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1 AVRIL-MAI 2010 VITRINE VERTE H uit produits commerciaux en version biosourcée ENTRETIEN Christophe Rupp Dahlem, de l’association Chimie du végétal PORTRAIT DE CHERCHEUR Elisabeth Borredon, une pionnière à l’Ensiacet ANALYSE DU CYCLE DE VIE Quels critères pour l’affichage environnemental ? Dossier

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1 AVRIL-MAI 2010 N°

VITRINE VERTE

Huit produitscommerciaux enversion biosourcée

ENTRETIENChristophe Rupp Dahlem,de l’associationChimie du végétal

PORTRAIT DE CHERCHEUR

Elisabeth Borredon,une pionnière

à l’Ensiacet

ANALYSE DU CYCLE DE VIEQuels critères pour l’affichageenvironnemental ?

Dossier

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1 AVRIL-MAI 2010 - 29 EUROSN°

VITRINE VERTE

Huit produitscommerciaux enversion biosourcée

ENTRETIENChristophe Rupp Dahlem,de l’associationChimie du végétal

PORTRAIT DE CHERCHEUR

Elisabeth Borredon,une pionnière

à l’Ensiacet

ANALYSE DU CYCLE DE VIEQuels critères pour l’affichageenvironnemental ?

Dossier

Peinture

Chimie

Cosmétique

Lubrifiants

Pharmacie

Emballages

Textile…

Sandrine PaPin01 77 92 96 [email protected]

Pour recevoir le 2e numéro ou pour communiquer, contacter :

vous avez entre les mains le 1er numéro de Formule verte

avril Juin septembre novembre

un nouveau magazine traitant des solutions vertes offrant une alternative aux matières premières d’origine pétrolière dans toutes les industries de formulation.

Quatre rendez-vous dans l’année :

nouveau

Les marchés concernés :

autopropmo FV.indd 1 15/04/10 16:17

3FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

Editorial

3

La chimie du végétal, un pari sur l’avenir

Sylvie LatieuleRédactrice en [email protected]

e végétal peut-il devenir « La » nouvelle source de carbone de l’industrie chimique ?

Nous y croyons. À tel point que ce thème nous inspire un nouveau magazine.

Baptisé Formule Verte, il s’adresse à tous les acteurs de la filière : producteurs

d’agroressources ou formulateurs de produits pour le grand public, en passant par

les industriels de la chimie qui cherchent un sourcing alternatif. On y parlera d’intermédiaires

chimiques verts, de biomatériaux et de biocarburants qui ont ouvert la voie. On y parlera

d’acteurs industriels, de pôles de compétitivité et de coopératives agricoles. On y parlera de

programmes de recherche, de développement et d’industrialisation de procédés…

Une nouvelle publication ? Pourtant, le concept de chimie du végétal n’est pas nouveau. Pire, il

remonte à la nuit des temps, probablement à la naissance du savon et de la saponification, par

mélange d’un corps gras à des cendres, plusieurs millénaires avant Jésus-Christ. Et jusqu’à

l’avènement du pétrole au XXe siècle, le développement de l’humanité s’appuyait sur les

ressources naturelles renouvelables de terre, des forêts, des sols, de l’eau, du vent, du soleil…

Dans une cinquantaine d’années, le pétrole ne sera plus qu’une parenthèse de l’histoire.

D’ailleurs, il y a fort à parier que les bons vieux barils feront leur entrée dans les musées, au

même titre que des espèces animales disparues.

Le pétrole s’épuise. Et c’est aujourd’hui qu’il faut lui trouver des solutions de remplacement.

Le végétal présentant en outre l’immense avantage de stocker ce CO2 qui contrarie notre climat.

Bien entendu, le végétal ne saura répondre à tous les besoins. Surtout en 2050 quand nous

serons 9 milliards de terriens ! Car sa mission première restera de nourrir

la planète. Mais tout comme le pétrole est dédié au transport et ne

consacre qu’un faible pourcentage à la chimie, le végétal gardera sa

vocation alimentaire tout réservant ses déchets à la chimie. Le recyclage

pourrait apporter le complément nécessaire. Et nous n’échapperons pas à

des changements de comportement pour réduire drastiquement nos

consommations d’énergie et de matières premières par habitant.

Dans cette vision du futur, la chimie du végétal est à l’aube d’une

renaissance. Et la France, premier pays agricole en Europe, et numéro

deux en chimie, compte bien prendre part au jeu. Déjà, l’Association

Chimie du Végétal, dont la création remonte à 2007, a contribué à mettre autour d’une table

tous les acteurs de la filière pour tenter d’identifier et de lever progressivement les obstacles au

déploiement massif de cette nouvelle chimie. Tandis qu’en Champagne-Ardenne, un pôle de

compétitivité, l’IAR, est aussi dédié à cette thématique.

Aujourd’hui, c’est un nouveau magazine que nous consacrons à la chimie du végétal, un outil

destiné à informer et fédérer toute la communauté des acteurs. La chimie du végétal peut aller

loin, très loin. Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, l’industrie chimique française

s’était engagée à atteindre un niveau de sourcing végétal de 15 % à l’horizon 2017. Tandis que

les produits que nous utilisons au quotidien sont de plus en plus nombreux à contenir une base

végétale, directement sous forme d’huile, d’extraits ou de fibres, ou transformée par les soins de

l’industrie chimique, notamment en polymères. Plus qu’une vague verte, la chimie du végétal

est en passe de devenir un tsunami. À vos côtés, nous souhaitons participer à cette formidable

aventure.

L

Le pétrole s’épuise.Et c’est aujourd’huiqu’il faut lui trouverdes solutions deremplacement.

01 FV_EDIT0 p3 BAT_Mise en page 1 15/04/10 18:55 Page3

4 FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

Sommaire N°01 - Avril/Mai 2010

DossierANALYSE DU CYCLE DE VIE Les produitsbiosourcés dévoilent leur complexité

RepèresENTRETIEN

« La chimie du végétal est enmarche »

« Le territoire européen doitêtre plus valorisé »

« L’agriculture a toujourssoutenu la chimie duvégétal »

11 ACTUALITÉSVegereach trouvedes remplaçants à des produits chimiques

dangereux

Metabolic Explorer dans les starting-blocks

Sofiprotéol se lancedans la 2e génération avecBioTFuel

Tereos se dote d’une filialefranco-brésilienne

Senari Biofuels démarre une unité en Malaisie

OriginOil monte à l’échellecommerciale

Un financement pour Algenol

Recherche & Développement

Focus

08

06 20

17

26

L’Ademe vient demettre en ligne uneméthodologie simplifiéepour la réalisationd’Analyses de cycle de vie (ACV) debioproduits. Cet outilattendu par les acteursdu secteur pourraitavoir plusieurs utilités,notamment les aider àse préparer à l’affichageenvironnemental. ©

Du

Pon

t

28 PRODUITSVestamid Terra HS,un polyamide 100 %biosourcé

Rhodia complète sa gammepolyamide en versionsbiosourcées

Bruxelles autorise la pommede terre OGM de BASF

Le DiesterLub de Novancesélectionné par l’ONF

31ÉquipementL’Ineris inaugure son nouveau bancd’essai à l’émission

La torréfaction stabilise la biomasse

33Carnet /Agenda

NominationsFormations/Manifestations

34 IndexListe des sociétés

PORTRAITUne femme pionnière de la chimie du végétal

JEUNE SOCIÉTÉ INNOVANTEFermentalg avance en « terraincognita »

ÉTUDESDérivés du pin,une nichedurable

© Arkema/Smith Optic

s

© Ariane Boixière-Asseray

VerteVitrine

© L

CA

© D.R. Photo de couverture: sxc.hu/Dyet

01 FV SOMMAIRE2 BAT_Mise en page 1 16/04/10 14:30 Page4

PRÉFECTURE DE LA RÉGION CHAMPAGNEARDENNES

PRÉFECTURE DE LA MARNE

PRÉFECTURE DE LA RÉGION PICARDIE

PRÉFECTUREDE LA SOMME

CHIMIE VERTE DU VEGETAL : BIORAFFINERIE

L’ingénierie de projets (recherche de partenaires)La recherche de financement pour les projets.La mise en réseau (commissions thématiques, réseau d’adhérents)L’intelligence économique (plate-forme TREMPLIN)L’action internationale (partenariat technologique, missions d’expertises)

Pour nous contacter : [email protected] ou www.iar-pole.com ou par téléphone au 03.23.23.25.25

L ’ i n g é n i e r i e d e L a r e c h e r c h e d L a m i s e e n r é s eL ’ i n t e l l i g e n c e éL ’ a c t i o n i n t e r n a

p r ojets j e t s ( r e c h e r c h e d e e financement pour les projets. i n a n c e m e n t pour les projets. pour les projets. o u r les projets. l e e a u ( c o m m i s s i o n s t h é

é c o n o m i q u e ( p l a t e - f fo r a t i o n a l e ( p a r t e n a r i a t t e

e p a r t e n a i r e s ) e s p r oj j e t s .

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ECHIMIE VERTE DU VEGEGEVUDETREVEIMIHC

EE AAL : BIORAFFINENIFFARROIB:LATTE ERIEIR

Pour nous contacter : P o u r n no ou us contacter : on n t a ac ct te er

ou conttaacctt@@[email protected]

ou par téléphone wwwww.iiaarr-poolllee.comwww.iar-pole.com

A MARNEDE L LA MARNEPRÉFECTURE

GNEARDENNESACHAMPPAA RÉGION PRÉFECTURE DE L LA RÉGION

SOMMEALLADE PRÉFECTURE

ICARDIERÉGION PALLAPRÉFECTURE DE

au 03.23.23.25.2503.23.2233.255.2

01 FV SOMMAIRE2 BAT_Mise en page 1 16/04/10 14:16 Page5

6 FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

Une ligne deflaconnage 100 % PLA■ La société italienne Leoplast adéveloppé pour le marché de lacosmétique les lignes de flaconnage etbouchage 100 % Ingeo PLA, qui sontentièrement conçues en bioplastiquePLA. Cette innovation vient compléterl’offre bioplastique de la ligne de

maquillageVegetalPlasticdéjà existante,comprenantdes étuis àrouge à lèvre,pots,compacts,tiges etapplicateursde mascara.Cette nouvellegamme est le fruit d’unpartenariat

avec la société piémontaise Socoplasopérant depuis plus de 40 ans dans le secteur du soufflage.

Une raquette de tennis en lin■ La raquette Artengo 820 Flax Fiber est la première raquettede tennis dont le cadre est conçu à base de fibre de lin.Placée au cœur d’un composite de carbone, la fibre de lin présente la faculté d’absorber les vibrations. Le carbone apporte quant à lui la rigidité. Grâce à safaible densité, la raquette est aussi légère et facileà manier. Pour Artengo, l’utilisation de fibresnaturelles dans la conception de raquettesde tennis, s’inscrit dans le cadre de sa politique de développementdurable.

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© Bioserie

© Arte

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Un bioplastiquepour des étuis d’Iphone■ Les propriétaires d’IPhone d’Apple vontpouvoir passer au « vert ». Bioseriepropose des étuis en bioplastique.Développé en collaboration avecNatureWorks, cet étui est constituéà 90 % du biopolymère Ingeo PLA de cedernier. Ce polymère est obtenu grâce à

un procédé de transformation de sucresvégétaux via une technologie brevetée parNatureWorks.Bioserie prévoit d’utiliser ce polymèrepour décliner toute une gamme d’étuispour les produits d’Apple.

De la coiffure au sport, les fabricants regorgent d’idées pour rendre les objets du quotidien plus « propres ».

Vitrine

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7FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

■ La gamme Evolve de Smith Opticsutilise le Rilsan Clear G830 Rnewd’Arkema. Il s’agit d’un polyamide hauteperformance transparent, composé à 54 %d’huile de ricin. Grâce à ce polymère,Smith Optics a pu développer des lunettes

de soleil qui s’inscrivent parfaitementdans la stratégie d’éco-conception. De son côté, Arkema souligne que le Rilsan Clear G830 Rnew offre les mêmescaractéristiques que le traditionnel Rilsan Clear G350 (100 % pétrochimique) :transparence, liberté de design, confort,durabilité, légèreté, retour élastiqueimportant et résistance aux chocs et aux agents chimiques.

Des montures de lunettes à base d’huilede ricin

Z O O MDes verres biosourcéséprouvés à CopenhagueL’équivalent des émissions de gaz àeffet de serre d’une voiture européennesur un trajet de 19 803 kilomètres ontpu être économisées grâce aux 285 000verres et 12 000conteneurs enb i o p l a s t i q u eBioware utiliséslors du sommet deCopenhague, endécembre dernier.Ces contenants ontété fournis par lasociété finlandaiseHuhtamaki en collabo-ration avec le fournis-seur de biomatériaux Nature Works. Le matériau utilisé est à base de dex-trose, dérivé du maïs.

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■ C’est une première commerciale pourle polyamide Zytel RS de DuPont qui estutilisé en Europe dans une application demoulage par injection. En effet, cepolyamide 6,10, contenant 58 % en poidsde matière première renouvelable issuedu ricin, a été pressenti pour fabriquer un grip de bâton de marche nordique. Ce produit est actuellement proposé par la société allemande Exel, spécialiste de ce type de bâtons.

Des bâtons demarche nordique

en PA renouvelable

■ Produire un plastique transparent àpartir de cellulose de bois ? EastmanChemical le propose depuisles années 20. Le groupe a eneffet développé le polymèreTenite Cellulosic en 1929. Cepolymère composé d’environ45 % de bois connaît unregain d’intérêt, ces dernières années, avec l’engouementpour les matièresrenouvelables. Il est produit à partirde pulpe de bois. Sur la cellulose sont greffées desmolécules d’acidesacétique etpropionique.

« Au fil des années, cette matièretransparente était

remplacée par des matières issues de la pétrochimie.Aujourd’hui, elle entredans de nouvellesapplications. Son avantage parrapport aux autresmatières renouvelablesrepose sur son niveaud’esthétique »,

indique Ludovic Gardet,service technique etdéveloppement

d’applications chezEastman. Dernière application :

le surcapot d’un flacon de parfum.

Regain d’intérêt pour la Tenite Cellulosicd’Eastman

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Accessoires de coiffure en PLA

© Arkema/Smith Optics

■ Mademoiselle Chlorophylle a crééune gamme d’accessoires de coiffure, à la fois esthétiques et écologiques. Ces produits exclusivement proposés dans une couleur verte, sont à base de PLA, 100 % issus de matières premièresrenouvelables.Facilement biodégradables, ces produitsdoivent d’ailleurs être préservés del’humidité et des fortes chaleurs. Unevente en ligne est proposée à l’adresse www.mademoiselle-chlorophylle.fr.

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RRepères[ENTRETIEN]

FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

CHIMIE DU VÉGÉTAL

Pouvez-vous présenter

l’association Chimie du

végétal ?

L’association Chimie duvégétal a été créée, il y aun peu plus de deux ans.Elle regroupe des acteursdes agroressources, desindustriels de la chimieet des clients de la chimie.Son objectif est de mettreen réseau tous ces acteurset de les faire travaillerensemble sur différentssujets dans le cadre denos six groupes de travail.L’association compteaujourd’hui une trentaine

de membres. Toutes les grandes filièresagricoles sont représentées : la cellulose,l’amidon, les oléagineux et les protéagi-neux. Le pôle de compétitivité Axelera nousa rejoints, il y a peu de temps. Avec IAR,nous comptons deux pôles de compétitivitéparmi nos membres. Toutes nos actionsdoivent contribuer à accélérer la mise sur lemarché de produits biosourcés.

Quels sont les sujets au cœur de votre

actualité ?

Dans le cadre de notre groupe de travail surla normalisation-certification, noustravaillons à la mise en place d’un indica-teur qui permettra de connaître la teneuren matières premières renouvelables d’un

produit pour informer les industriels et lesconsommateurs. Pour cela, nous travaillonsà la mise au point d’une méthode analy-tique et d’un processus de certification.Nous espérons qu’à l’issue de ce travail,un logo, mentionnant la teneur en produitsbiosourcés pourra être apposé sur lesproduits concernés. Un autre sujet impor-tant est celui des analyses de cycle de viedes produits biosourcés. En collaborationavec l’Ademe, nous avons participé à laréalisation d’un document sur des analysesde cycle de vie simplifiées pour les produitsbiosourcés.

À quel stade en est cette chimie du

végétal : R&D ou stade industriel ?

