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LA REVUE DE L’ÉCO-EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE 828 ISSN 0758-3826 / SEPTEMBRE 2014 Thierry Bièvre P D-G du groupe Elithis Pour la gestion active du bâtiment tertiaire, industriel et collectif INTERVIEW « Les métiers d’ingénierie et de prestation intellectuelle ont un bel avenir devant eux. » Edition spéciale IBS BÂTIMENTS TERTAIRES De la supervision à l'hypervision ÉCLAIRAGE Focus sur la lumière connectée ÉLECTRICITÉ La sécurité dans le milieux hospitalier

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LA REVUE DE L’ÉCO-EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE 828ISSN 0758-3826 / SEPTEMBRE 2014

Thierry BièvreP D-G du groupe Elithis

Pour la gestion activedu bâtiment tertiaire,industriel et collectif

INTERVIEW

« Les métiers d’ingénierie et de prestationintellectuelle ont un bel avenir devant eux. »

Edition spéciale IBS

BÂTIMENTS TERTAIRES

De la supervision à l'hypervision

ÉCLAIRAGE

Focus sur la lumièreconnectée

ÉLECTRICITÉ

La sécurité dans le milieux hospitalier

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ouvelles technologies, nouvelle gouvernance, nouvellescontraintes, nouveaux business models : comment faire faceà une telle diversité d’acteurs ? » C’est la question que meten exergue le salon IBS (Intelligent Building Systems) à l’approche de sa 5e édition.

Or cet enjeu de l’adaptation des pratiques de la filière aux évolutions ultrarapides destechnologies constitue le fil conducteur de ce numéro de rentrée, avec des entreprisesexerçant dans la connectique, la supervision, les solutions d’effacement ou encore lesmart metering, et qui innovent au quotidien.

Un numéro spécial IBS donc, en partenariat avec le salon qui se tiendra les 24 et 25 septembre à Paris. Deux journées de rencontres et de débats, dont plusieurs animéspar J3e, qui permettront de concentrer sur un lieu unique une mosaïque d’acteurs, de technologies et d’innovations variées et souvent complémentaires. Avec pour thématique phare « du bâtiment intelligent au bâtiment interactif ».

Intelligence et interactivité. Deux notions qui s’appliquent au bâtiment bien sûr, maisqui peuvent aussi se décliner de manière fructueuse au sujet de la filière. Que ce soit àtravers le dépassement des logiques de silos étanches entre acteurs pour éviter dispersionet inertie, tout en s’inspirant des logiques de plateformes. Ou bien le rôle de l’industriede prestations intellectuelles comme bateau-pilote dans cette transition, commel’évoque dans notre interview Thierry Bièvre, P-DG du bureau d’études Elithis.

Vous le verrez, ce numéro de rentrée est également l’occasion de publier plusieurs dossiers thématiques et d’approfondir des sujets de fonds. Avec notamment le point surles enjeux du pilotage énergétique à l’heure d’Internet et des smart grids. Mais aussi lanécessaire vigilance sur la sécurité électrique dans des espaces particulièrement sensiblescomme le milieu hospitalier. Ou encore le fonctionnement de la « lumière connectée ».

Enfin, dans un document prospectif intitulé « Exploiter le potentiel de l’électricité »,l’Agence internationale de l’énergie décrit l’augmentation rapide de la demande mondiale en électricité et, par ailleurs, le besoin grandissant d’intégration des systèmes.J3e vous propose de découvrir les principaux enseignements de ce document particulièrement riche, à travers une série qui se poursuivra dans les numéros à venir.

Aymeric Bourdin, rédacteur en chef

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En couverture : Le salon IBS – Intelligent Building Systems – se tiendra les 24 et 25 septembreprochain au CNIT à la Défense. Comme chaque année, le salon réunira les acteurs et experts dumarché de la performance énergétique dans le domaine tertiaire, industriel et collectif. J3E y animeraplusieurs débats. Photo © DR

Intelligence et interactivité. Deux notions quis’appliquent aubâtiment bien sûr,mais qui peuventaussi se décliner demanière fructueuseau sujet de la filière.

Le building, l’intelligence et le système

j3e 828 / SEPTEMBRE 2014 - www.filiere-3e.fr 3

ÉDITO

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4 j3e 828 / SEPTEMBRE 2014 - www.filiere-3e.fr

j3e N° 828 SEPTEMBRE 2014

j3e est un périodique inscrit à la Commissionparitaire des publications et agences de pressesous le no 0617 T 85793. Il est édité par la Société 3e Médias, SAS au capital de 140 000 euros ; siège social,23, rue Galilée, 75116 Paris ; représentant légalJean Tillinac.

© 3e Médias, Paris. Reproduction interdite.Toutefois, des photocopiespeuvent être réalisées avecl’autorisation de l’éditeur.Celle-ci pourra être obtenueauprès du Centre Français duCopyright, 20, rue des Grands-

Augustins, 75006 Paris, auquel 3e Médias a donnémandat pour le représenter auprès des utilisateurs. Tél. : + 33 (0) 1 44 07 47 70.Dépôt légal : septembre 2014

Conception graphique - Réalisation : Planète Graphique Studio - Paris 17e

Impression : IPPAC / Imprimerie de Champagne52500 Langres.

Directeur de la publication : Jean Tillinac

Administrateur : Xavier Desmaison

Rédaction3e Médias : 23, rue Galilée, F-75116 ParisTél. + 33 (0) 1 44 92 50 50Fax + 33 (0) 1 44 92 50 51Email : [email protected]édacteur en chef : Aymeric BourdinOnt collaboré à ce numéro : Isabelle Arnaud, Jean-François Moreau, Nicolas Ruscher, Alexandre Arène, Simon Ballarin et Maxime Pizon

DiffusionMarketing-développement : David Le Souder (50 50)Relations abonnements : Solène Collat (50 41)Abonnement pour la France : voir page 5.Pour l’étranger : 155 € HT franco ;

175 € HT par avion Prix au numéro : 17 €

Publicité3e Médias23, rue Galilée, F-75116 ParisTél. + 33 (0) 1 44 92 50 50 Fax + 33 (0) 1 44 92 50 51Responsable publicité print & digital :Sandrine de MontmorillonLigne directe : 01 44 92 50 56Email : [email protected]

Pour joindre vos correspondants : Téléphone : composez le 01 44 92 suivi des 4 chiffres mentionnés (à côté du nom)

SOMMAIRE

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LEGRAND 2e de couv.

SALON EXPOPRETCTION 3e de couv.

HAGER 4e de couv.

AGI ROBUR 30

BTIB 40-41

CAP TECHNOLOGIE 11-52

CHAUVIN ARNOUX 14

CODRA 34

EQUIP HOTEL 15

FORUMLED 15

IBS 58

METZ CONNECT 16

PHOENIX 17

SALON INNOBAT 24

SIEMENS 54

SOMFY 39

SOPREMA 49

WIELAND 56

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LISTE DES ANNONCEURS -N° 828 - septembre 2014

20 Effacement de consommation d’électricité : un dispositif qui peut rapporter gros

21 Des Télécoms à l’Energie : des savoir-faire complémentaires

22 Mobiliser le potentiel électrique

23 Forfaits annuels en jours : les nouvelles exigences de la convention collective Syntec

ANALYSES

INTERVIEW

6 Thierry BièvreP-DG d’Elithis

10 - Union européenne : L’Efficacité énergétique en 2030Nomination : Gilles Drouard élu président du SYCABELSécurité et santé : Congrès Préventica 2014 : la 27e édition se tiendra du 7 au 9 octobre

11 - Génie Climatique : Quels équipements pour le tertiaire en 2020 ?Habitat durable : L’ADEME finance 12 projets innovants dans le bâtiment

12 - Smard grids : Budget Telecom lance Qinergy et poursuit son essor dans les smart gridsRGE : L’éco-conditionnalité des installateurs reportée au 1er septembreBâtiment intelligent : L’alliance SBA a réuni plus de 150 représentants du secteur pourle lancement de son « Manifeste des Bâtiments Intelligents pour des territoires durableset responsables »

13 - Réseaux intelligents : La CRE encourage le développement des smart gridsNomination : Michel Touzeau reconduit à la tête de Récylum

14 - Durabilité : STMicroelectronics annonce la publication de son rapport annuel pour 2013Solar Decathlon : L’équipe Atlantic Challenge accompagnée par Philips

16 - Efficacité énergétique : DCEM : le nouvel indicateur pour mesurer l’efficacité énergétique des datacentersEvènement : 20e édition des Journées d’études et de formation des techniques et de l’ingénierie hospitalières : le développement durable à l’honneur

17 - Electricité : EDF n’augmentera pas ses tarifs avant l’autonmeConférence : Rénovation des copropriétés

ACTUALITÉ

À LIRE18

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3 QUESTIONS À

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SÉCURITÉ ÉLECTRIQUE

26 Sécurité électrique en milieuhospitalier :La vie peut dépendre d’une prise de courant

ÉCLAIRAGE

31 Éclairage intelligent : Du ballast électronique à la lumière connectée

SUPERVISION

35 Bâtiments tertiaires : De la supervision à l’hypervision ?

62 Sébastien Meunier, directeur marchéPerformance énergétique ABB ©

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PRODUITS58

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LES DOSSIERS DU MOIS

42 Rénovation :Un immeuble haussmannien à la pointe de la technologie

RÉALISATION

45 Compatibilité électromagnétique :Une bonne raison d’éteindre son portable dans l’avion

47 Sécurité : Analyse du risque foudre : quellepertinence pour les installations non classées ?

SÉCURITÉ

PORTRAIT D’ENTREPRISE

50 Wieland France, une PME qui a les atouts d’une très grande

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F FOURNISSEURS ENERGIE FP n Production FT n Transport FD n Distribution

C CONSTRUCTION / FABRICATION CE n Equipement Electrique CL n Eclairage CG n Génie climatique CMn Mesure, Contrôle CA n Automatismes CI n Micro informatique CV n VDI - Sécurité, communication CO n Outils

O MAÎTRISE D’OUVRAGE OP n Promoteur, constructeur OT n Collectivités territoriales OE n Etat (Ministères, DDE, DDA)

P PRESCRIPTION / MAÎTRISE D’ŒUVRE PA n Architecte PI n Architecte d’intérieur PE n BE, ingénierie, conseil PC n Bureau de contrôle PMn Métreur, économiste, géomètre D DISTRIBUTION DI n Importateur DG n Grossiste DDn Détaillant

I INSTALLATION / MAINTENANCE IE n Electricien IC n Chauffagiste, climaticien IA n Automaticien, informaticien,

instrumentiste IV n Installateurs Réseaux, VDIU EXPLOITANTS UI n Utilisateurs industrie UT n Utilisateurs tertiaire UF n Utilisateurs infrastructures UC n Collectivités territorialesG ENSEIGNEMENT / FORMATION GA n Enseignant GB n Etudiant GC n StagiaireS SERVICES SA n Direction générale SC n Direction commerciale SK n Chargé d’affaires SL n Direction marketing SMn Direction des travaux SB n Direction des études SN n Services techniques SX n AutresE EFFECTIF DE L’ENTREPRISE E0 n 1 à 4 E1 n 5 à 10 E2 n 11 à 50 E3 n 51 à 300 E4 n 301 à 1000 E5 n + 1000

À COMPLÉTER

Offre papier + numérique n Abonnement 1 an : 150 € TTC

9 numéros du magazine papier + accès à l’ensemble du site Internet

Offre tout numérique n Abonnement 1 an : 100 € TTC

9 numéros du magazine en version électroniqueuniquement (diffusion par e-mail) + accès à l’ensemble du site Internet

n Règlement par chèque bancaire à l’ordre de 3e Médias

ËOUI, JE SOUHAITE M’ABONNER AU MULTIMÉDIA j3e

Bulletin à découper ou à photocopier et à nous retournerdûment complété à l’adresse suivante : j3e ServiceAbonnement – 23, rue Galilée – 75116 Paris Cedex Pour tout renseignement sur votre abonnement, contactezSolène Collat. Tél. : 01 44 92 50 41 ou par e-mail : [email protected]

Nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . Société . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Activité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Code postal . . . . . . . . . . . . Ville . . . . . . . . . . . . . . . . Tél. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fax . . . . . . . . . . . . . . . . E-mail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

SOMMAIRE

57 UFC-Que choisir : La rénovation énergétique :comment tuer dans l’œuf les initiatives RGE ?

56 Les solutions suisses pour la transition énergétique

ÉQUIPEMENTS ET TECHNIQUE

CHIFFRES CLÉS

LE PLUS LU SUR www.filiere-3e.fr

AILLEURS SUR LE WEB

52 Drones : Des solutions d’avenir pour le photovoltaïque

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Les métiers d’ingénierie et de prestationintellectuelle ont un bel avenirdevant eux.

INTERVIEW

j3e 828 / SEPTEMBRE 2014 - www.filiere-3e.fr6

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INTERVIEW

7j3e 828 / SEPTEMBRE 2014 - www.filiere-3e.fr

j3e - En 2009, Elithis dessinait le 1er bâti-ment à énergie positive avec la « TourElithis ». Quel retour d’expérience enavez-vous reçu ? Thierry Bièvre - Le retour d’expériencesur la tour Elithis est exceptionnel carnous avons réussi à combiner haute tech-nologie et bio conception de manière trèséquilibrée, pour accroître les servicesaux personnes tout en minorant lescontraintes sur le coût d’exploitation. Onvoulait démontrer que l’efficacité éner-gétique était une question de dosage detrès haute technologie et de matière grise.On a souvent l’habitude, pour dépasserles objectifs, de prendre un bâtiment stan-dard et d’y ajouter un arsenal de maté-riaux et de technologies pour donner uneperformance supérieure. Souvent onadditionne les choses, ce qui peut avoirun intérêt en kWh, mais pas en euros, etmême avoir un effet déplorable sur le coûtglobal car on dépense plus en investisse-ments et on multiplie parfois les coûts demaintenance de façon non rentable parrapport aux économies d’énergie.

j3e - Ce chantier a-t-il eu de l’influencesur d’autres chantiers suivants ? T. B. - Cela nous a amenés à être humbles.Car quand on propose des solutions quine sont pas encore opérationnelles sur lemarché, il faut être prudent et apporterla qualité de prestation attendue par lemaître d’ouvrage et ce à quoi doit répon-dre le bâtiment. Puis cela nous a permisd’avoir un état d’esprit plus agile. De nepas travailler par mimétisme comme c’estsouvent le cas dans l’ingénierie. C’est-à-dire qu’une fois qu’on a trouvé une solu-tion, on la réplique. Cela nous a égalementpermis d’apporter des solutions toujoursadaptées au besoin client. Un bâtiment àénergie positive peut avoir une techno-logie différente, une architecture diffé-rente, un bioclimatisme différent en fonc-tion des priorités données par le maîtred’ouvrage et du budget alloué. Tout celanous a amenés à calibrer notre prestationintellectuelle, à être plus créatifs que ceque l’on aurait pu imaginer au départ.Cela nous est profitable aujourd’hui et aentraîné d’autres acteurs du marché à se

mettre dans ce sillon-là. Et finalement,c’est toute la filière du bâtiment qui a pro-gressé grâce à cela.

j3e - Dans quelle mesure le métier deconseil et études évolue-t-il depuis la créa-tion d’Elithis ? Dans quel sens va cetteévolution ? T. B. - Les métiers d’ingénierie et de pres-tation intellectuelle, qui peuvent être de laprogrammation, de l’architecture ou duconseil, ont un bel avenir devant eux. Caron est en train de changer de monde. Onavait un modèle de construction fondé surdes connaissances fondamentales, sur desacquis, qui faisaient avancer doucement lafilière. Puis il y a eu les différents chocs :chocs pétroliers, prise de conscience envi-ronnementale, problématique RSE, main-tenant la crise économique, qui sont venusbouleverser les habitudes et font qu’on vitaujourd’hui un changement de paradigmequi sera facilité si l’industrie de la prestationintellectuelle se fait éclaireur d’une indus-trie plus traditionnelle, qu’elle soit deconstruction ou manufacturière. On esten train d’opérer un changement et c’estcela qui facilite notre expansion et notrevision. Car pour faire muter tout un sec-teur, il faut avoir une aisance de mouve-

ment dans son outil industriel, ce qui estbeaucoup plus compliqué pour des acteursde type manufacturier ou de construction,qui ont derrière eux des investissementsqui sont autant de lest pour opérer desvirages à 90 ou 180°. Il y a une inertie liéeà l’outil industriel qu’ils ont développé. Orsi ces acteurs s’adossent à des prestatairesintellectuels de type Elithis, cela leur per-mettra d’être plus agiles et peut-être mêmede coopérer avec d’autres manufacturiers,pour que chacun apporte sa valeur ajoutéedans un leadership partagé et non pas cha-cun dans son silo de manière très mono-polistique. En France, on attend que latransition énergétique vienne des énergé-ticiens, et des grands majors spécialisés.Cela viendra plutôt à mon sens de manièretransversale, transdisciplinaire, ce qui per-mettra à ces industries de survivre au choc.Pour permettre à ces industries de prendredes virages lourds, je prends souventl’exemple d’un grand navire méthanier quientre dans un port. Si vous ne lui adjoignezpas un bateau pilote, il ne pourra pas accos-ter. Pour moi l’industrie de prestation intel-lectuelle, c’est ce bateau pilote qui peutpermettre à tout un secteur d’aborder serei-nement les futurs marchés de la transitionénergétique.

Thierry Bièvre

Propos recueillis par Aymeric Bourdin

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Tour ELITHIS DANUBE - STRASBOURG –X-TU Architects.

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Thierry BièvreINTERVIEW

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j3e - Elithis a démarré autour de l’ingé-nierie des fluides. Comment se traduitpar la suite l’intégration de métiers complémentaires ? T. B. - Cela crée une sorte d’univers au lieud’une pyramide. En fonction des différentsprojets, il y a plus ou moins d’attractivitéde l’un ou l’autre des pôles. C’est une hié-rarchie d’attraction plus que de compé-tences ou de pouvoir. Cela permet demanière assez simple à chacune des busi-ness unit de se développer sans avoir à tirerderrière elles des entreprises qui ne seraientpas alignées sur ces marchés du futur. Cemode de management, que je qualifie de« sphérique », crée du possible. Chaquemétier complémentaire aborde le déve-loppement durable, l’économie d’énergieou le conseil en environnement avec uneculture d’entreprise commune mais sansinhibition par les métiers des autres filiales.Une dernière née d’Elithis, dont on va bien-

tôt faire l’annonce, s’appelle Foundationet intègre pour l’ensemble des entités dugroupe les métiers du digital. C’est un projet simple. Aujourd’hui, sousl’angle de la productivité, les outils numé-riques ont permis de faire des progrèsimportants. Ce sont des outils de connexionavec le marché, d’analyse et de prospective.Nous considérons qu’une conception enbuilding information modeling peut faireémerger des solutions d’intelligence arti-ficielle et de création de valeur beaucoupplus importantes que ce que l’on est capabled’imaginer aujourd’hui. La maquette numérique est un de cesoutils, le véhicule de ce business model. Semettre dans les conditions du virtuel reflètenotre ADN de créatifs et d’explorateurs.Cela va nous permettre d’envisager deschoses qui auraient coûté très cher demanière plus classique : impression 3D,smart building, assistance aux usagers, etc.

j3e - Quels sont les enjeux sectoriels pour un groupe qui s’est spécialisé dans l’efficacité énergétique et la qualité environnementale ? Comment vous pro-jetez-vous dans l’environnement régle-mentaire ? Quels sont les principaux sujetspour vous sur 2014-2015 ? T. B. - Ce qui nous intéresse de très près,c’est la rénovation des bâtiments. Qu’ellesoit dans le monde industriel ou tertiaire,résidentiel ou fonctionnel. Aujourd’hui,on a un parc bâti qui est considérable enmatière de m2. On considère que sur lesenjeux environnementaux soulevés par lesaccords de Kyoto et qu’on a peine à faireémerger aujourd’hui, la prestation intel-lectuelle peut apporter un bon tiers d’éco-nomies sans que soient engagées dedépenses lourdes d’investissement. Ce sontdes observations, des remises en cause, del’accompagnement sociotechnique, un peude suivi des consommations, une meilleureconnaissance des pratiques des usagerspour réduire de manière drastique lesdépenses d’énergies et permettre au pro-priétaire de dégager des budgets pourensuite, sans faire trop d’efforts, améliorerla qualité des bâtiments existants pour res-pecter les objectifs de 2050 de diviser par4 les émissions de gaz à effet de serre.

j3e - Sur ce plan de la rénovation, avez-vous en tant que bureau d’études observédes freins ou des obstacles ? T. B. - Aujourd’hui, tout le monde penseque pour faire des économies d’énergie ilfaut dépenser de l’argent. En achetant soitdes produits manufacturés de type isolants,soit de la technologie. Ce n’est pas faux,mais ce n’est sûrement pas exclusif. Je pré-conise de procéder de manière raisonnée,en commençant par faire les premières éco-nomies en matière de réglages des instal-lations, agrégées des bonnes pratiques d’uti-lisation de locaux en adéquation avec lescaractéristiques physiques du bâti, sanspour autant réduire le confort des usagers.Parce qu’on observe qu’il n’y a pas d’effi-cacité énergétique en réduisant le confort.Faire de l’économie d’énergie sur le dos desusagers pour nous n’a pas de sens !On a déjà fait des démonstrations à partirde dossiers en cours, où les économiesd’énergie ont été de 20 à 30 % suite à desprestations intellectuelles. Par exemple, desindustriels ont investi un euro et dans l’an-

j3e 828 / SEPTEMBRE 2014 - www.filiere-3e.fr

Tour ELITHIS – DIJON –Arte Charpentier Architectes.

