé. Nous sommes
cependant conscients qu’aucun secteur de l’industrie de la construction n’est à l’abri de
tels phénomènes qui sont extrêmement préoccupants et c’est pourquoi la CMMTQ tient
à intervenir. Toutefois, selon ce que les travaux de la Commission sur l’octroi et la
gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction (Commission) ont révélé
jusqu’à présent, le secteur du génie civil et de la voirie a été particulièrement identifié, ce
qui n’est pas le cas avec celui de la mécanique du bâtiment.
Ce constat nous amène à soulever deux éléments. Premièrement, lors de la préparation
de son rapport et de la formulation de ses recommandations, nous invitons la
Commission à tenir compte du secteur d’activité visé au sein de l’industrie de la
construction. Une approche nuancée s’impose afin d’éviter d’introduire des contraintes
supplémentaires ou des solutions inappropriées à des secteurs d’activités où il n’y a pas
de problèmes à régler. Nos membres ont toujours tenu le même discours auprès des
autorités publiques à ce sujet : il faut à tout prix disposer de mesures efficaces pour
identifier et punir les entrepreneurs délinquants, bien qu’ils constituent la minorité. Il faut
cependant limiter l’imposition de mesures qui viendraient s’ajouter au fardeau
administratif déjà très élevé supporté par la majorité d’entrepreneurs en construction qui
se conforment à la multitude de règles qui entourent l’exercice de leur activité, et ce, afin
de ne pas compromettre le bon fonctionnement et la compétitivité des entreprises.
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 6
Recommandation 1
Tenir compte, lorsque nécessaire, du secteur d’activité de l’industrie de la
construction lors de la formulation de recommandations, notamment afin d’éviter
de pénaliser et d’accroître inutilement le fardeau administratif des entrepreneurs
qui ne devraient pas être visés.
Deuxièmement, comme la CMMTQ souhaite apporter sa contribution aux travaux de la
Commission malgré la situation identifiée précédemment, son mémoire portera sur des
aspects plus larges que les problématiques directement liées à la corruption, la collusion
et l’infiltration du crime organisé dans l’industrie de la construction, pour traiter
d’éléments tels que l’accès aux marchés, les meilleures pratiques contractuelles, la
qualification professionnelle des entrepreneurs, les lois encadrant ces derniers, etc., le
tout tel que suggéré par la Commission dans ses exemples de questions à explorer.
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 7
FAVORISER LA CONCURRENCE
Il est reconnu que l’accroissement de la transparence et de la concurrence dans le
processus d’octroi des contrats constitue un moyen efficace de lutter contre les
stratagèmes de collusion et de corruption. Nous souhaitons porter à votre attention trois
actions qui concourent à cet objectif.
Utilisation du BSDQ
Le BSDQ est une entité appartenant à trois parties, l’Association de la construction du
Québec (ACQ), la Corporation des maîtres électriciens du Québec (CMEQ) et la
CMMTQ. En bref, son but est de permettre l’acheminement de soumissions
d’entrepreneurs spécialisés (sous-traitants) à des entrepreneurs destinataires
(entrepreneurs généraux) dans un contexte transparent et sécuritaire avec des règles
destinées à maintenir une saine concurrence, contenues dans un code de soumission.
Le BSDQ présentera un mémoire à la Commission dans lequel il fera état de sa mission,
de son utilité, de son mode de fonctionnement, etc. Il n’est pas de notre intention de
reprendre ici ces éléments, mais nous souhaitons insister sur un en particulier qui nous
apparaît de première importance en regard du mandat de la Commission. L’utilisation
du BSDQ favorise la concurrence. Grâce au procédé de transmission électronique
des soumissions (TES), il est désormais facile pour les entrepreneurs spécialisés, peu
importe où ils se trouvent au Québec, de transmettre efficacement leur soumission
simultanément à un grand nombre d’entrepreneurs destinataires. Ce système, qui
simplifie la transmission et la prise de possession des soumissions, tend à augmenter le
nombre de soumissionnaires, favorisant ainsi une plus grande concurrence et, en bout
de piste, l’obtention des meilleurs prix. De plus, grâce à l’imposition de règles de
soumission communes par l’entremise d’un code de soumission, le BSDQ donne une
chance équitable à tous et favorise une saine concurrence.
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 8
Dans cette optique, il y aurait tout intérêt à ce que les donneurs d’ouvrage publics
exigent dans leurs documents d’appel d’offres que les soumissions des entrepreneurs
spécialisés à l’intention des entrepreneurs généraux soient déposées par le truchement
du BSDQ. Ils devraient même considérer utiliser la TES pour leurs propres besoins en
requérant que les entrepreneurs leur transmettent leurs soumissions par l’entremise de
ce système dont l’efficacité est reconnue. L’État doit favoriser les meilleures pratiques
dont il bénéficiera par surcroît.
Recommandation 2
Favoriser l’utilisation du BSDQ dans le cadre des appels d’offres publics.
D’autre part, le BSDQ trouve son assise dans la Loi sur les MMT4 et la Loi sur les
maîtres électriciens (Loi sur les ME)5. Les raisons qui ont poussé le législateur à
introduire dans ces lois, en 1964, des dispositions permettant de créer une telle entité
nous apparaissent plus que jamais d’actualité dans le contexte d’aujourd’hui. C’est pour
mettre fin à certaines pratiques déloyales, opaques et contre-productives, en particulier
le marchandage, dans le cadre de l’octroi de contrats, qu’un code de soumission a été
élaboré et rendu obligatoire pour les maîtres mécaniciens en tuyauterie et les maîtres
électriciens. Les entrepreneurs doivent désormais respecter un code de soumission pour
bénéficier des bienfaits d’une saine concurrence.
Nous sommes conscients que la Corporation des entrepreneurs généraux du Québec
(CEGQ) recommande de modifier la Loi sur les MMT et la Loi sur les ME pour
4Op. cit note 1, articles 23 et suivants
5RLRQ, c. M-3, articles 24 et suivants
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 9
« encadrer le BSDQ »6. À la lumière de toutes les actions passées menées par cette
association depuis sa création, et par certains de ses membres, nous ne pouvons que
constater que le véritable but de cette demande semble plutôt de retirer l’assise légale
du BSDQ pour ainsi en changer son caractère véritable et même pour éliminer ce
système. Nous pouvons nous permettre un tel commentaire, car la stratégie n’est pas
nouvelle. Le BSDQ a fait l’objet de plusieurs contestations au fil des années par le biais
de poursuites judiciaires, d’une plainte au Bureau de la concurrence du Canada
déposée par la CEGQ et de moult représentations auprès des autorités
gouvernementales. Malgré tout, en fin de compte, le BSDQ a toujours été reconnu
comme étant légal et légitime, tant par les instances judiciaires que politiques.
Il n’est pas inutile de rappeler que la Cour d’appel du Québec a confirmé la légitimité du
BSDQ et la validité des ententes quant au Code de soumission dans l’affaire Alta c.
CMMTQ7. La Cour a en effet conclu comme suit :
« À mon avis, le Code n'est rien d'autre qu'un document contractuel dont les
dispositions, compte tenu du milieu dans lequel elles s'appliquent sont loin d'être
déraisonnables. Au contraire, elles revêtent un caractère d'ordre public en ce qu'elles
visent à assurer une parfaite égalité des chances entre les soumissionnaires et le
maintien d'une concurrence loyale. »
La CEGQ a tenté sans succès de porter cette cause en appel devant la Cour suprême
du Canada.
6Livre blanc sur l'octroi et la gestion des contrats publics au Québec, CEGQ, mai 2014, p. 65
7Alta Ltée c. CMMTQ, [1998] R.J.Q. 387 (C.A.)
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 10
Certains requièrent aujourd’hui que le système du BSDQ soit examiné. Il y a une dizaine
d’années, la CEGQ a formulé une demande semblable, laquelle a été exaucée par le
gouvernement. Ainsi, en octobre 2003, le ministre du Travail, responsable de la Loi sur
les MMT et de la Loi sur les ME, a confié un mandat d’examen de l’ensemble du
fonctionnement du BSDQ et un rapport a été déposé à cet effet en juin 20048.
Ce rapport est joint en annexe à notre mémoire et nous ne saurions trop insister sur
l’importance pour la Commission d’en prendre connaissance, car il fait le tour de la
question et reprend avec justesse les préoccupations soulevées. Il nous semble inutile
d’ajouter quoi que ce soit à ce rapport complet et impartial qui conclut à la
légitimité du BSDQ et qui répond aux arguments de ses détracteurs. Le ministre du
Travail de l’époque s’était dit satisfait du rapport et avait déclaré soutenir ses
conclusions. Des recommandations avaient été également formulées dans ce rapport,
lesquelles ont été suivies par les parties constituantes du BSDQ.
Nous tenons par ailleurs à ajouter que le Code de soumission du BSDQ est issu de la
volonté de la majorité des entrepreneurs et qu’il est également évolutif afin de s’adapter
aux situations particulières qui pourraient aller à l’encontre de son but premier qui est
d’assainir la concurrence. Mentionnons à preuve l’introduction récente d’une disposition
permettant à un entrepreneur destinataire adjudicataire de demander un rappel d’offres
(donc de nouvelles soumissions) lorsque toutes les soumissions qui lui ont été
adressées et dont il a pris possession comportent un prix déraisonnable eu égard aux
conditions du marché ou aux exigences des documents de soumission. La volonté de
permettre à l’entrepreneur, et donc par ricochet au maître de l’ouvrage, d’obtenir les
meilleurs prix dans un véritable contexte de saine concurrence est ainsi préservée.
8Rapport sur le Bureau des soumissions déposées du Québec, ministère du Travail, Directiondes politiques, de la construction et des décrets, juin 2004, voir annexe II
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 11
Dans ce contexte, il nous apparaît inutile de modifier la Loi sur les MMT et la Loi sur les
ME en regard du BSDQ. Ce serait une erreur de retirer l’assise légale du BSDQ qui
perdrait ainsi sa force contraignante. L’exercice d’évaluation du BSDQ a déjà été
complété avec sérieux à la satisfaction du ministère du Travail.
Recommandation 3
Préserver le statut et le rôle actuels du BSDQ et son assise issue de la Loi sur les
maîtres mécaniciens en tuyauterie et la Loi sur les maîtres électriciens.
Accès à la liste des soumissionnaires potentiels
Une des questions à explorer proposées par la Commission est à l’effet suivant : faut-il
limiter ou encourager la divulgation de certaines informations - comme (…) les listes des
soumissionnaires qui se procurent les documents d’appel d’offres - afin de contrer les
risques de collusion et de corruption?
Pour la CMMTQ dont les membres sont des entrepreneurs spécialisés qui agissent à
titre de sous-traitants pour les entrepreneurs généraux en vue de la réalisation des
travaux de mécanique du bâtiment, la réponse a toujours été claire : il faut favoriser la
divulgation de l’identité des soumissionnaires potentiels (entrepreneurs généraux) qui se
procurent les documents d’appel d’offres afin que les entrepreneurs sous-traitants
puissent les connaître, et leur transmettre leur soumission. Ainsi, la concurrence est
favorisée et le meilleur prix peut être obtenu.
Le gouvernement a modifié son approche d’interdiction absolue de divulgation de la liste
des soumissionnaires en 2010, suite à plusieurs représentations à ce sujet, dont celles
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 12
de la CMMTQ, et suite à la publication du rapport du Groupe-conseil sur l’octroi des
contrats municipaux9. Ce rapport souligne à juste titre que dans un contexte de
sous-traitance, un arbitrage semble nécessaire entre la promotion de la concurrence
(divulguer l’identité) et la dissuasion de la collusion (ne pas divulguer l’identité). Les
auteurs écrivent :
« Il est possible de mettre en place une règle permettant la divulgation de l’identité des
soumissionnaires potentiels sur une base volontaire, c’est-à-dire selon la décision des
entreprises intéressées par le contrat. De cette façon, celles qui désirent recevoir des
soumissions des sous-traitants peuvent autoriser la publication de leur identité, et celles
qui souhaitent la confidentialité (entre autres pour éviter l’intimidation) peuvent demeurer
anonymes. Une telle règle permet d’accroître le nombre de soumissions provenant des
sous-traitants, et donc la concurrence, puisque l’on s’attend à ce que l’identité d’une
grande partie des entrepreneurs soit, dans les faits, divulguée. Cette règle permet
également de faire obstacle aux trucages des soumissions et de réduire le risque de
collusion, compte tenu de la possibilité toujours présente qu’un entrepreneur demeuré
anonyme soumette une soumission plus basse que ceux qui chercheraient à
s’entendre. »10
Le système électronique d’appel d’offres du gouvernement (SEAO) permet cette façon
de faire pour les contrats publics et cela nous apparaît adéquat. Il est également à noter
que le BSDQ, dans le même but de susciter un accroissement de la concurrence,
permet aux entrepreneurs destinataires qui le souhaitent, de manifester leur intérêt à
recevoir des soumissions par l’intermédiaire du système de la TES.