Il y a beaucoup de R&D dans le domaine etles pôles de compétitivité contribuent à sondéveloppement. Quelques PME spéciali-sées dans les biotechnologies, commeMetabolic Explorer, développent denouvelles solutions innovantes. Mais il ya aussi de nombreuses unités industriellesqui sortent de terre. Chez Roquette, parexemple, nous avons construit une unitéde production d’isosorbide et une unitéd’acide succinique. Bioamber a également

démarré une unité d’acide succinique.Solvay produit de l’épichlorhydrine à partirde glycérol. Sans parler de tous les investis-sements dans le domaine des plastiquesvégétaux.

Quels types de molécules sont visés par

cette chimie du végétal ?

La chimie du végétal va voir ses premiersdéveloppements dans la chimie de spécia-lités, en particulier dans les dérivés oxygé-nés. Les matières premières renouvelablescontiennent autant d’oxygène que decarbone. Dans un souci d’efficacité, il fautconserver cet oxygène pour produire desacides organiques comme l’acide succi-nique, des éthers, des polyesters… A terme,les ressources fossiles devraient être réser-vées pour la production de molécules nonoxygénées (par exemple, les polyoléfinescomme le PE, ceci en dehors de la situationparticulière du Brésil).

Les industriels de la chimie ont-ils suffi-

samment investi dans le domaine ?

Des chimistes comme Arkema, Rhodia,Seppic, Cognis… ont une carte à jouer dansla mesure où ils possèdent de nombreuxproduits de spécialités dérivés de molé-cules oxygénées. Ils ont probablement prisen considération cette thématique un peuplus tardivement que les producteursd’agro-ressources, tout simplement parceque la ressource leur était moins familièreet accessible. Les choses changent.

CHRISTOPHERUPP-DAHLEM,PRÉSIDENT DEL’ASSOCIATIONCHIMIE DUVÉGÉTAL

Rien n’arrêtera plus le domaine de la chimie du végétalqui se renforce, brique par brique, sur le territoirefrançais. Les spécialistes des agro-ressources sont déjà en route et l’industrie chimique leur emboîte le pas.Tous fédérés au sein de l’Association Chimie du végétal,présidée par Christophe Rupp-Dahlem de la sociétéRoquette.

Le mouvement est en marche

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© Ariane Boixière-Asseray

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9FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

RRepères[ENTRETIEN]

Comment se positionne la France en

Europe et dans le monde ?

La France a des atouts pour être le fer delance en Europe. Nous sommes le premierpays en termes de ressources agricoles etnous avons déjà des bioraffineries de tailleconséquente sur les filières amidon et huile.Ces deux filières sont les plus avancées surnotre territoire. Des projets sur la 2e géné-ration sont déjà en route. Par ailleurs, legrand emprunt devrait permettre deconcrétiser des projets de développement,en particulier dans le domaine de l’oléochi-mie et des plastiques végétaux.

Est-ce que ce secteur souffre de la crise ?

Tout comme la chimie, le secteur de lachimie du végétal a souffert de la crise en2009. En revanche, il n’y a pas eu de ralen-tissement au niveau de la R&D car il fautpréparer les produits de demain. Il y abeaucoup de développements dans cedomaine aux Etats-Unis, au Brésil et enChine. Nous devons rester dans la course.

Votre vision pour l’avenir est optimiste.

Y a-t-il des sujets qui pourraient freiner le

développement de la chimie du végétal ?

En effet, il y a encore des choses quibloquent. Le fait que la chimie en France aitperdu des pans entiers d’activités est unfacteur limitant pour le développementde certains produits. Par exemple, il existeaujourd’hui des alternatives biosourcéespour des produits aussi décriés que lesphtalates ou le bisphénol A, mais nousn’avons pas de producteurs de polycarbo-nate et de nouveaux plastifiants sur leterritoire français. Il faut aussi veiller àrester compétitifs par rapport aux autresgrandes zones géographiques. Ainsi, noussuivons de près une exemption de taxequi pourrait être mise en place aux Etats-Unis sur les produits biosourcés issus deleurs bioraffineries. Si ce projet aboutis-sait, le territoire américain pourrait devenirbeaucoup plus attractif pour les investis-seurs. Nous travaillons sur une exemptionde ce type au niveau de la CommissionEuropéenne qui a reconnu le côté straté-gique de la chimie du végétal en créant une« Lead Market Initiative ». Mais les struc-tures européennes sont lourdes, comparéesà la réactivité des Américains. ■PROPOS RECUEILLIS PAR SYLVIE LATIEULE

« Le territoire européendoit être plus valorisé »

VISION D’UN INDUSTRIEL DE LA CHIMIE

La société Rhodia figure parmi les mem-

bres fondateurs de l’Association Chimie

du végétal (ACDV). Qu’est-ce qui a

motivé cette participation ?

Rhodia est engagé depuis longtemps dansla chimie du végétal à travers différentesfilières. Le bois, en particulier le sapin, l’eu-calyptus et le pin, nous sert à produire del'acétate de cellulose qui rentre dans lacomposition des filtres à cigarettes ou desfilms de protection pour écrans à cristauxliquides. Les oléagineux, en particulier lesoja, le colza, l’arachide, la noix de coco et lericin servent à produire des acides grasque nous utilisons dans la fabrication detensioactifs pour les shampooings, gelsdouche ou détergents, et les plastiques dehaute performance pour l'automobile. Noussommes le premier acheteur mondiald’éthanol qui entre dans la production desolvants verts. Nous utilisons également lesgraines de guar qui entrent par exempledans la formulation d’additifs nécessairesà la protection des cultures. La plupart deces filières ont été développées dans despays éloignés – Etats-Unis, Brésil, Afrique duSud, Indonésie, Inde, Japon… Nous avionsrelativement peu de développements enEurope.

En quoi l’Europe est-elle un territoire

stratégique pour se développer dans la

chimie du végétal ?

Oui, bien sûr, l’Europe dispose d’un poten-tiel important pour le développement de la

chimie du végétal pour deux principalesraisons. D’une part, la demande de la partdes consommateurs pour des produitsissus de ressources renouvelables ne faitqu’augmenter. Par ailleurs, les Etats euro-péens souhaitent limiter leur dépendanceen développant de plus en plus deressources locales. Par ailleurs, de plus enplus de chimistes s’engagent dans unedémarche de développement durable dontla chimie du végétal est un levier important.Ces drivers se conjuguent avec la nécessitéde se préoccuper de l’après-pétrole. Commechacun le sait, le pétrole est une ressourcelimitée, son prix connaît une grande varia-bilité en fonction de la situation politiquerégionale ou économique mondiale, avecune tendance clairement orientée à lahausse sur le long terme.

Quelles sont les filières agricoles qui

vous intéressent le plus en Europe ?

En Europe, nous nous intéressons avanttout aux filières durables du maïs, du blé etdu colza pour la production de tensioactifsqui trouveraient des applications dans lescosmétiques ou les solvants verts pour lesapplications industrielles, ou encore à denouvelles valorisations du bois du fait de sagrande disponibilité. Ce n’est pas undomaine nouveau pour nous. En revanche,nous souhaitons travailler sur la substitutiondes matières premières d’origine fossiledans certains de nos produits et mettre surle marché des molécules innovantes. ■ S.L.

Le chimiste français Rhodia est connupour son engagement au Brésil dans lachimie du végétal. Néanmoins, il suit deprès les développements en Europe,convaincu par le potentiel de ce territoire.

Détail avec Jean-Marc Pujol, responsable du pôleNovecare chez Rhodia.

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10

RRepères[ENTRETIEN]

FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

« L’agriculture a toujours soutenu la chimie du végétal »

VISION DU MONDE AGRICOLE

La chimie du végétal n’est pas un

domaine nouveau. Pourtant, on ressent

un nouvel engouement pour le sujet.

Qu'est-ce qui est en train de changer ?

C’est en particulier Agrice, qui signifie Agri-culture pour la Chimie et l’Énergie, qui a faitnaître, en 1994, une vraie politique de valo-risation des ressources renouvelables biolo-giques en France. Ce groupement d’intérêtscientifique avait été créé à l’initiative dumonde agricole et des pouvoirs publics, enparticulier de l'Ademe et des ministèreschargés de l’Agriculture, de l’Ecologie, del’Industrie et de la Recherche, et avec huitpartenaires, comptant des industriels et desfilières agricoles. Ce programme qui a amenéune dynamique extraordinaire en matièrede recherche, d'innovation et de collabora-tion a cependant été abandonné en 2007pour des raisons budgétaires. Le finance-ment de cette politique a depuis été pris encharge par l’ANR dans le cadre de sonprogramme global sur la chimie durable, etrelayé au niveau de certains pôles de compé-titivité. Par contre, il n’y a plus de programmepublic spécifique. C'est bien, me semble-t-il,un signe de maturité.

Y a-t-il suffisamment d'incitations régle-

mentaires et gouvernementales ?

Contrairement aux énergies renouvelableset aux biocarburants, l’Etat n’a pas beau-coup de possibilités pour stimuler le déve-loppement de la chimie du végétal. Il peutsoutenir la recherche, initier desprogrammes de normalisation, travailler surla fiscalité ou s’employer au niveau euro-péen à faire prévaloir une homogénéité

d’approche et de discours. Le soutien à larecherche existe depuis longtemps. Parcontre, dans la pratique, il s’avère très diffi-cile de mettre en place de nouvellesnormes différenciées pour des produitsrenouvelables ou une fiscalité spécifiquepour les bioproduits. En revanche, des négo-ciations sont en cours au niveau européenpour soumettre à la Commission unmemorandum permettant aux bioproduits« d'exister » véritablement comme partieintégrante de la stratégie « énergie-climat ».

Le grand public est-il un moteur impor-

tant pour le développement de la filière ?

Le grand public est certainement sensible àun étiquetage « vert » des produits qu’ilconsomme. Il aspire notamment à « plus debio ». Mais dans la pratique, il ne sait proba-blement pas exactement ce que cela veutdire. Ainsi, si l'étiquetage « bilan carbone »des produits est en développement, il n’y apas encore d’identification nette des produitsissus du végétal, c'est-à-dire du contenu «carbone renouvelable » ou « carbone vert ».D’où l’importance d’une homogénéisationeuropéenne dans la définition des biopro-duits, qui évitera notamment l'abus decertaines allégations environnementales,voire du « green washing ».

Qui seraient les grands bénéficiaires du

développement de la chimie du végétal ?

Jusqu’à présent, c’est l’agriculture et l'agro-industrie qui ont été les moteurs de cedéveloppement. Le monde agricole estchahuté par les réformes de la PAC qui estde moins en moins préservatrice, et par une

concurrence internationale de plus en plusvive. Depuis l’après-guerre, pour des raisonsd'indépendance alimentaire, on avait beau-coup poussé à la spécialisation de l’agricul-ture sur des grandes « monofilières ».Aujourd’hui, on revient progressivement àune plus grande diversification des cultureset des marchés ouvrant sur des débouchésà la fois alimentaires et industriels.

Quels obstacles devront surmonter les

agriculteurs et les coopératives prêts

pour ces nouveaux débouchés ?

Les agriculteurs ne veulent pas être desimples fournisseurs « anonymes » dematières premières de base pour leschimistes. Ce sont eux qui détiennent lamatière végétale et ils souhaitent qu’il yait un vrai partage de la valeur entre l'amontet l'aval, comme cela a été le cas avec lesgroupes pétroliers dans le domaine des biocar-burants. Le jour où les prix du pétrole et duCO2 vont s’enflammer, les chimistes serontbien obligés d’acheter de la matière premièred’origine végétale c'est-à-dire, aussi, du« carbone vert ». C’est le sens de l’Histoire. Onest en train de changer d’ère avec l’apparitiond'une deuxième unité de compte écono-mique universelle après l'argent : le carbone.Tout va se jouer entre ces deux unités.

Les pétroliers ont déjà entamé des colla-

borations avec le monde agricole …

Les pétroliers ont été obligés de s’intéresserbeaucoup plus tôt que les chimistes audéveloppement des applications de labiomasse en raison des objectifs d’incorpo-ration de biocarburants qui leur ont étéimposés, et parce que l’après-pétrole condi-tionne leur stratégie à long terme. Pourles chimistes, la situation est différente etmoins pressante. Néanmoins, je prends lepari que, dans les cinq ans à venir, leschimistes auront évolué et penseront ànouer des partenariats avec le monde agri-cole. Les paysans sont des gens patients. ■PROPOS RECUEILLIS PAR SYLVIE LATIEULE

Selon Claude Roy, membre du Conseil Général del'Alimentation et de l'Agriculture, le développement dela chimie du végétal s’inscrit dans une dynamique quine s’est pas arrêtée depuis plus de quinze ans,notamment sous l’impulsion de l’agriculture.

01 FV Repères ITW p8-10 BAT_Mise en page 1 15/04/10 18:49 Page10

R

11FormuleVerte - N°01- Avril/Mai 2010

RRepères[ACTUALITÉS]

Idée originale du pôle de compétitivité IAR, l’action collective Vegereach devraitpermettre de trouver des substituants aux produits chimiques les plus décriés, en particulierles phtalates.

Soucieux de proposertoujours plus de débou-

chés non alimentaires auxproduits biosourcés, le pôle decompétitivité IAR vient d’ima-giner un outil original : Vege-reach. Il s’agit d’une actioncollective, financée par larégion Picardie et la DIRECCTE*Champagne-Ardenne (fondsde l’Etat et de l’Europe). Premier volet decette action, lesfiches Vegereach:« Notre idée est departir de la liste dessubstances menacéespar Reach dans ledomaine de lachimie fine et descosmétiques. Et d’es-sayer de proposer dessubstituants biosour-cés », expliqueThierry Stadler, directeurgénéral du pôle IAR. Unepremière famille de produits aété identifiée, celle des phtat-lates. « Certains phtalates, utili-sés pour plastifier les produitsPVC ont été classifiés en juin2008 comme substances trèspréoccupantes par l’AgenceEuropéenne des ProduitsChimiques (ECHA). Il est possi-ble de remplacer ces phtalates

par d’autres composés d’originepétrochimique comme certainscitrates d’alkyle. Mais onreproche aux produits de subs-titution disponibles sur lemarché d’être trop chers etmoins généralistes, avec pourcertains d’entre eux, une toxi-cité non encore évaluée. Desplastifiants d’origine végétaleou biosourcés sont enfin en

cours d’élabora-tion…», a expliquéXavier Coqueret,président de lacommissionBiomolécules del’IAR, à l’occasiond’une réunion quis’est tenue finjanvier. Déjà, dessolutions ont puêtre rapportées.Roquette a

présenté les premiers résultatsindustriels de son plastifiantPolysorb ID, développé dans lecadre du projet Biohub et issude sa plateforme isosorbide. Lasociété Vandeputte Oleoche-mical a décrit des essais demélanges de plastifiants réali-sés à partir de corps gras delin. Trois formulations présen-tent des performances méca-niques comparables à celles

obtenues avec des phtalatesde type DOP pour le domainedes mousses expansées dePVC plastifié et du cuir artifi-ciel… De son côté, Novanceenvisage d’appliquer sachimie des dérivés des esterset acides gras au design denouvelles molécules associantaux propriétés plastifiantesune migration limitée, unefaible odeur et des propriétésstabilisantes du PVC. Enfin, lecentre de recherche belgeMaterianova a évoqué lapossibilité de travailler sur desdérivés du furfural.Toutes ces données ont d’oreset déjà été retranscrites dansune fiche Vegereach n°1. Lepôle IAR prévoit d’adopter

Le colza, source de glycérol,est l’une des grandesmatières premières de lachimie du végétal.

SUBSTITUTION

OPX Biotechnologies monte en échelle ■ OPX Biotechnologies dispo-

sera d’une unité pilote d’acry-

lique bio d’ici à la fin de l’année,

d’une unité de démonstration

en 2011 et d’une unité commer-

ciale en 2013. En six mois,

l’équipe a réussi à réduire les

coûts de production de sa filière

acrylique biosourcé de 85 %,

pour entrer en compétition avec

la voie pétrochimique. Fondée

en 2007, OPX Biotechnologies a

déjà levé 22,4 M$. La prochaine

levée de fonds est prévue mi-

2011, pour un montant proche

de 50 M$.