© Govin SOREL

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Thierry Bièvre INTERVIEW

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née ont récupéré cet euro qu’ils ont puengager ensuite dans des travaux. Celadonne un effet de levier pour payer les inté-rêts de la dette de travaux. On peut faire beaucoup d’économiesd’énergie sur l’éclairage ou les appareils élec-trodomestiques. Il n’y a pas que le chauffage.Quand on coordonne mieux, on s’aperçoitque le contenant, qui est le bâtiment et ades propriétés, et le contenu, qui a desbesoins en énergie pour fonctionner, peu-vent s’équilibrer si on ne les considère pasde manière dissociée. Aujourd’hui quandon regarde le fonctionnement énergétiqued’un bâtiment, on le regarde bien souventde manière intrinsèque et non pas avec sonprocess, ce qui est très coûteux. Plus simplement, c’est ce regard-là qu’onessaie d’apporter à nos clients : faire des éco-nomies en associant le bâtiment et les usages.

j3e - Vous avez été le premier bureaud’études en France à recevoir la certifica-tion RGE en 2013. Avez-vous une opinionsur ce type de labels et leur efficacité ? T. B. - Je pense qu’aujourd’hui, vouloir qua-lifier des professionnels pour donner uneinformation utile à ceux qui vont avoir à travailler avec eux est important.Maintenant, est-ce que les règles et lescontrôles sont suffisamment rigoureux, apriori ou par fréquence ? Chez Elithis, onn’est pas spécialement adepte de ce type dequalification. D’ailleurs, nous n’en avonsaucune autre. On considère que nos meil-leures références sont celles délivrées parnos clients lorsqu’ils observent les résultatsqu’on leur apporte. Quand on veut êtredevant, il vaut mieux proposer de la garantiede résultats plutôt que de la garantie demoyens. Pour revenir au sujet des orienta-tions sectorielles, je ne vois pas commentl’ingénierie pourrait se passer de prendredes engagements de résultats et pas seule-ment de moyens. Apporter des solutionstechniques sans en apporter la garantie opé-rationnelle, c’est une frustration pour lesingénieurs. En plus, cela met un frein à lacréativité et à l’ingéniosité parce qu’en finde compte, lorsqu’on donne de la garantiede moyens, on se borde. Et en se bordant,on multiplie les coûts de maintenance et onprive le secteur d’une performance globale,sur le prix de revient, sur le prix d’exploi-tation mais également sur la maintenance.L’ingénieur se doit d’être entrepreneur.

j3e 828 / SEPTEMBRE 2014 - www.filiere-3e.fr

C’est une culture en France. L’ingénieriene s’est jamais positionnée en garantie derésultat, contrairement aux entreprises quiréalisent.

j3e- À travers une de vos filiales, vous avezun rôle dans la formation de la filière entermes d’apprentissage de nouvelles pra-tiques. Concrètement, quels sont les sujetsde formation qui sont le plus demandés ? T. B. - Nous vendons tous les sujets sur lesnouvelles réglementations thermiques. Là,on est dans l’apprentissage de la maîtrisedes outils techniques pour répondre auxexigences législatives. Nous ne sommes pasles seuls à le faire et ce n’est pas notre pro-duit phare. Ce que l’on préfère, c’est faireprogresser la filière à travers des processusdiplômants. On a donc créé un diplômeen collaboration avec l’Université deBourgogne et celle de Cergy-Pontoise. Très prochainement, nous allons ouvrirune formation avec l’Université Catholiquede Lille visant l’apprentissage d’un métierque nous dénommons « management laté-ral de la performance énergétique ». C’estun métier de coaching des équipes projetsqui vont permettre à toute une série d’in-tervenants, que ce soit un architecte, unmaître d’ouvrage, un programmiste, unindustriel, un entrepreneur, un compa-gnon de chantier, un exploitant, voiremême un usager des lieux, de bien com-prendre son rôle dans l’atteinte du résultatet surtout ne pas se priver de ses capacitésà formuler des solutions. La difficulté ren-contrée, quand on a fait notre premier bâti-ment BEPOS, a été la segmentation desmétiers du bâtiment en silos et son orga-nisation souveraine, c’est-à-dire très pyra-midale. Avec en tête de la pyramide lesmaîtres d’ouvrage et ses conseils, puisensuite les architectes, les ingénieurs, les

entreprises, tous les sous-traitants, lesindustriels, et in fine les exploitants et enfin de compte tout en bas de la pyramide,l’usager !Ce que nous voulons obtenir, c’est leconcours aussi bien d’un architecte, d’uncompagnon de chantier ou d’un ingénieursans qu’il y ait cette hiérarchie qui peutinhiber la créativité et les talents embusquésderrière les savoir-faire.Nous sommes très heureux de partager cenouveau métier avec la filière pour des pro-fessionnels du bâtiment ou des personnesen reclassement professionnel de niveaulicence et master, car compte tenu desenjeux de la transition énergétique, le gise-ment d’emplois est tellement importantqu’on ne va pas pouvoir le faire seuls.

j3e- Comment voyez-vous l’évolution dusecteur ? T. B. - Pour l’instant, je demeure pessimistecompte tenu du silotage et de l’inertie dusecteur où chacun tente de s’approprier latransition énergétique. Alors que la réussiteproviendra de l’addition de tous et non pasde l’expertise limitée de chacun. C’est aussiune posture qui trouve son origine dans lacrise économique actuelle, profonde. ChezElithis, nous sommes des farouches défen-seurs de l’énergie positive à coût standard.Nous avons réalisé plusieurs bâtiments àénergie positive sans dépenser plus d’argentque le coût standard. Il n’y a pas de surcoûtà faire de la qualité et à s’aligner sur desbesoins environnementaux. Il faut simple-ment modifier l’organisation relationnelleentre les différentes entités pour qu’ellescoopèrent entre elles, se fassent confianceet travaillent avec des facilitateurs de typeElithis pour pouvoir faire jaillir un nouveautype d’Habitat. Et le 21e siècle doit s’ouvrirà cela.

SOLAS – CLERMONTFERRAND - QuantumDevelopment – Internationald’Architecture.

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ACTUALITÉ

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L’Efficacité énergétique en 2030Union européenne

par le Conseil européen les23 et 24 octobre prochains,avant d’être soumis auvote du Conseil et du Par-lement européen en 2015.« Il y a une bonne chancepour que les discussionsaboutissent au Conseil eu-ropéen sur l’efficacité éner-gétique », estime GüntherÖttinger. L’examen desprogrès en vue d'atteindreles objectifs sur l'efficacitéénergétique en 2020 auralieu ce mois-ci et la direc-tive annonçant l’objectif de30 % d’efficacité énergé-tique sera soumise à unexamen d’étape en 2017.

Barroso, et Connie Hede-gaard, la commissaire encharge de l'action pour leclimat, avaient soutenucette décision dans unelettre adressée à GüntherÖttinger. Ségolène Royal a

quant à elle appuyé l’ob-jectif de 30 % dans une let-tre adressée en juillet à laCommission européenne.Les trois objectifs du pa-quet énergie-climat pour2030 doivent être adoptés

Günther Öttinger, lecommissaire euro-péen à l’Énergie,

propose un objectif euro-péen non contraignant de30 % d’efficacité énergé-tique pour 2030 en deçà duquota de 40 % d’efficacitéénergétique initialementprévu dans une communi-cation du 23 juillet. Cet ob-jectif vient compléter lesdeux autres fixés par laCommission européenne(CE), à savoir l’objectif noncontraignant de - 40 %d'émissions de gaz à effetde serre par rapport à 1990et l’objectif contraignantde 27 % d'énergies renou-velables au niveau del’Union européenne. LaCommission avait optépour une cible de 40 %d’efficacité énergétique àl’horizon 2030, mais elle adû revoir son objectif à labaisse. Les résultats esti-més pour 2020 se situentautour de 18-19 % d’effica-cité énergétique, soit 1 à 2 % de moins que l’objectiffixé par la Commission.

Günther Öttinger a doncété contraint de revoir lepaquet énergie-climatpour 2030 afin que les quo-tas fixés soient réalisables.

Une réduction de la dépendance énergétiquevis-à-vis de la RussieD’après la communicationdu 23 juillet, l’objectif de30 % d’efficacité énergé-tique permettrait de réali-ser 53 milliards d’eurosd’économies annuellespour les 28 pays del’Union. Chaque pourcen-tage d’économies d’éner-gie réalisé devraitentraîner une baisse de2,6 % des importations de

gaz. L’objectif est de réduire la dépendance de l’Europe vis-à-vis de laRussie à hauteur de 33 %pour le pétrole et 39 %pour le gaz. Le présidentde la CE, José Manuel

« Il y a une bonne chance pour que lesdiscussions aboutissent au Conseileuropéen sur l’efficacité énergétique »

j3e 828 / SEPTEMBRE 2014 - www.filiere-3e.fr

Nomination

Àl’issue del’assemblée générale

du SYCABEL le 19 juindernier, le Président deNexans France a été éluau poste de Président duBureau. Il succède àLaurent Tardif, Présidentde Prysmian, à la tête dusyndicat professionneldes fabricants de fils etcâbles électriques et de

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Gilles Drouard élu président du SYCABEL

ACTUALITÉ

Congrès Préventica 2014 : la 27e édition se tiendra du 7 au 9 octobre

Sécurité et santé

Le Congrès Préventica, spécialisé dans la santé et la sécurité des personnes, aura lieu au Parc des

expositions de Nantes, du 7 au 9 octobre prochain. Au total, 380 exposants du BTP, de l’industrie, du tertiaire et de la santé seront présents sur le salon.120 conférences y seront organisées, sur les thèmes de la santé au travail et de la sécurité des personnes et des biens. Pour y participer, inscrivez-vous gratuitement sur le site : www.preventica.com.

communication. Lesyndicat regroupe plus devingt sociétés fabriquantdes câbles d’énergie, detélécommunications, dedonnées, des fils debobinage, des matérielsde raccordement. Leurchiffre d’affaire total s’estélevé en 2013 à 2,5milliards d’euros, dont 39 % à l’exportation.

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ACTUALITÉ

11j3e 828 / SEPTEMBRE 2014 - www.filiere-3e.fr

Génie Climatique

prévoit d’ici à la fin de ladécennie la disparition del’effet Joule dans letertiaire, mais aussi lemaintien des systèmesthermodynamiques et dela chaudière à condensa-tion, ainsi qu’un dévelop-pement de la cogénéra-tion et des pompes àchaleur fonctionnant augaz ou au fioul domes-tique. Les perdants de latransition pourraient doncêtre la géothermie, quigarderait sa place de « marché de niche », maisaussi le solaire thermique,la climatisation solaire et le chauffage à labiomasse, pénalisés en

raison de leurs temps deretour sur investissementtrop longs. L’essor le plusfulgurant devrait se fairedu côté des systèmesintégrant des pompes à

Entre aujourd’hui et 2020, aucune « rupture technolo-

gique fondamentale » nedevrait avoir lieu dans lechoix des énergies renou-velables. Les avancéesdevraient plutôt setraduire par une hybrida-tion des systèmes exis-tants, une plus grandemixité des sourcesd’énergie et le recoursplus systématique auxsystèmes thermodyna-miques. Ces résultats,collectés par l’associationEnergies & Avenir, ont étéprésentés dans une « roadmap technologique »à l’horizon 2020. L’étude

Quels équipements pour le tertiaire en 2020 ?

L’ADEME finance 12 projets innovants dans le bâtiment

Habitat durable

Àl’issue d’un appelà projets lancé le30 septembre

2013 pour soutenir l’inno-vation dans le bâtiment,l’Ademe (Agence de l’envi-ronnement et de la maî-trise de l’énergie) asélectionné 12 idées parmi72 propositions. Tous lesprojets retenus portent surdes outils, des méthodolo-gies ou des composants innovants, et l’ensembledevrait bénéficier d’unmontant de 2 millions d’eu-ros d’aides. « Les avancéesapportées par ces 12 pro-jets permettront de faciliterla généralisation de bâti-

ments écologiquement,énergétiquement et écono-miquement performants »,annonce l’Ademe. Ils servi-ront en effet un objectifambitieux : chaque année,500 000 logements devrontêtre rénovés pour réduirela consommation énergé-tique du parc existant d’icià 2030. Le Plan de rénova-tion énergétique de l’habi-tat (PREH) prévoit donc ledéveloppement de nouvelles solutions technologiques ou organi-sationnelles viables écono-miquement, et sansimpacts négatifs sur l’environnement.

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chaleur. Dans certainssegments du tertiaire, lesPAC à absorption s’an-noncent déjà comme lessuccesseurs de la chau-dière à combustion.

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12 j3e 828 / SEPTEMBRE 2014 - www.filiere-3e.fr

L’éco-conditionnalité desinstallateurs reportée au 1er septembre

RGE

L’éco-conditionnalité, initialement attenduepour le 1er juillet, est finalement entrée en vigueur le 1er septembre. En cause, les dis-

cussions entre les différents ministères, l’Ademe etles représentants des professionnels du secteur pourofficialiser la norme RGE (Reconnu garant de l’envi-ronnement). Cette qualification permet aux usagersde se voir octroyer des aides de l’Etat, à conditionque les entreprises et les artisans chargés de l’instal-lation soient reconnus RGE. Cette norme RGE accordeaux particuliers le bénéfice d’avantages fiscaux, d’unprêt Eco-PTZ, un prêt à taux zéro dédié à la rénova-tion de logements et du CIDD (crédit d’impôt déve-loppement durable), dont le déploiement estmaintenu au 1er janvier 2015.

Budget Telecom lance Qinergyet poursuit son essor dans lessmart grids

Smard grids

dans sa stratégie de déploiement de solutionsd’efficacité énergétique.Qinergy permet de sur-veiller la consommationénergétique d’un foyer àtout moment depuis unsmartphone, une tabletteou un ordinateur et ainsid’identifier les postes lesplus énergivores. Le ser-vice est commercialisé2,90 € par mois et BudgetTelecom compte sur5 000 clients d’ici à la finde l’année.

La société BudgetTelecom a annoncéau mois de juin le

lancement de Qinergy,une solution d’efficacitéénergétique qui permetde suivre en temps réelles consommations desfoyers. Après le rachat enjanvier dernier de la so-ciété Effinéo, spécialiséedans la maîtrise desconsommations d’énergiepour les logements collectifs, Budget Telecompasse une nouvelle étape

mates, et aborde la ques-tion de l’impact de l’Inter-net des objets dans cemarché. Un élément res-sort particulièrement : lebesoin de faire monter latotalité de la filière encompétence et la néces-sité de raisonner en coûtglobal, sans séparer les investissements des coûtsopérationnels. Pourconclure la réunion, la SBAa annoncé le lancement dedeux labels pour 2015 :Ready2Grid etReady2Services. Ils ontvocation à devenir les réfé-rentiels d’interopérabilité,nécessaires au développe-ment pérenne du marchédes smart buildings.

L’alliance SBA a réuni plus de 150 représentantsdu secteur pour le lancement de son « Manifestedes Bâtiments Intelligents pour des territoiresdurables et responsables »

Bâtiment intelligent

Territoires d’Orange a rap-pelé le rôle prépondérantdes technologies de l’infor-mation et de la communi-cation dans les SmartBuildings : « Au-delà deson métier d’opérateur,Orange est reconnu commeun intégrateur de services,le Smart Building est un le-vier pour le développementdes villes intelligentes », ex-plique Nathalie Leboucher. Par la suite, une tableronde a réuni la maîtrised’ouvrage (Bouygues, Neobuild), la maîtrised’œuvre (Elithis), les intégrateurs de solutions (Cofely Axima, GDFSUEZ), les industriels(ABB), ainsi que les four-

nisseurs d’énergie (EDF)pour aborder la vision dechacun des intervenantssur les enjeux des SmartBuildings.

Les solutions apportéespar l’alliance SBAEn réponse aux enjeuxdes smart buildings, laSBA a présenté sa straté-gie en déroulant la mé-thode décrite dans son« Manifeste des bâtimentsintelligents pour des terri-toires durables et respon-sables ». Elle apportenotamment des réponsesquant à la connexion desbâtiments hétérogènesavec GTB, sans GTB ouencore avec ou sans auto-

Àl’occasion du lan-cement de sonmanifeste, l’al-

liance SBA – Smart Buil-ding Alliance for SmartCities – a réuni toutes lesfilières du bâtiment, lescollectivités locales, lespromoteurs, architectes,bureaux d’étude, AMO,installateurs, exploitantset mainteneurs. L’objectifde la réunion était de débattre sur le contexte etles enjeux des bâtimentsintelligents, pour étayerles méthodes proposéespar l’alliance dans son manifeste, en préparationdepuis deux ans. Pour démarrer la réunion, la directrice Smart Cities et

ACTUALITÉACTUALITÉ

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ACTUALITÉ

La CRE encourage le développement des smart grids

Réseaux intelligents

Impliquer le consommateurL’enjeu global de la transition duréseau vers les smart grids estd’équilibrer à chaque instant laconsommation, mais aussi laproduction d’électricité et depermettre des avancées technolo-giques, notamment au niveau dustockage massif de courant. Dansla foulée, la CRE compte revoir larèglementation sur l’autoconsom-mation (consommateur quiproduit sa propre énergie), avecpour objectif principal d’encou-rager les usagers à favoriser cemode de consommation. Cesderniers auront également à leurdisposition l’ensemble desdonnées concernant leur consom-mation, qui pourra être suivie parle biais de nombreux outils depilotage (thermostats, applica-tions smartphones, logiciels…).La CRE offre donc une placeprépondérante aux usagers et enfait des acteurs à part entière dela transition énergétique.

La Commission de régulationde l’énergie (CRE) ademandé à ERDF et RTE de

lui remettre une feuille de route d’iciau 1er novembre prochain, pour faireévoluer les réseaux vers les smartgrids. Une délibération de la CREdatée du 12 juin dernier prévoit41 recommandations dans ce sens.Adaptation des réseaux actuelsaux bornes de recharge desvoitures électriques, intégrationdes énergies renouvelables, pilo-tage de la consommation d’élec-tricité des ménages ou encorestockage de l’électricité. Voilà lesprincipaux changements encou-ragés par la Commission de régu-lation de l’énergie. ERDF et RTEvont donc devoir moderniser leréseau électrique français afin del’adapter à l’arrivée de nouvellessources et l’habituer à un nouveautype de gestion. D’après CécileGeorge, directrice de l’accès auxréseaux intelligents à la CRE,« l’objectif est à la fois deconstruire un cadre et un avenir

pour avoir un déploiement àgrande échelle des solutions déve-loppées par les industriels autourdes réseaux intelligents ».

Un enjeu industriel majeurLa CRE mise beaucoup sur cenouveau mode de gestion duréseau électrique, et pour cause.La filière représente un enjeuindustriel majeur et pourrait d’icià 2020 générer un chiffre d’af-faires de 6 milliards d’euros etpermettre la création de25 000 emplois. La CRE a doncmis en place une série de recom-mandations techniques et juri-diques afin d’adapter le réseau àla nouvelle demande. L’uned’entre elles impose notammentaux bornes de recharge des véhi-cules électriques de communiqueravec le réseau de manière opti-male, afin de pouvoir se déclen-cher au moment où il y a le moinsde demande possible d’électricité,pour qu’elle soit moins chère.

13j3e 828 / SEPTEMBRE 2014 - www.filiere-3e.fr

Michel Touzeau reconduit à la tête de Récylum

Nomination

Àl’occasion du conseil d’ad-ministration de Récylum, le25 juin dernier, Michel Tou-

zeau a vu son mandat de présidentdu conseil d’administration renou-velé pour une durée de 3 ans. C’estla quatrième fois que Michel Tou-zeau est reconduit dans ses fonc-tions. Il occupe la place depuis lacréation du groupe, en 2005, après

avoir été en charge de la directiongénérale de Philips éclairage. Récy-lum est un éco-organisme à but nonlucratif agréé par les pouvoirs publics pour organiser la collecte et le recyclage des lampes usagéeset des équipements électriques etélectroniques professionnels du bâtiment, de l’industrie, de la recherche et du médical.

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ACTUALITÉ

14 j3e 828 / SEPTEMBRE 2014 - www.filiere-3e.fr

L’équipe Atlantic Challenge accompagnée par Philips

Solar Decathlon

Le spécialiste del’éclairage a mis àdisposition des

élèves de l’université deNantes ses solutions dansle domaine de l’éclairagedurable. L’inventeur dusystème d’éclairage interactif et intelligentHue a donc rejoint Boshaux côtés de l’équipenantaise. « Nous avonspour but d’accompagneret d’encourager uneéquipe ingénieuse et créative dans la réalisa-tion de “l’habitat de de-main”. Une préoccupation

qui stimule déjà les recherches et les innovations de la marquedepuis plusieurs années »,a déclaré Philips. Le projet, baptisé Philéas,s’est installé sur ladeuxième place du podium du Solar Decathlon Europe 2014. Il avait pour objectif deréhabiliter la tour CAP 41située dans la ville deNantes et de lui apporterdes solutions concrètespour améliorer considéra-blement son efficacitéénergétique.

STMicroelectronics annoncela publication de son rapportannuel pour 2013

Durabilité

La 17e édition de cedocument présenteen détail la stratégie,

les règles et les perfor-mances de STMicroelectro-nics dans le domaine de ladurabilité pour l’année2013. Ce rapport montre lamanière dont les pro-grammes de développe-ment durable mis en œuvrejouent un rôle prépondé-rant dans les pratiques del’entreprise. Selon Carlo Bozotti, Président et CEOde STMicroelectronics : « ST a compris l’importancedu développement durable

bien avant nombre d’au-tres entreprises. La dura-bilité est inscrite dansnotre ADN depuis deuxdécennies ». En 2013, l’en-treprise a poursuivi sonengagement en faveur dela durabilité, et a enregis-tré des avancées dans sesquatre axes d’intervention :employés, produits, environnement et commu-nauté. Elle a d’ailleurs obtenu une vingtaine derécompenses internatio-nales dans les domainesde l’innovation et de ladurabilité.

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15j3e 828 / SEPTEMBRE 2014 - www.filiere-3e.fr

6ème édition de FORUMLED EUROPELe congrès-expo ForumLED Europe s’est imposé comme l’évènement n°1 dédié à la techno-logie LED en Europe. Cette année, 2 espaces d’exposition et 2 journées de conférences interna-tionales sont prévus. Pour répondre à la demande des professionnels, fabricants et utilisateurs, lapremière partie du salon, « ForumLED Technologies », sera dédiée aux technologies et servicesde l’industrie de la LED. La seconde partie, « ForumLED Lighting Products », sera consacrée quantà elle aux systèmes et matériels d’éclairage à LED. Les deux journées de conférences traiterontde toutes les thématiques liées au marché de la LED, de la puce aux installations d’éclairage. Pourla plupart, ces interventions concerneront les retours d’expérience d’utilisateurs autant au niveaude l’éclairage public qu’intérieur. Pour cette nouvelle édition, plus de 100 exposants venus de 32 pays et plus de 3 000 visiteurs sont attendus.

Le congrès-expo ForumLED Europe se déroulera les 14 et 15 octobre prochains à la Grande Halle de la Villette à Paris.

Equip’Hotel 2014 :l’accueil et la proximité à l’honneur

Inscriptions et programme des conférences sur le site : www.forumled.com

CONFÉRENCES& EXPOParis - Grande Halle de la Villette

14-15 OCTOBRE 2014Rendez-voussur nos stand !

Le salon Equip’Hotel 2014 se tiendra du 16 au 20 novembre prochain à Paris. Il réunit depuis 50 ans tous les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration, avec plus de 20 secteurs d’activitésreprésentés, permettant à chacun de trouver la solution qui convient à ses problématiques avecune relation de proximité garantie. C’est d’ailleurs cet aspect qui constituera l’axe principal de cettenouvelle édition, parrainée par Serge Trigano, co-fondateur et Président de Mama Shelter. Pendant5 jours, le salon Equip’Hotel aura pour objectif d’apporter des solutions concrètes aux 110 000 pro-fessionnels présents. Au total, 1 600 exposants venus de 32 pays viendront installer leur stand dansles allées du Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Parmi eux, les 100 premiers groupes derestauration et chaînes hôtelières seront représentés. Equip’Hotel est le seul évènement à bénéficierdu soutien de tous les syndicats et associations de la filière CHR. En marge du salon, des confé-rences et tables rondes seront organisées avec l’aide de plus de 500 intervenants.

Le salon Equip’Hotel se tiendra du 16 au 20 novembre prochain au Parc des Expositions de la Porte de Versailles à Paris.

Pour y assister, les préventes sont d’ores et déjà disponibles sur le site : www.equiphotel.com

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ACTUALITÉ

1616 j3e 828 / SEPTEMBRE 2014 - www.filiere-3e.fr

DCEM : le nouvel indicateurpour mesurer l’efficacité énergétique des datacenters

Efficacité énergétique

La transition éner-gétique et l’arrivéeprochaine d’une

taxe carbone ont pousséle CRIP (Club des Respon-sables d’Infrastructure etde Production) et la CTOAlliance à adopter un nou-vel indicateur, capable demesurer les performancesdes différents types dedatacenters en Europe. Le DCEM (Data CentreEnergy Management)remplace ainsi la classifi-cation PUE (Power UsageEffectiveness), très utili-sée en Amérique du Nord,mais critiquée pour sonmanque de transparence.Cette classification per-mettait de comparerl’énergie totale consom-mée par un datacenteravec celle utilisée réelle-ment par les outils infor-

20e édition des Journéesd’études et de formation destechniques et de l’ingénieriehospitalières : le développementdurable à l’honneur

Evènement

Organisée par l’associationHopitech, cette

nouvelle édition desJournées d’études et deformation des techniqueset de l’ingénierie hospita-lières se tiendra auCentre des congrèsd’Angers, du 8 au10 octobre prochain.L’objet de la manifesta-tion : trouver des straté-gies pour un hôpitaldurable et performant.Comme pour les éditionsprécédentes, Hopitech2014 sera constituée d’un

matiques (éclairage et refroidissement compris).Après 18 mois de travailconjoint, le CRIP, l’ETSIISG OEU et la CTO Al-liance ont pu créer un indicateur composite plusprécis, normalisé le 18 juin dernier par l’ETSI(European Telecommuni-cations Standards Insti-tute, organisation à butnon lucratif qui produitdes normes de télécom-munications pour le pré-sent et le futur). Reste àconvaincre les responsa-bles des datacenters dedonner libre accès àtoutes leurs données demanière transparente :pour le moment, une tren-taine d’entre eux seule-ment sont benchmarkésdans la base de donnéesDCEM.

congrès scientifique dehaut niveau, structuré en ateliers et en confé-rences. Cette année, lapriorité sera donnée à ladéclinaison du conceptde développementdurable à l’hôpital, soustrois dimensions : tech-nique, sociétale et écono-mique. Parallèlement àces débats, une exposi-tion de plus de 120 four-nisseurs permettra auxparticipants de découvrirles innovations technolo-giques de cette année2014.