9Rapport du Groupe-conseil sur l'octroi des contrats municipaux, Marchés publics dans le milieu
municipal, présenté à Monsieur Laurent Lessard, ministre des Affaires municipales, des Régionset de l'Occupation du territoire, mars 201010
Op. cit., p.36
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 13
Il faut comprendre que dans le secteur de la mécanique du bâtiment, il est absolument
essentiel et même vital pour les entrepreneurs spécialisés de connaître, avant la fin de
la période de soumission, l’identité des entrepreneurs généraux potentiellement
intéressés à répondre à l’appel d’offres dans le but d’être en mesure de leur faire
parvenir une soumission pour les travaux relevant de leur spécialité. Nous sommes
conscients que la situation pourrait être différente dans un autre contexte où il n’y a pas
de sous-traitance qui soit nécessaire. Cette constatation nous ramène à notre
commentaire initial à l’effet que les règles envisagées doivent s’adapter à chaque
contexte particulier et celui de la construction de bâtiments où la sous-traitance est la
norme, en est un.
Recommandation 4
Continuer de permettre la divulgation de l’identité des soumissionnaires
potentiels sur une base volontaire dans un contexte de projets de construction
faisant appel à la sous-traitance, comme pour la mécanique du bâtiment.
Mesures exigeant le paiement rapide des entrepreneurs
Adopter des conditions contractuelles raisonnables et les faire respecter constitue un
autre moyen de favoriser la concurrence. Il est évident que l’intérêt public ne serait pas
servi si dans le cadre d’un appel d’offres, un organisme public indiquait dans ses
documents contractuels que les paiements aux entrepreneurs seront versés dans
les 120 jours de leur facturation. Tous concèdent que peu d’entreprises auraient la
volonté ou même la capacité de soumissionner pour un tel marché. Pourtant, c’est
souvent ce qui se passe dans les faits. Les entrepreneurs souffrent trop fréquemment
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 14
des délais indus de paiement. Certains ne survivent donc pas, alors que d’autres ne
peuvent plus participer aux marchés.
Dans le cadre de son mémoire présenté en novembre 2012 à la Commission des
finances publiques en regard du projet de loi no 1, Loi sur l’intégrité en matière de
contrats publics11, la CMMTQ sensibilisait le gouvernement pour la première fois à cette
problématique en écrivant ceci :
« À ce sujet, les membres de la CMMTQ, qui agissent la plupart du temps à titre de
sous-traitants en mécanique du bâtiment lors de travaux de construction d’un édifice,
tiennent à sensibiliser le gouvernement à une problématique récurrente relative aux
délais de paiement indus qu’ils doivent subir de la part de certains entrepreneurs
principaux qui eux, ont déjà encaissé les sommes qui leur étaient dues par l’organisme
public.
Le rôle de l’État à titre de donneur d’ouvrage dépasse certainement celui attendu d’une
entreprise privée et, à ce titre, il serait tout à fait légitime que dans le cadre d’un contrat
de construction public, des règles précises encadrant le paiement des sous-traitants
soient imposées aux entrepreneurs principaux. Un traitement équitable de tous les
intervenants qui participent à la construction d’un ouvrage public est impératif.
En clair, il est de la responsabilité de l’État de s’assurer que ses deniers aboutissent
dans les bonnes poches au bon moment. Non seulement pour le seul bénéfice du
sous-traitant, mais ultimement pour le déroulement optimal du chantier de construction,
au bénéfice du donneur d’ordre public, donc en bout de piste, de la collectivité. »
11L.Q. 2012, c. 25
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 15
Les récriminations de nos membres, qui constituent des entrepreneurs spécialisés, sont
à l’effet qu’ils doivent payer sans délai et régulièrement les salaires de leurs employés
avec les charges associées, ainsi que leurs fournisseurs d’équipements et de matériaux
au fur et à mesure de l’avancement des travaux du projet de construction, alors qu’ils
attendent leur paiement pendant de longs délais, se trouvant ainsi à financer
indirectement (et indûment) le projet. Cette situation crée un problème de flux de
liquidités pour bon nombre d’entreprises qui dépendent de paiements réguliers pour
supporter adéquatement leurs opérations. Dans plusieurs secteurs d’activités
économiques, la règle est de recevoir un paiement pour services rendus ou biens fournis
à l’intérieur d’un délai de 30 jours de la prestation. Pourquoi en serait-il autrement dans
le domaine de la construction?
En partageant le constat de cette problématique, il est apparu que tous les acteurs de
l’industrie étaient touchés. Les entrepreneurs généraux subissent eux-mêmes trop
souvent des retards dans les paiements qui leur sont dus de la part du maître de
l’ouvrage, particulièrement des organismes publics. Ils ne peuvent ainsi payer à temps
leurs sous-traitants affectant toute la chaîne d’entrepreneurs et de fournisseurs
participant au projet de construction.
Face à cette problématique majeure, un front commun regroupant la vaste majorité des
associations de la construction, représentant à la fois des entrepreneurs généraux et
spécialisés, s’est formé en vue de promouvoir l’adoption d’une loi sur les paiements
rapides des entrepreneurs dans l’industrie de la construction.
Pour appuyer la démarche sur des indicateurs solides et indépendants, le front commun
a confié à la firme Raymond Chabot Grant Thornton le mandat de produire une étude
d'impacts économiques sur les délais de paiement dans l'industrie de la construction,
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
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laquelle est toujours en cours de réalisation. Toutefois, nous pouvons dès maintenant
faire état d’une donnée hautement significative issue d’un sondage mené il y a quelques
mois à peine auprès de plus de 700 entrepreneurs en construction. Près de 70 % des
répondants ont déclaré avoir refusé de soumissionner sur un contrat en 2013 à
cause de la présence de clauses contractuelles abusives quant aux délais
paiement ou de la politique de paiement problématique du donneur d’ouvrage,
selon le type de marché.
Cette donnée à elle seule prouve une de nos prétentions. La crainte pour un
entrepreneur de ne pas être payé à temps peut l’amener à carrément refuser de
soumissionner sur un contrat. Il y a ainsi diminution de la concurrence, avec toutes les
conséquences qui s’ensuivent, dont celles d’augmenter les risques de collusion et de
diminuer les chances pour le donneur d’ouvrage d’obtenir le meilleur prix pour son
projet. Il nous apparaît injuste, et complètement contraire à l’intérêt public, que des
entrepreneurs qui disposent par ailleurs de la compétence technique pour exécuter les
travaux de projets, refusent, ou n’aient d’autres choix que de refuser de soumissionner
sachant qu’ils encourront des délais de paiement trop longs, particulièrement dans le
cadre de projets publics où l’argent des contribuables est en cause. Voulons-nous
restreindre l’accès aux marchés aux seules entreprises qui ont les meilleures facilités de
crédit, soit la plupart du temps, les grandes entreprises? Incitons-nous ainsi sans le
vouloir certains entrepreneurs à obtenir des facilités de crédit hors des canaux
traditionnels pour pallier aux entrées d’argent tardives, avec tout ce que cela peut
impliquer? Certains sont-ils tentés d’éviter, ne serait-ce que temporairement, le respect
de leurs obligations financières, notamment envers leurs salariés (paiement du salaire et
des avantages) et les autorités (prélèvements de la Commission de la construction du
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 17
Québec, divers prélèvements fiscaux, TPS-TVQ, etc.)? De telles questions soulèvent
des inquiétudes et devraient être au cœur des réflexions de la Commission.
Pourtant, il existe une solution simple. Qu’il y ait observance de délais
raisonnables de paiement par tous les acteurs d’un projet de construction, en
débutant par le maître de l’ouvrage envers l’entrepreneur général, ce dernier envers ses
sous-traitants, ceux-ci envers leurs propres sous-traitants et ainsi de suite. Évidemment,
la plupart des contrats font état de l’obligation de payer à l’intérieur de 30 jours de la
facturation. Pourtant, selon les données recueillies par notre sondage, le délai moyen de
recouvrement des comptes à recevoir est d’environ 80 jours. C’est pourquoi il nous
apparaît impératif d’adopter des mesures législatives, donc des mesures contraignantes
et d’ordre public, qui imposeraient à tous le respect de délais de paiement, comme cela
existe d’ailleurs dans plusieurs autres juridictions comme la quasi-totalité des états des
États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie, l’Irlande, la Nouvelle-Zélande et l’Union
européenne. Des mesures favorisant le paiement rapide des entrepreneurs ne révèlent
selon nous que des avantages et concourent à un objectif d’équité. Dans l’état actuel de
la situation, à tous égards, l’État a l’obligation morale d’adopter les meilleures pratiques
possibles en matière de gestion contractuelle, dont celle de traiter ses fournisseurs avec
intégrité et équité
Nous limitons volontairement notre discours à des considérations liées au mandat de la
Commission, comme l’accès aux marchés par les entreprises et la saine concurrence,
mais il est par ailleurs facile de comprendre l’ampleur de l’impact économique des
retards de paiement sur les entreprises elles-mêmes et, évidemment, sur l’ensemble des
coûts de construction au Québec. L’étude économique à venir pourra le démontrer
chiffres à l’appui, mais parions que l’impact financier sera très important considérant que
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 18
le chiffre d’affaires total de l’industrie de la construction au Québec est de plus de
50 milliards de dollars annuellement.
Enfin, nous référons la Commission à un document de la CMMTQ émis dans le cadre de
la consultation sur les règles et les pratiques des organismes publics en matière
contractuelle menée par le Secrétariat du Conseil du Trésor en mars 201312. La CMMTQ
y détaillait les avantages d’adopter une loi sur le paiement rapide des contrats de
construction. Ce document est joint en annexe.
Recommandation 5
Recommander au gouvernement d’adopter une loi sur le paiement rapide des
entrepreneurs en construction.
12Voir tableau joint à l’annexe III
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 19
AMÉLIORER LES PRATIQUES D’OCTROI ET DE GESTION DES
CONTRATS PUBLICS
L’adoption des meilleures règles et pratiques dans l’octroi et la gestion des contrats est
évidemment souhaitable, notamment parce qu’elle peut contribuer à prévenir les
stratagèmes de corruption et de collusion. Parmi les propositions de la CMMTQ faites
dans le cadre de la consultation du Secrétariat du Conseil du Trésor en mars 201313,
auxquelles nous vous référons pour les détails, nous souhaitons revenir sur
quelques-unes qui nous apparaissent particulièrement importantes en regard du mandat
confié à la Commission.
Planification des travaux et qualité des documents de soumission
Nos constatations tirées de l’expérience vécue par les entrepreneurs sont à l’effet que
trop souvent des projets sont lancés sans une définition des besoins, une planification et
un degré de préparation adéquats. Un tel projet est hautement susceptible de connaître
des ratés, tels que des dépassements de coûts et d’échéancier.
Lorsque les documents (plans et devis) émis pour soumission sont incomplets, imprécis
ou même parfois erronés en regard des codes et normes applicables, les situations
suivantes sont entre autres susceptibles de se présenter :
- les soumissions peuvent difficilement être complètes et comparables;
- le risque d’erreurs est accru;
- le meilleur prix ne peut pas être obtenu, car l’objet sur lequel portent les soumissions
n’est pas clairement défini;
- la porte est ouverte au marchandage et à la circulation d’informations privilégiées
destinées à favoriser certains soumissionnaires au détriment des autres;
13Op. cit., note 12
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 20
- la responsabilité des entrepreneurs est démesurée, car ils doivent interpréter et
même compléter les documents de soumission en vue de donner un juste prix;
- la concurrence est diminuée en raison des embûches du projet dès la phase de
l’appel d’offres.
Lors de la période de soumission, il est commun de voir une foule de changements
apportés aux documents de soumission (émission à la chaîne d’addenda), rendant
périlleux et contre-productif le travail requis des entrepreneurs, avec des résultats qui ne
sont pas optimaux pour le maître de l’ouvrage.
Qui plus est, il est facile de déduire qu’un projet qui démarre de cette façon connaîtra
des problèmes lors de la phase d’exécution des travaux. De nombreux ordres de
changement devront être émis pour compléter les manquements aux documents de
soumission, pour pallier aux imprécisions et pour corriger les erreurs, entraînant ainsi
une foule d’inconvénients, dont la provocation d’une situation propice à des
malversations et des dépassements de budgets en raison des « extras », le non-respect
des échéanciers, des litiges sur les travaux inclus ou non au départ dans la soumission
et sur les coûts des travaux supplémentaires, des problèmes d’allocation des ressources
pour exécuter les modifications ou ajouts aux travaux, et carrément la perte de contrôle
du projet avec tous les abus qu’une telle situation peut provoquer. À terme, le projet
répondra-t-il aux véritables besoins du maître de l’ouvrage et aura-t-il été exécuté à
l’intérieur des délais et des coûts prévus?
Pour accroître l’efficacité de réalisation des projets, pour réduire et contrôler les coûts et
les délais de construction, et pour prévenir les malversations, il nous apparaît nécessaire
d’améliorer la conception et la planification des projets, notamment en lançant des
appels d’offres uniquement lorsque le projet est suffisamment détaillé.
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 21
Recommandation 6
Améliorer la planification des projets de construction et exiger des plans et devis de
qualité, complétés à un niveau suffisant pour permettre la présentation de
soumissions complètes, comparables, compétitives et réalistes en fonction du
projet désiré et pour assurer son bon déroulement.
Surveillance et inspection des travaux
Les entrepreneurs déplorent également en grand nombre le manque de contrôle lors de
l’exécution des travaux, que ce soit de la part des professionnels attitrés au projet ou
des autorités publiques.