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Vegereachtrouve des remplaçants à des produits chimiques dangereux

IAR MEMBRE FONDATEUR DE FRANCEGREEN PLASTICS

Thierry Stadlerest directeur général

du pôle IAR.

cette même démarche pour larédaction de nouvelles fichesVegereach sur les solvantshalogénés et les parabènes. Le deuxième volet de cetteaction porte sur la réalisationd’un annuaire électroniquedes bioproduits : l’Agrobiobase.Sa vocation est de regrouperdes coordonnées de fournis-seurs et des fiches techniquesde produits biosourcés à desti-nation des utilisateurs aval. Lelancement de cet outil estprévu en septembre 2010 : ilsera proposé en libre-servicepour assurer la promotion etle développement des biopro-duits. ■ S.L.

*(Direction régionale desEntreprises, de la Concurrence, de laConsommation, du Travail et del’Emploi)

01 FV Repères ACTU p11-16 BAT_Mise en page 1 15/04/10 18:47 Page11

sion sur les routes, les pistesd’atterrissage et les freinsd’avion. L’investissements’élève à 50 millions de dollars(37 M€). Ce sera la première

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12 FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

RRepères[ACTUALITÉS]

collaboratif vise à élaborer unprocédé industriel de conver-sion du glycérol, co-produit dubio-diesel, en acide acrylique.Cet acide étant produit jusqu’àprésent à partir de propylène,d’origine fossile. L’objectif àterme est de constituer enrégion Lorraine une filièred’expertise de la chimie duvégétal et plus particulière-

ment du glycérol, disponibleen grande quantité dans larégion. Ce programme repré-sentera près de 11M€ dedépenses sur trois ans. Chef defile de ce programme, Arkemadispose d’un centre de déve-loppement des procédés (CDP)au sein du CRDE qui servira devéritable centre de ressourcesà la disposition de PME. ■ S.L.

Arkema promeut la filière en Lorraine ACRYLIQUE VERT

Christian Collette, directeurR&D d’Arkema, et Jean-

Pierre Masseret, président duConseil régional de Lorraine,ont signé au centre derecherche et de développe-ment de l’Est d’Arkema (CRDE)à Carling une convention derecherche sur les « acryliquesissus du végétal ». Ceprogramme de recherche

unité commerciale d’acidesuccinique renouvelable, issued’une source de glucose, enAmérique du Nord. La techno-logie de production sera licen-ciée par BioAmber,coentreprise entre DNP GreenTechnology et le spécialistefrançais de l’acide succiniqueARD (Agrorecherches et Deve-loppement). ■ J.B.

Investissement en Amérique du NordACIDE SUCCINIQUE VERT

L a société américaine DNPGreen Technology et le

producteur canadien d’éthanolGreenField Ethanol s’associentpour la construction d’uneunité de production d’acidesuccinique vert dédié auxdégivrants. Cette nouvellegénération de dégivrantspermet de réduire significati-vement les effets de la corro-

Metabolic Explorer adémarré son pilote de PDO.

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rement à travers des coentre-prises à créer avec des leadersdes bioressources, deschimistes, ou/et des transfor-mateurs ou utilisateurs decomposés chimiques. La société réfléchit aussi deplus en plus à une seconde

approche : le développementen propre. En 2009, la société agénéré un chiffre d’affaires de1,5 M€, mais dispose d’unetrésorerie de 50 M€. Aprèsl’installation du pré-pilote fin2007, Metabolic Explorer afinalisé l’an dernier son unitéd’industrialisation dans lecadre d’un investissement de10 M€. La société disposemaintenant « d’un assetcomplet ». Actuellement, seulle PDO est entré en production.Avec une première applicationdans le polytriméthyle téréph-talate (PTT), les premierséchantillons sont testés pardifférents industriels et d’au-tres lignes sont en préparationpour le 1,2 propanediol (MPG),et le butanol. ■ J. C.

Metabolic Explorer dans les starting-blocksCOMMODITÉS

Fin décembre, MetabolicExplorer a démarré la

production d’un premierproduit, le 1,3 propanediol(PDO) sur son site de Cler-mont-Ferrand. Les 110 salariésdu spécialiste des composésbiochimiques industrielspeuvent désormais développerun produit, de la conceptiond’une souche industriellejusqu’à la sortie d’un biopro-duit, identique à un équivalentchimique issu de la pétrochi-mie. Trois ans après son entréeen Bourse, et dix ans après sacréation, Metabolic Explorer afranchi toutes les étapes pourvalider sa technologie, parépour l’aventure à grandeéchelle. Benjamin Gonzalez, leprésident du directoire, assure

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Exp

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que l’objectif est de « passerdans les deux ans d’une sociétéde fournisseur de procédés àune société industrielle ». Unobjectif à atteindre d’ici à 2012via deux possibilités. Premiè-

Premières productionspour GlycosBio■ Glycos Biotechnologies a

démontré la faisabilité indus-

trielle de sa technologie dans

son unité pilote de Houston

(Texas) de 150 000 litres par an

qui a permis de produire de

l’acide lactique et de l’éthanol à

partir de micro-organismes. La

technologie permettrait de

produire également des

lactates, des propanediols, ou

de l’acide succinique.

Lancement du projetMemobiol■ Issu de l’appel à projets

"Chimie et Procédés pour le

Développement Durable" 2009

de l’ANR, Memobiol (Modélisa-

tion à l’Échelle Moléculaire pour

les Bioraffineries Lignocellulo-

siques) voit le jour. L’objectif :

mettre en place des outils de

caractérisation physico-

chimique associés à la transfor-

mation de matière lignocellulo-

sique en produits chimiques.

01 FV Repères ACTU p11-16 BAT_Mise en page 1 15/04/10 18:47 Page12

13FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

RRepères[ACTUALITÉS]

nol ligno-cellulosique d’ici à2014. Deinove a perçu 6 des 8,9millions d'euros attribués parl’Oséo, sur un budget de 21,39M€ qu’elle finance pour 14 M€.L’accord avec Tereos porte surla production de bioéthanolpar fermentation de céréalesfourragères. Deinove estimepouvoir obtenir un meilleurrendement en alcool et une

meilleure utilisation de labiomasse. Au-delà des biocar-burants, 75 % de l’activité, lasociété développe des procédésen pharmacie et en chimieverte pour la productiond’acides organiques. En atten-dant d’être profitable, la sociétécompte s’appuyer sur sonintroduction sur Alternext. Elleespère lever 12 à 15 M€. ■ J. C.

Deinove s’allie à Tereos et entre en BourseBIOÉTHANOL

Quatre ans après sa créa-tion, la société montpel-

liéraine, spécialiste desbactéries déinocoques, a signéun accord de collaborationavec BENP Lillebonne, filiale dugroupe agro-industriel Tereos.Cet accord, non-exclusif, s’ins-crit dans le projet Deinol quivise la mise au point de procé-dés de production de bioétha-

Le site de Compiègne deSofiproteol est prêt àaccueillir un pilote deprétraitement.

sements ultérieurs seront àprévoir pour la constructiond’une unité de production.Selon les estimations de Jean-François Rous, directeuradjoint Innovation et prospec-tive chez Sofiproteol, laproduction industrielle de cecarburant de nouvelle généra-tion ne devrait pas interveniravant 2019 ou 2020.Parmi les financeurs du projetBioTfueL, on recense Sofipro-téol, l’Ademe et le Conseilrégional de Picardie - cesderniers verseront 33,3 M€ -,l’ingénieriste allemand Uhdeet le groupe Total qui finan-cera plus de 30 % du

programme. La presse a mêmefait état du site de Dunkerque,pour abriter une partie duprojet. « Les biocarburants depremière génération remplis-sent leur mission dans lamesure où ils sont incorporés àhauteur de 6-7% environactuellement et permettentainsi de réduire les émissions degaz à effet de serre dans lestransports. Et cela se fait sansimpacter l’alimentation, justi-fie Jean-François Rous. Maisnous pensons que pour allerplus loin et remplir les objectifsde 2020, qui visent à introduire10 % d'énergie renouvelabledans le transport, il faut allervers les carburants dedeuxième génération ». Déjà lafilière bioéthanol a franchi lepas de la 2e génération avec leprojet Futurol, mais la muta-tion est plus lourde dans lebiodiesel. Il ne sera plus consti-tué d’esters méthyliquesd’huiles végétales, mais d’hy-drocarbures de synthèse. Demême, il ne conduira plus à laco-production de glycérol quicommence pourtant à trouverdes débouchés dans la chimiedes C3 en remplacement dupropylène. ■ S.L.

Après la filière bioéthanol, c’est au tour de celle du biodiesel de proposer un projet de carburant de deuxième génération pour une production industrielle d’ici à 2020.

Sofiprotéol se lance dans la 2egénération avec BioTFuel

BIODIESEL

Acteur clé de la productionde biodiesel de première

génération, Sofiprotéol selance dans le biodiesel deseconde génération dans lecadre du projet de rechercheBioTFueL. Au sein d’un consor-tium, l’établissement financierde la filière française deshuiles et protéines végétalesva prendre en charge, avec sespartenaires, l’ensemble desopérations de collecte, deconditionnement et deprétraitement de la biomasse.Ces opérations seront expéri-mentées sur son site deCompiègne (Oise). Les travauxpour la construction d’uneunité pilote devraient débuteren 2012 pour une mise enopération de ce pilote courant2013, confie Sofiprotéol. Plus globalement, le projetBioTFueL a pour objectif demettre sur pied un nouveauprocédé de production d'hy-drocarbures de synthèse quipourra ensuite être vendusous licence. Le procédé utili-sera comme matièrespremières de la biomasse etplus particulièrement du bois,des déchets agricoles et desrésidus forestiers. Ces déchets

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seront gazéifiés, puis purifiéspour obtenir du gaz desynthèse (CO + H2). Ce gazpourra, après purification,conduire à la production decarburant de synthèse par laréaction de Fischer-Tropsch ouservir de point de départ à unenouvelle chimie du C1.

100 M€de budget

Le projet BioTFueL sera dotéd’un budget de 112,7 millionsd’euros sur une durée de 7 ans,uniquement pour la mise aupoint du procédé. Des investis-

Global Bioenergiessoutenu par l’Oséo■ Global Bioenergies obtient

une aide de 760 000 euros de

l’Oséo pour faire produire aux

bactéries de l’isobutène gazeux,

facilement convertible en

carburants liquides. 100 000

euros proviennent du fonds

européen de développement

régional de l’Union Européenne

(Feder). La société veut étendre

la taille de ses locaux et accroî-

tre ses effectifs.

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14 FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

RRepères[ACTUALITÉS]

teur de sucre, de lubrifiants,deux activités qui resteraienthors de la coentreprise, ainsique d’électricité via unedizaine d’unités de cogénéra-tion, et est également impli-qué dans la distribution decarburants avec plus de 1 700stations-services au Brésil. Au

total, Cosan transférerait dansl’entreprise des actifs évalués à4,9 Mrds $, mais aussi unedette qui dépasse les 2,5 Mrds$. Shell, qui n’inclurait pas nonplus ces activités lubrifiants auBrésil dans la coentreprise,apporterait un gigantesqueréseau de stations-services etde distribution de carburantpour l’aviation. Shell apporte-rait aussi l’expertise du Cana-dien Iogen, un spécialiste del’éthanol cellulosique dont ilpossède 50 % du capital. Shelldétient également 14,7 % ducapital de Codexis, une sociétéaméricaine spécialisée dansles procédés de biocatalyse. Legroupe engagerait par ailleurs1,62 Mrd $ en numéraire,payable en deux ans, pour lacoentreprise. ■ J.C.

Possible accord entre Shell et Cosan BIOÉTHANOL

Le groupe pétrolier RoyalDutch Shell et le produc-

teur brésilien Cosan, un desleaders mondiaux de l’éthanol,ont signé un protocole d’ac-cord pour une possible coen-treprise dans le domaine desbiocarburants. Un projet detaille dont la valeur pourraitavoisiner les 12 Mrds $ (8,6Mrds €). Le projet serait établiau Brésil. L’objectif serait decréer un des plus importantsproducteurs d’éthanol aumonde avec des capacitésannuelles de 2 milliards delitres. Des capacités actuelle-ment aux mains de Cosan ausein de ces 23 unités deproduction, toutes implantéesau Brésil. Spécialiste des traite-ments de la canne à sucre,Cosan est également produc-

L’amidonnier Syral entredans le giron de TereosInternacional

conquérir de nouveauxmarchés », notamment enAmérique et en Asie, acommenté Philippe Duval,président du directoire deTereos. La filiale, basée à SaoPaulo et présidée par AndréTrucy, veut en effet participer àla consolidation du secteursucrier au Brésil. Dans ledomaine des bioénergies, elleva surfer sur la demande crois-

sante en bioéthanol, tout enmisant sur la cogénération etles programmes de recherchesur l’éthanol de deuxième géné-ration. Dans le domaine del’amidon, la filiale est bien déci-dée à investir des marchés encroissance (en particulier celuides Etats-Unis) et à développerdes produits à plus forte valeurajoutée sur ses segmentssanté/nutrition et chimie verte,représentant actuellement11 % du chiffre d’affaires deTereos Internacional.À noter que cette opération nechange pas le statut coopéra-tif du groupe Tereos quirassemble 12 000 agriculteursassociés et emploie 13 500salariés. En revanche, il va serecentrer sur la transforma-tion de betteraves en Europe(France, République tchèque,Espagne). ■ S.L.

Tereos regroupe ses activités de diversification dans une filiale franco-brésilienne. En Europe, le groupe coopératif se recentre sur la betterave à sucre. STRATÉGIE

Le groupe coopératif fran-çais Tereos va regrouper

ses activités de diversification(traitement de la canne àsucre et traitement descéréales) au sein d'unenouvelle filiale Tereos Interna-cional appelée à être cotée àSao Paulo et Paris. Sociétébrésilienne, Tereos Internacio-nal coiffera les activités deGuarani (filiale brésilienne deTereos à 69%) et les actifscéréaliers de Tereos en Europeainsi que ses actifs de canne àsucre dans l'Océan indien. EnFrance, Syral, BENP et la Distil-lerie de la Vallée de l’Oise, dansle métier du traitement descéréales, sont concernés parcette opération.Tereos Internacional a pourobjectif d'être un "leadermondial" de l'agroalimentaireet des bioénergies, avec un

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Canne à sucre brésilienneutilisée dans la productionde bioéthanol.

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chiffre d'affaires annuel d'envi-ron 2,5 milliards de dollars pro-forma (2009), selon lecommuniqué. « Ce regroupe-ment nous permettra d'être unacteur clé dans les industries enrapide consolidation des ingré-dients alimentaires et des bioé-nergies et nous permettra de

Tereos se dote d’une filiale franco-brésilienne

Inauguration à Vonore ■ DuPont Danisco Cellulosic

Ethanol (coentreprise de

DuPont et Genencor et la fonda-

tion de recherche de l’University

of Tennessee via Genera Energy

LLC, inaugurent leur bioraffine-

rie pilote à Vonore (Tennessee).

D’une capacité de 1 million de

litres par an d’éthanol, elle a

représenté un investissement

de 50 M$ (36,2 M€). Les matières

premières sont des biomasses

non alimentaires : les épis et

fibres de maïs ainsi que le panic

érigé, une céréale sauvage.

Petrobras accroît ses capacités ■ La plus grande des trois

usines de Petrobras, dédiées à la

production de biodiesel au

Brésil, verra ses capacités doubler

avant la fin de l’année de 108,6 à

217,2 millions de litres par an.

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15FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

HUILE DE PALME

Après 20 mois de construc-tion, l’État de Sarawak,

situé sur l’archipel de Bornéoen Malaisie, se dote de sapremière unité de productionde biodiesel, indique le Malay-sian Palm Oil Council (MPOC).Elle disposera d’une capacitéde production de 120 000tonnes par an. Le projet, d’unmontant de 80 millions deringgits malaisiens (16,6 M€),est géré par Senari Biofuels encollaboration avec la sociétépublique Assar Senari Group.L’unité est située sur lecomplexe industriel d’AssarSenari à Kuching (Sarawak). Ce complexe dispose d’unebioraffinerie d’huile de palmequi alimentera l’unité, d’un

À Bornéo, le biodiesel estissu de l’huile de palme.