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EDF n’augmentera pas ses tarifs avant l’autonme

Electricité

Les annoncescontradictoirescontinuent de ryth-

mer le marché de l’énergie.Le Conseil d’État avait prisla décision d’appliquer unehausse rétroactive du tarifréglementé de l’électricitépour la période allant dejuillet 2012 à juillet 2013.Initialement, la hausse de 5 % devait avoir lieu enaoût, puis a été reportée à l’automne. Le plan dehausse progressive pré-voit une augmentationchaque année pour per-mettre de couvrir les

coûts d’EDF, en raison destarifs règlementés jugéstrop bas par la CRE (Com-mission de régulation del’énergie). Mais le 19 juindernier, Ségolène Royalavait annoncé son inten-tion d’effacer de manièrepure et simple la haussede 5 % des tarifs de l’élec-tricité pour protéger lepouvoir d’achat des mé-nages, décision confirméele 30 juin dernier. L’écono-mie pour les foyers seraitalors chaque année del’ordre de 35 à 50 € enmoyenne.

Rénovation des copropriétésConférence

le blog Pages-Energie le 9 octobre prochain. Elleaura pour objectif de per-mettre un échange entreles différents acteurs surdes sujets comme le nou-vel audit architectural eténergétique, mais aussi ladimension technique ethumaine des projets de rénovations, sans oublierle financement des tra-vaux. La réunion aura lieuau GEPA au 29 boulevardRaspail – 75007 Paris. Poury participer, l’inscriptionest gratuite et obligatoire à l’adresse suivante :[email protected]

En France, oncompte 8,4 millionsde logements pour

environ 700 000 coproprié-tés. Parmi elles, 19 % sontsoit dégradées, soit en dif-ficultés pour financer lestravaux et nécessitent unerénovation énergétique.C’est pour toutes ces rai-sons que les architectes,syndics de copropriétés etles propriétaires eux-mêmes, doivent trouverdes solutions pour travail-ler ensemble efficacementà la rénovation énergé-tique. Tous ces thèmes seront abordés lors d’uneconférence organisée par

17j3e 828 / SEPTEMBRE 2014 - www.filiere-3e.fr

ACTUALITÉ

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À LIRE

18 j3e 828 / SEPTEMBRE 2014 - www.filiere-3e.fr

Rénovation des bâtiments : l’impact positif des solutions de gestion activeLe cabinet de conseil Carbone 4 et le CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) sesont associés pour publier une étude menée au cours du premier semestre 2014. Elle porte sur le potentiel technico économique des solutions d’efficacité énergétique dites « active ». Elle souligne l’intérêt de déployer des outils de gestion de l’énergie (thermostat, régulationcentralisée…), mais aussi de les faire fonctionner correctement pour réaliser des économiesd’énergie substantielles. L’autre enseignement de cette étude porte sur la complémentarité dessolutions actives et passives : lors d’un changement de chauffage, il conviendrait de systéma-tiser la mise en place d’une solution de gestion. La combinaison des deux facteurs permet destemps de retour sur investissement raisonnables. L’intégralité de l’étude est téléchargeable àl’adresse suivante : www.carbone4.com.

52 missions AMO pour vos projetsLa Fédération CINOV publie un guide pour mieux utiliser les compétences d’Assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) de l’ingénierie privée. Ce guides’adresse aux ingénieurs et maîtres d’ouvrages publics comme privés et doit servir de support pour apporter encore plus de qualité aux projets en évaluantleur coût et en tenant compte des contraintes. Il permet aussi d’aider les différents acteurs à s’accorder sur l’intitulé des missions. Le guide est disponiblegratuitement et en intégralité sur le site de la Fédération : www.cinov.fr.

La criticité des infrastructuresdes data centers en 2014Le leader de la location de bancs de chargeRentaload a publié une étude censée lever levoile sur les réalités des datacenters. Un bilanen 10 chiffres et 5 points clés qui met en avantle côté énergivore des datacenters, leur faiblesse, les risques liés aux mauvaisesconditions de fonctionnement, le manque detests sur bancs de charge et les solutions pourréduire les risques de pannes. En France, seulement 33 % des nouveaux datacenterssont testés chaque année et 75 % de ceux deplus de dix ans ne sont pas aux normes. L’intégralité de l’étude est disponible àl’adresse suivante : www.rentaload.com.

L’économie verte encourage l’innovation et la création d’emploisSelon une étude de l’Agence européenne de l’environnement,l’Europe peut créer des emplois etencourager l’innovation en optimi-sant l’utilisation de ses ressources.Le rapport décrit une série demesures au bénéfice avéré sur l’en-vironnement et l’économie. Au lieud’adopter des mesures localisées,les pays européens devraientdavantage mettre en place des politiques communes et engagerune réorientation de l’économie del’Union. L’étude est disponible enanglais à l’adresse suivante :www.eea.europa.eu.

Étude Carbone 4 – CSTB

Étude Rentaload

Manuel de prévention du risque électrique

Guide de la Fédération CINOV

Étude de l’Agenceeuropéenne del’environnement ComsT lance un manuel pour

les opérations d’ordre électriqueBT/HTADestiné aux électriciens habilités, le Manuel deprévention du risque électrique dédié aux opé-rations d’ordre électrique basse tension (BT) ethaute tension (HTA) présente une synthèse deséléments essentiels à savoir par niveaux d’ha-bilitations électriques. Des règlementations auxrisques, en passant par les responsabilités engagées et les prérogatives selon les différentsniveaux d’habilitations, le manuel ComsT estun atout considérable pour la sécurité des électriciens habilitées. Il est disponible à lacommande (9,60 €) à l’adresse suivante :www.comstedition.com.

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À LIRE

19j3e 828 / SEPTEMBRE 2014 - www.filiere-3e.fr

Les produits innovants dans la filière BTP tiennent salonUn jury d’experts de la filière BTP a sélectionné une liste de 90 produits retenus sur labase de critères précis tels que le caractère nouveau, l’avantage pour les profession-nels, l’amélioration des performances, les préoccupations environnementales et l’intérêt pour le client final. Parmi les produits présentés dans le guide, 14 sont identifiés par un pictogramme « sélection d’experts ».Une centaine de produits ont été étudiés sur le salon Artibat 2014 pour sélectionnerles 90 plus performants et innovants proposés par les exposants. Ce Guide desNouveautés sera disponible gratuitement et exclusivement sur le salon Artibat àRennes, du 22 au 24 octobre prochain.

Sept propositions pouraccompagner les TPEdans la transition énergétiqueDes groupements d’entreprises aux nouveauxoutils numériques, le rapport du PBD fait despropositions concrètes pour accompagner lesprofessionnels, et particulièrement les petitesstructures de la filière bâtiment, face au défide la rénovation énergétique. Développer desgroupements de professionnels, renforcer lareconnaissance de la RGE, protéger juridique-ment les groupements d’entreprises et leursmembres, promouvoir et valoriser des offresglobales, développer la partie « professionnels »du site J’éco rénove, j’économise (www.renovation-info-service.gouv.fr), harmoniser les documents et, enfin, renforcerles outils numériques de formation. Avec cesrecommandations, le PBD souhaite aider lesTPE de la filière à s’adapter au marché de l’efficacité énergétique. Le rapport esttéléchargeable gratuitement et en intégralitéà l’adresse suivante : www.planbatimentdurable.fr

Laurence Daziano - L’urbanisation du monde. Une chance pour la FranceLa Fondation pour l’innovation politique présente la nouvelle notede Laurence Daziano, maître deconférences en économie àSciences Po et membre du conseilscientifique de la Fondation pourl’innovation politique. Avec pourpoint de départ le phénomènemajeur de l’urbanisation des paysémergents, cette note met en avantla nécessité de mobiliser l’offreindustrielle et de services. Ellerappelle aussi les atouts de laFrance pour réussir l’équipement etle développement des métropolesmondiales émergentes – les trans-ports, l’énergie, l’eau, le traitementdes déchets, les services urbains –et contribuer ainsi au développe-ment des entreprises hexagonales.Cette note (48 pages) est téléchargeable gratuitement à l’adresse suivante :www.fondapol.org.

Le Guide des Nouveautés

Rapport du Plan Bâtiment Durable

Les Éditions du Moniteur Note Fondapol

Conception architecturale et RT 2012 : mode d’emploiComment transformer les exigences régle-mentaires en un atout au service de l’innova-tion architecturale ? C’est ce que propose leguide des Éditions du Moniteur. Le nouveaucoefficient bioclimatique Bbio imposé par laRT 2012 dépend directement de la forme desbâtiments. Cet ouvrage explique les différentsparamètres impliqués : orientation des bâtiments, distribution des espaces, taille et exposition des surfaces vitrées, qualité énergétique des parois et de ses ponts ther-miques. Certaines caractéristiques non prisesen compte par le Bbio, mais susceptibles d’influencer les choix architecturaux, sontelles aussi abordées. L’ouvrage est disponibleà l’achat (49 €) à l’adresse suivante : www.lemoniteurboutique.com.

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ANALYSES

fit d’un mécanisme d’obligation de ca-pacité (article 26 du décret n° 2012-1405). Les sites industriels pourrontainsi valoriser financièrement auprèsdes fournisseurs d’énergie, et toujourspar l’intermédiaire d’un opérateur, leseffacements qu’ils réaliseront de ma-nière proactive aux heures de pointe deconsommation du grand public.

Comment évaluer sa capacité d’effacement et la rémunération correspondante ?L’opérateur d’effacement procède toutd’abord à l’analyse des consommationsd’électricité et à un audit des sites indus-triels pour en évaluer la capacité d’effa-cement et la rémunération potentielleselon différents critères : mode d’efface-ment, délai d’activation et disponibilité

(un industriel peut s’enga-ger à ne s’effacer qu’à certaines heures, le matinpar exemple). Ensuite, ilconseille l’entreprise sur le mécanisme d’effacement le mieux adapté à ses

contraintes opérationnelles.Valoris Energie a développé un simula-teur d’effacement qui donne enquelques clics un ordre de grandeur desrémunérations auxquelles les industrielspeuvent prétendre – de l’ordre de plusieurs milliers d’euros par MW effaçable. Pour accéder au simulateur et calculer son potentiel d’effacement :http://www.valoris-

energie.fr / Calculatrice-

Effacement/

Quelle est l’origine des effacements ? Le réseau électrique français est de plusen plus mis à l’épreuve par les variationsclimatiques. On estime qu’un degré detempérature en moins par rapport auxnormales de saison en hiver génère 2 400 MW de consommation supplé-mentaire dans l’Hexagone. Un degréd’écart l’été entraîne la consommationde 500 MW supplémentaires. Ajoutez àcela les aléas liés à la production d’éner-gie renouvelable et vous obtenez un ré-seau de plus en plus compliqué àéquilibrer.Le gestionnaire national du réseaud’électricité, RTE (pour Réseau detransport d’électricité), a notamment laresponsabilité d’assurer en permanencel’équilibre production/consommationd’électricité sur le territoire.Pour y parvenir, RTE consti-tue des réserves d’énergiemobilisables rapidement soitpar injection d’énergie, enactivant des petites centralesde quelques centaines deMW par exemple, soit par délestage –dans cette seconde hypothèse, on parled’effacement. Ces réserves sont appelées« rapides » lorsqu’elles sont activables enmoins de 10 minutes et « complémen-taires » lorsqu’elles sont activables enmoins de 2 heures.

Comment fonctionnent les effacements ?S’effacer, pour un site industriel, signifies’abstenir de soutirer de l’énergie du ré-seau en accord et en coordination avecRTE. Pour cela, deux options sont pos-sibles. La plus simple consiste à produirede l’électricité localement et à l’autocon-sommer en utilisant des groupes élec-trogènes de secours. La deuxième option

consiste à s’abstenir de consommer del’électricité. En effet, un industriel peut,lorsque son outil de production et soncarnet de commandes le permettent, or-ganiser ou reporter sa production et, cefaisant, remettre à la disposition du réseau des volumes d’énergie. Ses opé-rations, et par conséquent sa consom-mation d’électricité, sont ainsi reportéesà des heures où le réseau est moins sol-licité.

Quel est le rôle des opérateurs d’effacement ?L’opérateur d’effacement est l’intermé-diaire entre les industriels et RTE. Ilcontracte avec des entreprises dont lesconsommations effaçables sont au mi-nimum de 250 kW, puis s’engage auprèsde RTE sur une puissance effaçable, des

disponibilités et un délai d’activation. Ilmet ainsi en jeu sa responsabilité vis-à-vis de RTE et s’expose à des pénalités fi-nancières importantes en cas dedéfaillance.

Comment ces effacements sont-ils valorisés ?Aujourd’hui, RTE sélectionne et rémunère par appels d’offres les entre-prises représentées par les opérateursd’effacement. Ainsi, ce sont plusieurscentaines de MW de réserves qui sontconstituées tous les ans en Bretagne etau niveau national. Les réserves rapidessont mieux rémunérées que les réservescomplémentaires. À partir de 2016, lesappels d’offres seront supprimés au pro-

Effacement de consommationd’électricité : un dispositif quipeut rapporter grosPAR BERTRAND SELLIER DE BRUGIÈRE, Valoris Energie, opérateur d’effacement indépendant. www.valoris-energie.fr

« Un industriel peut, lorsque son outil de production et son carnet de commandesle permettent, organiser ou reporter saproduction et, ce faisant, remettre à la

disposition du réseau des volumes d’énergie. »

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évidemment des raisons économiques àcela : il faut bien que nous couvrions nosdépenses et rentabilisions nos investis-sements. Mais il y a aussi une raison plusphilosophique : pour que les clientssoient des acteurs, ils doivent être impli-qués et marquer leur adhésion par unecontribution, que nous cherchons bienévidemment à rendre la plus modiquepossible.Même si nous pouvions faire une offregratuite, nous chercherions d’une ma-nière ou d’une autre à impliquer lesclients.On parle souvent du « consom’acteur »,pour désigner le consommateur qui dé-cide d’utiliser son pouvoir d’achat entoute conscience. Le client Qinergy et leclient de Budget Telecom est évidem-ment, et depuis longtemps, unconsom’acteur, c’est-à-dire quelqu’unqui ne subit pas sa consommation, maisagit à travers elle.Le point qui nous paraît fondamental ettrès nouveau dans l’énergie est que, au-delà de reprendre la maîtrise de sa pro-pre consommation, chaque utilisateurpeut aujourd’hui devenir un acteur col-lectif. Qinergy, c’est aussi une commu-nauté qui décide d’agir ensemble pourréduire l’impact énergétique, partagerles expériences ou assister les gens quisont moins bien informés.Parce que les tableaux de bord sont entemps réel et accessibles à tout momentdepuis un ordinateur, un smartphoneou une tablette, Qinergy apporte toutesles clés pour devenir le pilote de saconsommation électrique.

A vec le rachat d’Effineo début2014 et le lancement de sonoffre Qinergy en juin 2014,

Budget Telecom ambitionne de devenirun acteur clé des services d’efficacitéénergétique. Nous sommes pour cela partis d’unconstat simple : le marché de l’énergie(et de l’électricité plus particulièrement)est au croisement des préoccupationsenvironnementales, géostratégiques etéconomiques. C’est sans doute, aprèsl’eau, un des besoins les plus vitaux.Et pourtant, c’est un bien dont les mo-dalités de facturation et de consomma-tion sont des plus archaïques : on leconsomme sans le mesurer, sans le voir,et sa facturation est une sorte de « fata-lité » que nous recevons tardivement.Accepterions-nous que notre opérateurtéléphonique « estime » deux fois surtrois notre facture sur la base des appelsque nous aurions pu faire ? Pourrions-nous conduire une voiture avec uncompteur qui afficherait la vitesse avecun décalage de 6 heures ? Serions-nousincités à économiser l’essence si nous nesavions pas, de manière simple et sansdélai, quand nous consommons trop ?Bien évidemment non ! Et c’est pour-tant ce qui se passe avec les énergies enréseau : électricité et gaz.Or, les technologies modernes permet-tent maintenant, par l’alliance des télé-communications, et le traitement desdonnées, de remédier à cette situation.C’est le sens de notre positionnement :permettre aux consommateurs de voir,comprendre et enfin maîtriser leur

consommation. Leur donner le meilleurdes technologies du XXIe siècle au ser-vice de ces formidables inventions éner-gétiques du XIXe siècle.Mais la révolution est aussi celle du mo-dèle d’affaires et de la relation au client.Nous avons voulu que nos clients soientvraiment des clients et qu’ils paient pourle service qu’on leur fournit. Il y a bien

L’évolution actuelle de Budget Telecom va bien au-delà d’une simple « diversification » des métiers des télécoms vers le métier de l’efficacitéénergétique. Il s’agit d’une transformation du modèle d’activité beaucoup plus large, qui ira de l’Internet des objets au big data, de l’énergie auxtélécoms, de la prestation de service de conseils au pilotage énergétique.

Des Télécoms à l’Energie : des savoir-faire complémentairesPAR VINCENT MAILLARD, directeur général Énergie et Réglementation de Budget Telecom.www.budget-telecom.com

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consommation de charbon n’est absolu-ment pas compatible avec les objectifs delutte contre le changement climatique.En outre, l’utilisation de gaz naturel nepeut être admise comme une alternativedurable, mais doit seulement être consi-dérée comme une ressource de transi-tion et de support au développement desénergies renouvelables variables (ERV).

Le déploiement de ces der-nières progresse et parfoismême entre en concurrenceavec les autres sourcesd’énergie (en Europe, pourla première fois, les énergies

renouvelables – y compris hydro-électri-cité et biomasse – ont dominé le mixélectrique en 2013). Enfin, le rapport es-time que le stockage d’électricité n’estqu’une solution parmi beaucoup encompétition, certes prometteuse, maisqui ne peut ni ne doit être envisagée iso-lément comme pilier du système énergé-tique à venir.L’ultime innovation du rapport de l’AIEest la présentation dans le dernier chapi-tre d’une étude de cas mettant enexergue les défis et promesses du secteurélectrique : l’Inde a ici été choisie commeillustration de la nécessité à la fois envi-ronnementale, démographique et éco-nomique de faire évoluer la productiond’énergie électrique par l’alliance de latechnologie et de la volonté politique.

Q uarante ans. C’est l’âge del’AIE et c’est aussi la portée dece rapport butoir, premier

d’une série désormais annuelle, sous ladirection de Maria Van der Hoeven.Comme elle le souligne dans sa préface,à l’objectif urgent de sécurité énergé-tique défini en 1974 lors de la créationde l’Agence, s’ajoute désormais l’objectifnon moins impératif de pri-vilégier les énergies renouve-lables. Une vision à longterme qui ne va pas de soi :objectifs et analyses sont eneffet souvent remis en causepar des bouleversements comme l’en-thousiasme pour le gaz de schiste enAmérique du Nord, les réductions decoût de certaines énergies renouvelables,ou encore l’incertitude concernant l’ave-nir de la filière nucléaire. Cette difficultéapparente fait pourtant la force du rap-port : devant la conjonction de l’accrois-sement de la demande énergétique et duréchauffement climatique, l’AIE pro-pose justement d’abandonner une atti-tude de réaction face aux évolutions dessystèmes énergétiques pour au contraireles anticiper, les gouverner et les orientervers un approvisionnement énergétiquepropre, sûr et économiquement viable.Là est la véritable valeur ajoutée de cerapport : un cap pour sortir de la passi-vité et développer les technologies né-

cessaires à la réalisation de ces objectifsessentiels.L’accent est ainsi mis sur le potentielélectrique, en réponse à un double défi :celui de la demande globale d’électricité,d’abord ; celui de la nécessité de mettreen place des systèmes cohérents et inté-grés, ensuite. Il est en effet regrettableque la production d’électricité repose à

40 % sur les énergies fossiles et soit enconséquence responsable de rejet de gazcarboniques, alors même que les solu-tions existent pour augmenter l’efficacitédu système de production électrique,tout en diminuant son empreinte car-bone et en étant économiquement plusintéressantes. Les deux grandes partiesde la publication se penchent sur ce pa-radoxe, la première en dressant un étatdes lieux de ce qui a déjà été fait et de cequi peut être réalistement faisable àcourt terme, la seconde en faisant huitrecommandations pour mobiliser le po-tentiel électrique, et qui seront analyséespar nos soins lors de prochains articles.Le raisonnement s’articule autour d’unquadruple constat. Tout d’abord, la ten-dance actuelle à la hausse mondiale de

Dans son rapport sur les Perspectives Technologiques de l’Energie 2014,l’Agence Internationale de l’énergie met l’accent sur la place centrale de l’électricité dans les mutations en cours. Dans ce document de près de 400 pages intitulé « Exploiter le potentiel de l’électricité », l’agence basée àParis s’appuie sur la convergence de deux tendances pour décrire un contextecomplexe : l’augmentation rapide de la demande mondiale en électricité d’unepart et le besoin grandissant d’intégration des systèmes d’autre part. j3e vous propose de découvrir les enseignements principaux de ce documentparticulièrement riche, à travers une série à paraitre dans les numéros à venir et sur notre site www.filiere-3e.fr.

Mobiliser le potentiel électriqueRapport de l’Agence internationale de l’énergie

PAR JEAN-MARC GUILLIER

« L’AIE propose justement d’abandonner une attitude de réaction face aux évolutions des systèmes énergétiques pour au contraire les anticiper, les gouverner et les orienter. »

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élaborer un document type qui doit êtrerempli par le salarié sous son contrôle4. Le salarié dispose d’un droit d’alerte s’ilconsidère qu’il n’est pas en mesure de res-pecter son droit au repos. De même, s’ilen fait la demande, il a droit à une visitemédicale distincte auprès du médecin dutravail.5. Enfin, deux entretiens individuels an-nuels au minimum doivent être organisésafin de discuter avec le salarié de sa chargede travail, de l’organisation du travaildans l’entreprise et de l’articulation vieprofessionnelle/vie privée afin de procé-der, si nécessaire, à des adaptations. Lenombre exact d’entretiens doit être prévuau contrat. Préalablement à ceux-ci, laliste des éléments à aborder doit êtretransmise au salarié. Un compte rendudoit être dressé.Ainsi, cet avenant qui s’inscrit dans lemouvement jurisprudentiel et réglemen-taire qui tend, depuis quelques années, àmettre la santé physique et mentale du sa-larié au centre des préoccupations dudroit social, durcit significativement le ré-gime juridique applicable aux conven-tions de forfait jour. Les pratiques desemployeurs devront être modifiées et desavenants aux contrats de travail éventuel-lement conclus afin de prendre en compteles nouvelles exigences de la conventioncollective Syntec. À défaut, les cadrespourraient contester la validité de leurconvention de forfait et réclamer le paie-ment des heures supplémentaires effectuéesainsi que des majorations afférentes.

