migraines et maux de tÊte

17

Upload: others

Post on 23-Feb-2022

2 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: MIGRAINES ET MAUX DE TÊTE
Page 2: MIGRAINES ET MAUX DE TÊTE

MIGRAINES ET MAUX DE TÊTE

Page 3: MIGRAINES ET MAUX DE TÊTE
Page 4: MIGRAINES ET MAUX DE TÊTE

DR DIDIER LECHEMIA

Migraines et maux de tête Traitements ponctuels et traitements de fond

ALBIN MICHEL

Page 5: MIGRAINES ET MAUX DE TÊTE

Collection « Santé pour tous » dirigée par Pierre Crépon

© Éditions Albin Michel S.A., 1995 22, rue Huyghens, 75014 Paris

ISBN : 2-226-07933-5 ISSN : 1242-9643

Page 6: MIGRAINES ET MAUX DE TÊTE
Page 7: MIGRAINES ET MAUX DE TÊTE
Page 8: MIGRAINES ET MAUX DE TÊTE

INTRODUCTION

La migraine est une maladie qui affecte environ 10 à 12 % de la population française. Très répandue et sou- vent invalidante, elle demeure cependant la plus méconnue et la plus mal soignée des pathologies cou- rantes. En effet, il s'avère que, sur les 5 millions de migraineux que compte la France, seulement la moitié d'entre eux a déjà consulté un médecin à ce sujet et à peine 10 % suivent régulièrement un traitement anti- migraineux spécifique.

Une telle sous-médicalisation, quoique surprenante pour une maladie très médiatisée, s'explique pourtant parfaitement par les spécificités cliniques de la migraine, par son image fortement négative au sein de l'opinion publique mais aussi par un discours médical parfois inadapté.

Principale cause de maux de tête chroniques, la migraine a, entre autres, la caractéristique d'évoluer par crises, entre lesquelles le malade ne ressent plus aucun symptôme. Rassuré par ces intervalles libres, le patient ne la distingue souvent que très tardivement d'un banal mal de tête, bien que celui-ci soit en géné-

Page 9: MIGRAINES ET MAUX DE TÊTE

ral plus bref, plus rare, moins intense et qu'il sur- vienne surtout dans les suites d'excès alimentaires ou d'épisodes infectieux. Ce n'est donc que lorsque les douleurs deviennent plus fortes, très fréquentes ou que se manifestent des symptômes alarmants (vomis- sements, signes ophtalmologiques ou neurologiques) que le migraineux s'inquiète et consulte enfin un pra- ticien. Bien souvent, l'interrogatoire minutieux du malade révèle alors l'existence d'une migraine typique présente parfois depuis plusieurs années déjà et qui aurait pu être soulagée beaucoup plus tôt si le patient en avait soupçonné le diagnostic ou tout au moins signalé les troubles.

Cependant, même conscient qu'il est effectivement migraineux, le malade ne juge pas toujours bon d'en parler à son médecin ou à ses proches. Il redoute d'être moqué, critiqué ou pour le moins incompris car l'image de la migraine reste excessivement caricatu- rale dans l'opinion publique. Trop souvent, elle n'est encore considérée que comme une « maladie de femme », d'origine purement psychologique, voire ima- ginaire, prétexte à la paresse pour les personnes peu hardies au travail ou refuge pour les épouses espérant se soustraire au devoir conjugal.

Or la mauvaise réputation de la migraine et des migraineux est tout à fait injustifiée.

Tout d'abord, cette maladie n'est pas l'apanage du sexe féminin. Même si les crises sont effectivement plus fortes chez les femmes, qui par ailleurs consul- tent plus volontiers que les hommes, il faut noter que 1 malade migraineux sur 4 est de sexe masculin et que la migraine atteint aussi les enfants.

Elle n'est pas non plus la maladie des paresseux. Bien au contraire, c'est elle qui rend le malade inca-

Page 10: MIGRAINES ET MAUX DE TÊTE

pable de travailler ou qui inhibe sa sexualité. Pour s'en convaincre, il suffit de voir les noms de quelques migraineux célèbres dont l'ardeur dans tous les domaines ne faisait pourtant aucun doute. Parmi ces personnalités, on trouve indifféremment des hommes d'État (Jules César ou Bismarck), des scientifiques (Darwin), des musiciens (Chopin, Tchaïkovski, Wagner), des philosophes (Pascal, Kant) ou encore des écrivains (Cervantès, Edgar Poe, Tolstoï, Lewis Carroll, Madame de Sévigné, Maupassant, Flaubert, André Gide, Roland Barthes) qui tous se sont plaints d'avoir eu leur existence empoisonnée par cette mala- die.

Les médecins ont aussi leur part de responsabilité dans le peu d'empressement que les migraineux met- tent à venir (ou revenir) les consulter et à suivre leurs prescriptions.