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Des projets européens à foisonBIORAFFINERIE

À l’instar de l’accélérationdu développement des

biocarburants aux États-Uniset du financement deplusieurs consortiums (notam-ment le National Alliance forAdvanced Biofuels and Biopro-ducts – NAABB –, et le Natio-nal Advanced BiofuelsConsortium –NABC – enjanvier dernier), l’Europemultiplie également lesprojets. Dans le cadre de l’ini-tiative « marchés porteurspour l’Europe », la Commis-sion européenne a lancé,début mars, un programme de recherche de près de 80 millions d’euros dans le domaine du bioraffinage. La Commission finance ceprogramme à hauteur de 52 M€ sur quatre ans. Ses 81 partenaires, issus d’univer-sités, d’instituts de rechercheet des milieux industriels de

Senari Biofuels démarreune unité en Malaisie

20 pays, y investiront 28 M€

supplémentaires. Deuxprogrammes ont commencé,début mars. Le premier est le programme Biocore (pourBIOCOmmodity REfinery). Lespartenaires français sont l’Ins-titut National de la RechercheAgronomique (INRA), INRATransfert, la Compagnie Indus-trielle de la Matière Végétale(CIMV), Arkema, Syral, et Sola-gro Association. De son côté, le projet EuroBioRef vise àaméliorer les procédés debioraffinage. En France, leCNRS, Arkema, MetabolicExplorer, Alma ConsultingGroup, et Novance. Citonségalement Star-Colibri etSuprabio. Dans le domaine des algues, la European AlgaeBiomass Association (EABA) alancé le consortium AquaFuelsavec Diester Industrie etRoquette. ■ J.B.

terminal pétrolier, d’unités destockage, d’une base portuaireet d’un complexe pétrochi-mique et oléochimique encours de mise en service. Un second complexe indus-triel de ce type est en cours deconstruction dans l’État deSarawak à Tanjung Manis. Un troisième est en cours deplanification à Lawas. ■ J.B.

RRepères[ACTUALITÉS]

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16 FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

RRepères[ACTUALITÉS]

une bourse de 8,8 millions dedollars (6,5 M€). DuPont et BALdevront apporter à eux deux8,9 M$ supplémentaires dansle programme de recherche.En cas de succès, c’est la coen-treprise Butamax AdvancedBiofuels qui sera responsablede la commercialisation de latechnologie de transformationdes microalgues en isobuta-nol. Plus de 60 scientifiquesrépartis sur deux sites, celui deDuPont à Wilmington (Dela-ware) et celui de BAL à Berke-ley (Californie), travaillerontsur le projet. L’aquaculture desalgues sera réalisée sur un sitetenu confidentiel dans le Sudde la Californie. ■ J.B.

transformation d’algues enéthanol. Par ailleurs, Algenolavait obtenu, en décembredernier, 25 M$ du DoE dans le cadre du programme « De -monstration of IntegratedBiorefinery Operations Pro -gram » pour la constructiond’un pilote, en partenariat avecDow à Freeport (Texas). ■ J.B.

Un financement pour Algenol PROCÉDÉS

A lgenol Biofuels vient d’ob-tenir une bourse locale de

10 millions de dollars (7,24 M€) pour soutenir sondéveloppement sur le site deLee County (Floride). L’exten-sion devrait être finalisée au1er trimestre 2010. Elle ac -cueillera un laboratoire avecun photoréacteur pour la

DuPont obtient 8,8 millions de dollars du DoE

ISOBUTANOL

DuPont et BP ont été lespremiers à identifier le

potentiel de l’isobutanolcomme biocarburant. Afin dedévelopper et de commerciali-ser le procédé de transforma-tion de la biomasse enisobutanol, ils avaient créé unecoentreprise en juillet dernier,dénommée Butamax Advan-ced Biofuels. Aujourd’hui,DuPont va développer unprocédé d’obtention de cebiobutanol à partir demicroalgues. Bio ArchitectureLab (BAL), un spécialiste dedomaine, fait égalementpartie du projet. Le départe-ment américain de l’énergie(DoE) vient de leur attribuer

Incubateurs de laboratoirevisant à produire desbiocarburants à partird’algues.

Par ailleurs, la start-up Origin-Oil va aussi mettre en place unréseau de distributeurs locauxà travers le monde. « Àcommencer par le Japon, oùnous avons déjà signé unelettre d’intention avec unpartenaire, le Research Instituteof Tsukuba Bio-Tech (RITB) »,indique le dirigeant. Le RITB a

récemment obtenu unebourse de recherche de deuxans pour le développement deson activité dans le secteur desbiocarburants pour l’aéronau-tique. Créée en juin 2007 etentrée en Bourse en mars2008, OriginOil emploie huitpersonnes et dispose de huitconsultants. « La sociétédevrait générer ses premiersrevenus en 2011 », anticipeRiggs Eckelberry. ■ J.B.

La start-up installe une unité pilote sur son site de Los Angeles. Objectif : valider sa technologie d’extraction.

OriginOil monte à l’échelle commerciale

ALGUES

Ne disposant jusqu’àaujourd’hui que de labo-

ratoires de recherche et déve-loppement, la start-upOriginOil prend aujourd’hui levirage de la production avec lamise en service de son unitépilote sur son site unique à LosAngeles (Californie). Objectif :démontrer la faisabilité de satechnologie “Single-StepExtraction” de production debiocarburant à partir d’alguesà l’échelle industrielle. Pourdévelopper son activité, Origi-nOil compte signer une sériede contrats OEM (OriginalEquipment Manufacturer)pour intégrer sa technologieaux procédés de production decarburants à partir d’algues. Lasociété est déjà en discussionsavec le groupe belge DesmetBallestra, spécialisé dans l’oléo-chimie et les biocarburants et pionnier dans la vente desystèmes d’extraction d’algues

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il0à usage commercial. L’objectif

est d’implanter les unités deproduction de biocarburants àproximité des sources dedioxyde de carbone, indispen-sable au développement desalgues, soit au plus prèsd’usines de retraitement deseaux, de grosses industries etde brasseries. Une activité quipourra devenir très rentable sile pollueur venait à prendrelui–même en charge les coûtsde production du biocarburanten échange du recyclage duCO2 qu’il dégage. « Cet accordva permettre notre développe-ment à travers le monde,compte tenu de l’implantationinternationale de DesmetBallestra », se réjouit RiggsEckelberry, directeur générald’OriginOil. Le groupe belgepossède des bureaux dans 17pays, enregistre des ventes de500 M$ par an et emploie plusde 1 000 personnes.

UNE DÉTAXE POUR LES ALGUES AUX ÉTATS-UNIS ?

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17FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

[PORTRAIT] &RechercheDéveloppement

MARIE-ÉLISABETH BORREDON

Une femme pionnière de la chimie du végétalLa directrice duLaboratoire Chimie agro-industrielle de l’Ensiacet de Toulouseachève son secondmandat en fin d’année.Difficile de réaliser unportrait de Marie-ElisabethBorredon sans évoquerl’évolution de la « chimiedu végétal » et les enjeuxde la recherche dans ce domaine.

i les projets de Marie-Elisa-beth Borredon, directrice duLaboratoire Chimie Agro-industrielle (LCA) de l’INPT

(Institut national polytechnique deToulouse) et de l’INRA (Institut nationalde la recherche agronomique), ne sont pasprécis, l’enseignant-chercheur envisage « dans un premier temps, d’assurer la transi-tion avec la nouvelle équipe dirigeante, puisprobablement de rester dans une structurecomparable dans la fonction publique ».En effet, elle termine, le 31 décembre 2010,son second mandat à la tête du labora-toire de recherche spécialisé sur les procé-dés chimiques utilisant des matières

premières végétales. Celle qui succéda en2003 au fondateur du laboratoire, AntoineGaset, participa également aux prémices decette nouvelle chimie. Après un diplômed’ingénieur chimiste de l’ENSCT (Écolenationale supérieure de chimie deToulouse), fusionnée en 2001 avec l’EN-SIGC (École nationale des ingénieurs engénie chimique de Toulouse) pour créerl’Ensiacet, Marie-Elisabeth Borredon effec-tue une première thèse de doctorat sur le « Traitement des matières premières végé-tales » qu’elle soutient en 1982. « Je travail-lais sur la modification chimique d’un dérivédu maïs, le furfural », précise-t-elle. Elleenchaîne avec une thèse d’État sur le mêmethème qu’elle soutient en 1986. C’est natu-rellement qu’elle intègre le laboratoire dechimie agro-industrielle avec un statutd’enseignant-chercheur. « Dès le départ,j’avais cette volonté d’enseigner. Cette acti-vité complète très bien la recherche. J’y voisune possibilité d’inciter une certaine passionpour la matière aux élèves », confie celle quifut en 1992 la 1e femme professeur à l’Ins-titut national Polytechnique duquel fait

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LES DATES CLÉS DE SON PARCOURS

1980 : Ingénieur chimiste de l’ENSCT et DEA : Matériaux et polycondensats organiques

1982 : Docteur-Ingénieur de l’INPT - 1986 : Docteur d’État de l’INPT - 1988 : Maître de

conférences à l’ENSCT-INPT (62e section du CNU) - 1992 : Professeur des universités 2e

classe à l’ENSCT-INPT (62e section du CNU) - 2006 : Professeur des universités classe

exceptionnelle à l’ENSIACET-INPT (62e section du CNU)

Depuis juin 2003 : Directrice de l’UMR 1010 INRA/INP-ENSIACET

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[PORTRAIT]& RechercheDéveloppement

> partie l’Ensiacet. Pour ces activités derecherche, elle se démarque de la chimie « traditionnelle ». « Nous étions les premiersà travailler sur le végétal. À l’époque, ils’agissait d’une thématique « ésotérique ».Aujourd’hui, tous les chimistes disent qu’ilsfont de la chimie verte », indique la directricedu laboratoire de chimie agro-industriellede Toulouse. Elle constate un net engoue-ment pour ce domaine depuis les années90 au niveau de la recherche académique.« Il a fallu attendre les années 2000 pour queles industriels commencent à développerdes produits à base de molécules issues duvégétal et respectueux de l’environnement,note Marie-Elisabeth Borredon. Avecquelques exceptions comme Roquette,présent depuis les années 80 ».Aujourd’hui, le laboratoire mais aussi leCritt (centre régional d’innovation et detransfert technologique) CATAR, qui lui estassocié, sont sollicités par les industrielspour des développements communs. « Lelaboratoire se consacre aux projets à pluslong terme pour une recherche plus fonda-mentale, tandis que le Critt intervient pourles projets de plus courte durée sur desthématiques de mise au point de produits ou

d’essais préliminaires », indique Marie-Elisa-beth Borredon. Les 65 personnes du labora-toire et les 12 personnes du Critt sontréparties sur deux sites : à Tarbes, depuis2007, avec la grande halle de 1 300m2

dédiée aux agromatériaux nommée Agro-Mat, et à Toulouse où les équipes ontemménagé en septembre 2009 dans deslocaux de recherche de 3 400 m2. Les cher-cheurs ont, par exemple, travaillé avecLapeyre sur un procédé de protection dubois grâce à un greffage chimique d’unanhydride issu du végétal. « Nous sommesdes chimistes. Nous étudions des procédés en

utilisant des acides, des bases, etc. Nousn’utilisons pas d’enzymes ou de microorga-nismes comme dans les biotechnologies »,précise Marie-Elisabeth Borredon quisouligne qu’« une des difficultés de cettechimie réside dans la complexité de lamatière première ». Le laboratoire s’intéresseà tous les organes de la plante et à toutes lesplantes. Il existe une grande variabilité liéeà la méthode de culture, l’époque de récolte,etc. De plus, la matière végétale fermente.« Nous devons la stabiliser et être capable dela transformer avec des outils adaptés. Cettepropriété de la matière intervient surtoutdans sa biodégradabilité. En effet, commecela est lié à la présence d’eau, nous devonsmaîtriser ce paramètre pour nous assurerque le matériau conservera ses caractéris-tiques pendant le temps voulu », remarque-t-elle. Des difficultés qui devraient êtresurmontées par les recherches sur les maté-riaux. « La deuxième vague de développe-ment industriel en chimie du végétalreposera sur les matériaux avec 100 % dematière végétale ou composites à base dematières végétale et pétrochimique »,pronostique Marie-Elisabeth Borredon. ■

AURÉLIEDUREUIL

LES ÉQUIPES DU LABORATOIRESONT RÉPARTIES ENTRE LES DEUX SITES DE

TARBES ET TOULOUSE.

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19FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

&RechercheDéveloppement

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[JEUNE SOCIÉTÉ INNOVANTE]

MICRO-ALGUES

Fermentalg avance « en terraincognita »La jeune société entamel’année 2010 avec sa 2e levée de fonds.Objectifs : poursuivre lesrecherches sur la cultureet l’exploitation des micro-algues pour un lancementcommercial, fin 2011.

Il existe des millions d’espècesde micro-algues. 30 à 40 %des souches dans la natureont la capacité d’être cultivés

en hétérotrophie », confie Pierre Calleja, p-dg et fondateur de Fermentalg. Les possibi-lités sont illimitées pour cette jeune société,détentrice de deux brevets sur la productionde micro-algues dans un milieu étanche etsans lumière en les nourrissant d’un subs-trat carboné et sur la captation de CO2grâce à ces micro-organismes. « Concer-nant l’hétérotrophie, il s’agit d’une techno-logie volume dépendante et non pas surfacedépendante », souligne le chercheur qui acommencé à travailler sur cette techniqueen 1999 au sein de l’Ifremer. Pour la créationde sa société en janvier 2009, il a effectuéune première levée de fonds fin 2008. Il arecueilli 3,3 M€ qui lui ont permis dedémarrer son activité. Aujourd’hui, PierreCalleja entreprend sa 2e levée de fonds. « Nous devrions la clore mi-2010 », précisele dirigeant qui prévoit de recueillir 11 M€.Cette opération devrait lui permettre dedévelopper deux lignes de production demolécules d’intérêt d’une capacité annuellede 250 tonnes et une ligne pilote pour laproduction d’huile pour les biocarburants.Actuellement, la société, qui emploie 12 personnes, possède deux plateformes descreening à haut débit, une dans ses locauxde Libourne et une au CEA de Cadarachedans le cadre d’un partenariat.Face au grand nombre de micro-alguesqui peuvent être cultivées dans le noir,Fermentalg recherche les souches quiproduisent une molécule d’intérêt, notam-ment dans les secteurs de l’énergie, pour laproduction de biocarburants, et des complé-

«

CHIFFRES CLÉS

ments nutritionnels humains (oméga 3). « Nous avançons en terra incognita. Il existedes souches qui sont totalement incon-nues », précise le dirigeant. Pour ces déve-loppements, « nous exploitons la partielipidique de la micro-algue. Nos outils deproduction vont nous permettre d’obtenirune biomasse riche en huile », indique PierreCalleja qui ambitionne de fournir le marchéeuropéen des omégas 3. « Aujourd’hui,nous sommes les seuls à explorer le domainede l’hétérotrophie des micro-algues enEurope, qui accuse un certain retard parrapport aux États-Unis et à l’Asie », indique-t-il. Le début de la phase commerciale estprévu pour fin 2011.Si dans un premier temps, la société seconcentre sur le développement pour lacommercialisation de micro-algues pour lessecteurs de l’énergie et des complémentsnutritionnels, les recherches portent aussisur des applications pour les domaines del’agroalimentaire, la cosmétique, la chimieverte et l’industrie pharmaceutique.Fermentalg, qui dispose de 500 m2 de labo-ratoires, poursuit également les développe-ments de sa technique de production. « Les micro-algues, on peut s’en servircomme usines cellulaires. Du fait de leurnoyau et de leur chloroplaste, elles sont plusévoluées que les bactéries et les levures. Lespotentialités sont énormes », s’enthou-siasme Pierre Calleja qui déplore néan-moins le faible intérêt affiché de l’industriechimique. Une position qui pourrait évoluer.« Depuis 25 ans qu’elles sont étudiées, lesmicro-algues n’intéressaient pas tellementles industries. Depuis peu, nous sommesentrés dans le monde de l’exploitation de cesalgues. Cela va continuer de progresser avecune croissance à deux chiffres », pronos-tique le dirigeant qui rappelle que « lepétrole est un résidu organique, c’est-à-direune accumulation de micro-algues sur desmillions d’années. Avec notre technologie,nous pourrons leur faire produire des plas-tiques ». ■ AURÉLIE DUREUIL

Janvier 2009 : création de Fermentalg 1e levée de fonds fin 2008 : 3,3 M€2e levée de fonds 1er semestre 2010 : 11 M€ attendus

Effectif: 12 personnes

LES MICRO-ALGUESSONT DES USINESCELLULAIRES DEPRODUCTION D’HUILES.