D’une part, il est essentiel aux fins de protection des intérêts du maître de l’ouvrage et
aux fins d’équité entre ceux qui ont répondu à l’appel d’offres, que l’exécution des
travaux soit surveillée afin que ceux-ci répondent en tout point aux exigences des
documents de soumission. Trop d’entrepreneurs qui ont soumissionné conformément
aux exigences des plans et devis dénoncent que l’exécution des travaux sur le chantier
n’y répond pas (par exemple substitution de produits), ce qui favorise indûment certains
entrepreneurs, fausse le jeu de la concurrence, ouvre la porte à toutes sortes de
stratagèmes, et risque de ne pas répondre aux attentes légitimes du maître de
l’ouvrage. Dans cette optique, le manque de surveillance adéquate peut mener à des
malversations. D’ailleurs, pour fins de contrôle optimal et pour éviter toute apparence de
conflit d’intérêts, la surveillance des travaux devrait être faite par des professionnels
différents de ceux qui ont procédé à la conception.
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 22
D’autre part, le manque d’inspection des travaux est également susceptible de causer le
même type de conséquences néfastes. Il est du mandat de la Régie du bâtiment du
Québec (RBQ) de vérifier et contrôler le respect des normes de construction et de
sécurité, en procédant à l’inspection des installations. Les municipalités ont également
un rôle à jouer en ce sens. Or, selon ce que nous constatons depuis plusieurs années
déjà, et que nous ne cessons de dénoncer, la fréquence des inspections des
installations dans le domaine de la mécanique du bâtiment diminue constamment. Ainsi,
certains entrepreneurs, afin de sauver des coûts, passent outre certaines prescriptions
du Code de construction, ce qui leur donne un avantage compétitif déloyal envers les
entrepreneurs respectueux des règles, tout en affectant la qualité et la sécurité des
installations, au détriment du maître de l’ouvrage et des utilisateurs du bâtiment. Nous
illustrons souvent notre propos de la façon suivante : malgré toute la bonne volonté des
conducteurs automobiles, sans contrôle policier suffisant sur les routes, les excès de
vitesse seront immanquablement plus fréquents. Il faut redonner à la RBQ les moyens
de procéder à des inspections des installations de mécanique du bâtiment de façon plus
systématique.
Nous pourrions aussi élargir notre propos concernant le contrôle de la qualification de la
main-d’œuvre affectée sur les chantiers, par Emploi Québec pour des travaux dits « hors
construction » et par la Commission de la construction du Québec (CCQ) pour les
chantiers assujettis à la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la
gestion de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction14. De plus, la CCQ doit
continuer de s’assurer du respect des conventions collectives dans l’industrie et sévir
contre les contrevenants afin de préserver une saine concurrence entre les
entrepreneurs.
14RLRQ, c. R-20
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 23
Enfin, il ne faut pas perdre de vue l’aspect efficacité de l’exécution de projets de
construction. Le manque de surveillance par les professionnels sur les chantiers affecte
nécessairement leur bonne marche. Les entrepreneurs nous ont fait part de
problématiques relatives à l’ambiguïté quant à certains résultats attendus, au manque
de coordination entre les spécialités, aux délais en cas d’exigence de précisions ou de
changements, à des constats faits à retardement, etc., le tout étant susceptible
d’entraîner des coûts et des délais, et d’affecter l’efficacité globale du projet.
Recommandation 7
Favoriser une meilleure surveillance des travaux par les professionnels,
particulièrement pour les chantiers d’envergure, et exiger l’intensification de
l’inspection des installations par la Régie du bâtiment du Québec, particulièrement
celles à risque comme en mécanique du bâtiment.
Contrat au plus bas soumissionnaire conforme
Nous sommes conscients que dans d’autres juridictions, l’octroi des contrats peut être
basé sur un principe de prix médian et nous laissons le soin à la Commission de
consulter les diverses études qui ont pu être publiées à ce sujet. Nous sommes toutefois
d’avis que le principe le plus avantageux et le plus susceptible de faire jouer la
concurrence pour obtenir le meilleur prix demeure celui de l’octroi du contrat au plus bas
soumissionnaire conforme. Cependant, ce principe doit à notre avis s’accompagner
impérativement des deux prémisses que nous avons mentionnées et expliquées
précédemment, à savoir que les documents de soumission soient de bonne qualité et
complets, et que l’exécution des travaux soient surveillée afin qu’ils répondent aux
exigences des documents de soumission, et ce dans le respect des règles applicables.
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 24
Si ces deux conditions sine qua non sont respectées, les entrepreneurs que nous
représentons soutiennent inconditionnellement le principe de l’octroi du contrat au plus
bas soumissionnaire conforme qui s’avère être le plus équitable et avantageux pour
tous. À l’inverse, si les documents de soumissions ne permettent pas la présentation de
soumissions complètes et comparables et si l’entrepreneur peut en toute impunité
exécuter des travaux qui ne respectent pas les exigences des documents de soumission
ou celles des codes et normes applicables, ou exercer en contravention des lois et
règlements, le principe ne peut plus tenir. Trop souvent, des entrepreneurs non retenus
expriment leur frustration devant le constat d’une situation où le plus bas
soumissionnaire ne pourra raisonnablement et véritablement être en mesure d’exécuter
les travaux tels que requis et en respect des règles applicables avec le prix qu’il a fourni.
En bref, le principe actuel de l’octroi du contrat au plus bas soumissionnaire conforme
doit être maintenu dans la mesure où il y a resserrement et observance des règles
suivantes :
- émission de documents de soumission complets et adéquats pour permettre aux
entrepreneurs de déposer des soumissions claires et comparables dans un contexte
de saine compétition;
- surveillance suffisante des travaux pour assurer le respect des exigences des
documents de soumission et des exigences légales comme celles relatives aux
codes et normes, ainsi qu’à la main-d’œuvre.
Recommandation 8
Maintenir le principe de l’octroi du contrat au plus bas soumissionnaire conforme
en s’assurant d’améliorer le processus de soumission et de resserrer les règles de
contrôles lors de l’exécution des travaux.
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 25
Uniformité des règles
Parmi les questions à explorer proposées par la Commission se retrouve la suivante : la
réglementation relative à l’octroi et à la gestion des contrats publics devrait-elle être la
même pour tous les donneurs d’ouvrage publics au Québec? Nous répondons oui à
cette question et reprenons ainsi une de nos recommandations aux autorités à l’effet
d’uniformiser les règles, politiques et documents contractuels des organismes publics,
incluant les sociétés d’État15.
Malgré l’existence d’une réglementation commune pour les organismes publics et la
volonté d’intégrer les sociétés d’État, ce qui n’est pas encore fait malgré les dispositions
en ce sens adoptées dans la Loi sur l’intégrité en matière de contrats publics parce que
celles-ci ne sont pas encore entrées en vigueur16, plusieurs façons de faire et
documents différents existent pour des projets similaires, sans compter les applications
différentes des mêmes règles, ajoutant à la confusion des entrepreneurs.
Cette affirmation est d’autant plus vraie pour les documents contractuels qui existent
dans le secteur municipal. Les règles qui existent dans ce secteur sont différentes de
celles qui existent pour les organismes publics. Chacune des municipalités a sa
méthode pour élaborer un projet et des documents contractuels. Bien que le ministère
des Affaires municipales multiplie les outils, il n’en demeure pas moins qu’une
municipalité est un organisme autonome. Bref, il existe autant de façons de faire et de
documents différents, qu’il existe de municipalités au Québec.
En plus d’uniformiser les règles pour tous les organismes publics et municipaux, il
faudrait aussi s’assurer qu’elles soient respectées et appliquées de façon systématique
15Op cit., note 12, tableau joint à l’annexe III
16Articles 3 et 4 modifiant la Loi sur les contrats des organismes publics, RLRQ, c. C-65.1
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 26
et uniforme. En ce sens, une forme de contrôle des organismes publics et municipaux
devrait s’exercer, en plus d’exiger une véritable imputabilité.
Recommandation 9
Uniformiser les règles, politiques et documents contractuels des organismes
publics, incluant les sociétés d’État et les organismes municipaux, et en contrôler
l’application systématique et uniforme.
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 27
RECENTRER LE MANDAT DE QUALIFICATION PROFESSIONNELLE
Enquêtes de nature administrative vs criminelle
À l’origine, la création des Corporations (CMMTQ et CMEQ) et de la RBQ répondait aux
mêmes visées sur au moins un aspect, celui d’assurer la qualité des travaux de
construction, et donc la sécurité du public, par la vérification des connaissances des
entrepreneurs.
Depuis quelques années, le législateur, par différents amendements apportés à la Loi sur
le bâtiment, est venu modifier le mandat original de qualification professionnelle exécuté
par les Corporations et la RBQ pour, en quelque sorte, les impliquer dans la lutte contre la
criminalité dans l’industrie de la construction.
En 2009, le gouvernement a adopté la Loi prévoyant certaines mesures afin de lutter contre
la criminalité dans l’industrie de la construction17, dans le but notamment de prévoir de
nouveaux actes criminels qui empêchent la délivrance d’une licence d’entrepreneur en
construction pour le demandeur, qui étend cette mesure à davantage d’actionnaires du
demandeur de licence et qui prévoit aussi l’obligation de fournir la liste des prêteurs du
demandeur de licence ainsi qu’une déclaration de chaque prêteur sur ses antécédents
judiciaires.
En 2011, le gouvernement en rajoute avec l’adoption de la Loi visant à prévenir, combattre
et sanctionner certaines pratiques frauduleuses dans l’industrie de la construction et
apportant d’autres modifications à la Loi sur le bâtiment18 qui prévoit entre autres l’ajout
d’un motif de refus de délivrance et de maintien d’une licence d’entrepreneur « lorsque la
délivrance est contraire à l’intérêt public, notamment parce que la personne ou, dans le cas
17L.Q. 2009, c. 57
18L.Q., 2011, c. 35
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 28
d’une société ou d’une personne morale, elle-même ou l’un de ses dirigeants est incapable
d’établir qu’il est de bonnes mœurs et qu’il peut exercer avec compétence et probité ses
activités d’entrepreneur compte tenu de comportements antérieurs »19. Le refus s’étend à
une personne physique, à une société ou à une personne morale qui est dans les faits,
directement ou indirectement, sous la direction ou le contrôle d’une personne qui ne
satisfait pas à cette condition.
Ces changements, en apparence logique en raison de certaines révélations impliquant des
entrepreneurs en construction, venaient transformer le mandat des organismes de
vérification des compétences des entrepreneurs pour ajouter celui de participer à la lutte
contre la criminalité par la conduite d’enquêtes à ce niveau. La RBQ a notamment dû
mettre sur pied une équipe d’enquêteurs d’expérience pour être en mesure de jouer
adéquatement son nouveau rôle. De leur côté, les Corporations ont des ententes avec la
RBQ pour échanger des informations qui leur permettent de s’acquitter de leurs nouvelles
responsabilités.
En tout respect pour l’opinion contraire, nous croyons que si nous pouvons
collaborer à la lutte contre la criminalité, ce mandat et le rôle d’enquêteur qui en
découle relèvent davantage des instances policières et judiciaires.
L’UPAC, créée par le gouvernement du Québec en février 2011, est une organisation qui,
sous la responsabilité du commissaire à la lutte contre la corruption, coordonne et dirige les
forces et expertises en place au sein du gouvernement pour lutter contre la corruption.
Pour nous, l’UPAC devrait être responsable de toutes les enquêtes visant la collusion, la
corruption et l’infiltration de l’industrie de la construction par le crime organisé. Pour ce
faire, elle peut toujours requérir de l’information auprès des organismes impliqués.
19Article 62.0.1 de la Loi sur le bâtiment
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 29
Il faut se rendre à l’évidence que les organismes responsables de la qualification
professionnelle des entrepreneurs ne disposent pas des ressources et de l’expertise des
corps policiers, particulièrement de l’UPAC, pour, par exemple, vérifier avant la délivrance
d’une licence, et même pendant sa durée, si l’un des dirigeants de l’entreprise requérante
n’est pas de bonnes mœurs compte tenu de comportements antérieurs ou encore, si cette
entreprise n’est pas, directement ou indirectement, sous le contrôle d’une autre personne
qui ne satisferait pas à cette exigence. De telles enquêtes peuvent évidemment être
longues et ardues.
Nous sommes conscients que le mandat de qualification professionnelle des entrepreneurs
ne peut pas uniquement se limiter à la vérification des compétences techniques. La Loi sur
le bâtiment prévoit d’ailleurs le contrôle de la qualification des entrepreneurs de façon à
s’assurer de leur probité, leur compétence et leur solvabilité20. Toutefois, parallèlement aux
éléments introduits depuis 2009 et qui, à notre avis, sont d’une autre nature, la Loi sur le
bâtiment prévoit déjà qu’une licence ne peut être délivrée à une personne, ou à une société
ou personne morale si l’un de ses dirigeants ou de ses actionnaires, a été déclaré
coupable, dans les cinq ans précédents la demande, d’une infraction à une loi fiscale ou
d’un acte criminel et qui sont reliés aux activités qu’elle entend exercer dans l’industrie de
la construction. Dès lors, la probité de la personne est vérifiée et a un caractère objectif. S’il
y a eu condamnation judiciaire, l’organisme qui doit délivrer la licence, par l’entremise d’un
régisseur (RBQ) ou d’un Comité de qualification (Corporations), décidera si la
condamnation mérite de refuser la demande de délivrance de licence. Les organismes de
qualification professionnelle des entrepreneurs se sont toujours chargés de ce mandat, tout
comme elles conduisent des enquêtes administratives, par exemple pour vérifier
l’implication réelle des répondants d’une licence dans l’entreprise ou l’absence de faillite
20Article 111 (2)
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 30
antérieure. On comprend aisément qu’il en est tout à fait autrement lorsqu’il est question
d’enquête pour évaluer les bonnes mœurs d’un individu. C’est à ce niveau que, selon nous,
une distinction s’impose.