En effet, lorsque l'interrogatoire confirme le dia- gnostic de migraine, le discours médical se veut avant tout rassurant : « ce n'est pas grave », « ce n'est qu'une migraine », « cela passera avec le temps ». Mais, en voulant impérativement dédramatiser la situation, le médecin donne aussi parfois l'impres- sion de minimiser l'importance des crises et d'être indifférent ou impuissant face à la douleur du malade.

Or les médecins, comme l'entourage du migraineux, doivent toujours avoir conscience de la grande diffi- culté éprouvée par le patient non seulement à suppor- ter sa maladie mais aussi à la faire reconnaître en tant que telle.

Page 11: MIGRAINES ET MAUX DE TÊTE

Sur le plan familial, le malade doit fréquemment affronter les critiques du conjoint ou des enfants qui ne comprennent pas la survenue de ces douleurs inop- portunes gâchant immanquablement les meilleurs moments : bon repas, soirée entre amis, week-end, vacances, instants d'intimité conjugale.

Professionnellement, l'absentéisme ou l'inefficacité temporaire provoqués par les crises suscitent souvent la défiance des collègues et la colère de l'employeur. Incompris ou méprisé, le migraineux se sent d'autant plus coupable qu'il ne peut pas apporter la moindre preuve objective de la réalité de ses troubles.

Parfois, il doit aussi surmonter ses propres angoisses. Quel migraineux, au plus fort de la crise, n'a pas de temps à autre la crainte de faire une « attaque » ou la certitude d'avoir une tumeur céré- brale ?

Source de souffrances physiques et morales pour le malade, mais aussi cause de discorde avec la famille, les amis ou les collègues, la migraine, pour être mieux vécue, nécessite d'abord d'être mieux connue des uns comme des autres. Dans ce but, le présent ouvrage, qui s'adresse aussi bien aux migraineux qu'à leurs proches, décrit les différentes manifestations cliniques de la maladie migraineuse, ses causes, ses particula- rités et les diverses thérapeutiques à la disposition du médecin pour soulager son patient.

Mieux informé des spécificités de sa maladie, le migraineux n'en pourra que mieux la supporter, la prévenir et la traiter, mais aussi l'expliquer à son entourage.

Page 12: MIGRAINES ET MAUX DE TÊTE

RECONNAÎTRE LA MIGRAINE

ÊTES-VOUS MIGRAINEUX?

Si vous avez souvent mal à la tête, vous vous êtes pro- bablement déjà posé cette question à maintes reprises. Et pourtant, sauf si votre médecin vous a clairement informé, vous ne pouvez toujours pas y répondre avec certitude. Les maux de tête ou céphalées se déroulent de façons si variées et leurs causes sont tellement diverses que peu d'entre vous connaissent la nature exacte du mal dont ils souffrent. Cette méconnais- sance n'a cependant rien de déshonorant car, s'il est désormais assez facile de répondre à cette interroga- tion, ce fut loin d'être toujours le cas.

En effet, les médecins ont très longtemps tergiversé pour dénommer précisément les céphalées répétitives de leurs patients. Ainsi, quand un mal de tête était éti- queté « migraine » par la moitié des praticiens, l'autre moitié le nommait «céphalée psychogène », ou vice versa. Jusqu'à une période très récente, la plus grande confusion régnait encore au sein même du corps médi- cal quant à la définition et à la dénomination des diffé- rents types de maux de tête. On comprend donc bien

Page 13: MIGRAINES ET MAUX DE TÊTE

volontiers, d'une part que les migraineux aient eu du mal à mieux cerner leur maladie, mais aussi que la connaissance de la migraine n'ait que très lentement progressé au sein de l'opinion publique.

Ce ne fut qu'en 1988 que les experts de l'International Headache Society (I.H.S.) établirent une classification indiscutable de toutes les variétés de céphalées, véri- table référence mondiale unanimement reconnue par les médecins, permettant depuis de distinguer très pré- cisément la migraine des autres maux de tête.

Cette classification de l'I.H.S. décrit 13 types diffé- rents de céphalées :

1. Migraines 2. Céphalées dites de « tension » 3. Algies vasculaires de la face et hémicrânies

paroxystiques chroniques 4. Céphalées diverses sans lésion intracrânienne 5. Céphalées associées à un traumatisme crânien 6. Céphalées associées aux affections vasculaires 7. Céphalées associées à une lésion intracrâ-

nienne non vasculaire 8. Céphalées liées à la prise ou au retrait de

substances 9. Céphalées associées à une infection extracrâ-

nienne 10. Céphalées liées à une anomalie métabolique 11. Céphalées associées à une affection cervicale,

crânienne, ophtalmologique, O.R.L. ou sto- matologique

12. Névralgies, douleurs tronculaires et douleurs de désafférentation

13. Céphalées non classables

La migraine elle-même peut prendre différents aspects que nous allons détailler dans les pages qui suivent.