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20FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

ANALYSE DU CYCLE DE VIE Les produits biosourcésdévoilent leur complexité

buer à la déforestation, affamer despopulations… Il est donc impératif pourchaque bioproduit de démontrer sonbénéfice pour l’environnement sur desbases robustes. Pour cela, il existe déjà un outil : l’Ana-lyse de Cycle de Vie (ACV). Apparuedans les années soixante, l’ACV permetde quantifier les impacts d’un « pro-duit », depuis l’extraction des matièrespremières jusqu’à son élimination enpassant par sa distribution et sonusage. On parle d’analyse « du berceauà la tombe ». Tous les flux de matièresentrants et sortants sont répertoriés et

a Commission Européennedéfinit les bioproduits commedes produits non alimentaires

tirés de la biomasse (plantes, algues,cultures, arbres, organismes marins,déchets biologiques ménagers, produc-tion, etc.). Les bioproduits englobentdes produits chimiques à haute valeurajoutée issus de la chimie fine commeles médicaments, les produits cosmé-tiques, les additifs alimentaires, desproduits de plus gros volumes commeles biopolymères et des intermédiairespour la chimie. Sont exclus de cettecatégorie les produits traditionnelscomme la pâte, le papier et les produitsdu bois ainsi que la biomasse utiliséecomme source d’énergie.Le développement de ces bioproduitsbénéfice aujourd’hui d’un contextefavorable. Au plan économique, ils

répondent à un problème d’épuise-ment des matières fossiles et de sécu-rité d’approvisionnement, tout enaccompagnant la « croissance verte »prônée par le gouvernement. Au plansocial, ils sont générateurs d’emploiset de revenus pour les zones rurales.Au plan environnemental, ils contri-buent à la limitation des rejets de CO2,des émissions polluantes et desdéchets. Enfin, sur le plan sociétal etpolitique, ils apportent une réponse àla prise de conscience croissante del’opinion publique des pays occiden-taux sur le développement durable.Toutefois, le bénéfice réel des biopro-duits sur l’environnement reste à prou-ver. Dans certains cas, la production debioproduits peut utiliser des volumesimportants d’engrais ou de pesticides,polluer des nappes phréatiques, contri-

CINQ GRANDES CLASSES DE BIOPRODUITS■ Bio-emballages /biopolymères

■ Tensioactifs

■ Biosolvants

■ Lubrifiants et fluideshydrauliques

■ Intermédiaires chimiques

L

Dossier

L’Ademe vient demettre en ligne une méthodologiesimplifiée pour laréalisation d’Analysesde cycle de vie (ACV)de bioproduits. Cet outil attendu par les acteurs dusecteur pourrait avoirplusieurs utilités,notamment les aiderà se préparer à l’affichageenvironnemental.

LE BIO-PROPA -NEDIOL DEDUPONT À PARTIRDE MAÏS EST UN SUCCÈSCOMMERCIAL.

© DuPont

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[ANALYSE DU CYCLE DE VIE]

21FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

un bilan exhaustif des consommationsd’énergie, de ressources naturelles etdes émissions dans l’environnement(air, eau et sols) est réalisé. Ensuite, onévalue les impacts potentiels sur l’en-vironnement : effet de serre, acidifica-tion de l’air, épuisement des ressourcesnaturelles, eutrophisation de l’eau….Les résultats sont présentés sous formed’indicateurs d’impacts potentiels (kgd’équivalents CO2pour l’effet de serre,kg d’équivalents H+ pour l’acidifica-tion) et de flux physiques (MJ d’éner-gies non renouvelables, kg de déchetsbanals, …). Les principes de l’ACV sont définis parles normes internationales de la sérieISO 14040. Néanmoins, compte tenude la complexité de la méthode et dela multiplicité des paramètres à pren-dre en compte, les industriels ont par-fois du mal à s’y retrouver. « Les normesIso cadrent la façon de faire des ACVpour les produits surtout manufactu-rés, témoigne Jean-Noël Sauvion deRhodia. Mais c’est plus compliqué quandon travaille sur des intermédiaires. Ondoit entrer dans un degré de détail plusimportant. Et puis se pose la questionde l’origine des données et la façon deles utiliser ». Un point de vue partagépar Stéphane Fouquay de chez Bostik,« les ACV des produits biosourcés sontplus compliquées qu’avec les produitsd’origine pétrolière. Tout reste à faire ». C’est pour aider les industriels danscette démarche que l’Ademe, en parte-nariat avec le ministère de l’Agricul-ture, vient de publier uneméthodologie simplifiée. Cette étuderépond à une demande de l’Associa-tion Chimie du Végétal, qui, dans ungroupe de travail, avait identifié cettedifficulté de réaliser des ACV fiables etcomparables d’une société à l’autre. «Nous avons réalisé une étude bibliogra-phique qui nous a permis de constaterqu’il existait de nombreuses méthodeset sources de données, mais avec peu detransparence dans les résultats. Ce quiposait le problème de la fiabilité desétudes. Nous avons voulu fournir despréconisations de simplification »,explique Leonard Boniface de l’Ademe. À la lecture de cette étude, on apprend

À QUOI SERVENT LES ANALYSES DE CYCLE DE VIE ?Les ACV de bioproduits permettent de quanti-

fier leurs impacts depuis l’extraction de leurs

matières premières jusqu’à leur élimination en

passant par leur distribution et usage. On

parle d’analyses « du berceau à la tombe ».

Une fois réalisées, ces ACV peuvent avoir trois

types d’applications :

L’écoconception : les ACV apportent desordres de grandeur et permettent de définir

les postes impactants pour l’environnement.

Elles servent ainsi de base à une réflexion glo-

bale sur l’intégration environnementale.

L’affichage environnemental : les ACVapportent des briques pour la construction de

cette future règlementation qui sera obliga-

toire fin 2011.

La comparaison entre produits bio-sourcés et fossiles : les ACV permettent depositionner les filières bioproduits par rapport

aux équivalents fossiles existants.

Source Ademe

Dossier

que pour bien réussir son ACV, il fautd’abord se poser trois questions essen-tielles : 1) Quel est l’objectif de mon ACV ? Fairede l’éco-conception, me préparer à l’af-fichage environnemental ou compa-rer des produits entre eux.2) Quel est le périmètre pour monétude ? Du berceau à la porte de l’usineou « du berceau à la tombe ».3) Quels indicateurs vais-je utiliser ? Laconsommation d’énergie, le change-ment climatique ou d’autres indica-teurs locaux comme la qualité de l’eau.Selon les réponses apportées, les ACVne requerront pas le même niveau dedétail. Léonard Boniface souligne éga-lement qu’il est des indicateurs, en par-ticulier tous ceux qui tournent autourdu process chimique, qui restent facilesà renseigner. « L’usine est un systèmefermé et l’industriel a une idée précisede ses flux, notamment à travers sa fac-ture énergétique. » En revanche, tout ce qui touche à laphase agricole en amont du bioproduitreste d’une grande complexité. « Unpétrochimiste reçoit sa matière premièreà travers un tuyau et utilise pour ses ACVdes données agrégées fournies par lespétroliers. Une source biomasse est unsystème ouvert où il est plus compliquéd’évaluer les transferts de matière auniveau de l’eau, l’air et les sols »,souligneLéonard Boniface. Dans l’idéal, pour untype de culture dans une zone géogra-phique donnée, il faudrait être enmesure de préciser combien d’eau,d’engrais ou d’énergie, sont consom-més, et quels sont les effets sur l’envi-

ronnement. « On n’observe pas lesmêmes effets de dilution si un champest à proximité d’une petite rivière oud’un grand fleuve » souligne StéphaneFouquay. Il faudrait prendre en comptela question de l’utilisation de terres agri-coles pour la production de bioproduits

lorsqu’elle vient en subs-titution d’autres usages(cultures alimentaires,exploitation forestière,etc.). Un changementd’usage des sols peutavoir un impact particu-lièrement défavorablequand on parle de des-truction de forêts pri-maires pour la plantationde palme. Pour être pré-cis, il faudrait donc dispo-ser d’inventaires pourchaque parcelle cultivée

à travers le monde. Un travail de titanauquel les centres techniques desgrandes filières agricoles commencentà s’intéresser sur leur territoire. Pourcontourner toute cette complexité,l’étude de l’Ademe propose néanmoinsune simplification importante quiconsiste à utiliser des données agré-gées par pays, au lieu de s’intéresser àla parcelle. « Nous avons constaté quecette approximation avait peu d’impactsur le résultat final » assure LéonardBoniface. Parmi les autres paramètres impor-tants qui entrent dans le cadre des ACV,on peut citer la notion de puits de car-bone. Les bioproduits présentent eneffet l’intérêt de stocker du carbone

LÉONARDBONIFACE, DUSERVICE DESPRODUITSBIOSOURCÉS DEL’ADEME.

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22FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

[ANALYSE DU CYCLE DE VIE]Dossier

d’origine biogénique, mais il est réémisultérieurement en cas de combustionou de décomposition naturelles. Cestockage peut être temporaire ou durerplusieurs années. « Le fait de séquestrerdu carbone peut justifier, dans unelogique où la date d’émission compte,l’application d’un crédit pour le stockagede carbone », souligne l’étude.

Enfin, l’ACV doit proposer des scénariosde fin de vie : recyclage, incinération oumise en décharge. L’Ademe rappelle quele cas des bioproduits est spécifique dansla mesure où même une mise endécharge peut avoir un impact positif.Étant donné que les produits biosour-cés piègent du carbone qui n’est pasrelargué dans l’atmosphère.

Cette méthodologie d’ACV simplifiée ad’ores et déjà été testée sur trois typesde produits - l’isosorbide, un bioplas-tique et un biolubrifiant - amenant desrésultats concluants : « la comparaisondes ACV réalisés avec une méthodestricte et une méthode simplifiée n’amontré qu’une faible variabilité »,explique Léonard Boniface.Mais malgré toutes ces préconisations,il faut rester lucide sur la complexitédu sujet. « L’Ademe a mis en place unoutil à destination des producteurs deproduits biosourcés, mais il est illusoirede croire qu’il s’adaptera à toutes lessituations. Il reste beaucoup de dévelop-pement à faire pour disposer d’étudesplus fiables, notamment au niveau desdonnées de la phase agricole » conclutLéonard Boniface. ■

SYLVIE LATIEULE

ACV simplifiée à télécharger sur le site :www2.ademe.fr

LE BIOÉTHANOL FRANÇAIS EST UN CARBURANT DURABLE Dans le cadre d’une étude rendue publique en

octobre 2009, l’Ademe a étudié les bilans éner-

gétiques et environnementaux des biocarbu-

rants et confirmé l’intérêt de poursuivre

le développement de la filière bioéthanol

française pour lutter efficacement contre

le réchauffement climatique.

Une incorporation directe de bioéthanol dans

les essences entraîne une réduction des émis-

sions nettes de CO2 par rapport à l’essence,

allant de 57 % pour le bioéthanol de blé à 73 %

pour le bioéthanol de betterave. Eric Lainé,

président de la Confédération Générale des

Planteurs de Betterave (CGB), a déclaré :

« Nous ne sommes pas surpris qu’une nouvelle

étude indépendante confirme le bon bilan

environnemental et énergétique de la filière

bioéthanol. Nos agriculteurs sont très impli-

qués dans l’amélioration des conditions de

production de la betterave pour assurer la pro-

tection de l’environnement. Le bioéthanol est

définitivement reconnu comme une énergie

renouvelable et doit donc, à ce titre, être

exempté de la taxe carbone. »

Philippe Pinta, président de l’Association

Générale des Producteurs de Blé (AGPB), a

ajouté que le céréaliers ont accueilli avec

intérêt les résultats de l'étude Ademe venue

conforter le caractère renouvelable du bioé-

thanol issu des céréales.

>LA PHASEAGRICOLE RESTEDIFFICILE ÀAPPRÉHENDERDANS UN ACV.

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23FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

[ANALYSE DU CYCLE DE VIE]Dossier

ujourd’hui, le consommateur dis-pose de plusieurs critères dechoix entre deux produits : la

qualité, le prix, la marque, etc. Demain,il pourra également favoriser l’un parrapport à l’autre en fonction de sonimpact environnemental. « L’article 85du projet de loi Grenelle 2 précise quel’affichage environnemental des pro-duits deviendra obligatoire à partir du1er janvier 2011 », indique EdouardFourdrin, responsable de l’Affichageenvironnemental (partie méthodes) àl’Ademe (Agence de l’environnementet de la maîtrise de l’énergie). L’Agencetravaille de concert avec l’Afnor pour

déterminer les informa-tions qui devront figurersur chaque produit et laméthodologie appliquée.« Nous devons obtenir unaffichage homogène pourchaque catégorie de pro-duits », précise-t-il. En effet,pas question de comparerun paquet de lessive et unbijou. « Cependant, les pro-duits de catégories diffé-rentes pourront êtrecomparés lorsque cela est

pertinent », ajoute Mélanie Raimbault,chef de projet Afnor.C’est pourquoi laplateforme Ademe-Afnor a dénombré16 catégories qui vont des produitsd’alimentation aux jouets en passantpar les produits de beauté et d’habille-ment. Pour chacune de ces catégoriesdes industriels, des membres d’ONG,des consommateurs, etc. sont réunisdans des groupes de travail. À ce dis-

tiellement à ce niveau-là que les indus-triels de la chimie seront amenés à êtresollicités. « Pour beaucoup de produits,les chimistes représentent une partie ducycle de vie. Ils pourraient être sollicitéspour fournir des données ou le bilan envi-ronnemental de leurs produits jusqu’à la

porte de l’usine », noteEdouard Fourdrin (Ademe).Un constat fait égalementpar Guy-Noël Sauvion,chef du service Évalua-tions et éco-efficiencechez Rhodia. « Nous nesommes pas directe-ment impliqués dansla plateforme Ademe-Afnor, ce sont plutôtnos clients, voire lesclients de nos clients.En revanche, enqualité de fournis-seurs, nous com-muniquons desinformations à

ces acteurs qui vont leur permet-tre d’établir leur affichage environnemen-tal ». Et pour fournir ces données, lesindustriels devraient pouvoir s’appuyersur la démarche d’Analyse de cycle devie (ACV). « La philosophie de cet affi-chage reste la même que pour l’ACV.Néanmoins, nous ne voulons pas impo-ser une ACV complète à chaque opérateur en charge de l’affichage envi-ronnemental. Nous réfléchissons à desrègles sectorielles pour simplifier cettedémarche et se concentrer sur l’essentiel», conclut Édouard Fourdrin (Ademe).Les groupes de travail planchent encoresur le choix des informations et laméthodologie. En 2010, les premièrespublications sectorielles, une par groupe,devraient valider les travaux. Et début2011, les premiers décrets d’applicationsont attendus. « L’affichage environne-mental devrait entrer en application aufur et à mesure par catégorie », indiqueMélanie Raimbault. ■

AURÉLIE DUREUIL

DEUX CENTRES E. LECLERCMENTIONNENT LE BILAN CO2 DE LA PRODUCTION,DISTRIBUTION ETCONSOMMATIONDES PRODUITSALIMENTAIRES.

positif s’ajoutent trois groupes de tra-vail transversaux : méthodologie géné-rale, format d’affichage et emballage.Pour les discussions, « trois grands prin-cipes sont établis. L’affichage environ-nemental sera multicritères et un descritères doit impérativement être l’indi-cateur des émissions de gaz à effet deserre. Les informa-tions doivent tenircompte de l’ensembledes étapes du cycle devie du produit, de l’ex-traction de la matièrepremière à sa fin de vie.Enfin, le calcul doit êtreeffectué pour le coupleemballage/produit »,détaille Edouard Fourdrin(Ademe). À partir de cesprincipes, chaque groupeva déterminer les critères lesplus pertinents et décliner laméthodologie transversalepour la rendre applicable poursa catégorie. Les critères d’im-pact seront différents d’unecatégorie à une autre. Pourtant, le nom-bre de critères devrait être limité à troisen incluant celui sur les gaz à effet deserre. Ainsi, comme en témoigne Méla-nie Raimbault (Afnor), certains groupesde travail sont déjà avancés mais doi-vent maintenant faire un choix. « Pourle groupe de travail sur les lessives, ilsont pour le moment retenu, en plus desémissions de gaz à effet de serre les cri-tères suivants : la consommation en eau,la consommation en énergie, l’écotoxi-cité aquatique, la production de déchetsultimes issus de l’emballage primaire ».La quantification des impacts environ-nementaux pour ces différents indica-teurs est fonction de la disponibilitédes informations. « Il faut connaître lesformules de produits et les données quela filière est à même de fournir », pré-cise Mélanie Raimbault. Pour cela, desprojets pilotes qui impliquaient desindustriels ont été menés. C’est essen-

AFFICHAGE ENVIRONNEMENTAL

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Certaines données devront êtrementionnées sur les produits dèsle 1er janvier 2011. Reste à choisirles informations communiquées etla méthode d’obtention.