Les organismes de qualification professionnelle doivent demeurer des organismes
de qualification professionnelle et les corps policiers doivent détecter et réprimer les
comportements criminels. Tel est leur mandat et le transférer à d’autres nous apparaît
inefficace. D’ailleurs, c’est l’approche que semble avoir récemment adoptée le législateur
dans le cadre de la Loi sur l’intégrité en matière de contrats publics où un avis à l’égard de
l’entreprise qui demande une autorisation préalable à l’obtention de contrats publics est
fourni par l’UPAC à l’Autorité des marchés financiers qui rend une décision.
D’autre part, certains pourraient être tentés de voir, par la réglementation de la CMMTQ,
une opportunité de sanctionner ses membres pour des agissements criminels, par
l’intermédiaire de son comité de discipline. Il est vrai que la Loi sur les MMT et son
Règlement sur l’admission et la discipline des membres de la CMMTQ21 sanctionnent des
actes dérogatoires à l’honneur du métier comme le fait de frauder en connaissance de
cause un client dans l’exécution d’un ouvrage ou d’un contrat, d’utiliser des procédés
douteux, déloyaux, malhonnêtes ou illicites dans l’exercice de son métier, notamment
dans la recherche de contrats, d’utiliser des procédés frauduleux envers un client, un
employé ou toute autre personne ou autorité dans l’exercice de son métier, notamment
dans l’exécution d’un ouvrage ou d’un contrat.
Il faut revenir à la raison d’être d’un comité de discipline. Bien qu’on soit porté à appliquer le
droit disciplinaire comme le droit pénal en raison du caractère répressif qu’on recherche,
une distinction fondamentale existe. Le droit disciplinaire cherche d’abord à maintenir la
21RLRQ, c. M-4, r. 0.1, article 19
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 31
qualité professionnelle des membres et essentiellement à garantir la sécurité de ceux qui
ont recours aux professionnels. Le droit pénal cherche de son côté la réprobation sociale et
l’exemplarité des sentences.
Le comité de discipline de la CMMTQ doit d’abord s’assurer de la bonne conduite de ses
membres, favoriser leur amélioration professionnelle, ainsi que dissuader dans ses
sanctions.
C’est ainsi que nous rappelons, encore une fois, l’importance de respecter les mandats de
chacun. La raison d’être d’un ordre professionnel, et d’une corporation comme la nôtre
n’est pas d’enquêter sur un prétendu comportement criminel de ses membres. Par ailleurs,
en cas de condamnations criminelles ou pénales, le comité de discipline pourrait être saisi
du dossier d’un membre pour décider de sa conduite professionnelle en regard de ses
obligations au terme des règlements de la CMMTQ, sans toutefois avoir à trancher sur
l’infraction elle-même qui relève des autorités judiciaires.
Enfin, les sanctions pouvant être imposées par le comité de discipline de la CMMTQ sont
limitées. Contrairement aux comités de discipline des ordres professionnels qui peuvent
suspendre ou retirer le droit de pratique d’un professionnel, le comité de discipline de la
CMMTQ, selon le règlement22 en vigueur, peut uniquement faire un rapport à toute entité
autorisée à délivrer des licences d’entrepreneur de construction, y compris la Corporation
elle-même, lui recommandant de suspendre, d’annuler ou de ne pas renouveler la licence
d’entrepreneur du membre. S’appliqueront alors les dispositions de la Loi sur le bâtiment
et, après enquête, le comité de qualification rendra une décision en regard de la licence.
D’autre part, le montant maximum de l’amende qui peut être imposée par le comité de
discipline pour chaque infraction est de 6000 $. Ce montant nous apparaît suffisant pour
22Op. cit., art. 72
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 32
équilibrer les concepts de protection du public et de dissuasion en regard de la conduite
professionnelle de l’entrepreneur envers son client, mais nous semble insuffisant pour
amener un entrepreneur impliqué dans des cas de collusion ou de corruption à se corriger.
Bien qu’un tel entrepreneur puisse évidemment faire face à des mesures disciplinaires, il
devrait également, et surtout, faire face à la justice avec des condamnations criminelles ou
pénales et éventuellement perdre sa licence d’entrepreneur.
Recommandation 10
Conserver l’obligation pour les divers organismes liés à l’industrie de la
construction de collaborer à la lutte contre les pratiques frauduleuses, mais
recentrer leur rôle et retirer les responsabilités d’enquêter sur les aspects relatifs
à la criminalité des entrepreneurs qu’ils doivent qualifier.
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 33
MODIFIER LA LOI SUR LES MAÎTRES MÉCANICIENS EN TUYAUTERIE
Harmonisation du champ d’application
Nous avons déjà exprimé que nous sommes en faveur de l’uniformité des règles pour
favoriser la concurrence, qui elle-même est un facteur important de la lutte contre la
collusion et la corruption. Or, il existe des éléments de la Loi sur les MMT qui empêche
la CMMTQ d’offrir le même encadrement à tous les entrepreneurs qui œuvrent en
plomberie et chauffage au Québec, affectant notamment l’équité entre ceux-ci et créant
de la confusion, tant dans le milieu que pour le public.
Notre propos, qui a déjà été porté à l’attention des différents ministres du Travail qui se
sont succédés au cours des dernières années, se présente sous le thème de
l’harmonisation de la Loi sur les MMT à la Loi sur le bâtiment.
Le législateur, en 1949, a clairement manifesté son intention de protéger davantage le
public en limitant la réalisation de travaux de plomberie et chauffage à des entreprises
qui ont l’obligation d’être membres de la CMMTQ. La Loi sur les MMT est donc une loi
particulière qui vise à contrôler non seulement la compétence, mais aussi la conduite
professionnelle des personnes titulaires d’une licence d’entrepreneur qui permet de
réaliser ces travaux.
Pourtant, cette loi contient des exemptions qui font en sorte qu’elle ne s’applique pas
aux travaux d’entretien des systèmes de plomberie et de chauffage, ni aux travaux
d’installation, de réfection, de modification ou de réparation de ces systèmes, exécutés à
l’extérieur de toute bâtisse ou construction, ou sur le territoire d'une municipalité locale
dont la population ne dépasse pas 5 000 habitants, sauf si un égout public s'y trouve, ni
sur un territoire non organisé. Or, ces dispositions sont incohérentes avec celles d’autres
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 34
lois qui gouvernent l’industrie de la construction et qui ne font pas de telles distinctions,
particulièrement la Loi sur le bâtiment.
En ce qui a trait à la notion d’entretien, même si l’installation, la réfection, la modification
et la réparation des systèmes de chauffage et de plomberie sont réservées aux
membres de la CMMTQ, les travaux d’entretien de ces systèmes peuvent être confiés à
des entrepreneurs qui n’en sont pas membres et qui ne sont donc pas tenus de
respecter la Loi sur les MMT et dont la conduite professionnelle et la discipline ne sont
pas réglementées.
En fait, la notion de travaux d’entretien, qui est d’ailleurs incluse dans la notion de
travaux de construction au sens de la Loi sur le bâtiment23, est très limitative. Afin de
satisfaire les besoins réels de la clientèle, ces travaux se transforment fréquemment en
travaux de réparation avec lesquels ils sont trop souvent confondus. Des décisions de
tribunaux, notamment en matière de relations du travail, ont statué sur les notions
d’entretien et de réparation en associant la première à une action de prévention et la
deuxième à un aspect curatif.
En toute logique, aucune entreprise qui œuvre en mécanique du bâtiment ne choisit de
se qualifier comme entrepreneur à part entière, en démontrant qu’il possède toutes les
compétences en plomberie ou en chauffage, pour ensuite se limiter à exécuter
uniquement des travaux d’entretien.
Pour ce qui est de l’exclusion des travaux réalisés à l’extérieur de toute bâtisse ou
construction, il est encore une fois difficile d’imaginer qu’un entrepreneur voudrait se
qualifier en plomberie et chauffage strictement pour être en mesure de poser une
23Article 9
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 35
tuyauterie à l’extérieur d’un bâtiment sans jamais toucher aux systèmes à l’intérieur des
bâtiments.
En ce qui concerne les territoires exclus, l’esprit de cette disposition existe depuis
le 1er juillet 1933, date de l’entrée en vigueur de la Loi concernant les poseurs de
tuyauterie24. Elle viendrait du fait qu’à l’époque, le Code de plomberie ne s’appliquait pas
dans une municipalité sans égout public. Ceci n’est plus le cas aujourd’hui puisque les
normes en cette matière sont en vigueur pour tous les travaux de construction sur
l’ensemble du territoire du Québec. De plus, il pouvait être difficile à cette époque de
trouver un entrepreneur qualifié dans des régions peu densément peuplées. Cette
exemption n’a plus sa raison d’être.
En 2008, en ajoutant des sous-catégories de licence d’entrepreneur qui autorisent
l’exécution des travaux portant sur des systèmes de plomberie et de chauffage
exemptés de l’application de la Loi sur les MMT, la RBQ a reconnu que l’entretien de
ces systèmes, ainsi que tous les travaux qui les concernent lorsqu’ils sont exécutés sur
certains territoires, nécessitent une licence d’entrepreneur en construction, donc une
validation des compétences.
Cependant, elle a ainsi créé des licences qui dédoublent celles qui existent déjà et qui
relèvent de la CMMTQ, ce qui n’existe pour aucune autre catégorie de travaux. Cette
décision était-elle justifiée? Les statistiques actuelles25 démontrent qu’il y a 334
entrepreneurs détenteurs d’une licence en plomberie pour des travaux non réservés aux
maîtres mécaniciens en tuyauterie. De ce nombre, 126 sont déjà membres de la
CMMTQ et n’avaient pas besoin de demander l’autre licence. De plus, 247 sont aussi
entrepreneurs généraux dont 65 sont déjà membres, ce qui nous laisse penser que
24S.R. 1925, c. 176A; 23 George V, chapitre 69
25Statistiques provenant du registre des détenteurs de licence de la RBQ (juin 2014)
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 36
certains, parmi les 182 entrepreneurs généraux restants, n’ont pas la bonne qualification
en plomberie-chauffage pour répondre à leurs besoins en toute légalité et ce, qu’ils
soient de bonne foi ou non.
Dans le domaine du chauffage à air chaud, quatre entreprises se sont qualifiées pour
des travaux non réservés aux maîtres mécaniciens en tuyauterie alors que trois sont
déjà membres. En gaz naturel, on parle de cinq entreprises avec les mêmes trois
membres et en systèmes de chauffage à vapeur, on se situe à deux membres sur cinq
entreprises.
Il est utopique de croire que les quelques entrepreneurs titulaires d’une licence leur
permettant d’exécuter strictement les travaux exemptés de l’application de la Loi sur les
MMT respectent les limites de leur licence, autant pour les travaux permis que pour les
territoires où ils peuvent les exécuter. Il est d’ailleurs impossible en pratique de contrôler
le respect de ces restrictions.
Actuellement, les connaissances de la personne qui demande une telle licence pour
elle-même ou pour le compte d’une entreprise sont vérifiées par la RBQ qui administre
les examens développés par la CMMTQ aux fins de la qualification professionnelle de
ses membres. Les mêmes compétences sont donc vérifiées, mais le titulaire de cette
licence d’entrepreneur n’a cependant pas l’obligation d’être membre de la CMMTQ en
raison des exclusions à la Loi sur les MMT, d’où l’iniquité. Autrement dit, deux
entrepreneurs qui ont passé les mêmes examens qui vérifient les mêmes compétences,
ne peuvent exécuter les mêmes types de travaux et sont soumis à des règles
différentes.
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 37
Enfin, ces exemptions causent une confusion autant chez les entrepreneurs que chez
les consommateurs qui voient simplement une licence d’entrepreneur spécialisé en
plomberie ou en chauffage sans être en mesure de connaître les distinctions.
Les modifications proposées élimineraient des archaïsmes dans la Loi sur les
MMT et amélioreraient la cohérence des lois régissant l’industrie de la
construction. De plus, elles permettraient à la CMMTQ de jouer pleinement son
rôle auprès de tous les titulaires d’une licence qui autorise l’exécution de travaux
relatifs à un système de plomberie ou de chauffage, lesquels sont considérés à
risque pour la santé et la sécurité des personnes.
Le public aurait ainsi l’assurance que tout entrepreneur qui exécute des travaux de
plomberie ou de chauffage, peu importe leur nature ou le territoire où ils sont exécutés,
est membre de la CMMTQ, ce qui le soumet à l’encadrement de cette dernière, en plus
de rétablir l’équité entre les entrepreneurs de ces spécialités et de simplifier les règles.
