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REPUBLIQUE DU NIGER FRATERNITE – TRAVAIL - PROGRES MINISTERE DE L’ELEVAGE ET DES INDUSTRIES ANIMALES SYNTHESE DES RESULTATS DE LA CAMPAGNE PASTORALE 2009 -2010 Novembre 2009

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REPUBLIQUE DU NIGER

FRATERNITE – TRAVAIL - PROGRES

MINISTERE DE L’ELEVAGE ET DES INDUSTRIES ANIMALES

SYNTHESE DES RESULTATS DE LA CAMPAGNE PASTORALE 2009 -2010

Novembre 2009

INTRODUCTION La campagne pastorale 2009-2010 a connu un démarrage précoce en zone agricole

et dans certaines parties de la zone pastorale où les pluies ont été enregistrées dès le

mois de mai. Par la suite, la zone pastorale connaitra une succession de périodes de

germination et de dessiccation qui ont négativement affecté la croissance végétative

des plantes particulièrement. Ainsi, il n’y a pas eu une croissance en hauteur

significative chez la plupart des plantes fourragères pour qu’elles produisent une

importante quantité de phytomasse.

I. PLUVIOMETRIE Au cours de cette campagne, la pluviométrie a été non seulement erratique mais

aussi de très faible intensité. La quantité des pluies tombées varie d’un endroit à un

autre avec quelques zones n’ayant enregistré aucune pluie. Dans d’autres, l’arrêt des

pluies a été précoce et a empêché les plantes d’achever leur cycle végétatif normal.

De nombreux postes pluviométriques sont déficitaires à plus de 80% par rapport à

l’année précédente.

II CROISSANCE VEGETATIVE DES PLANTES ET COMPOSITION FLORISTIQUE DES PATURAGES

2.1. Croissance végétative

Dans la plupart des zones, les plantes ont connu des évènements successifs de

germination et de dessiccation qui ont limité leur période de croissance végétative.

Ainsi, en zone pastorale, les plantes fourragères sont restées naines dans plusieurs

zones ne dépassant guère 20 cm de hauteur.

En zone agricole, la situation a été beaucoup plus favorable avec un développement

végétatif normal. Malgré tout, la production fourragère a été limitée par d’importantes

infestations d’espèces colonisatrices sans réelle utilité pour le bétail. C’est le cas des

espèces comme le Sida cordifolia (Congoria), Acansthospermum hispidum (cashin

yawo) et Pergularia tomentosa (fataka)

2.2. Composition floristique

En zone pastorale, la diversité floristique reste dominée par trois espèces

notamment :

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- des espèces d’Aristida dont Aristida mutabilis qui constitue l’espèce

dominante avec près de 42% de la flore végétale ;

- de Schoenfeldia gracilis (fara thiawa) estimée à 31% ;

- et de Cenchrus biflorus (karanguiya) estimée à 22%

A coté de ces espèces, existent d’autres de répartition diffuse comme Dactyloctenium

aegyptium (koutoukou, gude gude) ; Eragrostis tremula (birbirwa) et de nombreuses

espèces de légumineuses.

En zone agricole, la composition floristique varie aussi d’une région à une autre, mais

est beaucoup plus riche. On y rencontre aussi, des peuplements de Sida cordifolia

(congoria), Cassia mimosoides (bagarouwa cassa) ; Mitracarpus scaber (yarwatchi),

Eragrostis tremula, Alysicarpus ovalyfollus (gadagui), Zornia glochidiata (marack).

III. EVALUATION DE LA PRODUCTION FOURRAGERE

3.1. METHODOLOGIE

Carte n°1 : Dispositif de suivi et de l’évaluation de la phytomasse Pour le suivi et l’évaluation de la campagne pastorale le Ministère de l’Elevage et des

Industries Animales a toujours utilisé la démarche suivante :

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Suivi décadaire de la campagne pastorale (Indice de verdure, rapports

décadaires,…..)