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Des critères d’impact à déterminer

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FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

La recherche de nouvelles sources d’approvisionnement et les démarches de labellisation encouragent les innovations.

Utilisés dans 95% des opérations in-dustrielles, les tensio-actifs sont

essentiels à la fabrication de nombreux produits de la vie quotidienne. Face aux attentes du consommateur et aux préoccupations environnementales, les industriels de la chimie se sont engagés dans le développement de tensio-actifs d’origine végétale (ou tensio-actifs bio-sourcés), en visant l’amélioration des propriétés des molécules, mais aussi l’optimisation des procédés et la gestion environnementale (analyses de cycle de vie, biodégradabilité, écotoxicité).Sous l’effet conjugué d’une plus grande considération de l’environnement et du soutien financier des états européens aux efforts de R&D engagés par les in-dustriels, les tensio-actifs d’origine vé-gétale ont connu une forte croissance ces dernières années. Ils représentent aujourd’hui 25 à 30% des tensio-actifs utilisés en France. Si l’offre en tensio-actifs biosourcés est aujourd’hui étoffée, notamment en détergence et en cosmétiques, les in-dustriels de la chimie du végétal pour-suivent leurs efforts de développement en prenant plus particulièrement en compte deux facteurs ; la contribution à des démarches de labellisation envi-ronnementale et la diversification des sources d’approvisionnement en ma-tières premières végétales.

Des tensio-actifs compatibles avec une démarche de certification durableLa demande de produits d’hygiène et d’entretien « verts » a fortement aug-menté ces dernières années. Pour les formulateurs, cela nécessite de s’ap-provisionner en composés pouvant in-tégrer des formulations labellisées Eco-Cert®. Pour y répondre, les industriels de la chimie ont créé des gammes de produits adaptées à ces nouveaux mar-chés. COGNIS a développé une gamme

de tensio-actifs 100% biosourcés, les AlkylPolyGlucoside (APG), dont le pro-fil environnemental est excellent et qui sont en phase avec les 12 principes de la chimie verte. RHODIA, qui s’est largement engagé dans cette voie, pro-pose plusieurs tensio-actifs d’origine végétale et continue à développer des tensio-actifs à base de carbone 100% végétal. SEPPIC, filiale d’Air Liquide dé-veloppant des spécialités chimiques, propose également plusieurs gammes conformes aux exigences EcoCert®. Ces solutions prennent tout leur sens dans le contexte du Grenelle de l’En-vironnement II, qui rendra progressi-

Les contraintes liées aux ma-

tières premières fossiles,

(raréfaction des ressources et

variations de prix, aspects régle-

mentaires et environnementaux),

ont conduit les industriels de la

chimie sur de nouvelles pistes de

réflexions pour s’affranchir en par-

tie de ces ressources et passer du

« tout pétrole » au « moins pétrole ».

Cet engagement se traduit par

le développement de la chimie

durable, dont l’une des voies ma-

jeures est la chimie du végétal.

Les industriels de la chimie et des

agro-industries se sont associés

au sein d’une structure unique en

Europe, l’Association Chimie du

Végétal. Son objectif : accélérer et

soutenir le développement d’une

chimie fondée sur l’utilisation de

ressources végétales (ACDV). Les

travaux de l’association répon-

dent à deux objectifs complémen-

taires : créer toutes les conditions

industrielles, économiques et poli-

tiques pour le développement de

la chimie du végétal et répondre

aux besoins d’approvisionnement

des industriels en intermédiaires

chimiques.

Réunissant des entreprises, dont

certaines de dimension interna-

tionale, l’ACDV est aujourd’hui

un interlocuteur de référence des

pouvoirs publics et des instances

européennes. S’appuyant sur l’im-

plication de ses membres et des

groupes de travail qui la compo-

sent, elle participe activement aux

grands débats et projets visant à

bâtir cette filière nouvelle, acteur

essentiel de la bioéconomie.

Une structure inédite au service d’une chimie innovante et durable

Les tensio-actifs d’origine végétale, déjà une réalité

n Partie lipophile : alcools gras,

esters méthyliques, acides gras

issus d’oléagineux (coco, palme,

colza, tournesol, etc.) ou de bois.

n Partie hydrophile : glucose et po-

lyols issus de l’industrie de l’amidon

(blé, maïs, pomme de terre), saccha-

rose issu de betterave, glycérol issu

d’oléagineux, xylose issu du bois,

oligopeptides et acides aminés issus

de l’industrie céréalière.

Des ressoUrcesvégétaLes Dans Les tensio-actifs

24

applicationL’association chimie DU végétaL

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Publi-information

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vement obligatoire l’affichage envi-ronnemental des produits de grande consommation à partir de 2011.

Privilégier les productions localesLa diversification des sources d’appro-visionnement pour les tensio-actifs d’origine végétale devient aujourd’hui un enjeu, notamment pour réduire l’impact environnemental de la pro-duction et du transport de matières comme l’huile de palme ou de coprah. SEPPIC, dont la majorité des tensio-ac-tifs sont biosourcés, a engagé d’impor-tants projets de R&D pour développer des molécules aux performances nou-

La bioraffinerie végétale est le concept clé du développement industriel de la

chimie du végétal. à l’image d’une raffi-nerie pétrolière, il s’agit d’une unité de transformation d’une matière première en un ensemble de produits aux usages divers dans les domaines de l’agroalimen-taire (alimentation humaine et animale), de la chimie (polymères, tensio-actifs, solvants, agromatériaux) et de l’énergie (biocarburants, énergie thermique).La bioraffinerie végétale regroupe, au sein d’un même site industriel, des uni-tés complémentaires du point de vue de la ressource, de la technologie et du pro-

valoriser la biomasse dans une approche intégrée et durable

duit final. Les complexes agro-industriels fonctionnent selon une démarche inté-grée qui permet le partage des matières premières, des flux énergétiques, la valo-risation des coproduits et la réduction des déchets et des rejets. Le concept de bioraffinerie végétale ouvre la voie à une nouvelle génération de sites industriels, qui associent compé-titivité économique, efficacité environ-nementale et développement local. 34 bioraffineries sont déjà actives en Europe, majoritairement en Europe du Nord et de l’Ouest (source : programme européen Biorefinery Euroview). n

agenDa27 mai 2010, PARIS

Assemblée générale de l’ACDVLe 27 mai aura lieu à Paris

l’Assemblée générale de l’ACDV.

L’occasion pour les membres de

l’association et ses partenaires

de faire un point sur les travaux

de l’ACDV, notamment le

lancement de sa plateforme de

veille économique et technique,

la présentation de l’étude ACV

réalisée par l’ADEME et la mise en

place d’un indicateur biosourcé.

27 octobre 2010, PARIS

Colloque Innovation en chimie végétaleLe 27 octobre 2010 à Paris, l’ACDV

et les deux pôles de compétitivité

IAR et Axelera co-organisent le

colloque « Innovation en chimie

du végétal ». L’objectif de cet

évènement inédit est de favoriser

les échanges entre les différents

acteurs concernés, informer et

créer une dynamique commune

pour l’innovation en chimie du

végétal.

Pour plus de renseignements :[email protected]

velles, issues par exemple de dérivés d’huiles métropolitaines. PROLEA s’est également engagé dans le développement des tensio-actifs à base de colza et de tournesol. L’objec-tif : ouvrir une nouvelle voie de valo-risation de coproduits issus de la pro-duction de biodiesel et exploiter les propriétés des molécules issues de ces matières.Production locale, gestion raisonnée des ressources, stabilité de l’approvi-sionnement, le bois présente aussi des atouts non négligeables. Des atouts qu’exploite DRT, une entreprise fran-çaise spécialisée dans la valorisation

de dérivés du pin qui fournit aux indus-triels des acides gras issus du tall-oil, un coproduit de l’industrie papetière. Ces nouvelles voies de production contribuent à renforcer l’efficacité économique et environnementale des tensio-actifs biosourcés, dont la de-mande continuera à progresser dans les prochaines années. n

Pour en savoir plus : www.seppic.com

www.cognis-apg.com

www.rhodia.com

wwww.prolea.com

www.drt.fr

FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010 25

Pour tous ceux qui s’intéressent à l’innovation dans la chimie du végétal : www.chimieduvegetal.com

Bioraffinerie végétale

fv2.indd 25 16/04/10 09:35

26 FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

[ÉTUDE]FFocus

DÉRIVÉS DU PIN

Le fractionnement des savons de papeterieou CTO est une nichepeu connue dans le monde de la chimie. Cette activité debioraffinage contribuepourtant à la réductiondes gaz à effet de serreet de notre dépendanceaux combustibles fossiles.

ENRICO POLASTRO et CHRISTOF DEWIJNGAERT

d’Arthur D.Little

JUHANI TUOVINEN d’Arizona Chemical

attrait du bioraffinage du CTO(Crude Tall Oil) tient dans lafaible empreinte carbone deses dérivés par rapport à leurs

substituts issus d’autres matièrespremières, qu’ils soient dérivés d’huilesvégétales ou du pétrole. Chaque acteur del’industrie chimique peut retirer deprécieuses leçons de l’industrie du CTO,notamment :

•l’utilisation - autant que possible - dematières premières considérées commedes déchets par d’autres industries;

•la valorisation de tous les sous-produitscréés au cours du fractionnement;

•le positionnement des produits finauxdans des applications où ils peuvent offrirdes fonctionnalités utiles en substitutionde produits moins respectueux de l'envi-ronnement. Le CTO est un des sous-produits issus defabrication de la pâte à papier selon leprocédé Kraft. En bref, dans une usine àpâte Kraft, les copeaux de bois sont traités àhaute température dans une solution alca-

line afin de libérer les fibres cellulosiques desautres composants du bois (lignine, hémicel-lulose et autres). Suite à cette étape dedigestion, les fibres de cellulose sont séparéesde la fraction liquide - dénommé “la liqueurnoire”. Cette liqueur noire est concentréepour la circulation à travers une batteried’évaporateurs. Pendant l’étape de concen-tration, les composants savonneux de laliqueur noire sont récupérés via un écré-mage mécanique et un traitement acideafin d’obtenir le CTO. La liqueur noire dé-savonnée est ensuite brûlée dans un four derécupération Tomlinson, générant de lachaleur qui sert à produire de la vapeur et del’électricité. Les cendres issues de cettecombustion sont ensuite recyclées dans undigesteur. Globalement, le procédé Kraftopère en circuit fermé, permettant un recy-clage substantiel tant des produitschimiques que des déchets, ces dernierssous forme d’énergie.En moyenne, la production de l’équivalentd’une tonne (matière sèche) de pulpe donnecomme sous-produits :

•1,2 tonnes de liqueur noir désavonnée, •10-60 kilotonnes de CTO, •3 à 10 kg de CST ou Crude SulphateTurpentine.

Le CTO et le CST sont constitués de plusieursfractions. Le CST est un mélange de monoterpènes comme l’alpha- et beta- pinène,deux produits qui ont des applications soitcomme tels, soit après des étapes desynthèse d’arômes. Le CTO se compose deC16-18 acides gras (tall oil), colophaneappelé aussi acides rosiniques, stérols etautres composants neutres. Chacun de cescomposants obtenus du fractionnementdu CTO peut être utilisé dans une substitu-tion d’autres produits chimiques. Le talloil est utilisé dans des liants pour peintures,

L’

0 5 10 15 20

(a) Émissions calculées à partir du berceau –jusqu' à la sortie usine par unité de fonctionnalité (b) Émissions liées à la fin de vie du produit exclues

666 XXX

999 ...444 XXX

111333...999 XXX

222...555 ––– 777...222 XXX

333...111 XXX

Huile de soja

Huile de colza

Sulphonate de pétrole

Rosine issue de la résine de pin

Fuel lourd

Empreinte carbone exprimée en multiples de la fractionéquivalente de CTO (a) (b)

Une niche durable pourl’industrie chimique

© D.R

01 FV Art Focus Prod p26-27 BAT_Mise en page 1 15/04/10 18:15 Page26

FFocus[ÉTUDE]

la synthèse de biolubrifiants, les additifspour le biodiesel ainsi que dans les fluidesde coupe pour métaux. Dans ces débou-chés, le tall oil rivalise avec d’autres acidesgras dérivés d’huiles végétales ou des trigly-cérides comme l’huile de coton ou de soja,ainsi qu’ avec des dérivés du pétrole commedes sulfonates ou les additifs pour les huileslubrifiantes synthétiques sur base de frac-tions d’hydrocarbures C4/C5.Les acides de colophane sont utilisés dansl’industrie papetière comme agents collantsou remplacent des dérivés synthétiquesobtenus à partir d’anhydride maléique oude dicétène. Après estérification et réactionavec un polyol, les acides de colophanedonnent des résines qui sont utilisées dansdes adhésifs, des encres d’imprimerie, ainsique les pneus. Dans ces débouchés, ilsremplacent des matériaux comme desrésines aromatiques dans les encres oudes polyoléfines dans les adhésifs.Les stérols sont utilisés comme matièrepremière en vue de la fermentation d’inter-médiaires pour stéroides comme l’ADD(androdienedione) ou sont estérifiés enesters de phytostérols qui sont principale-ment utilisés comme ingrédients fonction-nels dans l’alimentation (nutraceuticals)

afin de réduire le niveau de cholestéroldans le sang. Dans ces deux débouchés, lesstérols sur base de CTO rivalisent avec dessubstances extraites de résidus de distilla-tion de l’huile de soja, qui sont principale-ment obtenus via du soja modifiégénétiquement. La fraction Goudrons est laplupart du temps brûlée dans les chau-dières afin de générer de la vapeur. Decette façon, ces goudrons sont une alterna-tive au gaz naturel ou au fuel lourd.

Une faible empreinte carbone

Bien que le raffinage et la transformationdu CTO remplissent les douze principes dela chimie verte, jusqu’il y a peu, le bilancarbone de ces produits comparé à celui deses substituts représentait une questionsans réponse. Dans le cas du CTO, uneanalyse détaillée suggère que son frac-tionnement et sa transformation contri-buent de manière significative à ladurabilité, la réduction des émissions degaz à effet de serre.Ceci peut être illustré par le niveau faibled’émissions de gaz à effet de serre qui estassocié au raffinage du CTO. Ces émissionsétant estimées à 40 à 50 kg CO2e par tonnede produit final pour une usine de taille

moyenne située en Europe de Nord. Ceniveau est assez faible, comparé à d’au-tres types d’usines chimiques qui fontappel à des étapes unitaires et procédéssimilaires qui se situent plutôt entre 120 et200 kg CO2e/t. Ce faible niveau d’émis-sions reflète une part fort importante derecyclage d’énergie et de sources d’énergierenouvelables, comme les déchets du bois.L’empreinte carbone limitée pour lesproduits dérivés du CTO par rapport à leurssubstituts est représentée ci-contre.L’empreinte carbone a été calculée pourchaque dérivé sur base d’une analyse“berceau – sortie usine” qui prend encompte tous les inputs nécessaires à lafabrication du dérivé examiné, mais à l’ex-ception des émissions liées à la fin de vie.Le tall oila une empreinte carbone six foisinférieure à celle d’une quantité équivalented’huile soja, par exemple dans les résinesalkydes. Seulement en Europe, le raffinage et letraitement du CTO permettent d’écono-miser l’équivalent d’à peu près 200 000tonnes de pétrole brut et un volume nonnégligeable d’huiles végétales qui – contrai-rement au tall oil – ont des applicationsalimentaires. Il permet d’éviter annuelle-ment l’émission de 400 000 t de CO2e – cequi correspond à retirer de la circulationenviron un quart de million de voitures.En même temps – contrairement auxautres activités utilisant des matièrespremières renouvelables – le raffinage et letraitement de CTO ne nécessitent pas desubventions – cette industrie ayant étécapable de positionner de façon judicieuseses produits apportant dès lors la démons-tration que la durabilité et une faibleempreinte carbone ne sont pas nécessaire-ment en antinomie avec rentabilitéfinancière ! ■

© D.R

© D.R

27FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

01 FV Art Focus Prod p26-27 BAT_Mise en page 1 15/04/10 18:15 Page27

28 FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

[PRODUITS]FFocus

Le groupe allemand Evonika étendu sa gamme de

matières plastiques pourcâbles avec un nouveau maté-riau biosourcé, le VestamidTerra DS. Evonik estime répon-dre ainsi à une demande enforte croissance de produitsbiosourcés, même pour desapplications critiques. Vestamid Terra DS est un poly-amide 10,10, entièrementproduit à partir d’huile de ricin. À noter que cette huile estobtenue à partir de graines dericin qui n’ont pas d’applica-tions alimentaires, ni pourl’homme, ni pour l’animal. De même que cette plante nepousse pas sur des terresagraires. Les composés moulés à partirde cette résine sont semi-

critallins et présentent de cefait une grande résistancemécanique et chimique. Ilsprésentent également une

température de défectionélevée, voire très élevée et unefaible capacité d’absorptiond’eau, ce qui permet au poly-mère de conserver ses bonnespropriétés mécaniques.