Recommandation 11
Modifier la Loi sur les maîtres mécaniciens en tuyauterie afin d’éliminer les
exclusions et ainsi harmoniser son champ d’application avec celui de la Loi sur
le bâtiment.
Modernisation concernant l’ensemble de la mécanique du bâtiment
La licence d’entrepreneur est une confirmation que l’entrepreneur a réussi à démontrer qu’il
possède les compétences requises. Les obligations liées à l’appartenance à une
corporation comme la CMMTQ viennent plutôt chercher la partie « professionnelle » du
travail, comme c’est le cas pour les ingénieurs, les technologues professionnels, les
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 38
médecins, les avocats ou toute autre profession qui est encadrée par un ordre
professionnel.
Il y a plus de 65 ans, des entrepreneurs en plomberie et chauffage de tous les coins du
Québec ont senti le besoin de s'unir et de se regrouper au sein d'une même corporation. Ils
désiraient notamment se faire véritablement reconnaître à titre de professionnels de
l'industrie de la construction et mieux encadrer la pratique de leur métier, entre autres
par le respect de règles de conduite.
Ces règles de conduite ont été précisées dans le Règlement sur l'admission et la
discipline des membres de la CMMTQ en donnant notamment le pouvoir à la CMMTQ
de discipliner ses membres. Si ce Règlement couvre des éléments inclus à la Loi sur le
bâtiment, notamment si le membre a été déclaré coupable ou s’est reconnu coupable
d’une infraction criminelle ayant pour effet qu’il ne se mérite plus la confiance du public
dans l’exercice de son métier, il va beaucoup plus loin en termes d’obligations.
Ainsi, l’entrepreneur doit notamment remplir ses obligations professionnelles avec intégrité
et bonne foi. Donc, si l’appartenance à la Corporation confère des droits et des
avantages à l’entrepreneur qui en devient membre, elle lui impose aussi des obligations.
Lors de la création de la CMMTQ en 1949, la mécanique du bâtiment se limitait
généralement au système de plomberie et de chauffage alors qu’aujourd’hui elle se
définit de façon générale comme comprenant les spécialités relatives à la ventilation, la
climatisation, le chauffage, la réfrigération, la plomberie, la protection-incendie et la
régulation automatique d’un édifice.
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 39
Le marché a évolué, ce que la CMMTQ a aussi fait dans les limites imposées par la Loi
sur les MMT. Plusieurs personnes ignorent d’ailleurs que la réfrigération et la protection-
incendie ont été intégrées à la Loi sur les MMT en 1964, mais sans en faire des
spécialités exclusives à la Corporation, ce qui fait que les entreprises de ses domaines
peuvent adhérer à la CMMTQ, mais n’ont pas l’obligation de le faire.
Depuis ce temps, quelques représentations ont été faites auprès du gouvernement en
faveur d’une modification à la Loi sur les MMT pour que les travaux de juridiction
exclusive soient étendus afin de couvrir tout ce qui est connu dans l’industrie comme
étant la mécanique du bâtiment.
Cette orientation « mécanique du bâtiment » de la CMMTQ peut déranger et même être
vue par certains comme une position basée strictement sur des intérêts corporatistes.
Pourtant, si le législateur a cru bon de créer une corporation comme la CMMTQ, c’est qu’il
croyait que l’intérêt public y trouvait son compte. En effet, au-delà du mandat de
développer la compétence de ses membres, l’adhésion à une corporation signifie aussi des
obligations, dont celle de respecter des règles de conduite professionnelle, ainsi qu’une
possibilité d’être traduit devant un comité de discipline.
L’électricité, le chauffage et la plomberie sont les seuls domaines que le législateur a choisi
d’encadrer au-delà de la qualification professionnelle (licence) et d’ailleurs bien avant cette
dernière. Or les motifs qui l’ont guidé à l’époque de la création des Corporations sont
maintenant aussi pertinents en réfrigération, en ventilation et en protection-incendie qu’ils le
sont en plomberie et en chauffage, d’autant plus que les systèmes sont de plus en plus
intégrés.
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 40
Recommandation 12
Modifier la Loi sur les maîtres mécaniciens en tuyauterie pour intégrer au sein d’une
même corporation l’ensemble des entrepreneurs exécutant des travaux de
mécanique du bâtiment afin que le même encadrement s’applique à tous les
entrepreneurs œuvrant dans cette grande spécialité.
Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur l’octroi etla gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec 41
CONCLUSION
Comme nous le disions d’entrée de jeu, la CMMTQ, tout comme ses membres, ne se
sent pas directement concernée par l’enquête portant sur l’octroi et la gestion des
contrats publics dans l’industrie de la construction dans l’optique de combattre la
collusion, la corruption et l’infiltration par le crime organisé.
Nous sommes cependant préoccupés par cette problématique pour laquelle aucun
entrepreneur n’est à l’abri, et c’est dans ce contexte que nous avons été en mesure de
vous présenter douze recommandations qui visent à la fois, l’efficacité, la concurrence et
la transparence. Sans être des solutions miracles, nous croyons qu’elles sont tout de
même des bases solides pour réduire les risques dans un contexte où tous sont appelés
à participer à l’assainissement de l’industrie, à la mesure de leurs moyens.
Dans notre cas, si nous ne voulons pas devenir un organisme dont un des mandats est
de combattre la criminalité dans l’industrie de la construction, nous pouvons certes
appuyer la lutte entreprise, autant par une collaboration accrue avec les instances
judiciaires pour optimiser notre efficacité respective, que par des propositions
constructives pour améliorer notre industrie.
ANNEXE I
Liste des recommandations de la CMMTQ
Annexe I 1
Liste des recommandations de la CMMTQ
1. Tenir compte, lorsque nécessaire, du secteur d’activité de l’industrie de la
construction lors de la formulation de recommandations, notamment afin d’éviter de
pénaliser et d’accroître inutilement le fardeau administratif des entrepreneurs qui ne
devraient pas être visés.
2. Favoriser l’utilisation du BSDQ dans le cadre des appels d’offres publics.
3. Préserver le statut et le rôle actuels du BSDQ et son assise issue de la Loi sur les
maîtres mécaniciens en tuyauterie et la Loi sur les maîtres électriciens.
4. Continuer de permettre la divulgation de l’identité des soumissionnaires potentiels
sur une base volontaire dans un contexte de projets de construction faisant appel à
la sous-traitance, comme pour la mécanique du bâtiment.
5. Recommander au gouvernement d’adopter une loi sur le paiement rapide des
entrepreneurs en construction.
6. Améliorer la planification des projets de construction et exiger des plans et devis de
qualité, complétés à un niveau suffisant pour permettre la présentation de
soumissions complètes, comparables, compétitives et réalistes en fonction du projet
désiré et pour assurer son bon déroulement.
7. Favoriser une meilleure surveillance des travaux par les professionnels,
particulièrement pour les chantiers d’envergure, et exiger l’intensification de
l’inspection des installations par la Régie du bâtiment du Québec, particulièrement
celles à risque comme en mécanique du bâtiment.
8. Maintenir le principe de l’octroi du contrat au plus bas soumissionnaire conforme en
s’assurant d’améliorer le processus de soumission et de resserrer les règles de
contrôles lors de l’exécution des travaux.
Annexe I 2
9. Uniformiser les règles, politiques et documents contractuels des organismes publics,
incluant les sociétés d’État et les organismes municipaux, et en contrôler
l’application systématique et uniforme.
10. Conserver l’obligation pour les divers organismes liés à l’industrie de la construction
de collaborer à la lutte contre les pratiques frauduleuses, mais recentrer leur rôle et
retirer les responsabilités d’enquêter sur les aspects relatifs à la criminalité des
entrepreneurs qu’ils doivent qualifier.
11. Modifier la Loi sur les maîtres mécaniciens en tuyauterie afin d’éliminer les
exclusions et ainsi harmoniser son champ d’application avec celui de la Loi sur le
bâtiment.
12. Modifier la Loi sur les maîtres mécaniciens en tuyauterie pour intégrer au sein d’une
même corporation l’ensemble des entrepreneurs exécutant des travaux de
mécanique du bâtiment afin que le même encadrement s’applique à tous les
entrepreneurs œuvrant dans cette grande spécialité.
ANNEXE II
Rapport sur le Bureau des soumissionsdéposées du Québec
ANNEXE III
Tableau de la CMMTQ relatif à laconsultation du Secrétariat du Conseil du Trésor
sur les règles et les pratiques des organismespublics en matière contractuelle
CONSULTATION SUR LES RÈGLES ET LES PRATIQUES DES ORGANISMES PUBLICS EN MATIÈRE CONTRACTUELLE
1
RÈGLES OU PRATIQUES PROPOSÉES CMMTQ EXPLICATION CMMTQ
1.ADOPTER UNE LOI SUR LE PAIEMENT RAPIDE DES
CONTRATS DE CONSTRUCTION
CONSTATS :
EXISTENCE D’UNE IMPORTANTE PROBLÉMATIQUE LARGEMENT RÉPANDUE RELATIVE AUX PAIEMENTS TARDIFS DES
INTERVENANTS DANS LES PROJETS DE CONSTRUCTION, PARTICULIÈREMENT POUR LES SOUS-TRAITANTS QUI DOIVENT
PAYER SANS DÉLAI ET RÉGULIÈREMENT LES SALAIRES DE LEURS EMPLOYÉS AVEC LES CHARGES ASSOCIÉES, AINSI QUE
LEURS FOURNISSEURS D’ÉQUIPEMENTS ET DE MATÉRIAUX AU FUR ET À MESURE DE L’AVANCEMENT DES TRAVAUX, ALORS
QUE CES SOUS-TRAITANTS ATTENDENT LEUR PAIEMENT PENDANT DE LONGS DÉLAIS, SE TROUVANT AINSI À FINANCER
INDIRECTEMENT (ET INDÛMENT) LE PROJET. CETTE SITUATION CRÉE UN PROBLÈME DE FLUX DE LIQUIDITÉS POUR BON
NOMBRE D’ENTREPRISES QUI DÉPENDENT DE PAIEMENTS RÉGULIERS POUR SUPPORTER ADÉQUATEMENT LEURS
OPÉRATIONS. CE SONT LES SOUS-TRAITANTS QUI ENCOURENT LES VÉRITABLES COÛTS DE CONSTRUCTION PENDANT
L’EXÉCUTION D’UN PROJET DE CONSTRUCTION.
LA PROTECTION ACCORDÉE PAR L’HYPOTHÈQUE LÉGALE DE CONSTRUCTION EST INSUFFISANTE, CAR ELLE EST PLUS
DESTINÉE À REMÉDIER AUX DÉFAUTS DE PAIEMENT QU’AUX RETARDS DE PAIEMENT.
PROPOSITIONS :
ADOPTER UNE LÉGISLATION PARTICULIÈRE POUR EXIGER ET ENCADRER LE PAIEMENT RAPIDE DE TOUS LES INTERVENANTS
DANS LA CHAÎNE D’UN PROJET DE CONSTRUCTION (MAÎTRE DE L’OUVRAGE ENVERS L’ENTREPRENEUR GÉNÉRAL, CE
DERNIER ENVERS SES SOUS-TRAITANTS, CEUX-CI ENVERS LEURS SOUS-SOUS-TRAITANTS, ETC.).
EN RÉSUMÉ, INTRODUCTION DE TROIS PRINCIPAUX ÉLÉMENTS :
RÈGLES DE PAIEMENT OBLIGATOIRES (NON EFFET DES CLAUSES DE « PAIEMENT SUR PAIEMENT », FACTURATION ET
PAIEMENT PROGRESSIFS, TRAITEMENT D’UNE DEMANDE DE PAIEMENT, DÉLAI DE PAIEMENT);
OBLIGATION DE PAYER DES INTÉRÊTS SUR LES PAIEMENTS EN RETARD OU DES PÉNALITÉS;
DROIT DE CESSER LES TRAVAUX EN CAS DE DÉFAUT DE PAIEMENT.
AVANTAGES :
RÉDUIT LES COÛTS DE CONSTRUCTION EN ÉLIMINANT UN FACTEUR DE RISQUE ET DES FRAIS DE CRÉDIT POUR LES
ENTREPRENEURS.
CONSULTATION SUR LES RÈGLES ET LES PRATIQUES DES ORGANISMES PUBLICS EN MATIÈRE CONTRACTUELLE
2
RÈGLES OU PRATIQUES PROPOSÉES CMMTQ EXPLICATION CMMTQ
FAVORISE UNE MEILLEURE CONCURRENCE EN PERMETTANT À UN PLUS GRAND NOMBRE D’ENTREPRENEURS DE
PARTICIPER AUX MARCHÉS PUBLICS EN RAISON DE L’ÉLIMINATION DES IRRITANTS LIÉS AUX DÉLAIS DE PAIEMENT INDUS.
ÉLIMINE UN FARDEAU FINANCIER QUE LES SOUS-TRAITANTS NE DEVRAIENT PAS AVOIR À SUPPORTER.