Constats visuels des missions ministérielles ;

L’application de la méthode du double échantillonnage pour évaluer la

production fourragère au sol en zone pastorale et le carré de rendement pour

les enclaves pastorales de la zone agricole ;

Evaluation de la production des résidus agricoles à partir des rendements

céréaliers rapportés par le service des statistiques du Ministère du

Développement Agricole :

Analyse de corrélation entre données au sol et données satellitales pour établir

une relation de corrélation entre la production au sol et la valeur de l’Indice de

verdure correspondante.

Elaboration de carte de distribution de biomasse ;

Etablissement du bilan fourrager de fin de campagne.

3.2. DISPOSITIF DE SUIVI

Le dispositif de suivi est composé de 70.sites de 3 par 3 Km de coté géo référencés

et répartis à travers toute la zone pastorale et 99 enclaves pastorales localisée en

zone agricole.

Les coordonnées polaires de chaque site permettent d’obtenir les valeurs NDVI

correspondantes.

(Voir carte ci-dessus)

3.3. RESULTATS D’EVALUATION

3.3.1. Productions et distribution de phytomasse

La carte ci-dessous montre que la production fourragère en zone pastorale n’est

appréciable que dans une infime zone dans le nord du département de Dakoro et au

nord ouest de celui d’Abalak. Partout ailleurs, dans la même zone, elle est médiocre à

passable avec une charge à l’hectare comprise entre 0 et 0,44 UBT/ha.

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Carte de distribution de la phytomasse herbacée en 2009

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3.3.2. Productions fourragères par région (Kg de MS)

Tableau N° 1 : Production fourragère par région

Disponible des pâturages naturels

Disponible des résidus agricoles

Disponible dans les enclaves

pastorales (Tonne MS)

Disponible total Régions

(Tonne MS) (Tonne MS) (Tonne MS) (Tonne MS) Agadez 566 886 504 0 567 390Diffa 572 609 39 679 983 613 271Dosso 242 758 922 25 523 772 614Maradi 371 607 880 405 16 270 1 084 007Tahoua 2 038 665 703 063 10 359 2 752 087Tillabéri 259 849 619 730 8 119 483 361Zinder 775 756 1 038 717 21 194 1 835 667Niamey 18 676 599 19 275Total 4 585 614 4 059 696 82 847 8 127 672

3.3.2. Bilan fourrager

Tableau N° 2 : Bilan fourrager

Disponible fourrager total Besoins globaux des

animaux Ecart Régions

(Tonne MS) (Tonne TMS) (Tonne MS) Agadez 567 390 779 923 -212 533Diffa 613 271 2 864 692 -2 251 421Dosso 772 614 1 931 991 -1 159 377Maradi 1 084 007 3 794 117 -2 710 110Tahoua 2 752 087 5 145 428 -2 393 341Tillabéri 483 361 4 113 003 -3 629 642Zinder 1 835 667 5 505 686 -3 670 019Niamey 19 275 134 841 -115 566Total 8 127 672 24 269 681 -16 142 009 La production fourragère totale disponible est de 8 127 672 Tonnes de matières

sèches, soit le tiers des besoins globaux du cheptel estimés à 24 269 681 Tonnes de

matières sèches.

Toutes les régions sont déficitaires ; les régions de Zinder, Tillabéri et Diffa sont les

plus affectées.

C’est un bilan fourrager qui tient compte des besoins des animaux durant 270 jours

(9 mois de saison sèche). Cependant, compte tenu de l’importance du déficit, la

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majeure partie du cheptel bovin ira en transhumance dans les pays voisins

notamment le Bénin, le Nigeria et le Burkina Faso. On estime ces effectifs

transhumants à environ 65% du cheptel bovin car même en année normale environ

30 à 40% vont en transhumance transfrontalière

Du fait que les bovins sont les plus affectés par cette situation, et des coûts

exorbitants des aliments du bétail, la complémentation n’intéressera que les vaches

en reproduction.