(1) Étude de la Dares « Portrait statistique des principalesconventions collectives de branche en 2009 », mars 2012, n°017

P ar arrêt du 24 avril 2013, la Cham-bre Sociale de la Cour de cassationa considéré qu’il n’était plus pos-

sible de recourir aux forfaits jours dansSynthec, car les dispositions de la conven-tion collective n’étaient pas « de nature àgarantir que l’amplitude et la charge de tra-vail restent raisonnables et assurent unebonne répartition, dans le temps, du travailde l’intéressé, et, donc, à assurer la protectionde la sécurité et de la santé du salarié »(Cass.soc. 24 avril 2013, n° 11-28.398).En raison de la censure de la Cour de cas-sation, la négociation d’un avenant à laconvention collective était indispensableafin de sécuriser le recours à ce mode d’or-ganisation basée sur une référence en joursde travail et non pas en heures, de sorte queles heures supplémentaires n’ont pas à êtrerémunérées. Par avenant du 1er avril 2014,les partenaires sociaux ont donc instauré denouvelles règles destinées à garantir l’effec-tivité du droit à la santé et au repos du cadreet satisfaire ainsi aux exigences posées parla Cour de cassation. Ces conditions com-plètent les règles antérieures qui demeurentapplicables. Une mise au point s’impose.

Les dispositions déjà existantessont encore à respecter La convention collective Syntec posaitdéjà plusieurs conditions préalables au recours au forfait jours , elles demeurenteffectives : 1. Le cadre doit être autonome dans l’or-ganisation de son emploi du temps ;2. Il doit être classé au minimum 3.1 selonla convention collective Syntec et doncpercevoir une rémunération au moins

égale à 120 % du minimum applicable àsa catégorie professionnelle, soit 4 106,52 euros bruts par mois pour 2013 ; 3. Le forfait en jours est plafonné à 218jours travaillés par année complète deprésence dans l’entreprise.

Les nouvelles dispositions à intégrer dans les contrats de travail et dans la gestion des relations socialesSigné le 1er avril 2014, l’avenant prescrit,à peine de nullité, de nouvelles exigencesà la conclusion de toute convention deforfait. Les entreprises concernées dispo-sent d’un délai de 6 mois pour s’y confor-mer. En synthèse, cette réglementationédicte principalement cinq nouveautés : 1.La clause de forfait doit préciser en quoile cadre est autonome au regard de la na-ture et du contenu de ses fonctions ou deses missions, qui doivent être dûmentprécisés. 2. Le droit au repos quotidien de 11heures consécutives et hebdomadaires de35 heures (24 heures + 11 heures) est ren-forcé : 2.1 L’employeur doit mettre en place unoutil de suivi pour vérifier la prise durepos et afficher dans l’entreprise le débutet la fin de la période quotidienne et heb-domadaire de repos servant de référentiel. 2.2 L’accord indique que l’effectivité durespect de ce droit au repos impose uneobligation de déconnexion des outils decommunication à distance.3. Le décompte des jours travaillés et nontravaillés doit être « objectif, fiable etcontradictoire ». L’employeur doit donc

Les conventions de forfaits annuels en jours sont devenues un desprincipaux systèmes de gestion du temps de travail des cadresautonomes. Les employeurs soumis à la convention collective « Bureauxd’études techniques » dite Syntec, sont les premiers concernés, labranche comptant le plus fort taux d’emploi de salariés cadres avec 55 %1

Forfaits annuels en jours : les nouvelles exigences de laconvention collective Syntec

PAR FRANÇOIS CONUS - [email protected]

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ANALYSES

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LES DOSSIERS DU MOIS©

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La vie peut dépendre d’uneprise de courant

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SÉCURITÉ ÉLECTRIQUE EN MILIEU HOSPITALIER

Du ballast électronique à la lumièreconnectée

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ÉCLAIRAGE INTELLIGENT

De la supervisionà l’hypervision ?

BÂTIMENTS TERTIAIRES

SÉCURITÉ ÉLECTRIQUE

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SÉCURITÉ ÉLECTRIQUE LES DOSSIERS DU MOIS

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trique qui ne permet plus de poursuivreles soins et un choc électrique dû à un dis-positif médical ou un opérateur », sou-ligne Fabrice Broutin, directeur segmentSanté au sein de Schneider Electric. En situation normale, la barrière de lapeau constitue une bonne protection,même si elle est relative, contre les effets

La sécurité électrique deslocaux à usage médicalfait l’objet de toutes lesattentions : car au-delàdes besoins élémentaires(éclairage, installationsde chauffage ettraitement d’air, réseauinformatique...),l’électricité est totalementindispensable aufonctionnement desétablissements de santé.Si elle fait défaut, c’estl’activité même del’établissement qui peutêtre perturbée, jusqu’àprésenter, dans certainessituations, des risquesmajeurs pour la sécuritédes patients.

La vie peut dépendred’une prise de courant

SÉCURITÉ ÉLECTRIQUE EN MILIEU HOSPITALIER

Un maître mot : garantir la sécurité du patient « La vie peut dépendre de la prise de cou-rant », énonce en préambule Loïc Bar-dou, ingénieur responsable Fluides ausein du département Patrimoine tech-nique et immobilier du CHU deRennes. « C’est pourquoi la contrainte decontinuité de services constitue une pro-blématique extrêmement large, encadréepar des normes et de nombreux textes »,poursuit-il.La norme NFC 15-211 est un des élé-ments incontournables de la sécuritéélectrique des locaux à usage médical ;l’implication des hospitaliers y a été

essentielle. En vigueur depuis 2007, lanorme NFC 15-211 complète la normeNFC 15-100 avec, notamment, une pro-tection renforcée contre le choc élec-trique pour les patients. « Le maître mot, c’est la garantie de la sé-curité du patient face à deux dangersprincipaux : l’arrêt de l’alimentation élec-

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Groupes électrogène SDMO du centre hospitalier de Besançon.

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du courant électrique, mais celle-ci dis-paraît en cas de chirurgie ouverte oulors de l’insertion d’instruments diversdans le corps. Ainsi, pour les dispositifs cardiologiquesde type CF (à entrée flottante et à pro-tection électrique patient maximale)utilisés en cardiologie, le courant defuite patient ne doit pas excéder 10 μAdans les conditions normales et 50 μAdans les conditions de premier défaut.Fabrice Broutin précise que « la normedéveloppe aussi la notion de fiabilité del’alimentation électrique et d’architecturesécurisée avec deux points principaux :l’alimentation et la structure de l’instal-lation introduisant la notion de criticité(sécurisation de la distribution et circuitsqualités avec onduleur) et les sources deremplacement (reprise avec les groupesélectrogènes en cas de coupure EDF) ».D’autres points de sécurité y sont aussitraités, tels que la protection contre l’incen-die, contre l’explosion, les perturbations detension et les effets électromagnétiques, etenfin contre la foudre.

Réglementation et capitalisation sur les retoursd’expérience « Mais la réglementation et les textes nefont pas tout. Il faut raisonner par proces-sus médical, en fonction de la criticité etdu niveau de fiabilité à atteindre. Et lessolutions mises en place doivent être du-pliquables, avec des modèles standard per-mettant d’assurer la puissance électriqueactuelle et future », ajoute Loïc Bardou.En effet, pourquoi réinventer uneconception électrique de salle de réani-mation ou encore de salles d’opération ?Pourquoi ne pas mutualiser les compé-tences, ne serait-ce qu’à un niveau ré-gional ? « Le travail de partenariat avec les indus-triels et fabricants est essentiel, sur tout lecycle de vie du bâtiment », insiste LoïcBardou.Ainsi, parler de modèle et de standardd’installation électrique pour un local àusage médical est tout à fait possible,mais avec une vraie relation de partena-riat avec les fabricants. « Il s’agit de s’ap-puyer sur un nombre limité et pérenne desolutions qui ne doivent pas disparaître

au bout de 5 ans, mais tenir sur la duréede vie du bâtiment, ajoute-t-il. Nousavons plus de 1 650 tableaux division-naires au CHU de Rennes : un standardd’installation et une homogénéité des pro-duits et équipements sont tout simple-ment indispensables. »Le retour d’expérience doit être capita-lisé, « il faut ne pas trop optimiser sur ladurée de vie du bâti : par exemple, au ni-veau des câbles d’alimentation d’une sallede radiologie, suivant l’équipement, c’est160 A ou 250 A. Le choix effectué initia-lement ne doit pas être remis en questionlorsque les équipements radiologiques sontchangés (en moyenne tous les 7 à 10 ans),ou lorsqu’il y a des ajouts de matériels »,illustre Loïc Bardou. Les infrastructuresélectriques principales des bâtimentshospitaliers doivent être aujourd’huiprojetées pour la durée de vie du bâti-ment, car dans la plupart des cas elles nepeuvent être redimensionnées sans en-traîner des coûts importants.« L’hôpital est de plus en plus numérique,et s’intègre désormais dans la ville dufutur en termes de contraintes énergé-tiques et budgétaires. La sécurité élec-trique est un pan important à intégrer dèsla conception d’un nouveau bâtiment,l’architecture électrique (HTA, distribu-tion basse tension TGBT, groupes électro-gènes de secours, solutions secourues sur

onduleur…) doit avoir une capacitéd’évolution adaptée », souligne FabriceBroutin, de Schneider Electric. Car le système doit être maintenu encondition de sécurité et fiabilité sur desdurées longues et la capacité d’upgradeest le second point important de l’archi-tecture électrique de l’hôpital moderne.Le travail amont préparatoire avec lemaître d’ouvrage et le maître d’œuvreen conception est, du coup, primordial :« il faut penser l’hôpital livré, mais aussison futur après livraison », poursuit-il.Une autre dimension à ne pas négligerest d’assurer la sécurité des systèmes misen place : la cyber sécurité est donc aussiclé, l’hôpital est OIV (opérateur d’im-portance vitale), il faut donc minimiseraussi le risque d’attaques sur les sys-tèmes.Dans ces contextes, il est possible, selonLoïc Bardou, de rester vigilant sur lesprix tout en maintenant un nombre res-treint de fournisseurs, ce qui va permet-

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SÉCURITÉ ÉLECTRIQUELES DOSSIERS DU MOIS

Le travail de partenariatavec les industriels etfabricants est essentiel, sur tout le cycle de vie du bâtiment.

Loïc Bardou, CHU de Rennes

Installation SDMO du CHU de Rennes.

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La norme NFC 15-211, qui date de 2006, sera en cours derévision à partir de décembre prochain, pour unedisponibilité début 2016. La révision visera à l’alignementde la norme actuelle et de la norme internationale CEI HD60364-7-710 parue en mars 2012. « Par exemple, les prisesdédiées aux appareils de radiologie sont actuellementrepérées ; avec la nouvelle version de la norme, ce repéragepourrait être étendu à d’autres circuits, avec des usagesbien identifiés et donc avec des « continuités de service »différentes (prises PC sur réseau normal, PC sur onduleur,etc.) », précise Loïc Bardou, du CHU de Rennes. Les risquesCEM (risques biologiques des champs électromagnétiques)liés aux équipements sont également évoqués en termes derecommandations à suivre. La circulaire 393 du 8 septembre 2006 est le second textede référence. Il précise les conditions techniquesd’alimentation électrique, fournit des indications sur lessources de remplacement à prévoir dans les établissementsde santé (une à deux sources de remplacement, suivant lenombre de sources d’alimentation électrique HTA). Estsouligné également l’importance des tests périodiques des

installations de secours, mensuels, mais aussi a minimaannuels pour « vérifier la capacité des installations desecours à prendre en charge la totalité des servicesprioritaires ». Au CHU de Rennes, des essais de groupemensuels et trimestriels sont effectués, avec une mise ensituation réelle programmée à l’année. Le « guide 54 » ou livre blanc hospitalier (paru en 2000)est le troisième élément clé. Il fournit des éléments sur laconception des installations électriques, et décrit la naturedes différents risques, les solutions techniques possibles,les éléments d’organisation en exploitation et maintenanceafin de garantir un niveau de sécurité optimal.À ces éléments singuliers s’ajoutent les dispositionsclassiques comme la NFC 13-100 (raccordement au réseaude distribution HTA 15 000 à 20 000 V), la NFC 13-200(installations électriques haute tension), la NFC 14-100(raccordement au réseau de distribution BTA 400 V) etd’autres dispositions et décrets concernant les ERP,établissements recevant du public (notamment sécuritéincendie).

Sécurité électrique en milieu hospitalier : un contexte normatif et législatifrigoureux pour parer à tous les risques

LES DOSSIERS DU MOIS

Les niveaux de criticité de la sécurité et de la continuité électrique Pour le chirurgien, la coupure électriqueest simplement « impossible » quand il utilise des techniques mixant équipements de pointe en imagerie (observation 3D intraopératoire, réalitéaugmentée, électrophysiologie car-diaque), d’assistance opératoire (naviga-tion endovasculaire, robot decathétérisme) et de diffusion vidéo(télé-expertise, formation…), « commec’est le cas sur la plateforme médico-tech-nique TherA-Image du CHU de Rennes »,illustre Loïc Bardou.Les activités médicales sont donc clas-sées en trois niveaux de criticité selon letemps de coupure admissible pour l’ali-mentation des activités concernées : - Niveau 1 : l’installation ne supportepas de coupure (ou Zéro Coupure - parexemple en salles d’opération pour leséquipements comme respirateur, moni-teur de surveillance, bistouri électrique,défibrillateur, pompe à perfusion…) ;- Niveau 2 : l’installation accepte descoupures d’une durée inférieure ouégale à 15 secondes ;- Niveau 3 : l’installation peut accepterdes coupures d’une durée inférieure à 30 minutes. Pour les mesures de protection contreles chocs électriques, les locaux sont ré-partis dans trois groupes, les groupes 1

contrôle commande standardisé, rodé, cequi est essentiel en association avec la fia-bilité des composants. »« Enfin, pour les remplacements lourdssur le poste de livraison HT, les groupesélectrogènes ou bien encore les TGBT, leou les fabricants sont très souvent impli-qués et la relation de partenariat prendtout son sens », ajoute Eric Furchmuller,responsable Affaires et Expertise santéchez Cofely-Axima.

tre de mutualiser les pièces de rechangeet de garantir une pérennité des solu-tions. « Avec le spécialiste mondialSDMO, par exemple, au niveau des solu-tions de groupes électrogènes, nous avonsétabli depuis longtemps une relation quinous permet aussi de faire part de nos at-tentes et d’échanger sur les futures solu-tions (groupes électrogènes et contrôlecommande). Les solutions de groupe élec-trogène doivent disposer de systèmes de

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Groupe électrogène SDMO au CHU de Dijon.

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SÉCURITÉ ÉLECTRIQUE

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et 2 étant ceux où il est nécessaired’avoir une protection maximale. Ceclassement est effectué sous la responsa-bilité du chef d’établissement. « Un mode particulier d’alimentation, leschéma IT médical, permet d’une part delimiter l’intensité des courants de fuite(afin de ne pas avoir de danger en cas desuppression de la barrière cutanée) etd’autre part de détecter et signaler uncourant de fuite ou premier défaut, sansinterruption de la distribution électrique »,détaille Eric Furchmuller.Une alarme sonore et visuelle signale lasituation critique, le diagnostic ou la ré-paration sont effectués par le serviceélectrique et le personnel médical peutdécider, le cas échéant, d’un changementde bloc, suivant la gravité du problèmerencontré. « On constate que 80 % des in-terventions légères peuvent être terminéesavec ce dispositif en cas d’incident », pré-cise-t-il. Si un deuxième défaut survient, la dis-tribution électrique est alors coupée. Leprincipe du régime de neutre IT est quele neutre est isolé de la terre. Cette iso-lation est effectuée par un transforma-teur d’isolement spécifique au niveau dechaque salle d’opération.

Une présence 24/24 pour assurer la continuité de service électrique « La volonté politique est de diminuer lescoûts, mais surtout de ne pas diminuer lescontraintes réglementaires. C’est un fauxdébat pour une rénovation lourde ou duneuf, car le coût d’un bâtiment à laconstruction ce n’est que 30 % de son coûtd’exploitation sur sa durée de vie », ajouteLoïc Bardou.« L’équation n’est pas simple, car les bud-gets et les moyens humains techniques enexploitation sont souvent inadaptés pourgarantir de manière optimale les objectifsde continuité », précise Eric Furchmul-ler.Au CHU de Rennes, il y a un ingénieurélectricien pour 250 médecins hospi-talo-universitaires, une équipe de 15 personnes en électricité pour couvrir350 000 m2 de bâtiment et 40 gigawat-theures (GWh) de consommation élec-trique annuelle.En dehors de la gestion optimale d’unecrise en cas de discontinuité de services,le comportement quotidien des usagersaide à éviter les incidents : bouilloires etcafetières, ventilateurs d’été qui peuventprovoquer des courants induits d’appel

et faire disjoncter, ordinateurs qui créentdes courants de fuite trop importants,encrassement des ventilateurs des ali-mentations stabilisées des PC, la liste estassez longue pour sensibiliser à la criti-cité de l’alimentation électrique. Un CHU celui de Rennes, c’est 37 000récepteurs raccordés sur les installationsélectriques.

Ce qu'il faut retenir de la sécurité électrique L’hôpital moderne, c’est plus de150 métiers qui se côtoient. Le dialogueet le partage d’expérience sont clés et lacomplexité est plus que réelle pourgérer avec excellence la « commoditéélectricité » dont certains process ontune dépendance extrême. Les acteursmédicaux, notamment, doivent doncconnaître l’environnement techniquede leurs interventions. Par exemple, le CHU de Rennescontient environ 67 000 appareilsd’éclairage et plus de 75 000 prises decourant : l’analyse des risques se doitd’être partagée, comprise, détaillée,pour obtenir une garantie de servicesoptimale. Pour Loïc Bardou, « on ne peut pas sepermettre d’être superficiel dans ce domaine, les réglementations sont indis-pensables : les contrôles qui y sont asso-ciés, si possible en situations réelles, sontles garde-fous nécessaires pour prévenirau maximum le risque électrique à tousles niveaux ».« La répétition des manœuvres sur lesdispositifs électriques aguerrit leséquipes. Les réflexes et automatismessont ainsi acquis. Ces tests peuvent per-mettre la mise en évidence d’un défautou la nécessité de remplacer un compo-sant avant qu’un incident plus grave nesurvienne inopinément », conclut EricFurchmuller.On le voit, la sécurité électrique est unsujet clé et impactant pour l’hôpitald’aujourd’hui et de demain. Elle doits’adapter aux évolutions des techniqueset appareils médicaux employés defaçon continue, mais aussi dans une approche long terme.

Jean-François Moreau

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LES DOSSIERS DU MOIS

Groupe électrogène SDMO du centre hospitalier de Chinon.

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SÉCURITÉ ÉLECTRIQUE

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ÉCLAIRAGELES DOSSIERS DU MOIS

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Les matériels à tension constante sontde 24 V pour une puissance de 3 à 60 W,et de 12 V pour une puissance de 12 à100 W.Les convertisseurs à induction associentune grande efficacité à une faible inter-férence dans un faible encombrementet sont optimisés pour commander 2 à10 LED. Généralement, toutes les LEDfonctionnent mieux si elles sont ali-mentées par un courant constant. Pourassurer l’alimentation de chaque LED

Pour bien comprendrel’évolution desautomatismes enmatière d’éclairage, et plus particulièrementcomment la « lumièreconnectée » fonctionne,un petit historique de l’évolution desautomatismes estnécessaire, à commencerpar les auxiliairesd’alimentation, lesballasts.

Du ballast électroniqueà la lumière connectée

ÉCLAIRAGE INTELLIGENT

L es lampes fluorescentes sont ali-mentées en courant alternatifsous une fréquence de 50 Hz. La

décharge électrique dans un gaz d’unelampe à décharge n’est pas autostabili-satrice, par conséquent, pour assurercette stabilité, il faut installer en série unorgane de limitation de courant appeléréactance (self) capable de fournirl’énergie réactive assurant cette stabili-sation. La compensation du facteur depuissance est assurée par un condensa-teur. Cet ensemble est appelé platine ouballast (ferromagnétique ou électro-nique).Le ballast électronique fonctionne à unefréquence plus élevée (quelques dizainesde kHz) que celle du distributeurd’énergie (50 Hz). Il doit donc êtreadapté à chaque type de lampes utiliséeset à leur puissance. Il alimente leslampes fluorescentes sous haute fré-quence (entre 25 et 60 kHz) et a un fac-

teur de puissance proche de 1, ce quiévite la mise en œuvre de condensateurde compensation. Le papillotement deslampes s’en trouve réduit et leur duréede vie augmentée. Ce type de ballastn’utilise pas de starter, mais le préchauf-fage des cathodes, ce qui limite saconsommation. Il remplace de plus enplus le ballast ferromagnétique.

L’électronique et l’alimentation des LED L’alimentation des LED est réalisée soiten courant constant, soit sous tensionconstante. Les fabricants de LED spéci-fient les caractéristiques de leurs mo-dules selon la valeur du courant directIF déterminé transmis par le driver (oupilote).Les drivers sont disponibles avecconvertisseurs à induction, ou avecconvertisseurs à condensateur com-muté ou encore sans suralimentation.

La salle polyvalente d’Ekinox (Bourg-en-Bresse, architecte Pierre Barillot) est équipéede la toute dernière technologie : lesprojecteurs ArenaVision LED. La solutionéclairage comprend une interface utilisateurdédiée et un système de contrôle qui permetune mise en service, une surveillance et unchangement entre les différentes configurationsd’éclairage optimales à la fois rapides, simpleset fiables.

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ÉCLAIRAGE LES DOSSIERS DU MOIS

plications qui utilisent plusieurs LED depuissance, et d’ajuster leur amplifica-tion de façon continue pour varier laluminosité des LED.Les drivers peuvent fournir les niveauxde courant constant de 350 mA, 700 mA et 1 050 mA. Les drivers deLED universels règlent eux-mêmes latension secondaire en fonction dunombre de LED connectées.

Les systèmes de commande basiques Avec l’électronique sont apparus lespremiers automatismes : détecteurs deprésence et de luminosité. Ce dernierconsiste en un capteur de lumière quienregistre le niveau d’éclairement dulocal où il est installé et permet unecommande automatique de l’allumagede l’éclairage en fonction de la lumièredu jour. Une cellule photoélectriquemesure l’apport de lumière naturelle etmodule l’éclairage artificiel en consé-quence, ce qui permet d’obtenir unéclairement le plus constant possible àl’intérieur des locaux, tout en mainte-nant les valeurs minimales d’éclaire-ment imposées pour les lieux de travail.Les détecteurs de présence comman-

d’un réseau en courant constant, l’ins-tallation électrique doit être capable dedélivrer une tension de sortie égale à lasomme des valeurs de polarisation di-recte de chaque élément du réseau. Elleconstitue la caractéristique qui varie leplus. Le décalage qui intervient dans lapolarisation directe due au changementde température de la LED impose de

mettre en œuvre des régulateurs decourant constant dans une largegamme de tensions de sortie. Les dri-vers de LED à induction sont la solu-tion pour des courants de quelquescentaines de mA (milliampères).L’avantage des drivers à circuit inductifest de pouvoir gérer aisément un cou-rant plus élevé, ce qui convient aux ap-

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Cette technologie permet aux lampadaires de communiquerentre eux, sans programmation, grâce à un systèmed’ultrasons. En fin de journée, les postes de travail encoreoccupés dans les bureaux se transforment en îlots de lumièrequi peuvent procurer une sensation d’isolement et entraînerdes baisses de concentration, une impression de fatigue,voire une certaine anxiété. Grâce à une communication

technologique liée au rendement, chaque luminaire décèlel’éloignement du prochain luminaire et augmente le fluxlumineux en conséquence, et ce dans un souci ergonomique.Ainsi, le lampadaire reste éclairé tant que son utilisateur està son poste et les appareils environnants réduisent leurniveau d’éclairement sans s’éteindre afin d’assurer unéclairage confortable, rassurant et économique.