RÉTABLIT L’ÉQUITÉ DANS LES RELATIONS CONTRACTUELLES, NOTAMMENT EN RENDANT SANS EFFET LES CLAUSES DE
TYPE « PAIEMENT SUR PAIEMENT » QUI DÉPLACENT L’ENTIÈRE RESPONSABILITÉ SUR LES ÉPAULES DES SOUS-TRAITANTS.
GÉNÈRE UNE SAINE CONCURRENCE ENTRE LES ENTREPRENEURS (PLUSIEURS RESPECTANT LES DÉLAIS DE PAIEMENT) ET
CONTRECARRE DES PRATIQUES CONTRACTUELLES ABUSIVES.
RÉDUIT LES COÛTS ET LES RISQUES FINANCIERS POUR LES ENTREPRENEURS SPÉCIALISÉS CONSTITUÉS EN MAJORITÉ DE
PME QUI NE DISPOSENT PAS DES LEVIERS ÉCONOMIQUES DES GRANDES ENTREPRISES.
AMÉLIORE LE FLUX DE TRÉSORERIE DES ENTREPRISES ET AINSI LEUR VIABILITÉ ET VITALITÉ.
ACCROÎT LEUR RENTABILITÉ ET COMPÉTITIVITÉ.
CRÉE DES CONDITIONS PROPICES AUX INVESTISSEMENTS ET AU DÉVELOPPEMENT DES ENTREPRISES.
PERMET À L’ENTREPRENEUR DE DÉPLOYER EN TEMPS OPPORTUN ET SANS RISQUE INDU TOUTES LES RESSOURCES
NÉCESSAIRES À LA RÉALISATION OPTIMALE DU PROJET.
INTRODUIT DES MESURES DESTINÉES À RÉGLER UNE PROBLÉMATIQUE PARTICULIÈRE QUI NE PEUT SE RÉGLER D’ELLE-MÊME NI AVEC LES MÉCANISMES EXISTANTS, COMME CELUI DE L’HYPOTHÈQUE LÉGALE DE CONSTRUCTION.
PERMET QUE LES FONDS PUBLICS DESTINÉS À LA CONSTRUCTION SOIENT UTILISÉS COMME ILS DOIVENT L’ÊTRE, SOIT
POUR PAYER EN TEMPS OPPORTUN LES PERSONNES QUI ONT DANS LES FAITS EXÉCUTÉ LES TRAVAUX.
ÉVITE DES RECOURS LÉGAUX EN RÉCLAMATION DE PAIEMENT QUI SONT LONGS, COÛTEUX ET IMPRODUCTIFS.
RENSEIGNEMENTS SUPPLÉMENTAIRES :
DE TELLES LÉGISLATIONS EXISTENT DANS DES JURIDICTIONS COMPARABLES À LA NÔTRE : ÉTATS-UNIS (49 ÉTATS POUR
LES CONTRATS PUBLICS ET 31 POUR LES CONTRATS PRIVÉS), UNION EUROPÉENNE, ROYAUME-UNI, AUSTRALIE,NOUVELLE-ZÉLANDE. UN PROJET DE LOI A DÉJÀ ÉTÉ PRÉSENTÉ EN ONTARIO À CE SUJET EN 2011.
NOUS SOMMES TOUJOURS À COLLIGER DE LA DOCUMENTATION PERTINENTE AU SUJET DE LA LÉGISLATION SUR LE
PAIEMENT RAPIDE DES CONTRATS DE CONSTRUCTION, LAQUELLE IL NOUS FERA PLAISIR DE VOUS FAIRE PARVENIR.
CONSULTATION SUR LES RÈGLES ET LES PRATIQUES DES ORGANISMES PUBLICS EN MATIÈRE CONTRACTUELLE
3
RÈGLES OU PRATIQUES PROPOSÉES CMMTQ EXPLICATION CMMTQ
2.RÉDUIRE LE POURCENTAGE DE LA RETENUE
CONTRACTUELLE ET
REVOIR LES PRINCIPES DE SA LIBÉRATION
CONSTATS :
LES RETENUES CONTRACTUELLES DES ENTREPRENEURS SONT LIBÉRÉES TARDIVEMENT (SOUVENT PLUS D’UN AN APRÈS
L’ACCEPTATION PROVISOIRE DES TRAVAUX), SONT UTILISÉES À MAUVAIS ESCIENT ET CONSTITUENT DES SOMMES
IMPORTANTES À SUPPORTER QUI NE SONT PAS PROPORTIONNELLES À L’OBJECTIF RECHERCHÉ.
PROPOSITIONS :
RÉDUIRE LE POURCENTAGE DE LA RETENUE CONTRACTUELLE (QUI EST SOUVENT DE 10% DU MONTANT DU CONTRAT)POUR LE LIMITER À CE QUI EST VÉRITABLEMENT NÉCESSAIRE POUR QUE LES ENTREPRENEURS TERMINENT LES TRAVAUX À
LA SATISFACTION DU MAÎTRE DE L’OUVRAGE. DANS CERTAINS CAS, LA RETENUE POURRAIT MÊME ÊTRE ÉLIMINÉE
CONSIDÉRANT L’EXISTENCE DE CAUTIONNEMENTS D’EXÉCUTION QUI PROTÈGENT LE MAÎTRE DE L’OUVRAGE.
INSTAURER UN PRINCIPE DE RETENUE SELON LES SPÉCIALITÉS AFIN DE POUVOIR LA LIBÉRER POUR UN SOUS-TRAITANT
QUI A COMPLÉTÉ SES TRAVAUX À LA SATISFACTION DU MAÎTRE DE L’OUVRAGE (ACCEPTATION PARTIELLE DES TRAVAUX
PAR SPÉCIALITÉ).
LIBÉRER LES RETENUES DANS DES DÉLAIS ACCEPTABLES, CE QUI IMPLIQUE NOTAMMENT DES VÉRIFICATIONS EFFICACES
DES TRAVAUX PAR LES PROFESSIONNELS ET DES APPROBATIONS RAPIDES PAR LES MAÎTRES DE L’OUVRAGE.
INTERDIRE LA CONSERVATION DE LA RETENUE SANS MOTIFS VALABLES LIÉS AUX TRAVAUX DE L’ENTREPRENEUR
CONCERNÉ.
AVANTAGES :
VOIR CEUX DÉCRITS AU POINT 1.
FAVORISE LA RÉALISATION EFFICACE DES TRAVAUX À LA SATISFACTION DU MAÎTRE DE L’OUVRAGE.
ÉVITE À UN SOUS-TRAITANT D’ÊTRE PÉNALISÉ EN VOYANT SA RETENUE IMPAYÉE POUR DES RAISONS HORS DE SON
CONTRÔLE, COMME LE TRAVAIL INCOMPLET OU INSATISFAISANT D’UN AUTRE SOUS-TRAITANT.
RENSEIGNEMENTS SUPPLÉMENTAIRES :
UNE LÉGISLATION SUR LE PAIEMENT RAPIDE DES CONTRATS DE CONSTRUCTION (POINT 1) POURRAIT CONTRIBUER À
RÉGLER LA SITUATION PROBLÉMATIQUE DU DÉLAI DE LIBÉRATION DE LA RETENUE CONTRACTUELLE.
CONSULTATION SUR LES RÈGLES ET LES PRATIQUES DES ORGANISMES PUBLICS EN MATIÈRE CONTRACTUELLE
4
RÈGLES OU PRATIQUES PROPOSÉES CMMTQ EXPLICATION CMMTQ
3.FAIRE APPLIQUER LE MÉCANISME DU RÈGLEMENT
SUR LES CTCOP POUR L’ÉVALUATION DU COÛT
DES TRAVAUX EXIGÉS PAR ORDRE DE CHANGEMENT
CONSTATS :
LES DISPOSITIONS RÉGLEMENTAIRES SONT SOUVENT INAPPLIQUÉES ET LES MONTANTS ATTRIBUÉS POUR DES TRAVAUX
EXIGÉS PAR ORDRE DE CHANGEMENT SONT IMPOSÉS AUX SOUS-TRAITANTS SANS TENIR COMPTE DES COÛTS RÉELS QUI Y
SONT ASSOCIÉS (ÉVALUATION IRRÉALISTE).
LES SOUS-TRAITANTS SE VOIENT SOUVENT IMPOSER LE PAIEMENT D’UN TAUX HORAIRE QUI NE COUVRE PAS LE COÛT RÉEL
QU’ILS DOIVENT SUPPORTER UNIQUEMENT POUR LEUR SALARIÉ, ET CE SANS MÊME COMPTER LA MAJORATION POUR FRAIS
GÉNÉRAUX, ADMINISTRATION ET PROFIT ET TOUS LES AUTRES FRAIS DONT IL FAUT TENIR COMPTE COMME CEUX PRÉVUS À
L’ANNEXE 6 DU RÈGLEMENT SUR LES CTCOP (C-65.1, R.5).
PROPOSITIONS :
S’ASSURER QUE LE MÉCANISME D’ÉVALUATION DU COÛT DES TRAVAUX EXIGÉS PAR ORDRE DE CHANGEMENT SOIT
APPLIQUÉ INTÉGRALEMENT POUR TOUS LES INTERVENANTS AU PROJET, INCLUANT LES SOUS-TRAITANTS (CONSIDÉRANT
QUE LA MAJORATION DE 15% POUR FRAIS GÉNÉRAUX, ADMINISTRATION ET PROFIT EST MINIMALE ET MÊME INSUFFISANTE
POUR CERTAINS TYPES D’ENTREPRISE).
INTERDIRE L’IMPOSITION DE TAUX HORAIRES AUX ENTREPRENEURS QUI NE TIENDRAIENT PAS COMPTE DES ÉLÉMENTS
VISÉS À L’ANNEXE 6 DU RÈGLEMENT SUR LES CTCOP MAJORÉS DU POURCENTAGE POUR FRAIS GÉNÉRAUX,ADMINISTRATION ET PROFIT.
AVANTAGES :
CONTRIBUE À LA BONNE MARCHE DU PROJET PAR UNE ÉVALUATION ÉQUITABLE ET RÉALISTE DU COÛT DES TRAVAUX.
CLARIFIE ET UNIFORMISE LES FAÇONS DE FAIRE, EN ÉVACUANT L’ARBITRAIRE.
PERMET DE RENCONTRER LA VOLONTÉ DU LÉGISLATEUR DE VOIR APPLIQUER LES DISPOSITIONS DU RÈGLEMENT AUX
SOUS-TRAITANTS, CE QUI N’EST PAS TOUJOURS LE CAS.
RÉDUIT LES COÛTS DE CONSTRUCTION EN ÉLIMINANT UN FACTEUR DE RISQUE SI LA MÉTHODE DE CALCUL DES COÛTS DE
TRAVAUX SUPPLÉMENTAIRES EST CONNUE À L’AVANCE ET APPLIQUÉE ADÉQUATEMENT.
FAVORISE LA CONCURRENCE POUR LES MÊMES RAISONS.
RÉTABLIT L’ÉQUITÉ DANS LES RELATIONS CONTRACTUELLES.
CONSULTATION SUR LES RÈGLES ET LES PRATIQUES DES ORGANISMES PUBLICS EN MATIÈRE CONTRACTUELLE
5
RÈGLES OU PRATIQUES PROPOSÉES CMMTQ EXPLICATION CMMTQ
CONTRIBUE À L’EFFICACITÉ EN ÉVITANT LES DÉBATS ET CONTESTATIONS.
ÉVITE LE GONFLEMENT DES HEURES RÉELLEMENT NÉCESSAIRES POUR EXÉCUTER LE TRAVAIL SI LE TAUX HORAIRE
CONVENU EST RÉALISTE.
RENSEIGNEMENTS SUPPLÉMENTAIRES :
DES EXEMPLES DE CLAUSES DE DEVIS IMPOSANT À L’ENTREPRENEUR DES TAUX HORAIRES IRRÉALISTES POUR TRAVAUX
SUPPLÉMENTAIRES PEUVENT ÊTRE FOURNIS SUR DEMANDE.
4.AMÉLIORER LA GESTION DES ORDRES DE
CHANGEMENT
CONSTATS :
LES ENTREPRENEURS SOUFFRENT DE LA LOURDEUR ADMINISTRATIVE LIÉE À LA GESTION DES ORDRES DE CHANGEMENTS
ET DES DÉLAIS QUI Y SONT ASSOCIÉS.
LA MAJORITÉ DES ORDRES DE CHANGEMENT DOIVENT ÊTRE EXÉCUTÉS PAR L’ENTREPRENEUR AVANT MÊME QU’IL N’AIT
ÉTÉ QUESTION DES COÛTS QUI Y SONT ASSOCIÉS (TRAVAUX EXÉCUTOIRES).
PROPOSITIONS :
ALLÉGER LES DOCUMENTS REQUIS DES ENTREPRENEURS POUR LES AVIS DE CHANGEMENT ET ALLOUER LES RESSOURCES
NÉCESSAIRES POUR QU’ILS SOIENT TRAITÉS ET APPROUVÉS PAR LES PROFESSIONNELS ET LE MAÎTRE DE L’OUVRAGE DANS
DES DÉLAIS RAISONNABLES.