On estime à 70% la proportion des femelles dans le troupeau dont 10% en

reproduction.

.Sur cette base, les besoins ont été déterminés ainsi qu’il suit :

• Effectif des bovins restés sur le territoire national : 9 817 340 X 35% =

3 436 069 têtes

• Proportion de femelles : 3 436 069 X 70% = 2 405 248 têtes

• Proportion de femelles en reproduction : 2 405 248 X 10% = 240 525 têtes ;

Sur la base de ces éléments, et d’un apport journalier de 1,5 kg pendant 90 jours

(période de soudure), le besoin total est 32 471 tonnes.

Sur ce tonnage, les éleveurs achèterons par leurs propres moyens environ 16 235

tonnes (50%), l’apport des projets et ONGs environ 5000 tonnes d’où un besoin

attendu de l’Etat de 11 235 tonnes dont 840 sont déjà disponibles.

IV. ABREUVEMENT DES ANIMAUX D’une manière générale, les points d’eau de surface en zone pastorale n’ont pas

connu leur niveau habituel de remplissage dans plusieurs régions. Déjà de nombreux

points d’eau se sont asséchés exception faite de ceux de la région d’Agadez où,

suite à d’importants écoulements d’eau enregistrés, plusieurs mares ont encore

suffisamment d’eau pour assurer l’abreuvement des animaux.

Ailleurs, les éleveurs ont déjà commencé à utiliser les puits, les forages et les

stations de pompage.

V. MOUVEMENT DES ANIMAUX

Au cours de la présente campagne, les mouvements des animaux ont été plutôt

désordonnés du fait du caractère dispersé des zones à production de fourrage. La

carte ci-dessous montre une concentration d’animaux dans la zone agricole et dans

les poches de bonne production en zone pastorale.

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Actuellement les mouvements sont dirigés vers le sud mais on observe aussi

quelques rares mouvements nord-est dans le département de Gouré en direction de

Termit et d’Aderbissinat et l’arrivée des animaux en provenance des pays voisins.

La transhumance en direction du sud est observée dans les régions de Tillabéri et

Diffa.

Carte n°2 : Principaux mouvements et concentration d’animaux

VI. SITUATION SANITAIRE

La campagne de vaccination contre la PPCB et la PPR complétée par le déparasitage

tous gratuits en 2009 ont rendu la situation relativement calme. Cependant, on note la

recrudescence des maladies pseudo telluriques rapidement jugulées par les services

vétérinaires.

VII. MESURES ET RECOMMANDATIONS

Le bilan de la campagne pastorale 2009 laisse présager une situation très difficile

pour le cheptel national pour les mois à venir. Afin de prévenir toute situation

désastreuse pour les éleveurs, il y a lieu que des mesures idoines soient prises dès à

présent afin d’atténuer les affres de la mauvaise campagne.

A court terme Information et Sensibilisation des éleveurs en vue de leur faire valoriser toutes

les zones pourvues en pâturage

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Prise des dispositions pour faciliter le départ des éleveurs en transhumance et

leur séjour dans les pays d’accueil;

Constitution dans les meilleurs délais d’un stock important d’aliments bétail ;

Sensibilisation de la population pour la prévention et la lutte contre les feux de

brousse ;

Fonçage de nouveaux points d’eau, réhabilitation et entretien des puits, des

forages et des stations de pompage en zone pastorale ;

Renforcement du suivi sanitaire des animaux et mettre l’accent sur les mesures

préventives

Elaboration d’un programme d’urgence qui prendra en compte toutes les

mesures préconisées afin de sécuriser les animaux.

A moyen terme

Prise des mesures pour la restauration des parcours dégradés et la lutte contre

les espèces envahissantes ;

Introduction de cultures fourragères dans les systèmes de production ;

Encouragement et promotion des fermes privées ;

Implication des privés dans les programmes d’amélioration génétique

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