Page 14: MIGRAINES ET MAUX DE TÊTE

LA MIGRAINE COMMUNE

Cette forme de migraine doit son nom à sa grande fré- quence puisqu'elle est ressentie par 80 à 90 % des migraineux. On l'appelle aussi migraine sans aura.

Tout mal de tête n'est pas une migraine et, selon la définition établie par l'I.H.S., n'a droit à l'appellation migraine commune que la céphalée déjà survenue à 5 reprises au moins et ayant présenté les caractéris- tiques décrites ci-après. La céphalée dure un minimum de 4 h et un maxi-

mum de 72 h (en l'absence de tout traitement) puis disparaît complètement entre les crises. La douleur migraineuse doit avoir au moins 2 des

particularités suivantes : - elle siège exclusivement (ou de façon très prédomi- nante) dans la même moitié du crâne au cours d'une même crise ; - elle est pulsative avec impression de percevoir les battements cardiaques dans le crâne ; - elle est augmentée par l'effort physique : - elle gêne les activités quotidiennes. Le mal de tête s'accompagne d'au moins 1 des symp- tômes suivants :

- nausées et/ou vomissements ; — photophobie (intolérance à la lumière) et phonopho- bie (intolérance au bruit).

Les modalités d'une crise de migraine commune, à savoir son intensité, sa durée et ses signes d'accompa- gnement, diffèrent nettement selon les patients.

Page 15: MIGRAINES ET MAUX DE TÊTE

Cependant, il existe des symptômes communs in- contournables qui font que son déroulement reste mal- gré tout assez stéréotypé. Dans sa forme la plus typique, on peut définir la

crise de migraine comme un mal de tête spécifique, parfois annoncé par des signes avant-coureurs (les prodromes) puis compliqué de troubles digestifs et d'une intolérance à la lumière et au bruit.

Les signes avant-coureurs Si la migraine commune démarre souvent d'emblée par le mal de tête, il arrive cependant qu'elle soit pré- cédée par des symptômes annonciateurs de la crise. Prémices de la douleur, souvent discrets, ils apparais- sent quelques heures avant les céphalées, parfois la veille au soir, et peuvent prendre, entre autres, l'al- lure d'une modification de l'humeur (euphorie ou déprime), d'une variation du tonus physique (besoin d'une hyperactivité ou fatigue brutale), d'un dérèglement du comportement alimentaire (bou- limie ou anorexie) et même d'une hyperexcitation intellectuelle ou sexuelle. Ils sont très variables d'un migraineux à l'autre

mais chaque malade a tendance à ressentir toujours les mêmes prodromes et finit par reconnaître et appré- hender l'arrivée de ces oiseaux de mauvais augure qui annoncent la survenue très prochaine de la migraine. Le mal de tête Dans 70 % des cas, il apparaît dès le réveil ou en fin d'après-midi avant le dîner mais on le voit tout aussi bien commencer à n'importe quel autre moment de la journée. Le plus souvent, la douleur démarre doucement et

s'intensifie progressivement au cours de la matinée pour atteindre son paroxysme au bout de 2 à 3 h. Parfois, son début peut être brutal, réveillant désa- gréablement le malade qui dormait.

Page 16: MIGRAINES ET MAUX DE TÊTE

Dr DIDIER LECHEMIA

Migraines et Maux de tête Souvent prise à la légère par ceux qui n'en souffrent

pas, la migraine est non seulement cause de douleurs physiques et morales, mais aussi source d'incompré- hension du malade par son entourage.

Le Dr Lechemia décrit précisément les différentes manifestations des migraines et autres maux de tête, en explique les causes, les facteurs favorisants ou aggravants. Il passe en revue les traitements ponctuels des crises, essentiellement par des médicaments allopathiques, et les méthodes pour traiter au long terme les terrains migraineux, notamment par le recours aux médecines douces.

Un ouvrage de référence très complet, qui permettra de prévenir, soulager et mieux connaître cette affection plus invalidante qu'on ne croit généralement.

Santé POUR TOUS Une collection pratique pour

chaque type d'affections. Une collection moderne pour connaître

de toutes allopathie et médecines douces. Une collection destinée au grand public comme aux professionnels de la santé.

Page 17: MIGRAINES ET MAUX DE TÊTE

Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement

sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle.

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire qui a servi à la numérisation.

Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF.

La couverture reproduit celle du livre original conservé au sein des collections

de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

*

La société FeniXX diffuse cette édition numérique en vertu d’une licence confiée par la Sofia ‒ Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit ‒

dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012.