INTRODUIRE UNE MARCHE À SUIVRE SIMPLE ET CLAIRE POUR LA GESTION DES ORDRES DE CHANGEMENT AVEC DES DÉLAIS
MINIMAUX À RESPECTER POUR CHAQUE ÉTAPE, ET IDENTIFIER UNE PERSONNE EXPÉRIMENTÉE ET EN AUTORITÉ POUR
L’APPLIQUER.
ASSURER UNE MEILLEURE PLANIFICATION DES CHANGEMENTS À VENIR.
AVANTAGES :
CONTRIBUE À LA BONNE MARCHE DU PROJET.
CONSULTATION SUR LES RÈGLES ET LES PRATIQUES DES ORGANISMES PUBLICS EN MATIÈRE CONTRACTUELLE
6
RÈGLES OU PRATIQUES PROPOSÉES CMMTQ EXPLICATION CMMTQ
RÉDUIT LES DÉLAIS ET AMÉLIORE L’EFFICACITÉ, FAVORISANT AINSI LE RESPECT DE L’ÉCHÉANCIER.
ÉTABLIT DES RÈGLES CLAIRES QUI PERMETTENT À TOUS LES INTERVENANTS DE SAVOIR À QUOI S’ATTENDRE ET D’AGIR EN
CONSÉQUENCE.
5.PAYER PROMPTEMENT LES TRAVAUX EXIGÉS PAR
ORDRE DE CHANGEMENT
CONSTATS :
LES PAIEMENTS DES TRAVAUX EXÉCUTÉS SUITE À DES ORDRES DE CHANGEMENT SONT SUJETS À DES DÉLAIS ENCORE
PLUS LONGS QUE CEUX INITIALEMENT PRÉVUS AU CONTRAT (SOUVENT PLUS DE 6 MOIS APRÈS LEUR EXÉCUTION).
PROPOSITIONS :
DANS LE CAS DE TRAVAUX EXÉCUTOIRES (SANS ENTENTE PRÉALABLE SUR LE PRIX), APPLIQUER LES PRINCIPES PRÉVUS À
L’ARTICLE 46 DU RÈGLEMENT SUR LES CTCOP ET PAYER SELON LES MODALITÉS DU CONTRAT EN FONCTION D’UNE
ÉVALUATION RAISONNABLE.
ALLÉGER LES PROCÉDURES NÉCESSAIRES AU PAIEMENT DES TRAVAUX EXIGÉS PAR ORDRE DE CHANGEMENT ET ALLOUER
LES RESSOURCES POUR Y PARVENIR PLUS RAPIDEMENT.
VISER À CE QUE LES TRAVAUX EXÉCUTÉS SUITE À DES ORDRES DE CHANGEMENT SOIENT PAYÉS PÉRIODIQUEMENT (LE
MOIS SUIVANT) COMME CEUX INITIALEMENT PRÉVUS AU CONTRAT.
AVANTAGES :
VOIR CEUX DÉCRITS AU POINT 1.
RENSEIGNEMENTS SUPPLÉMENTAIRES :
UNE LÉGISLATION SUR LE PAIEMENT RAPIDE DES CONTRATS DE CONSTRUCTION (POINT 1) POURRAIT CONTRIBUER À
RÉGLER LA SITUATION.
CONSULTATION SUR LES RÈGLES ET LES PRATIQUES DES ORGANISMES PUBLICS EN MATIÈRE CONTRACTUELLE
7
RÈGLES OU PRATIQUES PROPOSÉES CMMTQ EXPLICATION CMMTQ
6.EXIGER QUE LES ENTREPRENEURS SPÉCIALISÉS
VISÉS PAR UN ORDRE DE CHANGEMENT
PARTICIPENT À TOUT ÉCHANGE QUI Y EST
CONSACRÉ
CONSTATS :
LES SOUS-TRAITANTS SONT ÉCARTÉS DES ÉCHANGES ET DÉCISIONS RELATIFS AUX CHANGEMENTS À LEURS TRAVAUX OU
AUX CHANGEMENTS AYANT DES IMPACTS SUR LA RÉALISATION DE LEURS TRAVAUX.
PROPOSITIONS :
EXIGER QUE LES PROFESSIONNELS IMPLIQUENT LES ENTREPRENEURS SPÉCIALISÉS TOUCHÉS PAR DES CHANGEMENTS,NOTAMMENT EN LES FAISANT PARTICIPER AUX RÉUNIONS DE CHANTIER À CE SUJET.
AVANTAGES :
ACCROÎT L’EFFICACITÉ ET LA BONNE MARCHE DU CHANTIER PAR UNE MEILLEURE COMMUNICATION.
FAVORISE UNE MEILLEURE COORDINATION, ÉVITE LES SURPRISES ET RÉDUIT LES DÉLAIS.
PERMET DE PROFITER DE L’EXPERTISE DE L’ENTREPRENEUR SPÉCIALISÉ, NOTAMMENT POUR ÉVALUER LA FAISABILITÉ DES
TRAVAUX EXIGÉS ET IDENTIFIER DES ALTERNATIVES PLUS EFFICACES ET MOINS COÛTEUSES.
PERMET D’IDENTIFIER LES IMPACTS VÉRITABLES POUR LA POURSUITE DU CHANTIER.
7.AMÉLIORER LA PLANIFICATION DES TRAVAUX ET LA
QUALITÉ DES DOCUMENTS DE SOUMISSION
CONSTATS :
UNE FOULE DE PROBLÈMES SONT VÉCUS DANS LE CADRE DE LA RÉALISATION DES PROJETS DE CONSTRUCTION EN RAISON
DU MANQUE DE PLANIFICATION (CHANGEMENTS IMPORTANTS ET NOMBREUX EN COURS DE ROUTE) ET DE L’IMPRÉCISION
DES DOCUMENTS DE SOUMISSION (PLANS ET DEVIS INCOMPLETS OU INADÉQUATS). UN PROJET QUI DÉMARRE SANS ÊTRE
PRÉPARÉ ADÉQUATEMENT EST UN PROJET HAUTEMENT SUSCEPTIBLE DE CONNAÎTRE DES DÉPASSEMENTS DE COÛTS ET
D’ÉCHÉANCIER.
LES PROFESSIONNELS SE DÉRESPONSABILISENT AU DÉTRIMENT DES ENTREPRENEURS SPÉCIALISÉS QUI EXÉCUTENT LES
TRAVAUX. CES DERNIERS DOIVENT EN CONSÉQUENCE SUPPORTER DE PLUS EN PLUS DE RESPONSABILITÉS (COMME
CELLE DE « REDESSINER » LES TRAVAUX À FAIRE EN COURS D’EXÉCUTION OU D’ÊTRE IMPUTABLES POUR LES
IMPRÉCISIONS OU ERREURS DES PLANS ET DEVIS).
CONSULTATION SUR LES RÈGLES ET LES PRATIQUES DES ORGANISMES PUBLICS EN MATIÈRE CONTRACTUELLE
8
RÈGLES OU PRATIQUES PROPOSÉES CMMTQ EXPLICATION CMMTQ
LES CONDITIONS CONTENUES AUX DOCUMENTS DE SOUMISSION SONT SOUVENT IMPORTÉES DES DOCUMENTS D’UN AUTRE
PROJET SANS QU’ELLES S’APPLIQUENT AU PROJET PERTINENT. LES DOCUMENTS PRÉSENTENT DONC DES INCONGRUITÉS
ET LES SOUMISSIONNAIRES POTENTIELS RÉUSSISSENT RAREMENT À FAIRE PRÉCISER OU VALIDER LEUR COMPRÉHENSION
DE LA PORTÉE DE CES DOCUMENTS PAR LES PROFESSIONNELS.
IL EXISTE UN MANQUE DE COORDINATION ENTRE LES PROFESSIONNELS (ARCHITECTES VS INGÉNIEURS) QUI NUIT AU BON
DÉROULEMENT DU PROJET.
PROPOSITIONS :
AMÉLIORER LA CONCEPTION ET LA PLANIFICATION DES PROJETS EN IDENTIFIANT PLUS EFFICACEMENT LES BESOINS ET EN
ÉTABLISSANT DES BUDGETS ET DES ÉCHÉANCIERS COMPLETS ET RÉALISTES.
ALLER EN APPEL D’OFFRES UNIQUEMENT LORSQUE LE PROJET EST SUFFISAMMENT DÉTAILLÉ.
EXIGER DES PLANS ET DEVIS COMPLÉTÉS À UN NIVEAU SUFFISANT POUR PERMETTRE DES SOUMISSIONS COMPLÈTES,COMPARABLES ET RÉALISTES EN FONCTION DU PROJET DÉSIRÉ.
RESPONSABILISER DAVANTAGE LES PROFESSIONNELS QUANT À LEURS FONCTIONS ET AUX RÉSULTATS ATTENDUS ET
FAVORISER UNE MEILLEURE COORDINATION ENTRE EUX (RÉTABLIR LE SENS DE LA NOTION DE MAÎTRE D’ŒUVRE DU PROJET
AVEC LA RESPONSABILITÉ ET L’IMPUTABILITÉ QUI Y CORRESPONDENT).
S’ASSURER QUE LES ORGANISMES PUBLICS SOIENT DOTÉS DE L’EXPERTISE ADÉQUATE POUR BIEN PLANIFIER ET MENER À
TERME LES PROJETS.
ALLOUER LES RESSOURCES NÉCESSAIRES POUR RENCONTRER LES ÉLÉMENTS PRÉCÉDENTS.
AVANTAGES :
CONTRIBUE À RÉGLER À LA SOURCE OU À DIMINUER L’INTENSITÉ D’UNE BONNE PARTIE DES PROBLÉMATIQUES IDENTIFIÉES
PRÉCÉDEMMENT DANS LE TABLEAU EN REGARD DES ORDRES DE CHANGEMENT (POINTS 3 À 6) QUI DEVIENDRONT MOINS
FRÉQUENTS ET IMPORTANTS SI LES DOCUMENTS DE SOUMISSION SONT BIEN FAITS.
PERMET L’OBTENTION DE SOUMISSIONS PLUS COMPÉTITIVES.
RÉDUIT LES COÛTS ET LES DÉLAIS DE CONSTRUCTION.
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AMÉLIORE LA BONNE MARCHE DU CHANTIER.
ÉVITE LES MAUVAISES SURPRISES EN COURS DE ROUTE.
ÉVITE DE FAIRE SUPPORTER AUX ENTREPRENEURS SPÉCIALISÉS DES RESPONSABILITÉS QUI NE LEUR ÉCHOIENT PAS.
FAVORISE UNE MEILLEURE PARTICIPATION AUX APPELS D’OFFRES SI LES PROJETS SONT BIEN DÉFINIS.
DIMINUE LE NOMBRE ET L’IMPORTANCE DES ORDRES DE CHANGEMENT ET LES INCONVÉNIENTS QUI EN DÉCOULENT.
ACCROÎT L’EFFICACITÉ DE RÉALISATION DES PROJETS.
RÉTABLIT L’ÉQUILIBRE ENTRE LES RESPONSABILITÉS DÉVOLUES À CHAQUE INTERVENANT DANS LE PROJET DE
CONSTRUCTION.
8.FAIRE CONNAÎTRE LE RESPONSABLE DE
L’OBSERVATION DES RÈGLES CONTRACTUELLES ET
LUI DONNER DES MOYENS D’AGIR
CONSTATS :
FACE À DES PROBLÈMES QUI NE SE RÈGLENT PAS EN COURS DE PROJET OU EN CAS DE NON-RESPECT DES POLITIQUES OU
DISPOSITIONS RÉGLEMENTAIRES ENCADRANT LES ORGANISMES PUBLICS, LES ENTREPRENEURS SONT DÉMUNIS ET NE
SAVENT PAS À QUI S’ADRESSER. DANS PLUSIEURS PROJETS, IL EST DIFFICILE DE TRAITER AVEC UNE PERSONNE
DÉTENANT UN POUVOIR DÉCISIONNEL.
PROPOSITIONS :
IDENTIFIER DANS LES DOCUMENTS D’APPEL D’OFFRES LA PERSONNE QUI EST LE RESPONSABLE DE L’OBSERVATION DES
RÈGLES CONTRACTUELLES, DONNER SES COORDONNÉES ET INDIQUER SON RÔLE ET SES FONCTIONS DE FAÇON
CONCRÈTE.
DONNER AU RESPONSABLE DE L’OBSERVATION DES RÈGLES CONTRACTUELLES LES MOYENS D’AGIR RAPIDEMENT ET DE
FAÇON DÉCISIONNELLE EN CAS DE NON-RESPECT DES DOCUMENTS D’APPEL D’OFFRES, DES POLITIQUES OU DE LA
RÉGLEMENTATION ENCADRANT L’ORGANISME PUBLIC.
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AVANTAGES :
IDENTIFIE UN RESPONSABLE ET DONNE L’INFORMATION PERTINENTE AUX ENTREPRENEURS.
PERMET DE DÉNOUER EFFICACEMENT DES IMPASSES QUI PEUVENT SE PRÉSENTER EN COURS DE PROJET, CONTRIBUANT
AINSI À AMÉLIORER LA BONNE MARCHE DU CHANTIER.
FAVORISE L’ÉQUITÉ.
ENCOURAGE L’APPLICATION DES RÈGLES CONTRACTUELLES EN FAISANT CONNAÎTRE SON RESPONSABLE POUR QUE DES
SITUATIONS PUISSENT LUI ÊTRE RAPPORTÉES.