Rappelons que fin 2009,Evonik avait ajouté unegamme de polyamides bio-sourcés à sa gamme Vestamidclassique. Ces nouveaux poly-mères, vendus sous la marqueVestamid Terra, sont basés surdes monomères obtenus, par-tiellement ou en totalité, à par-tir d’acides gras. La principalematière première étant l’huilede ricin. Mais Evonik affirmetravailler sur d’autres sourcescomme l’huile de palme ou lesgraines de colza. Outre le nou-veau Vestamid Terra DS quicomble un fossé entre les PA 12et 12,12 et les PA 6 et 6,6, Evonikpropose le Vestamid Terra HS.Ce polymère ne contient ce -pendant que 60 % de matièrepremière renouvelable. Il s’agitd’un polyamide 6,10. ■

Les applications de l’huile de ricin dans la fabrication des bioplastiques semultiplient. Evonik propose ainsi un nouveau polyamide 10,10 pour câbles électriques. POLYAMIDE 10,10

Vestamid Terra HS, un polyamide100% biosourcé

Le Vestamid Terra HStrouve des applicationsdans les câbles électriques.

© Evo

nik

Rhodia a annoncé fin 2009le lancement d’un

nouveau polyamide « écologi-quement responsable », le 6,10biosourcé en complément desa gamme Polyamide. Prove-nant pour partie d’huile dericin, la fabrication d’unetonne de polyamide 6,10permet, à performances équi-valentes, de réduire la consom-mation de matières premièresfossiles de 20 %, comparé àune tonne d’un polyamidetraditionnel. L’équipe d'expertsLife Cycle Analysis du départe-ment R&D de Rhodia a égale-ment mesuré une baissesignificative de l’impact envi-

ronnemental lié à sa fabrica-tion d’origine végétale, de 50 %des émissions de gaz à effet de

serre. Ce nouveau polyamides’inscrit de plus, par ses carac-téristiques, dans la catégoriedes plastiques de haute perfor-mance, et vient compléter lesgammes Technyl et TechnylStar. Il élargit le champ d’utili-sations du polyamide à desapplications de haute techni-cité, en particulier grâce à :

•des performances méca-niques et thermiques excel-lentes et similaires à cellesdu PA 6, par son haut pointde fusion (215°C) ;

•une résistance chimiquecomparable à celle des poly-amides 11 et 12 ;

•un très haut niveau de pro-

priétés barrières auxessences ;

•une faible reprise à l’humi-dité, intermédiaire entrecelle du polyamide 6 et dupolyamide 12.

Les produits Rhodia dévelop-pés à base de polyamide 6,10constituent des alternativeséconomiques et performantesspécialement indiquées pourla fabrication de tubes souplespour le marché des systèmesde contrôle et d’assistancepneumatique et la fabricationde conduits et de raccords pourle marché des systèmes d’ali-mentation d’essence desmoteurs. ■

POLYAMIDE 6,10

Rhodia complète sa gamme en versions biosourcées

Le polyamide 6,10 bio-sourcé de Rhodia est utilisédans la fabrication detubes.

© Rhod

ia

01 FV FOCUS PROD Actu p28-30 BAT_Mise en page 1 15/04/10 18:30 Page28

29FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

FFocus[PRODUITS]

L’ explosion de la 3D aucinéma, enclenchée par le

succès de quelques récentsblockbusters américainscomme Avatar, ouvre unmarché original pour Cere-plast. Le spécialiste américainde bioplastiques va travailleravec Oculus3D, un spécialistede cette technologiecinématographique, pour laproduction de lunettes 3D bio-dégradables et compostables.Les lunettes d’Oculus3D serontproduites à partir de résinesbioplastiques à base d’acidepolylactique (PLA) de Cereplast.

Selon les deux partenaires, ceslunettes, qui seront mises surle marché d’ici à l’été prochain,pourraient se « biodégrader »,sans laisser dans le sol derésidu chimique ou toxique, en 180 jours. Pour chaque film àsuccès recourant aux procédés3D, Oculus3D estime par ail-leurs que 10 millions de pairesde lunettes sont nécessaires.Cereplast produira ses résinessur son site flambant neuf deSeymour dans l’Indiana (États-Unis), où il a regroupé l’ensem-ble de ses productions. ■

Syral invente un élastomère biodégradablepeuvent être obtenus. Ce

produit possède naturellement

une teinte brun clair, mais Syral

est en mesure de le proposer

dans différentes teintes. Meri-

plast a reçu un prix spécial à

l’occasion du Biowerkstoff-

Kongress qui s’est tenu à Stutt-

gart en octobre dernier, dans la

catégorie R&D. Lancement

commercial en 2011.

■ Meriplast est un nouveaubioélastomère, développé par la

société Syral et élaboré à partir

de protéines de blé. Ce matériau

possède une flexibilité et élasti-

cité remarquables, ce qui le

rend unique parmi les maté-

riaux renouvelables et biodégra-

dables actuellement sur le

marché. Différents grades de

résistance variable à la traction

Univar ajoute des biosolvants à sa gamme■ Le distributeur a signé un accord avec l’Italien Liberty Chemicals,représentant européen de Vertec BioSolvents. Grâce à ce contrat,

Univar distribuera 15 solvants biodégradables à travers l’Europe. « En

plus de compter une gamme “verte”, nous prévoyions de lancer des

initiatives pour conduire nos activités vers la neutralité carbone,

augmenter l’efficacité en termes d'énergie et de transports, et accroî-

tre la sensibilisation à un comportement durable tant en interne

qu’en externe », a indiqué Sonia Pires, directrice HSE d’Univar EMEA.

BIOPLASTIQUE

Cereplast trouve un débouchédans le cinéma

Spécialisée depuis 1932dans la valorisation de la

résine du pin, la société DRTdéveloppe sans cesse desproduits innovants. Ainsi, lasociété a étendu son porte-feuille d'ingrédients aroma-tiques avec le lancement dedeux produits. Aquamate offreune note fraîche/marine avecdes caractéristiques herbacéeset fruitées. Fixamber apporteune note boisée, épicée, légère-ment ambrée, avec des caracté-ristiques de tabac sec.Dans le domaine des adhésifs,DRT avait développé un peu

plus tôt dans l’année une nou-velle résine liquide polyterpé-nique - la Dercolyte LTG - sur lemarché des hot melts. Cettenouvelle résine, exclusivementbasée sur notre savoir-faire enpolymérisation des terpènes,n'a pas d'équivalent en termesde chimie sur le marché, estimeDRT. D'abord mise au pointpour le secteur des adhésifssensibles à la pression, sescaractéristiques en font unerésine qui peut être générale-ment utilisée comme tackifiantou plastifiant dans un grandnombre d'applications.■

DÉRIVÉS DU PIN

DRT déploie continuellement sa gamme

La Commission européennea autorisé la culture d’Am-

flora, pomme de terre propo-sée par BASF. Celle-ci a un usage strictementindustriel pour la productiond'amidon. Elle n’est pas desti-née à l’alimentation. Cetteautorisation fait suite à 13 ansde processus réglementaire etd’expertise. L’autorité euro-péenne de sécurité desaliments (EFSA) a confirmé àplusieurs reprises, cesdernières années, qu’Amfloraoffrait toutes les garanties. Elleest sans danger pour la santéhumaine, les animaux et l'en-vironnement. L’Agence Fran-çaise de Sécurité Sanitaire desAliments (AFSSA) a émis un avis favorable dès 2005.Elle est destinée aux pays quisont d’ores et déjà prêts à l’uti-liser. Parmi eux, la Suède, les Pays-Bas, la RépubliqueTchèque et l’Allemagne. BASFn’a pas prévu, à ce jour, de laproposer aux industriels fran-çais et souhaite tenir comptedes particularités et desdemandes de chaque pays.L’élaboration d’Amflora trouveson origine dans l'industrie del'amidon. Celle-ci est sans cesseà la recherche de moyens pour

améliorer la production defécule pour les usages indus-triels. Les pommes de terreproduisent deux types d'ami-don. Pour de nombreusesapplications, comme pour lepapier, les industries du textileet les adhésifs, une seule descomposantes de l'amidon estnécessaire : l'amylopectine.Grâce à la biotechnologie végé-tale, une solution a été trouvéepour éliminer l’amylose indési-rable. L’amidon d’Amflora rendle papier plus brillant, le bétonet les adhésifs plus résistantsdans le temps. Les bénéfices environnemen-taux sont également impor-tants avec des économiesd'eau et d'énergie puisque lesdeux composants de l'amidonne doivent plus être séparéschimiquement avant le traite-ment. ■

AMIDON

La pomme de terre contient100% d’amylopectine.

© BASF

Bruxelles autorise la pomme de terre OGM de BASF

01 FV FOCUS PROD Actu p28-30 BAT_Mise en page 1 15/04/10 18:30 Page29

30 FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

[PRODUITS]FFocus

La société de certificationbelge Vinçotte a lancé fin

septembre 2009 un nouveauprogramme de certificationOK biobased, qui s'appuie surla norme américaine ASTM D6866. Cette certifications’adresse aux producteurs debiomolécules et surtout debiomatériaux. « Les fabricantsde matières de base ont eu lapossibilité de faire certifier leursrésines, ceci afin de leurpermettre de déclarer la part derenouvelable de leurs résines defaçon claire et fiable », expliquel’organisme. En ce début d’an-née 2010, les premiers certifi-cats, couvrant une largegamme de matières de base,ont été émis, pour des sociétéscomme Novamont, Nature-

works ou Indochine Bio Plas-tiques. « Contrairement au LCA(Life Cycle Assessment), laméthode de recherche sous-jacente au label OK biobasedest très simple et permet demesurer et calculer scientifi-quement la valeur exacte de lapartie renouvelable. Ceci rendle contrôle très transparent etpermet en outre de comparerparfaitement les produits »explique Vinçotte. Sur base dutaux de matières premièresrenouvelables constaté (%Biobased), le produit peut êtrecertifié de une à quatre étoiles,selon qu’il contienne de 20 à100% de « carbone jeune ». ■

Pour plus d’informations :[email protected]

CERTIFICATION

OK biobased mesure le carbonejeune

La délocalisation du siège pari-

sien de l'Office national des

forêts (ONF) à Compiègne (Oise)

a été officialisée à la mi-mars

par la signature d'un protocole

d'accord, prévoyant un déména-

gement fin 2012. Ce transfert du

siège avait été annoncé par

François Fillon en septembre

2008, dans le cadre d'un mouve-

ment plus large de délocalisa-

tions d’emplois publics. Le

protocole d'accord prévoit que

l'Office acquiert, pour un euro

symbolique, une parcelle de

25 000 m2, propriété de l'État,

située sur un ancien site mili-

taire, afin d'y construire un bâti-

ment de 7000 m2qui accueillera

280 personnes. L'ONF avait

estimé dans un premier temps

ce coût à 31 millions d'euros,

avant qu'une contre-expertise

évalue le projet à 19 millions

d'euros, un chiffre que l'ONF

s'est engagé à tenir

LE SIÈGE DE L'ONF SE DÉLOCALISE À COMPIÈGNE

Après un déverglaçantvégétal pour pistes d'aéro-

port ou un liant végétal pourpeintures, Novance, qui affiche60 millions d'euros de chiffred'affaires et emploie 123 sala-riés sur Compiègne, continued'innover dans l'industrie deshuiles végétales, et devientfournisseur exclusif de l’ONFen huile de chaîne de tronçon-neuse biodégradable grâce àsa gamme de biolubrifiantsDiesterLub.Anticipant le décret d’applica-tion de la Loi d’OrientationAgricole, qui impose le rempla-cement de tous les lubrifiantsd’origine pétrolière à usagesperdus dans les zones natu-relles sensibles par des biolu-brifiants répondant aux cri-tères du label écologiqueeuropéen, l’ONF a décidé de

lancer un appel d’offre euro-péen en juillet 2008, pour lafourniture d’huiles de chaînesde tronçonneuses biodégrada-bles. D’abord sélectionné surdossier selon des critères éco-nomiques, techniques et envi-ronnementaux, le biolubrifiantDiesterLub de Novance a ététesté durant six mois sur le ter-rain par les ouvriers forestiersde l’ONF, dans différentesrégions de France, sur diffé-rentes essences d'arbres, diffé-rents diamètres de troncs etavec différentes tronçon-neuses. Verdict positif, puisqueNovance a remporté le marchéet est devenu fournisseurexclusif de l’ONF en huile dechaîne de tronçonneuse.Les caractéristiques environne-mentales seules n’ont pasguidé cette décision car l'huile

de chaîne de tronçonneusemise au point par Novance aété jugée par l'ONF commeétant « à la fois la plus polyva-lente et la plus performante »,affirme Fréderic Flamand,technico-commercial chezNovance. ■

BIOLUBRIFIANT

Les tronçonneuses utiliséesen forêt fonctionnent aubiolubrifiant.

© Rhod

ia

Le DiesterLub de Novance sélectionné par l’ONF

Les laboratoires de Metexprès de Clermont-Ferrand.

Les deux partenaires ontdémarré fin 2009 des

premiers tests d’homologa-tion sur volailles pour leurprogramme L-Méthionine,

acide aminé essentiel à l’ali-mentation animale, en vued’une commercialisation.Programme qui entre dansle cadre du projet BioHub. Laméthionine est aujourd’huifabriquée via des processuschimiques, à partir depropylène. Metabolic Explo-rer a, quant à lui, mis enplace un bioprocédé parfermentation à partir dematières premières renou-velables. Ces études serontréalisées sur une périoded’environ 24 mois. Cesétapes sont indispensablesavant toute décision,notamment sur la localisa-tion et la taille d'une futureunité de production industrielle.■

MÉTHIONINE

Metex et Roquette lancent des tests d’homologation

© M

etex

01 FV FOCUS PROD Actu p28-30 BAT_Mise en page 1 15/04/10 18:30 Page30

combustibles issus de labiomasse grâce à sa toutenouvelle chaudière àbiomasse. L’installation estconçue pour produire, grâce àses trois chaudières (fioul, gaznaturel, biomasse), deseffluents de composition identique pour chacun des

Idéal pour agréer des spécialistes, tester des équipementsou de nouvelles biomasses, ce banc d’essai est un outil unique en Europe.QUALITÉ DE L’AIR

L’Ineris inaugure son nouveau bancd’essai à l’émission

Banc d’essai à Verneuil-en-Halatte.

© In

eris

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Installation unique enEurope, le nouveau banc

d’essai à l’émission inaugurésur le site de l’Ineris àVerneuil-en-Halatte (Oise)permet de générer deseffluents gazeux simulant lesfumées issues d’installationsindustrielles de combustion oud’incinération. D’une capacitéplus grande que l’équipementutilisé jusqu’à présent à l’Insti-tut, il peut accueillir jusqu’àdouze équipes. Le banc, réaliséavec l’aide financière duMEEDDM, est employé pour laréalisation d’essais interlabora-toires en demande d’agré-ments envoronnementaux. Cebanc permet également laqualification de méthodes demesure et de nouveaux

12 participants. Les gazpeuvent être réchauffés, humi-difiés pour simuler des émis-sions en sortie de tour delavage ; les concentrations decertains polluants peuventêtre augmentées par l’ajoutcontrôlé de gaz (NO, SO2, HCl,CO, COV…) afin de tester lematériel sur une gamme éten-due de concentration. ■

31

■ La production d’huile à partird’algues constitue une alterna-

tive d’avenir pour les biocarbu-

rants. Encore faut-il que le

procédé ne soit pas énergivore.