ALONE at WORK® (Intelligent Communication Technology), par Regent : le confort au travail©

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Centre de recherche et de développement NXP. Des scénarii de douze minutes se succèdent au fildes heures pour offrir tour à tour une façade argentée, cuivrée, bleutée, ou encore en trois plansverticaux ambre/bleu/vert. La programmation fonctionne grâce à un système DMX qui lance lesséquences de couleurs. (Architectes : DEGW Espace Architecture. Conception lumière : FrançoisMigeon assisté de Rozenn Le Couillard. Solution éclairage : Philips)

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Le règlement n° 245/2009 de la Commission européenne du 18 mars 2009 stipuleque les ballasts pour lampes à décharge à haute intensité doivent satisfairecertaines exigences pour éviter d’être bannis du marché européen, à savoir offrirun rendement minimal de 78 % pour une puissance ≤ 30 W, de 85 % pour unepuissance entre 30 et 75 W, 87 % entre 75 et 105 W, 90 % entre 105 et 405 W et 92 % pour une puissance ≥ 405 W. Or, nos ballasts ferromagnétiques répondentdéjà à ces critères, par conséquent, nous pouvons continuer à répondre à unecertaine demande.

Règlement européen n° 245/2009 : la France aux normes

dent l’allumage et l’extinction de l’éclai-rage à partir de la détection d’un rayon-nement thermique émis par un corpschaud : le capteur détecte la présenced’une personne par l’émission de cha-leur qu’elle dégage. Un signal est envoyé aux luminaires qui s’allumentinstantanément. Le détecteur assureégalement l’extinction automatique deslocaux dès qu’il n’y a plus personne.Certains systèmes permettent de réali-ser un abaissement progressif du niveaud’éclairement, par paliers, jusqu’à unfaible niveau (veilleuse). Aucun inter-rupteur n’est requis pour réaliser l’allu-mage. Le détecteur de présence est leseul dispositif de commande. Les détecteurs consomment de l’énergieélectrique en faible quantité, même si lalumière est éteinte, et peuvent être ins-tallés dans différents locaux selon leurtaux d’occupation. Les installations sur bus ont beaucoupévolué ces dernières années et les sys-tèmes proposés sont désormais compa-tibles entre eux. L’éclairage peut êtrerelié au bus des régulateurs CVC(chauffage, ventilation, climatisation).Les régulateurs communiquent via le protocole « ouvert » KNX à bande 868 MHz avec sorties de commande dé-centralisées, qui est compatible avec lestandard EIB. Ceci permet également laréalisation de fonctions communi-cantes entre les différents équipementsde la technique CVC et l’installationélectrique.

Le protocole DALI (Digital Addressable Lighting Interface) Jusqu’à 60 % des consommations peu-vent être économisés grâce à des tech-nologies simples qui répondent auxcontraintes de la gestion d’éclairage, en

combinant la commande et le réglagede celui-ci en fonction de l’intensité dela lumière naturelle, de la présence depersonnes, des horaires… Le protocole« ouvert » DALI, entre un contrôleur etdes luminaires, est une de ces technolo-gies. On dit d’un système qu’il est ou-vert quand plusieurs produits defabricants différents et assurant desfonctions complémentaires peuventêtre connectés sur un même réseaupour fonctionner entre eux (par exem-ple, réseau téléphone, USB, Wi-Fi) etcohabiter pour réduire les coûts d’infra-structure. Il permet une gestion opti-male de l’éclairage par l’intermédiaired’un bus appelé ligne DALI. L’allumage,l’extinction et la variation de l’éclairagesont commandés via cette ligne.Il a été développé et soutenu par différents constructeurs de ballasts élec-troniques et garantit donc un inter-fonctionnement complet des matérielsà architecture de système ouverte per-mettant aux utilisateurs de réaliser dessystèmes flexibles multiconstructeursévolutifs. Ainsi, les produits de diffé-

rents fabricants peuvent être intégréspratiquement sans limites.L’installation gagne en simplicité et enrentabilité par rapport aux systèmestraditionnels de commutation et decontrôle. La conjugaison d’adressageindividuel de ballast et de commutationnumérique supprime le câblage vertical.Tous les luminaires d’une pièce sontconnectés à l’alimentation non com-mutée la plus proche et à un seul câbleà deux fils provenant du contrôleurd’éclairage. Si l’agencement de la piècechange, l’installation peut être reconfi-gurée sans que l’on doive intervenirdans le câblage de luminaire. Le confort au travail dépend des ni-veaux d’éclairage appropriés disponi-bles à l’endroit requis et au momentvoulu en fonction des tâches et activitésspécifiques. Par le biais d’une télécom-mande infrarouge, l’utilisateur peutcommuter ou ajuster l’éclairage, ou en-core relancer des scénarios lumièreprogrammés, quel que soit l’endroit oùil se trouve dans la pièce.

La lumière connectée La LED, ou « lumière digitale » commecertains aiment à l’appeler, a permis desdéveloppements spectaculaires entermes de transmission d’informations.Ces avancées, liées à l’éclairage, ontdonné lieu à la création de systèmes in-telligents, programmables, pilotables àdistance, flexibles, automatiques. PourChristophe Bresson, directeur marke-ting et communication Philips France,« on peut dater les premières réalisations

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Lightify d’Osram permet de commander l’éclairage de la maison ou du bureau à partir d’unsmartphone ou d’une tablette.

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LES DOSSIERS DU MOIS

de lumière connectée de 2005 avec leschangements de couleur mis en œuvredans les illuminations. Je pense notam-ment au centre de recherche et de déve-loppement de NXP à Caen qui utilisaitun système déclenchant des scénariospréenregistrés ». Avec la tour Montpar-nasse, Philips va plus loin quelques an-nées après : connectés à des adresses IP,les luminaires sont transformés enpixels qui, traités comme une vidéo,forment des images comme la pluie quitombe. Plus récemment, le fabricant ainstallé pour la première fois au mondedes projecteurs ArenaVision LED dansla salle polyvalente Ekinox à Bourg-en-Bresse : en plus de l’éclairage des événe-ments sportifs, le système permet decréer des effets lumineux pour les spec-tacles de divertissement, qui nécessite-

raient normalement des luminaires spé-cifiques à l’éclairage de scène. Dévelop-pée conjointement avec Somfy, Philipsa créé la solution de pilotage d’éclairageLight Balancing qui agit simultanémentsur les protections solaires en façade etsur les sources lumineuses dans le bu-reau avec un double objectif : garantirun confort lumineux ambiant optimalet minimiser l’impact énergétique desbâtiments.De son côté, Osram lance un systèmed’éclairage permettant d’exploiter denombreuses possibilités d’éclairage àpartir d’une application sur smart-phone ou tablette et s’adressant aussibien aux applications tertiaires que do-mestiques. Lightify, c’est son nom, s’in-tègre dans les réseaux locaux WLANexistants et les composants Lightify

s’interconnectent automatiquement. Lagamme complète Lightify des lampes etluminaires LED peut être commandéeindépendamment des emplacements. À noter que les systèmes et produitsd’éclairage d’autres marques déjà ins-tallés, qui supportent ZigBee Light Linkou le standard Home Automation, peu-vent également être intégrés dans le système. Aujourd’hui, de nombreux fabricantsdéveloppent des systèmes « Lifi » quipermettent, via la lumière, d’obtenird’autres informations : signal d’intru-sion dans la maison, informations rela-tives aux produits dans les grandessurfaces ou encore aux tableaux dans lesmusées… des systèmes pour aller au-delà de la lumière.

Isabelle Arnaud

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tèmes de GTB pour les sites de petites etmoyennes tailles. « Cette année, nousavons constaté une augmentation de 30 % de nos ventes entre le premier se-mestre 2013 et celui de 2014, essentielle-ment pour des projets de ce type », préciseTeddy Caroni.Ce constat est partagé par Cyril Rolland,responsable marketing de Codra : « Notre taux de croissance en vente de li-cence de logiciel de supervision est de plusde 10 % par an. Pour les rénovations,nous observons une tendance encore mar-quée pour décrire des lots techniques dis-sociés, ce qui ne rend pas toujours facile lamise en place d’une solution ouverte etmultimétiers et donc permettant facile-ment ensuite l’hypervision. »

De la supervision à l’hypervision ?

BÂTIMENTS TERTIAIRES

Supervision de la GTB et supervision énergétique : retours d’expérience « Rénovation ou neuf, il n’y a pas forcé-ment de différences fondamentales dansles approches de mise en place de nou-veaux logiciels de supervision. En rénova-tion, on hérite d’un système en place et ilest parfois possible de faire évoluer ce sys-tème installé. Lorsque l’on a le choix dunouveau système, l’essentiel est d’avoirune solution de supervision qui gère unmaximum de protocoles. Il est donc indis-pensable d’opter pour une solution capable de reprendre des protocoles pro-priétaires afin de conserver le plus d’équi-pements et réduire les coûts de migration »,souligne Teddy Caroni, directeur mar-keting de Btib.Durant ces derniers mois, le nombre dedossiers en rénovation est en progres-sion, même si certains restent ensuite enattente de décision. La croissance dumarché vient principalement des sys-

Supervision globale au stadePierre-Mauroy de Lille.

La supervision étaitencore la technique deréférence utilisée il y apeu pour les bâtimentsdu tertiaire de moyenneet grande taille. Avecl’arrivée de la mesure etdu pilotage énergétique,mais aussi detechnologies nouvelles et notamment Internet,quelles évolutions sont en cours aujourd’hui ? Et demain, avec laconnexion aux SmartGrids et la nécessairemontée en puissance du suivi énergétique ? Le point sur ces enjeux.

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SUPERVISION LES DOSSIERS DU MOIS

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Un des focus majeurs actuels : le suivi de l’énergie, ou « supervision énergétique » Ce suivi est effectué avec un système demesure et de pilotage qui est différentdu cadre habituel de la gestion tech-nique de bâtiment. La supervision éner-gétique permet d’avoir accès auxcomptages des énergies et fluides entemps réel, mais aussi avec une maîtrisede l’installation dans le temps, c’est-à-dire avec des reporting sur des périodeslongues (mois, année) et avec une ges-tion d’alarme et des indicateurs de suiviadaptés.Deux approches sont dès lors possibles : - Soit la supervision de la GTB est com-plète, et englobe donc également la supervision énergétique ;- Soit la supervision énergétique est effectuée avec un logiciel dédié ou su-rensemble à la (ou les) supervision(s) etaux outils de pilotage existant.« Nous rencontrons sur le terrain les deuxapproches, car dans la majorité des pro-jets, il est demandé de fournir un tableaude bord énergétique ou des rapports sur lesconsommations. Cependant, pour allerplus loin, il devient nécessaire de s’équiperde logiciels spécialisés exploités par des"Energy Managers". Ces experts sontamenés à concentrer des données de plu-sieurs bâtiments pour obtenir des analysesconsolidées, établir des comparaisonsentre bâtiments, des prévisions », souligneTeddy Caroni.« Nos clients intégrateurs développent lesdeux approches, l’approche tout-en-undans la supervision de la GTB est tout àfait possible avec la conception objet denotre logiciel ; certains de nos clients ontdéveloppé des fonctions de supervisionénergétique pour gérer les indicateurs desuivi d’énergie ad hoc », ajoute Cyril Rol-land.Le suivi énergétique est une fonctioncomplémentaire qu’il est alors faciled’apporter, car les données de comptagesont déjà collectées. Le « Bâtiment » pro-duit énormément de données qui peu-vent être utilisées à d’autres fins quel’exploitation uniquement. Demain, denouveaux services suivront : la gestiondu confort, l’optimisation de la surfaceoccupée, etc. « La GTB passe d’une notion d’exploitation à l’instant T à une

Accueil > Vue d’accueil d’une supervision Niagara depuis un navigateur Web, avec bandeaud’alarmes et navigation par étages.

Géo 1 > Vue CVC d’un étage sur une supervision Niagara. Les températures ambiantes sont indiquées avec un code couleur pour une meilleure ergonomie.

Géo 2 > Vue CVC d’un étage avec un pop-up d’information et de commande sur un ventilo-convecteur du plateau supervisé.

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notion de service dans la durée », synthé-tise Teddy Caroni.Avec Internet qui entre dans le mondede la supervision, c’est également l’ac-cessibilité étendue qui devient possible,notamment au travers de terminauxmobiles, tablettes ou smartphones. « Lelevier technologique qui soutient ce chan-gement, c’est HTML5 », souligne SergeLe Men, directeur général de NewronSystem. Pour les intégrateurs, les fonctionnalitésdisponibles pour paramétrer le logicielde supervision restent identiques, « cequi va changer avec la technologieHTML5, c’est que n’importe quelle page

ou vue synoptique est accessible depuistout type de terminal, explique Serge Le Men. Le marché va vraiment changer,la supervision de demain sera Web ou nesera pas », insiste ce dernier. Les éditeurs de logiciels de supervisions’y préparent. « La version actuelle denotre logiciel fournit déjà une certainecompatibilité sur les terminaux mobilesavec des interfaces HTML5. Dans la fu-ture version, lancée en 2015, nous fourni-rons en plus une bibliothèque complète devues HTML5 sans programmation, car lesintégrateurs GTB ne maîtrisent pas sou-vent cette technologie », indique TeddyCaroni.

Newron System s’y prépare de son côtéavec une offre de poste de conduite WebHTML5, qui sera présentée en avant-première sur le salon IBS en septembre2014, dont l’objectif est la souplessed’utilisation, mais aussi la simplicité deconfiguration. Les technologies HTML5 vont aussipermettre au marché de la supervisiond’adresser efficacement le monde dupetit tertiaire. « Si l’on diminue les coûts de mise enœuvre de plus de 30 %, on peut penserque des bâtiments plus restreints vontpouvoir se doter d’une supervision et, demain, pouvoir réagir eux aussi à une

Supervision énergétique, 7 ans de retour d’expérience au Crédit Agricole

AVIS D’EXPERTS

RÉGIS JOUVINIER, Responsable Technique & Performance Énergétique Immobilier d’Exploitation du Groupe Crédit Agricole JEAN-MICHEL SOUÊTRE, Responsable Opération Immobilières du Crédit Agricole Immobilier - UNIBIENS

« Nous gérons les bâtiments des filiales du CA en Île-de-France, soit environ 500 000 m2 pour une cinquantaine debâtiments. Ce sont pour la plupart des "paquebots" et pource type de bâtiment grand tertiaire, la GTB reste sur soncœur d’activité pour gérer principalement le chauffage, laclimatisation et les points de consigne associés et, plusglobalement, le lot CVC, les alarmes de synthèse CFO etprogrammes horaires d’éclairage. »« Pour les bâtiments rénovés, nous privilégions donc plutôtdes architectures où le comptage énergétique et l’éclairagerestent à part avec des systèmes dédiés associés », préciseJean-Michel Souêtre.« Mesurer pour voir, voir pour comprendre, comprendre pouragir. Nous avons donc fait le choix très tôt pour mesurer,suivre l’efficacité énergétique dans le temps et consoliderles données de nos différents bâtiments, de mettre en placeun outil de supervision énergétique indépendant de lasupervision/GTB classique de chacun des bâtiments »,ajoute Régis Jouvinier. Avec une priorité : pouvoir facilement uniformiser le rendudes données (pour le Crédit Agricole et les clients du CA)et simplifier la collecte auprès des différentes GTB enplace. « Notre projet, baptisé Colibri, s’appuyait il y a 7 ans sur undes tout premiers logiciels de supervision énergétique dumarché ; au renouvellement du contrat, nous avons fait lechoix de déployer plus largement par la mise en place de lasolution de la société Ubigreen, notamment pour sa facilitéd’usage, en particulier pour mettre à disposition desinformations auprès des mainteneurs de chaque bâtiment »,détaille Jean-Michel Souêtre.Les systèmes de comptage existants qui s’appuyaient surdes protocoles standard (Lon, Modbus) ont été connectésau nouveau superviseur énergétique et la supervisionénergétique nous permet d’effectuer des reportingdifférents par entités, mensuel, annuel, mais aussi paréquipement.

Progressivement, après le déploiement du système demesures, on automatise avec par exemple des alertes mailautomatiques, en cas de dysfonctionnement ou écart parrapport à des valeurs cibles ; prenons le cas d’un site quiconsomme 8 m3 d’eau sur une période donnée. Si laconsommation passe à 10, une alerte est gérée et leresponsable du site est ainsi prévenu.Régis Jouvinier ajoute que l’on en est encore au début del’histoire, « la démarche massive sur les bâtiments existantsn’est pas lancée, la démarche projet devra être rigoureusecar elle implique plusieurs acteurs (occupants, moyensgénéraux, entités RSE, exploitants multi-technique,fournisseurs d’énergie : électricité, vapeur, gaz, etc.) ».« Et nous faisons quand même le constat suivant : l’énergien’est pas encore assez chère et l’on privilégie encore tropsouvent le confort sur l’efficacité énergétique. Pourtant, lesdeux sont possibles, mais cela passe par une sensibilisationplus forte des occupants : "le 5e étage est plus performantque le 3e" : pourquoi pas des mini défis pour faciliter la prisede conscience et, enfin, des actions adaptées au niveau desusagers. La supervision énergétique passe aussi par ce typed’affichage ou de reporting et c’est aussi l’un des objectifs àcourt terme du projet Colibri : uniformiser la communicationde sensibilisation dédiée aux clients, partenaires etoccupants des locaux », ajoute-t-il.« Enfin, nous sommes toujours à la recherche d’idées et desolutions innovantes, notamment au niveau de la stratégiede comptage : la RT 2012, aujourd’hui, est trèscontraignante en termes de sous-décomposition decomptage (eau chaude, ventilation, chauffage, etc.).Comment éviter les dispositifs de sous-comptages dans tousles sens, puis la mise à disposition de ces données pourl’exploitant et avec une lisibilité suffisante ? Comments’assurer de leur justesse et les tester, sans faire… des usinesà gaz ? Pour limiter l’instrumentation de comptage, nousétudions également les solutions de type "non intrusiveappliance load monitoring" ou "NIALM". » À suivre.

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LES DOSSIERS DU MOIS

SUPERVISION

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LES DOSSIERS DU MOIS

Menée par Eiffage, la conception duprojet de GTB s’est déroulée sur un peumoins de 12 mois, la réalisation com-plète et la phase de suivi et évolutions,au fur et à mesure des premiers évène-ments gérés, sur environ 22 mois.« Un jour de match c’est 2,2 MW deconsommation, le stade consommant debase 0,8 MW. Successivement il y al’éclairage, la mise en place du catering,de la presse (près de 300 accès réseauxsont disponibles), puis le démarrage desfriteuses ! », explique Armel Lourioux,directeur du projet Grand Stade LilleMétropole chez Eiffage Energie. Oncompte 50 buvettes, 350 lampes pourl’éclairage de l’aire de jeu, 456 ventilo-convecteurs (dont 250 maîtres), 2 700 points de connexion informa-tique, mais aussi 2 écrans géants de 60 m2, une sono de 70 000 W sur 1 000 haut-parleurs, une façade animéeavec des LED… autant de consomma-tion énergétique à gérer efficacement.

Par ailleurs, la supervision est aussi ca-pable de récupérer les données d’info-trafic, afin de conseiller les spectateurssur leur heure de départ suivant les bou-chons, réguler le trafic et assurer la sécurité.

ConclusionLa supervision bouge, et la nouvelle su-pervision basée sur les technologiesWeb est en train de se dessiner, plusflexible et plus ouverte, notamment vis-à-vis de services externes qui pourrontla solliciter.

« La supervision est et restera la colonnevertébrale de la GTB », souligne CyrilRolland, mais pas seulement, car avec ledéveloppement de l’hypervision, la su-pervision sera de plus en plus en com-munication avec des systèmes extérieursau bâtiment, que cela soit pour l’archi-vage de certaines données, des reportingcentraux multisites, des systèmes de management de l’énergie dédiés et per-mettant de prévoir les consommationsfutures, ou encore la réponse à des demandes d’effacement provenant desfournisseurs d’énergie.

Jean-François Moreau

"demand response" et s’effacer sur leurssystèmes non critiques », commenteSerge Le Men. Enfin, le stockage de données, en vo-lume important, sera synonyme de dé-port de ce stockage sur IP quelque part,de façon sécurisée, dans le cloud. Im-possible d’envisager une supervision quistocke tout, si l’on veut être capable desatisfaire demain plusieurs usages trèsdifférents.« Prenons juste l’exemple de la supervi-sion énergétique. 10 compteurs avec unemesure toutes les 10 min, multipliés par10 étages, et sur une période de 10 ans, cesont des volumes de données très impor-tants à stocker et pour des fins très diffé-rentes de l’exploitation temps réel »,illustre Teddy Caroni.

Au niveau du cahier des charges, des points incontournables- Point longtemps oublié, l’aspect sécu-rité. Aujourd’hui, 9 cahiers des chargessur 10 ne traitent pas de la dimensionsécurité au niveau GTB.Il est impératif que les automates et sys-tèmes de supervision connectés via IPne soient pas accessibles à tous. Pourcela, le cahier des charges (CDC) doitbien identifier ce qui est du ressort de lasécurité du réseau (en général géré parla DSI) et la sécurité au niveau des équi-pements proprement dits ; certificatsSSL, cryptage https, nécessité d’usage demots de passe complexes et obligatoire-ment renouvelés… bref, les paradesstandard des systèmes connectés à Internet sont désormais requises.- « Qui dit technologie ouverte ne dit pasforcément évolutivité aisée. S’appuyer surdes protocoles réseaux ouverts et standardne suffit pas, il faut que les produits de su-pervision utilisant ces technologies soienteux-mêmes ouverts », ajoute Teddy Ca-roni.Cyril Rolland rappelle les autres élé-ments quasi incontournables dans lescahiers des charges de la supervision : - l’engagement de disponibilité et la re-dondance de l’architecture de supervi-sion ; - la possibilité de modifier en ligne les sy-noptiques et l’affichage de supervision ; - s’agissant des couches de communica-

tion : le protocole IP au niveau supervi-sion et au niveau des couches terrain desprotocoles fédérateurs comme LON ouKNX ; - enfin, la possibilité de gérer des postesclients légers et de partager des donnéesà distance.

Une supervision globale au stade Pierre-Mauroy de LilleMis en service en août 2012, c’estd’abord le premier stade français équipé d’un toit mobile composé de deux demi-toitures rigides de 7 200 tonnes. L’élément focus est le par-fait déroulement des évènements qui s’y tiennent (sport ou spectacles). À titre d’exemple, avec une capacité de 50 000 spectateurs, un match PSG–Lilleimplique 2 000 personnes actives, 500 CRS, 300 stadiers, 450 portes à sur-veiller, 30 personnes pour la mainte-nance.

La solution de supervision gère l’ensem-ble de la GTB/GTC du stade et estconnectée à près de 108 automates pourenviron 8 000 E/S. Elle est répartie surdeux serveurs redondants qui commu-niquent via le protocole BACnet. « L’objectif était simple : obtenir une ges-tion multi-métiers ergonomique et évolu-tive, disponible à partir du poste decommandement, pour piloter et suivrel’électricité, le confort thermique (chaud-froid), la sécurité incendie, la vidéosur-veillance, le réseau informatique, lescourant fort/courant faible, etc. », préciseCyril Rolland de chez Codra.

« Les points clés ont été le confort et l’er-gonomie pour les utilisateurs, avec unenécessaire centralisation des données pourêtre efficace en exploitation, lors de la gestion évènementielle et pour la mainte-nance, et obtenir une efficacité énergé-tique performante », ajoute-t-il.La supervision permet de suivre l’en-semble de l’installation, équipement paréquipement, regroupés en 6 zones. Elleest accessible depuis tous les postes :maintenance, commandement (centrenévralgique du stade pendant unmatch), énergie, secrétariat, poste degarde « PCS » pour contrôler les locauxà risque, etc.