9.PERMETTRE AUX ENTREPRENEURS QUI PRENNENT
POSSESSION DES DOCUMENTS DE SOUMISSION
D’AUTORISER LE DÉVOILEMENT DE LEUR IDENTITÉ
DANS LE BUT DE RECEVOIR DES SOUMISSIONS DE LA
PART DE SOUS-TRAITANTS
CONSTATS :
LES ENTREPRENEURS SPÉCIALISÉS PEINENT À CONNAÎTRE L’IDENTITÉ DES ENTREPRENEURS GÉNÉRAUX INTÉRESSÉS À
SOUMISSIONNER UN PROJET, LEUR RENDANT DIFFICILE L’ACHEMINEMENT D’UNE SOUMISSION POUR LA PARTIE DES
TRAVAUX QU’ILS SOUHAITENT EXÉCUTER (À TITRE DE SOUS-TRAITANT EN MÉCANIQUE DU BÂTIMENT).
PROPOSITIONS :
PERMETTRE QUE LES ENTREPRENEURS GÉNÉRAUX QUI LE SOUHAITENT PUISSENT AUTORISER LES AUTORITÉS À DÉVOILER
LEUR IDENTITÉ AUX FINS DE RECEVOIR DES SOUMISSIONS DES ENTREPRENEURS SPÉCIALISÉS.
AVANTAGES :
FAVORISE LA CONCURRENCE, ACCROÎT LE NOMBRE DE SOUMISSIONS ET CONTRIBUE AINSI À DIMINUER LES COÛTS DE
CONSTRUCTION EN PERMETTANT D’OBTENIR LES MEILLEURS PRIX.
DONNE LA LIBERTÉ AUX ENTREPRENEURS GÉNÉRAUX DE CHOISIR DE SE FAIRE CONNAÎTRE OU PAS POUR DES RAISONS
QUI LEUR SONT PROPRES.
PERMET UN MEILLEUR ACCÈS AUX MARCHÉS PUBLICS PAR LES ENTREPRENEURS SPÉCIALISÉS.
PRÉSERVE L’ÉQUILIBRE ENTRE LA PROMOTION DE LA CONCURRENCE ET LA DISSUASION DE LA COLLUSION.
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RENSEIGNEMENTS SUPPLÉMENTAIRES :
À NOTRE CONNAISSANCE, DEUX PROJETS DE RÈGLEMENT ONT ÉTÉ PUBLIÉS À CE SUJET (GO II 18-07-2012, P.29 ET 22-01-2011, P.238A) SANS QU’ILS SOIENT ENTRÉS EN VIGUEUR. NOUS VOUS RÉFÉRONS À NOS LETTRES DE COMMENTAIRES
DATÉES DU 27-08-2012 ET 26-01-2011 DÉPOSÉES DANS CE CADRE, LESQUELLES VOUS DEVEZ DÉJÀ AVOIR EN MAINS.DANS LE CAS CONTRAIRE, IL NOUS FERA PLAISIR DE VOUS EN TRANSMETTRE COPIE.
LE RAPPORT DU GROUPE-CONSEIL SUR L’OCTROI DES CONTRATS MUNICIPAUX « MARCHÉS PUBLICS DANS LE MILIEU
MUNICIPAL » PUBLIÉ EN MARS 2010 VA DANS LE SENS DE NOTRE PROPOSITION (VOIR PAGES 33 ET SS).
10.ENCOURAGER L’UTILISATION DU SYSTÈME DE
TRANSMISSION ÉLECTRONIQUE DES SOUMISSIONS
(TES) DU BSDQ
CONSTATS :
À L’ÈRE DES COMMUNICATIONS ÉLECTRONIQUES, DES ENTREPRENEURS DÉPLORENT LE FAIT QU’ILS DOIVENT ENCORE
REMPLIR DES FORMULAIRES EN PAPIER POUR SOUMISSIONNER ET UTILISER UN MESSAGER OU SE DÉPLACER POUR
ACHEMINER LEUR SOUMISSION.
PROPOSITIONS :
ENCOURAGER LES ORGANISMES PUBLICS À DEMANDER QUE LES SOUMISSIONNAIRES LEUR ACHEMINENT LEUR
SOUMISSION PAR L’ENTREMISE DU SYSTÈME DE TRANSMISSION ÉLECTRONIQUE DES SOUMISSIONS (TES) DU BSDQ. CE
SYSTÈME RECONNU, FIABLE, SIMPLE D’UTILISATION ET SÉCURITAIRE, PERMET AUX ENTREPRENEURS D’ACHEMINER LEUR
SOUMISSION SELON LES EXIGENCES DU MAÎTRE DE L’OUVRAGE ET PERMET À CE DERNIER D’EN PRENDRE POSSESSION PAR
L’ENTREMISE D’UN PORTAIL DÉDIÉ. IL EST À NOTER QU’IL S’AGIT D’UN SYSTÈME ÉLECTRONIQUE D’ACHEMINEMENT ET DE
PRISE DE POSSESSION EXCLUSIVEMENT, LEQUEL N’IMPLIQUE PAS LE RESPECT DE RÈGLES DE SOUMISSIONS
PARTICULIÈRES (NON APPLICATION DU CODE DE SOUMISSION DU BSDQ). LE MAÎTRE DE L’OUVRAGE N’EST DONC PAS LIÉ
PAR DES RÈGLES DU BSDQ.
AVANTAGES :
FAVORISE UNE PLUS GRANDE PARTICIPATION AUX APPELS D’OFFRES, CONTRIBUANT AINSI À FAIRE DIMINUER LES PRIX.
ACCROÎT L’EFFICACITÉ TANT POUR LES ENTREPRENEURS QUE POUR LE MAÎTRE DE L’OUVRAGE ET SES REPRÉSENTANTS.
FACILITE LA GESTION DES SOUMISSIONS REÇUES.
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FACILITE LA VIE AUX ENTREPRENEURS SPÉCIALISÉS QUI SONT ROMPUS À CETTE FAÇON DE FAIRE.
PERMET D’UTILISER UN SERVICE RECONNU, EFFICACE, SIMPLE, FIABLE, SÉCURITAIRE, GRATUIT ET DISPONIBLE DANS
L’IMMÉDIAT.
ALLÈGE LE FARDEAU ADMINISTRATIF DES SOUMISSIONNAIRES ET DIMINUE LES RISQUES DE PRÉSENTER UNE SOUMISSION
EN RETARD.
PERMET AU MAÎTRE DE L’OUVRAGE PUBLIC DE FAIRE CONNAÎTRE SON PROJET EN SOUMISSION PAR UN MOYEN
SUPPLÉMENTAIRE.
RENSEIGNEMENTS SUPPLÉMENTAIRES :
DE LA DOCUMENTATION DESTINÉE PRÉCISÉMENT AU SERVICE DE LA TES POUR LE MAÎTRE DE L’OUVRAGE EST EN COURS
DE PRÉPARATION AU BSDQ ET, AU BESOIN, NOUS VOUS EN TRANSMETTRONS COPIE. LES REPRÉSENTANTS DU BSDQSONT D’AILLEURS DISPONIBLES POUR FAIRE UNE PRÉSENTATION DE CETTE NOUVELLE APPLICATION POUR LE MAÎTRE DE
L’OUVRAGE.
11.EXIGER UNE SURVEILLANCE COMPLÈTE DES
TRAVAUX PAR LES PROFESSIONNELS POUR DES
CHANTIERS D’ENVERGURE
CONSTATS :
LE MANQUE DE SURVEILLANCE PAR LES PROFESSIONNELS SUR LES CHANTIERS AFFECTE LEUR BONNE MARCHE (EX :AMBIGUÏTÉ QUANT À CERTAINS RÉSULTATS ATTENDUS, MANQUE DE COORDINATION ENTRE SPÉCIALITÉS, DÉLAIS EN CAS
D’EXIGENCE DE PRÉCISIONS OU CHANGEMENTS, CONSTATS À RETARDEMENT, ETC.)
PROPOSITIONS :
EXIGER UNE SURVEILLANCE CONSTANTE ET COMPLÈTE PAR LES PROFESSIONNELS DES CHANTIERS D’ENVERGURE,LESQUELS NÉCESSITENT UN SUIVI PLUS SERRÉ POUR LEUR BON AVANCEMENT.
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AVANTAGES :
RÉDUIT LES COÛTS GLOBAUX DU PROJET PAR UN MEILLEUR SUIVI DE L’EXÉCUTION DES TRAVAUX.
ACCROÎT L’EFFICACITÉ DES ENTREPRENEURS, NOTAMMENT EN AYANT RÉPONSE IMMÉDIATEMENT À LEURS QUESTIONS EN
COURS D’EXÉCUTION DES TRAVAUX.
FAVORISE LE RESPECT DES ÉCHÉANCIERS.
12.ÉTABLIR LA DATE DE DÉBUT DES GARANTIES POUR
LES ÉQUIPEMENTS À LA DATE DE LEUR MISE EN
MARCHE OU À LA DATE À LAQUELLE LE
PROPRIÉTAIRE OCCUPE LES LIEUX (PAR OPPOSITION
À LA DATE D’ACCEPTATION DES TRAVAUX)
CONSTATS :
GÉNÉRALEMENT, LES GARANTIES OFFERTES PAR LES FABRICANTS D’ÉQUIPEMENTS DE MÉCANIQUE DU BÂTIMENT
PRÉVOIENT QU’ELLES COMMENCENT À LA DATE DE LA MISE EN MARCHE DE L’ÉQUIPEMENT. D’AUTRE PART, LES
DOCUMENTS DE SOUMISSION EXIGENT QUE « LA GARANTIE » DÉBUTE À LA DATE D’ACCEPTATION PROVISOIRE OU MÊME
DÉFINITIVE DES TRAVAUX. LE DÉLAI ENTRE CE MOMENT ET LA FIN DES TRAVAUX D’UN ENTREPRENEUR SPÉCIALISÉ EN
MÉCANIQUE DU BÂTIMENT EST SOUVENT LONG ET NE TIENT PAS COMPTE DE LA MISE EN MARCHE DES ÉQUIPEMENTS. ILARRIVE DONC QUE CE DERNIER DOIVE ASSUMER JUSQU’À DEUX ANS DE GARANTIE ALORS QUE CELLE DU FABRICANT EST
EN GÉNÉRAL LIMITÉE À UN AN.
PROPOSITIONS :
TENIR COMPTE DE LA PARTICULARITÉ DES SPÉCIALITÉS DE LA MÉCANIQUE DU BÂTIMENT POUR RESPECTER LA GARANTIE
DU FABRICANT ET SES CONDITIONS D’APPLICATION POUR LES ÉQUIPEMENTS.
AVANTAGES :
ÉVITE DE FAIRE PORTER UN FARDEAU SUPPLÉMENTAIRE À L’ENTREPRENEUR SPÉCIALISÉ, LEQUEL N’EST PAS
PRÉCISÉMENT CONNU LORS DE L’APPEL D’OFFRES, FAVORISANT AINSI UNE BAISSE DES COÛTS.
CONTRIBUE À ACCÉLÉRER LE DÉLAI ENTRE LA FIN DES TRAVAUX ET LEUR ACCEPTATION, CONTRIBUANT AINSI À UNE
MEILLEURE GESTION DES PROJETS.
RÉTABLIT L’ÉQUITÉ ENTRE LES INTERVENANTS ET ÉVITE LES CONFLITS.
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13.UNIFORMISER LES RÈGLES, POLITIQUES ET
DOCUMENTS CONTRACTUELS DES ORGANISMES
PUBLICS, INCLUANT LES SOCIÉTÉS D’ÉTAT
CONSTATS :
MALGRÉ L’EXISTENCE D’UNE RÉGLEMENTATION COMMUNE POUR LES ORGANISMES PUBLICS ET LA VOLONTÉ D’INTÉGRER
LES SOCIÉTÉS D’ÉTAT, PLUSIEURS FAÇONS DE FAIRE ET DOCUMENTS DIFFÉRENTS EXISTENT POUR DES PROJETS
SIMILAIRES, SANS COMPTER LES APPLICATIONS DIFFÉRENTES DES MÊMES RÈGLES, AJOUTANT À LA CONFUSION DES
ENTREPRENEURS.
PROPOSITIONS :
UNIFORMISER LES RÈGLES ET DOCUMENTS CONTRACTUELS ET EN CONTRÔLER L’APPLICATION ET L’UTILISATION.
INTRODUIRE LES MÊMES CONDITIONS GÉNÉRALES DANS LES DEVIS DES ORGANISMES PUBLICS ET SOCIÉTÉS D’ÉTAT.
AVANTAGES :
FAVORISE UNE MEILLEURE CONNAISSANCE DES RÈGLES, CE QUI A POUR EFFET D’EN ACCROÎTRE LE RESPECT ET DE
DIMINUER LE FACTEUR DE RISQUE ET L’EFFET QUI PEUT Y ÊTRE ASSOCIÉ SUR LES COÛTS.
SIMPLIFIE LES PROCESSUS DE L’ÉTAT AYANT POUR EFFET D’AUGMENTER L’EFFICACITÉ.
FAVORISE LA PRÉSENTATION DE SOUMISSIONS QUI SONT COMPARABLES.