Flottweg a développé le procédé

(Enalgy) associant flottation et

un nouveau décanteur centri-

guge pour répondre à cette

contrainte de concentration des

micro-algues. Baptisé Sedicanter,

il permet d’effectuer des sépara-

tions solide/liquide dans laquelle

les solides décantés restent

mous et crémeux. Cet appareil

conçu sur la base d’un décanteur

centrifuge évite les zones de

turbulence grâce à une alimenta-

tion en extrémité de bol et une

circulation à co-courant (eau et

algues). La phase légère (eau) est

évacuée par une turbine centri-

pète et la phase lourde (algues)

est compactée et évacuée par la

pression de la phase légère.

Des micro-alguesconcentrées

CENTRIFUGATION

Équipement[NOUVEAUTÉS]

01 FV Equipements P 31-32 BAT_Mise en page 1 15/04/10 18:26 Page31

La chimie de spécialitésqui respecte l'homme et la nature.Cognis est un fournisseur mondial dans les do-maines de la chimie de spécialités innovante et desingrédients nutritionnels qui se concentre particu-lièrement sur le bien-être et le développement du-rable. Cognis emploie 5600 personnes et possèdedes sites de production et des centres de servicesdans près de 30 pays. Axée sur le développementdurable, Cognis propose des matières premières etingrédients naturels pour les marchés de l’alimen-tation, de la nutrition et de la santé ainsi que pourl’industrie de la cosmétique, des détergents et net-toyants. Parallèlement, Cognis fournit des solutionspour un certain nombre d’autres industries : pein-tures et encres, lubrifiants, agriculture et forage.

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Fax:+33 1 60 65 21 01

www.cognis.com32 FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

■ La technologie sèche à vis dela pompe Cobra de Busch offre

plusieurs avantages. Le vide sec

est écologique puisqu’il évite

toute contamination des évents

liée à la présence d’un fluide

d’étanchéité interne et, de ce fait,

diminue considérablement les

effluents. La possibilité de

condenser, à la pression atmo-

sphérique, en sortie de pompe,

permet non

seulement de

diminuer

des COV

mais aussi de récupérer les

solvants coûteux. La consomma-

tion énergétique de la pompe,

déjà faible de par sa conception,

peut être encore amoindrie en

adaptant sa puissance aux

volumes à traiter à l’aide d’un

variateur de fréquence. Les

composants fonctionnent sans

contact, ce qui réduit la mainte-

nance principale à des interven-

tions très espacées dans le

temps. Le refroidissement peut

être autonome grâce à un radia-

teur intégré, donc une consom-

mation nulle en eau.

Pompe mono-

étagée, la Cobra

atteint un niveau de

vide très bas, son

vide limite est de

5.10-2 mbar. La

gamme s’étend de

100 m3/h à 1000 m3/h.

Un vide sec plus durable

■ Torspyd est un procédé origi-nal développé par la société Ther-

mya permettant de torréfier de

manière continue tous types de

biomasse d’origine agricole ou

forestière. Le traitement ther-

mique doux (< 250°C) est le fruit

d’un processus continu mettant

en œuvre 2 flux circulant à

contre-courant. Les températures

les plus hautes se situent en bas

de colonne, au niveau de la grille,

tandis que les températures les

plus basses se situent en haut de

colonne à la sortie des gaz.

Lorsqu’une particule de

biomasse progresse du haut vers

le bas de la colonne, elle rencon-

tre progressivement des gaz

dont la température est de plus

en plus élevée. Elle perd progres-

sivement son eau et les poly-

mères contenus dans les

hémicelluloses sont brisés lais-

sant ainsi une petite partie de

substances organiques (COV)

partir dans le flux gazeux. À l'is-

sue de cette transformation, les

fibres sont cassées et le séchage

est irréversible. La biomasse ainsi

torréfiée ne

contient pas plus

de 1 % d'humidité.

Stabilisée, elle

devient hydro-

phobe, insensible

au pourrissement

et à d'autres

attaques, ce qui

facilite son

stockage.

La torréfaction stabilise la biomasseTRAITEMENT

POMPES

Prototype de torréfaction Torspyd.

© B

usc

Th

erm

ya

Équipement

Pompe à vide Cobra de Busch.

01 FV Equipements P 31-32 BAT_Mise en page 1 15/04/10 18:26 Page32

33FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

Carnet /Agenda[FORMATIONS]

[MANIFESTATIONS]

ATOMERwww.atomer.fr Tél. : 01 39 84 15 87

17-18 JUIN, PARISBiomatériaux polymèresPublic : toute personne travail-lant dans le domaine desbiomatériaux et de la médecine

28-29 JUIN, PARISLes polymères biodégra-dables et leurs applicationsPublic : Ingénieurs, cadres ettechniciens de l’industrie désirant faire le point sur ces matériaux

CPE LYONwww.cpe-formation.frTél. : 04 72 32 50 60

6-8 SEPTEMBRE, LYONPour une industrie chimiquedurable : chimie “verte” etprocédés “durables”,principes et implémentationsindustriellesPublic : chimistes de R & D quiveulent appliquer les principesde chimie verte, ingénieurs dedéveloppement de procédés,ingénieurs de production, prati-ciens des industries connexes(parachimie, cosmétique, phar-macie, peinture et pigments,matériaux...) et équipementiers

6-7 OCTOBRE, LYONChimie vertePublic : ingénieurs, techni-ciens supérieurs, techniciens

[NOMINATIONS]ADEME❘

Xavier LefortDirecteur général délégué

L’Agence de l’environnement et de la

maîtrise de l’énergie (Ademe)

nomme Xavier Lefort, jusque-là

secrétaire de l'Agence, à la direc-

tion générale déléguée.

Né en 1965, ancien élève de l'École

centrale de Paris et de l'École du com-

missariat de la marine, Xavier Lefort

a effectué la première partie de sa

carrière au sein du Commissariat de

la marine. Il a rejoint la Cour des

comptes en septembre 1999 en qua-

lité d'auditeur. Nommé conseiller

référendaire en décembre 2001, il

était affecté à la troisième chambre

de la Cour, plus particulièrement sur

les secteurs de l'éducation, de la

culture, et de la jeunesse et des

sports. Xavier Lefort avait intégré

l’Ademe en 2004.

puis la société Roquette au sein des-

quels il a exercé des fonctions de

directeur général, et enfin le groupe

Pierre Fabre.

Âgé de 57 ans, André Trucy est

diplômé de l’École Polytechnique de

Paris et de l’École des Mines de Paris.

DUPONT❘

Martin VirotPrésident France

Martin Virot est nommé à la tête de

DuPont de Nemours France. Il rem-

place Ghislain Desjardins, qui devient

directeur régional de l’activité DuPont

Sustainable Solutions (DSS) pour la

zone Asie-Pacifique. Martin Virot, 50

ans, a commencé sa carrière chez

Renault avant de devenir directeur du

département commercial de

Herberts (groupe Hoechst Chimie),

racheté par DuPont en 1996. En 2006,

il prend le poste de directeur dévelop-

pement et croissance de DuPont

France pour l'ensemble des industries.

DEINOVE❘

Paul-Joël Derian Membre du conseild’administration

La société Deinove annonce la nomi-

nation de Paul-Joël Derian au sein de

son Conseil d’administration. Paul-

Joël Derian occupe la fonction de

directeur de la R&D du groupe

Rhodia.

UNIVAR❘

Sonia PiresResponsable HSE zone EMEA

Univar a nommé Sonia Pires comme

responsable Hygiène, Sécurité et

Environnement pour la zone EMEA.

Elle dispose d’expérience au sein de

sociétés telles que GE Healthcare, GE

Water & Process Technologies et

DSM Resins.

TEREOS❘

André TrucyResponsable du développementhors Europe

Tereos annonce l’arrivée d’André

Trucy pour conseiller le directoire

dans sa stratégie de développement

hors de l’Union Européenne. Après

un début de carrière au sein du

groupe Technip, il a intégré successi-

vement le groupe Rhodia au Brésil,

6-28 AVRIL, WÜRZBURG,(ALLEMAGNE) International ConferenceStrategies AgainstCounterfeit Medicineswww.counterfeit-confe-rence.org

2-4 MAI TORONTO11th internationalconference onbiocomposites Transition to greenmaterialswww.biocomposites-toronto.com

16-20 MAI, ORLANDOAntec 2010www.antec.ws

25-27 MAI JÖNKÖPING(SUÈDE)World Bioenergy 2010

Conference & Exhibition onBiomass for Energywww.elmia.se/en/worldbioe-nergy/

1ER-4 JUIN, PÉKINAchemAsiawww.achemasia.de

9 JUIN, BORDEAUX4e Journée des Eco-Technologies - Ecophyto2018http://ecophyto-2018.blogs-pot.com/

21-23 JUIN, WASHINGTON 14th Annual GreenChemistry & EngineeringConferencewww.GcandE.org

22-23 JUIN, PARISProbiotech, prebiotics eventwww.probiotech.eu

8-10 SEPTEMBRE, ROME CO2 EXPO InternationalExhibition dedicated to the Climate andGreenhouse Emissionshttp://www.zeroemission-rome.eu/en_zer/index_co2.asp

5-7 OCTOBRE, LYONInterfiltra 2010 http://www.interfiltra.com/?rubrique14

5-7 OCTOBRE, LYONCEPI 2010 - Carrefour desEquipements pour lesProcess Industriels http://www.cepi-expo.com/carrefour-des-equi-pements-pour-les-process-industriel

6-8 OCTOBRE, AIX-MARSEILLEMempro IVIntégration des membranesdans les procédéswww.mempro4.univ-cezanne.fr

11-13 OCTOBRE,DENVER, COLORADO,ÉTATS-UNISBiopolymers Symposium2010www.biopolymersummit.com

12-14 OCTOBRE, SINGAPOURJEC Asiawww.jeccomposites.com

22-25 NOVEMBRE,PARIS NORD VILLEPINTEEmballagewww.emballageweb.com

01 FV Carnet agenda p33 BAT_Mise en page 1 15/04/10 18:18 Page33

34 FormuleVerte - N°01 - Avril/Mai 2010

Index [SOCIÉTÉS]

Entreprises citées dans ce numéroA

Ademe p 10, 13, 20, 33AFSSA p 29AGPB p 22Agrice p 10Algal Biomass Organization p 16Algenol Biofuels p 16Alma Consulting Group p 15ANR p 10, 12AquaFuels p 15ARD p 12Arkema p 7, 8, 12, 15Artengo p 6Assar Senari Group p 15Association Chimie du Végétalp 21

BBAL p 16BASF p 29BENP Lillebonne p 13BENP p 14BIO p 16BioAmber p 8, 12Bioserie p 6Bioware p 7Bostik p 21BP p 16Busch p 32

CCEA p 19Céréales Vallée p 11Cereplast p 29CGB p 22CIMV p 15CNRS p 15Codexis p 14Cognis p 8Cosan p 14Critt CATAR p 18

DDeinove p 13, 33Desmet Ballestra p 16Diester Industrie p 15DIRECCTE p 11Distillerie de la Vallée de l’Oisep 14DNP Green Technology p 12

DoE p 16Dow p 16DRT p 29DuPont Danisco CellulosicEthanol p 14DuPont p 7, 15, 16, 20, 33

EEABA p 15Eastman Chemical p 7Echa p 11EFSA p 29Ensiacet p 17Evonik p 28Exel p 7

F - GFermentalg p 19France Green Plastics p 11Genencor p 14Genera Energy LLC p 14Global Bioenergies p 13GlycosBio p 12GreenField Ethanol p 12Guarani p 14

IIAR p 11Ifremer p 19Ineris p 31INPT p 17INRA p 15, 17INRA Transfert p 15Iogen p 14

L - MLCA p 17Leoplast p 6Liberty Chemicals p 29Mademoiselle Chlorophylle p 7Materianova p 11MEEDDM p 31Metabolic Explorer p 8, 12, 15,30MPOC p 15

NNAABB p 15NABC p 15NatureWorks p 6Novance p 11, 15, 30

OOculus 3D p 29ONF p 30OPX Biotechnologies p 11OriginOil p 16Oséo p 13

PPetrobras p 14Plastipolis p 11Rhodia p 8, 9, 21, 28

RRITB p 16Roquette p 8, 11, 15, 30Royal Dutch Shell p 14

SSenari Biofuels p 15Seppic p 8Smith Optics p 7Sofiproteol p 13Solagro Association p 15Solvay p 8Star-Colibri p 15Suprabio p 15Syral p 14, 15, 29

TTereos p 13, 14, 33Thermya p 32Total p 13

UUhde p 13Univar p 29, 33

VVandeputte Oleochemical p 11Vertec BioSolvents p 29Vinçotte p 30

Liste des annonceursANNONCEURS PAGE

ABONNEMENT CHIMIE PHARMAHEBDO 3e COUV.

ABONNEMENT FORMULE VERTE 2e COUV.

ARKEMA 4e COUV.

ASSOC. CHIMIE DU VEGETAL / UIC 24 - 25

BUSCH 31

COGNIS 32

CVG 18

POLE IAR 5

WAB 15

ETAI– Parc Antony 2 10 place du Général de Gaulle92160 ANTONYTél. : 01 77 92 92 92 - Fax : 01 77 92 98 25SAS au capital de 18 894 076,52 ¤ Siret : 806 420 360 00117 Siège social : Parc Antony 2 10 place du Général de Gaulle92160 ANTONY

email : taper l’initiale du prénom, le nompuis @etai.fr (ex. : [email protected])

Directeur de la publication :Christophe Czajka

Directeur général adjoint pôle magazinesspécialisés et salons professionnels : GillesdeGuillebon (94 04)

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Secrétaire de rédaction :Ariane Boixière-Asseray (95 85)

Rédaction : Aurélie Dureuil (95 81), NadiaTimizar (95 80), Julien Cottineau (95 86),Juliette Badina (95 83) (Chimie PharmaHebdo)

Responsable Studio Magazines : ThierryMichel (96 30) assisté de Christian LeCoz (96 31)

Premier rédacteur graphiste : ThierryMeunier (96 29)

Publicité :Sandrine Papin (directrice depublicité Pôle Industrie - 96 43), Eric Leuenberger (directeur - 96 37), assistés de Martine Szuba (assistante tech-nique - 96 44)Représentants : – Rhône-Alpes : Become, Eric Bechetoille,19/21 chemin de Montauban, 69005 Lyon,Tél./Fax : 04 72 00 04 14, Mobile : 06 80 68 44 00– Allemagne: Medien und Messen, Jean-PierreLeroy, Postfach 2070, D77680 Kehl-am-Rhein,Tél. : (49) 7851 4063, Fax : (49) 78 51 719 10– USA : Trade Media International corp., 421Seventh Avenue, New York, NY 10001-2002 USATél. : (1.212) 564-3380 - Fax : (1.212) 594-3841

Directrice Promotion et DiffusionBénédicte Hartog - [email protected]

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Directeur des abonnementsPatricia Rosso - [email protected] des abonnements Marie-Christine Soyeux - 01 77 92 97 [email protected]

Autres publications et servicesInfo Chimie Magazine – Chimie Pharmahebdo – Industrie Pharma Magazine - Guidedes achats de la chimie– Plastiques &Caoutchoucs Magazine – Annuaire FrancePlastiques – Formes deLuxe– Galvano-Organo – Pétrole et Gaz Informations –Double Liaison

Dépôt légal Avril 2010

Achevé d’imprimer sur lespresses de l’Imprimerie

deMontligeon,

Z I Les Gaillons Nord

61400 Saint-Hilaire-le-ChatelISSN en cours

01 FV INDEX p34 BAT_Mise en page 1 16/04/10 14:42 Page34

O F F R E D É C O U V E R T E

Et toujours : � L’actualité internationale,� Les informations

économiques des sociétés,� La cotation des produits

chimiques,� Le parcours des dirigeants,� L’agenda.

> Des témoignageset des retours d’expériences

nombreux

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Société . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Activité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

CP Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pays . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

E-mail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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1 FV COUV BAT_Mise en page 1 15/04/10 18:09 Page3

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