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SUPERVISION

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Du fait de la criticité des activités de santé, nombreuses sont lescontraintes d’une telle infrastruc-

ture. Service en continu, interruptions decourant inenvisageables, pression et tem-pérature : ici, la santé de nombreux pa-tients dépend de la supervision deséquipements. C’est B.tib, distributeur de la plateformeNiagara sur le marché français, qui y diffuse ses solutions de supervision. Àl’Institut Gustave Roussy, Niagara assurela supervision des quatre bâtiments depuisn’importe quel poste connecté au réseau.Performance et souplesse : tour d’horizond’un système Niagara qui fait ses preuvesdans un environnement des plus exi-geants.

Une autonomie de gestion sans installation logicielle Ici, l’objectif est moins de diminuer laconsommation d’énergie que de garantirla sécurité des patients et le bon fonction-nement des infrastructures. Le partenariatde l’ Institut Gustave Roussy avec B.tib,commencé en 2005, s’est d’abord traduitpar l’installation de contrôleurs équipés deNiagara. Ces contrôleurs de zone, appelésJACE, possèdent des ports de communi-cation qui reprennent les réseaux terrainsainsi que les réseaux IP et embarquent leFramework1 Niagara. Ils enregistrent les in-formations sur une période courte et ren-voie périodiquement leurs données sur unserveur pour les archiver. En plus de la su-pervision en temps réel, les utilisateurspeuvent utiliser ces données à des finsd’analyse et de contrôle a posteriori.

Avec leur précédent système, les techni-ciens de l’Institut devaient faire face à un

problème: il ne leur offrait pas de sou-plesse d’évolution ni d’indépendance vis-à-vis des équipements terrains. « Unedemande devait précéder chaque installa-tion de nouveaux points et l’accès auxdonnées fournies par nos automates étaitrestreint », explique Pascal Dalençon,membre du service électro-mécanique deGustave Roussy. « Avec la solution Niagarade B.tib nous sommes complètement in-dépendants sur l’installation de nouveauxpoints, mais également sur l’historique denos données et la programmation d’outilsinformatiques. » Le système Niagara offreune perspective d’autonomie aux techni-ciens, un système qui permet la gestion detout type d’appareil, et ce quel que soit leconstructeur. « Le passage à un systèmeNiagara ne nécessite aucune modification

C’est à Villejuif (94) que se tient le premier centre de lutte contre lecancer d’Europe. L’Institut Gustave Roussy composé de quatrebâtiments imposants, accueille chercheurs, médecins et soignants qui dispensent 200 000 consultations chaque année. En tout, sur place, 2 600 professionnels soignent et mettent au point des nouvelles thérapies pour les diffuser dans la communauté scientifique.

Supervision à l’Institut Gustave Roussy :la solution B.tib

sur les points déjà présents, il suffit d’ins-taller un JACE Tridium et de le connecteraux réseaux. Aucune installation logiciellen’est nécessaire pour les postes clients »,précise Teddy Caroni, directeur marketingde B.tib. Aujourd’hui, les techniciens deGustave Roussy sont autonomes sur leursite et font appel à un intégrateur unique-ment pour certaines opérations.

Niagara, une plateforme ouverteet multiprotocoles Ouverte, la solution de B.tib a l’avantaged’être une plate-forme qui communiqueavec la quasi-totalité des protocoles decommunication. « Le système présente une plus-value àplusieurs niveaux, explique Teddy Caroni.Dans un premier temps, la plateforme per-

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Vue de commande et de supervision du nettoyeur centralisé par le vide.Supervision Gustave Roussy

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met la récupération des données fourniespar les automates ou divers capteurs.Grâce à l’étude de ces données, il est pos-sible de suivre le bon fonctionnement desinstallations, mais aussi de réduire les coûtsd’utilisation des infrastructures. » Solutionde supervision, de contrôle à distance et deprogrammation d’automates, Niagara rendainsi possible la surveillance, à l’ InstitutGustave Roussy, des températures et pres-sions des chambres où résident des en-fants sous traitement. « Dans un secondtemps, les utilisateurs de Niagara peuventégalement prendre le contrôle à distancede certains équipements. Cela leur permetde gérer tout appareil connecté via une application Web depuis n’importe où. »L’architecture est totalement distribuée,sans point critique, contrairement aux anciens systèmes centralisés.

Information et outils de contrôle distribués Par son adaptabilité à tout type de bâti-ment, Niagara se distingue grâce à son ar-chitecture système modulable. ChaqueJACE est autonome sur sa zone, peutéchanger ses informations vers d’autresJACE et vers un serveur pour l’archivage

et l’administration. Au sein de l’HôpitalGustave Roussy, cela a permis de dé-ployer progressivement de plus en plus deJACE et d’avoir une vue de plus en plusprécise des installations supervisées. Lestechniciens peuvent ainsi accéder à toutesles informations relayées par les JACE de-puis leur bureau et si nécessaire le person-nel de l’hôtital peut, au niveau de chaquepoint, accéder aux informations transmisespar ce dernier. Les JACE fournissent aussides vues spécifiques à certaines per-sonnes. Ainsi, les infirmières de certainsservices peuvent avoir une page qui leurest dédiée avec uniquement les informa-tions dont elles ont besoin.

Les techniciens surveillent tous les appa-reils de l’infrastructure et en contrôlent unepartie via la même application Web. Letemps de réaction et le nombre de dépla-cements des techniciens sont donc consi-dérablement réduits, ce qui représente unvrai plus pour l’ Institut Gustave Roussy. « Le système Niagara nous octroie un gainde temps et de visibilité considérable, unemeilleure réactivité, de meilleurs diagnos-tics et moins de maintenance. À cela il fautajouter l’autocontrôle et l’autosurveillance

des points, une capacité d’adaptation viala programmation ainsi que la simplificationdes envois de données », énumère PascalDalençon. Ce dernier peut par exemplemettre en marche un aspirateur d’eau encas d’inondation, depuis son poste. « Avecnotre ancien système, on était esclave, onne pouvait pas faire vivre facilement notresystème, on ne contrôlait même pas les ar-chives de nos données. Avec Niagara,nous sommes aujourd’hui maîtres de notresupervision, et nous pouvons étendre sesfonctions selon nos besoins », conclutPascal Dalençon.

Niagara surfe sur un marché en plein développementAvec un marché de la GTB et des bâti-ments intelligents en pleine expansion,B.tib peut s’inspirer de la réussite de Nia-gara aux États-Unis pour entrevoir son ave-nir. Après 15 ans d’existence, ce sont plusde 1 500 sociétés d’intégration qui mettenten service des installations Niagara dans lemonde. B.tib est aujourd’hui le distributeurhistorique de Niagara en France et son ré-seau d’intégrateurs ne cesse de se déve-lopper. L’expertise de la société lui permetde fournir des services appropriés et lesupport adéquat aux intégrateurs de sys-tèmes, tout en proposant des améliora-tions, voire des extensions pour certainessolutions. Les intégrateurs sont désormaisconfrontés à des demandes d’optimisationénergétique et de gestion de smart grids.Niagara apporte une solution complète desupervision et d’automatisme tout en per-mettant de faire le lien entre tout équipe-ment terrain et les couches applicativesspécialisées au niveau IT. Le réseau d’inté-grateurs B.tib est donc logiquement passéd’une quinzaine de sociétés en 2011 à plusde 80 aujourd’hui. L’entreprise a pour ob-jectif de développer de nouvelles solutionspour le secteur et de poursuivre l’expansionde son réseau d’intégrateurs afin de s’ins-taller comme leader sur le marché de laGTB en France. n

1 En programmation informatique, un framework estun ensemble cohérent de composants logicielsstructurels, qui sert à créer des applications spéci-fiques.

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Vue de contrôle des réseaux connectés au JACE n°6 avec accès direct aux équipements supervisés.Supervision Gustave Roussy

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Tous les bureaux bénéficient d’une gestion automatique de l’éclairage, des stores et de laclimatisation.

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Situé à deux pas des Champs-Élysées, l’ancien siège de l’Institut géographiquenational (IGN) a laissé la place à un immeuble de bureaux très innovant sousl’impulsion de Soferim, un acteur reconnu du marché parisien de l’immobilier. Le promoteur a su valoriser un patrimoine haussmannien en l’adaptant auxbesoins des entreprises du XXIe siècle.

RÉNOVATION

Un immeuble haussmannienà la pointe de la technologie

logicielle personnalisée aux différentsprofils d’utilisateur ainsi qu’à l’ergono-mie d’utilisation des différents espaces,sont des critères essentiels. L’improvisa-tion et l’approximation peuvent coûtertrès cher et sont particulièrement in-compatibles avec le concept de smartbuilding, car il s’agit de fonctions trans-versales nécessitant une intégration avectous les lots du bâtiment.C’est pourquoi les bureaux d’étude ontété soigneusement sélectionnés pour ré-pondre à la demande de conceptiond’un bâtiment intelligent dès la concep-tion. Un cahier des charges précis com-mun aux différents lots techniques a étérédigé et quelques amendements ontété précisés dans les CCTP électricité,ascenseurs, menuiseries extérieures etCVC pour éviter tout risque d’incompa-tibilité entre le système de gestion du bâ-timent et les équipements proposés parles entreprises. Cela a permis d’évitertoute déconvenue d’ordres technique,esthétique et fonctionnel et de définir enamont les responsabilités de chacun. La conception transversale implique en

De nombreux immeubles de bu-reaux de la capitale ne sont plusadaptés aux exigences actuelles

que sont la lumière, la modularité, l’effi-cience énergétique, l’isolation acoustique,la sécurité et la supervision. Il y a long-temps que le fait d’amener l’eau et le gazà tous les étages ne suffit plus. C’est enpartant de ce constat que Soferim a lancéla restructuration de cet immeuble de 5 étages en pierre de taille datant de la findu XIXe siècle avec une augmentation desurface sur l'arrière pour constituer unesurface SHON totale de 2 800 m2. Ac-compagné par C2a architectes et plu-sieurs bureaux d’étude, il a fallu trouverdes solutions créatives et réalistes pour

assurer la valorisation durable du bien etla satisfaction de ses occupants.

Une conception transversale Un tel projet doit s’accompagner d’uneprofonde réflexion, y compris sur tousles aspects techniques de l’installation.Le bon dosage est difficile à trouver, carun déficit d’innovations hypothèque lapérennité du bâtiment, et l’excès d’au-tomatismes non maîtrisés peut aboutirà l’insatisfaction des utilisateurs. Il nesuffit pas de réunir toutes les innova-tions du moment pour réussir un projetsmart building ! L’interopérabilité desdifférents équipements, et un soin toutparticulier à la qualité de l’interface

RÉALISATION

FICHE PROJET • Maître d’ouvrage : Soferim (75)

• Maître d’œuvre : C2a (75)

• Bureau d’étude fluides : Ingeni (93)

• Conception smart building : NT Conseil (56)

• Électricité courant fort/courantfaible : E2P (93)

• Chauffage, ventilation,climatisation (CVC) : Van FroidClimatisation (94)

• Intégration smart building :Domedia (91)

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tions du bâtiment (production de chaudCPCU, production de froid Climespace,consommation électrique, consomma-tions d’eau), que ce soit en global et parniveau pour l’imputation précise descharges aux différents locataires. Une re-montée d’alarme par mail et SMS a été

général l’attribution du lot « smart » àune entreprise spécifique. NT Conseil aété retenu pour la partie conceptiontechnologique et Domedia pour l’inté-gration. Pour Anne-Sophie Vassort,chargée d’opération chez Soferim, « cetype de projet implique très clairement unbesoin d’accompagnement en termes deconseil et d’assistance spécifiques à la maî-trise d’ouvrage ainsi qu’au gestionnairedu bâtiment encore peu habitué à ce genrede technologie ».

Une analyse approfondie des besoins fonctionnels La conception transversale s’est appuyéesur une analyse approfondie des besoinsdes différents utilisateurs, en impliquanttous les métiers concernés (responsabletechnique, services généraux, service informatique, direction financière, syndic…). Le respect des normes envi-ronnementales et de performance éner-gétique était un préalable (ambianceacoustique et thermique optimisée, objectif de certification HPE), avec unobjectif de performance basse consom-mation (BBC) rénovation pour la partieexistante et BBC construction neuvepour l’extension. Les principaux objec-tifs fonctionnels concernaient le confortde travail et les économies de charges(régulation automatique du chauffage,de la climatisation et de l’éclairage par

détecteur de présence, analyse précisedes consommations énergétiques parusage), ainsi que la sécurité et la convi-vialité d’accueil des visiteurs dès le halld’entrée (contrôle d’accès virtuel per-sonnalisé et modulable, salon VIP aveclibre accès au Wi-Fi, gestion optimiséede la position des ascenseurs…).

Technologies d’avant-garde Cet immeuble haussmannien intelligentintègre les dernières innovations tech-nologiques et environnementales. Lagrande majorité des équipements du bâ-timent sont en mesure de communiquerpour le pilotage, la supervision et lecomptage de quasiment toutes les fonc-

Une borne d’accueil virtuel permet de recevoirles visiteurs dans les meilleures conditions.

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Fiche technique• SHON : 2 800 m2 sur 5 niveaux• Protocoles : IP/SIP, KNX, EnOcean(détection d’ouverture), DALI (éclai-rage) et M-Bus (CTA)• 7 écrans tactiles CD Innovation(supervision, pilotage, consomma-tions, contrôle d’accès)• 1 borne d’accueil virtuel des visi-teurs, 1 platine IP extérieure, 7 por-tiers IP, 1 serveur IP/SIP• 8 caméras IP, 36 contacts d’ouvertureEnOcean, 7 UTL IP pour le contrôled’accès, 1 centrale Vigik• Comptage global et par niveau desconsommations d’électricité, d’eau,

de production de chaud CPCU et defroid Climespace• 85 ventilo-convecteurs, 7 centralesde traitement d’air, sondes CO2 KNX• 50 contrôleurs d’ambiance tactilesZennio (régulation/dérogation)• 60 groupes d’éclairages DALI et 7 passerelles KNX/DALI, détecteursde présence KNX• 1 gestionnaire d’énergie Irio(Schneider Electric), 1 station météoKNX Elsner• Gestion des stores sur 6 façades(rue, arrière du bâtiment en extensionet patio central)

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mise en place pour alerter sur les prin-cipaux défauts (climatisation, ventila-tion renouvellement d’air...), ce quipermet une réactivité plus grande desentreprises et, surtout, une traçabilitéparfaite des interventions. Une application disponible sur un écrantactile encastré à l’entrée de chaque lot,sur les ordinateurs des utilisateurs ainsique sur tablette dans certains bureauxpermet d’intervenir, selon les droitsd’accès, à tout ou partie des fonctions del’immeuble (dérogations, centralisa-tions, tableaux de bord des consomma-tions, accueil des visiteurs, caméras,passage en mode hors gel basse consom-mation pour les heures non travaillées,supervision des équipements...). Denombreux capteurs permettent la détec-tion de présence sur tous les éclairages(aucun interrupteur dans les bureaux),la détection d’ouverture de fenêtre et deporte -fenêtre (sans fil-sans pile), la ré-gulation d’air et la mesure du taux deCO2 dans certains locaux spécifiquescomme les salles de réunion afin d’amé-liorer le confort en fonction du nombrede personnes présentes dans la pièce. Toutes les façades, y compris celles dupatio central, sont gérées de façon dyna-

mique et disposent de stores asservis àune station météo qui déclenche leurabaissement automatiquement en fonc-tion de certains paramètres (pénétrationdu soleil dans la pièce, fenêtre ouverte,température extérieure...). Le réglage individuel est possible grâce à de mini-écrans tactiles situés à l’entrée de chaqueespace dans la limite des critères du BBC(+2 ou -2 degrés).Enfin, la mise en place d’un système decontrôle d’accès par badge et d’uneborne d’accueil virtuel située dans le halld’entrée ont permis de trouver un com-promis entre présence permanented’une hôtesse d’accueil et accès librenon sécurisé. En dehors des heures debureau, un visiophone situé sur la ruecomplète le dispositif, avec la possibilitéde renvoi vers différents postes de travailou vers les téléphones mobiles.

Un bâtiment 2.0 ? Quelques mois après sa livraison et unepériode d’adaptation plus longue quedans un immeuble traditionnel, les uti-lisateurs ont pris leurs marques. Les der-niers locataires ont pu bénéficier de lamodularité de l’installation pour adap-ter l’espace et les différents équipementsau plus près de leurs besoins. Le gestion-naire de l’immeuble a commencé à ana-lyser les données de consommations età mettre en place des procédures demaintenance spécifiques. La démarches’inscrit dans le temps et le système baséprincipalement sur les protocoles IP et KNX pourra évoluer en termes de supervision, voire d’hypervision, àl’échelle de tous les bâtiments du ges-tionnaire.Selon Anne-Sophie Vassort, « ce type deprojet nécessite de communiquer très ré-gulièrement auprès des occupants de ma-nière simple, voire par expérimentationdirecte, les occupants étant peu sensibili-sés aux économies d’énergies, mais plutôtpréoccupés par leur confort personnel. Desactions de sensibilisation ont encore lieurégulièrement après une année entièredans les lieux pour leur permettre de se fa-miliariser avec le matériel de commandeet les implications de leurs demandes surle reste des équipements. Les changementsde saison sont les principales périodes dedemande, car cela génère des actions ina-

daptées des occupants au regard des tem-pératures extérieures (trop forte demandede chaud ou de froid, ouverture des fenê-tres pour ventiler...). Cela nécessite parailleurs une très bonne formation des ac-teurs de la maintenance, notamment duCVC, peu habitués à autant de suivi au-tomatisé et à tant de données de vie dubâtiment ».Cette réalisation démontre qu’il est pos-sible, dans un projet tertiaire de taille in-termédiaire, de faire converger tous leslots techniques sans se limiter à une sim-ple GTB ni tomber dans une débauchede technologies hétérogènes. En outre,il illustre bien les défis que représente larénovation du parc immobilier de bu-reaux en France et, sans remettre encause la qualité des différents interve-nants, éclaire une nouvelle fois la diffi-culté d’intégrer les systèmes innovantsdans le bâtiment. On ne pourra parlerde bâtiment 2.0 que lorsque ce typed’installation pourra se faire de façonnaturelle grâce à une évolution des men-talités de tous les acteurs et à l’aide desméthodes modernes de conception,d’exécution et de maintenance que pré-sage par exemple la maquette numé-rique. L’enjeu est de produire desbâtiments confortables, efficients au ni-veau énergétique, compatibles avec lesfutures technologies et déjà prêts à s’in-terfacer avec les smart grids et la smartcity. Pour Jean Papahn, président-direc-teur général de Soferim, le bilan est clair :« Les intervenants ont compris qu’unemise à niveau très significative des com-pétences est nécessaire pour évoluer versl’univers du smart, mais en même tempscela a été perçu comme un sujet passion-nant pour tous, étant donné les bénéficesénormes que l’on peut en tirer. »

SALON IBS

Sur le même thème, participez à latable ronde « De la GTB à la gestioninformatisée du bâtiment : une migration qui ne s’improvisepas... » organisée sur le salon IBS(Intelligent Building Systems) le jeudi25 septembre de 14 h 00 à 15 h 00 auCNIT, à Paris La Défense.

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P our comprendre le principe dela compatibilité électromagné-tique, il faut d’abord savoir que

tout objet électrique ou électroniqueproduit autour de lui un champ électro-magnétique qui lui est propre. D’autrepart, il existe des champs électromagné-tiques naturellement présents sur Terre(champ magnétique terrestre, foudre…),qui entrent eux aussi en ligne decompte. On parle donc de compatibilitéélectromagnétique (CEM) lorsqu’unappareil ou un système électrique fonctionne normalement dans son en-vironnement électromagnétique, sansperturber lui-même de manière tropimportante le champ électromagnétiquequi l’entoure. Pour cela, la CEM doitêtre testée. Il faut d’une part, limiter leniveau des émissions non désirées de

l’appareil et d’autre part, s’assurer quecet appareil est immunisé contre les per-turbations venues des équipements voi-sins (susceptibilité). Il s’agit donc entestant la CEM de lutter contre une pollution environnementale, tout en optimisant le fonctionnement des systèmes électriques.

Portables : attention, dangerC’est à cause de l’incompatibilité élec-tromagnétique qu’il est strictement in-terdit d’utiliser son portable dans unavion. Le champ électromagnétique créépar l’onde du téléphone réagit avec lechamp électromagnétique des appareilsde contrôle et peut causer des dysfonc-tionnements graves. Autre exemple, ilest très difficile voire dangereux de fairefonctionner certains appareils élec-

Après la pollution sonore et lumineuse, voici la pollution électromagnétique.Elle se forme lorsque les champs électriques et magnétiques de deuxsystèmes électriques se rencontrent et réagissent l’un avec l’autre. Les conséquences peuvent être aussi bien matérielles qu’humaines. La compatibilité électromagnétique de tout système électrique doit donc êtretestée pour éviter toute nuisance.

COMPATIBILITÉ ÉLECTROMAGNÉTIQUE

Une bonne raison d’éteindreson portable dans l’avion

triques ou électroniques pendant unorage. Plus généralement, la compatibi-lité entre un émetteur (foudre) et un ré-cepteur (système électrique) localisés àproximité l’un de l’autre pose problème,car ils tendent constamment à réagirl’un avec l’autre. Les interactions élec-tromagnétiques n’ont lieu que lorsqu’ily a, en plus de l’émission et de la suscep-tibilité, couplage entre les deux systèmesélectriques. Ce couplage se fait soit parrayonnement, par le biais de champsélectromagnétiques, soit par conductionlorsque les systèmes sont en contact avecun conducteur (fil électrique, tuyau declimatisation…).

Risque foudre : mieux vaut prévenir que guérirComme tout type de décharge élec-trostatique, la foudre constitue unrisque pour les systèmes électriques.Lorsqu’un cumulo-nimbus chargé enélectricité se décharge sur le sol et génèreun foudroiement, le champ magnétiqueproduit est colossal. Il faut donc équiperle système d’une protection contre lafoudre, car elle peut soit altérer son uti-lisation, soit le mettre hors d’usage. Toutobjet placé dans une zone à risque doitdonc pouvoir résister à un tel champmagnétique, sans subir la moindre alté-ration. Pour cela, il doit être testé pourdes champs magnétiques équivalant àcelui de la foudre.

Vue de la chambre de réverbérationdu laboratoire IETR de Rennes.

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Tester la CEM : plutôt deux fois qu’uneTester la compatibilité électromagné-tique est obligatoire pour tout objetélectrique ou électronique. Cela permetde savoir dans quelle mesure un appareilpeut être utilisé dans un environnementélectromagnétique donné. Pour cela, ilest possible de mettre deux méthodes àcontribution, conjointement. La pre-mière méthode permet d’obtenir un ré-sultat théorique : pour cela, il fauteffectuer une simulation numérique.L’objectif est de modéliser le systèmeélectrique à vérifier ainsi que l’environ-nement dans lequel il sera placé en ajou-tant un algorithme censé reproduire lesinteractions (émissions, susceptibilité etcouplage entre les appareils). Cette mé-

Chambre anéchoïque RF utilisée pour les essais CEM(émissions et immunités rayonnées).

Vue du blindage électromagnétiqued’un téléphone portable.

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thode permet d’obtenir des résultatsthéoriques. Pour plus de précision, unesimulation analogique est ensuite effec-tuée. L’objet étudié est placé dans un environnement électromagnétique deréférence et son fonctionnement est ob-servé. Des mesures sont alors réalisées etpermettent d’établir, en cas de perturba-tions, une protection adéquate.

Protéger les systèmes : une sécurité de basePour rendre un système électrique com-patible électromagnétiquement, desprotections lui sont ajoutées afin de ré-duire sa susceptibilité, d’une part, maisaussi pour garder ses émissions au ni-veau le plus bas possible. On lui installedonc un blindage, qui se matérialiseobligatoirement par un matériauconducteur. Soit il absorbe le champmagnétique, soit il le réfléchit. Pour uneprotection contre la foudre par exemple,un parafoudre permet d’encaisserl’énergie libérée par l’éclair. Dans le cascontraire, la foudre détruirait l’appareilà cause de l’augmentation fulgurante deson potentiel électrique.

Variateur de vitesse : une composante à surveiller de prèsPour permettre un meilleur contrôle etun meilleur rendement à une installa-

tion motorisée, il est possible d’y inté-grer un variateur de vitesse. Ce derniera pour objectif de fournir au moteurune onde de tension à amplitude et fré-quence variables, en maintenant le rap-port entre la tension et la fréquencesensiblement constant. Cela permet decommander la vitesse du rotor du mo-teur par la commande de la fréquencedu courant au stator (partie du moteurdans laquelle tourne le rotor). Seule-ment, ce type d’équipement est très per-turbateur, et souffre souvent d’uneinstallation inadaptée. L’arrivée du va-riateur doit être filtrée, et l’installationd’un blindage entre le moteur et le va-riateur est nécessaire pour éviter d’éven-tuelles interactions. Si le raccord n’estpas correctement effectué, ce qui estsouvent le cas, les équipements se per-turbent mutuellement et cessent toutsimplement de fonctionner.

Les normes CEMDepuis le 1er janvier 1996, la compatibi-lité électromagnétique doit obligatoire-ment être testée pour tout objetélectrique ou électronique et répondaux directives européennes CEM (direc-tive 89/336/CEE). Mais depuis 2007, ellelaisse la place à la directive 2004/108/CEdont un guide d’application a été publiépar l’Union européenne. Seuls certainssystèmes n’entrent pas dans le champ dela directive : les terminaux de commu-nication et radios (directive 1999/5/CE),les équipements électromédicaux (di-rectives 1993/42/CEE et 1990/385/CEE)et les équipements automobiles et aéro-nautiques (qui répondent à une régle-mentation spécifique).

Il est donc essentiel de tester la CEMpour éviter toute pollution et s’assurerdu bon fonctionnement des systèmes.Un seul problème est observé : certainesnormes produits n’ont pas évolué de-puis une dizaine d’années, alors quel’environnement a connu de nombreuxchangements et accueilli de nouveauxarrivants, comme le Wi-Fi ou la 3G et la4G, qui ont modifié de manière consi-dérable le champ électromagnétiqueglobal.

Alexandre Arène

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SÉCURITÉ

U n des intérêts de la réglementa-tion est d’avoir défini une ana-lyse de risque foudre qui, dans

le principe, permet de déterminer si lafoudre est un facteur aggravant durisque. Grâce à un logiciel, des bureauxd’étude non spécialisés dans la foudredevraient être capables de faire cetteanalyse. Hélas, il n’est pas possible demettre en équation tous les paramètres

de la foudre, auxquels s’ajoutent ceux del’architecture des bâtiments et des mul-tiples réseaux courants faibles d’une installation industrielle. L’expérienceprouve que le nombre de paramètres esttrop important pour faire fonctionnerle logiciel correctement ; l’auditeur doitdonc faire des compromis. Ensuite,même si les paramètres sont corrects, lerésultat du calcul n’est pas toujours co-

Les normes sont indispensables et apportent des éléments positifs, mais ilfaut rester objectif et en voir les limites. La nouvelle réglementation imposeaux sites ICPE (Installations classées pour la protection de l’environnement)la réalisation d’une ARF (Analyse de risque foudre), puis d’une ET (Étudetechnique). C’est une excellente chose que de vouloir sécuriser les sitesdangereux, mais il faut regarder la réalité et observer si cette procédureest pragmatique et s’il est judicieux de l’appliquer aux sites non classés.

SÉCURITÉ

Analyse du risque foudre :quelle pertinence pour lesinstallations non classées ?

hérent et ne remplace pas l’expériencede l’auditeur. De plus, la nouvelle sériede normes foudre NF EN 62305 netraite pas encore la protection des lignescourants faibles. Elle donne des indica-tions sur la mise en œuvre des parafou-dres secteur, indique brièvement qu’ilfaut placer des parafoudres sur les lignestélécoms et laisse de côté les lignes cou-rants faibles (lignes RS 485, 4/20 mA,

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le mois prochain ? La réponse estpresque toujours non, sachant qu’uneprotection bien pensée représente uncoût faible par rapport à l’installation et,surtout, aux risques de pertes d’exploi-tation. Secundo, le site est-il dans unezone à fort niveau kéraunique (supé-rieur à 25) ? Auquel cas, il faut prévoirdes protections plus solides. Souvent,lorsqu’une installation a été endomma-gée par la foudre de façon récurrente, ilest proposé de faire une analyse derisque même s’il ne s’agit pas d’uneICPE. Mais ce n’est pas un logiciel quiaide à la prise de décision, c’est le clientqui demande un niveau de protection,par exemple une protection maximale sielle lui coûte moins cher qu’un seul dé-placement sur site. Si le site n’a jamaissubi de dommages ou est situé dans unerégion à faible niveau kéraunique, il estmalgré tout prudent de le protéger pouréviter la mésaventure qu’a connue ungros industriel français dans les années90. Son site de logistique, qui gère les viset boulons pour toutes ses usines d’Eu-rope, se trouvait dans une zone à faibleniveau kéraunique et restait sans protec-tion. Les lignes télécoms ont subi uneagression foudre qui a endommagé lemodem et la carte de communication de

Ethernet…) qui sont les plus fragiles etles plus importantes à protéger, car rac-cordées pour la plupart à des équipe-ments stratégiques (sécurité incendie,etc.) ; ou bien elles vont à l’extérieurchercher des informations qu’elles ra-mènent dans la salle PC sécurité. Autre-ment dit, elles ramènent la foudre dansun local qui gère tout le site. Ainsi, pourun site de traitement des déchets, le PCsécurité reçoit les lignes qui viennent dela pesée des camions et de la mesure dela radioactivité de leurs chargements, ducontrôle d’accès, des caméras de surveil-lance, etc. En général, cette salle setrouve à côté de la salle comportant lesbaies des automates qui gèrent le processindustriel, l’élément le plus sensible. Onconsidère donc que la foudre est un fac-teur aggravant pour l’environnement etles personnes, mais on ne s’inquiète pasde ramener la foudre dans le local quigère le site. Attirer l’attention sur lerisque foudre avec une réglementation(même imparfaite) sur les sites poten-tiellement dangereux est donc unebonne chose. À charge pour l’expertconsultant de compenser les faiblessesdu logiciel, comme l’illustre cette cita-tion humoristique : « L’ennui avec lesordinateurs, c’est qu’ils font ce que vousleur dites de faire, pas ce que vous voulezqu’ils fassent (D. Cohen). »

Bien évaluer le risque : deux exemples concrets Un exemple vécu : le datacenter d’unebanque demande à un consultant d’es-timer la nécessité d’une protectioncontre la foudre, lequel applique la ré-glementation en faisant l’ARF. Son logi-ciel répond que le site étant dans unerégion à faible niveau kéraunique (labanlieue de Lille) et situé dans une cu-vette, la protection est superflue. Le ha-sard a voulu que la foudre tombe à côtédu site trois mois plus tard. Les dégâtssur les systèmes de communication ontcausé une panne de tous les distribu-teurs automatiques de billets de la ré-gion durant plusieurs jours. Nefaudrait-il pas alors réduire l’analyse derisque à 2 questions. Primo, est-il sup-portable de subir un problème sachantqu’il peut se produire dans 10 ans, ou…

l’ordinateur central. Même après leurremplacement, des dysfonctionnementsaléatoires ont ralenti l’entreprise aupoint qu’il était envisagé de revenir àune gestion manuelle du stock ! L’ali-mentation continue 5 V de l’ordinateurétait endommagée et plantait la ma-chine plusieurs fois par jour. À l’évi-dence, un parafoudre sur la lignetélécom en entrée du bâtiment et unautre pour la baie du modem auraientsuffi à éliminer la surtension. Soit unedépense d’environ 500 €, comparée àdes pertes d’exploitation de plusieurs di-zaines de milliers d’euros, voire de mil-lions d’euros en cas d’arrêt des usines.D’une manière générale, pour une ins-tallation non classée, sans caractère stra-tégique et dans une région à faibleniveau kéraunique, que les lignes soientaériennes ou enterrées, des parafoudressecteur de type 2 ayant un Imax de 10 kA et un Up de 1 500 V conviennent.Pour les lignes télécoms, des éclateurs àgaz pouvant écouler 10 kA en onde 8/20 μs seront bien adaptés. Les statis-tiques prouvent, en effet, que dans envi-ron 90 % des cas, les parafoudresn’écoulent pas plus de 3 kA.

Soigner la mise en oeuvre : une priorité Mais il faut garder à l’esprit que l’effica-cité d’une protection dépend plus de samise en œuvre que des performancesdes produits, surtout pour les raccorde-ments de blindages et les parafoudrescourants faibles pour lesquels la règle del’art des 50 cm est trop laxiste. Les do-cuments normatifs ne sont pas encoreassez précis. La nouvelle série de norme62305 a au moins l’avantage de ne plusimposer une valeur de terre particulièrepour la mise en œuvre d’une protectionpuisque la valeur de terre n’intervientpas dans l’efficacité des parafoudres. Enconclusion, pour un site non classé,l’analyse de risque foudre est inutile. Ilfaut protéger toutes les installations. Onchoisit les performances des parafou-dres soit d’après le niveau kéraunique,soit d’après le besoin de sécurité duclient, et surtout, surtout, on soigne lamise en œuvre.

Gilles Delcourt, APEI

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PORTRAIT D’ENTREPRISE

Blottie dans une lointaine banlieue, Wieland France, le « rejeton » désormaisjeune adulte de parents à la rigueur toute allemande, a su enquelques années devenir un acteur majeur de la connectique. Dans une filière où lepoids de l’innovation ne serait rien sans l’excellence humaine,Wieland a valorisé lemeilleur de ses hommespour tirer son épingle dujeu et faire la différencesur un marché hautementconcurrentiel. Lever de rideau !

WIELAND FRANCE, UNE PME QUI A LES ATOUTS

D’UNE TRÈS GRANDE

P entagone français (alias Projet Ballard), Tour D2 au cœur de La Défense,rénovation des tours City lights de Boulogne-Billancourt et du terminalnuméro 1 de l’aéroport Charles-de-Gaulle, les projets d’envergure font

tous appel au savoir-faire humain et technique de Wieland Electric France, néedans le giron de Wieland Gmbh, le leader mondial des technologies de connexionélectrique et spécialiste du « Plug and Play ». Fondée en 1910 à Bamberg, « la Romedu nord des Alpes », par le docteur Fritz Wieland, l’entreprise spécialisée alors dansl’industrie électrique n’a jamais cessé d’innover et de pousser ses pions au-delà deses frontières naturelles. Le groupe au capital familial, qui tire sa tradition d’excellencedans sa longévité, maîtrise son avenir. Et la belle histoire, ce sont les 2 200 salariésrépartis sur trois continents dans dix filiales qui continuent de l’écrire. La Suisse et le Japon ont complété le dispositif début 2014. La filiale française fêterason quart de siècle en 2015. Essai transformé, elle s’est hissée dans l’intervalle sur la deuxième marche du podium, à une encablure de sa consœur britannique. Elle incarne le dynamisme et la souplesse de la PME alliée à la solidité de la grandeentreprise. Une entreprise à taille humaine, orchestre rodé de 23 collaborateurs quis’organisent autour d’un bureau d’étude et d’un pôle d’ingénieurs commerciaux.Au pupitre, une direction bicéphale, en place depuis fin 2013. Serge Guenin etRégis Lecuyer, tous deux dans l’entreprise depuis 20 ans, maîtrisent les subtilités du secteur sur le bout de la baguette. Pas de fausses notes, chacun son pré carré, le tertiaire pour l’un, l’industrie pour l’autre, une gestion collégiale du quotidien.

Par Olivier Durand

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Cliquez, c’est branché.

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PORTRAIT D’ENTREPRISE

tion, « une pression qui induit desconditions de montage difficiles et desrisques d’erreur de câblage ; dans cecontexte, la connectique devient la solu-tion », assure Régis Lecuyer. À partirdes éléments de base, connecteurs,boîtes de raccordement, répartiteurs etcordons pré-confectionnés, des instal-lations complexes qui partent du ta-bleau jusqu’à chaque point terminalsont accomplies. Ce jeu de construc-tion à haute valeur ajoutée, rationnel àmettre en place, minimise le recours àla main-d’œuvre, les irrégularités demontage, optimise la sécurité et réduitde 70 % le temps de pose, permettantdonc une mise en service rapide. Avec70 % de part de marché sur le segmenttertiaire, « nous sommes le leader incontesté et incontestable », précise fièrement Régis Lecuyer. Wieland Electric a intégré le développe-ment durable, ou tout au moins « soutenable », dans sa politique générale pour en faire un nouveau levier de croissance. Sur le terrain desperformances environnementales,Wieland, qui se veut très opérationnelle,développe des solutions astucieuses etéconomes. « La chaleur engendrée par les machines-outils est captée puis transformée en énergie pour climatiserles usines », explique Serge Guenin.L’ensemble des résidus générés par lesateliers tels que les copeaux de matièresplastiques sont transformés en granu-lats pour retrouver de nouvelles appli-cations et une nouvelle vie. Par ailleurs,en vertu de la réglementation euro-péenne REACH, Wieland ne sélec-tionne que des fournisseurs capablesde l’approvisionner en matières premières qui ne représentent aucunrisque pour la santé humaine et la nature.

Une politique sociale responsable Le développement durable ne s’appuiepas uniquement sur le pilier environne-mental, mais aussi sur le volet social.Wieland a pour principe d’anticiper

« Wieland France, c’est la rigueur germaine et une manière plus latine d’arrondir les angles », avance SergeGuenin, un brin rieur. Bref, l’Europede la bière et celle du vin qui regardentdans la même direction ! Les bureauxsont ouverts, « l’information doit circu-ler pour plus de réactivité et assurer nosresponsabilités jusqu’à la livraison défi-nitive de nos installations ». Et ça

marche. Les cogérants, à l’unisson, précisent au passage que « la croissancesur les deux derniers exercices s’est faite àdeux chiffres et que la dynamique sepoursuivra cette année ».

Richesse de l’offre, innovation,compétencesLe succès français de Wieland n’est pasfortuit, elle puise dans les ressources desa maison mère, un grand groupe industriel, en matière de recherche & développement et d’appui technique.D’ailleurs, aime à rappeler Serge Guenin,le leitmotiv du siège est « commentpouvons-nous vous aider ? ». Wielandoffre des solutions pour les usages lesplus divers : armoires électriques, auto-matisation industrielle et du bâtiment,techniques de sécurité, la liste n’est pasexhaustive. Son catalogue est riche de20 000 composants destinés aux marchés tertiaire et industriel, dontcertains commercialisés par la concur-rence sous leur propre bannière, et elleest portée par une innovationconstante, plus de 1 000 brevets dépo-sés en moins de 30 ans, à l’image du « système de précâblage rapide », SPR.La réponse à un constat, le secteur dubâtiment réduit les délais de construc-

« Le dynamisme et lasouplesse de la PME

alliée à la solidité de lagrande entreprise. »

ses futurs besoins au niveau ressourceshumaines. Parce que « nous recrutonspour le long terme », souligne SergeGuenin, et parce que dans les faits, lamajorité des collaborateurs sont enposte depuis plus de dix ans, maintenirleur employabilité tout au long de leurcarrière est primordial. Wieland Francedéveloppe donc en permanence lescompétences des salariés en réponseaux nouvelles réglementations, aux développements technologiques, maisaussi pour maintenir son avantageconcurrentiel. Une exigence d’excellence« gage de service optimal et de sécuritépour nos clients », explique Serge Guenin. Mais pas seulement, carchaque collaborateur dont les savoir-faire sont en permanence maintenus àniveau reste légitime et responsable surson territoire. Une position qui le valo-rise et dont certains tirent profit au-delà de l’entreprise puisqu’une poignéed’entre eux, des chevronnés aux apti-tudes reconnues, « sont experts auprèsdes tribunaux » souhaite rappeler RégisLecuyer. Wieland France voit donc l’avenir envert, « Les grands projets repartent ». Et va devoir, pour accompagner sacroissance, étoffer ses troupes. Une trèsbonne nouvelle dans un pays où lemarché de l’emploi, tombé dans uncoma profond, ne donne aucun signetangible de réveil.

@olivier.durand

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Automate de sécurité modulaire.

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ÉQUIPEMENTS ET TECHNIQUE

52 j3e 828 / SEPTEMBRE 2014 - www.filiere-3e.fr

DRONES

Des solutions d’avenir pour le photovoltaïqueMalgré des débutstimides, les drones sont de plus en plus utilisés par les entreprises pour lecontrôle et l’inspection despanneaux photovoltaïques. Plus sécurisée, plusefficace et plus rapide,cette technologie constitueun atout précieux pour lesexploitants de centralessolaires. Dans un avenirproche, la maintenance par les drones pourra êtreutilisée pour toutes lestoitures accueillant unsystème photovoltaïque, et ce, sur des périmètres de plus en plus grands,mais aussi dans dessecteurs toujours plusvariés.

M obilité, gain de temps considé-rable : les drones s’affirmentde plus en plus comme l’ave-

nir de la maintenance des centrales solaires.En effet, en quelques heures au maximum,les drones permettent de couvrir un péri-mètre de grande envergure, alors que dansle cas d’une opération manuelle une telleinitiative prendrait plusieurs jours pour unrésultat finalement – très – imprécis. Ils of-frent donc une optimisation maximale desopérations de maintenance et une analyseprécise des résultats. Dès que le drone estsur place,, un audit au sol est ainsi aisémentréalisable et permet un contrôle des défautsinitiaux de la centrale solaire, donnant auxexploitants les moyens pour réparer les dé-fauts originaux, de façon à « faire jouer lagarantie constructeur », explique Fabrice

Dufour, de Bouygues Energies et Services(BES). Avec une moyenne d’un contrôlepar an, les résultats de la centrale sont trèslargement optimisés et les baisses de ren-dement inhérentes aux parcs solaires sontfacilement évitables. En effet, outre lespertes naturelles d’efficacité que connais-sent les centrales photovoltaïques, des dé-gradations diverses comme des cellulesdéfectueuses, des déjections d’oiseaux ouencore des herbes trop hautes, viennent ré-gulièrement altérer la bonne marche despanneaux. De même, une panne ou desdéfauts sur une seule cellule constituentune perte d’efficacité notable pour l’en-semble du panneau. Un panneau étantconstitué de trois lots de 20 cellules bran-chées en série, toute cellule défectueuse en-traîne mécaniquement des baisses derendement considérables, qui peuvent di-minuer « d’un tiers » l’efficacité globale,déplore Christian Mayle, responsable tech-nique de la centrale de Sourdun. Avec lesdrones, les problèmes potentiels sont rapi-dement visualisés et les techniciens peu-vent intervenir dans les plus brefs délais.Les points chauds apparaissent en jaunesur le moniteur du télépilote et les zonesen perte de rendements sont donc facile-ment repérables grâce au capteur de la ca-méra thermique embarquée.

Un premier test concluant à Sourdun : 9 km de panneaux photovoltaïques vérifiés en 2 heuresÀ la centrale solaire de Sourdun (77), laplus grande d’Île-de-France, BouyguesEnergies et Services et la Générale du Solaire (GDS) s’apprêtent à tester pour la première fois des drones dans une optique d’inspection et de maintenancedes panneaux photovoltaïques. Le 18juin dernier, BES et GDS ont ainsi orga-nisé une présentation de cette technolo-gie en expansion. Avec une puissance deproduction annuelle de 4,5 MW, la cen-trale photovoltaïque de Sourdun est ca-pable de fournir en électricité une villede 2 000 habitants. Composée à la foisde panneaux d’origines chinoise et fran-çaise pour un total de 18 700 panneauxphotovoltaïques, la centrale de Sourdundoit faire face à des pannes régulières deses panneaux français, justifiant ainsi lecontrôle des drones. Lors de la présen-tation, avec des rafales atteignant les 30 km/h, le fonctionnement du dronerestait – quasiment – optimal. Avec uneautonomie de 8 minutes en chargelourde et de 15 minutes en charge légère,les drones nécessitent cependant plu-sieurs batteries et, donc, un ravitaille-

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Pour détecter d'éventuelles anomalies sur lespanneaux photovoltaïques, le drone doit effectuerun vol stationnaire à 15 mètres de hauteur, suivantun angle de prise de vue très précis.

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ÉQUIPEMENTS ET TECHNIQUE

53j3e 828 / SEPTEMBRE 2014 - www.filiere-3e.fr

ment constant. Par géo-référencement, le drone peut aussisuivre un parcours prédéfini par le moniteur et se déplaceren pilote automatique. Pour François-Xavier Lemoine, dupôle Drone de Bouygues Energies et Services, « on pourraittrès bien envisager un vol uniquement en pilote automatique ». Eneffet, le travail du télépilote peut se limiter à une surveillancedu drone et une capacité à le ramener à son point de base, encas de nécessité absolue. Pour l’achat d’un drone, il fautcompter 12 000 euros, et 7 000 euros pour la caméra ther-mique. Se limitant à une hauteur de 10 à 12 mètres, les dronesréalisent l’audit des 9 kilomètres du site en seulement 2 heures,avec une vitesse n’excédant pas les 5 km/h. Il faut toutefois ajou-ter le temps nécessaire au changement de batterie, indispensa-ble au vu de la faible autonomie des drones. Les résultats, unefois parvenus au moniteur, sont analysés par un bureau d’étudechez Bouygues E & S. Pour Daniel Bour, président de la Géné-rale du Solaire, « l’utilisation de drones à des fins de contrôlesthermiques sur les fermes photovoltaïques de grandes dimensionsau sol ou sur toiture s’avère être le moyen le plus efficace pouridentifier rapidement les éventuels défauts sur les capteurs solaires». Selon les normes de la DGAC mises en place de 2012, lesdrones se classent en S2. Par conséquent, les engins ne peuventvoler à une hauteur excédant les 50 mètres, pour 1 000 mètresde rayon à l’horizontale.

Drones : "la promesse de développements considérables pour l’avenir"Daniel Bour est confiant : « cette technologie prometteuse n’en estencore qu’à ses débuts et porte en elle la promesse de développe-ments considérables pour l’avenir. » En réduisant considérable-ment les risques humains et en assurant une efficacité accrue,cette technologie automatisée devrait trouver à coup sûr des applications diverses, non seulement dans tous les secteurs del’énergie, mais encore dans d’autres domaines. Dans le secteurdu BTP par exemple, le suivi de chantier constitue un marchéréel, notamment du fait de la capacité des drones à prendre desphotos en haute définition avec une précision quasi parfaite. Demême, dans le secteur de l’efficacité énergétique des bâtiments

tertiaires, les bilans thermiques représentent autant d’applica-tions possibles. Capables se rapprocher au plus près des pylônesà haute tension et de prendre des photos précises, les dronesconstituent un réel atout, tant en matière de sécurité qu’entermes de gain de temps. Déjà, ERDF et Delta Drone ont signédes partenariats en 2013 pour l’observation et la maintenancedes lignes à haute tension. Dans certaines zones difficilementaccessibles, l’usage de drones représente en effet un coût moin-dre en comparaison des frais engendrés par l’envoi de person-nels sur les lignes à haute tension. Pour Jean-Philippe Trin, PDGde Bouygues Energies et Services, les projets de développementsont au centre des recherches du pôle Drone. Il déclare ainsi que« la conception et la proposition de solutions innovantes est un axestratégique de notre offre de services : d’une part pour garantir,avec toujours plus de fiabilité, la pérennité et la performance desinfrastructures de nos clients ; d’autre part, pour en optimiser laperformance énergétique dans une logique d’amélioration continue ». En multipliant les applications dans le domaine del’efficacité énergétique, l’opérateur de drones Bouygues Energieset Services mise sur un marché en développement constant. Et sur une formidable promesse technologique pour l’avenirassortie de meilleurs rendements dans le secteur du photovoltaïque. Simon Ballarin

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RLe drone se pilote à l'aide d'une console et d'un écran. Pour lavérification des panneaux photovoltaïques, il effectue un survol enmode automatique, suivant une trajectoire paramétrée sur ordinateur.

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CHIFFRES CLÉS

Compteurs intelligents en Europe :

Technologies de la ville intelligente dans le monde :

Accroissement de la population urbaine :

80%de la population européennedevra être équipée de compteurs

intelligents

La population urbaine mondiale

passera de 3,6 milliards en 2010

à 6,3 milliards

La planète comptera 37 métropoles

de plus de 10 millions d’individus (22 en Asie)

En 2020

Entre 2010 et 2050

Depuis 10 ans

5 milliards €investis dans 300 projets de smartgrids en Europe (4 milliards dédiés au

déploiement de compteurs intelligents)

Italie

Seul pays dont la populationest équipée de compteurs

intelligents

Royaume-Uni

40 à50milliards €générés par le déploiement de compteurs intelligents

53millions de compteurs (électricité et gaz) devraient être installés d’ici

2019, pour un marché de 12 milliards €

+ 230%de croissance

Entre 2012 - 2020 D’ici 2015

144milliards €

investis dans les réseaux de distribution

d’électricité

183milliards €investis dans les EnR

et dans les technologiesintelligentes

25milliards €

investis dans les technologies intelligentes de l’énergie, smart

grids, stockage, efficacité énergétique, véhicules électriques…

contre 23,5 milliards en 2012

2 300 milliards €

investis dans le réaménagement d’infrastructures

urbaines

Le marché devrait quadrupler en passant

de 4,7 à 15,5 milliards €(marché concentré

en Amérique du Nord, Europe, Asie-Pacifique)

En 2020

En 2013 En 2013

En 2025

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D’ici 2050

D’ici 2020

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LE PLUS LU SUR www.filiere-3e.fr

Le réagencement de l’équilibre territorial, de l’indépendanceénergétique et de la modernisation des infrastructures estprimordial pour la transition énergétique helvète. Au-jourd’hui, la promotion de l’efficacité énergétique coûte 100fois moins cher à Berne que l’importation de l’énergie fos-sile, 290 fois moins cher à Zurich et 445 fois à Neuchâtel.L’autosuffisance énergétique de la Confédération atteint,elle, les 20 %.

Objectif 89 % d’autosuffisance en 2035Pour la Confédération helvétique, la transition énergétiques’inscrit dans la logique d’une perspective économique. Lesobjectifs sont : l’atteinte de 89 % d’autosuffisance en 2035et l’harmonisation des investissements en efficacité énergé-tique entre les cantons. La clef du succès réside dans la libé-ralisation du marché de l’électricité helvète – rejetée en 2002par le peuple suisse lors d’un référendum – et dans un vraiaccord de partenariat avec Bruxelles. Le Conseil fédéral avaittransmis au Parlement son projet d’abandon progressif dunucléaire à l’occasion de la création de la Stratégie énergé-tique 2050. Le projet comprend le développement des éner-gies renouvelables, ainsi qu’une augmentation de l’efficacitéénergétique des bâtiments. Le tout sans fermer la porte auxalternatives fossiles pour pallier les lacunes et les demandeséventuelles. (...)

Le Forum franco-suisse de la transition énergétique, qui a eu lieu en juin dernier àLyon, a permis l’échange d’expériences entreentreprises de l’énergie des deux pays limitrophes. Le projet de transition

énergétique suisse – Stratégie énergétique2050 – a débuté depuis septembre 2013.

LES SOLUTIONS SUISSES POUR LA TRANSITION

ÉNERGÉTIQUE

Publié le 16/07/2014 par Maxime PIZON

Retrouvez la suite sur www.filiere-3e.fr

La libéralisation du marché de l’électricité est une des clefs de latransition énergétique suisse. Elle devrait être effective en 2016.

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UFC-Que choisir propose, sur la base d’une étude faite sur un panel de 5 maisonsdes années 1970 et de 34 professionnels du bâtiment, de « reconstruire » complètement le système de support à la rénovation énergétique qui est en trainde se mettre en place.

Extrait du blog Pages-énergie, rédigé par Olivier Corteville, formateur RGE ayant déjà plus de 150 artisans formés à son actif.

AILLEURS SUR LE WEB

Autant dire « qu’à partir du gravillon, jeconnais l’envergure de la baleine ». UFC-Que choisir rappelle tout d’abord les en-jeux de la rénovation énergétique dans lesobjectifs fixés pour l’atteinte d’un niveaud’émission de gaz à effet de serre très infé-rieur à celui de 1990. Mais l’étude énonceaussi ceci : sur 34 professionnels appelés,29 ont répondu présents dont le tiers ap-partient à des réseaux organisés commecelui d’EDF Bleu Ciel et GDF Dolce vita, lereste étant des professionnels dits « RGE ».Moins d’un tiers (27 %) a fourni un auditthermique de la maison, le reste ayantfourni un devis et 6 n’ayant pas répondu.Ceux qui ont fourni l’audit appartiennentà un réseau, et les RGE n’ont rien proposé.Tous les professionnels appartenant à unréseau ont fait la visite complète des lieux,alors que deux tiers des indépendantsn’ont pas de fait de visite complète.

Répondre aux enjeux de la rénovation énergétiqueL’exhaustivité de l’évaluation thermiquen’a été faite que par une seule entreprise,les autres ont abordé le sujet de manièrelégère, voire erronée, voire pas du tout.Par ailleurs, UFC n’indique pas le cabinetou bureau d’étude qui aurait fait lescontres analyses d’évaluation de ce qui aété remis par les artisans. Ainsi, la majo-

rité a eu beaucoup de peine à répondreaux enjeux de rénovation énergétique de-mandés par les propriétaires des 5 mai-sons, notamment sur la nécessité d’uneapproche globale, le lien entre les diffé-rents corps de métier et la prise encompte des aides et financement actuelsdans le dossier de financement.Il semblerait donc, selon l’étude, qu’il se-rait préférable de s’adresser aux grandsréseaux qui, à priori, ont une approcheglobale, un apport d’outils d’analysethermique et une vision claire des don-nées financières… « Cessons de tirer surl’ambulance, ça ne produit rien de bon. »Il s’agit d’un marché encore en devenir etd’acteurs encore neufs qui ne demandentqu’à bien faire dans une réglementationthermique et fiscale (CIDD et CEE ) quibouge et qui doit se stabiliser. La qualitésera, de toute façon, tirée vers le haut parla capacité des professionnels RGE à ré-pondre de mieux en mieux, la concur-rence devant jouer son plein droit.

Revisiter l’offre commercialeLa capacité à vendre de nouvelles presta-tions de « maîtrise d’œuvre énergétique »au bon prix est une chose sérieuse auxyeux des professionnels RGE, mais cecireste une nouveauté qui demande de re-visiter l’offre commerciale entre les pro-fessionnels RGE et les propriétaires, deprendre et avoir le temps de faire des of-fres intégrant un audit thermique, de va-loriser ces nouvelles actions d’avant -venteau bon prix et, éventuellement, de s’équi-

La rénovation énergétique : comment tuer dans l’œuf les initiatives RGE ?

UFC-QUE CHOISIR

Le label RGE (Reconnu Garant del’Environnement) est signe de haute qualitéenvironnementale. Les professionnelsbénéficiant d’une qualification RGE remplissentles critères d’éligibilité de l’éco-conditionnalitéannoncée par le gouvernement. Les primesénergies (CEE) sont déjà conditionnées, depuisl’année dernière, à des certifications pourcertains produits. À partir du 1er juillet 2014, lesparticuliers souhaitant bénéficier de l’Eco-PTZdevront faire réaliser leurs travaux par uneentreprise certifiée RGE.

per en outils informatiques... tout en sa-chant que le professionnel RGE peut êtrele patron d’une société de 3 personnesavec deux chantiers vivants en parallèle etqu’il fait bien son boulot.Les capacités de financement existent au-jourd’hui, il s’agit juste d’un souci de com-munication et de faciliter l’accès à cesfinancements directs ou par des tiers. Lepropriétaire connaît à peu près ses attenteset son besoin d’accompagnement, mêmes’il y a de vrais soucis d’interprétations,mais l’enjeu est surtout sur leurs capacitésà financer un projet sur la base d’aides quichangent toutes les années. À se demandersi, actuellement, il n’y a pas de grands lob-bies qui, voyant le marché de la rénovationse dessiner, mettent en œuvre tous lesmoyens possibles et imaginables pour tirerla couverture à eux. L’histoire ne dit pasnon plus quelles étaient les familles occu-pantes, leurs niveaux de revenus et leursréels besoins de rénovation.

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SALON INTELLIGENT BUILDING SYSTEMS 2014,le rendez-vous de la performance

des bâtiments tertiaires, industriels et collectifsLe salon IBS – Intelligent Building Systems – se tiendra les 24 et 25 septembre prochain au CNIT à laDéfense. Comme chaque année, le salon réunira les acteurs et experts du marché de la perfor-mance énergétique dans le domaine tertiaire, industriel et collectif. Depuis 5 années, le salon IBSest organisé pour répondre à la demande des professionnels en quête de fournisseurs, d’informa-tions et de conseils, de témoignages clients ou encore de partages d’expertises. 150 entreprisesseront présentes sur le salon : elles présenteront leurs nouveautés d’une part, mais elles participe-ront également à des débats portant sur les problématiques environnementales et énergétiques,l’Immotique, le confort et la sécurité. Au total, 20 conférences seront organisées, mises au pointavec la collaboration d’un comité d’orientation chevronné. Quatre grands cycles viendront rythmercette 5ème édition : la conception et le bâtiment neuf (intégrer les contraintes inhérentes à la perfor-mance énergétique dans la construction de nouveaux bâtiments), la rénovation et la mise en œuvre(mettre aux normes les équipements déjà existants), l’exploitation et les utilisateurs (suivi, mainte-nance, utilisation et perception des consommateurs), et enfin l’innovation et la prospective (déve-loppement des nouvelles technologies du bâtiment intelligent de demain). Pour cette 5ème édition,Intelligent Building Systems s’affirme comme l’un des évènements majeurs du Smart Building. Entrel’année de sa création en 2010 et aujourd’hui, le nombre d’exposants et de visiteurs a doublé surle salon. Cette année, plus de 4 500 visiteurs ont rendez-vous avec 150 partenaires et exposants.Qu’ils soient issus de directions générales, ingénieurs, chefs de projets, intégrateurs, maîtres d’œu-vre, éditeurs de logiciels, les visiteurs d’IBS ont pour principale motivation de voir des nouveautéssur le salon, dans les domaines de l’efficacité énergétique, la production, le stockage, les énergiesrenouvelables, la GTB/GTC, l’automatisation des bâtiments, sans oublier les offres de « SmartGrid/Smart Metering ».

La liste des exposants et des conférences, ainsi que des badges visiteurs gratuits sont disponibles sur le site d’IBS : www.ibs-event.com.

POUR Y ASSISTER, RENDEZ-VOUS LES MERCREDI 24 ET JEUDI 25 SEPTEMBRE 2014 AU CNIT, À PARIS LA DÉFENSE.

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GTBUn système expert d’analyse des performances en temps réel

GTBCap Technologie développe un réseaunational d’intégrateursDevant la forte demande des installateurs, intégrateurs et maî-tres d’ouvrage pour la maîtrise de solutions de régulation et deGTB simples et économiques, Cap Technologiemet à disposi-tion ses gammes de régulateurs et de GTB « non paramétrées ».Pour un coût qui se situe entre 20 et 75 % en dessous du prixdu marché, et des temps de paramétrage et de programmation5 à 10 fois moindres, les solutions proposées aux installateurspermettent de réaliser des économies substantielles. Après uneformation complète au sein du centre de formation agréé deCap Technologie, le client accède au paramétrage et à la miseen œuvre de régulateurs sure700NP, sure800NP et sure930NP,en toute autonomie et sans connaissances préalables en infor-matique ou en programmation. Grâce à l’assistance de CapTechnologie, l’installateur profite d’applications largement dif-fusées et éprouvées et d’outils simples et performants.

Efficacité énergétique Valise d’audit énergétique

La valise BatAudit est le fruit d’un partenariat entre B.tib etDistrame. Il s’agit d’une centrale d’acquisition permettantde réaliser des campagnes de mesures multi-énergies entoute simplicité. Elle répond aux besoins des bureauxd’étude et cabinets de conseils réalisant des audits énergé-tiques dans le cadre de l’obtention de la certificationISO 50001. Cette valise fonctionne avec les capteurs sans-filFrançaise d’Instrumentation, reprenant des informationsissues de compteurs d’eau, de gaz, d’électricité, etc., ainsi quetoute autre mesure. Elle est dotée d’une interface graphiquepermettant de configurer les transmetteurs, de visualiser descourbes, d’afficher des indicateurs de performance dédiés àla RT 2012 et d’exporter les mesures au format Excel.

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Les solutions Panorama deCODRA permettent de visuali-ser, contrôler et analyser les performances des procédés entemps réel. Leader sur le marché des Interfaces homme-ma-chine (IHM), de la supervision (SCADA) et des systèmesd’information (MES), la plateforme logicielle Panorama E²est notamment reconnue pour ses applications deGTB/GTC : climatisation, chauffage, vidéosurveillance, in-trusion, contrôle d’accès, détection incendie, éclairage, mo-nitoring des consommations eau-électricité-gaz… Fortesde 28 ans d’expérience dans les domaines de la GTC/GTB,de l’énergie, des process, de l’agro, de l’automobile, de l’eau,de la sécurité, du nucléaire et du militaire, les équipes deCODRA ont pour mission d’apporter des réponsesconcrètes aux projets pour une réalisation 100 % française.

PRODUITS

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SALON INTELLIGENT BUILDING SYSTEMS 2014,le rendez-vous de la performance

des bâtiments tertiaires, industriels et collectifs

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PRODUITS

Installations électriques Un nouveau connecteur spécial câblage structuré

Pour répondre aux besoins du câblage structuré des bâtiments,des centres de calcul ou de l’industrie, le groupe allemand MetzConnect propose un nouveau connecteur : le RJ45 Field PlugPro C6A. Il permet, après un montage relativement simple,d’établir sur place une connexion fiable sans outils particuliers.Grâce à sa forme compacte, Field Plug convient aux applicationsmultiports et trouve sa place dans un espace très réduit. Le blin-dage de l’appareil contre les perturbations électromagnétiquesest assuré à 360° par un boîtier en zinc moulé sous pression. LeRJ45 Field Plug Pro C6A est approprié pour des transmissionsallant jusqu’à 10 Gbits et peut être reconnecté, démonté et réutilisé si le câble est endommagé ou en cas d’erreur de câblage.Au total, 32 départs de câbles sont prévus et permettent de choisir la direction adéquate au moment du montage.

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Installations électriques Nouveau testeur de câblage et de transmission pour les réseaux LANIdeal Networks lance le SignalTEK CT, un testeur de câblage et de transmission pour réseaux locaux (LAN). Ilpermet de prouver la bonne installation des câblages cuivreet leur capacité à prendre en charge des applications Gigabit Ethernet, conformément à la norme internationaleIEEE802.3ab. Un simple appui sur le bouton Autotest permet de connaitre en 15 secondes les résultats, qui sontensuite sauvegardés, et peuvent être exportés au formatPDF, sur une clé USB.Destiné à la fois aux installateurs et aux clients finaux, leSignalTEK CT est la solution pour prouver les perfor-mances d’une installation.

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Suivi énergétique Cap Technologie répond aux besoinscroissants en efficacité énergétiqueCap Technologie développe un pack de solutions de suiviénergétique sure2020 multi énergies, multi sites, multi protocoles et multi utilisateurs clés en mains. Le portail cap-e-energie permet de collecter les données énergétiqueset climatiques des bâtiments et permet à l’utilisateur de disposer d’analyses et de prédictions et d’être alerté automa-tiquement via e-mail en cas de dérives, fuites, ou dépassementénergétique et budgétaire. Le portail cap-e-energie disposed’un module d’alertes configurable, avec journal de bord etautorise une saisie manuelle (compteurs non instrumentés,factures, indicateurs de production, normalisation…) et peutêtre complété de bilans, d’un suivi et d’une analyse à distance,du suivi des installations de GTB et de régulation. ©

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DomotiqueSolution d’automatisation des protections solairesEn créant un dialogue permanent entre le bâtiment, son environnement et les conditions climatiques, les solutionsd’automatisation des protections solaires animeo de Somfyrépondent aux exigences règlementaires. Pour gérer le mou-vement des protections solaires, plusieurs systèmes d’auto-matisation sont possibles avec, par exemple, uneprogrammation en fonction de l’heure, des variations climatiques ou de l’occupation du bâtiment. En 2012, la « gestion des ombres portées » a été lancée ; cette innovationapporte une gestion plus fine et plus intelligente des façadesautomatisées en prenant en compte le déplacement de l’om-bre sur la façade d’un bâtiment. ©

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PRODUITS

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Smart grid Le service Web de Hager qui valoriseles bâtiments intelligents

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Destiné aux exploitants et aux occupants, hager-energyapporte de multiples solutions en termes de gestion del’énergie et de contrôle à distance. À partir d’un PC, d’unsmartphone ou d’une tablette, l’utilisateur accède à un portailsécurisé lui permettant de consulter ses consommationsénergétiques et d’agir sur son installation. Une interfaceintuitive regroupe les consommations d’électricité (éclairage,prises…), de chauffage (qu’il soit électrique ou à fluide) etd’eau (EFS et ECS) et permet une visualisation en tempsréel de l’ensemble des données, présentées sous forme degraphiques pour une meilleure lisibilité.

Installations électriques Le mini connecteur équipé du plus haut niveau de protection IPWieland met sur le marché le nouveau connecteur intelli-gent RST MINI gesis® IP+, qui repousse les limites du système de connecteur circulaire RST IP68. Les connecteurs5 pôles et les embases de valeurs nominales sont non seule-ment conformes aux degrés de protection IP66, IP69K etIP68, mais sont également conçus pour un montage simplesur site. Wieland Electrics s’appuie sur la toute nouvelle tech-nologie Twistlock pour le verrouillage automatique desconnecteurs enfichés. De plus, une séparation avec le raccordà baïonnette est rendue possible par une simple rotation dela bague de verrouillage. Même si ce dispositif est spéciale-ment conçu pour les techniques d’éclairage, il est possiblede l’utiliser pour des installations dans des espaces très restreints.

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Sébastien Meunier, directeur marché Performance énergétique ABB

Diplômé d’une maîtrise d’informatique et d’un 3e cycle en Architecture des Systèmes d’Informations et deCommunications, Sébastien Meunier exerce depuis 20 ansune expertise dans la convergence numérique de l’énergie et des servicesdans les infrastructures techniques et les bâtiments, aussi bien sur le planopérationnel que marketing. Contributeur au sein de la filière éco-électriqueau GIMELEC, IGNES et cofondateur de l’association Smart Buildings Alliancefor Smart Cities, Sébastien Meunier est depuis 2012 en charge du marché dela Performance énergétique pour ABB France.

ou du contrôle de l’éclairage. Ces troisnotions se complètent.Mais une 4e notion va apparaître : c’est lacapacité de se connecter aux grids. Ce quichange, c’est la fin des tarifs réglementés.Si le prix de l’énergie nous montre qu’ilvaut mieux s’effacer ou consommer plussur une plage horaire, même si j’ai une iso-lation optimale, cela ne changera rien. Ilme faut une connexion aux grids. Jusqu’àprésent, on faisait une adduction au réseaud’énergie, comme on faisait une adductionau réseau télécom ou au réseau d’eau.Maintenant, il va falloir faire uneconnexion. La différence, c’est le digital.C’est ce qui différencie les grids des smartgrids. Il s’agit en fait de la notion de flexi-bilité énergétique. Il va falloir se connecteret non plus seulement se brancher au sensélectro mécanique du terme.

j3e - Voyez-vous d’autres thèmes enpointe en 2014 ? S. M. - Oui, une tendance : l’Energy awa-reness, ou « place de l’humain ». Cela dated’avant 2014, mais se développe de plusen plus. Il s’agit de la capacité de l’utilisateurà prendre la main sur le mode d’exploita-tion de son bâtiment et son confort. On est monté d’un cran en 2014. C’estpourquoi le système d’information éner-gétique se développe. C’est le seul moyenpour que l’utilisateur puisse accéder à desnouvelles propositions de valeurs. Car on ne peut pas tout informatiser ettrouver le modèle optimal. Le modèle opti-mal, c’est celui qu’a décidé l’utilisateur. Unutilisateur averti.

Propos recueillis par Aymeric Bourdin

j3e - Dans quelle mesure des rencontrescomme IBS contribuent-elles à la commu-nication et à l’information de la filière ? Sébastien Meunier - Aujourd’hui, le digitala pris possession de la filière, de la concep-tion à la destruction du bâtiment, en pas-sant par son exploitation. Cela est asseznouveau. La question de la formation etde l’information de la filière se pose doncde bout en bout. Les différentes parties ne peuvent plus sepermettre de travailler en lots déconnectésles uns des autres. À la fin, il s’agit du mêmebâtiment, du même utilisateur et du mêmecoût global. Ce qui était sécable dans unmonde déconnecté devient lié à partir dumoment où le bâtiment est connecté. Àquoi ? Aux smart grids, notamment. La for-mation et l’information de la filière pren-nent alors tout leur sens, car chacun abesoin de comprendre comment chaquesous-système s’insère dans un environne-ment plus large, qui est le bâtiment. Les phases de conception, de réalisation etd’exploitation sont liées. À ce titre, lamaquette numérique est peut-être un outilcapable de fédérer et rendre cohérentes cesdifférentes phases, ou encore l’approcheen coût global (conception et coûts d’ex-ploitation). IBS permet quant à lui de concentrer dansun espace commun l’ensemble des expertset des technologies pour connecter le bâti-ment. Autour des enjeux de confort pour lesoccupants ou d’optimisation de l’exploi-tation pour les propriétaires vont tournerdes questions de coût énergétique. Historiquement, quand on parle de GTB,on est axé sur le confort et la régulation.

Ces technologies évoluent pour gérer d’au-tres fonctionnalités : la connexion aux gridset le pilotage énergétique, en constituantun système d’information énergétique pro-pre à chaque bâtiment. Ces technologies digitales donnent aussiaccès à de nouvelles applications commela reconfiguration des systèmes, pour adap-ter son building en fonction des plateauxprojets, par exemple. Ou proposent desoutils de gestion à distance qui permettentde mutualiser des moyens humains et/oulogiciels. Dès lors, on n’est plus limité auseul bâtiment. On peut raisonner sur desparcs immobiliers. Là-dessus, IBS estcontributeur, car il concentre le best of desacteurs qui vont permettre de digitaliserle bâtiment, sa gestion technique et éner-gétique.

j3e - Les thèmes machine to machine etsmart grids sont mis à l’honneur surIBS 2014. Comment voyez-vous cesthèmes ? S. M. - Le machine to machine, c’est lacapacité du bâtiment à produire de la don-née pour alimenter un système d’infor-mation énergétique et constituer un sys-tème d’information pour de nouvellesapplications et nouveaux services. Jusqu’àprésent, on raisonnait sur 3 piliers.1er pilier : la performance énergétique, liéeau rendement du bâtiment. Des techno-logies vont permettre d’avoir un bâtimentavec des équipements performants passifs,avec des isolants, etc. 2e pilier : le rendement des équipementstechniques, comme les LED. 3epilier : la gestion active du bâtiment serala capacité à faire de la régulation par pièce

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